VII. Les moyens adoptés pour détecter les lésions du col utérin
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VII. Les moyens adoptés pour détecter les lésions du col utérin
INTRODUCTION ……………………………………………………………………………………..1 PREMIERE PARTIE : PARITE THEORIQUE …………………………………………………………………………….….4 I.EPIDEMIOLOGIE ….…………………………………………………………………………….…..5 1-Monde ……...…………………………………………………………………………………......5 2-Au maroc ..……………………………………………………………………………………..…5 3-Facteurs de risque ...………………………………………………………………………….…7 II.RAPPEL DE L’HISTOLOGIE DU COL UTERIN ……..…………………………………………12 III.DIAGNOSTIC POSITIF DES LESIONS PRECANCEREUSES …………………………………18 1- Signes d’appel …………………………………..…………………………………………18 2- Examen clinique ….……………………………………………………………………….20 3- Examen colposcopique ….………………………………………………………………21 IV.CARCINOGENESE ….…………………………………………………………………………..24 1- Bases moléculaires ……………………………………………………………………………24 2- Cancerogenèse du col utérin …….…………………………………………………………28 3- Histoire naturelle du cancer du col utérin ……………………………………………….34 V.DEPISTAGE DU CANCER DU COL UTERIN ….………………………………………………43 1- Principes de dépistage ….……………………………………………………………………44 2-Organisation des programmes de dépistage ...………………………………………….45 3- Tests et méthodes de dépistage ….……………………………………………………….47 4- Dépistage du cancer du cool utérin dans le monde …..………………………………57 VI.CLASSIFICATIONS CYTOLOGIQUES …………………………………………………………64 1- Classification BETHESDA ………….……..………………………………………………..64 2—Classification CIN …………………………………………………………………………….68 3- Classification PAPANICOLAOW ...…………………………………………………………..69 4- Classification OMS ...………………………………………………………………………….69 VII.LES MOYENS ADOPTES POUR DETECTER LES LESIONS DU COL UTERIN ….…..……71 1- La cytologie ...………………………………………………………………………………71 2- Recherche d’ADN des Papillomasvirus ….……………………………………………74 3- Detection de la p16 …………………………………………………………………………76 VIII.LA CYTOPATHOLOGIE DU COL UTERIN …….……………………………………………78 1- Aspects cytologique normal ….………………………………………………………78 2- Lésions iflammatoires ………………………………………………………………….79 3- Lésions intra épithéliales malpighiennes ….……………………………………….81 4- Carcinome malpighien microinvasif ..………………………………………………82 5- Carcinome malpighien invasif ………………………………………………………..83 6- Lésions glandulaires ……………………………………………………………………84 DEUXIEME PARTIE : PARTIE PRATIQUE ...……………………………………………………………………………….87 I.MATERIEL ET METHODES ………………………………………………………………………88 1- Ppopulation d’etude …………………………………………………………………………88 2- Réalisation des FCV ………………………………………………………………………88 II.RESULTATS ….…………………………………………………………………………………...94 III.ETUDE DES DIFFERENTS PARAMETRES EN FONCTION DES RESULTATS CYTOLOGIQUES ….………………………………………………………………………………108 IV.REPARTITION DES RESULTATS EN FONCTION DES DIFFERENTS PARAMETRES………………………………………………………………………………………114 TROISIEME PARTIE : DISCUSSION ………………………………………………………………………………………119 PERSPECTIVES …………………………………………………………………………………….130 CONCLUSION …..…………………………………………………………………………………133 RESUMES …………………………………………………………………………………………..136 ABREVIATIONS ….………………………………………………………………………………..143 BIBLIOGRAPHIE ….……………………………………………………………………………….144 1 Le cancer du col utérin représente le deuxième cancer chez la femme après celui du sein. Au Maroc, le cancer du col utérin demeure un véritable problème de santé publique avec une estimation, devant le manque des données épidémiologiques exactes, d’environ 6000 nouveaux cas et environ 3000 décès. Le diagnostic se fait encore le plus souvent à des stades évolués ce qui rend les résultats thérapeutiques modestes et le coût de la prise en charge élevé. Cependant, il existe un moyen de dépistage de ce cancer, simple, non douloureux et peu coûteux dont l’efficacité a été prouvée, il s’agit du frottis cervico-vaginal (FCV) qui peut être réalisé par tous les médecins. Malheureusement aucun programme de dépistage à l’échelle nationale ou régionale n’a été mis en œuvre jusqu’à présent. Ce dépistage paraît être une solution d’appoint dans le cas du Maroc, et c’est grâce à une meilleure connaissance des facteurs de risques auxquels les programmes de dépistage doivent être adaptés que l’incidence du cancer du col invasif peut diminuer. Le papillomavirus humain (HPV) reste l’agent dont la responsabilité est la plus parfaitement démontrée dans le survenue du cancer du col utérin, il serait responsable de plus de 90% des cas du cancer du col utérin. Cependant, d’autres cofacteurs interviennent notamment les facteurs sexuels, le tabagisme, les facteurs nutritionnels et la contraception orale. Nous rapportons dans ce travail l’expérience du laboratoire d’anatomie pathologique du CHU HASSAN II de FES à propos de 2359 cas de FCV examinés au service sur une période de 04 ans étendue de Janvier 2004 à Décembre 2007. 2 Les objectifs de ce travail sont : • A travers l’expérience du laboratoire d’anatomie pathologique CHU Hassan II de Fès, centre de référence public dans la région ; évaluer les résultats de cet examen. • Dans une population consultante aux différents centre d’examen (2359 cas) ;le but est d’évaluer : Ø La qualité des frottis cervico-vaginaux réalisés. Ø La fréquence des différents types des lésions observées. Ø La prévalence des lésions précancéreuses et leurs types. Ø Les caractères épidémiologiques des patientes pour chaque catégorie de lésion. Ø La coordination entre les différents acteurs de la prise en charge. Ø Comparer nos résultats à ceux de la littérature. 3 4 I. Epidémiologie : 1. Monde : Le cancer du col utérin occupe le deuxième rang après celui de sein, environ 500.000 cas de cancer invasif du col utérin sont recensés chaque année dont 83.000 nouveau cas dans les pays développés et plus de 400.000 (soit 80%) nouveau cas dans les pays en voie de développement. [1] Sur le plan régional l’Afrique orientale est la plus touchée avec une incidence de 42,7 pour 100 .000 et un taux de mortalité de 34,6 pour 100.000. [1] [2] Dans les pays industrialisés, l’incidence du cancer du col utérin est par contre très basse, et en régression depuis plus de 30 ans, alors que le nombre de néoplasie intra épithéliale a nettement augmenté en raison de l’introduction des programmes de dépistage systématique qui peuvent détecter le cancer à des stades précoces. [3]. D’après l’OMS la mortalité par cancer du col utérin est de 250.000 décès par an dont le trois quart sont enregistrée dans les pays en voie de développement. [3] 2. Au Maroc : [4] [5] Comme les autres pays en voie de développement, le cancer du col utérin occupe la deuxième localisation après celui de sein, il est souvent diagnostiqué à un stade avancé. Il représente 17,36% de tous les cancers ; 34,62% des cancers de la femme et 79,34% des cancers gynécologiques. L’épidémiologie descriptive du cancer du col utérin n’est pas statique dans le temps. Les variations d’incidence sont plus susceptibles de donner des indications étiologiques mais peuvent également fournir des informations sur les activités de dépistage. 5 Figure 1 : taux d’incidence du cancer du col dans le monde pour 100.000 femmes (tous âges confondus), standardisés sur l’âge de la population standard de l’OMS.[6] 6 3. Facteurs de risque : Les données épidémiologiques montrent que le cancer du col utérin est une maladie multifactorielle, le HPV apparaît comme le facteur le plus important dans la genèse du cancer du col utérin, mais d’autres cofacteurs seraient nécessaires. [7] L’incidence du cancer du col invasif a diminué, grâce à la généralisation du dépistage dans les pays développés. [8] 3.1 -Facteurs infectieux : v L’infection à HPV : La grande majorité des cancers est provoquée par l’HPV un agent sexuellement transmissible qui infecte les cellules du col de l’utérus, et qui provoque des changements cellulaires qui peuvent évoluer vers le cancer. [9] Le risque relatif de l’association entre HPV est cancer du col est de deux à trois fois supérieur, comparé aux autres facteurs de risque du cancer. [10] [11] La prévalence de l’infection avant 30 ans est estimée à 30% en moyenne. Elle diminue progressivement avec l’âge pour atteindre une moyenne de 10% entre 30 et 50 ans et 5% au-delà de 50 ans. [3] L’infection à HPV est relativement fréquente dans la population générale, et on estime qu’environ sept femmes sur dix ont été exposées au mois une fois durant leur vie aux HPV. On admet que sans intervention une femme sur cinq exposée aux HPV peut développer un cancer du col. [11] La majorité des femmes exposées aux HPV développent une immunité primaire pour s’en protéger, un nombre limité d’entre elles gardera les HPV latents ou quiescents durant des mois, voir des années. Ces femmes peuvent alors développer en cas de persistance de l’infection une lésion épithéliale, qui non détectée, pourrait aboutir à un cancer des années plus tard si le dépistage n’est pas réalisé. [3] [11] 7 Cette infection persistante est un facteur nécessaire mais non suffisant pour développer un cancer : moins de 5% des femmes infectées par HPV16 développent un cancer du col utérin au cours de leur vie. L’association d’autres facteurs semble nécessaire. [12] [13] [14] v Chlamydia trachomatis : C’est un agent sexuellement transmissible très fréquent, il entraîne une cervicite et une métaplasie qui facilite l’infection par l’ HPV. [15] v Virus Herpes Simplex2 : Malgré que l’attention se soit portée progressivement sur le HPV, il semble que le virus herpes simplex a un rôle dans la genèse des lésions dysplasiques. [3] L’association HPV et hérpes de type 2 augmente les risques et multiplie par deux à trois la probabilité de cancer du col utérin. [16] v Autres maladies sexuellement transmissibles : Le cytomégalovirus CMV et le virus de l’immunodéficience humain VIH sont considérés comme des cofacteurs potentialisant le risque de développement de lésions précancéreuses mais cette augmentation modérée de controversée selon les études. [17] [18] 3.2- facteurs sexuels et obstétricaux : Les facteurs sexuels et obstétricaux souvent retrouvés sont : [19] • Rapports sexuels précoces. • Mariage précoce. • Age jeune de la première grossesse. • Grossesses multiples. • Partenaires sexuels multiples. 8 risque est Plusieurs facteurs augmentent le risque du cancer du col utérin, les plus convaincants et les plus uniformes sont les partenaires sexuels multiples et une sexualité précoce. On croit que l’activité sexuelle précoce est un facteur de risque important du fait que pendant la puberté, les tissus cervicaux subissent différents changements qui peuvent les rendre cette région plus vulnérable aux lésions. [19][20] La parité l’accouchement, élevée mais est un facteur également aux lié aux traumatismes modifications lors hormonales de et immunologiques pendant la grossesse qui favorisent la métaplasie et le développement des HPV. [19] La grande parité est lié à la progression de l’infection à HPV, à cause de l’ectropion cervicale qu’est plus important chez les femmes multipares, et augmente avec le nombre de grossesses. [21] 3.3- tabagisme ; Le tabagisme actif et passif est significativement associé aux lésions cervicales. Les fumeurs ont un risque deux fois plus élevé de cancer du col utérin. En effet, le nombre de cigarettes fumées par jour est corrélé à la sévérité de la maladie, et les femmes qui fument plus de 10 cigarettes par jour ont un plus grand risque de lésions cervicales intra épithéliales de haut grade. [19][21] Le tabac semble empêcher la guérison spontanée des lésions précancéreuses, et permettre ainsi l’évolution vers le cancer et il diminue aussi la réponse immunitaire en augmentant les risques d’infection persistante. [1][21][22] L’effet du tabac sur l’épithélium du col utérin peut s’expliquer si l’on sait que les dérivés de ces composants se distribuent dans les liquides corporels, et que la nicotine se trouve même concentré dans le mucus cervical. Un autre 9 constituant de la fumé : la cotinine (un produit chimique qui est fait par le corps à partir de la nicotine, qui est trouvée dans la fumée de cigarette) est aussi retrouvée dans ce mucus même chez certains femmes non fumeuses, peut être victimes du tabagisme passif. [22] 3.4- contraception orale : La contraception orale est considérée comme un facteur potentiel du développement du cancer du col utérin. [19] Le choix de la méthode de contraception semble également agir sur le risque de cancer du col utérin, les méthodes de type barrière semblent réduire les risques, alors que les contraceptifs oraux semblent au contraire l’augmenter. [23] Une étude récente faite par FOSSAT pour examiner le risque de carcinome in situ et le carcinome cervical invasif chez les femmes porteuses d’ HPV ayant eu une contraception hormonale a montré que le risque de cancer de col utérin était plus lié à la durée d’utilisation qu à l’âge de la première utilisation. [21] Une autre étude a montré que l’utilisation à long terme de contraceptifs oraux pourrait augmenter le risque de cancer du col utérin jusqu’à quatre fois chez les femmes ayant une infection à HPV. D’autre part les femmes sous contraception orale utilisent moins fréquemment les protections mécaniques qui constituent une barrière vis-à-vis des facteurs cancérogeniques potentiels, ce qui augmente le risque de contamination par l’ HPV. [13][24] Quoi qu’il en soit les résultats ne permettent pas de recommander d’interrompre la contraception orale en cas de frottis anormal. [24] 10 3.5- Statut socio-économique : Il est universellement reconnu que le cancer invasif du col utérin touche préférentiellement les femmes de bas niveau socio-économique, du fait de leur revenu limité, d’une hygiène défectueuse, et de l’absence des comportements préventifs. [09][21][24] 3.6- Statut immunitaire : Les femmes immunodéprimées sont plus à risque de développer des lésions dysplasiques, car le risque d’infection virale est 17 fois plus élevé que dans le restant de la population. En conséquence une surveillance cytologique régulière est indispensable, ceci est notamment observé chez les patientes VIH positives les transplantés rénales et les dialysées. [19] 3.7- facteurs nutritionnels : La consommation des boisons alcoolisées, et la consommation importante des végétaux crucifères (choux, navets, brocolis), et des graisses saturées augmenterait le risque de cancer du col utérin. [19] [21][27]. 11 II. Rappel de l’histologie du col de l’utérus : [28][29][30][31][32] Le col de l’utérus est tapissé par deux types d’épithélium : épithélium pavimenteux non kératinisé (ou malpighnien) et épithélium cylindrique (ou glandulaire). v L’exocol : L’épithélium pavimenteux stratifié est constitué de plusieurs couches de cellules de plus en plus plates. Il est opaque et de couleur rose pâle avant la ménopause, cet épithélium se compose de quatre couches cellulaires : • La couche inférieure basale (CB), constituée d’une seule assise de cellules rondes, est fixée à la membrane basale qui sépare l’épithélium du stroma fibromusculaire sous-jacent ; • La couche parabasale (CPB) : 2à3 assises de cellules rondes à cytoplasme plus abondant ; • La couche intermédiaire (CI) : 5à10 assises de cellules à cytoplasme de forme ovalaire puis polygonale ; • La couche superficielle (CS) : 3à4 couches de cellules aplaties dites pavimenteuses, à noyau pycnotique. Après la ménopause, l’épithélium pavimenteux s’amincit, il prend une couleur rose blanchâtre et devient plus fragile, donc plus sensibles au traumatismes, ce qui se traduit souvent par de petites hémorragies ou pétéchies (Figure2). 12 v L’endocol : L’épithélium cylindrique est constitué d’une seule couche de cellules hautes reposant sur la membrane basale. Cette couche est composée de cellules à mucus et de cellules ciliées entre lesquelles s’intercalent par place des cellules subcylindriques, bipotentielles dites « cellules de réserve ». Cet épithélium s’invagine dans le tissu conjonctif sous-jacent pour former des cryptes mucosécrétantes dont les orifices s’ouvrent au niveau du revêtement de surface. Cet épithélium est donc beaucoup plus mince que l’épithélium pavimenteux qui tapisse l’exocol. A l’examen au spéculum endocervical, il apparaît d’un rouge brillant (Figure 3). 13 Figure 2: Epithélium pavimenteux stratifié (× 20) [30] Figure 3 : Epithélium cylindrique (×40) [30] Figure 4 : jonction pavimento- cylindrique (×10) [30] 14 v La jonction pavimento-cylindrique originelle :(JPC) [28][29][30][31][32] Se présente sous la forme d’une ligne etroite, marqué par une dénivellation à cause de la différence d’épaisseur entre les épithéliums pavimenteux et cylindriques (Figure4). La localisation de la JPC originelle varie avec l’âge de la femme, son statut hormonal, le traumatisme provoqué par l’accouchement et l’utilisation ou non d’une contraception orale (Figure 5). Lorsqu’il est exposé à l’acidité vaginale, l’épithélium cylindrique est progressivement remplacé par un épithélium pavimenteux stratifié, constitué d’une couche basale de cellules polygonales dérivées des cellules de réserve subépithéliales. Ce processus physiologiques normal est appelé métaplasie malpighienne pavimenteuse et qui donne naissance à une nouvelle JPC ; arrivé à la maturation, l’épithélium pavimenteux néoformé ressemble beaucoup à l’épithélium pavimenteux originel. Toutefois, à l’examen visuel, la JPC neoformé est différente de la JPC originelle. La zone de remaniement correspond à la région où s’est produite la métaplasie pavimenteuse, là où l’épithélium cylindrique est, ou a été, remplacé par un épithélium pavimenteux. 15 A. De la naissance jusqu’à la prépuberté : la JPC originelle se situe au niveau ou à proximité de l’orifice externe. B. De la puberté au tout début de la période de reproduction : l’épithélium cylindrique de l’endocol et la JPC originelle deviennent visibles sur la partie extérieure du col. C. Chez la femme d’une trentaine d’années : sous l’influence des oestrogènes, le processus normal de maturation, appelé métaplasie pavimenteuse, s’installe et les JPC originelle et nouvelle sont parfaitement visibles. D. Chez la femme en péri-ménopause : l’influence des oestrogènes diminue, le col rétrécit, si bien que l’épithélium cylindrique et la zone de remaniement se déplacent de l’exocol dans le canal endocervical. E. Après la ménopause : en l’absence de stimulation oestrogénique, la JPC originelle est encore visible à l’examen au spéculum, mais la nouvelle JPC et une portion variable de l’épithélium métaplasique de la zone de remaniement se sont déplacées dans le canal endocervical. Figure 5 : processus de la métaplasie pavimenteuse : [32] 16 (a)- Jonction pavimento-cylindrique originelle (JPC) chez une jeune femme au tout début de la période de reproduction. La JPC est éloignée de l’orifice externe. Remarquer la présence d’épithélium cylindrique éversé sur une large portion de l’exocol, c’est ce que l’on appelle l’ectropion. (b) -La nouvelle JPC s’est rapprochée de l’orifice externe chez la femme d’une trentaine d’années. La JPC apparaît sous la forme d’une ligne blanche après l’application d’une solution d’acide acétique à 5%, à cause de la présence d’un épithélium pavimenteux métaplasique immature adjacent à la nouvelle JPC. (c) -En péri-ménopause, la nouvelle JPC se situe au niveau de l’orifice externe. (d) -Après la ménopause, la nouvelle JPC n’est pas visible. L’épithélium pavimenteux métaplasique mature s’étend sur presque tout l’exocol Figure 6 : Localisation de la jonction pavimento-cylindrique (JPC) [30] 17 III. Diagnostic positif des lésions précancéreuses du col utérin : 1. Signes d’appel : [5] [33] [34] [35] [36] [37] Les lésions précancéreuses sont asymptomatiques et inapparentes à l’examen au spéculum, elles sont découvertes le plus souvent par le frottis cervico-vaginal de dépistage ou peuvent être associées à d’autres signes cliniques eux même révélateurs de lésions prédisposantes. a- Métrorragies : Signes d’appel par excellence, ces métrorragies sont variables en fréquence en abondance, minimes et douloureuses, ils sont le plus souvent provoqués par des rapports sexuels ou les toilettes intimes. La confusion est fréquente avec les hémorragies fonctionnelles de la période d’ovulation et les métrorragies de la ménopause, qui en raison de leur banalité, ne provoquent pas l’inquiétude de la patiente. b- leucorrhées : Peuvent être le signe révélateur, elles sont caractérisées par le fait d’être persistantes elles peuvent être associées à des métrorragies ou isolées lorsque la lésions à son début. Ces pertes jaunâtres ou brunâtres souvent striés de sang, imposent l’examen du col et la réalisation d’un frottis. Certaines lésions peuvent faciliter le contact virus cellule d’où la nécessité de la surveillance: [5] [33] [34] [35] [36] [37] 18 • Cervicites à répétition : C’est l’inflammation du col utérin du à des infections microbiennes qu’elle soit bactériennes (germes banales, gnocoques, chlamydia), mycosiques ou parasitaires. On distingue l’endocervicite qui est l’inflammation de la paroi interne du col et l’exocervicite qui est l’infection de la paroi externe du col se déclarant par des leucorrhées, des métrorragies ou dans certains cas aigus par des douleurs pelviennes. A l’examen gynécologique le col est oedématié, la glaire est purulente avec parfois des douleurs à la mobilisation de l’utérus. Elles génèrent des microérosions cervicales facilitant ainsi la pénétration virale (HPV). • ectropion : La définition est purement clinique, l’ectropion se produit après la ménopause ou lors de la grossesse suite à une exagération de l’éversion physiologique de la muqueuse endocervicale supérieure à 5 mm par rapport à l’axe du col (l’épithélium cylindrique sur l’exocol). Ce processus de réparation est parfois difficile à différencier d’une dysplasie. Il expose la zone de jonction extériorisée qui est fragile aux agressions facilitant ainsi le contact cellule virus. • Le polype cervical : polype endocervical d’un allongement hyperplasique d’un pli endocervical, en général il est unique, pédiculé ou sessile, de taille variable, de consistance molle, rouge brillant. Il est souvent asymptomatique, diagnostiqués fortuitement lors de l’examen gynécologique. Néomoins, il peut donner des leucorrhées, des métrorragies ou se compliquer par l’infection. Le risque de cancérisation est exceptionnel. 