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gaumarjos saqarTvelos
Association française culturelle & d’amitié avec le peuple géorgien
Association N° W913005524, régie par la loi 1901, déclarée à la Préfecture de l’Essonne le 10 janvier 1987
Décembre 2015
Chers amis de la Géorgie,
Il est de notre devoir, Géorgiens de
France, Français amis de la Géorgie de
reconnaitre que la Géorgie est en train de
prendre
un
tournant
important
concernant la recherche de son passé et
de son histoire.
A l’époque du communisme, le pouvoir
soviétique déclarait : « Les Mencheviques
(les socio-démocrates) étaient des suppôts
des impérialistes et avaient vendus la
Géorgie
aux
groupes
pétroliers
internationaux, leurs dirigeants avaient fuit avec l’or de la
Géorgie ». Dans les années 1990, à l’heure de l’indépendance
recouvrée, les nationalistes, largement majoritaires déclaraient :
« les Mencheviques (les socio-démocrates) avaient, de par leur
politique, abandonné la Géorgie à Moscou et avaient fuit à
l’étranger ».
Mais aujourd’hui, le balancier semble se stabiliser pour une
période d’études et de recherches, de manière objective et
scientifique, pour étudier la période de la « Première
République », comme le démontre la création du Centre de
Recherches sur la Première République, par l’Université d’Etat,
Ivané Djavakhichvili. Il faut encourager cette initiative ainsi que
les très nombreuses autres manifestations organisées par le
gouvernement géorgien et la société civile géorgienne.
gaumaejos saqarTvelos
Thierry Berichvili
Président de l’association.
Sommaire :








Editorial,
Présentation du Domaine de
Leuville,
Conférence
à
l’Université,
Extraits de la Conférence,
Le Centre culturel Garikula,
Le Musée des Arts Populaires
de Tbilissi,
Photos
des
marchés
géorgiens,
Soutirage du vin en Kakhétie,
Les Pages d’histoire : les 5
députés
femmes
de
la
Première République.
ATTENTION,
L’Assemblée
Générale de l’association
prévue en fin d’année est
repoussée à la fin de janvier
Thierry Berichvili ● Au Village - 32100 Saint Orens-Pouy-Petit
Téléphone : 05 62 68 43 90 ● Portable : 06 33 69 18 64 ● [email protected]
Mercredi 4 novembre 2015,
présentation de l’histoire du « Domaine de Leuville »
à l’Université d’Etat, Ivané Djavakhichvili.
La Conférence abordait :
- L’historique et les conditions de l’achat du domaine de Leuville par le gouvernement géorgien
en exil,
- Les activités qui se déroulaient au sein du Domaine,
- Toutes les tentatives de négociations pour le retour de ce domaine à la Géorgie,
- Les négociations actuelles, le Mémorandum de 2011, le travail de la Commission Paritaire et le
projet du Centre historique et culturel Franco-Géorgien.
De nombreuses questions ont été posées sur le projet actuel, la place qui serait accordée aux
chercheurs et étudiants de l’Université, sur le cimetière géorgien de Leuville et sur les délais concrets
de la réalisation du projet ainsi que de la signature du Mémorandum de 2011…
Bien entendu, toutes les traductions ont été réalisées par Alexandre Bourdjanadzé.
Petite présentation historique du Château de Leuville
Lors de la République démocratique de Géorgie, le gouvernement socialiste équipa 2 divisions de
soldats Polonais et les renvoya en Pologne qui était attaquée par l’Armée Rouge.
Le gouvernement géorgien ne demanda aucun remboursement financier.
Noé Jordania, réception de la délégation
de l’Internationale Socialiste en Géorgie
(Septembre 1920).
Collection T. Berichvili
Du 11 février au 20 mars 1921, la Russie Soviétique avec 4 armées, et la Turquie, anéantissent
la Géorgie démocratique.
A Batoumi, le 16 mars, le Parlement vote les pleins pouvoirs au Gouvernement pour continuer
la lutte de l’étranger, qui s’embarque le 17 mars.
Le gouvernement français accepte le gouvernement géorgien en France.
Carte de l’invasion de la Géorgie par 4 armées soviétiques, envoyées par Moscou (février-Mars 1921) malgré le traité de
« Reconnaissance et de Paix, signé le 7 mai 1920, par la Russie Soviétique et la République démocratique de Géorgie (cercles
jaunes). Suivi par l’attaque des troupes Kémalistes, au début Mars, malgré l’assurance du soutien de la Turquie (en vert).
