le facteur maya

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le facteur maya
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José Arguelles
LE FACTEUR MAYA
La voie par delà la technologie
Traduit de l’anglais par Véronique Coffignal
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Copyright © José Argüelles
Titre original en anglais :
The Mayan Factor, USA 1987
Publié par Bear & Company
P.O Drawer 2860, Santa Fe, NM 87504, USA
© 2009 Les éditions du 13:20
© 2010 Ariane Éditions inc. pour l’édition française
1210, av. Bernard O., bureau 110, Outremont, Qc, Canada H2V 1V7
Téléphone : 514-276-2949, télécopieur : 514-276-4121
Courrier électronique : [email protected]
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Tous droits réservés
Traduction : Véronique Coffignal
Illustrations : José Argüelles
Conception graphiste : Angela Werneke
Mise en page française : Laurence Delcassé
Couverture : Aurélien Floret
Première impression : juillet 2010
ISBN : 978-2-89626-081-2
Dépôt légal : 2010
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives, Canada
Bibliothèque nationale de Paris
Diffusion
Québec : ADA Diffusion – 450-929-0296
www.ada-inc.com
France et Belgique : D.G. Diffusion – 05.61.000.999
www.dgdiffusion.com
Suisse : Transat – 23.42.77.40
Imprimé au Canada
Dédié à mon maître, l’incomparable C.T. Mukpo
TABLE DES MATIÈRES
Remerciements ................................................ ................................................................... P. 8
Préface de Brian Swimme............................................................................................... P. 10
Introduction :
Le mystère des Mayas : la science transcendée. ...................................... P. 17
Mes 33 années de recherches sur les Mayas.......................................................... P. 29
Les Mayas : divinateurs en harmonie. .... ................................................................... P. 53
Les maîtres galactiques et les nombres de la destinée....................................... P. 79
Le Métier à tisser maya : révélations du Module harmonique....................... P. 103
L’histoire et le système solaire : une vision galactique...................................... P. 133
La fin du cycle : synchronisation avec l’au-delà. ................................................. P. 161
Technologie et transformation. .................. ................................................................... P. 185
L’ère solaire à venir............................................................................................................ P. 217
Une ébauche du paradigme résonnant :
Glossaire des concepts et termes clés mayas............................................ P. 247
Le système numérique harmonique maya............................................................... P. 253
Annexe A : Nombres radiaux et directionnels. ..................................................... P. 259
Annexe B : Facteurs et fractales mayas..................................................................... P. 260
Annexe C : Harmoniques du calendrier. ................................................................. P. 261
Annexe D : Nombres harmoniques. .......................................................................... P. 263
Annexe E : Le cycle de 52 ans et le cycle du calendrier au quotidien. ..... P. 265
Épilogue............................................................... ................................................................... P. 268
Biographie de l’auteur................................... ................................................................... P. 271
Bibliographie. ....................................................................................................................... P. 273
Mise à jour de 1996.......................................................................................................... P. 280
Remerciements
L’écriture et l’édition du Facteur maya n’auraient jamais pu avoir lieu
sans l’amour dans lequel il a totalement baigné.
Avant toute chose, je tiens à exprimer ma reconnaissance à ma bellemère, Maya, qui a lu le manuscrit au fur et à mesure, chapitre après chapitre,
m’encourageant quand peu le faisaient. Bien entendu, la fille de Maya, ma
femme, Lloydine, doit recevoir mes remerciements pour avoir rayonné constamment la source, me permettant de me connecter à la Terre et de la Terre aux
étoiles. Pour le véritable amour qu’ils offrent de manière si inconditionnelle,
doivent être également mentionnés, les enfants présents dans ma vie - Josh,
Tara, Heidi, Paul et Yvonne – ainsi que les cercles qu’ils ont créés avec tous
leurs amis. Enfin, dans cet esprit de famille, il ne serait pas juste d’oublier ces
nœuds psychiques de chaleur interdimensionnelle que sont le chien, Genji, et
les chats, Sponsor et Onyx, preuves vivantes que nous ne sommes pas seuls.
Outre les personnes citées dans le premier chapitre qui m’ont transmis
des indices, des informations et des idées pour reconstituer Le Facteur maya,
un autre petit nombre d’individus se distinguent ; ceux-là, lors du processus de
préparation et d’édition, ont été de véritables phares dans la nuit. La confiance
qu’ils ont témoignée à mon égard et leur travail m’ont résolument et profondément nourri. Parmi ces personnes, je citerai : Stan Padilla, prophète silencieux,
dont l’art et les prières sont des cercles de protection qui purifient le canal de
vision ; Brooke Medecine Eagle, dont la fraternité constitue l’essence étincelante de la régénération humaine ; Don Eduardo Calderon, maître du corps
de rêve et sa contribution à l’ouverture des canaux de mémoire terrestre ; le
vénérable Tai Situ Rinpotché pour sa construction de ponts entre les mondes ;
Rupert Sheldrake, pour avoir débuté les recherches dans ce domaine ; ainsi
que Ted et J.J., praticiens collaborateurs de la fidélité monogame au cosmos.
Bien entendu, sans le génie de Barbara Clow de la maison d’édition Bear
& Company, Le Facteur maya serait resté un manuscrit de plus sur une étagère.
En recevant ce texte, elle a de suite ressenti l’urgence de le communiquer au
monde. Son mari, Gerry, mérite lui aussi d’être mentionné pour sa constance
et le sens de l’humour dont il a témoigné durant tout ce processus. Je remercie
également Angela Werneke pour le soin qu’elle a apporté à la présentation
visuelle.
Enfin, j’accorderai une attention particulière aux êtres du monde
de l’esprit dont la guidance fut d’une constante compassion. Ils ont fait germer
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en moi avec émerveillement l’étonnante sagesse à mesure que mes doutes
s’amenuisaient.
