Comment améliorer la scolarisation des enfants itinérants? Je
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Comment améliorer la scolarisation des enfants itinérants? Je
Éducation et Sociétés Plurilingues n°34-juin 2013 Comment améliorer la scolarisation des enfants itinérants? Andrée CHASTEL L’autrice lavora come insegnante con viaggiatori itineranti dal 1984, è direttrice della scuola di bambini nomadi creata nel 1980 sul campo d’accoglienza di Orléans. Il funzionamento di questa scuola si è evoluto basandosi sui documenti ufficiali, con un progetto di scuola, un lavoro di squadra e alcuni partenariati. È stato necessario agire su un lungo periodo, perché si tratta non solo dei pochi bambini presenti nelle classi oggi e degli altri, più numerosi, che non frequentano la scuola, ma anche perché ciò riguarda famiglie intere, da diverse generazioni. Pur essendo francesi da molti secoli, questi gruppi minoritari nomadi sfuggono all’istruzione pubblica per tutti. The author has been teaching traveller children since 1984 and heads the special school created for them in 1980 on the caravan site of Orléans La Source. Following the evolution of the legislation, this school’s organization has been constantly readjusted, with an ongoing school project, team-work and partnerships. It is necessary to make long-term decisions because the problem does not concern only the children present in the classes today, or the many others who are not in school, but because whole families are concerned since several generations. Though they have been French for centuries, these travelling itinerants still slip through the holes in the public school system. Je travaille comme enseignante avec des voyageurs itinérants depuis 1984 et je suis directrice de l’école des enfants du voyage créée en 1980 sur l’aire d’accueil d’Orléans La Source. Le fonctionnement de cette école a constamment évolué en s’appuyant sur les textes officiels, avec un projet d’école, un travail d’équipe et des partenariats. Des projets ont vu le jour, qui ont permis aux élèves de pratiquer d’abord des activités scolaires en dehors de l’aire d’accueil, ensuite de fréquenter les écoles du quartier occasionnellement puis à mi-temps. En s’appuyant sur le Bulletin Officiel spécial n° 10 du 25 avril 2002 (www.education.gouv.fr/bo/2002/special10/default.htm), les classes de l’école du terrain ont été logiquement fermées en 2006 et les postes d’enseignants du premier degré sont devenus itinérants sur le département. Cela signifie que les enseignants interviennent dans les écoles et auprès des familles lorsque cela est nécessaire pour accompagner les parents dans la compréhension de la culture de l’école, l’explication des règles, mais aussi pour rassurer les enfants, et pour apporter une aide pédagogique dans les écoles; réaliser l’évaluation diagnostique lorsque les élèves arrivent à l’école sans livret, travail en petit groupe sur des compétences ciblées, travail dans la classe avec l’enseignant, mise en place d’un suivi pédagogique. Pour les détails de ce programme, voir casnav.ac-orleanstours.fr/les_enfants_du_voyage/les_dispositifs_departementaux/loiret/. A. Chastel, Comment améliorer la scolarisation des enfants itinérants? Mes diverses expériences en caravane et camion-école, en classes pour enfants itinérants, et en tant qu’enseignante itinérante, m’ont amenée à prendre la décision de travailler sur des perspectives à long terme pour répondre à la question qui mobilise l’équipe départementale du Loiret: comment améliorer la scolarisation des enfants itinérants? Il y a nécessité d’agir à long terme parce qu’il est question non seulement des quelques enfants présents dans nos classes aujourd’hui, et des quelques autres, plus nombreux, qui ne sont pas scolarisés, mais aussi parce que cela concerne des familles entières et ceci depuis plusieurs générations. Français depuis plusieurs siècles, ces groupes minoritaires itinérants sont passés et passent encore entre les mailles de l’instruction publique. Je ne travaille qu’auprès des familles itinérantes et des écoles primaires qui sont en difficulté: • Avec les parents face à la réalité de l’école: les règles, la langue, les activités hors établissement; • Avec les enfants face à l’adaptation dont ils doivent faire preuve à chaque changement d’école; • Avec les enseignants face à ces