Collection T. Berichvili
L’état polonais rembourse ses dettes et avec cet argent, le gouvernement en exil achète le
domaine de Leuville, en 1922.
Officiellement, les 2 propriétaires du Château de Leuville sont Nicolas Djakhéli, et Bénia
Tchikhvichvili, ancien Député, Maire de Tbilissi et cadre du parti social-démocrate.
Le château de Leuville devient un lieu d’habitation et de travail pour les membres du
gouvernement en exil ainsi que les cadres politiques qui continuent la lutte pour l’indépendance.
Les couples Woytinsky (à gauche) et
Jordania (à droite) avec leurs enfants,
au Château de Leuville.
Collection T. Berichvili
En 1924, Bénia Tchikhvichvili repart en Géorgie avec Valiko Djougheli et d’autres cadres du
parti social-démocrates, pour aider à encadrer l’Insurrection Nationale qui se prépare. Attrapés par la
Tchéka, ils seront torturés et exécutés.
Photo des cadres du parti social-démocrate de
Géorgie, venant de France, en escale à Athènes en
février
1924.
Ces
hommes
vont
passer
clandestinement la frontière géorgienne et ils vont
épauler et encadrer l’Insurrection Nationale de 1924.
Attrapé avant l’insurrection par la Tchéka, ils seront
torturés et fusillés. Le second à gauche, Valiko
Djougheli, ancien Commandant en chef de la Garde
Nationale
et
député,
le
quatrième,
Bénia
Tchikhvichvili, député, ancien maire de Tiflis et l’un
des « 2 premiers propriétaires » de Leuville.
Collection T. Berichvili
Le Domaine n’a plus qu’un seul propriétaire et le testament de Bénia Tchikhvichvili.
Le 6 novembre 1926, le gouvernement en exil crée la Société Civile Immobilière Foyer Géorgien
(SCI Foyer Géorgien) composée de 7 membres :
 5 membres du Parti social-démocrate de Géorgie : Noé Jordania, Noé Ramichvili, Constantin
Kandelaki, Evgueni Gueguetchkori et Akaki Tchenkeli,
 d'un représentant du Parti National Démocrate : Ekvtimé Takaïchvili.
 d'un représentant du Parti Social Fédéraliste : Samson Pirtskhalava
Le 10 février 1927, la S.C.I. Foyer Géorgien achète officiellement le domaine de Leuville.
Le 30 avril 1928, les 7 sociétaires signent une déclaration : "Le domaine de Leuville a été acheté avec
l'argent du gouvernement et celui-ci est la propriété de la Géorgie."
Le 7 décembre 1930, Noé Ramichvili, l’organisateur du parti social-démocrate est abattu en plein
Paris, sur l’ordre de Moscou. Ses parts reviennent à sa famille.
En 1945, le Gouvernement géorgien négocie, par l’intermédiaire du Général de Gaulle, le retour du
« Trésor National », Ekvtimé Takaïchvili, retourne en Géorgie avec celui-ci.
Les parts d’Ekvtimé Takaïchvili sont réparties entre les 6 autres sociétaires.
Après la mort du président Noé Jordania, un «Testament Moral» est rédigé par 3 derniers ministres
vivants.
Ce « Testament Moral » constitue, l’une des pièces fondamentales pour toutes les négociations
ultérieures et définit les pistes pour le retour du domaine à « son légitime propriétaire », la Géorgie.
En 1958, Constantin Kandelaki cède ses parts aux autres membres de la SCI. Celle-ci est donc
composée de 5 membres jusqu’à ce jour.
En 1959, sur les recommandations du Sénateur socialiste, Marius Mouttet, il est créé, l'Association
Foyer Géorgien, son seul but, gérer le domaine de Leuville en le préservant d'éventuelles :
• manœuvres extérieures (ambassade de l'URSS)
• manœuvres intérieures (possibilité d'une famille de récupérer le domaine).
L'Association a pour unique objet de ses statuts : "venir en aide aux vieux géorgiens et leurs conjoints"
et en échange, elle doit entretenir domaine.
Le 11 mars 1985, un commodat est signé entre d'une part la SCI « Foyer Géorgien » et l'Association
« Foyer Géorgien » pour une durée de 50 ans, jusqu'en 2035.
