1 comment eviter la delinquance juvenile comme

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1 comment eviter la delinquance juvenile comme
COMMENT ÉVITER
LA DÉLINQUANCE JUVÉNILE
Comme préambule à une série d’entretiens sur la délinquance juvénile,
j’aimerais vous lire ce qu’un auteur très connu dit à ce sujet : “Je ne vois aucun espoir
de futur pour notre peuple s’il doit dépendre de la frivole jeunesse actuelle car il ne
fait aucun doute qu’elle est insouciante au-delà de toute expression et imbue de ses
opinions malgré sa jeunesse et son manque d’expérience. Lorsque j’étais jeune on
nous apprenait à être discrets et respectueux envers les personnes âgées. Il est loin
d’en être ainsi de notre jeunesse, au contraire, elle se croit exagérément sage et
exempte de quelque contrainte que ce soit.” (Hésiode : La Théologie)
Cette citation porte la marque d’une actualité flagrante et a cependant été
extraite d’une œuvre du poète grec, Hésiode, ayant vécu durant la deuxième moitié du
8e siècle avant Jésus-Christ. Tout ceci nous rappelle avec beaucoup de sobriété que le
problème de la délinquance juvénile n’est nullement particulier à nos temps modernes
mais est, en réalité, aussi ancien que l’histoire de l’humanité. Il est typique pour
chaque génération de proclamer bien haut que jusqu’alors jamais la société n’avait été
sujette à tant d’insoumissions, d’opinions téméraires et d’actes incontrôlables.
Tout en reconnaissant que l’image que donne notre jeunesse est loin d’être
jolie, nous ne pouvons nous laisser aller à commettre l’erreur de traiter la situation
d’une manière par trop générale et rigoureuse, sans vouloir réaliser que les problèmes
auxquels sont actuellement confrontés nos jeunes sont similaires, sous de nombreux
aspects, à ceux de la jeunesse des années passées. Comme par exemple la triste et
fameuse période enflammée des années vingt.
Le but de notre conversation est bien de nous élever contre le constant
accroissement de la délinquance juvénile dans notre société, mais cette tragédie ne
doit pas nous faire perdre de vue l’existence de nombreux jeunes, stables, équilibrés,
et dont notre génération peut à juste titre s’enorgueillir.
LA CAUSE DE NOTRE SOUCI
Considérons durant quelques instants l’augmentation constante des délits
commis par les jeunes et qui devrait être un sujet de souci pour tout citoyen loyal et
conscient de ses responsabilités. Après tout, ne sommes-nous pas tous concernés
d’une manière ou d’une autre, directement ou indirectement ?
En France pour l’année 1975, 59 894 mineurs coupables de délits pénaux ont
été déférés au parquet et 12 350 d’entre eux se sont vus condamner à des peines
diverses dont 2 158 emprisonnements fermes et 30 834 mesures éducatives. Tout cela
est effarant lorsque l’on considère que ces chiffres augmentent chaque année dans
d’énormes proportions. C’est absolument effrayant et il serait vain de vouloir ignorer
cette triste réalité en fermant tout simplement les yeux ou en nous bouchant les
oreilles. La société, dont nous sommes un des maillons est en grande partie
responsable de cet état de choses et le nier serait également suivre la politique de
l’autruche.
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Un juge déclarait, il y a peu de temps : “Durant ces dernières années les
auteurs d’actes de violence sont de plus en plus jeunes, ce qui inclut des enfants qui
devraient encore être en culotte courte, c’est-à-dire à l’âge où il y a encore peu de
temps leurs seuls contacts avec la justice découlaient de vols de pommes, de ballons
ayant brisé des carreaux et autre œil au beurre noir administré à son copain.”
Les délits et les crimes commis aujourd’hui par des enfants de plus en plus
jeunes relèvent chaque jour davantage du vice et de la pleine conscience. Il y a
seulement quelques années même des jeunes psychiquement déséquilibrés n’en
arrivaient pas là.
Un garçon de 14 ans garrotte et tue un gamin trois ans plus jeune que lui pour
prouver qu’il est un “dur”.
Un autre jeune faisant partie d’une bande organisée agresse un garçon à coups
de couteau. Sur le manche de l’arme sont gravés ces mots : “TUE POUR LE
PLAISIR DE TUER”.
Un bambin de six ans est attaqué par un garçon de 12 ans et sa sœur de 8 ans.
Ils lacèrent ses mains à coups de couteau de poche, l’étouffent aux trois quarts, le
menacent de lui casser toutes les dents pour finalement le battre à mort en ayant dansé
sur sa poitrine à grand renfort de coups de pieds. Le policier chargé de l’affaire dira :
“jamais, au cours de ma carrière je n’ai vu quelqu’un ayant été battu si durement, que
ce soit un adulte ou un enfant”.
Cette liste pourrait, à regret, se prolonger presque indéfiniment. Aucune dose
de rationalisation ne peut altérer le fait que la délinquance juvénile soit un des
problèmes majeurs auxquels les autorités de notre pays doivent faire face.
Ajoutez à ce triste tableau de crimes commis par des jeunes, leur usage effréné
d’alcool, de barbituriques et de narcotiques, pensez à leur immoralité sexuelle et tout
ce qui en découle et vous vous apercevrez qu’il y a de quoi avoir PEUR.
Et cela n’est pas encore tout ! Ce tableau devient encore bien plus sombre
lorsqu’on y ajoute le relâchement catastrophique que la plus élémentaire des
disciplines subit à tous les échelons dans les écoles et qui est provoqué par les
exemples désastreux que ne peuvent s’empêcher de voir et d’entendre tous les jeunes.
Les instituteurs, les professeurs ne sont plus maîtres de la discipline et de l’ordre qui
devraient régner lors de leurs cours. Leur autorité, voire leurs aptitudes techniques et
pédagogiques sont sans cesse remises en question par leurs élèves.
Récemment le chef d’un comité de l’Éducation Nationale pour l’étude de la
délinquance dans les écoles secondaires concluait un long et très intéressant rapport
en ces termes :
“Au niveau des écoles secondaires la délinquance est maintenant devenue un
véritable problème car son ampleur croit sans cesse… Les cas qui nous ont été
soumis couvrent un vaste champ de conduite asociale, d’irresponsabilité, alliés à des
cas de violences, d’extorsions et de dégâts corporels”.
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“Nous avons constaté de nombreux cas de vandalisme contre la propriété des
écoles et des biens appartenant aux étudiants, des vols innombrables, des faux,
obscénité et vulgarité incroyables. Les règlements de l’école sont en général traités
avec un esprit de non-conformité évident. Tout ceci n'exemplifie par le manque de
cohésion des classes, du gaspillage de nourriture, du non-respect des règles
élémentaires en vigueur en matière d’incendie, et de la manière dont le matériel mis à
la disposition des étudiants est traité”.
