Partenariats université-entreprise : L`émergence d`un modèle

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Partenariats université-entreprise : L`émergence d`un modèle
Partenariats université-entreprise :
L’émergence d’un modèle nouveau et efficace pour le soutien et
l’intensification de la recherche-développement au Canada
Mémoire conjoint de l’Université McGill et de l’École de
technologie supérieure au Groupe d'experts fédéral sur la
recherche-développement
Le 18 février 2011
Partenariats université-entreprise :
L’émergence d’un modèle nouveau et efficace pour le soutien et l’intensification de la
recherche-développement au Canada
Aperçu
En réponse à l’examen par le gouvernement du Canada des initiatives et programmes fédéraux
qui soutiennent actuellement la recherche-développement, l’Université McGill et l’École de
technologie supérieure (ÉTS) ont le plaisir de soumettre le présent mémoire conjoint au groupe
d’experts.
Les universités jouent un rôle important dans la chaîne de l’innovation en poursuivant des
activités de recherche-développement, en formant la prochaine génération de travailleurs
qualifiés et dotés d’un esprit d’innovation, en établissant des liens avec des entreprises afin d’en
soutenir les besoins en R-D et en entretenant des réseaux étendus de partenaires au sein du
secteur industriel et à l’échelle internationale. En 2007, elles ont effectué environ 36 % des
travaux de R-D menés au Canada, ce qui représente 10,4 milliards de dollars. Dans le rapport
intitulé Foncer pour gagner qu’il a publié en 2008, le Groupe d’étude sur les politiques en
matière de concurrence déclarait que la collaboration des universités avec le milieu des affaires
est essentielle pour rendre le Canada plus compétitif. En outre, le Gouvernement peut
contribuer de manière déterminante à accroître l’incidence de la R-D non seulement en
finançant des activités de R-D mais aussi en étant, grâce à ses politiques d’approvisionnement,
le premier consommateur de la production commerciale des universités et des industries. De
cette façon, il fera usage de ses propres investissements et contribuera à susciter des retombées
économiques.
Nous proposons ici une vision nouvelle des partenariats université-entreprise qui pourra servir
de modèle afin de promouvoir les initiatives et réussites canadiennes en recherchedéveloppement. Nous démontrerons comment des institutions aux vocations foncièrement
différentes peuvent travailler en collaboration l’une avec l’autre et avec l’industrie dans l’intérêt
de chacune comme dans l’intérêt du pays. Notre partenariat aura entre autres pour effet de
combler les « vallées de la mort » en matière d’innovation.
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Partenariat entre McGill et l’ÉTS
Nous croyons que le modèle de l’ÉTS, allié à la notoriété et à l’excellence de l’Université McGill,
offre une voie prometteuse qu’il convient de privilégier pour les relations université-entreprise
et leur développement futur.
L’Université McGill et l’ÉTS, deux établissements à haute intensité de recherche, répondent
chacune à des besoins bien précis dans leurs domaines de compétence respectifs. L’ÉTS affiche
un volume d’affaires important avec des entreprises de toutes tailles, des petites et moyennes
entreprises (PME) dans la plupart des cas, et elle est en mesure de répondre rapidement à leurs
besoins en R-D. Pour sa part, l’Université McGill se concentre sur des projets de recherche de
longue haleine et tend davantage à établir des liens avec de grandes entreprises. En travaillant
en partenariat, McGill et l’ÉTS pourront donc occuper et influencer l’ensemble de la chaîne de
l’innovation, de l’idée à l’innovation, de la recherche fondamentale à l’application.
Notre vision commune repose sur le rôle de catalyseurs et de leviers que les universités peuvent
jouer pour ce qui est d’attirer des travailleurs de haute qualité et de les conserver, ainsi que
pour le développement économique. À ce titre, nous sommes en train de créer un
environnement propice à l’innovation, animé par des institutions de haut savoir et situé au cœur
d’une ville moderne et dynamique. Dans cette perspective, les deux institutions ont conjugué
leurs ressources pour la réalisation de plusieurs initiatives clés dans le but de renforcer leur
partenariat.
