C O1 10 0 1 F R Un magazine d`Iggesund Paperboard – Numéro 37

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C O1 10 0 1 F R Un magazine d`Iggesund Paperboard – Numéro 37
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Un magazine d’Iggesund Paperboard – Numéro 37 • 2011
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SOMMAIRE
#37
4 De la mer au rail
Iggesund Paperboard bascule du transport maritime vers le rail 50 % de ses expéditions en Europe.
Objectif : la réduction des émissions et des délais
de livraison.
6 Le vinyle revient
Le disque vinyle n’est pas mort. Il séduit le cœur et
les oreilles de la génération iPod.
6 COUP DE JEUNE
La nouvelle génération
de discophiles est tout
aussi passionnée que
la précédente.
12 La boîte noire
Une campagne d’Iggesund Paperboard invite les
créateurs à mettre dans une petite boîte quelque
chose qui soit représentatif de leur travail.
12
25
16 Objets de désir
Un coffret de livres, une brochure gaufrée à froid et
des étuis de parfum pour Burberry Sport.
18 Musique de film
Il faut sauver le soldat Ryan, American Beauty et
Gladiator figurent parmi les plus de 130 films
auxquels Todd Homme a participé pour la partie
musicale.
21 Sculptures de papier
22
Zoe Bradley transforme le papier en robes,
chapeaux et chaussures surdimensionnés.
22 Pochette surprise
Alors que le boîtier classique implique pressions,
courbures et casse éventuelle, l’ouverture de la
Jakebox libère et présente le disque.
25 Créations emblématiques
Le graphiste Stefan Sagmeister est célèbre pour ses
pochettes de disque devenues légendaires.
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Inspire, une source d’inspiration offerte
par Iggesund Paperboard, créateur de
l’Invercote et de l’Incada.
ADRESSE
Iggesund Paperboard
SE-825 80 Iggesund, Suède
téléphone : +46 650 280 00
fax : +46 650 288 21
www.iggesund.com
RÉDACTRICE EN CHEF
Elisabeth Östlin
[email protected]
COMITÉ DE RÉDACTION
Winnie Halpin, Wout van Hoof, Astrid Korf,
Véronique Lafrance, Didier Saindon,
Ian Harris, Staffan Sjöberg, Elisabeth Östlin
AGENCE DE COMMUNICATION
Appelberg
PO Box 7344,
SE-103 90 Stockholm, Suède
N’AVONS-NOUS pas tous rêvé de
composer un succès planétaire ?
Un trait d’inspiration géniale, et
plus besoin de travailler pour le
restant de ses jours (quoique, pour
ma part, j’aime travailler)…
Le groupe Axis of Awesome a
fait parler de lui il y a quelque
temps en montrant que de nombreux succès sont essentiellement
basés sur quatre accords (si vous
ne l’avez pas encore vue, retrouvez
leur vidéo sur YouTube). Elton
John affirme que la clé d’une bonne chanson réside dans une suite
d’accords. Et qui oserait contredire Sir Elton ? De son côté, le grand
compositeur américain Leonard
Bernstein soutient que l’essence
de la musique se trouve dans les
pauses.
Les avis abondent sur l’art de
composer des airs mémorables. En
voici encore : quand on compose
en fa majeur, arrivé à la fin d’une
séquence normale, on peut animer
les choses en ajoutant un Dv maj9
RESPONSABLE DE PROJET ET
SECRÉTAIRE GÉNÉRALE
DE LA RÉDACTION
Karin Strand téléphone :+46 8 406 54 13
[email protected]
DIRECTION ARTISTIQUE
Markus Ljungblom
MISE EN PAGE
Fredrik Andersson
RÉDACTION
Alessia Wistén, Linas Alsenas
COORDINATION LINGUISTIQUE
Helena Åkesson
PRÉPRESSE
Appelberg
ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO
Ylva Carlsson, Anna McQueen,
Ruth Rembaum-Max, Aleta Watson,
Jonathan Wingate
PHOTOS
Cris Cassady, Malou van Breevoort,
Nikolai Jakobsen, Robert Hagström,
Pysse Holmberg, Ed Miles, Chad Riley,
Sanna Skerdén, Martin Sundström
ILLUSTRATIONS
Molly Bartling, Kari Modén
IMPRESSION
Strokirk-Landströms, Lidköping
Strand Grafiska, Malmö (couverture)
ISSN
1404-241X
Inspire est imprimé en allemand, anglais,
chinois, français et suédois.
CE NUMÉRO
CO11001E
Inspire entend vous informer et vous divertir par
des articles et des photographies non cantonnés
au champ d’activité d’Iggesund. Comme le
nom l’indique, nous cherchons à être source
d’inspiration et non à enfreindre les droits
d’image ou de propriété intellectuelle de quelque
société ou personne que ce soit. Les produits
réalisés à l’aide de l’Invercote ou d’un autre
carton Iggesund sont signalés dans le texte.
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avant de passer au couplet avec
l’accord attendu Do 11 – c’est ce
que faisait le groupe Airplay dans
les années 1980 (avec le tube
After The Love Has Gone, le trio
Graydon/Foster/Champlin a signé
l’une des ruptures les plus célèbres
en transitant d’un Si maj7 dans la
deuxième partie du couplet à un
Do m7 au refrain) ; sans oublier
l’importance du timbre, du tempo et – sans doute surtout – le fait
que la musique, c’est écouter.
Ce numéro d’Inspire se penche
sur le monde captivant de la
musique. Avec notamment un
entretien avec Todd Homme,
musicien de talent et producteur
vivant à Los Angeles, responsable
du volet musical de nombreux
films des studios Disney et
DreamWorks. Bien entendu, l’angle du packaging n’est pas négligé, qu’il s’agisse du retour des
disques vinyles ou de la conception des pochettes de CD.
Bonne lecture !
A magazine from Iggesund Paperboard Issue 37 • 2011
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d’Inspire a pour
thème la musique. L’un des articles
traite du regain de faveur dont bénéficie
le disque en vinyle - non seulement
parmi les nostalgiques d’âge mûr,
mais aussi chez les plus jeunes.
Conçue à l’image d’un microsillon,
l’étiquette illustrée au dos du magazine est imprimée avec une cinquième
couleur (PMS 226 C) enduite de vernis
molly bartling
EN TÊTE DES
VENTES
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION
Carlo Einarsson
CARLO EINARSSON
Market Communications
Director
La musique,
c’est écouter. »
semi-brillant, tandis que les plages
enregistrées ont un vernis drip-off et
les espaces vierges, un vernis U.V.. La
couverture est en quadrichromie offset
avec vernis semi-brillant, et le nom du
magazine est de la même couleur que
l’étiquette (PMS 226 C) avec vernis
U.V. partiel.
La couverture est imprimée sur
Invercote Creato 260 g/m².
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inspiré
Réduire les émissions
Par Åke R. Malm Illustration Kari Modén
Moins
d’émissions
avec le rail
En 2011, Iggesund Paperboard basculera du transport maritime vers le rail près de la moitié de ses
expéditions européennes. Ceci permettra d’accélérer les
livraisons tout en réduisant les émissions de CO2.
Nos clients
sont très
intéressés par
la réduction
du délai entre
commande et
livraison. »
Mats Erkén,
Director of Finance,
Iggesund Paperboard
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Iggesund Paperboard produit plus de 300 000 tonnes de carton par an. Près de 98 % sont exportées audelà des pays nordiques, principalement en Europe
continentale, aux États-Unis et en Chine. En juillet
2011, celles-ci basculeront du transport maritime vers
le rail, ce qui réduira les émissions de dioxyde de carbone (CO2) et accélérera les livraisons.
