1 Sous les Daubenton coule le Couesnon! Les

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1 Sous les Daubenton coule le Couesnon! Les
Sous les Daubenton coule le Couesnon! Les années s’en vont, les découvertes demeurent. Des copier-coller qui ne
sont pas prêts de nous blaser, car ils montrent à quel point une poignée de petits agités peut bien des choses changer.
Pardonnez nous monsieur A, mais il est vrai que cette nouvelle saison autorise à bien des contemplations, la tristesse
en moins : des découvertes de colonies de petits rhinos à plus savoir qu’en faire, deux colonies supplémentaires de
grands murins d’un coup, une magistrale colonie de grands rhinos dénichée dans un vieux grenier et des heures et
des heures, des jours et des nuits à étancher notre soif de connaissance et parce qu’avant tout on aime ça.
Bonne Lecture
J’irai revoir ma normande…
et ma montbéliarde
Cette saison, nous avons engagé de premiers
travaux réguliers sur les exploitations
agricoles. Quatre fermes ont fait l’objet d’une
douzaine de visites. Les contacts au détecteur
ont été dénombrés, en trois points différents
pour chacune des fermes, pour identifier les
lieux les plus appréciés des chiroptères.
Les pipistrelles communes s’offrent la part du
lion mais nous avons également pu contacter
des pipistrelles de Kuhl, des sérotines
communes, des oreillards et des myotis
indéterminés.
Le bilan précis est en cours de rédaction et
constituera la base d’un prolongement plus
précis sur les espèces ou les types
d’exploitations ou de bâtiments les plus
fréquentés.
Anaïs Callebaud, Amélia Clérissy, Yves Le
Roux et Arnaud Le Houédec
Carré VIP
Glénac, petite commune du Morbihan bien
connue des chiroptérologues bretons pour son
important site d’hibernation, rejoint le club très
fermé du carré des Very Important
Populations. Ainsi, avec 15 espèces recensées
sur son territoire elle reçoit sa carte officielle
de membre. Cinq autres communes en
Bretagne ont également atteint voire dépassé
ce cap des 15 espèces : 1 dans le Morbihan et 4
en Ille-et-Vilaine. Cette glose est dédiée à tous
ceux que le Top 50 et autres 100 plus grands
moments de la connerie humaine donne la
nausée pour rester poli comme ma maman me
l’a appris.
Olivier Farcy
Grand succès !
Doux euphémisme Bohratien pour stigmatiser
les découvertes de nouvelles nurseries qui se
sont succédées cette année. Les chiffres parfois
parlent d’eux même alors écoutons les (effectif
adultes) : 552 grands rhinolophes à Plouarzel
(29), 100 grands murins à Miniac-Morvan (35)
et 95 petits rhinolophes à Trébédan (22).
Derrière ces poids lourds, on trouve une flopée
de colonies plus modestes : 46 grands murins à
Hennebont (56), 25 grands rhinolophes à
Pleurtuit (35), 50 petits rhinolophes à Meillac
(35), 35 à Montours (35), 14 à St-Cast Le
Guildo (22), 14 à St-Ouen des Alleux (35), 10
à Inzinzac-Lochrist (56), 9 à Malansac (56), 9
à Hénanbihen (22), 14 à Bonnemain (35), 7 à
Lanhélin (35), 2 à Vieux-Vy sur Couesnon
(35).
Qu’en dites-vous, M’sieur Prévert, de cet
inventaire !?
Et si quelques infos il fallait en extraire, voici
celles qu’il faudrait graver, au fronton, sur une
pierre. Depuis 2003, nous n’avions plus
découvert la moindre nurserie de grand murin
n’avait plus été d’actualité, ces nouvelles
venues portent leur nombre à 14. Avec ces 552
individus la colonie de St-Renan monte sur la
plus haute marche du podium régional et la
colonie de Trébédan devient la principale
colonie de petit rhinolophe des Côtes d’Armor
et la quatrième plus importante en Bretagne.
Notre groupe devra désormais suivre 74
colonies de petits rhinolophes et 20 de grands
rhinolophes. Je crois que l’on peut se souhaiter
bon courage.
Laurent Gager, Patrick Chanony, Jean-Pierre
Ferrand, Arno le Mouël, Philippe Quéré, GuyLuc Choquené, Thomas Dubos, Vincent
Bouche et Olivier Farcy.
La Lettre des Mammimaniaques
Bretagne Vivante SEPNB
novembre 2008- n°14
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Qui va piano va sano
Le murin d’Alcathoe avait été découvert en
2005 dans le département des Côtes d’Armor
(LDM n° 10) et depuis plus nouvelle. Cet été à
Trébédan, de nouvelles captures dont une
femelle gestante sont venues confirmer sa
présence et apporter dans la foulée la 1ère
preuve de la reproduction de l’espèce dans ce
département. Le site de capture est boisement
de feuillus à proximité d’un étang.
Olivier Farcy.
Chiffres, records et bonnes surprises !!!!