À tous ceux-là et à infiniment bien d’autres, j’offre de manière inconditionnelle la gratitude d’un être illimité dont le cœur ressent la plus grande joie
dans la simplicité du moment.
Evam maya e ma ho !
(Rendons grâce à l’harmonie de l’esprit et de la nature !)
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PRÉFACE
DE BRIAN SWIMME
Il existe parmi les sinologues, une légende populaire concernant les premiers Occidentaux, un groupe de Jésuites érudits, qui étudièrent le Yi King au
17ème siècle. Cette initiative débuta portée par beaucoup d’énergie et d’espoir :
ils apprirent la langue, en déchiffrèrent le sens et méditèrent sur sa signification.
C’est alors qu’advint une tragédie. Plusieurs de ces brillants jeunes hommes devinrent fous. La difficulté de compréhension de la sagesse du Yi King selon les
normes de la pensée occidentale avait complètement submergé ces hommes
dévoués. Et finalement, la Compagnie de Jésus fut contrainte d’abandonner le
projet et même d’interdire l’étude de ces Écritures chinoises exotiques.
Même si cette histoire n’est qu’un apocryphe, elle met en lumière le
travail du Pr. José Argüelles, car il a dû lui aussi, plonger à cœur perdu dans ce
qui constitue pour la pensée occidentale, un système de croyances également
déroutant, le Tzolkin des Mayas. Toute une vie passée à tourner autour de cette
énigme permit au Pr. Argüelles de dégager une histoire à propos de la signification du Tzolkin. Et cette théorie est effectivement dérangeante. Il nous est
demandé de considérer, parmi d’autres affirmations tout aussi « effarantes »,
les points suivants :
D’abord, l’histoire de l’humanité est façonnée par un rayon galactique
que traversent la Terre et le Soleil depuis les derniers 5 000 ans. D’autre part,
un grand moment de transformation nous attend à l’approche de la fin de ce
rayon en 2012 ;
Deuxièmement, les activités et les visions culturelles du monde suivent
la nature des « saisons galactiques », le code qui fut capturé mathématiquement et symboliquement par les Mayas ;
Troisièmement, chaque personne possède le pouvoir de se connecter
directement grâce à ses sens, de manière sensuelle et électromagnétique, à
l’énergie/information de ce rayon qui émet depuis le centre de la galaxie. De
cette façon, toute personne peut s’éveiller à la nature de l’esprit, à l’esprit supérieur le plus profond.
Beaucoup sans doute, penseront que le Pr. Argüelles a suivi la voie des
Jésuites disparus dans l’étude du Yi King ; qu’il est devenu fou, maniaque et victime de ses propres hallucinations. Certes, le Pr. Argüelles est lui aussi conscient
de la nature déroutante de ses conclusions. Il nous avertit très honnêtement dès
le début : « Pour moi, cette situation implique de faire un saut, de sauter du
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haut de la falaise comme dans un territoire mental qui aurait été déclaré disparu ou tabou par les normes culturelles prédominantes ». Bien entendu, son
travail possède à la fois l’extravagance et l’univers trouble de chaque nouvelle
vision de la réalité. Cela donne même le caractère du défi à la lecture de ce
livre, indépendamment même de la portée cosmique de ses théories.
Cela étant dit, laissez-moi vous dire pourquoi je pense que la vision
du Pr. Argüelles possède une valeur profonde. Je suis convaincu que toute vision de l’univers qui ne nous choquerait pas, est pour nous sans valeur. Nous
devons garder à l’esprit, que nous, raisonnables Occidentaux, nous, citoyens
rationnels, laïques judéo-chrétiens démocrates, sommes ceux qui détiennent
la Terre en otage avec nos armes nucléaires. Nous, les industriels modernes,
sommes ceux qui mènent l’écocide qui s’étend sur tous les continents.
Affirmer qu’une vision est « raisonnable » signifie qu’elle convient à l’optique de ce monde moderne qui a produit et soutient cette terreur mondiale.
Nous n’avons pas besoin de visions raisonnables ; nous avons besoin d’une
vision de l’univers la plus insolemment déroutante qui puisse être. Et celle du
Pr. Argüelles est de celle-ci.
Sa vision n’est cependant pas simplement déroutante. Avec la précision
infaillible propre au génie, le Pr. Argüelles sait que pour la science et la société
occidentales, le seul espoir d’équilibre réside dans la totale assimilation de la
cosmologie des peuples premiers et plus particulièrement, celle des Mayas.
Pourquoi devrait-on distinguer les cosmologies des peuples premiers ? Car les
peuples premiers partageaient la même conviction : la Terre, le Soleil, la galaxie, l’univers – tout, partout est vivant et intelligent.
Il nous est demandé ici de faire preuve d’humilité. Nous, qui fûmes formés par la vision du monde moderne qui a construit et entretenu notre société de consommation, militariste, patriarcale et anthropocentriste, devons
reconnaître notre erreur fatale. Nous sommes partis du principe que l’univers
est inanimé, dépourvu de sentiments, d’intelligence et de but. Pouvons-nous
trouver le courage nécessaire pour nous débarrasser de cette illusion néfaste ?
Pouvons-nous trouver la sagesse de revenir vers les Mayas et leur science, et
apprendre ainsi la vérité sur l’univers ?
Pour achever cette présentation, je voudrais ajouter un commentaire à propos de trois points « stupéfiants » dans la théorie du
Pr. Argüelles. Comme j’ai étudié la physique mathématique, la forme de mes
pensées reflète forcément les courants de la science contemporaine. Je souhaiterais cependant, préciser ici que je n’essaie pas de ranger la vision des Mayas
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dans les catégories scientifiques et modernes. La cosmologie des Mayas ne peut
être contenue dans de telles catégories. Nous assistons toutefois aujourd’hui,
à la naissance d’une science post-moderne, une orientation scientifique qui
assimile la vision du monde des peuples premiers et celle de la science moderne. C’est bien le contexte de cette science holistique, post-moderne et pan
humaine auquel je fais référence.
