Dynamique d`assemblage des protéines de réserve et du
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Dynamique d`assemblage des protéines de réserve et du
THESE Présentée pour l’obtention du titre de DOCTEUR DU CENTRE INTERNATIONAL D’ETUDES SUPÉRIEURES EN SCIENCES AGRONOMIQUES DE MONTPELLIER Discipline : Biochimie, Chimie et Technologie des Aliments École Doctorale : Sciences des Procédés - Sciences des Aliments Dynamique d’assemblage des protéines de réserve et du remplissage du grain de blé dur par Mariana SIMÕES LARRAZ FERREIRA Soutenue publiquement le 17 mai 2011 devant le jury composé de : M. Jean Claude Davidian M. Thierry Aussenac M. Christophe Bailly M. Philippe Grieu M. Michel Rossignol M. Paulo J. A. Sobral Mme Marie-Hélène Morel M. Yves Popineau Professeur, SupAgro, Montpellier Professeur, IPLB, Beauvais Professeur, UPMC, Paris Professeur, INP/ENSAT, Toulouse Directeur de Recherche, INRA, Montpellier Professeur, FZEA-USP, Brésil Directeur de Recherche, INRA, Montpellier Directeur de Recherche, INRA, Nantes Président Rapporteur Rapporteur Examinateur Examinateur Membre Invité Directrice de thèse Co-directeur de thèse Remerciements Tout d’abord je tiens à remercier la direction de l’UMR « Ingénierie des Agro-polymères et des Technologies Emergentes» pour m’avoir accueillie lors de mon stage de fin d’études en octobre 2006 et ensuite lors de ma thèse. Je tiens particulièrement à remercier Stéphane Guilbert, mais également Xavier Rouau et Hugo De Vries pour l’appui et la confiance qu’ils m’ont accordé tout au long de ce travail de thèse. En qualité de directeurs de cette thèse, je remercie vivement Marie-Hélène Morel, qui fut l’encadrante principale de ce travail, pour son engagement hors pair, pour avoir su me former progressivement sur le plan expérimental et scientifique, ainsi que pour ses nombreux commentaires toujours très pertinents. Je remercie également Yves Popineau, par son intérêt constant dans mon travail, et qui, malgré l’éloignement géographique, a su me donner une source supplémentaire de motivation pendant la rédaction de cette thèse. J’adresse mes plus sincères remerciements à Marie-Françoise Samson, qui a quotidiennement participé à l’encadrement de cette thèse. Je la remercie pour sa disponibilité, sa rigueur et sa précieuse contribution à la réalisation de ce travail. Je souhaite exprimer toute ma reconnaissance à Cécile Mangavel, pour son encadrement lors de mon séjour à Nantes ainsi que qui a participé de façon active au suivi de mon travail de thèse réalisé à Nantes et qui a su me guider toujours de façon claire et précise. Je suis très sensible à l’honneur que m’ont fait Christophe Bailly et Thierry Aussenac de juger ce travail, ainsi que Philippe Grieu, Michel Rossignol et Paulo Sobral pour leur examen critique de ce travail. Je remercie également M. Jean-Claude Davidian d’avoir accepté de présider ce jury de thèse ainsi que pour ses commentaires avisés lors de réunions, qu’il trouve ici mes remerciements les plus sincères. J’exprime également mes sincères remerciements à Pierre Martre et Christine Girousse de l’INRA de Clermont-Ferrand, qui ont suivi le déroulement de mon travail de thèse, pour leur disponibilité, leur précieuse collaboration, ainsi que pour l’intérêt qu’ils ont témoigné à l’égard de ce travail. Je remercie l’équipe de la plate-forme BIBS de l’INRA de Nantes, et tout particulièrement Hélène Rogniaux et David Ropartz pour l’investissement dans mon travail et les bons conseils pour maitriser le MALDI-TOF. Je souhaite exprimer toute ma reconnaissance à Stéphanie Penninck pour sa disponibilité, sa gentillesse et sa précieuse contribution lors de la rédaction de cette thèse. Remerciements Mes remerciements s’adressent d’autre part à tous ceux qui ont contribué activement au bon déroulement de ce travail. Pour son aide technique, plus qu’essentielle, qui m’a permis de recueillir beaucoup des données mais aussi pour m’avoir fait part de son (immense) savoir-faire, je remercie vivement Joëlle Bonicel. Pour leur investissement important et très sérieux dans mes analyses microscopiques et en spectrométrie de masse, je tiens à remercier Axelle Bouder et Gilbert Deshayes de l’INRA de Nantes. Je remercie également toutes les personnes ayant participé à la mise en place des dispositifs expérimentaux en chambre de culture et au champ, et plus particulièrement Pierre Roumet de l‘INRA, UMR DIAPC, Montpellier. Je remercie également Morgane Ardisson et Sylvain Santoni pour m’avoir accueillie périodiquement dans son laboratoire (UMR DIAPC, INRA, Montpellier) et m’avoir fait partager les compétences scientifiques de son équipe. Je n’oublie pas ma stagiaire ‘en or’ et amie Natalia Rosa pour son travail minutieux dans le cadre de cette thèse. A ceux qui ont contribué en amont de ce travail, Mariza de Melo, Paulo Sobral et Claire Bourlieu, je leur exprime ma profonde reconnaissance pour m’avoir initiée et motivée à poursuivre dans le domaine de la recherche. Je tiens à remercier également Emanuelle Gastaldi, Valérie Guillard, Hélène Angellier, Carole Guillaume et Bernard Cuq qui m’ont confié des activités d’enseignements et m’ont permis de passer de l’autre coté des salles de cours. Je tiens à remercier tous les membres de l’UMR IATE pour leur contribution, les conseils scientifiques et les échanges culturels, c’était un grand plaisir d’être parmi vous, je garderai sans doute un très bon souvenir. Je remercie tout particulièrement Cécile Barron, Valérie Micard, Valérie Lullien et Joël Abecassis pour les discussions qui m’ont permis d’avancer dans mes recherches, ainsi qu’à ceux qui ont fait des innombrables démarches administratives une très simple formalité : Christophe, Anne-Marie, Carole, Laurence et Dominique. Un grand merci également aux docteurs du labo qui sont passés par là : Miguel, Sana, Youna, Mane, Gisela, Fred Auger, Magali ; aux futurs docteurs : Fred Baudouin, Privat, Moustafa, Mathilde, Emna, Sandra, Adeline et Marine, ainsi que les nombreux stagiaires brésiliens pour la bonne ambiance et les rires partagés. Je voudrais remercier spécialement pour leur soutien, leur gentillesse et les très bons moments passés ensemble, mes très chères amies : Maud, Milena, Natalia et Gabi. En effet, plus que merci à Gabi pour son soutien moral que j’espère réciproque à l’aube de nos soutenances et pour son aide au combien précieuse à l’égard de mon travail. Remerciements Un grand merci à tous mes amis franco-français et franco-brésiliens qui ont fait de ces dernières années des moments inoubliables : Gisa, Fernando, Marie-Laure, Marcelo, Alessandra, Manoel, Bruna, Gabriel et João Gabriel, Flávia, Guilherme, Renata, Pedro, Michel, la famille Suchet et ma petite famille nantaise : Francesca, Barbara, Iole, Giulia et à tous ceux qui ont fait également de mon court séjour à Nantes un moment chaleureux et moins pluvieux ! A tous mes amis, je ne peux que leur faire part de ma profonde amitié… Une dédicace spéciale à celui qui m’a guidé depuis le tout début de ce travail : mon très cher Pedro merci de ta gentillesse, ta sagesse, ton enthousiasme sans faute, ta joie de vivre, tu es formidable et je te remercie de tout mon cœur pour ton soutien. Et enfin à ceux qui m’ont énormément motivée et ont contribué au bon déroulement de ce travail même à 9000 km de distance : ma famille et ma (future) belle famille… Ao meu nerd’s pai Homero, minha adorável mãe Cleuza, meus queridos irmãos Rodrigo e Eduardo, assim que minhas queridas cunhadas Cris e Carla, aos meus pequeninos (que saudade !) Eloá, Caio e Marcelinha, não poderia deixar de agradecer e citar estes que são como se fossem meus pais e minhas irmãs Alzira, Aristides,Tia Bina, Cassi, Kele e Karina e também Solange e Reinaldo. Très honnêtement c’était une belle aventure, aussi bien sur le plan humain que sur le plan professionnel et si c’était à refaire (je crois) je le ferai à nouveau ! Je dedie ce travail … à mes parents Sommaire Sommaire Sommaire Liste des abréviations ........................................................................................................... vi Liste des tableaux ................................................................................................................ vii Liste des figures ...................................................................................................................viii Introduction .......................................................................................................................... 3 Chapitre I- Synthèse bibliographique .................................................................................. 9 1. Le grain de blé ...................................................................................................................... 9 1.1. Généralités ....................................................................................................................... 9 1.2. Morphologie et histologie .............................................................................................. 10 1.3. Les principaux constituants ............................................................................................ 13 1.4. Phases clés du développement du grain : la phase d’accumulation de l'eau et de la matière sèche, le palier hydrique, la dessiccation.................................................................... 14 2. L’amidon ............................................................................................................................ 21 3. Les protéines de réserve du grain de blé ........................................................................... 22 3.1. Classification des protéines du grain de blé................................................................... 22 3.1.1. La gliadine ................................................................................................................... 24 3.1.2. La gluténine ................................................................................................................ 25 3.2. Protéines et qualité technologique du blé dur .............................................................. 26 3.3. Séquences et caractéristiques structurales des prolamines.......................................... 28 3.3.1. Structures primaires et secondaires........................................................................... 28 3.3.2. Modalités d’appariement des sous-unités gluténine................................................. 32 3.3.3. Modèle structural global des polymères de gluténines ............................................. 33 3.4. Dynamique d’assemblage des protéines de réserve ..................................................... 34 3.4.1. Biosynthèse, routage et formation de corpuscules protéiques ................................. 34 3.4.2. Accumulation des protéines de réserve au cours de la croissance du grain ............. 39 3.4.3. Formation des polymères de gluténines .................................................................... 40 3.4.3.1. Évolution de la distribution en taille des gluténines .............................................. 40 3.4.3.2. Évolution de l’état d’oxydoréduction des gluténines ............................................. 42 3.4.3.3. Mécanisme de formation des polymères de gluténines ........................................ 44 4. Effets agro-climatiques : azote, stress hydrique, températures élevées sur les protéines de réserve du grain de blé ........................................................................................................ 45 Chapitre IIEffet de températures élevées pendant le remplissage du grain de blé dur sur la dynamique de synthèse et d'aggrégation des protéines de réserve................................... 51 Physicochemical control of durum wheat grain filling and glutenin polymers assembly under different temperature regimes ............................................................................................ 52 1. Introduction ....................................................................................................................... 53 2. Materials and methods ...................................................................................................... 55 2.1. Plant material and growth conditions............................................................................ 55 i Sommaire 2.2. Determination of grain dry mass, water content, total protein concentration and percentage of vitreous grains.................................................................................................... 56 2.3. Grain sample preparation for biochemical analyses ...................................................... 56 2.4. Determination of grain protein composition and size distribution................................ 56 2.5. Determination of protein thiol content.......................................................................... 58 2.6. Determination of total glutathione and protein-bound glutathione contents .............. 58 2.7. Confocal laser scanning microscope observation of protein bodies.............................. 59 2.8. Statistics and data analyses ............................................................................................ 59 3. Results ................................................................................................................................ 60 3.1. Dynamics of grain dry mass and water........................................................................... 60 3.2. Dynamics of protein accumulation during grain development and final grain protein composition ............................................................................................................................... 63 3.3. Dynamics of glutenin polymer assembly during grain development ............................. 66 3.4. Relationship between glutenin polymer assembly and changes in thiol redox status during grain development ......................................................................................................... 68 3.5. Evolution of protein bodies during grain development ................................................. 70 4. Discussion ........................................................................................................................... 71 4.1. Effect of temperature regimes on grain dry mass accumulation ................................... 72 4.2. Control of grain-filling duration – Control of grain-filling stop....................................... 73 4.3. Effect of temperature regimes on glutenin polymer assembly ..................................... 74 4.4. Control of grain dehydration in relation to endosperm texture .................................... 77 5. Acknowledgements ............................................................................................................ 79 6. Supplementary data ........................................................................................................... 79 Chapitre IIIEvolution de l’état redox du grain au cours de sa croissance ......................... 83 Relationship between endosperm cell redox homeostasis and the glutenin polymerization in developing durum wheat ..................................................................................................... 84 1. Introduction ........................................................................................................................ 84 2. Materials and methods ...................................................................................................... 86 2.1. Chemicals ........................................................................................................................ 86 2.2. Field growth experiments ............................................................................................... 86 2.3. Preparation of wheat fractions....................................................................................... 87 2.4. Water content and dry mass .......................................................................................... 87 2.5. Vitreousness determination ........................................................................................... 87 2.6. Determination of grain protein composition by Size Exclusion-High Performance Liquid Chromatography (SE-HPLC) ....................................................................................................... 88 2.7. Determination of protein thiol, reduced and oxidized glutathione and protein-bound glutathione contents ................................................................................................................. 88 2.8. Analysis of Ascorbate pools ............................................................................................ 90 2.9. Enzyme extraction and assays ........................................................................................ 90 2.10. Malondialdehyde content measurements.................................................................. 91 ii Sommaire 2.11. Statistics and data analyses ........................................................................................ 92 3. Results ................................................................................................................................ 92 3.1. Grain filling: evolution of water, dry mass and protein content ................................... 92 3.2. Grain protein composition and pattern of deposition................................................... 94 3.3. Grain protein redox status ............................................................................................. 96 3.4. Evolution of Glutathione pool ........................................................................................ 97 3.5. Evolution of Ascorbate pool ......................................................................................... 100 3.6. Lipid peroxidation ........................................................................................................ 100 3.7. Activities of antioxidant enzymes ................................................................................ 101 4. Discussion......................................................................................................................... 103 Chapitre IVDynamique d’assemblage des polymères de gluténines au cours du développement de grains de blé dur .................................................................................. 113 Étude préliminaire : choix méthodologique pour l’extraction des protéines des grains de blé dur en cours de développement ........................................................................................ 114 1. Extraction des fractions protéiques solubles et insolubles dans le SDS à 1% (p/v) ........ 115 1.1. Méthodes ..................................................................................................................... 116 1.1.1. Extraction .................................................................................................................. 116 1.1.2. Analyse SE-HPLC ....................................................................................................... 116 2. Résultats........................................................................................................................... 118 3. Conclusions ...................................................................................................................... 124 Chapitre IV. A) How are gluten polymers assembled during grain filling in durum wheat? .. 125 1. Introduction ..................................................................................................................... 126 2. Materials and methods .................................................................................................... 127 2.1. Wheat samples ............................................................................................................. 127 2.2. Determination of thiol groups ..................................................................................... 128 2.3. Fluorescent thiol groups labelling and protein sequential extraction ......................... 128 2.4. Analysis of the protein fractions .................................................................................. 129 2.5. Cysteine content determination by SE-HPLC and Fluorescent detection.................... 130 3. Results and discussion ..................................................................................................... 131 3.1. Changes in protein content of the different extracts .................................................. 131 3.2. SE-HPLC analysis ........................................................................................................... 133 3.3. SDS-PAGE analysis ........................................................................................................ 138 3.4. Changes in SH numbers carried by the different species fractionated by SE-HPLC from proteins sequentially extracted from developing grains of durum wheat............................. 144 Chapitre IV. B) Identification des résidus cystéine réduits dans les gluténines polymériques de grains de blé dur en développement .................................................................................. 151 1. Introduction ..................................................................................................................... 151 2. Stratégie générale ............................................................................................................ 153 2.1. Méthodologie retenue pour l’étude ............................................................................ 154 2.2. Matériel végétal utilisé................................................................................................. 156 iii Sommaire 2.3. Protocole d’alkylation des thiols protéiques et extraction de protéines ..................... 156 2.3.1. Alkylation des groupements thiols ........................................................................... 156 2.3.2. Extraction séquentielle de protéines ........................................................................ 157 2.3.3. Extraction totale des protéines ................................................................................. 158 2.4. SE-HPLC ......................................................................................................................... 158 2.5. SDS- PAGE ..................................................................................................................... 159 2.5.1. Coloration des gels .................................................................................................... 159 2.5.2. Acquisition d’images ................................................................................................. 159 2.6. Préparation des échantillons pour l’analyse MS .......................................................... 160 2.6.1. Digestion trypsique ................................................................................................... 160 2.7. Analyse MALDI-TOF ...................................................................................................... 161 2.7.1. Calibration du spectromètre de masse MALDI-TOF ................................................. 161 2.7.2. Dépôt de l’échantillon ............................................................................................... 162 2.7.3. Analyse MALDI-TOF/TOF ........................................................................................... 163 2.8. Recherche en banque de données ............................................................................... 163 2.8.1. Cartographie peptidique ........................................................................................... 163 2.8.2. Sequence Editor - Biotools ........................................................................................ 164 2.8.3. Séquençage « de novo » ........................................................................................... 164 3. Résultats ........................................................................................................................... 165 3.1. Recherche de sous-unités de gluténines dans la banque de données Uniprot ........... 165 3.2. Analyse de sous-unités de gluténines par SDS-PAGE ................................................... 168 3.3. Efficacité des réactifs alkylants ..................................................................................... 174 3.4. Analyse des protéines par MALDI-TOF/TOF ................................................................. 178 3.4.1. Identification des SG-FPM ......................................................................................... 179 3.4.1.1. Les « SG-FPM 1 » ................................................................................................... 182 3.4.1.2. Les « SG-FPM 2 » ................................................................................................... 183 3.4.1.3. Les « SG-FPM 3 » ................................................................................................... 184 3.4.1.4. Les « SG-FPM 4 » ................................................................................................... 184 3.4.2. Analyse des oligomères de gluténines de masses moléculaires apparentes 200, 110 et 85 kDa .................................................................................................................................. 188 4. Discussion ......................................................................................................................... 194 5. Conclusion ........................................................................................................................ 197 Chapitre VSynthèse et conclusions sur les principaux résultats ................................... 201 1. Contexte et rappel des objectifs ...................................................................................... 201 2. Les principaux résultats obtenus ...................................................................................... 201 2.1. Dynamique de remplissage du grain ............................................................................ 202 2.2. Dynamique d’assemblage des polymères de gluténines ............................................. 209 2.3. Elaboration de la qualité technologique du grain ........................................................ 212 3. Perspectives...................................................................................................................... 216 iv Sommaire Annexe 1. Complément Méthodologique .............................................................................. 243 Annexe 2. Alignement des séquences en acides aminés des SG-HPM de type y................... 253 Annexe 3. Exemple d’une recherche sur Mascot. .................................................................. 254 Annexe 4. Exemple de résultat Biotools et de la recherche sur Mascot (Analyse MS/MS). .. 255 Annexe 5. Spectre de la bande SG-FPM 1 (extrait Tris-HCl, conditions non-réductrices)...... 256 Annexe 6. Spectre de la bande SG-FPM 2 (extrait Tris-HCl, conditions non-réductrices)...... 257 Annexe 7. Spectre de la bande Mr 110 kDa (extrait SDS-soluble, conditions réductrices).... 259 Travaux relatifs à cette étude ............................................................................................ 260 v Liste des abréviations Liste des abréviations °CJAF °Cd aa AP ADN ARNm ASC APX BiP BSA CAT CP DAA DHA DM FM GR GSH GSSG GWC HMW-GS HT JAF LMW-GS LRW LT MALDI-TOF mBBr MDA MS N PB PCD PSH PSSG RE RP-HPLC SDS-PAGE SE-HPLC SG-FPM SG-HPM SOD Degrés-jours après floraison Thermal time after anthesis Acide aminé Anti-protéase Acide désoxyribonucléique Acide ribonucléique messager Ascorbate Ascorbate Peroxidase Binding Protein Bovine Serum Albumin Catalase Corpuscule protéique Day after anthesis Dehydroascorbate Dry mass Fresh mass Glutathione Reductase Glutathion réduit/ reduced glutathione Glutathion oxydé/ oxidized glutathione Grain Water Concentration High Molecular Weight Glutenin Subunit High temperature Jour après floraison Low Molecular Weight Glutenin Subunit London Resin White Low temperature Matrix Assisted Laser Desorption Ionization- Time of Flight Monobromobimane Malondialdehyde Mass Spectrometry Nitrogen Protein body Programmed cell death Protein thiol content Protein-bound glutathione Réticulum Endoplasmique (Endoplasmic Reticulum) Reversed Phase-High Performance Liquid Chromatography Sodium Dodecyl Sulfate-PolyAcrylamide Gel Electrophoresis Size Exclusion-High Performance Liquid Chromatography Sous Unités de Gluténines de Faible Poids Moléculaire Sous Unités de Gluténines de Haut Poids Moléculaire Superoxide Dismutase vi Liste des tableaux Liste des tableaux Table II-1. Grain dry mass, maximum water content, total nitrogen, protein concentration and percentage of vitreous grains at physiological maturity for plants of durum wheat (cv. Dakter) grown under different temperature regimes. .............................................................................. 61 Table II-2. Protein composition of mature grains from plants of durum wheat (cv. Dakter) grown under different temperature regimes. ......................................................................................... 65 Tableau IV-1. Alkylation des groupements thiols avec différents réactifs alkylants. ................. 157 Tableau IV-2. Exemples de différents types de modifications. .................................................. 164 Tableau IV-3. Les sous-unités de gluténines de haut poids moléculaire des variétés étudiées répertoriées dans la banque Uniprot. ........................................................................................ 166 Tableau IV-4. Digestion trypsique in silico de la SG-HPM 1Bx20 (Mr 86,054 kDa, numéro d’entrée Q8RVX0), Triticum turgidum subsp. durum. ................................................................ 167 Tableau IV-5. Identification de protéines par analyse MALDI-TOF et confirmation de séquence de peptides à cystéines par MALDI-TOF/TOF (MS/MS).............................................................. 191 vii Liste des figures Liste des figures Figure I-1. A) Coupe transversale de grains entièrement vitreux (à gauche) et entièrement farineux (à droite), B) grains mitadinés. Source : INRA – Montpellier (Samson). ......................... 10 Figure I-2. Schéma histologique d’une coupe longitudinale d’un grain de blé (Surget & Barron, 2005). ............................................................................................................................................. 11 Figure I-3. Image de la partie centrale de l’albumen obtenue par microscopie électronique à balayage (MEB). Présence de deux populations de grains d’amidon morphologiquement différents, les petits (SB) et les gros (SA), englobés dans une matrice protéique (Mills et al., 2005). ............................................................................................................................................. 13 Figure I-4. Schéma du processus de cellularisation de l’albumen. ............................................... 15 Figure I-5. Phases-clés du développement du grain de blé. Adapté de DuPont et Altenbach (2003)............................................................................................................................................. 16 Figure I-6. La croissance du grain chez le blé (d'après Triboï, 1990)............................................. 17 Figure I-7. Coupes de grains de blé colorées au bleu de toluidine à 8 (A), 12 (B), 16 (C), 20 (D), et 22 (E) jours après floraison. Les barres correspondent à 1 mm pour la coupe transversale et à 100 µm pour les agrandissements (d'après Tosi et al., 2009). ..................................................... 19 Figure I-8. Classification des protéines du blé. Comparaison des classifications d'Osborne (1907) et de Shewry et al. (1986). ............................................................................................................ 24 Figure I-9. Représentation schématique des structures primaires des prolamines (Shewry & Halford, 2002). A) Exemple d’une prolamine pauvre en soufre : -gliadine. B) Exemple d’une prolamine riche en soufre : !-gliadine. P : proline ; Q : glutamine ; F : phénylalanine. Les ponts disulfures intramoléculaires sont schématisés en rouge. ............................................................. 29 Figure I-10. Représentation schématique de la structure primaire des "-gliadines (Shewry & Tatham, 1990). Le domaine répétitif, permettant d’identifier deux motifs conservés, est basé sur les séquences proposées par (Kasarda et al., 1984). .............................................................. 29 Figure I-11. Schéma proposé pour des structures typiques de SG-FPM de type m et s (A) et type i (B) (d'après D'Ovidio & Masci, 2004)........................................................................................... 30 Figure I-12. Schéma synthétique des séquences des SG-HPM de type x et y, d’après (Shewry et al., 2002). ....................................................................................................................................... 31 Figure I-13. Représentation schématique des positions des résidus cystéine dans la structure primaire de la SG-HPM 1Bx20 d’après les séquences présentées par Shewry et al. (2003b). ..... 32 Figure I-14. Schéma d’association des SG-HPM et des SG-FPM et localisation des ponts disulfures identifiés d’après Shewry et. al (2003c). ...................................................................... 33 Figure I-15. Schéma conceptuel de l’ontogénie des corpuscules protéiques et de la vacuole de stockage protéique (PSV) (Herman & Larkins, 1999). ................................................................... 36 Figure I-16. Double immunolocalisation des prolamines dans les corpuscules protéiques de l’albumen de grains en développement........................................................................................ 38 Figure I-17. Exemple de profil SE-HPLC de protéines SDS-solubles (—) et SDS-insolubles (—) de grain de blé dur mature................................................................................................................. 41 viii Liste des figures Figure II-1. Typical SE-HPLC profiles of the SDS-soluble proteins from developing grains of durum wheat plants (LT). .............................................................................................................. 57 Figure II-2. Grain dry mass (A, B) and water content (C, D) versus days (A, C) and thermal time (B, D) after anthesis. ..................................................................................................................... 62 Figure II-3. Relationship between (A) percent of maximum grain water content and percent of final grain dry mass and (B) relationship between grain water concentration and percent of final grain dry mass for developing grains. ........................................................................................... 63 Figure II-4. Grain nitrogen versus days (A) and thermal time (B) after anthesis for developing grains. ............................................................................................................................................ 64 Figure II-5. Accumulation of large and small SDS-soluble and SDS-insoluble polymers versus thermal time after anthesis for developing grains. ...................................................................... 67 Figure S II-1. Relationship between SDS-insoluble and small and large SDS-soluble polymers for developing grains. ......................................................................................................................... 68 Figure II-6. SDS-insoluble polymers versus grain water concentration........................................ 68 Figure II-7. Protein thiol content (PSH) versus thermal time after anthesis (A) or grain water concentration (B) for developing grains. ...................................................................................... 69 Figure S II-2. Relationship between protein bound glutathione (PSSG) and ratio of SDS-insoluble (Fi) to small SDS-soluble glutenin polymer (F2) in mature grains. ............................................... 70 Figure II-8. Superimposed bright field and fluorescence images of endosperm cross sections from developing grains. ................................................................................................................ 71 Figure II-9. Timings of the main physiological and biochemical events observed during grain filling.............................................................................................................................................. 73 Figure S II-3. Content of protein thiol (PSH) versus accumulation of SDS-insoluble glutenin polymers (mg grain-1)................................................................................................................... 76 Figure S II-4. Grain water concentration versus days after anthesis. ........................................... 78 Figure III-1. Changes during grain development, in dry mass (A), water content (B), protein content (C) and grain protein concentration (% DM) (D). ............................................................ 93 Figure III-2. Accumulation of the main grain protein classes during grain development. ........... 94 Figure III-3. Typical evolution of SE-HPLC profiles of SDS-soluble protein extracts from Orlu-1 (A) and Dakter (B). .............................................................................................................................. 95 Figure III-4. A- Evolution of P4f (circle), P4s (square) from gliadin peak and B- accumulation of small (square), large (circle) and SDS-insoluble glutenin polymers (triangle).............................. 96 Figure III-5. A- Evolution of protein sulfhydryl groups (PSH) and B- protein-bound glutathione (PSSG) contents during grain development. Data are the means ± SD for n = 3 independent measurements. ............................................................................................................................. 97 Figure III-6. Distribution of total glutathione and protein-bound glutathione contents in the different wheat fractions from mature grains for Orlu-2 and Dakter samples, expressed as Aper mg of dry mass and B- per grain basis.................................................................................... 98 ix Liste des figures Figure III-7. Evolution of reduced (GSH, empty circle) and oxidized (GSSG, full circle) glutathione during grain development for Orlu-1, Orlu-2 and Dakter. Data are the means ± SD for n = 3 independent measurements. ........................................................................................................ 99 Figure III-8. Evolution of the equilibrium constant (K1) of protein thiol oxidation by oxidized glutathione (semi-log scale). Inset graph shows the same results in normal scale. ................... 100 Figure III-9. Evolution of dehydroascorbate (DHA, empty circle) and ascorbate (ASC, full circle) during grain development for Orlu-1, Orlu-2 and Dakter. Data are the means ± SD for n = 3 independent measurements. ...................................................................................................... 101 Figure III-10. Evolution of malondialdehyde content (MDA) during grain development for Orlu-1, Orlu-2 and Dakter. Data are the means ± SD for n = 3 independent measurements................. 101 Figure III-11. Evolution of the activities of A- glutathione-reductase (GR), B- superoxidedismutase (SOD) and C- catalase (CAT) during grain development for Orlu-1, Orlu-2 and Dakter. Data are the means ± SD for n = 3 independent extracts made in triplicate.............................. 103 Figure III-12. Evolution patterns of protein sulfhydryl groups (PSH, empty circle), catalase activity (triangle down), protein-bound glutathione (PSSG, grey diamond) and glutenin polymers accumulation (empty diamond). ................................................................................. 109 Figure IV-1. Récapitulatif des protocoles d’extraction des protéines totales solubles et insolubles dans le SDS 1% obtenues à partir de grains de blé dur immatures et matures.......................... 117 Figure IV-2. Aires totales des chromatogrammes SE-HPLC (unités arbitraires) pour l’ensemble des protocoles testés aux différents stades de développement. ............................................... 118 Figure IV-3. Aires des différentes fractions protéiques issues des chromatogrammes SE-HPLC (unités arbitraires) obtenues à partir des extraits SDS-solubles (F1-F5) et SDS-insolubles (Fi), de grains immatures (318 et 371°CJAF) et murs (779 et 817°CJAF) selon les protocoles 1 (bleu) et 2 (rouge). ........................................................................................................................................ 119 Figure IV-4. Aires des différentes fractions protéiques issues des chromatogrammes SE-HPLC (unités arbitraires) obtenues à partir des extraits SDS-solubles (F1-F5) et SDS-insolubles (Fi), de grains immatures (318 et 371°CJAF) et murs (779 et 817°CJAF) selon les protocoles 1 (bleu), 3 (vert) et 4 (orange). ..................................................................................................................... 121 Figure IV-5. Aires des différentes fractions protéiques issues des chromatogrammes SE-HPLC (unités arbitraires) obtenues à partir des extraits SDS-solubles (F1-F5) et SDS-insolubles (Fi) de grains immatures (371°CJAF) et murs (779°CJAF) selon les protocoles 4 (orange), 5 (rose) et 6 (violet).......................................................................................................................................... 122 Figure IV-7. Effet d’alkylation et de l’extraction des protéines réalisée à froid ou à chaud sur la fraction insoluble de farine. ........................................................................................................ 123 Figure IV-8. Changes in protein content of the different extracts (Tris-HCl, EtOH, SDS-soluble and SDS-insoluble) from developing grains of durum wheat, after ATTO-labelling of SH groups (A) or non-labelling (B). ............................................................................................................... 132 Figure IV-9. Changes in SE-HPLC elution patterns of Tris-HCl (A) and EtOH (B) soluble proteins after SH labelling (ATTO) or non-labelling (without ATTO) from developing grains of durum wheat. .......................................................................................................................................... 136 x Liste des figures Figure IV-10. Changes in SE-HPLC elution patterns of SDS-soluble (A) and SDS-insoluble (B) proteins after SH labelling (ATTO) or non-labelling (without ATTO) from developing grains of durum wheat............................................................................................................................... 137 Figure IV-11. Changes in SDS-PAGE patterns of Tris-HCl soluble proteins from developing grains of durum wheat. Fluorescent (A and C) and Coomassie blue stained (B and D) gels are presented in non-reducing (A and B) and reducing (C and D) conditions. ................................. 139 Figure IV-12. Changes in SDS-PAGE patterns of EtOH soluble proteins from developing grains of durum wheat. Fluorescent (A and C) and Coomassie blue stained (B and D) gels are presented under non-reducing (A and B) and reducing (C and D) conditions............................................. 141 Figure IV-13. Fluorescent (left) and Coomassie blue stained (right) bands of EtOH extracts from immature grains at 473 and 601°Cd after anthesis. ................................................................... 142 Figure IV-14. Changes in SDS-PAGE patterns of SDS-soluble proteins from developing grains of durum wheat. Fluorescent (A and C) and Coomassie blue staining (B and D) gels are presented under non-reducing (A and B) and reducing (C and D) conditions............................................. 143 Figure IV-15. Changes in SDS-PAGE patterns of SDS-insoluble proteins from developing grains of durum wheat. Fluorescent (A) and Coomassie blue staining (B) gels are presented under nonreducing conditions. ................................................................................................................... 144 Figure IV-16. Changes in protein thiol content during grain development measured by the DNTB method and the cysteine content determined by SE-HPLC fluorescent detection. .................. 145 Figure IV-17. Evolution of the SH number per molecule from Tris-HCL extracts of developing grains of durum wheat (327-681°Cd). Thermal times (°Cd) after anthesis are indicated at the top of each curve............................................................................................................................... 146 Figure IV-18. The SH number per molecule. SE-HPLC profiles (UV and Fluo) at 473°Cd were subtracted from 881°Cd for Tris-HCl (A) and EtOH (B) extracts. ................................................ 147 Figure IV-19. Evolution of the SH number by protein subunits from SDS-soluble and SDSinsoluble extracts of developing grains of durum wheat. .......................................................... 148 Figure IV-20. Stratégie générale de double alkylation. .............................................................. 153 Figure IV-21. Exemple de réaction d’alkylation de groupement thiol (SH) par A : la 2-vinylpyridine (VP), B : l’Iodoacetamide (IAM) et C : le N-éthyl-maléimide (NEM) (d'après Hansen & Winther, 2009). ........................................................................................................................... 155 Figure IV-22. Spectres MS des SG-HPM de la variété de blé dur Bidi 17 à partir d’une analyse MALDI-TOF (Gao et al., 2010). .................................................................................................... 166 Figure IV-25. SDS-PAGE en conditions non-réductrices (A) et réductrices (B) des extraits séquentiels : Tris-HCl, Ethanol (EtOH) et SDS 2% (SDS-soluble). ................................................ 173 Figure IV-26. SDS-PAGE en conditions non-réductrices des extraits totaux. ............................. 174 Figure IV-27. Exemple de chromatogrammes SE-HPLC en fluorescence des extraits séquentiels de grains immatures à 473°CJAF (Ex. 532 nm, émission 553nm). .............................................. 176 Figure IV-28. Fluorescence résiduelle des extraits séquentiels de grains immatures (#$%%&'()*+, des variétés Dakter et Néfer. ...................................................................................................... 177 xi Liste des figures Figure IV-29. SDS-PAGE en conditions non-réductrices d’extrait éthanol soluble (EtOH). Les extraits protéiques (variété Orlu à 473°CJAF) ont été alkylés avec l’ATTO. ............................... 179 Figure IV-30. Schéma représentant les structures des SG-FPM identifiées en MALDI-TOF. Les cystéines sont désignées selon le système de lettres proposé par Köhler et al. (1993). ........... 181 Figure IV-31. Répresentation schématique des résidus cystéines identifiés. ............................. 187 Figure IV-32. Analyse de la composition fine d’un oligomère de gluténine de 200 kDa. ........... 190 Figure IV-33. Schéma global proposé pour l’état d’oxydoréduction des résidus cystéines d’une SG-FPM de grain de blé dur immature........................................................................................ 196 Figure V-1. Superposition d'images de fluorescence (marquage Fast Green) et de fond clair de corpuscules protéiques de l’albumen de grains de blé dur en développement (Orlu-1). .......... 206 Figure V-2. Évolution du poids sec et de la quantité d’eau par grain pour Néfer et Dakter au cours du développement du grain. ............................................................................................. 208 Figure V-3. Photographies de grains de blé dur matures de la variété Dakter soumis à différents régimes de température pendant le remplissage (HT1), la dessiccation (HT2) ou tout au long du développement des grains (HT3). ............................................................................................... 214 Figure V-4. Photographies de grains de blé dur immatures mitadinés (variété Orlu-1)............. 214 xii Introduction générale 1 2 Introduction générale Introduction Ces travaux de thèse ont été effectués dans le cadre de l’axe 3 - Élaboration de la qualité du grain de blé dur - du programme de recherche GARICC (Génotypes de blé dur et Adaptation Régionale aux Itinéraires techniques et aux Contraintes Climatiques) avec le soutien du pôle de compétitivité de la région Languedoc-Roussillon QualiMéditerranée et du FUI (Fonds Unique Interministériel). Ce programme, allant de la production de grains de blé dur en conditions contrôlées à l’étude de l’impact des conditions agro-climatiques et génétiques sur l’élaboration de la qualité du grain de blé dur a impliqué trois laboratoires de recherche publique : les Unités de Recherche INRA de Nantes « Biopolymères, Interactions, Assemblages » (BIA), de Montpellier « Ingénierie des Agro-polymères et Technologies Émergentes » (IATE) et de Clermont-Ferrand « Génétique, Diversité et Écophysiologie des Céréales » (GEDEC). Le contexte de la production du blé a subi depuis quelques années une évolution importante sur les plans économique, social et environnemental. La production devrait augmenter de 40% en 2020 pour faire face à l’augmentation de la population mondiale (Pinstrup-Andersen et al., 1999). Néanmoins, le rendement du blé tend à stagner depuis 1990, en particulier dans les régions à fort rendement comme en France, et ce malgré les progrès génétiques des 30 dernières années (Brisson et al., 2010). L’augmentation doit venir principalement de l'amélioration du potentiel du milieu, nécessitant des productions plus régulières, avec moins d’intrants afin de préserver l'environnement et les ressources naturelles présentes. Le blé est actuellement une des céréales les plus cultivées au monde avec une production annuelle totale de près de 680 millions de tonnes. En France, premier producteur de blé européen, cette culture représente une production d’environ 39 millions de tonnes (FAOSTAT, 2009). Le blé dur est une céréale cultivée notamment dans tout le bassin méditerranéen et dans le sud de la France, principalement en Languedoc-Roussillon, Provence et Midi-Pyrénées. Du fait de sa faible résistance au froid et à l'humidité, sa culture nécessite un ensoleillement élevé. Aux vues de ces exigences, le rendement annuel est sujet à de fortes variations liées aux conditions climatiques. Le blé dur est principalement consommé sous forme de semoule et de pâtes alimentaires. Sa qualité technologique est évaluée au travers de plusieurs critères, parmi ceux-ci on distingue la valeur semoulière et la valeur pastière. Le rendement semoulier varie selon la taille, le poids du 3 Introduction générale grain et la vitrosité du grain tandis que la qualité pastière dépend de la composition qualitative et quantitative en protéines. Pour satisfaire à la demande de l'industrie, un blé dur de qualité doit donc répondre à des exigences technologiques, il doit avoir une couleur “ambrée”, une amande vitreuse, opaque et non farineuse, c'est-à-dire présenter moins de 20% de grains mitadinés1, tout en possédant un taux de protéines minimum d’environ 12%. La vitrosité peut être altérée par le mitadinage qui pénalise la valeur semoulière. L'apparition du mitadinage est liée à une baisse du contenu en protéine de l'amande, ce phénomène se traduit par l'apparition de zones farineuses dans tout ou partie de l’amande vitreuse. Les critères qui déterminent la valeur pastière vont dépendre de façon assez complexe et pas complètement connue, de la manière dont les structures et les composants macromoléculaires du grain sont organisées (amidon et protéines). Les propriétés rhéologiques des pâtes, via celles du gluten, dépendent de la composition en protéines de réserve de la semoule, mais aussi de l’assemblage sous forme polymérique de celles-ci. Ces critères, fortement liés au polymorphisme génétique du blé, sont également largement influencés par les conditions agro-climatiques au moment du développement et de la maturation du grain. En effet, des températures modérées et un apport important en azote sont nécessaires pour garantir la quantité et l'assemblage des protéines de réserve du grain. Jusqu'à présent, seuls quelques travaux portant sur la dynamique d'accumulation des protéines de réserve au cours de l’élaboration du grain de blé dur ont été publiés. Dans ce contexte, des aspects agronomiques, biochimiques et dans une moindre mesure technologiques sont considérés dans ce manuscrit et visent à approfondir les connaissances sur les événements physiologiques et physico-chimiques intervenant au cours du remplissage du grain de blé dur et ce en fonction de la température et des conditions pédoclimatiques pour deux variétés différentes. Plus précisément, nous avons cherché à cerner le contexte cellulaire dans lequel s’effectue l’élaboration du grain et l’assemblage des prolamines. Nous avons également porté notre intérêt sur les liens possibles entre ces événements et la texture de l’albumen de blé dur, dans la mesure où celle-ci conditionne le rendement semoulier et pour une grande partie, à travers sa relation avec la teneur en protéine, la qualité pastière. 1 Selon le règlement communautaire n° 824/2000 du 19 avril 2000. 4 Introduction générale Les principaux résultats acquis au cours de la thèse sont regroupés en trois chapitres, s’articulant autour de trois articles scientifiques rédigés en anglais pour soumission dans des revues internationales à comité de lecture. Des résultats complémentaires, rédigés en français, sont également présentés dans le chapitre 4. La rédaction des résultats sous forme de publications a pour objectif de valoriser dès à présent les travaux de recherche. Toutefois, par souci de clarté, le restant du manuscrit de thèse est rédigé en français. Le manuscrit est organisé en cinq chapitres : Le chapitre I est consacré à la synthèse bibliographique. Les travaux antérieurs sont présentés et analysés dans la perspective des deux principales thématiques développées : le remplissage du grain et l’assemblage des protéines de réserve. Tout d’abord les phases clés du développement du grain ainsi que la biosynthèse et le routage subcellulaire des protéines de réserve seront envisagés, avant d’aborder à une échelle plus fine l’agrégation sous forme polymérique de ces dernières. Le chapitre II est consacré à l’étude de l'effet de températures élevées appliquées à différents stades de la formation du grain, soit pendant les phases de remplissage ou de dessiccation soit tout au long du développement du grain de blé dur. Un suivi fin de l’évolution physiologique (analyse des vitesses et durées d’accumulation des réserves, statut hydrique du grain, morphologie des corpuscules protéiques) et physico-chimique du grain (teneur en protéines, état de distribution et d’oxydation des protéines de réserve) a été réalisé. Les mécanismes physiques gouvernant les modalités de dessiccation et l’arrêt de la croissance du grain sont discutés à la lumière des résultats obtenus dans la publication n°1. Les travaux décrits dans le chapitre III font l’objet de la publication n°2 qui porte sur la relation entre l’évolution du statut redox de l’albumen et l’accumulation et la polymérisation des gluténines. Pour cela, les analyses ont été réalisées à partir de grains prélevés tout au long de leur cycle de remplissage. Il s’agissait notamment de cerner la dynamique d’assemblage des protéines de réserve pour deux variétés associées à différentes performances technologiques et pour des grains présentant des textures très contrastées à la récolte. En parallèle, l’évolution du statut rédox du grain a notamment été jugée de la fin de la phase de cellularisation à la fin de la dessiccation du grain, par la 5 Introduction générale mesure des activités spécifiques des enzymes impliquées dans la détoxication cellulaire, des formes réduites et oxydées du glutathion et de l’ascorbate ou encore par le dosage des lipides peroxydés. Le chapitre IV est consacré à l’étude de la dynamique d’assemblage des gluténines au cours de l’élaboration du grain de blé dur, il est partagé en trois parties distinctes. La première constitue les conditions expérimentales retenues pour l’extraction totale des protéines solubles et insolubles au SDS. La deuxième constitue la publication n° 3, qui porte sur les changements du statut rédox des différentes classes protéiques au cours du développement du grain de blé dur. En s’appuyant sur le marquage des thiols par un alkylant spécifique fluorescent, nous avons cherché à caractériser le couplage entre l’oxydation des thiols protéiques et la croissance en taille des assemblages de sous-unités de gluténines. Une double détection (UV et fluorescente) lors des analyses par chromatographie d'exclusion-diffusion (SE-HPLC) a été employée pour quantifier le nombre de thiols portés par les différentes espèces protéiques fractionnées par SE-HPLC. A partir de ces travaux, une deuxième étude a été mise en place afin d’identifier par spectrométrie de masse, l’état d’oxydoréduction des résidus cystéines dans les sous-unités gluténines extraites de grains immatures. Les résultats obtenus nous amènent à proposer un modèle d’assemblage de polymères de gluténines. Le chapitre V est une synthèse et conclusion des principaux résultats obtenus au cours de ce travail. Sa lecture devrait permettre une meilleure compréhension : des relations existant entre l’accumulation de matière sèche et le statut hydrique du grain ; de la dynamique d’assemblage des protéines de réserve ; de la vitrosité et la formation de macro-polymères de gluténines, ainsi que des mécanismes contrôlant l’arrêt du remplissage du grain de blé dur. Le manuscrit se termine par les perspectives qui proposent de nombreuses pistes envisageables pour la suite de ce travail. 