Télécharger le numéro

Transcription

Télécharger le numéro
BAT BE 179 - Partie 1
24/04/07
15:58
Page 1
Communiquez
à cet
emplacement !
Colloques,
salons,
manifestations
Demandez
nos tarifs
Gros Plan :
Jean-Marc Roué,
nouveau chef de file
des “armateurs-paysans”
P. 32
Enquête :
Développement durable :
La chasse au gaspi
est ouverte
P. 36
Région :
Le pôle Mer :
Priorité aux financements
N° 179 • MAI 2007 • 4,20 €
P. 34
DOSSIER : RAPPROCHEMENT JEUNES ET ENTREPRISES
Assurer la relève !
BAT BE 179 - Partie 1
24/04/07
15:58
Page 2
BAT BE 179 - Partie 1
24/04/07
15:58
Page 3
édito
sommaire
A
ACTUALITÉS
A L’AFFICHE
FOCUS : L’offre hôtelière dans l’intérieur des terres
BRETAGNE EN RÉSEAU :
Breizpack regroupe les industriels de l’emballage
AILLEURS :
Elopsys,un pôle high-tech en Limousin
................
5
12
................................
14
........................................................................
20
...................................................................................................................................................................................
ENTREPRISES
Larnicol, créateur es-biscuits et chocolats
21
Noret, fabricant de vêtements cyclistes haut de gamme 22
Les transports Jégou innovent
23
............................................................
............................................................................................................
DOSSIER
Comment attirer les jeunes dans l’entreprise, les fidéliser
24
voire les former au métier d’entrepreneur
Entretien :Jean-Paul Jéhanno,coordinateur régional
30
de l’Association jeunesse et entreprises (AJE)
.........................................................
......................................................
GROS PLAN
Jean-Marc Roué, président du conseil de surveillance
de Brittany Ferries
.........................................................................................................................................................
32
vis de forte tension sur le
marché de l’emploi. D’ici
2010, la main d’œuvre
jeune disponible deviendra une
denrée rare. En quelques
années, la “rupture démographique” est
devenue une réalité largement perceptible et
ses effets se font déjà sentir.
De nombreuses offres d’emplois sont difficiles
à pourvoir faute de candidats, en particulier
dans les filières industrielles. En 2007, les chefs
d’entreprise bretons prévoient plus de 67 000
recrutements dont 20 000 concernent particulièrement les jeunes.
Dans ce contexte, l’enjeu pour les entreprises
bretonnes est d’attirer ces jeunes vers les métiers
qu’elles proposent et de les fidéliser. Pour
y parvenir, elles devront anticiper leurs besoins
en compétences et diversifier leurs modes
de recrutement en ayant notamment plus
largement recours aux contrats en alternance.
Il leur faudra également renforcer leur attractivité
auprès des jeunes par l’attention qu’elles
apporteront à leur accueil, leur formation et leurs
perspectives d’évolution professionnelle.
RÉGION
La vie des pôles de compétitivité :
Le pôle Mer à Brest
..................................................................................................................................................
34
PRATIQUES
ENQUÊTE : Développement durable : bons gestes,
petits pas… pour tendre vers la performance globale
FORMATION : Des tuteurs en télécoms
JURIDIQUE :
Reprise d’une entreprise ou d’un commerce
...............................................................
36
40
..............................................
41
.............
Ce numéro comporte un encart Ouest Industries
EDITION « BRETAGNE ECONOMIQUE »
CRCI :1,RUE DU GÉNÉRAL GUILLAUDOT
CS 14422 • 35044 RENNES CEDEX
Rédaction :
Tél.02 99 25 41 37 - Fax 02 99 63 35 28
e-mail :[email protected]
Directeur de la publication :
JEAN-FRANÇOIS LE TALLEC
Responsable Publication :
VÉRONIQUE MAIGNANT 02 99 25 41 39
Assistante rédaction et développement :
ANNIE RENAULT
Ont collaboré à ce numéro :
C.CHERON - V.JOURDAN - V.MAIGNANT
S.MARSHALL - S.NEEL - Y.POUCHARD - V.ROLLAND
Publicité : 02 99 25 41 36
Directeur délégué :
RÉMI BILGER
Comité de rédaction :
FRANÇOIS CLÉMENT - VANESSA ERMEL
JACQUES FEUNTEUNA - YOUENN LE BOULC’H
MARIO PIROMALLI - PATRICK SOLO
Couverture : Fotolia
Création,maquette & photogravure : ODÉBI
Impression : CLOÎTRE IMPRIMEURS
Le réseau des CCI bretonnes s’implique depuis
de nombreuses années dans des opérations
destinées à aider les entreprises à relever ce challenge. Par la formation d’abord, en préparant
chaque année 2 700 apprentis qui, pour 85 %
d’entre eux, poursuivent en entreprise au terme
de leur contrat d’apprentissage ; par la sensibilisation des dirigeants à la gestion prévisionnelle des emplois et compétences en mettant à
leur disposition des réseaux d’appui en
ressources humaines ; par le rapprochement
“école-entreprise”, destiné aux enseignants
et aux jeunes, centré sur la connaissance
de l’entreprise, la découverte des métiers et
les possibilités de réalisation professionnelle
qu’ils offrent.
Faciliter la rencontre entre les jeunes et
l’entreprise pour favoriser leur réussite dans la vie
professionnelle, leur donner le goût et l’envie
d’entreprendre, faire du jeune l’atout de l’entreprise et de l’économie régionale, telles sont les
ambitions que nous portons.
Jean-François LE TALLEC
Président de la CRCI Bretagne
3
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
BAT BE 179 - Partie 1
24/04/07
15:58
Page 4
Commandez le fichier
des 600 premières entreprises bretonnes
Les classements, par chiffre d’affaires
et par secteur d’activités
✓ Les coordonnées des entreprises
(noms des dirigeants, adresses, téléphones, fax…)
✓
Sur CD-rom PC
Tél. 02.99.25.41.37
ABONNEZ-VOUS
À BRETAGNE ÉCONOMIQUE
35 €
au lieu de
41,20 €
Bulletin d’abonnement
à retourner à Bretagne Économique
1, rue du Général-Guillaudot - CS 14422 - 35044 RENNES Cedex - Tél. 02 99 25 41 37
1 an d’abonnement = 35 €*
Je joins mon règlement à l’ordre de Bretagne Économique - *TVA 5,5 % incluse
8
numéros
Offre valable jusqu’au 31 décembre 2007
Société ........................................................................................................................
Destinataire ...................................................................................................................
Adresse ........................................................................................................................
Ville .............................................................................................................................
Code postal ..............................
Tél. ..........................................
Fax ..........................................
Code APE .................................
Signature
Date : .......... / .......... / ..........
ou cachet
BAT BE 179 - Partie 1
24/04/07
15:58
Page 5
Le réseau des CCI
FINISTÈRE
DÉVELOPPEMENT DURABLE
Inciter les entreprises à intégrer une démarche de développement durable, telle est l’ambition du partenariat signé le 17 mars
dernier entre le groupe La Poste et la CCI de Quimper Cornouaille.
“Le développement durable constitue un enjeu important pour nos
entreprises. Il s’agit de les mobiliser pour leur montrer que la prise
Premier partenariat de ce type en France entre une CCI et le groupe La Poste
en compte de l’environnement et du progrès social est
source de développement” affirme Jean-François
Garrec, président de la CCI. Ainsi, avec ce partenariat,
ILLE-ET-VILAINE
la CCI affiche son engagement pour la protection des
ressources et permet avec une série d’enveloppes,
FORMATION
totalement écologiques, proposée aux 11 000 entreprises de Cornouaille, de sensibiliser l’ensemble des
partenaires des entreprises à ces nouvelles pratiques.
La malentendance touche aujourd’hui près de cinq
CONTACT : CCI Quimper Cornouaille : 02 98 98 29 29
millions de personnes en France et menace un public plus
large encore : les seniors, concernés par la presbyacousie, les
adolescents ou adultes, grands consommateurs de concerts et
CÔTES D’ARMOR
autres baladeurs, les ouvriers de l’industrie ou du BTP qui
travaillent parfois sans protection… L’Ecole d’audioprothèse
PROSPECTIVE
J.E. Bertin de Fougères s’est associée à la Journée nationale
de
l’audition.
L’enseignement
dispensé sur trois
Toutes les entreprises, quels que soient leur
ans et les équipetaille, leur secteur d’activité ou leur implantation géoments de pointe
graphique, sont invitées le 30 mai prochain à participer
dont disposent les
aux Etats généraux de l’économie qui se tiendront à
étudiants assurent
Saint-Brieuc. Organisé par les chambres consulaires des
une formation comCôtes d’Armor (Chambre de commerce et d’industrie,
plète qui conduit à
Chambre d’agriculture, Chambres de métiers et de l’arl’obtention
du
tisanat de Saint-Brieuc et de Dinan), cet événement
diplôme
d’état
important permettra de faire entendre la voix de l’écod’audioprothésiste.
nomie et de ceux qui la font, dans une période politiNous avons en
que chargée. Commerçants, dirigeants de PME,
France un besoin
industriels, artisans ou encore agriculteurs du départeévident d’audioprothésistes dans un marché notoirement sousment, tous feront part de leurs attentes et de leurs
développé. En effet, seulement 20 % des personnes malentenpréoccupations pour les années à venir.
dantes appareillables le sont, contre 60 % en Grande-Bretagne
CONTACT : CCI des Côtes d'Armor : 02 96 78 62 00
et plus encore dans les pays scandinaves.
CONTACT : CCI du Pays de Fougères,
Ecole J.E. Bertin : 02 99 94 75 00
Message reçu cinq sur cinq
ACTUALITÉS
La Poste-CCI Quimper Cornouaille,
un partenariat novateur
Les Etats généraux de
l’économie en Côtes d’Armor
MORBIHAN
MARCHÉS PUBLICS
60 millions d'euros pour les entreprises locales
Le Centre hospitalier du Centre Bretagne à Pontivy qui devrait être
opérationnel à l’automne 2010 s’étendra sur une surface de 40 800 m2. Il verra
ses travaux débuter en septembre 2007. 29 lots séparés constituent le
marché passé par les donneurs d’ordre publics et privés de ce projet. Ce
découpage offre l’opportunité à des entreprises locales de participer,
individuellement ou en se regroupant, à cette réalisation ambitieuse. Pour
recueillir de plus amples renseignements sur ces appels d’offres qui seront publiés à partir de la mi-juin pour une réponse
mi-septembre, il suffit de s’adresser à la direction des travaux du Centre hospitalier du Centre Bretagne à Pontivy.
CONTACT : 02 97 28 45 25
5
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
BAT BE 179 - Partie 1
24/04/07
15:58
Page 6
ACTUALITÉS
DEVELOPPEMENT
■ Avec 25 salariés et un CA de 6
millions d'euros, dont 40% réalisés à l’export, Atlantic RF s’illustre au départ de Vitré (35) comme l’un
des leaders européens de la Radio
Frequency Identification (RFID) en
passe de “rayer” le code barre des
mémoires. Cette jeune entreprise
innovante table sur “l’intelligence
ambiante” explique Marc Garin, dirigeant : “plusieurs objets communiquent entre eux sans intervention de
l’utilisateur. Soit le principe de la
fonction anti-démarrage des clés de
voiture.” Une technologie plus que
jamais d’actualité au moment où les
étiquettes numériques, métier
d’Atlantic RF, sont de plus en plus
produites pour quelques euros…
avec de nouvelles applications pour
la RFID : marché du télé-relevé de
compteurs d’énergie, bornes de télépéage autoroutier et marchés émergents dans l’IAA (SVA et Lactalis ont
déjà validé la démarche engagée par
Atlantic RF). L’entreprise travaille en
ce moment à de nouvelles applications de la RFID “en boucle fermée” :
des solutions d’automatisation de
process industriels qui permettront à
ses clients d’assurer un suivi en
temps réel de leur production et de
gagner en productivité.
Contact : 02 23 55 35 36
■ Au revoir, Sylvie
Journaliste à Bretagne Economique durant dix ans, Sylvie Séguier est décédée le 10
avril dernier. Forte personnalité, enthousiaste et volontaire, ses papiers étaient à son
image : engagés, enlevés et souvent piquants. Nous perdons une professionnelle
reconnue mais aussi et surtout une amie.
Présidente de l'association Initial BBB qu’elle avait créée en 2003, elle a construit et
mené, sans jamais lâcher prise, son projet : aider trois pouponnières du Burkina Faso
à acquérir leur autonomie en approvisionnement en lait. Après plusieurs séjours dans
ce pays du Centre Afrique, elle avait noué des liens solides avec des jeunes burkinabés. Aujourd'hui avec le
soutien de l'association, ils
sont à la tête d’une mini
laiterie située dans le village de Kaya (nord de
Ouagadougou) qui démarrera son activité en septembre prochain. Une des
trois pouponnières située
non loin de là sera leur
premier client. Elle verra
ainsi son budget “lait”
allégé de manière durable.
Regroupant quelque 200
adhérents, les membres de
l’association entendent
bien poursuivre l’initiative
de Sylvie.
Si vous souhaitez vous y
associer, vous pouvez
adresser vos dons à Initial
BBB Jean-François Portier
- 9, rue Seica Mare - 35690
Acigné.
Sylvie Séguier lors d’un séjour au Burkina Faso en novembre 2005
■ Banquier et assureur, la Caisse d'Epargne de
Bretagne devient aussi fournisseur de services à
domicile. “Le marché des services à la personne se situe
aujourd'hui à plus de 10 milliards d'euros. Avec des perspectives de croissance de 10 à 15 %, il pourrait atteindre
16 milliards en 2011. A cette échéance, notre objectif
est de réaliser 1,5 milliard de CA soit 15% du marché”
détaille Tanguy Carré, directeur des services à la personne au sein de la Caisse d'Epargne. Lancé dès
février 2006, la Bretagne est la 9ème caisse sur 29 en
France à proposer à ses clients Ecureuil Sérénité
Services. Géré par une plate-forme téléphonique
appelée Séréna, employant aujourd'hui une cinquantaine de personnes, l'ensemble des services (ménagers, soutien scolaire, garde d'enfant, aide aux personnes âgées, handicapées ou dépendantes) est
accessible 7 jour sur 7. Ouvert à tous, clients de la
Banque et non clients, Ecureuil Sérénité Services propose deux formules : une à 48 euros par an qui permet
de bénéficier de l'ensemble des prestations de façon
illimitée, l'autre à 15 euros par an qui met en place un
seul service. Séréna sous-traite auprès d'acteurs
locaux (entreprises et associations). Ils sont une trentaine référencée par la Caisse d'Epargne de Bretagne.
6
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
L’équipe de rédaction
Elle souhaite, à travers cette offre de services, fidéliser ses
clients mais surtout en conquérir de nouveaux avec un potentiel clients évalué à un million.
Contact : 0 825 30 30 00
BAT BE 179 - Partie 1
24/04/07
15:58
Page 7
9 à 27 salariés ces deux dernières années. Elle a réalisé un
CA 2006 de 1,7 million d'euros en hausse de 10 %. “Je table
sur un CA de 2 millions en 2007, 3 en 2008” poursuit le
■ Sodicome (35) investit massivement
dirigeant. L'entreprise intervient sur 2 marchés : la collecte et
“Entre la certification Iso 9001, l’emménagement dans de le traitement des déchets de soins médicaux et mercuriels
nouveaux locaux d'une surface de 1 000 m2 (3 000 m2 de ter- des particuliers et des professionnels de santé ; la collecte, le
rain en tout) et l'acquisition d'un logiciel de traçabilité embar- traitement et la valorisation des piles, des néons et des
qué, j'atteins un niveau d'investissement de 948 000 euros” déchets électriques et électroniques en fin de vie (DEEE).
détaille Philippe Le Hannier, PDG de Sodicome, SAS basée à L'entreprise couvre 71 départements et dispose d'une
Saint-Gilles (35). Créée en 1994, l'entreprise est passée de agence en Ile-de-France. Depuis l'obtention de sa certification et l'équipement de ses
camions d'un logiciel de traçabilité
à code barres relié par satellite,
Sodicome décroche de nombreux
appels d'offre. Le dernier en date
“1 371 points de collectes de piles
sur 16 départements du Grand
Ouest. L'avantage offert à mes
clients : ils peuvent suivre en
temps réel la quantité et le volume
des produits enlevés.” Le marché
est si porteur que Philippe Le
Hannier envisage dans les mois
à venir une croissance externe
avec rachat de plusieurs entités.
Alors, sans doute, les nouveaux
locaux inaugurés officiellement ces
jours-ci seront déjà trop étroits !
Sodicome intervient sur le marché de la collecte et du traitement des déchets médicaux
Contact : 02 99 64 82 64
et des déchets électriques et électroniques
ACTUALITÉS
DEVELOPPEMENT
7
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
BAT BE 179 - Partie 1
24/04/07
15:58
Page 8
ACTUALITÉS
DEVELOPPEMENT
■ Changement de régime
pour Publitex Offset
(16 salariés à Brest-29 pour deux entités juridiques). Reprise en janvier 2006 par François
Lehmann, la PME spécialisée dans l’impression
de tous types de documents, de la petite à la
grande série, a bien l’intention de monter en
puissance. Après plus de 100 000 euros très vite
investis dans le parc machines (73 000 euros dans une nouvelle presse d’impression et 50 000 dans une nouvelle technologie numérique), l’entreprise prévoit 30 000 euros dans un
logiciel lourd “qui nous permettra de tout suivre, du devis à la
facturation finale en passant par la gestion de production”
explique le dirigeant qui dynamise actuellement sa force
commerciale (2 personnes pour la rentrée prochaine) afin de
toucher de nouveaux prospects : le grand public via un portail sur le web qui permet de passer commande de cartes de
visite et autres faire-part, mais aussi le créateur d’entreprise
“avec un pack global que j’ai voulu très compétitif. Il s’agit de
proposer au créateur toute une gamme d’outils nécessaires
à sa communication.” Soit “aller vers le client et non plus
attendre qu’il vienne à soi.” Objectif de Publitex Offset : monter à 30/40 salariés et devenir second sur son territoire.
