la lettre - Synadiet
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novembre 2016 la lettre"s N°1 Bulletin scientifique du Syndicat National des Compléments Alimentaires sommaire »» Grand Angle • dossier spécial : Déficiences & Obésité p.2-6 interview : Rencontre avec J-F. Landrier p.7 ................................................................ »» Actualité Revue de presse p.8 ................................................................ »» Découverte Têtes chercheuses p.9 Nos membres font l'actu p.9 ................................................................ »» Blocs-notes Dossier spécial : Déficience et obésité Zoom sur : LA CURCUMINE – Composant principal actif du CURCUMA p.10-11 Agenda p.12 A Suivre : ALIM50+ p. 13 ................................................................ »» BIBLIOGRAPHIE p.14-15 ISSN 2274-7885 la lettre s novembre 2016 la lettre Grand Angle novembre 2016 3/ Micronutriments, microbiote et étiologie de l’obésité DOSSIER SPECIAL L’origine de l’obésité implique de multiples paramètres dont l’identification est loin d’être totalement achevée. L’instabilité alimentaire accompagnée d’une densité calorique trop importante et d’une moindre activité physique résultant d’un mode de vie sédentaire, jouent un rôle incontestable. A ces facteurs qui assurent le déséquilibre de la balance énergétique s’ajoutent la prédisposition génétique, les facteurs psychologiques et le contexte socio-économique. [1,3] Déficiences & Obésité Une place pour la complémentation? par Faustine MUSSAT Synadiet Selon le déficit nutritionnel observé chez les individus et le mécanisme physiologique à l’origine de celui-ci, les déficiences en certains micronutriments peuvent entraîner le développement de troubles métaboliques comme l’obésité. A contrario et malgré la notion d’excès associée à cette pathologie, des études ont mis en évidence que l’obésité peut aussi être à l’origine de certaines insuffisances en micronutriments [5]. A l’échelle microscopique, certains déficits peuvent être liés à une altération du microbiote qui a un rôle clé dans l’absorption des nutriments et donc dans la balance énergétique. De plus, l’excès de masse grasse, en particulier de masse grasse viscérale, engendre des altérations métaboliques. Ce phénomène est notamment lié à l’activité métabolique et endocrine du tissu adipeux, et à une inflammation à bas bruit. Notre principal champ de recherche sur cette thématique vise donc à comprendre le lien entre le statut en micronutriments et l’installation progressive de l’obésité. Il s’agira d’étudier dans quelles mesures certaines déficiences nutritionnelles semblent être impliquées dans le développement de l’obésité ou être des conséquences des altérations métaboliques et de la composition corporelle. AA / Le microbiote : source et cible 1/ Contexte actuel du déséquilibre énergétique L’obésité est caractérisée par un excès de masse grasse résultant d’un déséquilibre entre les apports et les dépenses énergétiques [21]. En 2014, on compte près de 2 milliards d’adultes – pratiquement 1/3 de la population mondiale – en surpoids, dont plus de 600 millions sont obèses. Parmi eux, on trouve 15% de la population française [43]. Ce phénomène croît actuellement de façon alarmante, particulièrement chez les enfants [34], ce qui en fait l’un des facteurs de risque de santé publique le plus important. Il semble donc important d’identifier l’origine des déficiences nutritionnelles chez les sujets obèses, les conséquences cliniques de ces insuffisances et les recommandations pratiques qu’il convient d’appliquer, notamment lorsqu’une chirurgie bariatrique est envisagée, compte tenu des altérations engendrées par ce type d’intervention. ............................................................................................. “L’obésité peut être à l’origine d’insuffisances en micronutriments.” ............................................................................................. Tableau 1 : Interprétation de l’IMC adulte 2 s Classification IMC (kg/m ) Poids santé >18.5 Surpoids >25 Obésité classe 1 >30 Obésité classe 2 >35 Obésité classe 3 ou obésité morbide >40 2 Il a été constaté que le régime alimentaire d’un individu influence la composition de son microbiote. Les recherches en nutrition de ces dernières années ont permis de montrer de rôle charnière du microbiote entre les apports alimentaires, l’équilibre énergétique et le développement de l’obésité. 