Actuellement, le transport maritime représente
85 % des expéditions à destination de l’Europe continentale. La distance moyenne entre le terminal mari­
time et le client s’élève à 620 km, trajet pour lequel le
carton est généralement transporté par la route. « Le
ferroviaire permettra de réduire cette distance moyenne à 340 km, explique Mats Erkén, Director of Finance
chez Iggesund Paperboard. Soit une baisse de 40 %
par rapport à la situation actuelle. »
Grâce à son mix de sources d’énergie, on considère que le transport ferroviaire suédois affiche un bilan
carbone neutre, et la portion suédoise du trajet est
en principe la plus longue. Le mix énergétique varie
dans les autres pays d’Europe, ce qui rend assez compliqué le calcul de la réduction totale des émissions de
CO2. « Il est certain que ces valeurs vont baisser, mais
il est difficile d’avancer un chiffre exact. Et puis, nous
n’avons pas encore déterminé la situation exacte de nos
hubs ferroviaires. »
On considère que le transport ferroviaire suédois affiche un bilan
carbone neutre.
Le choix de ces hubs à travers l’Europe sera optimisé
en vue d’apporter le carton au plus près du client par le
rail avant le transfert routier. « Nos clients sont très
intéressés par la réduction du délai entre commande et
livraison. »
À cela s’ajoute le fait que le rail permettra d’expédier
cinq fois par semaine au lieu de deux fois seulement.
Iggesund ne peut pas réaliser seul la création d’un
réseau paneuropéen de distribution ferroviaire. Pour y
arriver, l’entreprise et le groupe Holmen dont elle est
filiale ont intégré le partenariat ScanFibre Logistics
aux côtés d’autres industriels forestiers suédois pour
travailler avec les opérateurs ferroviaires européens.
L’objectif est de créer une plate-forme efficace et commercialement viable pour le transport par chemin
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DIFFICILE DES
COMPARER
LES BILANS
CARBONE
Telle qu’elle est pratiquée actuellement, la comparaison entre les
bilans carbone des matériaux
d’emballage néglige certains
atouts favorables au carton.
de fer. « Nous avons déjà l’expérience de la coopération
entre acteurs de l’industrie forestière en matière de
transport depuis la Scandinavie, souligne Mats Erkén.
Les volumes sont considérables et, de ce fait, tout le
monde y gagne : les entreprises, les clients et l’environnement. »
Les efforts d’Iggesund en vue de réduire les émissions de CO2 dans le transport vont se poursuivre. Un
moteur important de ce processus réside dans l’amélioration constante du bilan carbone de la production
de carton. L’Invercote, par exemple, a un bilan carbone parmi les plus favorables du marché. « Cela signifie que les émissions liées au transport vont prendre, en
termes relatifs, une part grandissante dans le bilan carbone total du carton. »
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Le bilan carbone d’un produit mesure la quantité de
gaz à effet de serre qu’il ajoute à l’environnement,
exprimée en unités de CO2. Les comparaisons entre les
bilans carbone de différents produits ne permettent
pas toujours de savoir exactement ce qui est comparé.
Il n’existe actuellement pas de norme dans ce domaine,
exceptée la transparence : quelle que soit la méthode, le
mode de calcul doit être transparent. « Le problème du
point de vue de l’industrie forestière est que les éléments
qui jouent en notre faveur n’entrent pas en ligne de
compte », constate Staffan Sjöberg, porte-parole environnement d’Iggesund Paperboard.
Pour contourner cet obstacle, la Confédération
européenne des industries du papier (CEPI) a élaboré
un modèle pour le calcul du bilan carbone des produits
bois-papier (voir ci-contre). Celui-ci comprend 10 critères
qui englobent la totalité du cycle de vie : de la capacité de
cultiver des forêts qui capturent le CO2 à la valorisation
par incinération en fin de vie, qui remplace la consommation de combustibles fossiles, grands émetteurs de CO2.
Le cœur du problème est que les comparaisons entre
produits ne se basent généralement que sur le bilan
carbone de la production. « Le danger est de se laisser
prendre par les chiffres, avertit Staffan Sjöberg. Si vous
ne savez pas ce qu’ils représentent, vos conclusions
peuvent être totalement erronées. »
La solution à ce problème pourrait être une norme
actuellement développée par l’Organisation internationale de normalisation (ISO). Elle sera proposée en mars
2011, mais le recalcul des bilans carbone risque de
prendre un certain temps. Entre-temps, le secteur doit
compter sur sa propre capacité à défendre sa cause.
LE MODÈLE
DU CEPI
La Confédération européenne des industries du papier
(CEPI) a élaboré un modèle
pour une information transparente et cohérente sur le
bilan carbone des produits
papier et carton. Il comprend
10 critères :
1. Séquestration du carbone
dans les forêts
2. Carbone dans les produits
bois-papier
3. Émissions de gaz à effet
de serre par les installations de fabrication des
produits bois-papier
4. Émissions de gaz à effet
de serre dues à la production des fibres
5. Émissions de gaz à effet
de serre liées à la production d’autres matières premières et combustibles
6. Émissions de gaz à effet
de serre liées à l’achat
d’électricité, vapeur, chaleur, eau chaude et froide
7. Émissions de gaz à effet
de serre liées au transport
8. Émissions liées à l’utilisation du produit
9. Émissions liées à la fin de
vie du produit
10. Émissions évitées et
compensations
Les comparaisons portant
sur le bilan carbone du carton se limitent souvent aux
critères trois à sept. Sont
ainsi exclus les critères plus
favorables à ce matériau par
rapport au plastique, par
exemple.
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LE VINYLE
REVIENT
LA DANSE
DANS
Près de 100 ans après son apparition, le disque 33 tours en
vinyle connaît un regain de popularité.
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Par Jonathan Wingate
Styliste : Johanna Leifsdotter
Photographe : Pysse Holmberg
Mannequins : Frida W. et Rickard R. de
Stockholmsgruppen
Assistante styliste : Alexandra Nyman
Assistant photographe : Anders Linden
P
artout, au salon ­comme
dans la chambre à coucher, le disque ­vinyle,
ce support que l’on croyait éteint ou en voie
de l’être, opère un retour remarqué depuis une
dizaine d’années.
Lentement mais sûrement, il revient en
vogue malgré (ou peut-être à cause de) l’explosion du téléchargement en ligne. Les lecteurs
MP3 sont pratiques pour de grandes collections
de musique, mais les vrais passionnés veulent
un son de meilleure qualité et une interaction
plus humaine et plus tactile. Certes, nombre de
ces « nouveaux » convertis au vinyle sont des
enfants du baby-boom nostalgiques du temps
où ils feuilletaient avec délectation les pochettes dans les bacs de disquaires.
Mais à la surprise de beaucoup d’observateurs, de plus en plus de jeunes de la génération
iPod se laissent gagner par l’excitation de poser
une galette noire sur la platine tourne-disque.