Premier point : le rayon galactique que nous traversons selon les Mayas.
Pour commencer, laissez-moi vous dire que la science moderne n’a jamais
mentionné ce rayon tel que les Mayas l’évoquent. Les physiciens cependant,
ont récemment pris conscience de l’influence que pouvaient avoir sur nous les
rayons qui traversent la galaxie ; et ceci constitue une nouvelle en soi. Les astrophysiciens contemporains décrivent ces rayons comme des ondes de densité
qui balaient la galaxie et en influencent l’évolution galactique. La naissance
de notre Soleil, par exemple, est le résultat d’une onde de ce type. L’onde de
densité a traversé une étoile géante provoquant son explosion et entraînant
l’existence de notre Soleil.
En fait, la formation de toutes les étoiles est principalement due à ces
rayons qui balaient notre galaxie. Nous pouvons commencer à formuler la
notion de la galaxie en tant qu’organisme, impliqué dans son propre développement. Nous parlons de la « dynamique d’auto-organisation » de la galaxie.
Autrement dit, d’un point de vue plus organique, nous parlons d’une galaxie
qui s’épanouit, dans laquelle la naissance des étoiles est présentée comme une
partie de l’épigenèse galactique. On considère donc que le Soleil est activé par
les dynamiques gouvernées par le centre galactique ; tout comme l’œil d’une
grenouille est activé par les dynamiques gouvernées par son propre centre
organique.
La question qui se pose est évidemment la suivante : dans quelle mesure le dynamisme galactique influence-t-il le développement du Soleil et de
ses planètes en évolution ? Autrement dit, les dynamiques galactiques interviennent-elles seulement dans l’explosion du Soleil et laissent-elles ensuite, le
Soleil et la Terre livrés à eux-mêmes ; ou bien, ce rayon galactique est-il aussi
impliqué dans l’évolution de la vie ?
Il nous faut ajouter ici quelques commentaires. Tout d’abord, on peut dire
assez simplement que la galaxie est constamment impliquée dans l’évolution
de la Terre et de la vie sur celle-ci. Les rayons de densité galactique balaient
la galaxie depuis le tout début de l’existence du Soleil, il y a 4,55 milliards
d’années. Et, chaque fois que ces rayons ont traversé le Soleil, ils ont modifié
sa dynamique et ainsi, modifié l’énergie radiante qui baigne la Terre. Je ne
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doute pas que, comme les biologistes de l’évolution commencent à réfléchir
à ce sujet, ils finissent par formuler la façon dont le développement de la vie
sur Terre a été modelé par ces dynamiques. Nous allons prendre de plus en
plus conscience que la feuille de l’orme n’a pas été seulement façonnée par
la sélection naturelle sur Terre, mais bien par l’action de la galaxie dans son
ensemble.
De plus, nous devons reconnaître qu’il était tout simplement impossible
pour la science moderne de remarquer l’existence d’un rayon galactique tel
que les Mayas le décrivent. La science moderne se concentre sur le matériel,
sur les changements de position de ce rayon. Toutes les qualités de type –
couleurs, odeurs, émotions, sentiments, intuitions – sont considérées comme
secondaires et de ce fait, écartées. Nous nous sommes ainsi placés depuis le
début dans un mode de conscience qui ne pourrait jamais reconnaître le rayon
galactique maya.
Il nous faut également apprécier la difficulté rencontrée par la science
moderne pour faire ce qu’elle a fait. Par exemple, le fait de remarquer de façon
empirique que le Soleil avait un début : un exploit qui requiert un mode de
conscience très élevé. Imaginez simplement combien la conscience a dû s’excentrer pour pouvoir effectivement constater la dérive des continents ; ou encore, pour entendre l’écho de l’explosion primordiale, vingt milliards d’années
auparavant, au commencement des temps ! En acceptant le développement
particulier de conscience de la science moderne, nous pouvons commencer à
lui pardonner ses erreurs et apprécier d’autres modes de conscience, développés autour de projets culturels différents.
Les Mayas étaient un peuple mû par un objectif culturel différent qui
exigeait un développement de conscience complètement distinct. Là où les
scientifiques modernes ont pu déceler expérimentalement les effets physiques
des rayons de densité qui balaient la galaxie, les Mayas eux, ont pu déceler
de manière expérimentale des rayons aux efficacités divergentes ; des rayons
qui ont influencé la naissance et le fonctionnement des étoiles, mais aussi la
naissance et le fonctionnement des idées, visions et convictions. Ou encore, ce
que je pense être plutôt le cas : les scientifiques modernes ainsi que les Mayas
ont répondu aux mêmes rayons. Les scientifiques modernes ont développé un
mode de conscience leur permettant de formuler les effets physiques de ces
rayons ; les Mayas ont développé une conscience leur permettant d’articuler
les effets psychiques de ces rayons.
Deuxième point : les saisons galactiques. Les Mayas, dans la présentation du Pr. Argüelles, nous ont appris que chaque époque possède une qualité
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particulière, favorisant un type d’activité spéciale et que tout cela est contenu
dans le code du Tzolkin. Grâce à la connaissance du code galactique des saisons, nous pouvons anticiper leur arrivée et ainsi agir en conséquence de manière efficace. Une telle orientation vers l’univers était commune à la plupart
des peuples premiers, bien que probablement aucun ne recélait les fines nuances des Mayas. En outre, les traditions religieuses, anciennes et médiévales
en Occident avaient une conception similaire du temps. Chaque moment ou
époque détenait une qualité spéciale donnée par le cœur du divin ; connaître
la qualité du moment permettait d’entrer profondément dans l’activité divine.