6 Chapitre I. Synthèse bibliographique 7 8 Chapitre I Chapitre I- Synthèse bibliographique 1. Le grain de blé 1.1. Généralités Les deux espèces de blé les plus cultivées au monde sont le blé tendre (Triticum aestivum L.) qui représente plus de 90% de la production mondiale et le blé dur (Triticum durum Desf.) qui constitue 5% de celle-ci et qui est traditionnellement cultivé dans le bassin méditerranéen (Gooding, 2009). D’un point de vue botanique, le blé est une monocotylédone appartenant à la famille des graminées, divisées génétiquement selon leur nombre de chromosomes (2n). Le blé dur, utilisé pour la fabrication de pâtes alimentaires, présente un génome tétraploïde (génome AA BB). Chaque génome est constitué de 7 paires de chromosomes homéologues, soit un total de 28 chromosomes (2n = 28). Le blé tendre, essentiellement utilisé pour la fabrication du pain, est hexaploïde (génome AA BB DD) avec un total de 42 chromosomes. Les différentes variétés de blé peuvent être classées d'un point de vue technologique selon la texture de leur albumen et leur teneur en protéines, caractéristiques qui conditionnent le rendement en farine ou en semoule lors de la première transformation et la qualité culinaire des produits de seconde transformation. Ces critères de classification sont sous l'influence, à la fois, de facteurs génétiques et environnementaux (Kent & Evers, 1994). La dureté, propriété mécanique qui se réfère à la texture, traduit la cohésion du grain. Chez le blé tendre, elle est génétiquement contrôlée par le gène Ha (Symes, 1965, Baker, 1977). Ce gène est localisé sur le bras court du chromosome 5D (Chowdhury & Wardlaw, 1978). Les allèles du gène de la dureté sont également présents sur les chromosomes 5A et 5B du blé hexaploïde, mais ne sont pas exprimés. C'est pour cette raison que les blés durs tétraploïdes dépourvus du génome D sont plus durs que les blés hexaploïdes. Il existe trois classes de dureté qui séparent les espèces et les variétés de blé : soft et hard pour les hexaploïdes et dur pour les tétraploïdes. La vitrosité, caractéristique très recherchée chez le blé dur, est une propriété optique fortement influencée par les conditions agro-climatiques et directement liée à la teneur et à la composition en protéines (rapport gliadine/gluténine) (Dexter et al., 1988, Dexter et al., 1989, Samson et al., 2005). Sur la base de la vitrosité, on distingue trois catégories de grains : les 9 Synthèse bibliographique grains vitreux, présentant une surface translucide et lisse à la coupe avec un albumen compact, pratiquement dépourvu d’espaces vides ; les farineux, présentant un albumen blanc et opaque, lié à la présence des nombreuses poches d’air (Czarnes et al., 1999) qui diffractent et diffusent la lumière (Hoseney, 1994) et les grains mitadinés, caractérisés par la présence de zones adjacentes farineuses et vitreuses (Dexter et al., 1989), fréquemment rencontrés chez le blé dur (Figure I-1). Au cours de cette étude, nous nous intéresserons uniquement au blé dur, toutefois la comparaison de nos résultats avec ceux de la littérature nécessitera de faire référence à des travaux sur le blé tendre infiniment plus nombreux que ceux sur le blé dur. A B Figure I-1. A) Coupe transversale de grains entièrement vitreux (à gauche) et entièrement farineux (à droite), B) grains mitadinés. Source : INRA – Montpellier (Samson). 1.2. Morphologie et histologie Le grain de blé est un fruit sec et indéhiscent, appelé caryopse, constitué d’une graine et de téguments. Sur l’épi, il est entouré d’enveloppes : les glumes et les glumelles qui n’adhérent pas au grain et sont éliminées lors du battage. Sur le plan morphologique, le grain possède une forme ovoïde et est caractérisé par la présence d’un sillon qui s'étend sur toute la longueur de la face ventrale. Sur la face dorsale, le germe s’étend du pôle basal jusqu'au tiers de la longueur du grain, et à l’opposé, sur le pôle apical le grain est coiffé d’une brosse à peine visible à l’œil nu. La taille du grain (de 5 à 7 mm de long, de 2,5 à 4 mm de large et de 2,5 à 3,5 mm d’épaisseur) et son poids (entre 20 et 50 mg) (Surget & Barron, 2005) sont des caractéristiques variétales qui peuvent varier en fonction des conditions de culture (i.e. échaudage lié à des facteurs d'ordre climatique ou parasitaire) et de la position du grain sur l’épi. En général, les gros grains sont localisés au centre de l’épi (Calderini et al., 2000, Evers & Millar, 2002). Chez les 10 Chapitre I espèces avec de multiples tailles, la taille moyenne des grains diminue progressivement de la tige principale vers les autres (Evers & Millar, 2002). Histologiquement, le grain de blé dur est formé de trois types de tissu : le germe (3%), les enveloppes (13-16% du grain) et l’albumen (80-85% du grain) (Kent & Evers, 1994, Barron et al., 2007) (Figure I-2). Sillon Albumen amylacé Albumen Couche à aleurone Epiderme du nucelle Test a Cellules Enveloppes tubulaires Péricarpe Cellules interne transversales Péricarpe externe Scutellum Germe Axe embryonnaire Figure I-2. Schéma histologique d’une coupe longitudinale d’un grain de blé (Surget & Barron, 2005). Le germe ou embryon 2, résulte de la fusion des gamètes mâles et femelles. À maturité du grain, il comprend l’axe embryonnaire et le scutellum, qui est considéré comme homéologue à un cotylédon. Dans les céréales le germe a la plus forte teneur en lipides et en vitamines liposolubles. Il a également la plus forte teneur en humidité dans le grain mature (Song et al., 1998). À l'exception du maïs, où l'huile est économiquement importante, le germe n'est pas considéré comme une cible d'amélioration génétique (Evers & Millar, 2002) et est généralement éliminé pendant la mouture (blé), le polissage (riz), le pelage (orge) ou le décorticage (sorgho) avant la consommation humaine (Shewry & Halford, 2002). 2 Le terme embryon est plutôt adopté en botanique. Le terme germe est le plus souvent utilisé par les meuniers et les semouliers pour désigner la fraction riche en axe embryonnaire produite lors de la mouture (Kent & Evers, 1994). Dans ce travail le terme germe sera adopté. 11 Synthèse bibliographique Les enveloppes du grain sont composées de cinq tissus superposés, chacun de ces tissus possède une épaisseur et une nature différente (Barron et al., 2007). De la surface externe vers le centre du grain se trouvent successivement le péricarpe externe (épicarpe) et le péricarpe interne constitué par le mésocarpe et l'endocarpe. Viennent ensuite la testa et l’épiderme du nucelle (ou couche hyaline) (Surget & Barron, 2005). Ces tissus sont essentiellement constitués de cellules vides dont les parois sont riches en fibres et en composés phénoliques (Hemery et al., 2007). L'albumen, représente le tissu le plus abondant du grain. Il est constitué de l’albumen amylacé 3 et des cellules de la couche à aleurone. L’albumen amylacé est décrit comme la masse centrale, composée de cellules compactes remplies de grains d’amidon enchâssés au sein d’une matrice protéique plus ou moins dense (Figure I-3). Ces éléments nutritifs sont mobilisés pour soutenir la croissance de l'axe embryonnaire au début de la germination. Les cellules de l'albumen amylacé sont entourées de la couche à aleurone, aussi appelée assise protéique. Elle est formée d'une seule couche de cellules cubiques de 50 µm à paroi épaisse et au contenu dense, où les noyaux sont au premier plan. Contrairement à l’albumen amylacé, ces cellules ne contiennent pas d'amidon mais ont une forte teneur en protéines et en lipides. Les cellules de l’aleurone sont d'une extrême importance, d'une part pour le développement du grain car elles se divisent pour former les cellules de l'albumen amylacé, et d'autre part pour la germination car elles sont le siège de la synthèse d’enzymes hydrolytiques responsables de la solubilisation des réserves (Kent & Evers, 1994). 3 Dans ce travail, aussi comme dans des nombreuses références, le terme « l'albumen» sera utilisé pour faire référence uniquement à l'albumen amylacé. 12 Chapitre I Figure I-3. Image de la partie centrale de l’albumen obtenue par microscopie électronique à balayage (MEB). Présence de deux populations de grains d’amidon morphologiquement différents, les petits (SB) et les gros (SA), englobés dans une matrice protéique (Mills et al., 2005). 1.3. Les principaux constituants Le grain est principalement constitué de glucides (amidon et fibres, 65-75%) et de protéines (8 à 17%, selon les variétés et les conditions de culture), mais aussi de lipides (2-6%), d'eau (1214%) et de micronutriments (Pomeranz, 1988, Kent & Evers, 1994). Ces constituants se répartissent de manière inégale au sein des différentes fractions histologiques du grain. L’amidon se retrouve en totalité dans l’albumen amylacé, les protéines et les lipides dans le germe et la couche à aleurone (Hemery et al., 2007). L'hétérogénéité existe également entre les cellules de ces différents tissus. En particulier, il est bien établi qu’il existe un gradient protéique entre l'albumen amylacé et les cellules externes de la couche à aleurone (subaleurone), ces dernières étant plus riches en protéines avec moins d'amidon que les cellules de l'albumen central (Evers, 1970, Lending & Larkins, 1989). Les protéines du blé sont divisées selon leurs caractéristiques biologiques et leur localisation dans le grain, on distingue ainsi deux classes de protéines : les protéines métaboliques avec les albumines et les globulines (15-20% des protéines) et les protéines de réserve avec les gliadines et les gluténines (80-85% des protéines) (Wrigley & Bietz, 1988). !Les albumines-globulines, encore appelées protéines solubles, sont constituées d’un grand nombre de protéines se différenciant par leurs propriétés physico-chimiques (poids moléculaire, point isoélectrique, acides aminés) et fonctionnelles (activités enzymatiques : "- et --amylase, protéases, 13 Synthèse bibliographique oxydoréductases ; inhibiteurs enzymatiques, pouvoir émulsifiant et moussant). On les retrouve dans l’ensemble des différents compartiments de la graine. Les gliadines et les gluténines, aussi appelées prolamines en raison de leur richesse en proline et en glutamine, représentent une source d’acides aminés pour la germination et pour le développement de la graine (Richard et al., 1996). Ces protéines de réserve sont majoritairement localisées au sein de l’albumen amylacé. Elles sont également les principaux constituants du gluten, le complexe protéique viscoélastique obtenu par lavage à l’eau d’une pâte de blé. Elles seront présentées plus loin dans ce chapitre. 1.4. Phases clés du développement du grain : la phase d’accumulation de l'eau et de la matière sèche, le palier hydrique, la dessiccation Le développement du grain est classiquement divisé en quatre phases (Simmonds & O’Brien, 1981, Olsen, 2001), selon le développement de l’albumen (Figure I-4) : - La phase syncytiale (0-4 JAF) qui correspond à une période de divisions mitotiques sans formation des parois cellulaires. Suite à ces divisions, les noyaux migrent formant l’albumen coenocytique. - La division cellulaire ou embryogenèse (4-18 JAF) caractérisée par une intense multiplication cellulaire et la formation des parois cellulaires conduisant à la cellularisation complète de l’albumen. - L’accumulation ou remplissage (18-36 JAF) correspondant à la déposition linéaire de la matière sèche. - La phase de dessiccation ou de maturation (36-58 JAF), marquée par un arrêt de l’accumulation de la matière sèche et une chute de la teneur en eau du grain. Le développement de l'albumen commence par la fécondation de la cellule centrale diploïde du sac embryonnaire. Après la floraison, son développement est caractérisé par une courte phase syncytiale pendant laquelle le noyau de la cellule centrale se divise sans la formation des parois cellulaires. Les noyaux sont alors répartis dans une bande de cytoplasme entourant une large vacuole centrale : c’est l’albumen coenocytique (Figure I-4A). Le processus de cellularisation de l’albumen coenocytique est initié par la formation d’un réseau de microtubules émergeant de l’enveloppe des noyaux. La maturation de l’albumen 14 Chapitre I continue par des divisions répétées des noyaux triploïdes, la formation progressive de la paroi cellulaire et après plusieurs cycles de divisions cellulaires centripètes, la vacuole centrale est comblée (Figure I-4B-D) (Olsen et al., 1999, Olsen, 2001). A B C D Figure I-4. Schéma du processus de cellularisation de l’albumen. A) les divisions mitotiques se déroulent sans formation de la paroi cellulaire, les noyaux migrent formant l’albumen coenocytique, B) la cellularisation est initiée par la formation d’un réseau de microtubules émergeant des noyaux, C) la formation des parois cellulaires est facilitée par l’interaction des microtubules émergeant des noyaux. Chaque noyau se retrouve entouré par une structure proche de la paroi, D) après plusieurs cycles de divisions cellulaires centripètes, la vacuole centrale est comblée (d’après Olsen et al. 2001). Le développement du grain peut également être décrit selon des critères physiologiques et de composition du tissu, ce qui permet de déterminer les phases clés en prenant en compte les points de transition de l'accumulation en eau, de la matière sèche totale, de l'amidon et des protéines (Figure I-5) (DuPont & Altenbach, 2003). La phase de division cellulaire est la période pendant laquelle la teneur en eau augmente rapidement tandis que les grains d'amidon et les protéines de réserve s'accumulent à une faible vitesse (Sofield et al., 1977b, Schnyder & Baum, 1992, Carceller & Aussenac, 1999, DuPont & Altenbach, 2003). L’importance de cette phase précoce du développement du grain trouve son explication dans la relation étroite entre le poids sec final du grain et le nombre de cellules de l’albumen (Brocklehurst, 1977, Macleod & Duffus, 1988). Les quantités d'amidon et de protéines qui vont être accumulées dans chaque grain sont dépendantes du nombre de cellules de l'albumen et de la taille finale des cellules, elle même influencée par l'absorption d'eau, la plasticité de la paroi cellulaire, la vitesse et la durée de remplissage du grain (Egli, 1998). A la fin 15 Synthèse bibliographique de la phase de division cellulaire, le grain se trouve au stade « laiteux » et contient environ 60% maturité / récolte fin d'accumulation de protéine fin d'accumulation d'amidon début de l'apoptose 100 teneur en eau maximale accumulation linéaire de protéine accumulation linéaire d'amidon d’eau. mg par grain 80 60 matière sèche 40 eau 20 matière frâiche 0 0 200 400 600 800 1000 °C JAF 0 12 24 36 48 60 JAF Développement du grain Figure I-5. Phases-clés du développement du grain de blé. Adapté de DuPont et Altenbach (2003). La phase d’accumulation ou remplissage du grain suit une courbe sigmoïdale avec une phase de faible accumulation de matière sèche, une phase linéaire et enfin un plateau (Triboï, 1990, Yin et al., 2009). La phase linéaire se caractérise par deux variables déterminantes pour le poids du grain : la durée (D) et la vitesse de remplissage (V) (Triboï, 1990). La durée peut être exprimée en jours après floraison (JAF) ou en somme de températures moyennes journalières (°CJAF, degrés-jours). Il en résulte que V s’exprime en mg.JAF-1 ou mg.°CJAF-1 (Figure I-6). La durée et la vitesse de remplissage du grain de blé peuvent varier considérablement en fonction des génotypes et des conditions thermiques de culture (Yin et al., 2009). 16 Chapitre I Figure I-6. La croissance du grain chez le blé (d'après Triboï, 1990). Pendant la phase de remplissage, les grains d’amidon et les protéines de réserve s’accumulent dans les cellules de l’albumen (Singh & Jenner, 1982) de manière quasi-linéaire et le volume du grain augmente à une vitesse réduite (Sofield et al., 1977b). Bien que les vitesses et les durées d'accumulation de l'amidon et des protéines soient considérées comme des événements indépendants, contrôlés par des mécanismes distincts (Jenner et al., 1991, Panozzo & Eagles, 1999), elles sont essentiellement parallèles (Shewry et al., 2009b). Une étude récente portant sur des caryopses récoltés entre 8 et 22 JAF a mis en évidence par microscopique optique les modifications spatio-temporelles de l'accumulation des grains d’amidon et des protéines de réserve chez le blé dur (Tosi et al., 2009) (Figure I-7). Au stade le plus précoce (8 JAF, Figure I-7A), l’assise aleuronique située en périphérie de l’albumen semble être constituée de plusieurs couches de cellules dont les morphologies se distinguent bien de celles des cellules plus centrales. Du fait que seule la couche la plus externe constituera à maturité la couche à aleurone (Kent & Evers, 1994), les autres vont évoluer et acquérir la morphologie typique des cellules de l’albumen central. Les cellules internes de l'albumen ont une apparence typique de l'albumen amylacé, avec des grandes vacuoles, des noyaux bien distincts et des gros grains d'amidon (type A) présents dans le cytoplasme périphérique. A 12 JAF (Figure I-7B) la couche à aleurone commence à s’individualiser. Des changements sont également intervenus dans les cellules intérieures de l'albumen, la vacuole centrale se divisant en plusieurs petites vacuoles qui contiennent des dépôts de protéines. L'accumulation d'amidon et de protéines dans les cellules de l'albumen continue d'augmenter jusqu’à 16-20 17 Synthèse bibliographique JAF (Figure I-7C-D), vers 22 JAF (Figure I-7E) la quasi-totalité du contenu cellulaire renferme les protéines et les grains d’amidon. Une des particularités du grain de blé dur (partagée avec les autres espèces de blé et de maïs) est que son contenu en eau est constant durant la phase d’accumulation des réserves. En effet, la teneur en eau du grain augmente pendant la phase de division cellulaire avant d'atteindre un maximum. À ce stade, le mouvement de l'eau dans le grain (absorption racinaire) est approximativement égal à la perte d'eau par évapotranspiration et ainsi la teneur en eau reste constante (Sofield et al., 1977b, Gooding et al., 2003), c'est la phase du palier hydrique. Il est bien établi que la maturité physiologique est atteinte lorsque l’accumulation des protéines et de l'amidon se stabilise et que le grain atteint donc son poids final (Schnyder & Baum, 1992, Calderini et al., 2000). À la fin du remplissage du grain, le grain présente un aspect « pâteux » et contient alors 40-45% d’eau. La perte en eau se poursuit mais l'absorption cesse, par conséquent, la teneur en eau diminue et le grain entre en phase de dessiccation. 18 Chapitre I 1 2 A B C D Figure I-7. Coupes de grains de blé colorées au bleu de toluidine à 8 (A), 12 (B), 16 (C), 20 (D), et 22 (E) jours après floraison. Les barres correspondent à 1 mm pour la coupe transversale et à 100 µm pour les agrandissements (d'après Tosi et al., 2009). E Il est difficile d'évaluer avec précision si la diminution de la teneur en eau précède ou suit l'arrêt de l’accumulation de la matière sèche dans le grain. Des données contrastées sont discutées par Sofield et al. (1977b) qui suggère que la diminution de la teneur en eau ainsi que la stabilisation de la matière sèche seraient dues au blocage, par formation d'une couche lipidique, du pole chalazien (ou tégument séminal 4). En effet, ces auteurs ont montré par microscopie électronique conventionnelle que l’accumulation de lipides dans la région du tégument séminal augmente à partir de 33 JAF, coïncidant avec l’arrêt de croissance du grain, et cela jusqu’à 55 JAF. 4 Le tégument séminal se compose de deux tissus : la testa et le film pigmentaire. Ensemble ces deux tissus recouvrent la surface complète de la graine, ils participent de manière coopérative à la maturation de celle-ci par un contrôle de la circulation de l’eau et des nutriments (Bechtel et al., 2009). 19 Synthèse bibliographique Au cours du développement, les tissus du grain de blé subissent une mort cellulaire programmée intervenant à des moments différents. Celle-ci se produit dans le nucelle/péricarpe au début du développement (4-6 JAF) pour faire place à la croissance rapide de l’albumen (Young & Gallie, 2000, Dominguez et al., 2001). Certains auteurs proposent qu’aux alentours de la maturité physiologique, l'albumen des céréales subit lui aussi une forme de mort cellulaire progressive ou mort cellulaire programmée (Young et al., 1997, Young & Gallie, 1999), caractérisée principalement par une augmentation de la dégradation de l'ADN (Altenbach et al., 2003). Toutefois, il est reconnu que la fragmentation de l’ADN et la présence de corps apoptotiques sont bien deux indicateurs de la mort cellulaire par apoptose mais qu'ils apparaissent bien au delà du "point de non retour" et du moment de la mort elle même (Halliwell & Gutteridge, 1999, Jones, 2001). Par conséquent, le stade du développement du grain où la dégradation de l’ADN est véritablement initiée doit se produire avant l'apparition des fragments d'ADN (Young & Gallie, 1999). Plus récemment les travaux de Li et al. (2004a) ont mis en évidence des changements ultrastructuraux, caractéristiques de l’apoptose, intervenant très précocement dans l’albumen du blé. Ces auteurs ont avancé l’hypothèse que la mort cellulaire de l'albumen se produirait en deux étapes, la première consistant en la désintégration du noyau dès 6-14 JAF. Au cours de la désintégration nucléaire un grand nombre d'organites intacts sont encore observés dans le cytoplasme. Après la désintégration nucléaire, la cellule est encore vivante et la synthèse et l'accumulation de l'amidon et des protéines continue normalement dans le cytoplasme, jusqu'à ce que les cellules de l’albumen meurent dès lors qu'elles sont pleines de réserves. La phase de dessiccation des grains se traduit non seulement par la stagnation du profil d'accumulation de la masse sèche, amidon et protéines, mais aussi par des changements dans l'apparence des grains (perte de la couleur verte) (Schnyder & Weiss, 1993). Les grains commencent à changer de couleur à la maturité physiologique, en passant du vert au brun entre 26 et 31 JAF ; pendant la dessiccation ils deviennent entièrement bruns et secs (Altenbach et al., 2003). 20 Chapitre I 2. L’amidon L’amidon est le principal constituant (85%) de l’albumen amylacé. Les grains d’amidon sont déposés sous forme semi-cristalline et insoluble dans l'eau, dans un organite appelé amyloplaste. Il est composé de deux polymères de glucose : l’amylose (26-28%) et l'amylopectine (72-74%). Ces deux polymères présentent différents degrés de polymérisation et de ramification. L’amylose est formée de longues chaînes linéaires de monomères de Dglucopyranose reliées par des liaisons glycosidiques en "(1-4). Son poids moléculaire est compris entre 100 et 1 000 kDa (Hoseney, 1994). L’amylopectine est une molécule ramifiée de poids moléculaire plus élevé (10 000 à 100 000 kDa), constituée de monomères de Dglucopyranose reliés par des liaisons glycosidiques en "(1-4) sur lesquelles des chaînes latérales identiques viennent se brancher par des liaisons "(1-6) (Colonna & Buléon, 1992). La structure de l'amidon lui confère des propriétés spécifiques dans certaines conditions d’hydratation et de température : solubilité, viscosité, gélatinisation et adhésion. Insolubles dans l’eau froide et à la température ambiante, les grains d'amidon gélatinisent sous effet de la température (60°C) et de l’hydratation (teneur en eau : 30%) (Kulp, 1972). Les grains d'amidon se distinguent selon leur taille et leur forme. Plusieurs techniques comme la diffraction de la lumière, la microscopie et la sédimentation sont employées pour déterminer leur distribution en taille. Chez le blé, comme chez les autres membres de la famille des Triticeae, les granules d'amidon présentent une distribution en taille bimodale (Peng et al., 1999, Edwards et al., 2008, Stamova et al., 2009). Toutefois, les travaux de Bechtel et son équipe (Bechtel et al., 1990, Bechtel & Wilson, 2003, Wilson et al., 2006) ont mis en évidence trois classes de tailles. Les grains de type A, qui possèdent un diamètre supérieur à 16 .m et une forme lenticulaire ou elliptique ; les grains moyens de type B allant de 5,3 à 15,9 .m de diamètre et présentant une forme sphérique et les petits grains de type C qui possèdent des diamètres inférieurs à 5,3 .m (Bechtel et al, 1990). Les grains de type A représentent plus de 70% du poids total et environ 3% du nombre total des grains d’amidon dans l’albumen. Les grains de type B représentent 90% du nombre total et moins de 30% du poids total de l'amidon dans l'albumen du blé (Evers, 1973, Morrison & Gadan, 1987). Une étude menée sur la distribution en taille des grains d'amidon de blés présentant des degrés de dureté différents a montré que les blés les plus tendres présentaient plus de gros 21 Synthèse bibliographique grains (type A) entourés par une matrice protéique dans laquelle sont inclus les petits grains (Edwards et al., 2008). Selon ces auteurs, le manque de petits grains d’amidon pour remplir les espaces vides entre les gros contribuerait à diminuer la densité de l’albumen. Au cours du développement du grain de blé, la synthèse des grains d'amidon se déroule en 3 phases dans les cellules de l'albumen. Les grains de type A sont formés dès 4 JAF, leur taille moyenne passe de 5.6 µm à un maximum compris entre 25 et 50 µm aux alentours de 19 JAF. Les grains de type B sont détectés à partir de la deuxième semaine après la floraison et contrairement aux types A, les types B augmentent en taille à partir de 21 JAF et cela jusqu’à la maturité où ils atteignent une taille moyenne de 9 µm. Le plus petits de type C apparaissent seulement après la troisième semaine après la floraison (Bechtel & Wilson, 2003). A maturité, l’amidon représente 55% du poids sec du grain, cette quantité d'amidon accumulée au cours du développement du grain est essentiellement associé à une augmentation de la teneur en amylose (Shewry et al., 2009b, Stamova et al., 2009). En effet, les vitesses d’accumulation de l'amidon total et de l'amylose augmentent respectivement, de 4 à 18 fois vers 28 JAF avant de chuter jusqu'à la fin du développement du grain (Stamova et al., 2009). 3. Les protéines de réserve du grain de blé L’objectif de cette partie bibliographique est d’introduire les connaissances sur la structure et les voies de synthèse des protéines de réserve du blé (prolamines) en insistant plus particulièrement sur la formation des corpuscules protéiques et les mécanismes d’assemblage des polymères de gluténines au cours du développement du grain. Les effets des conditions environnementales, telles que la température, les stress hydrique et azoté, sur l’accumulation des prolamines et la structuration des polymères de gluténines seront également abordés. 3.1. Classification des protéines du grain de blé En 1907, Osborne a développé une première classification des protéines du blé basée sur leur solubilité respective dans l’eau (albumines), les solutions salines neutres (globulines), les mélanges hydro-alcooliques (gliadines) et les solutions acides ou alcalines (gluténines solubles). Le résidu insoluble après extraction séquentielle avec les solutions précédemment citées constituant la fraction gluténine insoluble. 22 Chapitre I Par la suite, une autre classification basée sur les caractéristiques moléculaires des protéines de réserve du blé, notamment leur capacité de polymérisation et leur composition en acides aminés a été proposée (Shewry et al., 1986). Les protéines sont classées en deux groupes principaux : les gliadines monomériques et les gluténines polymériques, puis en trois sousgroupes en fonction de leur teneur en soufre. Les deux classifications sont regroupées dans la Figure I-8. Les prolamines pauvres en soufre représentent 10 à 12% des prolamines totales. Ce sont exclusivement des protéines monomériques de type -gliadines, caractérisées par des masses moléculaires comprises entre 44 et 78 kDa (Shewry & Tatham, 1990). Les prolamines riches en soufre représentent environ 70 % des prolamines totales. Elles sont caractérisées par des masses moléculaires comprises entre 20 et 45 kDa. Ce groupe est constitué des !-" et #gliadines, ainsi que des sous unités de gluténines de faible poid moléculaire (SG-FPM). Enfin, les prolamines de haut poid moléculaire, intermédiaires en soufre, que l’on peut séparer en deux sous groupes : les sous unités de gluténines de hauts poids moléculaires (SG-HPM) de type x et de type y, qui chez Triticum aestivum (blé tendre) représentent environ 20 % de la fraction totale des prolamines (Halford et al., 1992). Leurs masses moléculaires (estimation d’après la séquence et après élimination du peptide signal) sont comprises entre 67 (type y) et 88 kDa (type x). 23 Synthèse bibliographique Protéines de réserve (80-85%) Protéines métaboliques (15-20%) Albumine Globuline Solubles dans l’eau Solubles dans solutions salines Gliadine (30-40%) monomérique Solubles dans éthanol 70% - gliadine Shewry et al. (1986) Osborne (1907, 1924) Protéines de blé "- gliadine Gluténine (40-50%) polymérique Solubles dans Insolubles solutions acides ou bases diluées SG-FPM - - gliadine SG-HPM type x type y !- gliadine Prolamines pauvres en soufre Protéines fonctionnelles Prolamines riches en soufre Prolamines de haut poids moléculaire Protéines du gluten Figure I-8. Classification des protéines du blé. Comparaison des classifications d'Osborne (1907) et de Shewry et al. (1986). 3.1.1. La gliadine La gliadine représente environ 45% des protéines de réserve du blé. Elle est constituée d’un grand nombre de polypeptides répartis en quatre groupes : , !, " et # en fonction de leur mobilité décroissante, lors d’un fractionnement sur gel d’électrophorèse en milieu acide, et par ordre croissant de poids moléculaire (Woychik et al., 1961). Les -, !- et "-gliadines présentent un poids moléculaire de l’ordre de 30-45 kDa avec des pHi compris entre 6,5 et 8, tandis que les #-gliadines se distinguent par un poids moléculaire plus élevé, allant jusqu’à 75 kDa et des pHi compris entre 5 et 7 (Feillet, 2000, Shewry & Halford, 2002). Les séquences primaires des - et !-gliadines sont très proches, c’est pourquoi elles sont souvent regroupées sous un terme unique de gliadines de type ou encore -! gliadines. Les gliadines contiennent principalement des résidus glutamine et proline (Bushuk & Wrigley, 1974) et sont typiquement pourvues d’un nombre pair de résidus cystéine. Toutefois, plusieurs auteurs rapportent l’existence de gliadines modifiées, présentant un nombre impair de cystéines et donc capables de former des ponts disulfure inter-chaînes. De ce fait elles se trouvent impliquées dans les polymères de gluténines (Masci et al., 1993, Masci et al., 1999). 24 Chapitre I Les gènes codant pour les gliadines sont situés sur le bras court des chromosomes des groupes homéologues 1 et 6 des génomes A et B et leurs loci sont nommés respectivement Gli1 et Gli-2, (Joppa et al., 1983). 3.1.2. La gluténine La gluténine représente 40 à 50% des protéines de réserve du blé. Elle se présente sous la forme de polymères polydisperses stabilisés par des liaisons disulfures intermoléculaires qui peuvent atteindre des tailles supérieures à 1 million (Wrigley, 1996). L’encombrement moléculaire de ces polymères allié à leur faible densité de charge et leur propension à interagir rendent difficile leur analyse par les techniques biochimiques classiques. Ce sont des assemblages protéiques insolubles dans l’eau et l’éthanol et solubilisés en présence d’agents fortement dissociant comme l’urée (Pomeranz, 1965) ou le dodecyl sulfate de sodium (SDS) (Graveland et al., 1979). Les polypeptides qui composent les gluténines sont appelés sousunités de gluténines, sont libérés après l’action d’agents réducteurs de ponts disulfures et sont également insolubles dans les tampons classiques, seuls les solvants protéiques polaires assurent leur mise en solution. Ces sous-unités sont séparées en deux sous-groupes, les SGFPM (poids moléculaire compris entre 30 et 45 kDa) et les SG-HPM (poids moléculaire compris entre 70 et 90 kDa). Les SG-FPM se rapprochent des gliadines par leur composition, leur structure secondaire et leurs propriétés physico-chimiques (Payne & Corfield, 1979, Tatham et al., 1987). Les SG-FPM séparées par SDS-PAGE ont été subdivisées en trois groupes (B, C et D). Le groupe B, le plus abondant, inclut trois types de sous-unités appelés s-, m- et i-. Ces sous-unités diffèrent par leurs séquences qui présentent respectivement des résidus sérine, méthionine et isoleucine en position N-terminale. Le groupe D inclurait des #-gliadines ayant acquis un résidu cystéine (D'Ovidio & Masci, 2004). Le groupe C est constitué de sous-unités présentant un faible encombrement (<35 kDa). En se basant sur les caractéristiques structurales des groupes B, C et D, Kasarda (1989) a suggéré l’existence de deux types de SG-FPM. Le premier type, qui englobe principalement les SG-FPM de type B, aurait la capacité de former deux ponts disulfures intermoléculaires permettant l’extension des polymères de gluténines. Le second type, présent parmi les SG-FPM 25 Synthèse bibliographique de type C et D, ne posséderait qu’un seul résidu cystéine et pourrait jouer un rôle dit de terminaison. Les SG-HPM présentent un poids moléculaire compris entre 70 et 90 kDa. Comparativement aux SG-FPM, elles incluent un nombre limité d’espèces moléculaires, avec en général 2 à 3 sous-unités pour les blés Triticum turgidum durum, contre 4 à 5 pour Triticum aestivum. Chez ces deux espèces, elles représentent respectivement 5 à 10% des protéines totales. Les SG-HPM sont classées en type x et y selon leur structure primaire et le nombre de résidus cystéines présents dans leurs séquences, en général pair pour les types x et impair pour les types y. Les gènes codant pour les SG-HPM sont situés sur le bras long des chromosomes 1A et 1B, qui sont liés aux loci Glu-A1 et Glu-B1 dans le cas du blé dur, et en plus au locus Glu-D1 dans le cas du blé tendre. Chacun de ces loci code pour une sous-unité de type-x et de type-y. Les loci Glu-A3, Glu-B3 et Glu-D3, ce dernier en plus pour le blé tendre, sont situés sur le bras court des chromosomes 1 et sont les loci majeurs des SG-FPM. Plus complexes, ils codent pour un nombre plus important de composés. Trois à cinq SG-HPM et 15-20 SG-FPM différentes sont identifiées en électrophorèse 2D pour les blés hexaploïdes (Lew et al., 1992). 3.2. Protéines et qualité technologique du blé dur Nous n’envisagerons brièvement ici, que l’impact des protéines de réserve dans le déterminisme de la qualité d’usage des blés et ceci en cohérence avec notre travail davantage consacré à l’étude du développement du grain, à l’accumulation des protéines et à l’assemblage des polymères de gluténine. Le blé dur est principalement consommé sous forme de semoule et de pâtes alimentaires. Le rendement en semoule (valeur semoulière des grains) et l’aptitude des semoules à fournir des pâtes de qualité (valeur pastière), sont les deux paramètres critiques du potentiel de qualité des grains. Le rendement semoulier varie selon le poids du grain et sa vitrosité, alors que la qualité pastière dépend de la composition qualitative et quantitative en protéines. La teneur en protéines est un critère de qualité fréquemment utilisé dans les échanges commerciaux. Elle est en effet essentielle à plus d’un titre dans la mesure où, fréquence du mitadinage et teneur en protéine sont des paramètres inversement reliés (Dexter et al., 1988, Dexter et al., 1989, Samson et al., 2005). Différents facteurs semblent être à l’origine du 26 Chapitre I mitadinage, d'une part des facteurs environnementaux : apport azoté, climat, sol et d’autre part des facteurs génétiques. Selon Dexter et al. (1989), le mitadinage serait lié à une diminution du contenu protéique du grain du fait d’un déficit de fertilisation azotée. Selon Matveef (1963), le rapport protéine sur amidon serait critique afin de saturer l’espace intergranulaire, en l’absence de quoi on assisterait à la formation de vacuoles d'air au sein de l'albumen qui devient poreux et d’aspect blanc caractéristique. Les propriétés viscoélastiques des pâtes alimentaires sont en grande partie déterminées par les propriétés fonctionnelles des protéines de réserve du blé qui, à l’état hydraté, s’associent pour former une masse viscoélastique : le gluten. L’élasticité et la ténacité du gluten sont associées à la gluténine alors que la viscosité et l'extensibilité sont associées à la teneur en gliadine (Wall, 1979). Cette dernière constitue une phase "diluante" des gluténines. En agissant comme un compétiteur des liaisons intermoléculaires entre les polymères de gluténine, elle contribuerait à diminuer l’élasticité du gluten et à en augmenter l’extensibilité. L’élasticité du polymère de gluténines dépend de la nature des sous-unité entrant dans sa composition (MacRitchie et al., 1991, Gupta et al., 1992, Khatkar et al., 2002). Bien que les SGHPMne représentant pas plus de 10% des protéines totales ou encore 20% de la fraction gluténine chez le blé tendre, elles influent directement sur la qualité de la pâte en panification et sont considérées comme responsables pour 45-70% de la variation de la performance boulangère des blés européens (Branlard & Dardevet, 1985, Payne et al., 1987). Par ailleurs, l’encombrement en taille des polymères, évalué notamment à travers la fraction de polymères insolubles dans les solutions de SDS, est un facteur clef de l’élasticité du gluten (Singh et al., 1990b, MacRitchie et al., 1991, Gupta et al., 1992, Popineau et al., 1994, Flagella et al., 2010). L’encombrement en taille des polymères de gluténines et leur contenu en SG-HPM sont d’ailleurs des paramètres fortement liés (Popineau et al., 1994). La situation est différente chez le blé dur où l’absence du génome D entraîne une diminution de la proportion de SG-HPM. L’effet est également qualitatif puisque avec la disparition du locus Glu-1D ce sont les SG-HPM qui deveiennent les plus importantes pour l’élasticité des gluténines qui disparaissent. Dans le cas des blés durs et contrairement au blé tendre, la qualité viscoélastique du gluten a surtout été évaluée après traitement thermique. A cru, les glutens de blé dur présentent une élasticité et une ténacité nettement inférieures à celles des glutens de blé tendre. Par contre, 27 Synthèse bibliographique après un traitement thermique, la classification s’inverse et les glutens de blé dur s’avèrent plus tenaces et élastiques (Damidaux et al., 1978). Les propriétés rhéologiques des glutens de blé dur thermoformés sont directement liées à leur composition et à leur teneur en SG-FPM. Ce sont les SG-FPM du groupe B codées par le locus Glu- B3 qui exercent l’effet le plus marqué (Masci et al., 2000, Edwards et al., 2003, D'Ovidio & Masci, 2004, Edwards et al., 2007). D’un génotype à l’autre, la différence de qualité rhéologique du gluten serait davantage liée aux taux d’expression des sous-unités selon les allèles, plutôt qu’à des différences structurales (Autran et al., 1987, Morel & Autran, 1990). 3.3. Séquences et caractéristiques structurales des prolamines 3.3.1. Structures primaires et secondaires Les prolamines partagent des caractéristiques structurales communes. Leur structure primaire peut être subdivisée en domaines distincts dont certains sont constitués par des séquences de 6 à 8 acides aminés répétés ou alors des séquences enrichies par un acide aminé spécifique (i.e. méthionine) (Shewry & Halford, 2002). Les séquences primaires de gliadine se composent de deux domaines distincts : un domaine N-terminal composé de séquences répétées et un domaine C-terminal non répétitif. Le domaine répétitif est fait de séquences basées sur des motifs riches en proline (P) et en glutamine (Q) ; ce domaine représente la quasi totalité de la séquence des protéines pauvres en soufre (Figure I-9A) (Shewry et al., 1995). Le domaine non répétitif contient la quasi-totalité des résidus cystéine. Huit cystéines sont présentes chez les "-gliadines contre (Figure I-9B) six chez les -gliadine (Shewry & Tatham, 1990). Dans tout les cas, ces résidus sont engagés dans des ponts disulfures intramoléculaires. En raison de leur caractère monomérique et de l'absence de groupements sulfhydriles, il a été proposé que les 6 résidus cystéine des -gliadines étaient engagés dans des ponts disulfures intramoléculaires (Kasarda et al., 1987). Par la suite, les travaux de Müller et Wieser (1995) ont mis en évidence que ces ponts intramoléculaires s’établissent entre les cystéines 1 et 4, les cystéines 5 et 7 et entre les cystéines 6 et 8 (Figure I-10). 28 Chapitre I 13 251 A PQQPFQ 12 B 261 125 PQQPFQ 276 1 2 3 4 5 6 7 8 Figure I-9. Représentation schématique des structures primaires des prolamines (Shewry & Halford, 2002). A) Exemple d’une prolamine pauvre en soufre : #-gliadine. B) Exemple d’une prolamine riche en soufre : "-gliadine. P : proline ; Q : glutamine ; F : phénylalanine. Les ponts disulfures intramoléculaires sont schématisés en rouge. 95 PQQPY/ QPPPFP 266 1 4 5 6 7 8 Figure I-10. Représentation schématique de la structure primaire des -gliadines (Shewry & Tatham, 1990). Le domaine répétitif, permettant d’identifier deux motifs conservés, est basé sur les séquences proposées par (Kasarda et al., 1984). L’analyse de la structure secondaire des gliadines réalisée par dichroïsme circulaire a mis en évidence que les gliadines riches en soufre ( -, !- et "-gliadines) ont une conformation différente de celle des gliadines pauvres en soufre (# gliadines). En général, les gliadines ont une structure globulaire plus riche en hélices qu’en coudes !, sauf les #-gliadines qui ont une structure secondaire riche en coudes !. Les polypeptides sont structurés par des liaisons hydrogènes, les liaisons disulfures intramoléculaires assurant le maintient du repliement de la chaîne (Tatham & Shewry, 1985, Shewry & Tatham, 1990). Plus spécifiquement, les - et !gliadines possèdent un domaine N-terminal qui contient la majorité des coudes !, le domaine C-terminal est constitué d’hélices et est plus compact. En ce qui concerne les SG-FPM, la structure générale a été revise, et un nouveau modèle a été proposé par (D'Ovidio & Masci, 2004). Cette structure présente un peptide signal de 20 acides aminés, une courte région N-terminale (13 aa) qui contient généralement le premier résidu cystéine, un domaine répétitif riche en glutamine et une région C-terminale. Cette dernière région peut être subdivisée en trois : une région riche en cystéine contenant 5 résidus cystéine, une région riche en glutamine contenant 1 résidu cystéine et enfin une région Cterminale conservée contenant la dernière cystéine (Figure I-11). 29 Synthèse bibliographique Figure I-11. Schéma proposé pour des structures typiques de SG-FPM de type m et s (A) et type i (B) (d'après D'Ovidio & Masci, 2004). Les cystéines sont désignées selon le système de lettres proposé par Köhler et al. (1993). Les astérisques entourés (SH) représentent les cystéines tenues pour former des ponts disulfures intermoléculaires et les astérisques encadrés indiquent les cystéines supplémentaires signalées dans les SG-FPM de type-i. En général, les SG-FPM possèdent 8 résidus cystéine, dont 6 sont engagés dans des ponts disulfures intramoléculaires. Des études portant sur l'analyse des peptides cystines dérivés de fractions de gluténines ont mis en évidence des informations importantes sur la cartographie des ponts disulfures intra et intermoléculaires des SG-FPM (Köhler et al., 1993, Keck et al., 1995, Müller et al., 1998). Il est donc bien établi que ces sous-unités contiennent six résidus cystéines impliqués dans des ponts disulfures intramoléculaires et deux résidus cystéines qui sont susceptibles d'être impliqués dans des ponts disulfures intermoléculaires, à savoir le premier (Cb) et le septième (Cx) (Figure I-11). Ces résidus sont entourés par des régions de grande flexibilité, ce qui pourrait favoriser la polymérisation (Masci et al., 1998, D'Ovidio & Masci, 2004). La structure secondaire des SG-FPM comporterait 37% d’hélices , 15% de feuillets !, 28% de coudes ! et 20% de structures aléatoires. Tatham et al. (1987) ont proposé un domaine Nterminal qui serait le plus riche en coudes !, répartis inégalement tandis que les hélices seraient prédominantes dans le domaine C-terminal, considéré comme le plus compact (Masci et al., 1998). Toutes les SG-HPM ont une structure similaire, avec des domaines non-répétitifs aux extrémités N-terminales (81 à 104 résidus) et C-terminales (42 résidus) encadrant un long domaine répétitif central (627 à 827 résidus) (Shewry et al., 2002). Les domaines non-répétitifs N- et C-terminaux ont une structure globulaire principalement en hélices et ils entourent le domaine répétitif central, de longueur moyenne estimée à 500 Å, qui possède une 30 Chapitre I conformation en spirale basée sur la présence de coudes ! (Tatham et al., 1990, Shewry et al., 2002). Les cystéines sont majoritairement dans le domaine non-répétitif. Les sous-unités de type x possèdent quatre résidus cystéine conservés (3 dans le domaine N-terminal, 1 dans le domaine C-terminal), et les sous-unités de type y contiennent généralement sept résidus cystéine conservés (5 dans le domaine N-terminal, 1 dans le domaine répétitif et 1 dans le domaine Cterminal) (Figure I-12). Entre les différentes SG-HPM, les domaines C-terminaux ne diffèrent que par des substitutions. C’est par exemple le cas de la sous-unité 1Bx20, largement présente chez le blé dur (Branlard et al., 1989), qui diffère des autres sous-unités de type x. Elle ne contient qu’un seul résidu cystéine dans les 47 premiers acides aminés du coté N terminal, les deux autres étant remplacés par des tyrosines (Y) (Tatham et al., 1991, Shewry et al., 2003b) (Figure I-13). Les travaux de Köhler et al. (1993) ont mis en évidence que le premier et le deuxième résidu cystéine de SG-HPM de type x sont impliqués dans un pont disulfure intramoléculaire et n’ont pas d’implication dans la formation de polymères. A l'inverse, le troisième et le quatrième, respectivement présents dans les parties N- et C-terminales, seraient impliqués dans la formation de ponts intermoléculaires. En accord avec ces résultats, les deux résidus de la SG-HPM 1Bx20 seraient donc impliqués dans des ponts disulfures intermoléculaires. Figure I-12. Schéma synthétique des séquences des SG-HPM de type x et y, d’après (Shewry et al., 2002). 31 Synthèse bibliographique N C Y38 Y53 Cys31 Cys783 Figure I-13. Représentation schématique des positions des résidus cystéine dans la structure primaire de la SG-HPM 1Bx20 d’après les séquences présentées par Shewry et al. (2003b). 3.3.2. Modalités d’appariement des sous-unités gluténine Une approche utile pour obtenir des informations sur les modalités d'appariement des différentes sous-unités a été l’analyse des produits de la réduction partielle ou progressive des liaisons disulfures stabilisant les polymères. Partant d'un gluten partiellement réduit et alkylé, des dimères de SG-HPM ont été isolés (Lawrence & Payne, 1983, Werner et al., 1992). Ces dimères se sont révélés majoritairement formés d’une SG-HPM de type x et d'une autre de type y, plutôt que par deux SG-HPM de type x tandis que des dimères y-y n’ont jamais été identifiés. Les travaux de Tao et al. (1992) ont par ailleurs mis en évidence la formation de liaisons intermoléculaires spécifiques entre l’extrémité C-terminale des SG-HPM de type x et l’extrémité N-terminale des SG-HPM de type y. De ces études découle l’hypothèse que les dimères x-y des SG-HPM pourraient fonctionner comme des « briques élémentaires » dans les polymères de gluténines (Figure I-14) (Shewry et al., 2003c). L’étude de la cartographie des ponts disulfures intra- et intermoléculaires des gluténines a été entreprise par quelques chercheurs et notamment Köhler et son équipe (Köhler et al., 1991, 1993, Keck et al., 1995, Köhler et al., 1996). L’approche, très lourde, consiste à isoler des peptides issus de l’attaque protéolytique de fractions protéiques enrichies en gluténines. On identifie alors les peptides porteurs d’une liaison disulfure en RP-HPLC (par exemple en observant leur changement d’élution et après réduction des disulfures) puis on réalise l’analyse de leur séquence. On cherche ensuite à affecter cette séquence à celle de SG dont la structure primaire est établie. C’est ainsi qu’il a été possible de décider sans ambiguïté de l’engagement intramoléculaire ou intermoléculaire de cystéines portées par des SG-HPM 1Bx et 1By. Il s'agit notamment d’un pont disulfure intramoléculaire entre la Cys 10 et la Cys 17 dans la région Nterminale de la SG-HPM 1Bx7, un pont disulfure intermoléculaire entre un résidu cystéine de la région répétée des SG-HPM 1By9 (Cys 564) ou 1Dy10 (Cys 507) et une SG-FPM et un pont 32 Chapitre I disulfure intermoléculaire entre deux cystéines adjacentes (Cys 44, Cys 45) dans les régions Nterminales de deux SG-HPM de type y (1By9 et 1By10). N SG-HPM de type x SG-FPM C N SG-HPM de type y C N SG-HPM de type y C Figure I-14. Schéma d’association des SG-HPM et des SG-FPM et localisation des ponts disulfures identifiés d’après Shewry et. al (2003c). 3.3.3. Modèle structural global des polymères de gluténines De nombreux modèles ont été proposés pour rendre compte de la structure polymérique de la gluténine. Néanmoins, aucun des modèles proposés ne fait actuellement l’unanimité et l’organisation moléculaire des polymères de gluténines n’est toujours pas connue du fait, principalement, de leur solubilisation difficile et de la grande diversité des sous-unités de gluténines entrant dans leur composition (Kasarda et al., 1976). Les polymères de gluténines seraient stabilisés par des liaisons de faible énergie (i.e. liaisons hydrogènes non-covalentes et hydrophobes) et par des liaisons covalentes5, notamment les ponts disulfures intermoléculaires. Le nombre de résidus cystéine et leur position dans la structure primaire des différentes sous-unités gluténine joueraient un rôle déterminant sur la taille et la structure finale des polymères de gluténine (Morel & Bonicel, 1996a, Lafiandra et al., 1999). Ewart (1968) fut l’un des premiers à fournir des preuves de la présence d'un arrangement largement linéaire de plusieurs sous-unités de gluténine au sein d’un polymère de gluténine sans toutefois exclure la possible existence de ramifications. Khan et Bushuk (1979) en se basant sur l’encombrement en taille et la composition en sousunités de polymères de gluténine extraits par des solvants plus ou moins dénaturants ont 5 D’autres types de liaisons covalentes ont été proposés dans la littérature, comme les liaisons de type tyrosine formées spécifiquement entre deux résidus tyrosine (TyrTyr) présents dans les motifs répétés des SG-HPM (Tilley et al., 2001). 33 Synthèse bibliographique proposé un modèle reposant sur l’existence de deux types de complexes de type I et II. Dans ce modèle, le complexe de type I comprend uniquement des sous-unités de poid moléculaire inférieur à 68 kDa, maintenues agrégées par des liaisons hydrogène et des interactions hydrophobes. Le complexe de type II inclus des SG-FPM et des SG-HPM liées par des liaisons disulfures intermoléculaires et stabilisées par des liaisons non-covalentes extrêmement fortes. Les complexes de type I interagirait avec les types II par l’intermédiaire de liaisons hydrophobes. Graveland et al. (1985) ont formulé l'hypothèse que les polymères de gluténine sont construits autour d’un squelette linéaire de SG-HPM liées par leurs extrémités terminales avec une alternance de SG-HPM de type x et y. Sur cet enchaînement linéaire, les SG-FPM viendraient se brancher en se connectant avec les SG-HPM de type y, qui possèdent un nombre impair de cystéines. Kasarda (1989) a proposé un autre modèle basé sur les connaissances disponibles sur les structures et la composition des sous-unités de gluténine. Ce modèle propose que les cystéines des extrémités des SG-HPM de type-x et de type-y forment des ponts intermoléculaires par l’intermédiaire d’une ou plusieurs SG-FPM. Il a également suggéré que ce mode de polymérisation aléatoire ne serait pas favorable à la formation de longues chaînes de SG-HPM dans la mesure où le nombre de SG-FPM est six fois supérieur au nombre de SG-HPM. 3.4. Dynamique d’assemblage des protéines de réserve 3.4.1. Biosynthèse, routage et formation de corpuscules protéiques Toutes les protéines de réserve des céréales sont synthétisées au niveau du réticulum endoplasmique (RE). Au départ ces protéines possèdent un peptide ou séquence-signal localisé dans la partie N-terminale de la séquence protéique. Ce peptide contient les informations nécessaires pour le routage des protéines, permettant la translocation de la chaîne polypeptidique dans la lumière du RE. Les protéines se condensent dans le RE avant d’être acheminées, via des vésicules, vers leurs lieux de stockage et ce après avoir transitées ou non dans l’appareil de Golgi. Dans la lumière du RE les protéines de réserve subissent des étapes de repliement (folding) catalysées par des protéines chaperonnes et des protéases (DuPont et al., 1998). Parmi ces molécules, la BiP (binding protein) et la PDI (protéine disulfure isomérase) 34 Chapitre I seraient impliquées dans la maturation des protéines de réserve du blé et l’établissement de ponts intramoléculaires qui stabilisent leur structure tertiaire (Li et al., 1993, DuPont et al., 1998). Néanmoins, il est encore difficile de savoir si ces molécules participent seulement au repliement des protéines ou encore à leur condensation. Chez le blé, durant le développement du grain, les protéines de réserve s’accumulent sous la forme de corpuscules protéiques (CP) avant la formation d’une matrice protéique (Pernollet & Camilleri, 1983). Néanmoins, les voies de synthèse de ces CPs sont très complexes et peuvent varier en fonction de l’espèce végétale considérée et du stade de développement de l’albumen (Tosi et al., 2009). Chez d'autres céréales comme le maïs (Larkins & Hurkman, 1978), le riz (Krishnan et al., 1986) et l’avoine (Lending et al., 1989) les protéines de réserve s'accumulent directement dans la lumière du RE sous forme d’accrétions internes entourées d’une membrane d’origine réticulaire avec peu d’évidence de transport ou de transfert vers la vacuole (Shewry & Halford, 2002). Dans le cas du blé, le routage subcellulaire des protéines de réserve jusqu’aux vacuoles a été étudié de façon exhaustive. Les techniques d’immunomarquage ont largement été utilisées pour révéler à partir de coupes de grains de blé immatures et au niveau ultrastructural, le dépôt des protéines de réserve (Parker et al., 1990, Bechtel et al., 1991, Stenram et al., 1991). Ces travaux ont mis en évidence deux voies de routage des protéines de réserve et donc de formation des CPs qui peuvent coexister (Levanony et al., 1992, Rubin et al., 1992, Tosi et al., 2009). Une voie implique le transport des protéines sécrétées à travers le système endomembranaire avant leur transfert, via l’appareil de Golgi, vers les vacuoles (Bechtel et al., 1982, Kim et al., 1988, Loussert et al., 2008). La seconde voie, qui semblerait plus spécifique des protéines de réserve du blé, implique la production par le RE de vésicules dont le contenu serait déchargé dans les vacuoles sans transit via l’appareil de Golgi par un processus similaire à l’autophagocytose (Levanony et al., 1992, Herman & Larkins, 1999) (Figure I-15). 35 Synthèse bibliographique Figure I-15. Schéma conceptuel de l’ontogénie des corpuscules protéiques et de la vacuole de stockage protéique (PSV) (Herman & Larkins, 1999). Les travaux cités précédemment démontrent que la plupart des protéines de réserve du blé sont stockées dans des CPs qui dérivent directement du RE (Levanony et al., 1992, Galili et al., 1993). Néanmoins, deux types de CPs ont été mis en évidence lors d’isolements par fractionnement subcellulaire : des CPs légers contenant des gliadines et des CPs lourds contenant des gluténines (Rubin et al., 1992). En outre, à partir de ces travaux il a été proposé que les gliadines seraient principalement transportées via l’appareil de Golgi (Kim et al., 1988, Rubin et al., 1992) alors que les sous-unités de gluténines seraient principalement dans les CPs RE-dérivés (Levanony et al., 1992, Rubin et al., 1992, Galili et al., 1993). D’où l’hypothèse, proposée par Shewry (1999), que le choix d’une voie ou l’autre dépendrait des propriétés de solubilité ou de stabilité des protéines de sorte que, les protéines monomériques comme les gliadines, seraient facilement transportées via l'appareil de Golgi, alors que les polymères de gluténines ne le seraient pas. D’Ovidio et Masci (2004) suggèrent que les SG-FPM de type B, les plus abondantes et capables de former des ponts disulfures intermoléculaires, suivraient cette dernière voie. 36 Chapitre I Pendant longtemps, les questions de savoir si les deux voies de routage étaient opérationnelles tout au long du développement du grain ou si certaines protéines de réserve ne seraient pas capables de les utiliser indifféremment, sont restées posées. Les récents travaux de Loussert et al. (2008) et de Tosi et al. (2009) ont permis de dégager l’hypothèse que le routage des protéines de réserve pourrait être déterminé par le stade de développement de l’albumen. Pendant la phase précoce du développement du grain, l'appareil de Golgi serait le principal élément impliqué dans le transport des protéines de réserve (Loussert et al., 2008). Les travaux de Tosi et al. (2009), basés sur une approche de marquage d'épitopes, ont montré que la même protéine pouvait être transportée par les deux voies. Dans le cas de grains immatures, la SG-FPM suit clairement la route via l’appareil de Golgi, mais elle peut aussi, pendant la phase de remplissage du grain (14 à 16 JAF), s’accumuler dans la lumière du RE. Loussert et al. (2008) et Tosi et al. (2009) ont également montré que différents types de protéines de réserve coexistent au sein des même CPs. Les travaux de Loussert et al. (2008), menés à différents stades du développement du grain et utilisant l'immunomarquage des CPs avec des anticorps polyclonaux et monoclonaux spécifiques des différentes classes de prolamines, mettent en évidence la co-localisation de gliadines et de gluténines au sein du même CP, sans distribution spatiale particulière (Figure I-16). Cependant, Tosi et al. (2009) ont montré que certains CPs riches en SG-HPM contenaient peu ou pas de gliadines et que cette ségrégation était conservée même après la fusion des CPs et la formation de la matrice protéique. 37 Synthèse bibliographique A B C D Figure I-16. Double immunolocalisation des prolamines dans les corpuscules protéiques de l’albumen de grains en développement. Les flèches vides (petites particules) indiquent les /!gliadines (anticorps monoclonaux) et les flèches pleines (grosses particules) les diverses prolamines (anticorps polyclonaux). A) anti-"-gliadines ; B) anti-SG-HPM ; C) anti-#-gliadines ; D) anti-SG-FPM. A, B : 11 JAF ; C, D : 15 JAF. Barre= 0,1 $m (d'après Loussert et al., 2008). Les corps protéiques peuvent être détectés pendant la phase de divisions cellulaires vers 6-7 JAF (Bechtel et al., 1982). Dans les travaux de Loussert et al. (2008) l’ontogénie des CPs a été étudiée pendant le développement du grain de blé tendre entre 7 et 43 JAF. Pendant la phase de divisions cellulaires, les CPs sont nombreux et de petite taille (diamètre apparent moyen de 1,25 µm). Tout au long du développement de l’albumen les CPs augmentent en taille et en nombre jusqu’à atteindre des diamètres de l’ordre de 10 $m. Aux environ de 15 JAF, des agrégats de CPs sont observés dans la zone centrale des cellules. Pendant le remplissage du grain, ces corpuscules et les grains d’amidon occupent la quasi-totalité du compartiment cellulaire. A partir de 21 JAF les CPs fusionnent petit à petit par des processus encore mal connus et vers la maturité physiologique ces corpuscules disparaissent. Dans le grain mûr on ne distingue plus qu’une matrice protéique englobant les grains d’amidon. En accord avec ces données, avant la maturité physiologique les grains immatures présentent dans le cytoplasme l‘intégrité des ses organites cellulaires (i.e. RE, appareil de Golgi) et aussi des corps protéiques intacts et délimités. Comme l’ont montré les travaux de Carceller (2000), l’application d’une dessiccation artificielle à 21 JAF altère complètement l‘ultrastructure cellulaire et fait disparaître les organites. Ces travaux suggèrent qu’une déshydratation 38 Chapitre I prématurée peut conduire à la formation d’une matrice protéique, semblable au grain muri naturellement. En résumé, il ressort de ces travaux que le routage des différentes protéines de réserve reste sujet à débats. Par ailleurs, le lien entre le routage et la maturation des protéines de réserve (repliement et assemblage) reste à établir. 