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Organisation pour la Promotion de l’Education Nationale (OPEN) [email protected] Plan INTRODUCTION I. Présentation de l'œuvre et de l'auteur 1- Biographie de l'auteur 2- Bibliographie de l'auteur 3- Signification du titre 4- Résumé de l'œuvre II. Présentation des personnages principaux 1- Etienne LANTIER 2- La famille des MAHEU 3- Les bourgeois www.openeducationbf.com III. Les conditions de travail des ouvriers a- La pénibilité du travail b- mauvais état des mines c- La mauvaise rémunération d- Le danger permanent IV. 1- Les conditions de vie des ouvriers Avant la grève a- La misère et la pauvreté b- Les divertissements c- La peur des ouvriers pour les bourgeois 2- Pendant la grève a- L'extrême misère b- La délinquance c- La peur des ouvriers pour les bourgeois 3- Après la grève V. Les raisons des mauvaises conditions de vie et de travail VI. La grève Conclusion www.openeducationbf.com Introduction Le XIXe siècle est le siècle de la révolution industrielle avec son cortège de réussite bourgeoise et de misère ouvrière. Emile ZOLA s'inspire alors de ces réalités pour écrire Germinal, l'œuvre soumise à notre étude. Par cette œuvre, il nous amène au cœur de la vie des miniers qui se déroule principalement autour de la fosse du Voreux et dans la ville de Montsou. Au cours de notre étude nous ferons principalement ressortir les conditions de vie et de travail des ouvriers. I- Présentation de Fauteur et de son œuvre 1- Biographie de l'auteur Emile-Edouard-Charles-Antoine ZOLA naît à Paris le 02 avril 1840 d'un père ingénieur d'origine vénitienne et d'une mère française. A 7 ans, il perd son père laissant sa mère et lui dans une situation précaire. Boursier, il entre à 18 ans au second cycle au lycée Saint-Louis de Paris. Son échec au baccalauréat l'oblige à gagner sa vie. Il est d'abord employé des douanes mais ne supporte pas cet emploi. En 1862, il entre à la librairie HACHETTE. D'abord manutentionnaire, il gravit rapidement les échelons jusqu'à devenir chef de publicité. Il tente de se faire un nom en publiait des poèmes dans des revues. En 1866, il devient journaliste, et enquête au sein du Paris corrompu de la fin de l'Empire, et se constitue une documentation qui sera plus tard essentielle à son œuvre. Il publie l'année suivante Thérèse faquin où il met en application les principes du naturalisme, mouvement littéraire dont il deviendra le chef de file. Après son mariage en 1870, il se consacre à sa fresque les Rougon-Macquart, histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire. Vingt ans lui ont étés nécessaires pour bâtir son œuvre. Mallarmé et Maupassant s'enthousiasment d'ailleurs pour cette œuvre. Sa candidature à l'académie www.openeducationbf.com française à été repoussée. Certains de ses romans ont provoqué des scandales. Mais son talent est unanimement reconnu. En 1898, après avoir dénoncé les lacunes d'un procès il est condamné à un an de prison. Il sort de prison le 05 juin 1899. Dans la nuit du 28 septembre 1902, il meurt asphyxié par les émanations de gaz carbonique de sa cheminée. Il est innocenté après sa mort en 1904. 2- Bibliographie de l’auteur 1866 : Mes haines. Mon salon Le vœu d'une morte 1867 : Les mystères de Marseille Thérèse RAQUIN 1868 : Projet de l'histoire d'une famille Madeleine FERRAT 1869 : Plan des Rougon-Macquart 1871 : La fortune des Rougon 1872 : La curée 1873 : Le ventre de Paris 1874 : Nouveaux contes à Ninon 1875 : La faute de l'abbé Mouret 1876 : Son excellence Eugène Rougon 1877 : l'Assommoir 1878 : Une page d'amour 1880 : Nana Le roman expérimental 1882 : Pot- bouille www.openeducationbf.com 1883 : Au bonheur des dames 1884 : La joie de vivre 1885 : Germinal 1886 : L'œuvre 1887 : La terre 1888 : Le rêve 1890 : La bête humaine 1891 : L'argent 1892 : La débâcle 1893 : Le docteur Pascal 1894 : Lourdes 1896 : Rome 1898 : Paris 1899 : Fécondité 1901 : Travail 1903 : Vérité 3- Signification du titre « Germinal » Le premier sens de « germinal » est lié au renouveau cyclique de la nature qui se situe au printemps (mars et avril). A ce renouveau s'apparente symboliquement l'éveil chez les mineurs d'une prise de conscience de leurs conditions : la vie reprend vigueur dans l'espoir d'une amélioration de leur situation, le cas échéant à la violence. www.openeducationbf.com Emile ZOLA affirme que : « quant à ce titre de Germinal je ne l'ai adopté qu'après bien des hésitations. Je cherchais un titre exprimant la poussée d'hommes nouveaux, l'effort que les travailleurs font, même inconsciemment, pour se dégager des ténèbres si durement laborieuses où ils s'agitent encore. Et c'est un jour par hasard, que le mot Germinal m'est venu aux lèvres. Je n'en voulais pas d'abord, le trouvant trop mystique, trop symbolique ; mais il représentait ce que je cherchais, un avril révolutionnaire, une envolée de la société caduque dans le printemps. Et peu à peu je m'y suis habitué si bien que je n'ai pas pu en trouver un autre. S'il reste obscure pour certains lecteurs, il est devenu pour moi comme un coup de soleil qui éclaire toute l'œuvre ». 4- Résumé de l'œuvre Un jeune chômeur, Etienne Lantier se fait embaucher aux mines de Montsou, dans le nord de la France. Il fait la connaissance d'une famille de mineurs les Maheu, et tombe amoureuse de leur fille Catherine. Mais cette dernière bien que n'étant pas insensible à Etienne est la maîtresse d'un ouvrier brutal, Chaval. Etienne est révolté par les misérables conditions de vie des mineurs et les conduira à la grève pour réclamer justice auprès des bourgeois. II- Présentation des personnages principaux 1- Etienne LANTIER Etienne LANTIER est un bel homme de vingt-et-un ans, brun. Il travaillait à Lille dans un atelier de chemin de fer. De là, il a été chassé après avoir giflé son chef. Il erra pendant huit jours jusqu'à arriver à la fosse du Voreux, une houillère, où il trouva du travail. S'imprégnant des conditions de vie et de travail très précaires, il devient le chef de file de la grève pour revendiquer l'amélioration de ces conditions. Il se cultivait avec les livres de son ami Souvarine. Il aimait Catherine la fille des Maheu. Il devint alors le rival de Chaval. Lors de l'éboulement du www.openeducationbf.com Voreux, Etienne tua Chaval par jalousie et par vengeance. Il sortit survivant de l'éboulement et partit pour Paris sûr de la rage vengeresse qui germait lentement dans les cœurs des mineurs travaillant sous la terre. 2- La famille des MAHEU La famille MAHEU est composée de dix membres et habitait au coron des deuxcent-quarante au numéro seize du deuxième corps : - Toussaint MAHEU est le père. Il a sept enfants et travaillait à la mine du Voreux. Il fut tué pendant la grève. - La Maheude est la femme de Maheu. Elle a travaillé à la compagnie jusqu'à dixhuit ans quand elle prit sa première grossesse et se maria avec Maheu. Acharnée à ne pas faiblir pendant la grève après la mort de son mari et de ses enfants Alzire, Catherine et Zacharie, elle redescendra à la mine pour nourrir les quatre enfants qui lui restent. -Vincent MAHEU était le père de Maheu. Il avait cinquante huit ans et il a travaillé pendant cinquante ans à la mine de charbon du Voreux dont quarante ans au fond de la mine. Les enfants : - Zacharie l'aîné était âgé de vingt-et-un ans. Il se maria avec Philomène, la fille des Levaque. Ils avaient deux enfants. Il fut brûlé lors de l'éboulement du Voreux par le grisou quand il voulut sauver sa sœur Catherine. - Catherine : deuxième enfant des Maheu, elle était herscheuse au Voreux. Elle devient la femme de Chaval tout en aimant Etienne LANTIER. Elle mourut dans l'éboulement du Voreux - Jeanlin avait 11 ans. Il était toujours avec ses amis Bébert et Lydie avec lesquels ils formaient une bande dont il était le capitaine. Il faisait tout le temps des bêtises www.openeducationbf.com - Alzire était infirme et avait six ans. Elle aidait beaucoup sa mère pour les travaux ménagers mais elle mourut lors de la grève - Lenore la