Le Quartier de l’innovation : un projet novateur et porteur
Le Quartier de l’innovation, un projet lancé par l’ÉTS en 2009, suscite énormément d’intérêt et
d’activité au sein de la collectivité. Ce projet vise à transformer un quartier industriel ― où se
trouve le campus de l’ÉTS ― en un environnement dynamique où les éléments moteurs du
milieu montréalais de l’innovation technologique pourront croître et prospérer. Laissé en
grande partie à l’abandon pendant de nombreuses années, ce quartier - situé à deux pas du
centre-ville, du quartier des affaires, du Vieux-Montréal, du Vieux-Port et du canal de Lachine - ,
recèle déjà des milliers d’emplois dans des secteurs de pointe du multimédia et de la
technologie de l’information (Cité du multimédia et Cité du commerce électronique). Grâce à
l’intérêt que l’Université McGill a rapidement manifesté pour ce projet d’envergure, l’ÉTS a pu
élargir sa vision et définir des objectifs communs avec son nouveau partenaire.
Le Quartier de l’innovation visera à susciter, cultiver et encourager un esprit d’innovation où les
universités et les entreprises, les technologies et les composantes scientifique, urbaine, sociale
et culturelle seront au premier plan.
Objectifs du Quartier de l’innovation :
 Soutenir le leadership scientifique et technologique.
 Favoriser une synergie entre les universités et les entreprises et exploiter au maximum
le potentiel de développement.
 Stimuler les échanges entre le personnel et les cadres du milieu universitaire et de
l’industrie.
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Fournir un cadre pour les stages, le réseautage et la formation en entrepreneuriat.
Soutenir la compétitivité et la productivité des entreprises de la région métropolitaine
de Montréal et de la province de Québec par la promotion de l’innovation.
Offrir un milieu de vie urbain diversifié et de grande qualité.
Inciter la collectivité à se mobiliser, à contribuer à la vitalité du quartier et à participer
aux activités qui s’y dérouleront.
Contribuer à l’essor économique de Montréal et du Québec sur la scène internationale.
L’intention des partenaires est de nourrir le talent existant et la croissance déjà amorcée et de
faire revivre un secteur important de Montréal qui, étant donné sa situation géographique
unique et sa forte densité d’éléments créateurs, pourrait redevenir l’un des principaux moteurs
de développement de la ville. Nous avons l’intime conviction que la complémentarité de
l’Université McGill et de l’ÉTS accélérera la transformation de ce quartier et lui conférera un
rayonnement international.
Le Quartier de l’innovation s’inspire d’un projet similaire mené à Barcelone, le 22@barcelona,
et, comme lui, il a vu le jour après une décennie de changements sans précédent : éclatement
de la bulle technologique, flambée de croissance dans les pays de la zone BRIC (Brésil, Russie,
Inde et Chine), crise économique mondiale, conscience grandissante des enjeux liés au
développement durable et explosion des télécommunications.
Le modèle proposé par l’Université McGill et l’ÉTS s’inscrit dans un nouveau mouvement au sein
du milieu universitaire international. En effet, en France, en Grande-Bretagne et aux États-Unis,
les universités qui avaient l’habitude de se faire concurrence tendent maintenant à unir leurs
forces ou à créer des partenariats entre les secteurs public et privé afin de se doter d’avantages
concurrentiels. Au Canada, le partenariat entre McGill et l’ÉTS est une première.
La complémentarité de ces deux établissements ainsi que leurs collaborations et partenariats
auront un effet structurant sur leur environnement et leur fourniront les outils dont elles ont
besoin pour mieux servir la société. Dans le système d’innovation actuel, les collaborations et
partenariats embrassent plusieurs disciplines, institutions ou secteurs; en outre, ils ont souvent
un caractère international.