Parallèlement au fonctionnement légal,
Le Domaine de Leuville-sur-Orge,
Patrimoine historique de la Nation géorgienne et symbole de la
République démocratique de Géorgie.
Les 3 grandes périodes du Domaine de Leuville :
1 - La « Période politique : lieu de la lutte pour l’Indépendance nationale et contre la
répression » de 1922 à 1953.
 L’organisation de l’insurrection nationale de 1924.

l’organisation des passeurs clandestins qui traversent la frontière turco-géorgienne
clandestinement pour rencontrer les maquis, les mouvements d’opposition clandestins
qui luttent en Géorgie contre les troupes d’occupation russes.

Le soutien aux luttes contre la collectivisation forcée des terres que la République
démocratique de Géorgie avait distribuées aux paysans sans terre et pauvres, de 1928 à
1934
La position du gouvernement géorgien contre le nazisme, pendant la seconde guerre mondiale :
« Soutien au camp de la démocratie contre la barbarie nazie. Arrêt des actions contre les
occupants Russes jusqu’à la défaite du nazisme ».
2 - La « période préservation du symbole historique de la liberté et de l’indépendance de la
Géorgie pour les Géorgiens de Géorgie », des années 1950 à la fin des années 1990 :
L’activité politique du parti social-démocrate de Géorgie.
L’imprimerie de Leuville, qui était en fait l’imprimerie du parti social-démocrate de Géorgie,
continua à éditer, brochures, livres et déclarations en faveur de l’indépendance de la Géorgie et
contre son occupation par les troupes soviétiques. L’imprimerie était en fait une
« Photocomposeuse ». L’imprimeur du parti, composait les textes en français et en géorgien,
réalisait les plaques de plomb et celles-ci étaient imprimées par l’imprimerie d’Arpajon, ville
éloignée de 5 km de Leuville.
Le « Trésor National » retourna en Géorgie accompagné par Ekvtimé Takaïchvili. En 1945, les
membres du gouvernement en exil, appuyé par les officiers géorgiens, qui avaient été décorés
par le Gouvernement Français, lors de la seconde guerre mondiale, avaient négocié avec le
Général De Gaulle, le retour du « Trésor National », qui avait été gardé par la Banque de France.
La condition expresse de ce retour, était que toutes les pièces de ce trésor archéologique,
restent en Géorgie. Ce qui fut fait.
Les « archives du gouvernement » et celles du parti.
Le « Château de Leuville ».
Le « cimetière Géorgien de Leuville ».
3 - 3 - La « période de la conservation des symboles de la première République, la
République démocratique de Géorgie et du retour de ce bien à la Géorgie», de 1990 à nos
jours.
Les négociations sur le « Retour de Leuville à la Géorgie »,
La question du « Cimetière Géorgien de Leuville ».
L’évolution des négociations pour le retour
du Domaine de Leuville à la Géorgie.
1991 : La Géorgie recouvre son indépendance.
1994 : Reconnaissance de l’importance historique du « château de Leuville » par le président
Chévardnadzé, en visite officielle en France.
1998 : Le 8 mai, premières négociations entre le premier Ambassadeur de Géorgie en France,
Gotcha Tchogovadzé et la SCI « Foyer Géorgien ».
1999 : Le 21 mai, création de la Commission Mixte de Négociation. Pendant 5 années,
rencontres sur rencontres, avec plusieurs Ministres différents, quelques pistes se dessinent.
2004 : Reconnaissance de l’importance historique et symbolique du « Château de Leuville » par
le président Saakachvili, en visite officielle en France.
2004 : Lors de la première rencontre avec la nouvelle Ambassadrice, Natia Djaparidzé, celle-ci
présente un ultimatum qui exige que les familles « rendent sans conditions leurs parts au
Gouvernement Géorgien ». Rupture immédiate des négociations.
2006 : La SCI « Foyer Géorgien » présente un Mémorandum au Président, qui est immédiatement
rejeté par le Ministre de la Diaspora, Guiorgui Kheviachvili.
Le 26 mai 2008, Pose d’une plaque à l’entrée du Château, inaugurée par le Ministre de la
Diaspora, Iulon Gagochidzé et le nouvel Ambassadeur Mamuka Kudava, à l’occasion du 90e
anniversaire du 26 mai 1918.
2008 : Le Président Saakachvili, par décret donne des « pouvoirs spéciaux » à O. Zourabichvili
pour négocier le retour du domaine à la Géorgie. Cette tentative aboutit à un nouvel échec, car
il refuse toute proposition.