2./ Prévalence des déficiences nutritionnelles Ci-dessous, les déficiences révélées significatives chez les sujets obèses … Type de nutriment Vitamine Nom Vitamine D (VD) Minéraux Zinc Sélénium Type de la population déficiente Tous types confondus avant chirurgie bariatrique IMC> 35 kg/m2 avant chirurgie bariatrique IMC> 35 kg/m2 avant chirurgie bariatrique Tous types confondus avant chirurgie bariatrique % de la population déficiente 80 [38] 25 [37] 25 [37] 60 [18] Insulinorésistance ; hyperinsulinémie Inflammation à bas bruit ; stress oxydatif Incidences physiologiques Risques de maladies cardio-vasculaires ; renforcement du catabolisme Tableau 2 : Corrélation entre déficiences nutritionnelles et obésité Le microbiote d’un homme adulte sain se caractérise par un ratio, entre les bactéries Firmicutes et Bacteroidetes, de l’ordre de 10 pour 1. Ce rapport est différent chez les obèses, les enfants et les personnes âgées. Les relations entre les familles de bactéries composant la flore intestinale et les facteurs de risques métaboliques et cardiovasculaires sont analysées chez des sujets de poids stable et chez d’autres, ayant perdu du poids après modification des apports alimentaires. Une différence probante entre la composition du microbiote intestinal d’individus obèses et minces a récemment été mise en évidence et supporte le concept d’un dialogue métabolique entre les bactéries intestinales et l’organisme hôte, qui implique des gènes codant pour des protéines vouées à la régulation du stockage et/ou de l’oxydation des nutriments [39] . 3 la lettre s novembre 2016 la lettre Grand Angle De plus, les bactéries intestinales influencées par les modifications des modes alimentaires, entraînent un défaut d’absorption, de distribution, du métabolisme et de l’excrétion des nutriments contribuant à la progression rapide de l’obésité abdominale. [31] En 2004, une équipe américaine envisage le rôle du microbiote dans l’absorption des nutriments : le microbiote des souris obèses permettrait d’extraire davantage d’énergie à partir de l’alimentation et favoriserait le stockage des graisses dans le tissu adipeux [22] . De plus, sa présence réduit l’expression d’un gène dans les cellules de l’épithélium intestinal, ce qui entraîne une augmentation de l’activité lipasique et un stockage des triglycérides dans les adipocytes. Enfin, d’autres expériences pré-cliniques sur une souris bénéficiant tour à tour d’une transplantation du microbiote intestinal de deux souris jumelles, l’une mince et l’autre obèse, montrent que le microbiote de la souris obèse favorise la prise de poids et le développement de problèmes métaboliques [23]. L’utilisation de pré ou pro biotiques pourrait être envisagée à l’avenir chez les sujets souffrant de syndrome métabolique afin de rétablir les éventuels déséquilibres du microbiote impliqués dans les risques cardiovasculaires. [31] Composition de l’alimentation 20 Le programme MetaHIT coordonné par l’INRA, a permis d’établir le premier catalogue global de gènes à partir du métagénome intestinal d’une centaine d’individus. ............................................................................................. “le régime alimentaire d’un individu influence la composition de son microbiote. ” ............................................................................................. Nutriments Absorption métabolisme, distribution, élimination Réponse physiologique (=Phénotype): poids, glycémie, lipides plasmatiques... Voies de signalisation, activité de facteurs de transcription, enzymes... Variants génétiques La déficience en zinc touche entre 20 et 30% de la population obèse [5] avec une diminution des concentrations plasmatiques associées à une excrétion urinaire élevée [24]. L'hypozincémie observée chez les individus obèses semble liée, du moins en partie, à une redistribution du pool total de zinc avec une séquestration adipeuse de cet oligoélément [27]. De plus, considérant que le zinc intervient dans le transport de l’insuline, on comprend que l’insulino-résistance et l’hyperinsulinémie réactionnelle fréquemment associées à l’obésité puissent conduire à une utilisation accrue du zinc circulant, expliquant ainsi les déficiences observées chez les obèses [25,26]. »» LE SELENIUM… La déficience en sélénium est observée chez près de 60% des sujets obèses [5]. Cet oligoélément semblerait jouer un rôle dans l’hypertrophie des L’obésité est souvent associée à de nombreux troubles métaboliques et notamment la résistance à l’insuline et le DT2. Or, nombre de vitamines et minéraux sont impliqués dans la régulation de ces