élèves qui arrivent et repartent dans le courant de l’année pour une durée indéterminée et qui n’ont pas acquis les compétences scolaires de leur âge. Bien sûr il y a des familles itinérantes qui scolarisent sans difficultés leurs enfants régulièrement. Mais parmi les voyageurs rencontrés, nombreux encore sont ceux qui ne sont pas allés ou très peu à l’école. Encore aujourd’hui, un trop grand nombre d’enfants itinérants ne sait ni lire, ni écrire, ni compter, à 10 ans. Notre équipe départementale cherche donc à mettre en place des actions pérennes qui permettront de prendre en compte au sein de l’école ce flagrant décalage qui existe avec la population sédentaire. Les textes officiels (voir à la fin de l’article) La circulaire d’avril 2002 est abrogée et remplacée par celle d’Octobre (casnav.ac-orleans-tours.fr/les_enfants_du_voyage/les_textes_officiels/) rappelle les bases d’égalité des droits de 2002 et apporte le cadre national, académique, département et local qui manquaient. Une équipe départementale Dans le département du Loiret, nous avons fait le choix d’explorer des pratiques qui prennent en compte la famille et son rapport à l’école, la scolarité fragmentée des élèves, les équipes pédagogiques et éducatives, les 44 A. Chastel, Comment améliorer la scolarisation des enfants itinérants? élèves sédentaires, dans le souci d’une amélioration des apprentissages de tous les élèves et de l’apprentissage de la vie en commun. En prenant appui sur le Bulletin Officiel spécial n° 10, puis sur le n°37 du 11 octobre 2012, un cadre départemental et des missions précises pour les enseignants définissent le travail de l’équipe départementale. Cette équipe est composée d’une Inspectrice de l’Education Nationale, chargée de la mission pour la scolarisation des enfants du voyage auprès de l’Inspecteur d’Académie, d’une directrice-coordinatrice, de quatre enseignantes itinérantes. Les enseignantes itinérantes (seulement des femmes cette année encore) interviennent dans les écoles à la demande des enseignants ou des familles et sont en contact régulier avec les familles sur les aires d’accueil. Des approches diversifiées Les enseignants créent un pont entre les familles qui n’ont pas d’habitudes scolaires et les enseignants des écoles qui n’ont pas l’habitude d’enseigner à des élèves qui fréquentent l’école irrégulièrement. L’enseignant itinérant doit avoir du recul. Face aux parents, aux enfants ou aux enseignants, il doit écouter, interroger, donner de l’information, dégager le temps nécessaire pour l’intégration et la restitution de cette information. Il faut du temps pour apprendre, s’adapter et s’habituer. Nous ne pouvons pas prendre des habitudes sous la contrainte, même si parfois, l’injonction peut être utile (application de la loi). Enseignant ou parents, chacun a le sentiment de faire un gros effort et pense que l’autre n’en fait qu’un petit. C’est une épreuve de patience et d’empathie pour l’enseignant itinérant. Difficile parfois mais très enrichissante car nous partageons nos aventures, difficultés, découragements, enthousiasmes, et ainsi la réflexion fait son chemin. L’équipe pédagogique itinérante travaille avec les partenaires sociaux, éducatifs et institutionnels. Pour être efficace, dans le respect des rythmes de vie des uns et des rythmes d’apprentissage des autres, il faut se comprendre, se sentir en sécurité et reconnu. Enseignants, familles et enfants doivent agir dans la même direction et ajuster leur curseur respectif pour se rencontrer. L’accompagnement de la scolarisation des enfants du voyage est pris en compte dans le 1er axe du projet académique Orléans-Tours 2007-2011. Les cadres locaux sont réfléchis, écrits, appliqués avec les partenaires des écoles concernées par chaque aire d’accueil. Nous avons dégagé une 45 A. Chastel, Comment améliorer la scolarisation des enfants itinérants? méthode de travail et des outils que nous essayons d’y mettre en place avec nos partenaires: • une réunion partenariale annuelle (Education Nationale, associations, collectivités territoriales, directeurs d’école, enseignants itinérants) pour définir l’organisation de la scolarisation et l’évaluation du dispositif; • un tableau récapitulatif des rôles de chacun; • une plaquette de scolarisation, distribuée et expliquée aux familles lorsqu’elles arrivent sur une aire d’accueil (http://casnav.tice.acorleans-tours.fr/eva/spip.php?rubrique65); • un contrôle des inscriptions à l’école des enfants stationnant sur les aires d’accueil (coordinatrice); • un accueil des parents et des enfants par les personnels de la mairie, les personnels de direction, les enseignants, les élèves, les autres parents, avec si nécessaire l’accompagnement d’une enseignante itinérante; • des visites hebdomadaires sur les lieux de stationnement des familles par l’enseignante itinérante pour écouter, comprendre, expliquer, rassurer, inciter, rappeler les droits de l’enfant, et rappeler la loi; • une autorisation des gestionnaires à stationner plus de trois mois si les enfants sont inscrits et fréquentent un établissement; • un signalement au Directeur des Services Départementaux de l’Education Nationale (DSDEN) en cas de non-inscription ou de persistance de l’absentéisme après de nombreuses stratégies d’accompagnement (courrier et convocation) Le partenariat est engagé également avec l’ADAGV (Association Départementale Action pour les Gens du Voyage) sur des projets de prévention et de lutte contre l’illettrisme («Quand l’oral rencontre l’écrit» http://www.anlci.gouv.fr/fileadmin/FPP/FPP3/Documents_divers/Synthese _des_25__kits_du_praticien_v2.pdf, p. 9); afin de mettre en place des actions pédagogiques auprès des enfants avec les enseignants et leurs parents. De toutes ces actions, celles qui me paraissent les plus pertinentes sur le long terme sont celles qui permettent à l’enfant itinérant de se sentir à l’aise dans la classe. Vers une action d’intervention conjointe: témoignages 46 A. Chastel, Comment améliorer la scolarisation des enfants itinérants? Nous avons la même attitude envers les enseignants et les familles: être présents sur leur territoire pour comprendre, gagner de la confiance, mettre en place des actions variées et singulières. Nous souhaitons développer un travail avec l’enseignant à partir d’une évaluation diagnostique de l’enfant itinérant ou des informations données dans son livret scolaire de suivi, ainsi que de l’observation en classe. N.B.: Un enfant du voyage qui met un enseignant en difficulté induit la mise en place de nouvelles organisations de classe ou de nouvelles pratiques pédagogiques, comme tous les enfants à besoins particuliers, ce qui est finalement bénéfique à tous les enfants et à l’enseignant. Un premier réflexe est de rassembler les élèves itinérants. Mais nous observons que la posture d’élève s’acquiert rapidement dans une classe mixte et très difficilement dans une classe de regroupement ethnique. En groupe mixte, même si une différenciation est nécessaire, l’enfant itinérant puise dans la culture scolaire qu’il a sous les yeux. Dans la classe, le travail de l’enseignant itinérant avec le maître de la classe s’organise suivant les différentes situations et personnes en présence. Cela permet: • aux enseignants de prendre du recul, de ne plus être isolés dans leurs réflexions, de s’appuyer sur tous les apprentissages des enfants; • aux élèves habituels de la classe de bénéficier de plus d’accompagnement dans leur travail; • aux enfants itinérants de trouver des repères, de prendre leurs marques dans l’espace et le groupe; • à tous, de se sentir dans un groupe familier sécurisant. Charlotte le dit d’ailleurs très bien: «A l’école, je voudrais que les autres aient l’habitude de moi comme si j’étais là tout le temps». Je souhaite que l’action de l’enseignant itinérant se concentre sur un travail dans la classe, plus que sur un dispositif dédié des groupes spécifiques de soutien. En mettant les élèves à part, on prend toujours le risque de les enfermer dans cette prise en charge particulière, en les marginalisant. Témoignages Un directeur d’école me demande de venir aider l’équipe car un élève d’âge CM2 vient d’arriver, il ne sait pas lire et son comportement est tel qu’aucun enseignant ne le supporte en classe. Il a été décidé de le faire changer de classe toutes les semaines. 