Depuis la terre d`Assise et Francis l`esprit de prophétie
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Depuis la terre d`Assise et Francis l`esprit de prophétie
Massimo Coppo Depuis la terre d'Assise D et Francis l'esprit de prophétie IACA - Settore Divulgativo www.iaca.it 1 Publication éditée par : IACA International Association for Christian Action 06081 Rocca Sant’Angelo - Petrignano Assisi (PG) Tel. e Fax 075 / 803 84 08 06066 Gaiche - Piegaro (PG) www.iaca.it [email protected] Coordination éditoriale Angela Grösser ˆàá 2 “A Marcello Ezechiele Ciai Profeta di Assisi” Le témoignage de Jésus c’est l’esprit de prophétie (Apocalypse 19, 10) 3 Indice 7 Chapitre I Objectif Extraits d’une histoire prophétique 11 Chapitre II 13 Chapitre III 14 Chapitre IV 17 Chapitre V 18 Chapitre VI 19 Chapitre VII 20 Chapitre VIII 21 Chapitre IX 23 Chapitre X 25 Chapitre XI 28 Chapitre XII 30 Chapitre XIII 33 Chapitre XIV 35 Chapitre XV 39 Chapitre XVI 40 Chapitre XVII Guido Ceronetti: « Les prophéties fumeuses de Marcello» La semence Un conseil d’ami La risposta del Padre Dio Genèse d’une communauté A Viole Amour et paix Nous nous habillions en haillons Des irréguliers Une béni règle de vie Ora et labora A Rocca Sant’Angelo A Gaiche En sac Parlando di profeti e profezie... Eretici ad Assisi... ma non più ora 42 Chapitre XVIII Retrait de permis Chapitre XIX Chapitre XX Chapitre XXI Chapitre XXII L’Eglise. Ensemble. Finalement ! A la discothèque E ora Analogie Segni 56 Chapitre XXIII 59 Chapitre XXIV 61 Chapitre XXV "Eco Sacro" nel Cuore di Assisi Prodigio al Vaticano: un Pellegrino di Assisi... Réjouissez-vous : le grand jour est proche Bénévolat chrétien : la IACA 65 Chapitre XXVI 67 Chapitre XXVII Comment est née l'Association en 1991 Accoglienza 69 Chapitre XXVIII 72 Chapitre XXIX 74 En mission: Divulgazione Chapitre XXX Projets et rêves 5 Veduta di Assisi dall’alto 54 Chapitre I OBJECTIF "Va, François, et répare ma maison qui, tu le vois, tombe en ruines" : Dieu a vraiment parlé, à Assise, il y a huit siècles, à un jeune baptisé Jean par sa mère mais que son père, Pierre Bernardone, voulut ensuite, comme on le raconte, appeler François. "Le silence de Dieu est plus tragique que la guerre » - écrivit JeanPaul II- « Le Créateur en silence semble enfermé au Ciel et ne se révèle plus… On se sent seuls et abandonnés, privés d’espérance… " Voilà, l’objectif de ce livre, il s’agit de montrer que c’est justement ici dans cette terre glorieuse d’Assise, visitée chaque an par des millions de personnes provenant du monde entier, que Dieu a rompu une fois de plus le silence, et il est vraiment en train de parler encore à l’Eglise et au monde. Singulier « privilège » pour Assise ! “Signore, che non manchino i profeti nel tuo popolo!” ha pregato Papa Francesco al termine di un’omelia in cui ha detto che una Chiesa senza profeti manca della vita stessa di Dio. Ma un vero profeta Iddio lo ha suscitato, tanti anni fa, proprio ad Assisi, nella terra di quel San Francesco da cui il Papa, primo caso nella storia della Chiesa, ha voluto assumere il nome. Questo libro racconta la particolarissima conversione di questo profeta, Marcello Ezechiele Ciai e la sua travagliata ed esaltante vicenda spirituale, in cui si possono cogliere non poche sorprendenti analogie con San Francesco. Il suo sofferto carisma ha riguardato non solo la amatissima Assisi, di cui profetizzò il famoso terremoto del 1997, ma la Chiesa tutta e il Vaticano, fin nelle persone di Giovanni Paolo II, e in maniera particolarissima, dello stesso Papa Francesco… come se Marcello Ezechiele fosse stato chiamato a preparare la strada a questo nuovo Pontefice, e a sostenerlo nella sua coraggiosa e ormai irreversibile opera di riformare la Chiesa. Ma nel libro si racconta anche della comunità “Famiglie di Betlemme” raccoltasi attorno a Marcello nel 1980 in spirito benedettino di operosità, comunione dei beni e servizio ai poveri e alla Chiesa. Una singolare storia “profetica” nella mistica Umbria, allargatasi poi in una operosa associazione di volontariato cristiano, la IACA; dove i prodigi della fede e i misteri della profezia si sono intrecciati con appassionanti episodi e iniziative di impegno sociale e di umana solidarietà. 7 Assisi, Porta Nuova, con la targa donata dall’Associazione IACA alla città di Assisi. Vi è riportata tradotta in italiano e in inglese - la benedizione profetica che San Francesco impartì alla sua città prima di morire, inscritta in latino nell’arco della Porta: “Il Signore ti benedica Santa Città fedele a Dio perché per mezzo di te molte anime si salveranno e in te abiteranno molti servi dell’Altissimo e da te molti saranno eletti al Regno Eterno”. 10 Sullo sfondo il campanile della Basilica di Santa Chiara. Frammenti di una storia profetica 11 Pendant qu’il était en train de chasser dans le marais du Lac Trasimeno près du vieil aéroport de Castiglione del Lago… 12 Chapitre II LA SEMENCE “Mentre stava cacciando sul padule del Lago Trasimeno nei pressi del vecchio aeroporto di Castiglione del Lago, un uomo della terra d’Assisi, Marcello Ciai, nel ventinovesimo giorno dell’undicesimo mese dell’anno millenovecentosessantasette, ebbe una visione che lasciò un solco profondo nella sua vita, convertendola a Dio”. La vicenda è raccontata per esteso nel primo capitolo - “Prologo”- del libro “ Il sacchetto con 10 covoni”, una raccolta di profezie, visioni ed esperienze mistiche di questo profeta di Assisi: libro edito in pochi esemplari dall’Associazione Iaca nel 1995, e ripubblicato di recente. Il famoso scrittore e saggista Guido Ceronetti, dopo aver incontrato Marcello con cui aveva chiesto di parlare personalmente, scrisse di lui e della sua comunità in un lungo articolo su La Stampa di Torino del 6 Marzo 1998. Nell’articolo riferì della stupefacente visione che Marcello ebbe al Lago Trasimeno, insieme ad un’altra visione profetica avuta successivamente, nel 1981, in cui lo stesso antivide alcuni giorni prima l’attentato a Giovanni Paolo II. Il resoconto che Marcello fece poi di quella particolarissima esperienza vissuta al Trasimeno, incute un senso di misterioso timore: “All’improvviso fui attratto irresistibilmente verso l’alto. Guardai in su, verso oriente ed ecco… una lunga, fantastica, perfetta formazione come di grosse lenti per ingrandire. Avevano il colore grigio del fumo e procedevano due a due andando dritte davanti a se stesse. Ad un tratto quattro di queste forme opalescenti si staccarono dalle altre, per calarsi giù piano piano fin sul canneto davanti a me. Ebbi la chiara percezione che le forme fossero animate. Prima ancora che riuscissi a muovere qualche passo, le vidi lanciarsi fulmineamente verso l’alto, per ricongiungersi alle altre che stavano scomparendo attraverso la volta nuvolosa”. 11 D’après les documents sur les observations d’OVNI que la France – premier pays à les divulguer – a décidé de rendre publics, il apparaît qu’un des premiers cas signalés était justement un gros objet volant en forme de « lentille », vu par des passagers d’un avion de ligne. Mais en réalité dans l’épisode de Trasimeno, il y a quelque chose de bien plus profond que ce que l’on peut lire par rapport aux apparitions « normales » d’ « objets non identifiés », et en plus, les suites données à cet événement peu commun n’eurent pas un sensationnalisme immédiat. Marcello ne parla que des années après, parce que, comme on le lit dans le « Prologue » de la publication cité au début, « à la suite de cette vision, il se sentit mal pendant trois jours ; et il en resta perturbé pendant une longue durée. Mais c’est à ce moment-là qu’il commença a regarder en haut, à s’ouvrir aux réalités célestes et invisibles, à chercher ce qui transcende l’esprit et la science humaine, à penser au surnaturel, à Dieu. » François d’Assise avait choisi le lac Trasimeno comme un de ses lieux de retraite. Peut-être, au bout d’un de ces carêmes qu’il y passait en jeûnant, priant et souffrant pour les autres, il y aura laissé une prière particulière et une bénédiction : une semence qui des siècles après aurait germé sur la rive du lac, en faveur de son compagnon de cette terre et d’autres avec lui. Qui sait… 12 Chapitre III UN CONSEIL D’AMI Ce que Marcello avait cherché jusqu’alors, c’était l’argent, le succès, les femmes…comme tant de gens. Le bonheur, somme toute, comme beaucoup se l’imaginent. Et en matière « d’affaires séculières », il s’était débrouillé, avec un certain succès, dans diverses activités commerciales et industrielles. Mais à présent, le sens du divin, du transcendant le poussait à dire, avant de s’endormir : « Si tu es là, tu es Dieu, tu es Père, tu es Amour, et je suis ton fils : est-il possible que tu ne trouves pas un moyen de communiquer avec moi ? » Le temps passé au cours duquel Marcello adressait avec persévérance cette simple prière sincère au Ciel, la réponse du Père arriva et c’était : Jésus lui-même, le Verbe de Dieu, l’Amour de Dieu, envoyé à Marcello pour une « rencontre » céleste et stupéfiante qui sera relatée dans le chapitre suivant. Entre-temps, Marcello, demandait de l’aide spirituelle de ceux dont il pensait qu’ils vivaient une véritable expérience de foi. Il avait, parmi ses amis, un « croyant » qui avait déjà abandonné sa carrière professionnelle et l’environnement nanti dont il était issu, pour vivre côté à côté avec des jeunes et moins jeunes ayant non seulement besoin d’un « centre d’assistance », mais en plus de quelqu’un qui les aime et souffre avec eux jusqu’au bout. Ce « bon ami » sut donner à Marcello un conseil « éclairé »/ « Chaque nuit, avant de te coucher, tourne-toi vers l’orient, et lis ce psaume… » Marcello, en tant que diligent «apprenti », suivit à la lettre et fidèlement cette indication ; et tous les soirs, avant d’aller au lit, il lisait à voix haute : « Toi qui habites à l’abri du Très-Haut et demeures à l’ombre du Tout-Puissant, dis au Seigneur : « Mon refuge et ma force, mon Dieu en qui je me confie…» Un traité à part pourrait être écrit sur la « portée » de ce psaume messianique (le n° 90 du Psautier) : notre Seigneur devait beaucoup l’apprécier, tant et si bien que Satan le lui cita – manifestement dans un esprit de tromperie – pour l’induire à faire une entrée triomphale à Jérusalem non pas à dos d’âne, mais en volant en dessous du pinacle du temple… 13 Chapitre IV LA RISPOSTA DEL PADRE DIO Je fis la connaissance de Marcello deux années après sa conversion. J’étais rempli de certitudes doctrinales et d’incohérences morales – je dirigeais alors un Centre Biblique Universitaire à Pérouse - ; mais cet homme me parlait du Seigneur Jésus comme s’il le connaissait réellement… et c’était exactement ainsi, parce qu’il l’avait vraiment « vu ». J’étais alors très sceptique et prudent sur les phénomènes de mysticisme : j’avais tellement vu de supercheries. Mais ce que je commençai à connaître sur les expériences spirituelles de Marcello, et ce dont j’ai été ensuite témoin pendant de nombreuses années, ne m’a jamais fait douter de la réalité de ce que cet homme a reçu de Dieu. Je me souviens d’une des première fois où j’allais le voir à sa maison, sur les pentes du Subasio, c’était en 1980. Il vivait à présent là, de façon modeste, mais avait d’autres « richesses » à montrer. En ouvrant un volume de l’Encyclopédie Italienne Treccani, il m’indiqua, dans un tableau comparatif des alphabets anciens, trois lettres de l’alphabet sémitique méridional : il les avait « vues » - et annotées dans un carnet, au réveil – au cours d’une vision nocturne qui avait définitivement changé sa vie deux ans auparavant. Ce récit – comme tant d’autres de ses expériences spirituelles - n’a été intégralement partagé et publié qu’en 1995. Nous en rapportons ici au moins une partie : juste ce qu’il faut pour donner un goût de la « Bonté divine », et à quel point ses actions sont insondables et fascinantes avec nous les humains, seulement pour qu’il voie en nous un peu de bonne volonté. « Tandis que je dormais, je fus ravis jusqu’au Paradis. Dans l’endroit que je rejoignis, des hommes assis autour d’une longue table étaient en train de prier sous la direction de celui qu’ils appelaient le « Maître » : une silhouette majestueuse qui se distinguait au milieu d’eux, avec une longue barbe et de longs cheveux, et dont la face était impénétrable. Pour moi, il n’y avait pas de place à la table ; toutefois, là par terre, je vis une pierre attirante et je m’assis dessus, juste en face de celui qui était le Seigneur Jésus... 