Programme des flâneries littéraires [pdf
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EN MARCHANT, EN ÉCRIVANT OU LES F N I L E E Â R S INTÉRIEURES DE L’ÉDITION Chers lecteurs, Marie-Rose Guarniéri, libraire aux Abbesses, présidente de l’association Verbes et fondatrice du prix Wepler et de la fête de la Librairie indépendante, ainsi que Philippe-Louis Coudray, directeur du MOTif (Observatoire du livre et de l’écrit en Île-de-France), mais aussi Bruno Fresne et Guillaume Gandelot, respectivement directeur et président de l’INFL (Institut national de formation de la librairie) et enfin Vincent Montagne président du SNE (Syndicat national de l’édition), se sont rassemblés, avec le soutien de REED Expositions France, pour vous attirer dans une nouvelle aventure… Se succéderont ensuite : JACQUES BAUJARD T H I E RRY MAGNIER La littérature saisie par l’histoire, de la Grande Guerre aux révolutions arabes. De stand en stand au Salon Livre Paris, les incontournables de la littérature jeunesse. L O U I S E D E C R I S N AY A U R É LIEN MASSON Littératures et photographies (Barthes, Depardon, Sontag, Guibert…). L’histoire de la Série Noire. (Libraire à la librairie Quilombo, Paris XI) Tous ensemble, nous aimerions, par une pente douce, vous aider à aborder cette montagne qu’est le Salon Livre Paris. Comment ? En vous guidant à travers l’exceptionnelle luxuriance éditoriale réunie dans ce lieu unique. (Journaliste à Libération) C’est ainsi que nous avons décidé de nous mettre aux portes du Salon Livre Paris 2016 et de vous faire accéder aux cercles invisibles de notre histoire littéraire. FRANÇOIS DOSSE Nous vous proposons de cheminer avec des chercheurs spécialistes de l’édition, des historiens, des écrivains, un ancien Ministre de la Culture, des journalistes, diverses personnalités des sciences humaines et sociales qui feront apparaître les grands fantômes fondateurs du passé et réenchanteront l’univers du livre : vous rêverez et vibrerez à travers leurs voix de passionnés… Ce capital culturel dont nous sommes si riches, et dont nous avons fait la conquête acharnée, l’heure est venue de le dépenser sans compter afin de vous le transmettre. Soyez les bienvenus sur le stand que la scénographe Clémence Bezat a mis en scène pour vous, inspirée par ces flâneries intitulées : EN MARCHANT, EN ÉCRIVANT OU LES FLÂNERIES INTÉRIEURES DE L’ÉDITION Jack Lang, Président de l’Institut du monde arabe, ancien Ministre de la Culture, nous offrira « sa » promenade… À travers cette rencontre, nous mettrons en lumière ce grand moment de l’histoire de L’Édition : les coulisses de la création de la loi Lang, tellement visionnaire pour nos métiers du livre... (Historien, professeur des universités Paris 12) Les icônes de l’édition durant les années de l’âge d’or du livre : 1960-1970 (Bourgois, Lindon, Flamand, Durand, Claude Gallimard...). SARAH GASTEL (Libraire à la librairie Terre des Livres à Lyon) Pages blanches pour littératures noires : les littératures francophones dans l’édition française. JULIEN HAGE (Maître de conférences à l’université Paris Ouest) Les grandes heures des sciences humaines et sociales : du structuralisme à la pensée critique. Menées tambour battant, ces flâneries d’une heure vous ramèneront également au présent à travers la dédicace d’un livre de votre passeur… Au plaisir de vous y retrouver, Bien à tous. Marie-Rose Guarniéri Philippe-Louis Coudray Bruno Fresne Guillaume Gandelot (Éditeur) (Directeur de la Série Noire) J E A N -YVES MOLLIER (Historien, professeur des universités) À la recherche des éditeurs contestataires : Bourgois, Maspero, Minuit et les autres, vivants ou morts... E M M A NUEL PIERRAT (Avocat et écrivain) Les livres interdits. A R N A UD RYKNER (Romancier, dramaturge et universitaire) Nathalie Sarraute et l’histoire du nouveau roman. P AT RICIA SOREL (Maître de conférences en histoire du livre) La révolution du poche. Jeudi 17 mars • 16 h 30 Vendredi 18 mars • 11 h Samedi 19 mars • 11 h Dimanche 20 mars • 11 h AURÉLIEN MASSON THIERRY MAGNIER LOUISE DE CRISNAY JACQUES BAUJARD Aurélien Masson est né