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Retour sur le Forum Social Mondial à Tunis Par Wiem POUSSE, Pôle Formation & Capitalisation, Marseille, le 16/04/2015 L’Agence des Villes et Territoires Méditerranéens Durables (AViTeM) a participé au Forum Social Mondial (FSM) qui s’est déroulé du 24 au 28 mars 2015 à Tunis. « Le Forum Social Mondial est un espace de débat démocratique d’idées, d’approfondissement de la réflexion, de formulation de propositions, d’échange d’expériences et d’articulation de mouvements sociaux, réseaux, ONGs et autres organisations de la société civile qui s’opposent au néo-libéralisme et à la domination du monde par le capital et par toute forme d’impérialisme.1 » Plus de 45 000 personnes sont venues de 121 pays et 4500 organisations tunisiennes et étrangères y ont participé. L’AViTeM travaille depuis sa création en 2012 sur différents projets en Tunisie, dont l’organisation récente d’un séminaire2 sur la planification stratégique qui s’est déroulé du 9 au 13 Mars à Tunis, appelant à la participation d’un grand nombre de structures et de professionnels de l’urbain en Tunisie. L’Agence a pour objectif de mettre en place un dispositif d’échanges d’expériences et de bonnes pratiques sur les questions de développement urbain et territorial en Méditerranée. Il était opportun et primordial de marquer notre présence au FSM, d’autant plus que l’AViTeM est devenue, depuis le 1er janvier, le gestionnaire de la Villa Méditerranée, un lieu de dialogue et de rencontres en matière de coopération en Méditerranée. C’est également dans cet esprit que l’AViTeM a organisé une soirée de solidarité à la Tunisie le 9 Avril à la Villa Méditerranée, avec un hommage particulier à la jeunesse tunisienne. Entre la pluie et le vent qui faisaient vaciller les tentes, et les attentats tragiques du Bardo, le Forum ne réunissait pas a priori toutes les conditions favorables. C’est pourquoi la tenue du FSM sur le campus universitaire d’Al Manar, malgré ces conditions difficiles, notamment sécuritaires, est déjà une réussite en soi. Plus de 1500 ateliers ont été réalisés sur quatre jours, répartis sur des plages horaires de 8h30 à 11h00 ; 11h30 à 14h00 ; 15h00 à 17h30. Nous avons fait le choix de nous orienter sur les ateliers liés au développement urbain durable, à la révolution tunisienne et à l’engagement citoyen des Source, site web du FSM : https://fsm2015.org/node/133 Séminaire organisé dans le cadre du cycle de séminaires de haut-niveau sur le développement urbain et territorial de l’AViTeM. Le premier s’est déroulé à Tunis, les suivants se dérouleront à Casablanca en Mai et à Nice en Octobre. 1 2 jeunes. La difficulté consistait alors à trouver les salles réparties sur trois facultés différentes dans le même campus. Heureusement la centaine de jeunes volontaires mobilisés était dynamique et pleine de bonne volonté. Quelques retours sur trois ateliers en rapport avec les trois thématiques choisies : « Regards Croisés sur la Révolution tunisienne et le printemps arabe », atelier organisé par le Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie. Cet atelier insistait sur le caractère unique de l’expérience tunisienne qui, en moins de trois ans, a été capable d’organiser trois élections libres et transparentes. Le débat a porté sur la question de la « Tunisianité ». Il est rappelé que la réussite du processus démocratique en Tunisie s’explique par son histoire culturelle et politique. La Tunisie ne peut être érigée comme modèle des Printemps arabes alors même que chaque pays a ses propres spécificités. « Les jeunes sont-ils vraiment réticents à une participation sociale et politique positive ? L’exemple du projet Chabeb Constitution Forum (CCF) », atelier organisé par la Jasmine Foundation. Un large panel d’acteurs de la société civile impliqués dans l’engagement de la jeunesse était présent. En outre, le CCF consiste en un travail de vulgarisation de la Constitution auprès des jeunes d’un quartier défavorisé de la banlieue de Tunis à travers les méthodes scientifiques et de médiation des sciences sociales. « Approche participative dans le développement local, garantie du développement durable », atelier organisé par l’association Citoyens Solidaires. Le débat portait sur la nécessité de transparence de la municipalité sur leurs budgets vis-à-vis des citoyens et sur la nécessité d’aller vers plus de concertation. Alors que la nouvelle Constitution appelle à la décentralisation, la question se pose de la transposition des articles3 128 et 129. Est noté l’effort de l’association El Bawsala, à travers le projet Marsad Baladia qui observe l'activité des municipalités sur la base du principe de transparence et en consécration du droit d'accès à l'information. Le projet a commencé, comme étape préliminaire, par observer 24 municipalités sur 3 gouvernorats, dans l'optique de suivre dans le futur l'activité de toutes les municipalités de la République tunisienne. Le FSM regorgeait d’activités et d’ateliers riches en débats et en informations. Certes ils sont très intéressants, voire importants car ils nous font prendre du recul sur nos pratiques, mais ils restent insuffisants. Les forums doivent aboutir sur des propositions d’actions, sur des assemblées de convergences entre les différents mouvements et associations et ne pas rester à ce seul statut de « débats ». 3 La constitution tunisienne consacre le principe de décentralisation comme mode de gouvernance privilégié. Selon l’article 128 le pouvoir local sera désormais fondé sur la décentralisation « concrétisée par des collectivités locales comprenant des municipalités, des régions et des départements dont chaque catégorie couvre l’ensemble du territoire de la République conformément à une division fixée par la loi ». Aussi, l’article 129 énonce que « les collectivités locales jouissent de la personnalité juridique et de l’autonomie financière et administrative » et « gèrent les affaires locales conformément au principe de la libre administration. » Nous retiendrons de ce forum avant tout de belles rencontres. Celles de personnes engagées et actives dans le processus de transition démocratique en Tunisie. Ces quatre jours passés au FSM ont servi de socle à l’organisation d’une soirée de solidarité à la Tunisie à Marseille. Une soirée résolument tournée vers la Tunisie où la parole a été donnée à des acteurs de la société civile, des associations, des militants, des journalistes, des blogueurs…