Etude SMART transports routiers TUNISIE 2003
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Etude SMART transports routiers TUNISIE 2003
REPUBLIQUE TUNISIENNE MINISTERE DE L'EQUIPEMENT, DE L'HABITAT ET DE L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DIRECTION GENERALE DES PONTS ET CHAUSSEES ETUDE DE L’ORGANISATION DU TRANSPORT ROUTIER ET DES ECHANGES COMMERCIAUX DES PAYS MEMBRES DU CLRT REALISATION D’UNE ROUTE TRANSSAHARIENNE ETAT D’AVANCEMENT AOUT 2003 Organisation du transport routier et des échanges commerciaux des pays membres du CLRT Table des matières I Cadre général de l’activité transport .................................................................... 3 I.1 Présentation géographique succincte du pays ................................................ 3 I.2 Modes de transport .......................................................................................... 3 I.3 Rôle des transports routiers dans l’économie .................................................. 4 I.4 Contraintes du transport routier ....................................................................... 4 I.5 Politique actuelle de développement de l’infrastructure routière ...................... 6 II Caractérisation du secteur du transport routier ................................................... 8 II.1 Liste et rôle des institutions qui gèrent le transport .......................................... 8 II.2 Ressources humaines dans le secteur du transport ........................................ 9 II.3 Évolution globale du secteur du transport ........................................................ 9 II.4 Organisation, Réglementation et Aspects de sécurité du transport routier .... 10 II.5 Situation du secteur routier ............................................................................ 13 III IV V Échanges commerciaux entre les pays du CLRT .............................................. 14 III.1 Ensemble des échanges ............................................................................ 14 III.2 Échanges avec l’Algérie ............................................................................. 15 III.3 Échanges avec le Mali ............................................................................... 15 III.4 Échanges avec le Niger ............................................................................. 15 III.5 Échanges avec le Nigeria ........................................................................... 15 III.6 Échanges avec le Tchad ............................................................................ 16 Évolution des échanges entre l’Algérie et la Tunisie ......................................... 16 IV.1 Évolution de l’ensemble des échanges ...................................................... 16 IV.2 Évolution du trafic de marchandises entre la Tunisie et l’Algérie ............... 17 Évolution du trafic aux postes-frontières avec l’Algérie ..................................... 18 V.1 Évolution des entrées .................................................................................... 18 V.2 Évolution des sorties ...................................................................................... 19 V.3 Évolution du trafic au poste frontière de Hazoua ........................................... 20 VI La Route Nationale 3 ......................................................................................... 21 VI.1 Présentation ............................................................................................... 21 VI.2 Évolution du trafic sur la RN3 ..................................................................... 22 2 Organisation du transport routier et des échanges commerciaux des pays membres du CLRT I I.1 CADRE GÉNÉRAL DE L’ACTIVITÉ TRANSPORT PRÉSENTATION GÉOGRAPHIQUE SUCCINCTE DU PAYS ****************** I.2 MODES DE TRANSPORT On distingue quatre différents modes de transports : Le mode routier Il comprend un réseau d’environ 19.000 km dont 12.550 km de routes revêtues. Ce réseau comprend 200 km d’autoroutes, 4.500 km de routes nationales, 6.500 km de routes régionales et 7.800 km de routes locales. Le mode ferroviaire Le réseau ferroviaire totalise 2.268 km de lignes dont 1.762 km à écartement métrique, 496 km à écartement normal (1,435 m) et 10 km à double écartement (métrique et normal). La longueur des lignes en exploitation représente 1.860 km dont 615 km uniquement en trafic marchandises et 1.245 km en trafic mixte voyageurs et marchandises. Le mode portuaire La Tunisie compte sept ports maritimes de commerce de différentes vocations réparties sur les côtes Nord-Est et Sud-Est à des distances allant de 60 à 120 km. Il s’agit des ports de Tunis-La Goulette, Rades, Bizerte-Menzel Bourguiba, Sousse, Sfax-Sidi Youssef, Zarzis, et Gabes. Outre ces ports de commerce, il convient d’ajouter le port pétrolier de la Skhira géré par la Société de Transport par Pipe-Line au Sahara et dont le trafic est essentiellement du pétrole brut en cabotage national ou à l’exportation. Le mode aéroportuaire La Tunisie compte également sept aéroports internationaux. Il s’agit des aéroports Tunis- Carthage, Monastir-Habib Bourguiba, Djerba-Zarzis, 7 novembre de Tabarka, Tozeur-Nefta, Gafsa-Ksar et Sfax-Thyna. A ces aéroports, il convient d’ajouter les aérodromes civils d’El Borma et Borj El Amri ainsi que l’aéroport de Gabes en cours de construction et le nouvel aéroport de Centre-Est à Enfidha. 