DP Journée violence contre les femmes 25 novembre 2013
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DP Journée violence contre les femmes 25 novembre 2013
Signature de la Convention d’expérimentation du téléphone portable d’alerte visant à renforcer la protection des femmes, victimes de violence conjugale, en très grand danger Lundi 25 novembre 2013 – 14h30 Tribunal de Grande Instance de Versailles 1 Le téléphone portable d’alerte pour les femmes en très grand danger (FTGD) 1 - Le dispositif : Le Procureur de la République attribue un téléphone portable aux femmes, victimes de violence, dont la situation de très grand danger a été signalée et vérifiée. Ce téléphone, doté d’un système d’appel direct, permet à ces femmes d’être rapidement mises en relation avec une plateforme de téléassistance et de régulation dédiée, chargée d’évaluer le danger au moment où l’appel est émis, et de diligenter immédiatement les secours (police, gendarmerie). Il s’agit ici d’un dispositif (temporaire) qui constitue un mécanisme de protection supplémentaire pour les femmes victimes de violences ; et notamment pour celles qui sont particulièrement en danger (du fait de menaces de morts, de troubles psychiatriques de l’auteur, de récidives, de sortie de prison de l’auteur…). L’objectif est de réduire au maximum les contacts physiques entre la femme victime et l’agresseur, et prévenir une infraction hautement probable, en mobilisant un réseau de partenaires au sein desquels la Justice et la Police. Il facilite l’intervention en urgence (en moyenne dans les 10-12 minutes) des services de police, dans les cas où l’auteur s’approche de la victime. Ce dispositif procure un sentiment de sécurité aux femmes qui en bénéficient, un sentiment aussi de reconnaissance des violences subies, propice à leur reconstruction : elles peuvent alors retrouver la force et oser poursuivre leurs démarches pour recouvrer leur autonomie: procédure de divorce, JAF pour modes de garde, relogement, recherche d’un emploi, consultations psycho-traumatiques etc. (c’est en ce sens que le dispositif apporte plus que de savoir qu’elle peut faire le 17 police secours). Le constat est renouvelé que le dispositif FTGD permet à des femmes de se reconstruire. Il contribue à la (re)socialisation de la personne, il fournit un cadre de référence pour se sentir plus en sécurité afin de libérer de l’énergie pour entreprendre des démarches. 2 2 - Pour qui et comment ? Plusieurs critères sont retenus : ‐ ‐ ‐ ‐ La victime doit avoir déposé plainte pour violences intrafamiliales ; La victime doit résider séparément du mis en cause La victime doit adhérer au dispositif (accepter la contrainte du test bimensuel d’appels) Le mis en cause doit faire l’objet d’une interdiction judiciaire de rencontrer la victime (dans le cadre d’un contrôle judiciaire, d’une ordonnance de protection, d’une mesure d’exécution de peine) ; D’autres critères sont également pris en compte : ‐ ‐ La gravité des violences commises par l’auteur, leur réitération, le profil psychiatrique ou psychologique et les antécédents de l’auteur L’isolement, la fragilité de la victime la rendant particulièrement vulnérable. Ce téléphone est remis pour 6 mois renouvelable une fois à la victime. 3 - De l’expérimentation à la généralisation Le téléphone d’alerte pour femmes en très grand danger est un dispositif innovant, mis en place à titre expérimental en Seine Saint-Denis (2009), dans le Bas-Rhin (2010), puis à Paris et dans le Val d’Oise (2012). Au-delà des quatre premiers départements métropolitains, la Guadeloupe instaure un dispositif similaire dès cette année. Quinze nouveaux départements (métropole et outre mer) ont manifesté l’intention de mettre en place, dès que possible, ce téléphone d’alerte. Au total, plus d’une centaine de téléphones portables d’alerte sera en place, de manière effective, d’ici fin 2013. Un marché public est en cours d’élaboration afin de permettre la généralisation graduelle du dispositif à compter de 2014. 4 - Une démarche partenariale Le partenariat avec l’ensemble des acteurs concernés est la clef du dispositif : o L’Etat (La Préfecture des Yvelines, la police et la gendarmerie) o Le Procureur de la République o Mondial Assistance o Orange o Le centre d’information sur le droit des femmes et des familles (CIDFF) • La préfecture s'engage à cofinancer ce dispositif dans le cadre des crédits du fonds interministériel de prévention de la délinquance gérés par l'ACSé, conformément à la stratégie nationale de prévention de la délinquance (CIPD) 3 • Le Procureur de la République s'engage à : o participer à la rédaction des documents d'utilisation et des formulaires nécessaires à l'expérimentation ; o définir des procédures d'attribution ; o procéder aux attributions de terminaux disponibles selon les critères «de très grand danger» définis dans la présent ; o