Contact : 02 98 46 17 71
■ Avec 6,5 millions d'euros de CA attendus cette
année (contre 4 millions en 2006 et 3,2 millions en
2005), Socometal (20 salariés à Saint-Avé-56 et dix autres
à Nivillac près de la Roche-Bernard) s’est spécialisée depuis
20 ans dans la conception et réalisation de bâtiments industriels pour une zone de chalandise qui court du 56 au sud de
la Loire-Atlantique. A la tête de la PME depuis janvier 2001,
Pierre Montel, passé par Bouygues, où il avait une culture du
tertiaire, s’est “retrouvé à la tête d’une PME de construction
“rationnelle” avec le métal, à laquelle j’essaie d’associer mes
convictions acquises dans le tertiaire.” Le dirigeant a ainsi
créé Immometal, filiale de la holding “avec un commercial qui
Votre Agence Locale
partenaire de vos recrutements
8
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
a pour mission de connaître le foncier en vue de faire une
offre globale à nos clients.” Sans perdre de vue “l’étage
construction” de l’entreprise, Pierre Montel qui a aussi créé
une fonction ingénierie et développé le bureau d’études de sa
PME, ne cache pas que ce “package” est original dans son
métier. Tout comme son idée de proposer des bureaux, non
pas en poutres et béton, mais “en métallique. Le type de
structure assez innovante sur notre zone. C’est pourtant
25 % moins cher et le chantier ne prend que 6 mois contre
14 traditionnellement.” La Saur de Vannes a craqué
(2 400 m2). Socometal est aujourd’hui lancée dans un autre
chantier de ce type : 1 200 m2 pour l’Admer-56.
Contact : 02 97 44 51 61
■ “Côté production, même dans des locaux exigus, j’ai
ouvert un jour de plus. Ici, les salariés sont au 35h sur
4 jours. J’ai mis en place deux équipes, une qui intervient du
lundi au jeudi ; l’autre du mardi
au vendredi. Soit un jour de
plus et déjà 15 à 20 % de
résultats en plus, avec aussi
3 personnes de plus.”
Satisfaction pleinement mesurée chez MSM (Menuiseries
sur mesures), fabricant de portes et fenêtres en bois installé
à Saint-Vincent-sur-Oust-56
(1,4 million d'euros de CA, 20
salariés). A la tête de l’entreprise depuis un an et demi
après avoir travaillé dans la
filière bois (meubles de cuisine) à Langon, Christian
Bourcier travaille sur un volant
de commandes essentiellement régional, en Bretagne
Sud précisément, “là où nous
comptons beaucoup de négociants partenaires. A nous de travailler maintenant sur d’autres zones. J’ai eu de gros chantiers
mais je suis conscient de la nécessité de mettre en place de
nouveaux outils pour maintenir cette progression. Je me suis
appuyé sur un bureau-conseil avec qui nous avons mis au point
une nouvelle plaquette commerciale et mené une enquête de
satisfaction auprès de nos clients en vue de bien jauger ce
qu’ils attendent.” En réflexion aussi, le déménagement de la
PME à moyen terme. “Je me suis rapproché des collectivités
locales. Mais il me faut 500 000 euros si je m’installe dans un
bâtiment loué. Plus d’1 million d’euros si je construis.”
Contact : 02 99 91 27 33
24/04/07
15:58
Page 9
DEVELOPPEMENT
■ A Lannion, Eco-Compteur innove. En 1999, les premiers produits Eco-Compteur sont créés. Et c'est en 2004
que Christophe Milon lance, depuis Lannion, la société EcoCompteur. Elle est devenue, depuis, la première entreprise
mondiale spécialisée dans le
comptage des personnes
en situation de mobilité douce. Le chiffre d’affaires a
atteint 600 000
euros en 2006
dont la moitié réalisée à l'international.
Aujourd’hui, l'entreprise innove et lance
une solution dédiée
au comptage des
cyclistes, secteur à
fort potentiel de développement selon son dirigeant :
“on ne peut pas faire, en France,
plus de 10 kilomètres en voiture sans être compté. Alors que
l’on peut traverser le pays du nord au sud en vélo, ou Paris à
pied d’est en ouest sans être pris en compte une seule fois !
Le vélo est un mode de transport non polluant en plein
essor”. Les systèmes de comptage des cyclistes proposés
par Eco-Compteur devraient donc apporter des données
précieuses aux gestionnaires municipaux et territoriaux.
Contact : 02 96 50 81 28
■ 30 millions d'euros de CA contre 18 millions en
2002 : acteur majeur sur le marché des sauces, Cap Diana
(200 personnes), leader sur le marché des enrobages de
viande, se positionne comme nouvel acteur sur le marché des
protéines de viande, via les CAProteins. “Les fonctionnalités
de ces protéines carnées (issues de porc, boeuf…) sont
gélifiantes et émulsifiantes. Leurs performances de rétention
d’eau sont supérieures” explique Christophe Villalon, directeur
général de Cap Diana. “Elles sont une alternative
concurrentielle aux protéines végétales.
Le marché des CAProteins est
mondial. Son développement sera à 95 % à l’international.” Ces premiers
résultats ont conduit les équipes de production à travailler très
rapidement en 3/8 dans un atelier dédié à Pleucadeuc
(56), sur le site de Cap Diana. En six mois, cette production
a nécessité l’embauche de 20 salariés à temps plein. La direction prévoit d’ores et déjà un agrandissement de l’atelier
actuel dans un an et demi, en vue de doubler la capacité de
production des CAProteins. A noter que la PME réalise déjà
25 % de son CA à l’export, sur l’Europe, les Etats-Unis et le
Japon et consacre 5 % de son chiffre d’affaires à la R&D.
Contact : 02 97 26 94 64
ACTUALITÉS
BAT BE 179 - Partie 1
9
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
BAT BE 179 - Partie 1
24/04/07
15:58
Page 10
ACTUALITÉS
INTERNATIONAL
■ Le 5 juin, “Cap sur l'International” avec la Banque
Populaire de l’Ouest. Avec 331 000 clients en 2006, la
Banque populaire de l'Ouest (siège social à Rennes) affiche un
résultat net de 29 millions d'euros en hausse de 4,9 % par rapport à 2005. Ses clients, répartis pour moitié entre professionnels-entreprises et particuliers, ont bénéficié de 4 636 millions
d'euros de crédits en hausse de 10,4 %. Son encours moyen
annuel de collecte dépasse la barre des 6 milliards d'euros en
progression de 7,5 %. La poursuite de sa croissance s'est
accompagnée de la mise en place d'une boutique en ligne en
juillet et de l'ouverture de 6 nouvelles agences dont 4 en
Bretagne (Pacé et Chateaubourg dans le 35, Plouzané et
Plabennec dans le 56). 3 ou 4 nouvelles ouvertures sont prévues jusqu'en 2008, selon Yves Breux, le directeur régional.
Présente auprès d’une entreprise sur deux sur son territoire, la
BPO accompagne aujourd’hui 500 entreprises dans leurs opérations internationales en lien avec Natixis Pramex International,
structure créée en novembre dernier avec le groupe Caisse
d’Epargne. C'est aussi avec son soutien qu'elle organise le 5
juin prochain à Rennes une journée ouverte à tous les chefs
d'entreprise de la région ayant un projet à l'international.
Alternant rendez-vous individuels et ateliers thématiques collectifs, Cap sur l'international proposera également une conférence
sur “les pays du Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine), nouveaux maîtres du monde ?, Quel avenir pour les entreprises françaises ?”.
Programme complet et inscriptions sur :
www.capsurlinternational.com
■ Création d'une web TV sur l'Union européenne à
Saint-Malo. “Je suis un européen convaincu. A travers ce
site, je souhaite se faire fréquenter les européens”. Lancée en
septembre 2006, la Web TV http://www.europeenimages.net,
gratuite et d’accès libre, reçoit 4 500 visiteurs par mois “de 50
nationalités différentes” précise Pierre Hachet, son créateur
basé à Saint-Malo. L'historique du projet remonte à 1998. Un
petit nombre d’enseignants et de cadres d’entreprise se
retrouvent avec la volonté de rapprocher le monde de
l’enseignement et celui de l’entreprise, tout en mettant sur le
marché des produits pédagogiques. Ils créent une structure
associative et, en décembre 2004, déposent la marque
Pierre Hachet, créateur de la Web TV Europeenimages.net
“Europe en images”. Ainsi née, la web TV se compose de
deux parties : l'une est informative. Elle diffuse des documentaires sur des sujets variés (arts et culture, éducation-jeunesse, économie et social, histoire, international, institutions,
sciences et espace, vie quotidienne) et des reportages sur
l'actualité européenne, mis à jour chaque semaine. L'objectif
est de faire mieux connaître l'Europe, sa diversité et ses
richesses ainsi que la vie des institutions européennes et les
décisions qui sont prises. Elle a l'ambition de participer à la
création d'une citoyenneté européenne. L'autre est promotionnelle et vise à accueillir des films d'entreprises ou d'institutions les plus divers. “A partir de 250 euros par an pour un
film d'une durée de 5 minutes, une entreprise européenne
peut se faire connaître de tous les internautes. Les Roumains
sont très demandeurs et je suis en train d'ouvrir un bureau
de représentation sur place” détaille Pierre Hachet. Trois
espaces ont été définis : “Entreprises et Produits d'Europe”,
“Villes et Régions d'Europe” et “Musées d'Europe”.
Contact : 02 99 81 24 45
FINANCES
■ Fusion des Caisses d’Epargne de Bretagne et des
Pays de La Loire en 2008. Afin de se préparer à cette
échéance, les deux caisses viennent de signer le pacte fondateur de la futur Caisse d’Epargne Bretagne – Pays de La Loire.
Elle regroupera 2, 5 millions de clients, 3 000 collaborateurs et
421 agences répartis sur 9 départements. Le siège social de
cette nouvelle entité bancaire sera situé à Nantes et les directions du siège seront réparties de façon équilibrée sur les deux
sièges administratifs de Nantes et Rennes.
10
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
24/04/07
15:58
Page 11
Des résultats financiers en hausse pour la Bretagne
Avec 198 agences, 1,1 million de clients et 1 300 collaborateurs, la Caisse d’Epargne de Bretagne affiche en 2006 un
résultat net de 57, 9 millions. Ses fonds propres en hausse de
13, 15 % atteignent 546,3 millions d’euros. Le produit net bancaire 2006 de la Caisse d’Epargne de Bretagne a atteint 220
millions d’euros en hausse de 6,7% par rapport à 2005. Ces
bons résultats s’expliquent par une reprise de la collecte à la
hausse (+47 % par rapport à 2005), soutenue par l’assurancevie (263 millions d’euros de collecte), le livret A, la gestion privée et la bancarisation. 2006 aura également été marquée par
la contribution significative de la Caisse d’Epargne de Bretagne
à la mise en marché de Natixis, avec 42 000 souscriptions. Le
crédit constitue une fois de plus un des leviers majeurs de ce
développement avec 1,2 million d’euros de crédits accordés.
Après une progression significative sur les deux exercices précédents, les effectifs se sont stabilisés et s’établissent à 1 295
CDI au 31 décembre.
DÉVELOPPEMENT
■ Vraoum… Vraoum… Popularisée en 1969 par le film
culte Easy Rider, la légendaire marque de moto HarleyDavidson s’illustre aujourd’hui au départ de Vezin (35) où
Jérôme Ganeval a ouvert le plus grand magasin d’Europe !
Soit 3 200 m2 dont 1 300 d’espace aéré et rutilant comme des
chromes. Image nouvelle dont veut se doter la marque qui
souhaite ainsi en finir avec celle du “biker” barbu, propre à
effrayer les vieilles dames. Avec des motos aux selles plus
basses, HD séduit aussi les femmes (19 % de la clientèle
européenne), les vêtements et accessoires représentant 15%
du CA mondial. Le dirigeant souligne comment la marque HD
“s’adresse aujourd’hui à une clientèle plus large qui souhaite
se faire plaisir avec un véhicule de loisirs haut de gamme.”
Modèle avoué ? Porsche pour le “haut de gamme sérieux de
ses réalisations”. Avec un premier exercice clos le 26 mai prochain, l’entreprise (murs loués + 120 000 euros d’investissements) affiche des résultats “supérieurs de 15 % à nos attentes avec 2 millions d’euros de CA.” Avec des rendez-vous
d’adhérents qui peuvent réunir “300 à 400 motos”, Jérôme
Ganeval fait aussi travailler… l’hôtellerie locale !
Contact : 02 99 14 99 99
ACTUALITÉS
BAT BE 179 - Partie 1
11
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
BAT BE 179 - Partie 1
24/04/07
15:58
Page 12
FOCUS
(Après la mer, les terres ?
ACTUALITÉS
UNE OFFRE D’ACCUEIL HAUT DE GAMME POUR SÉDUIRE LE TOURISME INTÉRIEUR
“La mer…” chantait Charles Trenet. Et les terres ?
Qui saura les rendre aussi séduisantes que le littoral ?
Aujourd'hui, certains professionnels de l’hôtellerie,
mais aussi des particuliers, misent sur l’attractivité
et le potentiel de l’Argoat, après l’Armor. Pour ce faire,
ils ont investi dans le haut de gamme, du choix des oreillers
aux services high-tech. Conditions requises pour séduire
touristes étrangers ou VRP de passage.
tre occupée par la Caisse d’Epargne, Le Vintage Hôtel
(3 étoiles) est tenu par Jérôme Cariou, 33 ans, depuis 2001.
Avec sa mère, déjà à la tête du Bistro de la Tour, ils ont investi
ici 4,5 millions d’euros pour les murs et l’ouverture de
10 chambres. Mobilier Knoll ou Le Corbusier, chaise
Mackintosh… Jérôme et son épouse ont ici choisi les
meilleures références en matière de design. Loin du lit-clos.
Ils ont aussi fait une étude de marché. “Du restaurant de ma
mère, j’ai pu observer les hommes d’affaires ou les
touristes de passage et le temps qu’ils restaient.” Avec sa
haute et sa basse ville, aujourd’hui rénovée, il table sur une
nouvelle attractivité touristique de Quimperlé. Même s’il attend
une impulsion plus forte de la Ville dans ce sens. A ses côtés.
Les meilleures références en matière de design
au Vintage Hôtel à Quimperlé
“La difficulté pour tous les acteurs de l’hôtellerie souhaitant s’implanter dans l’intérieur reste bien de définir les
conditions pour atteindre un seuil de rentabilité.” explique
Nadine Duvaudier, chef du service commerce tourisme à la
CRCI Bretagne. Le Conseil régional affiche 5 ambitions dont
une Bretagne attractive et accessible. La CRCI anime la
thématique “Bretagne compétitive” avec un plan d’actions
divulgué cet automne.” Car, pour la responsable, “le tourisme
intérieur est à positionner soit comme une destination
en tant que telle, soit comme une complémentarité de séjour,
parfois à la journée.”
Le patrimoine, oui… le lit-clos, non !
“Quimperlé est l’une des villes de Bretagne les plus riches au
regard de son patrimoine et complètement sous-estimée.”
Près de 18 hôtels en centre-ville à une époque et un seul
3 étoiles en 2007 ! Développé dans l’ancienne maison de maî12
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
Miser sur un “intérieur” cosy
“C’est un complément qui demande du temps” atteste Carine
Solo, 31 ans, à la tête de La demeure à Guingamp (22), un hôtel
particulier à rénover (quelque 150 000 euros de travaux) qu’elle
découvre en 2004, pour lequel elle a eu un “coup de cœur”. Elle
décide alors d’ouvrir 5 chambres d’hôtes. “Professionnels de
passage ou personnes en vacances, recevoir est devenu pour
moi une vraie passion mais ça n’était pas assez rentable.”
Carine, qui a quitté depuis son travail de DRH dans l’industrie,
mais dont le conjoint a conservé son emploi, vient de décider
de passer officiellement dans la catégorie Hôtel. “J’ai acheté
une autre partie d’un hôtel particulier que nous avons détruit pour
tout reconstruire (300 000 euros). Et nous n’avons cessé de nous
adapter : road-book pour les touristes, petits déjeuners,
service blanchisserie et petite cuisine.” Isolation,
literie de qualité adaptée aux mœurs des étrangers (plumes, pas
plumes) et décoration “qui respecte l’esprit du lieu – boiseries,
parquet, cheminées – avec des touches de modernisme”, la professionnelle qui se fait plaisir, ne le cache pas : “je me demande
si j’en verrai le bout. Me mettre aux normes de sécurité incendie m’a coûté 30 000 euros ! Toute offre de “local à sommeil”
devra y passer.” Avec 10 chambres et suites à remplir, elle met
24/04/07
15:58
Page 13
ACTUALITÉS
BAT BE 179 - Partie 1
Une décoration qui respecte l’esprit du lieu
à La Demeure, ancien hôtel particulier à Guingamp
donc les bouchées doubles côté communication : animation
d’un site en ligne avec des promotions WE, prescription via des
sites spécialisés, liens avec les Maisons de la Bretagne ou
encore partenariat avec la Britanny Ferries.