mêmes processus métaboliques. les perturbations métaboliques qui ont lieu en amont peuvent expliquer certaines des déficiences observées en aval chez les individus obèses. Chez les individus atteints d’obésité morbide, la surcharge pondérale mettant en risque la santé et la vie, une intervention chirurgicale peut être envisagée : la chirurgie bariatrique. Ce type d’intervention entraîne des déficiences nutritionnelles importantes qui doivent faire l’objet d’un suivi nutritionnel rapproché. Il paraît donc primordial d’appréhender les insuffisances pouvant être présentes chez les candidats à une chirurgie bariatrique [29]. .................................................................................................................................................. “la chirurgie bariatrique entraîne des déficiences nutritionnelles importantes. ” .................................................................................................................................................. »» LA VITAMINE D … 4 »» Exemple de la supplémentation en vitamine D L’augmentation du volume de stockage entraînerait une séquestration de la vitamine D circulante restreignant par conséquent sa circulation sanguine diminuant ainsi l’accèssibilité de la vitamine D à ses tissus cibles. Une augmentation de 10% de l’IMC entraînerait ainsi une baisse de 4% du taux circulant de vitamine D. [35] A cela, s’ajoute la modulation de l’activité des enzymes du cytP450 chez la plupart des sujets obèses féminins [16}. Il en résulte un renforcement du catabolisme et un ralentissement de l’hydroxylation de la vitamine D sous sa forme active. [16] adipocytes et dans l’adipogénèse. Des études suggèrent que des variations dans le sérum sanguin de sélénium pourraient être associées à l’obésité. En effet, une étude effectuée sur plus de 3000 sujets obèses révèle une corrélation négative entre l’IMC et le taux de sélénium [41]. Ces expériences suggèrent vivement qu’une prise alimentaire élevée de sélénium est associée à un profil corporel avantageux. Aussi, comme vu précédemment, l’obésité est associée à un état de stress oxydant favorable au développement d’un syndrome métabolique, notamment via la dérégulation des adipokines et des cytokines pro-inflammatoires par le tissu adipeux [42]. Or, le sélénium est un constituant de la glutathion péroxydase, une enzyme qui joue un rôle intracellulaire antioxydant capital dans la détoxication des radicaux libres produits par le métabolisme cellulaire. Ainsi, certaines équipes supposent que les désordres métaboliques liés à l’obésité sont à l’origine d’une neutralisation anormale du sélénium, qui pourrait être une des causes des déficiences mises en évidence lors des expériences précédentes. [28,41] 4/ Rôle des compléments alimentaires De plus, une complémentation nutritionnelle adéquate et rationnalisée peut s’avérer utile chez l’individu obèse, pour pallier aux déficiences liées à son état de santé. B/ Déséquilibre métabolique On observe une insuffisance en vitamine D chez 80 à 90% des individus obèses [5,10]. Or, le tissu adipeux est considéré comme le site de stockage majoritaire pour la vitamine D [20]. Ainsi chez les sujets obèses, l’excès de masse adipeuse entraîne une accumulation de vitamine D dans le tissu adipeux. Cette expansion de tissu adipeux et de volume global serait à la base d’une dilution volumétrique de la vitamine D (Drincic, et al. 2012). novembre 2016 »» LE ZINC … Cette approche apportera des informations pour le développement de mesures thérapeutiques et/ou nutritionnelles orientées sur les modifications de la composition du microbiote. Préférences alimentaires, appétit, satiété s D’après l’article de l’INSERM « Vitamin D modulates adipose tissue biology » [20], la 1,25(OH)D favorise l’absorption du glucose par les adipocytes. Les auteurs suggèrent que ce phénomène pourrait être lié à l’induction de l’expression de la protéine GLUT4, impliquée dans l’entrée du glucose dans les adipocytes. Ceci explique la quantité notable de preuves parues dans le but de valoriser l’effet bénéfique d’une supplémentation en vitamine D sur le métabolisme glucidique. De plus, des études précliniques effectuées sur des animaux, ont mis en évidence le rôle de la vitamine D sur les voies de signalisation insuliniques chez les patients atteints de DT2 [1,11]. Augmentation de l’activité des cellules ß pancréatiques augmentation de la capture de l’insuline par les tissus périphériques Vitamine d DT2 favorise la transformation de pro insuline en insuline