troisième fille avait six ans. Elle allait à l'école - Henri le dernier garçon avait quatre ans et allait aussi à l’école - Estelle la dernière venue avait trois mois 3- Les bourgeois C'étaient principalement les habitants de la Piolaine c'est-à-dire la famille Grégoire. Monsieur Grégoire était le directeur de la Compagnie des mines de Montsou. Il était marié et avait une fille nommée Cécile. Monsieur Deneulin était son oncle. Il y avait la Régie, un véritable palais où les gros messieurs de Paris, et des princes, et des généraux et des personnages du gouvernement venaient chaque automne donner de grands dîners. Il y avait aussi la famille HENNEBEAU. Monsieur HENNEBEAU était un ingénieur et avait un hôtel. Il était marié mais ne s'entendait pas avec sa femme. En effet, son neveu Négrel qui habitait avec eux le trompait avec sa femme. Les HENEBEAU était amis avec les GREGOIRE avec lesquels ils organisaient de somptueux dîners. III- Les conditions de travail des ouvriers a- Le mauvais état des mines La mine de Montsou comme toutes les autres mines étaient dans un piteux état. www.openeducationbf.com En effet, pour descendre dans la fosse du Voreux, il y avait une cage de fer avec quatre étages de berlines (wagonnet où on transporte le charbon) où les ouvriers devaient s'entasser jusqu'au nombre de quarante ; ce qui ne leur permettait pas de bien respirer. Quand ils descendaient, il y avait de l'eau qui tombait sur le toit de la cage, un véritable déluge à tel point que la toiture s'était trouée et avant même d'arriver au fond ils étaient trempés. Descendus, ils devaient emprunter des galeries de roulage pour arriver au lieu d'exploitation du charbon. On pouvait donc trébucher sur les rails et en plus il y avait de l'eau qui coulait toujours. Les toits des galeries menaçaient de s'effondrer et il fallait chaque fois les étayer avec du bois (boisage). Aussi, au fur et à mesure qu'on avançait la galerie devenait plus basse, inégale de toit forçant les ouvriers à se plier sans cesse. Il y avait également de brusques changements de température. Dans la galerie de roulage il soufflait un vent glacé dont la violence tournait à la tempête tandis qu'à mesure qu'on s'enfonçait dans les autres voies il y avait une chaleur suffocante. b- La pénibilité du travail En haut, les ouvriers devaient chacun prendre une lampe pour pouvoir s'éclairer au fond. Au Voreux, les haveurs (ceux qui abattaient le charbon) devaient s'allonger les uns au-dessus des autres, séparés par des planches qui retenaient le charbon abattu. Ils occupaient chacun quatre mètres environ des veines et les veines étaient si minces, épaisses de quarante-cinq centimètres, qu'ils se trouvaient là comme aplatis entre le toit et le mur, se trainant des genoux et des coudes, ne pouvant se retourner sans se meurtrir les épaules. Ils devaient se tordre le cou les bras levés et brandissant la rivelaine un pic à manche court qu'ils utilisaient pour abattre le charbon. La houille était grasse, le bloc se brisait, roulait en morceaux le long du ventre et des cuisses. Quand ces morceaux, retenus par la planche s'étaient amassés sous eux, les haveurs disparaissaient. Maheu en particulier souffrait le plus. La température montait jusqu'à trente-cinq www.openeducationbf.com degrés, l'air ne circulait pas, l’étouffement devenait mortel. Il devait accrocher sur un clou sa lampe au-dessus de sa tête ce qui augmentait la chaleur. Mais son supplice s'aggravait surtout de l'humidité. Il y a avait de l'au qui coulait d'une roche sur lui et au bout d'un quart d'heure, il était trempé, couvert de sueur lui-même. Catherine qui roulait les berlines souffrait de la chaleur dans les voies et se déshabillait, restant seulement en culotte. Etienne souffrit les premiers jours. On le traitait même de fille. Mais à la longue il devint l'un des meilleurs ouvriers. c- Le danger permanent Travailler dans la mine de charbon ou comme dans toutes les autres mines était comme une sorte de pacte avec la mort. Les ouvriers