fft2016-bat4 - francetennis2017
Transcription
fft2016-bat4 - francetennis2017
Fédération Française de Tennis Assemblée générale du 16 février 2013 Projet sportif ème XXXI Olympiade 2013‐2016 FFT2016 être sport Présenté par Jean Gachassin « Dans notre vie moderne, « être sport » pourrait devenir le maître mot de ralliement d’une nouvelle philosophie, qui élèverait à la hauteur d’une institution le courage, la persévérance, le goût de l’aventure et la bonne camaraderie ». Henri COCHET (1901‐1987) FFT2016 être sport Sommaire 1. Avant propos de Jean Gachassin. .......................................................................................... 4 2. Préambule : la FFT, une entreprise associative ...................................................................... 5 3. Les acteurs de la vie fédérale ................................................................................................ 6 4. Moderniser le stade Roland Garros et les championnats internationaux de France .............. 8 a) Au plan urbain, architectural et paysager .............................................................................................. 8 b) Au plan juridique .................................................................................................................................... 9 c) Au plan financier .................................................................................................................................... 9 d) Au plan sportif ...................................................................................................................................... 10 5. Moderniser la fonction de dirigeant .................................................................................... 11 a) Les licenciés et la licence ...................................................................................................................... 11 b) La relation directe avec les dirigeants de clubs .................................................................................... 12 c) Les relations avec les collectivités locales ............................................................................................ 13 d) La communication, les outils de communication, la formation ........................................................... 13 e) La gestion des ressources humaines .................................................................................................... 14 f) Les actions sociales et solidaires .......................................................................................................... 15 g) Le développement durable .................................................................................................................. 15 6. Moderniser la politique sportive, c’est l’affaire de tous ! ..................................................... 16 a) Pour l’élite nationale et internationale : former, épanouir, accompagner .......................................... 16 b) Pour les niveaux régionaux : agir durablement pour former des compétiteurs .................................. 17 c) La politique sportive, les dirigeants et la relation avec les enseignants professionnels ...................... 19 d) La formation initiale et continue .......................................................................................................... 19 e) Le tennis féminin .................................................................................................................................. 20 f) Les championnats individuels, les tournois, les interclubs, le loisir, le classement ............................. 21 g) La modernisation et l’adaptation de l’arbitrage.................................................................................. 22 FFT2016‐ être sport – projet sportif pour la XXXIème Olympiade Page 3 1. Avant propos de Jean Gachassin. Comme indiqué dans ma profession de foi, voici le projet sportif que j’entends proposer aux délégués des associations affiliées pour notre Assemblée générale du 16 février 2013. Ce projet s’inscrit dans la continuité de FFT2012 dont les actions engagées perdureront si nécessaire au terme de ce mandat. Il s’inscrit également dans un contexte mondial en perpétuelle évolution où la FFT doit tenir son rang au niveau international. Pour la prochaine Olympiade 2013‐2016, vu le contexte dans lequel nous évoluons, je crois qu’il est impossible de figer un plan d’action. En revanche, je souhaite partager avec l’ensemble du tennis français, d’une part, ce qu’en sport nous appelons « les fondamentaux » et, d’autre part, les trois grands chantiers de modernisation que nous devrons conduire pour les quatre prochaines saisons. Ces fondamentaux, je les veux durables, solides et concrets. Durables, d’abord, parce que notre modèle associatif – « une fédération de clubs qui organise un tournoi du Grand Chelem » – a besoin de stabilité. Les moyens humains et matériels dont nous disposons font de notre fédération une « entreprise associative » dont le développement requiert un système de valeurs, une harmonie et un équilibre à tous les niveaux et dans tous les domaines. Solides, ensuite, car c’est sur eux que nous devrons nous appuyer tant pour organiser les championnats internationaux de France que la vie associative et sportive de nos clubs. Ces fondamentaux constitueront les valeurs essentielles auxquelles nous pourrons tous nous référer pour garder le cap et convenir ensemble et sans heurt des ajustements éventuels sur la feuille de route que le prochain comité directeur adoptera. Concrets, enfin et avant toutes choses. Nous restons d’abord une organisation sportive dans laquelle l’essentiel doit se passer sur le « court ». Si le but suprême de la fédération est la conquête de la Coupe Davis, de la Fed Cup ou de médailles Olympiques, si son prestige et son indépendance reposent sur les championnats internationaux de France de Roland Garros, sa raison d’être demeure la pratique du tennis partout et par tous. Chaque personne exerçant une responsabilité dans le tennis français doit pouvoir s’approprier les enjeux et les défis qui sont les nôtres pour mieux les relever. Depuis la publication de ma profession de foi, puis des grandes orientations de notre projet, j’ai reçu plusieurs contributions de dirigeants du tennis français et nous les avons prises en compte. De même, les échanges lors des congrès interrégionaux ont nourri ce projet en l’enracinant toujours plus dans nos réalités. J’espère que vous aurez autant de plaisir à le lire et à le partager que nous avons eu à le rédiger. Jean Gachassin FFT2016‐ être sport – projet sportif pour la XXXIème Olympiade Page 4 2. Préambule : la FFT, une entreprise associative La fédération sera gouvernée et dirigée comme une entreprise dans le respect de sa nature associative. Les dirigeants concilieront modèle associatif et modèle de l’entreprise. Les permanents adapteront leur performance au rythme et aux principes associatifs. Une claire distinction sera préservée : entre le pouvoir politique, qui appartient aux élus et le pouvoir exécutif, confié à la direction générale ; entre l’édifice global de