14 Le Maître me déposa de sa main droite une espèce d’écriteau et me dit : « Maintenant, c’est à toi de lire ». Je compris que c’était justement moi qui devais lire, je pris donc seul l’écriteau timidement, tout en ayant peur de ne pas satisfaire le Maître. C’était un moment dur et difficile pour moi. Je me mis à lire la première feuille, mais ma lecture n’était pas fluide, parce que je ne comprenais pas bien. Le maître insista pourtant afin que je lise mieux, et je recommençai donc depuis le début et lus correctement. Tout à coup, je trouvai dans ma main comme un parchemin céleste, brillant, sur lequel n’étaient plus inscrits des mots mais des signes carrés en relief qui m’étaient inconnus, comme imprimés sur la peau même. Ces signes, je pouvais les voir de mes propres yeux et les toucher du bout des doigts, mais j’étais incapable de les déchiffrer et encore moins de les lire. Je m’arrêtai donc, ne sachant plus continuer ; j’éprouvais du regret de ne pas savoir mener à bien ce que le Maître avait demandé. Mais certains hommes précités se tournèrent vers moi et me dirent : « Nous t’aiderons, calme-toi.» Parmi les caractères sémitiques méridionaux, je reconnus les lettres « BETH, « HE » et « HETH ». Et je découvris qu’elles indiquaient les strophes correspondantes du Psaume 118 (119). Un psaume unique en son genre, dans lequel avec une tension constante entre l’amour et la crainte, le serviteur du Seigneur demande et obtient que Dieu lui révèle directement, au plus profond de son cœur, ses enseignements. Ce psaume devint ainsi ma prière fervente et constante. » 15 Una considerazione va aggiunta meraviglioso celestiale incontro. al racconto di questo Nella visione che cambiò la sua vita, Marcello non vide un Gesù dall’espressione sorridente e accattivante, ma “una figura maestosa... con una lunga barba e lunghi capelli, dal volto imperscrutabile”. Tempo dopo, rivide e riconobbe quel volto in una mostra itinerante sulla Sacra Sindone, allestita da Monsignor Ceccobelli - attuale vescovo di Gubbio - alla periferia di Perugia. Oggi viviamo nella cultura dell’immagine, tra l’essere e l’apparire. Con l’avvento degli smartphone è dilagata la mania di riprendere e farsi riprendere, magari per mostrare il proprio volto - o il proprio video - su facebook o youtube: sempre sorridenti, si intende. Ma la fotografia che il Signore Gesù ha lasciato di sé impressa nella Sindone, è di altro genere: è l’immagine del vero Amore con la “A” maiuscola, che soffre e che si offre agli altri, sempre. In occasione dell’ostensione della Sindone del 2000, ci recammo diverse volte a Torino, nel cui Duomo è conservato quel lenzuolo che avvolse il corpo di Gesù nel sepolcro. E portammo questa testimonianza all’allora Cardinale Saldarini: “la nostra comunità è nata da un uomo che ha visto Gesù, e l’ha visto con le esatte sembianze del volto della Sindone”. Il Cardinale era indaffarato ma ebbe il tempo di esclamare: “Beato quell’uomo!”. 16 Chapitre V GENÈSE D’UNE COMMUNAUTÉ En l’entendant parler de sa conversion, plutôt que d’avoir cherché Dieu, Marcello s’était senti « cherché » par Dieu. Maintenant, le fait que Dieu nous cherche tous, constitue une vérité bénie et sacrosainte, exprimée par de nombreux passages univoques des Saintes Ecritures (par exemple : l’Apôtre Paul écrit à Timothée que « Dieu …veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. », 1 Timothée 2. 3-4) ; une vérité établie par les paroles mêmes de Jésus « Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (2vangile selon Saint Luc 19,10). Mais il est bien vrai que Dieu, dans son impénétrable bienveillance, fait irruption de façon toute particulière dans la vie de certains. Seulement voilà, ces « privilégiés » sont en réalité appelés à témoigner et à souffrir pour le bien de la multitude. Le fait est que la vie de Marcello s’est totalement tournée vers la recherche de ce qui plaît à ce Jésus par lequel il s’était senti cherché et duquel il était resté fasciné. Il était tombé amoureux du Christ et voulait par conséquent suivre sa Parole : il n’y a peut-être pas meilleure illustration de ce que signifie vraiment « être chrétien.» Cet amour le poussait à faire pénitence pour les péchés qu’il voyait à présent dans sa vie passée, pour le mal qu’il reconnaissait avoir commis aux autres ; et à chercher des frères à aimer et avec lesquels partager les charges, et d’être d’ « un seul cœur et une seule âme» : exactement comme ce qui est écrit des croyants des premières communautés chrétiennes dépeintes dans les Actes des Apôtres. En réponse à ses prières, en 1981, une petite et singulière communauté commença à se rassembler autour de Marcello et de sa famille dans la maison de Viole à Assise. Cette communauté était composée de personnes de différents pays et de diverses cultures, réunies dans le désir de réaliser l’amour envers Dieu et le prochain, unies dans le partage effectif des biens matériels, talents, capacités, joies et douleurs. 17 Chapitre VI A VIOLE Viole – appellé maintenant « San Vitale » - forme un petit village à quelques kilomètres d’Assise en direction de Foligno. La maison où nous vivions dans les premiers temps, était une vieille ferme restaurée, sur deux étages, située audessus du village. Tout autour, on y trouvait des oliveraies, sur cette « terre rouge » rocheuse idéale pour les olives, mais moins bonne pour y implanter un potager . Cependant, nous étions parvenus à en cultiver un et le produit de la récolte surprenait tout le monde. Il y avait également un poulailler ainsi qu’une oie qui circulait librement mais que Marcello avait réussi à domestiquer : il fallait débusquer où elle pondait ses œufs et on en remplissait des paniers entier. Marcello habitait là depuis un bon bout de temps avant que la communauté ne voie le jour, et quelque chose de peu commun y était déjà survenu : comme quand la femme qui contribuait aux tâches ménagères, rapporta que le soir avant et depuis son habitation située plus haut sur le mont, elle avait vu un feu qui brûlait sur le toit de la maison de Marcello. Et c’est justement au cours de cette soirée-là que Marcello était à son domicile en prière avec ses amis croyants. Dans le village, on commença à voir les membres de la communauté, vêtus de tuniques colorées, qui disaient comme salutation « amour et paix » ; pour ne pas parler du fait qu’ils déambulaient dans leurs habits en sac, à pieds nus et en se frappant éventuellement la poitrine. Ce sont des points sur lesquels nous reviendrons. Mais entre-temps, cette présence faisait peur aux gens, qui percevaient dans la communauté quelque chose de profond, de sérieux et d’un peu mystérieux. Un peu au-dessus de la maison, une petite route de campagne serpentait en bordant la pente du Subasio, pour ensuite monter vers une petite chapelle dédiée à Saint Antoine abbé. C’est dans ces parages que Marcello se retirait en prière et en pénitence, tout en dormant dans un taudis de pierre construit sur une vieille carrière abandonnée; Et c’est dans cet endroit que toute la communauté se rendait parfois, en partant de Viole dès l’aube, pour arriver à temps à la Messe célébrée par un prêtre allemand, singulier appartenant aux franciscains conventuels : Père Beltram. Marcello l’avait rencontré là-bas durant une de ses retraites, autant dire que c’était une réponse à ses prières. 18 Chapitre VII AMOUR ET PAIX « Dans ces temps-là », écrivit Marcello dans le mémorandum qui devait servir comme base d’une règle à présenter à l’Evêque « je proposais de se saluer en disant « Amour et paix », convaincu que la vraie paix peut seulement venir de l’amour de Dieu. Ce salut n’est pas quelque chose de conventionnel ou original, mais il doit être ressenti du profond du cœur… » Eh bien oui, il s’agissait là d’une salutation exigeante pour nous qui la formulions, et si elle ne venait pas « du profond du cœur », son bruit strident écorchait les oreilles des gens et les nôtres aussi. Toutefois, elle transmettait un véritable « message » pour tous, dans cette terre d’Assise où au fil des années tant de manifestations pour la paix se sont multipliées. La paix porte un nom et un visage : celui de Jésus Christ. Parce que c’est seulement en lui que nous pouvons puiser le pardon et l’amour de Dieu, pour ensuite pardonner et aimer ceux qui nous entourent, amis et ennemis. C’est seulement ainsi que nous pourrons vivre en paix, réconciliés avec Dieu, avec celui à qui on peut avoir fait du mal, avec les histoires mêmes de notre vie. Le Père Pietro Giorgi, ancien franciscain des frères mineurs du Monastère de San Damiano, nous demanda s’il pouvait adopter notre salutation dans sa correspondance. Nous avons accepté de bon gré : nous sentions son affection paternelle pour notre communauté, il se considérait comme « l’un des nôtres », une fois, il vint nous trouver, nous allâmes aussi quelques fois chez lui au Monastère où il était responsable entre autres de la salle de conférences. Il avait saisi, au-delà de tout « abus sémantique » que l’on peut conférer à de tels termes, la signification la plus profonde et le lien intime entre ces deux mots, dits et écrits dans cet ordre « Amour et Paix ». 