L’Université McGill et l’ÉTS ont toutefois conscience qu’il faudra prévoir un appui financier
supplémentaire pour améliorer les partenariats entre le milieu universitaire et l’industrie si l’on
veut que ceux-ci aient une véritable incidence sur la société. Plus précisément, les deux
établissements proposent un projet pilote qui s’étalera sur cinq ans et visera à consolider leur
partenariat université-entreprise. Pour optimiser les avantages qui résulteront de ce type de
partenariat, il est essentiel de soutenir un environnement sain en matière d’innovation, ce qui
comprend un financement complet, soutenu et souple de la recherche, l’aménagement et
l’entretien d’installations de recherche de premier ordre ainsi que des possibilités de partenariat
intersectorielles et internationales.
Le partenariat entre l’Université McGill, l’ÉTS, l’industrie et les organismes gouvernementaux est
le reflet des recommandations formulées ces dernières années dans des rapports clés,
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notamment Innovation et stratégies d’entreprise : pourquoi le Canada n’est pas à la hauteur
(Conseil des académies canadiennes, 2009), Foncer pour gagner (Groupe d’étude sur les
politiques en matière de concurrence, 2008) et L'état des lieux en 2008 (Conseil des sciences, de
la technologie et de l'innovation, 2008). Il portera sur les aspects de la formation et des
programmes qui amélioreront et soutiendront le cycle de l’innovation.
Une nouvelle nature de l’innovation nécessite des
compétences multidisciplinaires entièrement
nouvelles, et la demande pour ces nouvelles
ressources humaines sera immense. Les universités et
autres établissements d’enseignement et centres de
haut savoir, en particulier, doivent réagir; de
nouvelles institutions verront le jour en réponse à une
nouvelle nature de l’innovation.
De nouveaux partenariats naîtront et ils seront
essentiels à l’innovation future. La participation des
gouvernements et des institutions publiques aux
réseaux collaboratifs sera capitale.
Les relations symbiotiques poseront un défi à la
plupart des institutions publiques et exigeront
l’acquisition de nouvelles mentalités et de nouvelles
compétences dans le secteur public.
Le secteur privé fournira des solutions novatrices
dans une proportion beaucoup plus grande, car c’est
lui qui repère des débouchés. De plus, de nouveaux
partenariats s’établiront entre des entreprises de
tailles différentes au sein de carrefours du savoir, et
ce, à l’échelle tant régionale que nationale et
mondiale.
Formation
L’une des principales missions des
universités, en plus de la recherche, de
son application et des services connexes,
est la formation de la prochaine
génération de travailleurs hautement
qualifiés. Il existe actuellement plusieurs
programmes de formation qui permettent
aux étudiants d’acquérir de l’expérience
au sein d’une entreprise tout en
poursuivant des études universitaires.
Toutefois, il reste certaines lacunes à
combler, en particulier en ce qui a trait
aux partenariats avec les petites et
moyennes entreprises. Les
gouvernements devraient donc continuer
à apporter un soutien concurrentiel et
ciblé aux étudiants des cycles supérieurs
et aux étudiants en postdoctorat, et les
universités à fournir l’environnement dont
ces étudiants ont besoin pour apprendre
et pour mener des recherches tant d’un
point de vue scientifique que dans
l’optique des affaires.
Cependant, si ces travailleurs qualifiés
n’arrivent pas à dénicher de possibilités
d’emploi appropriées après leurs études,
nous risquons de faire face à un exode des
cerveaux et de perdre ces personnes de
talent. Et si nous manquons de personnel
hautement qualifié pour soutenir nos
entreprises, la corrélation demeurera la
même, puisque les entreprises ont besoin
Source : OCDE, The New Nature of Innovation,
de main-d’œuvre pour croître. Par
septembre 2009 (traduit de l’anglais)
ailleurs, il importe de reconnaître que
l’innovation peut aussi provenir
d’étudiants du premier cycle grâce à des bourses spécifiques et à un soutien distinct des
programmes déjà offerts aux cycles supérieurs.