la fédération, qui requiert une gestion inspirée du monde de l’entreprise, et son organisation territoriale (ligues, comités et clubs), où le rôle politique des dirigeants fédéraux doit s’exercer pleinement. Car bien évidemment, la direction générale n’a pas autorité sur les ligues, comités et clubs. Les dirigeants sont et resteront les garants du bon fonctionnement de la FFT : Ils fixeront le cap et les grandes orientations stratégiques, les objectifs et résultats attendus ; Ils en confieront la conduite à une direction générale, dans une large délégation de responsabilités ; Ils s’assureront régulièrement que l’entreprise associative est bien dirigée, le cap tenu, les grandes orientations respectées, en application du rôle statutaire des instances fédérales élues auxquelles ils rendront des comptes. Les deux principes de collégialité et d’efficacité seront maintenus pour le mandat de l’Olympiade de RIO 2013‐2016 qui aura comme maître mot de ralliement « être sport » en faisant écho à la définition d’Henri Cochet : « Dans notre vie moderne, « être sport » pourrait devenir le maître mot de ralliement d’une nouvelle philosophie, qui élèverait à la hauteur d’une institution le courage, la persévérance, le goût de l’aventure et la bonne camaraderie ». En préambule, voici comment nous entendons conduire la FFT avec nos principes de gouvernance, puis nous rappellerons le rôle que nous entendons attribuer aux différents acteurs de la vie fédérale dont la finalité commune est le soutien et le développement aux clubs de tennis. Viendra ensuite le plan d’action proposé pour la XXXIème Olympiade portant sur les trois chantiers de modernisation définis dans le projet FFT2016 « être sport » : le Stade Roland Garros, la fonction de dirigeant, la politique sportive. FFT2016‐ être sport – projet sportif pour la XXXIème Olympiade Page 5 3. Les acteurs de la vie fédérale L’Assemblée générale : c’est l’instance souveraine. Elle réunit les délégués des associations affiliées dans le cadre statutaire pour débattre et acter les délibérations nécessaires à la bonne marche de la fédération. Tous les ans au besoin, l’ensemble des délégués pourra être réuni une deuxième fois sous la forme du Congrès fédéral qui, outre les grands sujets fédéraux, prendra connaissance des actions évoquées lors des congrès interrégionaux. Le comité directeur : c’est l’instance décisionnelle. Les présidentes et présidents de ligue y siègeront. Être membre du comité directeur de la FFT c’est être persuadé de la nécessité de mettre en œuvre les actions contenues dans ce plan. L’organisation des séances sera revue. Le comité directeur suivra, et si nécessaire validera étape par étape, les réflexions conduites par les groupes de réflexion, de façon à laisser une plus large place aux débats autour des sujets qui intéressent la vie de la fédération. Il se réunira six fois par saison voire plus si besoin et pourra également être consulté par voie électronique. Le bureau fédéral : c’est l’instance exécutive. Il est composé de 15 membres. Il veille à la bonne marche de la fédération. Il se réunit au moins tous les mois et assure à la fois la préparation et la conduite des décisions qui relèvent du comité directeur. Les vice‐présidents agiront sur la base de lettres de mission attribuées par le président. Celui‐ci pourra également confier des missions ou des délégations. Le secrétaire général et ses adjoints le seconderont dans ses fonctions d’animation et de coordination. Outre la conduite du budget fédéral et le contrôle des investissements des ligues, le trésorier général et son adjoint assureront également une supervision de la situation financière des ligues. Les « groupes de réflexion » : ils sont les lieux de réflexion. Chaque groupe est créé pour un sujet donné précisant objectif et résultat attendu dans un délai imparti. Chaque « groupe de réflexion» composé d’élu‐es s’appuiera sur les services du siège. Son responsable rendra compte régulièrement au bureau fédéral et au comité directeur lesquels valideront étape par étape l’avancée des réflexions. Une fois l’action terminée les élu‐es pourront participer à de nouveaux groupes de réflexion. La conférence des présidents de ligue : c’est l’instance organique car la ligue est l’unité administrative. Les présidentes et présidents de ligue devront assurer la cohésion et la cohérence de l’action conduite autour des valeurs de solidarité, de responsabilité et de rigueur. Chacun portera la parole de son territoire et de ses administrés pour faire remonter les réalités de terrain. Une fois par an, cette conférence débattra en mode séminaire de l’organisation administrative de la fédération, des relations des ligues entre elles –souvent nécessaires et toujours utiles – mais aussi avec le siège de la fédération. Les congrès interrégionaux : c’est l’instance d’observation, d’échange et de constats. Ils se réunissent en six endroits du territoire pour les ligues métropolitaines une fois par an avec les présidents, secrétaires généraux et trésoriers des ligues et les présidents de comités départementaux. Ils échangent sur le quotidien du jeu et des clubs dans les ligues et font remonter les évolutions ou actions fédérales souhaitables. Un congrès spécifique sera organisé pour les ligues ultramarines remplaçant ainsi le conseil d’Outre‐mer. FFT2016‐ être sport – projet sportif pour la XXXIème Olympiade Page 6 Le rassemblement des nouveaux élus de ligue : dès la première année du mandat, les nouveaux élus des bureaux de ligue seront regroupés sur deux jours pour améliorer leur connaissance de la fédération et obtenir les informations essentielles de nature à les aider dans l’exercice de leur mandat et de leurs activités associatives. La ligue : c’est l’unité administrative de la fédération. L’organisation des ligues et de leurs comités départementaux fait partie des moyens d’action statutaires de la FFT1, faut‐il le rappeler. Au‐delà de leurs différences, plus ou moins grandes, inhérentes à leur contexte territorial, les ligues doivent mettre en œuvre la politique fédérale. Toutes doivent, sous la conduite de leur présidente ou de leur président, dont le rôle est bien défini par nos règlements administratifs2, aller dans le même sens et contribuer à la réussite du projet « FFT2016 être sport ». Les ligues disposent désormais de moyens humains et matériels suffisants pour remplir leur mission. Elles devront être gérées elles aussi comme des « entreprises associatives » en mutualisant leurs moyens humains et techniques pour organiser le jeu, le sport et le soutien direct aux dirigeants de clubs. Elles veilleront également au plan financier à diversifier leurs ressources. Le plan comptable analytique des ligues sera réétudié afin d’améliorer la communication financière et de mieux valoriser l’ensemble des charges consacrées aux actions directes ou indirectes en direction des clubs. Le siège : en charge de la mise en place des actions fédérales, les services du siège développeront les grandes fonctions fédérales et mettront en œuvre les plans d’action décidés par le comité directeur. Le siège est aussi l’instance d’expertise au service des ligues. Cependant, les