2011 : En mars, rencontre avec Papuna Davitaia, Ministre des Diasporas, en visite en France.
23 mai 2011 : signature du Mémorandum par le Ministre de la Diaspora Mirza Davitaïa et la
Gérante de la Société « Foyer Géorgien » Irène Tzitzichvili, au nom des familles.
Juin 2011 : constitution de la « Commission Paritaire », début du travail en commun.
18 avril 2013 : Réunion de la Commission Paritaire de Gestion avec les membres, désignés par
le nouveau gouvernement, Koté Sourgouladzé, Ministre de la Diaspora,
25 mai 2013 : Pour la première fois, les représentants des familles sont reçus par les plus
hautes autorités de l’Etat géorgien, le Premier Ministre, Bidzina Ivanichvili.
21 mars 2015 : réunion de la Commission Paritaire avec le nouveau Ministre de la Diaspora,
Guela Dumbadzé.
Réunion de la Commission Paritaire en octobre
2015 à l’Ambassade de Géorgie. De gauche à
droite,
la
Délégation
Géorgienne
Théa
Tsouloukiani, Ministre de la Justice, Guéla
Dumbadzé, Ministre de la Diaspora et Gotcha
Djavakhichvili, Ministre plénipotentiaire en
poste à l’Ambassade de de Géorgie en France.
Extraits de la Conférence « Présentation de l’histoire du Domaine de Leuville-sur-Orge »
donnée à l’Université d’Etat, Ivané Djavakhichili, par Thierry Berichvili le 4 novembre
2015.
Le Centre Culture, Art Villa GARIKULA.
Ce centre installé dans le « Palace Bolkarsky » est un centre de
création et d’exposition qui reçoit des artistes Géorgiens et
étrangers en Résidence Artistique. Il est soutenu et financé par le
Ministère de la Culture.
C’est une Villa Artistique peu commune et étrange qui
nous accueille dans ce village à 45 km de Tbilissi.
Tout est « simple et tranquille » dans ce lieu.
D’abord cette grande bâtisse, témoin d’une gloire
passé, « Palace » d’un Comte Polonais que le Tsar des
Russies avait exilé, pour l’éloigné de son pays et faire
taire sa rébellion. Aujourd’hui Palais-Chaumière, réparé
de « Bric et de Broc » avec un petit air de « bricolage
artistique » qui semble vouloir nous dire : « Attention,
ici tour est art ! »
Ensuite le public et les artistes en Résidence
Artistique, « Qui est qui ? »,
« Qui est artiste ? Qui est public ? »
Alors l’artiste c’est cette femme qui s’allume une
cigarette assise en position du lotus sur le grand fauteuil
et qui ne s’arrête pas de parler à cette très jeune
femme, buvant à petite gorgée une tasse de thé et qui
l’écoute religieusement ? Et bien non, c’est le
contraire !
« Qui est le Directeur ? »,
Mais c’est ce grand homme barbu et trapu,
habillé d’un costume de gros velours côtelé comme nos
paysans du début du siècle. Il vient de finir de fendre
des bûches de bois pour remplir cet immense poêle à
bois canadien qui « décore » le grand salon.
« Où sont les œuvres ? »
Elles sont partout, fresques, dessins, tableaux et
graffitis sur les murs de la maison, constructions, amas
d’objets, scène à moitié construite, chemins à moitié
tracés dans le parc. Partout l’art est partout, y compris
à l’entrée du Domaine dans le « Café Français » où tout
est indiqué en Français et surtout à côté dans l’atelier
où tout est « désordre artistique ! ».
Allez voir et découvrez !
Soutirage du vin de manière traditionnelle dans le
village d’Akhtana, en Kakhétie.
Nos amis Zourab et Manana Gaiparishvili nous ont emmenés dans leur village natal d’Akhtana, en
Kakhétie. Une surprise nous attendait. Leur cousin Batchana, allait soutirer le vin nouveau du Kvévri au
tonneau. Le jus du raisin écrasé, il a 2 semaines avait été versé dans le Kvevri, enterré dans le jardin.
Batchana introduisit un Godori, grand panier d’osier tressé, étroit et aussi haut que le Krévri. Ce Godori
permet d’écarter le moût et les impuretés qui reposent au fond du Kvévri.
A l’aide du Rapili, bol en cuivre, accroché à 2 tiges de noisetier, il soutire le vin nouveau et le
transvase dans les tonneaux.