Les institutions publiques devront s’adapter aux
conditions qui prévaudront avec cette nouvelle
nature de l’innovation. Elles seront en
interdépendance avec d’autres acteurs et devront
également être prêtes à délaisser le mode
d’élaboration des politiques axé sur le contrôle pour
adopter une méthode davantage fondée sur
l’influence.
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Le défi actuel consiste à satisfaire la forte demande de l’industrie, car elle est supérieure à
l’offre. Bien qu’ils entretiennent des liens étroits avec de nombreuses entreprises, tant dans le
cadre de l’enseignement coopératif que dans celui des partenariats en R-D, les établissements
d’enseignement sont souvent dans l’incapacité d’offrir un soutien optimal à l’industrie, à la fois
quant au nombre d’ingénieurs formés chaque année et en matière de recherchedéveloppement.
Contribution des universités :
 Formation de la prochaine génération de chercheurs de talent pour les universités, les
entreprises et d’autres employeurs du secteur du savoir.
 Reconnaissance du fait que les partenariats avec l’industrie constituent un facteur
important pour la création de postes conduisant à la permanence, pour l’embauche,
l’examen du mérite et les promotions.
 Création de nouveaux programmes de formation interdisciplinaires liés à la
commercialisation ainsi que des diplômes connexes (par exemple, commerce et
médecine ou pharmacologie, commerce et sciences ou génie).
Recommandations :
 Tirer parti des stages actuels comme expériences de travail (par exemple, tirer parti par
l’embauche de stagiaires du Programme de bourses d’études supérieures à incidence
industrielle offert par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie, peutêtre grâce à des crédits d’impôt).
 Créer des stages conçus pour accroître la R-D dans les PME à l’intention des étudiants
des trois cycles universitaires.
 Créer des bourses de recherche industrielles : des représentants de l’industrie
viendraient travailler dans les laboratoires des universités et les étudiants auraient ainsi
davantage d’occasions de travailler étroitement avec des partenaires du milieu des
affaires, ce qui favoriserait l’entrepreneuriat et permettrait la transmission des
connaissances sur ce dont l’industrie a besoin et ce que les universités ont à lui offrir.
 Mettre sur pied des stages postdoctoraux de deux ans en entreprise à partir des bourses
d’études postdoctorales actuelles.
Petites et moyennes entreprises
L’une des principales difficultés auxquelles les PME font face au Canada est le manque de fonds
pour la recherche-développement. Nous devons nous préoccuper de la prédominance de
l’aversion pour le risque au Canada, surtout à l’égard du capital de risque et des entreprises en
phase de démarrage. Il est essentiel de disposer d’incitatifs clés afin de réduire au minimum les
risques que comporte la mise sur pied de nouvelles entreprises en offrant des programmes
souples et rapides, adaptés à la viabilité économique des PME. Ce soutien doit être
systématique, et non pas cyclique. Nous devons reconnaître qu’il importe de plaider pour une
meilleure communication et pour le développement des talents en mettant l’accent sur les PME.
Au moment d’étudier les programmes existants et, le cas échéant, d’en concevoir de nouveaux,
il importe que l’appareil gouvernemental tienne compte des mécanismes permettant de passer
d’un instrument à l’autre. Trop souvent, nous disposons de programmes qui, intrinsèquement,
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sont d’une grande utilité pour l’innovation et en assurent un excellent soutien, mais qui
présentent des écarts les uns par rapport aux autres. Il importe de noter que les PME n’ont pas
même la capacité d’accéder aux fonds de R-D en raison des exigences administratives et des
négociations associées aux programmes de crédit d’impôt. Pour analyser le système
d’innovation dans son ensemble, il faut s’assurer qu’il existe des outils permettant l’engagement
à l’étape de l’amorçage et les premiers investissements en R-D, des programmes et incitatifs
pour un développement commun, de même que des encouragements à la commercialisation
qui reconnaissent les besoins fondamentaux en matière de capital d’amorçage et de soutien du
prototypage. En outre, il importe de mettre en relief la base de développement de la R-D et de
la financer convenablement afin de lui permettre d’avoir des retombées sur le marché et sur
l’économie.