Personnellement, mon approche de cette idée de « saison galactique »
s’appuie sur les vingt milliards d’années de l’histoire cosmique. Lorsque nous
examinons ce qui s’est réellement passé, nous voyons que chaque époque possède une qualité spéciale, son moment unique, sa créativité particulière.
Par exemple, un demi-million d’années après le début de l’épopée cosmique, le moment de la création des atomes d’hydrogène survint. Il nous faut
préciser ici que cette créativité est intrinsèquement liée à la nature de la phase
macrocosmique du cosmos à ce moment-là. Jusqu’alors les atomes d’hydrogène ne furent pas créés ; passé ce moment, la création des atomes d’hydrogène
ne se produisit plus. Mais à ce moment précis, les atomes d’hydrogène ont pu
se matérialiser et se sont effectivement matérialisés à hauteur de milliards et
de milliards d’unités. Il existe des douzaines d’exemples similaires au cours de
toutes les époques de l’épopée cosmique, mais nous pouvons peut-être nous
concentrer sur l’apparition des atomes d’hydrogène pour souligner l’activité
inhérente à une saison cosmique.
Avant l’émergence des atomes d’hydrogène, la formation d’un atome
d’hydrogène individuel était en fait possible. Cependant, agir ainsi exigeait
une dépense d’énergie extraordinaire. De plus, l’atome d’hydrogène aurait rapidement fondu dans la fournaise primordiale. La création d’atomes d’hydrogène en d’autres temps signifiait agir à contre-courant de l’univers. La créativité
abondante et sans effort dépend autant de l’urgence innée pour l’hydrogène
d’apparaître que de la qualité du temps de l’univers. C’est seulement lorsque,
pour citer le Pr. Argüelles, « le besoin momentané rejoignit le but universel »
que la créativité effective advint. Lorsque la qualité de l’univers muta pour inviter les atomes d’hydrogène à exister, ils se déversèrent en grand nombre. L’existence de ces saisons galactiques et cosmiques se retrouve partout au cours des
vingt milliards d’années d’existence.
La question qui vient immédiatement à l’esprit occidental est la suivante :
« S’il existe des saisons pour la naissance des atomes ou des galaxies, ou
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encore des cellules primitives, qu’en est-il alors de nos pensées ? Et de la culture
humaine ? Sont-elles affectées par les temps galactiques ? ». Ceci nous amène
à la discussion sur le point suivant.
Troisième point : notre interaction personnelle avec l’esprit galactique.
En effet, que pouvons-nous dire sur cette notion d’intelligence et de but galactiques ?
J’ai gardé ce point pour la fin, car ici nous abordons les conséquences les
plus profondes dues à la répression de la psyché occidentale.
Les Mayas se sentaient unis à l’esprit du Soleil, qui manifestait pour eux
l’esprit et le cœur de la galaxie. Les Mayas ressentaient les désirs de la galaxie.
Les scientifiques ont entendu cet argument et relégué les Mayas dans la case
des « contes de fées ». Toutefois, notre rejet de leur sagesse révèle seulement
notre condition psychique dangereusement irrationnelle.
Si l’on considère que nos ancêtres intellectuels dans l’Europe du 17ème
siècle pouvaient observer un animal geindre et être convaincus que l’animal
ne ressentait pour autant aucune émotion ; si on leur avait demandé comment
ils pouvaient se montrer si insensibles, ils auraient expliqué que ces animaux
étaient juste des machines endommagées ; ils émettaient des sons horribles
comme une machine qui casse.
En tant que leurs descendants, nous possédons la même sensibilité déformée. Comment sinon, pourrions-nous rester apathiques devant le monde qui
hurle de détresse sur toute la planète aujourd’hui ? J’évoque cela avec l’espoir
qu’une fois la vérité suspectée, à savoir que notre sensibilité moderne est la
plus déformée des 50 000 ans d’existence de l’homo sapiens, nous commencerons à nous dédier au réveil de tout le spectre de la sensibilité psychique
humaine. C’est alors seulement que nous arrêterons notre assaut sur la vie.
Alors seulement, nous vivrons une existence extatique comparable à celle des
Mayas.
La difficulté à laquelle nous sommes confrontés provient de notre erreur
de pensée culturelle qui établit que les atomes d’hydrogène, les étoiles et tout
le reste ne sont « que physiques » ; et que nous-mêmes et notre vie psychique
sont aussi transcendants qu’aveuglément déconnectés de l’univers.
L’histoire de la création cosmique de la science post-moderne fournit un
autre point de départ : elle voit l’univers comme un seul événement énergétique
à formes multiples. Ainsi, la conscience et le corps humains et la conscience
et le corps de la chouette constituent tous des épanouissements d’un processus
cosmique numineux. Grâce à ce point de vue holistique, nous pouvons commencer à apprécier la façon dont nos pensées, nos os et nos intuitions (comme
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les pensées, les os et les intuitions de la chouette) constituent tous des tissages
de la même dynamique sacrée fondamentale.
Dans cette perspective, « les sentiments » ne sont pas fabriqués dans
l’esprit humain transcendant. Au contraire, les sentiments sont transmis, tout
comme les photons. Il s’agit vraiment de l’expérience la plus ordinaire. Une
personne se tenant devant une magnifique falaise de granit est submergée de
toutes sortes de sentiments ; ce sont les sentiments que la montagne communique à l’humain.