Godori (Panier
en osier tressé
qui sert à
écarter le moût
du vin nouveau)
Kvévri
(Grande
jarre en argile,
enterrée
pour
conserver le vin)
Rapili (composé d’un
bol en cuivre attaché à
2 tiges de noisetier)
1
3
2
1 – Le vin nouveau est pris dans le Godori (Ce panier d’osier écarte
les impuretés.
2 – Avec le Rapili, le vin est transvasé du Kvévri dans un seau.
3 – Par un jeu de basculement, en tirant sur les tiges de noisetier,
Le vin est versé dans le seau en étant filtré, grossièrement, par
une passoire. Seuls les pépins et la pulpe seront filtrés.
Batchana et Zourab en plein travail.
Détail du Rapili.
Fabrication des brochettes avec du gros sel. Allumage du feu avec des petites buches et cuisson sur
des épis de mais égrainés.
Et comme partout, entres amis, tout se termine autour d’une table !
Quelques photos de marchés et bazars géorgiens
de Tbilissi, Koutaïssi et Telavi.
Le Musée des Arts populaires de Tbilissi
Avenue Chota Roustaveli
Place de la Liberté
Ancienne
Mairie
Musée des Arts populaires
Rue Chalva Dadiani
Rue Chalva Dadiani, derrière l’ancien Hôtel de ville de Tbilissi, se trouve un petit Musée fort
sympathique, celui des Arts populaires.
C’est un Musée disposé sur plusieurs étages. Au rez de chaussée vous êtes accueilli par une
équipe sympathique qui est complètement à votre disposition pour vous faire découvrir les
trésors que nous réserve ce Musée. Il y a entre autre, Irina Kochoridzé, qui nous a aidé à monter
notre exposition de Tapis du Caucase « Les Trésors des Musées de Tbilissi » (1). Elle est l’une
des spécialistes des tapis du Caucase de Géorgie et a très longtemps travaillé sur ce sujet.
Au premier étage, se trouve une salle qui sert d’accueil, de Conférence, et de salle de
spectacle. Lors de notre séjour, nous avons assisté à une conférence-spectacle d’un descendant
des Géorgiens déportés par Chah Abbas (2), dans la partie Iranienne du Caucase.
A cet étage se trouve aussi une galerie qui présente tapis, poterie, bijoux, instruments de
musique et armes. Ces pièces datent du XIXe et début du XXe siècle.
Irina nous déclare que la collection entreposée dans ce Musée est importante mais, que faute de
place, l’équipe est obligée de faire des choix et que l’équipe change les objet régulièrement,
afin d’en montrer le plus possible.
Si vous allez visiter Tbilissi, n’oubliez pas de faire un petit détour, à 300 m de la place de la
Liberté. N’hésitez pas, demandez Irina Kochoridzé, elle présente un « Joker », elle parle le
Français.
Depuis une petite dizaine d’années, l’Etat Géorgien fait un effort pour l’organisation et la
scénographie de ses Musées.
Quelques vitrines de ce Musée, où l’on peut découvrir, des ceintures d’argent et une « Cornemuse
du Caucase » (en dessous) ainsi que cette superbe aiguière en argent Niellé.
Pages d’histoire
En décembre 2015, pour la première fois de leur histoire, les femmes d’Arabie
Saoudite ont pu voter pour des listes communales. Au moins celles dont les maris ont accepté
qu’elles s’inscrivent sur les listes électorales et de les accompagner au bureau de vote.
En Géorgie, déjà lors de la Révolution de 1917, pendant les élections Panrusses (1), qui
eurent lieu dans l’ex-empire tsariste, les femmes ont pu voter. En janvier 1919, la jeune
République démocratique de Géorgie organisa des élections législatives (2). De ce scrutin, 5
femmes, présentées sur la liste du parti social-démocrate de Géorgie furent élues députées et
siégèrent à l’Assemblée. En octobre 2015, le Ministère de la Justice et les Archives Nationales,
ont organisé une très belle exposition, inaugurée par Mme Théa Tsouloukiani, Ministre de la
Justice, sur des documents importants de la Première République (3) De plus ils ont édité un
très beau livre sur cette exposition et un petit dépliant très intéressant sur les ces 5 femmes
députées. C’est à partir de ce document et avec l’autorisation de Mme Théa Tsouloukiani,
Ministre de la Justice, que nous vous présentons la biographie de ces 5 femmes remarquables
de Géorgie, qui courageusement ont pris leur destiné en main et souvent ont été martyrisées.