Ces dernières années, l’administration fédérale a soutenu la collaboration entre le milieu
universitaire et le secteur privé grâce aux fonds accordés par ses organismes de financement.
Principaux programmes fédéraux favorisant les partenariats université-entreprise en R-D, en
particulier avec les PME :
 Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG)
― programme De l'idée à l'innovation (INNOV)
― Programme de subventions de recherche et développement coopérative (RDC)
― Programme de professeurs-chercheurs industriels (PCI)
― Programme de subventions d'engagement partenarial (SEP)
 Conseil national de recherches Canada – Programme d'aide à la recherche industrielle
(PARI)
 Instituts de recherche en santé du Canada
― Programme de démonstration des principes (PDP)
― Programme de recherche en collaboration avec l’industrie (PRCI)
 MITACS Accélération (programme de stages en industrie)
Recommandations :
 Adopter, relativement à la propriété intellectuelle et aux partenariats, une vision axée
sur la création et le partage plutôt que sur la propriété et la protection.
 Fournir une assistance accrue quant au soutien technique et opérationnel de la
commercialisation.
 Fournir un soutien accru aux entreprises, notamment la gestion et l’administration
nécessaires aux demandes de financement de la R-D (par l’intermédiaire des universités
et des organes du gouvernement).
 Améliorer les programmes grâce auxquels les universités et les membres du corps
professoral peuvent bénéficier de l’expérience d’entrepreneurs et de mentors pour la
commercialisation de leurs découvertes, notamment celles qui entrent en jeu dans la
fondation et le soutien de sociétés dérivées. Ces programmes font appel entre autres à
des entrepreneurs en résidence et, comme mentors, à des chefs de la direction en
fonction ou retraités et à des représentants du milieu des affaires et de l’industrie.
 Octroyer des bons pour les activités de recherche scientifique et de développement
expérimental (subvention immédiate) plutôt que des crédits d’impôt afin de régler les
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

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problèmes de trésorerie; prévoir des encouragements à l’innovation et favoriser le
recours au levier financier, en particulier pour les PME.
Accroître la disponibilité du capital de risque, des fonds providentiels, du capital
d'amorçage pour technologies naissantes et de l’aide financière pour l’acquisition des
ressources nécessaires aux démonstrations de faisabilité et au prototypage afin de
permettre la mise au point de la technologie.
Offrir un meilleur soutien pour accéder aux mécanismes de financement (pour s’y
retrouver dans les programmes fédéraux); faciliter les demandes de subvention de
réseau et leur gestion.
Rétablir le Programme de mobilisation de la propriété intellectuelle (MPI) qui a été
supprimé en 2009; il convenait bien aux universités, car les fonds leur étaient versés
directement afin qu’elles génèrent à l’échelle locale la capacité de soutenir le transfert
de technologies.
Évaluer l’efficacité des divers programmes ciblés et de caractère sectoriel qui visent à
promouvoir la commercialisation en particulier pour les PME, par exemple le
Programme des réseaux de centres d’excellence (RCE) et le Programme des chaires
d’excellence en recherche du Canada (CERC).
Conclusion
Le modèle de partenariat préconisé par l’Université McGill et l’ÉTS repose sur l’expertise qu’elles
ont acquise de longue date et vise à combiner leurs points forts respectifs. Il respecte bien la
Stratégie des sciences et de la technologie adoptée par le gouvernement du Canada, et des
initiatives telles que le Quartier de l’innovation contribueront à renforcer la position de chef de
file qu’occupe le Canada dans des domaines prioritaires tels que les sciences de la santé, les
technologies de l'information et des communications, les sciences de l’environnement et
l’énergie. De plus, la Stratégie des sciences et de la technologie devrait influencer toutes les
stratégies élaborées par les organismes fédéraux de façon à permettre la rationalisation du cycle
de l’innovation et à assurer une plateforme uniforme pour la recherche-développement.