3 Organisation du transport routier et des échanges commerciaux des pays membres du CLRT I.3 RÔLE DES TRANSPORTS ROUTIERS DANS L’ÉCONOMIE L’objectif de croissance de 6,4%/an que s’est fixé la Tunisie au cours du Xème plan ne peut être atteint sans l’expansion des exportations et le développement du secteur privé. Dans ce contexte, le transport routier revêt un caractère particulièrement stratégique en raison de l’effet conjugué de plusieurs facteurs, à savoir : L’importance du commerce extérieur ; Les impératifs d’efficacité et de compétitivité des activités de transport routier pour soutenir les capacités concurrentielles des secteurs productifs dans le contexte de l’instauration progressive de la zone de libre-échange avec l’Union Européenne. L’importance du secteur touristique La dispersion géographique des activités économiques sur le territoire national La croissance rapide des centres urbains, notamment Tunis, Sfax et Sousse Le rôle du transport routier en tant que support au développement économique et social est d’autant plus primordial que dans le cadre de la mondialisation de l’économie, l’amélioration de la compétitivité et de l’efficacité économique de la Tunisie passe obligatoirement par une réduction des coûts des différents maillons des chaînes de transport tout en maintenant les services rendus à des niveaux acceptables de délais, de coûts de qualité et de sécurité. I.4 CONTRAINTES DU TRANSPORT ROUTIER Pour pouvoir réaliser une croissance soutenue et durable par le développement des exportations, la Tunisie a besoin d’un système de transport routier efficace et compétitif pour réduire les coûts intermédiaires (notamment d’approvisionnement et d’équipement des unités productrices) et rendre les produits tunisiens plus compétitifs dans le contexte de la mondialisation des échanges. Cependant, des contraintes au développement de la croissance économique existent : Les réseaux existants d’infrastructures de transport et d’accueil, notamment ceux faisant partie des maillons du transport multimodal n’offrent pas des niveaux de service répondant à la demande de transport, de qualité suffisante et de moindre coût pour les opérateurs économiques dans le cadre d’un marché concurrentiel ; La législation et la réglementation dans les domaines des transports et du commerce nouvellement mises à jour ne sont pas appliquées avec rigueur et 4 Organisation du transport routier et des échanges commerciaux des pays membres du CLRT efficacité dans le cadre de la bonne gouvernance pour améliorer le facilitation des transports et du commerce internationale et donc la fluidité des trafics Il n’existe aucune structure chargée spécifiquement de la coordination et du développement du transport multimodal pour pallier aux insuffisances de coordination et de concertation résultant, d’une part, de l’organisation institutionnelle axée sur des développements uniquement modaux, d’autre part, des habitudes de cloisonnement du travail entre les services sur le plan du fonctionnement, même au sein d’un même ministère. Par ailleurs, le désengagement de l’État des activités opérationnelles qui serait mieux assurées par le secteur privé et la promotion de l’initiative privée pour le développement et la gestion des activités du secteur des transports dans le cadre d’une économie de marché impliquent : Le développement de compétences de l’administration des transports en matière de régulation et de coordination des activités du secteur ; Le renforcement de l’information technique et économique disponible ; Une concertation permanente institutionnalisée entre l’État et le secteur privé, de façon à associer davantage ce dernier dans la définition de la politique de développement sectoriel ; La promotion des accords de partenariats des sociétés tunisiennes de transport et à leur regroupement en associations pour bénéficier des économies d’échelle. Enfin, les impératifs de compétitivité et d’efficacité économique dans le cadre d’une économie de marché et les limites des finances publiques impliquent : (i) Au niveau des services de transport et d’infrastructures Un développement de la concurrence loyale et un démantèlement des monopoles ; Une tarification des prestations en fonction des services rendus (ii) Au niveau de la gestion du patrimoine du secteur : Une politique optimale d’entretien des infrastructures de transport sous contrainte budgétaire de manière à pouvoir y assurer en permanence une qualité de service minimale afin de maintenir les coûts d’exploitation des usagers à des niveaux acceptables et limiter les surcoûts de leur remise en état. 5 Organisation du transport routier et des échanges commerciaux des pays membres du CLRT I.5 POLITIQUE ACTUELLE DE DÉVELOPPEMENT DE L’INFRASTRUCTURE ROUTIÈRE Le réseau d’infrastructures de transport routier est relativement bien développé en Tunisie. En effet, pour un pays couvrant une superficie de 164.000 km2, la Tunisie dispose d’un réseau de routes interurbaines relativement denses (1 km de route pour 9 km² de territoire) totalisant environ 19.000 km (dont 12.550 km de routes revêtues) et comprenant : 200 km d’autoroutes soumises à péage (Tunis-Msaken et Tunis-Bizerte) ; 4.500 km de routes nationales ; 6.500 km de routes régionales ; 7.800 km de routes locales. La configuration du réseau routier est marquée par la densité des routes dans les régions du littoral de Bizerte à Sfax, avec une forte polarisation sur Tunis mais également de façon appréciable sur la conurbations de Sousse-Monastir et sur Sfax. Le trafic supporté en 1999 a totalisé plus de 12.700 millions de véhicules-km dont 53% réalisés sur les autoroutes et sur les routes nationales, lesquelles ne représentent que 36% du linéaire. Traduisant l’importance accordée au secteur du transport pour soutenir la croissance économique, laquelle reposant essentiellement sur le développement des exportations, la part des investissements réalisés dans le sous-secteur routier est prépondérante, représentant plus de 60% des dépenses d’investissements du secteur tant au cours du VIIIème Plan qu’au niveau du IXème Plan. Les investissements consacrés à la mise à niveau des structures routières, ont, par ailleurs, représentés 70% des montants investit dans ce sous-secteur routier pour le VIIIème Plan et plus de 60% pour le IXème Plan. Le développement de l’infrastructure routière devrait toujours occuper une place prépondérante dans le développement du secteur du transport durant les X ème et XIème Plans. A ce propos, L’enveloppe des investissements cumulés dans le secteur des transports prévue pour le Xème Plan (période 2002-2006) atteindra 9.569,5 millions de DT aux prix constants 2001. Ainsi, pour développer l’infrastructure routière, la Tunisie a mis progressivement en place un certain nombre de mesures : Mettre à niveau les routes : Il convient d’améliorer le maillage, la densité et la capacité du réseau classé. Il faudra mettre hors d’eau un réseau d’itinéraires 6 Organisation du transport routier et des échanges commerciaux des pays membres du CLRT structurants stratégiques pour assurer la permanence de la liaison entre les grandes régions du territoire. Il faut également moderniser les routes sur base d’itinéraires complets afin