19 Chapitre VIII NOUS NOUS HABILLIONS EN HAILLONS Dans une « édition spéciale » d’avril-mai 2006 du mensuel « Focus », consacré aux 2000 ans du Christianisme, on pouvait notamment lire à propos des groupes et mouvements chrétiens apparus au XXème siècle : « Dans les années Quatre-vingts, les « Centoniani » s’appelaient ainsi car ils s’habillaient en haillons (« centoni » en italien) ». C’était nous qui les portions ces haillons. Il s’agissait de tuniques et de demituniques que nous produisions en communauté en cousant ensemble des morceaux de tissu de couleurs variées. Pour bien des gens, ils avaient certainement l’air « extravagants » : et même l’Evêque, par respect duquel, nous avons en fait dû à un certain point les ôter. Mais en réalité, ils transmettaient un message profond, pour nousmêmes d’abord qui les portions : en effet, nous avions obtenu les bouts d’étoffe multicolores en mettant en pièces les vêtements les plus élégants que nous possédions, comme signe de coupure nette avec la vanité et l’aisance financière du monde. L’intention cachée derrière la variété des couleurs était par contre d’exalter la créativité fantastique de Dieu, et la beauté de la nature créée par lui. Récemment, j’ai entendu dire que Saint François se faisait offrir des morceaux de tissu coloré, et il les rapiéçait sur son sac : mais regardez-moi donc cela! Nous conservons une photo dressant le portrait de la Communauté, pendant qu’elle animait, dans ces habits polychromes et à pieds nus, une liturgie a San Rufino, la Cathédrale d’Assise. Marcello – qui avant sa conversion recourait à un important tailleur de Pérouse – portait un « centone » composé de morceaux découpés dans de vieux draps. Une belle façon de s’humilier devant tous, et même de se rappeler de ne pas être un « sépulcre blanchi » (comme le Seigneur lui avait dit). 20 Chapitre XIX DES IRRÉGULIERS Parmi les membres de la communauté, la majeure partie était des « irréguliers ». A commencer par Marcello : compte tenu de la séparation en cours avec sa première femme, qu’il avait pourtant aimée et avec laquelle il avait eu deux garçons ; et uni à une très belle femme, hollandaise, d’origine indonésienne : Sylvia Constance, « le délice de ses yeux ». Sa situation matrimoniale allait ensuite se régulariser par l’annulation du premier mariage – un évêque lui proposa de s’occuper gracieusement du dossier auprès du tribunal ecclésiastique de Pérouse – ce qui permit à Marcello de se remarier à l’Eglise, dans la cathédrale de San Rufino, avec sa femme actuelle avec laquelle il eut huit enfants – quatre fils et quatre filles. Mais Marcello était alors un « irrégulier » et dans son cas, avant l’annulation de son mariage, tant de religieux à qui il s’adressait disaient qu’« il n’y avait rien à faire ». Angela Grösser, une autrichienne, était une autre « irrégulière » : à l’époque, l’Autriche ne faisait pas encore partie de l’Union européenne et son père – un « gros bonnet» de Vienne, ingénieur en chef du Génie Civil affublé du titre de « Sénateur » - parvint à la faire extrader de l’Italie, à l’échéance de son permis de séjour. Avançant comme motivation – absolument de mauvaise foi – qu’elle n’avait ni de raisons ni de moyens de subsistance pour rester en Italie. Elle fut même internée dans un hôpital psychiatrique à Vienne, duquel elle fugua de façon rocambolesque. Angela se sentait désormais appelée à vivre dans la petite communauté de Viole d’Assise. Monitrice de ski doublée d’une enseignante en langues, elle franchit avec désinvolture les Alpes en échappant aux contrôles frontaliers, pour revenir à Assise, où la communauté et surtout Marcello ont fait l’objet d’une campagne diffamatoire déchaînée par l’influent sénateur Grösser et son épouse. 21 Angela fut incarcérée à bien deux reprises dans la prison pour femmes Santa Scolastica de Pérouse pour avoir enfreint l’acte d’extradition. Mais finalement, elle triompha et obtint un permis de séjour régulier pour rester à Assise (Angela devint ultérieurement présidente de la IACA : elle est montée « en grade » sur le champ de bataille !). Mais plusieurs parmi nous étaient également des irréguliers de par leur origine évangélique: un vrai casse-tête pour la hiérarchie ecclésiastique. Je me souviens de la première fois que le vieux doyen Don Lamberto vint chez nous à Viole pour célébrer la Messe et nous donner l’Eucharistie ; il apporta aussi un document, de la part de l’Evêque, à signer par ceux qui avaient été « protestants » : il s’agissait d’une abjuration formelle de leur ancienne foi évangélique. « D’abord les abjurations » - insistait Don Lamberto – « ensuite l’Eucharistie ». Marcello fulmina en déclarant: « Le Corps du Christ ne se « marchande » pas ! » Alors nous reçûmes l’Eucharistie en premier lieu… 22 Chapitre IX UNE RÈGLE DE VIE BÉNIE C’était le Seigneur qui pensa à donner une règle de vie à notre communauté ainsi « irrégulière » : et ce fut celle de St Benoît. Beaucoup de personnes, lorsque ils découvrent que une communauté d’inspiration bénédictine est né dans la ville très franciscaine d’Assise, me demandent : « Pourquoi donc ? » Je réponds : « Parce que Dieu en a voulu ainsi »; et ce ne sont pas des paroles en l’air. Parmi les nombreuses révélations précieuses qui ont marqué le parcours spirituel de Marcello et de la communauté avec lui, celleci est celle que je raconte avec le plus de plaisir, parce qu’elle me semble d’une grande valeur spirituelle, et de plus, j’y suis impliqué directement. Marcello me dit un jour que le Seigneur lui avait montré un livre à lire, écrit par un « certain Saint Grégoire » : un livre qui avait rencontré un franc succès à travers tous les âges (bref : un « best-seller ! »). Je ne cesserai jamais d’être surpris par la manière dont Dieu paraît parfois presque « jouer » avec les âmes qui se confient en lui en toute simplicité : tout comme le faisait Marcello, qui cherchait la sagesse de Dieu pour porter secours à ceux qui s’étaient unis à lui dans cette aventure spirituelle hasardeuse. Saint Grégoire le Grand ! Le « grand » (« magnus ») Pape bénédictin qui vécut à la fin du VIème siècle, le quatrième et dernier père de l’Eglise d’Occident. La vision reçue à cet égard avait été très profonde et lourde de sens spirituel (on peut même la lire in extenso sur un site internet où nous avons ressenti qu’elle devrait être publiée avec d’autres « perles » spirituelles). Le fait est que Marcello m’envoya à la librairie religieuse « Fonteviva » à Assise, pour aller chercher ce livre important. Le gérant de cette librairie était Don Aldo Brunacci, doyen des prêtres de la cathédrale, puis décoré d’un important titre honorifique par le Président de la République pour s’être dépensé sans compter au cours de la dernière guerre pour sauver les juifs persécutés. « Comment va votre prophète ? » me demanda-t-il avec bienveillance. 23 Quand je lui parlai du message reçu par Marcello, il me dit de lui apporter la « Règle pastorale» de Saint Grégoire : son livre le plus connu, destiné aux évêques et s’avérant être au cours des siècles un véritable trésor pour les papes, rois, princes et tous ceux qui étaient au pouvoir. Un « manuel » très important pour la direction des âmes. Marcello passa de la « Règle pastorale » à la lecture de la « Règle de Saint Benoît » que Saint Grégoire nous a transmis dans le deuxième livre de ses « Dialogues ». Ce fut ainsi que la communauté se modela sur la règle bénédictine : « Ora et labora ». 24 Chapitre X ORA ET LABORA Cette maison où habitait Marcello au-dessus du petit village de Viole d’Assise, immergée dans la quiétude des oliveraies, commença à résonner de la psalmodie prévue par la règle bénédictine. Nous faisions toutes les « heures » de prière : en débutant par l’office des « nocturnes » ; on se levait en plein milieu de la nuit et l’on se plongeait dans un long « office » de psaumes, de lectures bibliques et des Pères de l’Eglise. Après, à l’aube, prime ; ensuite terce; sexte, à midi ; none, les vêpres, complies… Nous chantions tous les 150 psaumes du psautier au cours d’une semaine, et en plus nous avions réalisé un recueil d’hymnes et de chants composés par nos soins. La « Parole de Dieu » - lue, écoutée ou psalmodiée – et les écrits des Saints Pères retentissaient dans nos esprits et nos cœurs, même lorsque nous passions ensuite à une activité professionnelle. La règle de Saint Benoît modelait tous les aspects de la vie communautaire. Les repas, par exemple : certains jours ou périodes de l’année, nous les adultes nous n’en consommions qu’un par jour, en d’autres temps deux. Au réfectoire, il y avait toujours un lecteur de service, qui mangeait à la fin. La cloche sonnait périodiquement dans la journée pour appeler aux rencontres de la prière : on déposait en lieu sûr les outils de travail et l’on s’empressait de se retrouver avec les frères autour de la Parole de Dieu ; et si quelqu’un arrivait en retard, il se tenait prostré à terre. Oui parce que la cloche était la voix de Dieu, qui appelait à se détacher des choses terrestres pour penser aux affaires célestes : un jour, nous devrons tout laisser… Pour les adultes, la nourriture était plutôt frugale. Durant certaines périodes de dénuement, nous ramassions de l’herbe des champs ou nous montions sur le Subasio pour cueillir les baies comestibles, mais puis la Providence revenait toujours frapper à la porte de la maison. Tout comme c’était le cas du temps de Saint Benoît, quand la dernière réserve de nourriture était épuisée, les moines trouvaient au matin des sacs de farine laissés de façon anonyme à la porte du monastère. 25 Nous avions tous quitté notre travail « séculier », et mis nos biens en commun : c’est d’ailleurs pour cette raison que la richissime famille viennoise d’Angela avait cru bon « de la déshériter » ; et elle, toute contente, avait signé la renonciation à sa part d’héritage. La « communion des biens » - cette forme de « communisme chrétien » semblait une opération trop impraticable pour de nombreuses personnes qui nous regardaient de l’extérieur (« ces choses allaient bien aux temps des premiers chrétiens ») : certains observateurs externes pronostiquaient que cette folle aventure communautaire ne tiendrait pas plus de trois ans. Et pourtant, c’est ainsi que nous lisions que les premières communautés chrétiennes vivaient et dès lors, nous considérions que nous pouvions également vivre comme cela : « Tous les croyants ensemble mettaient tout en commun – écrit Saint Luc dans les Actes des Apôtres - La multitude des croyants n'avait qu'un cœur et qu'une âme. Nul ne disait sien ce qui lui appartenait, mais entre eux tout était commun. » (Actes 2,44 ; 4, 32). Mettre les biens en commun – chose somme toute faisable, et au fond libératoire – comme voie pour atteindre une vraie communion plus prenante des cœurs dans l’amour du Christ : ce qui constitue le caractère fondateur et indispensable de toute véritable communauté chrétienne. Il est difficile de partager le « climat » spirituel vécu lors de ces années. Nous avions pris au sérieux la Parole de Dieu ; et nous avions pris au sérieux la règle bénédictine que Dieu nous avait mise entre les mains. Nous sentions que nous avions à traiter avec Dieu lui-même, non pas avec un projet humain, ni avec un homme au charisme certain et d’une si bonne volonté qu’était Marcello. Nous respirions cette sainte « crainte » qui flottait dans les premières communautés : «La crainte s'emparait de tous les esprits : nombreux étaient les prodiges et signes accomplis par les apôtres. » (Actes 2, 43). Et les « signes et prodiges » avaient réellement lieu : il faudrait écrire un livre à part pour les raconter. Mais je vais en relater au moins un… 26 Austin était un jeune nigérien que j’avais connu à l’Institut d’Arpentage de Terni, où j’avais enseigné pendant quelques années. Il allait toujours mal et