« La médiocrité du son sur un iPod est certainement l’une des raisons de mon intérêt pour
les disques vinyles, explique James Corcut,
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le pire des supports imaginables. Ce n’est pas un produit de grande qualité qui est proposé au public, et
c’est l’un des facteurs clés de la désaffection du CD chez
les jeunes. Ces derniers temps, je vois beaucoup d’adolescents séduits par les 33 tours, souvent après avoir
entendu la finesse et la subtilité de la reproduction sur
vinyle d’un album qu’ils connaissaient sur MP3. »
Indépendamment de la qualité sonore, le retour
du vinyle aura été favorisé par une certaine vogue
« rétro ». Comme James Corcut, de nombreux jeunes
ont découvert les 33 et 45 tours en tombant par hasard
sur la collection de leurs parents, remisée et oubliée
depuis longtemps dans des boîtes en carton. Même
s’ils sont trop jeunes pour avoir connu une époque où
le samedi était voué à l’achat des dernières nouveautés, leur passion ne le cède en rien à celle de leurs prédécesseurs. Ces collectionneurs audiophiles s’extasient
à voix basse sur le son plus chaleureux du vinyle et le
plaisir de redécouvrir toute la richesse graphique d’une
pochette de disque.
un étudiant londonien de 18 ans qui possède plus de
500 disques. Les iPods sont cools, c’est sûr, et on peut
y mettre beaucoup de musique. Mais quand j’ai trouvé
la collection de disques de mon père dans le fond d’une
armoire, j’ai découvert le plaisir d’écouter les vieux
vinyles avec mes amis. »
Sur une chaîne hi-fi à moitié décente, la différence est palpable. Malgré les craquements et parasites caractéristiques du vinyle, la musique semble plus
chaude et plus détaillée qu’avec un CD ou un fichier
téléchargé, dont le son peut être perçu comme plus
« étroit » et résulte de la compression des données lors
de la numérisation.
Bernard MacMahon, directeur artistique auprès
du label londonien Lo-Max Records, confirme que la
qualité est la principale raison de ce retour en grâce :
« Avec les téléchargements, on écoute la musique sur
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Sortir sa
musique sur
33 tours, pour
un groupe
qui débute,
c’est montrer
qu’on est dans
le coup. »
Alan Lewis
L’industrie musicale subit une baisse des ventes de
CD depuis un certain temps, et les maisons de disques
s’efforcent de trouver des sources de revenus moins
vulnérables au téléchargement illégal. Bien sûr, elles
ont aussitôt sauté dans le train du vinyle. Des groupes
contemporains comme les Killers ou les White Stripes
publient régulièrement des disques vinyles simultanément aux formats CD et MP3.
Alan Lewis, rédacteur en chef de Record Collector, le
plus vieux mensuel européen consacré à la musique,
avance un autre argument : « C’est la crédibilité auprès
des pairs, le “street cred” : sortir sa musique sur
33 tours, pour un groupe qui débute, c’est montrer
qu’on est dans le coup. Mieux, certains de nos jeunes
lecteurs collectionnent les disques de ces nouveaux
groupes, alors qu’ils n’ont même pas de platine pour
les écouter. »
Sans contester le fait que les disques vinyles ne
­forment qu’une fraction des ventes d’albums (0,2 %
seulement contre 10 % pour les téléchargements
et 89,8 % pour les CD), ces chiffres n’incluent pas
les ventes des petits disquaires indépendants où les
­vinyles sont le plus souvent achetés. Les marchands
en ligne ont pris conscience de ce potentiel commercial : le site amazon.com a ouvert il y a trois ans
une ­boutique dédiée qui comprend actuellement
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Pink Floyd The Dark Side
of the Moon
Pink Floyd Wish You Were Here
Deepest Blue Late September
Umphrey’s McGee
The Bottom Half
savent être réel mais qui a
l’air irréel, il y a là comme une
énigme. En regardant l’homme en feu sur la pochette de
Wish You Were Here de Pink
Floyd, on peut s’interroger :
a-t-on réellement mis le feu
à cet homme ? Est-ce un film
de torture ? »
Pourquoi avoir choisi les
pochettes de disque pour
s’exprimer, de préférence à
d’autres types de produits ?
« La plupart du temps, je crée
des images qui ont une relation avec la musique simplement parce que c’est plus
amusant et que ce n’est pas
totalement soumis au produit.
La musique n’est pas un pro-
duit inintéressant comme les
détergents ; c’est l’autre extrémité de la vie, riche en émotions et en significations. »
On pourrait croire que son
carnet de commandes a diminué à mesure que se rétrécissait le support de son travail, passant du 33 tours au
disque compact, et maintenant à une petite vignette sur
l’écran d’un ordinateur ou
d’un lecteur portable. Mais
il est aussi actif que jamais
et travaille avec une palette
diversifiée d’artistes comme
Biffy Clyro et Muse.
Malgré la place prépondérante attribuée au téléchargement dans l’évolution du
Led Zeppelin Houses of the Holy
STORM THORGERSON
Un homme s’intéresse tout
particulièrement à la récente
résurgence du vinyle : Storm
Thorgerson, le designer surréaliste de certaines des
pochettes les plus emblématiques de l’histoire de la
musique. Instantanément
reconnaissable, son travail
a littéralement changé notre
regard sur la musique. De The
Dark Side of the Moon (Pink
Floyd) à Houses of the Holy
(Led Zeppelin), ses meilleures œuvres mêlent réalisme et fantastique de manière
tout à fait unique.
« Mon travail consiste à
traduire la musique dans une
image, ce que font sans dou-
te, dans une certaine mesure, toutes les bonnes pochettes d’album, explique-t-il.
Bien sûr, j’espère aussi que
cette image sera divertissante, distrayante, intéressante, incongrue et agréable. Au
contraire de la musique, je
ne dispose pas de 40 minutes… Je n’ai qu’une seconde.
On accorde facilement une
deuxième écoute à la musique alors qu’il est très difficile de renouveler son regard
sur une image. On essaie d’y
mettre un tas de choses, et
donc les images que l’on crée
incitent les gens à regarder
une seconde fois. Si je leur
propose quelque chose qu’ils
150 000 titres dans une vingtaine de genres.
« Nous sommes un petit label indépendant, fait
remarquer Bernard MacMahon, et nous avons vu le
marché du support physique se rétrécir à un quart de
ce qu’il était il y a dix ans, mais je suis totalement partisan du vinyle comme unique moyen d’offrir quelque
chose qui s’approche de la sensation d’avoir l’artiste dans son salon. L’an prochain, Lomax va fortement
augmenter la production sur vinyle, surtout en raison du grand nombre de jeunes que je rencontre qui se
sont récemment équipés d’une platine et se mettent à
acheter ces disques sérieusement. »
Parallèlement au marché des disques de collection,
qui s’est toujours maintenu, la multiplication des
­adeptes du vinyle pousse les responsables de l’industrie
musicale à se dire que ce support a encore de l’avenir
dans notre monde numérique. S’il ne peut rivaliser en
termes de praticité et de portabilité, sa matérialité joue
secteur musical, son attitude en matière de format est
essentiellement pragmatique.
« Mon travail le plus connu est
associé à l’ère du classique
album en vinyle, mais de nos
jours, je ne pense pas qu’on
puisse avoir une quelconque
certitude sur l’emploi qui sera
fait de l’image créée, grande affiche ou petite icône sur
Internet, et donc je ne me soucie pas vraiment du format. »
« Bien sûr, la réduction de
mon travail au format du CD,
ou à la taille d’un timbre-poste
sur l’écran, n’est vraiment pas
ma préférence, mais ça ne me
préoccupe pas non plus, vu
que je ne peux rien y faire. »
un rôle incontestable dans l’intérêt qu’il suscite.