de renforcer la chaussée. De plus, il faut recharger, aménager, revêtir les accotements de part et d’autres des voies de roulement. Concernant l’interface urbain-interurbain, les actions doivent d’abord chercher à éviter les goulots d’étranglement, à réduire ensuite les délais et les ruptures de charge pour les transports à grande distance. Développer le rôle du secteur privé : Le système de concession au secteur privé s’impose pour les autoroutes. Comme le trafic conditionne largement la rentabilité économique et financière, il faut choisir judicieusement les sections les plus circulées du réseau routier pour les concessions à venir. La privatisation de l’entretien routier est également recommandée. Le principe de base adoptée par l’État est de ne faire aucun travail en régie quand le secteur privé peut mieux le faire. La devise est donc de chercher à sous-traiter un maximum de tâche au secteur privé tant pour les travaux que pour le contrôle. Il faut aussi privatiser la gestion du matériel des travaux publics et encourager, en parallèle, le développement d’entreprises locales spécialisées. Repositionner les administrations et opérateur routiers : Une redéfinition du rôle de l’État dans la gestion du réseau routier est à l’étude. Ce rôle devrait être celui d’un propriétaire gérant son patrimoine consciencieusement afin de le valoriser au mieux pour l’usager, suivant de près l’état et l’évolution de l’utilisation de ce patrimoine, planifiant les investissements et les charges récurrentes d’entretien, programmant et passant les marchés pour les travaux et les contrôles correspondants avec les entreprises privées. Pour les routes à vocation essentiellement régionales et locales, il faudra décentraliser la gestion. Par ailleurs, l’État réfléchit sur la création d’un fonds routier pour contribuer à améliorer l’entretien du réseau routier. En créant un tel fonds on s’assure de la stabilité du financement de l’entretien essentiel, de la clarification des responsabilités de l’amélioration de la gestion et de l’efficacité des organismes responsables de l’entretien. Améliorer la sécurité routière : Les réformes institutionnelles engagées portent sur la désignation d’un responsable unique, la création d’une structure de coordination et l’institution d’un fonds spécial de sécurité routière alimenté par une contribution obligatoire du système d’assurance. Les actions prioritaires incluent l’application plus stricte des règles de sécurité, un programme d’aménagement de sécurité à faible coût, un plan de formation, l’élaboration d’un schéma directeur d’intervention d’urgence, le développement d’un fichier informatisé de données accessible à de multiples utilisateurs t un programme d’études et de recherche en accidentologie. Par ailleurs, l’État continue le développement de son réseau autoroutier. Ainsi, les projets dont la réalisation sous régime de concession est programmée au cours des Xème et XIème Plans comprendront la construction des autoroutes Tunis-Medjez el bab- Bou salem longue de 135 km et M’saken-Sfax-Gabes longue de 256 km. 7 Organisation du transport routier et des échanges commerciaux des pays membres du CLRT II II.1 CARACTÉRISATION DU SECTEUR DU TRANSPORT ROUTIER LISTE ET RÔLE DES INSTITUTIONS QUI GÈRENT LE TRANSPORT La gestion du secteur des transports est assurée par les six ministères suivants : Le Ministère des transport qui est le principal département ministériel qui intervient dans la gestion des transports et, qui a pour mandat de doter le pays d’un système de transport global, économique et sûr et de contrôler son bon fonctionnement en vue d’en faire un facteur essentiel de développement économique et social ; Le Ministère de l’Équipement et de l’Habitat qui est responsable de la gestion administrative et technique des infrastructures routières, notamment du réseau routier classé ; Le Ministère du Développement Économique qui est en charge de l’élaboration des plans quinquennaux de développement et donc de la planification des investissements du secteur ; Le Ministère des Finances qui est en charge notamment de la fiscalité des transports et des facilitations douanières ; Le Ministère de l’Intérieur, responsable notamment de maintien de l’ordre public et de la protection civile sur l’ensemble du territoire, donc de la sécurité et de la circulation des personnes et des biens ; Le Ministère de l’Environnement et de l’Aménagement du Territoire qui a pour rôle la mise en œuvre de la politique de l’État dans le domaine de la protection de l’environnement et de l’aménagement du territoire pour un développement durable du pays. En charge notamment de la mise en œuvre de la politique du gouvernement en matière de transport, le Ministère du Transport, qui a été renforcé depuis janvier 2001 par la nomination d’un secrétaire d’état auprès du Ministre dispose d’une Direction Générale de la Planification et des Études (DGPE) et de trois Directions Générales sous-sectorielles (Transport terrestre, Marine marchande et Aviation civile). Avec la réorganisation du Ministère du Transport concrétisée par la publication de la série du 28 décembre 1998 relatives aux offices et agence du secteur, les Directions Générales sous-sectorielles sont dégagées des tâches opérationnelles qui sont désormais assurées : Dans le domaine terrestre, par l’Agence Technique des Transports Terrestres 8 Organisation du transport routier et des échanges commerciaux des pays membres du CLRT Dans le domaine de la Marine marchande, par l’Office de la Marine Marchande et des Ports. Dans le domaine de l’aéronautique civil, par l’Office d l’aviation civile et des aéroports. II.2 RESSOURCES HUMAINES DANS LE SECTEUR DU TRANSPORT D’après les statistiques établies par l’Institut National des de la Statistique, le secteur des transports en Tunisie compte près de 105.000 emplois directs en 1994 et plus de 116.000 emplois directs en 1997 représentant plus de 4,5% de la population active occupée. D’après les résultats du recensement général de la population et de l’habitat, les ressources humaines dans le secteur des transports en 1994 se concentrent principalement dans le sous-secteur routier (plus de 65% du total des emplois du secteur), et dans une moindre mesure dans les sous-secteurs ferroviaires (près de 10%) et aérien (plus de 9%). Les autres sous-secteurs, comprenant