en 1975. Il dirige la Série Noire depuis 2005. Bibliographie : C’est l’histoire de la Série Noire (ouvrage collectif) Thierry Magnier, directeur des maisons d’édition jeunesse d’Actes Sud (Actes Sud Junior, Hélium, Rouergue Jeunesse et les Éditions Thierry Magnier), vous propose une promenade à la découverte de la littérature jeunesse. Louise de Crisnay est critique littéraire pour le journal Libération. Jacques Baujard est libraire à Quilombo (Paris XIe), directeur de la collection « Lampe-tempête » aux éditions L’Échappée, et secrétaire de l’association des Amis de Panaït Istrati. Il est l’auteur de la biographie Panaït Istrati. L’amitié vagabonde (Transboréal). L’histoire de la Série Noire. La Série Noire a fêté en fanfare ses 70 ans. Lancée à la sortie de la guerre, la « vieille dame » en noir et jaune montre qu’elle n’a rien perdu de sa hargne et de son énergie. Cette flânerie dédiée à la Série Noire sera un moyen de découvrir les coulisses de cette collection, son histoire intime à travers des auteurs illustres mais aussi des anecdotes croustillantes qui font de la Série Noire une des collections les plus rock du paysage éditorial français. Cette promenade obscure sera aussi l’occasion pour les marcheurs de découvrir de manière plus large le monde du roman noir en général. On parle à tort et à travers de « polar » mais de quoi s’agit-il exactement. Qu’est-ce qui distingue un roman noir d’un roman policier ? Qu’est-ce qu’un thriller ? Enfin et surtout, nous parlerons du roman noir français contemporain. Ce genre a souvent été associé à l’Amérique et ses mythes, mais depuis quelques années une nouvelle vague d’auteurs français est apparue sur le devant de la scène et ils sont largement représentés dans la Série Noire. Tant qu’il y a du noir, il y a de l’espoir… De stand en stand au Salon Livre Paris, les incontournables de la littérature jeunesse. Une flânerie qui sera réalisée en partenariat avec les meilleurs éditeurs jeunesse présents au Salon du livre. En effet, chacun à tour de rôle sera disponible pour vous présenter les meilleurs ouvrages de son catalogue. Des livres d’hier - parmi les fondamentaux, les classiques - mais aussi d’aujourd’hui - symboles d’une littérature jeunesse dynamique, vivante et innovante. Parce que la littérature jeunesse, c’est aussi et surtout de la littérature ! et que sa place et son rôle sont essentiels dans la construction de l’adulte et du citoyen de demain. Vendredi 18 mars • 14 h PATRICIA SOREL Jeudi 17 mars • 18 h 30 SARAH GASTEL Passionnée de littérature africaine, Sarah Gastel est libraire à Lyon à Terre des Livres, librairie spécialisée sur l’Afrique et le monde arabe. Elle est aussi chroniqueuse pour la revue Page des libraires. Pages blanches pour littératures noires : les littératures francophones dans l’édition française. Ouvertes au grand large, au croisement des mondes, et s’appropriant tous les genres - poésie, romans, nouvelles... - les littératures d’Afrique et des Antilles portent haut le français au sein de scènes littéraires désormais globalisées, et enrichissent l’édition française en peuplant nos bibliothèques de leurs voix fortes et singulières. D’Haïti, berceau d’une vie littéraire moderne dès le XIXe siècle, jusqu’aux littératures contemporaines plurielles et postcoloniales, en passant par les poètes Césaire et Senghor, voix maîtresses de la « négritude » dans les années 1930, qui ouvrent la route aux romanciers des indépendances, nous vous proposons une flânerie au gré d’œuvres et de souffleurs de verbe audacieux et créatifs, parfois méconnus, et à (re-)découvrir ! Patricia Sorel est maître de conférences (Habilitation à diriger des recherches) en histoire à l’université de Paris Ouest Nanterre La Défense. Elle est membre du Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines (université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines) et spécialiste en histoire du livre. Ses travaux ont notamment porté sur L’Imprimerie et la librairie en Bretagne, 1780-1830 (Rennes, PUR, 2004), l’Histoire de la librairie française (Paris, éd. du Cercle de la