« Les fichiers téléchargés n’ont aucun attrait tactile ni
visuel, et cela a contribué à la résurgence du vinyle,
explique Alan Lewis. Un bon nombre de nos lecteurs
achètent des pressages lourds en réédition spéciale et
sont prêts à payer pour ce qu’ils jugent être une qualité
nettement supérieure par rapport aux CD ou aux téléchargements. Contrairement à un fichier électronique,
on peut tenir un disque vinyle dans ses mains et réellement regarder et apprécier le graphisme de la pochette. Alors que la musique semble se dématérialiser dans
le cyberespace, cela renforce et augmente la mystique
particulière du vinyle. »
« Avec ces disques, acquiesce Bernard MacMahon,
on peut percevoir plus de nuances. Cela fait que la
musique suscite des émotions plus subtiles et plus
durables. L’illustration et l’emballage des albums
servent à les rehausser. »
Boutiques : Bik Bok www.bikbok.com, By Malene Birger www.bymalenebirger.com, Camilla Norrback, Carin Wester +46 8 31 06 18, Custommade/Ag Costume www.custommade.dk,
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Le 23 novembre 2010, les
premiers projets du Black Box
challenge d’Iggesund ont été
présentés à Paris en parallèle
avec la biennale du luxe Les
Places d’Or. Organisé dans les
salons du Cercle Suédois, rue de
Rivoli à Paris, le gala a accueilli
une centaine d’invités qui ont
admiré les créations soumises
par l’agence de design parisienne
Landor et par celle du désigner
néerlandais Frans Van Heertum.
Les clients d’Iggesund, les
contacts des deux agences, des
étudiants en design et d’autres
personnalités du monde du
design et de l’industrie du carton
se sont retrouvés au cours de
la réception qui a suivi cet
événement qui a manifestement
rempli sa mission d’impressionner et de surprendre.
LE DÉFI DE LA
BOÎTE NOIRE
La campagne Invercote your design! invite des créateurs à tirer
parti de l’Invercote en condensant dans un coffret noir l’essence de ce qu’ils
sont ou de leur travail.
Frans van Heertum, 60 ans, directeur de création
de l’agence Van Heertum Design VHD, quitte l’école à 14 ans pour devenir étalagiste dans un domaine vinicole. À 16 ans, il travaille comme dessinateur industriel tout en suivant les cours du soir
d’une école technique. À 21 ans, il vole de ses propres ailes, illustre des manuels de moteur et réa-
lise des travaux d’illustration pour un imprimeur
tout en poursuivant sa formation. Il accumule quatre ans de formation graphique en cours du soir,
plus quatre ans d’études en design à l’académie
des beaux-arts de Breda. Il obtient également un
diplôme en photographie. En 1988, il achète l’immeuble qui sert de siège à son agence et agrandit
l’entreprise. Il collectionne les prix internationaux.
L’agence a reçu à cinq reprises le Golden cylinder de la Gravure Association of America, qui l’a
en outre élu deux fois « Best of the best ». Son seul
regret, avoue-t-il, est « d’avoir abandonné l’aviation,
c’est le seul vrai passe-temps que j’avais. J’en ai fait
pendant 22 ans. »
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Frans van Heertum a eu recours
à plusieurs méthodes de production pour préparer sa réponse au
Black Box challenge.
MÉTAMORPHOSE
D’AGENCE
Frans van Heertum s’est servi du Black Box challenge
comme d’un prisme pour montrer les grands changements
survenus dans sa propre agence.
Par Ruth Rembaum-Max Photos Malou van Breevoort
FRANS VAN HEERTUM, l’un des designers sélectionnés
pour le Black Box challenge d’Iggesund Paperboard,
est le fondateur de l’agence néerlandaise Van Heertum
Design VHD. Primés à diverses reprises, ses 22 collaborateurs et lui-même travaillent pour des clients de
42 pays, parmi lesquels Japan Tobacco International,
le numéro 3 mondial du tabac.
Logée dans une élégante bâtisse du 18e siècle à
Tilburg, ville natale de son fondateur, l’agence se spécialise dans la création d’emballage et la stratégie de
marque. Outre le tabac, ses références englobent une
vaste palette où l’on trouve alcools, cosmétiques et
chocolats. Son site Internet souligne une démarche qui
conjugue savoir-faire et créativité hors du commun.
Le défi présenté, explique le designer, impliquait
plusieurs autres défis pour l’agence : « Le premier
était : comment montrer notre travail. Normalement,
nous opérons dans les limites posées par nos clients et
les groupes cibles. On ne peut pas lâcher la bride à la
créativité. » La liberté accordée par le concours était en
quelque sorte un terrain inconnu.
Autre difficulté : le peu d’espace disponible dans le
coffret ne permettait pas de montrer certaines réalisations primées de l’agence.
EN FAIT, le Black Box challenge est arrivé au moment
même où l’agence voulait se réinventer, changer de
nom, d’image, de paramètres et se fixer de nouveaux
objectifs.
Frans van Heertum a décidé de combiner les deux
projets et de se servir du concours d’Iggesund comme d’un prisme montrant les changements en cours.
Il a convoqué son équipe de designers, originaires aussi bien d’Amérique du Sud que d’Europe orientale et
méridionale, et leur a confié la mission de faire évoluer
le look et le concept de l’agence (appellation, couleur
et structure) en soulignant l’éventail varié de cultures
et de nationalités qui y travaillent.
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Le projet a été imprimé sur l’Invercote Creato à
l’aide de plusieurs techniques (notamment gravure,
offset, flexo et sérigraphie, dorure à chaud et à froid,
gaufrage/dégaufrage), et on y a intégré des échantillons de concepts en images tridimensionnelles.
On y a exposé aussi la démarche suivie par l’agence.
« Quand nous travaillons pour un client, nous dressons un “tableau d’ambiance” de la marque, avec les
points d’argumentaire particuliers pour le public visé,
la définition de ce public et son univers ; à quoi ressemble son monde. Nous nous assurons ainsi que notre
concept s’accorde à la marque et à ses groupes cibles. »
En plus de son expérience et de son talent de graphiste, il possède les connaissances techniques
nécessaires pour maîtriser de multiples méthodes,
techniques et supports d’impression.
Trop souvent, constate-t-il, les directeurs de la création trébuchent sur cette dernière haie, l’impression,
ce qui donne des clients insatisfaits et des designers
mécontents des résultats parce que des contraintes
techniques empêchent la réalisation de leurs projets.
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Landor a créé une illustration
de 70x70 pixels qui mesure
près de 3x3 m.
Photo : landor
Photo : Christine Fough
Le goût du carton
Chez Landor, Jason Little et Rob Evers
marient le virtuel et le réel en versant des pixels
en carton dans la Black Box.
Par Anna McQueen Photo Nikolai Jakobsen
Au siège parisien de l’agence de design et stratégie
de marque Landor, le Black Box challenge a été rele­
vé par Jason Little, directeur artistique, et Rob Evers,
directeur de design, qui en ont profité pour revenir à
leurs racines et explorer ce qui fait l’essentiel de leur
amour du métier.
« On a passé en revue les possibilités pour définir ce
qu’on voulait faire, raconte Rob Evers. Un brief aus­
si libre, c’est un sacré défi. » Jason Little enchaîne :
« C’est comme un enfant dans un magasin de bonbons,
il y a tellement de tentations que l’on ne sait plus où
donner de la tête. »
Finalement, le duo a organisé une séance de brain­
storming pour que les créatifs de Landor apportent des
propositions concrètes. « Ce qui en est sorti, c’est que
le carton sur lequel on travaille est un objet très phy­
sique auquel on ajoute de la valeur et des émotions.
C’est quelque chose qui a tendance à disparaître dans
notre monde numérique », explique Rob Evers.
« Nous aimons le papier, ajoute Jason Little. On
en sent les finitions et on choisit les qualités, mais
tout cela est perdu avec les outils actuels et la vites­
se avec laquelle on travaille. Nos idées n’ont plus le
même “poids” de réalité depuis que l’on a adopté les
­méthodes virtuelles. »
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•
#37 [2011]
Avec la directrice de production Maureen Baroni
et l’illustrateur 3D Stéphane Quezel, ils ont décidé de
combiner le virtuel et le réel en produisant des pixels
matériels enrichis de visuels et textures, qui forment
une image d’ensemble ample et profonde. Ils ont lan­
cé un appel au sein de Landor et à des amis du monde
entier pour des propositions d’illustration de 70x70
pixels. Chaque pixel mesurant 4x4 cm, l’image fina­
le fait près de 3 m sur 3. Les pixels des quatre œuvres
choisies par Evers et Little ont été imprimés en 3D et
placés dans les boîtes noires, pour expédition ultérieu­
re à des designers à travers le monde.