Jouer de la synergie régionale
30 restaurants et 5 hôtels (ouverts à l’année) pour seulement
800 habitants : la ville à s’illustrer ainsi n’est autre que La
Roche-Bernard qui, avec aussi 600 bateaux dans son port,
a su miser sur son charme et sa position géographique.
Autant de raisons pour lesquelles Eric le Calvez, 44 ans, n’a
pas hésité à reprendre Le Manoir du Rodoir en septembre
2003. “Je ne me reconnais pas
trop dans l’appellation “tourisme
rural”. On a de la chance d’être
dans une cité à notoriété. C’est
vrai qu’avant de nous installer,
nous avions des critères. Le littoral reste trop saisonnier. Ici, 50 %
de notre clientèle est certes composée de touristes – on est au cœur de l’axe Vannes/
Redon/La Baule avec, tout à côté, une voie express et trois
sorties – attirés par la mer à 40 km, mais nous remplissons
aussi avec notre activité de séminaires.” D’où des relations
tout à la fois tissées par Eric et son épouse (deux anciens salariés d’une chaîne hôtelière) avec des tour-opérateurs et des
sites de réservation en ligne qui leur amènent une clientèle
belge, hollandaise, anglaise et espagnole… mais aussi “une
communication ciblée via la brochure du Comité départemental du tourisme, Séminaires en Bretagne, et un marketing direct
sur fichiers pour toucher des secteurs d’activités précis,
laboratoires, banques…” Avec un CA doublé depuis la reprise
(700 000 euros), Eric, qui a rénové les 26 chambres (hôtel 3
étoiles) pour 70 000 euros et “changé le restaurant”, confirme
être dans son business plan. “On est sur un axe très passant,
on va donc travailler notre signalétique, essayer de séduire
la clientèle française et jouer de la synergie avec les hôtels,
chambres d’hôtes et golfs de la région.”
Un tourisme accessible aussi aux handicapés
C’est dans le cadre d’un partenariat privé-public avec la
mairie, qui espérait son hôtel deux étoiles et souhaitait se
positionner comme village étape, que Thierry Amirault, 47 ans,
a repris en début d’année Les Palis au Grand-Fougeray (35).
19 mois de travaux plus tard et 2 millions d’euros investis, dont
400 000 directement par ce professionnel de l’hôtellerierestauration venu de Loire-Atlantique, Eric mise aujourd’hui
sur cette “jolie commune de caractère. Elle renaît avec ses
commerces, sa tour Du Guesclin,
ses maisons de torchis, son église
classée… située aux portes de la
Bretagne. On est à mi-chemin de
Nantes et Rennes avec une grosse
clientèle d’entreprises à capter.”
Il a donc veillé à doter son
établissement 100% climatisé
(une dizaine de chambres et un restaurant gastronomique) des
toute dernières technologies : TV écran plat avec 15 chaînes,
WiFi, ADSL… Avec un taux de remplissage de l’hôtel “à
63/64 %”, Eric, qui a encore racheté 15 000 m2 de terrain et pense
ouvrir un Spa, est satisfait, bien aidé par le réseau Logis de
France, l’un des plus implantés en milieu rural. “En ce moment,
je reçois beaucoup de VRP. Quand ils vont ralentir leurs
déplacements, j’aurais les touristes anglais et allemands. Je me
suis fait connaître de la Maison du tourisme de Redon dans ce
sens.” Le professionnel souhaite aussi développer un tourisme
accessibles aux handicapés avec 4 chambres en cours de
labellisation (mobilier adapté, boîte vocale, voyant lumineux
pour alerte) et formation du personnel pour recevoir déficients
moteur et mentaux.
“Le littoral reste trop saisonnier,
il n’y a pas de marché en février-mars”
■ Serge Marshall
13
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
BAT BE 179 - Partie 1
24/04/07
15:58
Page 14
BRETAGNE EN RÉSEAU
ACTUALITÉS
AGENDA
■ Salon du commerce
équitable d’Ici et d’ailleurs
du 11 au 13 mai
Palais des congrès de Lorient
www.ingalan.org
■ 4ème édition de la semaine
pour la qualité de vie
au travail du 21 au 25 mai
Programme sur
[email protected]
ou 02 23 44 01 44
■ Cap sur l’international :
pour le développement
des entreprises hors
de nos frontières,
journée organisée par Natixis
Pramex et Banque Populaire de
l’Ouest au Coq Gadby
à Rennes le 5 juin
Contact : 02 99 29 79 12
www.capsurlinternational.com
■ Du 4 au 8 juin, semaine
le Goût d’entreprendre
consacrée à l’intervention
de chefs d’entreprise
CCI de Rennes : 02 99 33 66 45
■ Ouest Industries,
Salon interrégional de l’industrie
Parc expo de Rennes
du 19 au 21 juin
Contact : 02 99 22 84 12
■ Salon sur la franchise
les 19 et 20 juin
Parc des expos de Nantes
Contact : 01 46 02 61 51
■ 1ère semaine de l’innovation
en Bretagne se déroulera
du 25 au 29 juin
Contact : 02 99 67 42 00
■ Cosm’ing 2007
4ème colloque international
consacré aux ingrédients
cosmétiques et biotechnologies
du 27 au 29 juin Palais du Grand
Large de Saint-Malo
Contact :
www.cbb-developpement.com
14
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
(Des propositions
bien emballées
BREIZPACK REGROUPE LES INDUSTRIELS DE L’EMBALLAGE
Filière de production à part entière,
le secteur de l’emballage
est animé par Breizpack,
réseau de veille, d’information
et de conseil à l’usage
des prestataires comme
des utilisateurs de tous les types
de conditionnement.
“La Bretagne compte près de
300 entreprises travaillant dans le
domaine de l'emballage, avec des savoirfaire diversifiés : bois, céramique, métal,
verre, papier, carton, plastique, cellulose, mais aussi machines de conditionnement et services en emballage (design,
conditionnement à façon, conseil…). Ce
secteur regroupe 10 000 emplois et
génère plus d'un milliard d'euros de
chiffre d'affaires”, explique Blandine
Lagain, ingénieur-conseil à Breizpack.
Membre du réseau France Emballages,
Breizpack a pour mission d’animer et de
développer la filière de l’emballage, par
le biais de réunions, de journées
d'information, de veille et de conseil, et
par son site internet.
Breizpack répond à la demande
d’entreprises très variées. Par exemple,
la biscuiterie Le Dréan à Guégon (56)
considère le réseau comme “un véritable dictionnaire de l’emballage, déclare
Jean-Marc Fleurot, qui dirige cette PME
de 10 personnes spécialisée dans le travail à façon. Quand nous avons
recherché la composition d’un film
plastique utilisé au Japon pour emballer
les biscuits, nous avons bénéficié de la
veille technologique1 de Breizpack et
trouvé un fabricant pour ce produit
très complexe”.
Se tenir au courant des dernières
innovations technologiques, suivre, voire
anticiper les évolutions réglementaires…
font aussi partie des préoccupations de
Britt, brasserie de 27 salariés, installée
à Trégunc (29) et Tréguier (22). “Nous
sommes tenus régulièrement au
courant des nouveautés par Breizpack
qui a accès à des sources d’information
difficilement accessibles pour une PME,
souligne Jean-François Istin, co-dirigeant de l’entreprise. Faire partie du
réseau nous a crédibilisés face à notre
principal fournisseur, une grande entreprise sur la région, et nous a permis de
nouer un partenariat pour définir des
packagings originaux”.
L’échange d’informations et la mise en
relations font aussi partie des services
rendus aux prestataires de services,
comme le cabinet Le Guen, qui anime à
Saint-Aignan (56) “une cellule de conseil
et de formation consacrée au couple
emballage-déchets. Lors d’une étude
menée en 2004 pour le compte de la
CCI des Côtes d’Armor sur les emballages compostables, en échange des informations que j’ai obtenues du réseau,
Breizpack a pu immédiatement rendre
l’étude disponible à tous ses membres”.
Enfin, pour répondre à une demande
croissante, Breizpack organise des sessions de formation adaptées au terrain.
■ Clotilde Chéron
1
L’Arist Bretagne assure une
veille technologique et produits
pour le compte de Breizpack
P
s
n
(
BAT BE 179 - Partie 1
24/04/07
15:58
Page 15
Avec Maileva, l’envoi d’un mailing
prend 10 minutes !
Créé en 1994 à Cesson Sévigné, Espace 3
est aujourd’hui un des derniers groupes Nissan
indépendants au niveau national. Dirigée par
Jean-Marc Laferrière, l’entreprise emploie 43 salariés
et a réalisé en 2006 un CA de 27 millions d'euros.
Le lancement, en février dernier, du Nissan Qashqaï
a particulièrement mobilisé Anne-Cécile Dubreuil,
responsable marketing et communication.
Elle nous explique ici pourquoi et comment elle utilise
les services de Maileva, filiale du groupe La Poste.
“L'essentiel de mon activité est
de relayer en local les campagnes nationales de Nissan. En fonction des stocks
de chaque site (Rennes, Saint-Malo et
Laval) et de la sortie des nouveaux modèles, j'ajuste mes opérations de communication : expos, salons, presse, radio,
affichage, Internet et bien sûr marketing
direct” détaille-t-elle. Seule à assurer
cette fonction au sein de l'entreprise,
elle a rapidement pris la décision de travailler avec La Poste et adopté Maileva
pour l'envoi et la gestion de ses mailings.
“Avant mon arrivée en 2001, tout était fait
manuellement : photocopies, mises sous
plis, affranchissements. Le temps passé
et l'argent gaspillé m'ont très vite incitée
à imaginer une autre façon de travailler.
Aujourd'hui, la souplesse de Maileva, sa
rapidité et sa sécurité sont essentielles
dans mon organisation.”
Entre les offres commerciales, les opérations “portes ouvertes” et les invitations
à l’occasion du lancement de nouveaux
modèles, Anne-Cécile Dubreuil orchestre plusieurs opérations de mailing par
mois. “Je travaille à partir de mes propres
fichiers. J’utilise mes fonds de page et
rédige mon texte. Ensuite, de mon PC,
je me connecte à Maileva, via Internet, et
je saisis mon mot de passe. Tout l’historique de mes précédentes opérations
s’affiche immédiatement. Je pré-visualise mon mailing, vérifie si adresse et
signature sont bien positionnées (une
centaine de champs est disponible), puis
je transmets le tout. Maileva s’occupe du
reste ! Dans les minutes qui suivent, je
reçois un mail de confirmation qui m’indique que mes données ont bien été
prises en compte. Un deuxième mail me
parvient quand le dépôt poste a été
effectué. C’est très sécurisant et très
sécurisé. On ne peut pas envoyer un
mailing par hasard ! Et le gain de temps
est énorme !”
Tous les envois affranchis en lettre prioritaire avant 14 h sont remis à la poste le
soir même et distribués par les facteurs
le lendemain. Le mode d'expédition est
bien sûr au choix du client, lettre prioritaire, éco pli… en fonction de sa stratégie et de son budget. “En plus je peux
programmer mes envois. Avant un départ
en vacances, je transmets toutes mes
Pour toute demande de diagnostic ou renseignement
sur les solutions Courrier du groupe La Poste,
n’hésitez pas à composer le 36-34
(0,225 euro TTC la minute à partir d’un téléphone fixe)
Anne-Cécile Dubreuil, responsable marketing et communication chez Nissan Espace 3,
et Yvonnick Fralin, chargé de comptes à la Direction Haute-Bretagne de La Poste
données et indique le jour auquel je souhaite que mon mailing soit déposé.”
conclut, satisfaite, Anne-Cécile Dubreuil.
Avec Maileva, chaque client décide
quand et comment, en fonction de sa
stratégie marketing. Sa souplesse et sa
réactivité font aujourd'hui son succès.
Les services de La Poste évoluent en
même temps que les technologies de
l'information et de la communication.
Pour preuve, poursuit Yvonnick Fralin,
aujourd'hui, nous mettons à disposition
des clients le fichier “Géomail”. Il leur
ouvre la possibilité de toucher des foyers
très réceptifs directement par e-mail
avec une sélection par critères géographiques et/ou socio démographiques.
Nouveauté de ce printemps 2007, il est
possible désormais de mener une campagne de marketing direct via le SMSmailing.
Mailing, mail ou SMS, le groupe La Poste
permet d’accéder en toute simplicité
au marketing direct adressé en mode
multi-canal.
PUBLI-INFO
LES SOLUTIONS MAILEVA DE LA POSTE : GÉRER SES CAMPAGNES DE MARKETING DIRECT ADRESSÉ VIA INTERNET
BAT BE 179 - Partie 1
24/04/07
ACTUALITÉS
CESSION REPRISE
15:58
Page 16
Cette transmission était préparée de longue date pour permettre au groupe de poursuivre son développement dans
un climat serein.
■ Cession au sein du Groupe Isatech. “J’ai pris beaucoup de plaisir à diriger cette entreprise, mais après 32 ans ■ Erwan Tymen vient de céder sa société éponyme
passés à évoluer dans le secteur des TIC, je ressens à Daniel Tremblays, PDG d'Idées Jardin basé à Basseaujourd’hui le besoin et l’envie d’orienter ma vie vers d’au- Goulaine dans le 44. Créée en 1981 à Quéven (56), la SARL
tres projets” explique Henri Caye, président directeur géné- Erwan Tymen a très vite acquis une notoriété à l'échelle du
ral et fondateur du groupe Isatech (anciennement Grand Ouest mais également à l'étranger, en Suisse, Belgique,
Informatique 56), basé à Vannes. Il vient de céder ses fonc- Irlande ou encore en Espagne. Son activité consistait en la
tions à Jérôme Bazin, ancien
réalisation d'études pour la créadirecteur des opérations au sein
tion de jardins et pouvait mener
De G à D : Jérôme Bazin et Christian Guilloux de la société Isatech
du groupe. Cette passation de
quelquefois à la prise en charge
pouvoir s’accompagne égaledu chantier lui même. Erwan
ment d'une restructuration du
Tymen intervenait principalement
capital et d'un changement de
auprès des particuliers. Evoluant
direction. Jérôme Bazin pilotera
dans le milieu depuis 1967, Erwan
le groupe avec Christian
Tymen bénéficie aujourd'hui d'un
Guilloux, désormais directeur
réseau d'architectes connus et de
général du groupe Isatech et
nombreuses relations dans les
président d’Innexa. Les deux
médias spécialisés. Composé de
hommes deviennent les princi12 salariés pour un CA de
paux actionnaires du groupe
900 000 euros, la SARL Tymen est
Isatech. Editeur et intégrateur de
reprise par Idées Jardin, société
solutions informatiques et de
de conseil et négoce pour la
progiciels de gestion intégrés, le groupe Isatech a été créé décoration de jardins auprès des particuliers et des profesen 1983. Il compte aujourd’hui 65 salariés sur 4 sites, sionnels. Erwan Tymen accompagnera pendant 3 ans le
Vannes (siège social), Nantes, Rennes et Paris, plus de 500 nouveau propriétaire. Ne possédant plus aucune action dans
clients réguliers et affiche un CA 2006 de 7 millions d'euros. la société, il interviendra désormais en tant qu'architecte.
16
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
24/04/07
15:58
Page 17
DÉVELOPPEMENT
■ “Avec toutes ces entreprises qui se font manger,
on a intérêt à se renforcer toujours sur le blanc.” Dans la
bouche d’Alain Ganster, dirigeant d’AG Cosmetics (50 salariés, 3 millions d'euros de CA à Bais-35), le “blanc”, c’est tout
ce qui a trait aux produits de soin pour le visage. A côté des
alcools (parfums), du maquillage et du savon. Quatre métiers
(et sous-traitants) différents que le grand public ne différencie
pas nécessairement quand il entend “secteur cosmétique”
mais qu’Alain Ganster, lui, perçoit fort bien. “Penser à une
opération de croissance externe, c’est envisageable mais je
pense aussi à un pool de sociétés, un peu l’équivalent d’un
contorsium où, à plusieurs, on pourrait répondre aux besoins
des clients. Avec une offre groupée.” Façonnier pour des
marques non communiquées, discrétion oblige, Alain
Ganster voit en effet le secteur évoluer à grande vitesse. “La
législation est de plus en plus contraignante. On en est à une
7ème directive avec des attaques souvent injustifiées sur les
conservateurs par exemple. Il va encore falloir tout modifier.
Les gros clients ont les moyens d’assumer mais bien des
petites marques vont disparaître.”
Contact : 02 99 76 39 24
■ Internet dope l'activité d'Air France et de sa filiale
Brit Air en région. “Le 1er juillet 2007, le billet d'avion
“papier” aura complètement disparu et ce au niveau mondial.
En 2006, les réservations par Internet ont crû de 65 % en
France par rapport à 2005. Désormais, elles représentent 30 %
du total des réservations.” explique Daniel Petiot, directeur
régional Ouest chez Air France. Internet est en train de révolutionner le secteur du tourisme et accroit le trafic aérien. En
2006, au départ de Rennes, Air France, via sa filiale Brit Air,
enregistre une hausse de 12 % de son trafic. La création de
tarifs moins chers et mieux adaptés aux clients qui se déplacent pour motifs personnels (loisirs, famille, amis) explique
pour l'essentiel cette augmentation. En hausse de 25 %, cette
clientèle apprécie particulièrement la ligne Rennes-Paris
Charles-de-Gaulle pour les correspondances internationales.