19 Les situations cliniques sus citées nécessitent de mener examen clinique minutieux et complet : 2. Examen clinique : [19] [32] [33] a) Examen des organes génitaux externe Ils sont examinés à la recherche d’inflammation, de grosseurs, d’un gonflement, d’un écoulement inhabituel, de lésions, de cicatrices autour des organes génitaux et entre les plis cutanés de la vulve. b) Examen au spéculum : Il permet de préciser les caractères macroscopiques du col de l’utérus, et de noter un écoulement vaginal, aspect inflammatoire ulcérations, vésicules, saignement de contact, col suspect. c) Touchers pelviens : Il doit être effectué dans de bonnes conditions en position gynécologique avec vessie et rectum vides. L’examen sous anesthésie générale est parfois nécessaire. § Le toucher vaginal : examen bimanuel, il précise le volume, la sensibilité et la mobilité du col. § Le toucher rectal : permet de vérifier l’état des paramètres, de l’utérus et ses annexes. d) Examen général : § Examen des aires ganglionnaires claviculaires et cervicales) § Examen abdominal § Examen général complet. 20 (inguino-crurales, sus 3. Examen colposcopique : Il s’agit de l’examen de la filière génitale basse : le col, le vagin, voire la vulve avec un microscope binoculaire à l’aide d’un spéculum permettant un agrandissement des structures épithéliales de recouvrement. Elle permet de déceler des cancers débutants ou de lésions précancéreuses. La colposcopie complète le frottis cervico-vaginal, [38] [39] [40] et la plupart des CIN dépistées par la cytologie ; sont diagnostiquées par la biopsie dirigée au colposcope , cette biopsie doit être prise au niveau de l’endocol, l’exocol et la jonction et en plein centre des lésions visualisées. Elle est devenue indissociable de la prise en charge des lésions du col utérin. [37] On trouve dans la colposcopie 3 temps : [37] Ø 1° temps : examen sans préparation : c’est le stade de l’examen où l’on visualise mieux les vaisseaux. Ø 2° temps : application d’acide acétique dilué à 3% il permet de visualiser la jonction squamo-cylindrique lorsque le col est normal il n’y a pas de blanchiment après application d’acide acétique. Ø 3° temps : test de Schiller, il correspond à l’application d’une solution de lugol fort, sur les zones où l’épithélium malpighien est anormal. Ces zones pathologiques, ne prennent pas de lugol, et sont dites iodonégatives. L’acide acétique provoque une réaction blanchâtre, d’intensité et de durée variable en fonction de la teneur protéinique des cellules épithéliales, et traduit de ce fait l’activité mitotique de ces cellules. L’iode est représentatif de la charge glycogénique des cellules de l’épithélium malpighien. Il est donc la traduction indirecte de la maturation épithéliale. [41] 21 Acide acétique Lugol Blanc Brun Charge protéinique Activité mitotique Charge glycogénique Maturation Les images anormales correspondent à des lésions du tissu conjonctif, dont les vaisseaux peuvent être dilatés, et à des modifications de l’épithélium pavimenteux qui a subi une transformation acidophile au contact de l’acide acétique. [44] Les lésions intra épithéliales sur cytologie se confirment dans plus de 95% des cas à l’examen colposcopique et au résultat de la Biopsie dirigée. Les cytologies « Atypiques » se traduisent dans plus de 90% par une pathologie colposcopiquement discernable. [39] La colposcopie reste le moyen d’exploration indispensable du col à mettre en œuvre lorsqu’il existe des frottis anormaux, elle est l’examen complémentaire du diagnostic du cancer du col, en précisant la taille, la topographie et la sévérité des lésions cervicales. [42] [43] Elle constitue aussi un moyen de surveillance pour les femmes à risque, qui peuvent se répartir en 3 catégories : o Les cols présentant des modifications colposcopiques non repérées par les frottis o Les cols porteurs d’une lésion de bas grade, non traités o Les cols traités. 22 Cette optique préventive constituée des FCV et de la colposcopie devrait permettre d’éviter « les cancers d’intervalle » et d’assurer une véritable prévention. [45] 23 IV. Cancérogenèse : 1. Bases moléculaires : [46] [47] [48] [49] [50] [51] La maladie cancéreuse se caractérise par l’envahissement progressif de l’organe d’origine, puis de l’organisme entier, par des cellules devenues peu sensibles ou insensibles aux mécanismes d’homéostasie tissulaire et ayant acquis une capacité de prolifération indéfinie (Immortalisation). Les particularités des cellules tumorales sont liées à l’accumulation d’anomalies de leur génome (génotype), qui sont le plus souvent acquises au cours de la genèse tumorale. Toutefois, certaines peuvent être d’origine héréditaire (prédispositions familiales). Les clones tumoraux sont des cellules originelles qui ont subi des modifications inscrites à la fois dans le noyau que dans le cytoplasme et sur la membrane des cellules pathologiques. La cellule cancéreuse est caractérisée par la rupture permanente de l'équilibre entre les signaux intracellulaires : Activation de voies stimulatrices et suppression de voies inhibitrices. Mais, la succession de plusieurs événements est nécessaire à l’aboutissement du cancer en activant à chaque fois de nouveaux oncogènes au cours de la progression tumorale : C’est le processus multi-étape. Cette transformation cancéreuse peut être conditionnée par l’intervention des agents de l’environnement qui sont des agents promoteurs induisant une lésion définitive de l’ADN (mutation…).Ces agents peuvent être des carcinogènes chimiques, des virus ou des radiations. 24 Figure 7 : mécanismes cancérogenèse : [48] En carcinogenèse, on distingue trois familles de gènes impliqués directement dans le processus tumoral : • Les oncogènes : Les proto-oncogènes sont des gènes qui interviennent dans le processus de la croissance cellulaire, ils sont conservés dans toutes les espèces et jouent un rôle essentiel dans l’embryogenèse, dans la transcription de l’ADN. Ces gènes normaux lorsqu’ils sont remaniés et/ou sur exprimés deviennent des oncogènes (conc). Ces derniers peuvent induire l’apparition et/ou le développement d’une tumeur en provoquant une prolifération anormale des cellules. Les oncogènes sont schématiquement classés en : gènes immortalisants (myc) codant pour des protéines nucléaires se liant à l’ADN et gènes transformants : ras, met... 25 • Les gènes suppresseurs de tumeur: ou antioncogènes qui sont des inhibiteurs de la croissance cellulaire ; l’inactivation du produit de ces gènes par pertes de fonction bialléliques se traduit par l’absence d’un signal de non-prolifération cellulaire : il s’agit d’une perte de fonction. Le premier anti-oncogène décrit est le gène Rb de rétinoblastome, aussi la p53 est l’anti-oncogéne le plus souvent impliqué. A noter que les oncogènes et les anti-oncogènes codent pour des protéines qui interviennent dans les grandes fonctions cellulaires : signalisation, prolifération, différentiation, cycle cellulaire, apoptose. • Les gènes de maintien de l’intégrité : codent pour un complexe capable de surveiller l’intégrité du génome, en cas de lésions ponctuelle de l’ADN (cassure d’un brin, délétion) causées par des agents toxiques les systèmes de réparation sont mis en place, en cas de leur échec la cellule lésée meurt par apoptose. En outre l’altération des deux allèles de ces gènes conduits à une susceptibilité accrue aux cancers, par instabilité génétique (les mutations conduisent à l’activation des oncogènes ou l’inactivation des antioncogènes). Plusieurs mécanismes peuvent être responsables de l’expression et/ou de l’activation des gènes impliqués dans la cancérogenèse : les mutations ponctuelles, délétions et les insertions aboutissent à la production d’une protéine hyperactive ; les réarrangements chromosomiques peuvent soient aboutir à l’expression d’une protéine chimérique résultant de la fusion entre 2 gènes ; les délétions chromosomiques peuvent conduire à une perte de fonction d'un antioncogène qui peut être récessive (Rb) ou dominante (p53) ; et un autre phénomène de la cancérogenèse est l’amplification génique qui correspond à une 26 multiplication du nombre de copies d’un gène donc l’augmentation de son expression. L’activation des gènes impliqués dans la cancérogenèse est favorisée par un certains nombre de facteurs : • Facteurs génétiques : pour les cancers de transmission autosomique dominante où il y a d’abord altération des gènes de maintien de l’intégrité du génome. • Facteurs viraux : les rétrovirus agissent directement comme des oncogénes, en outre les virus oncogènes à ADN semblent agir par trans-activation des gènes cellulaires. • Facteurs physiques : les radiations ionisantes qui favorisent les mutations et les cassures chromosomiques (brins d’ADN) impossibles à réparer. • Facteurs chimiques : le tabac, l’alphatoxine qui induisent des mutations de p53…. Alors d’un point de vue fonctionnel on reconnaît aux cellules cancéreuses des propriétés communes qui les différencient des cellules normales : 1- Indépendance vis à vis des signaux de prolifération provenant de l’environnement 2- Insensibilité aux signaux anti-prolifératifs 3- Résistance à l’apoptose 4- Prolifération illimitée (perte de la sénescence) 5- Capacité à induire l’angiogenèse 6- Capacité d’invasion tissulaire et diffusion métastatique. 27 2. Cancérogenèse du cancer du col utérin : Le cancer du col de l’utérus incrimine les papillomavirus humains (HPV) qui sont des petits virus à ADN double brin capables d’infecter les tissus épithéliaux, le plus souvent de façon asymptomatique. On sait désormais que ce virus s’intègre dans le génome de la cellule hôte où il code pour des protéines virales capables de se lier et de dégrader respectivement p53 et Rb, ce qui entraîne une levée du verrou du cycle cellulaire. [52] On parle alors de papillomavirus humains oncogènes qui répondent à un nombre de critères permettant de le définir comme virus oncogène : [52] ü La présence régulière et persistante de l’ADN virale dans les biopsies de tumeurs et les lignées cellulaires issues de même types de tumeurs. ü La démonstration d’une activité stimulant la croissance cellulaire par des gènes viraux ou les gènes de la cellule hôte modifiés par le virus dans des systèmes de cultures de tissus ou dans le système animal correspondant. ü La démonstration que le phénotype malin dépend de l’expression continue des oncogènes viraux ou de la modification des gènes de la cellule hôte contenant les séquences virales. ü Une preuve épidémiologique que l’infection virale est un risque majeur de développement d’un cancer. Plus de 99% des cancers du col de l’utérus sont associés à la présence de l’ADN d’HPV qui modifient génétiquement les cellules et il en résulte des lésions malignes. Ainsi l’HPV est un facteur étiologique principal du développement d’un cancer du col de l’utérus. [53] 28 A- Caractéristiques du virus HPV ; Les HPV sont des virus de petite taille (de 45 à 55nm de diamètre), non enveloppés. Leur génome est constitué d’une molécule de circulaire d’ADN double brin de 8000 paires de bases environ, avec un seul brin codant et trois régions génomiques : [54] Le virus se compose de la région L (Late ou tardif) code pour les protéines de structures L1 et L2 composant la capside, la région E (Early ou précoce) code pour sept protéines non structurales E1à E7, la dernière région, non codante, contient les promoteurs des gènes précoces et des séquences de régulation de la réplication et de la transcription. [55] [56] Figure 8 : structure génique de l’HPV 16. [57] 29 La diversité génomique des HPV a permis d’individualiser plus de 100 génotypes qui ont été catalogués, et seulement 50 types peuvent infecter les voies génitales. [12] [58] Certains d’entre eux sont dits à bas risque de transformation maligne (6, 11, 30, 34, 40, 42, 43, 44, 53), surtout détectés dans les condylomes acuminés voir les condylomes plans et les dysplasies de bas grade avec des modifications cytologiques caractéristiques : les koïlocytes. Ces lésions de bas grade peuvent évoluer vers une régression spontanée donc une guérison et rarement vers une progression en dysplasie sévère et invasion. [12] [58] Par ailleurs 15 d’entre eux (16, 18, 31, 33, 35, 39, 45, 51, 52, 56, 58, 59, 68, 73, et 82) sont considérés à fort potentiel oncogène (haut risque) pour le col utérin. Parmi ceux-ci, 8 génotypes d’ HPV (16, 18, 31, 33, 35, 45, 52, et 58) sont impliqués dans 95% des cancers du col utérin. [12] [58] Ainsi l’ HPV 16 type le plus courant, est impliqué dans 50 à60% des cas du cancer du col. L’ HPV 18 second type, est mis en cause dans 10 à 12% des cas. [4][24] Les génotypes HPV à haut risque varient en fonction des régions géographiques :l’HPV16 est retrouvé dans 70% des cancers du col en Europe et en Asie du sud ouest, alors que l’ HPV 18 est retrouvé dans 32% des cas en Amérique du nord et en Afrique. [4] [10] [59] [60] B- Mécanismes d’oncogenèse des HPV : Les papillomavirus infectent les cellules germinales de la couche basale des épithéliums malpighiens vraisemblablement au profit d’une microlésion [12] [54], ces cellules se divisent, certaines d’entre eux migrent vers le niveau supérieur où elles se différencient. Cette différenciation nécessite l’utilisation de la machinerie cellulaire de réplication de l’hôte pour la synthèse de l’ADN viral. Cependant, le 30 virus stimule la progression de l’étape G vers l’étape S du cycle cellulaire dans la cellule hôte ainsi les cellules se différencient, les gènes viraux s’activent et l’ADN viral se réplique, ces différentes étapes aboutissent à la formation de nouvelles particules virales après synthèse des protéines de la capside. [61] [62][63] Figure 9: le cycle de vie du HPV : [53] Les lésions qui évoluent généralement vers un cancer sont caractérisées par une rupture du génome d’HPV qui s’intègre dans l’ADN de l’hôte, ce qui entraîne la perte de la région codante pour E2 ainsi que des gènes adjacents à E2, c'est-àdire E4, E5 et une partie de L2. Cette étape est considérée comme une étape irréversible conduisant à la transformation cancéreuse. [53] [64] [65] 31 C. Les interactions des protéines dans le processus d’oncogenèse virale : L’étude du pouvoir cancérigène des papillomavirus a montré que trois protéines virales étaient principalement impliquées, qui sont les protéines précoces E6, E7 et E5 par ordre d’importance. a. Activités de la protéine E6 des HPV à haut risque La protéine E6 est impliquée surtout dans la progression vers un phénotype malin plus que la prolifération. Suite à l’infection par HPV, E6 interfère avec les voies de signalisation cellulaire pour créer un environnement favorable à la réplication de l’ ADN viral ainsi les contrôles de surveillance de la cellule qui sont activés dans les cellules infectées sont neutralisés et par conséquent l’ADN se réplique. La protéine E6 permet également à la cellule infectée d’échapper à l’arrêt du cycle cellulaire donc à l’apoptose en favorisant la dégradation de p53 ce qui entraîne une accumulation des dommages causés à l’ADN, et par la suite dans la malignité. [23] [53] La protéine E6 représente l’antigéne le plus incriminé dans le processus d’oncogenèse de l’HPV malgré sa faible abondance par rapport aux autres protéines. En effet E6 n’a pas besion d’interagir avec toutes les cibles en même temps mais plutôt la durée du contact qui constitue un facteur déterminant. [66] 32 Figure 10 : contribution de HPV E6 à différents stades de la progression tumorale. [66] b. Activités de la protéine E7 des HPV à haut risque : [66] [67] [68]. De multiples cibles aussi bien cytoplasmiques que nucléaires ont été identifiées pour la protéine E7. D’une part la E7 interfère avec les voies de signalisation incluant la prolifération, la différenciation et l’apoptose. Durant l’infection par l’HPV, E7 interagit avec la fonction de la protéine de rétinoblastome permettant d’induire la dégradation protéolytique de la pRB .Ainsi le complexe pRb/E2F se déstabilise, il en résulte la libèration de l’activité transcriptionnel E2F, et donc l’activation des régulateurs du cycle cellulaire sensible à l’ E2F comme cdc25 et les cyclines E et A qui augmentent ce qui induit l’entrée de la cellule dans la phase S. D’autre part, la E7 peut altérer le métabolisme cellulaire par dérégulation du processus glycolytiques et du pH intracellulaire. La p53 est présente à des taux élevés dans les cellules exprimant la E7 à l’état inerte. L’ensemble de ces mécanismes aboutit à la prolifération et l’immortalisation de la cellule infectée par l’HPV. 33 c. Activités de la protéine E5des HPV à haut risque : La protéine E5 a une faible activité transformante par rapport à E6 et E7. En collaboration avec la E7, E5 progresse le cycle cellulaire en agissant à la phase tardive du cycle viral, et contribue à l’augmentation de la capacité proliférative des kératinocytes humains ainsi que la réponse au facteur de croissance épidermique (EGF), la présence de ce facteur EGF avec l’expression de la protéine E5 entraîne l’augmentation de la phosphorylation de son récepteur EGF-R ce qui va stimuler les voies de signalisation mitogènes partant de ce récepteur. [69] [70] Les détails moléculaires de l’intégration de l’ADN viral à l’ADN de l’hôte sont encore mal connus. Or, l’intégration est nécessaire pour la prolifération tumorale qui est l’étape irréversible vers le développement malin. [69] [70] 3. L’histoire naturelle du cancer du col utérin : L’épithélium pavimenteux stratifié qui tapisse le col constitue une protection contre les substances toxiques et les infections. Dans les conditions normales, les couches supérieures se renouvellent sans cesse, assurant ainsi le maintien de l’intégrité de la couverture épithéliale, grâce à la formation constante et ordonnée de nouvelles cellules dans la couche basale. [37]. La voie sexuelle représente la voie classique de contamination par les virus HPV, mais ces virus nus, très résistants à la température peuvent être transmis par des vecteurs comme l’eau, le linge, le matériel et les gants souillés. [71] Les HPV pénètrent dans les cellules basales de l’épithélium, vraisemblablement au niveau de la zone de jonction exo-endocol qui est particulièrement vulnérable à toutes sortes d’agressions. [56] [57] 34 L’infestation épithéliale par le virus se fait généralement à travers une microlésion et nécessite un contact puis une pénétration des particules virales au niveau des cellules épithéliales basales, le contact est facilité par des cofacteurs qui sont: • les cervicites à répétition peuvent engendrer des microlésions cervicales, et/ou potentialiser des lésions cytopathogènes liées à l’HPV (cervicites à trichomonas vaginalis). • l’ectropion : la zone extériorisée de la jonction peut être facilement lésée. • les polypes : ils sont fragiles et présentent un risque de cancérisation mais exceptionnel. Une fois que le génome viral est au sein de la cellule, elle subit une répliquation en même temps que le génome cellulaire dans les cellules différenciées. Lors de la migration de ces cellules vers les couches les plus différenciées de I’épiderme, la réplication cellulaire cesse alors que la réplication virale continue jusqu’à plusieurs milliers de copies par cellules. [71] [72] Lorsque la réplication virale se fait dans les couches profondes de I’épiderme et la formation de la capside se fera dans les couches superficielles : toutes les cellules contiennent le génome viral mais I’expression des gènes est liée au stade de différentiation des cellules. [71] Dans ce cas, I’infection se traduira par I’apparition de condylomes qui pourront régresser spontanément par la mise en jeu d’une réponse immune adéquate. Cependant, si un équilibre s’installe entre la réponse immune de I’hôte et I’agent pathogène, cette régression peut n’être que clinique et une infection latente peut s’installer, responsable d’une maladie récurrente. [71][73] 35 L’effet cytopathogène résultant de la réplication des HPV se traduit par la présence de koilocytes : cellules vacuolisées à gros noyaux dont la présence est pahognomonique de l’infection à HPV. La réplication du virion peut rester incomplète, la formation de la capside est alors impossible et I’ADN viral peut rester à I’état libre dans le noyau sans traduction cytopathologique, I’infection est donc latente. Toutefois, si l’infection s’associe à certains cofacteurs : plusieurs partenaires sexuels, âge précoce du premier rapport sexuel, ou du premier accouchement, immunosuppression, hormones, tabac, présence d’autres pathogènes génitaux…, qui favorisent l’évolution de l’infection vers la dysplasie. Ainsi, le génome viral s’intègre au génome cellulaire entraînant une perte de la régulation de I’expression des gènes viraux E6, E7 et E5 entraînant développement d’un carcinome invasif. [71][74][75] La figure 11 résume les événements pouvant intervenir lors d’une infection génitale à Papillomavirus : 36 Figure 11: les hypothèses sur la carcinogenèse des HPV. [71] 37 Cliniquement deux types de lésions à HPV ont pu être distinguées. Les lésions dites « cliniques », à savoir les condylomes acumines ou « crêtes de coq », petits et multiples, affectent les muqueuses anales et génitales. Plus rarement le col utérin. Les lésions dites « infracliniques », visibles uniquement par examen colposcopique les condylomes plans et les dysplasies encore appelées neoplasies intra-epitheliales (CIN). [71] Il est encore difficile d’évaluer avec précision le pourcentage de femmes présentant une infection transitoire ou persistante, ainsi que l’incidence des lésions associées à ces virus. En effet, l’évolution naturelle normale de l’infection génitale à HPV est la guérison, avec une clairance virale moyenne de huit mois, et seul un très faible pourcentage de ces infections génitales à HPV va aboutir à des lésions malignes. Le taux de progression des infections génitales à HPV sans dysplasie vers des lésions intraépithéliales est de 8 à 13%. [57][76] En général, la charge virale diminue progressivement et de façon linéaire de la forme clinique à la forme subclinique puis elle devient latente. Les lésions subcliniques et latentes sont les plus courantes et les plus difficiles à détecter. Par contre, les lésions de bas grade incluant les condylomes plans et les lésions indéterminées ou ASCUS qui sont les plus communes et les plus détectées en cytologie. Ces lésions apparaissent en général un à deux ans après le début de l’infection. En effet, c’est le moment opportun pour établir un dépistage rentable du cancer du col utérin. [57][76] Naturellement, le cancer du col utérin est précédé par des lésions précancéreuses qui persistent pendant des années avant d’évoluer vers une lésion bas grade en cytologie, soit globalement un modèle linéaire : dysplasie légère (CIN1), modérée (CIN2) et sévère (CIN3), carcinome in situ, carcinome micro invasif et enfin carcinome invasif. [7 38 Figure 12 : histoire naturelle du cancer du col de l’utérus. [77] Les grades I, II, III des CIN se réfèrent à la hauteur de l’épithélium impliquée par des anomalies qui se manifestent par une désorganisation de l’architecture de l’épithélium malpighien, des atypies cyto-nucléaires et des figures de mitoses anormales réalisant ainsi des aspects de cellules cancéreuses mais sans atteindre l’épithélium sur toute sa hauteur. Quand c’est le cas en parle de carcinome in situ [78] qui peut encore être appelé carcinome intra épithélial avec caractère cytologique de malignité sauf que la prolifération est limitée à la membrane basale. [79] Par la suite après une période plus ou moins longue (10 à 15 ans), le carcinome intra-épithélial peut se transformer en carcinome micro-invasif et seul l’examen anatomopathologique minutieux des prélèvements biopsiques et des pièces d’exérèse permet de préciser le diagnostic du carcinome micro invasif. [80] Cependant, le cancer du col est précédé par des lésions précancéreuses intra épithéliales qui peuvent persister pendant de nombreuses années avant de devenir invasives. Le risque de progression est lié au grade histologique. [81]. 39 dysplasie légère modérée curable Dysplasie haut grade ou Cancer in situ microcarcinome invasif difficile ou impossible ou à guérir : cancer in invasif du col à Asymptomatique stade avancé 3 – 8 ans 10 –15ans 10 à 15ans Figure 13 : enchaînement type des phénomènes constituant l’histoire naturelle du cancer du col. [82] Pour chaque lésion cervicale précancéreuse, il existe une probabilité de régression (de 32 à 57 % en fonction de la gravité de la lésion) vers un épithélium normal, accompagnant la clairance virale et une probabilité de persistance ou de progression vers un stade plus avancé, y compris pour les carcinomes in situ assimilés aux CIN 3 (tableau). [91] Tableau 1 : histoire naturelle des néoplasies cervicales intra épithéliales (cervical intra epithelial neoplasia CIN) et des lésions dues au HPV. [84] Régression (%) Persistance (%) HPV NCIN 80 15 CIN II CINIII CIN I Progression en (CIN III %) Invasion (%) 32 5 11 0 43 35 22 5 32 >56 57 NCIN : non CIN 40 1 >12 En outre, l’évolution des différentes lésions du col utérin est déterminée par un certains nombre de facteurs : [57] • Selon la persistance de l’infection à HPV : [85] [86] Les travaux récents montrent le rôle de la persistance ou non de l’infection HPV dans la progression, la persistance ou la régression des lésions bas grade et des ASCUS. En effet, en cas de portage transitoire de l’HPV, le risque de progression de telles lésions est nul, alors qu’en cas de portage persistant le risque est de 7,7 %. C’est donc bien le portage persistant, et non pas l’infection en elle-même, qui représente le facteur de risque de progression lésionnelle. • Selon le stade initial de la lésion : L’évolution des lésions dépend aussi étroitement de leur stade. Östor [83] a mené une étude dans une grande série. Il a constaté que 1 % des CIN 1, 5 % des CIN 2et plus de 12 % des CIN 3 progressent vers un cancer infiltrant. Dans une autre étude [87], 10 à 20 % des femmes avec ASCUS ou lésion bas grade progressent vers une lésion de haut grade. Parmi les lésions haut grade, 50 % résultent de la progression de lésions étiquetées bas grade lors du dépistage, 25 % proviennent de lésions ASCUS et les 25 % restantes étaient observées chez des femmes qui présentaient dans les années précédentes un frottis normal abritant des HPV, ou un frottis sans infection virale évidente. Il peut s’agir dans ce dernier cas d’une infection latente non détectée dont la réactivation a conduit très rapidement au développement d’une lésion haut grade. [57] 41 • Selon le type d’HPV infectant : Il a été observé que les lésions bas grade causées par des HPV à haut risque persistent d’avantage que celles liées à des HPV à bas risque. Une étude récente [88] a montré que les HPV oncogéniques étaient le principal facteur de risque de progression des lésion bas grade vers une lésion de haut grade ou un carcinome (risque × 9,3 par rapport aux femmes abritant des HPV à bas risque). D’autres études [89] ont également montré que les femmes présentant une infection persistante à HPV oncogènes, surtout si elles sont âgées de plus de 35 ans ont un risque 116 fois plus important de développer une CIN 3, le risque est plus important pour les femmes âgées de plus de 35ans. Dans une autre série, les femmes ayant un frottis interprété anormal au départ (dysplasies légère, modérée ou sévère), le risque de progression tumorale est observé chez les femmes montrant une infection persistante du HPV à haut risque. [57] • Selon la charge virale : Les données concernant la charge virale sont variables selon les auteurs. Dans les infections persistantes, la charge virale est deux fois plus importante que dans les infections transitoires, on sait à l’heure actuelle que l’infection persistante est associée à un risque accru d’évolution vers une dysplasie sévère, ou un carcinome. Mais, si la charge est élevée dans les lésions bas grade, elle tend à décroître dans les lésions de haut grade, car le génome viral est souvent intégré et la réplication est incomplète. [90] Le cancer du col utérin est le modèle le plus adapté à un dépistage de masse puisqu’on connaît son histoire naturelle. [105] 42 V. Dépistage du cancer du col utérin : Le dépistage est une action de santé publique conduite sur une population à risque, appelée population cible ; il consiste à dépister les femmes avec des lésions précancéreuses et à les traiter [20]. Il a été défini en 1957 par l’ USCCI (the United States Commission on Chronic Illnes), comme « l’identification présomptive d’une lésion ou d’un trouble non connu par le sujet, en appliquant des tests ou des examens ou autres procédures qui peuvent être appliquées rapidement » [77]. Ainsi le but de dépistage n’est pas de diagnostiquer une maladie, mais d’identifier les individus qui ont une forte probabilité de la contracter ou de la développer. Le dépistage organisé du cancer du col par le frottis cervico-vaginal est l’exemple type de dépistage coût-efficace comme l’ont souligné l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) [WHO 2002] et le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) [IARC 2005]. [92] La mise en place de ce dépistage organisé a permis une diminution importante de 80% de l’incidence et de la mortalité de ce cancer dans certains pays nordiques (Finlande Islande, Suède), et de 60% à 80% dans les autres pays européen [92], par contre, dans les pays en voie de développement le cancer du col touche en particulier les femmes les plus pauvre et les plus vulnérables, au moins 80% des décès par cancer du col sont dans ces pays d’où la nécessité du dépistage organisé ciblé sur les femmes non ou insuffisamment dépistées. Ainsi il peut être possible de poser un diagnostic précoce, femmes avec des cancers avancés, incurables. [93] 43 d’éviter de rencontrer des 1- Les principes de dépistage : Le mérite de développer les critères pour l’établissement d’un programme de dépistage revient à l’OMS, et plus exactement à WILSON et JUNGER [94] qui ont décrit pour la première fois ce programme qui pose des critères dont une maladie doit en répondre : • Elle doit avoir de graves répercussions sur la santé publique. • Il doit exister un stade infra clinique (asymptomatique) décelable ; • Le test de dépistage doit être simple, non invasif, sensible, spécifique, bon marché, et facilement accepté par la population cible ; • Le traitement du stade infra clinique doit favorablement influencer le cours et le pronostic à long terme. • Il faut que toutes les personnes dont le test de dépistage est positif aient accès aux examens complémentaires et aux traitements nécessaires .[95]. La réussite d’un programme de dépistage dépend de plusieurs éléments : • Couverture élevée (80%) de la population à risque ; • Suivi et prise en charge appropriée de toutes les personnes dont le test de dépistage est positif. Les efforts destinés à augmenter la couverture seront inutiles, si les personnes dont le test est positif ne sont pas correctement suivies ; • Communication entre les différents volets du programme (c’est à dire, depuis le dépistage jusqu’au diagnostic et au traitement) ; • Bonne qualité des services de dépistage, le diagnostic, de traitement et de suivi ; • Ressources adéquates. [95] Le cancer du col utérin peut faire l’objet d’un dépistage, qui peut être soit : 44 • Organisé : conçu pour atteindre le plus grand nombre possible de femmes à risque pour cette maladie. Il est généralement planifié au niveau,régional ou national, ce programme de dépistage doit préciser : la population cible, la fréquence du dépistage,les objectifs de couverture, le procédé employé pour inciter les femmes à se présenter aux services de dépistage,le(s) test(s) utilisé(s), les stratégies adoptées pour informer les femmes du résultat du test, les orienter vers des services de diagnostic et de traitement, et enfin les recommandations thérapeutiques, les indicateurs de contrôle et d’évaluation du programme de dépistage. [92][96] • Opportuniste : s’adresse surtout aux femmes qui sollicitent des soins pour des motifs autres que le dépistage du cancer du col. Dans ce cas, soit c’est le prestataire de soins qui conseille le dépistage à l’occasion d’une consultation, soit c’est la femme qui le demande. [92][96] Il est reconnu que le rapport coût-efficacité du dépistage organisé est supérieur à celui du dépistage opportuniste, car il permet une meilleure utilisation des ressources disponibles et garantit l’accès du dépistage à un plus grand nombre de femmes. [2] 2-Organisation des programmes de dépistage [92][95][96][97] Des considérations particulières doivent être prises avant de s’engager dans un programme de dépistage à grande échelle, les planificateurs au niveau national doivent d’abord s’assurer que les services nécessaires à la prise en charge des cas de cancer nouvellement diagnostiqués fonctionnent. En effet, les cas de cancer invasif ne peuvent pas être traités ailleurs que dans des structures de soins spécialisées, il faut donc veiller à ce que celles-ci soient bien opérationnelles avant de lancer le programme de dépistage. Lorsque le programme de dépistage intéresse pour la première fois une population, il détectera un plus grand nombre 45 de cas de cancer à différents stades d’évolution. Il est donc indispensable que les femmes dont la maladie est très avancée ou qui ne peuvent pas être traitées pour diverses raisons, puissent bénéficier de soins palliatifs. Un programme de dépistage du cancer du col utérin doit se baser sur la formation, l’organisation et l’assurance de qualité permettant d’une part de diminuer le nombre des faux positifs et donc les coûts et les traitements inutiles, et le nombre des faux négatifs qui peuvent laisser un processus pré-invasif évoluer et par la suite retarder le diagnostic, d’autre part d’assurer une prise une charge adéquate et précoce des anomalies dépistées aussi que le suivi à long terme, en évaluant de manière continue le déroulement et les résultats de ce dépistage pour instaurer les correctifs au bon moment. L’instauration de ce programme de dépistage nécessite l’intervention des prestataires de soins qui représentent le pivot central de toute action coordonnée de santé publique visant à dépister le cancer du col de l’utérus. Une telle action peut impliquer le ministère de la santé, des planificateurs et des gestionnaires de programme, des techniciens de laboratoire, des professionnels de la santé et des agents de santé communautaires. Ces prestataires de soins doivent veiller à ce que : • Les femmes qui viennent se faire dépister reçoivent bien l’information et le conseil appropriés ; • Les instructions nationales relatives au dépistage et au traitement du cancer du col soient bien respectées ; • Le dépistage soit bien organisé et cible les femmes sollicitant des soins ; • L’évaluation des patientes, le test de dépistage, le traitement et l’orientationrecours soient correctement effectués et les mesures de prévention de l’infection soigneusement respectées ; 46 • Les femmes soient bien informées du résultat cytologique non concluant ou anormal; • Tout problème de santé génésique ou sexuelle, identifié par la femme ellemême ou le prestataire de soins, doit être correctement pris en charge ; • Les dossiers médicaux soient conservés au sein de la structure de soins ou remis aux patientes; • Les femmes qui doivent refaire un test de dépistage, doivent subir des examens complémentaires ou être orientées vers un autre établissement ou des soins post thérapeutique. 3-Tests et méthodes de dépistage du cancer du col utérin : Le dépistage de référence est un test précis, reproductible, bon marché, facile à réaliser et à interpréter, acceptable et sans danger. Une multitude de procédures répondent plus au moins bien à cette description : • Cytologie : conventionnelle ou en milieu liquide • Test de recherche de l’ ADN du papillomavirus humain • Inspection visuelle avec l’acide acétique (IVA) ou avec le soluté iodée de Lugol (IVL). La cytologie ou frottis cervico-vaginal : a- Intérêt du frottis : Papanicolaou dès 1943 a introduit la cytologie exfoliatrice, qui fut le résultat de la présence de cellules néoplasiques dans le liquide d’aspiration de la cavité vaginale chez certaines patientes ayant un cancer du col. [98] En outre, le dépistage du cancer du col à un stade préclinique est devenu possible par l’examen microscopique d’un frottis de cellules prélevées au niveau du col utérin. Quand ce dépistage est précoce, de nombreuses lésions précancéreuses sont détectées donnant ainsi l’opportunité d’une prise en charge 47 thérapeutique appropriée avec un traitement relativement peu coûteux et presque toujours couronné de succès. [82][100] Par conséquent, le frottis a bouleversé le pronostic du cancer du col et les méthodes cytologiques de dépistage ont réduit considérablement le nombre des cancers inopérables du col utérin. [101] Il faut souligner que dans les pays où le dépistage de masse est établi et bien organisé depuis longtemps, les indicateurs de l’efficacité se traduit par une incidence réduite, et un diagnostic précoce. [102] [103] b- Age de la réalisation des frottis : Le premier frottis doit être pratiqué dans les mois qui suivent les premiers rapports sexuels et arrêté à 65 en l’absence d’anomalie cytologique. [104] Les auteurs ont insisté surtout sur la tranche d’âge de 25 à 30 ans, [105]par le fait que les dysplasies ont un taux d’incidence maximum dans cette tranche d’âge, et que le cancer in situ fait un pic dans la tranche d’âge de 31 à 35 ans, précédent de 15 ans le pic du cancer invasif. [106] c- Fréquence des frottis : La fréquence du dépistage a été précisée par une conférence de consensus française en 1990, reprise ensuite par le code européen contre le cancer : [106][107] • un frottis n°1 doit être réalisé chez toutes les femmes actives sexuellement à partir de • 25 ans. Un frottis n°2 doit être réalisé un an après pour éviter les faux négatifs. • Si les frottis n°1 et 2 sont normaux, on fera un frottis tous les 3 ans. 48 • Si tous ces frottis se sont révélés normaux, le dépistage sera arrêté après 65 ans. Il a été démontré que le gain est infinitésimal entre un frottis annuel et un frottis tous les deux ans, également un frottis tous les trois ans ne conduit pas à une réduction d’efficacité ainsi, la détection des lésions précancéreuses cervicales suivies de leur traitement conduit à une réduction de 91% du risque de ce cancer si le protocole préconisé de la réalisation des FCV est respecté. [43][99] Tableau 2 : Réduction du taux de cancer du col entre 35 et 64 ans selon la fréquence des frottis, après deux frottis négatifs. [108] Fréquence des Frottis 1 an 2 ans 3 ans 5 ans 10 ans % réduction taux cumulé 93 ,3 93,3 91,4 83,9 64,2 Un frottis tous les dix ans réduit le risque de prés des deux tiers pour un coût bien inférieur, cela peut donc être une bonne stratégie de dépistage dans les pays où les ressources sont limitées. Ainsi, il vaut mieux dépister toute la population tous les dix ans que la moitié de la population tous les cinq ans ou 30% tous les trois ans, cette dernière stratégie conduit à dépister deux fois plus les femmes. [100][109] En conclusion la fréquence et âge cible conseillés pour le dépistage organisé du cancer du col sont : • Les nouveaux programmes de dépistage doivent d’abord cibler les femmes de plus de 30 ans, avant de s’adresser ensuite aux femmes plus jeunes, une fois assurée la couverture du groupe à haut risque. Les programmes déjà existants ne doivent pas intégrer les femmes de moins de 25 ans dans leurs populations cibles. 