Il est évident qu’il ne suffit plus de reconnaître la gravité que constitue
l’accroissement très rapide et alarmant que prend la délinquance des jeunes et de
considérer ce problème comme étant socialement tragique et moralement dangereux.
Non, nous devons absolument rechercher les causes profondes de cette situation,
travailler avec une extrême diligence quant à sa prévention et tenter de guérir cette
jeunesse de façon à ce qu’elle puisse constituer les adultes de demain ayant à veiller à
ce que la flamme de notre civilisation brille dans le monde qui nous entour et nous
presse.
Il est inutile d’essayer de se convaincre que les causes de la délinquance
juvénile sont simples. Aucune explication unique, définitive, et faisant autorité
n’existe, contrairement à ce qu’en pensent certains sociologues. La conclusion
dogmatique qui veut, par exemple que la pauvreté est la base de la délinquance des
jeunes ne tient nullement compte des chiffres qui prouvent largement que la majorité
des enfants de familles démunies suivent très rarement le chemin de la délinquance,
mais que c’est au contraire les jeunes de familles aisées ou même riches qui forment
en général le noyau autour duquel gravitent les révoltés de toutes natures. Il est vrai
que l’on retrouve des délinquants issus de tous les milieux sociaux. Il est également
vrai que, sous certaines conditions, la pauvreté peut devenir un des facteurs
déterminants de la délinquance. Cependant de nombreuses autres choses peuvent
entrer en ligne de compte, tels que les distractions mal choisies, un environnement
moral et spirituel assez bas, la violence et la sexualité débordant des livres, des films
et des écrans de télévision, etc.
LA FAILLITE DU FOYER
Peut-être allez-vous nous accuser de vouloir par trop simplifier les choses,
mais nous croyons sincèrement qu’un facteur sous-jacent détermine l’immense
majorité de toutes les autres causes de la délinquance juvénile et c’est le fait que
certains parents n’offrent pas à leurs enfants ce dont ils ont le plus besoin : un foyer
où on leur prête attention et au sein duquel ils se sentent en sécurité grâce à l’amour
qu’on leur prodigue.
Il est prouvé qu’en général les enfants possédant un foyer heureux, uni, et
ayant pour guides des parents stables et équilibrés ne cherchent pas à en sortir pour
commette des délits quelconques. Par contre, il est également démontré que les
enfants vivant dans un foyer désuni, dont les parents ne s’occupent guère d’eux ou qui
ne comprennent pas le sens des responsabilités qu’ils ont envers eux, éprouvent une
insatisfaction très profonde et sont prédisposés à la délinquance. Pas toujours
d’ailleurs sous la forme ouverte d’actes répréhensibles ou condamnables mais parfois
leur vie malheureuse est marquée à un point tel qu’elle se transforme en une existence
névrotique ouvrant la porte à toutes sortes d’excès et de crimes.
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Il est toutefois faux de penser que tous les parents délinquants mettent au
monde des enfants qui deviendront nécessairement comme eux. Nombreux sont ceux
qui ayant vécu dans un semblable milieu en tirent dès leur jeune âge les conclusions
qui s’imposent et échappent à leur environnement pour vivre utilement et avec la plus
grande droiture. Nous ne pouvons bien entendu pas éviter de conclure qu’un certain
penchant inné peut les pousser vers le mal.
À un récent congrès international de police voici ce qui fut placé en tête de
liste des causes de la délinquance juvénile :
“Une famille et un foyer inadéquats et le manque de volonté des parents de
réfréner leurs propres désirs pour la bonne croissance de leurs enfants, tant au point de
vue physique que mental et moral”.
L’une des phases de l’attitude délinquance de nombreux jeunes passe par,
l’immoralité sexuelle. Le fait qu’il existe une relation de cause à effet entre la stabilité
de la famille et le relâchement des mœurs est largement prouvée. D’une récente et
vaste étude faite aux États-Unis (L.R. Young : “Personality Patterns in Unmarried
Mothers”) parmi les mères célibataires se dégagent les chiffres suivants : sur 100 cas
de jeunes femmes vivant dans un centre d’accueil 43 sont issues de parents divorcés,
36 de familles où la mère était trop dominatrice, 15 dont la trop forte personnalité du
père avait traumatisé les enfants et 6 originaires des foyers sporadiquement désunis.
Cette étude conclut :
“Il est évident qu’aucune d’entre elles n’entretenait de relations heureuses et
saines avec leurs parents”.
Deux autres auteurs américains, Elliot et Merril (Mabel A. Elliot et Francis E.
Merrill : “Social Disorganization”) dans leur ouvrage sur la désorganisation sociale
disent :
“Lorsque arrive le moment où il faut attribué une responsabilité à l’attitude et
la conduite délinquance de jeunes membres de la société on s’aperçoit très vite que le
fardeau incombe en tout premier essor au milieu familial. D’une manière ou d’une
autre, le fait que les parents ont été inférieurs à leur tâche”.
C’est à la maison que la plupart des premières manières de se comporter et des
habitudes de l’enfant se forment et façonnent sa personnalité. De tout cela va découler
les bonnes ou les mauvaises adaptations, le bonheur ou le manque de bonheur qu’il
éprouvera dans la société. En terme générique, les enfants en arrivent à refléter le
foyer dans lequel ils grandissent. Les disputes familiales ont tendance à être absorbées
par leur personnalité, leur apportant ainsi un sentiment de frustration et de
désorganisation qui les suivra durant la plupart des années durant lesquelles ils sont
encore impressionnables. Très souvent cela se traduira par une conduite allant à
l’encontre des règles établies, autrement dit : la délinquance.
Pendant le stade primaire de l’enfance, avant que le bambin soit à même
d’absorber le concept du Dieu invisible, qui est l’objet de l’adoration de l’homme et à
qui il doit une totale allégeance, son père et sa mère font office de dieux. Et si ses
dieux sont mauvais, il est plus que probable qu’il sera lui-même plus mauvais que
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bon. C’est pourquoi on peut affirmer que l’enfant sera la première innocente victime
de parents dont le sens des responsabilités est faussé.
Edgar Hoover, qui fut durant de nombreuses années le chef du F.B.I., parlait
sans cesse sur le fait que dans l’immense majorité des cas les parents étaient les
véritables coupables des actions criminelles de leurs enfants. Il disait également que
l’instruction ou la situation financière de quelqu’un ne fait pas de lui un père ou une
mère. Sa longue expérience des délinquants lui avait permis de faire une description
parfaite des bons parents, de ceux dont les enfants avaient rarement maille à partir
avec la justice :
1 – Les parents qui essaient de comprendre leurs enfants et qui trouvent le temps de
cultiver leur amour et leur amitié.
2 – Les parents intègres qui font face aux faits et vivent selon la vérité.
3 – Les parents vivant selon leurs moyens et donnant à leurs enfants des exemples
d’économie, de sécurité et de stabilité.
4 – Les parents industrieux qui enseignent à leurs enfants que, dans la vie, rien ne
s’obtient sans efforts.