Pixelicious est une illustration en 3D de cubes empi­
lés formant un plateau de viande et légumes ; The OneEyed Man montre un œil éclatant, jaune et blanc, au
moyen de grands caractères braille formés par gaufra­
ge et vernis ; Ceci n’est certainement pas une pomme s’inspi­
re du célèbre tableau de Magritte, une pomme vernie
avec hologramme du titre sur de nombreux pixels ;
enfin, Me, Me, Me est un portrait de Jason Little, dont
les pixels sont des photos d’identité.
« Dans un monde de réalité virtuelle, un pixel est
un 1 ou un 0, mais on a voulu que ce soit bien plus que
cela, explique le directeur artistique. En fait, un pixel
peut avoir de la profondeur. On peut l’enrichir avec
des vernis, des formes, lui donner du sens. »
« Quand on est un créatif, on ne crée pas pour l’ar­
gent ou pour grimper les échelons. On le fait parce
qu’on aime créer. Et ce défi d’Iggesund a vraiment été
la meilleure commande possible dans ce sens. »
Rob Evers abonde : « Le design n’est pas un métier,
c’est une vocation. En principe, il y a des compromis
en fonction du client ou du budget. Mais ici, rien que
du positif, le genre de travail qui se présente tous les
trente-six du mois ! »
Le duo reconnaît avoir pris plaisir à travailler avec
le matériau proposé. « C’est étonnant de voir tou­
tes les utilisations de l’Invercote, souligne Rob Evers.
Des projets de luxe aux emballages ordinaires, il a
tant de facettes. » Et Jason Little de conclure : « C’est
plus qu’une simple surface, c’est un outil avec lequel
on peut créer. »
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Directeur artistique, Jason Little, 35 ans,
a fait le transfert du bureau Landor de Sydney
à Paris. « Je suis un surfer dans l’âme, coincé dans une ville loin de la mer, mais j’adore voyager et cela m’amène souvent face aux
vagues. On éprouve tous des regrets, mais
je pense que c’est une suite de décisions qui
m’a porté ici et que, finalement, je suis là où
je voulais être, sans même vraiment savoir
­comment j’y suis arrivé ! »
Originaire des Pays-Bas, Rob Evers, 43 ans,
a quitté Nike Europe pour intégrer Landor
comme directeur de design il y a six ans. Il a
travaillé pour des marques comme Mövenpick
Premium Ice Cream, Pernod Ricard (Havana
Club), Procter & Gamble Beauty Care et
Nestlé. « J’aime lire, écrire, la musique et le
cinéma, mais j’aime particulièrement observer et voir les gens. Cela remonte à l’époque
où je suis arrivé à Paris et que je ne connaissais pas la langue. »
Le design n’est
pas un métier,
c’est une
vocation. »
Rob Evers
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DÉSIRÉS
Objets
Photo Martin Sundström
FAIM
DE DÉSIR
Coffret de livres
Client : Studio Jens Assur et la fédération
suédoise des exploitants agricoles
Conception : Jonas Banker et Ida Wessel
de BankerWessel
Impression et reliure : Göteborgstryckeriet
Techniques : dorure à chaud – pelliculage
brillant – impression 1 couleur sur coffret –
quadrichromie sur couvertures – photos vernies
Matériaux : Galerie Art Matt 170 g/m² –
Invercote Creato 300 g/m²
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#37 [[2011]
2011 ]
Le photographe suédois Jens Assur a acquis une
renommée internationale grâce à des œuvres souvent
primées. L’un de ses derniers projets, baptisé HUNGER
(faim), est à la fois une exposition et un remarquable
coffret de cinq livres vendu en librairie et dans les
musées.
Fruit d’une collaboration avec la fédération suédoise des exploitants agricoles et quelques écrivains, le
projet entend questionner nos modes de consommation. « Avec ce travail, nous avons voulu déplacer l’idée
de faim, de la notion de manque vers celle du désir,
explique le co-directeur artistique Jonas Banker de
BankerWessel. C’est pourquoi on a tenté de lui donner
l’air d’un produit cher, qui suscite le désir et l’envie de
le posséder, pour, de cette façon, interroger les moteurs
de notre consommation. »
Le projet a été réalisé et le produit distribué dans un
temps extrêmement court. Tout d’abord, le coffret et
un premier livre ont été expédiés à 1 000 personnalités
politiques, journalistes et leaders d’opinion en Suède.
Quatre semaines plus tard environ, les quatre livres restants ont été produits et expédiés l’un après l’autre.
Tous, bien sûr, devaient entrer dans le coffret.
Ida Wessel, co-directrice artistique du projet, se souvient : « On n’avait pas droit à l’erreur, puisque certaines pièces étaient en production pendant que d’autres
étaient expédiées. D’une certaine façon, cela en a fait
un projet unique en son genre, tout en soumettant tous
les intervenants à une forte pression. »
Pour les couvertures, les designers ont demandé
l’Invercote, un support qu’ils privilégient pour toutes les
couvertures de livre et de catalogue. « On aime jouer
avec différentes techniques et avec les couleurs, commente Jonas Banker. L’Invercote est parfait pour cela et
répond à nos critères de qualité. »
« Un objet qui a l’air cher, précise Ida Wessel, ne l’est
pas forcément. Tout est une question de choisir là où on
veut mettre de l’argent. »
LINAS ALSENAS
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LIGNE SPORT
Photo : robert hagström
Emballage de parfum
Client : Burberry of London
Conception : Burberry of London
Techniques : impression U.V. - gaufrage - vernis mat
Impression : Draeger (France)
Matériau : Incada Silk 350 g/m²
Les parfums Burberry Sport homme et
femme ont été lancés en février 2010 pour
accompagner la gamme de prêt-à-porter
sport de la marque britannique. « L’emballage, comme d’ailleurs l’ensemble de la ligne
Sport, est tout en fraîcheur et contraste,
explique Nadine Bouilly, directrice commerciale de l’imprimeur transformateur
Draeger, à Palaiseau, en France. Les deux
étuis sont imprimés sur le verso de l’Incada
Silk 350 g/m² pour que l’intérieur soit
brillant et parfaitement lisse. »
« L’étui femme est rouge et brillant à l’intérieur, avec le blanc d’origine du carton du
côté extérieur. Un vernis est appliqué pour
lui conférer une finition mate et douce. La
version homme a le même intérieur rouge
brillant, mais elle est noire à l’extérieur avec
une finition similaire à l’étui femme. »
Chaque étui est accompagné d’un bracelet frappé du nom de la marque. Pour
Draeger, la principale difficulté technique
a consisté à obtenir une surface brillante et
lisse sur le verso de l’Incada Silk et à gaufrer
une bande destinée à accueillir le bracelet
et le logo Burberry Sport.