47 A. Chastel, Comment améliorer la scolarisation des enfants itinérants? Je fais une évaluation de Tino seule avec lui dans une salle isolée. Il est calme. Il m’explique qu’il vient à l’école pour apprendre à lire, qu’il n’aime pas l’école, que les enseignants sont méchants, et qu’il ne connaît personne. Je décide avec l’accord des collègues de venir une heure par jour pour lui apprendre à lire. Tino progresse bien et vite. Trois semaines s’écoulent et son père vient me voir. Il m’explique qu’il est très content que son fils fasse des progrès. Il constate qu’il ne travaille que dans l’atelier avec moi et qu’il ne veut plus aller en classe. Il me propose de me payer pour lui donner des cours à domicile: ainsi Tino n’aura pas à venir à l’école. Dans ce cadre, il est évident que l’enseignante itinérante a réussi avec cet enfant, dans une certaine mesure, puisque l’apprentissage du déchiffrage progresse – mais c’est une réussite à court terme. Sur un temps plus long, la famille ainsi que l’enfant rejettent maintenant une scolarisation en milieu ordinaire. Des deux côtés (famille et Education Nationale), aucune réflexion n’a été mise en œuvre dans le projet de scolarisation: la famille ne pouvant imaginer d’autres apports qu’une prise en charge individuelle en marge du groupe classe et l’établissement d’accueil acceptant, demandant même la poursuite de cette action. Pour éviter cette ségrégation, nous devons axer nos interventions sur un accompagnement des enseignants. Malgré leurs difficultés (classes chargées, niveaux hétérogènes,….), ils doivent pouvoir profiter de notre présence et de notre expertise d’enseignant itinérant pour ouvrir leur classe, leur établissement, pour innover, pour prendre en compte la difficulté scolaire…. Cela permettra une prise en charge de tous les élèves en les faisant bénéficier de tous les dispositifs ordinaires de soutien présents dans l’école (accompagnement individualisé, décloisonnement, aide personnalisée, aides aux devoirs,..). Le cas de Kelly est à prendre en compte dans cette perspective: Kelly arrive en CP en janvier et n’a pas fréquenté l’école depuis le mois de juin. Elle a un niveau de fin de grande section. L’enseignante se sent démunie, elle demande de l’aide et souhaite que je prenne Kelly en dehors de la classe pour lui faire rattraper son retard en lecture. Je propose de venir dans la classe. Je reste à côté de l’enfant et l’aide à prendre ses marques dans cette nouvelle classe lorsque c’est nécessaire. Il s’agit surtout de repérer le rangement du matériel, l’affichage, les espaces spécifiques, les couleurs des cahiers mais aussi de l’aider à s’impliquer dans le travail oral car elle 48 A. Chastel, Comment améliorer la scolarisation des enfants itinérants? ne connaît pas les personnages de la méthode de lecture ni la situation. Au moment du travail écrit, je lui prépare des exercices adaptés à son niveau. En une semaine, l’enfant est devenue une élève de la classe. Dans le courant de la semaine suivante, l’enseignante me dit qu’elle n’a plus besoin de moi, elle sait mettre en œuvre la différenciation pédagogique. Autre situation, celle de Jean, non lecteur en CM2. Il est décidé que sur mon temps de présence le groupe classe sera partagé en deux pour travailler la production d’écrit. Après le départ de Jean, quelques mois plus tard, l’enseignant de la classe observe: «Je n’ai rien fait pour lui, je l’ai immergé dans le groupe pour toutes les activités orales et je lui ai donné des fiches de lecture fournies par la collègue de CP puisqu’il n’a pas supporté d’intégrer le CP pour ces apprentissages. Il est petit lecteur maintenant mais il parle comme tous les enfants de la classe». Autre expérience en maternelle: Après un travail partenarial auprès de ses parents, Ewan est inscrit en Moyenne Section pour 4 mois. L’arrivée à l’école est difficile: Ewan ne peut pas se séparer de son père ou de sa mère. Il est décidé que je serais présente tous les matins à l’accueil pour tenter de faciliter la séparation et aider Ewan à prendre ses marques dans cette classe qu’il intègre en cours d’année. Ewan ne vient pas régulièrement mais il faut que je sois présente les matins où il vient, le plus souvent pour rassurer les parents et les aider à quitter l’école. Ewan fait de très grosses colères mais il est très intéressé par les activités scolaires dès qu’il est calme. Ses parents arriveront à le scolariser sans difficultés l’année suivante. Cependant, pour obtenir une fréquentation régulière, l’action de l’enseignante itinérante auprès des parents sera complétée par celle des partenaires gestionnaires et sociaux. Cette présence quotidienne à l’école permet à l’enseignant itinérant de s’intégrer dans l’équipe, de connaître les autres