Imaginez alors, un Maya baigné par la lumière du Soleil. Que pouvonsnous dire sur ce qui se passe ? Cet événement, comme tout autre, est à la fois
physique et psychique. Nous pouvons parler de l’interaction électrodynamique quantique des photons du Soleil avec les électrons humains ; ou encore,
évoquer les sentiments et intuitions ressentis « à l’intérieur ». Pour prendre en
compte la totalité de cet événement, il faut prendre en considération les deux
pôles. Le Soleil réchauffe à la fois notre peau et illumine notre esprit ; le Soleil
partage sa chaleur en exprimant son sentiment intérieur ; le Soleil transmet son
énergie thermonucléaire en projetant ses idées et ses exigences.
Les perspectives fascinantes qu’offre le livre du Pr. Argüelles suscitent
une réflexion qu’il est bien difficile d’interrompre. Laissez-vous absorber et,
observez. Puissiez-vous en revenir avec de nouveaux pouvoirs pour activer la
santé et la créativité de la communauté sur Terre !
Brian Swimme
Institute in Culture and Creation Spirituality
(Institut de culture et création spirituelles)
Holy Names College, Oakland.
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INTRODUCTION :
LE MYSTÈRE DES MAYAS :
LA SCIENCE TRANSCENDÉE
Depuis le triomphe du rationalisme et la Révolution industrielle au
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siècle, affirmer que la science moderne est devenue l’institution qui
démontre l’accomplissement humain est un lieu commun. Cette croyance
constitue la base de la doctrine du progrès matériel et technologique. La notion
qu’il pourrait exister une science plus avancée que celle en vigueur et qui serait
finalement à l’origine de tous les aspects de la civilisation industrielle mondiale, est inconcevable. Pourtant, le moment est venu où l’impensable irrationnel
reste l’unique solution pour assurer un passage sécurisé au-delà des attaques
insidieuses du militarisme nucléaire et de l’intoxication environnementale qui
menacent aujourd’hui l’existence de la planète.
Retranchées derrière leur indépendance à l’égard de laquelle elles sont
toujours vigilantes, les forces du matérialisme scientifique protègent avec zèle
les portes de leur domaine, gardant à l’esprit un objectif singulier : maintenir
le mythe de la supériorité technologique en progression constante. Ainsi, les
ovnis, les diverses expériences paranormales ou la découverte de phénomènes
« rationnellement » inexplicables sur Mars en 1976 sont rapidement entrés
dans la catégorie des documents secrets, dissimulés au grand public. Pourtant,
au matin du 28 janvier 1986, seulement quatre jours après le vol triomphant
de Voyager 2 près d’Uranus et de ses étranges révélations, la navette spatiale
Challenger explosa en direct devant les téléspectateurs du monde entier. Au
moment de cet embrasement impressionnant, le mythe de la supériorité technologique a pris un sacré coup.
C’est grâce à cette fenêtre de doute et de vulnérabilité ouverte par la mission fatidique de Challenger que des personnes éclairées se sont posé de toutes
nouvelles questions sur l’objectif poursuivi par la technologie et « l’infaillibilité » de la science moderne. D’étranges vents soufflent à présent à travers le
mythe fissuré de la supériorité technologique. À la lumière de cet événement
qui transcende le rationalisme scientifique, nous pouvons nous interroger sur
les points suivants : Et si la manière dont nous abordons les problèmes n’était
pas la meilleure, ni la plus avisée ? Et si nous n’étions pas la civilisation la plus
intelligente connue sur Terre ? Serait-il possible qu’il ait pu exister des peuples
plus intelligents, plus sages et plus avancés, ignorés par vanité ?
ème
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Existe-t-il une science supérieure à la nôtre pratiquée sur cette planète et
ailleurs ? Qu’est-ce qui nous rend si sûrs que le matérialisme scientifique puisse être la meilleure technique pour obtenir des réponses d’un cosmos infiniment vaste et mystérieux, bien au-delà de ce que peut appréhender la pensée
rationaliste ? Autrement dit, le spectre de la crise technologique renvoie à un
changement de paradigme d’une nature véritablement radicale. Un tel changement flotte dans l’air depuis longtemps grâce à la recherche innovatrice de la
physique quantique. Nous avons cependant besoin d’un choc empirique pour
l’ancrer.
Au cours du 20ème siècle, des esprits scientifiques éclairés ont tenté de
s’informer et d’alerter le public sur le comportement irrationnel du monde que
la science rationaliste tente d’observer. Bien que leurs messages aient échappé aux seigneurs de la guerre et aux technocrates, dont le pouvoir de décision façonne l’ordre social, des vulgarisateurs de la « nouvelle science », tels
que Fritjov Capra, Isaac Bentov et Gary Zukav ont fait d’admirables efforts
pour communiquer à au moins une minorité pensante critique, les similarités
découvertes entre la physique quantique et le mysticisme oriental. En effet,
les conclusions de Zukav dans son livre The Dancing Wu Li Masters (1979)
côtoient l’impensable en affirmant que nous approchons de la « fin de la science ». Pourtant, il reste encore incapable de renoncer à la notion « de tentatives
incessantes pour le développement continu et progressif de théories physiques
toujours plus utiles et au spectre de plus en plus large ».
La véritable « fin de la science », le changement radical de paradigme tant
attendu, implique l’abandon de la notion de progrès incessant ; ou au moins
le renoncement à ce concept pendant suffisamment longtemps afin d’observer l’existence potentielle de sciences non physiques ou non matérialistes qui
transcenderaient toutes les notions de progrès et de non-progrès. Bien sûr, le
mythe du progrès scientifique et de la supériorité technologique ne pourrait
recevoir de chocs plus grands que la découverte de l’existence d’une science
plus avancée et antérieure à l’expansion du mythe du progrès, pratiquée par un
peuple, qui selon l’appréciation moderne, se trouvait encore à l’âge de pierre.
Je fais ici plus particulièrement référence à un système de pensées littéralement
négligé par tous les partisans de la « nouvelle science ». Ce système de pensées
est la science connue et pratiquée par un peuple ancien appelé, les Mayas.