Librairie, 2008) et la maison d’édition Plon (Plon : le sens de l’histoire, 1833-1962, Rennes, PUR, 2016). La révolution du poche. La Librairie générale française, filiale de Hachette, lance « Le Livre de poche » en 1953. Rééditer en petit format des œuvres ayant rencontré le succès en édition traditionnelle était une formule pratiquée par les éditeurs depuis le XIXe siècle, mais les conditions économiques, sociales et culturelles de la France des Trente Glorieuses vont permettre le formidable développement du livre de poche. Le marché du poche prend alors son essor et plusieurs collections créées dans la décennie 1960 vont connaître un succès durable, notamment « Idées » (Gallimard), « Petite Bibliothèque Payot », « Presses Pocket », « Le Monde en 10/18 » (UGE) ou « Garnier-Flammarion » – avant l’apparition un peu plus tard de « Points » (Le Seuil), « Folio » (Gallimard), « Champs » (Flammarion) et « Pluriel » (Hachette). Investissant tous les domaines, le poche a révolutionné le monde de l’édition et de la librairie. Vendredi 18 mars • 16 h JACK LANG Nous cheminerons avec Jack Lang, Président de l’Institut du monde arabe, ancien Ministre de la Culture, à la découverte des coulisses de la visionnaire Loi Lang et de maisons d’édition aux catalogues fondateurs, fleurons du patrimoine culturel français... Vendredi 18 mars • 17 h JULIEN HAGE Scène Littéraire emplacement N16 Inscription flâneries : sur le site du Salon Livre Paris livreparis.com puis onglet Visiter ou directement à l’adresse suivante : [email protected] Julien Hage, maître de conférences à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense, membre du laboratoire Dispositifs d’information et de communication à l’ère numérique, spécialiste d’histoire de l’édition, du livre et de l’imprimé contemporain, est notamment l’auteur de François Maspero et les paysages humains (À plus d’un titre / La Fosse aux ours). Les grandes heures des sciences humaines et sociales : du structuralisme à la pensée critique. L’édition a été la tribune des grands mouvements de la pensée française, et le vecteur de son rayonnement sur le monde, par ses maîtres ouvrages, ses collections et ses grandes revues de sciences humaines et sociales. Dans ces pages, l’étude et la réflexion voisinent avec l’intervention, la monographie avec l’essai, tandis que la figure du savant se voit bientôt concurrencée par celle de l’expert. Des grands philosophes et des penseurs structuralistes jusqu’à la relève de la pensée critique d’aujourd’hui en passant par le tournant post-moderniste, nous vous invitons à une traversée de l’édition scientifique en sciences humaines et sociales, qui dit combien depuis les Lumières le livre demeure indépassable pour penser la complexité de nos sociétés, affronter à hauteur d’homme la marche du temps et composer avec les défis lancés à l’humanité, dans un questionnement insatiable et rigoureux ouvert en ses chapitres. Littératures et photographies (Barthes, Depardon, Sontag, Guibert…) La littérature saisie par l’histoire, de la Grande Guerre aux révolutions arabes. En 1977, Hervé Guibert écrit à son ami Roland Barthes qu’il aimerait le prendre en photo avec sa mère. Plusieurs jours sans nouvelles, il décide de l’appeler : « Mam » vient de s’éteindre. Il en tirera pourtant des pages dans L’Image fantôme, où ce portrait resté lettre morte deviendra le négatif d’une autre histoire. En 2013, Klavdij Sluban séjourne longuement à Guernesey. Le photographe lit beaucoup, surtout Choses vues, ces fragments qui sont, dit-il, « comme des instantanés ». Victor Hugo pratiquait le spiritisme, lui non, mais « la photographie, c’est un peu du spiritisme à l’envers ». Il y a des livres avec du texte à gauche et des images à droite, ou l’inverse. Il y en a d’autres avec de la photographie dans le texte, mais pas d’images. D’autres encore avec de l’écriture dans l’image, mais pas de mots. D’Annie Ernaux à W. G. Sebald et Denis Roche via Susan Sontag ou André Breton, c’est l’histoire des combinaisons infinies entre littérature et photographie qu’on ira regarder de plus près. Au gré