49 • Quand les femmes ne peuvent bénéficier du dépistage qu’une seule fois dans leur vie, ce doit être de préférence entre 35 et 45 ans. • Pour les femmes de plus de 50 ans, un dépistage tous les 5 ans suffit. • Dans le groupe d’âge des 25 à 49 ans, on peut envisager un dépistage tous les trois ans, si les ressources le permettent. • Le dépistage annuel n’est pas conseillé, quel que soit l’âge. • Le dépistage n’est pas nécessaire chez les femmes de plus de 65 ans, sous réserve que les deux précédents frottis aient été négatifs [110] Par ailleurs à titre préventifs, un frottis cervico vaginal doit être réalisé chez : • Femmes dont le précèdent frottis n’était pas correct ou présentait une légère anomalie. • Femmes qui se plaignent de saignements inhabituels ou de tout autre symptôme gynécologique anormal, • Femmes chez lesquelles on a décelé des anomalies du col. [111] d- sensibilité et spécificité : La sensibilité et la spécificité du test cytologique dépendent de la qualité du prélèvement, de la fixation des cellules cervicales, de la préparation et de l’interprétation des frottis au laboratoire. [41][84] La cytologie conventionnelle réalisée dans de bonnes conditions permet de détecter jusqu’à 84% des lésions précancéreuses et cancéreuses. Cependant, la sensibilité chute à 38% lorsque la bonne pratique n’est pas respectée. Contrairement à la sensibilité, la spécificité du FCV conventionnel généralement supérieure à 90%. Certains types de cancer peuvent influencer la sensibilité: • l’adénocarcinome qui desquame peu ; 50 est • le cancer évolué qui peut comporter des hémorragies importantes ; le cancer rapidement évolutif qui peut prendre de vitesse le dépistage. [84] [112] Auteur Pays Ages Taille du Sensibilité Spécificité groupe (%) (%) Cuzick1999114 Royaume uni 34+ 2988 86 98 Hutchinson Costa Rica 18+ 8636 55 98 Ratnam 2000115 Canada 18-69 2098 56 62 Denny 2000116 Afrique du 35-65 2944 70 85 1999113 sud Cuzick 2003117 Royaume Uni 30-60 11085 77 96 Petry 2003118 Allemagne 30+ 8466 44 98 Salmeron Mexique 15-85 7868 59 98 Inde 25-65 10591 65 92 2003119 Sankaranrayanan 2004120 TABLEAU 3: Performances du frottis conventionnel dans différentes études. Malgré le contrôle de qualité, un résultat cytologique négatif comporte une marge d’erreur. Un résultat positif doit en revanche être fortement prédictif d’une lésion. 51 Le test cytologique n’évoque que la présence ou l’absence d’une lésion mais n’en donne pas le diagnostic. [41][121]. Ce sont les biopsies et la conisation qui confirment le plus souvent ce diagnostic. [122] En plus, les frottis vaginaux restent très importantes car ils permettent même si le diagnostic de la lésion glandulaire n’est pas fait d’emblée de conduire d’autres investigations qui permettront le diagnostic. e. Résultats de l’examen cytologique : [123] [124] [125] [126] Ø FCV ininterprétable : Contrôle entre 1 et 3 mois (après traitement local si infection) en respectant les précautions définies dans le frottis précédemment. Ø FCV normal ou significatif : si c’est le premier frottis à réaliser, on demande un deuxième frottis à un an. Mais si c’est un frottis chez une femme déjà suivie on demande un contrôle à 3ans. Ø FCV d’interprétation limitée : on fait un contrôle à 1an. Ø Dystrophie, ectropion, métaplasie : ne sont pas des anomalies sauf en cas de présence d’une infection, un traitement anti-infectieux est prescrit et la patiente est convoquée 3 mois plus tard. Ø FCV anormal : e.1- FCV avec lésion malpighienne intra épithéliale de bas grade (LSIL) : [123] [124] [125] [126] Dans ce type de lésions le taux de positivité des tests de la recherche d’HPV est élevé, cela explique que la pratique de ces tests n’est pas recommandée en première intention. 52 Shéma 1 :conduite à tenir devant un frottis cervico-vaginal montrant une lésion de bas grade : [126] 53 e.2 - FCV avec lésion malpighienne intra épithéliale de haut grade (HSIL) : [123] [124] [125] [126] Un examen colposcopique est pratiqué d’emblée et dans les plus brefs délais, cet examen permet de repérer les lésions diagnostiquées par la cytologie, aussi bien d’orienter les prélèvements biopsiques qui doivent être de bonne qualité, pour une éventuelle étude histologique. Quand la lésion cervicale n’est pas vue en totalité sous colposcopie cette dernière n’est pas satisfaisante, alors une conisation à visée diagnostique est pratiquée. Le premier contrôle est fait à 3-6 mois en pratiquant une colposcopie associée à la cytologie de l’endomètre (frottis utérin) avec biopsie dirigée et/ou curetage endocervical selon l’aspect colposcopique et la situation de la jonction squamo-cylindrique : Ø si les examens : cytologique, colposcopique et histologique reviennent sans anomalies : ils sont répétés à 6mois- 1 an, puis on pratique une cytologie annuelle. Ø Si ces examens sont revenus anormaux, on traite les lésions résiduelles selon leur sévérité et leur situation. La recherche de l’ HPV reste optionnel et sans place dans le suivi des patientes après une conisation. e.3- FCV avec atypies des cellules malpighiennes (ASC) : [123] [124] [125] [126] ü les FCV avec atypies des cellules malpighiennes de signification indéterminée (ASC-US) : Ces frottis correspondent dans 5 à 10% des cas à des lésions CIN II, CIN III et exceptionnellement à un cancer invasif. 54 Le test à la recherche de l’ HPV trouve toute sa place dans ce type de lésions, il est pratiqué à la recherche des HPV potentiellement oncogènes suivi de la colposcopie ; ainsi la colposcopie suivie de biopsie peut être pratiquée d’emblée comme on peut procéder à une cytologie après 6mois, si elle est normale, on fait une deuxième cytologie de contrôle à 1an. ü Les FCV avec atypies cellulaires ASC-H : Ces frottis correspondent dans 40% des cas à des lésions : CIN II, CIN III et exceptionnellement à un cancer invasif. Le résultat cytologique en faveur d’une lésion ASCH impose la réalisation d’une colposcopie d’emblée associée à la biopsie. 55 ASC- US ASCH Cytologie à 6 mois Recherche HPV oncogènes négative positive Cytologie à un 1 an positive Colposcopie Biopsie négative positive négative Cytologie de routine Colposcopie Biopsie Shéma 2 : illustre les différentes étapes de la prise en charge des atypies des cellules malpighiennes [126] e.4- FCV avec anomalies des cellules glandulaires : La conduite diagnostique est la même pour l’ensemble des anomalies de type glandulaire, la colposcopie est l’examen de la première intention associée à une biopsie dirigée et éventuellement à un curetage de l’endocol. Une cytologie de l’endomètre suivie d’une biopsie pour étude histologique, sont indiquées quand les anomalies des cellules glandulaires sont de type endométrial. 56 La normalité de ces examens impose : ü Lorsque les atypies portent sur les cellules glandulaires : endocervicales, endométriales ou sans autre précision, le contrôle cytologique est fait à 6 mois. ü Et quand les anomalies cytologiques sont de type adénocarcinome in situ AIS ou adénocarcinome (endocervical, endométrial, ou d’origine non précisée) ou en faveur d’une néoplasie, l’indication est de pratiquer une conisation dans un but de diagnostique associée à un curetage de l’endomètre. 4- Le dépistage du cancer du col dans le monde : A- Pays développés : Depuis l’installation du programme « l’Europe contre le cancer », l’union européenne a recommandé fortement l’organisation du dépistage du cancer du col utérin avec mise en place d’un système d’assurance de qualité. Le système d’invitation, qui prévoit l’invitation de la population cible, est adopté depuis les années 70 par les pays nordiques (la Finlande, l’Islande, la Suède, le Danemark, et la Lettonie). En 2003, il est devenu un système fortement recommandé dans les programmes nationaux de dépistage de la plupart des autres pays européens. [30] [43] [127] [128] Aux états unis, le dépistage est presque entièrement opportuniste. Son financement dépend des ressources personnelles des femmes, et essentiellement des systèmes d’assurance sanitaire publique et privée qui couvrent en moyenne 84% de toute la population. [99][129][130][131][132][133][134] Au Canada, le dépistage est à la fois opportuniste et organisé, avec prise en charge financière totale par le système de couverture sanitaire universelle. 57 La nouvelle Zélande, l’Australie et le Japon disposent eux aussi de programmes de dépistage nationaux. [135] • Méthodes de dépistage utilisées : [136] [137] En général, la cytologie conventionnelle qui est la plus utilisée, la cytologie en milieu liquide et le test de recherche du HPV restent optionnel. La technique du frottis en milieu liquide est devenue plus pratiquée en Angleterre et au Danemark, il s’y associe le test de recherche du HPV lorsqu’on détecte des atypies à la cytologie. Des essais concernant les tests HPV comme premier moyen de dépistage, sont en cours et les résultats préliminaires sont décevants. • Système d’interprétation de la cytologie : [130] [135] La plupart des pays utilisent le système de BETHESDA 2001. Toutefois, certains d’entre eux, comme l’Italie et la Belgique ont effectué des modifications sur ce même système ; tandis que des pays, comme l’Angleterre et les pays bas appliquent des systèmes nationaux propres à eux. Quant aux Japonais, ils utilisent encore une ancienne classification proche de celle de Papanicolaou (5 stades). • Indicateurs de performance : Le taux de couverture supérieure à 80% a été atteint seulement dans les pays nordiques, ce taux est de 60 à 80% dans le reste des pays européens. Aux Etats-Unis, 82% des femmes de plus de 25 ans étaient couvertes par le dépistage du cancer du col utérin, tandis qu’ au Canada, ce taux est de 89% pour les femmes âgées de 20 à 69 ans. [136][138][139][140] Ce taux est faible au Japon avoisinant 24%, en Australie il est de 61,8%, et de 84% à la nouvelle Zélande. 58 Le taux de tests non satisfaisants le plus élevé ( 9,4%) est rapporté en Angleterre, alors que le taux le plus faible ( 0,004%) est rapporté en Finlande. [130][139] • Evaluation de l’efficacité des programmes : [141] La tendance du cancer du col utérin et sa relation avec le dépistage a été évalué dans certains pays européens nordique (Finlande, Islande, Suède et Danemark) vu qu’ils disposent des données intéressants de l’incidence et de la mortalité de cancer du col utérin avant et après la mise en place des systèmes du dépistage. Ainsi depuis la fin des années 60, les taux de mortalité et d’incidence du cancer du col utérin ont régulièrement baissé surtout en Finlande où le taux de mortalité a passé de 6,6pour 100000 (début des années 60) à 1,2 pour 100000 (début des années90), soit une baisse de 82%. Cette baisse était de 65% et 55% respectivement en Suède et Danemark. B- Au pays en voie de développement : Le dépistage du cancer du col utérin dans ces pays est inexistant, ou au mieux sporadique il se traduit par un FCV chez les femmes qui se rendent dans les centres de santé primaires ou au planning familial. Les compagnes de dépistage de ce cancer se pratiquent souvent dans les grandes villes ou dans le secteur privé, avec des services et une prise en charge désorganisés. En règle générale, aucun effort n’est réalisé pour s’assurer que les femmes présentant des facteurs de risque soient dépistées, traitées et suivies. En outre de rares pays disposent d’un programme national officiel de dépistage du cancer du col. • En Amérique latine : Seuls le Chili et la Colombie ont des programmes nationaux avec des systèmes d’assurance qualité. Au Chili, un programme national de dépistage est mis en place depuis 1987 qui se base sur des tests cytologiques est couvre 59 environ 68% de la population cible ce qui entraîne une baisse de remarquable de mortalité. Ce même programme est calqué en Colombie, depuis 1989. Au Brésil les cancers du col sont encore diagnostiqués au stade d’invasion, malgré des recommandations fédérales du ministère de la santé, les programmes de prévention varient beaucoup à l’intérieur du pays. [141][142] A Cuba, un programme de dépistage a été mis sur pied en 1968, selon les meilleurs estimations le pourcentage de femmes de plus de 35 ans ayant été dépistées est inférieur à 10%, par conséquent, aucune baisse de l’incidence et de la mortalité n’ont été observées dans les trois dernières décennies, et une tendance à l’augmentation de l’incidence chez les jeunes femmes est notée. Par contre, la proportion des cancers du col au stade I a augmenté en passant de 26% en 1982 à 50% en 1988 avec une baisse proportionnelle des cas au stade II et III, reflétant probablement une sensibilisation des femmes par les compagnes de dépistage, les amenant à consulter plus tôt. [143][144] • En Asie : En Inde les femmes sont à haut risque de cancer du col utérin particulièrement celles âgées de 30 ans. 80% de ces femmes sont d’origine rurale et sont d’un niveau socio-économique bas. Parailleurs, aucun programme de dépistage à base de cytologie n’a été mis en place, seuls des tests cytologiques à titre opportuniste sont pratiqué dans le milieu urbain. [142][145] A Barshi, un district rural où la majorité de la population est illettrée (taux d’alphabétisation des femmes 25%), les travailleurs de santé ont informé la population sur les symptômes de la maladie ce quia permis d’augmenter de 37% en 1988 à 55% en 1992 la proportion des cancers du col dépistés au stade I. Suite aux travaux de Shanranarayanan, les méthodes visuelles (IVA) ont été adoptées comme option pour le dépistage et le contrôle du cancer du col dans 54 districts en Inde, mais aussi dans les pays aux ressources limités. 60 L’efficacité à long terme sur la réduction de l’incidence et la mortalité de ces méthodes n’est pas encore démontrée. [142][145] En Chine, les premières campagnes ont débuté en 1957 à Pékin et se sont étendues ensuite à Shanghai, Tianjin et enfin le reste de pays. L’incidence du cancer du col a ainsi fortement diminué dans tous les groupes d’âge concernés par ce dépistage, à Shanghai cette incidence a baisé de plus de 80% durant les dernières décennies. [143] • En Afrique : Le cancer du col utérin est la principale cause de décès lié au cancer chez la femme en particulier en Afrique sub-saharienne où il n’existe pas de campagnes organisées de dépistage du cancer du col utérin. [142] Au Zimbabwe, il n’existe pas de programme de dépistage systématique, l’incidence des lésions précancéreuses demeure totalement inconnue, pendant que des dépistages sélectifs ou opportunistes ont été réalisés depuis la fin des années 80 dans les cliniques prénatales, de planning familial et les hôpitaux de district ou privés. [146] Une étude a été réalisée sur deux ans 1995 à1997dans le but d’évaluer la spécificité et la sensibilité du dépistage visuel par l’acide acétique et le dépistage par FCV a montré que la IVA est plus sensible (76%) mais moins spécifique (64%) que la cytologie conventionnelle dont la sensibilité a été estimé à 44% et la spécificité à 90%. Toutefois les auteurs ont conclu que la méthode IVA est intéressante pour les pays à faible ressource permettant de différentier rapidement un col sain d’un col potentiellement cancéreux, mais sa spécificité doit être amélioré pour diminuer le nombre des faux positifs et donc les coûts des traitements inutiles. [147] 61 En Afrique du sud, ce cancer reste le plus fréquent chez la femme surtout la population noire, où il représente 32,7% des cancers et on estime que 4,7% des femmes sud-africaines développeront un cancer du col utérin au cours de leur vie. Le dépistage cytologique de ce cancer a lieu sur demande dans les cliniques prénatales, postnatales ou dans les services de planning familial, cependant la plupart des patientes se présentent avec un cancer avancé. [148] Récemment un programme de dépistage national du cancer du col a été introduit en Afrique sud et a pour but d’effectuer 3 fois dans la vie d’une femme, à partir de 30 ans, un FCV de dépistage. [148] Le Cameroun a, depuis 1992, un programme de dépistage opérationnel mais qui ne couvre que deux grandes villes (Douala et Yaoundé) et le coût est si élevé que la plupart des femmes n’ont pas les moyens pour en bénéficier. [149] Dans les pays nord Africains, il n’existe aucun programme de dépistage du cancer du col utérin. Ce dépistage se résume à l’initiative individuelle de la femme, le plus souvent dans le milieu libéral et dépend des ressources financières de cette dernière. En outre, il existe des organisations non gouvernementales qui organisent périodiquement des campagnes de dépistage ciblant les régions les plus vulnérables. [149 C- Au Maroc : [150] Le cancer du col utérin représente environ 15% des nouveaux cas de cancers par an, en 1999 le ministère de santé a bien déterminé la place du cancer dans la charge de la morbidité et la mortalité au Maroc : 5,6% de décès prématurés et de 1,4% des incapacités. Une étude a été menée par l’association lala Salma de lutte contre la cancer sur l’état des connaissances, les perceptions et attitudes à l’égard de cancer au Maroc a montré que le cancer était mal connu mais que le cancers du col utérin 62 faisait partie des cancers les plus connus de la population. Il en est également ressorti une faible adhésion à la médecine moderne et une plus forte croyance en la médecine traditionnelle, surtout dans le milieu rural. La population n’a pas le comportement souhaité bien que les chances de guérison du cancer soient jugées meilleurs lorsqu’il est détecté à un stade précoce. Enfin, l’étude a démontré que les patients recourraient tardivement à la consultation et n’étaient traitées qu’à un stade avancé de la maladie. Des initiatives pilotes de dépistage du cancer du col ont été mises en place mais ne sont encore qu’au stade de programmes de santé non opérationnels. Cependant il n’existe aucun programme de dépistage organisé, le dépistage est individuel avec seulement des campagnes ponctuelles lancées par des organisations non gouvernementales travaillant dans ce domaine. En plus il existe un manque d’anatomopathologistes, de cytotechniciens et de colposcopistes formés pour couvrir les besoins de toutes les régions. La population marocaine est de 30 millions dont 10 millions de femmes font partie du groupe d’âge cible pour le dépistage du cancer du col. Cependant le schéma classique du frottis cervical suivi par une colposcopie et une biopsie représente un coût exorbitant pour le dépistage. Alors un système d’organisation moins coûteux est nécessaire de même qu’une préparation au traitement des lésions précancéreuses. L’organisation du traitement est plutôt orienté vers des prestations curatives, un certains nombre de centres d’oncologie pour ont été créés dans une approche décentralisée de la prise en charge du cancer. 