Au bout du rouleau_production

Transcription

Au bout du rouleau_production
Au bout
du rouleau
DE
MANON PULVER
M I S E E N S C EN E
DU
DANIEL WOLF
17 A U 28 F E V R I E R 2009
m a rdi , v en d re d i, sam ed i 2 0 h
m e rc r ed i, jeu d i 1 9h
d im anche 17h
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Au bout du rouleau
de Manon Pulver
mise en scène Daniel Wolf
Avec
Claude-Inga Barbey
et
Pascale Vachoux
scénographie & lumières
costumes
son
maquillage/coiffure
assistante mise en scène – régie
Michel Faure
Anna Van Brée
Jean Faravel
Arnaud Buchs
Agnès Bolle
©Carole Parodi
Au bout du rouleau est publié chez Bernard Campiche Editeur dans la collection « Théâtre en camPoche »
sous le titre ENJEUX 1, 287p.
Au bout du rouleau a été créé à la Comédie de Genève du 12 au 21 décembre 2007.
coproduction : Comédie de Genève, Théâtre de Beaux Jours.
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Coup de ciseaux théâtral à la Comédie
par Eva Cousido
« Le plus joli coup de ciseaux théâtral du moment […].
Un espace anonyme où l’esprit babille, où l’être s’oublie,
suspendu à un brushing, où l’artifice est une fin en soi, la
planche de survie ».
A l e x a n dr e D e m i d of f , L e T e m p s
Après le succès de l’année dernière, Au bout du rouleau revient sur la scène de la Comédie
répandre son rire et son humour trempé au vitriol de la joute verbale.
Signé par la plume mordante de Manon Pulver, cette comédie enferme deux femmes dans un
salon de coiffure self service. Si l’écriture rythmée pique et blesse à haute dose de drôlerie,
elle dit aussi le drame de l’existence et la quête d’amour. Elle fouille l’amitié au féminin et le
besoin de reconnaissance avec une justesse étonnante.
Pour le metteur en scène Daniel Wolf, pas de doute : dès sa première lecture, il est séduit
par cette « machine à jouer ». Et conquis par le « provocant décalage entre une action
bouffonne et un propos consistant, médité, probablement désespéré ». Les comédiennes
Claude-Inga Barbey et Pascale Vachoux prêtent leur talent affûté à cette partition qui tient
autant du clown que du raffinement rhétorique. Chignon crêpé et tignasse peroxydée, elles
s’affronteront jusqu’à l’épuisement avec une délectation sans borne.
Pour la Comédie, cette reprise et une véritable injection de plaisir mais aussi sa manière de
redire combien il soutient la création locale.
©Carole Parodi
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La pièce
par Manon Pulver
Quelques intentions
Au Bout du rouleau est une comédie de l’épuisement, un burn-out comme on anglicise
aujourd’hui, qui se traduit ici en fin de compte par un quasi lapsus : la brûlure effective des
cheveux.
Cet épuisement prend ici la tournure d’une confrontation loufoque, où s’effilochent les liens de
base qui relient deux individus – en l’occurrence deux femmes – à leur image d’elle même et
de ce fait au monde.
La coiffure comme lieu symbolique
Les dégâts opérés par la société de consumation atteignent ici la chevelure, à la fois symbole
le plus archaïque de la vitalité et signe de la relation à soi et au monde – un signe extérieur
aussi impérieux que frivole.
La comédie des apparences et de la fuite en avant, la logique du «faire plus avec moins», la
solitude des êtres dans ce contexte, sont ici poussés vers un paroxysme peroxydé : les deux
femmes expriment leur ratage personnel dans un dialogue destructeur et burlesque à la fois.
La relation comme miroir de soi
Ici la relation à l’autre est devenue un terrain miné par l’échec mutuel. L’amitié est truquée et
traquée, la rencontre est devenue impossible par perte de force et de sens, deux éléments
fondateurs de la vitalité. Impossible de trouver du sens lorsqu’il n’y a plus de moteur, mais
impossible de trouver de la force là où le sens est perdu.
Souvent l’argument des drames est lié à l’amour, ou du moins à des sentiments forts. Ici il n’a
trait qu’à l’amour (haine?) de soi, et à l’incapacité de faire advenir le moindre sentiment.
Pourtant la tentative de se reconstituer avec l’autre et dans le regard de l’autre traverse les
deux protagonistes. Mais il est déjà trop tard, leur mouvement de solidarité est miné par cet
épuisement même.
Si le repli narcissique sur soi empêche de trouver les moyens de se défendre en période
d’adversité, il empêche aussi de les anticiper.
Le dialogue et le geste burlesque
Le dialogue est ici maître des personnages. Les deux femmes « sont parlées » bien plus
qu’elles ne parlent, elles sont aux prises avec un discours de la défense et de l’agression qui
les traverse et les empêche d’accéder à leur désir de (ré)conciliation. L’action burlesque
qu’elles sont aussi obligé de subir rajoute à leur empêtrement dans une situation qu’elles ont
trop tardé à essayer de maîtriser. Leur dialogue est une construction aussi artificielle que
touchante, entre le désir de manipuler et le désir de se confesser.