5 – Les parents qui poursuivent des buts valables dans leur vie et tentent d’y associer
leurs enfants.
6 – Les parents qui ont du sens pratique, qui attirent l’amitié et qui, en plus, pratiquent
l’humour bien compris.
7 – Les parents qui vivent l’un et l’autre en harmonie et dont les querelles ne
regardent pas leurs enfants.
8 – Les parents qui ont pour idéal et pour obligation de servir et non pas d’être servis.
9 – Les parents qui sont inconditionnellement loyaux envers leurs enfants, mais qui
peuvent exprimer une juste indignation ou les châtier lorsque besoin en est. (Le
Proverbe 13, 24 dit : « 24 Celui qui ménage le bâton hait son fils… »).
10 – Les parents dont les décisions sont pris non en fonction du désir des enfants,
mais de leurs besoins. En commentant les qualités parentales qui précèdent, Monsieur
Hoover ajoute :
“Nous nous sommes aperçu que, dans des milliers de cas, que les hommes et
les femmes possédant ces 10 qualités n’avaient pratiquement jamais d’enfants
délinquants. Par conséquent la mesure la plus efficace à prendre pour arrêter la marée
montante de la délinquance juvénile serait d’arriver à convaincre les milliers de pères
et de mères d’adopter ou de se conformer le mieux possible à ces 10 qualifications
essentielles”.
Un juge des enfants écrivit un jour une brochure intitulée : “Comment faire un
délinquant” (Philip B. Gilliam “How to make a dilinquent”) et dans laquelle il résume
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certaines règles qu’il déclare être pratiquement infaillible. Voyons ce que ce
magistrat, doté d’une longue expérience, donne comme conseil aux parents pour
conduire, à coup sûr, leur progéniture vers la vraie délinquance :
“Ne donnez à votre fils aucune espèce d’instruction religieuse ou civique. Ne
pensez qu’aux besoins de son corps”.
“Ne respectez pas les femmes en sa présence, ni la loi, ni le gouvernement.
Diminuez à ses yeux les vieillards, les tribunaux, la police, les fonctionnaires, l’école,
l’église et le commerce en disant : Tout cela c’est de la blague ! Ce sont tous des
voleurs !”.
“N’exercez jamais la moindre discipline constructive et désapprouvez votre
femme ou votre mari en présence de l’enfant, de manière qu’il puisse vraiment savoir
sur qui il peut compter”.
“Ne le laissez pas discuter de ses projets, de ses problèmes ou du plaisir qu’il
éprouve à être avec vous. N’ouvrez pas votre porte à ses amis qui pourraient mettre
“la pagaille” partout. Et ne vous occupez pas des endroits où il passe son temps livre”.
“Ne vous en faites pas un copain. Distrayez-vous tout seul, pratiquez un sport
seul, sans lui. Après tout, il vous embêterait n’est-ce pas ?”.
“Ne complimentez jamais votre enfant pour ses louables efforts de manière à
ce qu’il tente d’en faire encore davantage pour vous plaire”.
“N’ayez jamais d’affection pour lui et surtout ne lui dites jamais, mais alors
jamais, combien vous l’aimez. Il pourrait croire que vous êtes mou et, bien sûr, vous
n’aimeriez pas qu’il ait cette impression”.
“Si vous oubliez tout ce qui précède rappelez-vous tout de même ceci. Soyez
un mauvais exemple pour votre enfant. Lorsque vous lui dites : Fais ce que je te dis un
point c’est tout, cela ne regarde personne puisque vous ne le faites pas vous-mêmes”.
Les parents portent la principale responsabilité en ce qui concerne la direction
morale à donner aux enfants. Il est évident que les rendre conscients de leurs
responsabilités et éventuellement les leur enseigner semble être un des plus
importants moyens de réduire ou de prévenir l’accroissement actuel de la délinquance
juvénile.
Jusqu’à présent nous avons démontré que le foyer du délinquant et un des
facteurs déterminant son attitude et ses réactions. Nous allons maintenant examiner
certaines des causes spécifiques de l’échec des relations parents-enfants, contribuant à
la délinquance de leurs descendants.
LE MANQUE D’AMOUR
Les parents égoïstes, sans amour, égocentriques sèment les graines de la
rébellion et de l’attitude, souvent vicieuses, dans le cœur de leurs enfants. La
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délinquance est essentiellement une forme d’exhibitionnisme compensatoire à
l’impression de rejet et d’insécurité éprouvée par l’enfant.
Le développement normal de chaque petit être, au point de vue émotivité et
stabilité passe nécessairement par une impression de sécurité que seul l’amour peut lui
donner. Les médecins spécialistes de la santé mentale affirment, de la manière la plus
formelle, qu’il est impossible pour les parents d’accorder à leurs enfants une dose trop
grande d’amour bien conçu. Jamais ces derniers ne prendront cette affection profonde
pure de la mollesse. Afin de rester en dehors du chemin, qui les conduirait plus que
probablement vers la délinquance, les enfants doivent constamment se sentir
« désirés » par leurs parents, aimés pour eux-mêmes en non parce qu’ils sont
spécialement beaux, intelligents ou doués pour l’une ou l’autre chose.
Non seulement les enfants sont hautement influencés par le sens de
l’appartenance à une famille, par l’amour qui en découle et qui leur est prodigué par
des parents dont l’entendement est sain, mais de plus l’amour qu’éprouvent l’un pour
l’autre leur père et leur mère influe profondément sur leur comportement futur. Les
parents qui se querellent, qui se chamaillent sans arrêt, et dont aucun amour ne
rayonne, son généralement incapables de donner à leurs enfants l’affection dont ils
ont tant besoin car leur foyer tout entier respire une atmosphère de misère et de
détresse morales. Un tel climat est très rarement favorable au développement normal
d’un enfant heureux et bien équilibré.
Une grande amertume se dégage généralement d’un ménage dont les parents
ne s’entendent pas, ou qui ont divorcé. Les enfants vivent alors fréquemment dans une
atmosphère de tension et de contrainte. Leur affection se trouve déchirée entre leur
père et leur mère qui, étant en conflit ouvert, tentent souvent de les influencer. Les
décisions du tribunal les obligeant à vivre ou à passer leurs vacances avec l’un ou
l’autre de leurs parents, comme c’est si souvent le cas, font parfois d’eux de véritables
tampons entre les conjoints en conflit. Ils sont les innocentes victimes de la jalousie et
de la haine engendrées par le divorce. Comment peuvent-ils comprendre tout cela et
surtout y voir clair ? Ils sont trop jeunes ! Et cependant toutes ces choses finissent par
faire partie intégrante de leur vie. Il n’est donc nullement étonnant que la délinquance
juvénile soit bien plus importante parmi les enfants de parents divorcés que chez les
autres !
Une chose cependant devrait retenir notre attention : c’est que le divorce est
virtuellement impossible dans les familles où l’amour prévaut !