Au départ de Brest, la croissance du trafic est en hausse de
6 % sur cette même période. Les vols quotidiens (franchise
Brit Air) vers Nice et Marseille enregistre le meilleur score. Cet
été, dès le 4 juin, Brit Air ouvrira une ligne quotidienne (50
places) vers Toulouse à partir de 129 euros l'aller/retour.
Daniel Petiot,
directeur général Ouest Air France
ACTUALITÉS
BAT BE 179 - Partie 1
Marc Lamidey,
PDG de Brit Air
17
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
BAT BE 179 - Partie 1
24/04/07
15:58
Page 18
AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
ACTUALITÉS
INTERVIEW DE FRANÇOISE L'HOTELLIER, COMMERÇANTE ET VICE PRÉSIDENTE
À LA CCI DE RENNES EN CHARGE DU TOURISME ET DU COMMERCE
Pour un centre-ville accessible et attra
Jugez-vous l’offre de stationnement actuelle
suffisante pour maintenir l’équilibre économique
entre le centre-ville et la périphérie ?
L’accessibilité au centre-ville importe plus que le stationnement.
A Rennes, les capacités de ce dernier semblent mal utilisées puisque beaucoup de places de parkings restent vides. Seul, le parking de la Vilaine situé sur les quais affiche presque toujours
complet. Outre les prix sans doute trop élevés des stationnements1 en centre-ville et la limitation de la durée, c’est leur
accessibilité, notamment par le nord qui reste difficile. Déficit de
communication sur les parkings, manque de fléchage, sens de
circulation compliqué, office de tourisme mal indiqué, depuis un
an nous travaillons à améliorer ces points avec les élus de
Rennes Métropole, dans le cadre de la charte d'urbanisme commercial du Pays de Rennes. Cette dernière devrait être signée en
juin prochain. Elle engage toutes les parties prenantes (centres
commerciaux, grandes enseignes, commerçants, élus…) à respecter les principaux équilibres en matière d'aménagement du
territoire, sur une durée de cinq ans.
Les actions à partir des politiques de stationnement
paraissent aujourd'hui efficaces et susceptibles
d’être mises en œuvre pour diminuer la circulation
automobile (stationnements payants, parcs relais,
offre de transports collectifs…). Mais elles comportent
des risques. Celui redouté par les commerçants
des centres-villes se situe bien dans le changement
de comportement des clients qui pourraient se rendre
en voiture dans les zones commerciales suburbaines
plutôt que d'utiliser d’autres modes de transport
pour effectuer leurs achats en centre-ville.
Zoom sur le Pays de Rennes.
18
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
Quels changements souhaiteriez-vous voir apportés
à la politique de stationnement actuelle ?
Plus de parking ? De parc relais ?
Les parkings relais ne sont pas la solution. Ils sont destinés aux
gens travaillant à Rennes mais habitant à l'extérieur. Ils ne sont
pas faits pour les touristes qui veulent accéder rapidement et facilement au centre-ville. Pour mieux les capter et éviter qu'ils ne
soient tentés pas les pôles commerciaux situés en périphérie, il
faut à tout prix maintenir et créer des stationnements en bordure
des zones piétonnières. Ces dernières vont d'ailleurs être étendues. Il ne faut pas oublier que les freins psychologiques liés au
problème de sécurité sont encore très nombreux face aux parkings souterrains.
En matière de mobilier urbain, beaucoup reste à faire. Mais à nous
aussi commerçants de jouer le rôle de VRP auprès des touristes
et d'être imaginatifs. Il faut considérer le centre-ville comme un
grand centre commercial à ciel ouvert avec une offre différenciée.
Désormais, le consommateur et/ou touriste vient en centre ville
pour des achats plaisir. Il est en attente d'une offre plus culturelle,
plus ludique et plus conviviale. C'est l'occasion pour lui de faire
des découvertes. Il veut être surpris.
Depuis quelques années, la ville de Rennes a restreint
l'accès du centre-ville aux automobilistes et développé
l'offre des transports en commun. Quels ont été
les impacts sur l'activité des commerçants ?
Le métro facilite sans aucun doute le transport des Rennais d'un
bout à l'autre de la ville. De ce fait, il a permis de redynamiser certains quartiers comme celui de Sainte-Anne. Les gens qui travaillent en périphérie hésitent moins à prendre le “Val” pour venir
manger le midi dans les restaurants du centre. Il a permis de recon-
24/04/07
15:58
Page 19
ractif !
Le parking de la Vilaine à Rennes (251 places) affiche complet
quérir la clientèle de Vern-sur-Seiche ou de Chantepie. Mais une
autre clientèle, non desservie par le métro, s'est envolée. D'une
manière générale, la fréquence a diminué. Désormais on trouve
tout en périphérie. Les gens viennent vraiment dans le centre-ville
1
pour chercher autre chose ! A nous, commerçants, de leur
donner envie de revenir et aux élus de faciliter son accessibilité.
■ Propos recueillis par Véronique Maignant
ACTUALITÉS
Photo : A. Renault
BAT BE 179 - Partie 1
Règles du stationnement sur voirie en centre-ville : deux zones, une rouge pour faciliter la rotation des voitures et une verte dans les secteurs où le caractère résidentiel prédomine.
Les tarifs : zone verte : 0,75 €/h pour une durée maximale de 2h40 ; zone rouge : 1,33 €/h pour une durée maximale de 1h33.
Règles de stationnement des 10 principaux parkings à Rennes : les tarifs : Abt 1 mois de 75 à 90 euros, l'heure 1,20 euro la 1ère heure, 1 euro les suivantes.
LES ENJEUX ÉCONOMIQUES DE LA LGV (LIGNE GRANDE VITESSE) POUR LA VILLE DE RENNES À L'HORIZON 2013
L’impact de la LGV sur l’immobilier
tertiaire mais plus encore les enjeux
pour la ville de Rennes et la région
Bretagne ont été débattus lors du forum
immobilier organisé à l’initiative du
groupe Kermarrec en avril dernier
à Pacé (35). Tour d’horizon sur les
différents points de vue exprimés.
“A travers un tel forum, nous souhaitons sensibiliser le plus grand nombre
d'acteurs économiques régionaux à l'arrivée
de la LGV à Rennes en 2012-2013 …même
si le décret de déclaration d'utilité publique
n'est pas encore signé à ce jour”,rappelle Jean
Kermarrec, PDG du groupe éponyme basé à
Rennes et Vannes. “Rappelons qu’un tel
équipement nous mettra à 1 h 30 de Paris et
entraînera un accroissement important de la
demande dans le tertiaire. Il nous faut dès à
présent anticiper l'afflux de nouvelles entreprises et imaginer une offre de qualité.”
100 000 m2 supplémentaires de bureaux sont
prévus dans le quartier de la gare. A terme,
cette dernière devrait devenir un véritable
carrefour ferroviaire capable d'assurer la
convergence des trains en provenance de
Lyon, Lille, Bruxelles… bref toutes les gran-
des métropoles nationales et européennes,
via les interconnexions
en Ile-de-France, pour
ensuite repartir sur
Brest ou Quimper. “3/4
d'heure de gagner
c'est essentiel ! En
1 h 30, la clientèle
“affaires” peut programmer de vraies
demi-journées de travail sur Paris en prenant notamment son
De G à D : Pierrick Massiot, Jean-Philippe Dupont, Jean Kermarrec, Hervé Kermarrec
repas dans le train.
Nous devrons alors
faire un saut dans l'offre de services. Avec la tre de 800 ainsi que des salles d'expo
LGV, nous estimons à 2 millions le nombre de et de réunions” précise Pierrick Massiot,
voyageurs supplémentaires transitant par vice-président de Rennes Métropole.
Rennes !”
Même si l'ingénierie financière relative à la LGV
Un projet de centre de congrès en lieu et ne sera achevée que fin 2007 (1 milliard d'euplace de l'actuel Palais Saint-Georges est ros financé par les collectivités locales, la
aussi en gestation et directement lié à l'arri- région, la SNCF, le RFF et l'Etat) “je suis optivée de la LGV. Il fera de Rennes une véritable miste sur le projet et la tenue du calendrier car
métropole européenne.40 à 50 % des congrès je sens la volonté de toute la Bretagne et
sont liés à des activités universitaires et de de toutes les forces politiques” conclut le
recherche. “Nous prévoyons la construction de directeur régional de la SNCF.
deux amphithéâtres, un de 300 places, l'au■ V. M.
Photo : V. Maignant
2 millions de voyageurs et 100 000 m2
de bureaux supplémentaires
19
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
BAT BE 179 - Partie 1
24/04/07
15:58
Page 20
ACTUALITÉS
AILLEURS
( Elopsys tire sur les fils des réseaux
“MICRO-ONDES, PHOTONIQUE ET RÉSEAUX SÉCURISÉS” : UN PÔLE HIGH-TECH EN LIMOUSIN
Etre reconnu au niveau européen comme le pôle de référence en matière de hautes technologies “micro-ondes, photonique
et réseaux sécurisés” voilà pour l'ambition. La méthode pour y parvenir est classique et désormais largement répandue
au sein des pôles. Il s'agit d'appliquer des programmes collaboratifs et favoriser tous les rapprochements.
“Il y a deux types de pôles de compétitivité, les gros
comme Images & Réseaux en Bretagne et les “petits” comme
le nôtre avec un bassin de PME limité. Soit 25 entreprises sur
les technologies de cœur du pôle, 50 en élargissant à leurs partenaires. Chez nous, toute communication se fait en “one to
one”. On connaît les gens et on n’a pas besoin de réunions d’information pour aller à la pêche.” A écouter Thomas Vincent, responsable opérationnel d’Elopsys, tout irait donc pour le mieux
dans le meilleur des mondes… “On a une technologie, le
“micro-onde dans le hardware”, qui nous vaut d’être reconnus
avec le développement de produits télécoms (tout ce qui est
réseau sans fil), produits militaires, avioniques et produits
radar. Cela change la donne, c’est indéniable. Cette renommée
passe aussi par des laboratoires d’envergure internationale
qui collaborent avec tous les grands groupes : Thalès, Alcatel…”
Sauf qu’un pôle, c’est un territoire et une zone d’intervention.
“C’est vrai que notre enjeu est bien d’utiliser cette coopération
nationale entre les uns et les autres au profit du tissu régional.
Il ne s’agit pas de détruire ce qui existe mais de l’étendre à nos
PME afin qu’elles développent des projets pour ces grands
groupes.” Thomas Vincent soupire alors : “Il y encore des
freins, d’ordre pratique, avec des habitudes prises, et financiers.
L’Etat lui-même est habitué à travailler avec ces grands groupes. Pensez que seuls 23 % des sommes allouées vont au
Fonds de compétitivité des entreprises. Mais les choses évoluent. L’Etat est en train de revoir ses exigences face aux PME
et aux start-up, notamment sur leur crédibilité financière. La
notation financière ne peut être la même.”
En matière de propriété industrielle,
on ne sait pas toujours à quoi s'en tenir
Une goutte de souplesse dans un univers revêche ? Attelé à travailler sur trois principaux types de projets1, Elopsys supporte
notamment un projet collaboratif qui associe le groupe Thalès
à la PME Prana et la start-up Amcad. Objectif : plancher sur les
20
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
systèmes hautes fréquences, illustre Thomas Vincent. Ce
programme, du nom de Lipsys, a en vue de développer une
“technologie de rupture, avec une bonne partie de recherche
mais aussi d’incertitudes. Il s’agit d’aboutir à des produits de
télécommunication pour toutes les technologies de télécoms
et de réseaux.” Soit 24 personnes engagées sur 3 ans pour un
programme subventionné à hauteur de 2,5 millions d'euros.
“Thalès est le chef de file mais l’élément moteur reste Amcad.”
“Dire que nous sommes la colonne vertébrale du projet serait
exagéré, nuance Stéphane Dellier, co-fondateur de cette startup née fin 2004. En fait, on a monté le projet avec Thalès
suite à un concours de circonstance. On s’est rencontrés et on
s’est rendu compte qu’on travaillait sur des problématiques
similaires. Comme on est sur des activités très spécifiques
– caractérisation et modélisation de composants semiconducteurs, applications hyper fréquence – on travaille en lien
avec leur R&D. Thalès n’a pas intérêt à mobiliser du matériel
et des hommes sur ce projet. Aujourd’hui, le projet technique
démarre et avec lui les premiers prototypes de Prana, la PME
associée au projet.” Une ligne de produits devrait voir le jour
sous trois ans avec “segmentation” de l’offre entre Prana et
Thalès. Ce qui amène la question des droits et de leur
exploitation… “C’est vrai que nous sommes sur des projets de
R&D. On ne sait pas toujours jusqu’où on ira et “quoi sera à qui”,
ne cache pas Stéphane Dellier, attaché “à bien verrouiller”
l’accord de propriété intellectuelle avec Thalès. “Ils ont un
service juridique qui ne fait que ça. Inutile de dire qu’en cas de
conflit, la différence de taille entre eux et nous serait sensible !”
Solution choisie par Amcad pour ne pas se voir refuser
l’utilisation de certaines applications : prendre le cas échéant
un avocat-conseil. Dura lex sed lex…
■ Serge Marshall
1
les projets d'implantation d'entreprise, les projets collaboratifs
et les projets de start-up innovantes.
BAT BE 179 - Partie 1
24/04/07
15:58
Page 21
LARNICOL, CRÉATEUR ES BISCUITS ET CHOCOLATS
A 52 ans, Georges Larnicol
s’amuse de son credo de gamin :
il aura tout tenté pour échapper
à son destin. Pourtant sa 7ème
boutique ouvrira à Nantes,
puis ce sera Paris et Londres.
Et le Meilleur Ouvrier de France
ne compte pas s’arrêter là.
“Mon père était pâtissier aux halles de Quimper pour
nourrir ses quatre enfants. Alors tout le monde participait. Dès
huit ans, on m’a mis à nettoyer les moules à cakes et je détestais ça. Puis j’ai fait les éclairs le samedi matin avant d’aller à
l’école. Toutes les vacances scolaires y passaient… J’étais
plus fatigué pour la rentrée qu’au début.” Ce qui n’empêche
pas le petit Georges de briller en classe et de truster les meilleures notes. “Quelques jours avant le Bac en 1973, mon père
m’a annoncé qu’il fallait que j’aille à Brest… passer le CAP de
pâtisserie auquel il m’avait inscrit en candidat libre sans me prévenir. Pour lui faire plaisir, j’y suis allé, je l’ai obtenu, ainsi que
le Bac dans la foulée.” Le jeune homme rêve d’autres horizons
que la boutique. Il entre en Math Sup pour préparer l’architecture. “Quand notre père est mort en 1975, mon jeune frère de
14 ans a choisi de prendre la suite mais il ne connaissait pas
assez le métier. J’ai quitté la fac pour le former à rythme forcé :
la nuit, il faisait des gâteaux avant d’aller à l’école. Au bout de
six mois, il était au point et moi, j’avais perdu l’envie de la fac !”
ENTREPRISES
“Pâtissier, moi jamais!”
Pour entrer dans la vie active, Georges passe alors des
concours (IBM, SNCF, PTT…) qu’il réussit tous mais une malformation cardiaque le fait exclure à la visite médicale. Alors,
il vendra des frites dans le centre de Quimper durant deux ans
avant de rencontrer par hasard à Saint-Paul-de-Vence un
vieux cordier d’art. Lui qui recherche une nouvelle orientation
est emballé. Il apprend auprès du maître et revient à Quimper
ouvrir une boutique des objets en corde qu’il fabrique de ses
mains. Le succès est au rendez-vous durant cinq années
quand un microbe, transporté par des cordes importées d’Asie,
attaque son cœur. Il doit changer de métier ou mourir.
De la boutique à la chaîne
“J’ai alors saisi l’opportunité d’un petit local en bail précaire pour
ouvrir avec mon épouse un salon de thé. Pour accompagner
les boissons, j’ai fait quelques petits gâteaux… que les gens
se sont arrachés. Il a du coup fallu que je m’y remette à fond !”
Sa boutique, “baptisée ‘Boule de neige’ pour que ça grossisse”,
fait courir le tout Quimper. Alors durant un an, il prépare assidûment le concours de Meilleur Ouvrier de France. “J’ai mis
l’entreprise en péril mais j’étais certain que ce titre ferait décoller mon avenir.” Objectif atteint dans la promotion 1993-94. Tout
s’enchaîne alors rapidement : création d’une autre boutique en
ville-close de Concarneau, puis à Locronan, revente de
Quimper, ouverture d’une seconde à Concarneau, puis une nouvelle à Pont-Aven et enfin à Auray-Saint-Goustan en février dernier. “On rouvrira à Quimper en juin, puis ce sera à Nantes en
septembre, à Paris pour la fin d’année et à Londres en 2008.
A partir de là, nous lancerons 4 à 5 magasins par an.” Autant
dire que les 3 millions d’euros de CA et les 24 emplois permanents sont appelés à l’expansion. Pour anticiper ce développement, Georges Larnicol a acquis l’an dernier à Melgven, près
de Concarneau, un atelier-laboratoire de 2 350 m2 pour alimenter l’ensemble du réseau de ses créations gourmandes. “Je resterai un artisan, même si, demain, il y a 250 magasins !”