enfants et de participer à la vie de la classe. Il observe que le travail mis en place en phonologie – domaine que beaucoup d’enfants itinérants doivent particulièrement travailler – pourrait être renforcé par la pratique d’une méthode structurée. Il propose à l’équipe de profiter de sa présence pour mettre en place des ateliers de phonologie qui seront bénéfiques pour tous les enfants de moyenne et grande section. Ainsi, pendant une période, tous les enfants des deux classes ont pu bénéficier de ce travail. L’équipe décide de mettre cette action dans son projet d’école. Le but étant de mettre en place une 49 A. Chastel, Comment améliorer la scolarisation des enfants itinérants? organisation qui pourra fonctionner à long terme sans la présence de l’enseignant itinérant. Ces situations reflètent ce que je souhaite mettre en place dans le département du Loiret: une réelle prise en charge de ces enfants par les enseignants de la classe ou de l’ensemble de l’établissement scolaire, même quand les difficultés paraissent trop importantes par rapport au niveau d’inscription (dans la classe d’âge). Le chemin est long dans cette direction. Les enseignants avec qui nous avons l’habitude de travailler se sont maintenant adaptés aux arrivées et aux départs imprévus en cours d’année. Si les enfants fréquentent régulièrement l’école pendant ces périodes, ils font partie des élèves de l’école, ils se sentent dans leur école. Mais si la fréquentation est irrégulière, personne ne peut s’investir et nous n’avons plus de prise pour progresser. L’enseignant itinérant et ses partenaires ont un travail difficile car l’un entraînant l’autre, l’enseignant se décourage et s’agace si l’enfant n’est pas régulier. Il s’ensuit un désinvestissement dans l’accueil, dans les apprentissages; l’enfant se démotive quand il fréquente l’école occasionnellement, les parents ne sont pas satisfaits parce que l’enfant n’a pas de plaisir et n’apprend pas. C’est là toute la complexité du travail de l’enseignant itinérant; mais le travail en équipe partenariale, beaucoup de ténacité et de conviction permettent d’obtenir des résultats. Perspectives Dans l’immédiat, notre présence auprès des familles et dans les écoles est indispensable. Je souhaite que dans quelques années il n’y ait plus besoin d’enseignants spécifiques pour ce public particulier. En espérant qu’au fil du temps, à l’aide de ce dispositif départemental, encadré par une politique nationale et académique, soutenu par des formations initiales et continues des enseignants et de leurs partenaires éducatifs, les familles itinérantes et les écoles auront appris à travailler ensemble, dans l’objectif d’une réussite pédagogique et citoyenne. La scolarisation sera alors un véritable vecteur d’intégration scolaire et sociale à travers un partage de codes communs. 50 A. Chastel, Comment améliorer la scolarisation des enfants itinérants? ANNEXE Dispositif départemental de scolarisation des enfants du voyage dans le Loiret http://casnav.tice.ac-orleans-tours.fr/eva/spip.php?rubrique65 http://school.chez-alice.fr 1980 • Le SIVOM (Syndicat intercommunal à vocation multiple qui devient par le suite AgglO Orléans Val de Loire) crée et finance une école de quartier à La Source sur l’aire d’accueil des gens du voyage gérée par l’ADAGV (Association Départementale Action pour les Gens du Voyage). • L’Education Nationale crée trois postes d’enseignants classiques. • Le rôle de l’école du terrain est de scolariser les enfants du voyage de 6 à12 ans. 1985 • L’Education Nationale change le statut de l’école. Elle devient: "Ecole d'adaptation Scolaire Pré élémentaire et Elémentaire de 1er niveau". • Le rôle de l’école du terrain est d'adapter les enfants du voyage à la vie scolaire. 1989 • L’Education Nationale met l’accent sur l’intégration des enfants handicapés physique, intellectuels et sociaux; Loi Jospin (http://daniel.calin.free.fr/textoff/loi_1989.html) • Le rôle de l’école du terrain est d’intégrer les enfants dans les écoles de secteur. 