MANQUE DE DISCIPLINE
La délinquance juvénile représente, par définition, une conduite indisciplinée.
D’autre part il ne fait aucun doute, qu’en général, les délinquants sont des jeunes
ayant souffert d’un manque flagrant de discipline de la part de leurs parents qui
auraient dû agir avec fermeté – sans aller jusqu’à la brutalité – se basant sur un amour
clairvoyant. Ils n’ont, hélas, pas reçu le genre de discipline qui, sous son aspect positif
et pratique, leur aurait permis d’assumer des responsabilités allant toujours de pair
avec leur développement mental et émotionnel. Cette même discipline, bien comprise,
aurait également, de par la nature négative de la punition encourue, permis de leur
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montrer et même de leur inculquer pour le moins ce que doit représenter le respect de
l’autorité paternelle ou maternelle.
Une telle instruction exclut bien entendu d’office les extrêmes d’un amour
faible comme on en voit, hélas, trop souvent. Le coup de la cuillère qu’on mange
« pour papa, pour maman ou grand-père » relève précisément d’une faiblesse
coupable qui va aller en s’amplifiant pour conduire très vite à une traitement
« bêtifiant » de l’enfant exercé dans le but de le conserver, même grand, sous sa
complète dépendance. Il ne pourra pas grandir normalement et, plus tard, n’aura pas la
maturité suffisante pour faire face aux réalités parfois éprouvantes de la vie. Il
pourrait alors se rebeller et son esprit se fausser sous la tension imposée par des
circonstances qui, pour tout autre, seraient normales. Cette discipline trop lâche, trop
peu adaptée n’accordera pas non plus une liberté de choix à l’enfant qui n’aura pas
acquis un sens des responsabilités suffisant pour l’assumer. Il est, par contre, vrai
qu’un juste milieu entre l’indépendance et la dépendance, entre l’autorisation et
l’interdiction, à enseigner et à donner aux enfants n’est parfois pas facile à atteindre,
mais tout cela fait partie du rude devoir des parents ainsi que des responsabilités leur
incombant dès qu’ils mettent un enfant au monde.
Le docteur Geisel, directeur d’un institut psychiatrique pour enfants, en
résumant ses vues sur les besoins psychologiques des enfants, en ce qui concerne la
discipline et les dégâts psychiques causés par une atmosphère de licence, dit ceci :
“Au fond de son être, l’enfant éprouve le besoin de vivre selon un certain
exemple, de vivre une existence bien disciplinée, et cela pour plusieurs raisons” :
1 – “Il ressent une impression de sécurité lorsqu’il sait jusqu’où il peut ou ne peut
aller et qu’il vit selon ces limites bien précises”.
2 – “Lorsque son existence s’accorde avec ces points bien déterminés, et la liberté qui
en découle tout naturellement, il a bien moins de raisons de se sentir coupable pour les
avoir violés ou pour s’être trompé à leur sujet”.
3 – “Vivre d’après des ordres ou des règles signifie pour lui autant d’occasions de
louanges et de félicitations de la part de ses parents. Cela stimule en lui le désir de
continuer dans cette voie”.
4 – “Un fait est certain, c’est qu’un enfant trouve un soutien moral personnel énorme,
et la plupart du temps inconscient, à accomplir ce qu’on lui demande ”.
Les jeunes ayant reçu de leurs parents un enseignement directif et correctif,
possédant les caractéristiques suivantes, ne s’engagent que très rarement, voire
jamais, sur le chemin de la délinquance :
1) LA CONSTANCE
Bien que d’autres choses soient également efficaces, la discipline la plus
effective est celle qui présente le plus de constance. L’enfant a besoin de savoir sur
quoi compter, à quoi s’attendre. Lorsqu’une discipline est inconstante, c’est-à-dire
variable dans ses énoncés et dans ses effets, l’enfant a tendance à devenir versatile.
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Ensuite apparaît chez lui un sentiment de frustration qui le conduit tout droit à la
rébellion. Rien ne rend un enfant plus indécis, plus imprévisible dans ses réactions,
que de le garder sans cesse dans l’expectative.
Au moins trois règles de conduite en matière de discipline régulière sont à
adopter pour aider l’enfant à se développer d’une manière saine.
Premièrement, il faut qu’il y ait toujours une similitude entre une occasion et
la suivante. Les pères et les mères qui punissent une fois leur enfant pour un acte de
désobéissance particulier, puis à la prochaine incartade ne le font pas, encouragent en
fait l’enfant à jouer sa chance quant à la violation d’un ordre.
Deuxièmement, les parents doivent agir en parfaite harmonie. Si le père et la
mère n’arrivent pas à se mettre d’accord en matière de discipline, leurs enfants
apprendront très vite à se servir de cette indécision et à dresser les parents l’un contre
l’autre, ce qui constitue déjà, en fait, une attitude foncièrement anormale de froid
calcul qui, plus tard ira s’amplifiant, mais cette fois dans la société.
Troisièmement, les mots des parents doivent constamment aller de pair avec
leurs actions. Les enfants doivent absolument savoir qu’ils pensent vraiment ce qu’ils
disent. Dans les cas contraires il y aura automatiquement tentation à désobéir et les
enfants courront le risque des conséquences possibles. Il paraît normal aux enfants
d’aller aussi loin que possible mettant ainsi leurs parents au défi d’appliquer une
punition. Lorsque les parents ne font pas suivre leurs paroles d’actes concrets, les
enfants en concluent tout naturellement que les menaces de sanctions ne sont que des
paroles vaines. L’enfant qui s’entend dire sans cesse : “Attention à la fessée !” ou
encore : “Je le dirai à papa lorsqu’il rentrera !”, est pratiquement assuré de son
impunité car il sait que toutes ces menaces ne sont que du vent ! Plus tard, et il faut
s’en rendre compte, il fera peut-être la même chose envers la loi en essayant de voir
jusqu’où il peut aller sans qu’elle ne se retourne contre lui.
L’obéissance naît du respect. Les enfants qui ont été élevés au milieu de
menaces qui ne se sont que rarement, ou même jamais, concrétisées peuvent
difficilement respecter leurs parents. Plus tard cela peut conduire, ou se traduire, par
le rejet de toutes les lois établies par la société et par un mépris pour ceux qui sont
chargés de les faire respecter.
2) COMPRENDRE L’ENFANT
La discipline manque très fréquemment son but à cause d’une mauvaise
compréhension entre parents et enfants. Les règles de conduite des adultes,
lorsqu’elles sont arbitrairement appliquées aux enfants, ne répondent nullement à
leurs besoins et les conduisent tout droit vers un sentiment de frustration qui se
transformera, tôt ou tard, en une rébellion, ouverte ou non. Ne demandons par aux
enfants de se conduire comme des adultes. Ce serait un non-sens. Nous devons savoir
également que le besoin de discipline chez les enfants peut varier selon les individus
d’un même âge. Il n’est pas donné à tout le monde de connaître avec exactitude la
dose de discipline à appliquer à un enfant particulier car on peut très aisément soit la
dépasser, soit resté en deçà de ses besoins réels. Certains parents, très sages, évitent
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avec soin la sur-protection ou la sous-protection de leurs enfants car ils réalisent que
de ces deux extrêmes va résulter une insécurité certaine.