étaient exposés à plusieurs dangers tels que les maladies respiratoires et bien d'autres. Bonne mort était atteint d'une toux et crachait noir. En plus il était atteint d'une hydropisie c'est-àdire des œdèmes généralisés aux pieds car il y avait de l'eau dans les fosses qui arrivaient souvent aux genoux. Les toits des galeries menaçaient de s'effondrer et une fois il y eut un éboulement. Un ouvrier mourut et on failli amputer les deux jambes de Jeanlin. Aussi, il y avait un gaz, le grisou, un gaz inflammable qui menaçait toujours de faire sauter la mine. A cause du grisou, Zacharie mourut quand il voulut sauver sa sœur lors de l'éboulement du Voreux. En effet, sa lampe fit sauter la mine et il fut brûlé. d- La mauvaise rémunération Malgré le dangereux et pénible travail qu'abattaient les ouvriers, ils étaient mal payés. Le salaire était misérable. Il était de quarante à cinquante centimes par berline alors qu'ils devaient payer six francs le loyer par mois et se nourrir. De ce fait, les ouvriers étaient prêts à donner leurs peaux pour avoir deux berlines de plus le soir malgré la fatigue. Etait-ce possible qu'on se tua pour une si besogne, dans ces ténèbres mortels et qu'on n'y gagna même pas les quelques sous du pain quotidien ? Cela était injuste. En plus, la direction des mines taxa le boisage au mètre cube de bois employé et le prix de la berline baissa de dix centimes. Mais la compagnie avançait que la diminution des dix centimes serait compensée www.openeducationbf.com par le prix des boisages. C'était plutôt un prétexte de la compagnie pour exploiter les ouvriers. IV- Les conditions de vie des ouvriers 1- Avant la grève a- La misère Les ouvriers étaient en général très pauvres et vivaient dans des conditions pitoyables. Ils vivaient dans des corons (quartiers) formés d'ensemble d'habitations collés les unes aux autres par un mur tellement fin, qu'étant dans sa maison, on entendait ce qui se passait dans la maison voisine. Ainsi, on peut dire qu'ils vivaient les uns sur les autres. Et malgré ces pauvres habitations ils payaient six francs le loyer à la Compagnie. Il n'y avait pas d'électricité et ils étaient obligés de se servir de chandelles. Pendant l'hiver la vie devenait plus difficile. Il n'y avait que les cheminées où brûlaient constamment un feu de houille pour se réchauffer mais aussi pour préparer. En effet la Compagnie offrait du charbon mais c'était du charbon d'escaillage, un charbon ramassé dans les voies qui s'allume très difficilement. Aussi, il y avait des puits et chaque puits desservait 4 ménages. Les ouvriers étaient misérables. En effet, leurs salaires insignifiants ne leur permettaient pas de bien se nourrir. La plupart du temps, ils se nourrissaient de feuilles de choux bouillies, de pain, de beure, de café et surtout de soupe mais rarement de viande. Contrairement aux bourgeois qui se nourrissaient de brioches, de chocolat, de dindes, de poulets rôtis...ainsi donc les ouvriers passaient leurs longues journées à tromper leur faim avec des feuilles de choux bouillies. En prenant exemple sur les Maheu, on peut remarquer que ceux-ci du fait qu'ils étaient nombreux mangeaient mal en l'occurrence des tartines, de la soupe claire, du café tellement clair qu'il ressemblait à de l'eau de rouille. Dans la chambre des enfants, il n'y avait que trois lits pour six personnes et trois travaillaient (Zacharie, Catherine et Jeanlin). Bonne mort y dormait aussi car, travaillant la nuit, quand il entrait le jour, il y avait au moins un lit vide. www.openeducationbf.com Dans la chambre il y avait une terrine servant de cuvette pour se soulager. Ainsi, ils faisaient leurs besoins intimes sans honte, du fait de l'habitude. La famille gagnait neuf francs la quinzaine, ce qui était peu. La Maheude était obligée d'aller mendier chez les bourgeois de la Piolaine située à deux kilomètres de Montsou, qui donnaient des vêtements aux enfants pauvres. Outre cela, les femmes des ouvriers prenaient des crédits chez Maigrat, l'épicier. Mais