augmentation de l’activité de l’insuline Dans ce cas, les chercheurs démontrent qu’une déficience en vitamine D chez l’animal s’accompagne d’une perturbation des cellules pancréatiques, qui est par ailleurs restaurée par une supplémentation. Les résultats indiquent également une corrélation négative entre le taux de 25-hydroxyvitamine et la prévalence du DT2. [36] Enfin, la supplémentation en vitamine D semble intervenir également dans l’oxydation des graisses et dans la régulation des dépenses énergétiques. [16] 5 la lettre s novembre 2016 Grand Angle la lettre interview L’interaction complexe entre les micronutriments et les gènes pourrait aider à comprendre comment utiliser de la meilleure façon les nutriments en tant que suppléments dans les pratiques cliniques. Des études génétiques et nutritionnelles supplémentaires sont nécessaires pour clarifier l’impact de ces micronutriments sur l’expression de nos gènes. Afin d’intégrer plus facilement l’interaction nutriments – modulation de l’expression des gènes, nous nous avons souhaité nous référer au Professeur J-F. Landrier (Unité 1062 Inserm/Inra). Voici les explications qu’il a su nous apporter : Bien que les sujets souffrant d’obésité aient un apport énergétique trop important, il peut exister chez ces individus des déficiences nutritionnelles, en particulier en micronutriments. Celles-ci peuvent être liées à un mauvais équilibre alimentaire, à l’excès de masse grasse en luimême, ou à l’inflammation à bas bruit associée à l’obésité. De nombreux travaux scientifiques visent aujourd’hui à mieux cerner ces déficiences afin de mieux appréhender leur rôle dans le développement de l’obésité, et d’envisager des supplémentations permettant de limiter les déséquilibres métaboliques associés à l’obésité. Une meilleure connaissance de ces déficiences paraît également essentielle pour la prise en charge des obèses candidats à la chirurgie barriatrique. Jean-François Landrier anime groupe de recherche situé à l'Université d'Aix -Marseille. Son activité de recherche est dédiée à l'étude de l'impact des micronutriments lipophiles sur la biologie du tissu adipeux, et les conséquences en termes de l'obésité et des troubles physiopathologiques associés. Depuis quelques années, il se concentre principalement sur les effets de la vitamine D et les caroténoïdes. énergétique, le contrôle de l’activité physique ou de la prise alimentaire, l’absorption intestinale en font partie et ne sont pas exhaustifs. Dans le cas de la vitamine D, nous avons montré que cette vitamine est capable d’induire la dépense énergétique en augmentant l’oxydation lipidique. En ce qui concerne l’acide rétinoïque, nous avons prouvé que cette molécule régit également la dépense énergétique en augmentant la quantité de mitochondries au niveau du tissu adipeux. Il y a d’un côté des nutriments dont le rôle dans la mise en place de l’obésité est clairement établi. C’est notamment le cas pour les sucres et les lipides, qui ont un rôle clé dans le développement de l’obésité. D’un autre côté certains micronutriments pourraient avoir un rôle protecteur vis-à-vis de la survenue de l’obésité, c’est notamment le cas de la vitamine D ou du métabolite actif de la vitamine A, l’acide rétinoïque. Toutefois, il faut rester prudent à ce sujet et des études sont encore nécessaires pour confirmer ou infirmer cet impact des micronutriments sur l’obésité. On peut imaginer de très nombreux processus impactés par les micronutriments, participant au contrôle pondéral. La dépense pour augmenter ou diminuer leur expression. Ainsi en fonction de la quantité vitaminique présente, certains gènes seront induits et d’autres réprimés. Les gènes cibles sont très nombreux et impliqués dans différentes voies métaboliques. Dans le cas de la vitamine D, il a été établi qu’environ 1000 gènes (sur environ 25 000 codés par notre génome) sont directement régulés par cette vitamine. On constate donc que les effets sont multiples et variés. Synadiet : Quels sont les gènes impliqués dans les mécanismes mis en jeu ? Pour quels composés codent-ils ? Synadiet : Quels sont les nutriments intervenant dans les mécanismes physiologiques liés à l’obésité ? Synadiet : Dans quels processus biologiques sont-ils susceptibles d’intervenir ? 