des crises et des conflits, de la Grande Guerre aux révolutions arabes, la littérature n’a pas manqué d’être saisie au cœur par l’histoire, ses drames et ses passions, faits de destins collectifs comme de parcours individuels mis en mots. Souvent au péril de la censure et à contre-pied des lieux communs, romans, poèmes, essais ou témoignages ont chacun à leur manière affronté, relaté, interprété les événements, nourrissant les débats comme les imaginaires. Écrits au fil de l’urgence ou au contraire nourris de la longue durée des mémoires, les livres témoignent des rapports étroits et fertiles entre la littérature et l’histoire, inscrits dans des collections et des genres à succès. Nous nous arrêterons sur quelques moments phares, de grands livres et de forts auteurs, signant ces rencontres exigeantes, généreuses et créatives, d’hier à aujourd’hui. Samedi 19 mars • 14 h Dimanche 20 mars • 14 h JEAN-YVES MOLLIER ARNAUD RYKNER Jean-Yves Mollier, docteur ès lettres et sciences humaines (doctorat d’État en histoire) de l’université Paris I (1986) et docteur en littérature française de l’université Paris 3 (1978), est professeur d’histoire contemporaine à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines depuis 1992. Cofondateur et ancien directeur du Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines (1998-2005), il a également dirigé l’École doctorale des sciences humaines et sociales de son université (2005-2014). Auteur de nombreux ouvrages, il a récemment publié Édition, presse et pouvoir en France au XXe siècle (Fayard, 2008), La Mise au pas des écrivains. L’impossible mission de l’abbé Bethléem au XXe siècle (Fayard, 2014), Une autre histoire de l’édition française (La Fabrique éditions, 2015) et Hachette, le géant aux ailes brisées (L’Atelier, 2015). Arnaud Rykner est romancier (Le Rouergue, Actes Sud), dramaturge (Les Solitaires Intempestifs, Publie.net) et essayiste (José Corti, Le Seuil, Orizons, etc.). Il a édité le théâtre de Nathalie Sarraute dans la Pléiade et dans la collection Folio, où il a par ailleurs édité plusieurs pièces de Marguerite Duras. Il est d’autre part professeur des universités à la Sorbonne nouvelle. Son huitième roman, Dans la neige, vient de paraître dans la Brune au Rouergue. À la recherche des éditeurs contestataires : Bourgois, Maspero, Minuit et les autres, vivants ou morts... Les Éditions de Minuit sont nées en 1942 de la volonté de Vercors et de Pierre de Lescure de publier des livres qui contesteraient l’ordre établi, celui de l’Occupation et de la Collaboration, tout en se voulant d’authentiques écrits littéraires. Le Silence de la mer de Vercors fit le tour du monde, attestant l’existence d’une France résistante. Nées un peu avant la guerre, les Éditions du Seuil publièrent Pour la libération du Brésil de Marighella, interdit en 1970 mais aussitôt réédité par une vingtaine d’éditeurs qui refusaient la censure policière. Au même moment, un autre éditeur, François Maspero, subissait saisies et procès en s’affirmant le digne successeur des éditeurs contestataires qui, depuis Voltaire défendant Calas, ont constamment revendiqué la liberté absolue d’écrire et de publier. C’est à retracer quelques étapes de ces parcours singuliers que cette flânerie autour des stands des éditions Christian Bourgois, Minuit et Le Seuil invitera les amoureux du livre et de la liberté. Samedi 19 mars • 16 h FRANÇOIS DOSSE François Dosse, historien, professeur des universités à l’université Paris 12, chercheur à l’Institut d’histoire du temps présent (IHTP), auteur de nombreux ouvrages dans le domaine de l’historiographie, de l’histoire intellectuelle, ainsi que de biographies : celles de Paul Ricœur, Michel de Certeau, Gilles Deleuze et Félix Guattari, Pierre Nora, Cornelius Castoriadis. Les icônes de l’édition durant les années de l’âge d’or du livre : 1960-1970 (Bourgois, Lindon, Flamand, Durand, Claude Gallimard...) « Stars de l’ombre », les éditeurs sont des acteurs pourtant décisifs, mais le plus souvent anonymes dans l’arrière-fond de la fabrique du livre. Ces médiateurs culturels sont