3) LE DÉVELOPPEMENT DU CONTRÔLE DE SOI
Dans le foyer idéal le but de la discipline est sans cesse axé sur le contrôle de
soi. À cause de son manque de maturité, l’enfant a, très tôt, besoin qu’on lui impose
certaines contraintes. Mais au fur et à mesure qu’il grandit, son jugement et ses
capacités d’assumer ses propres responsabilités se développent. C’est pourquoi ses
parents doivent très graduellement lever certains “tabous” afin de l’aider à acquérir et
à renforce la contrôle qu’il va exercer lui-même sur ses actes et ses pensées. Tout ceci
nécessite un savant dosage de liberté à lui laisser, ainsi d’ailleurs que la possibilité de
pouvoir s’exprimer. L’obéissance n’est pas une fin en soi et appliquer trop
rigoureusement ce principe équivaut très souvent à l’écrasement de toute initiative
chez l’enfant, le rendant ainsi trop émotif et faible, ce qui, une fois de plus, pourrait
devenir un terrain fertile dans lequel une conduite désordonnée et débridée ne
demanderait qu’à pousser. Par contre, on est bien forcé de constater que la docilité ne
prouve nullement que la discipline appliquée ait porté ses fruits.
Les jeunes délinquants sont toujours incapables de se contrôler dans des
circonstances diverses. Cela démontre combien peu leurs parents les ont aidés à
développer en eux les forces morales, spirituelles, et émotionnelles qui leur auraient
permis de faire face aux épreuves ou à l’adversité. IL est évident qu’il existe, en
dehors du foyer paternel, tout un environnement dans lequel gravite l’enfant, et qui
échappe, dans une large mesure, à la responsabilité des parents. Cependant ils n’en
sont pas moins comptables du fait qu’ils doivent développer chez leur enfant ce sens
des responsabilités et de contrôle de soi qui doit lui permettre, en dehors de chez lui,
de rester maître de son environnement et non de devenir son esclave. Les délinquants
juvéniles sont avant tous des êtres incapables de tenir tête aux influences néfastes qui
n’ont prises sur eux qu’en vertu du fait que l’habitude de dominer leurs instincts, leurs
tendances n’ont jamais pu se développer en eux. L’auto contrôle leur est pratiquement
inconnu.
4) LE MANQUE DE GUIDES SÛRS
Peut-être est-il arbitraire de séparer la direction des parents de la discipline,
car dans le vrai sens des termes, il s’agit pratiquement de la même chose. Cependant
puisqu’on donne au mot “direction” un sens plus exclusif qu’au terme “discipline”
cette nouvelle phase de notre entretien va en tenir compte en leur attribuant une
signification propre.
Il est indiscutable que dans pratiquement chaque cas de délinquance juvénile,
le cadre familial n’a pas joué son vrai rôle qui est de diriger avec sagesse le jeune qui
vit en son sein.
En parlant de la direction que les parents doivent faire prendre à leurs enfants,
nous envisageons le point de vue spirituel, religieux, et en particulier la religion du
Christ. Nous ne croyons pas qu’à l’heure actuelle beaucoup de parents dirigent leurs
enfants, dans le vrai sens du terme, de manière à donner à leur existence une raison
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profondément morale ; seule mesure préventive à une délinquance future, aiguë ou
non.
Monsieur Edgar Hoover, toujours dans la même étude affirme que :
“Depuis déjà plusieurs décennies la tendance est de s’éloigner de l’antique
croyance qui veut que l’homme soit centré sur Dieu et est pleinement responsable de
ses pensées et de ses actes, tant vis-à-vis d’une Puissance Suprême qu’envers ses
concitoyens. Le matérialisme qui en résulte met plutôt l’accent sur la valeur
d’expédients, des échappatoires en matière de responsabilités de d’égoïsme. Mais en
ce moment je suis heureux de constater qu’il existe de nombreux signes de réveil
spirituel, ce qui inclut une augmentation de la fréquentation des églises. Si tout le
monde voulait se joindre à ce mouvement de retour vers Dieu… nous aurions vite fait
de contrôler et de réduire la délinquance !”
Le juge d’un tribunal pour mineurs, ayant vu défiler plusieurs milliers de
jeunes délinquants dans le prétoire, rend le verdict suivant :
“Le manque de religion est de toute évidence le facteur le plus déterminant de
cette crise nationale.”
Il est incontestablement vrai que les parents portent la principale responsabilité
quant à l’enseignement religieux de leurs enfants. Car les parents qui s’intéressent à
bien diriger spirituellement leurs enfants leur donneront tout d’abord une base
d’enseignement religieux à la maison pour les emmener ensuite régulièrement à
l’église. Là, ils recevront une instruction biblique encore plus poussée. Leur sens
spirituel et moral sera leur meilleur guide sur les sentiers de la vie et on aurait tort
d’en minimiser l’importance capitale.
On remarque en règle générale chez les jeunes délinquants un manque sérieux
d’éducation spirituelle. Mais à l’examen il apparaît très vite qu’un pourcentage élevé
de ces jeunes n’ont jamais fréquenté régulièrement les offices ou cultes et, par-là
même, n’ont jamais été en mesure de recevoir, chez-eux, une instruction constructive
et spirituellement édifiante.
Un récent sondage, effectué dans une maison de redressement pour jeunes
filles, révéla que 75, 9% des “pensionnaires” ne fréquentaient jamais une église, ou
pratiquement pas. Une étude plus poussée faite parmi 162 de ces jeunes délinquantes
permit d’affirmer que 95% d’entre elles adoptaient, envers la religion en général, une
attitude absolument négative, indifférente ou même franchement hostile. Tout ceci,
conclut le rapport “démontre clairement que dans le cas qui nous occupe, seule très
petite et insignifiante minorité a très vaguement été influencée, dans son attitude, par
des principes religieux”.
Il est certain qu’un des meilleurs moyens de prévenir la délinquance des
jeunes est de leur inculquer, dès l’âge tendre, une solide instruction spirituelle leur
permettant d’élever Dieu dans leur cœur et rendant Sa juste volonté à la fois désirable
et vivante. Une religion qui enseigne uniquement une doctrine pour la forme est loin
d’être suffisante pour permettre aux jeunes de se forger une personnalité saine et bien
intégrée dans la société. De tels enseignements ne dirigent pas nécessairement le
11
jeune vers des actes répréhensibles mais disons plutôt qu’ils ne contribuent en rien à
son bonheur et à sa stabilité futurs.