contacts directs du siège avec les clubs doivent devenir exceptionnels et être pris avec l’accord de la ligue concernée. L’ensemble des services du siège est placé sous la responsabilité de la direction générale. Le directeur général : La fédération a besoin d’un directeur général fort. Sa force, outre ses compétences et son crédit personnel, lui est donnée par le président et les élus de la fédération – par la confiance qu’ils lui font sincèrement et sans réserve, et qu’ils lui témoignent sans ambiguïté, aussi bien en interne – élus fédéraux et salariés du siège – qu’aux yeux de tous ses interlocuteurs, dans son environnement extérieur. Les élus auxquels le président a délégué la supervision des différents secteurs d’activité de la fédération, ne doivent en aucune façon se comporter comme des «patrons», au sens des ressources humaines, des directeurs concernés, sinon on serait dans un système de double commande, entre la Direction Générale et l’élu référent, forcément générateur de dysfonctionnements. Le Directeur Général pilote et dirige sans ambiguïté ni interférence l’ensemble des services du siège. Maintenant que sont posés les grands principes de fonctionnement des différentes composantes de la vie fédérale, voici les actions que nous entendons conduire pour la XXXIème Olympiade. Ce projet n’est pas figé et il pourra évoluer en fonction du contexte et des enjeux qui rythment la vie de la FFT. Voyons le premier chantier : la modernisation du Stade Roland Garros. 1 Article 4‐10 des statuts de la FFT Article 11‐3 des règlements administratifs de la FFT Le président de la ligue préside le comité de direction de la ligue et son Bureau. Il a un rôle d’animateur, de coordinateur et d’arbitre. Il élabore, dans le cadre de la politique fédérale et en collaboration avec les présidents de comités départementaux, les programmes régionaux de développement annuels et pluriannuels. Il est garant de leur bonne exécution. Il recrute le personnel avec l’accord du Bureau du comité de direction de la ligue. Il représente la ligue dans tous les actes de la vie civile. Il ordonnance les dépenses. Il peut déléguer ses pouvoirs avec l’accord du comité de direction. Il représente la ligue en justice. (…) 2 FFT2016‐ être sport – projet sportif pour la XXXIème Olympiade Page 7 4. Moderniser le stade Roland Garros et les championnats internationaux de France C’est un projet à la fois architectural, juridique, financier et, ne l’oublions pas, avant tout sportif. Il est réalisé dans le cadre d’un plan d’action décidé par le comité directeur, supervisé par le bureau fédéral et confié à la direction générale. a) Au plan urbain, architectural et paysager Le stade Roland Garros qui accueille les championnats internationaux de France durant trois semaines fait partie du patrimoine de Paris et doit s’ouvrir à la ville le restant de l’année. En effet, le développement du stade Roland‐Garros se veut aussi une véritable réflexion urbaine, destinée à faire du site un lieu de référence du tennis et du sport international, dans un environnement de très grande qualité. Aussi, ce développement mettra‐t‐il l’accent sur l’innovation, tout en préservant l’identité du tournoi et les particularités qui ont fait son succès. Il nous faudra : Valoriser l’idée audacieuse d’avoir un stade ouvert sur Paris tout au long de l’année et ouvrant Paris au Monde pendant les championnats internationaux de France. Valoriser également sa dimension paysagère et éco‐responsable mise en lumière par le rayonnement entre deux monuments que sont le court Philippe Chatrier et les Serres d’Auteuil. Concilier l’ensemble avec les nécessités dictées par l’hébergement d’un tournoi de tennis du Grand Chelem d’envergure internationale. Permettre la poursuite simultanée du chantier et l’organisation des championnats internationaux de France durant la période du chantier. Ouvrir le stade sur la ville et notamment sur le quartier de la Porte d’Auteuil en poursuivant le dialogue avec les riverains mais aussi avec les associations sportives du quartier, les parents d’élèves… D’autres mesures seront mises en œuvre dans le sens d’un projet éco‐responsable. En effet, l’ambition du projet en matière de développement durable est de profiter de la modernisation pour améliorer significativement les performances du stade en matière environnementale et sociale. Ainsi, au terme du projet, le stade Roland‐Garros sera moins consommateur en énergie et en eau. Il produira moins de déchets et permettra de limiter au maximum les déplacements pour réduire son impact sur le changement climatique. Les conditions d’accueil des personnes en situation de handicap seront significativement améliorées, et de par son schéma directeur paysager, le stade contribuera davantage à la préservation de la biodiversité, donnée d’une importance toute particulière, compte tenu de la proximité du Bois de Boulogne. FFT2016‐ être sport – projet sportif pour la XXXIème Olympiade Page 8 b) Au plan juridique Nous nous appuierons sur les meilleurs spécialistes du droit administratif pour assurer à l’excellence de notre projet sa véritable dimension d’intérêt général. Poursuivre sans arrogance mais avec détermination les buts que nous nous sommes fixés en termes de projets et de délais. Prendre en compte toutes les éventualités en poursuivant sur la voie que nous avons définie en termes de respect des règles et des procédures. c) Au plan financier Force est de constater que les retombées des championnats internationaux de France sur le fonctionnement fédéral ont atteint un niveau critique, et donc critiquable, qu’il ne faut plus accentuer. Il ne s’agit pas de remettre en cause les avantages acquis pour les ligues mais de retrouver progressivement un équilibre entre les retombées fédérales et celles pour les acteurs du Tournoi. Nous pouvons et devons le faire. Le contexte économique et la modernisation du stade Roland‐Garros, nous imposent un devoir d’adaptation. Elle devra être progressive et soutenue pour retrouver un équilibre permettant aux ligues et aux championnats Internationaux de France de prospérer. Nos équipes, avec leur grand professionnalisme, œuvrent pour pérenniser les ressources dégagées et seront d’autant plus motivées à le faire dans cette nouvelle orientation. Nous devons rester vigilants et anticiper le cas échéant face à un contexte mondial en mutation constante. Face au versement de plus en plus hypothétique des 20 millions d’euros de l’État, même si nous n’y renonçons pas, nous avons élaboré un plan de financement de la MSRG constitué des ressources provenant de nos réserves, d’un emprunt, des résultats annuels du tournoi et d’un effort collectif qui nécessitera une adaptation de nos pratiques. Cette adaptation passera par quatre axes : 1. Accroître les recettes de Roland‐Garros, en particulier celles provenant de la billetterie. Augmenter le prix du billet c’est aussi l’ajuster à la valeur d’un des plus beaux spectacles sportifs prisé par le Monde entier. 2. Faire des économies au niveau des ligues ainsi qu’au niveau du siège sans toucher à l’excellence requise pour l’organisation des championnats internationaux de France. 