« Avec l’Incada Silk, souligne Nadine
Bouilly, on a obtenu la rigidité et la qualité
nécessaires sans avoir eu à augmenter le
grammage. »
ANNA MCQUEEN
« L’emballage, comme d’ailleurs
l’ensemble de la ligne Sport, est tout
en fraîcheur et contraste. »
JEUX DE MOTS
Brochure
Luxe et exclusivité : telle est l’impression
communiquée par la brochure de la créatrice suédoise de bijoux Efva Attling, comme elle
l’avait voulu. La couverture est subtile, toute noire avec le texte gaufré à froid. « Les mots
sont là pour souligner les noms de nos pièces
avec style et discrétion, indique Petra Dranger
Jendermyr, responsable relations publiques
et marketing chez Efva Attling. Toutes sont
l’expression d’une pensée ou d’une histoire,
et leur nom y est lié. Il y a des citations, des
expressions et des jeux de mots – nous appelons ça “la beauté avec une idée”. Nos pièces ont des formes pures et simples, et si des
mots y sont gravés, cela aussi est subtil. Le
gaufrage à froid de la couverture produit la
même impression : on transmet une sensation
sans être trop explicite. »
L’impression a été confiée à Fälth & Hässler,
qui a suggéré l’Invercote pour la
couverture. « Efva Attling avait
pensé à un papier couché, mais
comme on allait gaufrer à froid toute la surface, nous avons plutôt préconisé l’Invercote Creato, raconte Eva
Knapp chez Fälth & Hässler. C’est un
carton de qualité et d’excellente tenue,
qui ne se fissure pas. Il ne m’a jamais
déçue. »
La surface totalement noire de la couverture a été traitée avec un soin particulier
pour éviter l’apparition de points entre la surface et la pellicule. La feuille a fait un passage
supplémentaire dans la presse, sans encre,
pour éliminer tout résidu de poudre antimaculante. « Une mesure de sécurité pour
garantir la qualité », conclut Eva Knapp.
ALESSIA WISTÉN
Pho
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Client : Efva Attling (Suède)
Direction artistique : Efva Attling (Suède)
Conception graphique : Hallbergs Form (Suède)
Photos : Daniel Lindh et Mattias Edwall (Suède)
Impression et reliure : Fälth & Hässler (Suède)
Finition couverture : Uttenthal (Suède)
Techniques : estampage à chaud –
pelliculage brillant – gaufrage
Matériau : Invercote Creato 240 g/m²
Avez-vous des idées pour cette rubrique ? Nous sommes à la recherche d’emballages et de travaux graphiques réalisés avec le carton d’Iggesund Paperboard.
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MUSIQUE
CINÉMA
LA
FAIT SON
Pendant 15 années dans les studios d’Hollywood, Todd Homme
a contribué à donner forme à la musique qui renforce les sensations
cinématographiques de millions de spectateurs.
Par Aleta Watson Photos Chad Riley
A
ssis devant un
clavier d’ordinateur dans son garage aménagé en studio, Todd Homme a la puissance d’un orchestre entier
au bout des doigts. Il appuie sur une touche, et les
violons commencent à jouer. D’une autre, il ajoute la
section des cuivres. Sous les instruments, une nappe
de sons électroniques s’élève crescendo.
Près de lui, un souvenir d’une époque ancienne
repose sur un des nombreux haut-parleurs. C’est une
baguette de chef d’orchestre portant l’autographe de
John Williams, compositeur de musiques de film parmi les plus mémorables de l’histoire du cinéma, de
Superman à la saga des Harry Potter.
La carrière hollywoodienne de Todd Homme
embrasse un très large éventail de styles et de tendances musicales. D’origine canadienne, il suit les cours
du prestigieux Berklee College of Music à Boston
avant de s’installer à Los Angeles dans les années 1980.
Il rêve de devenir guitariste professionnel pour intégrer l’élite des musiciens de studio qui accompagnent
les grandes vedettes lors des séances d’enregistrement.
Mais le sort et les relations nouées en jouant au hockey
avec des membres de l’industrie du divertissement le
conduisent à faire carrière au sein des studios Disney
puis de DreamWorks SKG.
Le guitariste de jazz s’imposera parmi la demi-douzaine de personnes qui comptent vraiment, dans son
cas, dans l’administration de la musique des produc18 inspire
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•
#37 [2011]
tions cinématographiques. « Je comprenais bien les
exigences de l’organisation logistique, et j’étais passionné de musique. »
Pendant les 15 années passées dans les deux studios,
il supervise la musique de plus de 130 films, dont les
grands succès oscarisés que sont Il faut sauver le soldat
Ryan (1998), American Beauty (1999) et Gladiator
(2000). Son rôle ? Travailler avec les réalisateurs sur
l’élaboration de la bande-son, tout en maîtrisant le
budget et la logistique.
La musique a marqué son existence dès son plus jeune
âge. À Regina, dans le Saskatchewan, sa mère était professeur de piano. « Elle voulait que j’apprenne le clavier
quand j’étais petit. Moi, je voulais jouer de la batterie
parce que c’était l’époque du rock’n’roll et des Beatles,
les années 1960, et que ça m’amusait plus. La maison
était trop petite, la batterie trop chère, alors je me suis
rabattu sur la guitare et j’en suis tombé amoureux. »
MÊME QUAND IL DIRIGEAIT le département musique de
DreamWorks, il n’a jamais cessé de jouer et formait
avec des amis un groupe qui répétait dans le garage de
sa maison de Woodland Hills, en Californie, où il habite avec sa femme Tonya et leur fille Charlotte (4 ans).
Aujourd’hui, il met en ligne des vidéos où il joue luimême ainsi que des prestations de guitaristes qu’il
admire sur la chaîne YouTube « Kevinthebeagle »,
ainsi nommée d’après son chien Kevin, un beagle au
long hurlement plaintif.
En tant que musicien, sa préférence va à la musique exécutée en direct avec des instruments traditionnels. Au cinéma, dit-il, « les musiques que j’admire le
plus sont créées par des compositeurs qui travaillent de
façon linéaire avec l’image. Il y a l’image, et ils l’expriwww.iggesund.com
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2000
1999
1998
FILMS
MÉMORABLES
Todd Homme a supervisé
la musique de plus de
130 films et remporté de
nombreux prix.
IL FAUT SAUVER LE
SOLDAT RYAN
Directeur en charge de la
musique
AMERICAN BEAUTY
Directeur en charge de la
musique
GLADIATOR
Directeur en charge de la
musique
La musique accompagne votre
parcours émotionnel au long
du film. »
ment avec l’orchestre. C’est le sommet de cet art, à mon
avis, et John Williams occupe la première place. »
Un bon exemple est la musique de La Guerre des étoiles, signée par John Williams, qui souligne l’histoire et
l’action avec des effets orchestraux, des mélodies et des
thèmes accordés aux principaux personnages.
Le compositeur John Ottman a suivi une démarche
similaire pour Astro Boy, un film de 2009 dont Todd
Homme a supervisé la musique pour Imagi Animation
Studio. Les aventures d’Astro Boy, robot créé par
un savant pour remplacer son fils disparu, se déroulent dans un univers futuriste. La musique d’Ottman
accompagne toute l’évolution du héros, explique Todd
Homme, avec des moments de naïveté enfantine, d’espièglerie de gamin, de pertes bouleversantes, de difficultés à surmonter et, enfin, d’action héroïque.
LA MUSIQUE, insiste-t-il, doit soutenir la vision du
réalisateur, suscitant tension et relâchement aux
moments adéquats dans le déroulement dramatique :
« Elle accompagne votre parcours émotionnel au long
du film, le compositeur étant comme une extension
naturelle du réalisateur et du scénariste. Toutes ces
choses doivent agir de concert. »
Mais les riches partitions exécutées par des douzaines de musiciens sont aujourd’hui moins fréquentes car les réalisateurs se tournent vers la musique
électronique pour explorer de nouvelles sonorités
pour une fraction du coût d’un orchestre. Le travail
du son se concentre sur l’atmosphère et les textures
pour évoquer une ambiance urbaine ou l’excitation
d’une poursuite de voitures, sans mélodie ni instruments conventionnels. « La majeure partie des bandes-son créées aujourd’hui sont issues de studios
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À la vente de DreamWorks en
2005, Todd Homme devient
consultant indépendant. Le
voici dans un studio mythique
chez Capitol Records.