63 VI. Classifications cytopathologiques : Les lésions précancéreuses sont appelées soit dysplasies (légères, moyennes ou sévères) selon la classification de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), soit néoplasies cervicales intra épithéliales selon celle de Richart (CIN pour cervical intraepithelial neoplasia). Mais c’est finalement la classification de Bethesda qui sert de référence d’après les recommandations de l’Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé (ANAES) suite à l’abandon de la classification de Papanicolaou. [151] 1- La classification de BETHESDA : Le système Bethesda est utilisé pour la première fois aux USA en 1988, il a été réévalué en 1998 puis plus récemment en2001. Actuellement, l’interprétation des FCV par les anatomo-pathologistes se base sur le système Bethesda 2001. [151] Cette classification permet une correspondance entre la cytologie et l’histologie. Les lésions cervicales et vaginales sont classées comme des lésions malpighiennes intra épithéliales (SIL), lésions qui sont sous divisées en lésions de bas grade et de haut grade. [19] 64 CARCINOME IN SITU DYSPLASIE Légère Modérée Sévère HISTOLOGIE NCI grade 1 NCI grade 2 NCI grade 3 NEOPLASIES INTRA-EPITHELIALES RICHART CYTOLOGIE BAS GRADE HAUT GRADE BETHESDA Schéma3 : comparaison des classifications histologiques et cytologiques : [44] 65 Selon ce système, un compte rendu de frottis doit comporter trois parties : • La première partie témoigne du caractère interprétable du frottis. • La seconde partie rapporte les éventuelles anomalies des cellules malpighiennes et/ou glandulaires • la troisième partie peut apporter des recommandations et des précisions. [151] Le système Bethesda 2001 [151] A- Type de prélèvement : o frottis conventionnel (FC) ou o préparation en milieu liquide (frottis en milieu liquide) ou o autre. B- Qualité du prélèvement : o Satisfaisant (indiquer la présence ou l’absence d’éléments de la zone de transformation endocervicale). o Non satisfaisant (préciser la raison) o Rejeté, non techniqué (préciser la raison) o Echantillon techniqué et interprété, mais insuffisant pour une évaluation des anomalies épithéliales, à cause de…. (préciser la raison) C- Classification générale (optionnel) : o Absence de lésion intraépithéliale ou de malignité. o Anomalies des cellules épithéliales. o Autres. 66 D- Interprétation et résultats : 1-Absence de lésion intraépithéliale ou de malignité : a- micro-organismes : *Trichomonasvaginalis * Eléments mycéliens, par exemple évoquant le Candida * Anomalies de la flore vaginale évoquant une vaginose bactérienne * Bactéries de type Actinomyce * Modifications cellulaires évoquant un Herpès simplex b- la présence d’autres modifications non néoplasiques : * modifications cellulaires réactionnelles : inflammation, irradiation ou présence d’un dispositif intra-utérin. * présence de cellules glandulaires bénignes post-hystérectomie; * Atrophie. 2- Anomalies des cellules malpighiennes : a- Anomalies cellules malpighiennes ou épidermoides : * Atypies des cellules épithéliales (ASC) - De signification indéterminée (ASC-US) - Ne permettant pas d’exclure une lésion malpighienne intraépithéliale de haut grade (ASC-H) * Lésions malpighiennes intraépithéliales de bas grade ( LMIEBG) * Lésions malpighiennes intraépithéliales de haut grade (LMIEHG) * Le carcinome malpighien 67 b- Anomalies cellules glandulaires : * Atypies des cellules glandulaires (AGC) : - endocervicales, endométriales ou sans autre indication. * Atypies des cellules glandulaires en faveur d’une néoplasie : - endocervicales ou sans autre indication * Adénocarcinome endocervical in situ (AIS). * Adénocarcinome. 3-Autres lésions malignes : Liste non exhaustive. 2- Le système des CIN (Cervical intraepithelial neoplasia ). Richart a introduit cette classification dans les années 60, encore utilisée dans quelque pays, elle classe les anomalies en 3 stades (voir tableau). Cette classification résulte de la connaissance de l’histoire naturelle du col utérin. Tableau 4: Classification des néoplasies intra-épithéliales du col. [44] RICHART: CIN (Cervical intra-epithelial neoplasia) CIN I Dysplasie légère CIN II Dysplasie modérée ou moyenne CIN III Dysplasie sévère ou grave carcinome insitu (CIS) 68 3- La classification de Papanicolaou : Papanicolaou a classé les résultats des frottis en 5 catégoriesqui sont source de multiples ambiguïtés, cette classification qui date de 1943 a été délaissée par les pathologistes réunis à BETHESDA en Décembre 1988, (sauf dans certains pays où des formes modifiées sont encore utilisées) . [152] Classification de Papinicolaou (frottis cervico –utérin) : I. =Cellules épithéliales normales. II. =Cellules épithéliales avec cellules inflammatoires. III. =Cellules anormales douteuses =dysplasie. IV. =Très suspect avec cellules tumorales en petit nombre. V. =Nombreuses cellules néoplasiques =tumeur maligne.[104] L’inconvénient de cette classification qu’elle ne tranche pas entre les classes II et III. 4-La classification de l’OMS : [44] Dans les années 70, l’OMS a classée les données de la cytologie en 6 catégories (voir tableau) Cette classification, contrairement à celle de Papanicolaou, fait la corrélation entre la cytologie et l’histologie 69 Système de Papanicolaou Sysème OMS Système des CIN Système Bethesda RICHART Classe I Les limites du Classe II Changements normal bénins des cellules (ASC) Classe III Dysplasie minime CIN 1 Dysplasie modérée CIN 2 Atypies des cellules malpighiennes de bas grade (LSIL) Dysplasie Sévère CIN 3 Atypies des cellules malpighiennes de haut grade (HSIL) Classe IV Carcinome in situ CIN 3 Classe Carcinome microinvasif Carcinome invasif Carcinome invasif Carcinome invasif V Tableau 5 : comparaison entre les différentes classifications utilisées pour l’interprétation de la cytologie 70 VII. Les moyens adoptés pour détecter les lésions du col utérin : 1_ La cytologie ou frottis cervico-vaginal : a- Conditions optimales du prélèvement du frottis : D’après l’agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé (ANAES) : • le frottis doit être effectué à distance des rapports sexuels (48heures) en dehors des périodes menstruelles de toutes thérapeutiques locales ou d’infection. • Pas de toilette avant le frottis cervico- vaginal. • Il faut éviter de faire le toucher vaginal avant le frottis et d’utiliser un lubrifiant. Avant de faire le frottis le col doit être exposé à l’aide d’un spéculum.[153] • Si le frottis est ininterprétable, le répéter en respectant un délai de 1à 3 mois, de préférence en début du cycle. [154] b- Techniques du frottis cervico_vaginal: Il existe deux techniques de frotis cervico- vaginal : Ø Le FCV conventionnel. Ø Le FCV en couche mince ou frottis en suspension liquide. b.1- le FCV CONVENTIONNEL : Procédure décrite en 1943par PAPANICOLAOU, le frottis cervico-vaginal conventionnel consiste à prélever des cellules dans la zone de remaniement du col, car c’est à cet endroit que se développent presque toutes les lésions de haut grade. [155] [156] 71 L’OMS, soulève le problème de l’exécution du frottis et affirme que pour effectuer un frottis correctement il faut pouvoir observer directement le col utérin à l’aide d’un spéculum, puis on introduit une cytobrosse endocervical et l’on prélève des cellules par grattage en faisant doucement un tour de 180° tout le long de la zone de jonction des épithéliums cylindrique et malpighnien et un deuxième prélèvement doit se faire au niveau de l’endocol par la spatule d’Ayre. [82] [156] Les cellules sont ensuite étalées sur une lame de verre puis immédiatement fixées pour préserver leur état morphologique. La lame après l’avoir étiquetée, est ensuite envoyée au laboratoire de cytologie où elle sera colorée, avant d’être examinée au microscope pour déterminer si les cellules sont normales et les classer de façon appropriée. Pour qu’un frottis soit considéré satisfaisant et représentatif, il faut qu’un nombre suffisant de cellules épithéliales pavimenteuses intactes ait été prélevé (8000-120 000) de même il faut que les cellules endocervicales figurent sur la lame. Il est préférable de le différer, si la femme a ses règles ou si elle présente une inflammation aigue évidente à l’examen clinique. [157] [158] [159] Le frottis est un test indolore et rapide dans sa réalisation (en moins de 5 min), il peut être réalisé en ambulatoire dans n’importe quelle salle d’examen, et toute personne capable de réaliser un examen au spéculum (médecin, infirmière, infirmière assistante ou aide soignant, sage femme, assistante médicale), peut réaliser un frottis après une brève séance de formation. La précision du test cytologique dépend d’abord de la qualité du prélèvement, de la fixation des cellules cervicales, et enfin de l’interprétation du frottis au laboratoire. Lorsque l’examen est réalisée dans d’excellentes conditions, la cytologie conventionnelle permet de détecter jusqu’à 84% des 72 lésions précancéreuses et cancéreuses. A l’inverse, quand elle est réalisée dans de mauvaises conditions, sa sensibilité chute à 38%, alors que sa spécificité est généralement supérieure à 90%. [84] [41] b.2- Le FCV en couche mince ou en suspension liquide : [160] Cet examen a été introduit au milieu des années 1990, il est surtout utilisé dans les milieux disposant de ressources élevées. La cytologie en milieu liquide consiste à prélever les cellules avec une brosse « cervex brush » puis l’ensemble de la brosse est récupéré dans un flacon contenant une conservation particulière. L’échantillon est ensuite envoyé au laboratoire qui se chargera de prépare le frottis. Cette méthode nécessite un matériel spécifique : un agitateur, un appareil de lecture spécialement conçu pour cette technique, une centrifugeuse de lames adaptables. Il existe trois techniques : ♦ Thinprep cytic entièrement automatisée, la plus coûteuse, ♦ La cytorich, autocyte semi automatique ou manuelle, ♦ Cyleasy la moins couteuse. c- Avantages du frottis en milieu liquide par rapport au frottis conventionnel : La cytologie en milieu liquide a été développée pour remplacer la méthode conventionnelle de préparation des frottis cervicaux. Le « thinPrep test » a montré de plusieurs façons une plus grande performance : • Une augmentation significative de la détection des lésions inta épithéliales de bas grade et de haut grade ainsi qu’une augmentation significative des prélèvements satisfaisants. [161] 73 • Les échantillons obtenus sont plus représentatifs des zones échantillonnées, ce qui limite les faux négatifs. • L’interprétation de chaque échantillon est facilitée et demande don c moins de temps, augmentant ainsi l’efficacité et par conséquant le rapport coûtefficacité. [160] • Le prélèvement fait par étalement en couche mince permet de faire plusieurs lames et d’avoir des lames de réserve ou des lames de collection. • Il est également possible de rechercher sur le matériel résiduel l’ADN du papillomavirus humain. [41] [162] • le liquide de conservation dont le principal composant est l’ethanol permet une parfaite conservation des cellules ainsi un échantillon peut être analysé après plusieurs années. [163] • devant l’absence d’essai randomisée contrôlé comparatif de la cytologie en milieu liquide avec cytologie conventionnelle, la supériorité d’une méthode par rapport à l’autre n’est pas unanime et les résultats des études restent contradictoires. [29] [164] [165] 2- Recherche d’ADN des papillomavirus humain : La détection d’ HPV est basée sur des techniques moléculaires qui détectent I’ADN du virus dans des prélèvements des cellules cervicales. En raison du grand nombre de types de HPV avec un potentiel cancérigène différent, des tests HPV sont conçus pour déterminer si un ou plusieurs types à haut risque sont présents dans un prélèvement donné. [166] Deux techniques de détection du type spécifique de HPV sont largement reconnues : [2] [11] [166] 74 a_Test d’amplification de l’acide nucléique (TAN). C’est un test par capture d’hybride (hybride capture II) qui se base sur une hybridation en solution suivie d’une amplification du signal pour détecter l’ADN du virus HPV. Ce test utilise une technique de capture immunologique des produits d’hybridation dans les puits d’une microplaque, ces produits sont ensuite révélés par amplification du signal de détection chemoluminescent. Les échantillons contenant la cible ADN recherchée s’hybrident avec un mélange de sondes ARN spécifiques des types HPV. La radiation lumineuse émise est mesurée par un luminométre en unités RLU (Relative Light Unit). Une intensité RLU égale ou supérieure à la valeur du seuil critique indique la présence de séquences d’ADN HPV dans l’échantillon. Une intensité RLU inférieure à la valeur du seuil témoigne soit de l’absence des séquences d’ADN HPV spécifiques recherchées, soit d’une quantité d’ADN HPV présente mais inférieure au seuil de détection du test. [167] [168] [169] Cette technique permet de détecter 13 types de HPV à haut risque. Les résultats sont exprimés comme négatifs ou positifs pour l’ADN d’un type viral à haut risque. b -technique d’amplification génique : Les tests de la mise en évidence d’ADN-HPV par amplification, tel que la PCR, produisent des échantillons hautement concentrés d’une séquence génétique d’ADN spécifique, la PCR est la technique qui permet de détecter une très petite quantité de l’ADN du HPV, l’identification de son type spécifique et dans certains cas, l’évaluation de la charge virale. [170] Ce test de typage de virus et associé au frottis conventionnel pour améliorer la sensibilité du dépistage. Il est utilisé particulièrement pour les femmes dont le 75 résultat du frottis est à la limite de la signification (ASCUS dans la classification de BETHESDA). Ces test sont souvent coûteux dans les pays en développement ce qui empêche leur généralisation. [156] [171] En outre, Beaucoup de femmes porteuses d’HPV ne développent pas forcement un cancer du col ce qui laisse penser que d’autres facteurs influencent le risque de développer cette maladie, d’où l’intérêt de bien contrôler ces facteurs de risque en même temps installer le dépistage systématique par FCV et recherche d’ HPV. [23] [24] [172] 3- la détection de la protéine P16 : [173] [174] [175] La découverte des gènes et de leurs produits a permis de formuler et de produire des anticorps spécifiques qui réagissent avec les protéines contenues dans la cellule, grâce à ces anticorps, on peut démontrer, par les techniques de cytochimie, la présence de divers produits spécifiques, soit structurels, soit caractéristiques de la fonction cellulaire, dans les cellules. Les techniques d’immunocytologie sont aussi utiles pour mettre en évidence les récepteurs hormonaux, les facteurs de croissance. Le marquage de la p16 est présent au niveau des couches basales de l’épithélium malpighien des CINI et des couches intermédiaires et superficielles des CIN II et CINII ainsi que les cancers invasifs, ce qui a fait de la p16 le marqueur indirect de l’activité néoplasique des onco-protéines virales des HPV. Des études ont permis dévaluent l’intérêt de la détection de cette protéine par immunocytochimie sur des frottis étant diagnostiqués ASCUS ou lésion intra épithéliale de bas grade. Ce test a la même sensibilité que le test de recherche du HPV avec une spécificité meilleure pour poser le diagnostic de CINII et CINIII, cette spécificité peut s’améliorer davantage si une analyse des anomalies morphologiques des cellules basales est associée à la détection de la p16. Cela 76 permet de réduire le coût de la prise en charge en diminuant le suivi à long terme. Cependant, cette méthode a besoin d’être encore évaluée en matière de sensibilité et spécificité par rapport à la détection de l’ADN du HPV, cela pourrait évaluer l’intérêt de cette méthode à long terme d’être utile dans le dépistage primaire du cancer du col utérin. 77 VIII- Cytopathologie du col utérin : 1. Aspects cytologique normal : [176] [177] [178] [179] La cytologie cervico-vaginale consiste à prélever aussi bien des cellules provenant de l’exocol que l’endocol. Les cellules de l’exocol se desquament tout en provenant des assises cellulaires de l’épithélium en question. Elles sont de forme polygonale, de taille normale avec un cytoplasme basophile ou éosinophile, le noyau est rond, régulier, à chromatine fine et régulière ; toutefois, l’aspect cellulaire peut changer avec le statut hormonal de la femme et aussi avec la période du cycle ovulatoire ou la contraception. Une femme en activité génitale, les cellules sont malpighiennes superficielles et intermédiaires, au début du cycle les cellules qui prédominent sont des cellules oestrogéniques, après l’ovulation ces cellules deviennent progestérogéniques pycnotiques et agglutinées. Chez la femme ménopausée, la cytologie montre la présence de cellules malpighiennes intermédiaires parabasales et basales, ayant une forme ronde à ovalaire, un cytoplasme basophile qui peut être jaunâtre ou pâle en cas de surcharge glycogénique,le noyau reste toujours rond et à chromatine fine. Quand à l’épithélium endocervical il ramène des cellules cylindriques mucosécrétantes avec vacuole et/ou ciliées qui sont bien différenciées à cytoplasme clair, le noyau est rond allongé avec une chromatine fine homogène. Ces cellules peuvent être isolées ou organisées en nid d’abeilles. 78 2- les lésions inflammatoires : [176] [177] [178] [179] A- Les lésions non spécifiques : Ce sont des altérations bénignes et réversibles dont les principales causes sont : les cervicites inflammatoires, troubles de maturité de revêtement d’origine hormonale, métaplasique ou réparatrices. Les noyaux des cellules malpigiennes montrent de légères irrégularités de contour de la membrane et/ou une condensation de la chromatine qui peut évoluer vers la caryopicnose, ils peuvent acquérir un aspect homogène puis se fragmentent avant de disparaître (caryorrhexie), le cytoplasme développe des vacuoles dont la taille et le nombre varient, le rapport cyto-nucléaire change peu. Les cellules cylindriques montrent des signes de dégénérescence avec un cytoplasme ballonné et vacuolisé, refoulant le noyau vers la périphérie, le noyau est pâle augmenté de volume. L’augmentation de la sécrétion muqueuse provoque un boursouflement du cytoplasme, ces anomalies lorsqu’elles sont prononcées, ne doivent pas être confondues avec les atypies néoplasiques où l’hyperchromatie est plus marquée. • Cytologie d’une ménopause subatrophique : les cellules sont grandes intermédiaires, elles montrent un cytoplasme peu abondant suite au dépôt de glycogène refoulant ainsi le noyau vers la périphérie, ce dernier est dense et effacé. 79 B-Les lésions inflammatoires spécifiques : • Cytologie d’une cervicite lymphocytaire : se caractérise par l’accumulation d’amas folliculaires de lymphocytes matures et immatures souvent à noyaux réduits ainsi que des macrophages, le cytoplasme peut présenter des images de vacuoles caractéristique de l’infection a chlamydienne, la coloration par méthode de papanicolaou permet d’observer la flore cervico-vaginale et de reconnaître parfois le microorganisme responsable, mais les techniques d’isolement microbiologique restent indispensables. • Cytologie d’une infection herpétique : l’examen cytologique est fait à partir des berges des zones ulcérées et du liquide vésiculaire. Cela permet de mettre en évidence de grandes cellules dystrophiques qui présentent un aspect homogène et ballonné, le noyau est augmenté de volume, présente un aspect homogène et opaque de couleur bleu pâle (en verre dépoli) des fragments de chromatine sont refoulés par les virus et une multinucléation est fréquente. Le cytoplasme est abondant prend des formes variées entierement occupé par des noyaux qui se moulentles uns aux autres. • Cytologie des cervicites mycosiques : se caractérise par la présence des filaments qui forment des enchevêtrements de tailles variées et des spores mycéliens ou conidies qui se présentent comme des petites masses mesurant 2à3 µ, avec une zone centrale claire, délimitée par une membrane bien distincte. Les noyaux des cellules malpighiennes intermédiaires sont dystrophiques et le cytoplasme est amphophile. La culture est la méthode de choix pour identifier le germe responsable. 80 3- Lésions intraépithéliale malpighiennes : : [176] [177] [178] [179] A- Les lésions intra épithéliales de bas grade : Ces lésions se développent à partir de la jonction cylindro-malpighienne qui est une zone de transformation. Si ces anomalies ne sont pas traitées, elles peuvent évoluer vers un carcinome épidermoide. Elles sont caractérisées par une prolifération de cellules indifférenciées, une désorganisation architecturale auxquels s’associent certains critères de malignité. L’analyse cytologique montre la présence des cellules malpighiennes intermédiaires possédant un noyau hyperchromatique, souvent homogène, augmenté de volume. En outre, sur l’examen cytologique on note la présence des cellules koilocytaires à noyau rétracté, chiffonné et entouré d’un halo périnuclaire, le contour membranaire est bien marqués. En périphérie du halo, le cytoplasme se présente comme un liseré dense, cyanophile ou éosinophile. Cet aspect du noyau est du à la présence de particules de virus et de l’ADN non digéré par la désoxyribonucléase et le halo périnucléaire représente une zone de nécrose cytoplasmique. Ces aspects cytologiques sont en faveur des stigmates d’infection avec HPV. Ces lésions épithéliales bénignes marquées par l’infection avec HPV peuvent être réversibles, lorsque le virus est un oncogène à bas risque. C’est le test cytologique réalisé par FCV qui permet de détecter ces lésions qui sont confirmées par biopsie sous colposcopie. Les condylomes qui sont associés à des HPV dits à haut risque, présentent d’importantes altérations nucléaires et peuvent évoluer vers un carcinome in situ, microinvasif et carcinome invasifs. Ce diagnostic impose un prélèvement biopsique. 