celui des ports et transports maritimes, celui des auxiliaires au transport et celui de la fabrication des matériels de transport comptent chacun environ 5% des ressources humaines. II.3 ÉVOLUTION GLOBALE DU SECTEUR DU TRANSPORT Les services de transport n’ont cessé de consolider leur place dans l’économie nationale. Celle-ci ressort, en particulier, de la croissance de l’ensemble des services marchands qui a atteint 6,5% en 2001 contre 6,6% en 2000, soit à des niveaux nettement supérieurs à celui de la croissance globale du PIB. Cette progression aurait été plus importante n’eut été le relativement de l’activité du tourisme et du transport aérien qui a été affecté, à partir du mois de septembre 2001, par la dégradation de l’environnement international. Les réformes engagées dans la cadre du IXème plan se sont poursuivies au cours de l’année 2001. Elles sont axées, essentiellement, sur la libéralisation du secteur, la consolidation de la place des sociétés privées, la réalisation de programmes de mise à niveau, le renforcement de l’infrastructure de base et la restructuration des entreprises publiques afin de réduire les coûts et d’accroître l’efficience et la compétitivité du transport face aux défis de la concurrence extérieure. Le transport interurbain connaît un développement rapide et l’État a autorisé, de ce fait, les sociétés privées à exploiter de nouvelles lignes en vue d’améliorer les prestations rendues à la clientèle des usagers tant sur le plan quantitatif que qualitatif. Par ailleurs, l’État a continué de promouvoir le secteur des taxis, des louages et du transport rural par l’octroi des avantages fiscaux pour la rénovation et le renforcement du matériel roulant. D’une façon générale, le trafic routier a augmenté plus rapidement que le PIB à un taux annuel de 11% entre 1977 et 1982. Tombé ensuite à environ 4% par an au 9 Organisation du transport routier et des échanges commerciaux des pays membres du CLRT cours des cinq années suivantes, il a bien augmenté au cours des dernières années à la suite des réformes d’ajustement structurel. La déréglementation du transport routier de marchandises en 1989 a conduit à un développement du trafic de gros camions au rythme de 11% par an entre 1987 et 1992, comparé à près de 7% pour le transport des personne. Les camionneurs privés contrôlent déjà 2/3 du marché pour compte de tiers et seront totalement en charge du secteur au terme de la vente en cours des compagnies publiques de camionnage. A ce jour, le transport interurbain de passagers couvre les services d’autobus exploités par les entreprises publiques et les services de taxis collectifs ou de louages aux mains d’opérateurs privés qui détiennent une licence d’exploitation pour des itinéraires donnés. Le transport mixte de passagers et de marchandises autorisé par les gouverneurs prédomine en milieu rural. Les services de transport urbain sont assurés par les 12 entreprises régionales et par les taxis. La métropole du Grand Tunis possède un système de métro léger coexistant avec une compagnie d’autobus appartenant au secteur public. Les transports d’autobus par le secteur privé sont autorisés à Tunisie depuis 1990 mais leur part de marché est encore insignifiante. II.4 ORGANISATION, RÉGLEMENTATION ET ASPECTS DE SÉCURITÉ DU TRANSPORT ROUTIER Organisation du transport routier La libéralisation du secteur des transports, caractérisée par l’ouverture, à la concurrence du secteur privé, des segments de marché jusqu’alors occupée de façon monopolistique par les opérateurs du secteur public a débuté dans les années 80 et ont concerné tous les modes de transports. Dans le domaine des transports terrestres, il a fallu attendre 1995 pour voir la privatisation des sociétés nationales et régionales de transport routier de marchandises relevant du secteur public. Cependant, la taille globale des marchés unitaires de services de transport est en général modeste en raison de l’éclatement des services et unités d’exploitation résultant de la couverture dense des infrastructures portuaires et aéroportuaires et de l’existence des niveaux nationaux, régionaux et locaux pour les transports routiers. Dans le secteur des transports routiers de marchandises, l’organisation privée du marché en raison d’une réglementation contraignante se traduit par le développement du transport pour compte propre peu performant et la prédominance des transporteurs individuels se livrant à une concurrence destructrice en pratiquant des prix nettement en dessous des coûts de revient permettant le renouvellement périodique de l’outil de travail. Il en est de même pour la manutention portuaire où les entreprises privées en concurrence sont trop nombreuses par rapport au tonnage à manutentionner et par 10 Organisation du transport routier et des échanges commerciaux des pays membres du CLRT suite leur petite taille entraîne des productivités unitaires faibles et donc difficile à se développer. Réglementation du transport routier Tous les secteurs modaux ont été libéralisés, à l’exception du secteur des transports publics terrestres interurbains de voyageurs où les tarifs sont encore fixés ou soumis à homologation par le Ministère du Transport et où le transport public routier interurbain de voyageurs en lignes régulières par autocar sont encore réservé exclusivement aux opérateurs publics. Les textes législatifs et réglementaires ont été récemment mis à jour dans tous les secteurs modaux de manière à renforcer la sécurité du transport et du transit et à promouvoir la participation du secteur privé. Dans ce cadre, les lois ont été promulguées entre 1997 et 1999 notamment en ce qui concerne le transport par route des matières dangereuses et la refonte du code de la route, de la police des chemins de fer, du Code des ports maritime de Commerce et du Code de l’aéronautique civile. Ces lois ont été suivies par des décrets et arrêtés d’application dont certains ne sont parus qu’en 2001. Au niveau de l’application, il convient de noter la lenteur de mise en place des mesures de réformes d’ordre réglementaire et organisationnel déjà arrêtées et visant à améliorer la facilitation de et la compétitivité portuaire. Au niveau international, le transport est régi par des conventions internationales et par les différents accords et conventions régionaux et bilatéraux