L’exemple qui se rapproche le plus du système de la science maya connu
par les champions de la nouvelle science est l’héritage chinois du Yi King.
Pourtant, même le Yi King n’a pas été complètement compris par ces « nouveaux scientifiques », encore immergés dans la doctrine du progrès. Ils n’ont
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pas pu voir ce qu’il représente vraiment : la forme codée d’une science basée
sur la résonance holonomique (vient du mot « holon » qui désigne la totalité multidimensionnelle caractérisée par sa capacité d’auto-organisation-NdT)
plutôt que sur la physique atomique.
Martin Schönberger dans son livre The I Ching and the Genetic Code:
The Hidden Key to Life (1973), Robert Anton Wilson dans The Illuminati Papers
(1980) et moi-même dans Earth Ascending (1984) faisons partie des quelquesuns qui ont tenté une approche du Yi King en tant qu’exemple d’un système
plus vaste que celui de la science actuelle. Comme Schönberger l’affirme le Yi
King représente « … une formule du monde dont l’envergure est un ordre de
la réalité... la réponse à la quête de Heisenberg sur ces « formes basiques et
anonymes et ces symétries polaires de nature uniforme ».
Comme le système d’ordonnancement du monde présenté par le Yi King,
celui de la science des Mayas fait partie d’un système de résonance holonomique tant sur le futur que sur le passé. En effet, selon la perspective de la science
des Mayas, les termes de futur et de passé n’ont pas plus de valeurs que les
critères de supériorité ou de progrès. Pour les Mayas, si jamais le temps existe,
il représente un circuit d’où le futur et le passé affluent équitablement depuis
une source commune, se rencontrant et se réunissant toujours dans le moment
présent. La science maya, comme le Yi King, peut être considérée comme une
conception à la fois pré- et post-scientifique.
Comment se fait-il alors, qu’à cette époque de crise technologique et de
changement de paradigme, les Mayas s’invitent dans notre conscience ? Qui
étaient ou sont les Mayas ? D’où venaient-ils ? Qu’ont-ils accompli ? Pourquoi
ont-ils fait ce qu’ils ont fait ? Pourquoi ont-ils abandonné leur civilisation à leur
apogée ? Où sont-ils allés et, pourquoi ?
Alors que les formes pensées et les pratiques orientales, telles que le
yoga, la méditation, l’ornement floral, les arts martiaux et autres, sont lentement devenues un phénomène de plus en plus prédominant au cours de la
dernière moitié de ce siècle, révolutionnant notre culture de manière implacable et exerçant un impact sur notre pensée scientifique, les Mayas restent
énigmatiques et lointains.
Pourtant, l’évocation des Mayas de l’Amérique centrale trouve en même
temps une curieuse résonance avec l’Est et l’Inde. Après tout, le mot « Maya »
représente un terme clé de la philosophie hindoue signifiant « l’origine du
monde » et « monde d’illusions ». Le mot maya en Sanskrit est davantage lié
aux concepts de « grand », de « mesure », « d’esprit », de « magie » et de
« mère ». La découverte du nom de la mère de Bouddha qui s’appelait Maya
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n’a rien d’étonnant. Dans la littérature védique classique, The Mahabharata,
Maya était le nom d’un célèbre architecte, magicien, astronome et astrologue et correspondait également au nom d’une grande tribu de navigateurs
nomades.
L’Inde antique, patrie de la métaphysique noble et de l’exploration spirituelle, n’est pas le seul endroit où l’on peut retrouver le mot Maya. Il apparaît
également plus à l’Ouest. Le trésor du mythique enfant-roi d’Égypte, Toutankhamon, fut appelé Maya. On retrouve également dans la philosophie égyptienne, le terme Mayet qui signifie l’ordre universel du monde. Dans la mythologie grecque, les sept Pléiades, filles d’Atlas et de Pléione et sœurs de Hyades,
comptaient parmi elles une fille appelée Maia, connue également pour être
l’étoile la plus brillante de la constellation des Pléiades. Enfin, nous savons que
le nom de notre mois de mai provient d’une grande déesse romaine, Maia, « la
grande », déesse du printemps, fille de Faunus et femme de Vulcain.
Pour revenir aux Mayas d’Amérique centrale, nous découvrons que leur
nom provient du mot Mayab, terme donné pour désigner la péninsule du Yucatan, région clé de la base de départ biorégionale des Mayas. Ainsi, la question
subsiste : qui étaient les Mayas ? Pourquoi ce nom associé à cette civilisation
d’Amérique centrale apparaît-il à travers le reste du monde ? Serait-ce une simple coïncidence ? D’où venaient les Mayas ?
Le dogme actuel de l’anthropologie affirme que les Mayas appartiennent
à un grand groupe d’Amérindiens qui ont traversé le détroit de Béring depuis
l’Asie au cours de la dernière ère glaciaire, 12 000 ans auparavant, pour finalement s’installer dans ce qui est de nos jours l’Amérique centrale. En lisant des
textes mayas plus récents, comme Le Popol Vuh, Le Livre de Chilam Balam et
Les Annales des Cakchiquels, nous avons la nette impression que les Mayas venaient effectivement de loin, « de l’autre rive de la mer, nous sommes arrivés à
un lieu appelé Tollan, où nous avons été engendrés par nos pères et mères… »
(Cakchiquels). On pourrait penser que l’histoire est simple, sauf qu’un peu plus
loin, dans le même texte, certes quelque peu confus, on apprend qu’il existait
quatre Tollan :
« Venu de quatre (lieux), le peuple arriva à Tollan. À l’Est, se trouve un
Tollan; un autre est à Xibalbay (l’inframonde) ; un autre à l’Ouest d’où nous
venons et un autre se trouve là où demeure Dieu (en haut, au ciel). Il existe
ainsi quatre Tollan. »
L’examen de l’extrait ci-dessus nous permet de comprendre que le lieu
des origines ou le processus originel décrit par les Mayas dans ce dernier texte,
est du même type qu’un mandala, céleste et cosmique par nature. Les quatre
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Tollan représentent le passage solaire d’est en ouest, ainsi que du monde des
cieux à l’inframonde. En outre, à la lecture de l’histoire et des mythologies
anciennes mayas et mexicaines, Tollan apparaît généralement autant comme
le nom d’un code archétypal que comme un véritable lieu. Et si Tollan ne désignait pas nécessairement un lieu géographique, mais se rattachait à un processus de devenir et à un point d’entrée de la réalité d’un monde à un autre ? À
cet égard d’ailleurs, le souvenir maya des origines ressemble à celui des Hopis
qui décrit un passage par des mondes différents, dont l’actuel est le quatrième.