■ Yves Pouchard
21
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
BAT BE 179 - Partie 2
24/04/07
16:01
Page 22
CONFECTION DE VÊTEMENTS CYCLISTES HAUT DE GAMME
ENTREPRISES
Noret mise sur l’ouverture
de son marché
Une qualité haut de gamme, un nombre conséquent
de clubs (3 000) constituant l’essentiel de la clientèle
et une production entièrement intégrée : tels sont
les ingrédients qui ont porté l’entreprise Noret (22)
à la place de leader français sur le marché du vêtement
cycliste personnalisé. Une place que l’entreprise doit
défendre en restant ouverte à de nouveaux marchés.
Découpe de tissus, sérigraphie et sublimation… Dans les
vastes locaux de l’entreprise familiale, située depuis 1939 à la sortie du bourg de Saint-Denoual près de Lamballe, 100 000 pièces sont réalisées chaque année. Arrivés en rouleaux, les tissus
blancs passent d’un atelier à l’autre : l’intégralité d’une pièce est
d’abord imprimée sur papier, puis la sublimation opère le transfert du papier sur le tissu qui, une fois découpé, est assemblé afin
de réaliser maillots, blousons et cuissards destinés aux cyclistes. “Nous sommes une entreprise à 100 % intégrée, ce qui
nous permet d’être très réactifs”, insiste Nicolas Bonenfant, qui
dirige l’entreprise avec son frère Jean-Noël. “Avec un effectif de
60 salariés, nous travaillons essentiellement sur commande,
notre clientèle étant composée à 80 % de clubs cyclistes”. Des
clubs dont les pratiques évoluent et permettent à l’entreprise de
s’ouvrir sur de nouveaux marchés. Depuis 5 ans en effet, Noret
se tourne vers l’athlétisme, le triathlon, et les clubs de rollers, ces
sports utilisant les mêmes matériaux et coupes que le vélo. “Ce
développement s’est imposé à nous car beaucoup de clubs de
vélo se sont transformés en club triathlon (vélo, course à pied et
natation), poursuit Nicolas Bonenfant. C’était donc une demande
du marché. Mais les clubs de running, en plein essor aujourd’hui,
représentent également une ouverture importante”. Un marché
“technique”, qui suit les innovations : tissus évacuants et respirants, fonds thermorégulateurs… Répondre à la demande des
22
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
sportifs représente également un atout. “En terme de technicité,
nous avons nos fournisseurs qui nous soumettent régulièrement
le fruit de leurs recherches ou que nous sollicitons pour de nouvelles matières, ajoute Jean-Noël Bonenfant. Et le fait de sponsoriser deux équipes de professionnels qui nous font part de leurs
remarques, Agritubel et Bretagne Armor Lux, nous permet d’aller au devant de la demande des clubs”.
Sur la ligne de départ
Un temps fournisseur officiel de l’équipe de France, Noret s’est
vu ravir la place par le géant Adidas. Si la marque a été éclipsée
des podiums, elle n’en demeure pas moins présente, désormais
en tant que sous-traitant d’Adidas. Parallèlement, dans le vaste
atelier de sérigraphie, l’équipement numérique permet désormais
de répondre à des appels d’offres sur de gros volumes, passant
de 350 pièces à 3 500. “Si, en termes de finitions de montage,
la qualité reste la même, celle du tissu est moindre, afin de pouvoir répondre aux exigences de prix, poursuit Jean-Noël
Bonenfant. Mais nous ne voulons pas nous installer sur ce marché, pour lequel nous ne répondrons qu’à des “gros coups”
ponctuels. Nous devons veiller à rester sur le haut de gamme, car
c’est ce qui fait notre force”. Avec un chiffre d’affaires de 3 millions d’euros, les deux frères se sont fixé un nouvel objectif : relancer la vente d’articles standards dans les grandes surfaces et
magasins spécialisés en dormance depuis quelques années (à
peine 20 % du CA). “Nous voulons relancer cette gamme parce
que nous savons que nous y avons notre place, d’autant qu’en
termes de prix, nous restons très compétitifs. Cela permettra surtout de dynamiser l’activité de l’entreprise pendant la saison
creuse, en automne”. Soutenu par une équipe de 4 infographistes créant deux collections par an et 2 commerciaux lancés sur
le territoire national, Noret est prêt à aborder un marché où l’entreprise reprend tout à zéro. Le top départ est lancé !
■ Véronique Rolland
BAT BE 179 - Partie 2
24/04/07
16:01
Page 23
“Le monde du transport routier doit
passer à la phase industrielle”
Sur le marché du transport routier, l’entreprise Jegou,
installée à Brécé (35), se positionne sur un créneau
innovant : le double plancher. C’est ce qui lui permet
d’envisager sereinement la concentration et
la concurrence dans son secteur d’activité.
Après une expérience réussie comme exploitant puis
responsable d’agence à Bordeaux, Christophe Jégou crée le
1er juin 1991 son entreprise de transport en rachetant deux
ensembles (semi et tracteur) “bricolés” à l’entreprise Duval. C’est
une innovation ingénieuse, qu’il va améliorer jusqu’à en faire un
système exclusif de plancher hydraulique mobile, et qui
explique en grande partie son succès. Manœuvré grâce à une
télécommande, le système de double plancher porte la capacité de charge du camion de 33 à 66 palettes. “Les normes
européennes imposent les dimensions et le poids maximum des
véhicules en charge, pourtant de nombreux ensembles roulent
partiellement à vide, au gré des tournées, explique le dirigeant.
Une capacité de chargement augmentée de 30 à 100 % génère
des économies à tous les niveaux : il y a moins de véhicules
sur les routes, l’entreprise consomme moins de carburant,
gère mieux ses plannings et améliore la rotation de ses approvisionnements. Le système limite les emballages superflus
tout en évitant l’écrasement de marchandises.”
Spécialisé dans le transport des aliments secs industriels,
l’entreprise Jegou emploie aujourd’hui 50 salariés et réalise un
chiffre d’affaires de 5,5 millions d’euros. Ses 35 ensembles
sillonnent l’Europe à partir des sites de Brécé (son siège social)
et de son agence de Compiègne, “soit plus de 4 800 000 km
par an. Nous sommes actuellement à la recherche d’une
entreprise à reprendre sur le Sud-Ouest, pour desservir ainsi
tout l’arc Atlantique”, précise Christophe Jegou.
“Avec une farouche volonté, celle de rester
indépendant”.
Se concentrer sur la productivité
La cause n’est pas gagnée d’avance : “En
deux ans, au plan national, 3 800
entreprises de transport ont cessé
leur activité ou vendu. Celles qui
restent se recentrent sur la
rentabilité plutôt que sur le
développement alors que les
perspectives d’activité sont
encourageantes : le transport
ENTREPRISES
DEPUIS BRÉCÉ, LES TRANSPORTS JEGOU JOUENT LE DÉVELOPPEMENT
routier doit doubler d’ici 2015 en
Un système exclusif de double plancher
Europe, assurant le transport de
80 % des tonnages dans un rayon de moins de 250 km”. Le
secteur français du transport routier doit relever plusieurs défis.
Celui de la concurrence européenne, tout d’abord : “la baisse
de la productivité devrait s’accentuer, notamment en raison de
la nouvelle réglementation européenne qui renforce les contraintes dans la gestion du personnel roulant”.
Si le coût du carburant est désormais indexé, la privatisation
des autoroutes a fait des péages un poste en forte augmentation : “Les entreprises de transport représentent 20 % du
trafic et 30 % du chiffre d’affaires des sociétés d’autoroute.
Le secteur est aussi pénalisé par son image peu attractive, en
partie injustifiée. Les véhicules neufs répondent à des normes
antipollution strictes, les limitations de vitesse ou de circulation
participent à l’amélioration de la sécurité”, précise le dirigeant.
L’effort de formation des conducteurs (avec la Fimo, formation
initiale obligatoire) et l’amélioration des conditions de travail sur
les longues distances ne suffisent pas à réduire les difficultés de recrutement au moment où de nombreux chauffeurs
partent en retraite. “Pris entre les industriels et la GMS, les
entreprises de transport doivent continuellement revoir leurs
marges”. Si l’on considère que 50% des entreprises ont
moins d’un salarié, et seulement 15% plus de 50, le
secteur va être amené à se concentrer pour
optimiser les moyens. “Comme l’a fait le
bâtiment depuis quelques années, le passage
à un monde industriel est incontournable”,
conclut le dirigeant.
■ Clotilde Chéron
23
Christophe Jégou
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
BAT BE 179 - Partie 2
24/04/07
16:01
Page 24
DOSSIER
RAPPROCHEMENT
JEUNES ET ENTREPRISES
Assurer
24
au plus vite
la relève !
BAT BE 179 - Partie 2
24/04/07
16:31
Page 25
À l'heure où le renouvellement des dirigeants et des cadres
est une question primordiale pour les entreprises,
la moitié des jeunes serait plus attirée par le secteur public.
Pour autant, les initiatives pour rapprocher la jeunesse
et le monde de l'entreprise se multiplient.
Tour d'horizon de la dynamique bretonne.
omment attirer les jeunes dans l'entreprise, les
fidéliser, voire les former au métier d'entrepreneur ? Comme ailleurs, la question se pose
de manière ardente en Bretagne. Évolution
démographique, pyramide des âges, d'ici à
10 ans près de 7 000 PME bretonnes, totalisant 140 000 emplois directs1 seront à transmettre. Alors que le rythme annuel des
reprises d'entreprises se situe aujourd'hui entre 420 et 450,
le besoin pourrait passer, dès 2010, à 575 reprises pour
maintenir le tissu économique breton. Deux bonnes raisons
de placer le renouvellement des dirigeants, des cadres et des
salariés au centre des préoccupations des entreprises.
Dans les faits, les difficultés de recrutement persistent et le
choc des générations semble encore freiner l'intégration de
la jeunesse.
C
des jeunes affirment avoir “une image positive de l'entreprise”.
“Dans le Finistère, les chefs d'entreprise ont eu du mal à y croire,
explique Gwenaëlle Lamy, correspondante de l'AJE, la jeunesse
a encore trop souvent une image négative. Elle n'aurait plus
le goût du travail. Il s'agit d'un malentendu né de la méconnaissance, par les générations plus âgées, des motivations de la
jeunesse”.
Vannes - novembre 2006 : conférence d’Yvon Gattaz sur le thème
“Créer une entreprise de croissance à partir de zéro”
Le paradoxe de la jeunesse
Mais le chemin à parcourir vers la jeunesse reste important.
Aujourd'hui encore, elle nourrit une vision paradoxale du
monde de l'entreprise. Une étude réalisée en juin 2006 par
Ipsos et l'Association Jeunesse et Entreprises (AJE)2 auprès
d'un millier de jeunes lycéens, étudiants et jeunes actifs âgés
de 16 à 26 ans, révèle que 52 % d'entre eux déclarent “rechercher une activité dans le secteur public” plutôt que dans le
privé. L'esprit d'entreprise semble aussi faire défaut
puisque plus des trois quarts d'entre eux excluent de créer leur
propre entreprise.
Attentes fortes, réticences latentes, l'étude de l'AJE montre
aussi que les jeunes actifs se sentent souvent peu reconnus
dans leurs compétences. 60 % d'entre eux considèrent que “les
entreprises les perçoivent plutôt comme des débutants qui vont
mettre du temps à devenir opérationnels et vont devoir être formés”. Contrairement à l'ambiance de travail et aux horaires qui
leur apportent satisfaction, la rémunération et les avantages
sociaux demeurent un point noir. Sur ces deux derniers aspects,
les trois quarts se disent peu satisfaits de leur situation.
Une image positive de l'entreprise
Mais ces données ne doivent pas cacher une réalité positive.
Qu'ils soient encore en études ou déjà au travail, plus de 80 %
Un décalage de génération que constate aussi Christophe
Le Nancq, directeur de l'Association pour l'emploi et la formation, l'Alef, dans le Pays de Saint-Brieuc. “Il y a chez la jeunesse
une demande forte de sens et de connaissance dans le travail.
Le motif le plus récurrent pour la rupture d'un contrat d'apprentissage est le manque de communication. Cela oblige à
réfléchir aux méthodes de management. Garder sa porte
physiquement ouverte n'est plus toujours suffisant.” L'essentiel
est de communiquer avec lui sur le fonctionnement de
l'entreprise, de lui expliquer ce qui se passe en amont et en aval
de l'activité.
25
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
BAT BE 179 - Partie 2
24/04/07
16:01
Page 26
DOSSIER
L'ALEF JETTE DES PONTS ENTRE ENSEIGNEMENT ET MONDE ÉCONOMIQUE
Réduire le fossé entre les deux mondes
Créée en 1999, l'Alef du Pays de SaintBrieuc (Association locale pour l'emploi
et la formation ) opère, grâce à son volet
jeunesse, un rapprochement entre l'enseignement et le monde économique
local. Au programme, rencontres, visites,
stages pour sensibiliser les professeurs.
“Les enseignants découvrent la complexité et la diversité des formations
mais aussi celles des métiers et des parcours dans l'entreprise qui ne sont pas
aussi linéaires que dans l'enseignement.
Ils deviennent de bons relais auprès des
jeunes”, explique Christophe Le Nancq,
directeur de l'Alef.
Pour lui, les entreprises ont, elles aussi,
tout intérêt à entrer dans cette démarche
de rencontre car elles ont des effets
concrets : “concernant les formations,
deux bac pro, conducteur de ligne et
plasturgie, qui répondent à des besoins
locaux, ont ainsi été créés”. À noter aussi,
la multiplication des interventions de
chefs ou de cadres d'entreprises auprès
de classes de BTS : “ces interventions
Des enseignants visitent l’entreprise
Graniouest à Saint-Carreuc
Christophe
Le Nancq
apportent une connaissance plus
concrète de l'entreprise, souvent abordée de manière trop théorique par les
enseignants”. Des interventions qui,
selon Christophe Le Nancq, permettent
aussi aux entreprises de se faire connaî-
Ça bouge dans l'enseignement
Le souci est qu'avant d'arriver sur le marché du travail, les
jeunes n'entendent pas assez parler de l'entreprise. En
Bretagne, des concours ou des formations tentent d’y
remédier en favorisant la rencontre entre jeunes et entreprises.
A l’initiative de la Région et du Rectorat l’opération
“Une entreprise dans votre lycée” a été mise sur pied il y a une
douzaine d’années et bénéficient aujourd’hui de l’appui des CCI
L’observation en entreprise en classe de 3ème est essentielle
26
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
tre : “on ne récolte que ce que l'on sème !
Les entreprises qui savent aller vers les
jeunes ont de grandes chances
de les faire venir chez elles et de les
fidéliser car elles les connaissent mieux.”
V. G.
de Bretagne. Durant quelques mois des groupes de jeunes
imaginent et font vivre un véritable projet d’entreprise, soumis
au final, à l’examen d’un jury qui récompense les meilleurs
d’entre eux. Certains projets débouchent même sur la création
de l’entreprise via une association.
La multiplication des séquences d'observation en entreprise
pour les collégiens mais aussi pour les professeurs est un signe
encourageant . C'est un premier niveau de découverte mais
il est essentiel !
Autre nouveauté, l'option de découverte professionnelle proposée à tous les établissements de l'hexagone depuis la rentrée dernière. L'objectif n'est pas d'orienter l'élève mais de lui
donner une bonne culture du monde économique en général
et de celui de l'entreprise en particulier. Découverte de métiers
et de filières professionnelles, des activités locales, des lieux
et des modalités de formation, de la diversité des cursus professionnels, la palette des enseignements est large et les rencontres avec des entrepreneurs locaux sont favorisées. Depuis
2005, les CCI de Bretagne et l’Abea en partenariat avec le
Rectorat organisent des journées “découverte des métiers de
l’agro-alimentaire.” Ouvertes à tous les professeurs des lycées
et des collèges de Bretagne, ces journées enregistrent, à chaque visite, une douzaine de participants. Les échanges sur le
lieu même de l’entreprise permettent par la suite la mise en
place de projets pédagogiques au sein de l’école mais surtout
une meilleure transmission du savoir-faire de l’entreprise
auprès des élèves. À la rentrée 2006, 66 établissements du
Finistère se sont engagés dans cette démarche. À Quimperlé,
BAT BE 179 - Partie 2
24/04/07
16:01
Page 27
des enseignants ont décidé d'intéresser leurs élèves à la filière
du transport. Ils ont étudié l'aval autant que l'amont. Ils ont visité
des entreprises de construction navale à Concarneau et de
transports routiers.
Développer l'esprit d'entreprendre
Un esprit qui définit la première édition bretonne des
Entrepreunariales. Porté en région par l'association Bretagne
Entreprendre, le concours a un objectif clair : “mixer les
connaissances générales et la pratique de terrain, explique
Catherine Derousseaux, qui accompagne le projet dans les
Pays de la Loire et la Bretagne, pour démystifier le monde de
l’entreprise et inciter les étudiants à se glisser dans la peau du
créateur désireux de lancer une nouvelle activité, tout en utilisant sa formation”.
Pour sa première édition bretonne3, 15 chefs d'entreprise ont
suivi bénévolement 15 équipes, représentant 50 étudiants et
étudiantes, pour leur apporter “réalisme et facilité d'accès à leurs
réseaux. Déjà mené dans d’autres régions, ce concours est
extrêmement positif pour les deux parties”, souligne Catherine
Derousseaux.
