Au bout du rouleau_production
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Au bout du rouleau_production
Au bout du rouleau DE MANON PULVER M I S E E N S C EN E DU DANIEL WOLF 17 A U 28 F E V R I E R 2009 m a rdi , v en d re d i, sam ed i 2 0 h m e rc r ed i, jeu d i 1 9h d im anche 17h CONTACT Stéphanie Chassot +41 (0)22 809 60 73 [email protected] www.comedie.ch Angelina Berforini +33 (0)6 87 43 14 78 [email protected] www.comedie.ch Au bout du rouleau de Manon Pulver mise en scène Daniel Wolf Avec Claude-Inga Barbey et Pascale Vachoux scénographie & lumières costumes son maquillage/coiffure assistante mise en scène – régie Michel Faure Anna Van Brée Jean Faravel Arnaud Buchs Agnès Bolle ©Carole Parodi Au bout du rouleau est publié chez Bernard Campiche Editeur dans la collection « Théâtre en camPoche » sous le titre ENJEUX 1, 287p. Au bout du rouleau a été créé à la Comédie de Genève du 12 au 21 décembre 2007. coproduction : Comédie de Genève, Théâtre de Beaux Jours. 2 Coup de ciseaux théâtral à la Comédie par Eva Cousido « Le plus joli coup de ciseaux théâtral du moment […]. Un espace anonyme où l’esprit babille, où l’être s’oublie, suspendu à un brushing, où l’artifice est une fin en soi, la planche de survie ». A l e x a n dr e D e m i d of f , L e T e m p s Après le succès de l’année dernière, Au bout du rouleau revient sur la scène de la Comédie répandre son rire et son humour trempé au vitriol de la joute verbale. Signé par la plume mordante de Manon Pulver, cette comédie enferme deux femmes dans un salon de coiffure self service. Si l’écriture rythmée pique et blesse à haute dose de drôlerie, elle dit aussi le drame de l’existence et la quête d’amour. Elle fouille l’amitié au féminin et le besoin de reconnaissance avec une justesse étonnante. Pour le metteur en scène Daniel Wolf, pas de doute : dès sa première lecture, il est séduit par cette « machine à jouer ». Et conquis par le « provocant décalage entre une action bouffonne et un propos consistant, médité, probablement désespéré ». Les comédiennes Claude-Inga Barbey et Pascale Vachoux prêtent leur talent affûté à cette partition qui tient autant du clown que du raffinement rhétorique. Chignon crêpé et tignasse peroxydée, elles s’affronteront jusqu’à l’épuisement avec une délectation sans borne. Pour la Comédie, cette reprise et une véritable injection de plaisir mais aussi sa manière de redire combien il soutient la création locale. ©Carole Parodi 3 La pièce par Manon Pulver Quelques intentions Au Bout du rouleau est une comédie de l’épuisement, un burn-out comme on anglicise aujourd’hui, qui se traduit ici en fin de compte par un quasi lapsus : la brûlure effective des cheveux. Cet épuisement prend ici la tournure d’une confrontation loufoque, où s’effilochent les liens de base qui relient deux individus – en l’occurrence deux femmes – à leur image d’elle même et de ce fait au monde. La coiffure comme lieu symbolique Les dégâts opérés par la société de consumation atteignent ici la chevelure, à la fois symbole le plus archaïque de la vitalité et signe de la relation à soi et au monde – un signe extérieur aussi impérieux que frivole. La comédie des apparences et de la fuite en avant, la logique du «faire plus avec moins», la solitude des êtres dans ce contexte, sont ici poussés vers un paroxysme peroxydé : les deux femmes expriment leur ratage personnel dans un dialogue destructeur et burlesque à la fois. La relation comme miroir de soi Ici la relation à l’autre est devenue un terrain miné par l’échec mutuel. L’amitié est truquée et traquée, la rencontre est devenue impossible par perte de force et de sens, deux éléments fondateurs de la vitalité. Impossible de trouver du sens lorsqu’il n’y a plus de moteur, mais impossible de trouver de la force là où le sens est perdu. Souvent l’argument des drames est lié à l’amour, ou du moins à des sentiments forts. Ici il n’a trait qu’à l’amour (haine?) de soi, et à l’incapacité de faire advenir le moindre sentiment. Pourtant la tentative de se reconstituer avec l’autre et dans le regard de l’autre traverse les deux protagonistes. Mais il est déjà trop tard, leur mouvement de solidarité est miné par cet épuisement même. Si le repli narcissique sur soi empêche de trouver les moyens de se défendre en période d’adversité, il empêche aussi de les anticiper. Le dialogue et le geste burlesque Le dialogue est ici maître des personnages. Les deux femmes « sont parlées » bien plus