Christine Charachidzé (1887-1973)
Etudiante à l’école des filles de Koutaïssi, elle est expulsée à l'âge de 15
ans à cause de ses déclarations anti-tsariste.
Elle travaille en tant que professeur. Elle était membre de la société
d'alphabétisation de la langue Géorgienne ainsi que membre du
Comité pour la fondation de l'Université d'Etat de Tbilissi.
En février 1919, lors des élections législative, présentée sur la liste du
parti social-démocrate de Géorgie, elle
est élue députée de
l'Assemblée constituante. Elle devient secrétaire de la même
assemblée et membre de trois autres commissions.
En février 1922, à la date anniversaire de l'occupation de Tbilissi, par
l’armée rouge, elle dirige une grève à la 10e école pédagogique, où elle
est arrêtée et emprisonnée plusieurs mois dans la prison de Metékhi.
En 1931, elle est diplômée de l'Université d'Etat de Tbilissi, en
littérature géorgienne et de la faculté des langues. Plus tard, elle
devient une scientifique bien connue, spécialiste brillante des vieux
manuscrits géorgiens. Lors de sa vie elle écrit des livres fondamentaux sur l’histoire de la Géorgie du sud.
Eléonora Ter-Pharsegova Makhviladzé (1875-inconnu)
Elle suivit les cours de l’école des femmes de Tiflis.
En 1905, elle déménage à Soukhoumi où elle travaille en tant que
professeur.
Membre du parti social-démocrate de Géorgie, elle prit une part active
au mouvement révolutionnaire de Soukhoumi pendant la Révolution
de 1905 (4).
En 1917, elle avait déjà été arrêtée trois fois par la police tsariste.
En février 1919, lors des élections législative, présentée sur la liste du
parti social-démocrate de Géorgie, elle
est élue députée de
l'Assemblée constituante.
De 1919 à 1921, elle est membre de la Commission « Travail et santé »
de l'Assemblée constituante.
Après l’occupation de la Géorgie par les troupes de l’armée rouge en
1921, elle s’implique activement dans les mouvements antisoviétiques.
En 1925, elle devient membre du Comité central du parti social-démocrate de Géorgie qui continue le
combat de l’indépendance dans l’illégalité (5). Dans l'année, elle est arrêtée et exilée de Géorgie.
En 1930, Eleonora revient en Géorgie et vivra de leçons privées.
Ana (Ola) Sologhachvili (1882-1937).
Elle devient membre du parti social-démocrate de Géorgie à 21 ans, en
1903. Durant le tsarisme, elle est arrêtée de très nombreuses fois.
En février 1919, lors des élections législative, présentée sur la liste du parti
social-démocrate de Géorgie, elle est élue députée de l'Assemblée
constituante.
De 1919 à 1921 elle travaille à la librairie et la Commission des publications
de l’Assemblée.
En 1925, elle travaille comme maitresse d’école.
Elle est activement impliquée dans la lutte pour l’indépendance nationale,
contre l’occupation des bolcheviques.
En 1937, elle est arrêtée et accusée d’anti soviétisme, d’anti
collectivisation et de comportement chauvin.
Elle est exécutée par les troupes du NKVD (6).
Elisabeth Nakashidzé-Bolkvadzé (1885-1937)
A partir de 1904, elle s’engage très activement dans les activités du parti
social-démocrate de Géorgie.
En 1917, elle est élue comme la Présidente de l’association des Femmes de
Gourie.
En février 1919, inscrite sur les listes du parti social-démocrate, elle est élue
comme députée au Parlement.
Après l’occupation de la Géorgie par les troupes de l’armée rouge en 1921,
elle continue la lutte pour l’indépendance de son pays.
En 1923, elle est déportée une première fois dans l’Oural. Elle revient en
Géorgie en 1925, mais( en 1926 elle est de nouveau arrêtée et envoyée
d’abord dans la prison politique de Minousinsk, ensuite en Sibérie.
En 1937, elle est victime de la répression des soviets et elle est fusillée à
Krasnoïarsk pour activités contre-révolutionnaires.
Minadora Ordjonikidzé-Torochelidzé (1879-1967)
D’abord elle étudie à l’Ecole des Femmes de Koutaïssi et en 1901 elle poursuit ses études de médecine à
la Faculté de Genève. Dès son séjour en Suisse, elle se lance dans les
activités avec le parti social-démocrate de Géorgie.