Accueillir des stagiaires
Autre action menée en région et qui relève de cette même
volonté de rapprocher les jeunes et l’entreprise : Stages Ouest.
Pilotée par Ouest-France multimédia en coopération avec la CRCI
Chez Rétis Communication,
le pari sur les jeunes correspond
à un état d’esprit
de Bretagne, l’UPIB et Idée 56, l’association à l’origine du
projet, Stages Ouest est une bourse d’offres et de demandes
de stages dans le cadre universitaire. Gérée en ligne à partir
du site stagesouest.com, elle représente une des bourses les
plus importantes au niveau national. Aujourd’hui, quelque
27
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
BAT BE 179 - Partie 2
24/04/07
16:01
Page 28
DOSSIER
MAGSI À SIZUN (29)
Les jeunes, c’est très consommateur d'énergie
mais c’est celle de demain !
Fabricant d'accessoires
pour engins destinés au monde
agricole et industriel, Magsi TP
et Magsi accessoires appartiennent au groupe Prévision. Dirigées
par Yves Durieux depuis 2005,
les deux entités misent sur
les jeunes pour se développer
et pérenniser l'entreprise.
“Quand les personnes connaissent précisément leurs missions et ce que
représente la part de leur travail dans le
résultat final de l'entreprise, il est beaucoup plus facile de les motiver. Alors,
bien sûr cela demande du temps et de
l'énergie en explications et en réunions
mais c'est essentiel pour intégrer et
fidéliser notamment les jeunes ! Ils sont
dans l'attente d'être formés et de se voir
proposer CDI et promotion” explique
Yves Durieux. Chez Magsi, l'effectif total
se monte à 75 personnes et la moyenne
d'âge tombe à 28 ans. L'entretien individuel, le plan de progrès individuel, la
formation en prévention des risques ou
sécurité sont obligatoires pour tout le
monde. “L'intérêt de faire confiance aux
jeunes ? Ils bousculent les habitudes,
sont beaucoup plus faciles à remettre en
cause et adhèrent beaucoup plus vite
aux idées nouvelles. Et si, quelquefois,
leur inexpérience est source d'erreurs,
elle nous fait aussi progresser ! Car alors
nous nous reposons les questions :
pourquoi, comment, qu'est-ce qui n'a
De gauche à droite : Arnaud Verveur (Bureau d’étude), Vincent Fleouter (Bureau d’étude), Gurvan Le Boulch
(Soudeur), Stéphane Habasque (soudeur), Christophe Corre (Soudeur), Yoann Grall (Soudeur)
pas fonctionné ? On accepte l'erreur si
elle est reconnue et corrigée. “Un
ancien” aura beaucoup de mal à la
reconnaître.”
Devant les difficultés à recruter soudeurs
et chaudronniers, Magsi s'appuie sur
tous les dispositifs : formation en alternance, apprentissage, accompagnement
formation préalable à l'emploi (AFPE) et
autres chèques insertion existants. “Un
jeune, recruté dans le cadre du dispositif chèque insertion de la CCI de Brest et
de la Région, est devenu en à peine deux
ans chef d'atelier dans la nouvelle unité
de Tréfflenez. Car pas question de faire du
consommable. Si un jeune a de vraies
2 000 entreprises de l’Ouest sont inscrites et y déposent leurs
offres de stage. Elles peuvent également pré-sélectionner
leurs stagiaires en fonction des profils de chacun et des
demandes exprimées . En 2006 , le site a reçu 113 000
visiteurs et cumulé 11 000 demandes de stage. Accueillir les
jeunes et les former, c’est une façon de préparer la relève.
Aller vers les quartiers
Ce goût d'entreprendre, la CCI de Rennes a aussi souhaité le
mettre au cœur de ses actions 2007 “revues et adaptées pour
s'adresser à la jeunesse”, précise Cyril Barbet, directeur du pôle
création, transmission, parrainage des entreprises. Job dating,
conférences, 2007 est aussi l'occasion de tenter des méthodes innovantes. Une rencontre entre des jeunes, scolarisés ou
28
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
aptitudes, on lui propose très rapidement
un CDI et de réelles perspectives d'évolution” complète Yves Durieux. “D'ailleurs,
nous espérons embaucher courant de
ce mois une dizaine de jeunes suite à la
plate-forme emploi montée avec l'ANPE.
C'est une autre façon de recruter, par
simulation. A l'issue de ces tests, les jeunes sélectionnés passeront un entretien
individuel et se verront proposer directement un CDI associé à un contrat de professionnalisation d'un an avec 500 heures
de formation !” Tout ceci est vital pour la
survie de l'entreprise.
non, et des entrepreneurs est ainsi en projet. Son originalité ? Être organisée dans un
quartier, avec les acteurs locaux et les
acteurs économiques. “La démarche est
totalement nouvelle et presque révolutionnaire”, juge Cyril Barbet. Pour Mario
Piromalli, franchisé McDonald’s et engagé
auprès de la CCI de Rennes, ces actions
répondent aussi à une nécessité : “Nous
devons montrer que l'entreprise a changé
en allant l'expliquer aux jeunes pendant
ces rencontres. Nous ne sommes plus dans
un monde où l'entreprise se transmet de
père en fils. Chaque jeune doit pouvoir se
poser naturellement la question “puis-je
V .M.
BAT BE 179 - Partie 2
24/04/07
16:01
Page 29
RÉTIS COMMUNICATION,
UNE STRATÉGIE DE L’EFFICACITÉ ET DE LA FIDÉLITÉ
devenir un entrepreneur” ? Il faut changer leur regard sur l’entreprise car ils sont prêts pour cela. Ils sont mieux armés que
nous pour évoluer dans un monde en perpétuelle évolution et
rempli d'incertitudes. Ils ont un regard neuf, indispensable
au fonctionnement de l'entreprise. Il y a donc une réelle
nécessité à les intégrer.”
La jeunesse au cœur
de l'entreprise
Changer de vision
Pour certains dirigeants, les entreprises ont elles aussi leur rôle
à jouer pour assurer le défi du renouvellement. Joël Chéritel est
le PDG de Rétis Communication à Montauban de Bretagne (35).
Depuis la création de l'entreprise, il mène une politique active
d'intégration de jeunes collaborateurs et apprentis (cf. encadré). “Ce pari sur les jeunes correspond à un état d'esprit
mais il ne s'impose pas de lui-même. Au sein de Rétis, ce choix
de recrutement est évident car nous prenons plaisir à compléter leur formation. C'est valorisant pour eux mais aussi pour
nous. C'est aussi un moyen de nous améliorer car les jeunes
sont dynamiques et posent souvent de bonnes questions.
C'est un investissement rentable.”
Selon Joël Chéritel, l'urgence à assurer la relève au sein de l'entreprise doit être une occasion d'aller à la rencontre de la jeunesse, mais aussi “de se remettre en question et de s'obliger
à lever la tête du guidon”.
Joël Chéritel, PDG
de Rétis Communication
■ Virginie Jourdan
1
Étude publiée en 2005 par la Chambre régionale
de commerce et d’industrie et menée auprès des entreprises
de 5 à 199 salariés relevant du secteur marchand non agricole
(inscrites au RCS), soit 14 500 entreprises
représentant 265 000 emplois.
2
La mission de l'AJE est de rapprocher l'univers
de l'enseignement et celui des entrepreneurs
3
La sélection des 50 équipes s'est déroulée le 26 novembre dernier.
Photo : A. Renault
Une classe de collégiens découvre les métiers des travaux publics sur un chantier SPIE
Chez Rétis Communication (Montauban de Bretagne - 35),
spécialisée dans les métiers du réseau et de l'information,
l'intégration des jeunes fait partie intégrante de la stratégie de
développement de l'entreprise depuis sa création en 1993. Dans
l'entreprise, 43 % des salariés ont moins de 31 ans. Près de 70 %
des collaborateurs y connaissent leur première expérience
professionnelle. “Dans notre secteur, le savoir doit être très vite
réactualisé et les jeunes sont d'une fraîcheur technique intéressante”, explique Joël Chéritel, le PDG de Rétis Communication.
Une véritable politique. En moyenne, l'entreprise intègre 5 % de
jeunes en apprentissage ou contrat de professionnalisation.
“C'est une manière de nous forcer à ne pas oublier cette nécessité. Nos stagiaires et apprentis sont issus de l'informatique, du
câblage ou du commercial. Notre but est de les former aux
métiers mais aussi de gérer l'avenir de l'entreprise”, ajoute-t-il.
Même si les jeunes qui arrivent chez Rétis Communication
sont diplômés ou étudiants, 6 % de la masse salariale ont été
consacrés à la formation sur les cinq dernières années. Pour Joël
Chéritel, cette stratégie a un double intérêt. Elle assure une
efficacité dans le travail et une fidélité à l'entreprise. Autre volet
développé, la politique sociale et managériale. Voiture de
fonction, présentation régulière des chiffres et de la stratégie de
l'entreprise aux équipes : “La nouvelle génération attend des
contreparties à son investissement au travail”, juge Stéphanie
Villejoubert, responsable des Ressources humaines. Pour sa part,
Joël Chéritel souligne surtout la forte attente des jeunes
concernant le contenu du travail et la reconnaissance au sein
de l'entreprise.
Et la formule fonctionne. Chez Rétis Communication, le taux de
turn-over est de 10 % et l'ancienneté supérieure à 5 ans. “Cette
politique a un coût, précise Joël Chéritel, mais il s'agit surtout
d'un investissement. L'intégration forte de nos salariés nous a
permis de faire face à l'explosion de la bulle Internet. En 2003,
nous avons dû proposer des mesures de sauvetage et nous
avons reçu l'adhésion des collaborateurs.” En 1993, l'entreprise
comptait 6 personnes. Quatorze ans plus tard, et après la
tourmente de 2003 à 2005, l'effectif est de 106 collaborateurs.
L'investissement a payé.
V.J.
29
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
BAT BE 179 - Partie 2
24/04/07
16:01
Page 30
DOSSIER
RENCONTRE AVEC JEAN-PAUL JÉHANNO,
COORDINATEUR RÉGIONAL D'AJE, ASSOCIATION JEUNESSE ET ENTREPRISES
“Aller à la rencontre des jeunes
doit devenir une priorité
pour les dirigeants d’entreprise”
En 2006, l’AJE a usé du slogan “Une entreprise
qui n’attend rien des jeunes n’a pas d’avenir”.
Quel était l’impact recherché ?
Ce slogan était proposé à l’occasion des 20 ans de l’AJE.
Il voulait souligner qu’il existe un fossé d’ignorance réciproque
entre les jeunes et l'entreprise. Les jeunes ne connaissent pas
assez l’entreprise mais l’inverse est aussi vrai. Dans l’entreprise,
la jeunesse est certes considérée, mais l’idée qu’elle ne ressemble plus aux jeunes que nous avons pu être n’est pas encore
assez acceptée. Les jeunes sont différents de ce que nous étions
à leur âge.
En quoi les jeunes sont-ils différents de leurs aînés ?
Les jeunes sont souvent plus formés. Beaucoup ne
feront plus les travaux pénibles qu’ont pu accepter leurs
parents. Ils recherchent du sens et des méthodes participatives au travail. Leur vision de l’emploi est aussi différente car
beaucoup ont encaissé le chômage de leurs parents. Des
parents qui étaient cadres, techniciens ou ouvriers et qui étaient
fidèles à leurs entreprises. Ils connaissent aussi eux-mêmes
souvent le chômage avant de trouver un premier emploi. Le
sentiment d’insécurité vis-à-vis de l’entreprise est donc fort. Il
y a un effort supplémentaire à faire pour aller vers eux.
Le monde de l’enseignement vous semble-t-il
enclin à endosser cette mission de découverte
du monde de l’entreprise ?
Plus enclin qu’hier, oui. Suffisamment ? La réponse
est clairement : non ! Trop peu d’enseignants connaissent le
monde de l'entreprise et son fonctionnement. Idem pour les
conseillers d’orientation. Les options de découverte de
l’environnement économique ressortent du seul volontariat.
C’est un réel problème. Récemment, le ministre de l’Éducation,
Gilles de Robien, a exprimé son désir de créer un parcours
obligatoire de découverte de l’environnement économique
dans les IUFM. C’est une bonne chose. Reste à passer à l’acte.
Quel rôle tient l’AJE dans ce contexte ?
Notre travail est d’être fédérateur dans nos actions. Il s'agit
d'accompagner le monde de l’enseignement et celui de l’entreprise en disant : “Allez-y, rencontrez-vous, vous avez besoin de
30
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
cet enrichissement mutuel”. En Bretagne, nous travaillons à
l’échelle des bassins. Nous nous basons sur les partenariats avec
le Rectorat, des établissements scolaires et des entreprises
dans l’idée de faire connaître les métiers et l’activité économique
du secteur. Pour que la recette fonctionne, il faut constituer
des équipes mixtes. Mais le temps manque souvent aux deux
parties et l’on rencontre une difficulté à faire de ces activités
une priorité pour les acteurs éducatifs ou économiques.
Les entreprises ont donc, elles aussi, une démarche
particulière à entreprendre vers les jeunes ?
Oui. Aujourd'hui, je rencontre des chefs d’entreprise
qui disent : “Nous avons des problèmes de recrutement. Mais,
si nous refusons d’accueillir des collégiens, de transmettre
des livrets d’accompagnement dans l’entreprise, de former des
tuteurs en interne, avons-nous le droit de nous plaindre ?”
Les chefs d’entreprise ont des contraintes multiples pour mener
leurs activités. Elles accaparent du temps et de l’énergie. Mais
l’intégration des jeunes, aller à leur rencontre, doit devenir une
priorité comme les autres pour le dirigeant ou son plus proche
collaborateur car il s’agit d’assurer l’avenir de l’entreprise.
■ Propos recueillis par Virginie Jourdan
BAT BE 179 - Partie 2
24/04/07
16:01
Page 31
BAT BE 179 - Partie 2
24/04/07
16:01
Page 32
JEAN-MARC ROUÉ, PRÉSIDENT DU CONSEIL DE SURVEILLANCE DE BRITTANY FERRIES
GROS PLAN
Le nouveau chef de file des “a
L’année 2006 marque un tournant dans l’histoire
de Brittany Ferries. La maladie d’Alexis Gourvennec,
père fondateur de la compagnie, contraint les actionnaires
à réorganiser les pouvoirs. Lors de l’assemblée générale
extraordinaire du 1er décembre 2007, une société dotée
d’un directoire et d’un conseil de surveillance est instituée.
La disparition de celui qui fût le “le révolutionnaire en sabots”
fait de Jean-Marc Roué le capitaine
de la transmanche léonarde.
Photo : expression-bretagne.com
Jean-Marc n’a plus
qu’une seule idée en
tête : “devenir paysan” ; il passe un brevet de technicien
agricole au Nivot, puis
un BTS agricole à
Saint-Hillion et, après
son service militaire,
part en stage prévisionnel d’installation.
“Mes résultats scolaiFils et petit-fils de légumier
res n’étaient pas
catastrophiques !
Nous sommes en 1968, dans J’aurais pu passer un bac D’ pour devecette région du nord Finistère appelée nir ingénieur agro. Mais à 15 ans, je vou“ceinture dorée des primeurs”, quelques lais m’installer sans perdre de temps.”
années après la création de la Sica de Très rapidement, Jean-Marc porte un
Saint Pol de Léon et du premier marché regard critique sur son métier et prend
au cadran, véritable révolution d’une conscience de la nécessité d’une proagriculture jusque-là bien trop archaï- duction plus organisée. “Partout ailleurs,
que. C’est ici que Jean-Marc Roué, fils après guerre, les moissonneuses-batet petit-fils de légumier, apprend l’amour teuses ont remplacé les chevaux qui faide la terre et le courage de la bien tra- saient tourner le manège. Ici, il s’est
vailler. “À la maison, tout le monde allait passé la même chose, mais entre 1970
aux champs ; quand on rentrait de et 1985. En Bretagne, on avait 15 ans de
l’école, on posait les cartables et on retard !” Il se souvient que, jusqu’en
aidait les parents, c’était normal !” Les 1987, son père sarclait les légumes presvacances d’été transformaient les collé- que essentiellement avec son cheval.
giens en “tâchons”, les betteraves étaient Mais la région de Saint-Pol fourmille de
démariées en juillet et les choux se plan- petites fermes familiales ; les bras sont
taient en août. “Il nous restait quelques nombreux et la terre bien trop chère. Il
jours avant la rentrée pour aller aux faudra que certains jeunes, désireux
mûres ! On était élevé dans cette d’embrasser d’autres carrières, cèdent
ambiance de travail, on savait que, pour leurs hectares à ceux qui restent, pour
s’en sortir, il fallait bosser.” Dès lors, que les exploitations s’agrandissent et
32
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
que la mécanisation, devenue nécessaire, soit rentable.
Un parcours syndical sans relâche
C’est l’entrée de l’Espagne dans le marché commun qui vient, en 1986, bousculer l’organisation laborieuse des légumiers
du Léon ! Les années Franco laisse derrière elles un pays écrasé par le chômage, mais impatient de se reconstruire.