6 novembre 2016 Grand Angle Rencontre avec J-F. Landrier 5/ « Take home message » s Synadiet : A quel niveau (cellulaire, moléculaire …) connaît-on le mécanisme d’action de ces micronutriments ? Quelles en sont les étapes cibles ? Les mécanismes commencent à être étudiés. Les effets de ces molécules au niveau systémique dépendent de leurs effets au niveau cellulaire qui lui-même dépend de leurs effets géniques. En effet ces molécules, et c’est particulièrement vrai dans le cas de la vitamine D ou de la vitamine A disposent au niveau cellulaire d’un récepteur nucléaire qui leur est spécifique et qui va se fixer au niveau des régions promotrices de certains gènes Les gènes impliqués dans le contrôle pondéral sont très nombreux et codent des protéines impliquées dans de très nombreuses fonctions biologiques telles que les voies métaboliques des lipides, le contrôle de la prise alimentaire, l’adipogénèse…. La liste est très longue et n’est probablement pas complète à l’heure actuelle. Synadiet : Que pensez-vous des nouvelles mesures technologiques concernant le séquençage du génome bactérien ? Pouvons-nous confirmer l’existence d’une relation entre le microbiote et le développement de l’obésité ? Le séquençage du génome bactérien a fait d’énormes progrès et a permis des avancées majeures dans la compréhension du rôle du microbiote dans l’obésité. A l’heure actuelle il est bien établi que le microbite est impliqué dans le développement de l’obésité, mais il ne faut pas oublier qu’il est lui-même modulé par notre alimentation… qui reste donc le facteur prédominant. 7 la lettre s novembre 2016 la lettre Actualité Découverte Revue de presse Têtes chercheuses : "BMY Screen" par Faustine MUSSAT Synadiet par Faustine MUSSAT Synadiet 1/ des composants issus de fruits pourraient être efficaces contre le diabète et les maladies cardiovasculaires. Xue et al. – Diabetes, Août 2016 BMY screen est une société de service émergente Bordelaise créée en janvier 2014 par quatre docteurs en biologie dans le but de faciliter l’accès à des technologies innovantes et avancées scientifiques aux différents domaines de la santé. Elle fait partie du réseau des cellules de transfert de la Nouvelle-Aquitaine. Dans ce cadre, les entreprises qui confient leurs travaux de R&D à BMYscreen peuvent bénéficier du doublement de leur assiette crédit impôt-recherche. Des chercheurs de l’Université de Warwick (UK) ont identifié des phytomicronutriments susceptibles de prévenir et d’améliorer les complications induites par le diabète via une stimulation de l’activité de la glyoxalase 1 (Glo1). La Glo1 est l’enzyme qui catalyse l’élimination de produits de glycation avancée (AGE) tels que le méthylglobal (MG), des composés impliqués dans le développement des complications du diabète. Certaines approches thérapeutiques visent ainsi à stimuler l’activité de la Glo1 dans le but de favoriser leur élimination. Leur expertise est centrée sur le développement des tests cellulaires destinés à identifier des substances ou extraits Dans cette étude un screening et des tests in vitro ont permis d’identifier la capacité du trans-resveratrol (tRES) issu du raisin et de l’hespéridine (HESP) issue de l’orange, à induire la Glo1. L’association de ces deux phytomicronutriments constitue ainsi une stratégie thérapeutique intéressante pour la prise en charge du diabète, et une piste potentielle pour la prévention des complications métaboliques impliquant les AGE. 2/ Oméga 3 et gestion du stress, les liens se resserrent. INRA – Bosch-Bouju et al. – Cell Reports, Août 2016. En 2011, une équipe de chercheurs de l’Inra et de l’Inserm montrent chez le rongeur qu’une faible consommation d’oméga 3 augmentait le stress. Ces chercheurs ont mis en évidence que la capacité de 8 L’ensemble de ces services, se basent sur l’étude des mécanismes moléculaires permettant aux cellules de faire face aux agressions de l’environnement qui engendrent un stress cellulaire. « Nous proposons d’évaluer si une substance peut i) diminuer l’activité des voies de signalisation néfastes ou ii) activer des voies de signalisation protectrices ». novembre 2016 Si cette expertise a été initialement développée autour de la recherche en oncologie, les méthodologies explorant ces voies de signalisation permettent aujourd’hui de cibler des désordres métaboliques et maladies chroniques telles que le diabète ou les maladies cardiovasculaires. L’accès à des technologies innovantes permettra à présent aux différents acteurs de la santé de percevoir clairement le bénéfice nutritionnel et/ou physiologique de leurs produits. Site internet : http://www.bmyscreen.com Nos membres font l'actu : "VALBIOTIS" par Faustine MUSSAT Synadiet Ces propriétés ont été évaluées cliniquement dans une étude réalisée sur 38 individus en surpoids ou