ce dernier voulait que, au cas que tu ne pourrais pas payer, tu lui envoie ta fille ou te voulait toi pour avoir des rapports sexuels. Mais les femmes refusaient de se rabaisser ainsi. Ils appelaient donc leur coron « Paie-tes-Dettes » par une ironie bonne enfant de leur misère. En prenant toujours exemple sur les Maheu, nous pouvons remarquer que le jour qu'ils mangeaient des pommes de terre, Lenore et Henri se battaient pour manger les pelures tombées. Aussi, au retour de la fosse, le reste de la famille avait si faim qu'ils mangeaient dans leurs vêtements humides. Ils se lavaient dans une moitié de tonneau transformé en baquet et ils se lavaient à tour de rôle. Ainsi, quand certains mangeaient, d'autres se lavaient. Ils se lavaient dans la même eau et on ne changeait l'eau que pour le père. Maheu et la Maheude ne voulaient pas que Zacharie et Catherine se marient car leurs payes servaient beaucoup pour la famille mais les parents ont étés finalement contraints. Alors, ils prirent Etienne comme logeur par sympathie mais aussi par intérêt car celui-ci devait leur payer le loyer. b- Les divertissements Chaque dimanche, il y avait des kermesses qui étaient organisées. C'était l'occasion pour les ouvriers de se retrouver pour oublier leurs soucis. Ils dansaient et buvaient beaucoup. Ils jouaient à la pétanque et à la crosse. Dans la vie quotidienne, nous pouvons dire qu'il y avait une dépravation sexuelle. En effet, à la descente du travail, on pouvait trouver des couples un peu partout dans les herbes. C'est sûrement pour cette raison qu'ils avaient beaucoup d'enfants. www.openeducationbf.com C'était un moment de plaisir pour eux, une occasion d'oublier les misères qu'ils vivaient. c- La peur pour les bourgeois Quand les bourgeois arrivaient dans le coron, surtout le directeur M. HENNEBEAU, ils étaient saisis d'une crainte hiérarchique et le coron devenait calme. Et, le fait qu'à chaque fois qu'un ouvrier parlait de grève et qu'on lui rendait son carnet les amenait à avoir plus peur. 2- Pendant la grève a- L'extrême misère Pendant la grève les ouvriers n'allaient plus au travail donc n'avaient plus de salaires. Ils étaient plongés dans une misère totale. Dans la famille des MAHEU, les assiettes étaient vides. Le coron des deux-cent-quarante semblait mort. Les ouvriers attendaient que les directeurs cèdent à leurs revendications mais rien n'y fit. Puisque Etienne les avait promis la justice, ils étaient prêts à souffrir pour la conquête du bonheur universel. Ainsi, en face de ces jours terribles de misère, pas une plainte ne se faisait entendre au coron des deux-cent-quarante. Tous obéissaient au mot d'ordre qui était la sagesse, avec un tranquille courage. A la longue les ressources s'épuisaient et les mineurs n'avaient plus d'argent pour soutenir la grève et la faim demeurait. Maigrat n'accordait plus de crédits. Au bout d'un mois la misère avait empiré. A peine de maigres aumônes suffisaient-elles à soutenir les plus pauvres. Les autres vivaient en vendant leurs vêtements usagés, la laine des matelas, les ustensiles de cuisine, les meubles. www.openeducationbf.com Les MAHEU avaient peu à peu vidé leurs matelas, leur horloge et 2 chaises. Ainsi, les enfants se serraient sur un vieux banc pour s'assoir. Il n'y avait même plus de chandelles pour s'éclairer. Pour comble de misère, il gelait très fort et il n'y avait ni houille, ni pétrole. Comme exemple, Alzire la fille des MAHEU mourut de faim et de froid. La caisse de prévoyance qui avait été prévue s'épuisa. Beaucoup d'autres gens moururent de faim dans le coron. Il fallait pourtant manger. Quoi faire ? Où aller ? Les enfants et les femmes pleuraient. Seuls ceux qui continuaient à travailler, les lâches vivaient mieux. b- La délinquance Du fait qu'il y avait plus à manger les enfants traquaient les gens sur les routes. C'est l'exemple de Jeanlin. Celui-ci ne dormait plus à la maison. Lui et ses amis Bébert et Lydie pillaient les vergers des bourgeois, attaquaient les étalages. Ils volèrent même une vieille femme aveugle. Dans le pays, on accusait les miniers en grève. On parlait de vastes bandes organisées. U jour même Jeanlin avait forcé Lydie à voler sa mère et à chaque fois c'était lui qui gardait le butin. Pendant la grève, il tua même un gendarme. Il vivait dans un trou qu'il appelait son terrier. Dans son trou il y avait des provisions alors que sa famille mourait de faim en haut. Etienne se cacha d'ailleurs là-bas pendant deux semaines pour éviter les gendarmes. 