3. Rééquilibrer l’utilisation des résultats des championnats internationaux de France de Roland Garros en contribuant bien sûr au tournoi lui‐même, au tennis national mais aussi au tennis international sans lequel notre évènement n’existerait plus. 4. Affecter durant les travaux le montant de la revalorisation annuelle de la licence au financement des travaux de la MSRG. FFT2016‐ être sport – projet sportif pour la XXXIème Olympiade Page 9 d) Au plan sportif Nous devons prendre conscience que le statut de tournoi du Grand Chelem n’est ni un acquis, ni un dû mais le résultat d’une quête permanente et exigeante de l’excellence à tous les niveaux entre les quatre plus grands tournois du Monde. Après avoir pendant de nombreuses années bénéficié des retombées du tournoi, nous devons remettre en cause le processus d’appropriation à notre seul profit des championnats internationaux de France. En effet, à l’heure de la communication planétaire, de la mondialisation du sport, à l’heure où les réseaux sociaux font ou défont les États, nous ne pouvons rester dans un splendide isolement – souvent perçu comme arrogant – et, là aussi, nous devons « être sport ». La contribution des joueuses et joueurs est essentielle au succès du tournoi et doit, dans un sport professionnel majeur comme le tennis, être récompensée à sa juste valeur. Nous devons également collectivement respecter et considérer les pays dont les joueurs contribuent au succès du tournoi en y favorisant l’éclosion de programmes de développement autour de la pratique sur terre battue. Nous rechercherons également, en lien avec l’ITF et le comité du Grand Chelem, le meilleur moyen de valoriser les performances sportives des autres fédérations nationales dont les représentants contribuent collectivement à la renommée de Roland Garros et à la diffusion de la pratique sur terre battue dans le Monde. FFT2016‐ être sport – projet sportif pour la XXXIème Olympiade Page 10 5. Moderniser la fonction de dirigeant « La vraie modernité c’est développer la vie associative où le plus important reste les relations humaines. » Nous croyons au modèle associatif qui a plus de 110 ans désormais. Toutefois, à l’heure de la communication, il existe bien plus de moyens de se rencontrer, de se connaître et d’échanger. Les récents congrès interrégionaux ont montré l’importance de ce réseau de clubs et de dirigeants. Nous devons continuer à animer, à fédérer ce réseau avec les outils d’aujourd’hui tout en gardant le cap de l’aide et du soutien à tous les dirigeants. Pour que les ligues et leurs comités départementaux puissent jouer un rôle efficace envers les dirigeants de club, le comité directeur se penchera sur les fonctions clefs examinées ici. Chacune d’entre elles constitue un point d’observation qui sera évoqué chaque année à l’occasion des congrès interrégionaux ce qui nous assure de garder les pieds sur terre. Les licenciés et la licence La relation avec les dirigeants de club Les relations avec les collectivités locales La communication, les outils de communication, la formation La gestion des ressources humaines Les actions sociales et solidaires a) Les licenciés et la licence Garder un nombre important de licenciées et de licenciés est un axe stratégique. Nous devrons mettre en place ensemble les actions nécessaires pour les fidéliser, pour rester attractifs en nous adaptant à la demande de pratique sportive notamment par les femmes (cf en page 20). La licence constitue l’acte d’appartenance à la FFT. Elle contribue financièrement au fonctionnement du tennis fédéral et doit être perçue comme telle. Cependant, on sait qu’elle ne peut contribuer seule aux dépenses actuelles des ligues essentiellement financées par les retombées des championnats Internationaux de France. Nous étudierons les modalités d’un retour progressif à un équilibre entre les recettes fédérales et les recettes de notre évènement mondial. Les outils modernes de communication nous offrent de nouvelles possibilités d’apporter aux licenciés des services ou des informations. Ainsi, l’espace du licencié sera enrichi de fonctionnalités nouvelles pour permettre à l’ensemble des joueurs de compétition ou de club de disposer des informations nécessaires à leur vie de sportif en fonction de leurs centres d’intérêt. Une communication sera déployée à destination des collectivités locales, des clubs et des licenciés tant sur les avantages à posséder la licence que sur les risques encourus à ne pas la détenir. FFT2016‐ être sport – projet sportif pour la XXXIème Olympiade Page 11 A partir du vécu de certains dirigeants de clubs, nous assurerons la promotion des bonnes pratiques en termes d’attractivité ou de fidélisation, en laissant le soin aux ligues de les diffuser et de les adapter. b) La relation directe avec les dirigeants de clubs Dans les ligues, les femmes et les hommes qui dirigent, que ce soit un club, une ligue ou un département seront au centre de l’action dans les ligues et nous favoriserons le développement de connaissances sportives suscitant un réel enthousiasme à exercer leur fonction (cf page 19). La communication directe avec les dirigeants sera la priorité absolue. Il faut replacer l’humain au centre de nos préoccupations. Vu les moyens importants consacrés par le siège aux ressources humaines des ligues et de leurs comités nous pouvons viser deux objectifs : d’abord multiplier les visites de clubs en les répertoriant au moyen de l’application fédérale ADMIN pour en connaître la nature et l’objet. Cet indicateur sera suivi par le bureau fédéral, l’objectif étant que chaque club soit visité au moins une fois pendant le mandat (conseiller en développement, ETR et bien sûr dirigeants régionaux ou départementaux). Ensuite, il faudra innover dans la diffusion et l’accès à l’information : du haut vers le bas, du bas vers le haut mais aussi entre clubs. Le rôle des conseillers en développement sera révisé sur la base de la fiche de poste existante. Les fonctions minimales seront rappelées et devront être exercées. Nous passerons d’une organisation évaluée a posteriori à un dispositif animé et managé en continu. Pour améliorer le pilotage national de la fonction de développement, dans les ligues où il y a plusieurs CED, le bureau fédéral nommera, sur proposition du président de ligue, un CED coordonnateur. Les CED coordonnateurs seront regroupés régulièrement avec leurs collègues des autres ligues au niveau du siège qui contribuera activement à l’animation, et donc au management et à la formation de ces professionnels. Afin d’assurer un avenir renouvelé au modèle associatif, il nous apparaît utile que les ligues sensibilisent et forment les dirigeantes et les dirigeants des jeunes générations au travers du programme européen « jeunesse en action » (www.jeunesseenaction.fr) mis en œuvre par Tennis Europe. La vie associative recèle des expériences et des bonnes pratiques qui pourront être diffusées par le web‐dirigeant à l’ensemble de la communauté associative du tennis français et mises en valeur par la presse fédérale. De même, le web‐dirigeant pourra permettre de mutualiser des actions entre plusieurs associations affiliées. ADOC