81 Devant un frottis propre, non inflammatoire on peut noter des anomalies cytonucléaires légères avec ou sans kératinisation ; non associées à des koilocytes le diagnostic de lésions à HPV ne peut pas être évoqué et les lésions doivent donc être en faveur d’un ASCUS (atypies cellulaires de signification indéterminée) du système BETHESDA. Ces anomalies suggérant une lésion intraépithéliale de bas grade sans pouvoir l'affirmer ou pour des atypies non spécifiques. B- lésions intra épithéliale de haut grade : La cytologie des lésions da haut grade se caractérise par la présence des noyaux qui sont volumineux par rapport au reste de la cellule qui évoque un rapport nucléo-cytoplasmique très élevé ou inversé, le cytoplasme est éosinophile si kératinisé ou basophile, la chromatine en granulations plus grossières souvent mal répartie, hypercolorée marginée ou mottée, les nucléoles sont visibles, la membrane nucléaire est fortement indentée et épaissie. Dans les formes bien différenciées souvent kératinisantes se trouvent des cellules dysplasiques caractérisées par un cytoplasme plus abondant et une dyskératose à cellules fibres. Les frottis qui présentent des atypies cellulaires en placards, focalisées ne permettant pas de retenir une lésion intraépithéliale de haut grade, elles sont classées ASC-H. 4-Carcinome malpighien microinvasif : : [176] [177] [178] [179] La possibilité de diagnostiquer, par la cytologie, le carcinome malpighien microinvasif est basée sur une abondance en dyskératose et en nécrose, des placards syncitiaux des cellules, d’une répartition irrégulière de la chromatine et de la présence de nucléoles dans 10% des cellules. Ces observations ont fait 82 l’objet de plusieurs études contradictoires’ donc ce qui fait les critères retenus par ces auteurs ont une valeur très limitée en cytologie de routine. De même le carcinome microinvasif et le carcinome in situ sont difficiles à différencier en cytologie. 5- carcinome malpighien invasif : : [176] [177] [178] [179] Des phénomènes inflammatoires et nécrotiques à la surface de la tumeur se reflètent dans l’aspect des frottis et compliquent la lecture cytologique. Il n’est pas rare que les tumeurs invasives s’illustrent par des frottis nécrotico- hémorragiques ne contenant pas des cellules néoplasiques ou révélant de rares éléments malin, perdu dans l’exsudat inflammatoire, un nombre significatif des cas échappent à l’examen cytologique. Les caractères généraux de la cellule maligne se retrouvent dans tous les carcinomes malpighiens invasifs et consistent en modifications de taille et de forme cellulaires plus graves ou analogues celles décrites pour les lésions intraépithéliales malpighiennes de haut grade. • Les cellules sont, en général, plus petites que les cellules malpighiennes normales, elles sont rondes, ovales, allongées ou même, parfois, de forme monstrueuse. Les tumeurs kératinisées présentent des atypies morphologiques très marquées. • Les noyaux montrent des anomalies de forme et de taille, et même des formes monstrueuses, en général la chromatine est dense répartie en amas irréguliers dont certains sont accolés de face interne de la membrane nucléaire et des nucléoles volumineux sont souvent présent. • Le cytoplasme prend des formes monstrueuses particulièrement dans les tumeurs différenciées, la desquamation se fait sous forme d’éléments isolés ou de placards parfois volumineux. 83 Lorsque les frottis sont richement cellulaires et que les phénomènes inflammatoires ne masquent pas les cellules malignes, il est possible de suggérer le diagnostic histologique. 6- lésions intraépithéliales glandulaires : [176] [177] [178] [179] A- lésions précancéreuses de l’épithélium glandulaire : Les virus HPV de types 16 et 18 sont retrouvés dans la majorité des néoplasies glandulaires endocervicales. Les lésions intraépithéliales glandulaires se caractérisent par des anomalies cellulaires qui s’aggravent progressivement et précèdent les états cancéreux, le caractère discret de ces anomalies cellulaires au sein des glandes normales, explique la difficulté cytologiquement. Elles de sont les reconnaître souvent histologiquement observer au voisinage aussi de que lésions intraépithéliale malpighiennes et elle peuvent également représenter le stade débutant d’un adénocarcinome. Dans les frottis, les cellules cylindriques ont des noyaux ovales, augmentés de volume, parfois hyperchromatiques avec un nucléole apparent, le cytoplasme est abondant ; Les cellules atypiques d’origine cylindriques se voient dans les cervicites aigues et chroniques. Ces cellules ont un caractère indifférencié qui les font rassembler tantôt à des cellules cylindro-cubiques, tantôt à des cellules métaplasiques. Dans les brossages endocervicaux, les placards cellulaires peuvent simuler des anomalies nucléaires en absence de toute lésion, ces images d’interprétation difficile sont reprises dans le système de BETHESDA sous l’appellation d’atypies cellulaires glandulaires de signification indéterminée. 84 Ce diagnostic impose une biopsie du col pour identifier une lésion endocervicale et une biopsie de l’endomètre pour identifier une lésion endométriale. Cependant, elle est mal définie sur le plan morphologique, car elle devrait permettre d'identifier plus précocement des lésions glandulaires intraépithéliales. B- l’adénocarcinome in situ : Les frottis sont caractérisés par de nombreux placards de cellules cylindriques révélant une pseudo-stratification et parfois un aspect palissadique typiques, des éléments cubiques ou cylindriques se rencontrent. Les noyaux sont modérément augmentés de volume, ronds ou ovales, hyperchromatiques, granuleuses, les micronucléoles sont parfois visibles ou sont cachés par l’hyperdensité de chromatine, les mitoses se voient dans environ un tiers des cas, le cytoplasme est pâle ou spumeux, le rapport cytonucléaire varie, avec un cytolplasme abondant et clair. L’observation d’une image cytologique typique d’un adénocarcinome in situ n’exclut pas l’existence d’une tumeur invasive. La présence simultanée de cellules malignes malpighiennes et glandulaires peut se retrouver dans les frottis, elle rappelle la fréquente association des deux types de carcinomes, malpighien et glandulaire. La distinction entre les formes in situ et invasive d’adénocarcinome n’est pas facile, les critères les plus significatifs sont les irrégularités de forme nucléaires et la distribution anormale de chromatine, plus marquées dans l’adénocarcinome invasif. C- l’adénocarcinome invasif : Les caractéristiques morphologiques des cellules de l’adénocarcinome sont bien établies, mais u certains nombre de cas échappent au diagnostic cytologique, c’est la localisation de la tumeur dans le canal endocervical ou l’intégrité de l’épithélium de surface observées dans certain nombre de cas, qui expliquent les 85 ces faux négatifs. Dans le carcinome endocervical, les cellules tumorales se présentent en placards denses montrant des aspects glandulaires, acinaires et palissadiques avec pseudo-stratification et parfois des images en rosettes à disposition papillaire ou glandulaires. Individuellement les cellules ont un aspect cylindrique ou cubique, avec un noyau excentrique et un cytoplasme clair, les noyaux sont relativement réguliers et tassés les uns contre les autres dans les formes différenciées avec un rapport nucléo-cytoplasmique augmenté, dans les formes indifférenciées, les noyaux sont plus volumineux avec une chromatine très granuleuse, les macronucléoles sont présents dans les épithéliomas glandulaires in situ et invasifs, et aussi dans la métaplasie atypique et les lésions de réparation ; des mitoses anormales ont été signalées. L’intensité des anomalies cytologiques est en fonction de degré de différentiation de la tumeur, la nécrose et l’inflammation sont fréquemment présentes dans les frottis, bien souvent s’y associent des atypies malpighiennes plus ou moins sévères. 86 87 I. Matériel et méthodes : 1. Population d’étude : Il s’agit d’une étude rétrospective de 2400 frottis cervico-vaginaux colligés au service d’anatomie pathologie du centre hospitalier Hassan II de Fès entre janvier 2004 et décembre 2007. 2359 frottis étaient retenus pour l’étude (après avoir éliminés les comptes rendus non exploitables). Les frottis cervico-vaginaux ont été adressés du service de gynécologie du CHU Hassan II, les compagnes de dépistage, les centres de santé, centres de planification familiale, autres… 2. Réalisation des frottis cervico-vaginaux : Après avoir expliqué aux femmes le but de l’examen une brève anamnèse était effectuée. Ainsi chaque patiente a été interroger sur : • Son âge, • Le nombre d’enfant, • Etat matrimoniale, • Profession, • Provenance, • Statut hormonal, • Sa contraception, • Les symptômes et les signes cliniques évoquant un cancer du col utérins ou d’autres pathologies. 88 Après avoir recueilli les données anamnestiques, chaque femme a bénéficié d’un examen gynécologique. Le matériel qui été utilisé dans la salle d’examen : Ø Eau et savon antiseptique pour le lavage des mains, Ø Source lumineuse pour éclairer le col, Ø Table d’examen recouvert de linge propre, Ø Gants d’examen jetables, Ø Spéculums stériles jetables, Ø Petit récipients d’eau tiède pour lubrifier et réchauffer le spéculum. Les parties génitales externes ont été examinées à la recherche d’inflammations, d’un écoulement inhabituel. Après avoir expliqué à la patiente les étapes de l’examen et lui monter le spéculum, ce dernier est mis en place doucement en position fermé, puis une fois en place ouvert et verrouillé. Figure 14 : Schéma d’illustration de l’examen du col sous spéculum [95] 89 L’aspect du col est contrôlé et toutes anomalies est notée : écoulement vaginal, aspect inflammatoire, ulcérations, vésicules, saignement au contact, col franchement tumoral…. C’est au cours de ce temps que le frottis cervico-vaginal est pratiqué. Une fois l’examen terminé, le spéculum était doucement retiré jusqu’à ce que les lames soient sorties puis fermées. Le spéculum était jeté (spéculum jetable). Matériel nécessaire : v Savon et eau pour lavage des mains, v Source lumineuse pour examiner le col, v Table d’examen recouverte d’un linge propre, v Spéculums stériles jetables, v Gants d’examen jetables, v Lame de verre avec un bord dépoli et stylo indélébile pour l’étiquetage, v Liquide fixateur v Formulaire de compte rendu des résultats. Prélèvement pour FCV : La technique adoptée dans le service d’anatomie pathologique du CHU Hassan II de Fès est le frottis cervico-vaginal conventionnel ou technique de Papanicolaou. La préparation du frottis conventionnel a consisté à prélever un échantillon de cellules à l’aide d’une spatule en bois (spatule d’Ayre) et à les étaler sur une lame et de les fixer, afin de rechercher au microscope les cellules anormales. ü Les prélèvements ont été faits à l’aide de spatules d’Ayre en bois en insérant l’embout allongé de la spatule dans l’orifice cervical et en effectuant une rotation sur 360 degrés. 90 Figure 15 : schéma illustrant le prélèvement à l’aide d’une spatule en bois. [95] ü Ensuite les deux côtés de la spatule ont été uniformément et soigneusement étalés sur une lame de verre. ü Immédiatement après l’étalement, chaque lame a été fixée en vaporisant le liquide fixateur à l’angle droite, à 20 cm de distance. ü Après le prélèvement le code est soigneusement enregistré sur le bord dépoli de la lame. Méthodes de coloration des FCV : La coloration utilisée au service d’anatomie pathologique de CUH Hassan II à Fès est celle de Papanicolaou. Cette coloration associe un colorant nucléaire, l’hématoxyline de Haris à des colorants cytoplasmiques, l’orange G Papanicolaou. 91 et le mélange polychrome EA₅₀ de Le mode opératoire est le suivant : 1. Préfixation dans l’alcool 70°, 2. Rinçage à l’eau durant 5à10 minutes, 3. Coloration par l’hématoxyline de Haris pendant 5à7 minutes, 4. Alcool acide pendant 2minutes, 5. Rinçage à l’eau, 6. Alcool 95° pendant 5minutes, 7. Coloration par la solution d’orange G durant 2à3minutes, 8. Rinçage dans un bain d’alcool à 95°, 5à10minutes, 9. Coloration par le mélange polychrome EA₅₀ de Papanicolaou pendant 5à10minutes, 10. Rinçage dans deux bains successifs d’alcool à 95° de 2minutes chacun, 11. Immersion dans l’alcool absolu pendant 2minutes, 12. Passage dans trois bains successifs de toluène, 13. Montage entre lames et lamelles. Lecture des lames : Une fois les lames correctement prélevées, étalées, fixées et colorées, la lecture a été faite selon quelques règles bien établies. L’examen se fait avec l’objectif 10 et des oculaires 10, la lame est maintenue dans le porte-objet de la platine. Le balayage est systématique, et les champs successifs sont légèrement recouvrant pour ne manquer aucune plage du frottis ; ce balayage peut être vertical ou horizontal. Les cellules ou les zones atypiques font l’objet d’un examen plus approfondi à l’objectif 40. Un jugement est porté sur la richesse cellulaires et la qualité technique du frottis dans le compte rendu. 92 Dans un souci d’uniformisation des résultats, l’interprétation a été faite selon le système BETHESDA. La prise en charge des lésions: Le compte rendu est remis à la patiente qui le transmit à son médecin traitant, pour les patientes qui ont des lésions suspectes un complément biopsique est souvent demandé. 93 II. Les résultats : 1- Description générale ; Les données colligées auprès du laboratoire du CHU Hassan, ont été saisies puis analysées à l’aide du logiciel Epi Info 6. Ainsi, on a évalué les résultats obtenus de dépistage ciblés sur 2359 femmes en une période de quatre ans allant de 2004 à 2007, toutes les femmes qui ont bénéficié d’un FCV ont consulté soit dans le service de gynécologie CHU Hassan II, soit dans les différents centres de santé ou du centre de planification familiale. L’analyse épidémiologique de notre série montre que l’âge moyen au moment du diagnostic était de 41,16 ± 10,02 ; avec un minimum de 19 ans et un maximum de 80 ans. Les femmes âgées de 35 à 50 ans représentent, avec 62,10% (soit 1464), plus de la moitié de la population dépistée. Toutefois, le pourcentage des femmes âgées de moins de 25 ou plus 50 ans ne dépasse pas les 12%. (figure16) 94 6 2 ,1 0 % 70% 60% 50% 40% 30% 2 0 ,6 0 % 1 1 ,4 0 % 20% 4 ,2 0 % 1 ,8 0 % 10% 0% 18à24 25 à34 35 à 50 51à65 >65 ans Figure 16: répartition des FCV selon les tranches d’âge. La majorité de ces femmes étaient mariées 94,5% (soit 2230) ; 3,5% (soit 82) étaient des femmes veuves, et seulement 1,4% (soit 34) étaient divorcées, 0,6% (soit 13) étaient célibataires. (figure 17) 0 ,6 0 % 3 ,5 0 % 1 ,4 0 % 9 4 ,5 0 % Célibataire Divorcé M arié Veuf Figure17 : Répartition des FCV réalisés selon l’état matrimonial. 95 La parité moyenne de la population étudiée étaient de 3,60 avec une parité allant de 0 à 14 pares. Nombre de Parité femmes Pourcentage 0 180 7,60% 1 242 10,30% 2 378 16,00% 3 467 19,80% 4 368 15,60% 5 274 11,60% 6 176 7,50% 7 121 5,10% 8 79 3,30% 9 35 1,50% 10 23 1,00% 11 12 0,50% 12 2 0,10% 13 1 0,04% 14 1 0,04% Tableau 6 : répartition de la parité de la population étudiée. 96 Ainsi ; 7,6% des femmes étaient nullipares ; 26,3% paucipares (moins de 3parités) ; alors que 66,1% étaient multipares (parité est supérieure ou égale à 3). (figure 18) 26,30% 7,60% 66,10% MULTIPARE NULLIPARE PAUCIPARE Figure18 : répartition des FCV réalisés selon la parité. Toute fois, 62,40% (soit 1473) n’utilisent aucun moyen de contraception, Contraception Nombre de femmes Pourcentage Sous contraception 886 37,60% Sans contraception 1473 62,40% Tableau 7 : la contraception chez les femmes dépistées. 97 Alors que 37,60% des femmes utilisent une contraception, on note que la contraception orale est le moyen utilisé par 65% (soit 537) de ces femmes, suivie par le DIU avec un taux de 21% (soit 189), la ligature des trompes, les condoms et les injectables sont utilisés dans peu de cas. (figure 19) 64,70% 70% 60% 50% 40% 21,30% 30% 20% 5,60% 5,10% 10% 3,30% 0% l ab ct je in m do on C re tu ga Li e s de e IU al D or n tio ep ac tr on C s pe om tr Figure 19: les types de contraception utilisés par les femmes sous contraception. Par ailleurs, l’analyse du statut hormonal des femmes de nôtre série a montré que plus de 81,3% étaient en période d’activité génitale et seulement 18,7% d’entre elles étaient ménopausées. (tableau 8) STATUT HORMONAL NOMBRE DES FEMMES MENOPAUSEE NOM MENOPAUSEE POURCENTAGE 441 18,70% 1918 81,30% Tableau 8 : statut hormonal des femmes dépistées. 98 2. Données de l’examen gynécologique : Les femmes étaient le plus souvent adressées après examen gynécologique par un gynécologue ou un médecin généraliste dans un centre de santé. L’examen du col utérin était réalisé avant le prélèvement pour FCV, il était le plus souvent d’aspect normal soit 34,80% de l’ensemble des cas. Cet examen été en faveur d’infection génitale répartie entre les leucorrhées dans 11,8% des cas et un col rouge dans 8,6% des cas ; toutefois, l’examen a pu déceler des facteurs de risque important de cancer du col qui sont représentées dans les cervicites, saignements et col bourgeonnant suspect qui sont respectivement de 23,4% ; 14,6% et 2,8%. Alors que dans seulement 4,1% des cas l’examen a trouvé des polypes. (tableau 9) Renseignement clinique Nombre de femmes Pourcentage Col Normal 821 34,80% Cervicite 552 23,40% saignement 343 14,50% Leucorrhée 279 11,80% Col Rouge 202 8,60% polype 96 4,10% Col suspect 66 2,80% Tableau 9 : données de l’examen gynécologique de la population étudiée. On a remarqué que les FCV proviennent dans la majorité des cas de la région de Sefrou soit 20,20% ; suivie de la ville nouvelle de Fès : 19% ; puis Moulay yacoub 99 avec un pourcentage de : 14,9% ; ensuite la Medina 14 ,60% et le service de gynécologie du CHU Hassan II (11,40%). Les autres frottis, ont un pourcentage faible, proviennent de Ain chekaf : 7,90% ; Taounate 4,70% ; Ouled tayeb 4,50% et Sidi harazem qui représentent seulement 2,80%. (figure 20) 25% 20,20% 19,00% 14,90% 14,60% 11,40% 7,90% 20% 15% 10% 4,70% 4,50% 2,80% 5% 0% b u lle ou fro ve c e u s ya no ay l li le v ou m ce vi r se f a m te U) eb ka in H ze e d na ay a C h t e u r ( c o a d m e ta in le gi ih a u o d i o s ol éc n gy Figure 20: répartition des FCV réalisés selon les régions 3. Interprétation et indicateurs de qualité des FCV : Les frottis cervicaux vaginaux conventionnels réalisés étaient jugés satisfaisants et interprétables dans 95,8% des cas, alors que seulement 2,3% était non satisfaisant mais interprétables et 1,9% était non concluant. Les FCV étaient non satisfaisant suite à l’absence des cellules de l’endocol dans ces frottis ou à un nombre non suffisant des cellules prélevées (paucicellulaires), tandis que les FCV non concluant étaient soit acellulaires ou très hémorragiques et inflammatoires ce qui masque l’aspect cellulaires. (tableau10) 100 Prélèvement Nombre de femmes Pourcentage Non concluant 46 1,90% Non satisfaisant 53 2,30% Satisfaisant 2260 95,80% Tableau 10: qualité de FCV réalisés. 1,90% 2,20% 95,80% Non concluant Non satisfaisant Satisfaisant Figure 21: Qualité des FCV réalisés. 