dont la Tunisie est signataire. Ces conventions et accords définissent le cadre spécifique des règles de fonctionnement au niveau de chaque mode. Au niveau du transport terrestre dont l’activité est fortement développée, les textes de portée internationale en vigueur porte sur : Le contrat privé de transport international de marchandises par route (Convention CMR de Genève), spécifiant les responsabilités du transporteur et les documents utilisés pour le transport ; Le régime de transit international par route (Convention douanière TIR), permettant le passage d’une ou de plusieurs frontières sans rupture de charge et avec simplification des formalités douanières ; Les facilités de transport et de transit terrestres de personnes et de marchandises entre les pays de l’Union du Maghreb Arabe (Convention UMA) comprenant la dispense de l’autorisation de passage des véhicules immatriculés dans l’un des pays membres et l’exonération des droits et taxes intérieurs en vigueur ; 11 Organisation du transport routier et des échanges commerciaux des pays membres du CLRT Les autorisations bilatérales délivrées dans le cadre des accords bilatéraux, permettant le libre accès aux territoires des pays signataires et l’exonération réciproque des droits et taxes intérieurs en vigueur. Dans le cadre de la promotion du transport multimodal international de marchandises, il convient de noter qu’une loi est promulguée depuis 1998 et fixant les droits, les obligations, les responsabilités de l’entrepreneur du transport multimodal, les responsabilités de l’expéditeur, les conditions d’exercice de l’activité du transport multimodal international des marchandises et des clauses contractuelles. Sécurité du transport routier Dans le domaine du transport routier, les statistiques d’accidents corporels de la circulation en 1999 font état de 817 tués et 7.265 blessés dans des accidents de la circulation routière en interurbain. Ces données brutes rapportées au nombre estimé de voyageurs-kilomètres réalisés par type de circulation ont conduit aux résultats suivants : 51 tués par milliard de voyageurs kilomètres et 453 blessés par milliard de voyageurs-kilomètres. Ces valeurs sont plus du double des valeurs moyennes estimées au niveau de l’Union Européenne qui sont de 24 tués par milliard de voyageurs-kilomètres et 120 blessés par milliard de voyageurs-kilomètres. L’analyse des statistiques d’accidents corporels de la circulation routière en interurbain sur la période 1993-1999 a montré que l’insécurité routière est en constante augmentation, au rythme de 9% pour le nombre d’accidents, de 10% pour le nombre de blessés et de 3,5% pour le nombre de tués. Face à cette situation, la Tunisie a déjà entrepris un certain nombre de mesures pour lutter contre l’insécurité routière à savoir : La révision du code de la route (loi n°99-71 du 26 juillet 1999), avec l’instauration d’un système de permis à points et du port obligatoire de la ceinture de sécurité sur l’autoroute en dehors des communes pour les conducteurs et passagers des sièges avant ; La création de l’Agence Technique des Transports Terrestres chargée du contrôle technique des véhicules automobiles (loi n°98-108 du 28 décembre 1998), laquelle dispose d’une bonne couverture du territoire avec 24 centres de visite technique implantés en général au niveau des chefs-lieux de gouvernorats ; La mise en place d’un Observatoire National des Accidents de la Circulation chargé de la collecte, du traitement, de l’analyse et de la publication périodique des statistiques d’accidents de la circulation routière ; 12 Organisation du transport routier et des échanges commerciaux des pays membres du CLRT La résorption régulière des points noirs de la cadre du Programme d’entretien annuel des « Routes et Ponts » de la Direction Générale des Ponts et Chaussées. Cependant ces mesures se sont avérés insuffisantes complémentaires ont été pris en considération, notamment : et des mesures Le développement des actions de prévention, en particulier la sensibilisation du grand public et dans les établissements scolaire au problème de l’insécurité routière ; L’amélioration de la formation des conducteurs, notamment celui des conducteurs professionnels ; Le renforcement du contrôle routier sur les infractions au code de la route (mauvis état du véhicule, surcharge, etc.) et à la réglementation du travail (non respect des conditions de travail des chauffeurs) ; La mise en place éventuelle, au niveau national, d’une structure spécifique en charge de la sécurité routière. Il convient de noter qu’un contrôle routier efficace permet de réduire les surcharges des véhicules qui constituent non seulement un facteur d’augmentation des risques d’accident mais également un facteur de dégradation accrue et prématurée des routes. II.5 SITUATION DU SECTEUR ROUTIER Le système des infrastructures de transport est relativement bien développé. Quelques 4.500 km de routes nationale relient les principaux centres économiques et assurent le gros du trafic routier. Le réseau autoroutier national se met progressivement en place avec l’autoroute Tunis-M’saken et l’ouverture récemment de Tunis-Bizerte. Cependant, l’infrastructure du transport urbain subit la pression d’une rapide croissance démographique, spécialement à Tunis. La politique du transport menée par le gouvernement depuis 1989 se caractérise par la déréglementation progressive du marché, objectif largement atteint pour le transport routier de marchandises dont la privatisation est déjà très avancée, mais qui reste relativement lointain pour les autres sous-secteurs. L’influence de l’État sur les investissements du secteur du transport a été d’autant plus décisive que, jusqu’à récemment, le secteur public en assurait l’essentiel. La politique d’investissement a été généralement bien orientée, malgré quelque erreurs d’appréciation sur les effets d’entraînement que les infrastructures nouvelles peuvent avoir sur l’économie. Ainsi, l’expansion du réseau routier a pris quelque retard sur l’évolution du trafic et son entretien a souffert de contraintes budgétaires. De plus, l’inadaptation de la voirie urbaine à Tunis entrave la circulation. Il reste que la comparaison entre les trois derniers plans de développement fait bien ressortir la 13 Organisation du transport routier et des échanges commerciaux