est désormais l’outil de base à disposition des clubs. Mais pour répondre encore plus à leurs besoins des clubs, cette application devra évoluer avec la création d’un module décisionnel (mieux communiquer, mieux connaître les adhérents et leurs pratiques) et d’un module cartographique pour visualiser la zone de chalandise du club. FFT2016‐ être sport – projet sportif pour la XXXIème Olympiade Page 12 c) Les relations avec les collectivités locales A l’heure où le lien social est mis à mal, la pratique associative et intergénérationnelle dans les clubs est créatrice de lien social. Notre sport peut être un vecteur d’intégration et de cohésion sociale. Valorisons-le comme tel auprès des collectivités locales. Avec la journée des enfants de Roland Garros, nous continuerons à soutenir des opérations de solidarité de proximité pour que le tennis soit accessible au plus grand nombre. Là où existent des contrats d’objectifs et de moyens avec la Région ou le Département, nous valoriserons les moyens fédéraux consacrés au développement de la pratique sur le territoire concerné. Je ferai personnellement du contact avec les présidents de ces collectivités une priorité. Le service d’expertise technique de la FFT sera proposé aux collectivités avec des protocoles d’intervention par lesquels elles s’engageront à respecter les normes et les règles de construction mais aussi les principes fondant l’affiliation de l’association à la fédération. Les aides à l’équipement ont atteint un niveau exceptionnel durant le mandat précédent. Pour le prochain, elles seront réétudiées et réorientées au bénéfice direct des clubs et recentrées principalement sur les structures couvertes et les courts en terre‐battue. Un plan de communication fédéral à destination des collectivités locales sera élaboré en restant proche des réalités de terrain mais en suivant une ligne éditoriale claire : nous ne sommes pas là pour financer des équipements mais pour aider les dirigeants de club à les animer. d) La communication, les outils de communication, la formation La véritable communication dans la vie associative c’est la rencontre et l’échange. Cela doit rester la priorité des priorités des ligues et de leurs départements. La communication fédérale devra répondre aux besoins du tennis fédéral afin de mieux véhiculer les messages vers les différents publics concernés. Dès qu’un enjeu de communication sera posé, la direction de la communication élaborera les messages, définira les cibles et les supports pour les atteindre. Parmi les missions de la direction de la communication l’accent sera mis sur les moyens et les ressources mutualisables pour l’ensemble des ligues à destination des cibles choisies. La diffusion des outils de communication devra être régulièrement accompagnée par la formation des acteurs à la maîtrise de toutes les fonctionnalités proposées. La formation reste un élément indispensable du soutien aux dirigeants. Elle ne doit pas être trop pointue mais répondre à des préoccupations et être organisée en proximité. Le web‐ dirigeant permettra de recueillir les thèmes les plus intéressants. FFT2016‐ être sport – projet sportif pour la XXXIème Olympiade Page 13 Le web‐dirigeant sera développé à destination des responsables de clubs pour renforcer leur sentiment d’appartenance à la FFT. Il s’adressera à ceux que les dirigeants désigneront y compris les professionnels. Il deviendra le réseau de la communauté du tennis français. Avec cet outil, la FFT doit poursuivre et conforter sa mission de pôle de ressources pour les dirigeants des clubs, des ligues et des départements, en mettant à leur disposition des informations administratives et juridiques avec les liens correspondants. Le développement de la téléphonie sur internet (voix sur IP) doit nous permettre de développer des solutions de visioconférence à un coût accessible facteur d’économie et de développement durable. Le déploiement des accords FFT sur la téléphonie mobile sera poursuivi. e) La gestion des ressources humaines La rationalisation de la gestion des ressources humaines constitue une préoccupation pour l’ensemble de la fédération en termes d’effectifs, de niveaux de rémunération et de statut. Si je suis élu président de la FFT, je demanderai au comité directeur de donner des recommandations plus strictes pour éviter que les écarts souvent injustifiés ne s’accroissent et surtout ne se renouvellent plus. Cela doit nous conduire d’abord à une plus grande vigilance puis à une meilleure maîtrise de nos charges. Définir plus exactement les fonctions clefs occupées dans chaque ligue (directeur ou responsable administratif, conseiller en développement, CTR, entraîneur fédéral de ligue ou CSD). Disposer d’une vision précise de leur présence dans les régions, d’une cartographie des emplois du tennis français par employeur et par fonction. Rappeler les missions essentielles constituant le socle commun à toutes les ligues dans une fiche de poste. Chaque ligue, en fonction de ses spécificités et du profil de la personne salariée concernée, complètera les missions ou les renforcera au moyen du plan de formation. Développer une véritable culture GRH par la généralisation des entretiens professionnels annuels formalisés pour évaluer l’activité écoulée au regard des activités exercées, fixer les objectifs et apporter les compléments de formation nécessaires notamment dans le cadre du droit individuel à la formation (DIF). En particulier, des bilans de compétences ou de carrière pourront être proposés, par exemple tous les cinq ans, pour permettre d’éventuelles réorientations lorsque l’exercice de certaines fonctions devient plus problématique avec l’âge. Elaborer un référentiel de domaines de compétences et d’emplois repères. Répertorier l’ensemble des formations, y compris au niveau régional, en lien avec les pratiques de GRH à disposition aussi bien des employeurs que des salariés. FFT2016‐ être sport – projet sportif pour la XXXIème Olympiade Page 14 f) Les actions sociales et solidaires Nous continuerons à soutenir à la fois les actions sociales et les actions solidaires. Les recettes de la journée des enfants de Roland Garros pourront aussi être consacrées à des actions visant un public adulte notamment en sport adapté pour les déficients mentaux. Les ligues pourront inscrire ces actions dans leur plan d’action annuel et pluriannuel, le siège pouvant intervenir en termes de mutualisation de moyens. La question du développement de la pratique du tennis en fauteuil devra être revue en prenant en compte les contraintes liées à la double appartenance FFT/FFH. Pour les publics déficients mentaux, la multiplication sur tout le territoire d’expériences avec les IME et les IMPRO nécessite une évaluation au niveau national pour favoriser la diffusion de ce genre de pratique. g) Le développement durable Le développement durable, les économies d’énergie, le choix vers le moins polluant sera l’objectif de base de tous les travaux, de toutes les actions en application de la charte adoptée par le comité directeur. Voici les axes principaux de notre action Axe 1 : grands événements : intégrer le développement durable dans l’organisation