Mais que représentent ces mondes ? Décrivent-ils des étapes antérieures de la
vie sur cette planète ; ou des passages cosmiques ayant eu simultanément lieu
sur cette planète et/ou ailleurs ?
Laissons pour le moment la question des origines et retrouvons un terrain
plus stable celui de la contemplation des réalisations des Mayas. Les Mayas
représentent incontestablement un des plus grands épanouissements de la civilisation sur la planète Terre. La jungle du Yucatan et les hauts plateaux de
l’actuel Guatemala sont parsemés d’un nombre incroyable de cités anciennes
et de temples de cérémonie. Les très hautes pyramides à étages, les places délicatement aménagées et les centres de cérémonie sont merveilleusement ornés
de pierres sculptées, entièrement couvertes d’inscriptions hiéroglyphiques.
Plusieurs éléments nous frappent à la vue de ces magnifiques ruines
mayas. Le principal critère d’étonnement reste leur isolement. Même si on le
compare à la civilisation des hauts plateaux du Mexique, à laquelle ils étaient
étroitement liés, le style artistique des Mayas reste unique. Isolés dans les jungles de l’Amérique centrale, les Mayas apparaissent aussi distants qu’éloignés.
Pourtant, en observant leurs hiéroglyphes complexes et leurs pyramides s’élevant au-dessus de la cime des arbres de la jungle, nous sommes frappés par
leur tardive apparition dans l’histoire mondiale.
Les Mayas entrent en scène presque trois mille ans après l’apogée de
la construction des pyramides en Égypte, une civilisation comparable à juste
titre.
Toutefois, si l’essor relativement tardif de la civilisation est spectaculaire,
l’abandon soudain de leurs cités l’est encore davantage. En l’an 830 de notre
ère, après 5 à 600 ans d’intense activité, les principaux centres furent livrés à la
jungle et à l’œuvre du temps. De toutes les énigmes laissées par les Mayas, celle-ci semble être la plus grande. Malgré de nombreux efforts pour émettre des
hypothèses de révolution interne, de sécheresse ou d’épidémies qui pourraient
expliquer l’abandon de ces grands centres, il n’existe aucune preuve convaincante à toutes ces théories. Aussi surprenante qu’elle puisse paraître pour notre façon de penser, la probabilité demeure toujours : les Mayas auraient pu
consciemment abandonner leur civilisation à son apogée. Si tel est le cas, nous
devons nous demander pourquoi ?
Intimement liée au mystère de l’abandon des centres clés aux environs
de l’an 830, l’énigme persiste sur la signification de leurs hiéroglyphes et leurs
calendriers ainsi que sur les données astronomiques et mathématiques qu’ils
ont laissées. Même si les Mayas n’avaient laissé derrière eux que leur architecture et leurs œuvres d’art, leur civilisation se classerait quand même parmi les
plus grandes que l’humanité ait atteint, comparable à celles des Égyptiens et
des Grecs, de la dynastie Gupta en Inde, des temples de Java, de la dynastie
T’ang en Chine et de la dynastie classique de Heian au Japon. Pourtant, ce sont
leurs réalisations scientifiques qui continuent à nous étonner et qui caractérisent autant sinon plus, l’excellence harmonique de leurs œuvres d’art.
On parle généralement des performances scientifiques des Mayas par
rapport à leur savoir concernant les calendriers. Les Mayas ont calculé la durée d’une révolution de la Terre autour du Soleil avec un écart de précision
d’un millième après la virgule par rapport aux calculs de la science moderne.
Encore une fois, répétons qu’ils ont effectué ces mesures sans nos instruments de précision. Ils ont en outre, tenu des calendriers des lunaisons et des
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cycles des éclipses. Plus impressionnants encore, ils ont enregistré dans leurs
calendriers des révolutions synodiques et des synchronisations aux cycles de
Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne. D’autre part, on trouve sur certains
de leurs monuments, des inscriptions de dates et/ou d’événements datant de
plus de 400 millions d’années. Ils ont accompli tout cela grâce à un système
numérique unique, incroyablement simple et cependant flexible qui utilise les
vingtaines (plutôt que les dizaines). Ils n’utilisaient en plus, que trois symboles
de notation. Pourquoi et à quelle fin ?
Comment la connaissance des calendriers des Mayas est-elle liée au mystère de leurs origines et à l’énigme sur l’abandon de leurs principales cités en
l’an 830 ? Où sont allés les Mayas après cette date ? Certes, certains d’entre eux
sont restés. Cependant, il existe une fracture si évidente avant la renaissance de
la civilisation maya à la fin du 10ème siècle, que cette rupture semble avoir été
consciente et délibérée. Outre la fracture si profonde entre le prétendu Nouvel
Empire maya et celui antérieur à l’an 830, à l’arrivée des Espagnols, toutes ces
compréhensions du passé semblaient avoir été oubliées. Et pourtant, restait le
calendrier. Un indice, mais pour qui ?