TODD HOMME
PRESQUE CÉLÈBRE
Directeur en charge de
la musique
20 inspire
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•
#37 [2011]
LE MEXICAIN
Directeur en charge de la
musique
LES SENTIERS DE LA
PERDITION
Directeur musique
LE CERCLE
Directeur musique
ARRÊTE-MOI SI TU
PEUX
Directeur musique
2004
2003
2002
2002
2001
2000
IL A D’AILLEURS ÉTÉ le directeur en charge de la musique de Gladiator (2000), un film qui a valu à Zimmer
une nomination aux Oscars. Il raconte que le patron
du studio, Steven Spielberg, souhaitait une musique orchestrale rappelant les grands films épiques à
l’ancienne comme Spartacus et Ben-Hur. Le réalisateur Ridley Scott, lui, voulait l’approche originale de
Zimmer. Il en est résulté une ambiance éthérée inspirée de la world music et associant un fond orchestral à des
sonorités atmosphériques et à la voix envoûtante de Lisa
Gerrard. « Le film a eu un succès incroyable et la musique jouait un rôle important dans l’histoire. Elle était
en rupture avec la tradition attendue, et ça a marché. »
Ayant travaillé avec certains des plus grands noms
du cinéma, il a une certaine habitude des célébrités.
Une rencontre, cependant, l’a laissé sans voix. Il se
trouvait à Londres au milieu des années 1990 pour
superviser un enregistrement dans les studios d’Abbey
Road au moment où Paul et Linda McCartney
remixaient Come Together pour un projet caritatif en
faveur d’orphelins bosniaques.
À la vente de DreamWorks en 2005, Todd Homme
décide de voler de ses propres ailes comme consultant
indépendant. Outre le montage et la supervision
musicale pour le cinéma et la télévision, il compose
chez lui dans son studio pour Disney Imagineering,
fournisseur de musique pour les parcs à thème,
bateaux de croisière et attractions de villégiature.
« Cela fait du bien de revenir à la création musicale tout en offrant mes conseils dans une large palette de
genres avec mes vieux associés de Disney Imagineering.
Je profite du meilleur des deux mondes. »
2002
informatisés et incroyablement puissants avec une
multitude de “sons en boîte” produits par des instruments virtuels. C’est assez détaché du monde, ces
grandes masses sonores dont on dispose. C’est très attirant parce que c’est une façon de créer du son qui est
nouvelle et pratiquement sans limite. »
Avec l’évolution des goûts, de nouvelles formes
émergent. Todd Homme est très impressionné par
l’approche hybride – mêlant sons synthétiques et
orchestrations instrumentales – que l’on entend dans
le travail du compositeur d’origine allemande Hans
Zimmer, avec l’exemple récent du film Inception
(2010), un succès au box-office.
Todd Homme a 52 ans.
Ancien élève du Berklee
College of Music de Boston,
qui lui a décerné en 2005
une récompense en reconnaissance de sa carrière
dans le cinéma.
De 1991 à 1995, il est
responsable de la production
musicale chez Hollywood
Pictures, un studio Walt
Disney. Il passe ensuite
chez DreamWorks SKG avec
la fonction de directeur en
charge de la musique. Il crée
le département musique du
nouveau studio et en supervise toutes les activités.
Lorsque DreamWorks est
vendu en 2005, il devient
consultant indépendant. Il
travaille actuellement avec
Disney Imagineering, qui
développe de la musique
pour les parcs d’attractions.
Guitariste de jazz
accompli, il a créé la chaîne « Kevinthebeagle » sur
YouTube pour y montrer ses
vidéos musicales, principalement consacrées à des
joueurs de guitare.
Il a aménagé un petit cinéma en plein air dans son jardin et a transformé son garage en studio informatisé pour
jouer et créer de la musique.
PRÉSIDENT PAR
ACCIDENT
Superviseur musique
COLLATERAL
Superviseur musique
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Raconté
Styliste de papier
Par Ylva Carlsson Photo Ed Miles
Grand
style
Couture et spectacle se marient
dans les extravagantes
créations en papier de la
Londonienne Zoe Bradley.
Zoe Bradley crée des sculptures de pa-
pier représentant des robes, chapeaux
et chaussures surdimensionnés. On ne
s’étonnera pas que son parcours soit
ponctué de travaux pour Alexander
McQueen et Moschino. « J’ai la mode
dans le sang, mais je ne veux pas être
limitée par le concept de vendre des
vêtements. »
Elle ajoute que son amour du papier vient du désir de trouver un matériau capable de garder sa forme et disponible en abondance. « Je ne travaille pas
d’après un brief ou un modèle précis,
j’aime que les créations évoluent et gardent une impression de mouvement. »
La plupart de ses grandes sculptures
sont créées sur place et sont influencées
par les lieux où elles se trouvent. Mais,
pour les structures plus compliquées,
son travail passe par une préparation à
échelle réduite.
À l’instar de nombre de ses créations,
son ambition est considérable : « J’adorerais travailler avec un hôtel pour
concevoir la totalité de son environnement en papier. »
En attendant, elle travaille d’arrachepied sur une gamme de décorations
florales en papier pour le Designer
Wedding Show de Londres.
J’adorerais
travailler avec
un hôtel pour
concevoir
tout un
environnement
en papier. »
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Simple Minds
Graffiti Soul
The Ark Prayer for
the Weekend
Par Karin Strand Photos Sanna Skerdén & Robert Hagström
POCHETTE
SURPRISE
Ouvrir un CD de type Jakebox, un
concept breveté, c’est la surprise
assurée.
EN CAUSE : l’effet « pop-up ». À l’ouverture de la
pochette en carton, une pliure en forme de « bec »
s’ouvre pour libérer et présenter le disque. Tout autre
chose que les pressions, courbures et casse éventuelle qu’implique le boîtier CD en plastique. « Le tout,
c’est de trouver le juste équilibre entre le spectaculaire
et l’utile, explique Jakob Skarin, inventeur du concept
Jakebox. L’emballage doit être fonctionnel, une fois
passée la surprise initiale. »
Il est aussi le créateur et patron de la société
Jakebox, qui s’est, lentement mais sûrement, imposée
avec ses pochettes originales et innovantes pour CD
et DVD, et que l’on trouve aujourd’hui dans toute
l’Europe occidentale, aux États-Unis, au Canada et en
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#37 [2011]
Australie. « Mais nous ne voulons pas devenir une
entreprise d’emballage. Ce qui nous intéresse, c’est de
vendre des licences aux emballeurs. Pour que nous
puissions nous concentrer sur la recherche d’autres
solutions d’emballage. »
L’entreprise existe depuis six ans, et les ventes de
licences progressent. Un contrat vient d’être signé au
Japon et d’autres sont en préparation. Mais les choses
n’ont pas toujours été faciles.
La pochette de CD passe par toute une série d’étapes avant d’atteindre le consommateur. Le fabricant
doit livrer le carton au transformateur emballeur,
lequel travaille pour une maison de disques ou la direction marketing d’une entreprise. Le produit est ensuite confié à un distributeur, à un détaillant pour aboutir
enfin dans les mains de l’utilisateur.
Jakob Skarin avait une solution à vendre, et il lui fallait convaincre les maisons de disques et départements
de marketing, ses clients directs, de l’excellence de
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for
nd
--
Matériel publicitaire de l’agence suédoise
de création de mobilier Offecct.