obèses (IMC entre 25 et 40) recevant une combinaison de tRES et HESP pendant 8 semaines. Les résultats montrent des bénéfices cliniques réels en termes de diminution de la glycémie, d’amélioration de l’insulinosensibilité ainsi que du taux de marqueurs de l’inflammation au niveau vasculaire. qui pourraient avoir un « potentiel santé » intéressant, pour les professionnels de la nutrition. De plus, ces tests permettent de caractériser les propriétés de leurs produits en vue d’allégations nutritionnelles de santé. s réponse au stress serait due à une meilleure plasticité des neurones du noyau accumbens, une zone du cerveau où les cannabinoïdes endogènes (CE) - des lipides du cerveau - sont des acteurs majeurs de la mémoire. Ainsi, une stimulation de la production de CE entraîne une réduction de l’anxiété, chez des souris. Ce composant représente aujourd’hui un substrat neurobiologique intéressant qui nécessite des recherches supplémentaires pour mieux connaître sa fonctionnalité dans la gestion du stress et de l’anxiété. Sa découverte offre ainsi de nouvelles pistes dans la mise en place d’une politique thérapeutique et nutritionnelle afin d’améliorer la gestion des comportements liés au stress. Valbiotis développe un produit permettant de diminuer des facteurs de risque de diabète de type 2 (DT2). La biotech créée en 2014 implantée à La Rochelle vient de renforcer ses fonds propres pour poursuivre les essais cliniques de son produit et compte obtenir une allégation santé propriétaire relative à la diminution d’un facteur de risque du diabète de type 2. Après deux ans de recherches pré-cliniques en collaboration avec l’université de La Rochelle, l’université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand et le CNRS, Valbiotis a aujourd’hui entamé ses premiers essais cliniques pour obtenir la preuve de sécurité avant de se lancer dans la première étude d’efficacité. Ce complément alimentaire à base de plantes – une combinaison synergétique de 5 extraits végétaux – vise à lutter contre le pré-diabète, un facteur de risque majeur de développement du DT2. Il se caractérise par un stade intermédiaire du diabète selon lequel la glycémie varie environ entre 1,00 et 1,25 g/l. Selon l’Association Américaine du Diabète, environ 70% des pré-diabétiques développent le DT2. De plus, les prévisions de croissance sont très préoccupantes : la Fédération Internationale du Diabète annonce plus de 642 millions de cas de DT2 pour 2040. Ces propriétés ont été évaluées sur la base d’un large screening expérimental in vitro et in vivo sur des souris diabétiques et saines. Appelé Valedia®, le complément alimentaire a déjà prouvé sa capacité à réguler l’ensemble des facteurs de risques impliqués dans le pré-diabète et à terme dans l’apparition du DT2. Les résultats montrent notamment une diminution de la glycémie à jeun et du poids corporel via une réduction de la masse grasse et une augmentation de la masse maigre, une diminution du taux de triglycérides sériques et hépatiques, … Les travaux de la société VALBIOTIS ont été présentés au 76ème Congrès de l’American Diabetes Association, en Juin dernier à la Nouvelle-Orléans. De plus, parmi les molécules découvertes dans le cadre de ses recherches, VALBIOTIS étudie également une autre potentielle solution thérapeutique adaptée au traitement de la Stéatose Hépatique Non Alcoolique (NASH), souvent décrite comme étant une des complications du diabète de type 2. Site internet : http://valbiotis.com 9 la lettre s novembre 2016 la lettre Blocs-notes Zoom sur : 1 / Le Curcuma LA CURCUMINE – Composant principal actif du CURCUMA Nom binomial : Curcuma longa L. = Curcuma domestical Val. Noms vernaculaires : curcuma, safran pays, safran des Indes (Fr). Turmeric (En). Origine : naturelle/synthétique originaire d’Asie du Sud/Est (80% de la production mondiale provient d’Inde). Propriétés du Curcuma longa L. : utilisé dans la prise en charge de plusieurs troubles (à visée digestive, à visée articulaire, à visée inflammatoire, etc…) grâce à ses propriétés anti oxydantes, anti-inflammatoires, antimicrobiennes et anti-cancéreuses. Recul d’utilisation: cf. IPP (Intérêt Physiologique des Plantes). par Faustine MUSSAT Synadiet Descriptif : Le curcuma est une plante vivace, herbacée, à courtes tiges qui possède de nombreux rhizomes aromatiques, de couleur jaune à orange à l'intérieur. Le rhizome est la tige souterraine de la plante herbacée du genre Curcuma. Il renferme environ 2 à 6% d'huile essentielle, 45 à 55% d'amidon, une grande quantité d'eau et des curcuminoïdes jusqu'à 8%. Les curcuminoïdes sont les composants principaux du curcuma. Ils sont responsables de sa coloration jaune. Parmi eux, la curcumine en représente 77%. 