L`île d`Yeu teste le tourisme électrique
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L`île d`Yeu teste le tourisme électrique
L'île d'Yeu teste le tourisme électrique vendredi 05 août 2011 Dans le port de l'île d'Yeu, une voiture électrique et des utilisateurs ravis de ce moyen de transport, l'essence étant plus chère ici que sur le continent. Photo : Marc Ollivier Tout l'été, l'île vendéenne teste un système de location de véhicules totalement électriques. Des bornes libre-service ont été mises en place par la commune pour les recharger. L'objectif n'est pas seulement touristique. Tout le monde doit s'y mettre ! À terme, l'île voudrait rouler le plus possible à l'électrique. En débarquant à pied sur les quais de l'île d'Yeu, le ballet est le même pour presque tous les touristes. C'est la ruée vers les loueurs, à la recherche du moyen de locomotion le plus pratique et le plus économique. Sur une île de 23 km2 où les déplacements sont limités, les vélos et les scooters ont la cote. Surtout l'été, où la population, d'un peu moins de 5 000 habitants, est multipliée par cinq ou six. Sophie et Olivier Da Silva, venus des Yvelines pour une journée, ont fait le choix de la voiture électrique. « Elle se conduit vraiment bien, apprécie Olivier, qui n'en est pas à son coup d'essai puisqu'il a déjà testé le modèle électrique de la Peugeot 106. C'est même beaucoup moins fatigant. » Un atout pour le confort et l'ergonomie, mais une contrainte pour la conduite. Car la voiture électrique est silencieuse. Trop ? Pas de casse à constater pour le moment, mais Olivier Rouet, seul loueur de l'île à faire dans l'électrique, le reconnaît : « Il faut redoubler de vigilance parce que les piétons et les vélos ont l'habitude d'entendre les voitures. Il ne faut pas hésiter à utiliser le klaxon ! » Tout l'été, le gérant de « La Trottinette » met à disposition de ses clients un parc de 42 véhicules, 100 % électrique : une dizaine de voitures, des scooters et des vélos. En partenariat avec une société lilloise, Altermove.Olivier Rouet a répondu à l'appel de la municipalité, désireuse d'implanter sur son territoire des modes de déplacement plus doux, plus propres et plus silencieux. Car, même si le vélo reste une bonne alternative, l'île aux plus de 3 000 résidences secondaires (et 2 000 principales) ne peut pas laisser totalement de côté la voiture. « Quand on a une famille avec trois enfants et qu'on doit aller faire les courses, on ne peut pas s'en passer ! », constate Marie Brossier, directrice générale adjointe de la mairie. « Pas mal de bruit et pas de coffre » Il y a une dizaine d'années, la commune avait fait un premier essai, avec les véhicules de plusieurs administrations. Le test avait tourné court. Les voitures, pas suffisamment au point, passaient plus de temps en maintenance sur le continent. Aujourd'hui, l'objectif est une mise en place plus pérenne et généralisée. Même le maire circule au guidon d'un scooter électrique ! « On a mis en place quatre bornes de recharge sur l'île, soit dix prises, explique Sylvie Groc, adjointe au maire chargée de la vie économique. Elles sont gratuites et à l'intention de tout le monde. » Faire le « plein » n'est donc qu'un jeu d'enfant. Il suffit de se garer près d'une borne, de brancher la batterie du véhicule sur la prise et d'attendre (quatre à cinq heures pour une voiture totalement déchargée). Comparé aux tarifs prohibitifs de l'essence sur l'île (1,86 € le litre de sans-plomb !), c'est gratuit ou presque. La limite ? Le prix du véhicule à l'achat. Comptez 30 000 € pour un modèle de voiture Think quatre places équipé a minima. Côté conduite, les sentiments sont un peu partagés. Au milieu de sa balade, Yves, venu en voisin de Talmont-Saint-Hilaire (Vendée), se dit « un peu déçu. Il y a quand même pas mal de bruit, à l'intérieur, avec le plastique et la carlingue, assez peu de place et pas de coffre. » Pour un tarif équivalent à celui d'une location de voiture « classique » (environ 60 € la journée), l'électrique n'offre pas que des avantages niveau confort. Le scooter, par contre, est un régal. Le conducteur et son passager peuvent se parler sans avoir à élever la voix pour couvrir le bruit d'un pot d'échappement pétaradant. Le luxe ultime ! Vivien LEROUX.