1991 Le SIVOM crée un poste d’ATSEM (Assistant Territorial Spécialisé des écoles maternelles), améliore le financement de l’école. L’ADAGV est un partenaire privilégié qui: • contribue à la création de la classe collège, • assure le transport des enfants dans les écoles de secteur, • s’investit avec l’école dans des projets d’envergure qui ouvrent l’ensemble du terrain sur l’extérieur et le droit commun. L’Education Nationale: • met en place un projet départemental de scolarisation • accorde une demi-décharge de direction 51 A. Chastel, Comment améliorer la scolarisation des enfants itinérants? • ouvre une classe collège 1995 • Projet partenarial financé par l’ADAGV • Le Journal Télévisé des Voyageurs • Projet d’action éducative financé par l’Education Nationale et l’AgglO: La fête au niglo L’association produira Mon joli livre réalisé par les ateliers adultes d’ACM Formation 1997 L’Education Nationale scolarise les enfants du voyage installés à Nevoy pendant deux mois. Projet européen Relation Ecole Famille auprès des Minorités Ethniques avec l’Espagne et la Roumanie. 2000 L’AgglO Orléans Val de Loire assure la gestion de l’aire d’accueil. L’ADAGV assure les actions sociales et éducatives. L’Education Nationale met en place: • un dispositif départemental de scolarisation avec des enseignants itinérants. • un livret de suivi http://casnav.ac-orleanstours.fr/les_enfants_du_voyage/le_suivi_pedagogique/ 2001 L’Education Nationale crée un poste gens du voyage à l’école de Dordives. En partenariat avec l’ADAGV, réalisation du roman-photo Trois poissons, trois vœux, trois amis 2002 La circulaire d’avril 2002 est un guide national qui donne des objectifs de scolarisation et de suivi des enfants itinérants dans les écoles et collèges de secteur (http://www.education.gouv.fr/botexte/sp10020425/MENE0201120C.htm) L’Education Nationale: • nomme un coordonateur départemental qui assume la direction de l’école avec une décharge complète et est partenaire du CASNAV (Centre Académique pour la Scolarisation des Primo Arrivants et Enfants du Voyage) http://casnav.tice.ac-orleans-tours.fr/eva/ 52 A. Chastel, Comment améliorer la scolarisation des enfants itinérants? • Participe avec l’AgglO et l’ADAGV à la réflexion puis la mise en place des aires d’accueil de l’AgglO puis des aires d’accueil du département en partenariat avec les collectivités territoriales et associations locales. http://casnav.ac-orleanstours.fr/les_enfants_du_voyage/les_dispositifs_departementaux/loiret/ 2004 • En partenariat avec le CLIVE (Centre de Liaison et d’information Voyage Ecole http://clive-asso.fr) l’école participa à un projet européen DROMESQERE et produira un matériel de formation télématique (le chemin de l’école http://dromesqere.net). • Création d’un poste d’enseignant itinérant sur le montargois. 2005 En partenariat avec l’ADAGV, réalisation du film Les Kaltz en famille 2007 • La Source: Scolarisation de tous les enfants d’âge primaire dans les écoles de secteur. • Les 4 postes rattachés à l’école d’Orléans ne sont plus spécialisés. • Les postes d’enseignants du premier degré sont transformés en poste itinérants (BDIAGV, Brigade départementale Inspection Académique Gens du Voyage) • Le partenariat avec l’AgglO et l’ADAGV s’oriente vers une amélioration de la scolarisation en particulier la recherche d’actions d’accompagnement des familles pour que tous les enfants de 3 à 16 ans soient inscrits dans les écoles et collège du secteur et les fréquentent régulièrement. • Le règlement intérieur du terrain rappelle le droit à la scolarisation des enfants et l’obligation de fréquentation régulière de l’école. Les familles qui scolarisent leurs enfants sont autorisées à leur demande à rester sur l’aire d’accueil plus de trois mois. • Dordives: le poste d’enseignant enfant du voyage est transformé en poste itinérant. 2008 • La Source: Scolarisation de tous les enfants d’âge collège dans les trois collèges du poly secteur. • Le poste d’enseignant de la classe collège est transformé en poste itinérant. 53 A. Chastel, Comment améliorer la scolarisation des enfants itinérants? 2011 Transformation des cinq postes BDIAGV gens du voyage en poste d’enseignants itinérants. 2012 En septembre, fermeture d’un poste d’enseignant itinérant. Organisation: • 1 Inspecteur de l’Education Nationale (IEN) chargé de mission départementale • 1 directrice d’école avec les missions de coordinatrice départementale (voir circulaire d’avril 2002 et site CASNAV): • 4 postes d’enseignants itinérants: 2 rattachés à l’école des enfants du voyage, 1 rattaché à l’école des grands Villemandeur et Gien, 1 rattaché à l’école de Dordives, à l’école du Lancy à Chalette sur Loing et à Amilly. 54