2/ La Curcumine 1/ Contexte actuel Nom usuel : curcumine Nom scientifique : diféruloyl-méthane Formule : C21H20O6 Figure 1 - Structure chimique de la curcumine 10 rôle majeur dans l’activité de la curcumine. L’efficacité de la curcumine peut aussi être expliquée par la labilité prononcée des hydrogènes du CH2 ou via la fonction dicétone centrale. Les chercheurs suggèrent en effet que la neutralisation des radicaux libre implique la délocalisation des électrons non appariés de la fonction dicétone. Le processus antioxydant non enzymatique est le suivant : S-OO°+ AH SOOH + A° A°+ X° Produit non radical où S-OO° est la substance oxydée ; AH la fonction chimique de la curcumine antioxydante ; A° le radical antioxydant et X° un autre radical. Enfin, la curcumine est impliquée dans la stimulation de l’activité d’enzymes anti oxydante telles que la catalase et le superoxyde dismutase (SOD), impliquées dans la régulation du stress oxydant. Procédé d’obtention : consommation de rhizomes pulvérisés. Ces derniers sont chauffés, séchés puis broyés. Il faut 4 à 20 grammes de poudre obtenue par pulvérisation de la racine pour obtenir 200 mg de curcumine pure. Descriptif : La curcumine est un pigment polyphénolique utilisée comme colorant alimentaire – E100. Biodisponibilité de la Curcumine : Du fait de sa métabolisation rapide dans l’intestin et le foie, la biodisponibilité de la curcumine est faible lorsque celle-ci est administrée seule. En revanche, l’administration de curcumine couplée à celle de pipérine, le principe actif du poivre, augmente sa biodisponibilité de 154% [1]. Le mécanisme est encore mal connu mais il semblerait que la pipérine réduise la métabolisation de la curcumine par l’inhibition d’enzymes hépatiques et intestinales. [3] De plus, il semblerait que l’encapsulation de curcumine dans des nanoparticules grâce à une émulsion, ou encore dans la cyclodextrine – un oligosaccharide cyclique – favorise son passage membranaire et augmente sa biodisponibilité. [1,2] Métabolisme de la curcumine : La curcumine subit plusieurs transformations au niveau de chaque partie constitutive du processus digestif. Les différents dosages suggèrent qu’elle subit majoritairement une glucuronidation via un cycle entéro-hépatique. Les produits majoritaires qui en résultent sont la curcumine glucuronide et la curcumine sulfate tandis que les métabolites minoritaires ne sont présents qu’en faibles quantités. Les études montrent actuellement un intérêt biologique issu de la curcumine non transformée et des composés secondaires issus de sa métabolisation. Des études expliquent toutefois les effets cibles respectifs à la curcumine ou à ses analogues, ainsi que les mécanismes d’action associés. [1,3] Actions Santé : La fonction alcool (OH) présente sur le noyau phénol participe considérablement à la fonction anti oxydante de la curcumine et à la neutralisation des radicaux libres. En effet, bien qu’il faille beaucoup d’énergie pour arracher l’hydrogène de la fonction OH, ce dernier est plutôt labile et joue donc un La curcumine présente un effet antiinflammatoire puissant via sa capacité de modulation de certaines voies de signalisation. Parmi ces dernières, on observe une régulation négative de l’expression de NF-kβ ou encore TNFα, deux acteurs majeurs intervenant dans le processus inflammatoire. [3] Au niveau intestinal, l’effet anti-inflammatoire de la curcumine se traduit par l’activation de l’expression de SOCS-1 – médiateur chimique de la réponse inflammatoire – qui induit l’inhibition de la voie de signalisation JAK/STAT, responsable entre autre de la prolifération cellulaire. [4] Plusieurs études ont ainsi confirmé l’effet bénéfique de la curcumine sur les pathologies susceptibles de développer une réponse inflammatoire. En effet, il serait intéressant d’étudier le rôle potentiel de la curcumine chez les sujets obèses, cibles de l’inflammation à bas bruit, responsable des perturbations métaboliques chez ces individus. s novembre 2016 »» Exemple de formulation : « le curcuma longa L. contribue au confort digestif » ; la curcumine aide à contrôler la réponse inflammatoire au sein de l’organisme ». En pharmacie, le rhizome de curcuma peut entrer dans la composition de phytomédicaments – médicaments dont le principe actif provient d'une plante entière ou d'une partie de cette plante – avec les indications