3.4.2. Accumulation des protéines de réserve au cours de la croissance du grain De nombreux auteurs ont étudié l’accumulation et la polymérisation des gluténines au cours du développement du grain de blé tendre (Johansson et al., 1994, Gupta et al., 1996, Stone & Nicolas, 1996b, Carceller & Aussenac, 1999, 2001a, Daniel & Triboï, 2002, Rhazi et al., 2003a, Shewry et al., 2009b), les travaux conduits sur le blé dur étant plus rares. Ceux-ci ont montré, par analyse de profils électrophorétiques, que toutes les fractions protéiques ( -, !-, "gliadines, #-gliadines et les SG-FPM et HPM, ainsi que les albumines) étaient synthétisées simultanément (Galterio et al., 1987, Bénétrix et al., 1994). Les travaux conduits sur le blé tendre ont également montré qu’entre 5 et 13 JAF, la synthèse des SG-HPM se produit en même temps que celle des SG-FPM et des gliadines, selon le génotype et les conditions de croissance (Johansson et al., 1994, Gupta et al., 1996, Carceller & Aussenac, 1999, DuPont & Altenbach, 2003, Abonyi et al., 2007) et se poursuit jusqu'à l’entrée en dessiccation du grain. En outre, il a été montré par une analyse des populations d'ARNm (par RT-PCR) que les gènes individuels des SG-HPM et au moins sept gènes de SG-FPM, présentent des profils temporels de régulation identiques (Altenbach et al., 2002). En revanche, Panozzo et al. (2001) ont signalé que les SG-FPM ne sont synthétisées en quantités significatives qu’après 14 JAF, clairement après les SG-HPM. Plus récemment des travaux utilisant une procédure plus précise que l'analyse densitométrique des gels SDS-PAGE ont confirmé que les transcrits codant pour les SG-HPM précèdent d'environ 2 jours l'accumulation de ceux codant pour les SG-FPM et les gliadines et continueraient au delà de la phase d’accumulation de la matière sèche (essentiellement relative à la synthèse d’amidon) (Shewry et al., 2009b). Selon ces auteurs les différentes fractions de protéines de réserve (gliadines, SG-FPM, SG-HPM) s'accumulent surtout entre 14 et 35 JAF et selon des profils relatifs d’accumulation stables (par rapport à la quantité finale de chaque fraction protéique). 39 Synthèse bibliographique Des résultats contradictoires sont rapportés par Gupta et al. (1996) qui soulignent que le rapport entre SG-HPM et SG-FPM augmente au cours du développement du grain. 3.4.3. Formation des polymères de gluténines 3.4.3.1. Évolution de la distribution en taille des gluténines La synthèse de la gluténine et la formation des polymères débutent dès 7 JAF durant la phase de cellularisation (Gupta et al., 1996). La formation des polymères de gluténines peut être suivie par analyse de leur croissance en taille. Différentes techniques sont utilisées pour cela : SDS-PAGE en condition non-réductrice (Wrigley et al., 1998), SE-HPLC (Dachkevitch & Autran, 1989, Morel et al., 2000a, Carceller & Aussenac, 2001b) et FFF (Fractionnement par couplage flux-force) (Stevenson & Preston, 1996, Wahlund et al., 1996, Rhazi et al., 2003b). Dans la plupart des cas on a recours à une extraction par le SDS afin de maximiser l’extraction des polymères de gluténines. Toutefois, le profil de distribution en taille des polymères solubles n’est souvent pas correctement évalué par SE-HPLC car les colonnes classiquement utilisées (TSK 4000 de Tosoh Bioscience, Biosep-SEC 4000 de Phenomenex) excluent les fractions de plus grandes tailles (supérieures à 600 kDa) (Shewry et al., 2009a). Par ailleurs, la distribution en taille du matériel insoluble dans le SDS reste inatteignable et seule la proportion de ces polymères est accessible à l’analyse après réduction (i.e. DTT) ou sonication (Singh et al., 1990a). Le ratio entre polymères insolubles et polymères totaux est donc souvent utilisé comme critère d’estimation du taux de polymérisation des gluténines (Gupta et al., 1993). Un profil de tamisage moléculaire des fractions SDS-solubles et SDS-insolubles de protéines de blé est donné en exemple dans la Figure I-17. 40 Chapitre I UV (214 nm) Unité arbitraire F4 F5 F3 F1 F2 8 10 12 14 Temps de retention (min) 16 18 Figure I-17. Exemple de profil SE-HPLC de protéines SDS-solubles (—) et SDS-insolubles (—) de grain de blé dur mature. Les profils chromatographiques des protéines solubles sont découpés en cinq fractions selon leur distribution en masse moléculaire (Dachkevitch & Autran, 1989). On distingue les fractions F1 et F2 incluant les plus gros polymères (145.000<Mr<2.500.000), F3 qui contient les fractions oligomériques et monomériques (78.000<Mr<145.000), F4 incluant les protéines monomériques (17.000<Mr<78.000) et F5 constitué des petites protéines monomériques (7.000<Mr<17.000) selon Morel et al. (2000a). Panozzo et al. (2001) ont étudié pour quatre variétés de blé tendre, cultivées au champ dans différentes conditions environnementales, l’évolution des différentes fractions protéiques au cours de la croissance du grain. De cette étude, il ressort que la proportion de polymères de taille médiane (> 150 kDa) demeure relativement constante, tandis que celles des petits polymères diminue significativement. En parallèle, la proportion de polymères de taille supérieure à 400 kDa, la plus faible au début du remplissage du grain, augmente ensuite régulièrement. Bénétrix et al. (1994) ont rapporté pour le blé dur, une évolution similaire de la croissance en taille des polymères de gluténines. Ces différents auteurs ont proposé que l’augmentation de la taille moléculaire moyenne des polymères de gluténines pendant le remplissage du grain signalait un processus de polymérisation continu. La baisse progressive de la proportion des petits polymères au bénéfice de la croissance des plus gros supporte un tel schéma réactionnel. Toutefois, des résultats sensiblement différents sont rapportés par Gupta et al. (1996). Ces auteurs constatent que la formation de polymères insolubles intervient assez tardivement (au 41 Synthèse bibliographique delà de 25 JAF). Ils proposent que cette formation nécessite, avant d’être initiée, l’accumulation d’une concentration seuil en SG-HPM ou en polymères de petite taille (i.e. 60-75%), ou encore que la formation des polymères insolubles soit sous la dépendance d’un processus de polymérisation particulier qui ne se met en place que lors des stades tardifs de maturation du grain. L’étude de différents génotypes a d’ailleurs conduit d’autres auteurs à postuler que la proportion de polymères insolubles du grain à maturité ne dépendrait que de la teneur en SGHPM devant celle des SG-FPM (Carceller, 2000, Carceller & Aussenac, 2001a). Reste que l’accumulation des polymères insolubles, a priori ceux dont l’encombrement moléculaire est maximum, semble un phénomène plutôt tardif, du moins chez le blé tendre. Ainsi, Carceller et Aussenac (1999) montrent qu’alors que l’accumulation des polymères solubles s’initie dès 7 JAF, celle des polymères insolubles ne démarre que très tardivement au cours du développement du grain (30 à 45 JAF), coïncidant avec l’entrée en dessiccation du grain. De plus, elle s’accompagne d’une augmentation nette de la teneur en polymères totaux. Plus récemment Shewry et al. (2009a) font état de résultats équivalents montrant que la teneur globale en polymères augmente à partir de l’entrée en dessiccation du grain. Ces résultats s’opposent au mécanisme de polymérisation continue rapporté par Panozzo et al. (2001) ou Bénétrix et al. (1994). Selon nous, ils pourraient indiquer l’existence d’un pool de sous-unités de gluténines encore non engagées dans des polymères, et ce jusqu’au moment de l’entrée en dessiccation. 3.4.3.2. Évolution de l’état d’oxydoréduction des gluténines Dans la mesure où les polymères de gluténines sont stabilisés par des liaisons disulfures intermoléculaires, plusieurs auteurs se sont attachés à décrire l’évolution de l’état redox des protéines au cours du développement du grain. Partant des travaux pionniers de Kobrehel et al. (1992), plusieurs auteurs ont étudié l’évolution de l’état redox des protéines au cours de leur accumulation dans le grain, en recourant au monobromobimane (mBBr), un complexant irréversible et fluorescent des fonctions thiols (Gobin et al., 1997, De Gara et al., 2003, Rhazi et al., 2003a). Les protéines sont ensuite réduites et séparées par SDS-PAGE ou RP-HPLC (Rhazi et al., 2003a). Ces travaux montrent que dans le grain immature, seules les albumines/globulines et les gluténines présentent des fonctions thiols. Les gliadines seraient pour leur part 42 Chapitre I rapidement repliées après synthèse avec l’établissement des ponts disulfures intramoléculaires (Rhazi et al., 2003a). De l’ensemble des ces travaux conduits avec des blés durs et tendres, il apparaît que jusqu’à 28-31 JAF les gluténines présentent des fonctions thiols. La formation de polymères de gluténines solubles n’entraîne donc pas l’oxydation totale des sous-unités de gluténines. Gobin et al. (1997) proposent que l’oxydation des gluténines s’initie au moment de la coalescence des CPs. Rhazi et al. (2003a) montrent quand à eux que la formation des polymères de gluténines insolubles dans le SDS coïncide avec l’extinction de la fluorescence des gluténines. Ils observent que la dessiccation artificielle prématurée du grain entraîne la formation de polymères de gluténines et la disparition des thiols protéiques et ce quel que soit le stade de croissance du grain. Ils révèlent par ailleurs le rôle critique de l’oxydation des thiols protéiques dans la conception des polymères, en montrant qu’un marquage du grain par le mBBr inhibe totalement l’accumulation de polymères de gluténines au cours de la dessiccation artificielle. Après avoir proposé que les phénomènes d'oxydation des gluténines jouent un rôle important lors de la formation de polymères insolubles, Rhazi et al. (2003b) ont entrepris une étude plus spécifique afin de déterminer l’évolution du tripeptide glutathion ("-glutamylcysteinyl-glycine) (GSH) et ses relations avec la distribution en taille des polymères de blé au cours du développement du grain. Leur objectif était de déterminer si le GSH était susceptible d’interférer avec la polymérisation des gluténines. En effet, l’existence de glutathion lié aux protéines de la farine de blé et en particulier de la fraction gluténines avait été rapportée par Chen et Schofield (1995) 6. En outre, les travaux de Köhler et al. (1996) avaient démontré que le GSH ajouté aux pâtes de farine malaxée se retrouvait presque exclusivement lié aux résidus cystéines des sous-unités de gluténines proposés pour être impliqués dans la formation des ponts disulfures intermoléculaires. 6 La méthode de dosage développée comprend d’abord l’élimination des formes non liées aux protéines (GSH et GSSG) par extraction à l’acide, la libération du glutathion lié aux protéines (PSSG) par un réducteur (DTT), puis le blocage de sa fonction thiol par l’IAA (acide iodoacétique) et son marquage par un composé fluorescent (1-fluoro-2 ,4-dinitrobenzène). Les peptides marqués sont ensuite séparés par RP-HPLC. Cette méthode a par la suite été reprise et adaptée (Rhazi et al., 2003b, Li et al., 2004b). 43 Synthèse bibliographique Chez les plantes, le glutathion existe naturellement sous trois formes : la forme réduite (GSH), la forme oxydée (GSSG) et la forme liée aux protéines (PSSG) et joue un rôle primordial dans le maintien de l’homéostasie redox du contenu cellulaire. La glutathionylation des protéines (PSSG) qui est la principale forme de S-thiolation (Kuninori & Matsumoto, 1964, Sarwin et al., 1992, Chen & Schofield, 1995, Schofield & Chen, 1995) constituerait un mécanisme de défense contre l’oxydation irréversible des thiols protéiques en dérivés sulfoniques. C’est en effet une modification à caractère réversible (Kranner & Grill, 1996, Ghezzi, 2005, Dalle-Donne et al., 2007), notamment sous l’action de la glutathione réductase (GR). L’analyse des pools de glutathions réduits et oxydés au cours du développement du grain, entreprise par Rhazi et al. (2003b) a révélé que le ratio GSSG/GSH augmentait dramatiquement lors de l’entrée en dessiccation du grain, démontrant ainsi que la dessiccation coïncide avec une augmentation brutale de l’oxydation du contenu cellulaire. En parallèle, le contenu en protéines glutathionylées, jusqu’alors quasi nul, croit rapidement et ce jusqu’à la fin de la dessiccation du grain (Rhazi et al., 2003b, Tea et al., 2005). Ces auteurs montrent qu’à 85% cette glutathionylation concerne les polymères de gluténines (Rhazi et al., 2003b). Enfin, l’analyse par SEC-MALLS de la distribution en taille des polymères de gluténines montre que ceux qui présentent la plus faible taille et le plus faible degré de ramification sont ceux présentant le plus fort taux de glutathionylation (Rhazi et al., 2003b). 3.4.3.3. Mécanisme de formation des polymères de gluténines L’ensemble de ces résultats ont amené Rhazi et al. (2003a, 2003b) à proposer un mécanisme séquentiel pour la polymérisation des sous-unités de gluténines par couplage disulfure. Dans une première étape, de 7 à 33 JAF, des polymères de gluténines solubles porteurs de groupements sulfhydryls se forment. Ici l’implication de chaperonnes est vraisemblable dans la mesure où cette polymérisation intervient dans un contexte non oxydant. La présence de SGHPM serait privilégiée et ces polymères présenterait un taux de branchement proportionnel à leur contenu en SG-HPM de type y. Ces dernières sont en effet porteuses d’un nombre impair de cystéines. Les SG-FPM seraient plus particulièrement fréquentes au niveau des branches, selon le schéma organisationnel proposé par Lindsay et Skerritt (1999, 2000). La deuxième étape, provoquée par la dessiccation assure la mise en interaction des premiers polymères. Ici 44 Chapitre I la capacité des polymères de gluténines à interagir via des liaisons hydrogène serait directement impliquée (Belton et al., 1995). L’établissement de liaisons disulfures intermoléculaires interviendrait alors, stabilisant les complexes ainsi formés. A ce moment et du fait d’une oxydation intense du contenu cellulaire, les polymères de gluténines sont l’objet d’un processus de glutathionylation dont l’importance limiterait d’autant la formation des polymères insolubles. 4. Effets agro-climatiques : azote, stress hydrique, températures élevées sur les protéines de réserve du grain de blé Les caractéristiques intrinsèques de la qualité des cultivars de blé sont fortement liées aux conditions agro-climatiques au moment du développement et de la maturation du grain et/ou à l’interaction de ces conditions avec leur génotype. Avant la floraison, les conditions environnementales peuvent affecter la germination, la photosynthèse, le tallage, l'inflorescence, le nombre et le volume des ovules et donc leur fertilité (Egli, 1998). Après la floraison, l’effet se porte principalement sur la taille du grain et sur sa composition (DuPont & Altenbach, 2003). De nombreux travaux réalisés en conditions contrôlées ont permis de mettre en évidence les effets de la luminosité (Sofield et al., 1977a), de la température, de la fertilisation azotée et de la sécheresse (Sofield et al., 1977a, Wardlaw et al., 1980, Brooks et al., 1982, Wardlaw et al., 1989, Altenbach et al., 2003, Gooding et al., 2003) sur les composantes du remplissage du grain, sur sa taille et sa composition à maturité. Les températures optimales de culture de blé permettant un rendement maximum sont comprises entre 15 et 20°C (DuPont & Altenbach, 2003, Ercoli et al., 2006). Il est bien établi que la température impacte sur le rendement en modifiant la durée et le taux de remplissage du grain de blé. L'application de températures élevées à des stades précoces, spécialement avant la fin du remplissage du grain, augmente la concentration en protéines et diminue le poids final des grains (Gooding et al., 2003, Del Moral et al., 2007). Cette augmentation intervient alors que la quantité d’azote par grain reste stable dans la mesure où l'accumulation d'amidon est quant à elle fortement diminuée. Cependant, Panozzo et son équipe (Panozzo & Eagles, 1999, Panozzo et al., 1999, Panozzo et al., 2001) rapportent des vitesses de synthèse de gliadines et gluténines supérieures dans les parcelles non-irriguées et exposées aux plus fortes 45 Synthèse bibliographique températures enregistrées. Bien que la quantité totale de protéines par grain soit généralement peu affectée par la température pendant la période de remplissage des grains, les caractéristiques fonctionnelles des protéines de réserve du grain peuvent être significativement modifiées (Randall & Moss, 1990, Ciaffi et al., 1996a, Wardlaw et al., 2002). Il est difficile de comparer des résultats provenant d’études utilisant différentes méthodes d'analyse et de fractionnement des protéines, néanmoins plusieurs travaux réalisés au champ indiquent que les conditions environnementales, particulièrement la température et l’apport de fertilisant, influent sur la quantité, la composition et/ou la polymérisation des protéines de réserve (Borghi et al., 1995, Graybosch et al., 1995, Ciaffi et al., 1996a, Jia et al., 1996, Panozzo & Eagles, 2000, Johansson et al., 2001). Blumenthal et al. (1993) ont suggéré qu’en conditions de températures très élevées (supérieures à 35°C) lors du remplissage du grain, la synthèse des gliadines serait favorisée par rapport à celle des gluténines. Toutefois, la réponse des cultivars à ces conditions de stress thermique ne semble pas homogène. Des études ultérieures ont montré chez le blé tendre, que l'accumulation de polymères de gluténines insolubles est réduite suite à l’application du stress thermique, entraînant leur diminution sans modification de la teneur en polymères totaux (Stone & Nicolas, 1996a, 1998). A l’opposé, Daniel et Triboï (2002) en étudiant les effets d’une augmentation de 10°C de la température moyenne quotidienne et d’un déficit hydrique n’observent aucune modification du taux d'accumulation des protéines solubles et insolubles, même si la formation des polymères insolubles intervient plus précocement. L’application de très hautes températures (supérieures à 35°C) entraine une réduction significative des polymères insolubles (Ciaffi et al., 1996a, Corbellini et al., 1997). De plus, l’application de courtes périodes de hautes températures à la fin du remplissage du grain provoque une augmentation des protéines solubles (polymères de gluténines, gliadines, albumines et globulines) au détriment des polymères insolubles (Corbellini et al., 1997). A l’opposé de ces résultats , il a été rapporté chez le blé tendre, que la taille des polymères de gluténines augmente en réponse à des courtes périodes de très hautes températures (Don et al., 2005, Spiertz et al., 2006). En accord avec ces derniers résultats, une étude récente, combinant déficit hydrique et température élevée pendant le remplissage du grain de blé dur, 46 Chapitre I montre que la proportion de polymères insolubles augmente avec le nombre de jours à une température entre 30 et 35°C (Flagella et al., 2010). Il nous semble que ces résultats contrastés pourraient trouver leur origine dans les conditions de croissance des plantes avant floraison, ce qui reflète des différences d’adaptation des génotypes aux stress abiotiques, ou encore provenir du stade de développement au cours duquel les contraintes ont été appliquées. 47 48 Chapitre II. Effet de températures élevées pendant le remplissage du grain de blé dur 49 50 Chapitre II Chapitre II- Effet de températures élevées pendant le remplissage du grain de blé dur sur la dynamique de synthèse et d'aggrégation des protéines de réserve La qualité technologique du blé dur est évaluée au travers de plusieurs critères, parmi ceuxci : la valeur semoulière, influencée par la taille et la texture des grains ; et la valeur pastière qui dépend de la composition qualitative et quantitative en protéines. Ces différents critères, fortement liés au polymorphisme génétique du blé, sont également influencés par les conditions agro-climatiques au moment du développement du grain. Parmi les contraintes environnementales, une hausse des températures pendant le développement des grains peut être préjudiciable en termes de rendements et de qualité finaux. Ce chapitre de thèse est consacré à décrire les mécanismes physiologiques (rythmes d’accumulation des réserves, statut hydrique, morphologie des corpuscules protéiques, statut redox du grain) et physico-chimiques (teneur en protéines, état d’association et d’oxydation des protéines de réserve) qui accompagnent l’élaboration du grain de blé dur. Afin d’approfondir les connaissances sur les modalités de remplissage du grain de blé dur nous avons analysé l’effet de la température pendant l’élaboration du grain. Des températures élevées ont été appliquées, soit pendant les phases de remplissage ou de dessiccation ou tout au long du développement du grain de blé dur. Dans un premier temps, un suivi fin du remplissage du grain sous influence de la température a été réalisé. Nous avons également étudié l’effet de la température sur les événements reliés à la texture de l’albumen et ceux conduisant à la polymérisation des gluténines du grain. Dans un deuxième temps nous nous sommes particulièrement intéressés sur les mécanismes physiques gouvernants les modalités de dessiccation et d’arrêt de croissance du grain. 51 Physicochemical control of durum wheat grain filling and glutenin polymers under HT regimes Physicochemical control of durum wheat grain filling and glutenin polymers assembly under different temperature regimes Mariana S. L. Ferreira, Pierre Martre, Cécile Mangavel, Christine Girousse, Natalia N. Rosa, Marie-Françoise Samson and Marie-Hélène Morel Publication n°1, Journal of Cereal Science, submitted Abstract Durum wheat is the main cereal grown in the Mediterranean area where drought and high temperature (HT) frequently prevailed. Moderate HT (< 35°C) positively impacts grain protein concentration, whereas it decreases yield. However data are lacking on the effect of high temperatures at different stages of grain growth. In addition, the relationship between grain vitreousness and large size glutenin polymers accumulation, the main determinants of pasta dough quality, has not been investigated in detail yet. In this work, HT was applied to durum wheat in the linear grain-filling or the dehydration phases as well as during whole grain development. Grain dry mass and water content patterns, protein bodies’ deposits, changes in glutenin polymers molecular size and in protein redox status were evaluated. HT applied during the grain-filling phase shortened the duration of this developmental phase and increased rate of N translocation to grain on a per-day basis. This resulted in a significant increase in grain protein concentration. Irrespective of high temperature timings, the arrest of grain dry mass accumulation was always observed at 45.9% grain water concentration. At this point, the starch granule content of the endosperm cells would reach its physical packing limit. HT applied during grain filling favoured late formation of SDS-insoluble glutenin polymers as grain water concentration dropped below 30%. Saturation of starch granules by a visco-elastic protein matrix prior to grain dehydration appeared mandatory to obtain vitreous grains and to form SDS-insoluble glutenin polymers. Remarkably, the two main determinants of pasta dough quality appear only related to the overall grain protein concentration. Key words: durum wheat, glutathione, glutenin, grain filling, grain water content, high temperature, polymerization, protein bodies, storage proteins, vitreous grain. 52 Chapitre II 1. Introduction Temperature is one of the major environmental factors affecting small grain cereal yield and composition (Randall & Moss, 1990, Borghi et al., 1995, Graybosch et al., 1995). Its impact on durum wheat (Triticum turgidum L. var. durum Desf.) crop productivity and grain quality is even more important since this cereal species is commonly grown in Mediterranean environments, where high temperature (HT) during grain filling is recurrently occuring (Borghi et al., 1995). In southern Europe, durum wheat is mainly used for pasta production. Durum wheat end-use quality relies mainly on semolina yield and cooked pasta viscoelasticity (Troccoli et al., 2000). Both are related to the grain protein concentration and composition. Chronic moderate HT (25°C to 35°C) and short periods of very HT (> 35°C) during the grainfilling phase have frequently been associated with an increase in grain protein concentration and a decrease in final grain dry mass and hence grain yield (e.g. Correll et al., 1994, Panozzo & Eagles, 1999, Triboï et al., 2006). These effects are simply explained by the effects of temperature on the rate and duration of grain filling and by the lowering of starch (which accounts for ca. 70% of mature grain dry mass) synthesis (Jenner et al., 1991). Wheat grain filling duration was proposed to be controlled by the kernel water content since dry mass accumulation appears to stop at a constant critical grain water concentration (GWC) around 3745% (Schnyder & Baum, 1992, Calderini et al., 2000). How temperature affects kernel water content according to the timing of its application remained to be documented. On a day basis the temperature-driven decrease in grain-filling duration is generally compensated for by a higher rate of grain nitrogen (N) accumulation. So the quantity of N per grain is usually little affected and the grain protein concentration increases with the temperature (Triboï & Triboï-Blondel, 2002). Although the total quantity of N accumulated per grain is generally little affected by the growing temperature, storage proteins composition and functionality can be significantly altered (Randall & Moss, 1990, Ciaffi et al., 1996a, Wardlaw et al., 2002). Storage proteins start to accumulate in the endosperm around the end of the endosperm cells division phase (Triboï et al., 2003). They are deposited within protein bodies (PBs) which ultimately disrupted and fused into a continuous protein matrix embedding the starch granules. This event takes place at the end of the grain-filling phase (Shewry & Halford, 2002, Loussert et al., 2008). In mature 53 Physicochemical control of durum wheat grain filling and glutenin polymers under HT regimes grains, storage proteins account for 70% to 80% of the total proteins and can be divided into monomers (i.e. mainly gliadin) and polymers (i.e. mainly glutenin). The exceptional rheological properties of wheat gluten depend on the balance between gliadin and glutenin polymers and especially on the size distribution of the latter. Glutenin polymers are composed of individual polypeptide subunits assembled through disulfide bonds. In mature grain, the polymers exhibit a wide size distribution, from 200,000 up to several million mol g-1 (Wrigley, 1996). As a consequence, the larger polymers are insoluble in denaturing buffers like 2% sodium dodecyl sulphate (SDS). In bread wheat (T. aestivum L.) the proportion of SDS-insoluble polymers within the glutenin protein fraction has been positively correlated with breadmaking quality and with dough visco-elastic characteristics (Popineau et al., 1994, Naeem & MacRitchie, 2005). SDSinsoluble polymers were found to accumulate mainly during wheat grain dehydration as glutenin sulfhydryl groups declined and glutathionylation of glutenin was proposed to limit the shift of molecular weight distribution to higher molecular weight (Rhazi et al., 2003a, Rhazi et al., 2003b). Timing of polymerization seemed to be synchronized with rapid grain water loss but the relationship with drying temperatures remained unknown. Some results suggest that very HT around mid-grain filling has positive effects on dough strength (Stone et al., 1997, Panozzo & Eagles, 2000), whereas very HT around physiological maturity has a negative effect (Randall & Moss, 1990, Blumenthal et al., 1991, Stone & Nicolas, 1996a). In bread wheat HT favours glutenin accumulation over gliadin (Stone & Nicolas, 1996a, 1998). But change of gliadin to glutenin ratio remains negligible compared with the alteration of the glutenin polymers size distribution (Ciaffi et al., 1996a). Chronic moderate HT or short periods of very HT were reported to result in a significant reduction in the SDS-insoluble protein fraction (Ciaffi et al., 1996a, Corbellini et al., 1997, 1998, Wardlaw et al., 2002). Others showed that the size of the glutenin polymers increases in response to short periods of very HT (Don et al., 2005, Spiertz et al., 2006). In agreement with these latter results, Flagella et al. (2010) found that dough strength and the percentage of SDS-insoluble polymeric proteins increases with the number of days at which maximum daily temperatures range from 30 to 35°C for both durum and bread wheat. All these conflicting results might be due to differences in either the growing development stage at which the temperature has been increased or in genotypes studied. This study focuses on durum wheat and studies the effects of a moderate HT applied at different timings of the grain growing cycle. The dynamics of grain dry mass, total N and water 54 Chapitre II content were analyzed. Depending on the timing of HT exposure, grain-filling duration and final protein content were affected. In parallel, PB deposition, kinetics and extent of glutenin polymer accumulation, redox status of storage protein were studied and found to be altered. Data are analyzed and discussed in view of revealing how grain water dynamic and protein content could control grain filling duration and glutenin polymerization. 2. Materials and methods 2.1. Plant material and growth conditions Seeds of cv. Dakter (Triticum turgidum L. var. durum Desf.) were sown in 50 mL plastic pots (two seeds per pot) placed in a nine m2 walk-in growth chamber. Light/dark air temperatures were maintained at 10°C/18°C, air relative humidity was set at 70%/50% (light/dark) and the photosynthetic photon flux density (PPFD), provided by Metal Halide lamp (HQI-TS 400W/NDL, Osram, München, Germany), was 450 µmol m-2.s-1 at the plant level during the 16 h photoperiod. When the third leaf emerged, the plants were transferred into a vernalization chamber maintained at 6°C. The PPFD in the vernalization chamber was 50 µmol.m-2.s-1 during the 8 h photoperiod. After six weeks, the plants were transplanted into PVC columns (inner diameter 7.5 cm, length 50 cm) and were arranged in the walk-in growth chamber to form a homogeneous stand with a plant density of 261 plant m-2. The air temperature was regulated at 19.9°C/13.8°C (light/dark) and the PPFD averaged 550 µmol.m-2.s-1 during the 16 h photoperiod. The air relative humidity was controlled at 70%/50% (light/dark). The plants were daily watered with a 0.5 strength Hoagland nutrient solution to maintain the soil water potential above -0.3 MPa. At anthesis, the nutrient solution was replaced by water. Main stems were tagged when the anthers of the central florets appeared. Compared to a control treatment at a mean daily temperature of 17.4°C (LT), three high temperature (HT) treatments were applied by transferring part of the plants to a second growth chamber similar to the first one except that air temperature was regulated at 27.5°C/21.6°C (light/dark). In the second growth chamber, the average PPFD was 590 µmol.m-2.s-1 during the 16 h photoperiod and the air relative humidity was maintained at 70°C/50°C (light/dark). Plants were transferred to the HT growth chamber either from the end of the endosperm cell division phase (18 d [310°Cd] after anthesis) to physiological maturity (29 d [590°Cd] after anthesis; treatment HT1), or from physiological maturity (33 d [580°Cd] after anthesis) to grain ripeness 55 Physicochemical control of durum wheat grain filling and glutenin polymers under HT regimes (52 d [1050°Cd] after anthesis; treatment HT2), or from three days (50°Cd) after anthesis to grain ripeness (43 d [1080°Cd] after anthesis; treatment HT3). Temperature heterogeneity within the growth chambers was less than 0.4°C and 1.7°C during the light and dark periods, respectively; while the PPFD heterogeneity was less than 150 µmol.m-2.s-1. For each temperature treatment, 11 main-stem ears were randomly sampled every two to six days from 18 days after anthesis to ripeness. 2.2. Determination of grain dry mass, water content, total protein concentration and percentage of vitreous grains The fresh and dry masses (after 48h at 80°C) of grains were determined from six ears. Dry grains were milled using a Cyclotec sample mill (Foss, Höganäs, Sweden) equipped with a 1-mm mesh screen and their nitrogen (N) concentration was determined with the Dumas method (AOAC method n° 7.024) using a FlashEA 1112 NC Analyser (Thermo Electron Corp., Waltham, MA, USA). Grain protein concentration was calculated by multiplying N by 5.62 (Mossé et al., 1985). Grain vitreousness was estimated from a visual inspection of grains sampled from 4 mature ears (ICC Standard Methods, method n°129). Grains were designated as non-vitreous if the endosperm showed an opaque (whitish) spot. 2.3. Grain sample preparation for biochemical analyses After harvest, four ears were immediately frozen in liquid nitrogen and freeze-dried to a final water concentration ranging from 9% to 15%. Then, they were placed at 25°C and 54% relative humidity above a saturated NaBr solution and were maintained in these conditions for two weeks until their water content equilibrate at 12%. On an ear basis, grains were manually sampled and ground with a ball mill under liquid nitrogen. The powder was stored at 5°C in sealed bottles for further biochemical analyses. 2.4. Determination of grain protein composition and size distribution Total SDS-soluble proteins were extracted from ground grains (160 mg) at 60°C for 80 min with 20 mL of 1% SDS (w/v) and 4 mM iodoacetamide (IAM) in 0.1 M phosphate buffer (pH 6.8). IAM was used to prevent the oxidation and aggregation of protein during extraction. The homogenate was centrifuged at 40,000 × g for 30 min at 20°C. The supernatant was stored at – 20°C until being analysed. The pellet was suspended in 5 mL of 1% SDS (w/v) in 0.1 M 56 Chapitre II phosphate buffer (pH 6.8) and SDS-insoluble proteins were brought into solution by sonication (7.5 W for 3 min with a Vibracel 72434, Bioblock Scientific, Illkirch, France). The homogenate was centrifuged as above. The SDS-soluble and insoluble extracts (20 µL) were fractionated by SE-HPLC on a TSK G4000SWXL column (Tosoh Europe N.V., Lyon, France) using phosphate elution buffer including 0.1% SDS. Protein elution was detected at 214 nm. Chromatograms of SDS-soluble extracts were divided into 5 fractions (F1 to F5), on an elution time basis and according to the known size range of the different wheat proteins (Figure I-1) (Dachkevitch & Autran, 1989). The total areas of SDS-insoluble extracts were considered. Content in polymeric glutenin was calculated as the sum of the areas of SDS-insoluble and the first two fractions (F1 plus F2) of the SDS-soluble extracts. For the SDS-soluble extract, the fraction F3 and F4 are mainly made of #-gliadin and "-/!-gliadin, respectively; while the fraction F5 is mainly made of albumin/globulin plus some -gliadin. Results are presented as percent of total protein, calculated from the sum of the areas of the SDS-insoluble and SDS-soluble chromatograms, after correction for solid to solvent ratios. Full details on the procedure and column calibration are given in Morel et al. (2000b). Absorbance (x 0.1 A.U.) 2.5 F4 340°Cd 500°Cd 700°Cd 1040°Cd 2.0 1.5 F3 F2 F1 F5 1.0 0.5 0.0 8 10 12 14 16 18 Retention time (min) Figure II-1. Typical SE-HPLC profiles of the SDS-soluble proteins from developing grains of durum wheat plants (LT). F1, large glutenin polymers (750,000 < Mr < 2,000,000); F2, small glutenin polymers (90,000 < Mr < 750,000); F3, #-gliadin proteins (55,000 < Mr < 90,000); F4, "/!-gliadin proteins (18,000 < Mr < 55,000); F5, albumin/globulin and -gliadin proteins (5,000 < Mr < 18,000). Arrow indicates the extra-peak. 57 Physicochemical control of durum wheat grain filling and glutenin polymers under HT regimes 2.5. Determination of protein thiol content The protein thiol content (PSH) of ground grains (60 mg) was determined using Ellman’s reagent according to the conditions described in Morel and Bonicel (1996b). 2.6. Determination of total glutathione and protein-bound glutathione contents Status of glutathione within mature grains was evaluated using Tietze (1969) glutathione reductase (GR) recycling assay adapted for a 96-well microtiter plate. In view of measuring the total grain glutathione content, series of 9 tubes replicates containing 35 mg of ground grains and 350 µL of a 5% (w/v) sulfosalicylic acid solution were prepared. The tubes were shaken (20 min), centrifuged (3,800 × g for 10 min) at 4°C and pooled into one batch. The supernatant was neutralized to pH 7.3 by the addition of 7.5 M triethanolamine. Aliquots of 10, 7 and 5 µL of each supernatant were tested, in parallel with a series of GSSG standard solutions (6 samples from 0 to 45 µM GSSG in 5% [w/v] sulfosalicylic acid, 5 mM EDTA, 14 mM triethanolamine). The sample volume was adjusted to 10 µL with the solution of sulfosalicylic. The reaction mixture comprised 170 µM DTNB, 0.3 GR unit mL-1, 1 mM EDTA and 0.1 M phosphate buffer (pH 7). After sample addition, the plate was shaken during 15 s and left for 5 min before addition of 50 µL of 0.35 mM NADPH. For each assay, the initial reaction rate (in DO s-1) was estimated from the absorbance change monitored at 414 nm. The reaction rates were plotted against the volume of supernatants (sample series) or against the concentration of GSSG (standard series). Total glutathione content was obtained from slope ratios of the two plots (samples vs standard series). In order to determine protein-bound glutathione the remaining protein pellets were neutralized with 3 µL of 7.5 M triethanolamine (pH 7.3) and reduced with TCEP (Tris 2carboxyethyl phosphine hydrochloride) in order to release the PSSG. As TCEP interfered with the Tietze recycling assay, its amount was limited to two-third of total protein thiol equivalents (ca. 120 µmol.g-1 protein). In addition, an internal calibration was used. Typically, the 9 alkalinised pellets were suspended with 700 µL of a series of 9 standard solutions of GSSG (from 0 to 45 µM in 300 µM TCEP, 5 mM EDTA). The tubes were sealed under an argon atmosphere and shaken for 20 min before being centrifuged at 20,800 × g for 10 min, at room temperature. Supernatants (10µL) were assayed as described above for the total glutathione assay. PSSG content was calculated by plotting reaction rates against GSSG concentrations. The y-intercept 58 Chapitre II of the linear plot, once corrected for the basal reaction rate in absence of added GSSG was divided by the slope. The basal reaction rate in absence of added GSSG was obtained by assaying 10 µL of 5 mM EDTA, 30 mM triethanolamine and 5% [w/v] sulfosalicylic acid in place of the pellet extract. All results were expressed as GSH equivalent (GSH eq µmol g-1 protein). 2.7. Confocal laser scanning microscope observation of protein bodies Endosperm from grains of the first floret of mid-ear spikelets were cut into 1 mm3 cubes with a razor blade and were immediately fixed in 1% glutaraldehyde and 3% paraformaldehyde in 0.1 M phosphate buffer (pH 7.4) for 4 h at 4°C. The samples were then dehydrated and embedded in LR White resin as described previously (Loussert et al., 2008). Thick sections (1 µm) of LR White embedded samples were prepared using an Ultramicrotome (LEICA, EM UC7, 2009, Austria). The sections were placed on glass slides and incubated for 5 min with 1% Fast Green and then washed in deionized water. Glass slides were stored in the darkness and observed using a confocal laser scanning microscope (CLSM, Nikon A1, 2009, Japon) at 636 nm. 2.8. Statistics and data analyses Differences in dry mass, water content, quantity of N per grain, protein concentration, and protein composition of mature grains were analyzed using one-way ANOVA ( = 0.05) followed by a Tukey’s test. The maximum rate and duration of dry mass, water, total N accumulation were estimated by fitting a 3-parameter logistic function equation as described previously (Triboï et al., 2003). Grain water concentration (GWC) at physiological maturity (i.e. end of grain filling) was determined by fitting a broken-stick linear regression model (Calderini et al., 2000) to relative grain dry mass against water concentration. The rate and duration of grain dehydration were determined by fitting the following 4-parameter logistic function equation to the quantity of water per grain versus thermal time after physiological maturity ( tPM ): Q & Q0 ' Qmin (1) ( $1 0.05 % Qmin * Q0 ) ( 4r $ tPM * t95min % ) 1' + , exp + , Q0 Qmin . . where Q is the quantity of water per grain at tPM ; Q0 and Qmin are the values of Q approached as tPM / '0 and *0 , respectively; r is the maximum rate of water loss defined as the derivative of the point of inflexion; and t95min is the duration of the dehydration phase 59 Physicochemical control of durum wheat grain filling and glutenin polymers under HT regimes defined as the time period, from physiological maturity, in which 95% of Qmin is reached. Fitted rates and durations between two temperature treatments were considered as significantly different ( = 0.05) when the confidence interval of the difference between the two treatments did not contain zero (Sokal & Rohlf, 1995, Fowler et al., 1998). 3. Results 3.1. Dynamics of grain dry mass and water Dry mass accumulation was compared for developing grains produced under low temperature (LT) or high temperature (HT) applied during either the linear grain-filling phase (HT1), the dehydration phase (HT2), or during the whole grain development (HT3). Compared with LT, final grain dry mass was reduced by 20% and 43% when HT was applied during the linear grain-filling phase and the whole grain development, respectively (Table II-1). The grainfilling duration was 40 ± 1.3 d (695 ± 22°Cd) for LT and it was reduced by 4 d (99°Cd) and 18 d (175°Cd) when the HT treatment was applied during the linear (HT1) and the whole (HT3) grain development phases, respectively (Figure II-2AB). The maximum rates of grain dry mass accumulation either expressed in days (2.65 ± 0.23 mg DM grain-1 d-1) or degree-days (0.12 ± 0.01 mg DM grain-1 °Cd-1) after anthesis were not significantly different between the treatments. Maximum grain water content decreased by 29% and 7%, respectively, compared with LT when the plants where transferred to HT at the beginning (HT3) and at the end (HT1) of the endosperm cell division phase (Table II-1; Figure II-2CD). In accordance with the higher temperature applied during the dehydration phase, grain dehydration duration was much shorter for HT2 (11 ± 1.4 d) than for LT (20 ± 3.2 d; Figure II-2C). Surprisingly similar durations of grain dehydration were observed for HT3 and HT1 and LT treatments. Grain dehydration rate estimated for HT1 and HT3 (2.59 ± 0.35 mg H20 grain-1 d-1) was significantly lower than for LT and HT2 (4.67 ± 0.60 mg H20 grain-1 d-1). Expressed in degree-days, the duration of grain dehydration was similar for all treatments, averaging 403 ± 28°Cd, but the rate of water loss was significantly lower for HT1 and HT3 (0.125 ± 0.016 mg H20 grain-1 °Cd-1) compared to LT and HT2 (0.21 ± 0.027 mg H20 grain-1 °Cd-1; Figure II-2D). These results were unexpected since HT2 and HT3 were both under HT during the grain dehydration phase. Therefore it appeared that the temperature during the grain-filling phase affected grain dehydration in a complex way. 60 Dehydration Whole grain development Control HT2 HT3 LT 43.0 ± 2.17b 46.7 ± 0.67c 32.9 ± 1.31a 46.1 ± 1.23c 42.7 ± 1.89b 55.1 ± 2.04c 30.7 ± 3.69a 53.3 ± 2.91c 1.13 ± 0.041b 0.89 ± 0.036a 1.15 ± 0.034b 1.07 ± 0.031b 11.7 ± 0.21a 16.0 ± 0.37c 11.8 ± 0.27a 14.6 ± 0.34b 49.7 100.0 44.1 87.4 61 by different letters within a column are significantly different at the 0.05 probability level. whole grain development (HT3) phases. Data are means ± SE for n = 6 independent replicates, except for the percentage of vitreous grains. Values followed Day/night temperatures were increased from 19.9/13.8°C (LT) to 27.5/21.6°C (HT) either during the linear grain-filling (HT1), the dehydration (HT2) or the Linear grain-filling HT1 Table II-1. Grain dry mass, maximum water content, total nitrogen, protein concentration and percentage of vitreous grains at physiological maturity for plants of durum wheat (cv. Dakter) grown under different temperature regimes. Dry mass Maximum water Total nitrogen Protein concentration Vitreous Treatment Phase of HT (mg grain-1) content (mg grain-1) (mg N grain-1) (% dry mass) grain (%) Chapitre II Physicochemical control of durum wheat grain filling and glutenin polymers under HT regimes 60 B A Grain dry mass -1 (mg DM grain ) 50 40 30 20 HT1 HT2 HT3 LT 10 Grain water content -1 (mg H20 grain ) 0 D C 50 40 30 20 10 0 0 10 20 30 40 50 60 0 Days after anthesis 200 400 600 800 1000 1200 Thermal time after anthesis (°Cd) Figure II-2. Grain dry mass (A, B) and water content (C, D) versus days (A, C) and thermal time (B, D) after anthesis. Day/night temperatures were increased from 19.9/13.8°C (LT) to 27.5/21.6°C either during the linear grain-filling (HT1), the dehydration (HT2) or the whole grain development (HT3) phases. Data are means ± SE for n = 6 independent replicates. The analysis of the kinetics of grain dry mass (Figure II-2AB) and water content (Figure II-2CD) suggested that the end of grain filling was synchronous with the onset of grain water loss. In the Figure II-3A, the change in grain water content normalized by the maximum water content is plotted against grain dry mass normalized by the final grain dry mass. The result confirmed this coincidence. Furthermore during the linear phase of grain filling, the relative grain dry mass was related to the decrease in grain GWC (Figure II-3B). Since no significant difference was found between the different treatments, the regression was established from the data of all the treatments pooled. The final grain dry mass was reached at 45.9 ± 1.0% GWC. Therefore grain dry mass accumulation appeared to be tightly linked with water dynamics, independently of the temperature. 62 Chapitre II % of maximum grain water content 120 A 100 80 60 40 20 0 20 HT1 HT2 HT3 LT 40 60 80 100 120 % of final grain dry mass Grain water concentration (% GWC) 80 B 60 40 20 0 20 40 60 80 100 120 % of final grain dry mass Figure II-3. Relationship between (A) percent of maximum grain water content and percent of final grain dry mass and (B) relationship between grain water concentration and percent of final grain dry mass for developing grains. Day/night temperatures were increased from 19.9/13.8°C (LT) to 27.5/21.6°C either during the linear grain-filling (HT1), the dehydration (HT2) or the whole grain development (HT3) phases. Data are means ± SE for n = 6 independent replicates. Line shows broken-stick linear regression model fitting simultaneously to all data (B). 3.2. Dynamics of protein accumulation during grain development and final grain protein composition The pattern of grain N accumulation (Figure II-4) was less modified by HT treatments than that of dry mass accumulation (Figure II-2AB). For all treatments, the duration of grain dry mass and N accumulations were not significantly different. Compared with LT (706 ± 41.3°Cd) the duration of grain N accumulation was significantly reduced for HT3 (526 ± 51 °Cd; Figure II-4B). The duration of grain N accumulation was 40 ± 2.4 d for LT and it was significantly reduced by 18 d and 5 d for HT3 and HT1, respectively (Figure II-4A). The maximum rate of grain N 63 Physicochemical control of durum wheat grain filling and glutenin polymers under HT regimes accumulation was not significantly different among the treatments, averaging 54 ± 17 µg N grain-1 d-1 (2.37 ± 0.69 µg N grain-1 °Cd-1). At maturity, the quantity of N per grain was mainly determined by the duration of accumulation in degree-days. Only when temperature was increased during the whole grain development (HT3) the final quantity of N per grain was significantly reduced (–21%) compared with the LT treatment (Table II-1). However at maturity, grain protein concentration was 25% and 37% higher for HT1 and HT3 compared to LT, mainly because of the effect of HT treatments on grain dry mass. The percentage of vitreous grains was tightly correlated (r = 0.99; P = 0.0087, d.f. = 2) with the grain protein concentration (Table Grain nitrogen (mg N grain-1) II-1). 1.4 B A 1.2 1.0 0.8 0.6 HT1 HT2 HT3 LT 0.4 0.2 0.0 0 10 20 30 40 50 60 0 200 400 600 800 1000 1200 Thermal time after anthesis (°Cd) Days after anthesis Figure II-4. Grain nitrogen versus days (A) and thermal time (B) after anthesis for developing grains. Day/night temperatures were increased from 19.9/13.8°C (LT) to 27.5/21.6°C either during the linear grain-filling (HT1), the dehydration (HT2) or the whole grain development (HT3) phases. Data are means ± SE for n = 6 independent replicates. Storage protein composition of mature grain was significantly modified only for HT3 which, compared with LT, sho%&'( )*( +*,-&).&( +*( /0&( 1-212-/+2*( 23( "-4!-gliadins at the expense of glutenins (Table II-2). The allocation of N to the different classes of storage proteins was determined early in grain development during the cell division phase, since protein composition of HT1 grains approached that of LT rather than that of HT3. The size distribution of glutenin polymers was also significantly affected by application of HT during whole grain-filling phase (HT3). Mature grains from HT3 showed both the lowest content in glutenin and the largest proportion of SDS-insoluble polymers (Table II-2). When HT was applied only during grain-filling (HT1) or dehydration phases (HT2) the impact on the proportion of SDS-insoluble glutenin polymers of mature grain was not significant. 64 Dehydration Whole grain development Control HT2 HT3 LT 33.8 ± 2.72a 27.0 ± 3.36a 40.8 ± 3.68b 29.0 ± 2.97a 40.42 ± 0.10b 41.7 ± 0.58b 38.4 ± 0.62a 40.5 ± 0.36b 32.5 ± 0.35b 36.1 ± 0.55a 32.0 ± 0.48b 33.4 ± 0.26b 8.5 ± 0.25b 7.5 ± 0.13a 8.5 ± 0.10b 8.6 ± 0.11b significantly different at the 0.05 probability level. 65 whole grain development (HT3) phases. Data are means ± SE for n = 4 independent replicates. Values followed by different letters within a column are Day/night temperatures were increased from 19.9/13.8°C (LT) to 27.5/21.6°C (HT) either during the linear grain-filling (HT1), the dehydration (HT2) or the Linear grain-filling HT1 Table II-2. Protein composition of mature grains from plants of durum wheat (cv. Dakter) grown under different temperature regimes. Glutenin polymers SDS-insoluble glutenin "-4!- gliadins #- gliadins Treatment Phase of HT (% total protein) polymers (% total polymer) (% total protein) (% total protein) Chapitre II Physicochemical control of durum wheat grain filling and glutenin polymers under HT regimes 3.3. Dynamics of glutenin polymer assembly during grain development The dynamics of glutenin polymer assembly during grain development was revealed from changes in the size distribution of SDS-soluble proteins (Figure II-1). Compared to the typical SEHPLC profile from mature grain, fraction F4 i*,56'+*7("-4!- gliadin showed an unusual shoulder for immature grains irrespective of plants temperature regime. When iodoacetamide was omitted during protein extraction, this shoulder was missing and the proportion of glutenin polymers increased (data not shown). For all treatments, the F4 shoulder strongly diminished after 550°Cd (50% water content). From 350 to 620°Cd after anthesis, the quantity of small SDSsoluble glutenin polymers (F2) per grain increased almost linearly (Figure II-5). Beyond 550°Cd after anthesis the accumulation rate of large SDS-soluble polymers (F1) increased sharply before reaching a plateau at 620°Cd (HT1, HT3) or continued to increase up to 700-750°Cd (HT2, LT) (Figure II-5). The accumulation of SDS-insoluble glutenin polymers run parallel to that of large SDS-soluble glutenin polymers up to ca. 700 to 750°Cd after anthesis. Beyond 750°Cd after anthesis, while protein synthesis was over, the proportion of SDS-insoluble glutenin polymer suddenly increased and became three- (HT3) to two- (other treatments) folds higher (Figure II-5). 66 Chapitre II Glutenin polymers (mg grain-1) 1.8 A B C D 1.5 1.2 0.9 0.6 0.3 0.0 Large SDS-sol. polym. Small SDS-sol. polym. SDS-insol. polym. Glutenin polymers (mg grain-1) 1.5 1.2 0.9 0.6 0.3 0.0 300 450 600 750 900 1050 450 600 750 900 1050 Thermal time after anthesis (°Cd) Thermal time after anthesis (°Cd) Figure II-5. Accumulation of large and small SDS-soluble and SDS-insoluble polymers versus thermal time after anthesis for developing grains. Day/night temperatures were increased from 19.9/13.8°C (LT, A) to 27.5/21.6°C either during the linear grain-filling (HT1, B), the dehydration (HT2, C) or the whole grain development (HT3, D) phases. Data are means ± SE for n = 4 independent replicates. A plot of the proportions of small and large SDS-soluble glutenin polymers against SDSinsoluble glutenin polymers, revealed that the small SDS-soluble glutenin polymers contributed sooner and to a larger extent (65% vs. 35%) to SDS-insoluble polymers (Supplementary Figure S II-1). SDS-insoluble glutenin polymers (on a grain FM basis) were also plotted as function of GWC in order to get a better insight of the effect of protein over-concentration during grain dehydration on polymerization (Figure II-6). For all the treatments, the final accumulation of SDS-insoluble glutenin polymers started when the grains reached a water concentration of 30 to 32% (Figure II-6). This accumulation was even more efficient with grain dehydration when the total glutenin polymer concentration (on a grain FM basis) was high (HT3 = HT1 > LT = HT2) or when HT was applied during grain dehydration (HT3 = HT2 > HT1 = LT; Figure II-6). 67 Physicochemical control of durum wheat grain filling and glutenin polymers under HT regimes SDS-soluble glutenin polymers (% total protein) 30 HT1 HT2 HT3 LT 25 20 Small polym. (S = 0.65) 15 10 5 Large polym. (S = 0.35) 0 0 5 10 15 20 % SDS-insoluble glutenin polymers (% total protein) Figure S II-1. Relationship between SDS-insoluble and small and large SDS-soluble polymers for developing grains. Day/night temperatures were increased from 19.9/13.8°C (LT) to 27.5/21.6°C either during the linear grain-filling (HT1), the dehydration (HT2) or the whole grain development (HT3) phases. Data are means ± SE for n = 4 independent replicates. Slopes (S) are given as eyes guide. SDS-insoluble polymer (mg g-1 FW) 25 20 HT1 HT2 HT3 LT 15 10 5 0 70 60 50 40 30 20 10 Grain water concentration (% GWC) Figure II-6. SDS-insoluble polymers versus grain water concentration. Day/night temperatures were increased from 19.9/13.8°C (LT) to 27.5/21.6°C either during the linear grain-filling (HT1), the dehydration (HT2) or the whole grain development (HT3) phases. Data are means ± SE for n = 4 (SDS-insol. polym.) and n = 6 (%GWC) independent replicates. 3.4. Relationship between glutenin polymer assembly and changes in thiol redox status during grain development Protein thiol groups (PSH) were analysed to report changes in protein redox status during grain development. Most of PSH in immature grains can be ascribed to partly reduced glutenin, 68 Chapitre II since gliadin polypeptides are rapidly folded after synthesis and never exhibit reduced sulfhydryl groups (Rhazi et al., 2003a, Ferreira et al., 2009). PSH levels were found to span over two decades and to decrease exponentially during grain filling. For convenience data are presented as semi-log plots (Figure II-7). Irrespective of HT treatments, PSH content decreased from ca. 20 to 2.5 µmol g-1 protein from 350 to 600°Cd after anthesis (Figure II-7A). The later timing corresponds to 45% GWC (Figure II-7B) and so coincided with the physiological maturity. At this moment, most of glutenin polypeptides were assembled into polymers mainly devoids of sulfhydryl groups. Below 45% grain GWC, PSH content stabilized for HT3 and HT1, but continued to decrease to less than 0.2 µmol g-1 protein for LT and HT2. Below 35% GWC and after 750°Cd after anthesis, a reverse trend was observed and at maturity similar PSH contents were observed for all the treatments. B Protein thiol content (µmol g-1 protein) A 10.0 1.0 HT1 HT2 HT3 LT 0.1 300 450 600 750 900 1050 Thermal time after anthesis (°Cd) 70 60 50 40 30 20 10 Grain water concentration (%GWC) Figure II-7. Protein thiol content (PSH) versus thermal time after anthesis (A) or grain water concentration (B) for developing grains. Day/night temperatures were increased from 19.9/13.8°C (LT) to 27.5/21.6°C either during the linear grain-filling (HT1), the dehydration (HT2) or the whole grain development (HT3) phases. Data are means ± 1 SD for n = 3 (PSH) and n = 6 (%GWC) independent replicates. Total glutathione and protein-bound glutathione (PSSG) contents were examined for mature grains. PSSG contents were within the range of PSH varying from 1.3 to 2.5 µmol g-1 protein depending on temperature during grain filling. Ratio of small SDS-soluble to SDS-insoluble glutenin polymers was negatively correlated to PSSG content (r = 0.58, P = 0.05, df = 10; Supplementary Figure S II-2). On the other hand, PSSG always represented 41% of the grain total glutathione, indicating that both were in equilibrium. In fact, all samples included similar 69 Physicochemical control of durum wheat grain filling and glutenin polymers under HT regimes amounts of total glutathione on a grain mass basis (0.64 ± 0.10 nmol g-1 dry mass) but when related to grain protein content, higher content was obtained for LT and HT2 (5.46 ± 1.0 µmol g1 protein) compared to HT3 and HT1 (3.8 ± 0.6 µmol g-1 protein). The results are consistent with the ability to maintain the redox balance between protein sulfhydryl/disulfide and GSH/GSSG couples, irrespective of grain-filling temperature. Protein-bound glutathione (µmol g-1 protein) 2.7 HT1 HT2 HT3 LT 2.4 2.1 1.8 1.5 y = -3.368x - 3.3 2 R = 0.5812 1.2 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 Fi / F2 Figure S II-2. Relationship between protein bound glutathione (PSSG) and ratio of SDS-insoluble (Fi) to small SDS-soluble glutenin polymer (F2) in mature grains. Day/night temperatures were increased from 19.9/13.8°C (LT) to 27.5/21.6°C either during the linear grain-filling (HT1), the dehydration (HT2) or the whole grain development (HT3) phases. Solid line is linear regression, dashed lines are 95% confidence interval. 