DRiving Under the Influence of Drugs medicines and
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DRiving Under the Influence of Drugs medicines and
Conduite sous l’influence de mé médicaments et de l’al l’alcool (DRiving Under the Influence of Drugs medicines and alcohol -DRUID) SYNTHESE Le projet DRUID Le projet intégré intitulé DRUID a été mené entre 2009 et 2011. Ce projet a été financé en partie par la DG TREN de la Commission européenne. 37 partenaires issus de 17 Etats membres ont participé à ce projet. Les résultats des études menées au cours de ce projet sont disponibles sur le site web DRUID. Au total, plus de 6.600 pages de résultats figurant dans plus de 40 rapports de recherche sont disponibles. Ce document présente une synthèse très succincte des études effectuées. Les travaux de recherche entrepris dans le cadre du projet DRUID ont été répartis entre 7 groupes de travail (WP). Chacun des groupes de travail s’est vu attribué un certain nombre de tâches. WP 1 Mé Méthodologie thodologie et recherche Sous l’angle policier, l’objectif principal de ce groupe de travail consistait à développer des seuils pour les différentes substances psychoactives. Les résultats de certaines études expérimentales ont fourni des indications pour pouvoir établir ces seuils. La fiabilité de ces seuils est très limitée, étant donné que ces valeurs ne sont pas basées sur un nombre suffisant de tests, de plus, aucun test n’a pu être effectué dans des conditions réalistes et opérationnelles. WP 2 Epidé Epidémiologie miologie Dans le cadre de ce groupe de travail, un plan d'étude a été développé sur base de protocoles uniformes pour permettre la comparaison entre les différentes études. Des études de prévalence ainsi que des études en vue de mesurer les risques relatifs à la conduite sous l’influence de substances psychoactives dans l’organisme du conducteur du véhicule ont été réalisées. Ces études comprenaient également des études pharmaco-épidémiologiques et des études de responsabilité. Les résultats de ces études apportent la preuve que la conduite sous l’influence de substances psychoactives dans l’organisme du conducteur présente un risque. L’étendue de ce risque dépend de différents paramètres. L’utilisation combinée de substances psychoactives entraîne une augmentation considérable du rapport de cotes (odds ratio). Une partie des tâches de ce groupe était consacrée à la validation des tests liés à des signes cliniques d’affaiblissement des facultés (CSI). La validité des tests effectués dans le cadre de ces études était limitée. Cela pourrait s’expliquer par l'insuffisance de la formation des observateurs (les policiers) comparée à la formation suivie par les policiers américains en matière de reconnaissance de drogues (allant jusqu'à 10 jours). 1 WP 3 Contrôles La conduite automobile sous l’emprise de médicaments s’avère être un problème majeur en matière de sécurité routière. Avant 2006, seuls quelques Etats membres de l'UE disposaient d'une législation spécifique relative à la consommation de médicaments associée à la conduite. Les dispositifs de dépistage de drogues étaient basés sur l'urine. Ces dispositifs de dépistage salivaire sont moins invasifs et l'utilisation récente de drogues est mieux mesurable dans la salive que dans l'urine, mais quelle est la performance de ces dispositifs ? Dans cette partie de l’étude DRUID, treize dispositifs de dépistage salivaire ont été évalués à la fois du point de vue opérationnel policier et d’un point de vue analytique. L'évaluation pratique de ces instruments de dépistage salivaire a été effectuée par une dizaine d'équipes de police différentes dans six pays. Les dispositifs ont été testés au niveau des résultats du test, de la durée de prélèvement d'échantillons, de la durée de l’analyse de l'échantillon, des aspects liés à l'hygiène, de la fiabilité de l’impression et de la simplicité du test. Les résultats de cette évaluation pratique ont abouti à une sélection de huit instruments prometteurs. Au cours de l’étape suivante, ces huit instruments prometteurs ont tous été testés au niveau de leur fiabilité. La performance des dispositifs a été évaluée sur base de leur capacité à détecter les substances en utilisant des valeurs cut-off fixés à la limite inférieure de quantification des laboratoires toxicologiques participant aux enquêtes routières (roadside surveys) du projet DRUID. Les principaux paramètres d'évaluation étaient la sensibilité, la spécificité et l’exactitude. Des valeurs de paramètres de 80% ou plus ont été définies comme une valeur cible souhaitable. L'analyse de confirmation des résultats était basée sur la salive. Aucun des dispositifs n’a atteint la valeur cible prédéfinie pour la sensibilité, la spécificité et la précision pour l’ensemble des différents