Les deux femmes réalisent que la solidarité et la véritable amitié n’a jamais été leur souci et
qu’elles n’arrivent plus à y accéder, alors même qu’elles prennent fugitivement conscience
que c’eût été un moyen d’échapper à leur sort et de résister à la logique d’un système qui
parvient encore à les ridiculiser avant de les anéantir.
Manon Pulver
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Les échos de la presse
©Carole Parodi
« Le sens de la formule
On peu parler avec profondeur des attitudes superficielles. L’inverse est aussi valable. C’est
ce que montre Manon Pulver dans « cette comédie désastreuse » où le rire amer pique les
yeux comme une teinture capillaire.(…)
Daniel Wolf met en scène avec malice et inventivité. En sortant de son salon, on abandonne
derrière soi quelques masques désormais inutiles. »
Lionel Chiuch, Tribune de Genève
©Carole Parodi
« Le cœur au peigne fin
En coquettes ravagées, les actrices Claude Inga Barbey et Pascale Vachoux s’affrontent dans
un salon de coiffure. Ludique et cruel.(…)
D’un côté l’actrice Pascale Vachoux, élégance aiguë. De l’autre, sa comparse Claude Inga
Barbey, pugiliste à la peau douce. Elles se frictionnent et s’assassinent.
(…) Au bout du rouleau est ce qu’on appellera une comédie trompe-l’œil. Avec des instants de
ridicule qui enchantent. »
Alexandre Demidoff, Le Temps
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Repères biographiques
Manon PULVER - auteure
Née à Genève en 1965, originaire de Berne avec des ascendances franco-allemandes et
anglaises. Dramaturge et auteure, elle a travaillé en Suisse et à l'étranger, principalement au
théâtre, mais aussi à l’opéra et à la télévision.
Elle a également travaillé pour la radio et pour différents médias (Le Temps, Largeur.com,
etc…), toujours dans le domaine culturel.
Elle a écrit plusieurs textes qui ont été lus ou représentés, tels que Les surprises de
l'intermittence ou les pré-joués convaincus, adaptation libre d'après Marivaux, mise en scène
par André Steiger dans le cadre des Digressions d’A.S – un aveu de théâtre à La Comédie de
Genève en 2005 ; Pour une Absente; créé en novembre 2001 au théâtre de l’Arsenic,
Lausanne, mise en scène Geneviève Guhl ; Joyeux Noël, conte dramatique contemporain joué
par Geneviève Guhl, La Parfumerie, Bâtie Genève 1998 ; L’'Étang salé ou On ne s'en sortira
pas vivant, texte pour cinq comédiens, mis en lecture en 1997 dans le cadre de PoésieUrgence à Genève ; Augustine de Villeblanche ou le bal contrarié, adaptation libre d’une
nouvelle de Sade ; mis en scène en 1994 par la C i e du Boudoir.
En mai 2008 Le projet A Découvert est sélectionné pour la résidence SSA,TexteS-en-Scènes
dirigée par Paul Pourveur. Une première mise en lecture, au théâtre de l’Arsenic Lausanne, a
eu lieu le 24 janvier 2009.
Daniel WOLF – metteur en scène
Né à Genève en 1953, il passe son diplôme de l’Ecole Supérieure d’Art Dramatique (ESAD) du
Conservatoire de Genève en 1975.
De 1986 à 2003, il collabore régulièrement avec la Section Professionnelle d’Art Dramatique
(SPAD) du Conservatoire de Lausanne en tant que formateur et metteur en scène.
Depuis 1981, il travaille comme comédien ou metteur en scène au sein d’institutions ou de
compagnies théâtrales suisses romandes, ainsi qu’au cinéma, à la télévision et à la radio.
En 1977, il fonde le TREC, compagnie de théâtre indépendante.
1975 marque son premier engagement comme comédien permanent au Théâtre de Carouge.
Comme metteur en scène, il crée des spectacles dans toute la Suisse romande, notamment au
Théâtre de Poche (« L’Ignorant et le fou » de Thomas Bernhard, Play Strindberg de Friedrich
Dürrenmatt), au Théâtre du Grütli (Décadence de Steven Berkoff, Le Dibouk de Shalom
Anski), et dans le cadre de La Bâtie (Jusqu’à ce que le dernier ongle noir tombe de Bernard
Comment, Le Serviteur absolu de Louis Gaulis).
Depuis 2000, il poursuit également un travail de comédien, notamment au Théâtre KleberMeleau (Conversations après un enterrement de Yasmina Reza, 2001), au Théâtre de la Cité
Bleue (Le Requérant de Philippe Cohen) ou à la Comédie de Genève (L’Illusion comique de
Corneille).
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