101 4. Résultats des frottis jugés interprétables : Sur 2313 frottis qui étaient jugés interprétables, la cytologie du col utérin était en faveur des lésions ou modifications bénignes dans la grande majorité des cas soit 94,00% (soit 2174), les lésions en faveur de la malignité dans 6% (soit 139) des cas. Les modifications bénignes de la cytologie du col étaient dominées par l’inflammation qui représentait 74% des cas, suivie par l’infection (présence des microorganismes) et l’atrophie qui représentaient respectivement 10,30% et 9,70% de l’ensemble des cas. En ce qui concerne les lésions précancéreuses qui ont été retrouvées chez les femmes dont les frottis été jugés interprétables, elles représentent 3,6% (soit 85) qui sont diagnostiquées des lésions de bas grade, 1,7% (soit40) qui sont diagnostiquées des lésions de haut grade. Alors que les atypies cellulaires malpighiennes de sgnification indéterminée de types ASCUS sont retrouvées chez 0,4% (soit 9) des femmes et seulement 0,1% (soit3) des femmes avaient des anomalies de cellules malpighiennes ne permettant pas d’exlure une lésion de haut grade :ASCH. Les atypies glandulaires étaient représentaient par un pourcentage de 0,1% (soit 2) de l’ensemble des cas dépistés. (tableau 11) 102 Répartition des femmes % 1701 74,0% Infection 243 10,30% Atrophie 230 9,70% LIBG 85 3,6% LIHG 40 1,7% ASCUS 9 0,4% ASCH 3 0,1% bénignes Inflammation Lésions précancéreuses Modifications Résultats Nombre de 94% (2174) 6% Atypies glandulaires TOTAL 2 0,1% (139) Tableau 11 : résultats des frottis jugés interprétables : Sur l’ensemble des cas interprétés modifications bénignes de la cytologie (soit 2174 cas) l’inflammation était la plus représentée avec 76,85% des cas suivie de l’infection et l’atrophie qui représentaient respectivement 11,89% et 11,26%. (figure 22) 103 n=2174 11,26% 11,89% 76,85% iflammatoire infection atrophie Figure 22: répartition des modifications bénignes. Cependant, 139 cas étaient interprétés comme lésions précancéreuses, ils ont été représentés par LIBG dans 62% des cas, 29% LIHG, alors que les lésions de types ASCUS, ASCH et les atypies glandulaires étaient présentes respectivement dans seulement : 6%, 2%, 1% des cas. (figure 23) 2% 6% n=139 1% 29% 62% LIBG LIHG ASCUS ASCH Atypies glandulaires Figure 23 : répartition des lésions précancéreuses. 104 Frottis normal Frottis normal LIBG Frottis inflammatoire ASCUS LIHG 105 Carcinome in situ ASCH Carcinome épidermoide Lésion glandulaire 106 5. Etude de la concordance cytologique et histologique : Sur les 139 FCV ayant présentées des anomalies cytologiques, on a pu retrouver seulement 17 biopsies qui leur correspondent. Ainsi on a remarqué que la concordance était basse pour les LIBG (58%) par rapport à la concordance pour les LIHG (66%). Type de lésions % de concordance LIBG 58% LIHG 66% Tableau 12 : concordance cytologique et histologique 107 III. Etude des différents paramètres en fonction des résultats cytologiques : Les différents résultats des FCV interprétables dans notre étude sont répartis en deux groupes : un premier qui regroupe les FCV portants des modification bénignes de la cytologies et un deuxième groupe des FCV portants des lésions précancéreuses. Ainsi, nous avons étudié le profil de la répartition des différents paramètres épidémiologiques (âge, état matrimonial, parité, méthode contraceptive, statut hormonal, régions, signes cliniques) dans ces deux groupes. La répartition des tranches d’âge dans les deux groupes montre que le pourcentage des lésions précancéreuses est croissant en allant de la tranche d’âge 18-24 ans vers 51-64 ans, toute fois on remarque une légère diminution au-delà de >65ans. Par ailleurs, on constate sur l’ensemble des femmes représentées dans la tranche d’âge 18-24 ; 4,20% d’entre elles montrent lésions précancéreuses ; alors que celles représentées dans la tranche 51-65ans, 10,40% d’entre elles montrent % des lésions précancéreuses. (Figure 24) 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 95,80% 4,20% 18à24 95,60% 94,20% 5,80% 4,40% 25 à34 35 à 50 89,60% 10,40% 51à65 92,90% 7,10% >65 ans modifications bénignes lésions précancéreuses Figure 24: comparaison des résultats cytologiques en fonction des tranches d’âge. 108 L’analyse de la répartition de la parité dans les deux groupes montre que chez les femmes nullipares, 4,50% d’entre elles présentent des lésions précancéreuses. Chez les femmes paucipares 5,30% sont porteuses de ces lésions, alors que chez les femmes multipares 6,50% sont atteintes des lésions précancéreuses. (FIGURE 25) 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 95,5 0% 94,7 0% 9 3,50 % 4,50% 5,30% 6,50% NULLIPARE PAUCIPARE MULTIPARE Modifications bénignes Lésions précancéreuses Figure 25: Comparaison des résultats cytologiques en fonction de la parité : Par ailleurs, l’analyse de la répartition de l’état matrimonial dans les deux groupes montre que dans la population des femmes veuves 13,80% parmi ces dernières présentent des lésions précancéreuses ; alors que chez les célibataires aucune lésion précancéreuse n’a été détectée. Ce taux est de 6,10% chez les divorcées et 5,80% chez les mariées. (Figure26) 109 100% 100% 9 4 ,2 0 % 9 3 ,9 0 % 8 6 ,3 0 % 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 0% 6 ,1 0 % 5 ,8 0 % Célibataire Mariée Divorcée Modifications bénignes 1 3 ,8 0 % Veuve Lésions précancéreuses Figure 26: Comparaison des résultats cytologiques en fonction de l’état matrimonial. Par ailleurs, on remarque que dans la population des femmes sous contraception seulement 4,80% présentent des lésions précancéreuses alors que dans la population des femmes sans contraception 6,70% présentent ces lésions. (figure27) 100% 95,20% 93,30% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 6,70% 4,80% 0% Sous contraception Sans contraception Modifications bénignes Lésions précancéreuses Figure 27: Comparaison des résultats cytologiques en fonction de la contraception. 110 Cependant, la répartition des méthodes contraceptives dans les deux groupes montre que dans la population des femmes qui utilisent la contraception orale 4,50% d’entre elles ont une lésions précancéreuses, et dans celle que les femmes utilisent le DIU ce taux est de 4,80%, ce dernier augmente chez les population qui utilisent la ligature des trompes (6,10%) et la contraception injectable (6,90%) pour avoir un maximum de 8,90% chez la population utilisant les condom. (figure28) 100% 95,50% 95,20% 93,90% 93,10% 91,10% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 4,50% 10% 6,10% 6,90% ligature des trompes injectables 4,80% 8,90% 0% Contraception orale DIU Condom m é thode s contr ace pti ve s Modifications bénignes Lésions précancéreuses Figure 28: comparaison des résultats cytologiques en fonction des méthodes contraceptives. Chez les femmes ménopausées qui ont été dépistées 10,30% d’entre elles présentent une lésion précancéreuse alors que chez les femmes non ménopausées seulement 5% ont présentées ces lésions. (figure29) 111 100% 9 5% 8 9, 70 % 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10, 3 0% 10% 5% 0% mé nopa usé es Non ménopausé es Modifications bénignes Col %lésions précancéreuses Figure 29: Comparaison des résultats cytologiques en fonction du statut hormonal En outre, le taux maximum des lésions précancéreuses été noté parmi les femmes de la population présentant un col suspect (17,50%) et celle présentant un col rouge (13,40%) suivies des deux populations avec des saignements génitaux (7,90%) et (7,30%), alors que le taux faible été noté parmi les femmes de la population présentant une cervicite (3,50%). Ainsi, les populations des femmes qui présentaient un col normal et des leucorrhées, respectivement 4,60% et 4,40% d’entre elles ont des lésions précancéreuses. (figure30) 1 7 ,5 0 % t ec e g sp ou su ol C C ol R m sa 8 2 ,5 0 % 1 3 ,4 0 % t en e yp C Modifications bénignes 8 6 ,6 0 % 7 ,9 0 % ne o ol N co u Le 9 2 ,1 0 % 7 ,3 0 % ol al rm ée rr h it ic rv 9 2 ,7 0 % 4 ,6 0 % 4 ,4 0 % 3 ,5 0 % e C 9 5 ,4 0 % ig 9 5 ,6 0 % p 9 6 ,5 0 % é 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% lésions précancéreuses Figure 30: Comparaison des résultats cytologiques en fonction des signes cliniques. 112 Pour les différentes régions étudiées, on constate que parmi les femmes provenant de sefrou 11,20% ont des lésions précancéreuses, et celle provenant de sidi harazem 6,20% ont ces lésions ; alors que pour les femmes de ouled tayeb et taounate, 2,90% et 3,60% présentent respectivement le taux des femmes ayant des lésions précancéreuses parmi les femmes de chaque une de ces deux régions. Cependant les populations de ain chekaf, ville nouvelle (Fès), laboratoire (CHU Hassan II) et médina ont pratiquement le même taux de femmes portantes des lésions précancéreuses qui oscille entre 4,40% et 5,60%. (figure31) 100% 97,10% 96,40% 95,60% 95,50% 94,70% 94,40% 93,80% 88,80% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 11,20% 20% 6,20% 5,30% 5,60% 4,40% 4,50% 3,60% 2,90% 10% 0% ou led y ta eb ou ta t na e ain a ek ch f le vil uv no e ell ice rv e s gi lo o c né gy Modifications bénignes CH e( U) ed m a in sid i m ze ra a h se u fro Lésions précancéreuses Figure 31: Comparaison des résultats cytologiques en fonction des régions. 113 IV. Répartition des lésions précancéreuses en fonction des différents paramètres : Sur l’ensemble des cas interprétés lésions précancéreuses (139 cas), on a réparti ces lésions en fonction des paramètres déjà décrits : âge, état matrimonial, parité, contraception, statut hormonal, signes cliniques et les régions. On constate les lésions précancéreuses sont observées à tout âge à partir de la tranche de 18-24 ans, un pic de fréquence 59,70% est noté dans la tranche 3550 ans. Par ailleurs le pourcentage le plus faible est noté dans les tranches d’âge extrêmes. (figure32) 70,00% 59,70% 60,00% 50,00% % 40,00% 30,00% 10,00% 20,10% 1 5,10 % 20,00% 2,90% 2,20% 0,00% 18à24 25 à34 35 à 50 51à65 >65 ANS Figure 32: répartition des lésions précancéreuses en fonction des tranches d’âge. La répartition des lésions précancéreuses en fonction de l’état matrimonial montre que la grande majorité des cas est constatés chez les femmes mariées 90,60% (soit 126), alors que ce pourcentage est de 7,20% (soit 11) chez les femmes veuves et 1,40% (soit2) chez les femmes divorcées. Cependant, aucune lésion n’a été retrouvée chez les femmes célibataires. (figure33) 114 100% 90% 90,60% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 7, 90% 10% 1,40% 0% Divorcée Célibataire 0% Mariée Veuve Figure 33: répartition des lésions malignes en fonction de l’état matrimonial. La plupart des lésions précancéreuses soit 70% (99 femmes) sont observées chez les femmes multipares, 23% chez les femmes paucipares et 5,80% (soit 8 femmes) pour les femmes nullipares. (Figure 34) 5,80% 23% 71,20% MUL TI PARES PAUCI PARES N UL L PARES Figure 34: répartition des lésions précancéreuses en fonction de la parité 115 Seulement 30,2% des lésions précancéreuses sont détectées chez les femmes sous contraception contre 69,8% chez les non ménopausées. contraception Sous contraception Sans contraception Nombre de femmes 42 97 pourcentage 30,2% 69,8% Tableau 13 : répartition des lésions précancéreuses en fonction de la contraception. Ainsi, 58,1% des lésions précancéreuses été retrouvées chez les femmes qui utilisent une contraception orale, 20,90% sont retrouvées chez les femmes qui utilisent le DIU, 9,30% chez les femmes qui utilisent les condoms alors que ce pourcentage ne dépasse pas les 7% chez les femmes qui utilisent les injectables ou celle qui ont fait une ligature des trompes. (figure 35) 70,00% 60,00% 58,10% 50,00% 40,00% 30,00% 20,90% 20,00% 9,30% 10,00% 7% 4,70% 0,00% c ont rac ept ion orale DIU Cond om l i gatu re t rompes i njec t abl es Figure 35 : répartition des lésions précancéreuses en fonction des moyens de contraception . 116 L’analyse de la répartition des lésions précancéreuses en fonction du statut hormonal montre qu’un pourcentage élevé de 68,3% est observé chez les femmes non ménopausées. Statut hormonal Ménopausée Non ménopausée Nombre de femmes 44 95 % 31,7 68,3 Tableau 14 : répartition des lésions précancéreuses en fonction du statut hormonal : La répartition des lésions précancéreuses en fonction des données de l’examen gynécologique a montré que 26,60% de ces lésions été détectées chez des femmes ayant un examen gynécologique normal. Cependant, 73,40% des lésions précancéreuses été retrouvés chez des femmes ayant différentes anomalies cliniques représentées par : col rouge (19,40%), saignement (18,70%), cervicites (13,70%), leucorrhées (8,60%), col suspect (7,90%), polypes (5%). (figure36) 117 30% 26,60% 25% 1 9,40 % 20% 18,70% 13,70% 15% 8,60% 10% 7,90% 5% 5% pe ly po su C Le ol C uc er or sp rh ec t ée te ci vi m ne ig sa C C ol ol N Ro or m ug en t e al 0% Figure 36: répartition des lésions précancéreuses en fonction des signes cliniques. La région qui représente le taux élevé des lésions précancéreuses est celle de sefrou 37,40% suivie par ville nouvelle 14,40% de Fès, la médina 13,70%, puis moulay yacoub18,80% et médina 10,10%, ce taux ne dépasse pas les 3% dans les régions de sidi harazem taounate et ouled tayeb. (figure 37) 40% 37,40% 35% 30% 25% 20% 1 4,40% 13,70% 15% 10,80 % 10,10% 10% 5,80% 2,9 0% 5% 2,90% 2,20% ta ye b te ou le d un a ta o ar a ih si d ai n ch (C gi e lo ze m ek af ) HU b se rv ic e gy né co ou la y ya co u ed in a m m vi lle no uv el le (F ès ) se fro u 0% Figure 37 : répartition des lésions précancéreuses en fonction des régions. 118 119 Le cancer du col de l’utérus est un problème de santé publique important, c’est le deuxième cancer de la femme dans le monde, et la cause majeure de décès dû au cancer chez les femmes dans les pays en développement. L’intérêt du dépistage systématique par le FCV consiste en la recherche de lésions précancéreuses, la découverte de ces dernières permettra de traiter précocement ce cancer aux stades préinvasifs. Il faut souligner que dans les pays où le dépistage du cancer du col utérin est établi et bien organisé depuis longtemps, son efficacité ne se traduit pas uniquement par une incidence réduite, mais également par le diagnostic à des stades précoces. [180] [181] Notre travail est une étude rétrospective ayant pour but d’évaluer l’intérêt des FCV dans le dépistage du cancer du col de l’utérus à travers l’expérience du laboratoire d’Anatomie Pathologique du CHU Hassan II de Fès. Notre série a portée sur 2400 frottis cervico-vaginaux dont 2359 sont retenus après avoir éliminé les fiches qui ne sont pas exploitables, ces frottis cervico-vaginaux de type conventionnel sont interprétés selon la méthode de BETHESDA. Nous avons remarqué que l’âge de nos femmes varie entre 18 et 80 ans avec un âge moyen de 41,16 ans. Ces résultats sont proches de ceux déjà publiés notamment dans la série étudiée à Marrakech [182], à Fès-boulemane [183] et au Cameroun [184] où l’âge moyen est respectivement de 38,7 ; 45,9 et 38,8 ans. 120 Cependant, on remarque que dans l’étude du Cameroun [185], l’âge des femmes est très jeune (tranche d’âge 11-75 ans), ce qui implique que ces femmes avaient eu leurs premiers rapports sexuels très précocement. Les rapports sexuels précoces pendant l’adolescence sont bien reconnus comme un facteur de risque du cancer du col de l’utérus. [186] Auteurs Nombre FCV BENHMIDOUNE 861 [182] BENIS. S [183] Lieu d’étude Marrakech Période Age des d’étude femmes 2007 (17- 82) RHAMNAS 1680 FES – 38,7 2000-2003 BOULEMANE NKEGOUM 13 524 [185] CAMEROUNE (18- 80) 45,9 1994- 1998 (11- 75) 1987_ 1996 (20 – 55) CHU YAOUNDI KOUAM [184] 12 524 CAMEROUN 38,8 Notre série 2359 CHU Hassan 2004- 2006 II Fès (18-80) 41,16 L’analyse des résultats a montré que 94,5% de nos femmes étaient mariées, contre seulement 54% dans une série du Cameroun. [185] Plus de la moitié de nos femmes étaient multipares (66% des cas) en comparaison à la série étudiée au Cameroun [185] qui en comportait 92,2%. 121 On a constaté que la majorité de nos patientes n’avaient aucun moyen de contraception (62,4%) contrairement à la série de Marrakech [182] qui comprenait seulement 29% de femmes sans moyen de contraception. En effet, chez les femmes sous contraception, le moyen le plus utilisé était une contraception orale, ce qui confirme que la contraception orale reste le moyen privilégié par la plupart des femmes en raison de la simplicité d’utilisation et surtout de sa gratuité. Nous avons remarqué que 18,3% des femmes étaient déjà ménopausées au moment du dépistage ce qui est concordant avec la série de Marrakech (16%). [182] On a trouvé après l’examen gynécologique des femmes retenues pour le FCV, un pourcentage de cols cliniquement normaux ne dépassant pas les 40%, contrairement à la série de Marrakech (50%) [182]. Les signes d’infection étaient retrouvés dans environ 40% des cas ce qui est comparable aux résultats de la série de Marrakech [182], alors que le pourcentage des cols suspects dans notre étude était inférieur à celui de Marrakech. [182] Renseignement clinique Série de Marrakech [182] Notre série Col Normal 55,3% 34,80% Signes d’infection 39,1% 43,8% 4,2% 2,80% Col suspect 122 Concernant les indicateurs de la qualité du FCV, la série de Marrakech [182] a noté 5,3% des frottis non concluants alors que nos résultats en comparaison avec la littérature sont dans les normes. En effet seulement 1,9% de nos frottis sont non concluants en comparaison avec ce qui été déjà publié précédemment par notre laboratoire où le pourcentage de FCV non concluants était de 2,5% [183]. Ces résultats témoignent de l’amélioration de la qualité de notre méthode de dépistage au sein de notre service. Nous avons trouvé sur l’ensemble des frottis analysés interprétables, 139 cas de lésions précancéreuses soit une prévalence de 6 %. Ce résultat est comparable au taux de 7 % et 7,9% rapportés respectivement par les auteurs à Yaoundé et Douala qui sont les deux grandes villes du Cameroun et ceux de Bali une région rurale du même pays [187]. Cependant, dans les pays développés, notamment en France, l’étude CRISAP [188] [189] réalisée sur 815 842 frottis a montré que moins de 1 % présentaient des lésions précancéreuses contre 1,6% aux USA. [186] [190] Ce pourcentage nous semble tout de même élevé et démontre que de nombreuses femmes de Fès et régions sont exposées au risque de développer un cancer du col utérin. Il justifie l’importance et l’intérêt des frottis cervico-vaginaux de dépistage au Maroc et plus particulièrement dans la région de Fès. Cependant il faut nuancer ce résultat car il ne s’agit pas d’un dépistage de masse mais plutôt un dépistage « orienté » où les femmes qui se sont présentées sont certainement celles qui présentent des signes d’appel cliniques. La preuve en est que l’examen gynécologique trouve à peine 26,6% de cols normaux. 123 La répartition des lésions précancéreuses observées dans notre série montre que 62 % sont de bas grade et 29% de haut grade. Elle diffère de celle enregistrée par la série du Cameroun [185] où 30% sont des lésions de bas grade et 70% sont des lésions de haut grade. Alors que la majorité des lésions précancéreuses interprétées dans la série de Marrakech [182] sont presque des lésions de bas grade (93%). 29% des lésions précancéreuses observées dans notre travail sont de haut grade, elles sont alors susceptibles d’évoluer vers un cancer infiltrant. D’où encore une fois l’intérêt du frottis cervico-vaginal de dépistage chez nous, ainsi que l’accès aux examens complémentaires et aux traitements nécessaires pour les femmes dont le test de dépistage est positif. Selon les recommandations internationales, toutes les femmes ont besoin d’être prises en charge dans les centres spécialisés pour : ü Confirmer le diagnostic par les moyens d’investigation complémentaires notamment la colposcopie et le biopsie. ü Proposer un traitement adéquat ou une surveillance rapprochée. ü Eventuellement faire des prélèvements pour le génotypage d’HPV dans les ASCUS et les lésions de bas grade afin d’orienter la conduite à tenir. Dans notre contexte la colposcopie n’était pas disponible au CHU jusqu’en 2007, où cette activité a connu un développement indéniable ce qui a directement retenti sur la prise en charge des malades. 