des pays membres du CLRT révision des priorités dans le sens d’une meilleure prise en compte des besoins économiques. Les services de transport actuels sont relativement bon quoique perfectibles. Pour les transports routiers de marchandises, la part élevée (3/4) du transport par petit camion et du transport pour compte propre est un indice de productivité défaillante. Le fait que les entreprises tunisiennes sont pratiquement absents de la scène du transport international routier témoigne aussi d’une capacité concurrentielle insuffisante. Pour les transports de personnes, la faiblesse financière chronique des entreprises publiques pèse sur le développement du transport en commun, tandis que l’expansion rapide des services de louage ne semblent pas aller dans le sens de l’efficacité économique, tout en contribuant à la détérioration de la sécurité routière. Le déficit d’offre du transport urbain est d’au moins 20% de la demande. Enfin, l’état des routes laisse à désirer : la proportion des routes revêtues en bonne état avoisine 50% contre 85% ou plus dans les pays industrialisés. La Tunisie pourrait épargner l’équivalent du budget de l’investissement routier au niveau des coûts d’exploitation des véhicules par simple réduction de 10% de la proportion du trafic circulant ses des routes en mauvais état. III ÉCHANGES COMMERCIAUX ENTRE LES PAYS DU CLRT III.1 ENSEMBLE DES ÉCHANGES Les échanges commerciaux entre la Tunisie et les 5 autres pays membres du CLRT que sont l’Algérie, le Mali, le Niger, le Nigeria et le Tchad pour l’année 2002 sont résumés dans le tableau suivant : L’ordre des pays a été choisi en fonction de leur desserte avec la Tunisie par la RTS. Tableau 1 : Échanges commerciaux entre les pays membres du CLRT Importations Poids (en kg) Algérie Mali Niger Nigeria Valeurs (en DT) % Poids (en kg) % Valeurs (en DT) % 858.688.615 99,61% 128.098.015 95,99% 597.500.105 94,08% 126.565.691 86,13% 3.353.186 0,39% 5.073.793 3,80% 6.715.835 1,06% 4.662.946 3,17% 8.485 0,00% 32.390 0,02% 28.802.043 4,54% 14.724.275 10,02% 42.157 0,00% 242.203 0,18% 1.097.883 0,17% 2.147.820 1,46% 200 0,00% 1.171 0,00% 960.614 0,15% 848.711 0,58% 862.092.643 100,00% 133.447.572 100,00% 635.076.480 100,00% 146.949.443 100,00% Tchad Ensemble % Exportations Source : INS, 2002 On constate que l’Algérie est de très loin le principal partenaire commercial de la Tunisie. Il faut également savoir qu’outre le fait que es deux pays ont des cultures et modes de vies très proches, l’Algérie est un pays limitrophe et constitue la première desserte tant au niveau maritime que routière. 14 Organisation du transport routier et des échanges commerciaux des pays membres du CLRT III.2 ÉCHANGES AVEC L’ALGÉRIE Au niveau des importations, les échanges entre la Tunisie et l’Algérie se limite à deux principaux produits. En effet, 85% des importations avec ce pays est constitué des houilles, pétroles et dérivés pour une valeur de 83.235.086 DT et 13% de la fonte, fer et acier. Tous les autres produits échangés représentent des quantités négligeables. Au niveau des exportations, les principaux produits tunisiens exportés sur l’Algérie sont le sel, soufre, chaux et ciment pour une valeur de 27.547.755 DT, soit 22% du total des biens exportés sur ce pays. Suivent les produits chimiques inorganiques avec 15.231.412 DT ou 12% du total des biens exportés puis les chaudières, réacteurs et autres engins mécaniques pour 14.275.272 DT ou 11,3% du total des biens exportés. III.3 ÉCHANGES AVEC LE MALI Au niveau des importations, le principal produit importé est le coton pour 5.030.911 ou 99% de l’ensemble des biens importés. Au niveau des exportations, les machines et appareils électriques constituent les principaux produits exportés pour une valeur de 718.107 DT ou 15,4% de l’ensemble des biens exportés. Suivent les produits chimiques inorganiques pour 586.471 DT et les produits céramiques pour 514.867 DT soit respectivement 12,5% et 11% de l’ensemble des biens exportés. III.4 ÉCHANGES AVEC LE NIGER Au niveau des importations avec le Niger, la Tunisie importe du caoutchouc et ses ouvrages et du coton respectivement pour des valeurs de 17.184 DT et 15.206 DT. Quant aux exportations, la Tunisie exporte sur le Niger deux principaux produits : des préparations à base de céréales pour 8.762.894 DT et des produits de la minoterie pour 4.126.726 DT soit respectivement 59,5% et 28% de l’ensemble des biens exportés. III.5 ÉCHANGES AVEC LE NIGERIA Les importations avec ce pays sont également modestes. Les principaux produits importés sont les optiques pour appareils scientifiques pour une valeur de 196.666 DT soit 81% de l’ensemble des biens importés. Au niveau des exportations, la Tunisie exporte sur le Nigeria des coiffures pour 1.045.363 DT et des machines et appareils électriques pour 707.795 DT soit respectivement 48,7% et 33% des biens exportés sur ce pays. 15 Organisation du transport routier et des échanges commerciaux des pays membres du CLRT III.6 ÉCHANGES AVEC LE TCHAD Au niveau des échanges avec le Tchad, la Tunisie y importe uniquement la matière végétale de teinture tannage pour 1.171 DT. Les exportations envers ce pays sont constituées essentiellement des préparations à base de céréales pour 276.525 DT. Il faut dire que les échanges avec ce pays sont très modestes. IV ÉVOLUTION DES ÉCHANGES ENTRE L’ALGÉRIE ET LA TUNISIE IV.1 ÉVOLUTION DE L’ENSEMBLE DES ÉCHANGES D’après les statistiques du commerce extérieur, les échanges entre l’Algérie et la Tunisie pendant les douze dernières années sont les suivants : Tableau 2 : Évolution des importations entre la Tunisie et l’Algérie (en MDT) 1990 Algérie % Ensemble 1991 1992 1993 1994 1995 98,5 92,3 134,4 99,4 128,1 169,9 2,0% 1,9% 2,4% 1,6% 1,9% 2,3% 4.826,4 4.788,9 5.688,8 6.172,1 6.647,3 7.464,3 1996 1997 1998 1999 2000 2001 Algérie 123,8 84,5 57,0 63,1 119,9 128,1 % 1,7% 1,0% 0,6% 0,6% 1,0% 0,9% 7.498,8 8.793,5 9.489,5 10.070,5 11.738,0 13.625,3 Ensemble Source : Statistiques du commerce extérieur, INS On constate que les importations entre la Tunisie et l’Algérie ont fortement réduits entre 1995 et 2001 passant respectivement de 2,3% à 0,9% de l’ensemble des importations de la Tunisie. Ce constat se retrouve également au niveau des exportations comme nous le montre le tableau suivant : Tableau 3 : Évolution des exportations entre la