se plaignait de fortes douleurs à la tête qui lui faisaient même perdre la mémoire ; il avait déjà subi une intervention chirurgicale mais sans aucun résultat. Je l’invitai à venir à Assise, auprès de la communauté, où il put faire la rencontre de Marcello, lequel commença à prier pour lui, jusqu’à ce qu’il reçût du Seigneur la révélation que ce garçon … était possédé par des esprits malins ! Austin confirma avoir fait l’objet d’un maléfice dans la difficile situation familiale et culturelle d’où il provenait, et ce à cause de la rivalité existant entre les deux épouses du père. Et Marcello, ignorant ces normes canoniques qui réservent la pratique de l’exorcisme aux seuls prêtres qui « se distinguent par leur piété, leur science, leur prudence et leur intégrité de vie », trouva la foi et la force d’amour pour prier sur lui en lui imposant les mains le libérant ainsi de ces esprits qui tourmentaient son âme et le faisait tomber malade physiquement. Il m’est difficile d’oublier comment Austin se contorsionnait en bavant et en hurlant. Mais finalement, son visage, qui avant l’exorcisme était renfrogné et recouvert de boutons, nous vîmes maintenant après la prière que celui-ci était sain et à la peau lisse et veloutée. Le mal de tête lancinant avait disparu et il témoignait qu’il sentait une paix jamais éprouvée auparavant… Mais comme dit Jésus dans l’Evangile, si celui qui est libéré du malin ne se convertit pas ensuite vraiment, sa situation finale peut s’empirer. Ce fut ainsi que pendant une prière communautaire, Marcello eut pour Austin, qui à présent demandait de devenir membre de la communauté, une vision tout à fait encourageante, et la partagea exactement comme il l’avait reçue : Austin était un « rapace » qui faisait de la contrebande d’or ! En l’entendant, il s’agenouilla, tout tremblant, et confessa qu’avec son cousin, il était en train de trafiquer des lingots du Nigéria… 27 Chapitre XI A ROCCA SANT’ANGELO Rocca Sant’Angelo forme un petit village de collines au nord de la périphérie de la Commune d’Assise. Au-dessus du village, une ancienne maison rural, le « Casone » (la grande maison), d’un intérêt historico-architectural, et quelques demeures rurales plus petites, entourées d’oliveraies, quelques champs cultivés, des bois. Il s’agit de la siège communautaire de l’Association IACA, qui fut précisément constituée ici en 1991. Sur la partie de la carte de membre réservé aux adhérents, on peut voir dans une photo aérienne les quatre maisons de la communauté, chacune avec son nom et son histoire : le « Fienile » (NdT: la grange) ; le « Casone » lui-même, la «Casetta » (NdT: la petite maison) et la « Casa sulla Roccia » (NdT: la maison sur le rocher). Nous réussîmes à entrer en possession de cette propriété rustique en 1981. Nous avions besoin d’un endroit où il était possible de suivre la règle « ora et labora » (dans la maison à Viole d’Assise, il n’y avait plus assez de place) et d’une petite maison de plainpied pour un frère ne sachant plus marcher. Sur ces entrefaites, quelque chose de déterminant survint pour Marcello et toute la communauté, car pendant l’été 1981, Marcello se sentit appelé à pratiquer un « carême » de prière et de jeûne en s’isolant à l’étage supérieur du « Fienile », qui n’était alors pas aménagé et manquait de confort. Il n’y avait qu’une table servant de lit, un petit guéridon et une chaise. Il s’alimentait avec la même nourriture que Dieu avait prescrite au prophète Ezéchiel il y a 25 siècles : trois cents grammes de pain, préparé avec de la farine à base de céréales et de légumineuses, et un litre d’eau par jour. La compagnie d’une petite poule bantam – répondant au nom de « Fiocco di neve » (NdT: « Flocon de neige ») – un canif pour entailler un bâton de boi. Et la Sainte Bible naturellement. Mais voici ce que Marcello écrivit suite à cette retraite, dans un « mémoire » que certains prêtres lui demandèrent, et qu’il soumit tout d’abord à son confesseur (qui voulut l’intituler « Extraits d’une histoire prophétique que le Seigneur est en train de réaliser dans la terre d’Assise ») : 28 "Le 15 août 1981, le jour de l’Assomption, je me retirai comme dans un désert pour quarante jours dans l’ancienne grange d’une maison rural à Rocca Sant’Angelo…Je voulais imiter Jésus, Moïse et Saint François. J’étais sûr que je serais sorti édifié de ce temps de carême et avec tant de bonnes choses à donner aux frères. Le prêtre de la paroisse, le Père Augusto Drago, avec lequel nous avions instauré un excellent rapport (le Seigneur m’avait donné une vision dans laquelle il me fit voir le Père Augusto bien avant de le connaître : dans la vision, il retirait de mon chemin une grosse pierre qui me barrait la route), pour l’occasion, il célébra la Sainte Messe en me donnant l’Eucharistie et sa bénédiction pour ce carême…Ce fut pour moi une expérience mystique indescriptible ; le Seigneur m’inspira aussi à écrire une parole prophétique, que je soumis immédiatement au discernement du Père Augusto, professeur entre autres de Patristique et des Saintes Ecritures…Après l’avoir lue, il se sentit mal, tant et si bien qu’il ne parvenait plus à en dormir. Il affirma que cette écriture ne pouvait provenir que du Seigneur. Il le dit également publiquement, en célébrant le Sainte Messe, tout de suite après la fin de ma retraite". Ma poi lo stesso Padre Augusto ebbe paura per il tenore di quella profezia - Marcello ne ebbe poi altre quattro nel 1995, all'indomani di un gravissimo infarto - perchè fustigava anche i falsi pastori:” Si fanno chiamare “padre” e padri non sono… guai a voi preti e frati che pascete voi stessi!…”. Pur essendo convinto dell’autenticità della vocazione profetica di Marcello, gli disse che non avrebbe mai dovuto contare sul suo aiuto. Si trasse così indietro per poi divenire addirittura nemico: era l’inizio di molte tribolazioni per Marcello e tutta la comunità, soprattutto quando la profezia si cominciò a diffonderla ad Assisi. Ma «Nessun profeta è bene accetto in patria» ha avvertito chiaramente Gesù, anzi «Un profeta non è disprezzato che nella sua patria» (San Marco 6:4, San Luca 4:24). 29 Chapitre XII A GAICHE Gaiche forme un ancien petit village médiéval à une trentaine de kilomètres de Pérouse. Ce site a connu une histoire particulière car il y a sept siècles, il constituait une petite « république » jouissant d’un statut propre. Nombreux sont ceux qui le connaissent pour une raison ou une autre et ils en parlent avec sympathie. Quand nous commençâmes à nous y établir – en 1986 – le « Château de Gaiche » était alors en ruine ; l’ancienne enceinte murale fut ensuite restaurée et le château ainsi que les maisons du vieux noyau résidentiel à l’intérieur furent restructurés. Mais voici comment Marcello, dans sa brève note écrite en 1989 – « Extrait d’une histoire prophétique ….» nous rappelle comment nous parvînmes dans cette belle niche montagneuse retirée de la verte Ombrie : "En juillet 1986, un certain héritage me tomba dessus. Presqu’en même temps, on nous offrit une propriété agricole à Gaiche di Piegaro à des conditions incroyables, à tel point qu’on crut y voir la main de Dieu. Il y avait une ferme à restaurer, une grande grange qui ressemblait quasiment à un temple et une source d’eau appelée « Beato Leopoldo » (NdT: Bienheureux Léopold), qui au dire des gens était prodigieuse. Au sein de la Communauté, nous crûmes que c’était la volonté du Seigneur et nous décidâmes de l’acquérir. Ceci permit, au moins, à ma famille et à moi de déménager entretemps. C’est en commençant ainsi que nous nous sommes extirpés du ghetto dans lequel… on nous emmurait ". Nous nous déplacions de la Rocca Sant’Angelo à Gaiche à l’aide d’un vieux fourgon converti en camping-car, « l’archetta » (NdT: la petite arche). Parfois, nous nous enlisions sur cette route qui serpentait en montant du petit village à la maison : qui était submergé de ronces jusqu’à l’étage de la bâtisse. Il n’y avait pas d’électricité, le soir « nous accrochions » les lampes à kérosène. Dans le coin extérieur de la maison, nous mîmes un gros « lamparo à gaz"comme ceux des pécheurs. Nous avions un petit frigidaire à gaz, aucun téléphone (les téléphones portables n’existaient pas à 30 l’époque et par la suite, nous commençâmes à nous équiper de « talkies-walkies »). Cet endroit nous enthousiasmait, même si cela nécessitait de beaucoup travailler presque comme des pionniers. La population locale nous regardait avec curiosité, un peu de méfiance, un tantinet de sympathie (ils nous appelaient « les gens de l’amour et paix »). Nous vécûmes ainsi sans lumière et sans téléphone pendant environ trois ans. Marcello se retirait dans la prière ou dans la chapelle en ruine de Saint Antoine le Grand, à quelques kilomètres et à moitié cachée par la végétation, ou dans un terrain un peu à l’écart et très évocateur de la propriété, que nous avions appelée « zone paradisiaque ». Les premiers travaux, que nous entreprîmes, portèrent sur l’accessibilité par routes : nous dressâmes une liste de ceux que nous appelions « les amis de la source », des personnes qui venaient plus ou moins régulièrement prendre de l’eau à la source du Bienheureux Léopold. La Commune nous fournit quelques camionnées de brèche, et ces « amis » collaborèrent à son épandage sur la route et à l’installation de drains. Après, cette zone déjà frappée par plusieurs incendies de par le passé nécessitait très urgemment la réfection de son réseau routier interne : une opération très astreignante, vu la grandeur de cette propriété montagnarde (une soixantaine d’hectares). Nous conclûmes dans ce sens des accords avec la Comunità Montana (NdT: une organisation étatique responsable des matières environnementales dans les zones montagneuses), qui nous aida aussi avec ses moyens à remettre en culture des champs abandonnés. Ensuite, nous procédâmes à l’élagage et à la remise «en service» des bois environnants abandonnés et dégradés. Toutes ces interventions, nous les réalisâmes avec un soin et une attention extrême par rapport à cet environnement qui de temps en temps nous dévoilait des « signes » d’activités humaines passées: tantôt un « terrassement » construit en murets à sec, tantôt des « lunettes » toujours bâties avec les pierres juxtaposées autour de la souche des oliviers. Ou bien de vieilles plantes de vigne encore accrochées – « mariées » - à l’érable. On pourrait ajouter bien des choses sur la richesse de ces « signes » laissés là par des générations de simples, souvent pauvres, agriculteurs ; et sur la variété de la faune et la flore locale. 