tests. Néanmoins, certains dispositifs se situaient déjà à un niveau prometteur pour une ou plusieurs classes de substances. Comme le dépistage des drogues est relativement coûteux comparé au dépistage de l'alcool, un test rapide des signes cliniques d’affaiblissement des capacités (CSI) a été évalué comme outil potentiel de présélection. Cependant, les résultats indiquent que la sensibilité d'un tel test est très faible. Les résultats du test CSI pourraient être améliorés par plus d'expérience, une meilleure formation et par une sélection des moments et des endroits où le risque de subjectif d’être pris est le plus élevé. Enfin, une analyse coûts-bénéfices a été réalisée sur base des résultats des dispositifs et la prévalence et du risque de la conduite sous l'influence de substances psychoactives. Les résultats préliminaires de cette analyse indiquent qu’un renforcement du nombre de contrôles drogues ne devrait pas entraîner une diminution des contrôles alcool. De plus, il semblerait que les dispositifs de dépistage salivaire qui donnent des résultats au-dessus de la moyenne présentent un plus grand rapport coûts-avantages que les dispositifs dont les résultats se situent en dessous de la moyenne. Enfin, les résultats préliminaires montrent que les contrôles sur la conduite sous l’influence de drogues sont potentiellement bénéfiques, en particulier pour les pays pratiquant actuellement un faible niveau de contrôle. WP4WP4-Classification Systèmes existants de classification des médicaments associés à la conduite: Dans le cadre du quatrième groupe de travail WP4 DRUID, les systèmes existants de classification/d'étiquetage des médicaments associés à la conduite ont été examinés. Plusieurs systèmes ont été identifiés. La problématique est complexe, parce que dans la plupart des cas, les systèmes de classification qui existaient auparavant n’incluent que certains médicaments de quelques groupes de médicaments et visaient généralement à améliorer la prescription et la délivrance de médicaments aux patients. Toutefois, dans certains cas récents, comme en France et en Espagne, tous les médicaments disponibles sur le marché sont introduits dans un système de classification/d’étiquetage et l’introduction de pictogrammes dans certains médicaments s’est avérée juridiquement contraignante. Etablissement de critères pour un système européen de classification des médicaments associés à la conduite: Un des principaux objectifs du groupe de travail WP4 DRUID était de fournir les bases et une méthodologie pour l'élaboration d'une classification européenne/d’un système d'étiquetage pour les médicaments tenant compte de leur impact sur l'aptitude à la conduite. DRUID propose un système de classification à 4 niveaux des médicaments associés à la conduite: 2 • • • • Catégorie 0 (aucun effet ou effet négligeable sur l'aptitude à la conduite). Catégorie I (influence mineure sur l'aptitude à la conduite). Catégorie II (influence modérée sur l'aptitude à la conduite). Catégorie III (effet important sur l'aptitude à la conduite). Ci-dessous figurent les étapes prises en compte: 1 2 3 4 5 6 Conditions d'utilisation du médicament; Les données pharmacodynamiques et pharmacocinétiques; Les données de pharmacovigilance, y compris la prévalence des effets indésirables; Les données expérimentales et épidémiologiques; Des données supplémentaires provenant de la notice d'information patient, les systèmes de classification existants Synthèse et classification finale Au cours des dernières années, le consortium DRUID s’est mis en rapport avec le groupe de travail Pharmacovigilance (PhVVP) de l’Agence européenne des médicaments (EMA) pour sa contribution relative au développement d’un système de classification/d’étiquetage de médicaments en fonction de l’aptitude à la conduite, avec des progrès pertinents réalisés dans ce domaine. (http://www.ema.europa.eu/docs/en_GB/document_library/Report/2011/06/WC500108098.pdf). Classification, étiquetage et information axés sur les patients pour les groupes de thérapeutiques de médicaments disponibles sur le marché de l'UE: Le groupe de travail WP4 DRUID s’est en outre employé à mettre en place une classification des groupes de médicaments thérapeutiques pertinents actuellement sur le marché de l'Union européenne. Au total, 3054 médicaments ont été passés en revue, tandis que plus de 1.541 médicaments ont été catégorisés (le reste des médicaments n’étant plus sur le marché de l'UE). La répartition des 1.541 médicaments catégorisés se présente comme suit: Catégorie 0 : 50,3% Catégorie I : 26,0% Catégorie II : 11,2% Catégorie III : 5,8% Catégorie multiple de : 4,4% Selon les médicaments en association 2,3%. Les partenaires du groupe de travail WP4 DRUID ont fourni des informations axées sur le patient pour chacun des médicaments