La délinquance chez les mineurs serait virtuellement inexistante si tous les
parents étaient des fidèles serviteurs du Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Ils
obéiraient alors, tout naturellement aux exhortations de l’apôtre Paul citées en
Éphésiens 6, 4 sur la manière de diriger et de discipliner leurs enfants et disant :
« 4 Pères, n’irritez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant et en les
instruisant selon le Seigneur ».
Ce n’est que dans les enseignements du Nouveau Testament, divinement
inspirés que nous pouvons trouver, comme le dit l’apôtre Pierre :
« 3 Tout ce qui contribue à la vie et à la piété. » (II Pierre 1, 3)
Ce simple verset fait déjà défiler devant nos yeux l’exemple du seul Être qui
vécut en dehors de tout péché et dont les instructions en matière d’honnêteté, de bonté
et de moralité ne présentent aucune faille, aucun défaut. Son amitié, son amour, son
enseignement, son modèle peuvent mener les jeunes, ainsi que les moins jeunes, sur le
chemin de la justice : s’ils sont acceptés d’une manière tangible.
Une question mérite d’être posée : Combien de jeunes délinquants sont
originaires des foyers dans lesquels l’amour et les principes de Jésus-Christ font partie
intégrante de la vie quotidienne de chacun des parents et des enfants et où la prière en
famille, l’étude de la Bible sont choses courantes et journalières ? Combien d’entre
tous les enfants qui vont régulièrement “à l’église” et pour qui la volonté de Christ est
la principale raison de vivre, se retrouvent derrière les clôtures ou les barreaux d’une
maison de redressement ? Dites, combien croyez-vous qu’il y en ait ? Pratiquement
aucun !
Comme nous l’avons déjà souligné, la majorité des délinquants sont issus de
foyers pour lesquels la religion représente très peu de choses, voir rien du tout. Et
pourtant, c’est de là que partent les principes des plus hautes valeurs morales. C’est
dans les maisons où l’accent est mis sur le matérialisme plutôt que sur la spiritualité,
et la religion en général, que les graines de la délinquance sont généreusement
semées.
Un juge, du nom de Gilliam, exprima un jour, devant un comité chargé de
trouver un remède à la montée croissante des délits commis par des adolescents, la
profonde conviction que la délinquance juvénile est le résultat direct et naturel d’un
climat d’immoralité à l’échelle nationale. Ce juge est sans cesse en contact avec des
jeunes délinquants et cette conviction touche vraiment le vrai nœud du problème.
Mais pourquoi donc le monde occidental souffre-t-il actuellement d’une telle
dégradation morale. Cela est dû, sans conteste à un vaste mouvement de rejet, peutêtre inconscient, de la religion officielle, de ses fastes, de ses pompes, de sa richesse
et de son manque de contact avec l’individu qui, lui, ne comprend plus. Cette
tendance est, hélas, loin d’être dénuée de tout fondement car le vrai christianisme est
tout autre chose…
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Le même juge dit encore :
“De nos jours, une sensation, une attitude des jeunes, m’intéressent beaucoup :
Il semble qu’un sentiment grandisse de plus en plus en eux : C’est la perception même
de la violation de la loi. Cela est de moins en moins considéré comme étant mauvais
en soi. Autrement dit-on vole avec le sourire.
Cela me tracasse beaucoup, continu-t-il. Je veux que les garçons aient
conscience du mal qu’ils font en violant la loi, qu’ils se sentent mal dans leur peau à
cause de cela, qu’ils aient peur !
Mais, au contraire, ils ont la déplorable tendance de faire le mal sans trop y
penser. Peut-être en parlant incidemment, en toute quiétude et se posant même en
arbitre du bien et du mal… !”
LE MANQUE D’EXEMPLE DE
LA PART DES PARENTS
On pourrait épiloguer très longtemps sur le mauvais exemple et la turpitude
morale des parents, qui contribuent si puissamment à la délinquance de leurs enfants,
mais est-il utile de le faire ? Un bébé ne naît pas avec une conscience, on la lui
façonne. Il ne s’agit pas de quelque chose de tout fait dont on hérite. La conscience se
développe, particulièrement durant les premières années de la vie et tout spécialement
en s’identifiant à la conduite des parents. C’est pourquoi le père et la mère devraient
lucidement regarder l’enfant à la lumière de leur propre comportement et en se posant
à question : Est-ce que je veux qu’il devienne comme moi en grandissant ?
Les parents qui ne veulent pas que leurs enfants fument, feraient bien d’arrêter
eux-mêmes de le faire. Ils ne veulent pas les voir boire, mais se servent de grands
verres d’alcool devant eux ! Les parents interdisent à leurs enfants de prononcer des
gros mots alors qu’ils profèrent sans cesse des obscénités, des jurons et autres
invectives. Le mensonge est la plus laide des choses affirment-ils, mais cela n les
gênent pas du tout de mentir. Les parents qui sont vraiment chrétiens font très
attention aux mots qu’ils utilisent parce qu’ils veulent être des exemples en tout en
gardant les principes de l’influence tels qu’ils sont énoncés dans la Bible comme, par
exemple ceux-ci :
« 13 Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui
rendra-t-on ? Il ne sert plus qu’à être jeté dehors, et foulé aux pieds par les hommes.
14 Vous êtes la lumière du monde… 16 Que votre lumière luise ainsi devant les
hommes. » (Matthieu 5, 13-16)
Les jeunes délinquants, dans la plupart des cas, ont été élevés par des parents
pour qui il importait peu de leur enseigner un mode de vie droit, exempt de duplicité,
une vie propre renforcée par de solides convictions religieuses.
On peut dès lors comprendre pourquoi des enfants qui, ayant grandi dans une
atmosphère de soûlerie, de disputes et qui ont parfois même, pu voir leurs parents se
battre et constater que chaque jour la loi de Dieu était bafouée, en arrivent à
ressembler à leur environnement pour finalement verser dans la délinquance. Il est
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pourtant difficile, pour la plupart d’entre nous, de concevoir et de comprendre
comment des parents “respectables” sont les responsables directs de cette finalité, en
se refusant systématiquement à croire et à réaliser que certaines de leurs mauvaises
habitudes, ou leur conduite qui est loin d’être exemplaire, peuvent mener les jeunes
vers de graves ennuis avec l’autorité.
Combien de fois, Jean, Éric ou Georges, ne constatent-ils pas que le compteur
de la voiture conduite par leur père dépasse largement la limite de la vitesse autorisée.
À première vue cela peut paraître anodin, mais il s’agit là d’une violation flagrante de
la loi qui leur montre, d’une façon directe, qu’il est non seulement possible de ne pas
observer cette loi mais que, de plus s’en tirer sans se faire prendre.