Tunisie et l’Algérie (en MDT) 1990 Algérie % Ensemble 1992 1993 1994 1995 71,6 72,7 86,4 66,9 108,7 175,2 2,3% 2,1% 2,4% 1,8% 2,3% 3,4% 3.087,4 3.417,1 3.549,7 3.760,0 4.696,6 5.172,5 1996 Algérie 1991 1997 1998 1999 2000 2001 93,6 41,8 30,7 50,0 84,3 126,6 % 1,7% 0,7% 0,5% 0,7% 1,1% 1,3% Ensemble 5.372 6.147,9 6.518,3 6.966,9 8.004,8 9.503,7 Source : Statistiques du commerce extérieur, INS 16 Organisation du transport routier et des échanges commerciaux des pays membres du CLRT Les exportations ont donc diminués depuis 1995, cependant on remarque une forte augmentation des exportations entre 2000 et 2001 : +50%, signe de la reprise des échanges avec ce pays voisin. IV.2 ÉVOLUTION DU TRAFIC DE MARCHANDISES ENTRE LA TUNISIE ET L’ALGÉRIE Plus spécifiquement, le trafic journalier de marchandises entre la Tunisie et l’Algérie est le suivant : Tableau 4 : Trafic journalier de marchandises entre la Tunisie et l’Algérie par catégorie de véhicules et par saison - 2001 Hiver Été Camion Camion Camion E.artic Total Camion Camion Camion E.artic Total -nette léger lourd ulés -nette léger lourd ulés Tunisie vers Algérie 113 31 68 65 277 95 16 17 26 154 Algérie vers Tunisie 57 31 53 60 201 91 24 24 21 160 Total 170 62 121 125 478 186 40 41 47 314 6 8 14 18 6 4 28 18 42 142 46 14 19 100 Beja 3 12 15 Jendouba 11 16 27 54 4 14 9 10 Bizerte Tunis 46 Nabeul 8 36 6 21 6 6 19 3 3 3 25 7 13 20 35 8 43 Zaghouan El Kef 9 Sousse 10 12 8 30 Monastir 6 8 8 22 8 10 15 79 Sfax 46 62 4 Gafsa 13 3 3 Gabes 5 5 Medenine 27 Libye 51 27 52 103 Source : Ministère des Transports – Étude sur le transport des marchandises Il ressort du tableau ci-dessus que le trafic est plus important pendant l’hiver que pendant l’été avec une augmentation du trafic journalier de +52% pendant la saison hivernale. Par ailleurs, le mode de transport de marchandises le plus utilisée reste de loin la camionnette. 17 Organisation du transport routier et des échanges commerciaux des pays membres du CLRT Le Grand Tunis reste la principale ville concernée par les échanges entre la Tunisie et l’Algérie loin devant Sfax et Jendouba. ÉVOLUTION DU TRAFIC AUX POSTES-FRONTIÈRES AVEC L’ALGÉRIE V V.1 ÉVOLUTION DES ENTRÉES L’évolution des entrées des voyageurs algériens sur le territoire tunisien pendant les années 1995 à 2001 est présenté dans le tableau suivant : Tableau 5 : Évolution des entrées des voyageurs algériens par voie terrestre (en milliers) 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 Ensemble des voies 988 ,6 669 ,9 605 ,4 684 ,2 616 ,4 611 ,6 623 ,3 Voie terrestre 892 ,4 569 ,2 501 ,8 589 ,2 531 ,2 535 ,5 549 ,2 90% 85% 83% 86% 86% 88% 88% % voie voies terrestre/ensemble des Source : ONTT, Ministère de l’intérieur On constate que l’entrée par voie terrestre constitue la voie la plus utilisée (dans 88% des cas) par les algériens pour entrer sur le territoire tunisien. Par ailleurs, depuis la fermeture des frontières qui a eu lieu en 1996, les entrées des voyageurs algériens sont restées stables (entre 500.000 et 600.000 par an). Les postes frontières tuniso-algériens les plus fréquentés sont par ordre d’importance Babouche, Bouchebka, Tabarka, Hazoua, Sakiet Sidi Youssef et Ghardimaou. L’évolution des entrées de voyageurs non résidents par ces postes frontières est présenté dans le tableau ci-dessous. Tableau 6 : Évolution des entrées des voyageurs non résidents par voie terrestre et poste frontière tuniso-algérien (en milliers) 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 1 566,4 1 155,5 1 175,7 1 438,8 1 172,6 1 236,0 1 554,3 Hazoua 138,5 82,7 72,0 100,9 81,8 68,7 73,7 Bouchebka 178,8 103,2 97,9 96,2 94,8 90,5 86,5 Sakiet Sidi Youssef 17,6 21,3 23,2 35,1 31,9 24,6 27,1 Ghardimaou 37,0 2,9 4,0 4,3 2,0 1,6 3,4 Babouche 42,6 38,6 51,1 77,3 81,5 89,9 109,0 Tabarka (Maloula) 79,3 88,3 Source : ONTT, Ministère de l’intérieur 90,6 83,0 73,6 79,3 79,4 Voie Terrestre 18 Organisation du transport routier et des échanges commerciaux des pays membres du CLRT On constate une augmentation des entrées de voyageurs sur les postes frontières de Babouche et Sakiet Sidi Youssef, et une diminution des entrées des voyageurs sur les postes de Hazoua, Bouchebka et Ghardimaou. Enfin, le tableau ci-dessous présente les entrées des tunisiens par voie terrestre sur l’ensemble des postes frontières tuniso-algériens de 1995 à 2001 : Tableau 7 : Entrée des tunisiens par voie terrestre par poste frontière (en milliers) 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 1 124,0 795,2 677,1 797,5 690,5 701,9 759,9 Hazoua 1,4 1,4 1,5 1,5 2,2 2,3 2,3 Bouchebka 6,6 7,5 7,6 6,6 9,1 10,5 10,4 1,7 1,7 2,8 4,2 3,2 4,2 3,8 Gardimaou 3,2 0,3 0,3 0,3 0,4 0,4 0,3 Babouche 5,5 6,7 6,0 7,8 9,1 10,8 12,3 Tabarka (Maloula) 4,7 6,5 Source : ONTT, Ministère de l’intérieur 5,1 3,3 3,5 4,3 3,3 Voie Terrestre Sakiet Youssef Sidi Il apparaît que les entrées des tunisiens en provenance de l’Algérie par les postes frontières sont très modestes puisqu’ils ne constituent à peine 5% de l’ensemble des entrées sur le territoire tunisien. Les 95% sont assurés par le poste frontière tunisolibyen de Ras Jedir. V.2 ÉVOLUTION DES SORTIES L’évolution des sorties des voyageurs algériens sur le territoire tunisien pendant les années 1995 à 2001 est présenté dans le tableau suivant : Tableau 8 : Évolution des sorties des voyageurs algériens (en milliers) 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 Ensemble des voies 983,8 665,1 605,0 678,5 601,8 604,0 610,7 Voie terrestre 891,4 566,6 504,0 583,8 517,7 528,7 537,4 91% 85% 83% 86% 86% 88% 88% % voie terrestre/ensemble des voies Source : ONTT, Ministère de l’intérieur Même constat que pour les entrées de voyageurs, la voie terrestre est la voie la plus prisé par les voyageurs algériens puisqu’ils l’utilisent dans 88% des cas en 2001. Par ailleurs, on constate, comme précédemment la baisse importante des sorties de voyageurs depuis la fermeture des frontières qui a eu lieu en 1996. L’évolution des entrées de voyageurs non résidents par ces postes frontières est présenté dans le tableau ci-dessous. 