Alliée à la connaissance du milieu de l’industrie que possède l’ÉTS et aux liens étroits qu’elle
entretient avec le secteur privé, l’expertise de l’Université McGill dans de multiples domaines
connexes au génie (notamment la médecine personnalisée et l’économie numérique) peut
mener selon nous à des projets de R-D particulièrement porteurs pour les entreprises et pour la
société en général. Le modèle de partenariat que nous proposons constitue une initiative
inédite au sein du milieu universitaire canadien, un modèle novateur pour nos deux
établissements ainsi qu’une solution susceptible d’avoir un effet marqué sur les relations entre
universités et entreprises et, au bout du compte, des retombées économiques positives dans
l’ensemble du Canada.
Au cours des années à venir, la réussite et la prospérité du Canada dépendront de l’engagement
du secteur privé et du milieu universitaire à l’égard de l’activité de recherche-développement
ainsi que de leur collaboration dans ce domaine. Tous les intervenants devront jouer le rôle qui
leur incombe; pour leur part, l’Université McGill et l’École de technologie supérieure sont prêtes
à assumer un rôle de chef de file. Le partenariat mutuellement profitable entre le secteur du
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savoir et l’industrie est la voie qui mène à la prospérité économique et la seule façon pour le
Canada de faire face à la concurrence mondiale.
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Annexe A
L’UNIVERSITÉ McGILL
Fondée à Montréal en 1821, l’Université McGill se situe au premier rang des établissements
d’enseignement postsecondaires au Canada. Elle compte 2 campus, 11 facultés, 10 écoles
professionnelles, 300 programmes d’études et plus de 36 000 étudiants, dont plus de 7300, soit
près de 20 %, sont des étudiants étrangers provenant de quelque 160 pays. En outre, près de la
moitié des étudiants de McGill déclarent avoir une langue maternelle autre que l’anglais,
notamment plus de 6000 francophones.
L’ÉCOLE DE TECHNOLOGIE SUPÉRIEURE
Fondée à Montréal en 1974 expressément pour répondre à des besoins croissants d’ingénieurs
québécois affichant une formation appliquée, l’École de technologie supérieure fait partie des
dix universités qui composent le réseau de l’Université du Québec. Ses programmes de premier
cycle sont conçus expressément pour les titulaires d’un diplôme collégial technique désirant
acquérir une formation universitaire en génie. L’effectif de l’ÉTS représente près du quart des
étudiants inscrits à un programme de premier cycle en génie au Québec, ce qui place
l’établissement au premier rang des universités qui offrent cette formation. Par ailleurs, l’ÉTS se
classe parmi les cinq écoles et facultés de génie les plus importantes au Canada. Enfin, ses
étudiants ont effectué à ce jour 15 000 stages de travail dans 4000 entreprises de toutes tailles.
Enfin, 14 000 diplômés travaillent dans divers domaines du génie en Amérique du Nord.
Un partenariat de complémentarité
ÉTS
École universitaire spécialisée en génie
20 millions de dollars en fonds de R-D
Le ratio de financement de la recherche
industrielle le plus élevé au Canada (40 %)
150 professeurs
1re au Québec et 3e au Canada quant au
nombre annuel de diplômés en génie
15 000 diplômés
6000 étudiants, dont environ le quart (1350)
aux 2e et 3e cycles
3 stages obligatoires en entreprise pour les
étudiants de baccalauréat (2400 stages par
année sur 3200 offres)
1
McGill
Université à haute intensité de recherche
432 millions de dollars en fonds de R-D
L’un des plus importants portefeuilles de
brevets d’invention au Canada
1627 professeurs
1re au Canada et 18e à l’échelle mondiale
quant à la qualité globale1
215 000 diplômés, toutes disciplines
confondues
36 500 étudiants, dont environ le quart (8300)
aux 2e et 3e cycles
7300 étudiants étrangers originaires de
160 pays différents
Selon le classement QS World University Ranking et l’U.S. News & World Report.
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