3.5. Evolution of protein bodies during grain development Protein bodies (PBs) from endosperm sections of developing grains were examined by confocal laser scanning microscopy after specific protein staining with Fast Green (Figure II-8). For the control samples (LT) spherical and small PBs were observed at the earliest stage of development analysed (252°Cd; Figure II-8A). From this developmental stage on, PBs were more numerous and larger before becoming very heterogeneous in size (data not shown). Departure from the spherical aspect of large PBs signals the beginning of their disruption, which was noticeable at 588°Cd; here full development of a continuous protein matrix surrounding starch granules was achieved at 672°Cd after anthesis (Figure II-8B-C), thus somewhat before the onset of grain dehydration. The process was accelerated when HT was applied during grain development. A continuous protein matrix was observed at 470°Cd for HT1 (Figure II-8D) and 70 Chapitre II 434°Cd for HT3 (Figure II-8F) (i.e. before the onset of dehydration), whereas HT2 resulted in similar patterns as LT (Figure II-8E). (A) 252°Cd (71%) LT (B) 588°Cd (47%) (C) 672°Cd (44%) HT1 (D) 470°Cd (54%) HT2 (E) 674°Cd (44%) HT3 (F) 434°Cd (54%) Figure II-8. Superimposed bright field and fluorescence images of endosperm cross sections from developing grains. Day/night temperatures were increased from 19.9/13.8°C (LT) to 27.5/21.6°C either during the linear grain-filling (HT1), the dehydration (HT2) or the whole grain development (HT3) phases. Sections were stained with Fast Green and were observed with a confocal microscope. Thermal time after anthesis and grain water concentration (% GWC) are indicated. Bars = 20 µm. 4. Discussion In order to assess the effects of temperature on the dynamics of grain dry mass, protein accumulation and on the assembly of glutenin polymers, plants of durum wheat were subjected to a 6.5°C increase of mean daily temperature (from 17.4°C to 25.1°C) at different phases of grain development. These temperatures correspond to the average and deciles of the long term average daily mean temperature in the major durum wheat growing regions in France during the grain-filling phase (data not show). 71 Physicochemical control of durum wheat grain filling and glutenin polymers under HT regimes 4.1. Effect of temperature regimes on grain dry mass accumulation The timings of some of the physiological and biochemical events examined during this study are summarized in Figure II-9. The temporal patterns of grain development in terms of dry mass and water evolution were substantially compressed when HT was applied before physiological maturity. The final grain dry mass was accordingly diminished as the maximum rate of dry mass accumulation remained unchanged under HT. Final grain dry mass was closely correlated to the maximum grain water content, in accordance with previous works (Millet & Pinthus, 1984, Saini & Westgate, 2000). Irrespective of HT treatments, grain dry mass accumulation stopped when grain water content reached 45.9%. This value is within the range (40 to 45%) reported in previous studies on bread wheat (Schnyder & Baum, 1992, Egli & TeKrony, 1997, Pepler et al., 2006). It is also consistent with the results of Gooding et al. (2003) showing that environmental constraints, like soil water deficit and high temperature during the linear grain-filling phase did not impact on water content at the end of grain filling. In wheat grains, net water uptake mainly occurs during the endosperm cells division phase. During the linear grain-filling phase grain water content remains stable (Schnyder & Baum, 1992). When HT was applied immediately after flowering during the cell division phase, grain water content was reduced by 27% and the final grain dry mass was accordingly reduced (42%). Therefore it appears that potential grain dry mass is mainly determined very early in grain development. These results are in good agreement with previous results suggesting that pericarp expansion during the endosperm cell division phase, which parallels grain water uptake, controls the final size of the grain (reviewed in Foulkes et al., 2011). Recent results, suggest that the expansins may play a key role in the control of the final grain volume (Lizana et al., 2010). Once the maximum water content was fixed, dry mass accumulation increased at the same rate on a day basis, irrespective of growing temperature. Similar results were reported by Triboï et al. (2003) and Dupont et al. (2006). This can be explained by the fact that carbon accumulation depends mainly on the quantity of radiation intercepted by the plants, while N accumulation is depends mainly on the accumulated thermal time due to the fact that N remobilisation is governed by temperature (Triboï & Triboï-Blondel, 2002). Shortening of grainfilling duration together with increasing N translocation rate on a real time (days) basis led to grains less enriched in proteins. 72 Chapitre II beginning of water plateau ºCd GWC% ºCd GWC% ºCd GWC% 100 100 100 200 200 200 300 300 300 400 end of water plateau end of dry mass accumulation end of protein accumulation 61.6% 400 60.4% 400 57.0% disruption of PBs 49.8% disappearance of free glutenin subunits 500 51.8% 500 52.2% 500 600 46.7% 600 45.8% 600 40.5% 700 43.0% 700 37.4% 700 29.7% 800 35.2% 800 26.0% 800 20.4% LT HT1 onset of final SDSinsoluble glutenin polymers assembly HT3 Figure II-9. Timings of the main physiological and biochemical events observed during grain filling. Day/night temperatures were increased from 19.9/13.8°C (LT) to 27.5/21.6°C either during the linear grain-filling (HT1) or the whole grain development (HT3) phases. 4.2. Control of grain-filling duration – Control of grain-filling stop The endosperm cell can be viewed as a compartment including granular matter (cell organelles, protein bodies, starch granules) and water. Because of geometrical constraints the volume occupancy of starch granules will never reach that of the cell and at the best it would approach a maximum volume fraction, i.e the random close packing limit. At the approach of the random close packing limit, starch synthesis should be impeded unless development of increasing internal pressure, granules deform and irreversible damage cell organelles. According to Medcalf and Gilles (1965), isolated durum wheat starch granules after compaction by centrifugation and bed water drainage include 0.91 ± 0.021 g of water per g of starch; i.e. 47.6% water concentration of close-packed starch granules. Estimation of the compactness 73 Physicochemical control of durum wheat grain filling and glutenin polymers under HT regimes limit of the granular matter deposited within endosperm cell remains elusive due to interference of storage proteins. Starch granules and PBs could both contribute to cell granular density because of their discrete solid nature. Being more deformable than starch granules, large PBs will be the firsts to undergo changes in internal pressure. Deformation of PBs and subsequent release of storage proteins in the cytoplasm matrix were observed around 50% GWC for all samples. Disruption of PBs occurred when 75% (HT1 and HT3) to 85% (LT) of the final quantity of dry mass was accumulated, allowing to create some space for further deposit of starch granules. Small B and C starch granules, which synthesis occurs 28 to 35 days after anthesis, would fill the gap between the larger A granules (Stamova et al., 2009). Accumulation of starch granules could then continue up to random close packing limit, reached around 45.9% GWC, which marked the onset of rapid grain dehydration in all cases. Without ruling out molecular regulations of compounds synthesis in endosperm cells, it can be proposed that starch compactness limit, determine grain-filling arrest. The hypothesis is consistent with the onset of the stochastic progression of wheat endosperm cell death at the physiological maturity (Young et al., 1997, Olsen, 1998, Young & Gallie, 1999) and also with an accumulation of starch and protein that can continues beyond the beginning of the endosperm cell death, as reported by Li et al.(2004a). 4.3. Effect of temperature regimes on glutenin polymer assembly The size distribution of glutenin polymers is one of the main determinants of wheat end-use quality as proportion of SDS-insoluble polymers is directly related to gluten and dough viscoelasticity (Popineau et al., 1994, Naeem & MacRitchie, 2005). The way glutenin subunits assemble in vivo and the structural-functional relationship of the final polymers remained a subject of debate (Lombardi et al., 2009). The accumulated thermal time during grain filling and the concentration in glutenin polymers were the main parameters influencing glutenin polymerization rate. On the other hand and surprisingly, size or integrity of PBs seemed of no importance for glutenin polymers assembly. Disruption of PBs and development of a continuous matrix anticipated the end of dry mass accumulation, i.e. the end of starch synthesis. 74 Chapitre II Irrespective of temperature regime, glutenin polymerization began as early as 350°Cd after anthesis, the first date investigated here. Nevertheless, until 550°Cd part of the newly synthesized glutenin would accumulate in the form of free subunits. Indeed, the extra-peak of F4, due to its sensitivity towards oxidation and its size range, most likely corresponded to single low-molecular weight glutenin subunits. Relationships between accumulations of the different types of glutenin polymers were typical of a continuous polymerization process, where small glutenin polymers assemble into large ones which in turn are progressively converted into SDSinsoluble ones. The latter accumulated below 30% GWC as concentration of SDS-soluble polymers (on a grain FM basis) increased, due to grain dehydration. Here again an analogy with the synthesis of chemical polymers could be made, where concentration and temperature are the main determinants of the conversion rate of monomers. First-order decay of PSH accompanying the accumulation of glutenin polymers was consistent with a polymerization mechanism involving PSH into inter-chain disulfide bonds. In contrast, the rapid accumulation of SDS-insoluble proteins, which was observed below 30% GWC, occurred at constant (for HT3 and HT1) or slightly (for LT and HT2) increasing PSH levels (Supplementary Figure S II-3), suggesting that a specific mechanism could contribute to their formation. Below 30% GWC, water associated to endosperm storage proteins would decrease below 2 mL g-1 protein (for details of calculation see Supplementary Text S1), which corresponds to the water concentration of vital gluten extracted from mixed dough by lixiviation. Thus, below 30% water concentration and as grain drying continues, gluten condenses over its water swelling equilibrium. Water loss from polypeptides backbone will progressively induce a structural transition from -turns to intermolecular -sheets (Georget & Belton, 2006). Redistribution of glutenin polypeptides disulfide pairing would accompany this shift in protein conformation. The pool of reduced glutathione which was found in equilibrium with glutenin-bound glutathione may catalyse disulfide bonds exchange reactions. Polymer size could then increase without any net reduction in sulfhydryl groups. 75 Protein thiol content (µmol.g-1 protein) Physicochemical control of durum wheat grain filling and glutenin polymers under HT regimes 10.0 1.0 HT1 HT2 HT3 LT 0.1 0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 SDS-insoluble glutenin polymer (mg grain-1) Figure S II-3. Content of protein thiol (PSH) versus accumulation of SDS-insoluble glutenin polymers (mg grain-1). Day/night temperatures were increased from 19.9/13.8°C (LT) to 27.5/21.6°C either during the linear grain-filling (HT1), the dehydration (HT2), or the whole grain development (HT3) phases. Data are means ± 1 SD for n = 3 (PSH) and n = 4 (SDS-insol. polym.) replicates. Reduced glutathione, which is likely to play a pivotal role in the late accumulation of SDSinsoluble glutenin polymers, would influence adversely early increase of glutenin polymer size. In durum wheat grain, reduced glutathione content was reported to increase steadily during the grain-filling phase (400 to 700°Cd) (Ferreira et al., 2008). During this time, even if most of PSH decay would rely on disulfide pairing of glutenin polypeptides, their glutathionylation cannot be ruled out. Blocking of sulfhydryl groups normally involved in glutenin inter-chain pairing will prevent further enlargement of polymers. Similar involvement of glutathione in the glutenin polymers formation has been postulated (Rhazi et al., 2003b). Furthermore, Tea et al. (2005) showed by SE-HPLC/Multi-Angle-Laser-Light-Scattering (MALLS) that the size of SDSsoluble glutenin polymers is inversely related to their glutathione contents. In the same way, in this study a relation was found between the size distribution of glutenin polymers and PSSG content. Even if a late accumulation of SDS-insoluble polymers driven by grain desiccation has been proposed in bread wheat, assembly of SDS-insoluble polymers coincided also to a net increase in total glutenin polymer content in bread wheat (Gupta et al., 1996, Rhazi et al., 2003a, Shewry et al., 2009b). This last feature suggests that until the beginning of grain dehydration, a large number of glutenin subunits would remain present as monomers. In contrast, Bénétrix et al. 76 8 A!**/B % 2 : % 2 : % 2 ' 2 4$$ *$$Z 2 % '( : : % % 2 2 ' A+ (!**3+ (!**4P!***B(22 '8 =: :'' 22 '% 2 :( @+@+ $%#$ $-!#/#%$# %$%$$"#%3%# 2@2 :2 2 2 ( + : : 2' % : A@- @!B( 9 2 : % 2 2 % A) @#B( 2 : = : = % A (#$$3B( 2@ A@#B %' 2 . 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In vitro, suspensions of wheat gliadin or gluten spontaneously organize into an elastic weak gel at 0.25 to 0.30 g mL-1 (Xu et al., 2001). For LT and HT2, showing grain protein concentration of 11.75%, the critical gel concentration (0.25 g mL-1) would be attained at a GWC of ca. 35%, whereas it would occur at 40% GWC for HT3 (for details of calculations see Supplementary Text S1 at JXB online). For HT3, formation of a continuous visco-elastic matrix would occur just after grain dry mass accumulation stopped, i.e. as water loss began. High protein concentration, guarantees the saturation of the starch granules bed by a visco-elastic gluten matrix. Grain water loss will be slow and lead to a matrix condensation. As starch granules are embedded in gluten, water loss results in plastic grain shrinkage. In these conditions, a dense and vitreous endosperm is finally obtained. In opposite, when grain protein concentration is low, dehydration will proceed rapidly because the capillary tension between starch granules is low. Air invasion occurs and a mealy endosperm is obtained. Thus, HT during grain filling appears as a key parameter that would control final grain texture and protein quality, simply through its effect on maximum grain water content and differential rates of protein and starch translocation to the grain. 78 Chapitre II 5. Acknowledgements This work was supported by the Fond Unique Interministériel (GARICC project, grant n° 06-290-6310) through the Q@liMéditerranée competitiveness cluster. Dr. Yves Popineau is acknowledged for the helpful comments on earlier version of the manuscript. The authors thank Joëlle Bonicel, Axelle Bouder, Bernard Bonnemoy, and Nicole Allard for excellent technical assistance. 6. Supplementary data Text S1. Calculation of the water concentration of storage protein When grain filling is completed (below 45.9% moisture content), ratio of storage protein to water content in endosperm cells can be valuated based upon the following assumptions: - starch granules hold 0.25 mL of water per g of dry mass (w = 0.25) - gliadin and glutenin, amount to 85% of total endosperm protein (a = 0.85) - endosperm cells moisture content (%MC) is closed to that determined for the grain - protein content of endosperm cells (P) is that of the grain minored by 1.5%, - starch and protein constitute 95% of total dry mass content of endosperm cells Starting from grain protein concentration (P), it can be calculated: Endosperm Protein content (EP) Endosperm Starch content (ES) EP = (P-1.5) ES = 95-EP Grain moisture content for which gluten proteins reach the critical gel concentration (C = 0.25 g mL-1) or begin to condensate during grain desiccation (C = 0.5 g.mL-1), is given by : % MC " 100 (a EP ! w C ES ) (a EP ! w C ES ! 100 C ) 79 80 Chapitre III. Evolution de l’état redox du grain au cours de sa croissance 81 82 Chapitre III Chapitre III- Evolution de l’état redox du grain au cours de sa croissance Les résultats présentés dans le chapitre précédent ont mis en évidence que l’élévation de la température durant la phase de remplissage du grain exerce un effet significatif sur l’agrégation des gluténines et tout particulièrement sur les formes agrégées insolubles. Ces dernières semblent négativement reliées aux taux de glutathion couplé aux gluténines. En effet, au cours du développement du grain de blé, les sous-unités gluténines s’accumulent après leur synthèse dans des corpuscules protéiques, dans les cellules de l’albumen. Elles subissent alors plusieurs mécanismes d’oxydation, tels que la glutathionylation et la formation de ponts disulfures (S-S) intermoléculaires. Ce dernier mécanisme entraîne leur assemblage sous forme de polymères. Du fait de l’importance de ces mécanismes d'oxydoréduction, il nous a semblé intéressant d'étudier en parallèle l'évolution de l’état redox global du grain au cours de son élaboration. En vue d’approfondir nos connaissances sur les mécanismes d’assemblage des gluténines, nous avons cherché dans ce chapitre à mettre en relation les changements d’oxydoréduction des cellules de l’albumen et le niveau de polymérisation des gluténines, et ceci tout au long du développement du grain. Pour cela, trois séries d’échantillons provenant de deux variétés (Orlu et Dakter) cultivées aux champs ont été analysées. Il s’agissait notamment de cerner la dynamique d’assemblage des gluténines pour deux variétés associées à différentes compositions en SG-HPM et pour des grains présentant des textures très contrastées à la récolte. L’évolution du statut redox du grain a notamment été jugée, de la fin de la phase de cellularisation à la fin de la dessiccation, par la mesure : des activités spécifiques des enzymes impliquées dans la détoxication cellulaire, des formes réduites et oxydées du glutathion, de l’ascorbate et par le dosage des lipides peroxydés. 83 Relationship between endosperm cell redox homeostasis and glutenin polymerization Relationship between endosperm cell redox homeostasis and the glutenin polymerization in developing durum wheat Mariana S. L. Ferreira, Joëlle Bonicel, Marie-Françoise Samson and Marie-Hélène Morel Publication n°2 in preparation 1. Introduction Wheat is a monocotyledon essentially composed by a germ, outer layers (brans) and an endosperm. The latter consists of the aleurone layer and starchy endosperm, whose cells are filled with starch granules embedded in a protein matrix. The starchy endosperm of durum wheat contains between 10 and 16% of storage proteins. These proteins are accumulated during the grain development and represent a source of amino acids for germination and seedling growth (Richard et al., 1996). In developing wheat endosperm, storage proteins are initially accumulated within protein bodies (PB) and can be detected during the cellularization phase (Pernollet & Camilleri, 1983). The route of protein deposition is not completely understood, PBs can be formed by direct assembly in the ER lumen or by transport via the Golgi and Golgi-derived vesicles into the vacuole. It has been recently proposed that it could be determined by the developmental stage of the tissue (Tosi et al., 2009). In a physiological point of view, different types of storage proteins can be co-located within the same PB (Loussert et al., 2008). At the physiological maturity the PBs disappear to form a continuous protein matrix entrapping starch granules (Shewry & Halford, 2002). Storage proteins concentration and assembly mainly determine durum wheat quality. In mature grains, these proteins account for 70 to 80% of the total proteins and can be divided into monomers (i.e. Gliadin) and polymers (i.e. Glutenin). Gliadin contains only intra-chain disulfide bonds. Glutenin polymers result from the assembly of glutenin subunits and their molecular weight can extend up to several million mol.g-1 (Wrigley, 1996). Glutenin polymerization takes place during mid to late grain filling. We have recently proposed that glutenin oligomers accumulate during the linear grain filling still bearing some free thiol (SH) groups (Ferreira et al., 2009). After physiological maturity these oligomers start 84 Chapitre III to assemble into polymers and the average size of polymers increases while their last SH groups become involved into inter-polymer SS bonds, resulting in a strong oxidation of SH groups. A certain amount of the wheat glutenin polymers remains insoluble even in denaturing buffers such as sodium dodecyl sulphate (SDS). These changes in the protein redox status involve oxidation of protein SH groups such as the formation of inter-chain disulfide bonds (SS) and glutathionylation. Considering the importance of these changes for the protein polymerization, it seems interesting to make a parallel with the changes in the redox status within the endosperm cells throughout grain development. In this way, particular attention has been focused on glutathione (GSH) and ascorbate (ASC) metabolisms. These two water-soluble non-enzymatic antioxidants have crucial roles in plant metabolism and in defense system against reactive oxygen species (ROS) (Noctor & Foyer, 1998, Asada, 1999). Glutathione, the major low-molecular-weight thiol compound, has been reported to be naturally present in wheat under reduced (GSH) and oxidized (GSSG) forms and as well in protein-bound glutathione form (PSSG) (Chen & Schofield, 1995, Schofield & Chen, 1995). On the contrary, mature seeds are devoid of ASC and contain a moderate amount of dehydroascorbate (DHA), the oxidized form of ASC (Arrigoni et al., 1992, De Gara et al., 1997, Tommasi et al., 1999, De Gara et al., 2003). The defense in the plant cell comprises also several antioxidant enzymes such as superoxide dismutase (SOD; EC 1.15.1.1), catalase (CAT; EC 1.11.1.6), ascorbate peroxidase (APX; EC 1.11.1.11) and glutathione reductase (GR; EC 1.6.4.2). Considered as a major ROS-scavenger, SOD is found in almost all cellular compartments and acts as the first line of defense catalysing the dismutation of superoxide to hydrogen peroxide and oxygen (Mittler, 2002). APX and CAT play also pivotal roles on the global H2O2 removal capability of cells. In the Asada-Halliwell cycle, contrasting with CAT, APX reduces H2O2 using ascorbate as an electron donor (Asada, 1999). GR also participates in this cycle and catalyses the NADPH-dependent reaction for maintaining the GSH pool. It has recently appeared that ROS can act as cellular signalling molecules (Mittler, 2002, Foyer & Noctor, 2005, Bailly et al., 2008, Møller & Sweetlove, 2010). The shift from a signalling to a deleterious role has been related to an overproduction of ROS (Bailly 2008). The grain desiccation phase in plant tissues has been often associated with ROS accumulation (McDonald, 85 Relationship between endosperm cell redox homeostasis and glutenin polymerization 1999), that can interact with other molecules causing damages to cellular components (Møller et al., 2007). Lipid peroxidation has been considered as the main indicator of oxidative damage inducing a loss of membrane integrity in seeds (McDonald, 1999), i.e. in sunflower (Gidrol et al., 1989, Corbineau et al., 2002) and wheat (Lin et al., 2007). In previous works on bread wheat grain, artificial and premature desiccation led to an increase of the SDS-insoluble glutenin fraction during grain development (Carceller & Aussenac, 1999). Furthermore, recent works also showed an increase in large glutenin polymers as the grain dries (Rhazi et al., 2003a, Shewry et al., 2009b). Despite these evidences in bread wheat, data are lacking regarding the dynamic of grain protein polymerization in durum wheat. The current study was undertaken to elucidate if changes in the endosperm redox-status may impact on the mechanism leading to the polymerization of glutenins. The objectives of this work were to characterize the physiological and physicochemical events occurring during grain filling of durum wheat. These results are discussed in connection with the agro-climatic conditions and the two contrasting genotypes (cv. Orlu and Dakter). Moreover, since vitreousness and the polymerization degree are the two parameters determining respectively semolina yield and cooking quality of pasta, we have also examined the different patterns between starchy and vitreous grains. 2. Materials and methods 2.1. Chemicals All the reagents were purchased from Sigma Aldrich (Saint Quentin Fallavier, France), except NADPH, ascorbic acid, NaBr, PEG 4000 which were obtained from Merck (VWR International S.A.S, Fontenay sous Bois, France). 2.2. Field growth experiments Durum wheats (Triticum turgidum L. var. durum Desf.) from two cultivars (cv. Orlu and Dakter) were grown in 2008 in INRA experimental fields (Southern France) in two different locations under conventional growing conditions (rainfed Mediterranean conditions, fertilization and fungicide protection). Three samples named Orlu-1, Orlu-2 and Dakter were used in this study. Caryopses from Orlu-1 were sown earlier (19 October 2007) than Orlu-2 and Dakter (8 November 2007). Orlu-1 and Orlu-2 were grown in the same location but in two plots 86 Chapitre III differing by soil depth. Thermal time accumulation was calculated from daily average temperature hourly recorded. For each sample, 250 main-stem ears were tagged at anthesis, which was estimated when the anthers of the central florets appeared. Ears were then handpicked at different intervals from anthesis to ripeness, i.e. when grain water content reached 10-12 % fresh mass (FM) basis. They were separated from the stems before storage at -20°C. Additional fresh ears were used immediately for moisture content determinations. For each sampling date, five ears stored at –20°C were then freeze-dried in order to reach a moisture content comprised between 9 and 15%. Grains from the middle part of the ear were separated and placed for 2 weeks at 25°C and 54% relative humidity (RH) above a saturated NaBr solution until the grain water concentration (GWC) reached 12%. Whole grains and wheat fractions (as described below) were ground for two minutes using a ball mill under liquid N2 and stored at 4°C in sealed bottles for further analysis. 2.3. Preparation of wheat fractions Five grams of freeze-dried grains were firstly degermed by cutting off the germ part with as little endosperm as possible. A germ-rich fraction comprising embryonic axis and scutellum has been prepared. The endosperm and the peripheral layers were separated from each other by abrasion (Satake Model TM-05C, Stockport, UK) at a constant speed of 830 rpm. The abrasion process was monitored by time control up to 10% of the total grain mass (as reviewed by Hemery et al., 2007). After abrasion two fractions were obtained: an endosperm-rich part with large parts of aleurone layer still present and a bran-rich fraction consisting of pericarp fragments and other bran particles. 2.4. Water content and dry mass For each sampling date, water content was determined on four ears by drying at 130°C until constant dry mass (DM) be reached (4h). Dry mass was determined from whole grains previously freeze-dried and after the GWC stabilized at 12%. The average dry mass was obtained from three replicates of ten grains. 2.5. Vitreousness determination Grain vitreousness was assessed by NIRS analysis (Gorretta et al., 2006). The results were expressed as percentage of starchy grains. 87 Relationship between endosperm cell redox homeostasis and glutenin polymerization 2.6. Determination of grain protein composition by Size Exclusion-High Performance Liquid Chromatography (SE-HPLC) The composition and the size distribution of polymeric proteins were achieved by SE-HPLC. Total SDS-soluble proteins were extracted from ground grains (160 mg) at 60°C for 80 min with 20 mL of 1% SDS (w/v) in 0.1 M phosphate buffer (pH 6.8) containing 4 mM iodoacetamide (IAM) to prevent protein thiol (PSH) oxidation of during extraction. After centrifugation at 40,000 g for 30 min at 20°C, the supernatant was stored at –20°C until analysis. SDS-insoluble polymeric proteins were extracted from the pellet with 5 mL of 1% SDS (w/v) in 0.1 M phosphate buffer (pH 6.8) by sonication at 7.5 W for 3 min (Vibracel 72434, Bioblock Scientific, Illkirch, France). The homogenate was centrifuged as described above. The chromatography was performed using a HPLC Alliance system (Waters, Saint Quentin en Yvelines, France). The extracts (20µL) were fractionated on a TSKgel G4000SWXL column (Tosoh Bioscience, Sigma Aldrich, Saint Quentin Fallavier, France) with 0.1% SDS (w/v) in 0.1 M phosphate buffer (pH 6.8) as eluent. Elution flow rate was maintained at 0.7 mL/min, UV detection was performed at 214 nm and data recorded with Empower 2 software (Waters, Saint Quentin en Yvelines, France). The chromatogram was divided into 5 fractions (F1-F5) on an elution time basis and according to the known size distribution of the different wheat proteins (Dachkevitch & Autran, 1989). Results are presented as percent of total protein, calculated from the sum of the areas of the SDS-insoluble and SDS-soluble chromatograms, after correction for solid to solvent ratios. Total content in polymeric glutenin was calculated as the sum of the areas of SDS-insoluble and the first two fractions (F1, large and F2, small polymeric protein) of the SDS-soluble extracts. For the SDS-soluble extract, the fraction F3 and F4 mainly include -gliadin and !-/"-gliadin, respectively; while the fraction F5 includes albumin/globulin plus some #-gliadin. Full details on the procedure and column calibration are given in Morel et al. (2000b). 2.7. Determination of protein thiol, reduced and oxidized glutathione and protein-bound glutathione contents The protein thiol content (PSH) of ground grains (60 mg) was measured with acid 5,5’dithiobis (2-nitro-benzoic acid) (DTNB) (Morel & Bonicel, 1996b). Glutathione compounds (GSH, GSSG and PSSG) were estimated using Tietze (1969) glutathione reductase (GR) recycling assay adapted for a 96-well microtiter plate, for 88 Chapitre III developing whole grains as well for wheat fractions from mature grains. Specific measurement of GSSG was achieved by derivatization of extract aliquots with 2-vinylpyridine (VPD) to mask GSH and to allow the determination of GSSG (Griffith, 1980). The determination of proteinbound glutathione form (PSSG) was performed on the same way. Total glutathione was first extracted with sulphosalicylic acid and the pellet which contains precipitated proteins was used to measure PSSG. Glutathione assays were performed using a Multiskan Ex microplate reader (Thermo Scientific, Courtaboeuf, France). In view of measuring the total grain glutathione content (GSH plus GSSG), series of 9 tubes replicates containing 35 mg of ground grains and 350 µL of a 5% (w/v) sulfosalicylic acid solution were prepared. The tubes were shaken (20 min), centrifuged (3,800 × g for 10 min) at 4°C and pooled into one batch. The supernatant was neutralized to pH 7.3 by the addition of 7.5 M triethanolamine. The neutralized supernatants (100 µL) were used for the determination of total glutathione. The 250 µL remaining were pre-treated with 0.5% of VPD for 30 min at 20°C. The homogenate was centrifuged at 14,000 g for 10 min at 20°C. Aliquots of 10, 7 and 5 µL of each supernatant were tested, in parallel with a series of GSSG standard solutions (6 samples from 0 to 45 µM GSSG in 5% [w/v] sulfosalicylic acid, 5 mM EDTA, 14 mM triethanolamine). The sample volume was adjusted to 10 µL with the solution of sulfosalicylic. The reaction mixture comprised 170 µM DTNB, 0.3 GR unit.mL-1, 1 mM EDTA and 0.1 M phosphate buffer (pH 7). After sample addition, the plate was shaken during 15 s and let stand for 5 min before addition of 50 µL of 0.35 mM NADPH. For each assay, the initial reaction rate (in DO.s-1) was estimated from the absorbance change monitored at 414 nm. The reaction rates were plotted against the volume of supernatants (sample series) or against the concentration of GSSG (standard series). Total glutathione and GSSG contents were obtained from slope ratios of the two plots (samples vs standard series). In order to determine protein-bound glutathione the remaining protein pellets were neutralized with 3 µL of 7.5 M triethanolamine (pH 7.3) and reduced with TCEP (Tris 2carboxyethyl phosphine hydrochloride) in order to release the PSSG. As TCEP interfered with the Tietze recycling assay, its amount was limited to two-third of total protein thiol equivalents (ca. 120 µmol.g-1 protein). In addition, an internal calibration was used. Typically, the 9 alkalinised pellets were suspended with 700 µL of a series of 9 standard solutions of GSSG (from 89 Relationship between endosperm cell redox homeostasis and glutenin polymerization 0 to 45 µM in 300 µM TCEP, 5 mM EDTA). The tubes were sealed under an argon atmosphere and shaken for 20 min before being centrifuged at 20,800 × g for 10 min, at room temperature. Supernatants (10µL) were assayed as described above for the total glutathione assay. PSSG content was calculated by plotting reaction rates against GSSG concentrations. The y-intercept of the linear plot, once corrected for the basal reaction rate in absence of added GSSG was divided by the slope. The basal reaction rate in absence of added GSSG was obtained by assaying 10 µL of 5 mM EDTA, 30 mM triethanolamine and 5% [w/v] sulfosalicylic acid in place of the pellet extract. 2.8. Analysis of Ascorbate pools Total ascorbate content was determined after reduction of dehydroascorbate (DHA) to ascorbate (ASC) with DTT. The DHA concentration was then estimated from the difference between total ascorbate (ASC plus DHA) and ASC. ASC measurement was based on the reduction of ferric (Fe3+) to ferrous ion (Fe2+) with ascorbic acid in acidic condition. The following of Fe2+ production was performed at 525 nm after its complexation with 2,2’dipyridyl. Ground grains (200 mg) were homogenized with 1 mL of cold 5% meta-phosphoric acid at 5°C for 20 min. The homogenate was centrifuged at 20,000 g for 15 min at 4°C and the supernatant (100 µL) was immediately used for ascorbate assay as described by Kampfenkel et al. (1995) with modifications. The reaction mixture for total ascorbate determination was prepared with 50µL 0.2 M phosphate buffer (pH 7.4) and 50µL 10 mM DTT. After incubation for 15 min in a water bath at 40°C, 50 µL of 0.5% N-ethylmaleimide (NEM) was added to remove excess DTT. ASC was measured in the same way except that DTT and NEM were replaced respectively by 50µL of 0.2 M phosphate buffer (pH 7.4) and 50µL of water. The assay was performed by adding 0.25 mL of 10% TCA, 0.2 mL of 44% ortho-phosphoric acid, 0.2 mL of 4% 2,2’-dipyridyl in 70% ethanol and 0.1 mL of 3% (w/v) FeCl3. After FeCl3 addition, samples were immediately and vigorously vortexed to homogenize the mixture and avoid turbidity. The mixture was then incubated for 40 min at 40°C. The standard curve was prepared with ASC in TCA 6% in the range of 0-50 nmol. 2.9. Enzyme extraction and assays Unless stated otherwise, all procedures for enzyme extraction were carried out according to Lehner et al. (2006) with minor modifications. Ground grains (200 mg) were homogenized at 90 Chapitre III 4°C for 2 hours in 1 mL of 50 mM Tris-HCl (pH 7.8) containing 2 mM DTT, 0.1 mM EDTA, 1.25 mM PEG 4000, 2% (w/v) of PVPP and 0.1% (w/v) BSA. The homogenates were centrifuged at 14,000 g at 4°C for 20 min and then the supernatants were immediately analyzed. Enzymatic assays were developed on a Lambda 25 UV–Vis Spectrophotometer (PerkinElmer, Courtaboeuf, France). Enzymatic activities were expressed on a per-grain basis normalized to Dakter final grain mass; it means that once expressed in mol.grain-1, results were multiplied by the mass of Dakter mature grains relative to the final grain mass of the sample. The results presented correspond to the means ± SD of 3 different extracts, each measured 3 times. GR (EC 1.6.4.2) activity was measured at 25°C as described previously by Esterbauer and Grill (1978), by following the rate of NADPH oxidation. For this purpose, 100 µL of enzyme extract were added to an assay mixture containing 0.38 mM NADPH, 1.1mM GSSG, 3 mM MgCl2 in a total volume of 1 mL and NADPH oxidation was recorded at 340 nm for 6 min. SOD (EC 1.15.1.1) activity was assayed using the nitroblue tetrazolium (NBT) method (Marklund & Marklund, 1974). In the assay, superoxide ions (O2-) generated by xanthine oxidase (XOD) after conversion of xanthine to uric acid and H2O2, converts NBT to NBT-diformazan, which absorbs at 560 nm. SOD reduces the concentration of O2- and thereby lowers the rate of NBTdiformazan formation. Fifty microliters of enzyme extract were added to a reaction mixture containing 0.2 mM NBT, 0.2 mM xanthine, 0.013 U XOD in 55 mM phosphate buffer (pH 7,8), 80 µM EDTA to a final volume of 1 mL. SOD activity was assayed at 25°C for 3 min. One unit of SOD activity was defined as the amount of SOD contained in the extract which caused 50 % inhibition of the NBT reduction. CAT (EC 1.11.1.6) activity assay was performed by following the H2O2 dismutation at 240 nm according to Claiborne (1985) with modifications. Ten microliters of enzyme extract were added in a reaction mixture containing 50 mM phosphate buffer (pH 7), 30 mM H2O2 to a final volume of 1 mL. Absorbance changes were recorded at 240 nm for 3 min. The CAT activity was calculated using the extinction coefficient (43.6 M-1.cm-1). 2.10. Malondialdehyde content measurements Lipid peroxidation was evaluated by measuring malondialdehyde (MDA) content according to Heath and Packer (1968). Ground grains (100 mg) were homogenized with 1.0 mL of distilled water and an equal volume of 0.5% (w/v) 2-thiobarbituric acid (TBA) in 20% (w/v) trichloroacetic acid (TCA). The homogenate was heated in a boiling water bath for 30 min and 91 Relationship between endosperm cell redox homeostasis and glutenin polymerization then centrifuged at 16,000 g for 30 min. The supernatant was used for MDA determination (extinction coefficient 155 mM-1.cm-1) at 532 and 600 nm. Results were expressed as nmol.g-1 of dry mass (DM) or as nmol.grain-1 normalized and represented the means of 3 replicates ± SD. 2.11. Statistics and data analyses Differences in grain dry mass, water content, protein content and composition were analyzed using one-way ANOVA (# = 0.05) followed by a Tukey’s test. The maximum rate and duration of dry mass and protein content were estimated by fitting a 3-parameter logistic function equation as described previously (Triboï et al., 2003). Grain water concentration (GWC) at physiological maturity (i.e. end of grain filling) was determined by fitting a broken-stick linear regression model (Calderini et al., 2000) to relative grain dry mass against water concentration. Fitted rates between two different samples were considered as significantly different (# = 0.05) when the confidence interval of the difference between the two treatments did not contain zero (Sokal & Rohlf, 1995, Fowler et al., 1998). 3. Results 3.1. Grain filling: evolution of water, dry mass and protein content Patterns of grain water content, dry mass and protein accumulation, of the three samples are showed in Figure 1A-C. The water plateau seemed already attained at the first sampling date (280°Cd) and was maintained up to about 460°Cd for Dakter while being longer (600°Cd) for Orlu samples (Figure III-1A). Orlu-1 grains accumulated significantly more water (56.3 ± 3.8 mg.grain-1) than Orlu-2 and Dakter (46.0 ± 4.21 mg.grain-1.C°d-1). For all samples, the end of dry mass accumulation occurred at 602 ± 56 °Cd but maximum grain-filling rate was significantly higher for Orlu-1 (0.22 ± 0.018 mg.grain-1.C°d-1) than for Orlu-2 and Dakter (respectively 0.13 ± 0.011 and 0.11 ± 0.018 mg.grain-1.C°d-1). Therefore at maturity, average final grain weight for Orlu-1 (65.01 ± 2.78 mg DM) was significantly higher than for Orlu-2 (49.10 ± 2.13 mg DM) and Dakter (40.73 ± 3.68 mg DM). In contrast, maximum rate of protein accumulation was not significantly different between samples (0.018 ± 0.0022 mg.grain-1.°Cd-1). In average, protein accumulation stopped around 592 ± 41°Cd, but even if non-significant, the duration of protein accumulation was longer for Orlu-1 (626 ±38°Cd) than Orlu-2 (605 ± 42°Cd) and Dakter (545 ±45°Cd). At grain maturity, a 92 Chapitre III similar arrangement to the one observed for grain dry mass was obtained for grain protein content with 6.7 ± 0.23, 5.9 ± 0.31 and 4.9 ± 0.38 mg for Orlu-1, Orlu-2 and Dakter grains, respectively. Nevertheless due to its higher rate of grain dry mass accumulation, Orlu-1showed lower protein concentration (10.21 ± 0.244%) compared to Orlu-2 and Dakter (respectively, 11.96 ± 0.22% and 12.11 ± 0.40 %) (Figure III-1D). Endosperm texture of mature grains varied between samples. Grains from Orlu-1 exhibited 75% of starchy grains against 20% for Orlu-2, whereas only vitreous grains were obtained for Dakter. Similar changes in the texture of durum wheat grains in relation to grain protein concentration have been reported by Samson et al. (2005). These authors showed among a collection of 4 durum wheat cultivars produced in several locations that fully vitreous grains were always obtained above a threshold of 9.7% of protein (FM, c.a. 11.2% in dry basis, Samson personal communication). B Orlu1 Orlu2 Dakter 60 60 40 40 20 20 8 CC D 14 6 12 4 10 2 8 Water content (mg.grain-1) 80 A Protein concentration (%) Protein content (mg.grain-1) Dry mass (mg.grain-1) 80 0 300 600 900 300 600 900 Thermal time after anthesis (°Cd) Figure III-1. Changes during grain development, in dry mass (A), water content (B), protein content (C) and grain protein concentration (% DM) (D). Data are the mean ± SD for n = 3 independent measurements of 10 grains (dry mass). 93 Relationship between endosperm cell redox homeostasis and glutenin polymerization 3.2. Grain protein composition and pattern of deposition Time course deposit of the different wheat protein classes as fractionated by SE-HPLC are presented in Figure II-2. Data were expressed in percent of total protein content from the mature grains, allowing comparison of the protein composition of the samples. Protein composition and time course of protein deposits were found similar between the three samples and differed only by subtle variations. Typically mature grains included 18.14 ± 0.55% albumin/globulin, 34.41 ± 0.81% gliadin and 40.4 ± 1.05% total glutenin polymers. Nevertheless, the final size distribution of the glutenin polymers differed between samples. Orlu-1 included significantly lower proportion of SDS-insoluble polymers (4.86 ± 0.18%) than Orlu-2 and Dakter (6.57 ± 0.82%). Deposit of gliadin and albumin/globulin ran in parallel and achievement of accumulation arose similarly around 450-500°Cd (Figure III-2A). By comparison, progress in total glutenin polymers accumulation was delayed until 400°Cd, before increasing readily up to 700-750°Cd (Figure III-2B). Accumulation of albumin/globulin and gliadin proceeded readily, 50 A B 50 40 40 30 30 20 20 10 0 300 600 900 300 600 Orlu1 Orlu2 10 Dakter 0 900 Total glutenin polymers (% protein of mature grain) Alb/glo and gliadin (% protein of mature grain) whereas increase in glutenin polymers followed a sigmoid pattern. Thermal time after anthesis (°Cd) Figure III-2. Accumulation of the main grain protein classes during grain development. AAlbumin/globulin (circle) and gliadin (square) were determined from SE-HLPC profiles of SDSsoluble protein extracts (fraction 5 and 4, respectively). B- Total glutenin polymers (triangle down) were determined from SE-HPLC profiles of SDS-soluble and SDS-insoluble protein extracts (fractions F1, F2 and total profile area, respectively). 94 Chapitre III Examination of SE-HPLC elution profiles revealed significant differences between mature and immature grains mainly until 500°Cd. Some typical profiles obtained for Orlu-1 and Dakter are showed in the Figure III-3. In immature grains, the fraction 4 which in corresponding mature $%&'()* '(+,-./)* !- &(.* "- gliadins, displayed a marked upstream shoulder. This fast peak of gliadin fraction (F4) progressively vanished, leaving only the slow classical gliadin peak (respectively, P4f and P4s) as showed in the Figure III-3 (arrows). Evolutions of the fast and slow peaks of the gliadin fraction (F4) are presented in Figure III-4. For both cultivars, the evolution of P4s was parallel and its content continued to grow up until 550°Cd. For Dakter samples at the beginning of grain filling P4f ran in parallel to P4s, until drop slightly around 450°Cd thereafter remaining stable. For Orlu samples, P4f increase followed longer in parallel to P4s, before dropping smoothly after 500°Cd then stabilizing around 600°Cd. For all series, drop in P4f coincided to an upturn in small SDS-soluble glutenin polymers accumulation and to the onset of large SDS-soluble polymers formation (Figure III-4). This coincidence supported that the protein present in P4f participated to the formation of glutenin polymers. According to their relative molecular mass (43,000) those proteins could be assimilated to free LMW-GS. To check this assumption, protein extraction was performed also in absence of IAM. The absence of the sulfhydryl alkylant agent led to P4f disappearance whereas proportion in glutenin polymers increased. The feature corroborated the presence of free LMW-GS within the gliadin peak at least until 500°Cd. Absorbance 214 nm (A.U.) 0.25 0.20 0.15 A P4f 365°Cd 473°Cd 601°Cd 681°Cd F3 0.10 F1 F3 F5 F2 F1 B P4f 338°Cd 372°Cd 462°Cd 593°Cd F5 F2 0.05 P4s P4s 0.00 7 9 11 13 15 17 19 7 9 11 13 15 17 19 elution time (min) Figure III-3. Typical evolution of SE-HPLC profiles of SDS-soluble protein extracts from Orlu-1 (A) and Dakter (B). Vertical bars marked the time elution intervals used for quantification of fractions F1 to F5. F1- Large and F2- small SDS-soluble glutenin polymers, F3 and F4- gliadins and F5- Albumin/globulin. Arrows indicated the fast (P4f) and slow (P4s) eluting peaks in the F4 (gliadin). 95 Relationship between endosperm cell redox homeostasis and glutenin polymerization The onsets of glutenin polymers accumulation ranked according to their mean molecular sizes (Figure III-4B). Hence accumulation of small SDS-soluble polymers was accomplished around 600°Cd, whereas large SDS-soluble and SDS-insoluble glutenin polymers just started to accumulate (450-500°Cd) and concluded later (700-750°Cd). Only slight differences in glutenin polymers accumulation patterns were observed between samples. It refers to the up-turn in the accumulation profile of SDS-soluble polymers which was more delayed for Orlu compared to Dakter cultivar, indicating that the involvement of free LMW-GS present in the P4f into 30 30 A B 25 25 20 20 15 15 10 10 Orlu1 Orlu2 Dakter 5 5 0 0 300 600 900 300 600 900 Large and small SDS-soluble polymers SDS-insoluble polymers (% protein of mature grain) P4f and P4s of gliadin peak (% protein of mature grain) polymers structure stopped earlier in Dakter samples (Figure III-4). Thermal time after anthesis (°Cd) Figure III-4. A- Evolution of P4f (circle), P4s (square) from gliadin peak and B- accumulation of small (square), large (circle) and SDS-insoluble glutenin polymers (triangle). 3.3. Grain protein redox status During grain development, similar patterns of protein sulfhydryl contents (PSH, in µmol.g-1 protein) were observed for all samples (Figure III-5A). For Orlu-2 and Dakter, PSH content decreased readily from about 300°Cd (0*12*3mol.g-1 protein) until 500°Cd, where a stable value of 6 µmol.g-1 protein was attained. For Orlu-1, PSH drop was delayed until 470°C, finally reaching similar value as the other samples. It was noteworthy that the end of PSH decay coincided to the onset of large SDS-soluble glutenin polymers accumulation. Therefore, the PSH content drop marked the involvement of protein sulfhydryl groups (SH) into inter-chain disulfide bonds (S-S). In contrast to relatively similar time course evolutions of PSH contents, kinetic of proteinbound glutathione (PSSG) formation differed between Orlu and Dakter samples (Figure III-5B). 96 Chapitre III The PSSG formation occurred more readily for Dakter samples and reached its maximum around 450°Cd. For Orlu series, PSSG levels increased more progressively, especially for Orlu-1 where the maximum level was attained beyond 750°Cd (Figure III-5B). The increasing profiles of PSSG seemed closely linked to changes in the accumulation of small SDS-soluble glutenin polymers, particularly for Dakter profiles growing faster in both cases (Figure III-4B). In all cases, PSSG content was very low (0.3-0.5 µmol.g of protein-1) at the beginning of grain filling phase and ultimately reached similar contents averaging 2.5 µmol.g of protein-1. PSH (µmoles.g-1 protein) B A 50 Orlu1 Orlu2 Dakter 40 3.0 2.5 2.0 30 1.5 20 1.0 10 0.5 PSSG (µmoles.g-1 protein) 3.5 60 0.0 0 300 600 900 300 600 900 Thermal time after anthesis (°Cd) Figure III-5. A- Evolution of protein sulfhydryl groups (PSH) and B- protein-bound glutathione (PSSG) contents during grain development. Data are the means ± SD for n = 3 independent measurements. 3.4. Evolution of Glutathione pool The distribution of total GSH equivalents (GSH+GSSG) and PSSG in the different grain tissues was estimated after fractionation of mature grains into endosperm-, bran- and germ-rich fractions for Orlu-2 and Dakter samples (Figure III-6). The germ-rich fraction exhibited the highest levels of both total GSH eq. and PSSG per g of DM (Figure III-6A). Bran- and endospermrich fractions included similar contents of GSH and PSSG. Although the highest glutathione content was found in the germ-rich fraction, this tissue represents the smallest proportion of the whole wheat grain (3%). When data were expressed on a per-grain basis, using the relative amounts of tissues previous reported for mature wheat grain (Kent & Evers, 1994, Barron et al., 2007), the germ-rich fraction still exhibited a substantial proportion of GSH pool, accounting for 25% of the content measured on grain (Figure III-6B). Nevertheless, it was clear that the endosperm-rich fraction contained by far the greatest amount of total glutathione compounds, 97 Relationship between endosperm cell redox homeostasis and glutenin polymerization as free- and protein bound-form (GSH eq. and PSSG), accounting respectively for 68% and 77% of the total GSH and PSSG contents of the grain. GSH or PSSG (Eq. GSH nmol.g-1 of DM) 3500 2800 2100 1400 700 B % GSH or PSSG. grain-1 endosperm-rich bran-rich germ-rich A 100 80 60 40 20 0 0 Orlu Dakter GSH Orlu Orlu Dakter PSSG Dakter GSH Orlu Dakter PSSG Figure III-6. Distribution of total glutathione and protein-bound glutathione contents in the different wheat fractions from mature grains for Orlu-2 and Dakter samples, expressed as Aper mg of dry mass and B- per grain basis. Since the grain dry mass, protein and water contents change continuously during grain development, activities of antioxidant enzymes and metabolites were reported on a per grain basis, instead of on a per weight or per mg protein basis. In order to suppress the shifts caused by the different potential final grain weights, a mass adjustment was performed using Dakter mature grain as reference (i.e. once expressed in mol.grain-1 the data were previous multiplied by 40.75/65, 40.75/49 and 40.75/40.75, for Orlu-1, Orlu-2 and Dakter samples, respectively). Contents of total free glutathione expressed as GSH eq. remained rather low during the grain filling phase before rising significantly as the physiological maturity approached (Figure III-7). At maturity, similar contents of total GSH were observed for all samples averaging 20.45 ± 1.65 nmol GSH eq.grain-1 normalized (± SE). For all samples, the content in oxidized glutathione (GSSG) increased significantly beyond 600°Cd, as the grain entered into the desiccation phase. At maturity, GSSG accounted for 4.5 ± 0.86 nmol.grain-1 normalized. In average, in mature grains 50.5 ± 3.67% of glutathione was in protein-bound form while 22.9 ± 1.92% and 27.8 ± 5.5% were respectively, in oxidized and reduced state. 98 GSH and GSSG (nmoles.grain-1 normalized) Chapitre III 20 Orlu-1 GSSG GSH 15 Orlu-2 Dakter 10 5 0 300 600 900 300 600 900 300 600 900 Thermal time after anthesis (°Cd) Figure III-7. Evolution of reduced (GSH, empty circle) and oxidized (GSSG, full circle) glutathione during grain development for Orlu-1, Orlu-2 and Dakter. Data are the means ± SD for n = 3 independent measurements. Due to the coinciding presence of protein sulfhydryl (PSH), glutathionylated protein (PSSG), oxidized (GSSG) and reduced (GSH) glutathione forms within endosperm cells, a relationship between these different species were examined by considering their interplay, according to: PSH + GSSG ! PSSG + GSH with K1 = [PSSG]*[GSH]/[GSSG]*[PSH] (1) The evolution patterns of the equilibrium constant (K1, equation 1) estimated for the different samples as function of the accumulated thermal time (°Cd) are showed in the Figure III-8. Data are presented as normal and semi-log scales since K1 spanned several decades. The equilibrium constant draws close to unity (1) around 600°Cd, i.e. at the end of protein accumulation. Unity is typically the value expected for the different glutathione forms at chemical equilibrium (Gilbert & Lester, 1995). From the first investigated sampling date up to 400°Cd, K1 remained low below 0.2 reflecting the low content of GSSG relative to GSH and the high content of PSH. Thereafter K1 progressively shifted toward unity indicating that cell metabolism failed to maintain the redox potential needed to keep PSH into reduced form. Depletion in reduced nucleotide coenzymes and redox enzymes which till then were regenerated by the cell machinery was likely to occur from 400 to 600°Cd. The evolution of K1 was faster for Dakter samples and was reminiscent of the higher oxidation rate of the reduced proteins present in P4f compared to Orlu samples. 99 K1 [GSH] [PSSG] / [GSSG] [PSH] Relationship between endosperm cell redox homeostasis and glutenin polymerization 1 Orlu1 Orlu2 Dakter 2.0 1.5 0.1 1.0 0.5 0.0 300 0.01 300 600 600 900 900 Thermal time after anthesis (°Cd) Figure III-8. Evolution of the equilibrium constant (K1) of protein thiol oxidation by oxidized glutathione (semi-log scale). Inset graph shows the same results in normal scale. 3.5. Evolution of Ascorbate pool Ascorbate (ASC) was the prevalent form at the beginning of the grain filling phase. From the entry of the grain into desiccation phase ASC dropped, whereas its oxidized form (DHA) remained almost the only present (Figure III-9). Differences in ascorbate pool between the three samples were not significant. Nevertheless, even if both cultivars (Orlu and Dakter) showed the same profiles of ASC oxidation, ASC remained present for Dakter at very low levels until maturity. These results are in agreement with previous works, which showed that the seeds at the end of their development are devoid of ASC and contain a moderate amount of DHA (Arrigoni et al., 1992, De Gara et al., 1997, Tommasi et al., 1999, De Gara et al., 2003). 3.6. Lipid peroxidation Oxidative degradation of lipids during grain development was evaluated by the determination of malondialdehyde (MDA) content (Figure III-10). For Orlu-1 and Orlu-2 samples similar MDA contents were obtained, with steady profiles before the physiological maturity (600°Cd). However a slight decrease after the physiological maturity was observed, resulting in lower MDA contents for mature grains than for immature grains at the grain filling phase. Dakter grains presented approximately the same MDA content at maturity as Orlu grain. Nevertheless, higher contents prevailed at the beginning of grain filling period, characterizing a more sharply decreased during the grain filling phase compared to Orlu samples. 100 Chapitre III ACS and DHA (nmol.grain-1 normalized) 60 ASC DHA 50 Orlu-1 Orlu-2 Dakter 40 30 20 10 0 300 600 900 300 600 900 300 600 900 Thermal time after anthesis (°Cd) MDA -1 (nmoles.grain normalized to Dakter) Figure III-9. Evolution of dehydroascorbate (DHA, empty circle) and ascorbate (ASC, full circle) during grain development for Orlu-1, Orlu-2 and Dakter. Data are the means ± SD for n = 3 independent measurements. 6 5 4 3 2 1 0 300 600 900 Thermal time after anthesis (°Cd) Figure III-10. Evolution of malondialdehyde content (MDA) during grain development for Orlu-1, Orlu-2 and Dakter. Data are the means ± SD for n = 3 independent measurements. 3.7. Activities of antioxidant enzymes The GR activity increased just from the first date investigated (280°Cd) (Figure III-11A). Until 400°Cd, GR activity was significantly greater for Dakter than for Orlu samples (16.86 ± 1.21 versus 10.16 ± 1.86 units.grain-1 normalized, ± SE). Beyond 450°Cd, GR activity started to increase almost linearly up to 750°Cd while discrepancies between samples decreased. At maturity, GR activities were similar to previous work on durum wheat (De Gara et al., 2003). Increase in GR during grain development was consistent with Paradiso et al. (2006), who found higher GR activity in semolina prepared from mature than from immature grains. In addition, Lehner et al. (2006) showed that GR activity of wheat embryos increased during the desiccation phase, remaining high in mature grains of bread wheat. 101 Relationship between endosperm cell redox homeostasis and glutenin polymerization SOD activity started to increase steadily from 350-400°Cd and up to the grain physiological maturity (600°Cd) (Figure III-11B). Thereafter SOD activity remained stable during grain dehydration. The same evolution of the SOD activity profile was found for the three samples, except that below 440°Cd SOD activity was significantly higher for Orlu-2 grains (1.57 ± 0.28 versus 1.1 ± 0.19 units.grain-1 normalized, ± SE). During the late period of grain filling and before the physiological maturity SOD activity increased more rapidly than GR activity (400600°Cd). In contrast with SOD and GR activities, CAT followed complex up and down variations. For Dakter and Orlu-2, CAT activity increased rapidly up to 350°Cd before dropping sharply by 5 to 6 folds, reaching a minimum around 480°Cd. Then a prompt restoration of the activity occurred as the grain entered into desiccation phase (Figure III-11C). CAT activity was maintained relatively high in mature grains. For Orlu-1 , variations in CAT activity were smoother and the transient minimum of activity was shifted around 600°Cd. Whereas for Orlu-2 and Dakter decay in CAT activity occurred during the grain water plateau of the grain, Orlu-1 showed a more stable activity profile during the same period. In average, Orlu-1 showed lower levels of CAT activity during most of the grain filling period compared to Orlu-2 and Dakter. 