31 Ma altri segni si sono verificati, segni della benevolenza divina che s’incontra con la fede umana. Come quando al centro comunitario di Rocca Sant’Angelo arrivò un allarme da Gaiche: un incendio divampato sulla cima di Montalvino, si spingeva minaccioso verso la casa di accoglienza, alimentato da un forte vento che soffiava in quella direzione. Il tempo di cercare qualche attrezzo idoneo per l’emergenza, e via di gran corsa per giungere prima possibile sul posto. Marcello, che in quel tempo si trovava in ritiro su quei monti, era già salito verso la cima, mentre sopraggiungevano mezzi della forestale, un’autobotte della Comunità Montana, un “Canadair” che sorvolava la zona lanciando schiumogeni. Ma quando anche noi arrivammo sul posto, la situazione era ormai sotto controllo: il vento aveva virato di 180 gradi, e ora spirava facendo retrocedere le fiamme verso l’area già bruciata: un vero prodigio. La cosa aveva sorpreso tutti. Un maresciallo della forestale riferì al suo comandante di come Marcello era stato lì, sul fronte dell’incendio, a pregare che il Signore facesse voltare indietro il vento, quando sembrava non ci fosse ormai nulla da fare. Il superiore – un colonnello – ebbe però qualcosa da ridire: non era stata quella una preghiera egoistica, volta soltanto a salvare i boschi e la casa dell’associazione? Macché: Marcello aveva pregato Iddio che il fuoco fosse domato e si spegnesse, non facendo più danni a nessuno; e proprio questo era avvenuto, grazie all’improvvisa inversione di direzione del vento... 32 Chapitre XIII EN SAC Fin dall’inizio della comunità, in periodi di penitenza individuale o comunitaria ci siamo vestiti di sacco. Prendevamo le “ balle” quelle che si vendono negli empori di prodotti per l’agricoltura, per insaccarvi il grano o altri cereali – e ci cucivamo questi “sacchi” che portavamo scalzi, come segno di penitenza per noi e per quelli che ci vedevano. Les gens interprétaient ce message dans un esprit franciscain ; mais lorsque, en marchant en sac de Rocca Sant’Angelo à Assise, on entendait quelques femmes pieuses dire à leur petit enfant « regarde Saint François !», on était honteux comme un renard qu’une poule aurait pris. A l’intérieur de ce sac, il n’y avait pas un dévot fervent de ce saint ; il y avait un misérable « apprenti» chrétien qui avait besoin de sentir un peu de froid et quelques épines sous les pieds, pour anéantir l’orgueil et la dureté du cœur. Parfois, on allait dans cette tenue à Assise, devant la basilique de Saint François, à l’occasion de la visite de quelques hommes politiques ou en raison de quelques autres événements officiels qui remplissaient la place de la Basilique de belles voitures et de personnalités importantes, afin de rappeler que le véritable « esprit d’Assise », celui de Saint François, était tout autre chose : il s’agissait d’un esprit qui faisait tomber amoureux du Christ et de ses pauvres, un esprit de pénitence pour ses propres péchés et ceux d’autrui, un esprit de soif de salut dans la crainte de cette « seconde mort », cette mort qui ne meurt jamais, somme toute, l’enfer éternel, dont ce Saint parle aussi dans son très beau Cantique des Créatures. La parole prophétique reçue par Marcello provoqua un énorme retentissement dans Assise : « Malheurs à vous, prêtres et frères, qui vous menez vous-mêmes paître, vous portez une lourde responsabilité… » « Que tu étais belle, mon épouse, mère de mes enfants, délice de mes yeux, splendeur pour tous les gens… Que tu étais belle ! Tu étais encore nue, pauvre et entachée du sang versé pour moi… ». 33 C’est toujours en sac que nous participions aussi aux marches de la paix depuis Pérouse à Assise, mais comme signe de contradiction. Un passage de la prophétie que nous proclamions souvent à cette occasion stipulait : « On parle de paix, on cherche la paix, mais les hommes ne savent même plus la signification de la « paix ». La paix, seul moi, je peux vous la donner, dit le Seigneur… » ; et nous crions aussi les paroles déconcertantes de Jésus « Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre… » (Comme il écrit dans l’évangile selon Saint Matthieu 10,34). L’excommunication épiscopale qui nous a été imposée en 1994 – une véritable bulle d’hérésie, retirée seulement au début de 2006 – était en quelque sorte à mettre à notre actif. Nous l’avions également en partie méritée – il se peut que nous ayons été trop accusateurs et peu miséricordieux. Mais cette « parole prophétique » provenait de Dieu, et cette « parole » nous ne pouvions la passer sous silence; et nous ne la nions pas. 34 Chapitre XIV PARLANDO DI PROFETI E PROFEZIE... ...e prima di procedere nel racconto di questa vicenda profetica in Assisi è necessario qualche chiarimento, perché c’è molta confusione riguardo a ciò che le Sacre Scritture - a cominciare da Gesù stesso, il divino profeta - insegnano riguardo alla profezia, un argomento così importante e affascinante, e controverso. Gesù non ha detto soltanto “guardatevi dai falsi profeti”( San Matteo 7:15) - ce ne sono obbiettivamente tanti! - ma ha detto anche: “Chi accoglie un profeta come profeta, avrà la ricompensa del profeta” (San Matteo 10,41). E per me questo si è verificato nell’aver accolto Marcello, che mi ha riportato nella Chiesa e guidato in tutti questi anni alla sequela dei Santi. Eppure, come si legge nelle sue profezie, il Signore recrimina il fatto che la sua parola profetica è dimenticata, misconosciuta o sfuggita. Nella profezia di Marcello “Alla Città gaudente”si legge: “A te casa di Pietro, a te casa di Israele io mi rivolgo: perché dite la parola dei profeti è come il vento passato...?”. A ben vedere il rifiuto della profezia accomuna in qualche modo Israele e la Chiesa: Israele in quanto non riconosce ancora in Gesù Cristo il Messia profetizzato dai suoi antichi profeti; la Chiesa perché sfugge a considerare seriamente quel “Vangelo della fine” che parla così diffusamente del ritorno di Cristo come compimento della storia del mondo e della Chiesa stessa. E in realtà è ampiamente diffuso nella Chiesa un clima di sospetto o di totale rifiuto nei confronti della profezia, fino ad accantonare o distorcere le profezie presenti nelle stesse Sacre Scritture. Basta pensare a come è trattato il libro dell’Apocalisse, l’unico della Bibbia in cui è promessa una benedizione per chi lo legge o chi lo ascolta. Ma questo prezioso manuale di salvezza per gli ultimi tempi - i nostri! - eminenti prelati lo relegano a un libro di cose passate: deja vu, “vento passato”! Alcuni hanno l’infondata convinzione che dopo Gesù, il Divino Profeta, non ci sia più spazio per profeti. 35 Eppure Gesù stesso disse che avrebbe mandato profeti in mezzo al suo popolo, e negli Atti degli Apostoli è evidente l’intervento di profeti che indirizzano l’opera missionaria della Chiesa, e preannunciano eventi a cui essa deve prepararsi. Vi si legge ad esempio che la Chiesa di Gerusalem-me si mosse in anticipo per raccogliere fondi per i poveri della città, in seguito a una profezia di un profeta di nome Agabo che preannunciava una grande carestia, che effettivamente infierì sotto l’imperatore Claudio (Atti 11,38). Viene da pensare alla profezia che Marcello ebbe nel1995 sul crollo dell’economia mondiale, e che preannunziava tra l’altro :” industriali, commercianti e disegnatori di moda saranno confusi e impallidiranno, l’economia crollerà e gli operai resteranno sgomenti”. In quello stesso anno 1995 Marcello - reduce da una grave malattia - profetizzò anche il terremoto che seguì due anni dopo in Assisi. Anche questa una circostanziata profezia che condivise - come le altre con il suo sacerdote e fu divulgata nel tempo. Parlava di terra che fende e timpani sfondati, come avvenne nella piazza della Basilica inferiore di San Francesco, squarciata in due dal sisma, e a lato del campanile dove il “timpano”, struttura triangolare sulla sommità di una cappella, fu sfondato al centro. 36 Ma drammatici e perentori, nelle profezie di Marcello, sono i moniti che riguardano il terrorismo islamico, questione rovente dei giorni nostri. Otto secoli sono passati da quando San Francesco si recò in Egitto per portare al Sultano il Vangelo della pace, nella speranza – poi delusa - che si convertisse. Ora lo scenario è cambiato, L’Islam cresce numericamente all’interno dei nostri paesi occidentali, e cresce parallelamente il terrorismo islamico. “Il cavallo dentro la porta partorirà stalloni virulenti...” si legge nella profezia di Marcello “Alla Città Gaudente”- Roma - del 1995; “ecco che i veri cavalli, quelli montati da guerrieri crudeli e vittoriosi, scalpitano contro e verso di voi. Un bastione hanno eretto e lì si prepara la guerra santa!.” E addirittura la profezia al Vaticano, dello stesso anno, ammoniva: “I tuoi alleati si armano, i guerrieri crudeli si appostano alla tua porta. Pupazzi di guardie al palazzo reale, potranno difenderti? Ogni protezione è divelta, o casa di Pietro!”. Questa profezia finiva con un accorato appello a fare cordoglio per la Chiesa: “Piangi, piangi figlia di Sion; troppo grande è il mio lutto e la mia desolazione, per quei giorni di terrore voluti dal Signore, Dio degli eserciti”. Fu per la sua fede in Cristo e le sue lacrime d’amore per le sue consorelle e la città di Assisi, che Santa Chiara mise in fuga i Saraceni che erano già penetrati nel Convento di San Damiano. Un grande esempio da imitare, ora che il terrorismo Islamico è tra noi. Ma è così difficile distinguere i veri dai falsi profeti? Gesù non pone troppe difficoltà, dice che sono riconoscibili dai loro frutti. Oltre al fatto che le sue profezie si avverano, un autentico profeta vive nella penitenza, a fronte delle cose spesso dolorose che è chiamato ad annunciare, come se ne soffrisse lui stesso in anticipo. E a ciò si aggiunge la persecuzione che, quasi di norma, gli viene addosso da parte della Chiesa stessa (vedi il prossimo capitolo). 37 E infine, il cuore del profeta è un cuore amante di Dio e del popolo di Dio. Nulla forse può forse farlo capire più di un cantico che Marcello Ciai scrisse nel 1995 reduce da un gran brutto infarto che ci aveva fatto disperare della sua vita. Eccolo: “Di giorno un dolore nel cuore, di notte una sirena. Il cuore si è fermato al peso del mantello che doppio è diventato. Guardo, cerco con gli occhi verso l’alto. Il cielo è buio, neppure le stelle ci sono e la luna è lontana. Tutte le soffe enze del mondo non sono riuscite ad entrare nel mio cuore, che è scoppiato. La mia tenda si è divelta; delle pecore che sarà? Pesa su di essa tutta l’iniquità. Arrossisce la luna, impallidisce il sole, barcolla la terra come un ubriaco. - Pigolo come una rondine, fremo come una colomba, sono stanchi i miei occhi di guardare in alto -. Dicevo al mio dottore: ognuno ha la sua vocazione, lei quella di guarire i corpi, io quella di guarire le anime. Il suo corpo lei lo trova nel silenzio di una camera, la mia anima io la cerco nel frastuono dove si sgozzano buoi e si scannano greggi, si mangia carne e ci si ubriaca di vino. La cerco, la cerco e non la trovo e quando la trovo la perdo, il mio cuore batte forte e poi si ferma”. 