animer et informer les comités de pilotage • Le conseil régional s’engage à participer au financement de l’action du CIDFF 78 et notamment son partenariat avec le plateau Mondial assistance par le versement d’une subvention de fonctionnement pour la durée de l’expérimentation • Mondial Assistance s'engage assurer la réception, l’accueil, le filtrage et le traitement 24/24 des appels émis par les bénéficiaires au moyen du bouton de déclenchement, en application des procédures définies. • France Télécom Orange s'engage à o mettre en service les lignes téléphoniques mobiles pour un montant unitaire de 14,90 € par mois et par téléphone ; o assurer l'exploitation et la maintenance des services et du support ; o fournir les terminaux pour un montant unitaire de 199 € pris en charge par France Télécom ; • L’association du Centre d’Information du Droits des femmes et des Familles des Yvelines (CIDFF 78) s’engage à o o o o o o participer activement à l'amélioration de la transmission d'information entre les différents acteurs institutionnels ou associatifs afin de faciliter l'identification des femmes victimes de violences exposées à un très grand danger ; faciliter l'attribution par le Parquet des terminaux et la transmission des données à Mondial Assistance ; faciliter la prise en charge de la victime par son information et son orientation et l’accompagner dans les démarches nécessaires à son entrée dans le dispositif procéder à l'évaluation juridique des situations dont elle a à connaître dans le cadre de ses missions et à transmettre les signalements au Procureur de la République et à assurer un accompagnement pluridisciplinaire (juridique et psychologique) après attribution des téléphones travailler avec les associations SOS Victimes 78 et l'association DIRE régler, après avoir reçu les subventions des partenaires financiers, les prestations de mondial assistance et de France télécom Orange Dans les Yvelines, un comité de pilotage rassemblant l’ensemble des partenaires et acteurs concernés, évalue chaque mois la pertinence et la performance de ce dispositif au travers de l’étude des cas locaux. Une consolidation est réalisée au niveau national, sous l’égide de la mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et de lutte contre la traite des êtres humains (MIPROF). 4 Ce comité de pilotage est présidé par le Procureur de la République avec les acteurs suivants : • • • • • • • • • • un représentant des juges aux affaires familiales, des juges d'application des peines et des juges des enfants le Chef de bureau de la Sécurité intérieure auprès du Cabinet du Préfet la Chargée de mission aux droits des femmes et égalité le Chargé de mission "Prévention de la délinquance, culture" attaché à la mission ville de la préfecture la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP 78) - le Groupement de gendarmerie départementale des Yvelines (GGD78) l'Ordre des Avocats du Barreau des Yvelines l'Association Socio-éducative des Yvelines (ASSOEDY) le service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP) des Yvelines un médecin représentant de l'Unité Médico-Judiciaire (UMJ) des Yvelines les Services Départementaux de l’Education Nationale des Yvelines 5 – Le coût de ce dispositif Le coût moyen de la mise à disposition d’un téléphone d’alerte à une femme en très grand danger est d’environ 3 000 € par an et par bénéficiaire. Ce coût comprend l’acquisition des téléphones d’alerte l’abonnement téléphonique la prestation de téléassistance et la subvention pour l’association d’aide aux victimes qui accompagne la victime pendant toute la période où elle bénéficie de ce dispositif. La Préfecture donne l’impulsion pour la mise en place du système en finançant la mise en place du process, les frais de fonctionnement, un mois d’abonnement et des frais de coordination et d’ingénieurie pour 5 téléphones. Cette subvention d’un montant de 5 054.30 € est versée à l’association CIDFF qui est chargée de la transmission d’information entre les différents partenaires. Le cout total de la mise en place de ce dispositif dans les Yvelines pour 2014 s’élève à environ 15 000 €. (tous financements confondus). 5 Modalités d’attribution du téléphone d’alerte Signalement des bénéficiaires potentielles et établissement des dossiers d’attribution Associations Parquet de Versailles Police/Gendarmerie Procureur de Versailles Analyse du dossier Décision d’attribution du Procureur Remise du téléphone Orange – Formation de la bénéficiaire Accompagnement et suivi de la bénéficiaire Téléphone d’alerte destiné aux Femmes en Très Grand Danger Fonctionnement du dispositif d’alerte Situation d’urgence Police Intervention Pression sur le bouton d’appel d’alerte Réception de l’appel Levée de doute Localisation Appel Forces de l’ordre Liaison Associations Gendarmerie Téléphone d’alerte destiné aux Femmes en Très Grand Danger