Des compagnies agricoles californiennes saisissent l’opportunité d’une terre
qui ne vaut plus rien et d’une main d’œuvre qui sait produire, pour semer sur des
centaines d’hectares, Iceberg, brocolis et
choux à la mode de chez nous, mais
beaucoup plus vite et donc bien moins
cher. “Il faut réagir, sinon c’est la mort du
petit cheval.” Le centre départemental
des jeunes agriculteurs (CDJA) de SaintPol organise alors un séminaire au Dourdy
pour que les jeunes pensent l’avenir. “Toi
Roué tu iras !” Dès son retour, il est élu
secrétaire du CDJA de Saint-Pol et contribue à la remise en place des “Quartiers”
qui réunissaient une centaine de jeunes
exploitants agricoles désireux d’aller de
l’avant. 1990 sera pour Jean-Marc Roué
le prologue d’un parcours syndical sans
relâche ; à la fois réaliste et ambitieux, il
défendra les intérêts de la profession
légumière et deviendra, à l’automne 1994,
président du comité cantonal des jeunes
agriculteurs (CCJA). Lors des élections à
la chambre d’agriculture, l’hiver qui sui-
BAT BE 179 - Partie 2
24/04/07
16:01
Page 33
vra, c’est au côté de son homonyme Guy Roué, qu’il livrera
bataille. “La victoire de René Quéméré, soutenu essentiellement par les céréaliers et les producteurs porcins, fût une
catastrophe pour toute la profession qui ne fût plus suffisamment représentée dans le département. La production légumière
de plein champ est très spécifique et c’est une minorité souvent incomprise. La révolution paysanne est venue d’ici, c’est
la voix d’Alexis qui a crié notre misère au pays ! Nous lui devons
beaucoup”. Les légumiers souffrent encore aujourd’hui d’une
structure nationale trop fragmentée et pour Jean-Marc Roué,
il est urgent que toutes les petites exploitations se reqroupent
pour se faire entendre, tant au niveau national qu’au sein de la
Communauté européenne. “Le légume est un produit qui peut
se vendre brut ! Nous ne sommes pas dépendants de l’industrie de transformation comme le sont les céréaliers où les producteurs de viande et de lait. C’est à la fois notre force, mais
aussi la cause principale d’une atomisation de nos unités de production. Il faudrait un nouveau Pisani au ministère de
l’Agriculture ! L’état devrait refuser toute aide financière ou
technique à ceux qui font du commerce parallèle, pour que le
seul objectif soit l’organisation ! Cela existe déjà dans les textes, mais n’est pas appliqué”.
Un homme de progrès
Jean-Marc Roué s’implique depuis plusieurs années dans
“l’amélioration du légume”, convaincu que le savoir-faire hérité
des anciens doit se nourrir des progrès récents de la recherche et s’intégrer dans une pratique professionnelle quotidienne. Il siège au conseil d’administration du laboratoire
breton de biotechnologie végétale (BBV), du centre agricole
technique d’expérimentation (CATE) et préside l’organisation
bretonne de sélection (OBS) depuis avril 2000. C’est d’ailleurs à ce titre qu’Alexis Gourvennec lui propose de rejoindre
Repères
Repères
1968 :
1990 :
1991 :
1994 :
1995 :
2000 :
2006 :
2007 :
Le 23 Février, naissance à Landivisiau (Finistère)
Secrétaire du CDJA de Saint-Pol de Léon
Administrateur stagiaire de l’OBS
Président du CCJA de Saint-Pol et membre
du conseil d’administration de CDJA 29
Elu sur la liste de G. Roué aux élections
de la chambre d'agriculture
Elu président du conseil d’administration de l’OBS et intègre
celui de la Sica et de la BAI
Le 1er Décembre, élu vice-Président du conseil de surveillance
de Brittany Ferries
Président du conseil de surveillance de Brittany Ferries
suite au décès d'Alexis Gourvennec
Un représentant acharné des plus grandes organisations de la profession légumière
Photo : expression-bretagne.com
GROS PLAN
“armateurs-paysans”
le conseil d’administration de la Sica, puis en Octobre 2000 celui
de la BAI, pour y représenter la profession légumière.
Souvenons-nous comme le lien est fort entre les paysans du
Léon et la compagnie maritime roscovite ! Une telle histoire forge
une culture d’entreprise peu commune et une grande partie du
capital de la société reste encore aujourd’hui contrôlée par les
intérêts agricoles de la région. Les collectivités locales bretonnes, normandes et ligériennes y sont également parties prenantes, au travers de sociétés d’économie mixte d’équipement.
Brittany Ferries arme à ce jour 8 navires au départ de Saint-Malo,
Caen et Cherbourg et, avec ses 3 000 salariés, est désormais
le premier employeur de marins français. Pour s’adapter aux
nouvelles exigences des transporteurs européens de marchandises, la compagnie s’apprête à recevoir deux nouveaux
bateaux “l’Armorique” et “le Cotentin” qui sera le fréteur le plus
rapide de la Manche. Jean-Marc Roué, nouveau président du
conseil de surveillance, devra définir une stratégie solide pour
s’imposer, dans cette guerre des prix du transport des passagers, entre les compagnies aériennes low-cost et le tunnel
sous la Manche. Alexis Gourvennec était convaincu de l’existence “d’hommes de qualité capables de prendre le relais le
moment venu”. Lorsque l’on rencontre la foi et la détermination de Jean-Marc Roué, on ne peut pas en douter.
■ Sophie Néel
33
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
BAT BE 179 - Partie 2
24/04/07
16:01
Page 34
La vie des pôles de compétitivité
LE PÔLE MER À BREST
RÉGION
Priorité aux financements !
Présidé par Hervé Moulinier1
depuis Brest, le pôle Mer est un
des 16 pôles de compétitivité
à vocation mondiale.
Associé au pôle Mer Paca,
ses ambitions sont le développement
d'équipements et de services
innovants2 en lien direct
avec le milieu marin.
Réunissant aujourd'hui
232 adhérents, nous avons
interviewé Patrick Poupon,
son directeur général.
Patrick Poupon
“La dynamique pôle fait son petit
bonhomme de chemin et les projets se
mettent en place. Au nombre de 27 (à fin
mars) depuis le début de l'aventure, ils
atteignent un montant total de 84 millions
d'euros. En 2006, le pôle Mer a réussi à
lever 15 millions d'euros, tous financements confondus, dont l'essentiel a profité aux PME. Elles sont 124 sur un total de
152 entreprises” détaille Patrick Poupon.
L’une des particularités du pôle est son
étroite collaboration avec le pôle Mer Paca :
“Nous sommes des pôles jumeaux et
avons réussi à concrétiser notre mariage
en faisant travailler ensemble deux régions.
Les projets sont co-labellisés et de ce fait
renforcent notre crédibilité à l'échelle européenne et internationale !”
Concernant la dynamique de financement,
le constat est le même que celui opéré
par les responsables des autres pôles. Si
34
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
les collectivités territoriales assurent pleinement leurs missions, entre autres en
débloquant assez rapidement les fonds
après acceptation du dossier, l'Etat, à travers le FUI3 ou l'ANR4, met entre 6 et 12
mois à le faire. Or, en 2006, sur les 12 projets assurés d'un financement, la part de
l'Etat représente 41 %. “La R&D pèse lourdement sur la trésorerie des PME et c'est
là tout le problème ! Notre priorité absolue dans les mois à venir est de diversifier
les sources de financement et raccourcir
les délais. Nous allons nous tourner vers
des acteurs issus du privé, faire appel aux
banques ou aux capital risqueurs.”
Nous privilégions l’Europe
L'international est aussi une des priorités
du pôle. Au sein d'une équipe de 8 personnes équivalent temps plein, deux sont en
charge de cet aspect, notamment auprès
des PME et en lien direct avec le pôle Mer
Paca. “Le but de chaque déplacement à
l'étranger est de faire générer du business aux entreprises accompagnatrices.
Soit au travers de projets collaboratifs
mais aussi directement entre elles.
Dernièrement, nous avons rencontré les
membres d'un cluster à Southampton et
en moins de 6 mois nous allons être capables de répondre ensemble à un appel
d'offres européen. Grâce à la Marine nationale qui nous a ouvert les escales de la
“Jeanne d'Arc” d'octobre à la fin de ce
mois, nous sommes partis à la rencontre
des membres du pôle Qualitropic à la
Réunion …avec à la clé de véritables
opportunités pour les entreprises embarquées. Nous sommes aussi parvenus à
nous intégrer dans une démarche francocanadienne. Et même si nous privilégions
l'Europe, cela ne nous empêche pas de
regarder du côté de l'Asie.
L'essentiel est de mettre en avant que
dans ce pays de terre, la mer représente
un enjeu économique de premier ordre !”
Des projets dans des secteurs
émergents au niveau international
Contrairement aux autres pôles bretons, le
pôle Mer n'emploie pas directement de
personnel. Il utilise les compétences de
spécialistes mis à sa disposition par des
structures comme la CCI de Brest, la
Technopôle Brest-Iroise, Thalès ou la DCN.
“Nous nous appuyons sur toutes les compétences externes existantes.”
Parmi les projets retenus en 2006, la moitié relève des biotechnologies et de la
pêche, des secteurs très en pointe à
l'échelle internationale. Nous ne les énumé-
24/04/07
16:01
Page 35
rons pas tous mais citerons deux projets
retenus par le FUI. Asemar, d'un montant
de 15 millions d'euros, financé à hauteur de
5 millions d'euros par l'Etat et les collectivités territoriales (le reste étant autofinancé
par les entreprises) vise à mettre au point
un drone (véhicule sous-marin) autonome
et intelligent. Il facilitera la détection d'épaves ou la recherche de boîtes noires. Ce
drone d'une nouvelle génération sera
capable de reconnaître les fonds sur
lesquels il évolue et de prendre seul les
bonnes décisions. A ce projet, porté par
Thalès, collaborent des PME comme ECA
et iXSea à Brest. Le projet Modena d'un
montant de 2 millions d'euros a, quant à lui,
représenté une année de travail en interne.
Il porte sur la mise au point d’un outil au
service de la surveillance maritime pour
lutter contre les pollutions.
RÉGION
BAT BE 179 - Partie 2
Détail des escales de la Jeanne-d’Arc ouvertes aux entreprises du pôle Mer
Cette dynamique de projets se poursuit,
“nous espérons lever 25 millions d'euros
en plus en 2007, le gros des projets se
chiffrant entre 1,5 et 3 millions d'euros.
Vraiment, notre priorité dans les mois à
venir est d'assurer le financement de tous
les projets labellisés” conclut Patrick
Poupon.
1
Directeur de Thalès à Brest
Equipements et services en matière
de sécurité et sûreté maritimes, d’ingénierie,
maintenance et services navales,
d’exploitation des ressources énergétiques
et biologiques marines et aussi
d’environnement et génie côtiers
3
Fond unique interministériel
4
Agence nationale de la recherche
2
■ Véronique Maignant
35
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
BAT BE 179 - Partie 2
24/04/07
16:01
Page 36
Enquête
DÉVELOPPEMENT DURABLE :
BONS GESTES, PETITS PAS …POUR TENDRE VERS LA PERFORMANCE GLOBALE
PRATIQUES
La chasse au gaspi est ouverte
L’environnement est
un engagement
de longue date
chez Sanitherm (56)
Aujourd’hui, les patrons de PME 1 sont de plus
en plus interpellés sur la question du “non”
au gaspillage au profit du “oui” au recyclage.
Tri du courrier, récupération des eaux de pluie
ou encore installations de déflecteurs
sur camions pour moins consommer :
le développement durable passe aussi
et surtout par une politique des petits pas.
36
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
“Je pense que “développement” et
“durable” sont deux termes antinomiques.
Mais je sais qu’il faut faire passer le concept
auprès des entreprises, alors on a joué de
“durable” parce que ça rassure. Quant à
l’idée de “développement”, on entend tellement parler de croissance qu’on est acquis
à l’idée. C’est vrai que tout organisme vivant
croît mais il y a un moment ou toute croissance stagne : de notre taille aux cours de la
bourse où même les analystes disent que
“les arbres ne montent pas au ciel ! Sans
parler des prédateurs : il y a un moment où,
dans la vie, toute croissance est stoppée.”
Celui qui tient ces propos ? Un chef d’entreprise : Jean-Marie Andrade. Il a repris il y a
un peu plus d’un an Sanitherm, entreprise de
plomberie et chauffage qui emploie près de
20 salariés à Vannes-56 (1,8 million d’euros
de CA). Cynique, notre patron de PME ? Pas
du tout. Attiré par l’environnement “depuis au
moins 30 ans”, cet ingénieur Insa “option
traitement des eaux” est on ne peut plus écolo dans l’âme. Une
preuve ? Non seulement il est attelé à réorienter sa PME
“vers les énergies renouvelables” mais il demande à ses fournisseurs de moins emballer les matières premières, quand il
ne leur fait pas remarquer qu’ils “ne trient pas leurs déchets !”
Et il insiste par la preuve : “le respect de l’environnement, c’est
des trucs tout simples comme mettre une bannette à côté de
la photocopieuse.”
Dont acte. Aux Ateliers Fouesnantais (Fouesnant-29), entreprise
adaptée (tri sélectif des emballages ménagers et démantèlement des déchets électriques et électroniques. Paysage :
entretien, création et maçonnerie. Hygiène : blanchisserie et
repassage) qui emploie 220 salariés répartis sur divers sites (CA
7 millions d’euros), on fait encore plus fort. “Dans notre nouvelle unité de Saint-Evarzec (29), sans aller dans une démarche HQE, nous récupérons les eaux de pluie pour le nettoyage
des sols par exemple” illustre Philippe Fillette qui a ainsi investi
20 000 euros à ces fins. Autant d’exemples qui attestent que
24/04/07
16:01
Page 37
le développement durable, quels que soient le secteur et la
problématique de l’entreprise, ça commence donc par la
chasse “aux gaspis” de toutes sortes.
Gagner des points de productivité
Un dernier exemple parlant. A la tête de Ludovic Le Gall
(Ploufragan-22), entreprise spécialisée dans le recyclage de
ferraille et métaux non ferreux (CA 25 millions d’euros - 80 salariés), Philippe Le Gall était confronté à un problème : “Prenez
nos chauffeurs (20. NDLR), la question de la consommation de
gazoil se pose avec des camions qui ne sont pas vraiment
Pose de déflecteurs pour économiser le carburant chez Ludovic Le Gall
LA MÉTHODOLOGIE PERFORMANCE 2D
S'ADRESSE AUX PME
P2D comme programme
de développement durable
Initiée en 2006 par la Drire, cofinancée par le Conseil
régional et pilotée par la CRCI de Bretagne, l'opération P2D est
une opération régionale pour promouvoir le développement
durable. La méthodologie Performance 2D s'adresse aux PME
souhaitant s'engager sur la voie d'un développement durable
qui concilie le développement économique avec la prise en
compte des attentes des parties prenantes de l'entreprise
(salariés, collectivités territoriales, société civile, clients,
fournisseurs, actionnaires). Entre mars 2006 et avril 2007, le
dispositif aura permis à 25 PME (de 7 à 220 salariés et de tout
secteur : IAA, BTP, industrie, services informatiques, communication…) de bénéficier d’un diagnostic stratégique basé
sur l’utilisation des principes du développement durable
(prospective, précaution, prévention, responsabilité, solidarité,
équité, éthique) pour améliorer la performance des relations de
l’entreprise avec ses parties prenantes (actionnariat-financeurs, RH, fournisseurs, clients, Etat/Collectivités, société civile).
PRATIQUES
BAT BE 179 - Partie 2
profilés et résistent beaucoup à l’air. On va mettre des déflecteurs afin d’économiser du carburant.” Soit 700 euros/pièce.
Deux camions en seront équipés dans un premier temps.
37
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
PRATIQUES
BAT BE 179 - Partie 2
24/04/07
16:01
Page 38
Un investissement qui amène
des indicateurs différents
à réfléchir sur les améliorade ceux qui existent pour
tions plus conséquentes que
les gros capacitaires. Mais
doivent anticiper les PME.
avec des comptes d’exObjectif : gagner des points
ploitation de plus en plus
de productivité. A l’évidence,
tendus et une production
le sujet peut impressionner.
faite de dérivés de pétrole,
“Nous allons devoir expliquer
on ne peut plus se perà toute l'entreprise qu'elle
mettre de prendre et de
doit bien tenir compte de
jeter la matière première
différentes parties prenantes
sans quantifier. 1 ou 2 %
et que le développement
de gagnés sur les achats
durable c’est bien plus vaste
peuvent contribuer aux
qu’elle ne le pense. Cette
résultats de la PME !” Une
prise de conscience est
ambition que ne dément
incontournable” remarque
pas Christian Turrini.
Ronan Perennou, dirigeant
Depuis Pont-Scorff (56),
d’Actuaplast à Saint-Evarzec,
cette PME de 60 salariés
(société d'études et de réalifabrique exclusivement
sation de pièces plastiques,
pour l’éditeur de meubles
prototypage rapide, moulage
haut de gamme Roche
sous vide, moules d'injecBobois. Conscient qu’il lui
tion). “Dans la tête de bien
faut élargir le volant de ses
des gens, le développement
fournisseurs en allant les
durable, c’est proche de
solliciter hors de France, la
l’écologie. Pour ma part,
PME entend recruter un
j’avais pris connaissance des
responsable Achats pour
Turrini créera un emploi avec les économies réalisées sur les déchets de bois
travaux menés par le CJD qui
ses deux sites de produca sorti un guide avec 100
tion. “Un poste qui se
questions qui portaient sur des choses comme la performance financera par les économies réalisées” pronostique Christian
globale et comment intéresser la PME dans toutes ses dimen- Turrini qui, en quête de nouvelles sources de “gains”, entend
sions autres que ses comptes de résultats” souligne enfin bien ne plus rien gaspiller. “Ce qui ne vous coûte plus, vous
Jean-Yves Harscouët d’Info DB (éditeur de progiciel) installé rapporte de l’argent. Prenez nos déchets de bois. Les faire
à Pordic (22).
enlever nous coûtait de l’argent. 18 000 euros/an si je tiens
compte de tout ce qu’on laissait en vrac sur le site breton !