990 murins à oreilles échancrées adultes à
Plouër sur Rance le 21 juillet (22) (Dominique
Mélec et Ludovic Morlier), 952 grands
rhinolophes adultes et jeunes à Plouarzel (29)
le 12 juillet (Laurent Gager), 420 grands
rhinolophes adultes à Kernascléden (56) le 06
juillet (Arno Le Mouël, Marc Jamet, et
Dominique Carcreff), 182 petits rhinolophes
adultes à St-Marc Le Blanc (35) le 10 juin
(Jean-Philippe Anotta), 49 noctules de Leisler
dans un chêne sessile à Saint-Aubin du
Cormier (Arnaud Le Houédec).
Michael is back!
Trois thrillers tenaient en haleine notre petite
communauté mammimaniaquienne depuis
quelques années. Pour la petite histoire, entre
2002 et 2007, trois colonies de mise-bas étaient
parties sans laisser d’adresse, évaporées ?
Dévorées ? Enlevées ? En 2005, à Elliant (29),
380 grands rhinolophes, au dernier pointage,
avaient fuit devant l’intrusion d’une fouine à
l’appétit insatiable et d’une chouette
immaculée à qui l’on aurait donné pourtant le
bon dieu sans confession. En 2007, à Plumelec
(56) (LDM n°10 et 12), 168 grands rhinolophes
et 29 murins à oreilles échancrées avaient jeté
l’éponge
après
moult
dérangements
occasionnés par des acheteurs potentiels.
Enfin, en 2002 à Rochefort en Terre 8 petits
rhinolophes avaient disparu par un tour de
passe-passe qui n’aurait pas déplu à
Garcimore. Eh bien, cette année il y a celles
qui ont réintégré leur résidence, Elliant, celles
qui ont déménagé dans le village voisin,
Plumelec et celles qui ont squatté les bâtiments
d’à coté, Rochefort en Terre. Tout est bien qui
fini bien, avec le french kiss en prime. Si les
effectifs retrouvés sont encore inférieurs à ce
qu’ils étaient pour les grands rhinolophes à
Elliant avec 275 adultes et à Plumelec avec 54
ils sont en hausse pour les murins à oreilles
échancrées avec 37 adultes et les petits
rhinolophes de Rochefort avec 10 adultes.
Bruno Ferré et Olivier Farcy
Sylvicool !
Dans le cadre du Contrat Nature 2008-2011
« Chauves-souris de Bretagne », une attention
toute particulière a été portée sur les espèces
forestières et plus particulièrement sur des
femelles si possible allaitantes de Noctule de
Leisler, de murin de Bechstein et de
barbastelle. 12 soirées, 73 chauves-souris
capturées ont été nécessaire pour pouvoir
équiper d’émetteurs 2 femelles de barbastelles
et une femelle de noctule et de Bechstein ! On
vous épargne le bilan temps parfois colossal
pour par la suite retrouver et localiser le gîte.
A retenir donc parmi les obs les plus
intéressantes : 1 colonie de 42 murins de
Bechstein et 1 colonie de 49 noctules de
Leisler. Ces colonies sont les plus importantes,
découvertes à ce jour en Bretagne, pour ces
deux espèces. Au total, 8 arbres gîtes ont été
localisés et décrits. Les chênes sessiles ont la
faveur des chauves-souris dans le grand massif
forestier de St Aubin du Cormier. Le
renouvellement de cette recherche dans ces
trois prochaines années devrait nous autoriser à
tirer quelques conclusions sur l’utilisation des
arbres par les chauves-souris forestières.
Le groupe chiros coordonné par Arnaud Le
Houédec
On a tout essayé
Pas la schnouf, l’alcool ou encore le sexe, le
chiroptérologue mature a depuis fort
longtemps testé sa résistance dans ces
domaines. Non ce qui nous branche après avoir
torturé nos neurones, c’est de les faire
fonctionner. L’automne venu, on cherche les
endroits où les chauves vont s’accoupler par
centaines là ou parfois y en a qui les testent
eux, la schnouf, l’alcool, le sexe. On appelle
cela le swarming et ça ce passe le plus souvent
sous terre. On en avait déjà trouvé des sites où
cela passait, des tunnels, des galeries
souterraines et des puits d’ardoisières à ciel
ouvert. Fallait savoir si ailleurs dans d’autres
galeries, d’autres tunnels c’était pareil. Et après
avoir tenté notre chance dans d’autres tunnels,
d’autres galeries, pas de swarming. Alors on a
élargi aux souterrains, aux grottes marines, aux
blockhaus, aux vieux concasseurs, aux ponts,
pas de swarming. Les neurones commencent à
chauffer. Si tous les sites ne se valent pas
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novembre 2008- n°14
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(présence ou absence de micro cavités dans le
site, dimensions du site, …) quid des sites
possédant des caractéristiques identiques et où
rien ne se passe ? N’etait-ce uniquement que
au mauvais endroit au mauvais moment ? Et si
c’est le cas au bout de combien de passages
pourrons nous dire d’un site que ça swarme ou
ça swarme pas ? La « swarmosurveillance »
viendrait-elle de naître ?
A suivre.
Arno le Mouël, Philippe Quéré, Vincent
Bouche, Guy-Luc Choquené, Jean-Philippe
Anotta, Yann le Bris et Olivier Farcy
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