102 GR activity (nmoles.min-1.grain-1 normalized) Chapitre III 50 A 40 30 20 Orlu1 Orlu2 Dakter 10 0 300 600 900 4 40 C B 30 3 20 2 Orlu1 Orlu2 Dakter 1 10 0 0 300 600 900 300 600 900 CAT activity (µmoles.min-1.grain-1 normalized) SOD activity (unit.grain-1 normalized) Thermal time after anthesis (°Cd) Thermal time after anthesis (°Cd) Figure III-11. Evolution of the activities of A- glutathione-reductase (GR), B- superoxidedismutase (SOD) and C- catalase (CAT) during grain development for Orlu-1, Orlu-2 and Dakter. Data are the means ± SD for n = 3 independent extracts made in triplicate. 4. Discussion This work was focused on the mechanism of glutenin polymer assembly in relation to the redox status of the grain. To this end, two cultivars (Orlu and Dakter) belonging to the elite durum wheat germplasm were chosen. Both expressed LMW-GS type 2 and so can be assimilated to superior pasta making quality cv (Pogna et al., 1988). Nevertheless, the two cultivars differ in respect of their HMW-GS allelic composition, Orlu cv. possesses the 1B20x and 20y subunits pair, instead of 1B7x and 8y for Dakter. Among the different 1-B encoded HMWGS, the 20 subunits are known to present a poor pasta making quality (Peña et al., 1994, Liu et al., 1996). Orlu samples were field-grown in two plots of the same experimental domain and Orlu-1 was sown three weeks before Orlu-2 and Dakter. Dakter was cultivated at less than 10 km 103 Relationship between endosperm cell redox homeostasis and glutenin polymerization distance from Orlu samples in a plot with a similar soil type as Orlu-2. All crops experienced similar cultural practices and did not present any sign of temperature stress. Orlu-1 plants flowered one week before Orlu-2 and Dakter. Orlu-1 crop showed a reduced number of grains per spike (-27%), an increased grain dry weight (+25%) and a decreased grain protein concentration (-13%) when compared to Orlu-2. Because superior grain weight compensated for lower grain number, yields were similar for the two Orlu crops (differing by 3%) indicating equivalent sink potential at anthesis. The lower grain N storage efficiency (by 16.3%) of Orlu-1 was attributed to the clay-calcareous soil of the plot in conjunction with water shortage during stem elongation. Variation in soil composition are known to affect pre-anthesis N and C storage and post-anthesis remobilization (Ercoli et al., 2006). In contrast Orlu-2 and Dakter were sown on a deep alluvial soil exhibiting high water holding capacity. They developed leafier canopies and showed higher florets fertility than Orlu-1. The positive relationship linking spike biomass and/or N content at anthesis and final grain number is well established (Fischer, 1993, Justes et al., 1997, Demotes-Mainard et al., 1999, Ercoli et al., 2006, Sinclair & Jamieson, 2006). In wheat crop, 60 to 92 % of the final grain protein content derives from nitrogen remobilized from the vegetative organs (Löffler et al., 1985). In agreement with our results on Orlu samples, Masoni et al. (2007) reported that plants grown on a clay-loam soil, stored higher amounts of N which was remobilized with a 25% higher efficiency, compared to plants grown on a sandyloam soil. At first glance, patterns of glutenin polymers assembly appeared similar irrespective of cultivars or final grain protein content. At the first date investigated (280°Cd), contents in large SDS-soluble or SDS-insoluble glutenin polymers were almost null. Nevertheless, small SDSsoluble glutenin polymers were present and also free LMW-GS, co-eluting within the gliadin peak of SDS-soluble proteins SE-HPLC profile. Occurrence of free LMW-GS carrying sulfhydryl groups at the beginning of grain filling period has already been reported on bread wheat (Gobin et al., 1997, De Gara et al., 2003, Rhazi et al., 2003a). Around 400-450°Cd, accumulation of free LMW-GS slowed-down at the benefit of small SDS-soluble polymers and as accumulation of large SDS-soluble and SDS-insoluble glutenin polymers started. A drop in PSH content accompanied glutenin polymers accumulation and molecular size growth up to 500-550°Cd. These features were consistent with glutenin subunits assembly through disulfide bonds toward polymers structures. The delay in accumulation of large SDS-soluble and SDS-insoluble 104 Chapitre III glutenin polymers, compared to the straightforward accumulation of the small SDS-soluble ones, attested for a progressive increase in polymers size. Careful examination of the evolution of P4f patterns allowed distinguishing Dakter from Orlu samples by the earlier involvement of their free LMW-GS (P4f) into polymers. Differences between Orlu and Dakter could originate from their specific HMW-GS compositions (i.e. 20x+20y or 7x+8y, HMW-GS pair). Because subunit 20x lacks two cysteine residues, compared to others equivalent x subunits, its insertion into glutenin polymers has be proposed to be impaired (Morel & Bonicel, 1996a, Shewry et al., 2003a). LMW-GS subunits were proposed to build-up branches anchored to backbones of linear polymers constituted mainly by HMW-GS (Lindsay & Skerritt, 1999, 2000). In the context of this structural model, the delay in the HMW-GS backbone building would slow down LMW-GS insertion into glutenin polymers. Accumulation of glutenin polymers coincided with appearance of glutathionylated proteins. For Dakter, glutathionylation proceeded readily and leveled off around 450°Cd, whereas for Orlu samples it proceeded slowly and spread out until the beginning of grain desiccation phase. A parallel could be established with the different rates of P4f decay observed for Dakter and Orlu samples. The coincidence support that glutathione would play a pivotal role in glutenin polymer assembly. Rhazi et al. (2003b) showed that in bread wheat, accumulations of SDSinsoluble glutenin polymers and PSSG coincided and started as the grain went on desiccation. At grain maturity, they found that SDS-insoluble polymers consisted of 25 to 45% of the total polymeric fraction whereas the PSSG level was about 7-8 nmol.grain-1, depending on the HMWGS composition of cultivars. Mature grains from both Orlu and Dakter cultivars included approximately a two-fold higher PSSG content (13-17 nmol.grain-1 normalized) and lower SDS-insoluble polymers contents (12.8-16% total glutenin polymers). At first sight, the negative relationship established by Rhazi et al. (2003b) between the amount of protein-S-glutathionylated and glutenin polymer size might also apply for durum cvs. Nevertheless, when expressed on a total protein basis, PSSG contents measured in this work (in average 2.5 µmol.g-1 total protein) were close to the 1.752.0 µmol.g-1 of total protein found on bread wheat (Rhazi et al., 2003b). Nevertheless, the two species differed markedly according to their glutenin polymerization patterns. In bread wheat, grain desiccation boosted the accumulation of glutenin polymers by 25-30%, at the direct benefit of SDS-insoluble glutenin polymers (Rhazi et al., 2003b, Tea et al., 2005, Shewry et al., 105 Relationship between endosperm cell redox homeostasis and glutenin polymerization 2009b). For Dakter and Orlu samples and in accordance with previous reports on durum grain development (Bénétrix et al., 1994) size increasing of glutenin polymers was continuous and stopped as grain went into desiccation. Especially and contrarily to bread wheat, formation of SDS-insoluble glutenin was not noticeably boosted by grain water loss. Moreover, for Orlu samples and above all for Dakter, protein-S-glutathionylation occurred mostly during the grain filling phase and not during grain desiccation. Differences between durum and bread wheat species point to different building mechanisms and final architectures of glutenin polymers. Increase in PSSG and decay in PSH groups indicated that endosperm cells shifted towards a more oxidant environment as grain filling progressed. Concentrations of redox species were estimated by considering grain water contents. Typically in the middle of the grain filing phase (350°Cd) concentration of GSH and ASC were around 0.25 mM and 1.5 mM, respectively. In mature grains, the average cell redox potential estimated from [GSH]2/[GSSG] ratio reached – 180 mV, consistently with the orthodox status of wheat grain (Kranner et al., 2006). The high value calculated in the middle of the grain filling period (-138 mV) was unlikely to reflect the true endosperm cell redox potential. This artificial estimation is likely to originate from the irregular distributions of water and glutathione within cell organelles and grain histological tissues. Ascorbic acid whose content dropped suddenly as the grain went into desiccation, would play a critical role in maintaining cell metabolism until grain physiological maturity. Indeed endosperm cells redox homeostasis is likely to be regulated by the interplay between ASC and GSH and all the enzymes of the Asada-Halliwell cycle are present in the cytosol of plant cells (Potters et al., 2002). De Gara et al. (2003) reported that several redox enzymes involved in the ASC/DHA turnover (ascorbate peroxidase, dehydroascorbate reductase, ascorbic free radical reductase) were active during wheat grain filling period. In this respect, the increasing in GR and SOD activities observed during grain filling phase highlighted the cell metabolism action against oxidation. It is exemplary because both enzymes are involved at the two edges of the Asada-Halliwell cycle (Foyer & Noctor, 2011). Beyond 350°Cd, CAT activity dropped abruptly by 5 up to 7 times for Orlu-2 and Dakter samples. For Orlu-1 the drop was less abrupt and extended as far as 600°Cd. The role of CAT deficiency and the subsequent H2O2 accumulation in the triggering of programmed cell death 106 Chapitre III (PCD) is well documented (Vandenabeele et al., 2004, Gechev & Hille, 2005). Drop of CAT activity during grain filling might signal the onset of PCD. In wheat, whereas the aleurone layer remains alive until advanced stages of the grain development, the PCD concerns specifically the endosperm cells and progresses stochastically since the onset of the grain filling phase or the water plateau period (Young & Gallie, 1999, 2000). It has been reported that PCD of endosperm cells would not impaired starch and storage protein accumulation, since even after nucleus disintegration, cytoplasm and endoplasmic reticulum remained in place (Li et al., 2004a). In a PCD context, it might be hypothesized that the raise in K1 above 400°Cd could coincide to the beginning of the loss of protein bodies’ integrity and the spreading of storage protein within the cytosol. The main function of endosperm cells is to store N and C assimilates into starch and storage protein and most of their metabolic machinery is likely to be dedicated to that aim. In order to keep metabolic proteins in reduced state, often mandatory for their proper catalytic activity, the cell redox potential has to be maintained to a low value. Plant cells used to regulate redox potential by maintaining mM amounts of glutathione in reduced state. Being in excess ahead others redox couples, glutathione may then buffer cell redox changes. In endosperm cells, the redox buffer provided by glutathione could be questioned. Indeed the large content in PSH (30 times greater than GSH equivalents at 450°Cd) makes glutathione as the redox buffer of the endosperm cytosol only under the strict partitioning of storage proteins within PBs. In other words as soon as storage proteins invade cytosol they would become the preferential sink of ROS. In this way, the catalase role should be discussed in conjunction with the PSH oxidation, protein S-glutathionylation and glutenin polymers assembly. First of all, drop of catalase is likely to result in an increase in H2O2 within endosperm cells. Incapacity of cell to deal with H2O2 accumulation through the Asada-Halliwell cycle could trigger the direct oxidation of glutenin subunits according to: 2PSH + H2O2 ! PSSP + 2 H2O (2) Presence of catalytic traces of heavy metal could also definitively impair polymer size growth through reactions of PSH with hydrogen peroxide or superoxide anion radical: (PSSP)nPSH + 3H2O2 ! (PSSP)nPSO3H + 3 H2O 107 (3a) Relationship between endosperm cell redox homeostasis and glutenin polymerization (PSSP)nPSH + O2 + OH ! (PSSP)nPSO3H (3b) The SOD activation may prevent the last deleterious reactions, whereas GR in conjunction with APX may promote GSSG recycling. Drop of catalase activity is expected to depreciate H2O2 scavenging thereby triggering glutathione oxidation by APX and DHAR (De Pinto et al., 2006). Increase in GSSG/GSH ratio favours protein-S-glutathionylation according to reaction (1). Metabolites released as well as the storage protein in the cytosol would be the target of Sglutathionylation. In fact, blocking of glutenin sulfhydryl groups prevents themselves from an irreversible oxidation which otherwise would definitely endanger polymer assembly. Again the elevated SOD and GR activities during the grain filling period indicates their contribution in the protect mechanisms that have been switch on in response of ROS accumulation. Until 450-500°Cd, PSSG levels remain low and represent less than 5% of the total PSH. This feature was consistent with the well established transient nature of protein S-glutathionylation during oxidative stress (Beer et al., 2004). Typically, the sulfhydryl group from glutathionylated proteins reacts rapidly with a vicinal sulfhydryl group and form an intra-chain disulfide bond, according to: PSSG|SH + GSH ! PS2 + 2 GSH (4) In the particular context of wheat glutenin polymers build-up, involvement of protein Sglutathionylation as a way to disulfide pairing of subunits can also be proposed: PSSG + PSH ! PSSP + GSH (5) According to Rhazi et al. (2003b) and Tea et al. (2005), glutathione interacts with glutenin during grain development and in mature grains is recovered at 85% as bound to the protein polymeric fraction (Grosch & Wieser, 1999). According to our results, the germ-rich fraction exhibited a substantial proportion of GSH accounting for 25% of the total grain content. Taken together these results indicate that glutenin is the main target of glutathionylation. In addition, Kölher et al. (1996) demonstrated, using added S35 glutathione, that the target cysteine residues were those expected to be involved in glutenin subunits pairing. In addition, Rhazi et al. (2003b) measured predominantly glutathione bound to polymeric glutenin in mature grains and found values ranging from 6.3 to 6.9 µmol.g-1 polymeric glutenin. If by analogy we estimate that 85% of total PSSG in mature grains is bound to glutenin polymers, values ranging from 5.4 to 6 µmol.g-1 polymeric protein can be designed. Surprisingly and irrespective of large contrast 108 Chapitre III in glutenin subunits composition of bread and durum wheat species, similar ratios of gluteninbound glutathione are found. It might indicate that LMW-GS are the main targets of Sglutathionylation. Despite their low content of glutathione per g of glutenin polymers, mature grains from Orlu and Dakter did not present remarkable amounts of SDS-insoluble glutenin PSH CAT Glutenin Pol. PSSG 60 3.5 3.0 50 2.5 40 2.0 30 1.5 20 1.0 10 0.5 -1 PSSG (µmoles.g protein) Total glutenin polymers (% total grain protein) -1 PSH (in µmoles.g protein) -1 -1 CAT activity (µmoles.min .g protein) polymers. 0.0 0 200 300 400 500 600 700 800 900 Thermal time after anthesis (°Cd) Figure III-12. Evolution patterns of protein sulfhydryl groups (PSH, empty circle), catalase activity (triangle down), protein-bound glutathione (PSSG, grey diamond) and glutenin polymers accumulation (empty diamond). As already highlighted, S-glutathionylation progressed faster for Dakter compared to Orlu samples, coinciding clearly to the catalase activity and PSH drops (Figure III-12). In addition for Dakter samples, polymer accumulation was still progressing after 460°Cd while Sglutathionylation has already been completed. Comparing Orlu and Dakter, it appears that paradoxically, fast S-glutathionylation favoured polymerization rate. Moreover Dakter mature grains were those showing the higher amount of SDS-insoluble glutenin polymers. Gathering on a single frame the results of Rhazi et al. (2003b) on bread wheat, a reconciling hypothesis can be proposed with our results obtained on durum wheat. Until enclosed in PBs, glutenin subunits would start to assemble into small SDS-soluble polymers. Above a critical cell crowd caused by starch granules, a physical disintegration of PBs would occur. The release of glutenin into the cytosol would coincide to a drop in catalase and a burst of H2O2 triggering PCD. Then, binding of glutathione to glutenin would occur preventing an irreversible oxidation of the sulfhydryl groups into sulphonic or sulphinic forms. Through disulfide exchanges as catalyzed by 109 Relationship between endosperm cell redox homeostasis and glutenin polymerization PDI (Every et al., 2003), glutenin polymer size growth would go on until molecular mobility stopped due to the grain water loss. The earlier protein-S-glutathionylation occurs, the better will be the prevention of sulfhydryl groups from irreversible oxidation and the more polymer size will grow. The negative relationship between PSSG content and polymer size on bread wheat (Rhazi et al., 2003b) would just reflect the well know negative relationship linking glutenin polymer size and LMW-GS content. Indeed small polymers are richer in LMW-GS and thus include more potential target for S-glutathionylation. 110 Chapitre IV. Dynamique d’assemblage des polymères de gluténines 111 112 Chapitre IV Chapitre IV- Dynamique d’assemblage des polymères de gluténines au cours du développement de grains de blé dur Au cours des chapitres précédents nous avons étudié la dynamique d’accumulation des protéines de réserve et d’assemblage des polymères de gluténines au cours du développement du grain, et ce pour deux variétés. Nous avons également analysé les effets de températures élevées appliquées à différents stades du développement du grain, sur ces modalités. A partir de là, il apparaît important de cerner le mécanisme d’assemblage des gluténines sous forme de polymères. Plusieurs modèles structuraux ont été avancés pour décrire les polymères de gluténines, toutefois à l’heure actuelle, les données concernant les mécanismes d’assemblage intervenant au cours du cycle de remplissage du grain de blé dur sont assez rares. Nous nous sommes particulièrement intéressés à suivre l’évolution du statut redox des gluténines au cours du développement du grain. Pour cela les protéines du grain ont été marquées par un alkylant fluorescent et puis fractionnées selon leur solubilité dans différents solvants. L’analyse de leur composition a été envisagée par électrophorèse et SE-HPLC. Avec cette dernière technique une quantification de l’intensité de la fluorescence a été réalisée afin de remonter à la stœchiométrie de marquage. Nous avons également cherché à identifier la position des résidus cystéine précédemment détectés grâce à la sonde fluorescente. Pour ce faire, nous avons réalisé une étude portant sur l’identification par spectrométrie de masse de l’état d’oxydoréduction des résidus cystéines de plusieurs sous-unités gluténine sous forme monomérique ou déjà engagée dans les polymères. Ces travaux nous ont amené à croiser différentes approches biochimiques permettant l’étude à l’échelle supramoléculaire (SE-HPLC, SDS-PAGE) et à l’échelle moléculaire (MALDITOF) de gluténines et leurs assemblages. Les résultats obtenus seront discutés à la lumière de modèles d’assemblages actuellement en vigueur. Dans un premier temps, ce chapitre s’ouvre sur une présentation de protocoles expérimentaux retenus. Nous présenterons donc les conditions expérimentales retenues pour l’extraction totale des protéines solubles et insolubles au SDS. Une fois validée cette procédure, elle a été employée pour l’obtention de toutes les données issues d'analyses SE-HPLC présentées dans les chapitres précédents. 113 Extraction des protéines des grains de blé dur en cours de développement Étude préliminaire : choix méthodologique pour l’extraction des protéines des grains de blé dur en cours de développement La formation des polymères de gluténine peut être suivie par chromatographie liquide haute performance d’exclusion diffusion (SE-HPLC) (Dachkevitch & Autran, 1989, Singh et al., 1990a, Batey et al., 1991). Dans la plupart des cas, on recourt à l’utilisation d’un détergent anionique comme le SDS afin de solubiliser et donc de maximiser l’extraction des polymères de gluténines. En effet, la charge négative du détergent combinée à son hydrophobicité entraîne la dénaturation et le dépliement des protéines. Toutefois, la distribution en taille des polymères de gluténines reste mal évaluée par SEHPLC car sur les colonnes classiquement utilisées (TSK 4000 de Tosoh Bioscience, Biosep-SEC 4000 de Phenomenex), les fractions supérieures à 600 kDa sont exclues sans pour autant être fractionnées (Shewry et al., 2009a). Par ailleurs, la distribution en taille des polymères insolubles dans le SDS reste inatteignable et n'est accessible à l’analyse qu'après réduction partielle (i.e. DTT) ou sonification (Singh et al., 1990a, Ciaffi et al., 1996b). L’extractibilité des polymères est donc utilisée comme critère d’estimation de la distribution en taille des polymères, notamment par le degré de polymérisation jugé par le ratio entre polymères SDSinsolubles et polymères totaux (Gupta et al., 1993). La plupart des protocoles utilisés actuellement dérive des procédures d’extraction à température ambiante avec utilisation des ultrasons (Singh et al., 1990a, Gupta et al., 1993) ou de la méthode d’extraction à chaud, décrite par Dachkevitch et Autran (1989). Afin d’étudier la dynamique d’assemblage des polymères de gluténines de grains de blé dur en cours de développement, il a été nécessaire de commencer par définir un protocole d’extraction des protéines adapté aux échantillons à différents stades de croissance. Il s’agissait surtout d’éviter l’oxydation des sous-unités de gluténines et donc leur agrégation intempestive. Du fait même du caractère vivant du grain immature et de son métabolisme actif, il nous fallait également prendre en compte la présence d’activités protéasiques. Pour cette raison nous avons étudié l’influence de différents paramètres tels que la température, l’action d’antiprotéase, l’ajout d’un réactif alkylant afin de bloquer les thiols protéiques ainsi que le temps de contact entre l’alkylant et les protéines sur l'exhaustivité de l'extraction. Nous avons également testé les effets des différentes conditions d’extraction sur une farine témoin de blé tendre. 114 Chapitre IV Enfin, le protocole le plus adapté pour les grains en cours de développement mais aussi pour les échantillons murs a été choisi. 1. Extraction des fractions protéiques solubles et insolubles dans le SDS à 1% (p/v) En vue de leur analyse par SE-HPLC les protéines de réserves des farines de blé sont classiquement extraites à 60°C par un tampon phosphate SDS 1%. L’usage du détergent optimise la mise en solution des prolamines, alors que la température permet l’inhibition des protéases présentes dans les farines (Morel & Bar-L'Helgouac'h, 2000). En l’absence de SDS, les prolamines sensibles à la température s’agrègent à 60°C par formations de ponts disulfures intermoléculaires. La mise en place de ces derniers relève de réactions d’échanges entre disulfures intramoléculaires catalysées par des fonctions thiols (Chen & Schofield, 1996). L’oxydation directe des thiols protéiques en disulfures intermoléculaires, théoriquement possible reste limitée du fait de la faible proportion de thiols réduits portés par les prolamines. Ceci n’est pas le cas chez les blés immatures, cette réaction pourrait donc intervenir et conduire à une modification de la distribution en taille des protéines. D’autre part, dans le grain en cours de développement on est en droit de suspecter une présence accrue de protéases par rapport aux grains murs. Ceci rendrait donc l’étape d’inactivation thermique d’autant plus nécessaire. Ces questions nous ont amené à étudier l’influence des conditions paramétriques de l’extraction des grains immatures sur le rendement d’extraction et la distribution en taille des protéines. Il s’est agit de confirmer l’inactivation/inhibition des protéases par la température (60°C) tout en s’assurant de l’absence de réaction d’agrégation par oxydation des thiols des prolamines. A cette fin les différents protocoles de solubilisation présentés dans la Figure IV-1 ont été testés. Nous avons cherché à inhiber les protéases par un cocktail d’anti-protéases et à limiter la formation des disulfures à l’aide d’un agent alkylant des thiols. Ces additifs ont été ajoutés en préalable à la procédure d’extraction en tampon SDS, qui a été réalisée dans un second temps à froid (25°C) ou à chaud (60°C). L’effet des paramètres d’extraction sur la solubilité et la distribution en taille des protéines a été évalué par analyse SE-HPLC des extraits. 115 Extraction des protéines des grains de blé dur en cours de développement 1.1. Méthodes 1.1.1. Extraction Des grains très immatures (318 et 371°CJAF) et matures (779 et 817°CJAF) de la variété Orlu ont été utilisés pour cette étude. 160 mg de broyat (grains entiers broyés au broyeur à bille avec de l’azote liquide) placés dans des tubes à centrifuger de 30 mL sont mis en suspension dans 2 mL de tampon phosphate de sodium 0,1M (pH 6.8) contenant 1% (p/v) de SDS en présence ou non d'Iodoacétamide (IAM 10mM, IAM 40 mM et 0 IAM). Une première étape d'extraction est réalisée à froid (25°C) en présence de 20 µL d’anti-protéase (AP, Protease Inhibitor Mix, GE Healthcare Life Science) et pour des durées de mise en contact avec la solution alkylante de 0, 20 et 120 minutes sans agitation. Passée cette première étape, l’extraction proprement dite des protéines est réalisée avec l’ajout de 18 mL de tampon phosphate de sodium 0,1M (pH 6.8) SDS 1% (p/v). Après 80 minutes d’extraction sous agitation permanente à froid (25°C) ou à chaud (60°C), les tubes sont centrifugés pendant 30 minutes à 20°C à 40.000 x g. Le surnageant recueilli correspond à l’extrait des protéines solubles en SDS 1%. Le culot est repris par 5 mL de tampon phosphate de sodium 0,1M (pH 6,8) SDS 1% (p/v) et sonifié pendant 3 minutes à 7,5 W (Vibracel 72434, Bioblock Scientific). Le surnageant obtenu après centrifugation (30 min, 20°C, 40000 g) représente la fraction SDS-insoluble (Fi) des protéines du grain. 1.1.2. Analyse SE-HPLC Les extraits sont tamisés par SE-HPLC avec un système Alliance (Waters), piloté avec Empower2 (Waters). Vingt 4L de chaque extrait sont injectés sur une colonne TSK gel G4000SWXL (7,8 x 300 mm, taille des particules 8 m, porosité 450 !, précédée d’une précolonne TSK gel SWXL 6 x 40 mm, taille des particules 7 m, Tosoh Bioscience). Les protéines sont éluées par du tampon phosphate de sodium 0,1 M (pH 6,8) SDS 0,1% (p/v) avec un débit de 0,7 mL.min-1. L’absorbance des protéines est mesurée à 214 nm. Les chromatogrammes des fractions protéiques SDS-solubles ont été découpés en 5 fractions (F1 à F5), sur la base du temps d'élution et de la distribution en poids moléculaire des familles de protéines identifiées dans les grains de blé (Figure I-17, page 41) (Dachkevitch & Autran, 1989). Ainsi, pour un échantillon provenant d'un grain de blé mur on peut établir des correspondances entre les : pics F1 et F2 et les polymères de gluténines d’encombrements 116 Chapitre IV moléculaires décroissants ; le pic F3 et les "-gliadines ; le pic F4 et les #-$-%-gliadines et enfin le pic F5 avec les albumines-globulines ainsi que des #-gliadines. Pour les extraits SDS-insolubles l’aire totale du chromatogramme a été prise en compte. Le cumul des aires totales des chromatogrammes des deux extraits (SDS-solubles + SDS-insolubles), ajustés au même rapport masse de broyat/volume de solvant d’extraction permet d’évaluer le rendement d’extraction. Les aires des différentes fractions sont exprimées en pourcentage de ce cumul. Conditions Alkylation* 1. IAM +AP 2. IAM 3. IAM +AP 4. IAM +AP 5. IAM 6. 0 IAM * Concentration finale IAM 1 mM IAM 1 mM IAM 4 mM IAM 4 mM IAM 4 mM 0 IAM 160 mg de broyat + 2 mL tampon phosphate de sodium 0.1M pH 6.8 + SDS 1% (p/v) Anti-protéase (AP) oui – oui oui – – Temps d’attente à froid 2 heures 2 heures 20 min 20 min – – Extraction 80 min à 25°C 80 min à 60°C 80 min à 25°C 80 min à 60°C 80 min à 60°C 80 min à 60°C Alkylation Temps de contact à froid (alkylation) Sans alkylation IAM (10 mM) IAM (40 mM) 2 heures à 25°C 20 min à 25°C AP X AP AP 25°C 60°C 25°C 60°C 0 IAM 18 mL tampon phosphate de sodium 0.1M pH 6.8 + SDS 1% (p/v) Agitation (80 minutes) Manip 1 Manip 2 60°C Manip 3 Manip 4 Manip 5 60°C Manip 6 Centrifugation 30 min 40.000 g à 20°C Surnageant (Fraction soluble) Culot (Fraction insoluble) Sonification 3 min (7,5 W) Figure IV-1. Récapitulatif des protocoles d’extraction des protéines totales solubles et insolubles dans le SDS 1% obtenues à partir de grains de blé dur immatures et matures. 117 Extraction des protéines des grains de blé dur en cours de développement 2. Résultats Quelques soient les protocoles testés ou le stade développement des grains, les rendements d’extractions évalués à partir du cumul des aires des 2 extraits (SDS-solubles + SDS-insolubles), sont très similaires (Figure IV-2) (CV = 5%). A partir de ce constat on peut en conclure que le taux d’extraction des protéines est le même pour les différents protocoles. 1. IAM (AP) 2h froid 3. IAM (AP) 20 min froid 5. IAM chaud 2. IAM 2h chaud 4. IAM (AP) 20 min chaud 6. 0 IAM chaud 3.5E+07 3.0E+07 2.5E+07 2.0E+07 1.5E+07 1.0E+07 5.0E+06 Figure IV-2. Aires totales des chromatogrammes SE-HPLC (unités arbitraires) pour l’ensemble des protocoles testés aux différents stades de développement. Les barres verticales indiquent l’écart type pour chaque protocole testé (n=6). 0.0E+00 318°C JAF 371°C JAF 779°C JAF 817°C JAF Effet protéasique La Figure IV-3 présente la proportion des différentes fractions protéiques obtenues à partir des protocoles 1 et 2. En l'absence d’anti-protéase (protocole 2) les protéines ont été soumises pendant les 2 heures d’attente à froid à une forte protéolyse qui a entraîné une augmentation de la fraction F5, significative pour les échantillons immatures (+ 50%) et dans une moindre proportion pour les échantillons matures (+ 10%). De fait, les fractions Fi, F1, F2 et F3, ont fortement diminuées d’approximativement 40% pour les grains immatures et 20% pour les grains matures, tandis que la fraction F4 est restée inchangée. L’activité protéasique semble avoir pour cible privilégiée les gluténines présentes dans les fractions Fi, F1 et F2, plutôt que les gliadines (F4). 118 Chapitre IV 1. IAM (AP) 2h froid 2. IAM 2h chaud 318°C JAF 1.4E+07 1.2E+07 1.2E+07 1.0E+07 1.0E+07 8.0E+06 8.0E+06 6.0E+06 6.0E+06 4.0E+06 4.0E+06 2.0E+06 2.0E+06 0.0E+00 371°C JAF 1.4E+07 0.0E+00 F1 F2 F3 F4 F5 Fi 779°C JAF 1.4E+07 F1 1.2E+07 1.0E+07 1.0E+07 8.0E+06 8.0E+06 6.0E+06 6.0E+06 4.0E+06 4.0E+06 2.0E+06 2.0E+06 0.0E+00 0.0E+00 F2 F3 F4 F5 F3 F4 F1 Fi F5 Fi 817°C JAF 1.4E+07 1.2E+07 F1 F2 F2 F3 F4 F5 Fi Figure IV-3. Aires des différentes fractions protéiques issues des chromatogrammes SE-HPLC (unités arbitraires) obtenues à partir des extraits SDS-solubles (F1-F5) et SDS-insolubles (Fi), de grains immatures (318 et 371°CJAF) et murs (779 et 817°CJAF) selon les protocoles 1 (bleu) et 2 (rouge). Effet de la température A partir de résultats présentés dans la Figure IV-3, on constate que pour les échantillons murs, l’extraction à 60°C diminue la proportion de protéines SDS-insolubles (Fi) au bénéfice des fractions F1 et F2. Ce résultat montre que l’action du SDS est potentialisée quand les protéines sont extraites à chaud. L’effet négatif de la température sur les liaisons hydrogènes permettrait au SDS d’interagir plus efficacement avec les polymères de gluténines. Le même résultat est retrouvé en comparant les procédures d’extraction à froid (protocoles 1 et 3) et à chaud (protocole 4, Figure IV-4). L’extraction à froid, maximalise toujours la proportion de protéines SDS-insolubles (Fi) et ce d’autant plus que le temps de mise en contact est long. Pour les grains les plus immatures, la fraction Fi augmente en moyenne de 30% et cela avec les deux protocoles à froid, et pour les échantillons à 779°CJAF l’augmentation est encore 119 Extraction des protéines des grains de blé dur en cours de développement plus forte (respectivement 68% et 40% avec les protocoles 1 et 3). Pour les grains murs, la hausse du Fi n’est plus que de 10% quand les protéines sont extraites à froid (1 et 3) par rapport au protocole à chaud (4). On observe également que l’extraction à froid augmente sensiblement la fraction SDS-soluble des agrégats de haut poids moléculaire (F1) et cela principalement chez les grains immatures (+50%). Par contre, lorsque les protéines sont mises en contact 20 min avec la solution alkylante et ensuite extraites à chaud, les fractions de plus faibles poids moléculaires augmentent légèrement, notamment la fraction F4. L’extraction à froid ne permettrait donc pas la déstabilisation des interactions faibles établies entre les polymères de gluténines ou entre gliadine et gluténine. Nous avons finalement testé une extraction en présence d’alkylant sans temps de mise en contact à froid, c’est à dire avec une alkylation et une extraction directement à chaud pendant 80 minutes (protocole 5, Figure IV-5). Avec ce protocole, la proportion de gluténines très polymérisées diminue par rapport à l’extraction avec 20 min d’attente à froid, de 22% (F1) pour l’échantillon immature et 15% (Fi) pour le grain mur ce qui traduit encore une fois l’effet « dépolymérisant » du SDS à chaud. Par ailleurs, on peut observer que lorsque les protéines sont extraites directement à chaud la fraction F4 est augmentée légèrement (5%) et cela aussi bien pour les grains immatures que pour les grains murs (Figure IV-5). En outre, le fait d’extraire directement à chaud, évite l’effet protéasique observé dans le cas d’extraction à froid sans l’ajout d’anti-protéase, puisque les fractions F5 restent inchangées mêmes en absence d’agent alkylant (Figure IV-5). 120 Chapitre IV 1. IAM (AP) 2h froid 3. IAM (AP) 20 min froid 4. IAM (AP) 20 min chaud 318°C JAF 1.6E+07 1.6E+07 1.4E+07 1.4E+07 1.2E+07 1.2E+07 1.0E+07 1.0E+07 8.0E+06 8.0E+06 6.0E+06 6.0E+06 4.0E+06 4.0E+06 2.0E+06 2.0E+06 0.0E+00 371°C JAF 0.0E+00 F1 F2 F3 F4 F5 Fi 779°C JAF 1.6E+07 F1 F2 F3 F4 1.4E+07 1.2E+07 1.2E+07 1.0E+07 1.0E+07 8.0E+06 8.0E+06 6.0E+06 6.0E+06 4.0E+06 4.0E+06 2.0E+06 2.0E+06 Fi 817°C JAF 1.6E+07 1.4E+07 F5 0.0E+00 0.0E+00 F1 F2 F3 F4 F5 F1 Fi F2 F3 F4 F5 Fi Figure IV-4. Aires des différentes fractions protéiques issues des chromatogrammes SE-HPLC (unités arbitraires) obtenues à partir des extraits SDS-solubles (F1-F5) et SDS-insolubles (Fi), de grains immatures (318 et 371°CJAF) et murs (779 et 817°CJAF) selon les protocoles 1 (bleu), 3 (vert) et 4 (orange). Effet de l’agent alkylant L’utilisation d’un réactif alkylant lors de l’extraction des protéines des grains de blés immatures s’est avérée incontournable afin d’éviter l’agrégation des sous-unités de gluténines. En l’absence d’alkylant, l’oxydation des sous-unités gluténine est observée par l’augmentation de la fraction F2 (32%) associée à la baisse de la fraction F4 (24%) (protocole 6, Figure IV-5). Ce résultat indique qu’en absence d’alkylant, les thiols portés par les sous-unités gluténine pourraient s’oxyder et s’engager dans des liaisons disulfures intermoléculaires. Chez les grains murs, il n’y a pas d’effet majeur de l’alkylant puisque la plupart des groupements thiols susceptibles de s’oxyder sont déjà sous forme de ponts disulfures. Paradoxalement, l’alkylant qui prévient l’agrégation des sous-unités gluténine, favorise également la proportion de la fraction insoluble qui augmente de 17% pour les grains immatures et de 5% pour les grains 121 Extraction des protéines des grains de blé dur en cours de développement murs. L’action de l’alkylant semble ralentir l’effet « dépolymérisant » du SDS à chaud, et ce d’autant plus que la teneur en thiols réduits est faible. Ainsi à chaud et en présence de SDS, la présence de thiols libres permettrait un réarrangement des liaisons disulfures intermoléculaires facilitant l’action solubilisante du SDS. 4. IAM (AP) 20 min chaud 5. IAM chaud 6. 0 IAM chaud 1.6E+07 371°C JAF 779°C JAF 1.6E+07 1.4E+07 1.4E+07 1.2E+07 1.2E+07 1.0E+07 1.0E+07 8.0E+06 8.0E+06 6.0E+06 6.0E+06 4.0E+06 4.0E+06 2.0E+06 2.0E+06 0.0E+00 0.0E+00 F1 F2 F3 F4 F5 Fi F1 F2 F3 F4 F5 Fi Figure IV-5. Aires des différentes fractions protéiques issues des chromatogrammes SE-HPLC (unités arbitraires) obtenues à partir des extraits SDS-solubles (F1-F5) et SDS-insolubles (Fi) de grains immatures (371°CJAF) et murs (779°CJAF) selon les protocoles 4 (orange), 5 (rose) et 6 (violet). Des protocoles d’extraction des protéines avec un agent alkylant sans temps d’attente ont aussi été testés sur une farine témoin de blé tendre (Figure IV-6). Les protéines ont été extraites en présence d’IAM à la concentration finale de 4 mM pendant 80 minutes à froid ou à chaud. Les résultats sont similaires à ceux obtenus avec les grains de blé dur en cours de développement. Les aires totales des chromatogrammes sont quasiment identiques entre les différents types d’extractions (CV = 0,9%). Dans le cas de la farine, on observe moins l’effet de l’alkylant pour la même raison que pour les grains de blé dur murs. Toutefois on retrouve l’effet température ; quand les protéines sont extraites à froid les fractions insolubles sont significativement augmentées de 30% par rapport au même type d’extraction à chaud. 122 Chapitre IV 2.5E+07 0 IAM (AP) froid 0 IAM chaud IAM (AP) froid IAM chaud Farine 2.0E+07 1.5E+07 1.0E+07 5.0E+06 0.0E+00 F1 F2 F3 F4 F5 Fi Total Figure IV-6. Aires des différentes fractions protéiques issues des chromatogrammes SE-HPLC (unités arbitraires) obtenues à partir des extraits SDS-solubles (F1-F5), SDS-insolubles (Fi) et SDS-soluble + insoluble (aire totale) d’une farine témoin en présence (IAM) ou en l'absence d’alkylant (0 IAM), directement à chaud ou à froid. Les valeurs représentent une moyenne de deux répétitions. Dans la Figure IV-7 les pourcentages de la fraction insoluble sont représentés. On observe clairement l’effet « dépolymérisant » du SDS quand les protéines sont extraites à chaud (-5,7%). La présence d’IAM décale l’effet de la température puisque la fraction insoluble augmente alors de 2%, la proportion de gluténines (F1+F2+Fi) restant quant à elle inchangée. 25 23 21 19 26,4 24,4 - 5,7% % Fraction insoluble 27 20,7 18,7 17 0 IAM (AP) froid IAM (AP) froid 0 IAM chaud IAM chaud Figure IV-7. Effet d’alkylation et de l’extraction des protéines réalisée à froid ou à chaud sur la fraction insoluble de farine. 123 Extraction des protéines des grains de blé dur en cours de développement 3. Conclusions A partir de ces résultats le protocole retenu pour l’extraction totale de protéines de blé dur au cours de la croissance du grain jusqu’à sa maturité a été le protocole 5, avec une alkylation de groupement thiols et extraction directement à 60°C. L’extraction des protéines à température ambiante en absence d’anti-protéase est susceptible de modifier fortement la distribution en taille des poids moléculaires des protéines du blé. On a constaté un effet protéasique très prononcé chez les grains immatures, qui provoque une forte augmentation de la fraction de poids moléculaire inférieure à 20 kDa (F5) au détriment essentiellement des fractions composées des agrégats de gluténines (F1 et F2) ainsi que de la fraction F3, qui chez les grains immatures pourrait contenir des sous-unités de gluténines libres et de sous-unités classiques "-gliadines. De plus, la température joue aussi un rôle important dans la solubilisation de protéines. En effet, les principales forces de liaisons entre deux protéines, ou entre une protéine et d’autres molécules, hormis les ponts disulfures, sont les interactions dites non covalentes (i.e. liaisons de type ionique, liaisons hydrogène et interactions hydrophobes). Le SDS de part sa structure est à même de s’attaquer à l’ensemble de ces liaisons faibles. La température en provoquant un changement de conformation des protéines et de leurs assemblages faciliterait son action. L’alkylant agit en bloquant les fonctions thiols et empêche toute réaction d’échange entre disulfures. Par conséquent, avec l’extraction à chaud en présence d’alkylant ce que l’on obtient comme résidu n’est pas surestimé et correspond incontestablement aux polymères SDSinsolubles présent dans le grain. L’usage de l’agent alkylant permet d’extraire les gluténines aux différents stades de développement du grain tout en évitant leur oxydation et donc leur agrégation intempestive. 124 Chapitre IV. A Chapitre IV. A) How are gluten polymers assembled during grain filling in durum wheat? Mariana S.L. Ferreira, Joëlle Bonicel, Marie-Françoise Samson, Marie-Hélène Morel Publication n°3 in preparation Abstract The way glutenin subunits are assembled in insoluble polymers is not yet completely understood. In this study, changes in protein thiol status, in glutenin polymers composition and size distribution were monitored in developing durum wheat grains. After labelling sulfhydryl groups (SH) with a fluorescent alkylant (ATTO-maleimide), protein was sequentially extracted and analysed by SE-HPLC and SDS-PAGE under reducing and non-reducing conditions. For both fractionation methods, dual detection (UV and fluorescence) was performed. SE-HPLC profiles of protein appeared brightly fluorescent until 473°Cd. After this date, fluorescence declined dramatically and the amount of polymeric protein increased, demonstrating that the formation of glutenin polymers comes under oxidation of protein SH groups. The same extracts were analysed by SDS-PAGE. Up to 473°Cd, LMW-GS and HMW-GS mainly accumulated as monomers carrying SH groups. The minor polymeric fraction extracted with SDS buffer included a higher proportion of HMW-GS than of LMW-GS, whereas EtOH extractable polymers consisted mainly of LMW-GS. After 473°Cd, monomers disappeared to the advantage of polymeric fractions, which still carried some SH groups. We postulate that as they are synthesized, LMW-GS and HMW-GS tend to assemble in small polymers still carrying SH groups. As grain development progressed oligomers of LMW-GS combined with HMW polymer backbones to form almost fully oxidized polymers. During desiccation, there was a further increase in the size of the polymers and total extinction of SH groups. Key words: durum wheat, fluorescence labelling, oxidation, polymers assembly, thiol groups. 125 How are glutenin polymers assembled during grain filling in durum wheat? 1. Introduction Durum wheat contains 10-16% total proteins among which 85% are storage proteins typically divided into monomers (i.e. gliadin) and polymers (i.e. glutenin). Gliadin contains only intra-chain disulfide bonds. Glutenin polymers include low-molecular weight (LMW) and high molecular weight (HMW) polypeptides, named glutenin subunits (GS). Glutenin polymers result from the assembly of these subunits through inter-chain disulfide bonds. The exceptional rheological properties of wheat gluten depend on the ratio between gliadin and glutenin polymers and especially on the size distribution of the latter. Their molecular weight can extend up to several million mol.g-1 (Wrigley, 1996). As consequence, in mature grains a significant proportion of the polymeric protein fraction is insoluble, even in denaturing buffers such as sodium dodecyl sulphate (SDS) buffer. It has been reported that the SDSinsoluble glutenin polymers as a proportion of total polymers were closely related to the HMWGS/LMW-GS ratio of these proteins (Carceller & Aussenac, 2001a, Naeem & MacRitchie, 2005). In addition, the proportion of SDS-insoluble glutenin polymers has often been correlated with bread making quality and dough viscoelastic properties (Popineau et al., 1994, Naeem & MacRitchie, 2005). During the grain development, wheat storage proteins are accumulated in protein bodies (PB) after their synthesis in the endoplasmic reticulum (ER). Contrary to most plants (i.e. leguminous), PBs of wheat coalesce during advanced stages of grain development and ultimately vanished. Then the released proteins embedded starch granules forming a continuous network in the cytoplasm (Pernollet & Camilleri, 1983, Shewry & Halford, 2002, Loussert et al., 2008). Several studies have been undertaken to monitor the time course of storage protein synthesis and accumulation during grain development in T. aestivum (Johansson et al., 1994, Gupta et al., 1996, Stone & Nicolas, 1996b, Carceller & Aussenac, 1999, Panozzo et al., 2001, Shewry et al., 2009b). The formation of SDS-soluble glutenin polymers takes place throughout grain development and polymers size increases as grain filling approached the physiological maturity. Some of these authors have proposed that the formation of large glutenin polymers (i.e. SDS-insoluble) was closely associated with the desiccation of the grain (Carceller & Aussenac, 1999, 2001a, Rhazi et al., 2003b, Shewry et al., 2009b). The mechanism leading to 126 Chapitre IV. A the insolubilisation of glutenin polymers in mature wheat grains seems to start mainly after physiological maturity during grain desiccation. At this point, dramatic changes in the sulfhydryl status of endosperm proteins assessed by mBBr-labelling have been reported (Gobin et al., 1997, De Gara et al., 2003, Rhazi et al., 2003a). Coincident with the oxidation of protein thiol groups, SDS-insoluble polymers accumulated. In addition, Gobin et al. (1997) suggested that proteins, synthesized in reduced form with a large number of thiol groups (SH), become oxidized when PBs disrupted whereas albumins and globulins retained their reduced structure in mature grains. Until now, apart the pioneer works of Bénétrix et al. (1994), very little has been reported on the dynamics of glutenin assembly during the formation of T. durum kernels. Glutenin polymers assembly in this specie could differ markedly from the patterns reported on bread wheat because of the absence of chromosome D. Indeed, durum included half HMW-GS compared to bread wheat. The present study was undertaken to investigate how polymeric proteins accumulate in developing caryopses of durum wheat. For this purpose a thiol-specific fluorescent labelling (ATTO-maleimide) was used to examine the sulfhydryl (SH) to disulfide (SS) changes of storage proteins. Sequential extraction allowed proteins to be categorized owing to their solubility. SDS-PAGE and SE-HPLC using a dual detection (UV and fluorescence) were performed to identify proteins carrying fluorescent labelled sulfhydryl groups and to monitor changes in the glutenin polymer size distribution throughout grain filling. Protein fractionation by SE-HPLC with dual detection allowed us to quantify the number of labelled cysteine residues carried by the different protein fractions. The results are discussed in the light of the similar data previously reported for bread wheat. 2. Materials and methods 2.1. Wheat samples Wheat kernels from cultivar Orlu (Triticum turgidum L. var. durum Desf.) possessing high molecular weight glutenin subunits (HMW-GS) Glu-1B 20x+20y were used in this study. The plants were grown in INRA experimental fields (Mauguio, Southern France) in 2008 under conventional growing conditions (rainfed Mediterranean conditions, fertilization and fungicide 127 How are glutenin polymers assembled during grain filling in durum wheat? protection). Thermal time accumulation was calculated from daily average temperature hourly recorded. At anthesis, main-stem ears (n=250) were tagged when the anthers of the central florets appeared. They were hand collected from 250°Cd (thermal time after anthesis) at different intervals until maturity. For each sampling date, five ears were separated from the stems before storage at -20°C. Then they were freeze-dried in order to reach a moisture content comprised between 9 and 15%. Grains from the middle part of the ear were separated and placed for 2 weeks at 25°C and 54% relative humidity (RH) above a saturated NaBr solution until the grain water concentration (GWC) reached 12%. Whole grains were then ground for two minutes using a ball mill under liquid N2 and stored at 4°C in sealed bottles for further analysis. 2.2. Determination of thiol groups Protein thiol content (PSH) of ground grains (60 mg) was determined using Ellman’s reagent (5,5’dithiobis acid 2-nitro-benzoic acid-DTNB) according to Morel and Bonicel (1996b). 2.3. Fluorescent thiol groups labelling and protein sequential extraction Based on PSH content of each sampling date, sulfhydryl groups (SH) were stoichiometrically labelled by ATTO 532, a specific maleimide-fluorochrome (Fluka). For each sampling date, two tubes containing 40 mg of ground grains were prepared. The first one was incubated with 150 µL of 80 mM Tris-HCl buffer (pH 6.5) without ATTO (non-labelling) and the second one was incubated with the same buffer containing the fluorescent-maleimide reagent (1.5 fold molar excess of ATTO to PSH content) at room temperature (RT). All samples were shaken for 10 minutes and incubated in dark for 90 minutes without agitation. Proteins from labelled or non-labelled samples were then sequentially extracted. Albumins and globulins (A/G) were extracted by adding 400 µL of 80 mM Tris-HCl buffer (pH 6.5) in each tube. The supernatants (A/G fraction) were obtained after centrifugation at 10,600 x g at 20°C for 10 minutes. Pellets were then resuspended with 750 µL of 70% (v/v) ethanol (EtOH) for 15 minutes at RT to prepare Gliadin fraction. After centrifugation at 10,600 x g at 20°C for 20 minutes, the pellets were re-extracted with 300 µL of 2% (w/v) SDS in 80 mM Tris-HCl buffer (pH 6.5) to solubilise glutenin for 1 h at RT. After centrifugation at 20,800 x g at 20°C for 10 minutes, the SDS-soluble fractions were obtained from the supernatants. The last pellets were reduced with 300 µL of 20 mM DTE in 2% (w/v) SDS and 80 mM Tris-HCl buffer (pH 6.5) for 30 128 Chapitre IV. A minutes at 60°C and sonicated for 15 s at 7.5 Watts (Vibracel 72434, Bioblock Scientific, Illkirch, France) before centrifugation at 20,800 x g at 20°C for 10 minutes. 2.4. Analysis of the protein fractions SE-HPLC An aliquot (150 µL) of each extract was diluted one-third in 1% (v/v) TFA in the case of the Tris-HCl extract and diluted to half for the other extracts (EtOH, SDS-Soluble and SDS-insoluble). Twenty µL of all four extracts were fractionated by SEC on a TSK gel G4000SWXL column (Tosoh Bioscience, Sigma Aldrich, France) using 0.1 M phosphate (pH 6.8) including 0.1% SDS (w/v) as elution buffer. Elution flow rate was set at 0.7 mL.min-1 and fluorescent and UV (214 nm) signals were recorded. The chromatogram was integrated into 5 main fractions (F1-F5) on an elution time basis and according to the known size distribution of aggregates and monomers of wheat proteins (Dachkevitch & Autran, 1989). Calibration of the column allowed us to estimate the following molecular limits, from the earliest (7.4 min) to the latest eluted fraction (19 min): fractions F1 and F2 included glutenin polymers with molecular weight (Mr) ranging from 750,000 to 2,000,000 (F1, large glutenin polymers) and 90,000 to 750,000 (F2, small glutenin polymers), fractions F3 (55,000 < Mr < 90,000) and F4 (18,000 < Mr < 55,000) corresponded mainly to gliadins while fraction F5 likely corresponded to remaining wheat soluble proteins incl&'()*+ ,-.&/()0*-1.&-()+ ,)'+ 21/3+ #-gliadin proteins (5,000 < Mr < 18,000). The protein contents of the different extracts were calculated from total chromatogram area, using UV signal calibration factor previously established (Morel in gluten 2000). Results are presented as percent of total protein of each sampling date (from 291 to 884°Cd), calculated from the sum of the total chromatogram areas corrected from their different mass to solvent extraction volume, in order to allow direct comparison between the sequential extracts. SDS-PAGE The same labelled extracts were also fractionated by SDS-PAGE in reducing and nonreducing conditions. All the extracts were diluted one half with SDS-PAGE loading buffer containing 62.5 mM Tris-HCl (pH 6.8), 2% SDS (w/v), 10% glycerol (v/v) and 0.1% bromophenol .-&3+45067+,2+89,:;()*+'<3=+>19+8?3+93'&:()*+:1)'(8(1)2@+AB+$-mercaptoethanol (v/v) was added in the loading buffer. Samples were shaken for 1 hour at RT. Samples (25µL) were loaded on the top of a 13.5% polyacrylamide gel (160x180x75 mm). The gel was run at 20 mA constant 129 How are glutenin polymers assembled during grain filling in durum wheat? current until the tracking dye reached the bottom of the gel. After electrophoresis, fluorescent images of gels were immediately taken using a scanner FLA-5000 (Fluorescent Image Analysing System, Fujifilm). The images were acquired at 532 nm (LPG filter) and processed with the ImageGauge software. For Coomassie staining, gels were first fixed in 15% (w/v) trichloracetic acid (TCA) for 1 h and then stained with 0.1% (w/v) Coomassie brilliant blue G-250 solution for 24 h. The gels were distained with 10% (w/v) TCA for 24h and soaked in water for 24h. Gels were scanned with a GS-710 Imaging Densitometer (Bio-Rad) at a standard resolution of 600 DPI (Dots per Inch). Image acquisition was performed using PDquest 6.2 analysis software (BioRad). 2.5. Cysteine content determination by SE-HPLC and Fluorescent detection To determine the number of labelled cysteine residues carried by the different protein species fractionated by SE-HPLC, it was first necessary to link the signal intensity obtained in fluorescence to the UV signal. To this end, we firstly established a calibration factor (CF) using $-lactoglobulin (kindly provided by Christophe Schmitt, CRN Nestlé, Lausanne, Suisse) since this globular whey protein with a molecular mass of 18,400 Da has only one thiol per molecule. The ratio Fluo to UV210 intensities of $-lactoglobulin alkylated with ATTO-maleimide was determined after SE-HPLC fractionation and the CF was calculated as follow: Fluo " P ! nthiol ! Fluo nthiol ! " UV # ! Mr (3) ) P' & P"' $ ( Mr % CF " UV " P '!# (1) # " Fluo ! Mr UV (2) (4) (5) Where P and P’ are the $-lactoglobulin concentrations (in molar and g.L-1, respectively), Mr is 18,400 Da (in g.mol-1), $ and C are the fluorescence and absorbance response factors respectively (in arbitrary units). To quantify the labelled cysteines carried by wheat proteins, the UV and Fluo SE-HPLC profiles were first re-scaled to the same elution time basis. Then, ratio Fluo to UV210 intensities was divided by CF and multiplied by the relative molecular weight of the protein thanks to the column, as detailed in Morel et al. (2000). 130 Chapitre IV. A ) Fluo & ' $ UV % ( nthiol " ! Mr CF (6) 3. Results and discussion 3.1. Changes in protein content of the different extracts In this study, our primary concern was to keep grain proteins in their reduced states. With immature grains and in opposite to flour, sulfhydryl groups reactivity towards oxygen cannot be neglected. Coupling of reactive sulfhydryl groups with the fluorescent probe ATTO-maleimide was chosen to hinder protein aggregation through misleading inter-chain disulfide bonds. In addition, it allows specific identification of the target protein through an easy detection of ATTO fluorescence absorbency at 532 nm. For both labelled and non-labelled samples, protein recoveries estimated from the sum of the areas of the different extractions, were within the same range (CV < 3%). Calibration of the SE-HPLC UV signal allowed the estimation of an average grain protein content of 10.2 ± 0.34% (fresh mass) and that irrespective of the grain developmental stage from 293 to 881°Cd. Stability and fullness of grain protein recovery permit a direct evaluation of the change in protein sequential solubility during grain filling. Relative weights of the different sequential extracts in total protein recovery changed during grain development and differed depending on protein alkylation. For ATTO-labelled samples (Figure IV-8A), protein content in Tris-HCl extracts was rather stable and averaged 33.2 ± 1.79% up to 473°Cd. Thereafter, this proportion decreased sharply (10%) and then remained constant until maturity at about 23.2 ± 0.92%. Content of ethanolic soluble proteins increased progressively all along the grain-filling phase, from 18% for the first immature sample (293°Cd) to 44% at 600°Cd. After this point, it decreased until grain maturity stabilizing at approximately 35% of total protein content. Evolutions of protein recovered in SDS extracts (soluble and insoluble) were parallel. Both represented 25% of total protein at the first date investigated and then decreased until 473°Cd where a minimum was achieved around 20% and 9% for SDS-soluble and SDS-insoluble proteins respectively. Beyond 600°Cd, protein contents of these two extracts increased slightly until 750°Cd and stabilized around 28.1 ± 0.66% and 12.9 ± 0.34% of protein, for SDS-soluble and SDS-insoluble extracts respectively. 131 How are glutenin polymers assembled during grain filling in durum wheat? Results obtained for non-labelled samples are presented Figure IV-8B. Even if similar to those of ATTO-labelled samples, some differences can be underlined. Protein extracted in TrisHCl buffer was slightly lower averaging 31.1 ± 1.58% from 293 to 473°Cd. After a decrease of 9%, it reached 22.0 ± 0.67% at maturity. Increase in protein content of ethanolic fractions was smoother compared to previous ATTO-labelled samples and stabilized at approximately 38% of total protein content, since grain physiological maturity was achieved (600°Cd). Evolution of SDS-soluble extracts was reminiscent of labelled samples. Nevertheless, the final level was slightly lower (26.3 ± 1.19%). Protein content in SDS-insoluble extracts showed at first a sharp decreased, from 27% to 11% at 600°Cd. Beyond it increased steadily until maturity reaching 16% of total protein. All these results demonstrated that labelling favored protein solubility in Tris-HCl and EtOH solvents, whereas SDS-soluble and SDS-insoluble proteins were preferentially A Tris-HCl SDS-soluble 50 EtOH SDS-insoluble B 50 Protein content (% SE-HPLC) Protein content (% SE-HPLC) accumulated otherwise. 40 30 20 10 Tris-HCl SDS-soluble EtOH SDS-insoluble 40 30 20 10 ATTO labelling 0 non-labelling 0 200 400 600 800 1000 200 Thermal time after anthesis (°Cd) 400 600 800 1000 Thermal time after anthesis (°Cd) Figure IV-8. Changes in protein content of the different extracts (Tris-HCl, EtOH, SDS-soluble and SDS-insoluble) from developing grains of durum wheat, after ATTO-labelling of SH groups (A) or non-labelling (B). 