3- Après la grève La grève n'ayant pas abouti, les ouvriers étaient obligés de redescendre dans les fosses pour pouvoir avoir à manger. Mais nous pensons certainement que leurs conditions de vie ne changeront pas, pas tant qu'ils n'arriveront pas revendiquer leurs droits. www.openeducationbf.com V- Les raisons des mauvaises conditions de vie et de travail La révolution industrielle a entrainé l'abandon du libéralisme au profit de capitalisme. Ainsi la recherche démesurée du profit par les bourgeois grâce au développement industriel entraîna la formation d'une main-d'œuvre surexploitée, les prolétaires. C'est la principale raison qui justifie ces mauvaises conditions. En effet, les bourgeois attribuaient de bas salaires aux ouvriers ce qui ne leurs permettaient pas d'assurer correctement leurs besoins fondamentaux : se nourrir, se vêtir, se soigner, se loger. En outre, les ouvriers avaient beaucoup d'enfants ce qui aggravait d'une certaine façon leurs conditions. VI- La grève Les mauvaises conditions de vie et travail ont conduit à une grève qui malheureusement n'a pas abouti. Au début, la sagesse était le mot d'ordre de la grève mais après quelques temps elle devint violente. En effet, les fosses furent sabotées et il eut de nombreux morts. Ainsi, Maheu, Bébert, Lydie, la Mouquette furent tués par la garde militaire. La grève a eu beaucoup de conséquences telles que les mésententes surtout entre Rasseneur et Etienne. Conclusion L'étude de cette œuvre nous a permis de nous imprégner des conditions de vie et de travail précaires de la classe prolétaire au XIXe siècle. Ce Chef-d'œuvre d'Emile Zola est sans doute son roman le plus violent et cette formidable fresque lyrique reste une œuvre temporelle qui au fil des âges revêt et garde son caractère de levain à tout changement. www.openeducationbf.com Lexique Abattage : action de détacher le charbon de la veine Accrochage : palier du puits où s'accrochent dans la cage de l'ascenseur les berlines vides et pleines Barrette : casque du mineur Grisou : gaz inflammable à forte teneur en méthane qui se dégage dans les mines de charbon et qui mélangé à l'air peur exploser Haveuse : machine permettant de creuser des entailles parallèles pour mieux détacher le charbon Berline : wagonnet utilisé dans les mines pour le transport de la houille Porion : contremaître dans une houillère Thébaïde : lieu retiré et paisible Cancan : commérage médisant et calomnieux Estaminet : modeste débit de boissons Ducasse : kermesse S'acclimater : s'adapter à un nouveau milieu Traîner des savates : ne rien faire Criblage : triage mécanique par grosseur de la houille Palefrenier : personne qui soigne les chevaux Disette : pénurie de vivres www.openeducationbf.com Quelques phrases « La Brûlé ainsi qu'on la nommait, terrible avec ses yeux de chat-huant et sa bouche serrée comme la bourse d'un avare » « La Pieronne, une coquette pas plus belle qu'une autre, mais toujours occupée à se visiter les trous de la peau, à se laver, à se mettre de la pommade » « Au demeurant, Etienne était accepté, regardé comme un vrai mineur, dans cet écrasement de l'habitude qui le réduisait chaque jour à une fonction de machine » « Quand un homme avait de la conduite, on pouvait lui passer le reste » « Estime-toi heureuse que je sois embarrassée, car je t'aurais déjà fichu mon pied quelque part » « Vaut mieux être seul, on est toujours d'accord » Sources Germinal. Emile Zola, presses Pocket, 1885 Encarta 2009 Tout l'univers. n°9 www.openeducationbf.com