des personnages à l’identité complexe, hybride, propre à leur position de passeur, d’intermédiaire entre l’auteur et le lecteur. On évoquera quelques itinéraires qui ont en commun d’avoir vécu un moment de grâce de l’édition, celui des années soixante qui a vu l’explosion de la diffusion du livre, la naissance du livre de poche, l’âge d’or des sciences humaines. Ils ont tous traversé les « 20 Glorieuses », ces années 1960-1970. Beaucoup d’entre eux sont des autodidactes aux itinéraires sinueux, se tenant le plus souvent à l’écart de l’académisme universitaire. Beaucoup ont traversé la tragédie de la Seconde Guerre mondiale. Ce traumatisme suscite une attention renouvelée et vigilante aux nouvelles formes d’expression de la créativité et de la pensée qui ont fait l’exceptionnalité de cette période. Ils forment de plus, malgré la diversité de leurs personnalités, une communauté de métier avec ses habitudes, ses travaux quotidiens, ses exigences spécifiques. Nathalie Sarraute et l’histoire du nouveau roman. Nathalie Sarraute, née en 1900 et disparue en 1999, aura parcouru l’ensemble du dernier siècle avec le regard aigu qu’elle posait (derrière ses grosses lunettes de myope…) sur notre réalité la plus quotidienne. Attentive à toutes les petites émotions troubles qui font l’épaisseur même de notre vie, elle leur donna le nom de « Tropismes », qui servit de titre à son premier « roman » paru à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Ce sont ces tropismes, éprouvés au détour de telle phrase dite par notre interlocuteur, ou de tel silence gardé par tel autre, ou de tel infime mensonge formulé par un troisième, ou tout simplement en s’efforçant d’être présent au monde qui nous entoure, qu’elle s’est attachée à traquer tout au long de son œuvre. Car ce dont il s’agit pour elle de témoigner, c’est finalement de la douleur, mais aussi de l’émerveillement parfois, qu’il y a à être au monde, autant que de l’étrange chose qu’est le fait de vivre en société, en étant à la fois exposé aux autres et protégé par le langage. Sarraute n’a cessé de nous parler de nous-mêmes en nous ouvrant à l’infinie complexité de la parole. En cela également, elle nous ouvre un chemin dans la littérature. C’est ce chemin que nous proposerons, flânerie amoureuse dans ses livres, flânerie intérieure dans notre psyché, flânerie littéraire dans l’ensemble du nouveau roman, dont elle fut à la fois la précurseur et l’un des représentants majeurs. Dimanche 20 mars • 16 h EMMANUEL PIERRAT Emmanuel Pierrat, né en 1968, est avocat au barreau de Paris, membre du Conseil national des barreaux et ancien membre du conseil de l’ordre. Il a également signé plusieurs essais sur la culture, la justice ou encore la censure et en particulier : La Justice pour les nuls (First, 2007 mis à jour en 2013), Cent livres censurés (Chêne, 2010), Cent Œuvres d’art censurées (Chêne, 2012), Paris, ville érotique. Une histoire du sexe à Paris (Parigramme, 2013), Cent chansons censurées (en collaboration avec Aurélie Sfez), Hoëbeke, 2014. Emmanuel Pierrat collectionne également les livres censurés, à propos desquels il a signé Le Bonheur de vivre en Enfer (Maren Sell, 2004), Le Livre des livres érotiques (Chêne, 2007) ou encore Le Livre noir de la censure (Le Seuil, 2008). Les livres interdits. Des chefs-d’œuvre romanesques, essais de génie, théories novatrices… des livres relatifs à la sexualité, la religion, la politique, le pouvoir, la science ou encore la drogue et la sorcellerie, ayant tous fait l’objet de condamnations , d’anathèmes, d’autodafés et autres mises à l’index. À l’aide d’anecdotes et de mises en perspective, Emmanuel Pierrat présentera une flânerie à travers les siècles de ces livres interdits, de ce patrimoine culturel de l’humanité qui a pour point commun d’avoir bousculé idées reçues et pouvoirs en place. Des nouveaux contes de La Fontaine aux révolutions des sphères célestes de Copernic, de Darwin à Hugo en passant par Diderot, Sade et Soljenitsyne ou encore Nabokov, ce seront autant d’histoires de livres et d’écrivains édifiantes qui vous seront narrées.