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LE BEC INVERCOTE
Les multiples plis qui forment
le « bec » de la Jakebox exigent
beaucoup du carton. Jakob Skarin
utilise l’Invercote G 180 g/m2 pour
les deux parties du bec et, en
général, l’Invercote
l’Invercote G 300 g/m2
pour le reste de la pochette.
Iggesund Paperboard s’est servi
de la Jakebox pour de nombreuses campagnes et pour la nouvelle version CD de son Catalogue
produits 2010.
#37 [2011] • inspire 23
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son produit. Pour ce faire, il a dû développer et acheter une machine d’emballage, qui se trouve actuellement en France. « On possède la machine, mais pas le
reste du processus de production. Les clients conçoivent leurs propres pochettes. »
Des campagnes publicitaires pour Lamborghini,
Triumph, Koenigsegg et Saab ont été emballées dans
des pochettes Jakebox, ainsi que des CD des Rolling
Stones et des Simple Minds. Elles ont aussi servi pour
différents matériels promotionnels. Et elles ne passent pas inaperçues. « Une maison de disques anglaise
a distribué ses promos dans des Jakebox et, d’un coup,
ses titres sont passés en radio bien plus souvent. »
« Autre exemple, le Bonnier Amigo Music Group
avait packagé ses promos avec Jakebox pour le
MIDEM, et les disques sont partis comme des petits
pains. »
Il ajoute que, même si une Jakebox reste sensiblement plus chère qu’un boîtier plastique, la différence
est mineure quand on la voit en pourcentage du coût
total de production et de distribution d’un CD. « Et
bien sûr, le prix inclut la valeur ajoutée “surprise” ! »
L’aspect écologique est un autre facteur. Les pro-
duits respectueux de l’environnement sont de plus
en plus demandés, et la Jakebox est 100 % en carton. Comme elle pèse le tiers de l’emballage plastique conventionnel, elle est plus économique à stocker
et à transporter. Et elle ne casse pas quand elle tombe par terre.
DESIGNER DANS L’ÂME, Jakob Skarin a étudié à la
Le tout, c’est
de trouver le
juste équilibre
entre le
spectaculaire
et l’utile. »
Jakob Skarin
Berghs School of Communication à Stockholm, et
c’est un travail réalisé à l’époque qui a fini par donner
ce qu’est aujourd’hui la Jakebox. « Les pliages “popup” étaient très appréciés dans notre cours et, pour
ce travail, j’ai tout naturellement pensé en termes de
levage et de mouvement, pour que quelque chose se
passe quand on ouvre l’emballage. »
Il souhaite revenir à la création. Il a des idées pour
de nouveaux produits et voudrait les développer pour
élargir la gamme de l’entreprise. Il pense aussi qu’il
serait nécessaire d’affûter la commercialisation de
la Jakebox et envisage de faire appel à un partenaire
pour soutenir sa croissance. « En fait, c’est simple, il
me faut quelqu’un qui prenne ma place pour diriger
l’entreprise : un autre Jakob, en somme ! »
The very best of
the Rolling Stones
UNE JAKEBOX POUR TOUS
La pochette Jakebox est
surtout vendue aux maisons
de disques et aux directions
marketing d’entreprises de
divers secteurs. Mais elle
peut aussi être achetée par
le grand public pour faire des
cadeaux personnalisés. Elle
est proposée en blanc ou
noir sans impression et avec
cadre blanc ou noir pour une
photo. Il existe également
des versions avec vœux ou
messages. En format CD ou
DVD, on les trouve dans les
grandes papeteries. Pour de
plus amples informations,
consultez www.jakebox.com.
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RACONTÉ
Graphiste
Par Linas Alsenas Photo Cris Cassady
LE BONHEUR, C’EST…
Le créateur Stefan Sagmeister s’efforce de tirer le maximum de l’existence.
STEFAN SAGMEISTER est l’un des designers actuels les
plus marquants, et il est surtout connu pour son travail
sur les pochettes de CD. Né en Autriche et travaillant
à New York où il a créé la société Sagmeister Inc., il
a débuté chez Leo Burnett à Hong Kong et M&Co.
à New York. Parmi ses réalisations, de mémorables
pochettes pour Lou Reed (Set the Twilight Reeling en
1996), David Byrne (Feelings en 1997) et les Rolling
Stones (Bridges to Babylon en 1997). Il a publié deux
monographies sur son travail : Made You Look (2001)
et Things I Have Learned in My Life So Far (2008).
Le créateur qui avait fait scandale en gravant du
texte sur sa poitrine pour l’affiche d’un événement
semble désormais se concentrer sur une idée simple :
le bonheur. Il prend une année sabbatique tous les sept
ans, la dernière en date à Bali : « C’est la meilleure
stratégie que je connaisse pour que mon travail reste
une vocation, qu’il ne se dégrade pas en carrière. »
Il a contribué plusieurs fois aux micro-conférences
TED sur les rapports entre design, travail et bonheur.
Il travaille actuellement sur un documentaire,
Happiness, dans lequel il infuse sa sensibilité particulière et fantasque pour explorer les moyens d’améliorer
le bien-être mental.
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INFORMÉ
Iggesund infos
EMBALLAGE
EN CARTON,
S.V.P.
LES SUÉDOIS PRÉFÈRENT les emballages en
papier ou en carton, principalement pour des
raisons écologiques. C’est ce que révèle une
enquête menée récemment par la Fédération
suédoise de l’industrie graphique et destinée à sonder l’attitude du public à l’égard de
l’emballage. Plus de 90 % du millier de sondés pensent que les emballages en papier et
en carton seront plus nombreux à l’avenir.
Plus de 80 % estiment que davantage d’entreprises devraient avoir recours à ce type de
packaging pour des considérations environnementales, et près de 50 % se sont déjà abstenus d’acheter un produit parce que l’emballage était à leurs yeux préjudiciable à
l’environnement ou au climat.
DUO DE LUXE
Le carton est l’emballage de prédilection des Suédois.
FOUR DE
RÉCUPÉRATION
EN DIRECT
PAR LE BIAIS D’UNE WEBCAM, les visiteurs du
site Internet d’Iggesund Paperboard ont la possibilité de suivre en direct la construction du nouveau four de récupération à l’usine d’Iggesund.
Chiffré à 238 millions d’euros, cet investissement va assurer l’autosuffisance de l’entreprise en électricité et réduire à presque
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rien sa consommation de combustibles fossiles. Le four de récupération réutilise l’énergie du processus de fabrication de la pâte pour
la transformer en chaleur et en électricité. La
construction du four et des installations annexes prendra environ deux ans.
À suivre sur www.iggesund.com.
À l’automne dernier,
Iggesund Paperboard a
participé au salon annuel
Luxe Pack à Monaco et
à la neuvième édition de
la biennale du luxe Les
Places d’Or à Paris.
Luxe Pack réunit les
meilleurs fabricants
d’emballage et de matériaux du monde entier. Le
stand d’Iggesund était
décoré par les visuels de la
campagne Invercote your
dreams! et comportait une
section dédiée au développement durable.
Les Places d’Or ont
accueilli à l’hôtel Le Meurice 3 000 invités internationaux des secteurs du luxe :
parfumerie, cosmétique,
vins, spiritueux, joaillerie
et haute gastronomie. Plus
de 60 exposants ont reçu
clients et prospects, et des
artistes ont exposé leurs
travaux récents dans le
cadre prestigieux de l’emballage de luxe. Iggesund
a profité de l’occasion pour
lancer la nouvelle campagne Invercote your design!
(voir page 12).
www.iggesund.com
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Think inside the box. Normally designers are called upon to think
outside the box. What would happen if you asked the world’s
most pre-eminent designers to do the opposite – to summon all
their creative inspiration and think inside the box? We did!
Visit iggesund.com/blackbox to see …
iggesund.com
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