des grands événements (Roland‐Garros et BNP Paribas Masters). Axe 2 : déploiement fédéral : déployer une politique de développement durable à tous les niveaux des structures fédérales ainsi que dans les missions d’organisation, de promotion et de développement du tennis. Axe 3 : vie du siège : intégrer la responsabilité sociale et environnementale dans les activités du siège de la fédération. FFT2016‐ être sport – projet sportif pour la XXXIème Olympiade Page 15 6. Moderniser la politique sportive, c’est l’affaire de tous ! Nos objectifs fondamentaux n’ont bien sûr pas changé à savoir gagner un tournoi du Grand Chelem, des médailles aux Jeux Olympiques, remporter la Fed Cup ou la Coupe DAVIS. A la lumière des années passées, nous sommes convaincus qu’il faut revisiter notre univers sportif. En termes d’âges, d’abord : respecter successivement le plaisir de l’enfant, la construction de la personnalité de l’adolescent et la vie sociale et compétitive de l’adulte. Ensuite, à chaque niveau, la fédération doit apporter une réponse adaptée et structurée autour de la compétition, véritable colonne vertébrale de notre modèle sportif. Dans ce qui suit nous préciserons les évolutions : pour le niveau national et international, pour le niveau régional. Ensuite, nous déclinerons les différentes actions que nous entendons conduire pour la compétition sous ses différentes facettes : La relation dirigeants‐enseignants professionnels La formation initiale et continue Le tennis féminin La compétition par équipes, les championnats individuels «Perrier» et les tournois L’arbitrage Le tennis entreprise a) Pour l’élite nationale et internationale : former, épanouir, accompagner Pour ces prochaines années, nous maintiendrons le cap du double projet (réussite scolaire et sportive) tout en développant, au cas par cas, une approche pragmatique de la performance. En effet, à partir d’un certain niveau, la formation de l’élite requiert parfois une personnalisation des parcours par nos responsables féminin et masculin du haut niveau. La D.T.N va reprendre son rôle premier de formation pour accompagner nos espoirs et permettre l’accession aux premières places mondiales de nos éléments les plus talentueux tout en conservant l’objectif d’avoir un nombre élevé de joueuses et joueurs dans le top 100 mondial. FFT2016‐ être sport – projet sportif pour la XXXIème Olympiade Page 16 Pour y parvenir, les entraîneurs nationaux seront plus particulièrement mobilisés sur la formation des espoirs 18‐22 ans, période cruciale d’une carrière professionnelle. Le programme junior national s’orientera vers la mise en place de stages réguliers dans notre futur CNE. De la même façon, dans les plus petites catégories, le brassage des talents se fera plus intensément et plus régulièrement au niveau de nos pôles France, pôles espoirs et pôles régionaux d’entraînements avec, dans tous les cas, des efforts importants en faveur du tennis Féminin au niveau national, régional mais aussi au niveau des clubs. Ce nouveau programme s’accompagnera d’une modernisation du Programme Avenir National avec plus de responsabilités données aux Equipes Techniques Régionales et d’une organisation de l’école de tennis et du club junior faisant une vraie place à une compétition bien comprise et bien calibrée. Le Sénat vient d’annoncer qu’il met en place un groupe de travail sur l'éthique du sport : "l'arrivée massive d'argent dans le sport a conduit à multiplier les comportements peu conformes à l'éthique sportive : trucages de matches, corruption des acteurs, trafics de produits prohibés, ou encore endettements colossaux des clubs", souligne la commission sénatoriale ajoutant que " ces dérives sont susceptibles de porter atteinte aux valeurs éducatives et à l’exemplarité du sport"… Avec la création du comité d’éthique, l’accent mis sur le respect des règles, la lutte contre les paris illégaux et notre philosophie « être sport », il nous semble que nous sommes en pointe dans ces combats et que le maintien d’un sport propre sera l’une de nos priorités pour l’avenir. Le comité d’éthique devra s’emparer de ces sujets et « placer l’éthique sportive au centre de notre action ». Nous continuerons à nous préoccuper de l’insertion sociale et professionnelle des joueurs de haut niveau qui est une préoccupation constante de la DTN en lien avec les associations de professionnels. Nous ciblerons les joueuses et joueurs ayant atteint un classement au moins promotion et étudierons leur situation au cas par cas. Quatre possibilités leur seront proposées entre l’enseignement du tennis, une formation diplômante, la création d’activité ou l’insertion professionnelle directe. b) Pour les niveaux régionaux : agir durablement pour former des compétiteurs Depuis des années, les trop nombreuses modifications des politiques à destination des jeunes ont troublé la perception du message de la DTN. Le plan FFT2012 avait clairement infléchi cette politique sportive vers plus de respect des années d’âge, vers la fin de la course aux résultats à court terme, vers une formation en accord avec les étapes nécessaires à l’épanouissement de chacun et de chacune. Aujourd’hui, et dans cette continuité, nous vous proposons une ligne de conduite claire, constante et durable qui s’appliquera de 8 à 22 ans … La diffusion de la politique fédérale proposée par la DTN et décidée par le comité directeur doit s’appuyer au niveau régional autant sur les ETR que sur les dirigeants et les BE‐DE qui définiront au plan local les moyens pour un développement efficace qui s’inscrira dans la durée. Nous allons retrouver les fondamentaux de la formation et de l’éducation sportive pour chaque joueur. En premier lieu, nous devons cultiver le plaisir et la joie du jeu lors de ses FFT2016‐ être sport – projet sportif pour la XXXIème Olympiade Page 17 plus jeunes années. Ensuite, en partant du club, nous organiserons les parcours et définirons les moyens et qui l’amèneront à son meilleur niveau qu’il soit local, régional, national ou international. Tout au long de sa progression, nous veillerons avec nos équipes régionales et nationales à son intégrité physique et mentale. Ainsi, de la base au sommet, nous consacrerons le rôle fondamental de la DTN et des ETR qui est de former complètement nos espoirs avant de les voir voler de leurs propres ailes tout en gardant avec l’élite qu’elle soit régionale, nationale ou internationale des rapports de confiance. Notre système d’apprentissage du tennis ne peut donc être efficace que s’il fait la meilleure place au plaisir de jouer. C’est pourquoi, une réforme très importante sur les moins de 12 ans concernera l’ensemble de la détection, de la formation mais aussi et surtout la compétition qui se doit de devenir plus accessible, plus ludique, plus juste avec la prise en compte de l’âge réel de nos plus jeunes joueurs. Un premier constat alarmant doit nous mobiliser : o 75% des licenciés 9‐12 ans ne jouent aucun match en compétition o 92% des filles 9‐12 ans ne jouent jamais en compétition L’école de tennis fera l’objet de toutes les attentions car elle constitue le creuset des générations futures y compris et principalement