catégorisés afin d'aider les médecins et les pharmaciens (et d'autres professionnels de la santé) à fournir les informations appropriées à leurs patients. Actions futures: Le système actuel de classification DRUID établit et définit des critères normalisés et harmonisés permettant de classer les nouveaux et les anciens médicaments, en fonction de leur influence sur l'aptitude à conduire. WP5 Ré Réhabilitation des contrevenants La conduite est un comportement appris, il peut par conséquent être influencé ou modifié. Des amendes et / ou le retrait du permis de conduire ne suffisent pas toujours à modifier le comportement. Des mesures spécifiques de réadaptation à la conduite ont été introduites dans certains États membres en vue de modifier le comportement portant atteinte à la sécurité et de rétablir l'aptitude à conduire. Ce groupe de travail s’est intéressé à la réhabilitation des conducteurs qui roulaient sous l’influence de substances psychoactives. L'objectif global était d'étendre les connaissances et d'élaborer des normes européennes pour les mesures d'intervention à l’égard des conducteurs sous l'influence de l'alcool (DUI) ou de drogues illicites (DUID). L’ensemble des résultats et recommandations relatifs à la réhabilitation à la conduite concernent l'ensemble des contrevenants sous l’influence d’alcool (DUI)/de drogues illicites (DUID). Les activités de recherche ont été réalisées en deux étapes. 3 Tout d'abord, elles visaient à donner un aperçu complet sur l'état des connaissances et ensuite, à rassembler les meilleures pratiques sur tous les aspects importants liés à la réhabilitation à la conduite (DR) des conducteurs contrevenants présentant des facultés affaiblies sous l’influence de l’alcool (DUI) ou sous l’influence de drogues illicites (DUID). Ce travail a abouti à des recommandations sur la façon de mener à bien les programmes de réhabilitation à la conduite (DR) en Europe à l'avenir. En général, l'état des connaissances révèle que la réhabilitation à la conduite est une intervention reconnue dans environ la moitié des Etats membres européens se concentrant sur les conducteurs contrevenants DUI non-dépendants. L'analyse de la portée des procédures actuelles de réhabilitation DUI / DUID en et hors Europe indique un manque d’uniformité en Europe, en ce qui concerne la mise en œuvre et l'application de programmes de réhabilitation DUI/DUID dans les divers contextes nationaux. Les résultats de l'enquête par questionnaire parmi les participants des programmes de réhabilitation dans neuf pays européens indiquent que les programmes de réhabilitation à la conduite contribuent sensiblement à des processus de changement cognitifs et comportementaux. En outre, ces programmes sont très bien acceptés et ont été évalués favorablement par les conducteurs DUI/DUID contrevenants. En général, les programmes de réhabilitation (notamment l’European Standard Group Intervention) indiquent une diminution moyenne de 45,5% du taux de récidive et plusieurs indicateurs de récidive ont pu être identifiés. Pour susciter et stimuler la confiance des législateurs, des autorités, du public et des particuliers dans la réhabilitation à la conduite, un système de gestion de la qualité (QM) est nécessaire. Les degrés actuels d’implémentation d’une QM varient d’éléments QM volontairement adoptés à des normes nationales avancées en passant par des systèmes QM. Un instrument d'évaluation pilote de réhabilitation baptisé « Driver Rehabilitation Tool » (DRET), a été développé. DRET intègre toutes les conclusions pertinentes de la réhabilitation dans un outil d'évaluation. Il tient compte non seulement des questions scientifiques actuelles ou théoriques, mais aussi des aspects pratiques tels que les conditions-cadre (juridique), les tâches et le fonctionnement de la réhabilitation. DRET peut être utilisé pour évaluer les programmes de réhabilitation existants et comme check-list pour créer des programmes de réhabilitation. De plus, à long terme, DRET pourrait être le point de départ, au niveau européen, d'un réseau et d’un processus de documentation des mesures de réhabilitation DR. WP6 Retrait du permis de conduire L'objectif de ce groupe de travail consistait à rassembler et évaluer les informations concernant les pratiques en matière de retrait de permis dans les différents pays européens afin d'évaluer l'impact de diverses stratégies concernant le retrait du permis et d'élaborer des recommandations en donnant une vue d’ensemble de la problématique. Une étude par questionnaire a été menée en combinaison avec un entretien semi-structuré. Des ateliers d'experts ont été organisés pour présenter et discuter les résultats de l'étude. L'étude a abouti à l’élaboration d’une base de données fiables permettant des comparaisons internationales des procédures, des