132 Chapitre IV. A 3.2. SE-HPLC analysis SE-HPLC profiles of all extracts (UV and fluorescent) at some key stages of grain development are presented Figure IV-9 and Figure IV-10. As can be expected, SE-HPLC analysis revealed that polymeric proteins (F1 and F2 peaks) were mostly recovered in SDS extracts whereas monomeric proteins (F3 to F5 peaks) formed the main part of Tris-HCl and ethanolic extracts (Figure IV-9 and Figure IV-10). In general, fluorescent labelling was essentially found in Tris-HCl buffer, EtOH and the first SDS extracts. For all extracts, the fluorescence was mainly detected in immature samples and until 600°Cd. Tris-HCl extracts F3, F4 and F5 constituted the main fractions of SE-HPLC UV profiles of Tris-HCl buffer extracts (Figure IV-9A). ATTO-labelled and non-labelled proteins showed rather similar UV profiles. Consistently with Figure IV-8, protein content of Tris-HCl buffer reached a maximum at 473°Cd before decreasing until maturity (881°Cd) (Figure IV-9A). Bright fluorescence was detected until 473°Cd. The fluorescence was mainly present within F3, F4 and F5 peaks. The maximum relative molecular weight of F3 peak corresponds to 67,000 and could correspond to $-amylase. For ATTO-labelled samples, fractions F4 and F5 included two shouldered peaks, detected by UV and fluorescence. For non-labelled samples fraction F4 included only the slow part of the shouldered peak (Figure IV-9, arrow 1), contrarily to fraction F5 whose UV profiles coincided to the one of non-labelled samples. According to this result, it may be inferred that the peak shoulder included a fluorescent protein specifically recovered within the Tris-HCl extract when samples were labelled with ATTO-maleimide. After 473°Cd, even with ATTOlabelled samples, this double F4 peak disappeared in UV response (Figure IV-9, arrow 2). Overall fluorescence also decreased strongly but remained present until 881°Cd. As it could be expected from the known low solubility of flour protein in salt buffer, Tris-HCl soluble proteins from 600°Cd to maturity contained mostly monomeric proteins and a very little amount of F2 fraction (Figure IV-9, arrow 3). EtOH extracts SE-HPLC profiles from EtOH extracts also appeared brightly fluorescent until 473°Cd (Figure IV-9B). As for Tris-HCl extracts, the EtOH soluble proteins from immature grains up to 473°Cd showed an unusual double (shouldered) F4 peak with UV detection (Figure IV-9B, arrow 4) 133 How are glutenin polymers assembled during grain filling in durum wheat? which strongly reduced and almost disappeared at 600°Cd. Furthermore until 473°Cd, fluorescence was mainly associated with this double F4 peak (Figure IV-9B, arrow 5) and within F3 peak. It is interesting to note that these two fluorescent peaks were not in the UV profiles of non-labelled samples. Fractions F4 and F3 included mainly proteins with relative molecular weights ranging from 35,000 up to 90,000. Therefore, fluorescence of the double F4 peak could be assigned to free LMW-GS, whereas peak F3 may include free HMW-GS or small oligomers of LMW-GS still soluble in EtOH extracts in the early stages of the grain development. In accordance with the net increase of protein content within EtOH extracts (Figure IV-8), UV profiles increased until 600°Cd, whereas from 473°Cd to 600°Cd the fluorescence intensity declined dramatically (Figure IV-9A and B). At the same time the amount of polymeric protein (F1 + F2) increased. This increase was even more obvious and rapid when the samples were not labelled (compare blue and green lines in Figure IV-9 at 473 and 600°Cd). Loss of fluorescence together with an increase in polymeric proteins was consistent with the expected loss of protein sulfhydryl groups accompanying glutenin polymerization. Beyond 600°Cd protein contents in F1 and F2 decreased. In fact, further growing of glutenin polymers size would have shift their solubility from EtOH to SDS extracts. Furthermore, at 881°Cd, UV profiles of both labelled and non-labelled samples were practically superimposed. This result shows that at maturity, polymeric proteins soluble in EtOH extract did not carried any sulfhydryl groups. SDS-soluble and insoluble extracts At the first date investigated (293°Cd), large polymeric proteins eluting within fractions F1 and F2 were detected in both SDS extracts. Unexpectedly reduction by DTE (SDS-insoluble extract) did not lead to a significant release of the polymers constitutive polypeptides, which otherwise should have been recovered within fraction F3 to F5 (as it was observed from 473°Cd). Nevertheless, SDS-PAGE analysis of these SDS extracts indicated that they mainly included glutenin polypeptides (see below). Absence of DTE effectiveness might indicate formation of protein-polyphenol aggregates. Indeed in the very immature grains, polyphenol reactivity may be important and should have been counteracted by adding polyvinylpyrrolidone (PVPP) to the first solvent. 134 Chapitre IV. A As found for Tris-HCl and EtOH extracts, fluorescence of the both SDS-extracts was mainly detected before 600°Cd (Figure IV-10). Fluorescence was associated with peaks F3 and F4 but also with proteins eluting before 13 min, corresponding to glutenin polymers (F2 and F1 fractions) (Figure IV-10A, arrows 6). Most of the fluorescence decay occurred between 473°Cd and 600°Cd went down slowly until 881°Cd. From 600 to 881°Cd, the UV profiles from SDSsoluble extracts clearly shifted to higher molecular weights (Figure IV-10A), the proportion of the larger polymeric fractions increasing significantly. The shift to higher polymers occurred earlier for the non-labelled samples (compare blue and green lines in Figure IV-10A at 473 and 600°Cd). The results revealed that during extraction misleading inter-chain coupling of polymers still carrying sulfhydryl groups polymers has happened. Changes in the SE-HPLC profiles of SDS-insoluble proteins were not as remarkable as those of SDS-soluble extracts. Nevertheless, it is interesting to note that even for the more mature grain, some fluorescence remained associated to the subunits released after DTE reduction of SDSinsoluble polymers. Although labelling of the reduced subunits by traces of ATTO-maleimide still present in the last pellet cannot be excluded, fluorescence in the previous SDS extract was just detectable at 20 min (elution time of free ATTO-maleimide), thus that residual labelling seems unlikely. The result might point to different structures for SDS-soluble and SDS-insoluble polymers, the latter bearing some no-coupled cysteine residues. To summarise, three phases occurred: (i) before 473°Cd proteins accumulated mainly as monomers carrying SH groups, but oligomers were also present, (ii) from 473 to 600°Cd, oxidation of glutenin subunits and polymers assembly occurred, (iii) after 600°Cd, the average polymers size increased while their last SH groups became involved in inter-polymer SS bonds. 135 Arbitrary units (214 nm) 5 F1 5 20 5 5 10 327°Cd 10 15 15 20 20 5 5 10 473°Cd 10 4 5 1 15 15 20 20 5 5 10 601°Cd 10 601°Cd 2 15 15 20 20 5 5 10 881°Cd 10 3 881°Cd 15 15 20 20 0.3 0.4 0.5 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0 10 15 Retention time (min) 0 0.1 F3 F4 F5 20 473°Cd 0.05 F2 ATTO fluo ATTO UV non-labelling UV 15 F3 F4 F5 327°Cd 0.2 F1 293°Cd 10 F2 ATTO fluo ATTO UV non-labelling UV 0.1 0.15 0.2 0.25 B) EtOH 0 0.05 0.1 0.15 0.2 293°Cd A) Tris-HCl 0.25 How are glutenin polymers assembled during grain filling in durum wheat? 136 Figure IV-9. Changes in SE-HPLC elution patterns of Tris-HCl (A) and EtOH (B) soluble proteins after SH labelling (ATTO) or non-labelling (without ATTO) from developing grains of durum wheat. Thermal times after anthesis are indicated on the top-left. Green (non-labelling) and blue (ATTO UV) lines: UV response and red (ATTO fluo): fluorescence response. Arrows are explained in the text. Arbitrary units (214 nm) Arbitrary Units (fluorescence) Arbitrary Units (fluorescence) Arbitrary units (214 nm) 5 15 20 5 10 15 20 5 10 15 20 5 10 15 20 5 10 881°Cd 15 20 0.3 0.4 0.5 5 0 10 15 20 5 10 15 20 5 10 473°Cd 15 20 5 10 601°Cd 15 20 5 10 881°Cd 15 20 0.3 0.4 0.5 Retention time (min) 0 0.1 F3 F4 F5 327°Cd 0.05 F2 ATTO Fluo ATTO UV non-labelling UV 0.2 F1 293°Cd 0 0.1 0.15 0.2 0.25 B) SDS-insoluble 0 10 6 601°Cd 0.1 F3 F4 F5 473°Cd 0.05 F2 327°Cd 0.2 F1 ATTO Fluo ATTO UV non-labelling UV 0.1 0.15 0.2 293°Cd A) SDS-soluble 0.25 Chapitre IV. A 137 Figure IV-10. Changes in SE-HPLC elution patterns of SDS-soluble (A) and SDS-insoluble (B) proteins after SH labelling (ATTO) or non-labelling (without ATTO) from developing grains of durum wheat. Thermal times after anthesis are indicated on the top-left. Green (non-labelling) and blue (ATTO UV) lines: UV response and red (ATTO fluo): fluorescence response. Arrows are explained in the text. Arbitrary units (214 nm) Arbitrary Units (fluorescence) Arbitrary Units (fluorescence) How are glutenin polymers assemblede during grain filling in durum wheat? 3.3. SDS-PAGE analysis To identify proteins carrying SH groups, the previous extracts were analysed by SDS-PAGE in reduced and non-reduced conditions. Protein detection was carried out by fluorescence and Coomassie Blue staining. Such as for the SE-HPLC profiles, bands appeared brightly fluorescent for all extracts from the beginning of grain filling until 473°Cd. After this date, the fluorescence dropped substantially. Tris-HCl extracts In non-reducing conditions and consistent with 1&9+ D936(1&2+ ?<D18?32(2@+ $-amylase (Mr 61,000-66,000) was identified and found brightly fluorescent from 327 until 600°Cd. During the same time interval, bands migrating in the zone corresponding to LMW-GS and gliadin, between the 45 and 30 kDa molecular weight markers (Figure IV-11A) were also shown to carry fluorescence. Only faint fluorescence was assigned to others HMW albumins (Mr > 66 kDa) and to albumin/globulin proteins (Mr < 25 kDa). The Coomassie stained bands coinciding with the fluorescent $-amylase and 45 kDa polypeptides, were found to vanish beyond 600°Cd, indicating for these proteins changes in solubility as grain physiological maturity approached. In Coomassie blue stained gel, some few additional bands appeared such as the small polypeptides (Mr < 15 kDa) (Figure IV-11B). In reducing conditions, additional bright fluorescent spots were observed with relative molecular masses of 30 kDa (Figure IV-11C). No clear Coomassie blue band could be associated to this bright signal, whose origin remains unknown. In contrary to previous statement (Gobin et al., 1997), albumins and globulins did not exhibit marked fluorescence in mature grains. With Coomassie blue staining and compared to the nonreduced gel, the intensity of a faint band which could correspond to superimpose HMW-Gs 20x and 20y slightly increased up to 600°Cd (Figure IV-11D). Faint fluorescence was also associated to this band. Intensity of $-amylase band strongly increased up to 681°Cd and was still detectable until the maturity. This feature confirms previous works on bread wheat that 2?153'+ 8?,8+ $-amylases are accumulated early during grain cellularization phase and progressively assemble into polymeric form through disulfide pairing (Gupta & MacRitchie, 1991, Gupta et al., 1996). Beyond 473°Cd and before the onset of grain desiccation phase, reduction of the protein extract did not increase fluorescence intensity or Coomassie blue stain of LMW-GS bands 138 Chapitre IV. A (Figure IV-11C-D). This result is in complete agreement with SE-HPLC findings (see Figure IV-9, arrow 2). Until 600°Cd, LMW-GS exist as reduced and monomeric polypeptides soluble in TrisHCl buffer. After this date, they probably become engaged in inter-chain disulfide bonds and were no more soluble in this extract. A B HMW albumins Mr 97 66 $-amylase 45 LMW-GS #-,$-,%-gliadins 30 Albumins Globulins 20 14 293 327 365 403 473 601 681 739 779 881 1053°Cd 293 327 365 403 473 601 681 739 779 881 1053°Cd C D HMW albumins Mr 97 $-amylase 66 LMW-GS #-,$-,%-gliadins 45 30 Albumins Globulins 20 293 327 365 403 473 601 681 739 779 881 1053°Cd 293 327 365 403 473 601 681 739 779 881 1053°Cd 14 Figure IV-11. Changes in SDS-PAGE patterns of Tris-HCl soluble proteins from developing grains of durum wheat. Fluorescent (A and C) and Coomassie blue stained (B and D) gels are presented in non-reducing (A and B) and reducing (C and D) conditions. The thermal time (°Cd) after anthesis are indicated at the bottom. EtOH extracts When EtOH extracts were analysed in non-reducing conditions, fluorescence was mainly associated with three bands migrating around 45 kDa (Figure IV-12A). These bands correspond to type 2 LMW-GS (Figure IV-13) and their fluorescence tended to disappear after 600°Cd. In the corresponding Coomassie blue stained gel, they were no longer detected after 600°Cd. 139 How are glutenin polymers assemblede during grain filling in durum wheat? After this date, only a non-fluorescent band remained soluble in the EtOH extracts and was accumulated until maturity. These results pointed in the same direction that those obtained by SE-HPLC analysis, demonstrating that the fluorescent double F4 peak corresponds to monomeric LMW-GS present only until 473°Cd. After this time, only the slow-part of the double peak is still present and did not exhibit any fluorescence (Figure IV-9B). A slight band with a relative molecular mass of 75 kDa was detected but without fluorescence at any time. This .,)'+ 5,2+ ,221:(,83'+ 81+ ,+ "-gliadin, which was accumulated mainly after 473°Cd and until maturity (Figure IV-12B). Smears and faint multiple bands appeared in the upper part of both gels after 473°Cd. These smeared bands likely represent groups of larger oligomeric forms of glutenin subunits (Figure IV-12A and B, arrows) and were fluorescent until 681°Cd. They can be related to the increase of fractions F1 and F2 on SE-HPLC profiles from 473°Cd (Figure IV-9B). Reduction did not dramatically change the fluorescent pattern but protein mobility was decreased, reflecting an increase of their hydrodynamic volume. The feature was consistent with the opening of some intra-chain disulfide bonds in LMW-GS. In Coomassie blue stained gel, more LMW-GS were detected irrespective of the sampling date and until maturity. With reduction, the smears and faint bands disappeared and after 473°Cd a new faint band corresponding to the overlapped HMW-GS 20x+20y was detected in both gels (Figure IV-12C and D, arrowheads). It indicates the HMW-GS involved in the oligomeric glutenin polymers may still carried sulfhydryl groups. Reduction release further "-gliadin (above Mr 66 kDa). The band strongly interacting with glutenin polymers might be an " -gliadin including a single cysteine residue (Masci et al., 1993, Masci et al., 1999). Taken together, these results allowed us to suggest that at the beginning of grain filling and until 473°Cd, monomers of LMW-GS can be soluble in both Tris-HCl and EtOH extracts, still carrying some SH groups. After this date, monomers disappear to form oligomers which include some HMW-GS in their structure. Even in the newly formed polymers, both type of glutenin subunits still carried some SH groups. The observations are in agreement with previous works on bread wheat showing that free and accessible SH groups, detected during the grain development, become strongly oxidized at the onset of grain desiccation (600°Cd) and so that until complete maturity (Rhazi et al., 2003a). However, in this work and also thanks to SE-HPLC analysis which allowed a more accurate quantification of fluorescence intensity we showed that 140 Chapitre IV. A oxidation and assembly of storage protein began at 473°Cd, well before the grain entered into the desiccation phase. Polymers A B Mr 97 "-gliadin 66 LMW-GS #-,$-,%-gliadins 45 30 20 14 293 327 365 403 473 601 681 739 779 881 1053°Cd C 293 327 365 403 473 601 681 739 779 881 1053°Cd D HMW-GS Mr 97 "-gliadin $-amylase 66 LMW-GS #-,$-,%-gliadins 45 30 20 14 293 327 365 403 473 601 681 739 779 881 1053°Cd 293 327 365 403 473 601 681 739 779 881 1053°Cd Figure IV-12. Changes in SDS-PAGE patterns of EtOH soluble proteins from developing grains of durum wheat. Fluorescent (A and C) and Coomassie blue stained (B and D) gels are presented under non-reducing (A and B) and reducing (C and D) conditions. The thermal time (°Cd) after anthesis are indicated at the bottom. Arrows indicate smear and multiple bands ad arrowheads show HMW-GS. 141 How are glutenin polymers assemblede during grain filling in durum wheat? Mr -97 * * * -66 -45 -30 473 601 473 601°Cd Figure IV-13. Fluorescent (left) and Coomassie blue stained (right) bands of EtOH extracts from immature grains at 473 and 601°Cd after anthesis. (*) indicates the main fluorescent bands migrating at between 66 and 45 kDa. Arrow shows the non-fluorescent band. SDS-soluble and insoluble extracts For the first SDS extracts and before 473°Cd, a faint band migrating above the 97 kDa molecular weight marker corresponded to the overlapped HMW-GS 20x+20y was detected in both fluorescent and Coomassie blue stained gels (Figure IV-14A and B). It demonstrated that HMW-GS can be present as free and partly reduced monomers at the beginning of grain filling. Compared with LMW-GS, HMW-GS were not extracted with Tris-HCL or EtOH, perhaps indicating that they may also interact with insoluble glutenin polymers through weak bonds. After 473°Cd in Coomassie blue stained gel, bands became clearly more pronounced and a smear at the top of the gel can be observed. In opposite, no significant fluorescence was detected after this date. Reduction allowed more HMW-GS to be detected in both gels. At the same time, only a small amount of LMW-GS was liberated before 473°Cd. Thus, before this date HMW-GS existed as free subunits or oligomers almost devoid of LMW-GS. The size of these oligomers appeared larger than that those formed by only LMW-GS in EtOH extracts (compare the smears in Figure IV-12 and Figure IV-14). After 473°Cd, Coomassie blue staining showed that disulfide bonds reduction also allowed a large amount of LMW-GS and HMW-GS to enter the gel. These subunits arose from the reduction of the SDS-soluble polymers detected by SE-HPLC (Figure IV-9B). Compared with the EtOH extract, there was a larger proportion of HMW-GS than LMWGS. The reduction did not change the fluorescence pattern of the SDS-soluble proteins. These findings suggested that beyond 600°Cd, part of LMW-GS oligomers previously soluble in EtOH 142 Chapitre IV. A extracts become associated with HMW-GS oligomers. This ultimate assembly would rather involve disulfide bonds interchanges than sulfhydryl oxidation into disulfide. A B HMW-GS Mr 97 66 LMW-GS #-,$-,%-gliadins 45 30 20 293 327 365 403 473 601 681 739 779 881 1053°Cd 293 327 365 403 473 601 681 739 779 881 1053°Cd C D HMW-GS 14 Mr 97 $-amylase 66 LMW-GS #-,$-,%-gliadins 45 30 20 14 293 327 365 403 473 601 681 739 779 881 1053°Cd 293 327 365 403 473 601 681 739 779 881 1053°Cd Figure IV-14. Changes in SDS-PAGE patterns of SDS-soluble proteins from developing grains of durum wheat. Fluorescent (A and C) and Coomassie blue staining (B and D) gels are presented under non-reducing (A and B) and reducing (C and D) conditions. The thermal time (°Cd) after anthesis are indicated at the bottom. SDS-insoluble extracts were analysed only in non-reducing conditions since these extracts have already been reduced with DTE. As expected, the fluorescence pattern of SDS-insoluble proteins was very similar to that of SDS-soluble proteins in reduced gel (Figure IV-15A). In Coomassie blue stained gel, only the faint band corresponding to the overlapped HMW-GS 20x+20y was present until 473°Cd, indicating the presence of homopolymers very early in grain development. From 600°Cd an unambiguous increase in glutenin polymers can be observed (Figure IV-15B). However, comparison of the ratio HMW-GS to LMW-GS in the both SDS extracts, showed that HMW-GS were present in higher proportion in the SDS-insoluble 143 How are glutenin polymers assemblede during grain filling in durum wheat? polymers (see Figure IV-14D and Figure IV-15D). This result was in accordance with previous results demonstrating that average size of glutenin polymers and flour SDS-insoluble polymer content are strongly related to the amount of HMW-GS (Popineau et al., 1994, Gupta et al., 1996, Carceller & Aussenac, 1999). A B Mr HMW-GS 97 $-amylase 66 LMW-GS #-,$-,%-gliadins 45 30 20 293 327 365 403 473 601 681 739 779 881 1053°Cd 293 327 365 403 473 601 681 739 779 881 1053°Cd 14 Figure IV-15. Changes in SDS-PAGE patterns of SDS-insoluble proteins from developing grains of durum wheat. Fluorescent (A) and Coomassie blue staining (B) gels are presented under nonreducing conditions. The thermal time (°Cd) after anthesis are indicated at the bottom. Based on this work, we postulate that as they are synthesized, LMW-GS and HMW-GS are assembled into homopolymers still carrying reduced SH groups. The former are soluble in TrisHCl and EtOH, in contrast with the latter, which are soluble only in SDS buffer. Both types of homopolymers co-existed with free and partly reduced subunits. After 473°Cd, a dramatic change occurred and mixed polymers appeared. Those which remained soluble in EtOH mainly included LMW-GS. We propose that at the onset of desiccation, LMW-GS become associated with the HMW polymer backbone to form fully oxidized polymers. The solubility of the polymers in EtOH or SDS buffer thus depends on their HMW-GS and LMW-GS ratio. 3.4. Changes in SH numbers carried by the different species fractionated by SE-HPLC from proteins sequentially extracted from developing grains of durum wheat The ratio Fluo to UV210 intensities of SE-HPLC profiles were converted into fluorescent residues numbers per molecule according to the calibration described in the method section. The result can also be expressed in mol of fluorescent residues per g of protein after calibration of the UV signal, in reference to wheat protein extracts of known concentration (in g.mL-1) 144 Chapitre IV. A injected on the same SE-HPLC system and column. It is thus possible to extract from the SEHPLC analysis of ATTO-alkylated samples, an estimation of the extent of labelling per g of protein. The analysis was applied on the extracts obtained from sequential extraction of the grain. Considering the protein content within each extract, an approximation of the labelling content in µmol per g of total grain protein recovered after the sequential extraction was obtained. Figure IV-16 presents the estimated values together with the amount of protein-thiol equivalents measured on the same grain samples by using Ellman’s reagent (DNTB method). A fairly good coincidence of the two sets of measurements was obtained, indicating that (i) exhaustive protein extraction was achieved using sequential extraction, (ii) labelling of protein µmol SH/ g of protein thiol was almost complete and (iii) calibration procedure was accurate. 40 DNTB method 30 Cysteine counting (Fluo/UV) 20 10 0 200 400 600 800 Thermal time after anthesis (°Cd) 1000 Figure IV-16. Changes in protein thiol content during grain development measured by the DNTB method and the cysteine content determined by SE-HPLC fluorescent detection. Changes in the number of thiol per molecule calculated from the UV and fluorescence intensities of SE-HPLC profiles for Tris-HCl extracts is showed in the Figure IV-17. The peak D936(1&2-<+('3)8(E(3'+,2+$-amylase from the analysis of SDS-PAGE electrophoresis and SE-HPLC was found to carry during the grain filling period (300-600°Cd) between 4 and 6 labelled thiol per molecule when considering a Mr of 68,000. This value seems underestimated because of the overlapping of different proteins. 145 How are glutenin polymers assemblede during grain filling in durum wheat? UV 214 nm 6 Fluo nb SH/molecule 0.12 SH number/molecule 5 Fluo 403 4 0.10 0.08 365 3 UV 0.06 2 0.04 1 0.02 0 1 000 000 Fluo and UV intensities (A.U.) 327 0.00 10 000 100 000 0.12 12 0.10 SH number/molecule 10 681 8 473 Fluo 0.08 6 UV 0.06 4 0.04 2 0.02 0 1 000 000 100 000 Fluo and UV intensities (A.U.) 601 0.00 10 000 Relative molecular weight (Da) Figure IV-17. Evolution of the SH number per molecule from Tris-HCL extracts of developing grains of durum wheat (327-681°Cd). Thermal times (°Cd) after anthesis are indicated at the top of each curve. We can take advantage of the loss of solub ! "#$%&$'-amylase in the Tris-HCl in mature grains. Hence, SE-HPLC profiles (UV and fluorescent) obtained at 473°Cd were subtracted from the profiles obtained at 881°Cd. The resulting profiles (Figure IV-18A) showed 4 UV peaks. The first of M($)*+,,,$ -.!/010$)$"2 %!$(13 0/134$5216"$'-amylase primary structure is still unknown, but can be considered as close to that of barley. According to Lundgaard and Svensson (1987), this protein with a Mr of 54,000-59,700 includes 5 to 6 free thiol and no inter-chain disulfide bonds. The others peaks with Mr of 39,572, 24,500 and 14,510 carried 2.43, 1.46 and 1.25 thiol groups, respectively. The same data treatment was applied to EtOH extracts (subtracting the SE-HPLC profiles obtained at 473°Cd from 881°Cd) and revealed peaks with Mr of 84,900 and 39,223 carrying 2.76 and 2.3 thiol groups per molecules. Proteins with Mr close to 40,000 and transiently present in Tris-HCl and EtOH extracts corresponded to LMW-GS. According to our estimation they would carry more than 2 thiol groups (2.43 to 2.3). The protein peak of Mr 146 8 0( 5/*$$ ' 7F@ . /"-Z ),>+ A69?!5B( #4 UV 214 nm Fluo nb SH/molecule #2$ 0 10 0.12 0.10 8 0.08 6 0.06 4 0.04 2 0.02 0 100 000 * $A%% L++C C 0.00 1 000 10 000 %'$ 0 #<!/%LC % UV 214 nm Fluo nb SH/molecule 12 0.25 #2$ 0 0.23 10 0.20 0.18 8 0.15 6 0.13 0.10 4 0.08 0.05 2 0.03 0 100 000 10 000 * $A%% L++C 1C 0.00 1 000 %'$ 0 #<!/%LC 6 9?!5( @ ( 7@) 2 AK? 6 B /"-Z : 2 55!Z2 @AB7F@AB.( 6 6 K? 2 7@) 2 2 : %' % 2 % % 'A6 9?!*B( 2 2 ' 2 % 2 2 (> % : 2 % % ' : /$-$$ ( : : 2% : 2),>+ @,>+ 2 : 3<4 @,>+ 2 -$D 2 ),>+( > 2 '2 :!3$$$ *$$$$ 2 ( !/" How are glutenin polymers assemblede during grain filling in durum wheat? previously discussed for SE-HPLC and SDS-PAGE analysis, from 473°Cd to 600°Cd the number of thiol groups carried by polymers dropped markedly (Figure IV-19). What was noteworthy was that before 600°Cd, the polymers whatever their size carried 1 to 1.6 thiol groups per subunits (of 40,300). From 600°Cd until maturity this number dropped to less than 0.25 thiol groups per subunits. 293°Cd 327°Cd 365°Cd 404°Cd 473°Cd 601°Cd 681°Cd 739°Cd 779°Cd SH number/ protein subunit 2.50 823°Cd 881°Cd SDS-insoluble SDS-soluble 2.00 1.50 1.00 0.50 0.00 1 000 000 100 000 10 000 Relative molecular weight (Da) 1 000 000 100 000 10 000 Relative molecular weight (Da) Figure IV-19. Evolution of the SH number by protein subunits from SDS-soluble and SDSinsoluble extracts of developing grains of durum wheat. Thermal times (°Cd) after anthesis are indicated at the top. Even if different models have been proposed for the polymeric structure of glutenins, most of them evoke a linear assembly of subunits (Ewart, 1972, Kasarda, 1989, Lindsay & Skerritt, 1999). According to such model the number of thiol groups carried by polymers should be constant and equal to two, because of the two cysteine residues at the both ends of the linear chain of polypeptides. However if for example one refers to polymers of Mr comprised between 200,000 and 250,000, which are likely formed by assembly of 4 to 5 glutenin subunits, at 473°Cd each of those subunits would carry about 1.5 reduced cysteine, i.e. 8 reduced cysteines per molecule (Figure IV-19). Surprisingly, at 600°Cd a polymer of the same Mr would carry about 2-2.5 thiol groups per molecule. We must conclude that assembly of glutenin subunits into polymers would not coincide to the total oxidation of their thiol groups. In addition, our results suggested that free glutenin subunits would carry more than two reduced cysteine residues. In other words, the folding of LMW-GS intra-chain disulfide bond might be a late event. Assembly of glutenin polymers appears more complex than the linear concatenation model currently accepted. This result shed a new light on the role of glutathione binding to 148 Chapitre IV. A glutenin polymers. Glutathionylation of glutenin polymers has been proposed to impair polymer size growth (Rhazi et al., 2003b) by blocking the thiol groups still present on the emerging polymer backbone. Implicitly those groups were assigned to the cysteine residues expected to be involved in glutenin subunits pairing (Köhler et al., 1996). In view of our results, most of the thiol groups present on polymers before 600°Cd would origin from open intra-chain disulfide bonds. The challenging question for future investigations will be to unravel the respective roles of glutathione, PDI and ROS on their closure. 149 150 Chapitre IV. B Chapitre IV. B) Identification des résidus cystéine réduits dans les gluténines polymériques de grains de blé dur en développement Les travaux présentés dans cette étude ont été réalisés à l’INRA de Nantes, lors d’un séjour de six mois dans l’unité de recherche « Biopolymères, Interactions et Assemblage » (BIA). Les mesures en spectroscopie de masse ont été réalisées au sein de la Plate-forme « BiopolymèresInteractions-Biologie Structurale » (BIBS). 1. Introduction Les SG-FPM sont des composants majeurs des polymères de gluténines, elles sont environ 5 à 6 fois plus abondantes que les SG-HPM (Kasarda, 1989). Leur incorporation dans les polymères de gluténines est mal connue, on ne sait pas si celle-ci se fait au hasard ou si elle est soumise à des contraintes particulières en raison de leur structure, de leur synthèse ou de l'implication d'enzymes spécifiques (D'Ovidio & Masci, 2004). La détermination des ponts disulfures est un aspect important dans la compréhension globale de la structure chimique d'une protéine (Gorman et al., 2002). La formation de ponts disulfures entre les résidus cystéines est un phénomène post-traductionnel essentiel pour la structure et fonctionnalité des prolamines (i.e. gluténines et gliadines). Néanmoins chez le blé, la relation entre structure et fonctionnalité n’est pas élucidée, d’autant plus que la dynamique de formation des ponts disulfure intra et intermoléculaires, ainsi que leur position dans les séquences des SG ne sont pas complètement connues. Même si les informations sur la structure propre des SG-FPM sont assez éparses, des études portant sur l'analyse des peptides cystines dérivés de fractions de gluténines ont mis en évidence des informations importantes sur la cartographie des ponts disulfures intra et intermoléculaires des SG-FPM (Köhler et al., 1993, Keck et al., 1995, Müller et al., 1998). Il est donc bien établi que cette sous-unité contient deux résidus cystéine qui sont susceptibles d'être impliqués dans des ponts disulfures intermoléculaires, à savoir le premier (Cb*) et le septième (Cx*). Ces résidus sont entourés par des régions de grande flexibilité, ce qui pourrait favoriser la polymérisation (Masci et al., 1998, D'Ovidio & Masci, 2004). Les autres six résidus cystéine sont susceptibles d'être impliqués dans des ponts disulfures intramoléculaires. 151 Identification des résidus cystéine dans les sous-unités de gluténines La spectrométrie de masse est apparue récemment comme une technique alternative pour la caractérisation des prolamines (Mendez et al., 1995, Dworschak et al., 1998, Ghirardo et al., 2005). Le développement des outils d'analyse permettant l’identification des liaisons disulfures se sont considérablement améliorés au cours des deux dernières décennies, notamment en termes de vitesse et de sensibilité. Cette amélioration est due en grande partie au développement, en spectrométrie de masse, des techniques d’ionisation et d’analyseurs complémentaires de haute résolution et précision (Gorman et al., 2002). Des études ont montré que l’utilisation d'un réactif alkylant composé d’un mélange d’acrylamide marquée et non-marquée au deutérium (31H et 32H) permet d'identifier et de quantifier les résidus cystéine dans chaque peptide en raison de la distribution isotopique particulière générée par les deux alkylants qui diffèrent de 3 Da (Sechi & Chait, 1998, Sechi, 2002). De plus, ces mêmes auteurs ont montré que l’alkylation des résidus cystéines améliore significativement l’identification par spectrométrie de masse des protéines isolées par 1D SDSPAGE. Des approches protéomiques telles que la séparation sur gel 2D et l'analyse par spectrométrie de masse, impliquant l’utilisation de réduction partielle des ponts disulfures et de double marquage ou marquage fluorescent spécifique des groupement thiols ont été utilisées pour établir la cartographie des cystéines impliquées dans la formation des liaisons disulfures (Bloom et al., 2002, Schnaible et al., 2002, Foley et al., 2008, Alvarez et al., 2009). En outre, l’utilisation d’une double alkylation ou alkylation différentielle en combinaison avec l'analyse par spectrométrie de masse ont été utilisées pour évaluer le niveau global d’oxydation des cystéines (Schilling et al., 2004). Des analyses biochimiques globales, présentées dans le chapitre 4.A, révèlent que l’agrégation des gluténines est corrélée à l’oxydation de leurs fonctions thiols. En s’appuyant sur le marquage des thiols par un alkylant spécifique fluorescent, nous avons pu caractériser le couplage entre oxydation des thiols protéiques et croissance en taille des assemblages de sousunités de gluténines. Cette étude a été menée en vue de caractériser la dynamique d’assemblage des SG-FPM et des SG-HPM dans l'albumen de blé dur au cours du développement du grain. En pratiquant une double alkylation, nous avons analysé, par spectrométrie de masse, l’état d’oxydoréduction des cystéines (réduites ou engagées) dans les 152 Chapitre IV. B différents types de prolamines. Nous avons ainsi cherché à identifier quelles sont les résidus cystéines présents sous forme réduite lors de la synthèse des sous-unités gluténines et quel est le type de prolamine auquel elles appartiennent. Les méthodes MALDI-TOF et MALDI-TOF/TOF ont été choisies dans le cadre de cette étude et sont détaillées dans la partie Complément méthodologiques (Annexe 1). 2. Stratégie générale La stratégie générale utilisée dans cette étude est présentée sous forme de schéma cidessous (Figure IV-20). Elle fait appel à une double alkylation avant et après réduction des liaisons disulfures. Les peptides trypsiques obtenus sont identifiés d’après leur masse à partir des séquences de gluténines répertoriées dans les banques de données (cartographie peptidique in silico). Dans le cas où il s’agit de peptides incluant des cystéines, une déviation de la masse dépendante de l’alkylant est attendue. Selon les alkylants présents sur les différents peptides de la protéine, on peut déduire l’état d’oxydoréduction des différentes cystéines des sous-unités de gluténines au moment de leur extraction. Figure IV-20. Stratégie générale de double alkylation. 153 Identification des résidus cystéine dans les sous-unités de gluténines 2.1. Méthodologie retenue pour l’étude Électrophorèse 1D et coloration Parmi les multiples approches méthodologiques existantes, nous avons retenu une méthode simple et robuste. Afin de s’affranchir des pertes de matériel au cours des étapes de séparation, nous avons choisi d’effectuer une séparation du mélange protéique d’intérêt par électrophorèse mono-dimensionnelle sur gel d’acrylamide en présence de SDS (1D SDS-PAGE). Cette technique permet de préfractionner les échantillons selon la masse des protéines. De plus, elle utilise un détergent ionique en grande concentration pour la solubilisation des protéines, ce qui convient bien pour l’analyse des prolamines. Dans le cas de mélanges protéiques complexes, une bande de gel colorée peut contenir de nombreuses protéines. Le choix du colorant va déterminer la sensibilité de la technique. La coloration au bleu de Coomassie colloïdal, bien que moins sensible que les colorations à l’argent et fluorescentes, présente l’avantage d’être considérée comme linéaire sur une large gamme de concentration et donc d’être bien adaptée pour des études comparatives. De plus cette technique de coloration est compatible avec l’analyse par spectrométrie de masse. Double alkylation ou alkylation différentielle La stratégie développée fait appel à une double alkylation l’une avant et l’autre après réduction des liaisons disulfures. Nous avons utilisé différents agents alkylants : l’ATTOmaléimide un réactif alkylant fluorescent chargé négativement ; la 4-vinyl-pyridine (4-VP) qui porte une charge positive ; le N-éthyl-maléimide (NEM) et l’Iodoacétamide (IAM), des alkylants à caractère neutre (Figure IV-21). Sur un échantillon de grains broyés, une première alkylation des SH libres est réalisée (CysA1). Ensuite une précipitation suivie de lavages successifs à l’acétone permet de se débarrasser de l’excès de réactif alkylant (A1). On procède à l’extraction séquentielle des protéines préalablement alkylées par A1. La séparation des fractions protéiques est réalisée par 1D SDSPAGE (en conditions non-réductrices et réductrices). Les bandes sont découpées et avant la digestion protéasique, les protéines de ces bandes sont réduites par de DTT, cette réduction libère ainsi les cystéines engagées dans les ponts disulfures. Ces cystéines sont ensuite alkylées par un deuxième alkylant (A2) dont la masse diffère significativement de celle d’A1. 154 Chapitre IV. B A) B) C) Figure IV-21. Exemple de réaction d’alkylation de groupement thiol (SH) par A : la 2-vinylpyridine (VP), B : l’Iodoacetamide (IAM) et C : le N-éthyl-maléimide (NEM) (d'après Hansen & Winther, 2009). Hydrolyse enzymatique Les protéines séparées par électrophorèse subissent une hydrolyse enzymatique in situ. La protéase la plus couramment utilisée est la trypsine (Serine proteinase, EC 3.4.21.4, PM 24 kDa) : elle coupe après une lysine (K) ou une arginine (R) sauf si ces résidus sont suivis d’une proline (P). Une digestion protéolytique par la trypsine présente également l'avantage de générer des pics d'autolyse bien répartis dans la gamme de masses 500-3500 Da. Ces pics peuvent être ainsi utilisés comme étalons internes afin d'obtenir une meilleure précision de masse sur l'ensemble du spectre. Les peptides générés sont extraits de la matrice solide de polyacrylamide par diffusion passive et sont analysés par spectrométrie de masse MALDI-TOF/TOF. Ainsi, à partir d’un découpage de bandes d'électrophorèse 1D sélectionnées, nous avons commencé par l’identification des protéines par spectrométrie de masse MS puis nous avons analysé des peptides porteurs de cystéines par spectrométrie de masse en tandem (MS/MS). Le spectromètre de masse : MALDI-TOF Les spectromètres de masse sont peu ou pas tolérants aux sels, tampons et détergents qui permettent d'extraire les biomolécules. Ces composés, en quantité importante peuvent entraîner la formation d'adduits et empêcher la formation des cristaux non-covalents de matrice, bloquer l’absorption photonique et conduire à une production d’ions faibles ou à 155 Identification des résidus cystéine dans les sous-unités de gluténines l'extinction totale des espèces moléculaires d'intérêt. Le point fort de la technique MALDI est son caractère « robuste » moins sensible aux conditions initiales d’environnement des protéines et peptides dans des solutions complexes à analyser. De plus, le MALDI-TOF a été choisi car il est bien adapté à notre type d’analyse, du fait de sa précision de mesure, de sa sensibilité (détection de quantités femtomolaires), de sa rapidité et de la possibilité d’analyse à haut-débit grâce à l’automatisation. Enfin, ses spectres sont directement exploitables (aucune étape de déconvolution n’est nécessaire, contrairement à l’ESI, car seuls les ions monochargés sont détectés). 2.2. Matériel végétal utilisé Pour cette étude nous avons utilisé trois variétés de blé dur : Orlu, Dakter et Néfer, caractérisées par une composition allélique différente en SG-HPM (Glu-1B 20x + 20y, Glu-1B 7x + 8y et Glu-1B 13x + 16y respectivement). Ces génotypes ont été cultivés à Mauguio lors de la campagne 2008 (Orlu) et 2009 (Néfer et Dakter). Les épis ont été prélevés au cours du développement de la plante et immédiatement congelés avant d’être lyophilisés. Les analyses ont porté sur des extraits protéiques de grains immatures à 327 et 473°CJAF) de façon à maximiser la présence de thiols réduits. Ces dates correspondent aussi à des états de polymérisation partielle des gluténines. 2.3. Protocole d’alkylation des thiols protéiques et extraction de protéines 2.3.1. Alkylation des groupements thiols L’alkylation des groupements thiols (SH) a été réalisée avant de procéder à l’extraction séquentielle des protéines. A partir de 20 mg de grains immatures broyés entiers, sont ajoutés 200 µL de la solution alkylante, le mélange est agité à l'abri de la lumière, conforme présenté dans Tableau IV-1. 156 Chapitre IV. B Tableau IV-1. Alkylation des groupements thiols avec différents réactifs alkylants. Réactif alkylant Tampon utilisé Durée et température de réaction 2,5 mM ATTO 532 (Fluka) Phosphate de sodium 80 mM (pH 6.8) 10 min d’agitation et 40 min sans agitation à température ambiante 50 mM 4-VP (Sigma) Tris-HCl 80 mM (pH 8) 1 h d’agitation à 65°C 185 mM IAM (Sigma) Tris-HCl 80 mM (pH 8) 1 h d’agitation à température ambiante 20 mM NEM (Sigma) Phosphate de sodium 80 mM (pH 6.8) 1 h d’agitation à température ambiante 2.3.2. Extraction séquentielle de protéines Extraction Tris-HCl (fraction albumine/globuline) Après la première alkylation, les échantillons sont centrifugés à 10600 g pendant 10 minutes à 20°C. Pour éviter toute contamination avec l’alkylant résiduel ou le culot, seuls 125 µL de surnageant sont prélevés et précipités avec 625 µL d’acétone glacial pure (placée préalablement 2 heures à -20°C) pendant 1 heure à -20°C. L’extrait albumine/globuline correspond au surnageant récupéré après centrifugation à 10600 g pendant 10 minutes à 20°C. Le reste du premier surnageant est éliminé et 1 mL d’acétone à 80% est ajouté au culot de broyat dans chaque tube. Après une vive agitation, le culot de protéines précipitées à l’acétone est placé pendant 1 heure à -20°C. Après centrifugation (10600 g ; 10 minutes ; 20°C), trois lavages successifs avec 1 mL d’acétone 80% (v/v) sont réalisés et le surnageant est éliminé. Extraction éthanol 70% (fraction Gliadine) Le culot est repris par 200 µL d’éthanol 70 % (v/v) et agité pendant 15 minutes à température ambiante à l'abri de la lumière. Après centrifugation (10600 g ; 20 minutes ; 20°C), 150 µL de surnageant sont prélevés et le reste de surnageant est éliminé. Extraction SDS 2% (fraction SDS-solubles) Le culot est repris par 200 µl de SDS 2% dans le tampon de départ correspondant à l’alkylant employé (i.e. Tris-HCl 80 mM pH 8 dans le cas de la 4-VP, de l'IAM et du NEM) et agité pendant 1 157 Identification des résidus cystéine dans les sous-unités de gluténines heure à température ambiante à l'abri de la lumière. Après centrifugation (10600 g ; 20 minutes ; 20°C), 150 µL de surnageant sont prélevés et le reste de surnageant est éliminé. 2.3.3. Extraction totale des protéines Vingt milligrammes de grains immatures broyés sont mis en contact avec : 500 µL de la solution alkylante contenant du tampon phosphate de sodium 80 mM (pH 8) en présence de SDS 2% et d'IAM 185 mM ou 500 µL de tampon Tris-HCl 80 mM (pH 6.8) en présence de SDS 2% et de NEM 20 mM. Les échantillons sont agités pendant 1 heure à température ambiante et à l’abri de la lumière. Au terme de l’agitation, les échantillons sont centrifugés à 10600 g pendant 10 minutes à 20°C. Le surnageant contient ainsi les protéines solubilisées avec leurs SH alkylés. Deux cent cinquante microlitres de surnageant sont prélevés et puis les protéines extraites sont précipitées à l’acétone glacial 80% (v/v) pendant 1 heure à -20°C. Les extraits sont centrifugés à 10600 g pendant 10 minutes à 20°C. Le culot protéique est lavé trois fois avec de l’acétone glacial 80% (v/v). Ensuite, le culot est repris par 50 µL de tampon phosphate de sodium 80 mM (pH 8) ou de tampon Tris-HCl 80 mM (pH 6.8). 2.4. SE-HPLC Les extraits séquentiels alkylés par différents réactifs ont été analysés par SE-HPLC afin d’obtenir la teneur en protéine de chaque extrait. La proportion relative de chaque fraction protéique est obtenue comme habituellement par le calcul de l’aire totale du chromatogramme, après injection et séparation de chaque extrait sur une colonne TSK G4000SWXL (Tosoh Bioscience). Ses caractéristiques sont les suivantes : 7.8 x 300 mm, taille des particules : 8 µm, porosité : 450 Å. La colonne est précédée d’une pré-colonne TSK GSWXL (6 x 40 mm) (Tosoh Bioscience). Les protéines sont éluées à température ambiante avec du tampon phosphate de sodium 0,1 M (pH 6.8) contenant 0,1% de SDS (p/v). Le débit est maintenu à 0,7 mL/min et l’absorbance mesurée à 214 nm. La fluorescence est mesurée avec une détection supplémentaire par un fluorimètre (Waters 474) avec une longueur d’onde d’excitation de 533 nm et d’émission à 560 nm. Tous les extraits séquentiels obtenus sont dilués une fois avec TFA 0,1%. Au moment de l’injection les extraits sont à nouveau dilués une fois avec du tampon phosphate de sodium 0,1 158 Chapitre IV. B M (pH 6.8). Vingt microlitres de chaque extrait sont injectés sur la colonne. La teneur en protéines est calculée à partir de l’aire totale du chromatogramme. 2.5. SDS- PAGE Tous les extraits obtenus, séquentiels et totaux, sont dilués une fois avec le tampon de charge en conditions non-réductrices contenant 62.5 mM de Tris-HCl (pH 6.8), 2% de SDS (p/v), 10% de glycérol (v/v) et 0,1% de bleu de bromophénol (p/v). En conditions réductrices 5% de 'mercaptoéthanol (v/v) sont ajoutés et les échantillons sont ensuite chauffés 2 minutes à 100°C. Des standards des poids moléculaires allant de 10 à 200 kDa (PageRuler™ Unstained Protein Ladder - Fermentas) ont été déposés dans l'un des puits du gel pour une migration en parallèle avec les échantillons. En vue de séparer des quantités équivalentes de protéines de chaque fraction, les quantités d’extrait déposées ont été déterminées par une analyse préalable SE-HPLC. Les chromatogrammes ont montré qu’il n’y a pas de différence significative entre les proportions de protéines extraites par Tris-HCl, EtOH 70% et SDS 2%. Chacune de ces fractions représente environ 30% du total. Donc en conditions non-réductrices 15 µL de chaque fraction ont été déposés. En conditions réductrices ou pour les extraits SDS totaux 10 µL d’échantillon ont été déposés. Tous les extraits obtenus sont déposés sur un gel de polyacrylamide (13.5% d’acrylamide et 0.11% de bis-acrylamide) de 16x18 cm et de 0.75 mm d’épaisseur. La migration a été réalisée durant environ 3 heures et 30 minutes jusqu’à l’arrivée du front de migration en bas du gel, à un ampérage constant de 20 mA par gel, à une température régulée de 20°C. 2.5.1. Coloration des gels Pour la coloration au Bleu de Coomassie, les gels sont plongés pendant une nuit dans une solution de méthanol 20% (v/v), sulfate d’ammonium 10% (p/v), acide ortho-phosphorique 0.8% (v/v) et Bleu de Coomassie G250 0,1% (p/v). Pour retirer l’excès de colorant et révéler les bandes protéiques, les gels sont rincés deux fois 10 minutes dans l’eau distillée. 2.5.2. Acquisition d’images L’obtention des images fluorescentes a été effectuée sur un scanner FLA-5000 (Fluorescent Image Analysing System, Fujifilm). Les images sont acquises à 532 nm (LPG filtre) avec une 159 Identification des résidus cystéine dans les sous-unités de gluténines tension de 400 V (PMT) et traitées par le logiciel ImageGauge. L’obtention des images des gels colorés au Bleu de Coomassie a été effectuée sur un scanner GS-710 Imaging densitometer (Biorad) avec un niveau de résolution de 600 DPI (« Dots Per Inch » : pixels par pouce). L’acquisition d’images est réalisée à l’aide du logiciel Pdquest 6.2. 2.6. Préparation des échantillons pour l’analyse MS A partir de gel de polyacrylamide, les bandes sont découpées largement à l'aide d'un scalpel en 3 ou 4 petits morceaux et placées dans un tube Eppendorf. Afin d'éliminer les sels et le colorant, les morceaux de gel sont lavés par 100 78$01$9 .6(9%-6"1$0:6;;%- /;$<=> 4HCO3) 25 mM pendant 1h sous agitation rotative (600 tours/min) à température ambiante. Après élimination du surnageant, une nouvelle étape de rinçage est réalisée avec 100 78$01$=> 4HCO3 25 mM 50% / ACN 50% (v/v). Après les lavages, les ponts disulfures des protéines sont réduits par 100 µL de DTT 10 mM dans NH4HCO3 25 mM pendant 1h à 50°C sous agitation à l'obscurité. Le surnageant est éliminé. Les cystéines ainsi libérées sont alkylées par 100µL de 4-VP 50 mM dans NH4HCO3 25 mM, pendant 45 minutes à l’obscurité et à température ambiante. Les morceaux de gel sont ensuite rincés avec ?,,$78$01$=>4HCO3 25mM pendant 30 minutes sous agitation (600 tours/min) puis 200 µL de 50% NH4HCO3 25 mM / 50% ACN, pendant 15 minutes. La déshydratation des morceaux de gel est réalisée par une incubation de 5 minutes dans de l'ACN 100%. 2.6.1. Digestion trypsique Les morceaux de gel sont réhydratés et digérés par la solution de trypsine. Pour cela 20 7L de trypsine porcine à 7,5 ng/7L solubilisée dans du tampon NH4HCO3 25 mM en présence de 0,025% de ProteaseMAX (Promega), tensio-actif qui assure une plus grande efficacité de la digestion, sont ajoutés aux morceaux de gel. Après 20 minutes de réhydratation du gel, les protéines sont digérées pendant 3 heures à 37°C à l’obscurité. A la fin de la digestion, la réaction est arrêtée par ajout d’un 7L d’acide formique 1% (v/v). L’extraction des peptides hors du gel est facilitée par l’ajout de 50 µL d’un mélange 20% eau, 70% ACN et 10% acide formique (v/v/v), traités 15 min aux ultrasons (Sonicater 88155, Bioblock Scientific). Après centrifugation, le surnageant est récupéré. Les morceaux de gels restant sont à nouveau lavés avec 50 µL d’ACN et soumis 15 minutes aux ultrasons. Les deux surnageants sont regroupés et séchés sous pression réduite (Speed-Vac, 60 min, 100 mbars à 30°C). 160 Chapitre IV. B 2.7. Analyse MALDI-TOF Les analyses MS sont effectuées sur un spectromètre MALDI Autoflex III Smartbeam (BrukerFranzen Analytic GmbH, Brême, Allemagne). Ce MALDI-TOF/TOF est équipée d'un laser Nd : YAG de longueur d’onde 337 nm, de fréquence allant de 1 à 200 Hz et de durée de pulse de 5 à 7 ns. Une caméra permet de visualiser le dépôt et les impacts des tirs lasers. Un spectre de masse est généré à chaque tir laser, l’accumulation de 200 à 800 spectres est réalisée afin d’obtenir une intensité d’environ 1000 sur plusieurs pics. Ce spectromètre de masse MALDI TOF/TOF est piloté par le logiciel FlexControl pour l’acquisition des spectres. Le logiciel d’exploitation des données est FlexAnalysis. Les spectres peuvent subir un certain nombre de traitements (déconvolution, lissage, création de carte massique peak-list, etc) avant d’être utilisés pour les recherches dans les banques de données. 2.7.1. Calibration du spectromètre de masse MALDI-TOF Deux types de calibration sont possibles : une calibration interne et externe. La calibration interne est utilisée pour un maximum de précision de la mesure de masse. Un mélange de peptides connus (échantillon étalon) est incorporé à l’échantillon à analyser. L'ensemble est co-cristallisé avec la matrice. Dans notre cas, la trypsine utilisée pour la digestion des protéines in gel est un étalon interne. En effet, la trypsine s'autolyse et génère des peptides de masses connues, plusieurs de ces peptides sont très bien détectés en spectrométrie de masse MALDI-TOF. Les fragments d’autolyse de la trypsine mono-isotopiques utilisés comme étalons internes sont 842,51 m/z ; 1045,564 m/z ; 2211,105 m/z et 2283,18 m/z. L’assignation des masses de ces peptides standards permet de calculer les constantes de calibration. Ces constantes permettent le calcul des masses des composés inconnus de notre échantillon. Si la concentration de la trypsine est trop importante par rapport à l'échantillon ou si les peptides de l'échantillon ne s'ionisent pas aisément, nous pouvons observer une suppression des ions analytes. Afin de minimiser cela, nous avons utilisé également une calibration dite externe. Pour la calibration externe, l’étalon n'est donc pas incorporé à l'échantillon. L’étalon est un mélange de peptides ou de protéines de masses moléculaires et de rapport m/z connus. L'échantillon étalon est déposé à un endroit distinct de celui de l’échantillon sur la cible mais dans un environnement proche. La première étape consiste à acquérir un spectre de masse du 161 Identification des résidus cystéine dans les sous-unités de gluténines mélange étalon et à réaliser la calibration de ce spectre. Dans un deuxième temps, les ions analytes sont analysés dans les mêmes conditions (matrice et paramètres) que les étalons. Les spectres ont été calibrés extérieurement en utilisant un mélange connu de peptides et protéines. Un mélange de 7 protéines nommé Protmix (Sigma) est préparé dans une solution ACN 30%/TFA 0,4% (v/v) et utilisé pour étalonner l’appareil MALDI-TOF en mode linéaire. Les protéines sont les suivantes : l'Insuline 5734,52 m/z ; le Cytochrome c 12360,97 m/z ; le Lysozyme 14304,50 m/z ; la Myoglobine 16952,31 m/z ; le Trypsinogène 23978,52 et 23996,38 m/z ; l’anhydrase Carbonique 28982,70 m/z et l’Alcool déshydrogénase 36743,4 m/z. Pour l'analyse des peptides, un mélange de 7 peptides nommé Pepmix (Sigma) est utilisé et préparé dans du TFA à 0,1% (v/v). Les peptides sont les suivants : Angiotensine I 1296,6853 m/z ; Angiotensine II 1046,5423 m/z ; Substance P 1347,7359 m/z ; Glufibrinopeptide 1570,6774 m/z ; Rénine 1758,9331 m/z ; ACTH 2465,1989 m/z et Insuline chaine B 3495,6513 m/z. Au moins 4 pics de calibrant (mode quadratique) doivent être assignés pour que la calibration soit effective. 2.7.2. Dépôt de l’échantillon La qualité du dépôt sur cible est un point important pour la réalisation d’une mesure de masse précise. L’homogénéité du dépôt permet des mesures reproductibles donc la possibilité et l’avantage de pouvoir accumuler les signaux lorsque ceux-ci sont de faible intensité. Il s’agit de trouver un compromis entre la matrice idéale et le mode de dépôt pour analyser un maximum de peptides. Pour les analyses en mode linéaire de protéines ou de peptides ayant une masse supérieure à 5000 Da, 178$0@échantillon ou 1µL d’étalon Protmix est mélangé à 178$01$;6"( .1+$06-3$.1$.63$ l’acide sinapinique (10 mg/mL d’acide sinapinique dissous dans d’ACN 50% (v/v)). Pour les analyses en mode réflecteur des peptides de masse compris entre 500-A,,,$ B6+$ C78$ d’échantillon digéré ou 1µL d’éthalon Pepmix est mélangé à78$ 1 01$ ;6"( .1+$ >DDE$ F,GHB>I$ F,G$ <C,$ ;JH;8$ 0:6. 01$ K-cyano-4-hydroxy-cinnamique et 10 mg/mL d’acide 2.5dihydroxybenzoique dissous dans 70% d’ACN, 30% de phosphate d’ammonium NH4H2PO4 15 mM (v/v) contenant 0,1% de TFA). Le mode de dépôt utilisé est la "goutte séchée". Le mélange est déposé sur la cible et l’acquisition des spectres est effectuée à l’aide du logiciel FlexControl. 162 Chapitre IV. B 2.7.3. Analyse MALDI-TOF/TOF Avant une analyse MS/MS, Il faut réaliser une acquisition en MS, traiter le spectre dans le logiciel FlexAnalysis pour obtenir la liste des m/z des ions parents qui seront fragmentés. Ainsi, lors d'une analyse MS/MS (LIFT), la masse (m/z) du peptide (ion « parent ») qui sera fragmenté est renseignée dans le logiciel FlexControl. La MS/MS ne nécessite pas de recalibration car celle-ci se fait grâce à la masse de l'ion parent donnée. L’efficacité de la fragmentation efficace dépend de la composition en acides aminés de l'ion parent. En effet, si le peptide contient un ou plusieurs résidus prolines, il est très difficile d'obtenir une série de fragments. 2.8. Recherche en banque de données 2.8.1. Cartographie peptidique Les spectres MS ou MS/MS obtenus sont comparés à différentes banques de données (UniProt/Swiss-Prot et Uni-Prot/TrEMBL) compilant des séquences protéiques. La liste des masses théoriques et celle des masses expérimentales sont comparées par l’intermédiaire du logiciel Biotools à l’aide d’un moteur de recherche en utilisant les serveurs locaux MASCOT (Matrix Science, London). Des paramètres concernant l’échantillon sont renseignés pour cibler la recherche. Ces paramètres sont les suivants : la taxonomie, l'enzyme utilisée pour la digestion, le nombre de sites protéolytiques spécifiques non coupés par l’enzyme (miss cleavage) entraînant ainsi des fragmentations partielles, la tolérance de masse sur les peptides (ppm, Da), modifications totales ou partielles. Il est impératif de spécifier l’agent alkylant utilisé. Ce dernier provoque une modification des cystéines et par conséquent de masse (Tableau IV-2). Il est possible de renseigner, dans les logiciels, des modifications connues telles que l'oxydation des méthionines (+16 Da) de façon partielle car les réactions ne sont jamais totales. Une liste de protéines candidates est alors proposée en fonction du nombre de peptides communs avec les protéines digérées in silico en tenant compte de la précision de masse des peptides. Une protéine sera considérée comme identifiée significativement dans le cas où le spectre de masse obtenu après sa digestion aurait un grand nombre de peptides en commun avec le spectre de masse d’une protéine de la banque. 163 Identification des résidus cystéine dans les sous-unités de gluténines Tableau IV-2. Exemples de différents types de modifications. Réactif Modification Résidu modifié Différences de masses (Da) Acrylamide Propionamide Cys-PAM + 71.037 Iodoacétamide (IAM) Carbamidométhylation Cys-CAM + 57.021 N-éthyl-maléimide (NEM) N-éthyl-maléimide Cys-NEM +125.125 4-vinyl-pyridine (4-VP) Pyridylethylation Cys-PE + 105.057 Oxygène Methionine sulfoxide MSO + 15.994 2.8.2. Sequence Editor - Biotools Une fois que la protéine est identifiée par MASCOT, sa séquence peut être transférée dans Sequence Editor (Biotools). Cet outil nous a permis à partir de séquences protéiques de réaliser des digestions théoriques et d'apporter des modifications (i.e. alkylation, oxydation et également de créer des ponts disulfures intra ou intermoléculaires supposés entre 2 protéines). La liste théorique des masses des peptides édités par Sequence Editor peut alors être comparée avec le spectre acquis. L’utilisation de cet outil nous a permis d’améliorer la couverture de séquence et par ailleurs de localiser des peptides qui n'ont pas été préalablement identifiés. 2.8.3. Séquençage « de novo » La fragmentation des peptides par spectrométrie de masse en tandem (MS/MS) a été réalisée afin de confirmer le statut des résidus cystéines sur les peptides identifiés par PMF. Dans ce travail tous les peptides à cystéines ont été analysés par MS/MS. Quand les spectres de fragmentation permettent de déterminer une séquence en acides aminés il s’agit alors de séquençage « de novo ». Ces informations nous ont permis de réaliser des recherches selon 2 modes : recherche par homologie ou alignement de séquences pour une dizaine de résidus ou recherche par « tag ». Par cette dernière approche, une séquence spécifique de 2 à 3 acides aminés qui se suivent permet d'identifier une protéine. Cette méthode s’appui du fait que les spectres MS/MS contient au moins une courte séquence des ions fragments qui spécifie sans ambiguïté une courte séquence d'acides aminés (Mann & Wilm, 1994). 