38 Chapitre XV DES HÉRÉTIQUES À ASSISEù « Mais regarde ! Les hérétiques, cela existe donc encore ?! » S’exclamait quelqu’un sur un ton entre l’étonnement et l’amusement en apprenant que nous avions fait l’objet d’une lourde excommunication épiscopale. Ce n’était pas une petite plaisanterie : ce furent douze années d’une grave émargination ecclésiale ayant des implications déconcertantes même dans la sphère des droits civils des membres individuels de la communauté : il y eut même en Italie une question parlementaire sur cette affaire. Nous prîmes connaissance de l’existence de cette « bulle » de la bouche des enfants de la communauté : ils se lamentaient que leurs compagnons de classe « se moquaient d’eux » en les pointant du doigt comme « des hérétiques ». « Et qu’est-ce que cela veut dire ?» Demandaient-ils. Lorsque, faisant suite à une demande de clarification de la part de la Curie épiscopale, nous reçûmes une lettre du Vicaire confirmant ce qui avait été publié, sans aucun préavis, à notre égard dans le mensuel diocésain « Chiesa Insieme » (NdT: Eglise ensemble) (!) et dans les tableaux d’affichage à l’entrée des différentes églises du Diocèse, Marcello resta un moment absorbé par le lissage de ses moustaches avec ses doigts, comme il fait dans les situations les plus prenantes. Mais après, je le vis avoir une illumination avec cette attitude positive indéfectible qui le caractérise : « Il s’agit là d’un diplôme honoris causa » commenta-t-il. Mais en réalité, ce furent des années difficiles. Toute personne qui venait faire des recherches à notre sujet ou nous demandait des informations au couvent d’en bas ou au village, était découragée à poursuivre ses investigations... C’était presqu’une « ghettoïsation » physique doublée d’une exclusion – encore plus douloureuse – de la communion ecclésiale et des sacrements, qui eut beaucoup d’effets négatifs sur la vie et sur le développement de la communauté. Toutefois, il y eut des gens qui voulurent y voir un peu plus clair dans toute cette histoire, malgré le mur de préjugé et de méfiance qui nous entourait : l’une de ces personnes était l’écrivain et journaliste Guido Ceronetti, qui demanda à rencontrer Marcello et vint à Rocca Sant’Angelo accompagné d’une chercheuse, Cecilia Gattotrocchi, experte en sectes et divers groupes ésotériques… 39 Chapitre XVII GUIDO CERONETTI: « LES PROPHÉTIES FUMEUSES DE MARCELLO» Dans le grand reportage précité de Guido Ceronetti sur Marcello et sa communauté, publié le 1998 dans « La Stampa », on lisait entre autres : « « Oriente fumante » (« Orient fumeux ») fut le premier nom que l’on donna à la communauté rassemblée – nombreuse – autour de Marcello, et c’était une belle appellation, elle inspirait la peur, mais ils l’ont abandonné en faveur de la dénomination plus tranquille « Famiglie di Betlem » (NdT: « Familles de Bethléem ») et d’un sigle qui indique en anglais son sens général « Christian action » (« Action chrétienne »)… Après des allées et venues, l’évêque d’Assise a fini par les exclure de la communion : la rupture entre le prophétisme et le sacerdoce est toujours inévitable. Toutefois, en parcourant les prophéties fumeuses de Marcello (âgé à présent d’une soixantaine d’années, à la barbe blanche et d’une chaleur humaine), on lit que le premier mai quatre-vingt-un, il eut la vision du Pape gravement malade, debout « derrière une petite table blanche d’hôpital ». Treize jours après, Agca tenta d’assassiner Jean-Paul II et il est vrai que malgré ses blessures, le Pape demeura debout ». L’article mérite quelques remarques : tout d’abord sur les prédictions de l’attentat sur la personne du Pape à la Place Saint Pierre. A la veille de cette tentative d’assassinat, nous dinions chez Marcello, à Viole di Assise. Il nous dit de prier pour le Pape, parce qu’il l’avait « vu » gravement malade. Seul Dieu sait pourquoi l’Esprit Saint a voulu lui révéler à l’avance ce tragique événement ; mais ce qui n’est certainement pas sans signification, c’est l’atmosphère de profond respect à l’égard de ce grand Pape, qui filtre dans le commentaire final que fit ensuite Marcello sur cette vision : « Moi aussi, j’étais debout devant lui, en silence, comme un élève devant son maître ». Et puis, il faut encore ajouter quelque chose concernant le nom que la communauté avait choisi au début : « Orient fumeux ». « C’était une belle appellation, elle inspirait la peur » écrivit Ceronetti. Cette dénomination nous était et reste toujours très chère, parce qu’elle nous avait été donnée par un humble agriculteur de la plaine d’Assise, 40 appelé Isidoro, qui avait accueilli avec simplicité le charisme de Marcello, et allait souvent chez lui pour prier. Une fois, j’allai lui rendre visite alors qu’il était malade ; il me raconta qu’il avait rêvé de rencontrer Marcello et de lui avoir demandé : « Mais toi, d’où viens-tu ? » et une voix lui avait répondu en songe : « Il vient de l’Orient fumeux ». Isidoro pouvait comprendre « Oriente », mais pas « fumeux ». Même nous, au départ, nous ne le saisissions pas, quand nous en parlâmes ensuite en communauté. Mais par la suite, nous trouvâmes une telle abondance de références bibliques sur les « théophanies » - les manifestations de Dieu – dans le feu et la fumée, que nous en restâmes surpris, et comme des enfants jouant à se faire peur, nous décidâmes de nous appeler ainsi, « Orient fumeux ». Ce sens de l’émerveillement s’accrut encore, quand nous lûmes que Dante, dans sa « Divine comédie », écrivit qu’«Assise » en réalité devrait s’appeler « Oriente » (Paradis XI, 52-54). Mais il avait déjà fallu abandonner depuis très longtemps ce nom, parce que selon l’opinion de l’Evêque, il dégageait des relents… de la « Maçonnerie ». 41 Chapitre XVII RETRAIT DE PERMIS DE CONDUIRE 1998 fut l’année au cours de laquelle commença à se lever le voile du silence qui depuis quatre ans déjà, s’était créé autour de notre communauté « en marge » et taxée de l’étiquette paradoxale « d’hérétique » dans une terre comme Assise, marquée spirituellement par l’œcuménisme et l’inter-religiosité. Si Ceronetti a été le premier à rompre cette conspiration du silence avec son article publié dans « La Stampa » en mars de cette année-là, à la fin octobre survint un fait qui suscita un grand intérêt de la part de la presse, de la télévision, et divers représentants du monde politique et culturel. Au Vatican, se tenait un symposium international sur l’hérésie. Le jubilée de 2000 s’approchait et l’Eglise sentait le besoin de purifier lé mémoire des erreurs commises dans le passé dans le traitement de cas d’hérésie, tels que ceux de Savonarola et de Giordano Bruno. Il pouvait aussi y avoir de l’espoir pour nous, petite communauté hérétique de familles… Nous allâmes à Rome, à pieds nus et en sac, pour chercher d’émouvoir quelques prélats haut placés qui participaient à cette rencontre. Toutefois, sous les colonnades de Saint Pierre, je fus arrêté et emmené à un commissariat à proximité, puis à la préfecture de police de la Piazza Cavour ; là, ils me « fichèrent » en prenant mes empreintes digitales, et ensuite, ils me remirent entre les mains un ordre d’exclusion de Rome pour un an parce que je représentais « une personne dangereuse pour la sécurité publique » et qui « pouvait commettre des actes délictueux ». Mais cette histoire n’était pas terminée. Après quelques mois – en février 1999 – je reçus une sorte d’«avis d’ouverture d’enquête judiciaire » (cela arrive à beaucoup de gens de nos jours) : la Préfecture de Pérouse m’annonça que le retrait de mon permis de conduire était en cours. A ce moment-là, on se demande directement quelle énorme infraction au code de la route on pourrait avoir commis (qui est sans péché… ). Eh bien non, quand on est sous le coup d’un ordre d’exclusion, la loi vous interdit de conduire des véhicules à moteur : je n’en avais pas les « conditions morales requises ». 42 Cet épisode en fit sourire beaucoup, surtout quand, le journal « Il Messagero » publia un dessin me dépeignant en sac en train de dialoguer avec un « arancione » (NdT: mot argotique pour désigner un membre de la secte hindou Hare Krishna, pour son vetement orange ) et de lui dire : « Bienheureux es-tu, je n’ai même plus le « feuille rose » (permis provisoire de conduire) . L’article d’Italo Carmignani qui commentait l’incident à la une de ce journal – du 15 avril 1999 – se terminait ainsi : « si son groupe est considéré comme hérétique, qu’est-ce que peut réserver la bureaucratie aux satanistes ? ». Il y eut même une question que un sénateur, Luigi Manconi, adressa au Ministre de l’Intérieur et au Ministre de la Justice, « pour savoir si les ministres interpelés n’ont pas l’intention de vérifier la validité des motifs pour lesquels il a été décidé de limiter la liberté de mouvement, d’expression et d’opinion d’un citoyen italien qui manifestait simplement une forme de protestation ». Pendant deux ans, je me déplaçai en mini-scooter, grâce auquel je parcourais – même en hiver – les 50 kilomètres qui séparent les deux centres de l’Association. Jusqu’à ce que le commissariat d’Assise me rendit le permis de conduire : il ne s’agissait pas là d’une « grâce » accordée à l’occasion du Jubilé (c’était en décembre 2000), mais parce que cette même année, la Cour constitutionnelle avait déclaré illégitime tout la réglementation qui avait motivé ce retrait de permis. Somme toute, ils s’étaient trompés… ou peut-être que non. En effet, des années auparavant, le Seigneur avait donné à Marcello une vision nocturne qu’il raconta dans ces écrits comme suit : « Une faucille et une bougie venant d’en haut me sont tombés dessus. La bougie était à la place du marteau. Oui, justement une « faucille et bougie » était sur le point de m’écraser quand une myriade d’étoiles la détournèrent de moi, et une croix grandiose apparut au-dessus de moi. Je m’attendais de la part du pouvoir politique et religieux à des oppressions et à des afflictions, mais la croix m’aurait de toute façon toujours sauvé ». Entre-temps et de toute manière, cet épisode avait cependant servi à faire bouger les choses autour de notre « cas communautaire », mon permis de conduire avait fait office de pavé jeté dans la marre. 43 Sul nostro caso e sulla nostra comunità, un’importante rete televisiva - Canale 5 - trasmise un’ inchiesta a tutto campo, sentendo a riguardo la posizione del Vescovo e l’opinione della gente di Assisi. Finimmo anche sulla monumentale Enciclopedia delle Religioni in Italia, pubblicata dal Cesnur di Torino. Finchè... 