Les archéologues ne voient bien sûr, dans le système de calendriers
qu’une manière d’enregistrer le temps. Cependant, une question reste sans réponse : pourquoi tant de temps consacré à enregistrer le temps ? Des soupçons
commencent alors à poindre sur le fait que le calendrier puisse représenter davantage qu’un simple calendrier. Leur système numérique, si parfaitement proportionné, servirait-il également à enregistrer des calibrations harmoniques ;
des calibrations liées aux positions de l’espace-temps ainsi qu’à des qualités
résonnantes d’être et d’expériences de telle nature que notre prédisposition
matérialiste nous empêcherait de voir ?
Incontestablement, dans les volumes de la littérature écrite sur les Mayas
et leurs réalisations intellectuelles d’une précision déconcertante, rares sont
les écrivains qui approchent le sujet avec l’idée que la civilisation maya puisse
être différente d’une « chose du passé », plus avancée que la nôtre. La notion
qui prévaut sur presque tout ce qui a été dit sur les Mayas est la conception
établie partisane du progrès affirmant que les Mayas représentent des courants
de civilisation en lutte contre tous les aspects de l’environnement dans le but
d’atteindre notre niveau de matérialisme et de science. Et c’est pour cela, que
tout ce qui a été dit sur les Mayas, est totalement faux.
Après de nombreuses années d’études et de méditation sur le mystère maya, je suis arrivé à la conclusion inéluctable que l’on ne peut observer
les Mayas avec les repères de mesure et de jugements habituels. J’ai depuis
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longtemps intuitivement ressenti que le but de la vie selon les Mayas devait
être bien différent de ce que notre imagination matérialiste peut supposer. J’ai
abouti tout dernièrement à une conclusion plus approfondie que les Mayas –
du moins, ceux dont la civilisation s’est brutalement arrêtée à son apogée, en
l’an 830 – étaient plus intelligents que nous et que leur science était également
plus avancée que la nôtre. Ainsi, le fait qu’ils n’utilisaient pas d’outils en métal
ou des techniques facilitant le travail comme la roue (ils n’avaient pas non plus
de bêtes de somme) importe peu.
Comme ils pouvaient accomplir tant avec si peu de moyens, les Mayas
ont quelque chose de très important à nous enseigner dans cette époque de crise technologique et de changement de paradigme. En effet, il est possible que
les Mayas avaient déjà acquis le « nouveau » paradigme et qu’ils possédaient
également la connaissance scientifique pour son application. Cela étant dit, il
se pourrait également que le fait même que les Mayas soient le dernier courant
de civilisation venu s’épanouir sur notre planète, ne soit pas simplement dû au
hasard. Ce n’est pas non plus une coïncidence si les Mayas constituent la dernière tradition ancienne négligée à être observée et comprise à la « lumière »
de la pensée moderne. En fait, il est tout simplement possible que le temps soit
venu pour une « redécouverte » des Mayas.
C’est en prenant tout cela en considération que j’ai commencé à ressentir la présence spirituelle des Mayas. En tant que sages mystérieux de ce
que nous appelons le temps, maîtres de la synchronisation, leurs présences
m’adressaient des sourires et des gloussements énigmatiques. Bien sûr, le temps
était venu. Tout avait été élaboré, préparé et planifié. Les indices avaient été
abondamment disséminés.
Il suffisait simplement d’avoir un cadre mental approprié à l’observation
de ces indices. L’effondrement du cadre mental actuel permettrait l’émergence
de possibilités de lectures de ces indices. Il nous permettrait également d’en
tirer de bonnes conclusions - des conclusions qui auraient probablement à voir
avec le changement d’orientation des affaires de la planète, de l’extinction à la
transformation.
En préparant l’introduction de ce texte, je fus guidé par deux idées :
l’étude d’un phénomène que j’ai fini par comprendre comme étant un code
galactique maître et l’intuition d’une nécessité absolue de rompre brutalement
avec le paradigme scientifique actuel, si nous souhaitons survivre, mais également nous transformer de la manière la plus positive et la plus bénigne qu’il
soit. Le Facteur maya, depuis si longtemps négligé, doit être à présent examiné.
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La pensée qui me guida à écrire ce livre, vint à moi de manière soudaine.
Pourtant, si j’y réfléchis, je réalise que j’ai travaillé sur ce sujet depuis trente
ans. À cette étape de ma vie et de la vie sur la planète, il faut présenter de façon
claire, cohérente et honnête ce qui est vrai. Les chemins qui mènent à la vérité
sont variés. Des compréhensions, des intuitions directes, des expériences et
des révélations furent complétées par des études, des recherches, des essais
et des observations. Tous ces éléments se sont mêlés dans l’approche et la démonstration du Facteur maya. Mais plus que tout autre chose, je sens qu’il est
de mon devoir de présenter aussi simplement et directement que possible, le
Code maya, le Module harmonique.
Plus qu’un calendrier, le Module harmonique maya présenté en ce moment évoque l’image de l’hexagramme 49 provenant du Yi King :
« La Révolution (La Mue) :
Dans le lac est le feu :
Image de la Révolution
Ainsi, l’homme noble règle le calendrier
Et clarifie les temps »
Ce livre présente l’intérêt de régler le calendrier – celui que connaissaient les Mayas, voyageurs cosmiques - et clarifier le fait que
nous sommes impliqués dans les saisons galactiques. Soutenus et renforcés
par une telle connaissance qui nous rassure, nous pourrons nous positionner
convenablement par rapport à la Terre et laisser tomber notre engouement infantile et désormais très dangereux, pour le mythe du progrès et la supériorité
technologique.
C’est bien là que réside l’importance du Facteur maya : la voie par delà
la technologie.
LA GRANDE ROUE,
MANDALA
DE PACAL VOTAN