124 Cependant, il persiste des problèmes véritables de coordination : toutes les malades nécessitant une colpo_biopsie ne sont pas ré-adressées au laboratoire d’anatomie-pathologique (sur 139 FCV on a retrouvé seulement 17 biopsies qui leur correspondent). Ceci a plusieurs inconvénients : Ø Impossibilité d’évaluer pour le laboratoire d’anatomie pathologique la sensibilité et la spécificité de ses frottis ; Ø Absence d’un réseau de prise en charge clair et bien rodé pour les patientes ; Ø Impossibilité pour les services de gynécologie et d’anatomie pathologique d’acquérir une véritable expertise dans le domaine. L’étude de la concordance cytologique et histologique a montré que cette concordance pour les lésions intra-épithéliales de bas grade (LIBG) était basse (58%), cela peut être expliqué par: o la nature des biopsies (sous colposcopie ou non) ; o les FCV très inflammatoires peuvent être interprétés à tord comme des lésions intra-épithéliales de bas grade (LIBG), en particulier les infections à trichomonas s’accompagnent de nombreux pseudokoilocytes , o les états périménopausiques s’associent également à des modifications cellulaires pouvant être prises à tord pour des lésions de bas grade. D’où l’intérêt de la recherche du virus HPV couplée au génotypage. Les lésions de haut grade posent généralement moins de problèmes de diagnostic car les atypies sont plus marquées et l’hyperchromatie nucléaire est plus nette. 125 Toutefois, le nombre des biopsies qu’on étudiées est très insuffisant pour déterminer la sensibilité est la spécificité des frottis cervici-vaginaux dans notre contexte. Ce résultat doit être confirmé par une étude plus large est multidisciplinaire. Cette étude de sensibilité est de spécificité doit porter également sur les frottis inflammatoires pour évaluer le pourcentage de faux négatifs. Dans la littérature la sensibilité est la spécificité est respectivement de 44 ; 98 dans une série d’Allemagne [113] et de 56 ; 62 dans une série de Canada [115]. Il faut cependant rappeler que ces statistiques sont obtenues dans des centres de référence en cytopathologie et qu’elles sont soumises à des programmes rigoureux d’assurance qualité avec une très bonne collaboration clinicienpathologiste. Les lésions précancéreuses sont observées à tout âge à partir de la tranche de 18– 24 ans dans notre série. Un pic de fréquence est noté dans la tranche d’âge de 35 à 50 ans qui pourrait être concordant avec l’étude déjà faite dans notre service [183] et à celle de Marrakech [182] ainsi que littérature occidentale. En outre, 90,60% des lésions précancéreuses dans notre série ont été notées chez des femmes mariées alors que dans la série du Cameroun [185], ce taux est seulement de 54%. Cet écart entre les deux populations s’explique que dans notre société les premiers rapports sexuels surviennent généralement après le mariage pour des raisons culturelles et religieuses. 126 Par ailleurs, nous avons constaté que la plupart des lésions précancéreuses dans notre travail, soit 71,20% sont observées chez des femmes multipares, ce résultat rejoint celui de la littérature, la multiparité est considérée comme un facteur de risque du cancer du col utérin. Mais, nous ne pouvons pas établir une relation entre le nombre élevé de parités d’une part, et le risque d’apparition des lésions précancéreuses d’autre part, notamment dans les pays en voie de développement comme notre société où la moyenne de parités par femme est élevée.[185] [186] Pour cela des études ciblées sur les deux types de populations multipares et paucipares est nécessaire. Un pourcentage élevé dépassant les 50% des lésions précancéreuses est observé dans notre étude chez les femmes ayant utilisé la contraception orale. Les données de la littérature sont controversées concernant le rôle de la contraception orale dans la cancérogenèse. Cependant, à l’heure actuelle, il n’existe aucune preuve convaincante d’un lien directe entre l’usage des contraceptifs oraux et la cancérogenèse du col utérin. [186] [191] Néanmoins, certains auteurs décrivent un lien entre la contraception orale et l’hyperplasie microglandulaire donc plutôt un effet néfaste sur l’endocol. [186] [191] Dans notre étude, 31,7% des lésions précancéreuses sont observées chez les femmes ménopausées, ce pourcentage est non négligeable d’où la nécessité de continuer le dépistage chez les femmes en périménopause aussi bien que chez les ménopausées. 127 En analysant nos résultats, 40,30% des lésions cancéreuses sont détectées chez les femmes dont l’examen a pu déceler différents facteurs de risque de cancer du col utérin, versus 26,60% des lésions chez les femmes ayant un col cliniquement normal, il ressort donc que les lésions précancéreuses peuvent être détectées dans un nombre de cas important chez des femmes ayant un col macroscopiquement normal d’où la nécessité de pratiquer le FCV de dépistage chez toute femme en activité sexuelle . D’après l’observation des résultats obtenus on constate que le taux de lésions précancéreuses chez les femmes en provenance des régions de la ville nouvelle de Fès, la Médina, Moulay yacoub oscille entre 14,40% et 10,10% ; suivi d’un faible pourcentage ne dépassant pas les 3% pour les femmes en provenance de Sidi Harazem, Taounate et Ouled tayeb. Cependant, la région de Sefrou Immouzer représente la région la plus endémique avec un pourcentage de 34% cela est probablement dû à un manque d’hygiène, un nombre élevé de partenaires sexuelles, et la précocité des rapports sexuels. Cependant, ces résultats doivent être confirmés par des études plus larges et moins ciblées. Cela implique la nécessite de la mise en œuvre d’une campagne de dépistage ciblée sur cette population. Une éducation sanitaire sur la nécessité de pratiquer un dépistage du cancer du col utérin chez les femmes de cette région s’avère indispensable. Il nous semble également intéressant de rechercher les causes expliquant la fréquence élevée du cancer dans la région de Sefrou. 128 Par ailleurs, une recherche de l’expression du HPV par PCR a été réalisée au sein de la faculté de médecine et de pharmacie de Fès sur la même population de Sefrou et les résultats obtenus montrent que 60% de cette population présente le HPV. Notre étude a montré que la prévalence des lésions cervicales précancéreuses se situe à 6 % à Fès et les régions rurales, ce pourcentage nous semble élever et démontre que de nombreuses femmes de ces régions sont exposées au risque de développer un cancer du col utérin. Il justifie l’importance d’organiser des campagnes de dépistage et d’assurer l’accès aux examens complémentaires et aux traitements nécessaires des lésions précancéreuses dans d’autres localités rurales et urbaines du Maroc afin d’établir une carte nationale des lésions précancéreuses du col utérin. Mieux encore, un programme national de prise en charge de ces lésions s’impose pour une meilleure prévention des décès par cancer du col utérin au Maroc. 129 130 L’infection avec le papillomavirus est la cause principale de cancer du col de l’utérus (99% des cas), notamment le type 16 et 18 qui sont considérés comme des virus à haut risque, ils sont responsables de 70% des cancers du col utérin dans le monde.[12] [58] Cependant, un suivi gynécologique régulier associé à un prélèvement cytologique baisse l’incidence de mortalité et de morbidité. En effet, un FCV réalisé tous les cinq ans réduit le cancer du col utérin de 83%, tous les trois ans de 90% et tous les ans de 93%. Néanmoins, cet outil de dépistage n’est pas parfait puisqu’il n’arrive pas à éradiquer tous les types de cancer qui attaque parfois les femmes régulièrement suivies. Le dépistage du cancer du col utérin par FCV présente des défauts qui sont inhérents à la technique de prélèvements qui peuvent conduire à un résultat faussement négatif. L’étalement sur lame est d’abord un moyen de perte de populations cellulaires qui peuvent renfermer des cellules atypiques, puis parfois suite à une mauvaise interprétation, des cellules atypiques sont considérées comme à tort normales. Ces facteurs montrent que la cytologie en milieu liquide est la stratégie qu’il faut adopter, elle a pour but de préserver le matériel cellulaire et d’éliminer de la préparation des facteurs qui péjorent la qualité (éléments inflammatoires, hémorragiques, etc.). L’association d’un typage HPV à la cytologie permet d’augmenter la sensibilité du test et donc un meilleur contrôle des femmes. Par ailleurs, Le génotypage HPV a un rôle fondamental dans la prédiction du risque de cancer du col notamment dans les lésions ASCUS et LIBG. Si le génotypage est en faveur d’HPV de haut risque, plusieurs attitudes thérapeutiques seraient envisagées : surveillance cytologique ou colposcopique annuelle, contrôle du typage tous les 2 ans ou conisation. Cependant, si le génotypage s’avère négatif (HPV de bas risque), un contrôle serait réalisé après cinq ans. [2] [11] [166] 131 Notons que cette méthode prédictive du risque du cancer du col serait plus adaptée aux pays en voie de développement pour réduire les coûts élevés de la surveillance cytologique et colposcopique. A coté du génotypage HPV, on peut également faire la détection de la surexpression de la protéine p16 par immunochimie cette protéine est considérée comme un marqueur indirect de l’activité néoplasique des oncoprotéines virales des HPV à haut risque. Ainsi la recherche de l’expression de cette protéine peut réduire d’avantage le coût et la prise en charge par rapport au génotypage du HPV par PCR des frottis ainsi diagnostiqués LIBG et ASCUS et qui surexprime la p16, nécessitent un suivi aussi bien cytologique que colposcopique. [173] [174] [175] Des études récentes ont montré que la vaccination HPV réduisait de moitié la fréquence des frottis anormaux, le nombre de colposcopie et biopsies dirigées ainsi que les traitements des lésions précancéreuses. On estime à 90% la réduction des décès par ce cancer. Ce vaccin a été mis sur le marché en fin 2006, il est destiné aux jeunes filles entre 11 et 12 ans avec un rattrapage pour les 13- 26 ans, il s’administre par voie intramusculaire en trois doses, la deuxième deux mois après la première injection, la dernière six mois plus tard. De ce fait, ce vaccin peut réduire les interventions coûteuses, et aurait un bénéfice individuel et collectif non négligeable. [192] [193] [194] [195] Ainsi, il serait préférable de vacciner les jeunes filles de la région la plus endémique « Sefrou ». Il serait pré judicieux d’élargir et d’établir le dépistage de masse à l’échelle nationale et un génotypage sur toutes les femmes diagnostiquées ASCUS et LIBG s’impose, permettant de faire un dépistage bien organisé qui pour but que le cancer du col utérin devient une maladie rare. 132 133 Le cancer du col de l’utérus est vraisemblablement le cancer dont le dépistage serait le plus contributif s’il était réalisé dans des conditions favorables. Si tout le monde reconnaît bien la légitimité de ce dépistage et son efficacité, les modalités de son organisation pour un dépistage de masse créent encore des divergences. Cette absence de politique commune aux différents professionnels nuit à l’efficacité des moyens mis en œuvre et aux résultats escomptés. Au terme de nôtre étude, il paraît clairement que le frottis conventionnel reste le test de référence utilisé dans les campagnes de dépistage de masse de cancer du col utérin. Ceci reste vrai dans la mesure de respect des recommandations concernant l’organisation d’un programme de dépistage, et de la méthodologie de la réalisation et d’interprétation des frottis conventionnels. Au Maroc, une politique de prévention consistant à réduire son incidence doit être instauré, et cela par : ü La généralisation du frottis cervico-vaginal de dépistage et l’amélioration de la qualité de prélèvement et de la lecture de ces frottis. ü La surveillance et le suivi des femmes présentant un frottis cervico-vaginal anormal. ü Le traitement des lésions précancéreuses par la réalisation de colposcopie voire de conisation. ü l’élaboration des épidémiologique recommandations et socioéconomique adaptées comme à notre l’étape contexte initiale et incontournable, qui s’impose avant l’instauration d’une politique nationale de dépistage de masse dont on espère un taux de couverture acceptable devant la mise en place récente d’un système de couverture sociale universelle (AMO : assurance maladie obligatoire). 134 En attendant, l’une des approches possibles serait d’optimiser le dépistage en tenant comptes d’autres technologies : anciennes comme est le cas des méthodes visuelles, et nouvelles comme le frottis en monocouche et la détection virale ainsi que la perspective d’une vaccination contre l’HPV. Parallèlement à la modernisation et la simplification des moyens de prévention, il reste un domaine à développer : la responsabilité des femmes face à leur état de santé. Des études complémentaires seraient souhaitables pour mieux analyser les désirs des femmes, leurs craintes, leurs réticences face au dépistage du cancer du col utérin. 135 136 Le cancer du col de l’utérus représente un problème majeur de santé publique au Maroc. Cependant, il n’existe aucun programme de dépistage organisé. Le dépistage est individuel avec seulement des compagnes ponctuelles lancées par des associations ou des organisations non gouvernementales. Nous rapportons dans ce travail une étude rétrospective pour évaluer l’intérêt du frottis cervici-vaginal dans le dépistage du cancer du col utérin à travers l’expérience du laboratoire d’anatomie pathologique du CHU Hassan II de Fès durant une période de quatre ans allant de 2004 à 2007 portant sur la ville de Fès et ses régions. 2359 frottis conventionnel ont été étudiés, ils ont été réalisés chez une population de femmes en âge d’activité sexuelle, dont l’âge variait entre 19 ans et 80 ans, 94,5% étaient mariées, 66% étaient multipares, 18,7% étaient ménopausées et chez qui l’examen gynécologique était normal dans 34,80% des cas. Sur l’ensemble des FCV réalisées, 1,9% étaient non interprétables. Sur les FCV jugés interprétables, 74% présentaient des modifications cellulaires bénignes, et 6% présentaient des atypies cellulaires. La tranche d’âge de 35 à 50 ans était la plus touchée par les atypies des cellules malpighiennes, alors que peu de cas a été trouvé aux âges extrêmes (moins de 24 et plus de 64 ans). Le cancer du col utérin est une pathologie d’origine infectieuse. Il est au deuxième rang des cancers féminins dans le monde, principalement dans les pays en voie de développement, en termes d’incidence et de mortalité ; dans les pays développés, l’amélioration des conditions d’hygiène et de vie et l’apparition il y a une cinquantaine d’année, d’un test de dépistage, le FCV, a permis de faire chuter l’incidence et la mortalité de ce cancer. 137 Il s’agit d’un cancer pouvant potentiellement devenir une maladie rare, d’une part c’est un candidat idéal au dépistage par son évolution lente et d’autre part l’existence de nombreuses lésions précancéreuses curables. 138 139 The cancer of cervix represents a real problem of public health in Morocco. However, there has been any organized screening. The screening is individual with only punctual campaigns launched by the NGO working in this field. We report in this work a retrospective study to evaluate the interest of the cervicovaginal smear test in the screening of the cancer of the uterine collar through the experiment of the laboratory of pathological anatomy of the CHU Hassan II of Fez during one four years period going from 2004 to 2007 bearing on the town of Fez and its areas. 2359 conventional smears were studied, they were carried out at a population of women in age of sexual activity, whose age varied between 19 years and 80 years, 94,5% were married, 66% were multipares, 18,7% were menopausals and at which the gynaecological examination were normal in 34,80% of the cases. On the whole of the cervico-vaginal smear realized, 1,9% were not interpretable. On the cervico-vaginal smear considered to be interpretable, 74% presented benign cellular modifications, and 6% presented atypies of malpighian cells. The age bracket from 35 to 50 years was touched by the atypies of the malpighian cells, whereas little case was found at the extreme ages (less than 24 and more than 64 years). The cancer of the uterine collar is pathology of infectious origin. It is with the second rank of female cancers in the world, mainly in the countries in the process of development, in terms of incidence and mortality; in the developed countries, the improvement of the conditions of hygiene and life and the appearance about fifty year ago, of a screening test, the cervico-vaginal smear made it possible to make fall the incidence and the mortality of this cancer. It is a cancer which can become potentially a rare disease, because it is an ideal candidate for screening by his slow evolution and the existence of many curable precancerous lesions. 140 141 ﻣﻠﺨﺺ ﯾﻌﺘﺒﺮ ﺳﺮﻃﺎن ﻋﻨﻖ اﻟﺮﺣﻢ ﻣﺸﻜﻼ رﺋﯿﺴﯿﺎ ﻟﻠﺼﺤﺔ اﻟﻌﻤﻮﻣﯿﺔ ﻓﻲ اﻟﻤﻐﺮب إﻻ أﻧﮫ ﻻ ﯾﻮﺟﺪ أي ﺑﺮﻧﺎﻣﺞ ﻟﻠﻔﺮز اﻟﺠﻤﺎﻋﻲ اﻟﻤﻨﻈﻢ ﻓﺎﻟﻔﺮز ﻇﻞ ﻓﺮدﯾﺎ ﻣﻨﺤﺼﺮا ﻓﻲ ﺣﻤﻼت ﻣﺘﻔﺮﻗﺔ ﺗﻘﺎم ﻣﻦ ﻃﺮف ﻣﻨﻈﻤﺎت ﻏﯿﺮ ﺣﻜﻮﻣﯿﺔ ﺗﻨﺸﻂ ﻓﻲ ھﺬا اﻟﻤﺠﺎل . ﻧﻮرد ﻓﻲ ھﺬا اﻟﻌﻤﻞ دراﺳﺔ اﺳﺘﻌﺎدﯾﺔ ﺗﻌﻜﺲ ﺗﺠﺮﺑﺔ ﻣﺨﺘﺒﺮ ﻋﻠﻢ اﻟﺘﺸﺮﯾﺢ اﻟﻤﺮﺿﻲ اﻟﺪﻗﯿﻖ ﺑﺎﻟﻤﺴﺘﺸﻔﻰ اﻟﺠﺎﻣﻌﻲ اﻟﺤﺴﻦ اﻟﺜﺎﻧﻲ ﺑﻔﺎس ﻣﺪة 4ﺳﻨﻮات ﻣﺎ ﺑﯿﻦ ﯾﻨﺎﯾﺮ 2001ودﺟﻨﺒﺮ 2005ﺗﺸﻤﻞ ﻧﺴﺎء ﻣﻦ ﻣﺪﯾﻨﺔ ﻓﺎس واﻟﻨﻮاﺣﻲ . ﺗﻤﺖ دراﺳﺔ 2359ﻟﻄﺎﺧﺔ ﻋﻨﻖ ﻣﮭﺒﻠﯿﺔ ﻟﺪى ﺷﺮﯾﺤﺔ ﻣﻦ اﻟﻨﺴﺎء ﻓﻲ ﺳﻦ اﻟﻨﺸﺎط اﻟﺠﻨﺴﻲ ،وﻗﺪ ﺗﺮاوﺣﺖ أﻋﻤﺎرھﻢ ﻣﺎ ﺑﯿﻦ 19و 80ﺳﻨﺔ . واﻟﻠﻮاﺗﻲ ﻟﺪﯾﮭﻦ ﻋﺎدي 94.5%. 18.7%ﻣﺘﺰوﺟﺎت 66% ،ﻣﺘﻌﺪدات اﻟﻮﻻدة 34.80 %ﺑﺎﻟﻐﺎت ﺳﻦ اﻟﯿﺄس ﻛﺎن اﻟﻔﺤﺺ اﻟﻨﺴﺎﺋﻲ ﻣﻦ ﺑﯿﻦ 2359ﻟﻄﺎﺧﺔ ﻣﻨﺠﺰة (1.9%)46ﻏﯿﺮ ﻗﺎﺑﻠﺔ ﻟﻠﺘﺤﻠﯿﻞ ﻓﯿﻤﺎ ﯾﺨﺺ2260 ) (98.1%ﻟﻄﺎﺧﺔ ﻗﺎﺑﻠﺔ ﻟﻠﺘﺤﻠﯿﻞ74% ،أﻇﮭﺮت اﺧﺘﻼﻻت ﺧﻠﻮﯾﺔ ﺣﻤﯿﺪة 6%أﺑﺎﻧﺖ اﺧﺘﻼﻻت ﻻﻧﻤﻄﯿﺔ ﻓﻲ اﻟﺨﻼﯾﺎ اﻟﻤﻠﺒﯿﺠﯿﺔ ﺧﺼﻮﺻﺎ) 1%ﻣﻨﮭﺎ اﺧﺘﻼﻻت ﻓﻲ اﻟﺨﻼﯾﺎ اﻟﻐﺪدﯾﺔ ( . وﺗﻌﺪ ﺷﺮﯾﺤﺔ اﻟﻌﻤﺮ اﻟﻤﻤﺘﺪة ﻣﻦ 30إﻟﻰ ﺧﻤﺴﯿﻦ ﺳﻨﺔ ،اﻷﻛﺜﺮ ﻋﺮﺿﺔ ﻟﻼﺧﺘﻼﻻت اﻟﻼﻧﻤﻄﯿﺔ ﻟﻠﺨﻼﯾﺎ اﻟﻤﻠﺒﯿﺠﯿﺔ . ﯾﻌﺘﺒﺮ ﺳﺮﻃﺎن ﻋﻨﻖ اﻟﺮﺣﻢ ﻣﺮﺿﺎ ذا أﺻﻞ ﺗﻌﻔﻨﻲ ،وﯾﺤﺘﻞ اﻟﺮﺗﺒﺔ اﻟﺜﺎﻧﯿﺔ ﻣﻦ ﺑﯿﻦ اﻟﺴﺮﻃﺎﻧﺎت اﻟﻨﺴﺎﺋﯿﺔ ﻓﻲ اﻟﻌﺎﻟﻢ وﺧﺼﻮﺻﺎ ﻓﻲ اﻟﺒﻠﺪان اﻟﺴﺎﺋﺮة ﻓﻲ ﻃﻮر اﻟﻨﻤﻮ وذﻟﻚ ﻣﻦ ﺣﯿﺚ اﻟﻮرود وﻣﻌﺪل اﻟﻮﻓﯿﺎت. ﻟﻘﺪ ﻋﺮف ھﺬا اﻟﻤﺮض ﺗﺮاﺟﻌﺎ واﺿﺤﺎ ﺑﺎﻟﺪول اﻟﻤﺘﻘﺪﻣﺔ ﻧﻈﺮا ﻟﻮﺿﻊ وﺳﺎﺋﻞ اﺳﺘﻘﺼﺎء ﺗﻤﺜﻠﺖ ﻓﻲ :ﻟﻄﺎﺧﺔ ﺑﺎﺑﺎ ﻧﯿﻜﻮﻻو ،ﻣﻨﻈﺎر ﻋﻨﻖ اﻟﺮﺣﻢ ،وﺑﺎﻟﻨﺴﺒﺔ ﻟﻠﻌﺪﯾﺪ ﻣﻦ اﻟﺒﺎﺣﺜﯿﻦ اﺧﺘﺒﺎر ﻓﯿﺮوس اﻟﺤﻠﯿﻤﻮم اﻟﺒﺸﺮي. ﯾﻌﺘﺒﺮ ﺳﺮﻃﺎن ﻋﻨﻖ اﻟﺮﺣﻢ ﻣﺮﺿﺎ ﻗﺎﺑﻼ ﻷن ﯾﻜﻮن ﻧﺎدرا ﺑﺎﻋﺘﺒﺎره ﻣﺮﺷﺤﺎ ﻣﺜﺎﻟﯿﺎ ﻻﺧﺘﺒﺎرات اﻟﻔﺮز ،ﻟﺘﻄﻮره اﻟﺒﻄﯿﺊ وﻛﺬﻟﻚ ﺗﻮاﺟﺪ آﻓﺎت ﻗﺒﻞ ﺳﺮﻃﺎﻧﯿﺔ . ﻓﻲ اﻟﻤﻐﺮب ﯾﻨﺒﻐﻲ وﺿﻊ اﺳﺘﺮاﺗﯿﺠﯿﺔ ﻟﻠﻮﻗﺎﯾﺔ وذﻟﻚ ب: ﺗﻌﻤﯿﻢ ﻟﻄﺎﺧﺔ اﻟﺒﺎﺑﺎ ﻧﯿﻜﻮﻻو ﺑﮭﺪف اﻻﺳﺘﻘﺼﺎء وﺗﺤﺴﯿﻦ ﺟﻮدة ﻋﯿﻨﺔ ھﺬا اﻟﺘﺤﻠﯿﻞ وﻗﺮاءﺗﮫ . ﻣﺮاﻗﺒﺔ وﻋﻼج اﻟﻨﺴﺎء ﺣﯿﺚ ﻟﻄﺎﺧﺔ اﻟﺒﺎﺑﺎ ﻧﯿﻜﻮﻻو ﻏﯿﺮ ﻋﺎدﯾﺔ . ﻋﻼج اﻵﻓﺎت ﻗﺒﻞ اﻟﻮرم وذﻟﻚ ﺑﺘﺤﻘﯿﻖ ﺗﻨﻈﯿﺮ ﻋﻨﻖ اﻟﺮﺣﻢ أو أﻛﺜﺮ ﻣﻦ ذﻟﻚ ﺑﺎﺳﺘﻌﻤﺎل ﺧﺰﻋﺔ ﺑﺎﻟﻤﺨﺎرﯾﻂ. إﻋﺪاد اﻟﺘﻮﺻﯿﺎت اﻟﻤﻼﺋﻤﺔ ﻟﻮاﻗﻌﻨﺎ اﻟﻮﺑﺎﺋﻲ واﻟﺴﻮﺳﯿﻮ اﻗﺘﺼﺎدي ﻛﺨﻄﻮة أوﻟﻰ ﻻ ﻣﻨﺎص ﻣﻨﮭﺎ ﺗﻔﺮض ﻧﻔﺴﮭﺎ ﻗﺒﻞ اﻟﻘﯿﺎمﺑﺄي ﺳﯿﺎﺳﺔ ﻓﺮز ﺟﻤﺎﻋﻲ ﻋﻠﻰ اﻟﺼﻌﯿﺪ اﻟﻮﻃﻨﻲ واﻟﺬي ﯾﺮﺟﻰ ﻣﻨﮫ ﺗﻐﻄﯿﺔ ﻻﺑﺄس ﺑﮭﺎ ﻓﻲ ﻇﻞ ﺗﻌﻤﯿﻢ اﻟﺘﻐﻄﯿﺔ اﻟﺼﺤﯿﺔ اﻹﺟﺒﺎرﯾﺔ . 142 Abréviations : ADN : acide Désoxyribonucleique. ASC-US : atypies des cellules malpighiennes de significations indéterminées. ASCH : anomalies des cellules malpighiennes ne permettant pas d’exclure une lésion de haut grade CIN I ou NCI I: néoplasie cervicale intra épithéliale de grade 1 ou dysplasie légère. CIN II ou NCI II: néoplasie cervicale intra épithéliale intermédiaire. CINIII ou NCI III : néoplasie cervicale intra épithéliale sévère. CIS ; carcinome in situ. DIU : dispositif intra utérin CO : contraception orale FCV : frottis cervico-vaginal HPV : papillomasvirus humain. IVA : inspection visuelle à l’acide acétique. IST : Infection sexuellement transmissible LIBG : lésion intra épithéliale de bas grade. LIHG : lésion intra épithéliale de haut grade. LSIL : lésion malpighienne intra-épithéliale de bas grade. HSIL : lésion malpighienne intra-épithéliale de haut grade LT : ligature des trompes. MST : maladies sexuellement transmissibles. OMS : Organisation mondiale de la santé PCR : polymérase chaîne réaction. p Rb: protéine de retinoblastome. 143 144 1- DELVENNE P., JACOBS N., LAMBERT C., DOYEN, KRIDELKA F. Le dépistage du cancer du col de l’utérus en Belgique : le point en 2003. Rev . med . Liège, 2003, 58, 316-18. 2- ARBYN M. Epidémiologie du cancer du col utérin dans le monde ; symposium international sur la prévention du cancer du col utérin : dépistage, vaccination et perspectives pour les pays en développement. SKHIRAT, Maroc 15-16 septembre 2006. www.e-cancer.fr/v1/fichiers/public/prog_symposium_prev_cancer_col_ maroc 3- BOULANGER JC., GOUDRY J. La bonne pratique du dépistage du cancer du col utérin. Gynécologie obstétrique, 1996, 4, 75-84. 4- GUERBAOUI M. Cancer du col utérin au maroc. Le cancer au Maroc. Epidémiologie Descriptive, 2003, 165-171. 5- LANSAC. J ; LELOUTE. LP Le cancer du col Gynécologie pour le praticien, 5° édition. 6- OMS Chapitre 1 : contexte général. 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