164 Chapitre IV. B 3. Résultats 3.1. Recherche de sous-unités de gluténines dans la banque de données Uniprot Dans un premier temps une recherche a été menée afin de collecter des données sur les séquences des sous-unités de gluténines de différentes variétés, répertoriées dans la banque de données de séquences peptidiques UniProt. Une banque contenant des prolamines, notamment les SG-FPM et SG-HPM, a été crée, et cela nous a permis de connaître la variabilité entre les sous-unités, notamment en ce qui concerne la position et le nombre des résidus cystéine dans les séquences. La banque de données qui a été créée contient 300 séquences de prolamines, dont 73 correspondent à des fragments des séquences. Les sous-unités de gluténines sont représentées par 185 séquences (101 de SG-FPM et 84 de SG-HPM) et les gliadines par 115 séquences. En ce qui concerne les SG-HPM des variétés étudiées, la plupart d’entre elles sont répertoriées dans la banque de données UniProt et sont présentées dans le Tableau IV-3. La séquence de la sous-unité 1Bx20 de la variété Orlu répertoriée dans UniProt est présentée dans le Tableau IV-4. En revanche, la protéine 1By20 associée à une masse moléculaire de 75 kDa (Figure IV-22) (Gao et al., 2010) n’est pas présente dans la banque de données. Cependant, une étude a montré que la composition en acide aminé de la 1By20 de la variété de blé dur Lira est similaire à celles de la 1By8 et de la 1By16 de blé dur (Buonocore et al., 1996). En ce qui concerne la variété Dakter, les séquences des deux sous-unités 1Bx7 et 1By8 sont répertoriées dans la banque UniProt. De plus, une étude récente a montré que la sous-unité 1By8 de T. durum présente 99% d’homologie avec la 1By9 de T. aestivum (Dai et al., 2009). Les différences principales étant que la 1By8 possède une insertion de 15 résidus d'acides aminés en position 342 et deux substitutions en position 78 et 442, aucunes d'entre elles ne concernent des résidus cystéine. Les deux SG-HPM de la variété Néfer (1Bx13 + 1By16) sont répertoriées dans la banque de données Uniprot. 165 Identification des résidus cystéine dans les sous-unités de gluténines Tableau IV-3. Les sous-unités de gluténines de haut poids moléculaire des variétés étudiées répertoriées dans la banque Uniprot. Variété Famille Protéine Mr (kDa) Numéro d'entrée Uniprot Orlu SG-HPM 1Bx20 86,054 Q8RVX0 Dakter SG-HPM 1Bx7 1By8 85,233 77,343 Q45R38 Q84TG6 Néfer SG-HPM 1Bx13 1By16 85,319 79,467 A5HMG1 A5HMG2 Figure IV-22. Spectres MS des SG-HPM de la variété de blé dur Bidi 17 à partir d’une analyse MALDI-TOF (Gao et al., 2010). Des digestions trypsiques théoriques à l’aide de l’outil Peptide mass ont été réalisées, ce qui nous a permis de connaître la séquence et la masse théoriques des peptides trypsiques contenant les résidus cystéines. Il ressort que parmi les variétés étudiées, la majorité des peptides à cystéines appartient aux zones assez conservées, par conséquent les différentes SGHPM présentent souvent les mêmes séquences et donc les mêmes masses de peptides (i.e. le peptide 22-33 porteur de la Cys-31 : EGEASGQLQCER de masse 1306,5692 Da est présent dans les SG-HPM 1Bx20 et 1Bx13, cf. Tableau IV-4). Un alignement de séquences en acides aminés des SG-HPM de type y est donné comme exemple en Annexe 2. 166 Chapitre IV. B Tableau IV-4. Digestion trypsique in silico de la SG-HPM 1Bx20 (Mr 86,054 kDa, numéro d’entrée Q8RVX0), Triticum turgidum subsp. durum. Masse (Da) Position Séquence 17475,0931 491-650 QQAGQWQRPGQGQPGYYPTSPQQPGQEQQSGQAQQSGQWQLVYY PTSLQQPGQLQQPAQGQQPAQGQQSAQEQQPGQAQQSGQWQLVY YPTSPQQPGQLQQPAQGQQGYYPTSPQQSGQGQQGYYPTSPQQSGQ GQQGYYPTSPQQSGQGQQPGQGQQPR 10358,7091 206-302 YYPTSPQQSGQGQQPGQGQPGYYPISPQQSEQWQQPGQGQQPGQG QQSGQGQQGQQPGQG QRPGQGQQGYYPTSLQQPGQ GQQSGQGQPGYYPTSSR 7251,3485 303-371 QPGQWQQPGQGQQPGQGQQGQQPGQGQQPGQGQQGYYPTSLQQ PGQGQQPGQGQPGYYPT SPQQPGQGK 6373,8451 380-439 YYPTSSQQSGQGQQPGQGQPGYYPTSPQQSGQGQQSGQAQQGYYPT SPQQSGQGQQPGQR 6156,8017 693-748 HEQQPGQWLQPGQGQQGYYPTSSQQSGQGQQSGQGQQGYYPTSLW QPGQGQQPGQR 4773,1948 147-190 QQDQQPGQGQQGYYPTSPQQ PGQGQQLGQGQPGYYPTSQQ PGQK 4524,0584 651-692 QGQQGYYPISPQQSGQGQQS GQGQQGYYPTSPQQSGQGQQ PR 4460,9819 449-490 QQSGQGQQPGQGQQSGQGQQ DQQPGQGQQAYYPTSSQQSGQR 4101,8710 109-146 YYPSVTSSQQGSYYPGQAFP QQSGQGQQPGQGQQPGQR 3166,6030 80-107 AGSFYPSETTPSQQLQQMIF WGIPALLR 2069,9311 749-766 QQGYDSPYHVSAEYQAAR 1718,8708 39-52 ELEAYQQVVDQQLR 1701,8918 53-68 DVSPGYRPITVSPGTR 1585,7426 191-205 QQAGQGQQSGQGQQR 1400,7137 772-784 AQQLAAQLPAMCR 1306,5692 22-33 EGEASGQLQCER 1302,6688 69-79 QYEQQPVVPSK 1048,5269 785-794 LEGSDALSTR 1042,4952 440-448 QSGYFPTSR 898,4489 372-379 QPGQGQQR Les peptides à cystéines sont surlignés et les résidus cystéines sont représentés en rouge. En ce qui concerne les SG-FPM, malgré leur abondance, leur caractérisation a reçu moins d'attention que celle des SG-HPM, probablement en raison de leur complexité, de leur hétérogénéité et de leur co-migration avec les gliadines en SDS-PAGE (D'Ovidio & Masci, 2004). La recherche des séquences répertoriées dans la banque de données Uniprot indique des masses principalement comprises entre 30 et 45 kDa et un point isoélectrique d’environ 8.48.7. Selon la classification sur la base de leurs mobilités en SDS-PAGE et leurs pI (Payne et al., 167 Identification des résidus cystéine dans les sous-unités de gluténines 1985) ces protéines correspondent majoritairement aux SG-FPM de type B, avec des masses moléculaires apparentes entre 42 à 51 kDa, et de type C, constitué de sous-unités avec des masses moléculaires apparentes de 30 à 40 kDa. Les résultats montrent que globalement, ces SG-FPM possèdent 8 résidus cystéine et qu’ainsi comme les SG-HPM, les séquences des protéines déduites de SG-FPM présentent également une distribution conservée de certains résidus cystéine. Les SG-FPM de type B (selon la mobilité en SDS-PAGE) sont les plus abondantes, même si une plus faible proportion des séquences de type gliadine est également présente au sein de ce groupe. Leur séquence est divisée en trois parties : un court domaine N-terminal, un long bloc central répétitif et un domaine C-terminal qui se subdivise en trois, où l'on retrouve la plupart des résidus cystéine. Ces SG-FPM possèdent 8 résidus cystéine, dont 6 seraient engagés dans des ponts disulfures intramoléculaires et les deux autres dans des ponts disulfures intermoléculaires (D'Ovidio & Masci, 2004). Les séquences des SG-FPM typiques sont classées comme de type-s, -m et -i, selon le premier acide aminé du polypeptide (serine, méthionine ou isoleucine, respectivement) de la protéine mature. Le séquençage direct de la région N-terminale des protéines isolées et des séquences déduites des gènes de plusieurs SG-FPM, montrent que les SG-FPM de types-m et de type-s sont majoritaires (Shewry & Tatham, 1997). A partir de notre recherche sur les séquences des SG-FPM répertoriées dans la banque de données UniProt, Il ressort que les SGFPM de type-m sont très majoritaires chez le blé tendre mais aussi chez le blé dur. Les analyses réalisées en MALDI-TOF révèlent l’identification de SG-FPM de type-m et également de type-i (cf. Tableau IV-5, page 191). 3.2. Analyse de sous-unités de gluténines par SDS-PAGE Tout d’abord, nous avons réalisé un gel SDS-PAGE à partir d’extraits totaux réduits sans alkylation pour les 3 variétés de blé dur retenues : Orlu (SG-HPM 1B20x ; 1B20y), Dakter (SGHPM 1B7x ; 1B8y) et Néfer (SG-HPM 1B13x ; 1B16y), de façon à caractériser et comparer la position de migration des SG pour les grains immatures aux environs de 480°CJAF et à la maturité (Figure IV-23). On constate que la masse moléculaire (Mr) des protéines à partir des standards utilisés est clairement surestimée, étant donné qu’il s’agit d’un gel en conditions réduites et que les Mr 168 Chapitre IV. B vraies des SG-HPM sont comprises entre 75-85 kDa. Il est bien rapporté dans la littérature que les analyses SDS-PAGE entrainent généralement une surestimation de la Mr des SG-HPM, probablement dû à la structure de gluténines qui présentent un vaste domaine répété, ainsi qu’aux molécules de SDS attachées à ces sous-unités protéiques (Bunce et al., 1985, Muccilli et al., 2005, Gao et al., 2010). En effet, une fois calculé les RF (rapport de la distance parcourue par la protéine sur la distance parcourue par le front de migration) des standards la réponse obtenue n’est pas linéaire, car ces standards sont plus adaptés et permettent une estimation plus précise quand ils sont utilisés en gel de gradient d’acrylamide. A partir de la Figure IV-23 on distingue très clairement les SG-HPM de types x et de type y pour les grains matures (Figure IV-23, pistes 2, 4, 6), toutefois à des stades immatures la synthèse de ces protéines n’est pas fini et on constate que les bandes sont beaucoup moins colorées (Figure IV-23, pistes 1, 3, 5). En ce qui concerne les SG-FPM, il n’y a pas beaucoup de différence entre les variétés et entre les 2 stades de développement, à l’exception de Dakter qui présente nettement une bande supplémentaire d’une taille approximative de 45 kDa (Figure IV-23, piste 4). 1 2 3 4 5 6 SG-HPM 20x 7 20y 8 #-gliadine !-amylase SG-FPM -!, "gliadine 13 16 200 150 120 100 85 70 60 50 40 30 25 20 15 Figure IV-23. SDS-PAGE en conditions réductrices des extraits protéiques totaux de grains de blé dur immatures et mûrs (2, 4 et 6). Variété Orlu : 1 (473°CJAF), Dakter : 3 (474°CJAF) et Néfer : 5 (485°CJAF). Les masses moléculaires standards (Da) sont représentées à droite. 169 Identification des résidus cystéine dans les sous-unités de gluténines Une fois que le profil electrophorétique des extraits totaux a été caractérisé, nous nous sommes intéressés aux extraits séquentiels. Dans cette étude, les analyses ont été portées en particulier sur la variété Orlu sur des extraits protéiques séquentiels de grains immatures (327 et 473°CJAF) de façon à maximiser la présence de thiols réduits et donc un état de polymérisation partiel. Pour cela nous avons testé les trois agents alkylants les plus couramment utilisés : la 4-VP, l’IAM et le NEM, en ordre décroissante de réactivité (rapporté par Hansen & Winther, 2009). On constate que les charges portées par les molécules alkylantes influencent la migration des bandes : par exemple la position de la SG-FPM de 50 kDa apparent a été clairement affectée (Figure IV-24). Le NEM et l’IAM, alkylants neutres, marquent les SG-FPM sans entrainer de ralentissement des bandes. La charge positive de la 4-VP entraîne une légère accélération des bandes. De plus, l’alkylation à la 4-VP demande des températures et des pH élevés, ce qui influence l’extraction séquentielle des protéines. En raison de sa faible réactivité, cet alkylant s’est révélé incapable de prévenir l’oxydation des thiols des SG-FPM. Il semble que certaines protéines de la fraction soluble dans le Tris-HCl précipitent et passent dans la fraction SDSsoluble (« Gluténines solubles ») (Figure IV-24). L’étape de précipitation et de lavages à l’acétone afin d’enlever l’excès d'alkylant entraînerait aussi une perte de protéines qui seraient probablement solubilisées dans l’acétone 80%. 170 8 0( : @ 7F@ /?9M/?9M/?9M !#-/34"5* #$$ !3$ !#$ !$$ 53 *" "$ 4$ 44 3$ /3 /$ -$ -$ #3 #$ #$ 6 9?#/( +7 . @ 7 A7F@B#DA B(). A%F/"-ZL6B =' % /?'' A/?B A9B M' AMB( ) AB . ( C % /? =' 9,M7, ( % . C C-#"C/"-ZL6A69?#3B()+6, . & .1. % "$D 1.% #DA69?#3B()+ 6, A-$/3 =B ! # - /( ) +@, 2 A*C!#B( F 2 & A69?#3B -#"/"-ZL6 (7C /"-ZL6 % ` % . . 2 =' % 0 1 "$ !$$ =( . 1!$$#$$= %`C-#"ZL6(F !"! Identification des résidus cystéine dans les sous-unités de gluténines aussi une coloration intense au dépôt, traduisant probablement la présence dans cet extrait de polymères de grande taille à ces deux stades de développement. Après réduction les oligomères et les polymères disparaissent et la coloration des SG-HPM dans l’extrait SDS-soluble est plus intense. La coloration des bandes correspondant aux gliadines et aux SG-FPM (40-50 kDa) est clairement saturée, les bandes se superposent et on distingue nettement que deux grosses bandes (Figure IV-25B). Elles sont plus intenses dans les extraits éthanoliques que dans les extraits SDS-solubles. Ces résultats montrent la participation massive des SG-FPM dans des oligomères et polymères de gluténines. 172 8 0( : @ 7F@ -#"/"--#"/"--#"/"-ZL6 A M9M9M9M9M9M9 !#-/34"5*!$!!!# #$$ !3$ !#$ !$$ 53 "$ 4$ 3$ ; = 7 @ /$ -$ #3 #$ !3 B !#-/34"5*!$!!!# #$$ !3$ !#$ !$$ 53 "$ 4$ 3$ /$ -$ #3 #$ !3 6 9?#3( +7 AB AB . @7 A7F@B#DA B(). A% FB =' % M' AMB C 9 A9B( ) AB C ( 7 ' ,)9F6C#$$!!$53-$/3=A+6,!#-/B( !"- Identification des résidus cystéine dans les sous-unités de gluténines D’autres analyses électrophorétiques, cette fois sur des extraits protéiques totaux en conditions non-réductrices, ont été réalisées en vue de promouvoir une dénaturation des protéines plus importante et ainsi optimiser le marquage par le premier alkylant (A1) des cystéines réduites. Pour ce faire, les protéines des échantillons immatures (327 et 473°CJAF) ont été alkylées et extraites directement en présence de SDS 2% (cf. 2.3.3). Les profils électrophorétiques des protéines alkylés au NEM et à l’IAM sont très similaires (Figure IV-26). A 473°CJAF la coloration des bandes est plus intense et on constate l’apparition des bandes de masses comprises entre 70 et 85 kDa et d'oligomères entre 120 et 150 kDa. 327 I N Mr 1 2 473 °C JAF I N 3 4 Mr 200 150 120 100 85 70 60 50 1 2 40 30 25 20 Figure IV-26. SDS-PAGE en conditions non-réductrices des extraits totaux. Les extraits protéiques (variété Orlu) ont été alkylés avec l’Iodoacétamide (I) et le N-éthyl-maléimide (N). Les masses moléculaires standards (Da) sont représentées à droite. En rouge, les bandes analysées au MALDI-TOF : à 200 kDa, 110 kDa et 45 kDa (SG-FPM 1, 2). 3.3. Efficacité des réactifs alkylants Une expérience a été mise en place afin d’examiner par SE-HPLC l'efficacité d'alkylation des deux réactifs utilisés comme premiers alkylants : l’IAM et le NEM. L’alkylation des thiols a été réalisée avant de procéder à l’extraction séquentielle des protéines, comme précédemment indiqué (item 2.3). Afin de marquer les thiols (SH) résiduels, les échantillons préalablement alkylés à l’IAM ou au NEM ont été mis en contact pendant une heure avec une solution d’ATTO 174 Chapitre IV. B 0,8 mM, et ensuite les protéines ont été extraites séquentiellement et analysées par SE-HPLC (item 2.4). Les profils SE-HPLC fluorescents de chaque extrait sont présentés dans la Figure IV-27. Les résultats montrent une efficacité de blocage de thiols plus importante pour les extraits alkylés au NEM qu’à l’IAM, et cela pour tous les extraits (Figure IV-28). L’ajout de l’ATTO aux extraits protéiques séquentiels après alkylation par l’IAM ou NEM a révélé que l’extrait Tris-HCl présente environ 15% de fluorescence résiduelle, alors que l’extrait SDS-soluble présente approximativement 10% et l’extrait EtOH quelque 5%. On doit pouvoir considérer que l’écart est négligeable pour les extraits EtOH et SDS-solubles. Ces résultats indiquent que seulement un faible pourcentage des groupements thiols disponibles n’a pas été alkylé au moment de la première alkylation. 175 Identification des résidus cystéine dans les sous-unités de gluténines Extrait Tris-HCl Fluorescence (unité arbritaire) 0.002 ATTO IAM + ATTO NEM + ATTO 0.0015 0.001 0.0005 0 8 10 12 14 16 Extrait EtOH 0.002 Fluorescence (unité arbritaire) 18 0.0015 0.001 0.0005 0 Fluorescence (unité arbritaire) 8 10 12 14 16 18 Extrait SDS-soluble 0.002 0.0015 0.001 0.0005 0 8 10 12 14 16 18 Temps de retention (min) Figure IV-27. Exemple de chromatogrammes SE-HPLC en fluorescence des extraits séquentiels de grains immatures à 473°CJAF (Ex. 532 nm, émission 553nm). 176 Chapitre IV. B NEM Fluorescence résiduelle (%) 40 IAM 30 20 10 0 Tris-HCl EtOH SDS-solubles Figure IV-28. Fluorescence résiduelle des extraits séquentiels de grains immatures $%&& ( °CJAF) des variétés Dakter et Néfer. La fluorescence résiduelle est définie par le rapport d’aire totale du chromatogramme d’échantillons alkylés au NEM ou à l’IAM et de l’aire totale du chromatogramme d’échantillon alkylé à l’ATTO. Les barres verticales représentent les écartypes (n=3). En outre, il a été rapporté que les résidus cystéines peuvent être modifiés par des traces d'acrylamide non polymérisée dans le gel, ce qui entraine la formation de Cys-S-!proprionamide (Cys-PAM, + 71 kDa) pendant l'électrophorèse (Brune, 1992, Patterson, 1994, Sechi & Chait, 1998). Cette modification est généralement considérée comme une réaction secondaire indésirable qui a pour effet d'augmenter la complexité de l'analyse des protéines séparées par électrophorèse. Dans cette étude nous avons examiné si des modifications telles que l’acrylamidation (formation des Cys-PAM) ont lieu au cours de l’électrophorèse. Pour cela nous avons analysé en MALDI-TOF/TOF des extraits protéiques alkylés (A1) non-réduits et réduits. Les résultats MALDITOF/TOF montrent que pour les extraits protéiques réduits, les résidus cystéines ont été modifiés par l’acrylamide (Cys-PAM) (spectres présentés en Annexe 7), ce qui traduit la présence des cystéines sous forme réduite (SH) au moment de la migration en gel et qui ont été par conséquent modifiées par l’acrylamide. En revanche, les analyses des protéines alkylées et extraites en conditions non-réductrices ont montré que l’acrylamidation des résidus cystéines au cours de l'électrophorèse est totalement exclue, aucun résidu Cys-PAM n’ayant été détectés. On peut donc considérer que l’alkylation des cystéines libres par le premier alkylant (IAM) est quasi totale. 177 Identification des résidus cystéine dans les sous-unités de gluténines 3.4. Analyse des protéines par MALDI-TOF/TOF Nous nous sommes intéressés donc aux analyses des sous-unités de gluténines monomériques (SG-FPM et SG-HPM) mais aussi d’oligomères présents dans les extraits séquentiels et dans les extraits totaux. L’identification de protéines et des résidus cystéines a été réalisée à partir de gel 1D SDS-PAGE en conditions non-réductrices, car cela nous permet de déterminer le rôle des liaisons intramoléculaires dans le processus d’assemblage. En s’appuyant sur le marquage des thiols protéiques à l’ATTO-maléimide, nous avons démarré par l’analyse de bandes fluorescentes, ce qui traduit la présence de cystéines libres marquées par l’ATTO. Toutefois après des analyses au MALDI-TOF l’utilisation de l’ATTO comme agent alkylant a été rejetée du fait de l’absence de détection de peptides marqués à l’ATTO. Des gels parallèles ont été alors réalisés, un avec des extraits alkylés à l’ATTO et d’autres avec l’IAM et/ou NEM. Cela nous a permis d’identifier les bandes fluorescentes dans le premier gel (ATTO) (Figure IV-29) et ensuite de découper les bandes à partir de gel IAM/NEM à retenir pour les analyses de masse. Les résultats obtenus avec les deux couples d’alkylation : NEM–4VP et IAM–4VP, respectivement 1er et 2nd alkylant, sont assez similaires, toutefois le taux d’identification de résidus cystéines est supérieur avec le couple IAM-4VP. 178 Chapitre IV. B Fluo 1 2 3 4 * * * Coomassie 1 2 3 4 * * * Figure IV-29. SDS-PAGE en conditions non-réductrices d’extrait éthanol soluble (EtOH). Les extraits protéiques (variété Orlu à 473°CJAF) ont été alkylés avec l’ATTO. A gauche, détection fluorescente des protéines marquées à l'ATTO et à droite, coloration au Bleu de Coomassie. Les bandes des SG-FPM sont numérotées et (*) indiquent les bandes fluorescentes. Les paramètres suivants ont été utilisés pour des recherches dans la base de données : Viridiplantae (taxonomie), 10-75 ppm (précision de masse mono-isotopique), trypsine (protéase utilisée), 1 miss cleavage (nombre de sites de protéolyses spécifiques non coupés), carbamidométhylation (Cys-CAM), N-éthyl-maléimide (Cys-NEM), pyridyléthylation (Cys-PE) (modifications fixes), propionamide (Cys-CAM) et oxydation du résidu méthionine (modifications variables). Pour les analyses MS/MS des paramètres ont été ajoutés tels que la tolérance de masse de 1.0 Da pour les ions précurseurs et une tolérance de 0.5 Da pour les ions fragments. Quelques spectres des bandes analysées sont donnés comme exemple en annexe. 3.4.1. Identification des SG-FPM Les résultats précédents (chapitre 4A), obtenus sur les extraits séquentiels analysés par SEHPLC et SDS-PAGE avec une double détection (UV et fluorescence), ont montré qu’à des stades précoces (avant 600°CJAF) les SG-FPM (Mr 35-45 kDa) sont présentes dans tous les extraits. Il a 179 Identification des résidus cystéine dans les sous-unités de gluténines été également démontré que la bande SG-FPM 3 n’est pas fluorescente et que la fluorescence est principalement attribuée aux trois autres bandes SG-FPM 1, SG-FPM 2 et SG-FPM 4, essentiellement présentes dans l’extrait Tris-HCl et dans l’extrait EtOH, comme montré également dans la Figure IV-29. Il est important de rappeler que la fluorescence indique la présence des thiols libres marqués par l’agent alkylant fluorescent. Par ailleurs, on peut observer des changements de la position des ces bandes selon l’alkylant employé, ce qui indique la présence des cystéines marquées (Figure IV-24). A partir de ce constat, les bandes 1, 2, 3 et 4 des SG-FPM présentes dans les trois extraits (Tris-HCl, EtOH et SDS-soluble), ainsi que les bandes 1 et 2 des SG-FPM des extraits totaux ont été analysées en vue d’évaluer si les sousunités présentes dans les différents extraits présentent les mêmes arrangements de cystéines libres (SH) et de cystéines engagées dans des ponts disulfures (SS). La détermination de la position des résidus cystéines est compliquée en raison d’une forte présence de fragments de séquences dans les banques de données, et du fait du mélange protéique obtenu par 1D SDS-PAGE. Afin de simplifier la compréhension et pouvoir comparer les séquences des protéines identifiées, dans cette étude les positions des cystéines de SG-FPM seront représentées selon le système de lettres proposé par Köhler et al. (1993). Les structures des protéines identifiées, ainsi que les positions7 des cystéines à partir du premier acide aminé dans le peptide signal, sont représentées dans la Figure IV-30. Les informations concernant les protéines identifiées ainsi que toutes les séquences de peptides à cystéines sont données dans le Tableau IV-5. Un exemple de recherche sur Mascot donnant des informations concernant la protéine majoritaire identifiée, ainsi que le numéro de référence UniProt, la couverture de séquence (%), les peptides identifiés et la précision de masse isotopique est présenté enAnnexe 3. 7 Les positions de cystéines correspondent à la séquence primaire des protéines telles quelles présentées dans Expasy et prennent en compte les vingt acides aminés du peptide signal, et donc ne correspondent pas à leur position dans la protéine maturée. 180 Chapitre IV. B II 257 364 368 263 271 Cy II 144 136 Cd Ce Cx* 205 Cf1 I 116 III Cf2 143 65 S N Cx* II Cc 108 Cb* Cy 318 270 I 243 S N Cd Ce A2TN61 SG-FPM 4 type-m 314 Cf2 Cf1 235 Cc 66 B2Y2R4 SG-FPM 2 type-m III 257 Cd Ce Cb* Cx* II 249 I 229 S N Cf1 256 237 221 C*+ Cy Cf2 Cf2 III 253 Cd Ce Q19MN3 SG-FPM 1 type-i III 363 I Cc Cx* 313 256 Cf1 249 S N 229 Q9FEQ2 SG-FPM 1 type-i C*+ 237 221 Cc Cy Figure IV-30. Schéma représentant les structures des SG-FPM identifiées en MALDI-TOF. Les cystéines sont désignées selon le système de lettres proposé par Köhler et al. (1993). Les numéros indiquent leur position dans la structure primaire à partir du premier acide aminé du peptide signal (S). En gris, le peptide signal (S) ainsi que les domaines N- et C-terminaux (I, II, III). Les résidus (*) représentent les cystéines tenues pour former des ponts disulfures intermoléculaires et (+) indique la cystéine supplémentaire signalée dans les SG-FPM de type-i (D'Ovidio & Masci, 2004). Les codes à gauche correspondent aux numéros d’entrée des protéines dans Expasy. 181 Identification des résidus cystéine dans les sous-unités de gluténines 3.4.1.1. Les « SG-FPM 1 » Les bandes correspondant aux « SG-FPM 1 » observées dans l’extrait SDS-total (extraction unique en tampon SDS) se repartissent dans les fractions éthanoliques et SDS-solubles. La protéine majoritaire identifiée, dans tous les extraits et stades de développement, correspond à une SG-FPM de type i (numéro de référence UniProt Q9FEQ2). Cette séquence possède 8 résidus cystéines, la moitié de résidus ont été identifiés dans les extraits analysés. Il s’agit des peptides : - VFLQQQCIPVAMQR porteur de la Cys-229 (Cd). Son résidu cystéine apparaît seulement sous forme engagée (Cys-PE) avec une masse de 1765,941 et 1781,904 Da, respectivement avec le résidu méthionine non-oxydé et oxydé (+ 16 Da). - SQMLQQSICHVMQR porteur de la Cys-249 (Ce). Les pics de masses 1793,881 ; 1809,88 et 1825,975 Da correspondent au peptide avec le résidu cystéine sous forme engagée (Cys-PE), respectivement avec les résidus méthionine non-oxydés, 1 résidu oxydé (+ 16 Da) et les 2 résidus oxydés (+ 32 Da). - QCCQQLR porteur des Cys-256 et 257 (Cf1 et Cf2). Le pic de masse 1040,517 Da, correspondant au peptide avec une des cystéines sous forme réduite et l’autre engagée (1 Cys-CAM et 1 Cys-PE) et le pic 1088,549 Da correspondant aux deux résidus cystéines sous forme engagés (2 Cys-PE) ont été identifiés. Les analyses réalisées par MS/MS du peptide de masse 1040,517 Da (QCCQQLR) ont clairement montré que la Cys-256 (Cf1) est pyridyléthylée (Cys-PE), alors que la Cys-257 (Cf2) est carbamidométhylée (CAM) (Annexe 4). Le résidu Cys-257 (Cf2) peut être présent à la fois sous forme engagée (Cys-PE) et réduite (Cys-CAM), puisque la séquence du peptide de masse 1088,549 Da (avec 2 Cys-PE) a été aussi validée par MS/MS. Des analyses réalisées sur les extraits protéiques totaux à 327 et 473°CJAF, ont révélé pour la bande « SG-FPM 1 » une deuxième protéine majoritaire, la Q19MN3 (numéro de référence UniProt). Les différences principales sont que la Q19MN3 possède deux substitutions en position 276 et 344, une insertion en position 296 et une suppression de 17 résidus d'acides aminés en position 369, ce qui modifie les positions et séquences des peptides porteurs des Cys-314 et Cys-364. Dans les extraits totaux un peptide supplémentaire a été identifié : le peptide MCSVNVP porteur de la Cys-364 (Cy). Le pic de masse 806,317 Da correspond au résidu 182 Chapitre IV. B cystéine sous forme réduite (Cys-CAM) et le pic 854,317 Da présente le résidu cystéine sous forme engagée (Cys-PE). En ce qui concerne le nombre de résidus cystéines identifiés et leur statut (SH ou SS) aux stades de développement considérés (327 et 473°CJAF), les résultats sont équivalents. Parmi les différents extraits analysés, la seule différence est le résidu supplémentaire (Cy) identifié dans l’extrait total. Globalement sur les cinq résidus cystéines identifiés, trois se présentent seulement alkylés au 2nd alkylant (Cys-PE), donc strictement sous forme engagée. C’est le cas des Cys-229 (Cd), Cys-249 (Ce) et Cys-256 (Cf1). En revanche, les résidus Cys-257 (Cf2) et Cys-364 (Cy) se présentaient à la fois sous forme réduite (Cys-CAM) et engagée (Cys-PE). Ce résultat suggère que le processus de conformation (folding) impliquant formation du pont disulfure entre les résidus Cf2 et Cy (cf. Figure IV-30) ne serait pas encore achevé à ce stade de développement du grain. 3.4.1.2. Les « SG-FPM 2 » Le deuxième groupe, les « SG-FPM 2 », a été analysé dans tous les extraits (Tris-HCl, EtOH, SDS-soluble et SDS-total). Pour tous les extraits la protéine majoritaire identifiée correspond à la séquence B2Y2R4 (numéro de référence UniProt). Il s’agit d’une SG-FPM de type-m. Globalement, trois peptides porteurs de cystéines, ce qui représente un total de 5 résidus cystéines, ont été identifiés. Les peptides identifiés sont : - Le peptide VFLQQQCSPVAMPQSLAR porteur de la Cys-243 (Cd). On a détecté le pic correspondant à la cystéine sous forme réduite : 2060,0184 Da (Cys-CAM) et sous forme engagée : (Cys-PE) 2108,0468 et 2124,0388 Da, respectivement avec le résidu méthionine non-oxydé et oxydée (+ 16 Da). On constate que ce résidu cystéine correspond à la Cys-229 (Cd) de la SG-FPM 1 (Q19MN3 ou Q9FEQ2). En effet, les séquences B2Y2R4 et Q9FEQ2 diffèrent par quelques mutations, notamment une substitution Cys-Ser (SLAR-CLAR). - Le peptide SQMLQQSSCHVMQQQCCQQLPQIPQQSR porteur des Cys-263 (Ce), Cys-270 (Cf1) et Cys-271 (Cf2). Seul le pic de masse 3587,80 Da correspondant au peptide avec les trois cystéines sous forme engagées (3 Cys-PE) a été identifié. 183 Identification des résidus cystéine dans les sous-unités de gluténines - Le peptide TLPTMCNVNVPLYR porteur de la Cys-368 (Cy). Le pic correspondant à la cystéine sous forme réduite : 1677,8545 Da (Cys-CAM) et sous forme engagée : (Cys-PE) 1725,8797 et 1741,8604 Da, respectivement avec le résidu méthionine non-oxydé et oxydée (+ 16 Da). Deux de ces résidus cystéines (Cd et Cy) ont été détectés à la fois sous forme réduite (Cys- CAM) et engagée (Cys-PE). Cette coexistence de cystéines réduites et engagées est présente aussi bien à 327 qu'à 473°CJAF. Les analyses montrent que lorsque cette SG-FPM 2 est extraite avec du Tris-HCl (fraction albumines/globulines) ou directement dans le SDS 2% (extrait total), les cystéines Cd et Cy se trouvent marquées par le premier ou le second alkylant, alors que dans le cas où cette protéine est soluble dans l’éthanol 70% et après dans le SDS 2%, seul le résidu Cd présente le double marquage, le Cy n’étant pour sa part marqué que par le second alkylant, donc engagé dans une liaison disulfure. La présence d'une même protéine dans différents extraits et avec un statut différent des résidus cystéines doit-il être reliée à l'évolution de la conformation de la protéine accompagnant l'oligomérisation et la polymérisation. 3.4.1.3. Les « SG-FPM 3 » La bande « SG-FPM 3 », présente seulement dans les extraits éthanoliques et SDS-solubles, a été identifiée comme étant une -gliadine. La protéine majoritaire identifiée correspond à la séquence de la B8XU43 (numéro de référence UniProt) (Tableau IV-5). Deux résidus cystéines alkylés au 2nd alkylant (Cys-PE) ont été identifiés, il s’agit du peptide de masse 2786,349 Da : TLPNMCNVYVRTDCSTSTHHLPA, avec 1 missed cleavage et oxydation du résidu méthionine. Ce résultat est à rapprocher de celui obtenu par le marquage à l’ATTO qui montre que cette bande n’est pas fluorescente (Figure IV-29). On peut en conclure que cette protéine possède 8 cystéines engagées dans des liaisons disulfures intramoléculaires d'où l’absence de résidu cystéine libre et donc de fluorescence. 3.4.1.4. Les « SG-FPM 4 » Pour la bande « SG-FPM 4 », présente dans les extraits séquentiels Tris-HCl, EtOH et SDSsolubles, une nouvelle séquence de numéro de référence A2TN61 a été identifiée. Il s’agit d’une SG-FPM de type m. Six résidus cystéines ont été identifiés sur quatre peptides : - Le peptide VFLQQQCSPVAMPQSLAR porteur de la Cys-116 (Cd). Les pics identifiés correspondent à la cystéine sous forme réduite : 2060,0210 Da (Cys-CAM) et sous forme 184 Chapitre IV. B engagée : 2108,0514 et 2124,0325 Da (Cys-PE), respectivement avec le résidu méthionine non-oxydé et oxydée (+ 16 Da). - Le peptide SQMLWQSSCHVMQQQCCR porteur des Cys-136 (Ce), Cys-143 (Cf1) et Cys-144 (Cf2). Le pic de masse 2449,010 Da correspond au peptide avec une des cystéines sous forme réduite et deux cystéines sous forme engagées (1 Cys-CAM et 2 Cys-PE). Le pic 2498,010 Da présente les trois résidus cystéines sous forme engagés (Cys-PE). - Le peptide QLGQCSFQQPQQQQLGQWPQQQQVPQGTLLQPHQIAQLEVMTSIALR porteur de la Cys-205 (Cx*). Ce peptide a été identifié par mode linéaire et uniquement avec son résidu cystéine sous forme réduite. Il s’agit des pics de masse 5422,90 et 5438,80 Da, ce dernier correspond au résidu méthionine oxydé. - Le peptide TLPTMCSVNVPVYGTTTIVPFGVGTR porteur de la Cys-253 (Cy). Son résidu cystéine apparaît seulement sous forme engagée (Cys-PE) avec une masse de 2815,3358 et 2831,3293 Da, ce dernier correspond au résidu méthionine oxydé. Ainsi comme montré pour la SG-FPM 2, il ressort que lorsque la SG-FPM 4 est extraite dans Tris-HCl, le résidu Cys-116 (Cd) peut exister sous forme réduite et engagée. De même, pour un des résidus Cys du peptide SQMLWQSSCHVMQQQCCR, néanmoins il n’a pas été possible de confirmer sa séquence par MS/MS, donc nous ne sommes pas en mesure de dire quel résidu cystéine, parmi les trois résidus, a présenté ce double marquage. Du fait que la Cys-116 (Cd) est donnée pour être partie prenante dans un pont disulfure intramoléculaire avec la Cys-136 (Ce), on peut supposer que ce dernier résidu soit celui identifié comme étant marqué au 1er alkylant (Cys-CAM). Toutefois, dans les SG-FPM 1 et 2 les résidus Ce et Cf1 ont été dans tous les cas identifiés uniquement sous forme engagée et le résidu Cf2 dans la SG-FPM 1 a été identifié à la fois sous forme réduite et engagée. Les séquences environnantes étant très conservées, on peut donc formuler l’hypothèse que le statut des résidus Ce, Cf1 et Cf2 est le même dans les SGFPM 1, 2 et 4. Quand cette protéine est extraite séquentiellement dans EtOH 70% et après dans SDS 2%, les résidus cystéines des deux extraits apparaissent marqués uniquement par le 2nd alkylant (Cys-PE), à l’exception de la Cys-205 (Cx*) qui dans tous les cas se présente sous forme réduite. Au regard de la littérature et en tenant compte du fait qu’il s’agit d’extraits non réduits, ce 185 Identification des résidus cystéine dans les sous-unités de gluténines dernier résultat est tout à fait cohérent puisque le résidu Cx* est supposé former un pont disulfure intermoléculaire. Un schéma récapitulatif de l’état d’oxydoréduction de résidus cystéine de toutes les SG-FPM analysées est présenté dans la Figure IV-31. En résumé, les résidus Cf2 et Cy de la SG-FPM 1 apparaissent toujours doublement marqués et les résidus Cd, Ce, Cf1 toujours sous forme engagée, indépendamment des solvants utilisés. Pour la SG-FPM 2, le résidu Cy apparaît doublement marqué quand extrait uniquement au SDS 2% (SDS-total) et dans Tris-HCl, ce même résidu se trouve uniquement sous forme engagée quand extrait dans EtOH et après dans SDS (SDS-soluble). Le résidu Cd de la SG-FPM 2 est toujours doublement marqué et les résidus Ce, Cf1 et Cf2 sont toujours sous forme engagée, indépendamment des solvants utilisés. Pour la SG-FPM 4, les résidus Cd et Cf2 (si l’on fait l’hypothèse d’homologie entre les SG-FPM) sont doublement marqués dans les fractions Tris-HCl ou SDS-total, sinon dans les fractions EtOH ou SDS-soluble ces résidus se trouvent uniquement sous forme engagée. Le résidu Cx* apparaît toujours sous forme réduite et les résidus Ce et Cf1 toujours sous forme engagée. 186 Chapitre IV. B Cf1 I II 363 III 257 249 S N 229 Cx* 313 237 221 Q9FEQ2 Extrait EtOH SDS-soluble C*+ Cc 256 SG-FPM 1 Cd Ce Cf2/Cf2 C*+ Cx* III 249 364 II 257 I 229 S N 314 Cf1 256 221 Q19MN3 Extrait SDS-total 237 Cc Cy Cd Ce Cf2/Cf2 I II Cd/Cd Ce Cf2 Cy 205 Cx* 143 I II 144 136 III 253 108 Cf1 S N 116 Extrait Tris-HCl SDS-total 65 A2TN61 Cc Cd/Cd Ce Cf2/Cf2 Cd Cy Cf1 205 II 136 Ce 144 143 Cx* I S N 116 Extrait EtOH SDS-soluble 65 A2TN61 Cc 108 Cb* Cf2 III III 253 263 Cd/Cd Ce Cb* 368 318 II 368 270 I S N SG-FPM 4 Cx* 271 235 Cf1 243 Extrait EtOH SDS-soluble Cy/Cy Cf2 Cc 66 B2Y2R4 III 271 263 S N Cb* Cx* 318 Cf1 243 Extrait Tris-HCl SDS-total 66 B2Y2R4 Cc 235 Cb* 270 SG-FPM 2 Cy/Cy Cy Figure IV-31. Répresentation schématique des résidus cystéines identifiés. En vert, cystéines marquées au 1er alkylant (sous forme réduite), en rouge, cystéines marquées au 2nd alkylant (sous forme disulfure) et en gris, cystéines non identifiées par MALDI-TOF/TOF. 187 Identification des résidus cystéine dans les sous-unités de gluténines 3.4.2. Analyse des oligomères de gluténines de masses moléculaires apparentes 200, 110 et 85 kDa Des oligomères présents dans les extraits séquentiels (EtOH et SDS 2%) mais aussi dans l’extrait total ont été analysés et cela pour les deux dates étudiées (327 et 473°CJAF). Il s’agit des bandes migrant approximativement à 200 et 110 kDa des fractions SDS (soluble et total) et à 85 kDa de la fraction éthanolique. L’analyse MALDI-TOF/TOF en mode réflecteur des bandes de HPM (200 et 110 kDa) des fractions SDS (soluble et total) a révélé la présence des deux peptides à cystéines (Cys-31 et Cys-783) de la SG-HPM 1Bx20 (cf. Tableau IV-4) à la fois sous forme réduite (Cys-CAM) et engagée (Cys-PE). Cette coexistence de cystéines réduites et engagées est présente à 327 aussi bien qu'à 473°CJAF. La séquence de la SG-HPM 1By20 n’est pas répertoriée dans la banque des données. Cependant, une séquence de SG-HPM de type y a été identifiée significativement (19% de couverture de séquence) à partir des peptides analysés. Il s’agit de la 1By15 (Mr 77334, numéro d’entrée UniProt B8PSA6) qui possède sept résidus cystéines, dont 6 résidus (Cys-31, Cys-43, Cys-65-66, Cys-76 et Cys-705) identifiés par mode réflecteur et 1 résidu (Cys-603) présent dans un peptide de masse élevée (supérieure à 12000 Da) qui n’a pas pu être identifié en mode linéaire (voir Tableau IV-5). Ces résidus cystéines font partie de zones bien conservées dans les séquences des SG-HPM. La séquence de la 1By15 est très similaire aux séquences des protéines présentant une composition en acide aminé proche de la 1By20, comme la 1By8 et de la 1By16 (voir alignement en Annexe 2). Parmi les peptides identifiés, les peptides porteurs de cystéines sont les suivants : - Le peptide VQQPATQLPIMCR porteur de la Cys-705. Son résidu cystéine apparaît seulement sous forme réduite (Cys-CAM) avec une masse de 1541,7927 Da. - le peptide QLQCER (881,4298 Da) porteur de la Cys-31, le peptide ELQESSLEACR (1369,6416 Da) porteur de la Cys-43, le peptide CCQQLR (960,4542 Da) porteur des Cys-65-66 et le peptide CRPVAVSQVVR (1318,7412) porteur de la Cys-76. Seuls les pics correspondant aux peptides avec ses résidus cystéine sous forme engagée (Cys-PE) ont été identifiés. 188 Chapitre IV. B L’analyse de l’oligomère de gluténine de masse moléculaire apparente de 200 kDa, a révélé la présence conjointe des SG-HPM 1Bx20 (86 kDa), 1By20 (77 kDa) et d’une SG-FPM 2 (45 kDa) (Figure IV-32). Ces trois SG présentaient au moins une des cystéines marquées avec le premier alkylant (Cys-CAM). Dans le cas de la sous-unité 1Bx20 les deux résidus cystéines sont marqués avec le 1er et le 2nd alkylant. L’insertion de cette SG-HPM dans les oligomères semble se faire indifféremment avec l’une ou l’autre de ses cystéines. Il est intéressant de noter que la seule cystéine de la 1By20 identifiée sous forme réduite est la Cys-705, toujours marquée par le 1er alkylant et cela aux deux stades de développement (327 et 473°CJAF) et pour les deux types d’extraits analysés (SDS-soluble et SDS-total). Étant donné que cette cystéine est tenue pour s’engager dans une liaison disulfure intermoléculaire (Shani et al., 1992, Shani et al., 1994), on pourrait donc imaginer que ce pont disulfure se forme a un stade ultérieur de polymérisation. Le double marquage de la cystéine Cys-243 (Cd) de la SG-FPM 2 avec l’un ou l’autre des alkylants est surprenant, cette cystéine étant considérée comme formant un pont disulfure intramoléculaire avec la Cys-263 (Ce). Toutefois, le double marquage de cette cystéine a aussi été trouvé lors de l'analyse de la SG-FPM2 isolée. Il a aussi été mis en évidence sur la cystéine homologue Cd (Cys-116) de la SG-FPM 4 isolée. On peut donc penser que cette cystéine des SGFPM 2 et 4 n'est engagée que tardivement dans un pont disulfure intramoléculaire. L’analyse par MALDI-TOF/TOF de la bande migrant à 110 kDa indique la présence de peptides provenant de la 1Bx20, de la 1By20 et de la SG-FPM 2. En tenant compte des masses moléculaires des protéines identifiées, cette bande pourrait être constituée d’un mélange de dimères de 110 kDa, constitué d’une 1Bx20 ou d’une 1By20 associées à une SG-FPM 2, ainsi que de dimères des SG-FPM. L’analyse de ce mélange de dimères semble confirmer le résultat précédent : dans les oligomères de gluténines, le résidu Cd de SG-FPM ainsi que les deux résidus cystéines de la 1Bx20 se trouvent présents sous forme réduite ou liée par une liaison disulfure, c’est à dire alkylés par le premier (Cys-CAM) et le 2nd alkylant (Cys-PE). La bande de 85 kDa apparent de l’extrait éthanolique, présente seulement à 473°CJAF, a aussi été analysée. Les résultats révèlent la présence d’un mélange de peptides des SG-FPM de type 1, 2 et 4 (respectivement Q9FEQ2, B2Y2R4 et A2TN61). Le même résultat a été obtenu concernant le peptide porteur du résidu Cd (VFLQQQCSPVAMPQSLAR) des SG-FPM 2 et 4, ce résidu apparaît sous forme réduite et engagée. Les autres peptides se trouvent marqués 189 Identification des résidus cystéine dans les sous-unités de gluténines seulement au 2nd alkylant (Cys-PE). En outre, cet oligomère ne contient pas de SG-HPM. Le résidu Cd des SG-FPM 2 et 4 serait impliqué que tardivement dans un pont disulfure intramoléculaire. 1Bx20 (Q8RVX0) C 31 783 S N SH/SS SH/SS 1By20 (B8PSA6) C SH SS 270 II Cd /Cd Ce Cf2 SH/SS SS SS III 368 SG-FPM 2 (B2Y2R4) I 243 S N Cx* 318 Cc 271 66 Cb* SS Cf1 263 SS SS SS 235 65 66 43 SS 705 N 603 S Cy SS Figure IV-32. Analyse de la composition fine d’un oligomère de gluténine de 200 kDa. En vert, cystéines marquées avec le premier alkylant (sous forme SH), en rouge, cystéines marquées avec le second alkylant (sous forme disulfure), en gris cystéines non identifiées par MALDITOF/TOF. 190 Numéro d’entrée Q9FEQ2 Q19MN3 Protéine identifiée SG-FPM type-i Triticum turgidum subsp. durum SG-FPM type-i Triticum aestivum 42823 MM (Da) 44567 Cys-237 Cys-256257 Cys-313 Cys-363 223-236 237-240 241-254 255-261 274-343 362-387 CLAR SQMLQQSICHVMQR QCCQQLR AIVYSIILQQQQQQQQQQQQQQQGQSIIQYQQQPPQQLGQCV SQPQQQLQQQLGQQPQQQQLAHGTFLQPR MCSVNVPLYETTTSVPLGVGTGVGAY Cys-229 Cys-237 Cys-256257 Cys-314 Cys-364 223-236 237-240 241-254 255-261 274-358 363-369 CLAR SQMLQQSICHVMQR QCCQQLR AIIYSIILQQQQQQQQQQQQQQQGQSIIQYQQQPPQQLGQCVS QPQQQLQQQLGQQPQQQQLAHGTFLQPHQIAQLEVMTSIALR MCSVNVP Cys-249 Cys-221 21-222 ISQQQQPPPFSQQQQPPFSQQQQPPFSQQQQSPFSQQQQQPP FSQQQQPPFSQQPLISQQQQLPFSQQQQPQFSQQQQPPYSQQ QQPPYSQQQQPPFSQQQQPPFSQQQQPSFSQQQQQPPFTQQ QQPPFSQQSPISQQQQQQQQQQQQPFTQQQQPPFSQQPPISQ QQQPPFSQQQQPPFSQQQQIPVIHPSVLQQLNPCK VFLQQQCIPVAMQR Cys-249 Cys-229 21-222 ISQQQQPPPFSQQQQPPFSQQQQPPFSQQQQSPFSQQQQQPP FSQQQQPPFSQQPLISQQQQLPFSQQQQPQFSQQQQPPYSQQ QQPPYSQQQQPPFSQQQQPPFSQQQQPSFSQQQQQPPFTQQ QQPPFSQQSPISQQQQQQQQQQQQPFTQQQQPPFSQQPPISQ QQQPPFSQQQQPPFSQQQQIPVIHPSVLQQLNPCK VFLQQQCIPVAMQR Résidu Cys Cys-221 Position* Peptide trypsique identifié par MS + 1765,924 519.2708 23748,38 2672,295 519.2708 1765,924 a 1088,523 ab 1040,476 a 9892,034 b 1793,861 b a b a a ab 1088,523 1040,476 a 8215,142 b 1793,861 b a b MH théorique a 23748,38 1088,513 1040,50 – 1793,881 – 1765,941 – – 1088,513 1040,50 – 1793,881 – 1765,941 + MH expérim. – oui oui – – – – – – oui oui – – – – – MS/MS 191 Tableau IV-5 (suite). Identification de protéines par analyse MALDI-TOF et confirmation de séquence de peptides à cystéines par MALDI-TOF/TOF (MS/MS). b 806,354 806,3017 – 854,390 854,317 – a b c * Les positions des peptides et des résidus Cys dans la séquence tiennent compte du peptide signal. Cys-CAM ; Cys-PE ; résidu méthionine oxydé ; (–) non-identifié EtOH SDS-sol. SDS-tot. EtOH SDS-sol. SDS-tot. Extrait Tableau IV-5. Identification de protéines par analyse MALDI-TOF et confirmation de séquence de peptides à cystéines par MALDI-TOF/TOF (MS/MS). Chapitre IV. B Numéro d’entrée B2Y2R4 B8XU43 Protéine identifiée SG-FPM type-m Triticum aestivum -gliadine Triticum monococc. 31953 MM (Da) 44540 Cys-263270-271 Cys-318 Cys-368 237-254 255-282 288-362 363-376 SQMLQQSSCHVMQQQCCQQLPQIPQQSR AIVYSIILQEQQQVQGSIQTQQQQPQQLGQCVSQPQQQSQQQLG QQPQQQQLAQGTFLQP HQIAQLEVMTSIALR TLPTMCNVNVPLYR 182-200 201-251 SDCQVMQQQCCQQLAQIPR QLQCTAIHSVVHAIIMQQEQQGIQILRPLFQLVQGQGIIQPQQPAQ YEVIR TLPNMCNVYVRTDCSTSTHHLPA (miss cleavage) 192 257-279 Cys-165 159-181 Cys-184191-192 Cys-204 Cys-157 21-158 IQVDPSGQVQWPQQQPFPQPQPFSQQPQQAFPQPQQTFPLQPH QVFPQPQQPQQQFPQPQQPQQPFPQPQQPQLPFPQQPFPQPQ QPQQPFPQSQQPQQPFL QPQQQFPQPQQPQQSSPQQQ QPLIQPYLQQQMNPCK NYLLQQCNPVSLVSSLVSMILPR Cys-243 21-236 MENSHIPGLERPSQQQPLPPQQTLSHHHQQQPIQQQPHQFPQQQ PCSQQQQQPPLSQQQQPPFSQQQQPPFSQQQQPVLPQQPSFSQ QQLPPFSQQQQPPFSQQQQPVLPQQPSFSQQQLPPFSQQLPPFSQ QQQPVLPQQPPFSQQQLPPFSQQLPPFSQQQQPVLPQQPPFSQQ QQQQILPQQPPFSQQQHPVLLQQQIPFVHPSILQQLNPCK VFLQQQCSPVAMQSLAR Résidu Cys Cys-66235 position Peptide trypsique identifié par MS 8518,338 b 5922,179 b 2522,156 b 2679,436 b b 677,845 1725,882 b 15990,60 a a b 2060,042 2108,078 b 3587,659 a + MH théorique a 24808,11 c – – – 1677,855 1725,969 – – 2060,059 2108,184 3587,80 + MH expérim. – – – – oui oui – – oui oui – – MS/MS Cys-2622770,290 2786,35 – 270 a b c * Les positions des peptides et des résidus Cys dans la séquence tiennent compte du peptide signal. Cys-CAM ; Cys-PE ; résidu méthionine oxydé ; (–) non-identifié EtOH SDS-sol. Tris-HCl EtOH SDS-sol. SDS-tot. Extrait Identification des résidus cystéine dans les sous-unités de gluténines 86054 77334 Q8RVX0 B8PSA6 SG-HPM type-x Triticum turgidum subsp. Durum SG-HPM type-y Triticum aestivum MM (Da) 31292 Numéro d’entrée A2TN61 Protéine identifiée SG-FPM type-m Triticum turgidum subsp. Polonicum 694-706 193 + a a 1541,793 12250,59 1318,741 b 960,454 b 1369,642 b 881,430 b b 1457,735 1505,772 a 1363,591 b 1411,627 a b 2060,042 2108,078 b 2498,081 ab 2449,001 a 5422,754 ac 5438,744 a 2767,416 a MH théorique a 10123,88 1541,794 – 1318,753 960,467 1369,660 881,438 2060,145 2108,051 2498,010 2449,968 5422,90 5438,8 c 2815,34 c 2831.33 1457,755 1505,795 1363,563 1411,640 + MH expérim. – oui – oui – oui – oui oui – – – – oui oui oui oui oui oui – MS/MS Cys-CAM ; Cys-PE ; résidu méthionine oxydé ; (–) non-identifié Cys-705 576-690 QGQQGYYPTSLQQPGQGQQPGQGQQGHCPTSPQQTGQAQQP GQGQQIGQVQQPGQGQQGYYPISLQQSGQGQQSGQGQQSGQ GHQLGQGQQSGQEQQGYDNPYHVNTEQQTASPK VQQPATQLPIMCR c Cys-603 76-86 CRPVAVSQVVR b Cys-6566 Cys-76 65-70 CCQQLR a Cys-43 34-44 ELQESSLEACR Cys-31 28-33 Cys-783 Cys-31 QLQCER 772-784 248-273 AQQLAAQLPAMCR 201-247 QLGQCSFQQPQQQQLGQWPQQQQVPQGTLLQPHQIAQLEV MTSIALR TLPTMCSVNVPVYGTTTIVPFGVGTR 22-33 Cys-253 128-145 SQMLWQSSCHVMQQQCCR EGEASGQLQCER Cys-136143-144 Cys-205 110-127 Cys-116 21-109 METSHIPSLEKPLQQQPLPLQQILWYQQQQPIQQQPQPFPQQPP CSQQQQPPLSQQQQPPFSQHQQPVLPQQQIPSVQPSIL QQLNPCK VFLQQQCSPVAMPQSLAR Résidu Cys Cys-65108 position Peptide trypsique identifié par MS * Les positions des peptides et des résidus Cys dans la séquence tiennent compte du peptide signal. SDS-sol. SDS-tot. SDS-sol. SDS-tot. Tris-HCl EtOH SDS-sol. Extrait Tableau IV-5 (suite). Identification de protéines par analyse MALDI-TOF et confirmation de séquence de peptides à cystéines par MALDI-TOF/TOF (MS/MS). Chapitre IV. B Identification des résidus cystéine dans les sous-unités de gluténines 4. Discussion La mise en œuvre du protocole retenu s’est révélée délicate. L’ATTO envisagé au départ comme marqueur des SH en MS a dû être écarté, aucun peptide marqué n’ayant été détecté en MALDI-TOF/TOF probablement du fait de son caractère anionique. Son remplacement par la 4VP a été envisagé puis abandonné, car la 4-VP s’est révélée incapable de prévenir l’oxydation des thiols des SG-FPM du fait de sa faible réactivité. Un alkylant très réactif, le NEM, a été employé pour les analyses MALDI-TOF/TOF. Malgré son efficacité et son caractère neutre, le taux d’identification en masse a été significativement plus faible qu'avec l’IAM et la 4-VP. En effet, même si l’alkylation à la 4-VP est visiblement moins efficace que celle des autres réactifs, on obtient de très bons résultats pour l'analyse par spectrométrie de masse, car la cystéine pyridyléthylée (Cys-PE) est basique et peut conférer une charge positive supplémentaire aux peptides modifiés (Moritz et al., 1996). Finalement, l’IAM et la 4-VP ont été retenus comme respectivement premier et second alkylants. L’alkylation à l’ATTO, en indiquant la présence des résidus cystéines sous forme réduite dans les protéines séparées par électrophorèse, nous a cependant permis de sélectionner les bandes fluorescentes qui ont été analysées par spectroscopie de masse. En raison du faible nombre de résidus Lysine (K) et Arginine (R) présents dans les séquences des SG-FPM, les spectres MALDI de peptides trypsiques ont montré un faible nombre de pics dans la gamme de m/z 800-3500 Da. De ce fait, et de façon systématique certains peptides à cystéines qui possèdent des masses supérieures à 5000 Da n’ont pas été identifiés. Il s’agit des peptides qui portent les résidus Cc et C*+ de la SG-FPM 1 et les résidus Cb* et Cc des SG-FPM 2 et 4, selon le schéma récapitulatif présenté dans la Figure IV-31. En contrepartie, le peptide de masse 5422 Da qui porte le résidu Cx* de la SG-FPM 4 a pu être identifié par mode linéaire. Le manque de sites spécifiques de protéolyse, associé au nombre relativement faible de séquences de SG-FPM dans la base de données et au mélange protéique obtenu par électrophorèse 1-D, a empêché dans certains cas, l'identification de la protéine par l'approche PMF avec un score significatif. L’identification des protéines a nécessité alors une analyse des peptides par spectrométrie de masse en tandem (MS/MS). La confirmation par MS/MS des peptides porteurs de cystéines, ainsi que les protéines auxquelles ils appartiennent sont présentées dans le Tableau IV-5. La confirmation par MS/MS 194 Chapitre IV. B de la totalité des séquences des peptides identifiés n’a pas été possible, surtout pour les peptides de faible masse avec 5 ou 6 acides aminés (800-1000 Da). Il se trouve que pour certains pics présentant une faible résolution, l’isolement du parent a été difficile et par conséquent la fragmentation n’a pas été probante. Un résultat inattendu de ce travail est relatif à l’état d’oxydoréduction et donc d’appariement des cystéines des SG-FPM (cf. Figure IV-31). Plusieurs résidus cystéines se trouvent conjointement alkylés par le premier et par le second agent alkylant. Les analyses montrent que lorsque ces SG-FPM sont solubilisées dans du Tris-HCl ou directement dans le SDS 2%, le résidu Cy des SG-FPM 1 et 2 se trouve marqué par le 1er ou le 2nd alkylant. Alors que dans le cas où cette protéine est extraite avec l’éthanol 70% et après SDS 2%, elle n’est marquée que par le 2nd alkylant, donc engagée dans une liaison disulfure. Le même résultat a été obtenu concernant le résidu Cd de la SG-FPM 4. Le double marquage de la Cd avec le 1er ou le 2nd alkylant est détecté uniquement dans les fractions Tris-HCl et SDS-total. D’une manière systématique les SG-FPM provenant des extraits Tris-HCl ou d’une extraction unique dans le SDS 2% ont présenté la possibilité d’avoir deux ponts intramoléculaires ouverts. C’est à dire que deux des résidus cystéines qui font normalement partie de deux ponts distincts (Cd et Cy) ont été détectés à la fois sous forme réduite et engagée. Pour les SG-FPM éthanol et SDS solubles, parmi les résidus identifiés, uniquement un présente ce caractère de double marquage, donc on pourrait imaginer que dans ces extraits seulement un pont intramoléculaire soit ouvert. En comparant les trois séquences des différentes SG-FPM (1, 2 et 4) et sans tenir compte des résidus supplémentaires (C*+) signalés dans les SG-FPM de type-i (SG-FPM 1) qui dans ce travail n’ont pas été détectées, on peut proposer un schéma global pour la totalité des extraits analysés de l’état d’oxydoréduction de résidus cystéine pour une SG-FPM de grain de blé dur immature (Figure IV-33). 195 Identification des résidus cystéine dans les sous-unités de gluténines Cb* Cc S N I Cd/Cd Ce Cx* Cf1 II Cf2/Cf2 III Cy/Cy Figure IV-33. Schéma global proposé pour l’état d’oxydoréduction des résidus cystéines d’une SG-FPM de grain de blé dur immature. En vert, cystéines marquées au 1er alkylant (sous forme réduite), en rouge, cystéines marquées au 2nd alkylant (sous forme disulfure), en gris, cystéines non identifiées par MALDI-TOF/TOF. Ces résultats sont en total accord avec les travaux portant sur les voies qui mènent à l'assemblage et la formation de polymères de gluténines in vivo (Lombardi et al., 2009) mais aussi in vitro (Orsi et al., 2001). Ces auteurs ont mis en évidence que la formation de ponts disulfures intramoléculaires entre certains résidus cystéine est essentielle pour le repliement correct des SG-FPM. Il s’agit du pont disulfure formé par les résidus Cc et Cf1 puisque son élimination a entraîné une agrégation intempestive des protéines. La formation de ce pont a été considérée comme une étape essentielle pour atteindre le repliement approprié. En son absence, des sites "adhésifs" pourraient être exposés, conduisant à la formation de ponts disulfures intra et intermoléculaires inappropriés qui aboutiraient à des agrégats insolubles. En revanche, l'élimination de l'un des deux autres ponts disulfures intramoléculaires : Cd/Ce ou Cf2/Cy n'a pas eu d'effets significatifs, ce qui suggère qu'ils ont un rôle limité dans la stabilisation de la structure locale (Orsi et al., 2001). La coexistence de résidus sous forme réduite et sous forme engagée a été aussi retrouvée pour les deux résidus cystéines de la SG-HPM 1Bx20. Ce résultat pourrait être la conséquence du blocage aléatoire de résidus cystéines par un petit thiol tel le glutathion (Cys-SSG). Ceci pourrait être aussi le cas du résidu Cd des SG-FPM, étant donné qu’il est tenu pour être partie prenante dans un pont disulfure intramoléculaire avec le Ce identifié uniquement sous forme engagée. Il se peut aussi dans le cas des SG-FPM, que la formation de ponts disulfures intramoléculaires soit faite de manière progressive et postérieure à l’assemblage des sousunités de gluténines sous forme de polymère. Il faut tenir compte également du fait que les protéines peuvent être dans des états transitoires. Les analyses ont porté sur des grains entiers : certaines zones de l'albumen peuvent être dans un état de maturation plus avancé que d'autres, or l'analyse est globale. 196 Chapitre IV. B Nonobstant toutes les hypothèses pour expliquer le double marquage identifié pour certains résidus cystéines des SG-FPM et de la SG-HPM 1Bx20, nous ne pouvons pas écarter l’hypothèse qu'un tel résultat pourrait être produit par une alkylation partielle par le 1er agent alkylant (IAM) du fait d'une très faible réaction avec ATTO des protéines préalablement alkylées par IAM. Toutefois, nous avons noté une absence d’alkylation à l’acrylamide au cours de l'électrophorèse ce qui supporte une alkylation efficace des cystéines libres par IAM. 5. Conclusion Cinq séquences de SG-FPM de blé dur et blé tendre ont été identifiées pour les quatre bandes analysées, de masses moléculaires comprises entre 30 et 45 kDa. Néanmoins, il n’a pas été possible de reconstituer l’état d’oxydoréduction de l’ensemble des cystéines des SG-FPM du fait de l’absence de détection de certains peptides. Nos résultats soulèvent des questions intéressantes sur l’état d’appariement des cystéines des SG-FPM monomériques et donc sur la dynamique de formation des ponts disulfures. Le résidu Cf1 a été systématiquement identifié comme marqué par le 2nd alkylant, donc engagé dans un pont disulfure. Ce résidu est tenu comme primordial dans le repliement correct des SG-FPM monomériques. Les cystéines Cd et Cy connues pour s’engager dans des liaisons intramoléculaires se présentent à la fois sous forme réduite et engagée dans des liaisons disulfures. De plus, lorsque cette SG-FPM est engagée dans un oligomère, son résidu Cd peut encore se retrouver sous forme réduite. Il se pourrait donc que le repliement final de cette sous-unité intervienne très tardivement après son insertion dans les polymères de gluténines. Ces résultats posent des nouvelles questions. D’une part il semble que le repliement final des SG-FPM soit un événement tardif, postérieur à leur insertion dans des assemblages oligomériques, compte tenu de la grande similitude entre les gliadines et les SG-FPM ce résultat n’était pas attendu. D’autre part, comme montré précédemment dans le chapitre 4-A au travers de l’analyse du signal fluorescent par SE-HPLC, les SG-FPM monomériques ne contiendraient que de 1,5 à 2 thiols réduits à des stades immatures du développement du grain (327 et 473°CJAF). Il s’agit là d’une valeur cohérente avec la présence d’un pont disulfure intramoléculaire réduit. Toutefois le résidu Cx* a été aussi identifié sous forme réduite. La question se pose alors du statut de la cystéine Cb* qui, tout comme la Cx*, est censée former les ponts disulfures intermoléculaires. Dans la SG-FPM monomérique, la Cx* serait donc soit 197 Identification des résidus cystéine dans les sous-unités de gluténines impliquée dans une liaison intramoléculaire, soit bloquée par un petit thiol tel le glutathion (Cys-SSG). Si tel est le cas il est difficile d’envisager l’assemblage des gluténines sans la participation d’auxiliaires enzymatiques. Cette interprétation reste cependant sujette à caution dans la mesure où nous savons que l’IAM (1er alkylant) n’alkyle que 85 à 90% des thiols réduits totaux. La présence du second alkylant (4-VP) sur les cystéines également marquées à l’IAM, pourrait donc être liée à une alkylation incomplète de cette cystéine. Néanmoins, cette dernière hypothèse est peu soutenable dans la mesure où l’absence d’alkylation à l’acrylamide au cours de l'électrophorèse nous indique une alkylation efficace des thiols disponibles. Avant de pouvoir définitivement tirer cette conclusion, il sera nécessaire de quantifier la proportion des différentes formes de SG-FPM co-existantes (réduites ou engagées). Toutefois en l’état actuel des connaissances, il nous est en effet impossible de préjuger du rendement d’ionisation des peptides selon leur marquage par l’IAM ou la 4-VP. Les résultats montrent, pour les SG-HPM, la présence de résidus cystéines demeurant libres, mais également la présence de résidus sous forme engagée, ce résultat indique donc une formation d’oligomères ou de petits polymères de gluténines dès 327°CJAF. En outre, l’analyse par MALDI-TOF/TOF des bandes à 200, 110 et 85 kDa n’a pas révélé la présence exclusive de pics de SG-HPM, on constate d’une manière systématique la présence des résidus cystéine provenant des SG-FPM. Ces résultats indiquent que dès qu'elles sont synthétisées ou très précocement, les SG-HPM ne restent pas monomériques et s’assemblent sous forme de polymères. Ces travaux soulignent la nécessité d'une approche dynamique pour comprendre la formation de polymères de gluténine. Les études au cours du développement fournissent de bons outils à cet effet. Il apparaît nécessaire approfondir d’avantage l'isolement de formes polymériques intermédiaires en exploitant aussi la variabilité génétique de composition en sous-unités et des lignées transgéniques. 198 Chapitre V Chapitre V. Synthèse et conclusions des résultats 199 Synthèse et conclusions sur les principaux résultats obtenus 200 Chapitre V Chapitre V- Synthèse et conclusions sur les principaux résultats 1. Contexte et rappel des objectifs Le blé dur (Triticum durum Desf.) est une céréale largement cultivée dans le bassin méditerranéen et dans ce contexte, elle est fréquemment soumise à des stress hydriques et thermiques. Ces contraintes environnementales modulent les conditions d’élaboration et la composition finale du grain et peuvent aussi limiter la productivité. Du fait de sa vitrosité et de sa composition riche en protéines, le blé dur est particulièrement adapté à la fabrication des pâtes alimentaires. Le gluten est le principal composant fonctionnel du blé, responsable des propriétés viscoélastiques des pâtes alimentaires. Ces propriétés sont liées à la structure polymérique de la gluténine. Des polymères sont formés par l’assemblage de sous-unités de gluténines par l’intermédiaire de ponts disulfures intermoléculaires entre les polypeptides. La genèse des polymères de gluténines est la résultante de processus posttraductionnels encore mal cernés. Les objectifs principaux de cette thèse ont été d’approfondir les connaissances sur les modalités de remplissage du grain de blé dur et d'étudier les mécanismes d’assemblage des protéines de réserve au cours du développement du grain. Nous avons également cherché à cerner les mécanismes déterminant l’arrêt de la croissance du grain et ce en fonction des conditions agro-climatiques. Nous nous sommes également attachés à préciser la dynamique d’assemblage des sous-unités de gluténines sous forme de polymères en lien avec le statut redox du grain et le rôle du glutathion. 