Désormais, je les revends à l’un de nos fournisseurs qui s’en
Ce qui ne coûte plus fait gagner de l’argent
sert pour ses panneaux agglomérés. Non seulement, il prend
Ce qui n’empêche pas de mettre en place des indicateurs pour en charge le transport mais nous paie à la tonne. On en a fini
jauger des déperditions et autres pertes. “Avec le responsa- de payer pour des bennes !” Prochain investissement du chef
ble financier, on avait quelques indicateurs : achats, factura- d’entreprise : “la mise en balles du carton. 7 000 euros rention, coûts directs, comptes fournisseurs avec mise à jour tabilisés sur un an et demi. Le carton ainsi valorisé devient
automatique pour nos comptes de
matière première à vendre à des
résultats” poursuit toujours le diripapetiers qui le recyclent à leur tour.”
geant d’Info DB. “Mais il nous fallait
Pé-ren-ni-ser son entreprise en
mettre sur pied de nouvelles cho“mesurant la performance de tout”…
ses plus qualitatives. Prenez notre
nous laisserons le mot de la fin à
hot-line : on doit savoir combien
Ronan Perennou. “Du côté de nos
d’heures cela prend pour résoudre
approvisionnements, on a mis en
un problème sur lequel nous somplace des tableaux de bord pour une
mes interpellés. Même chose sur le
synthèse mensuelle avec commentaidéveloppement. Quand un marché court sur 12 mois, il est res de ce qu’on économise. Une tonne de matière première
facile de savoir combien de jours sont passés sur le site du économisée peut nous permettre de rester plus compétitifs et
client : billet de train, frais de déplacement, factures hôtels… de… moins polluer.” CQFD
on a des traces de tout. Ce qui est difficile à évaluer, ce sont
■ Serge Marshall
les jours internes : ils sont “masqués”. Un collaborateur mis
sur une opération pendant 3 jours peut tout mener en une seule
Les entreprises citées ont participé
journée, comme connaître des interruptions, des déplaceau Programme Développement durable (P2D) voir encadré
ments, revenir… On avait des taux de productivité qui s’effilochaient : 70 000 euros par personne, puis 65 000, 60 000…”
Autre action, celle menée chez Actuaplast. “Du côté des économies en production, on avait moins à l’esprit de mettre
“1 ou 2 % de gagnés
sur les achats peuvent contribuer
aux résultats de la PME !”
1
38
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
BAT BE 179 - Partie 2
24/04/07
16:02
Page 39
LE TEUFF ELECTRICITÉ (LANESTER-56)
Chez Le Teuff Electricité (Lanester56), Stéphane Le Teuff, dirigeant, récupère
les eaux de pluie depuis son toit de
1 000 m2. Usage : le nettoyage de sa flotte
de camions. Une démarche encore rare
chez les PME moins encouragées que
les particuliers. Spécialisée dans les
installations électriques (pavillons
résidentiels, collectifs et tertiaire), cette
PME de 30 salariés (3 millions d’euros de
CA) s’est engagée à sa manière dans le
développement durable il y a déjà quelques années, souligne Stéphane Le Teuff,
même si les choses se sont accélérées.
“On a mis en place le tri de nos déchets
et on vient d’installer tout un système de
récupération des eaux fluviales.
Soit un budget d’environ 4 000 euros
pour la cuve intercalée entre le rejet et
les gouttières avec le système de trop
plein, la pompe et le filtre, et stockage
dans un ballon.” Idéal pour laver les
20 véhicules de la PME.
Le professionnel le
reconnaît : “récupération des eaux, installation de panneaux
solaires, substitution de
tel produit au béton…
Beaucoup de PME font
des efforts mais rien ne
les encourage, à la différence des particuliers
qui peuvent bénéficier
de crédits d’impôts. Un
chef d’entreprise attend
de voir les investisse- Récupération des eaux de pluie pour le nettoyage
ments et leur retour de la flotte de camions
quantifiés très vite, alors
qu’il s’agit de choix dont on juge des ter vers les marchés émergents “avec
retombées au bout d’un certain temps.” des solutions pérennes pour le client :
Convaincu pour sa part que le développe- lampes “éco” et mise en œuvre de l’éclaiment durable est bel et bien le marché de rage d’une collectivité au départ d’un
demain, Stéphane Le Teuff entend s’orien- point unique par exemple.”
PRATIQUES
De l’eau de pluie à la flotte
39
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
BAT BE 179 - Partie 2
24/04/07
16:02
Page 40
Formation - emploi
SFR, MOTOROLA ET ALCATEL S’ENGAGENT POUR L’ÉGALITÉ DES CHANCES
PRATIQUES
Des tuteurs en télécoms
Lancé dans l’Ouest en octobre dernier
par SFR, Motorola et Alcatel, le
programme “Cercle Passeport
Promotions Télécoms” est un partenariat entre les entreprises de télécoms et l’Etat qui vise à faciliter
l’accès à des études d’ingénieurs aux
jeunes issus des quartiers situés en
zones urbaines sensibles.
“C’est à la fois une occasion de
découvrir le secteur des télécoms et
d’ouvrir mes choix d’orientation”, explique Antoine Chaulloux, l’un des 84 étudiants tutorés depuis la rentrée dernière
dans six lycées bretons.
Antoine, qui suit une classe ATS (classe
préparatoire post-BTS) au lycée Marcel
Callo à Redon, est suivi par Frédéric
Glorieux, ingénieur chez SFR. “Nos échanges m’ont permis de préciser mon choix
d’études, sans doute à l’ENSTB ou à l’Insa
de Rennes, et m’ont motivé pour les télécoms”, précise le jeune homme qui souligne la grande disponibilité de son tuteur
pour “me faire rencontrer des professionnels, m’aider à faire mon CV et m’entraîner aux entretiens de recrutement. Et
pour ceux qui le veulent, il y a aussi des
stages d’anglais à la demande”.
“Nous sommes allés rencontrer la classe
d’Antoine pour présenter nos métiers et
surtout insuffler aux jeunes l’envie de
poursuivre leurs études, poursuit Frédéric
Glorieux. Comme les tuteurs ont des profils de formation très différents (issus
de classe préparatoire ou de la formation
continue), notre discours était crédible.
J’ai particulièrement ressenti la forte
motivation d’Antoine, qui s’est renforcée après la visite de l’entreprise et au
fil de nos contacts”.
Outre cet accompagnement pragmatique
au quotidien, le Cercle Passeport pro-
pose une aide financière de 1 500 euros,
complémentaire des bourses d’études,
des stages et des contrats d’apprentissage. Les tuteurs suivent les étudiants
pendant leurs cursus en écoles d’ingénieurs et lors de leur recherche d’un
premier emploi. Ils peuvent aussi les
accompagner dans un projet de création.
Clotilde Chéron
■ “Pact’saison”, une formation courte et expérimentale
pour les “étudiants saisonniers” bretons.
L’objectif de cette formation est de rendre les étudiants plus
rapidement opérationnels, mais aussi de garantir aux professionnels du tourisme qui les embaucheront un socle minimum de
compétences pour une meilleure intégration dans l’entreprise.
Programmée sur 3 jours, Pact'saison porte sur l’accueil client, la
sécurité, l’hygiène. Elle s’adresse aux étudiants des universités
bretonnes et de BTS qu’ils aient ou non une première expérience
en tant que saisonnier. Les étudiants intéressés par cette formation gratuite doivent envoyer leur demande de préinscription
à l’adresse électronique suivante : [email protected].
Les professionnels du tourisme à la recherche d’étudiants
saisonniers formés pour cet été dans les métiers concernés
sont invités à se faire connaître auprès de leur CCI.
■ L’Agefos PME Bretagne s’engage pour développer
l’emploi et la formation des seniors. Une rencontre est
prévue à Pont-Péan près de Rennes le 19 juin.
En France, le taux d’emploi des 55-64 ans est faible ; il est de
37,8 % en 2005 alors que l’objectif européen est de 50 %. Des
mesures sont prises pour atteindre cet objectif en 2010. DIF,
professionnalisation, tutorat, entretiens professionnels, tous
ces outils doivent faciliter la transmission des compétences, la
pérennisation des savoir-faire et la motivation des salariés.
Alors, comment rendre efficace le maintien des salariés âgés
dans l’entreprise ? Comment organiser le remplacement de
ces salariés lorsqu’ils quitteront le monde du travail ? Pourquoi
recruter des salariés expérimentés ? Pour en débattre
l'Agefos-PME donne rendez-vous aux entreprises bretonnes le
19 juin prochain.
Contact : 02 99 78 84 33
40
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
BAT BE 179 - Partie 2
24/04/07
16:02
Page 41
Juridique
REPRISE D’UNE ENTREPRISE OU D’UN COMMERCE
Le vice dans la cession
La cession de fonds de commerce dispose d’un régime
spécifique depuis 1909, qui est désormais intégré dans le
Code de Commerce. La principale spécificité porte sur les
déclarations de chiffre d’affaires et de résultats. Les trois derniers exercices doivent obligatoirement faire l’objet de déclaration par le cédant. Celui-ci s’appuie en général sur une
attestation de son expert-comptable. Bien que cette attestation soit une première garantie, elle ne met pas nécessairement
à l’abri de toutes les surprises. La discussion peut notamment
se développer lorsque la cession ne porte pas sur un fonds en
entier, mais sur une partie de celui-ci. Les documents comptables ne permettent pas toujours de rendre compte de cette
situation. L’acquéreur qui se considère lésé doit réagir rapidement, car l’action spécifique dont il bénéficie se prescrit un an
après la prise de possession du fonds. Si cette action ne peut
être mise en œuvre, l’acquéreur pourra faire jouer les mécanismes de droit commun, qui s’appliquent également en cas
de cession de parts ou d’action.
intérêts en compensation du préjudice. Le dol
peut résulter de manœuvres actives ou de dissimulation par réticence.
Ces mécanismes, qui
supposent le plus souvent une interprétation,
obligent presque systématiquement de recourir à la justice, avec l’aléa
qui s’y attache.
PRATIQUES
Le législateur met en place des dispositifs fiscaux
qui facilitent la cession d’entreprise. Un grand nombre
de chefs d’entreprise vont en effet être amenés à prendre
un repos bien mérité. Pour le repreneur, la situation
n’est pas nécessairement de tout repos, spécialement
lorsqu’il découvre un problème au sein de l’entreprise.
Si une difficulté se révèle, il faut distinguer, en droit,
la cession de fonds de commerce et la cession
de parts ou d’actions.
Sur la rédaction de l’acte de cession, la vigilance est donc de
mise. Le conseil d’un professionnel du droit est une garantie
véritable. Il est d’ailleurs préférable que vendeur et acquéreur
aient chacun leur conseil. Ce n’est pas un poste sur lequel faire
des économies, car il s’agit d’un investissement qui sécurise
grandement la cession. De cette façon, le chef d’entreprise
pourra se consacrer à ce qui constitue le cœur de son métier :
développer son entreprise.
En premier lieu, l’acte de cession lui-même comporte généralement un certain nombre de déclarations, assorties habituellement de garanties de passif ou d’actif, sous des formes
diverses. Il convient que le cédant soit particulièrement attentif à ces déclarations, qui sont, en droit, ses déclarations. Il est
engagé contractuellement par celles-ci. Plus que jamais, la
méfiance à l’égard du “copier-coller” est de mise ici. L’acquéreur
doit également porter attention à ces déclarations, ainsi qu’aux
modalités de mise en œuvre de la garantie. Les conditions,
notamment de délai, sont souvent organisées de façon particulière. Si ces conditions ne sont pas respectées, il faudrait en
venir aux règles contractuelles de droit commun.
Une cession de part ou d’action est en droit un contrat de vente.
La vente oblige le vendeur à procéder à la délivrance de la chose
vendue, et à garantir l’acquéreur des vices cachés. Un contrat
peut être affecté de vices du consentement (erreur ou dol), qui
peuvent entraîner sa nullité ou l’allocation de dommages41
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
BAT BE 179 - Partie 2
24/04/07
PRATIQUES
Annonces
42
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
16:02
Page 42
BAT BE 179 - Partie 2
24/04/07
16:02
Page 43
Annonces
BUREAUX A LOUER
• 40 à 75 m2 - RENNES CENTRE
et périphérie, Libre rapidement
• 80 et 84 m2 - RENNES CENTRE
et périphérie pour prof. libérales
• 105 m2 - RENNES CENTRE
avec parkings - Libre de suite
• 162 m2 - remis à neuf
RENNES CENTRE
• 200 m2 - Rez de chaussée
Zone Activité RENNES EST
• 583 m2 sur 1 niveau, près
métro, Libre (2 lots possibles)
RENNES SUD
• 746 m2 - PACÉ
Immeuble autonome neuf.
Divisible - disponible
LOCAUX REZ DE CHAUSSÉE
RENNES ET PÉRIPHÉRIE
• Local commercial et bureaux
230 m2 - Vitrine
Libre rapidement
LOCAUX ACTIVITES
A LOUER
• 250 m2 - Bureau et atelier
dépôt isolé - chauffé
Libre - RENNES EST
• 1 650 m2 - dont 300 m2 de bureaux
Libre - RENNES OUEST
• 2 360 m2 - dont 400 m2 de bureaux
face rocade - RENNES SUD EST
Autres sites, nous consulter
1, Place Général Giraud (35000) RENNES
Tél. 02 23 42 42 42 - Fax 02 99 30 21 28
E. Mail : [email protected] - [email protected]
INDEX DES ANNONCEURS
ABALLEA FINANCE
ANPE
CAISSE D’EPARGNE
CMB
COBI ENGINEERING
CONSEIL REGIONAL
CREATRONIC
FACET INGENIERIE
FEDERAL FINANCE
GROUPAMA
LA POSTE
L’IMMOBILIÈRE D’ENTREPRISE
MODULE CREATION
ORDRE DES AVOCATS
REUNICA
SERUPA
SOMAINTEL
UNIVERSITE RENNES 1
UNIVERSITE RENNES 1
P.11
P.8
P.27
P.31
P.10
P.34
P. 39
P.17
P. 44
P.28
P.15
P.9
P.35
P.41
P.16
P.7
P.2
P. 37
P. 40
Poissonnerie
Affaires à céder
Clientèle :
Particuliers et Restaurateurs
Implantation :
Bretagne Sud
Chiffres clés :
C.A. 2005 1.000 K€
RN retraité 2005 5 %
(Grand Ouest)
1. Entreprise générale
de bâtiment spécialisée dans
la construction neuve (60 %),
la restauration (20 %) et divers
(20 %). Domaines d’intervention :
la maçonnerie (60 %)
la charpente (25 %),
la plomberie et le chauffage (15 %).
C.A. : 2 M€
Effectif moyen : 5 personnes
Entreprise située dans les Pays de Loire
Emplacement commercial
de premier ordre.
Répartition du chiffre d’affaires :
80 % produits frais et 20 % conserves,
saurisserie et liquides.
Possibilité d’intégrer simultanément
une petite unité de filetage.
2. Cabinet d’architecture et bureau
d’études techniques (Etudes et
réalisations du bâtiment)
Domaines d’intervention :
projets personnalisés pour
tous types de réalisations,
de la conception du bâtiment
à la réception des travaux.
Marchés : Publics et privés,
avec une spécialisation dans
les secteurs agro-alimentaires,
industriels, santé (hôpitaux,
maisons de retraite), l’immobilier
de loisirs et résidentiel
C.A. : 2,5 M€ et RN > 10 %
Motif de la cession :
Cession de filiale de groupe
Objet de la cession :
Vente de fonds de commerce
PRATIQUES
S E L E C T I O N S
IMMEUBLES BUREAUX
AUTONOMES
• 205 - 237 m2
Rdc Immeuble neuf avec
15 parkings - RENNES OUEST
• 1072 m2
Divisible par niveau - Bureaux
standing - RENNES CENTRE
• 3306 m2 ou 1372 et 1935 m2
Bureaux neufs
RENNES SUD-OUEST
Pour toute demande de renseignement, achat, cession
JTB ENTREPRISES :
RENNES
Félix JOLIVET
Le Quirinal • 16, mail Anne-Catherine
35000 Rennes
Tél 02 23 400 400 - Fax 02 23 400 403
E-mail : [email protected]
NANTES
Jacques THIÉBAUT
16, rue Marie-Anne du Boccage
44000 Nantes
Tél 02 40 69 29 90 ou 06 11 88 75 24
E-mail : [email protected]
Le sudoku n°179 D’ALAIN LE BORGNE
2
3 9
6
8
3 4
6
8
5
9
2
7 1
1 5
2 7
5 1
9
3
6
Solution dans le numéro 180 - Juin 2007
43
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°179 • MAI 2007
BAT BE 179 - Partie 2
24/04/07
16:02
Page 44