Certains parents, très gentils, à qui il ne viendrait jamais à l’idée de s’enivrer,
ni d’utiliser un langage grossier et qui se considèrent même comme des gens
religieux, sont, eux aussi, fautifs en encourageant la duperie et la malhonnêteté chez
leurs enfants. Comme par exemple la maman qui, alors qu’on ne souffle mot
lorsqu’une vendeuse s’est trompée en vous rendant trop de monnaie, arriver à faire
comprendre à son fils ou à sa fille qu’il faut toujours être honnête jusqu’au bout des
ongles ? Les parents qui, de manières répétées, font des promesses et ne les tiennent
pas, sans pour autant s’en expliquer ou donner une simple raison, n’arriveront pas à
faire croire à leurs enfants que l’intégrité possède de nombreuses formes et qu’il s’agit
d’une vertu ! L’honnêteté deviendra très vite une chose toute relative pour l’enfant à
propos de l’âge duquel on trichera pour obtenir une ristourne au cirque, dans l’autobus
ou ailleurs.
Presque chaque fois que l’on arrête un enfant pour vol, cambriolage, faux, ou
pire, et que l’on étudie son cas en profondeur, on finit par faire remonter à la surface
une longue histoire dans laquelle les parents ne jouent pas le meilleur des rôles ! Tout
cela fait finalement ressortir les fausses excuses données à l’école pour une absence
injustifiée, le soutien des enfants envers et contre tout, dans n’importe quelle
circonstance, le manque de restitution à la partie lésée d’une bagatelle dérobée, le fait
qu’on minimise d’office l’importance des déprédations commises par l’enfant au
détriment d’un voisin ou de la propriété publique etc. La somme de tous ces faits,
apparemment anodins, finit par donner aux jeunes une fausse conception de la
légalité, du mal et du bien, de la vérité, de la propriété d’autrui et lui donne, par
surcroît, la presque certitude de pouvoir commettre un méfait en toute impunité. Les
moyens importent peu, pensent-ils, c’est le résultat qui compte ! Le secret est de ne
pas se faire pincer, c’est tout…
Tout ceci fait réfléchir, ne trouvez-vous pas ? Nous, les adultes, ne somme pas
assez conscients de l’immense influence que nous exerçons sur nos enfants et même
sur ceux des autres. Ils nous regardent vivre, copient notre manière d’être, de réagir,
de penser. Mais que voient-ils ? Qu’entendent-ils ?
Tout cela s’imprime dans leur cerveau et leur vie tout entière en demeurera
marquée. Quelle responsabilité ! En sommes-nous toujours dignes ?
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LE MANQUE DE DISTRACTIONS SAINES
L’examen du milieu familial des jeunes délinquants fait très souvent ressortir
le fait qu’une grande majorité d’entre eux n’a pu disposer de distractions saines,
guidées par les parents et, ce qui eut été encore mieux, auxquelles ces derniers
auraient participé, collaboré. Chaque jeune éprouve le besoin de prendre part à des
activités récréatives valables, adaptées à son développement tant physique qu’émotif.
La responsabilité de les lui procurer n’incombe ni à l’Église, ni à l’assistance sociale,
ni à l’État, mais bien à sa famille. Ces distractions prises en commun réduisent
considérablement le risque ou les tentatives de se lancer dans des amusements
malsains, découlant la plupart du temps d’un milieu où la délinquance existe déjà, soit
à l’état latent, soit d’une manière plus ou moins ouverte.
Étant donné que la plus grande partie du temps des enfants est occupée par
l’école, les repas et le repos, la distraction peut représenter malgré tout une portion
assez considérable des heures libres. Lorsque assez de temps est utilisé à s’amuser,
surtout avec sa famille, comme par exemple en pique-nique, camping, jeux
d’intérieur, etc., l’enfant se sent heureux, entouré, soutenu et pleinement épanoui.
Tout cela, allié à une bonne connaissance religieuse et à un enseignement adapté,
selon son âge, aux responsabilités qu’il doit assumer, ne laissera au jeune que peu de
temps pour désirer suivre des copains pratiquant, au départ, peut-être pour simplement
s’amuser, des choses défendues par la loi ou par les règles de la société.
LE CINÉMA ET LA TÉLÉVISION :
EST-CE BON OU MAUVAIS ?
Une partie du temps libre est consacrée à deux choses dont on ne peut négliger
l’influence néfaste sur les jeunes livrés à eux-mêmes : La télévision et le cinéma. Rien
ne contribue plus à la délinquance que ces deux moyens d’expressions audiovisuelles.
Il est évident que l’on ne peut juger en bloc tout ce qui est montré à la
télévision ou au cinéma. Par contre il n’en demeure pas moins vrai qu’il appartient
aux parents de guider le choix des programmes s’ils ne veulent pas voir leurs enfants
suivre un mauvais chemin. Leur donnent-ils n’importe quelle nourriture ? Pourquoi
dès lors laisser leur esprit s’imbiber de choses aussi inutiles que souvent pernicieuses.
Les parents qui pensent que leurs enfants, dont le caractère, les réactions et l’intellect
sont en pleine formation, peuvent voir impunément durant des heures des scènes de
violence commises par des adultes, d’intempérance de toutes natures, de crimes et
bien d’autres choses sont, ou bien tout simplement naïfs jusqu’à la bêtise ou
absolument inconscients. Certains vont même jusqu’à dire que tout cela forme la
jeunesse, la met en contact avec les réalités de la vie et l’arme contre l’adversité
future. Quel crime que de laisser ces enfants voir toutes ces choses dont la
pornographie n’est pas exclue !
Les criminologistes citent cinq groupes de causes déterminantes en matière de
délinquances. L’un de ces motifs est la quantité de crimes et de violences gratuites
montrées à la télévision et dans les salles de cinéma.
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De nombreux cas prouvent, dit la police, que le mode d’exécution de certains
crimes et délits divers commis par des jeunes délinquants, suit d’une manière presque
parallèle les scénarios de télévision et cela en nombre nettement croissant.
Un rapport du Comité Britannique sur les Enfants et le Cinéma, conclut que
les scènes de sadisme et de brutalité produisent sur eux un effet extrêmement nuisible
et direct. Il ne fait aucun doute qu’il faut en tenir les enfants à l’écart.
Le juge Frank Kronenberg, président de l’Association des Juges des Comtés
de l’État de New-York, affirme que : “La télévision exerce une intense pression sur
les esprits qui ne sont pas encore mûrs en leur donnant l’impression que la violence
fait partie intégrante de la vie et qu’elle est tolérée par la société moderne. Il s’agit-là,
dit-il, d’un lavage de cerveau aussi subtil que déguisé”.
Madame Frieda Hennock, membre de la Commission Fédérale américaine des
Communications, cite, dans un de ses ouvrages, le fait que : “Les postes de télévision
déversent un flot continu de délits, de violences, d’assassinats sans contrainte, de
brutalité, de suspense hors nature et d’horreurs dans les salles de séjour de notre pays.