à l’attention des enseignants professionnels et des CQP‐AMT. Elle fera la part belle au jeu, au plaisir de jouer, à l’apprentissage ludique de la compétition. Toute école de tennis digne de cette appellation devra consacrer au moins une séance par mois à l’apprentissage de la compétition organisée en son sein. Ainsi, la détection ne sera plus conçue comme la recherche (toujours spéculative) du champion, mais devra s’entendre désormais comme le recrutement de futurs compétiteurs. Ce qui donne à l’ETR une mission d’observation et de communication auprès des enseignants, des dirigeants et des parents. Nous voulons mettre un terme définitif à la « championnite », à la course aux palmarès pour des enfants de moins de 12 ans. Leur classement sera simplifié pour favoriser à la fois un plus grand brassage et l’épanouissement technique de l’enfant autour d’une idée simple « faisons les jouer » ! Un autre constat doit nous interpeller et un enseignement doit en être retiré : o 80 % des enfants intégrés en pôles France sont nés au 1er semestre, o Parmi les joueurs ayant eu le meilleur classement français à 12 ans Seulement 8 sur 96 sont entrés dans le Top 100 dans la même période 33 autres ont aussi intégré le Top 100 o Parmi les joueuses ayant eu le meilleur classement français à 12 ans Seulement 4 sur 66 sont entrés dans le Top 100 dans la même période 26 autres ont aussi intégré le Top 100 o la précocité n’est pas toujours le talent. Aussi, le moment venu, toutes les compétitions pour des enfants de moins de 12 ans se dérouleront à âge réel pour limiter les effets de seuil au 1er octobre. Cette compétition doit devenir formatrice et contribuer à la construction de l’enfant. Elle visera à augmenter de façon significative le nombre de nos jeunes compétiteurs, à gommer les excès en tous genres, à supprimer les dérives du système, à préserver aussi l’intégrité physique et mentale de ces jeunes joueurs, grâce à un suivi médical optimisé. FFT2016‐ être sport – projet sportif pour la XXXIème Olympiade Page 18 L’accent sera mis, dès le plus jeune âge, sur l’importance de la préparation physique adaptée en fonction de l’âge des enfants entraînés. Le suivi médical sera opéré pour l’élite régionale à partir de la nouvelle application de suivi longitudinal mise en œuvre par la DTN. Nous devons protéger et mieux reconnaître les clubs formateurs en créant un ou des systèmes innovants qui permettront de les valoriser et de les récompenser. c) La politique sportive, les dirigeants et la relation avec les enseignants professionnels Le principe de base est que l’organisation du sport est l’affaire de tous, prioritairement des dirigeants, dont c’est la responsabilité, et nécessairement des enseignants professionnels, dont c’est le métier, mais en évitant toute forme d’exclusivité. Les clubs et leur BE seront incités à mettre en œuvre un accès ou une participation à une pratique organisée pour tous les publics. On peut parfaitement imaginer la mise en place d’une labellisation récompensant les organisations des écoles de tennis mais aussi l’implication des BE et des équipes techniques des clubs dans la vie fédérale. Nous avons pris en compte les remontées sur le décalage qui existe entre les préoccupations de la DTN et des ETR d’une part, et les enseignants professionnels, d’autre part. L’ETR outre sa mission éducative et sportive doit pouvoir dégager du temps pour nouer et maintenir des liens avec l’ensemble des dirigeants, BE‐DE en privilégiant les moments de rencontres et d’échange plutôt que la communication numérique trop impersonnelle. Dans la droite ligne de cette politique sportive, le Trophée Perrier, qui deviendra les Challenges Perrier, s’orientera vers une reconnaissance du développement sportif des ligues sans notion de concurrence entre elles. Nous associerons dans notre action les nombreux initiateurs qui continuent à œuvrer bénévolement dans les clubs grands ou petits et transmettent avec passion leur amour du tennis. d) La formation initiale et continue Ce mandat sera celui de la formation continue qui doit devenir une priorité pour la FFT, les ligues et les clubs. L’ensemble de cette réforme et de cette politique sportive implique un engagement fort du département formation de la DTN, engagement qui reposera sur trois axes majeurs : o formation continue des enseignants professionnels avec un renforcement de différents niveaux (national, national décentralisé, régional pouvant aller jusqu’au niveau du secteur ou du club). FFT2016‐ être sport – projet sportif pour la XXXIème Olympiade Page 19 o accompagnement de la réforme des moins de 12 ans avec amélioration de l’animation, de la formation et de la pédagogie des écoles de tennis et plus particulièrement de la partie consacrée à la découverte du jeu puis de la compétition. o Suivi et contrôle des formations initiales DE/DES/AMT, notamment en exigeant, dans les centres fédéraux de formation, l’excellence dans les contenus pédagogiques, le suivi des nouveaux diplômés, en particulier en termes d’insertion professionnelle, par l’intermédiaire du club fédéral qui sera étendu aux AMT. Un état sera présenté annuellement au comité directeur. o La préparation physique, la santé et la prévention sont autant de sujets qui nécessitent une actualisation continue des connaissances. A cet égard, en s’appuyant sur la plateforme du web‐dirigeant, nous innoverons avec la création d’un « Observatoire des bonnes pratiques », dans ces domaines. Il s’agira d’une structure « hors murs » qui pourrait être conduite par le médecin fédéral, des formateurs, avec l’appui de stagiaires universitaires. Son rôle pourrait être d’assurer une veille vis‐à‐vis de pratiques innovantes avec diffusion interne, auprès des élus et des entraîneurs, de présenter des comptes‐rendus de colloques, de publications, de thèses, toujours grâce au Web‐dirigeant, permettant ainsi son accès à différents publics. Une présentation annuelle par le médecin fédéral lors de l’AG ou du Congrès Fédéral pourrait faire le point des apports les plus décisifs en la matière. e) Le tennis féminin Dès le plus jeune âge, de la base vers le sommet, de la masse vers l’élite, le tennis féminin sera considéré comme une activité différente du tennis masculin. L’entrée de nouvelles dirigeantes élues au comité directeur et au bureau fédéral sera mise à profit pour mener une politique encore plus volontariste sur le tennis féminin. Dans les ligues, nous inciterons chaque club à désigner des délégué‐es au tennis féminin. Des compétitions seront organisées pour les femmes et mixées, en fonction des niveaux de pratique, avec des formats de jeu différents. Pour les jeunes filles, seront recensées toutes les expériences conduites pour rendre notre sport plus attractif (ex : parties jouées en binômes où deux joueuses jouent alternativement les points de la partie). L’organisation des Raquettes FFT sera poursuivie en renforçant sa double dimension sportive et conviviale. La pratique du double dames sera préconisée comme prolongement aux cours pour adultes. FFT2016‐ être sport – projet sportif pour la XXXIème Olympiade Page 20 f) Les championnats individuels3, les tournois, les