suivantes : « traditionnellement utilisé 1°comme cholérétique ou cholagogue ; 2° dans le traitement symptomatique des troubles fonctionnels digestifs attribués à une origine hépatique ; 3° pour stimuler l’appétit ». Contre-indications : »» en cas d’occlusion biliaire , »» à forte dose (100 mg par kg), le curcuma peut provoquer des inconforts gastriques. Ainsi, la curcumine présente aujourd’hui un réel intérêt physiologique du fait de la diversité de ses pouvoirs biologiques. Dans la perspective d’emploi thérapeutique de la molécule, le grand défi est l’amélioration de la biodisponibilité de la curcumine. [3] Bibliographie : 1 www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/ PMC3918523 2 European Journal of Pharmaceutical Sciences. J. Shaikha, D.D. Ankolab, V. Beniwala, D. Singha, M.N.V. Ravi Kumar. http://dx.doi.org/10.1016/j. ejps.2009.02.019 3 Thèse « Études chimiques et biologiques d’Aframomum sceptrum (Zingiberaceae) et de la curcumine ». Z. CHEIKH ALI. 11.04.12 4 « Protective effect of curcumin on TNBS-induced intestinal inflammation is mediated through the JAK/STAT pathway ». Zhang X., Wu J., Ye B., Wang Q., Xie X., Shen H. DOI: 10.1186/s12906-0161273-z Utilisation : L’ensemble de ces propriétés, intrinsèques à sa structure expliquent son utilisation traditionnelle dans le domaine de la santé. Ainsi, la curcumine est utilisée dans de nombreux compléments alimentaires pour ses effets bénéfiques : »» Relation santé : digestion; gestion de la réponse inflammatoire , 11 la lettre s novembre 2016 la lettre Blocs-notes s novembre 2016 Blocs-notes AGENDA A Suivre ALIM50+ par Faustine MUSSAT Synadiet novembre VITAGORA. 3 Novembre 2016 | Dijon – France. Pour les professionnels de l’agroalimentaire et de la Nutrition Santé. Thèmes abordés : »» Les opportunités de développement autour de vos mises en marché »» Les nouveaux comportements des consommateurs et modèles économiques associés »» Les innovations alimentaires disruptives – ingrédients, matières premières, usages… »» Les relais de croissance à l’international « Biodisponibilité et ciblage tissulaire des lipides alimentaires : nouvelles stratégies pour la formulation ? ». Par le Groupe Lipide & Nutrition. 15 Novembre 2016 | Paris – France. Programme : http://alimentationsante.org/wpcontent/ uploads/2016/07/20160713101231_Programme_journee_GLN_15_novembre_2016_vf.pdf Journée d’actualité en nutrition du sportif. Par la SFNS (Société Française de Nutrition du Sport). 18 Novembre 2016 | Paris – France. http://www.afdn.org Health Ingredients Congress. 18 Novembre 2016 | Poitiers – France. JFN - Journées Francophones de Nutrition. Du 30 Novembre au 2 Décembre 2016 | Montpellier – France. Décembre ALIM50+ est une association française créée en Août 2014 par six professionnels. Sa vocation est de découvrir, imaginer et accompagner l’avenir de l’alimentation des seniors, de ses usages, des aliments, des ingrédients et compléments alimentaires qui leur sont destinés. L’association accueille tous les acteurs professionnels concernés par l’alimentation des seniors : industries agroalimentaires, laboratoires, assurances... A plus long terme, elle accueillera un plus large public, afin de disséminer les connaissances acquises. Elle mène cinq types d’activités au profit de ses membres et de son environnement socio-économique : information, échanges et débats, promotion d’études et recherches, influences et prises de position, et plateforme de services. Universcience : Festival de l’alimentation. Du 1er au 4 Décembre 2016 | Cité des Sciences - Paris – France. Thème retenu : l’innovation ALIM50+ met à la disposition de ses membres les résultats de ses travaux (webinaires, groupes de travail, projets de recherche) et des actualités (documentation, évènements..). « First international scientific symposium on healthy ageing ». Par l’Institut Pasteur de Lille. Du 8 au 9 Décembre 2016 | Lille – France. Renseignements et adhésions via le site Web www.alim50plus.org Journée scientifique : les compléments alimentaires à base de plantes sont-ils sûrs ? FFAS. 12 Décembre 2016 | Centre d’affaires Paris Victoire – France. 12 13 la lettre s novembre 2016 la lettre s novembre 2016 Bibliographie 1 R. T. Hurt, T. H. Frazier, S. A. McClave, and L. M. Kaplan, “Obesity epidemic: overview, pathophysiology, and the intensive care unit conundrum”, Journal of Parenteral and Enteral Nutrition, vol. 35, no. 5, pp. 4S–13S, 2011. 2 K. M. Flegal, M. D. Carroll, C. L. Ogden, and L. R. 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