sanctions et diverses mesures de prévention et une base de données fiables pour guider les administrateurs, les politiciens et les chercheurs et leur permettre d’établir un rapport entre les pratiques, les décisions et les conclusions et les procédures de fond. Une étude de la littérature a été réalisée pour servir de base à l'évaluation et l’élaboration future de meilleures pratiques. Des recommandations ont été émises à la fois en termes de méthodes et pour évaluer l'effet des réglementations en matière de retrait de permis ainsi que pour utiliser le «retrait de permis» d’une manière efficace et adéquate. WP7 Diffus Diffusion ffusion Contexte Pour satisfaire l'une des exigences de la Commission européenne la responsabilité juridique des professionnels de la santé vis-à-vis des patients dont la capacité à la conduite est affaiblie par la consommation de médicaments psychoactifs et le rôle que ceux-ci peuvent jouer en matière de sécurité routière et la nécessité d’informer le grand public devaient être déterminés tant à des fins préventives que pour intervenir auprès du groupe cible. Objectifs: 1) Etablir un état des lieux des campagnes existantes; 4 2) Réfléchir à des améliorations de procédures d'évaluation de l'aptitude à conduire; 3) Développer des directives pour la prescription et la distribution et des informations pour les différents groupes cibles; 4) Evaluer les directives de pratiques basées sur les technologies de l'information et de la communication (TIC); 5) Elaborer une stratégie de communication des risques aux jeunes conducteurs. Méthodes: Enquêtes par questionnaire auprès des experts en matière de sécurité routière, communication des risques et développement de campagnes de sensibilisation, des autorités compétentes pour délivrer les permis de conduire, des professionnels des soins de santé, des jeunes (parallèlement : atelier réunissant des experts en matière de marketing social en Allemagne) et des patients. Utilisation d'un cadre de gestion des risques pour la communication des risques. Pré-/post-évaluation de l’attitude des professionnels de la santé, des comportements déclarés et connaissances dans une étude d’intervention (6 mois, intervention sous forme de formation), en comparaison avec un groupe témoin, avec ou sans supports informatiques (TIC) menées en Belgique, aux Pays-Bas, et en Espagne. Résultats: Seulement 10% des campagnes publiques existantes ont été évaluées, sans réponses claires sur l'efficacité. Aucune "meilleure pratique" sur l'évaluation de l’aptitude à la conduite n’a été divulguée. Les résultats principaux ont été obtenus auprès de tous les groupes de travail DRUID pour différents groupes cibles en termes de définition du problème (alcool, drogues illicites, médicaments) et de contre-mesures (réglementation juridique, contrôles, classification des médicaments, réhabilitation, retrait du permis, directives pour les professionnels de soins de santé, communication des risques). La communication des risques basée sur un modèle de pictogramme développé par DRUID par rapport à un modèle en triangle existant montre que la grande majorité des patients (70-80%) considèrent que ces pictogrammes sont clairs et explicites, avec une préférence pour le modèle DRUID. 78,5% des patients se sont déclarés prêts à modifier leur comportement au volant face à un pictogramme sur la boîte de médicaments. Dans la communication des risques pour les jeunes, un contenu pertinent, les conditions préalables nécessaires et les stratégies prometteuses ont été dégagés d'une approche de recherche allemande en matière de marketing social. Les études d’intervention indiquent une modification sensible de comportement déclaré et des connaissances entre professionnels de la santé a priori et a posteriori, tandis que le matériel développé dans le projet DRUID (si intégré dans le logiciel tel qu'il est utilisé dans la pratique quotidienne) a été accueilli favorablement. Conclusions: La nécessité de se concentrer davantage sur la communication des risques à des groupes cibles (grand public, les conducteurs en tant que patients, les jeunes, les professionnels de soins de santé et les décideurs politiques) et le développement de campagnes sur base du matériel développé dans le cadre du projet DRUID a été mise en évidence. L'évaluation de l'aptitude à la conduite peut être améliorée sur base des recommandations formulées par DRUID. Les professionnels de la santé pourraient améliorer leur travail en étant bien formés et soutenus par des outils TIC d’aide à la décision. Les patients seraient prêts à modifier le comportement au volant en présence d’informations claires et utiles qui pourraient les dissuader ou non de prendre le volant lorsqu’ils sont l’influence de médicaments psychoactifs. Cor Kuijten, 19 janvier 2012 5