interclubs, le loisir, le classement Si la « compétition intégrée » sera l’axe fort de la réforme des moins de douze ans, elle sera également adaptée aux besoins des clubs et des compétiteurs et sera (pour répondre aux attentes du terrain qui souhaite pouvoir utiliser des formules innovantes et ludiques) combinée à la compétition traditionnelle. En termes logistiques, l’AEI sera perfectionnée pour favoriser sans heurt le respect des règles fédérales. On pourra y intégrer les juges arbitres assistants pour évaluer leur activité. Une solution de paiement en ligne intégrée aux outils fédéraux des compétitions sera proposée aux clubs. Un moyen de numériser les certificats médicaux attachés à la licence sera développé. Pour l’organisation des championnats individuels, des expérimentations seront menées à partir des applications fédérales pour désigner les qualifiés départementaux ou régionaux à partir des résultats obtenus lors des compétitions classiques ce qui aurait pour effet de dynamiser et de fédérer la compétition locale vers un véritable évènement régional. La réforme du plan FFT2012 relative aux championnats interclubs limitant la présence de joueurs non formés localement sera finalisée. Dans le même temps, l’organisation globale de nos championnats de France par équipes sera revue tant pour le nombre de matches par rencontre que pour les normes générales de montées et descentes. Le Tennis entreprise poursuivra son action au bénéfice des sections répertoriées par les ligues avec le soutien, si nécessaire, des conseillers en développement. Les épreuves conviviales : soyons imaginatifs ! Les initiatives qui fonctionnent et développent la convivialité et les rencontres entre clubs doivent être mieux connues et valorisées notamment au travers du web‐dirigeant. Le Classement continuera à suivre l’évolution qui le rend plus juste, plus sincère, plus motivant en luttant toujours et encore contre les excès et les insupportables tricheries. o Le terme non classé trop péjoratif disparaitra au profit d’une appellation plus attrayante. o L’obtention du premier classement : à partir de la pratique de club ou interclubs (journées d’animation sportive ou de compétitions amicales, tournoi interne non homologué…….) un premier classement pourra être attribué qui établira un lien rassurant et motivant avec la compétition traditionnelle. 3 Challenges Perrier FFT2016‐ être sport – projet sportif pour la XXXIème Olympiade Page 21 g) La modernisation et l’adaptation de l’arbitrage Les fonctions officielles du jeu (arbitrage et juge-arbitrage) doivent rester au service du jeu et de son développement. Les examens, les validations doivent évoluer et s’adapter aux réalités quotidiennes des pratiquants. Nous continuerons à mettre en œuvre les moyens de formation les plus modernes pour former les officiels et les outiller avec les applications fédérales. Cependant, nous prendrons également en compte les difficultés que les clubs rencontrent pour former des officiels en développant une forme de validation des acquis de l’expérience. En matière d’arbitrage et d’indemnités, il conviendra de bien dissocier le traitement lors des internationaux de France de celui des compétitions régionales où les moyens sont bien inférieurs. La limite entre le bénévolat et l’activité indemnisée devra être précisée pour prévenir toute confusion des genres. Pour la fonction de juge arbitre de tournoi (JAT), nous mettrons l’accent sur la formation en matière de compétences relationnelles, indispensables dans les tournois où la prévention des conflits reste la priorité. Une réflexion sera également conduite pour distinguer au niveau de la commission fédérale d’arbitrage les fonctions d’arbitrage et de juge‐arbitrage qui bien que complémentaires mobilisent des compétences bien distinctes. Nous réfléchirons sans dogmatisme à la fonction de « superviseur » mise en place dans certaines ligues où l’intéressé n’intervient qu’en cas de contestation des joueurs évoluant sans arbitre. Si cette pratique est transposable, nous envisagerons sa diffusion. FFT2016‐ être sport – projet sportif pour la XXXIème Olympiade Page 22 Nos valeurs courage, persévérance, esprit d’entreprise associative, esprit d’équipe Notre ambition Passion Partage Progrès Être sport pour l’avenir du tennis français Après avoir défini notre système de valeurs, après avoir posé les fondamentaux de notre vie fédérale tant au niveau du siège que des ligues, nous avons fixé les trois enjeux de modernisation pour la période 2013‐2016. Le projet que je vous propose d’adopter pour la prochaine Olympiade est de promouvoir un modèle associatif dynamique, ouvert et généreux d’une « fédération de clubs qui organise un tournoi du Grand Chelem », une véritable « entreprise associative » toute entière dédiée à la réussite du tennis français mais aussi du tennis sur terre battue dans le Monde dont nous organisons le championnat international dans notre Stade Roland Garros. Ce Stade nous voulons lui garder cette âme, ce caractère unique et magique tout en le dimensionnant pour rester parmi les plus grands stades de tennis au Monde. Il doit rester un des hauts lieux du tennis international et en être une vision d’avenir. Fiers de l’héritage que nous a laissé Philippe Chatrier, forts des grands principes qu’il a posés et qui inspirent encore notre action, nous entendons à notre tour les faire prospérer en élevant au niveau de la fédération la philosophie « être sport » telle que la définissait Henri Cochet. Celles et ceux qui accepteront de la partager avec moi au niveau fédéral s’engageront ainsi à « se retrousser les manches » en cultivant ses valeurs essentielles : courage, persévérance, esprit d’entreprise associative et esprit d’équipe. A l’avenir, le comité directeur devra veiller, à la fois, à maintenir la dimension fédérale de la vie associative et sportive de nos clubs et à réaliser les lourds investissements dans notre stade pour assurer la pérennité des championnats internationaux de France, outil de développement à la fois économique et sportif. Tout cela arrive dans une période où l’économie mondiale donne peu de perspectives de croissance de nos revenus et où les exigences des joueurs professionnels sur les ressources dégagées par les tournois du Grand Chelem sont de plus en plus pressantes. Elle va donc nous conduire à nous poser les bonnes questions sur le modèle associatif et économique de notre fédération. Cette réflexion sera d’autant plus efficace que nous obtiendrons l’adhésion des dirigeantes et des dirigeants concernés tant par les racines du tennis français que par sa croissance et son développement. Avec celles et ceux qui croient en notre action, je suis persuadé que c’est l’idée d’« être sport » qui constitue notre plus grande force. Notre fédération est en bonne santé. Les femmes et les hommes que je côtoie depuis quatre ans sont formidables de dévouement et d’engagement. J’ai confiance en eux et dans l’avenir car le projet que je vous propose contient toutes les composantes qui nous permettront de faire progresser l’ensemble du tennis français. Oui, nous avons tant de belles choses à faire ensemble… Jean Gachassin