44 Chapitre XVIII EGLISE. ENSEMBLE. FINALEMENT! Tout comme la notification épiscopale d’hérésie contre la communauté Familles de Bethleem avait été publiée dans le mensuel diocésain « Chiesa insieme » (NdT: Eglise ensemble) du mois de février 1994, c’est ainsi dans ce même périodique du numéro de Mars-Avril 2006 que la nouvelle de sa réadmission dans la communion ecclésiale fut rapportée. Son diffuseur fut justement le même Evêque – Monseigneur Sergio Goretti – sous le magistère duquel la communauté avait vécu a long parcours « pénitentiel » comme « hérétique ». Et quand on pense que sur la Cathèdre de San Rufino à Assise, on avait déjà nommé à sa succession l’Archevêque Domenico Sorrentino, auteur entre autres d’une courageuse « hypothèse d’absolution » au sujet de Giordano Bruno, le grand hérétique du XVIème siècle… Ce fut un véritable soulagement pour la Communauté, et en particulier pour Marcello, même s’il avait « encaissé » la bulle d’hérésie comme un diplôme « honoris causa », une singulier et autant souffert reconnaissance de sa vocation et des prophéties qu’il avai reçu.Tout en étant conscient, comme l’avait mis en évidence Ceronetti dans son article à « La Stampa », que « la rupture entre le prophétisme et le sacerdoce est toujours inévitable », il n’avait pourtant jamais sousestimé la gravité d’une tel prononcé de l’Eglise diocésaine. Pour un authentique « catholique », le fait que l’Eglise « lie » et « délie » constitue une affaire extrêmement sérieuse, parce que son action est avalisée par la parole même de Jésus : «En vérité je vous le dis : tout ce que vous lierez sur la terre sera tenu au ciel pour lié, et tout ce que vous délierez sur la terre sera tenu au ciel pour délié. » (Evangile selon Saint Matthieu 18,18). C’est pourquoi Marcello avait plusieurs fois cherché – par le biais «de tentatives courageuses de réconciliation », comme relatées par l’Encyclopédie des Religions – le dénouement de ce difficile « statut » canonique et ecclésial; 45 Et cela pas autant pour lui-même, mais plutôt pour la crainte qu’au moment de sa disparition de ce monde, ses enfants et les autres membres de la communauté purent rester privés de l’étreinte et de la protection de « mère Eglise ». A présent, la communauté peut continuer son chemin sous la guidance sûre, paternelle, et éclairée du nouvel Archevêque d’Assise, Domenico Sorrentino, pleinement insérée dans le corps ecclésial en tant qu’ « association privée » (il s’agit d’une définition du Code du Droit canonique ; de par sa nature et sa finalité, l’association IACA représente tout autre chose, elle qui trouve également ses « racines » dans la communauté d’Assise). 46 Chapitre XIX A LA DISCOTHÈQUE « Bonne nuit, papa ». A l’issue des « Complies » - la dernière prière communautaire de la journée, après le repas du soir – on prend la bénédiction pour la « bonne nuit » en souhaitant de « beaux rêves », les jeunes disent au revoir et se retirent. Au lit ? Non, en…boîte. Mais le père ne le sait pas : la maman oui, et même quelques membres de la communauté, tous complices dans l’hypocrisie, cette hypocrisie toujours autant détestée par Marcello et condamnée si fermement par Jésus, que dans sa Parole, il anticipe sans équivoque ce que sera « le sort que les hypocrites méritent » : « des pleurs et des grincements de dents ». Ensuite, comme toujours, la douloureuse vérité remonte à la surface. Mais comment ? Autant d’années passées à inculquer à la famille et à la communauté la vérité, l’amour et la crainte du Seigneur, ou au moins les valeurs humaines fondamentales, telles que la loyauté, le courage… et voilà que tes enfants vont à la discothèque en cachette. Mais que s’est-il passé ? Non, le problème est ailleurs : que n’est-il pas arrivé ? On n’a pas allumé dans les cœurs ce « feu » que Jésus a dit être venu apporter sur la terre (comme dans l’évangile selon Saint Luc 12,49) : la force vitale de l’amour de Dieu, l’amour pour les réalités célestes, l’amour prêt à tout pour le bien et le salut du prochain, qu’il soit ami ou ennemi… Les Pères de l’Eglise enseignent que l’on peut prêcher toute une vie mais si celui qui écoute n’ouvre pas son cœur à l’Esprit de Dieu, tout cela est en vain. Il reste un formalisme religieux vide, le rite, la liturgie. Mais le cœur se trouve… en boîte. Et chacun a la sienne. « Ils s’endorment sur les autels, où tout se réduit à un culte formel et extérieur… », ces paroles reçues par Marcello lors de la première grande prophétie de 1981 stigmatisaient ainsi ce comportement. Maintenant, il le vivait parmi les siens… 47 Mais cela devait se produire. Celui qui a une vocation prophétique, est appelé à vivre dans sa chair, dans son expérience personnelle et dans celle de son entourage, le message que Dieu lui a confié. « «Va, prends une femme se livrant à la prostitution et des enfants de prostitution, car le pays ne fait que se prostituer en se détournant du Seigneur » : et le prophète Osée obéit (Osée 1 ,2-3). Depuis le début, Dieu avait dit à Marcello : « Et toi, mon petit fils, tu seras ainsi un symbole parce que toi non plus, tu ne peux avoir Sylvia, le délice de tes yeux…» Il fallait que cela arrive, le fait que sa femme ne l’aime plus, et que ses enfants s’allient avec leur mère pour pouvoir vivre finalement une vie « normale », comme tous les autres, sans tant de prières, tant de lectures de la Parole de Dieu, tant d’exhortations… Et combien de personnes parmi ceux qui ont fait un temps partie de la communauté, ont « lâché », en filant souvent à l’anglaise, ou même en rendant le mal pour le bien ! C’est aussi ce que Job subit. Il avait également des enfants qui s’amusaient au cours de fréquents festins, et il était un peu préoccupé de cette tournure des choses ; et même sa femme s’était désolidarisée d’avec lui et d’avec ses souffrances physiques et spirituelles (Job 1,4-5 ; 2,9). Cela signifiait-il la décomposition d’une famille chrétienne ? Oui, mais une décomposition qu’il convient de créditer, vu la vocation prophétique la plus particulière de Marcello. Cela devait se passer ainsi. " Un prophète n'est méprisé que dans sa patrie, dans sa parenté et dans sa maison. " est-il écrit (Marc 6,4). C’est justement ce qui se produisit avec le Seigneur Jésus : après trois ans d’un ministère glorieux, accompagné de signes et de prodiges, les siens s’échappèrent de tout part. Celui-ci le trahit, celui-là le renie… il resta seul. Ainsi fut également le martyre spirituel qu’expérimenta Saint François en constatant que l’Amour – Jésus Christ, le véritable Amour – n’était pas « aimé », même pas par tant de ses confrères ; il devint presque aveugle tant il pleurait. 48 Chapitre XX E ORA “La sabbia scorre veloce nella clessidra della mia vita”, dice Marcello. Gran parte del suo tempo lo vive ritirato in una piccola stanza al piano di sopra del vecchio fienile, dove fece la sua prima quaresima di penitenza e digiuno tanti anni fa. Il tetto è fatiscente e ci piove dentro, per questo è stato provvisoriamente ricoperto da un telone, con tutti gli inconvenienti per quando è molto caldo d’estate, o per quando tira forte il vento. La sua salute è molto precaria, legata a un tenue filo, sa che se quei suoi ricorrenti mancamenti durano più di una quindicina di secondi, andrà a stare con quel Cristo che si degnò di mostrargli il suo volto e di parlargli e che da quel momento lui non ha mai smesso di amare. “Nessuno mi strapperà dalle sue mani” ripete spesso. Semmai la sua preoccupazione è per le persone a cui verrà a mancare e che hanno ancora bisogno di lui, a cominciare dai suoi figli. Ci sono poi quei pochi che continuano ad affidarsi a lui per essere condotti sulla via della verità e dell’amore, che solo in Cristo si possono trovare, e nella preghiera che Marcello chiama “il respiro dell’anima”. Ad essi Marcello continua a ricordare gli insegnamenti appresi da San Gregorio Magno, il Maestro di spiritualità a cui Dio lo aveva indirizzato prodigiosamente per guidare la comunità raccoltasi attorno a lui. E non si stanca di ripetere che l’umiltà è il basamento da cui si innalza la scala delle virtù che portano all’amore: “se vedi un passo d’umiltà, fallo dieci volte, forse una di queste l’avrai fatto bene…!” Ma proprio nel suo stato di estrema fragilità di salute, Marcello sperimenta più che mai quelle che l’apostolo Paolo chiama “le consolazioni dello spirito”. Mi piace riportarne una. “Ti amo mio Dio e...” Marcello si sveglia con queste parole d’amore per il Signore, che nel sonno echeggiavano nel suo cuore. “Ti amo mio Dio e...”, ma non ricorda cosa seguiva dopo la “e...”, così chiama Angela, una sorella che come un angelo l’assiste notte e giorno nella sua sofferente senescenza. 49 Le chiede se questo “Ti amo mio Dio e...” ricorra in uno degli inni a Dio che gli aveva cantato la sera prima nel suo addormentarsi. Angela riflette ma non trova nulla che avesse cantato con queste parole. Marcello non si rassegna e cerca poi in internet queste parole: “Ti amo mio Dio e...”. Gli viene subito questa meravigliosa preghiera del Santo Curato d’Ars che comincia proprio con queste parole: “Ti amo, mio Dio, e...”. Nulla di meglio può esprimere quello che è il sentimento di un vero profeta! Ti amo, mio Dio, e il mio unico desiderio è di amarti fino all’ultimo respiro della mia vita. O Dio infinitamente amabile, ti amo e preferisco morire amandoti, piuttosto che vivere un solo istante senza amarti. Ti amo, Signore, e l’unica grazia che ti chiedo è di amarti eternamente. Ti amo, e desidero il cielo solo per avere la felicità di amarti perfettamente. Mio Dio, se la mia lingua non può dire ad ogni momento che ti amo, voglio che il mio cuore te lo ripeta ogni volta che respiro …. Mio Dio, fammi la grazia di soffri e amandoti e di amarti soffrendo. Ti amo, o mio divino Salvatore, che sei stato crocifisso per me e mi tieni quaggiù crocifisso con te Mio Dio, fammi la grazia di morire amandoti e sapendo che ti amo. Amen “Il Signore mi tiene ancora in vita” - dice Marcello convinto - “finché non potrò chiudere gli occhi realizzando questa grazia di morire amandolo e sapendo di amarlo!” 50 Chapitre XXI ANALOGIE Pensando ai tanti anni della singolarissima storia profetica di Marcello insieme alla sua comunità in Assisi, si impongono all’attenzione sorprendenti analogie tra la vicenda umana e spirituale di Marcello e alcuni tratti della vita di San Francesco. Va detto subito che un profeta non necessariamente è un “santo”, e nel menzionare delle analogie tra lui e il Santo di Assisi, non intendo fare della “agiografia”, esaltare la santità di un uomo che pure ha significato e significa tanto per la mia vita spirituale. Marcello stesso è il primo a dire che l’irruzione di Gesù nella sua vita, e la sua vocazione profetica, lo hanno raggiunto senza che ne avesse alcun merito, anzi quando era immerso nelle vita mondana. Pura grazia, dunque. Marcello proviene, come San Francesco da una famiglia dedita al commercio di stoffe. E se non è nato proprio ad Assisi, ma nella vicina Bastia Umbra, ci tiene però al fatto di essere stato cresimato ad Assisi, per le mani di quel Vescovo Nicolini che fece assurgere San Francesco a Patrono d’Italia. Ed è nella Cresima che vengono effusi i doni dello Spirito Santo, anche se poi possono rimanere latenti per poi manifestarsi anni dopo: come nel caso del carisma profetico di Marcello. Ma la prima sorprendente assonanza con San Francesco risale al 1978, quando Marcello - che abitava allora nel piccolo paese di San Vitale, alle pendici del Subasio - cominciò ad avere delle visioni. La prima riguardava un misterioso sarcofago in un sotterraneo dell’antico Egitto, su cui era impresso a caratteri luminosi il nome “EZECHIELE”: e una voce sommessa diceva a Marcello che doveva seguire le rivelazioni di questo profeta. “Chi è Ezechiele?” chiese al risveglio Marcello alla sua moglie. Non sapeva assolutamente nulla di lui. Ma pure fu proprio da una visione del profeta Ezechiele che San Francesco prese quel “Tau” con cui siglava le sue lettere: un segno molto più serio di come oggi viene percepito dagli assisani e dai tanti turisti e pel- 51 legrini che transitano per Assisi, e dagli stessi francescani. Un segno che parla di salvezza da uno sterminio che incombe - allora su Gerusalemme, ora sul mondo intero -, “salvezza” per quanti “gemono e piangono per tutti gli abomini che vi si compiono” (Ezechiele, 9:4). E come nel libro del profeta Ezechiele, così nelle profezie di Marcello risuonano severi moniti nei confronti dei capi religiosi e politici, e una vibrante denuncia che si estende ad ogni settore della società su tanta dilagante corruzione che oggi più che mai emerge a ogni livello. C’è da notare che San Bonaventura nella sua biografia di San Francesco - la Legenda Major - identifica il Santo con quell’Angelo del Sesto Sigillo di cui parla l’Apocalisse, che sale dall’Oriente portando il sigillo del Dio vivente (Apocalisse 7:2). E il sigillo è appunto il Tau. Della singolarissima connessione tra Marcello e l’Oriente si è già parlato in un precedente capitolo - il quindicesimo - di questo libro. E anche si è raccontato del “rapimento” che segnò la sua conversione, in cui “vide” Gesù e se ne innamorò fino a spogliarsi di tutto e darsi all’appassionata e sofferente Sua sequela. In quella visione si imposero all’attenzione di Marcello alcune lettere dell’antico alfabeto semitico, in particolare una He simboleggiante un uomo che con le mani alzate invoca Dio e la sua venuta. Siamo nei tempi del settimo sigillo, siamo prossimi al ritorno di Cristo, e quello che Francesco non profetizzò perché non era ancora giunto il tempo ricorre invece nelle profezie di Marcello: il grande giorno è vicino! Ne riparleremo in un prossimo capitolo. 