qu’elles ne parlent, elles sont aux prises avec un discours de la défense et de l’agression qui les traverse et les empêche d’accéder à leur désir de (ré)conciliation. L’action burlesque qu’elles sont aussi obligé de subir rajoute à leur empêtrement dans une situation qu’elles ont trop tardé à essayer de maîtriser. Leur dialogue est une construction aussi artificielle que touchante, entre le désir de manipuler et le désir de se confesser. Les deux femmes réalisent que la solidarité et la véritable amitié n’a jamais été leur souci et qu’elles n’arrivent plus à y accéder, alors même qu’elles prennent fugitivement conscience que c’eût été un moyen d’échapper à leur sort et de résister à la logique d’un système qui parvient encore à les ridiculiser avant de les anéantir. Manon Pulver 4 Les échos de la presse ©Carole Parodi « Le sens de la formule On peu parler avec profondeur des attitudes superficielles. L’inverse est aussi valable. C’est ce que montre Manon Pulver dans « cette comédie désastreuse » où le rire amer pique les yeux comme une teinture capillaire.(…) Daniel Wolf met en scène avec malice et inventivité. En sortant de son salon, on abandonne derrière soi quelques masques désormais inutiles. » Lionel Chiuch, Tribune de Genève ©Carole Parodi « Le cœur au peigne fin En coquettes ravagées, les actrices Claude Inga Barbey et Pascale Vachoux s’affrontent dans un salon de coiffure. Ludique et cruel.(…) D’un côté l’actrice Pascale Vachoux, élégance aiguë. De l’autre, sa comparse Claude Inga Barbey, pugiliste à la peau douce. Elles se frictionnent et s’assassinent. (…) Au bout du rouleau est ce qu’on appellera une comédie trompe-l’œil. Avec des instants de ridicule qui enchantent. » Alexandre Demidoff, Le Temps 5 Repères biographiques Manon PULVER - auteure Née à Genève en 1965, originaire de Berne avec des ascendances franco-allemandes et anglaises. Dramaturge et auteure, elle a travaillé en Suisse et à l'étranger, principalement au théâtre, mais aussi à l’opéra et à la télévision. Elle a également travaillé pour la radio et pour différents médias (Le Temps, Largeur.com, etc…), toujours dans le domaine culturel. Elle a écrit plusieurs textes qui ont été lus ou représentés, tels que Les surprises de l'intermittence ou les pré-joués convaincus, adaptation libre d'après Marivaux, mise en scène par André Steiger dans le cadre des Digressions d’A.S – un aveu de théâtre à La Comédie de Genève en 2005 ; Pour une Absente; créé en novembre 2001 au théâtre de l’Arsenic, Lausanne, mise en scène Geneviève Guhl ; Joyeux Noël, conte dramatique contemporain joué par Geneviève Guhl, La Parfumerie, Bâtie Genève 1998 ; L’'Étang salé ou On ne s'en sortira pas vivant, texte pour cinq comédiens, mis en lecture en 1997 dans le cadre de PoésieUrgence à Genève ; Augustine de Villeblanche ou le bal contrarié, adaptation libre d’une nouvelle de Sade ; mis en scène en 1994 par la C i e du Boudoir. En mai 2008 Le projet A Découvert est sélectionné pour la résidence SSA,TexteS-en-Scènes dirigée par Paul Pourveur. Une première mise en lecture, au théâtre de l’Arsenic Lausanne, a eu lieu le 24 janvier 2009. Daniel WOLF – metteur en scène Né à Genève en 1953, il passe son diplôme de l’Ecole Supérieure d’Art Dramatique (ESAD) du Conservatoire de Genève en 1975. De 1986 à 2003, il collabore régulièrement avec la Section Professionnelle d’Art Dramatique (SPAD) du Conservatoire de Lausanne en tant que formateur et metteur en scène. Depuis 1981, il travaille comme comédien ou metteur en scène au sein d’institutions ou de compagnies théâtrales suisses romandes, ainsi qu’au cinéma, à la télévision et à la radio. En 1977, il fonde le TREC, compagnie de théâtre indépendante. 1975 marque son premier engagement comme comédien permanent au Théâtre de Carouge. Comme metteur en scène, il crée des spectacles dans toute la Suisse romande, notamment au Théâtre de Poche (« L’Ignorant et le fou » de Thomas Bernhard, Play Strindberg de Friedrich Dürrenmatt), au Théâtre du Grütli (Décadence de Steven Berkoff, Le Dibouk de Shalom Anski), et dans le cadre de La Bâtie (Jusqu’à ce que le dernier ongle noir tombe de Bernard Comment, Le Serviteur absolu de Louis Gaulis). Depuis 2000, il poursuit également un travail de comédien, notamment au Théâtre KleberMeleau (Conversations après un enterrement de Yasmina Reza, 2001), au Théâtre de la Cité Bleue (Le Requérant de Philippe Cohen) ou à la Comédie de Genève (L’Illusion comique de Corneille). 6