19 Organisation du transport routier et des échanges commerciaux des pays membres du CLRT Tableau 9 : Évolution des sorties de voyageurs non résidents par voie terrestre par postefrontière tuniso-algérien (en milliers) 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 1 539,3 1 111,3 1 152,0 1 412,8 1 163,2 1 217,3 1 516,8 96,1 76,4 70,5 92,2 79,6 67,8 63,0 146,1 105,9 95,1 92,5 90,3 79,7 77,9 Sakiet Sidi Youssef 18,6 21,6 24,1 34,5 29,8 25,0 26,7 Gardimaou 39,5 3,7 4,4 4,8 2,7 2,2 3,8 Babouche 39,2 37,9 44,8 78,5 67,7 92,2 9,0 91,8 103,6 86,7 85,1 79,3 76,6 Voie Terrestre Hazoua Bouchebka Tabarka (Maloula) 82,4 Source : ONTT, Ministère de l’intérieur On constate que les évolutions des sorties de voyageurs aux postes frontières ne sont pas corrélées avec les entrées de voyageurs à ces même postes frontières. En effet, au niveau des sorties de voyageurs, c’est uniquement le poste de Sakiet Sidi Youssef qui a vu ses sorties de voyageurs augmenter, tous les autres postes ont connu une baisse des sorties de voyageurs. Par ailleurs, on constate que les entrées de voyageurs non résidents sont supérieurs aux sorties, ce qui nous laisse penser qu’une partie des voyageurs séjournent en Tunisie pour de longues périodes (études, travail,…). V.3 ÉVOLUTION DU TRAFIC AU POSTE FRONTIÈRE DE HAZOUA Le poste frontière de Hazoua est desservie par la RN3 en provenance de Nefta vers la ville algérienne de El Oued. En analysant, les chiffres du trafic (recensements quinquennaux) sur la période 1967-1992, on s’aperçoit clairement que les axes routiers conduisant aux postes frontières des régions du Sud sont les plus fréquentés. En effet, le poste de Hazoua-Bou Aroua connaît un Taux Moyen Journalier Annuel en 1992 de l’ordre de 1.000 véhicules /jour (avec un taux de poids lourds de 12%) ayant doublé par rapport à 1987. Cette tendance s’est poursuivie et même accélérée pendant cette dernière décennie faisant de Hazoua un point de passage préféré pour les pétroliers évitant ainsi de traverser entièrement l’ouest de l’Algérie pour arriver aux champs pétroliers de Hassi Rimal et de Hassi Messaoud. En analysant sur une plus longue période, l’évolution du trafic au poste frontière de Hazoua, on constate une augmentation importante du trafic routier puisque en 30 ans ce poste frontière a enregistré un trafic qui a été multiplié par plus de 20. Cependant, il faut souligner le fait que la qualité du rapprochement des données de comptages et de celles des voyageurs aux postes-frontières est variable. En effet, 20 Organisation du transport routier et des échanges commerciaux des pays membres du CLRT près du poste frontière de Hazoua, les niveaux de trafic sur la section frontalière (TMJA de 1.000 en 1992) ne peuvent pas s’expliquer par le faible nombre de voyageurs enregistrés au point-frontière (210.000 / an soit une moyenne journalière de 575 personnes). D’ailleurs entre 1987 et 1992, les croissances des deux indices ne sont pas corrélées : en effet, la fréquentation du poste a crû de 75.000 à 210.000 (+180%), tandis que le trafic de véhicules doublait. De ce fait et pour des raisons techniques et puisque les véhicules comptés ne franchissent pas nécessairement la frontière, on retiendra que les données de comptages sur les sections frontalières doivent être considérés avec précaution. Toutefois, en termes relatifs, les données disponibles confirment : D’une part, le rôle grandissant des postes du Sud dans les mouvements transfrontaliers entre la Tunisie et l’Algérie ; D’autre part, que les poids lourds sont plus représentés sur les itinéraires méridionaux que sur ceux du Nord. VI LA ROUTE NATIONALE 3 VI.1 PRÉSENTATION La route transsaharienne (RTS) est une route qui sera longue de 4.200 km et reliera les six pays membres du CLRT à savoir la Tunisie, l’Algérie, le Mali, le Niger, le Nigeria et le Tchad. Il est entendu que tous ces pays auront donc des tronçons routiers sur leur propre territoire. Il faut savoir que déjà 3.500 km de routes avaient déjà été mis en service depuis le démarrage du projet en 1969 jusqu’en fin 2000. Ce projet de RTS est un projet stratégique visant à rompre l’isolement naturel résultant de l’étendue du Sahara qui gène la circulation des biens et des personnes. Ainsi construite, cette route renforcera la complémentarité économique dans la région. En Tunisie, cette route transsaharienne reprend un tracé qui fut fréquenté dans le passé par des caravanes de chameaux en partance de nombreuses villes tunisiennes telle que Kairouan et Gafsa. Aujourd’hui cette route se dénomme RN3 (Route Nationale 3). La RN3 relie la ville de Tunis à la ville d’El Oued dans l’ouest algérien en passant par les villes tunisiennes de Fouchana, El Fahs, Gafsa, Metlaoui, Tozeur, Nafta et enfin, Hazoua qui est très proche de la frontière tuniso-algérienne. 21 Organisation du transport routier et des échanges commerciaux des pays membres du CLRT Des travaux qui permettront de doubler le nombre de voies pour les porter à 4 ont déjà été réalisé dans le gouvernorat de Ben Arous, d’autres seront prévues sur les tronçons Fouchana – Jebel El Oust et Jebel El Oust – Embt N3 respectivement d’une longueur de 16,9 et 9,4 km lors du XIème et XIIème plan. VI.2 ÉVOLUTION DU TRAFIC SUR LA RN3 L’évolution de l’intensité du trafic pendant les années 1982, 85, 92 et 97 est le suivant : Le tableau ci-dessous présente l’intensité moyenne du trafic sur l’ensemble des sections. Le détail de l’intensité du trafic par section est présenté en annexe. Tableau 10 : Évolution de l’intensité du trafic sur la RN3 DESIGN Voitures Camionnet Camions ATION particulières tes légers CU<1,5 t CU<3,5 t Camions Camion+remor Transport Total Var en sans que tracteur en % remorques avec semicommun CU>3,5 t remorque 1997 2 620 1 527 409 315 251 130 5 251 53% 1992 1 733 988 320 241 133 90 3 506 24% 1987 1 351 873 329 250 98 78 2 978 25% 1982 1 114 836 216 209 70 70 2 515 Source : INS, DEER On constate que l’intensité du trafic s’est fortement accéléré entre les années 1992 et 1997. La plus forte augmentation durant ces cinq années provient des camions et remorque tracteur avec semi-remorque qui a vu son trafic s’intensifier de 89%. Viennent ensuite les camionnettes et les voitures particulières avec respectivement 55% et 51% d’augmentation du trafic. Les données de 2002 ne sont toujours pas disponibles au sein de l’INS et du Ministère de l’Equipement mais les premiers résultats confirment la poursuite de cette tendance haussière du trafic surtout depuis la multiplication des échanges avec l’Algérie suite à la constitution de l’UMA et au développement économique du pays. 22