2. Les principaux résultats obtenus Dans cette étude deux variétés de blé dur ont été retenues en raison de leur composition distincte en SG-HPM : Orlu (1Bx20 + 1By20) et Dakter (1Bx7 + 1By8) qui leur confèrent des qualités technologiques contrastées. Notre but étant de suivre pas à pas l'accumulation des réserves dans le grain, la phase très précoce de formation du grain, incluant la phase de multiplication cellulaire et de structuration des enveloppes de la graine, n’a pas été suivie. Au cours de trois années, huit séries de prélèvements d'échantillons de blés durs ont été réalisées à partir du « stade laiteux » (i.e. fin de la phase de cellularisation) jusqu’à la maturité. 201 Synthèse et conclusions sur les principaux résultats obtenus 2.1. Dynamique de remplissage du grain Évolution de l’accumulation de la matière sèche et du statut hydrique du grain Une des particularités du grain de blé dur, partagée avec les autres espèces de blés et avec le maïs, est que son contenu en eau est invariant pendant la phase d’accumulation linéaire des réserves. Pendant la phase de cellularisation, qui correspond à la mise en place de l’albumen et à une activité mitotique intense, la teneur en eau du grain augmente fortement avec une faible production de réserves. Quand la quantité d’eau dans le grain atteint son maximum, le grain entre dans la phase du « palier hydrique » où l’arrivée d'eau dans le grain est sensiblement égale aux pertes par évapotranspiration, dépendantes des précipitations et des températures journalières. Dans cette étude, les différents échantillons analysés ont présenté des masses d'eau maximales par grain allant de 33 mg à 56 mg. Selon les échantillons analysés, le palier hydrique a été atteint autour de 280-300°CJAF et s'est maintenu jusqu'à 460°CJAF pour les échantillons les plus précoces, tandis qu'il s’est étendu jusqu’à 700°CJAF pour les plus tardifs. Pour l’ensemble des échantillons la maturité physiologique a été atteinte vers 603°CJAF, date moyenne à laquelle l'accumulation de la matière sèche s’est stabilisée. Influence des facteurs agro-climatiques L’effet d'une élévation de la température (24°C au lieu de 17°C de moyenne journalière) est particulièrement marqué lorsque cette élévation concerne toute la croissance du grain. On constate alors une diminution très significative du poids du grain et de la durée de remplissage. Exprimée en jours, cette dernière diminue de 45% contre 25% lorsqu’elle est exprimée en temps thermique (°CJAF). Ce différentiel résulte des différents mécanismes de contrôle de la synthèse des grains d’amidon et des protéines. La vitesse d’accumulation de l’amidon n’est que peu affectée par la température ; exprimée par le cumul de jours, elle est stationnaire tout au long du cycle de croissance du grain. Pour sa part, la vitesse d’accumulation des protéines n’est constante et stationnaire qu’exprimée en fonction des °CJAF. Ces résultats recoupent ceux déjà obtenus pour les blés Aestivum (Triboï & Triboï-Blondel, 2002, Triboï et al., 2003, Dupont et al., 2006). Ils signalent l’activation de la synthèse des protéines avec la température et la relative indépendance de la synthèse d’amidon vis à vis de celle-ci. Une conséquence de ce différentiel 202 Chapitre V est l’accumulation privilégiée de la protéine comparativement à l’amidon lorsque la température augmente. En corollaire, le stress thermique appliqué à tous les stades de la croissance, hormis durant la phase de dessiccation, entraîne une très forte réduction de la masse du grain (proportionnelle à la réduction en jours de la durée de remplissage). Même si la vitesse de remplissage apparaît globalement liée au poids final du grain, elle ne se révèle pas être le facteur limitant du poids final du grain. À maturité, la quantité de matière sèche par grain apparaît davantage déterminée par la durée de l'accumulation. De plus, l’application de températures élevées en cours du développement du grain n’a influencé ni le nombre de grains par épis, déterminé plus précocement, ni la vitesse maximale d’accumulation de matière sèche. Pour les échantillons cultivés au champ, différentes conditions pédoclimatiques se sont imposées. La variété Orlu a été cultivée sur deux lieux voisins mais différents par la nature du sol. Par conséquent, les ressources en eau et donc la disponibilité en azote n'ont pas été les mêmes au cours de la montaison de la plante, affectant fortement la fertilité de l’épi. Le déficit global en azote d'un des essais, l’a conduit à induire un plus faible nombre de grains viables (27%). Dans cette étude, même si la composante de rendement « nombre d’épis par m2 » n’a pas été considérée, les rendements des deux lots estimés à partir du nombre de grain/épis et du poids moyen des grains murs sont équivalents (à 2% près) mais le rendement en azote du lot témoin (Orlu-2) dépasse de 18% celui du lot stressé (Orlu-1). L’augmentation du poids moyen des grains (+35%) et la diminution de la teneur en protéines (- 13%) du lot stressé, résultent de différences enregistrées concernent la vitesse d’accumulation de l’amidon (+60%), la durée (+16% en jours) et la hauteur du palier hydrique (+19%). Au cours de ce travail, nous avons pu mettre en parallèle l’évolution de la teneur en eau et l’accumulation de la matière sèche quelles que soient la température et les conditions pédoclimatiques appliquées pendant le développement du grain. L'analyse des cinétiques de la teneur en eau et de la matière sèche du grain indique une coïncidence entre la fin du remplissage du grain et le début de la perte en eau des grains. En effet, lorsque l’humidité du grain atteint 47-42%, l’accumulation de matière s’arrête et le grain rentre en phase de dessiccation. Ce même type de relation a été montrée pour le blé tendre (Schnyder & Baum, 1992, Calderini et al., 2000). En accord avec des travaux antérieurs (Millet & Pinthus, 1984, Saini 203 Synthèse et conclusions sur les principaux résultats obtenus & Westgate, 2000), nos résultats suggèrent que la masse d’eau retenue par le grain au cours du palier hydrique conditionne la masse sèche finale du grain de blé dur. Un des points clefs du déterminisme du poids du grain résiderait ainsi dans les mécanismes physiologiques qui déterminent la hauteur du palier hydrique et son maintien tout au long de la phase de croissance en masse du grain. D’après nos connaissances, c’est la première fois que l’influence du "timing" d’application de températures élevées sur la teneur en eau est documentée. A partir de nos résultats, il ressort que lorsque le régime de température élevée est appliqué pendant la phase linéaire de remplissage, la teneur en eau du grain est réduite de seulement 7% et le poids sec final du grain de 20%. Par contre, quand le stress est appliqué immédiatement après la floraison, pendant la phase de cellularisation (HT3), la teneur en eau du grain est réduite de 27% et le poids sec final du grain de 42%. Par conséquent, il apparaît que le poids sec potentiel du grain est déterminé très précocement au cours du développement du grain, au moment où le tissu maternel du grain, le péricarpe, subit un élargissement considérable (Lizana et al., 2010). La période antérieure à la stabilisation du palier hydrique serait ainsi critique pour le déterminisme de la masse finale du grain. Durée de la phase de remplissage et arrêt de la croissance du grain Nous avons montré que, indépendamment du génotype et des conditions de culture, l'arrêt de l'accumulation de matière sèche du grain est toujours observé à une concentration en eau d’approximativement 45%. A cette humidité, l’accumulation de matières solides supplémentaires (protéines de réserve et grains d’amidon) ne peut se faire sans une augmentation nette du contenu en eau. En effet, l'albumen peut être vu comme un compartiment incluant des matières granulaire (organites cellulaires, CPs, grains d'amidon) et de l'eau. En raison de contraintes géométriques, le volume des grains d'amidon n'atteindra jamais celui de la cellule et la fraction volumique maximale possible correspondra à un empilement compact aléatoire (i.e. random close packing) de grains d’amidon dans les cellules de l’albumen. Dans le grain immature, grains d'amidon et CPs contribuent ensemble à l’encombrement granulaire des cellules de l’albumen en raison de leur commune nature solide et discrète. 204 Chapitre V Évolution de la morphologie des corpuscules protéiques La présence de CPs petits et sphériques a été observée dès les premiers stades de développement analysés (Figure V-1A). Dès l’entrée du palier hydrique, les CPs deviennent de plus en plus gros et nombreux, certains atteignent plus de 20 µm (Figure V-1B). Avant la fin du palier hydrique le contenu cellulaire change considérablement et on observe une coalescence des CPs (Figure V-1C). Moins nombreux, plus volumineux, leurs contours apparaissent de plus en plus déformés. Grâce à la microscopie confocale, on identifie nettement les invaginations provoquées par les grains d’amidon. Du fait qu'ils sont plus facilement déformables que les grains d'amidon, les CPs seraient les premiers à subir une pression interne exercée par le phénomène d’entassement des grains d’amidon. A partir de ce stade, la poursuite de la croissance en nombre et en taille des grains d’amidon va se faire au détriment du maintien de l’intégrité des CPs. La coalescence des CPs qui se produit avant la fin du remplissage du grain, dégagerait des espaces supplémentaires pour le dépôt de grains d’amidon, essentiellement de types B et C, qui rempliront les espaces entre les gros grains de type A déjà synthétisés. La disparition progressive des CPs et la libération subséquente des protéines de réserve dans le cytoplasme permettent la formation du réseau protéique continu observé autour de 50% de teneur en eau, c’est à dire avant la fin du remplissage du grain (Figure V-1D). La température appliquée en début de remplissage du grain diminue la hauteur du palier hydrique et active la translocation des ressources azotées vers le grain, sans modifier notablement la synthèse de l’amidon. Ainsi, la proportion de protéines augmente devant celle des grains d’amidon. En conséquence on peut envisager que les CPs seront plus précocement soumis à la pression des grains d’amidon et que leur déstabilisation interviendra plus tôt au cours du développement du grain. 205 Synthèse et conclusions sur les principaux résultats obtenus A) 293°CJAF B) 327°CJAF C) 473°CJAF D) 601°CJAF Figure V-1. Superposition d'images de fluorescence (marquage Fast Green) et de fond clair de corpuscules protéiques de l’albumen de grains de blé dur en développement (Orlu-1). Déterminisme de l’arrêt de la croissance de grains Au cours de cette étude nous avons formulé l’hypothèse selon laquelle des limites purement physiques, liées à la nature granulaire des réserves stockées dans les cellules de l’albumen (amidon et CPs) contrôleraient l’arrêt du remplissage des cellules de l'albumen. Ainsi à 45% d’humidité, teneur en eau à laquelle le grain arrête de se remplir en matière sèche, on peut estimer que les grains d’amidon occupent environ 54-57% du volume des cellules de l’albumen 8. La compacité limite de l’empilement granulaire serait alors atteinte. En amont de cette teneur en eau, la limite de compacité pourrait déjà être atteinte autour de 50% de teneur en eau si on prend en compte la présence des CPs. Plus la teneur en protéines 8 Pour ce calcul on prend en compte la densité variée de l’amidon (1,49) et du gluten (1,3). On estime que l’hydratation de l’amidon est comprise entre 0,25 et 0,3 g/g d’amidon sec. 206 Chapitre V de l’albumen sera élevée, plus précoce sera le moment où interviendra le développement des pressions internes aboutissant à la déstructuration physique des CPs. Afin d’élucider les hypothèses émises autour du déterminisme de l’arrêt de la croissance du grain, il nous a semblé important de cibler très précisément l’entrée en dessiccation du grain. Pour cela des échantillons de deux variétés différentes (Néfer et Dakter) ont été récoltés régulièrement avec un pas de temps serré, de la phase de remplissage du grain jusqu’à la récolte. Pour mieux rendre compte des modifications physiologiques, telles que l’évolution de l'accumulation de la masse sèche et celle du contenu en eau du grain, nous avons présenté ces données en exprimant l'axe des x par le temps thermique après la maturité physiologique, calculé par rapport à la stabilisation du poids sec du grain. A partir de ces résultats nous pouvons constater clairement que la fin de l’accumulation de la matière sèche dans le grain intervient avant le début de la phase de dessiccation (Figure V-2). A partir de ce constat nous proposons un enchaînement d’événements physiologiques marquant l’entrée du grain en dessiccation. Ainsi, pendant la phase de remplissage, la pression exercée par les grains d’amidon s'accroît avec pour conséquence l'éclatement des CPs ce qui assure de la place supplémentaire pour l’accumulation de l’amidon. Celle-ci continue alors jusqu’à atteindre la limite de compacité granulaire. La poursuite de la synthèse d’amidon devient physiquement impossible et le grain entre alors en phase de dessiccation. 207 Synthèse et conclusions sur les principaux résultats obtenus 60 Néfer 553°C JAF poids sec mg par grain 50 40 30 20 quantité d'eau 10 0 -300 -200 -100 0 100 200 300 °C JAF normalisé 400 500 poids sec 60 mg par grain 50 Dakter 586°C JAF 40 30 20 quantité d'eau 10 0 -300 -200 -100 0 100 200 300 °C JAF normalisé 400 500 Figure V-2. Évolution du poids sec et de la quantité d’eau par grain pour Néfer et Dakter au cours du développement du grain. Les points représentent les valeurs moyennes réelles observées. Les lignes (bleues) représentent les valeurs estimées par ajustements statistiques (cf. item 2.8, Chapitre II) d’une fonction logistique à 4-paramètres de la quantité d'eau par grain en fonction du temps thermique après la maturité physiologique (estimée à 553 et à 586°CJAF pour les variétés Néfer et Dakter respectivement) et les fonctions linéaires segmentées sont utilisées pour la variable poids sec du grain. Modalités de dessiccation du grain Au cours des paragraphes précédents nous avons montré que les processus qui régissent la croissance et la dessiccation du grain sont intimement liés. La vitesse de dessiccation estimée pour les grains soumis à des températures élevées, exprimé en °CJAF ou sur une base journalière, est significativement plus faible pour ceux ayant subit les traitements HT1 et HT3 plutôt que les traitements LT et HT2. Ces résultats s’avèrent surprenants dans la mesure où les grains exposés aux traitements HT2 et HT3 ont subi le même régime de température élevée au cours de la phase de dessiccation. Il semble donc que l’application d'une température élevée au cours de la phase de remplissage (HT1 et HT3) influe sur la vitesse de perte en eau du grain d'une manière assez complexe. Dans ce même sens, Gooding et al. (2003) ont proposé que ni la 208 Chapitre V restriction du potentiel hydrique du sol, ni l’augmentation de la température n’influencent la vitesse dessiccation de grains à partir de la fin de l’accumulation de la matière sèche. D’autres phénomènes de contrôle doivent être envisagés. En effet, le ralentissement de la dessiccation est associé aux deux traitements (HT1 et HT3) qui ont conduits aux plus fortes teneurs en protéines. De plus, quand on observe la phase finale de dessiccation du grain, en deçà de 30% de teneur en eau, on constate qu’elle est clairement plus longue pour les traitements HT1 (+8 j) et HT3 (+17 j) que pour les autres traitements (+5 j). Lorsque la concentration en protéine est élevée, les protéines de réserve libérées dans le cytosol s’organisent en un réseau viscoélastique continu et ce avant même le début de la phase de dessiccation. La perte en eau va alors s’accompagner du retrait du composite granulaire. En effet, la matrice continue et viscoélastique qui emprisonne les grains d’amidon va les compacter au delà de la limite de « random packing ». En conséquence, la perte en eau des grains sera lente et conduira à une condensation de la matrice, à un retrait idéal et donc à un grain vitreux. A l’opposé, lorsque la concentration en protéines est faible, la déshydratation des cellules de l’albumen sera plus rapide du fait de la plus faible tension capillaire entre les grains d'amidon. En l’absence d’un réseau protéique continu, les grains d’amidon ne subiront aucune contrainte les poussant à se compacter. Lorsque, du fait de la dessiccation, la concentration en protéines sera suffisante pour que les protéines s’associent cela sera trop tard, l’air aura déjà envahit le système granulaire et la phase protéique ne sera pas en mesure de percoler le lit granulaire. En résumé, ces résultats suggèrent que le ralentissement de la vitesse de perte en eau serait lié à la capacité des protéines du gluten à s’organiser en un réseau viscoélastique en amont du démarrage de la phase de dessiccation, ce qui nous amène à avancer l’hypothèse que la vitesse à laquelle le grain se dessèche serait dépendante de sa teneur en protéines. 2.2. Dynamique d’assemblage des polymères de gluténines Évolution de la distribution en poids moléculaires des polymères de gluténines L’accumulation des différentes classes protéiques a été évaluée par analyse de la distribution en taille des protéines par SE-HPLC et électrophorèse. Les protéines ont été directement extraites dans le SDS ou extraites séquentiellement selon un protocole inspiré d’Osborne. Le 209 Synthèse et conclusions sur les principaux résultats obtenus dépôt des fractions gliadines et albumines/globulines se déroule en parallèle jusqu’à 450500°CJAF, date à laquelle la synthèse de ces dernières s’arrête tandis que les gliadines continent de s’accumuler jusqu’à 600°CJAF. L’accumulation des polymères de gluténines ne démarre réellement qu’après 450°CJAF et leur croissance en taille se déroule de façon séquentielle. Dans une première phase on observe une accumulation quasiment linéaire de petits polymères (F2) qui s’achève autour de 600°CJAF. La formation de ces petits polymères découle de l’assemblage des SG-FPM qui au delà de 450°CJAF, s’assemblent à un rythme supérieur à celui de leur synthèse. La vitesse d’assemblage semble directement liée au génotype. Elle est plus rapide pour la variété Dakter qui exprime le couple de SG-HPM 1B7x+8y que pour la variété Orlu 1B20x+20y. L’accumulation rapide de gros polymères SDS-solubles (F1) et SDS-insolubles (Fi) démarre plus tardivement vers 500°CJAF. La formation de polymères SDSinsolubles peut se poursuivre jusqu’à 700-750°CJAF soit quasiment jusqu’à l’atteinte de la transition vitreuse du grain, caractérisée à 16% d’humidité pour la semoule de blé dur (Cuq & Icard-Vernière, 2001). Cependant, le phénomène n’est marqué que pour les grains soumis à un stress thermique pendant le remplissage (HT1 et HT3). Il est donc à mettre en relation avec la teneur en protéines des grains. C’est ce paramètre qui, comme nous l’avons discuté plus haut, conditionne la cinétique de dessiccation du grain et donc la durée pendant laquelle sa teneur en eau se maintient au-dessus de 16%. Durant cette phase ultime, la condensation importante des gluténines permettrait des échanges thiol-sulfhydrile conduisant à la formation de polymères insolubles. En examinant l’évolution des polymères de gluténines tout au long du remplissage du grain, on constate que la polymérisation est progressive, les petits polymères de gluténines s’assemblent en plus gros qui sont à leur tour progressivement transformés en macropolymères insolubles dans le SDS. Évolution de l’état d’oxydoréduction des gluténines L’ensemble de nos résultats montre que la polymérisation des SG-HPM intervient aussitôt après leur synthèse repérée dès 305°CJAF. Ces sous-unités ne sont en effet détectables sous forme libre qu’à l’état de trace dans les extraits SDS-solubles avant 470°CJAF et ce contrairement aux SG-FPM qui s’accumulent en nombre sous forme libre. Il s’agit là d’une 210 Chapitre V différence de comportement notable. Les SG-HPM s’assemblent en homopolymères qui présentent un encombrement moléculaire important avant même que ne démarre l’assemblage des SG-FPM. Ce résultat est bien en accord avec le schéma couramment admis de la formation d’un squelette de polymères de SG-HPM sur lequel les SG-FPM viendraient se brancher. Jusqu’à 473°CJAF les SG-FPM synthétisées se trouvent majoritairement sous forme monomérique. Selon notre estimation à partir de l’analyse du rapport Fluo/UV210 des profils SEHPLC et aussi à partir des analyses en MALDI-TOF, ces protéines transitoirement présentes dans les extraits Tris-HCl et éthanoliques auraient entre 2 à 2,5 thiols disponibles. Après cette date, ces monomères disparaissent pour former des oligomères qui comprennent quelques SG-HPM dans leur structure. En accord avec la polymérisation massive des SG-FPM, le contenu en thiols protéiques diminue fortement, indiquant l’oxydation de leurs groupements thiols. Cependant nous avons pu montrer que les polymères sont porteurs de 1 à 1,5 thiols par sous-unité, considérant un Mr moyen de 40.300 et ce quelque soit leur encombrement moléculaire. Ce résultat est incompatible avec un modèle linéaire d’assemblage séquentiel pour lequel seules deux cystéines devraient être présentes aux deux extrémités de la chaîne de polypeptides. Il semblerait donc que le repliement final des SG-FPM et l’établissement de leurs ponts disulfures intramoléculaires soient des événements très tardifs, postérieurs à leur insertion dans des assemblages oligomériques. La question pendante reste celle du rôle de ces thiols impliqués dans des ponts intramoléculaires dans l’assemblage des polymères. Le rôle du glutathion lié aux protéines dans la formation des polymères Nos résultats montrent que la fixation du glutathion sur les gluténines intervient précocement pendant la phase de remplissage et peut s’étaler jusqu’au début de la dessiccation. Dans tous les cas elle apparaît intimement liée à l’accumulation des petits polymères de gluténines. La fixation précoce du glutathion sur les gluténines joue un rôle de protection et préviendrait leur oxydation irréversible et prématurée lors de la dissociation des CPs dans le cytoplasme. En accord avec des travaux précédents (Bénétrix et al., 1994, Panozzo et al., 2001), nos résultats montrent une polymérisation progressive des gluténines qui contrastent avec l’augmentation brutale des gros polymères de gluténines repérée au moment de l’entrée en 211 Synthèse et conclusions sur les principaux résultats obtenus dessiccation par d'autres auteurs (Rhazi et al., 2003a, Shewry et al., 2009b). Ces différences ne recoupent pas les différents modèles d’études, puisque Panozzo et al. (2001) ainsi comme les deux derniers groupes cités, ont menés leurs études sur des blés tendres. Selon nous, ces différences pourraient provenir de différentes teneurs en protéines des grains. En fonction de celles-ci, la déstructuration des CPs et la subséquente mise en contact des protéines avec le glutathion du cytosol pourrait intervenir plus ou moins précocement. Plus la teneur en protéines du grain est faible (comme par exemple dans les travaux de Rhazi et al.), plus cet événement serait retardé, voire n’interviendrait qu’au moment de la dessiccation du grain. Cependant, dans tous les cas, la fixation du glutathion coïncide avec l’augmentation brutale de la polymérisation des sous-unités gluténines. Cette coïncidence nous permet de proposer la glutathionylation des gluténines comme un des éléments clefs de la polymérisation. Dans cette optique, les glutarédoxines pourraient jouer un rôle critique. Nos résultats indiquent un équilibre entre le pool du glutathion réduit (GSH) et le glutathion lié aux gluténines (PSSG). Ce résultat corrobore le fait que le glutathion pourrait participer à la catalyse de l’oxydation des oligomères ou des petits polymères de gluténines au cours du remplissage et de la maturation du grain. Modèle d’assemblage des polymères au cours du développement du grain de blé dur En résumé, trois phases sont détectées : (i) pendant le palier hydrique et avant 450°CJAF les gluténines s’accumulent principalement sous forme monomérique, mais des oligomères porteurs de nombreux thiols sont également présents ; (ii) entre 450 et 600°CJAF un « burst » oxydatif se produit, les corpuscules protéiques éclatent, le glutathion se fixe sur les gluténines et les polymères s’assemblent avec une oxydation massive des thiols ; (iii) après 600°CJAF, en impliquant un faible nombre de thiols, la taille moyenne des polymères augmente et des échanges SH-SS entre les gluténines « glutathionylées » se poursuivent. 2.3. Elaboration de la qualité technologique du grain Les événements décidant de la texture de l’albumen du grain mur et ceux conduisant à la polymérisation des protéines de réserve du grain ont tout particulièrement été étudiés dans la mesure où ce sont eux qui respectivement conditionnent le rendement semoulier et la qualité culinaire des pâtes. Il s’agissait notamment de suivre la formation du grain et de cerner les 212 Chapitre V déterminants physiologiques et physico-chimiques qui participent à l'élaboration de la qualité technologique du blé dur, notamment la texture, la composition et la teneur en protéines des grains. Contrôle de la texture finale du grain Nos résultats montrent qu’à la maturité, le pourcentage de grains mitadinés est inversement corrélé à la concentration en protéines des grains (Figure V-3). Des travaux précédents ont montré que chez le blé dur les faibles teneurs en protéine en dessous de 11,2% (en poids sec) sont associées au phénomène du mitadinage (Samson et al., 2005). Nos résultats suggèrent quant à eux que c’est seulement lorsque la teneur en protéines du grain dépasse le seuil de 12% que semble garanti l’obtention d’un grain vitreux. Reste qu’au caractère tranché de ce seuil critique, correspond l’apparition d’hétérogénéités locales qui semble être installées précocement. Ainsi à partir des observations sur des grains immatures lyophilisés, on constate la présence de grains mitadinés présentant des zones opaques et blanchâtres à des stades très précoces du développement du grain, c’est à dire vers 350°CJAF (Figure V-4). Selon les travaux de Dexter et collaborateurs (1981, 1989), le phénomène du mitadinage est associé à une diminution du contenu protéique en liaison avec une pauvre fertilisation azotée qui se traduit par une amande moins vitreuse. Nos résultats sont en accord avec cette conclusion. Le mitadinage ne semble relever que de la diminution du ratio protéine sur amidon dans le grain. En activant la vitesse d’accumulation des protéines au détriment de celle de l’amidon, le stress thermique joue un rôle non négligeable dans l’obtention de grains vitreux. Reste que l’examen des grains immatures pointe sur l’existence d’une répartition hétérogène des protéines entres les cellules de l’albumen. C’est autour de cette problématique que la question du mitadinage du grain de blé dur devra être posée à l’avenir. 213 Synthèse et conclusions sur les principaux résultats obtenus HT1-802°CJAF HT2-818°CJAF HT3-746°CJAF LT-790°CJAF Figure V-3. Photographies de grains de blé dur matures de la variété Dakter soumis à différents régimes de température pendant le remplissage (HT1), la dessiccation (HT2) ou tout au long du développement des grains (HT3). A droite, les traitements LT (témoin) et HT2 présentant plus de 50% de grains mitadinés. 473°CJAF 327°CJAF Figure V-4. Photographies de grains de blé dur immatures mitadinés (variété Orlu-1). Composition protéique finale du grain La composition en protéines finale du grain est très similaire pour la plupart des échantillons analysés, à l'exception de ceux qui ont subi le stress thermique tout au long de l’élaboration du grain. Typiquement, les grains mûrs sont composés de 17,7% d’albumines et de globulines, de 33,72 % de gliadines et de 40,43% de polymères de gluténines. L’application d'une température élevée tout au long du cycle de développement du grain modifie cependant la composition en 214 Chapitre V protéines de réserve du grain à maturité. Il en résulte une augmentation significative de la fraction -/!-gliadines au détriment des gluténines et des "-gliadines. La distribution en taille des polymères de gluténines a été étudiée au cours de ce travail et le résultat le plus marquant concerne les taux de polymères insolubles. Les échantillons cultivés aux champs présentent une très faible teneur en polymères insolubles par rapport à ceux cultivés en chambre de culture en conditions contrôlées (5,82 % contre 13,0 % respectivement). En effet, la distribution en taille des polymères de gluténines est affectée par la température. Le stress thermique appliqué durant la phase de remplissage joue un rôle non négligeable dans l’obtention de grains à fortes teneurs en protéines et en polymères de gluténines SDSinsolubles. L’élévation de température tout au long de la croissance des grains induit à la fois la plus faible teneur en gluténines (TPP) et la plus grande proportion de polymères insoluble (Fi), ce qui se traduit par une augmentation de 40% de la teneur de polymères « inextractibles » (Fi/TPP) par rapport au témoin. La teneur en agrégats de gluténines insolubles des grains murs est négativement reliée à celle du glutathion lié aux gluténines. Cette relation a aussi été rapportée chez le blé tendre (Rhazi et al., 2003b, Tea et al., 2005). Si l'on compare nos résultats avec ceux obtenus chez le blé tendre, la proportion de gluténines insolubles est beaucoup plus faible. Chez le blé tendre la proportion de polymères de gluténines insolubles est de l'ordre de 25 à 45% en fonction de la composition en SG-HPM qui semble jouer un rôle essentiel dans l'assemblage des polymères de gluténines (Gupta et al., 1996, Carceller & Aussenac, 1999, Naeem & MacRitchie, 2005). Du fait que le blé dur ne possède que 2 génomes, les SG-HPM codées par le locus Glu-D1 sont absentes, ce qui se traduirait par une formation de polymères plus petits. Il est intéressant de rappeler que dans le cas de la valeur pastière des blés durs, seule la teneur en protéines est retenue comme critère de qualité. De fait et comme le montre nos travaux, celle-ci pourrait bien être associée à une plus forte teneur en polymères insolubles dans le SDS. Dans le cas de la valeur boulangère c’est ce dernier critère qui est mis en avant, devant la teneur en protéines. Mais chez les blés boulangers qui présentent en général des teneurs en protéines bien inférieures à celles des blés durs, c’est la composition en SG-HPM codés par le génome D qui détermine la teneur finale en polymères insolubles au SDS (Naeem & MacRitchie, 2005). 215 Perspectives 3. Perspectives Les travaux conduits au cours de cette thèse ont mis en lumière le rôle de la teneur en protéines et de la composition en SG-HPM dans la dynamique d’assemblage des polymères de gluténines du blé dur. Ils nous ont permis de montrer que la structure secondaire des sous unités gluténines n’était pas encore fixée au moment de l’assemblage des polymères, ce qui amène de nouvelles questions. En effet, si la polymérisation relève d’un « burst» oxydatif lié à la mort programmée des cellules ou à l’entrée en dessiccation du gain, alors comment se fait le tri entre les thiols qui doivent s’engager dans des liaisons intramoléculaires et ceux qui ont vocation à établir des liaisons intermoléculaires ? Par ailleurs, le rôle du glutathion dans l’assemblage des polymères de gluténines nous semble devoir être re-posé. Enfin, là où d’autres ont vu un élément capable de limiter la polymérisation, nous avons plutôt identifié un auxiliaire de la polymérisation. Il s’agit des quelques questions qui nous paraissent devoir faire l’objet d’investigations futures. Teneur en protéines, nature des SG-HPM - Dans la mesure où, comme nous venons de le voir, la teneur en protéines et la nature des SG-HPM semblent déterminer tout à la fois la vitrosité et la distribution en taille des polymères des grains mûrs il nous semble primordial d’étudier simultanément l’influence de ces deux facteurs. Pour cela, nous envisageons un suivi de la dynamique d’assemblage des polymères de gluténines de lignées isogéniques de blé dur ne variant que pour leur composition en SG-HPM et cultivées selon des modalités d’apports d’azote contrastées. Thiols protéiques et assemblage - Nos premiers travaux sur la quantification du nombre de thiols portés par SG-FPM et les polymères de gluténines tout au long du développement du grain nous semblent devoir être approfondis. D’une part, la méthodologie doit pouvoir être affinée en recourant à une détection en ligne par MALLS afin d’accéder aux masses moléculaires, en nombre et en poids, des polymères. D’autre part, la composition des polymères par tranche de taille devra être établie par analyse électrophorétique ou RP-HPLC à partir des polymères élués de la SE-HPLC. Les données recueillies, taille, composition, nombre de thiols et ce en 216 Chapitre V fonction du développement du grain devraient pouvoir être intégrées dans un modèle de cinétique de polymérisation. En tout cas, la recherche de ce modèle devrait nous permettre de tester de nouvelles hypothèses concernant les modalités d’assemblage des sous unités gluténines. - Afin de déterminer plus précisément l’état redox des cystéines des sous unités gluténine, l’utilisation des deux modes d’ionisation tels que le MALDI et l’ESI (ionisation par électronébuliseur) pourrait être envisagée et appliquée à des protéines alkylées par l’ATTO et isolées préalablement par isoélectrofocalisation (IEF) en veine liquide puis par RP-HPLC. Il sera ainsi possible de quantifier précisément le nombre de cystéines réduites et probablement leur position. - Au cours de nos analyses par MALDI, certaines cystéines se sont retrouvées marquées par les deux alkylants (IAM, 4VP) suggérant l’existence d’un équilibre entre différents états redox. Afin de trancher sur ce point, une stratégie protéomique quantitative devrait être mise en place avec l’analyse de témoins en quantités connues, alkylés par l’un ou l’autre des alkylants et déposés selon différentes proportions. La quantification serait essentiellement orientée sur l’intensité relative des pics après la mesure lors de l'analyse en spectrométrie de masse. Le ratio des pics détectés informerait sur l’abondance relative de ces espèces dans l’échantillon (SH ou SS). Glutathion et mécanismes d’assemblages - Les travaux menés sur l’évolution de l’état redox du grain indiquent que le glutathion joue un rôle crucial dans les mécanismes menant à la polymérisation des gluténines. La déplétion des activités de la CAT et de l’APX avant l’entrée du grain en dessiccation suggère vraisemblablement une oxydation du glutathion par le peroxyde d’hydrogène. La question se pose alors de l’évolution de l’activité de la DHAR (dehydroascorbate reductase) qui agit aussi comme protecteur de l’ascorbate tout en oxydant le glutathion. Or, on constate que le glutathion est majoritairement sous forme libre, réduite ou couplée aux protéines dans les grains matures. Dans ce contexte, il est difficile d’envisager l’assemblage des gluténines sans la participation d’auxiliaires enzymatiques comme les glutarédoxines et les thiorédoxines. Nous n’avons pas exploré cette voie, mais elle est sans doute prometteuse pour aller vers la compréhension du rôle du glutathion dans les mécanismes de 217 Perspectives dépolymérisation et de repolymérisation des gluténines. Dans le même ordre d’idée, il serait intéressant d’étudier tout particulièrement la PDI (Protein disulfide-isomerase). Et le mitadin du blé dur … - Si la relation entre teneur en protéines et mitadin nous parait aujourd’hui bien établie, force est de constater que même à des teneurs en protéines élevées, une fraction importante de la récolte peut être constituée de grains mitadinés. Il nous semble donc qu’une étude à l’échelle du grain et non plus de la récolte s’impose. Quelles sont les différences de composition entre les parties mitadinées ou non d’un même grain ? Existe-til une position sur la plante ou l’épi qui prédispose au mitadin ? A quelle période du développement du grain se décide le mitadin ? 218 Références Bibliographiques Références Bibliographiques 219 Références Bibliographiques 220 Références Bibliographiques Abonyi T, Kiraly I, Tomoskozi S, Baticz O, Guoth A, Gergely S, Scholz E, Lasztity D, Lasztity R. 2007. Synthesis of gluten-forming polypeptides. 1. Biosynthesis of gliadins and glutenin subunits. Journal of Agricultural and Food Chemistry 55, 3655-3660. 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Ces méthodes sont l'ionisation de type « electrospray ionisation » (ESI) (Fenn et al., 1989) et l'ionisation de type « Matrix Assisted Laser Desorption/Ionisation » (MALDI) (Hillenkamp, 1983, Tanaka et al., 1988, Hillenkamp & Karas, 1990). Ainsi, le MALDI-TOF a connu un développement rapide et est récemment devenu un outil puissant pour l’étude des prolamines (Garozzo et al., 1999, Foti et al., 2000, Gao et al., 2010, Liu et al., 2010). Classiquement, un spectromètre de masse est constitué de différentes parties aux rôles spécifiques : - Une source d'ions : produit des ions à partir de l’échantillon à analyser. Un apport énergétique va permettre la transformation de molécules neutres électriquement initialement à l'état liquide, solide ou gazeux, en molécules gazeuses, électriquement chargées (positif ou négatif) formant les ions. - Un analyseur : trie les ions en fonction de leur rapport m/z. L'analyseur permet d'étudier la trajectoire des ions dans un champ électrique et/ou magnétique. C'est la partie de l'appareil où règne un vide suffisant pour que le libre parcours moyen des ions soit supérieur à la distance à parcourir pour atteindre le détecteur. - Un détecteur : détecte les ions en leur associant leur rapport m/z. Le détecteur convertit en grandeurs électriques (courant ou tension) le signal correspondant aux ions ayant atteint le détecteur. 243 Annexes - Un enregistreur pour l'acquisition, le traitement du signal et la visualisation des spectres et un système de calibration permettant l’étalonnage entre la grandeur mesurée et le rapport m/z considéré. Ionisation / Désorption assistée par Matrice La technique MALDI (Karas & Hillenkamp, 1988) utilise un faisceau laser pulsé travaillant dans l'UV et sous vide pour désorber et ioniser un mélange matrice/échantillon co-cristallisé sur une surface métallique dit « cible » (Figure 1). L'énergie transmise par le laser est absorbée par la matrice, provoquant une expansion de la matière en phase gazeuse. L'ionisation des molécules cibles se fait par transfert de protons entre les molécules de matrice excitée et les molécules cibles. L'ionisation MALDI génère essentiellement des ions [M+H]+ (Zhang et al., 2003) pour des peptides de masse moléculaire inférieure à 5000 Da. L'ionisation des biomolécules et ainsi la qualité de l'analyse, dépendra de la préparation de l'échantillon, du choix de la matrice, de la présence de sels dans les différents tampons, du pH. Figure 1. Mécanisme de désorption/ionisation MALDI. Matrice et dépôt d’échantillons La source d’ionisation MALDI repose sur les propriétés physicochimiques d'une matrice. Cette dernière est constituée de petites molécules organiques ayant une forte capacité d’absorption de l'énergie apportée par une source laser (bande d’absorption à la longueur d’onde du laser *). Cette matrice est en excès par rapport à l’analyte dans les cristaux (environ 244 Annexes 10000/1). Il existe un grand nombre de matrices, adaptées à différentes natures de substrats. Elles sont généralement préparées à une concentration de l’ordre de 1-20 mg/mL (Tableau 1). Tableau 1. Exemples de matrices employées en spectrométrie de masse MALDI Matrice Structure !"#$%&'()*+',!-,./ Application 337, 355 et 266 (UV) Analyse de peptides (< 10 kDa) DHB (acide 2,5hydroxybenzoïque) 337, 355 et 266 (UV) Analyse de peptides et digestat de protéinesoligosaccharides Acide Sinapinique (SA) (acide 3,5-diméthoxy-4hydroxycinnamique) 337, 355 et 266 (UV) Analyse de gros peptides et protéines (> 10 kDa) 0- HCCA (acide alpha-cyano-4hydroxycinnamique) Les méthodes de dépôts matrice/échantillon sur la cible métallique sont nombreuses (Kussmann et al., 1997). On peut citer : - La méthode en sandwich : permet d'obtenir un dépôt homogène de matrice/échantillon. L'échantillon est emprisonné entre deux couches de matrice. - La méthode de la goutte séchée : permet d'obtenir des cristaux de matrice dopés en échantillon. Les cristaux sont donc hétérogènes mais sont plus résistants aux tirs laser. L'analyseur TOF Le MALDI est utilisé en association avec un analyseur en temps de vol (TOF). Après leur ionisation, les ions monochargés sont accélérés par un champ électrique et introduits dans l’analyseur en temps de vol. Cet analyseur mesure le temps nécessaire pour un ion de masse m et de charge z pour atteindre le détecteur. Les mesures de notre étude, ont été majoritairement réalisées en mode réflecteur. A l'extrémité du tube de vol est ajouté un miroir électrostatique (réflecteur) qui permet d'améliorer la résolution. Ce réflecteur permet d'augmenter le temps de vol entre deux ions de masses différentes et augmente ainsi la précision de masse. De plus, il refocalise les ions de même masse mais avec une énergie 245 Annexes cinétique légèrement différente afin de les synchroniser à leur arrivée au détecteur (Figure 2) (Mamyrin et al., 1973). Figure 2. Analyseur TOF de type réflecteur. Les ions de même m/z conservent leur vitesse originale, mais arrivent au détecteur en même temps en raison du temps compensé par le réflecteur (d'après Wu et al., 2007). Analyse en mode MS/MS : LIFT Le mode LIFT (ascenseur à potentiel) permet de fragmenter certains ions dits « ions parents » et d'obtenir des ions fragments permettant d'obtenir des informations de séquence. Ainsi, les ions dans la source MALDI sont accélérés à un potentiel de 8kV et sont fragmentés dans la première partie du tube de vol (TOF1). La sélection des différents ions se fait par une grille de déflection basée sur le temps de vol. La cellule LIFT placée derrière cette grille réaccélère les ions avec un potentiel de 19kV, les ions fragments seront enfin analysés dans le TOF2 et seront détectés en mode réflecteur (Figure 3). 246 Annexes Figure 3. Schéma d’un spectromètre de masse en mode LIFT (TOF/TOF). Le TOF1 est localisé entre la source d'ions MALDI et la cellule LIFT ; le TOF2 est placé après le deuxième stade d’accélération de la cellule LIFT et avant le réflecteur (d'après Suckau et al., 2003). Identification de protéines par spectrométrie de masse Mode MS : Empreinte peptidique massique (PMF) L’approche la plus utilisée pour une analyse MALDI-TOF est l’établissement de cartes peptidiques massiques ou PMF (« peptide mass fingerprinting ») car les espèces moléculaires sont monochargées. Différentes étapes précèdent l'analyse de ces fragments, notamment une séparation des protéines par électrophorèse et digestion par une enzyme à sites de coupures spécifiques (ex : trypsine) pour générer des peptides. La masse de chaque peptide est déterminée et les masses mesurées sont ensuite confrontées aux masses des peptides théoriques des banques données (digestion in silico). L’ensemble de masses constitue une sorte d’empreinte digitale de la protéine. Dans l'analyse PMF, seules les valeurs m/z des ions précurseurs ou parents sont utilisés pour la recherche dans les banques de données. Pour valider l'identification d'une protéine par PMF, différents paramètres sont à considérer : le pourcentage de recouvrement de la protéine par les peptides protéolytiques identifiés ; le nombre de peptides mesurés par rapport au nombre de peptides calculés et la précision de masse des peptides mesurés. En général, il suffit de quatre à six peptides protéolytiques mesurés avec une précision de masse comprise entre 10 et 50 ppm et 15% de couverture de la séquence de la protéine, pour permettre une identification non ambiguë de la protéine dans les banques de données (Mann et al., 1993, Mann et al., 2001). Mode MS/MS : information de séquence 247 Annexes La spectrométrie de masse en tandem (MS/MS) est utilisée pour obtenir des informations sur la structure des composés analysés. Ce type de configuration permet d’isoler un ion parent dans le premier analyseur qui sera ensuite fragmenté dans le second. On peut ainsi obtenir des informations de séquences en acides aminées sur un peptide isolé. Les peptides se fragmentent principalement au niveau de la liaison peptidique (ions y et b). Mais d’autres fragments sont également observés de part et d’autre de cette liaison (ions a, c et x, z). Une première nomenclature a été introduite (Roepstorff & Fohlman, 1984), celle-ci a été complétée et simplifiée par Biemann (1990) (Figure 4). On distingue deux types d’ions issus de la fragmentation à basse énergie de la liaison peptidique : les ions a, b, c pour lesquels la charge positive est portée par l’acide aminé N terminal et les ions x, y, z pour lesquels la charge positive est portée par l’acide aminé C terminal (Figure 5). D’autres fragments peuvent être également observés : les ions d, w et v dans le cas des fragmentations de haute énergie. x3 R1 O x2 R2 O y2 z2 y1 R3 O H+ R4 H2N+,+,+-+,+,$+-+,+,$+-$+,+,../ a1 a2 b2 c2 b3 Figure 4. Illustration de la nomenclature des fragmentations d’après Biemann (1990) sur un tetrapeptide, les chaînes latérales sont notées R1, R2, R3 et R4. Les ions les plus observés avec la technique MALDI-TOF/TOF (MS/MS) sont majoritairement les ions y et les ions b, en raison de la fragilité de la liaison peptidique. Si on regarde les ions d'une même série, la différence de masse entre deux pics consécutifs correspond à la valeur d'un acide aminé perdu. Les séquences peptidiques sont déduites de la présence sur les spectres, d'ions fragments dont les valeurs de m/z correspondent à des enchaînements d'acides aminés déterminés. La MS/MS utilisée dans ce cas n'est applicable qu'à des composés de masse modérés (3000 à 5000 Da est généralement un maximum). Une séquence de 3 à 4 acides aminés consécutifs, combinés avec les masses des ions fragments qui encadrent la séquence (i.e. la masse de départ et de fin de la série, ce qui spécifie l'emplacement exact de la séquence dans le peptide) et la masse et séquence de l'ion parent, issu de la digestion par endoprotéase spécifique, peuvent être suffisants pour identifier une 248 Annexes protéine. Il s’agit d’une recherche par « tag ». Cette méthode s’appui du fait que les spectres MS/MS contient au moins une courte séquence des ions fragments qui spécifie sans ambiguïté une courte séquence d'acides aminés (Mann et al., 1993, Mann & Wilm, 1994, Mann et al., 2001). Figure 5. Formules semi-développées des ions issus de la fragmentation de peptides. Interrogation des banques de données Il existe une variété de banques protéiques. UniProtKB (Universal Protein Resource Knowledgebase) est un répertoire centralisé de séquences et de fonctions de protéines. Il regroupe les banques les plus couramment utilisées, telles que Swiss-Prot et TrEMBL. Ces banques contiennent des séquences protéiques déterminées par séquençage direct et des séquences déduites à partir des séquences codantes provenant des banques nucléotidiques (EMBL). La liste des masses théoriques et celle des masses expérimentales peuvent être comparées par l’intermédiaire d’un logiciel Biotools (Bruker) à l’aide d’un moteur de recherche en utilisant les serveurs locaux MASCOT (Matrix Science, London) ou au travers de serveur en accès libre via Internet comme ExPASy du Swiss Institute of Bioinformatics (SIB) (www.expasy.ch). Limites de l’approche 249 Annexes Dans notre étude nous avons constaté que dans certains cas le pourcentage de recouvrement s’est avéré insuffisant pour l’identification de protéines et que la confirmation de séquences MS/MS a échoué pour plusieurs raisons, notamment : - la présence de plusieurs protéines dans l'échantillon ; - l’absence de la protéine étudiée dans les banques de données ; - les peptides générés par la digestion trypsique (inférieurs à 1000 Da) confondus avec les pics des clusters de matrice ; - la protéine a généré peu de peptides dans la gamme de détection en mode réflecteur 5004000 Da (protéines avec un faible nombre de sites spécifiques de coupure pour la trypsine) ; - la présence de mutations dans la séquence de la protéine, de sorte que la masse mesurée soit différente de la masse théorique attendue ; - la précision de mesure de masse médiocre (supérieure à 50-100 ppm) ; - la suppression du signal en fonction de la composition en acides aminés (i.e. acide aminé chargé) des peptides ou des modifications apportées par le réactif alkylant (i.e. ATTO). Les limites de la spectrométrie de masse MALDI-TOF/TOF Une expérience de PMF-MALDI « idéale » voudrait qu’il n’y ait pas de pertes durant la préparation de la protéine et une détection de tous les peptides générés. Ainsi, un spectre PMF devrait contenir autant de pics qu'il existe de peptides. Mais cet idéal n’est pas envisageable. En général, seul un petit pourcentage des peptides expérimentaux correspondent aux peptides théoriques. La composition en acide aminé des peptides analysés, peut défavoriser l’ionisation/détection en MALDI-TOF. Sachant que la nature des acides aminés constituant la séquence peptidique influe sur les ions observés et que la charge est déterminée par le nombre de résidus basiques. De plus, l'intensité de chaque pic n’est pas identique même si théoriquement il y a la même quantité de chaque peptide. Ainsi, même si l’approche d’identification par cartographie peptidique issu des analyses MALDI-TOF/TOF est la plus fréquemment mise en œuvre, certains peptides de faibles intensités peuvent ne pas être isolés et fragmentés ou donner des spectres difficilement interprétables. La mise en évidence des modifications apportées par les réactifs alkylants a présenté quelques difficultés car certains peptides à cystéines ont été souvent absents de la cartographie 250 Annexes peptidique. Dans le cas spécifique de l’ATTO nous avons rencontré des problèmes dus au phénomène d'extinction spectrale (l'ATTO apporte une charge négative) et aux ions moléculaires de masses élevées, puisque même si l’on ne connaît pas exactement la modification au niveau du résidu cystéine entrainée par l’ATTO 532, cette modification apport probablement un ajout de masse de + 768 Da (selon la notice fournie par le fabricant). Aspect quantification La spectrométrie de masse, d'une manière inhérente, n'est pas une technique qui permet la quantification. La hauteur d’un pic représente le courant ionique mesuré pour l’ion/peptide sur le détecteur (normalisé sur le pic de base). Elle dépend non seulement de la concentration du peptide mais aussi de son efficacité d’ionisation. L’efficacité d’ionisation (nombre d’ions produits par molécule introduite dans la source) est liée à des compétitions au niveau de la protonation des espèces et à la nature des molécules. Ces deux facteurs feront que le nombre d’ions produits ne sera pas proportionnel aux espèces introduites dans la source d’ions. Une molécule majoritaire dans la source peut donner un très faible signal alors qu’une molécule minoritaire en termes de quantité dans la source peut donner un signal très intense. Le coefficient de conversion ion/électron au niveau de la détection est une fonction de la vitesse de l’ion et de sa masse, il augmente avec la vitesse de l’ion mais décroît avec la masse. Un ion de faible masse moléculaire donnera un signal plus élevé qu’un ion de même état de charge mais de masse plus élevée. Donc, relier l’intensité du signal d’un ion à la quantité initiale de molécules produisant cet ion est très délicat et ne peut pas être fait de manière simple. Protéolyse enzymatique Si la trypsine est l’enzyme la plus couramment utilisée, elle peut s’avérer dans certains cas relativement inadaptée. En effet, la séquence primaire des prolamines présente la particularité d’être constituée d’une large région répétée, dont les variations sont fréquentes, et de contenir peu de sites de coupure à la trypsine (R et K). Ainsi, lors de la digestion trypsique, certains peptides générés ont présenté des masses trop élevées et n’ont pas pu être détectés dans l’intervalle de masses mesurées par l’instrument en mode réflecteur. Les mêmes extraits ont été aussi analysés en mode linéaire, toutefois le pourcentage d’identification des peptides a été significativement inférieur qu’en mode réflecteur. 251 Annexes D’autres enzymes telles que la pepsine, la chymotrypsine et la thermolysine ont été testées afin d’augmenter la couverture des peptides à à cystéines. Cependant, les enzymes testées ont une plus faible spécificité (nombre de sites de coupures plus ou moins important) par rapport à la trypsine, ce qui entraine une digestion moins « rigoureuse ». Après digestion à la chymotrypsine et à la pepsine aucun peptide n’est identifié. En confrontant des m/z des peptides analysés avec la liste des m/z générés par Sequence Editor à partir de séquences connues, on constate que les masses théoriques ne correspondent pas aux masses mesurées. Les bandes de gel digérées contiennent un mélange protéique et les protéolyses génèrent un nombre important de peptides, ce qui rend l’analyse par MS complexe. Il peut en résulter une superposition de pics, c’est à dire qu’un pic correspond à des peptides différents mais de masse très proche. De plus, l’analyse de masses inférieures à 800 Da est difficile à interpréter par la présence des pics de clusters de matrice. La pepsine et la chymotrypsine génèrent un nombre élevé de peptides de faible masse. Par exemple, après digestion trypsique la SG-HPM 1Bx20 présente un total de 25 peptides de masse entre 800 et 16000 Da, dans le cas de la chymotrypsine 46 peptides de masse entre 500 et 4000 Da sont obtenus. En ce qui concerne la thermolysine une autre difficulté a été rencontrée, cette enzyme ne figure pas dans Mascot et n’a pas pu être utilisée pour les protéines qui ne sont pas répertoriées dans les banques de données. 252 Annexes Annexe 2. Alignement des séquences en acides aminés des SG-HPM de type y. L’alignement a été effectué avec le programme Align (Expasy). Les numéros d’entrée Uniprot sont indiqués : Q84TG6 (1By8), B8PSA6 (1By15), A5HMG2 (1By16) et Q03871 (1By9). En gris, les résidus conservés et en rouge, les résidus cystéines. 253 Annexes Annexe 3. Exemple d’une recherche sur Mascot. Protéine identifiée A2TN61 (SG-FPM 4). 254 2 3@+3" #& %%1$%$$ % #0/#0/#0$%L 2C+ 1040,534 Da et NNN); N!*,M-( Abs. Int. * 1000 y R L Q Q C* 3 2 y7 1 y5 y1 y2 y4 y3 a7 0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 1200 m/z Q C C Q Q L R Ion a b c y z+2 1 Q Q Q Q Q 7 2 C* C* C* C* C* 6 3 C* C* C* C* C* 5 4 Q Q Q Q Q 4 5 Q Q Q Q Q 3 6 L L L L L 2 7 1 R R R R R 1 Gln Cys Cys 2 101.071 129.066 146.092 175.119 160.108 Arg Gln 3 309.138 337.133 354.159 288.203 273.192 Leu Gln 4 469.169 497.164 514.190 416.262 401.251 Gln Leu 5 6 597.227 625.222 642.249 544.320 529.309 Gln Arg 7 725.286 753.281 770.307 704.351 689.340 Cys 838.370 866.365 883.391 912.418 897.407 Cys 994.471 1022.466 1039.492 1040.476 1025.466 Gln ions y 175.119 288.203 416.262 544.32 704.351 912.418 1040.476 différence 113.084 128.059 128.058 160.031 208.067 128.058 Ajout d’une 131.084 146.059 146.058 178.031 226.067 146.058 L Q Q C C (Cys-CAM) (Cys-PE) molécule H2O résidu R #33 f2 f1 Q 2 3:+"0%# 4*;L3%#%#4 .0$%$$4#&0%#0C+ Intens. [a.u.] ). =' C 9, A!B 1 C /? A#B( 7 '! C 9, A',B '# C /? 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M7, A' M7,BU%' C'A',BU'# C9,A',B(v2% .'( x104 '"5-, AF0005417MF\0_E11\1\1SRef 1471.756 1.25 '-!M7, 1431.624 1.00 '"5-M7, '-!, 0.75 1525.771 1377.614 0.50 '"5-,v '"5-M7,v 1487.740 '-!, 1541.772 '"5-, 1568.746 1363.603 0.25 '-!,v 1392.675 1457.736 1413.614 0.00 1350 1375 1400 1425 1450 1475 1500 1525 1550 1575 m/z #3* Travaux rélatifs à cette étude Travaux relatifs à cette étude Publication dans des revues internationales à comité de lecture Ferreira, M.S.L., Martre, P., Mangavel, C., Girousse, C., Rosa, N.N., Samson, M.F. and Morel, M.H. Physicochemical control of durum wheat grain filling and glutenin polymers assembly under different temperature regimes, Journal of Cereal Science. Submitted. Ferreira, M.S.L., Morel, M.H., Bonicel, J.J. and Samson, M.F. Changes in redox status of T. durum: Relationship between endosperm cell redox homeostasis and the glutenin polymerization in developing durum wheat. Publication in preparation. Ferreira, M.S.L., Bonicel, J.J., Samson, M.F. and Morel, M.H. How are glutenin polymers assembled during grain filling in durum wheat? Publication in preparation. Actes de congrès scientifique Ferreira, M.S.L., Bonicel, J., Rosa, N.N., Samson, M.F. and Morel, M.H. 2010. How are gluten polymers assembled during grain filling in durum wheat? In: Gluten Proteins 2009, Branlard, G., ed., INRA, Paris, France, 28-32. 260 Travaux rélatifs à cette étude Communications orales à des congrès scientifiques Ferreira, M.S.L., Bonicel, J., Mangavel, C., Samson, M.F., Rogniaux, H. and Morel, M.H. Dynamique d’assemblage des protéines de réserve lors du développement du grain de blé dur. Journée de l’École Doctorale SP-SA, 22 juin 2010, Montpellier, France. Ferreira, M.S.L., Bonicel, J., Rosa, N.N., Samson, M.F. and Morel, M.H. How are Gluten Polymers assembled during durum wheat grain filling? Xth International Gluten Workshop, 7-9 September 2009, Clermont-Ferrand-France. Ferreira, M.S.L., Rosa, N.N., Bonicel, J., Morel, M.H. and Samson, M.F. Activité antioxydante et accumulation des protéines de réserve chez le grain de blé dur (Triticum durum). GRAINES 2009, 2ème Colloque National du réseau Français de Biologie des graines, 4-5 juin 2009, Paris, France. Communications affichées à des congrès scientifiques Rosa, N.N., Ferreira, M.S.L., Bonicel, J., Samson, M.F. and Morel, M.H. Change in starch granule size distribution during durum wheat grain development. Xth International Gluten Workshop, 7-9 September 2009, Clermont-Ferrand-France. Ferreira, M.S.L., Bonicel, J., Rosa, N.N., Morel, M.H. and Samson, M.F. Activité antioxydante et accumulation des protéines de réserve chez le blé dur. Journée de l’Ecole Doctorale SP-SA, 18 juin 2009, Montpellier, France. Ferreira, M. S. L., Bonicel, J., Abecassis, J., Samson, M. F. and Morel, M. H. Changes in the redox status of Triticum durum endosperm during grain filling. From Seed to Pasta: The Durum Wheat Chain – International Durum wheat Symposium, June 30- July 3 2008, Bologna, Italy. 261 * 0$-%/%$#!"#$% !#- !$-#</% :' 8 :2 = % ( ' : , % 2 ' : ( 2 : ' 2 % (7% 22 ' 2 .8 2 ': ( 22 2 22 2 % :( '2% . 2 % ( 2 : %/3D : '2 2 .(' ' :' 2=:: 2 :( 2 % 2 22 2 2 '( 9 : : : -$D( 2 2 2 . ' 2 ': ( . : 2 ' ' 2 2 : . ( . : ' 2 2%'( % 2F+;2'( ' ' % . 2 ( 6' : % : . 8 2 '( 9 ' ' (2 . =:2 2 ' ' 2@,>+ :),>+( '8 ( ' % 2 ' : 2 '(9 : 2 2),>+% ( 2 2 '2 : 28 2 '( N <$#B : 2 ' ' ' . % : ( !"#$%&#&#'%#" !!# &# )2% 1C 2 ] ( % 2 C ' ( ) &2 1 2 % % ( K % 2 . '1 ( )02 22 1 % C 22 % ( 7 % & G %.C2 ( )0` %C/3D () 11g C ' 0 2 2( % . 22 22 2 '1 ( ) 2 % 2 HC-$D() .' '1C ( )% . % '1 % & % Q % 22 ( Q % .' 2 1 ' %% ( % F +; 2H 2%('1% % C C .' %( 72 % ' .' '1 ( 1 2 1 ( .' % % % 2 '1 & +@, %2.+6,( '1 ( ) ' 2 1 ' % % 1 ( ) 2+6, C ( 9 1C%G 21 '1C 1 2 G '1( $%40 -B '1 . %%% (