Les affirmations selon lesquelles il n’existe aucune relation directe entre ces
programmes et la récente et épouvantable augmentation de la délinquance chez les
jeunes constituent un véritable défi lancé à la fois au simple bon sens et à une vision
normale des choses”.
Les multiples études menées avec soin et discernement au sujet des jeunes
délinquants condamnés pour homicide démontrent, sans conteste, que la violence
constatée dans certains programmes de télévision a joué un rôle prédominant dans
leur crime. Cela confirme les observations de plusieurs savants attestant que les
émissions en cause créent chez nombre de jeunes une véritable “psychose de la
violence”.
La vision de telles scènes à la télévision et dans les films a finalement
engendré dans l’esprit des enfants, la fausse impression que les mutilations, le
meurtre, les incendies volontaires, le sadisme sous toutes ses formes, trouvent tout
naturellement leur place dans la vie courante. Madame Hennock, déjà citée il y a
quelques instants, dit également : “Le déroulement des scènes observées par les
enfants, dont l’esprit n’est pas encore capable de séparer la fiction de la réalité, ne
peut faire autrement que de leur transmettre l’idée que la violence, la brutalité, et
l’horreur font partie des événements marquants de l’existence quotidienne. Il est
virtuellement impossible que cette idée ne s’empare de l’esprit des jeunes qui
fréquemment voient de tels spectacles défiler devant leurs yeux”.
Nombreux sont les parents qui se refusent à assumer leurs responsabilités en
aidant les enfants à vraiment choisir des programmes sains de télévision et de cinéma,
élevant l’intelligence et l’âme. Ils justifient leur relâchement et leur négligence en
prétendant que toutes ces choses n’ont aucun effet sur l’esprit de leurs enfants car ils
les ont élevés dans l’amour et le respect de l’individualité de chacun. Les faits
prouvent, hélas, le contraire !
Le même juge Kronenberg dit encore : “L’argument selon lequel les
programmes ou les films policiers n’affectent que les cerveaux des enfants qui sont
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déjà instables du point de vue mental ou émotionnel est contraire à la simple logique.
Et même si cela était vrai, cela n’en toucherait pas moins des centaines de milliers de
jeunes dont le cas s’en trouverait largement aggravé”.
Un psychiatre pour enfants, le Dr Mosse, affirme également ceci : “En ce qui
me concerne, il ne fait aucune doute, et ma longue expérience le prouve, que les
« mass-médias » visuels et la télévision en particulier peuvent avoir sur les enfants
normaux et en bonne santé en effet nuisible dont nous en connaissons pas encore les
limites exactes”.
Le magistrat Ashburn, membre de la Cour d’Appel de l’État de Californie
ajoute encore à tout ceci : “On prétend que les seuls enfants instables, manquant de
sécurité, ou pré-conditionnés d’une manière ou d’une autre, sont négativement
affectés par les « mass-médias”… Personne ne peut tracer une limite ou établir une
règle stricte déterminant ce qui sépare les enfants stables des “instables”. Chaque
enfant normal manque de maturité, grandit et est par-là même instable et vulnérable.
Même s’il ne fait rien de mal, la tentation l’expose à des conflits internes,
émotionnels. Tout cela, mis en parallèle avec d’autres facteurs, peut lui occasionner
un mal insinuant, dans l’immédiat ou dans un futur proche ou lointain. Le premier
psychologue moderne, saint Augustin, en était déjà parfaitement conscient. Il attirait
l’attention sur les effets produits sur la masse des adultes par ce que suggéraient
certains spectacles publics”. Et le magistrat le poursuivre : “Que dire alors des esprits
qui ne sont pas encore mûrs, particulièrement en matière de fascination collective
obtenue par le sadisme et la violence !”
Bien qu’il paraisse évident que ceux qui sont aimés et élevés selon les règles,
soient plus résistants aux mauvais exemples, il n’en demeure pas moins vrai que ces
enfants, tout à fait normaux, sont sujets à des relations diverses lorsqu’ils sont exposés
à divers courants d’influences. Dans ce cas le devoir des parents est on ne peut plus
clair. Bien qu’étant dans l’impossibilité d’exercer un contrôle total sur les
programmes de télévision et sur les films que leurs enfants voient, ils se trouvent
néanmoins dans la stricte obligation de les guider en ne leur faisant choisir que les
meilleurs d’entre eux. L’autorité, alliée à l’amour, doit absolument se manifester,
c’est essentiel !
Pour conclure cette phase de notre discussion, il serait profitable de citer les
paroles prononcées il y a déjà longtemps, par un des plus importants magistrats de
notre pays : “Notre souci majeur concernant la génération montante concerne, je crois,
la perversion des jeunes esprits par la télévision et le cinéma… Le problème
commence seulement à retenir l’attention des plus hautes instances”.
CONCLUSION
Il existe évidemment d’autres causes à la délinquance juvénile, telles que par
exemple, la lecture de livres et de magazines dont la vraie place se trouve dans la
poubelle.
Permettez-nous cependant de vous rappeler qu’au cours de nos différents
entretiens nous n’avons cessé d’exprimer un sentiment principal à savoir que le nœud
de la question, la principale responsabilité, est de prévenir et d’arriver à éliminer la
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délinquance juvénile, plaie de notre société. Comment ? En élevant de bons enfants,
dans de bons foyers ayant à leur tête de bons parents ! Les graines de la délinquance
ne sont jamais semées dans des maisons où Christ règne en Roi.
Nos garçons et nos filles n’ont nul besoin d’être couverts de cadeaux coûteux.
Leur bonheur n’est pas basé sur les “choses” et les “gadgets” que nous leur donnons.
Ils ont besoin d’intérêt, de profondes affections, de l’amour des parents, de discipline
aussi. Nous devons absolument évident que si le monde était rempli de parents suivant
la volonté de Dieu et qui, comme dit le Proverbe 22, 6, instruisent leurs enfants selon
la voie qu’ils doivent suivre afin que lorsqu’ils seront vieux, ils ne s’en détournent
pas, la question de la délinquance des jeunes ne serait plus une des préoccupations
majeures de notre société.
Extrait et adapté de J. TOLLE par JACQUES MARCHAL
Copier en forme de Word par M. Denis Tarko
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TABLE DES MATIÈRES
Évitons à nos enfants la délinquance juvénile…………………………………………1
La cause de notre souci……………………………………………………………...1-3
La faillite du foyer…………………………………………………………………..3-7
Le manque d’amour…………………………………………………………………6-7
Manque de discipline………………………………………………………………..7-8
La constance…………………………………………………………………………8-9
Comprendre l’enfant……………………………………………………………….9-10
Le développement du contrôle de soi………………………………………………...10
Le manque de guides sûrs………………………………………………………...10-13
Le manque d’exemple de la part des parents……………………………………..13-14
Le manque de distractions saines…………………………………………………….15
Le cinéma et la télévision : est-ce bon ou mauvais ?……………………………..15-17
Conclusion………………………………………………………………………..17-18
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