En février 1919, elle est élue aux élections législatives, sur les listes du
parti social-démocrate de Géorgie.
En 1921, lorsque les troupes de l’armée rouge envahissent la Géorgie, elle
travaille au sein de la Croix Rouge. Plus tard, employée par
l’administration américaine, elle organise des organisations clandestines
de femmes. Elle est complètement engagée dans le mouvement contre
l’occupation soviétique.
En 1924, elle est exilée à Moscou.
En 1936, elle est envoyée au Kazakhstan. Après 14 ans d’exil dans ce pays,
elle est autorisée à rentrer en Géorgie.
Pendant son exil, elle eut une activité médicale régulière et elle travailla
pour de nombreuses institutions médicales.
Pendant les purges de 1937-1938, 2 de ses enfants ainsi que son mari, sont fusillés.
Notes :
(1) Elections Panrusses. La révolution démocratique de février 1917, organise les élections libres sur tout
le territoire de l’ancien empire tsariste. Les élections sont un véritable succès avec une participation
de 60%. Les bolcheviques sont minoritaires y compris dans le Caucase et en Géorgie, la social-
(2)
(3)
(4)
(5)
(6)
démocratie géorgienne remporte les élections avec plus de 72 % des voix (Voir notre Lettre
d’information de Février 2014).
En février 1919, moins de 11 mois après la création de la République démocratique de Géorgie, le
gouvernement géorgien organise les élections libres, où tout habitant de Géorgie, femme ou homme,
âgé de plus de 20 ans pouvait se présenter et voter. 15 partis se présentèrent et le parti socialdémocrate remporta ces élections avec plus de 80 % des voix. Peu de partis présentèrent des femmes
sur leurs listes mais le parti social-démocrate fit élire 5 femmes au Parlement Géorgien.
Cette exposition présente des documents très intéressants et passionnants, comme les maquettes qui
ont servis à la création du Drapeau et Armoiries de la Première République, le traité de « Paix et de
reconnaissance mutuelle » signé le 7 mai 1920 entre la République démocratique de Géorgie et la
Russie Soviétique (qu’elle ne respecta pas…) d’innombrables photos d’époque et surtout les feuilles de
résultats, avec des graphismes des votes par région et par liste présentée par les partis politiques.
La Révolution de 1905, secoua tout l’empire tsariste et débuta pendant la guerre Russo-Japonaise, où
la Russie fut écrasée par l’armée japonaise. En Géorgie, elle prit un aspect particulier avec la création
de la « République de Gourie » (voir notre lettre d’information du mois de décembre 2014). La Géorgie
fut l’un des derniers bastions de la résistance, puisque des combats durèrent jusqu’en 1906. Les
troupes tsaristes écrasèrent tous les mouvements révolutionnaires, mais le Tsar concéda une
représentation populaire avec des élections, la Douma.
Les organisations social-démocrates géorgiennes développèrent dès 1893, date de création officielle de
ce parti, les organisations légales et les organisations illégales pour protéger les militants des
répressions meurtrières de la police tsariste.
NKVD. Les bolcheviques pour assoir leur dictature, créent la Tchéka en décembre 1917, qui se
transforme en Guépéou en février 1922, en NKVD en 1934 et enfin en KGB en 1954.
Dépliant présentant les biographies et les photos de ces 5 députées femmes, élues lors des élections
de février 1919, sur la liste du parti social-démocrate de Géorgie. Ce dépliant a été édité et distribué lors de
l’inauguration de l’exposition organisée par le Ministère de la Justice et les Archives Nationales, le 12
octobre 2015 à Tbilissi.
Livre présentant les documents et photos sur la Première République de l’exposition organisée par le Ministère de
la Justice et les Archives Nationales. Cette exposition présentée en octobre 2015 à Tbilissi est prévue d’être présentée
dans toutes les grandes villes de Géorgie. Ce livre édité par le Ministère de la Justice et les Archives Nationales est une
preuve concrète de la volonté du gouvernement géorgien et la société géorgienne de renouer avec son histoire, y compris
avec cet épisode capital de la République démocratique de Géorgie.
Association française culturelle & d’amitié avec le peuple géorgien
Thierry Berichvili – Au Village 32100 Saint Orens-Pouy-Petit
Téléphone : 05 62 68 43 90 - Portable : 06 33 69 18 64
[email protected]