52 Ma voglio ora riportare qui un prodigio che Dio ha operato grazie alla fede di Marcello e di cui sono stato testimone, che ha qualche affinità con il miracolo dell’acqua sgorgante da una rupe, immortalato da Giotto in uno dei suoi affreschi nella Basilica Superiore di San Francesco. San Francesco saliva verso la Verna a dorso di un asino, per l’estrema debolezza del suo corpo. Ma il contadino che gli aveva prestato l’asino e che lo seguiva a piedi, stremato per l’arsura, si mise a gridare “misericordia di me, muoio di sete!” Francesco scese dall’asino, si inginocchiò e dopo aver pregato mostrò all’uomo una roccia da cui aveva preso a sgorgare miracolosamente una vena d’acqua. Era d’estate, non molto tempo da quando era sorta la comunità, e scendevamo con Marcello a piedi nudi dal Subasio. All’altezza dell’Abbazia di San Benedetto incrociammo degli operai della Comunità Montana che si stavano affannando inutilmente per ritrovare una vena d’acqua che normalmente alimentava una vasca lungo la strada. Qualcuno stava anche aspettando là nella speranza di dissetarsi, ma gli operai avevano ormai rinunciato e si stavano preparando ad andare via perché non c’era più niente da fare. Marcello rivolse al cielo una preghiera e tutti videro l’acqua che tornava a scendere lungo un doccio di metallo da cui non defluiva più da tanto tempo, alimentando di nuovo la vasca. Eh si, il Signore è lo stesso, ieri, oggi e in eterno... E infine, un’ ultima analogia che può far sorridere: San Francesco profetizzò l’elezione al soglio Pontificio del Cardinale Ugolino che fu il protettore dell’ordine, tant’è che così iniziava le lettere che gli scriveva: “Al Venerabile in Cristo, Padre di tutto il mondo...”. Ma anche Marcello ha preannunciato l’elezione di Papa Francesco, anche se in un modo del tutto singolare, con una “profezia vivente”. Ne riparleremo in un prossimo capitolo. 53 Segni 59 Chapitre XXIII "ECO SACRO" NEL CUORE DI ASSISI Per anni ho girato per Assisi, accampandomi tutte le notti sotto i portici della Basilica di San Francesco, in seguito a una vera e propria “chiamata” da parte del Signore: cosa che ha sorpreso non solo me ma anche Marcello. che è stato e continua ad essere per me una preziosa guida spirituale. L’ho seguito, con tante cadute e contraddizioni, in un impervio cammino penitenziale, una vera “iniziazione” spirituale vissuta per circa trent’anni nel riserbo della comunità, delle cui difficoltà Marcello stesso ed io non ci davamo una ragione. Finché abbiamo compreso la portata universale della missione a cui Dio ci ha chiamati: una missione il cui scopo è di accendere un fuoco di preghiera a Dio e di conversione, che da Assisi si allarghi in tutta la Chiesa e nel mondo. La straordinaria figura di San Francesco, il cui messaggio di gioiosa povertà nella radicale sequela di Cristo è sempre più attuale ai nostri giorni in cui aumentano sempre più i disoccupati e i poveri; le determinanti profezie avute proprio da un uomo di questa terra di Assisi, Marcello Ezechiele Ciai, in un tempo in cui tante persone, confuse e spaventate, non sanno più credere, né sperare, né amare: tutto questo fa di Assisi una “Nuova Gerusalemme”, un luogo santo dove troveranno conforto, pace e salvezza un numero sempre più grande di persone. Un giornalista d’una testata umbra, Gilberto Scalabrini, dopo avermi visto d’inverno sulla piazza della Basilica Inferiore, ha scritto così in un articolo intitolato “Quel laureato vestito di juta e a piedi scalzi”: “Osservo quasi impietrito il ritratto di un francescano molto sui generis: a piedi nudi (colore violaceo per il freddo), con il saio di juta da penitente medioevale, una bisaccia a tracolla, intrattiene i pochi turisti che attraversano la piazza della basilica inferiore, avvolta di leggeri banchi di nebbia. E’ un membro della “Comunità Famiglie di Betlemme”. Si chiama 56 Massimo Coppo... La piccola e singolare comunità, è stata fondata nel 1981 sulle pendici del monte Subasio” (a Viole di Assisi; successivamente a Rocca Sant’Angelo di Petrignano d’Assisi). “All’inizio era denominata Oriente fumante”. A scegliere il nome fu il suo fondatore, Marcello Ciai un ricco uomo d’affari. Negli anni 1970, Ciai abbandonò la sua ricchezza per sorella povertà. Lo seguirono in pochi e ancor oggi non sono molte le persone che hanno trovato la forza e la gioia di vivere in armonia aspettando l’eternità. Quelle poche provengono da paesi e culture diverse. Tutte sono accomunate dall’amore verso Dio e il prossimo.” Solo Dio sa quali siano i frutti di questa testimonianza a cui ha chiamato dei normali credenti ”laici”, quali siamo la mia comunità ed io, nella serafica città di Assisi, in questo “patrimonio mondiale di spiritualità”. Ma certo confortanti sono i messaggi che ci arrivano da tante parti, da persone incontrate ad Assisi, o che hanno letto questo libro, e che sentono di esprimere la loro riconoscenza e il loro apprezzamento per questa missione di cui dicono di trarre conforto e speranza. E poi un risultato tangibile e davvero prodigioso è successo in Assisi. Marcello, che nonostante le sue malattie non rinuncia a venirmi a trovare lì tante notti - anche nelle fredde nottate invernali - per assistermi e pregare con me per Assisi, la Chiesa e il mondo, tempo fa rivolse domanda al Sindaco di Assisi perché ci mettesse a disposizione un piccolo locale dove ritirarci a pregare. Ed ecco che, grazie al premuroso intervento del Vicesindaco delegato appositamente al caso, ci è stato messo a disposizione dal Comune, a pochi passi dalla piazza centrale, un piccolo vecchio e dismesso ex vespasiano, che ci siamo premurati di “convertire” in luogo di preghiera (Gesù in fondo è nato in una stalla!). 57 Fa onore ad Assisi, questa città santuario del mondo l’aver voluto ag-giungere alle tante chiese, conventi e monasteri, questo piccolo “luogo” di preghiera (San Francesco e i suoi frati chiamavano “luoghi” i loro improvvisati ambienti di preghiera). Questa cappellina desta l’attenzione di tanti turisti e pellegrini italiani e stranieri: la fotografano e infilano biglietti con richieste di preghiere nella fessura appositamente praticata nella porta di legno. Richieste che con Marcello onoriamo quando ci ritiriamo li nella notte a pregare: per Assisi e l’opera a cui Dio ci ha chiamati per la Chiesa e il mondo. Così la preghiera, “respiro dell’anima” come la chiama Marcello, ma anche respiro di un’intera città, continua a salire incessantemente da Assisi al cielo anche di notte. Proprio durante una gelida e piovosa notte invernale raggiunsi l’Eco Sacro in un sofferente pellegrinaggio, in seguito ad una richiesta di preghiera fattami da Marcello che giaceva infermo a letto. Erano le due di notte, e provavo un senso di sconforto, sentendomi solo e infreddolito fino alle lacrime. Ma ecco che una volta entrato trovai questo confortante biglietto che qualcuno (un angelo?) aveva infilato nella fessura della porta, vero prodigio dell’amore e della misericordia di Dio: “Nel mio cuore questa sera, penso e prego per tutte le persone sole che soffrono e che stanno piangendo. Amen!” 58 Chapitre XXIV PRODIGIO AL VATICANO: UN PELLEGRINO DI ASSISI... Era il 12 e 13 Marzo del 2013, e al Vaticano era in corso il Conclave per l’elezione del nuovo Pontefice, dopo la sensazionale “abdicazione” di Papa Benedetto XVI. Il pellegrino che è stato tutto il tempo in ginocchio su una chiavica di Piazza San Pietro, a pregare per un Papa umile e vicino ai poveri come San Francesco, ero proprio io. Ma per amore di verità, e anche per smitizzare l’incredibile notorietà che poi mi è cascata addosso, va subito detto che l’iniziativa di andare a pregare lì non era stata mia, ma di Marcello, o meglio del Signore che lo aveva ispirato a farmi andare là, su quella chiavica, a sostenere con un umile ma accorata preghiera la Chiesa, in un frangente così delicato e importante come quel passaggio di Pontificato. Tra i tanti servizi televisivi e giornalistici, e gli ancor più numerosi interventi su internet e i social network che hanno preso a girare in tutto il mondo ancor prima dell’elezione di Papa Francesco così un articolo in spagnolo - la stessa lingua di Papa Francesco - ha commentato la vicenda: "Il 12 e 13 Marzo 2013 in Piazza San Pietro c’era un uomo vestito da Francesco, a piedi nudi come Francesco, umile e paziente sotto la pioggia come Francesco, in quei giorni in piazza San Pietro. Si chiama Massimo Coppo, è italiano, ha 64 anni. Indossava un abito francescano di iuta, con un bastone e una borsa a tracolla, ha pregato a piedi nudi e in ginoccchio sotto la pioggia e il freddo. Pregava e pregava. Spiegava ai giornalisti che voleva “un nuovo Pontefice per i poveri e vicino a loro, che parlasse di eternità, dell’inferno e del ritorno di Cristo”. Massimo non è San Francesco, ma San Francesco certamente può essere lieto di essere stato ben rappresentato". Mentre una giornalista di un quotidiano on line della California ha scritto: "Un devoto di San Francesco d’Assisi, Coppo, che vive in condizioni di povertà intenzionale (dormendo nei portici della Basilica di Assisi), era venuto a piazza del Vaticano a pregare per i cardinali del conclave 59 e per la Chiesa stessa. «Spero che sarà un Papa che è povero o che capisce i poveri», Coppo ha risposto quando ho chiesto chi sperava sarebbe stato il 266esimo Papa. “Molte persone sono povere e stanno diventando povere... Un Papa che parli di eternità - del paradiso - e persino di inferno in un mondo a cui non piace questo”. Quella preghiera vestito di sacco sotto la pioggia, in ginocchio su una chiavica di Piazza San Pietro, una preghiera che ha “ottenuto” Papa Francesco, continua ad essere diffusa da e sui media di tutto il mon-do. Ma i più ignorano ciò che sta dietro a quel “pellegrino di Assisi”: che è appunto l’opera che ho cercato di raccontare in questo libro, cominciata tanti anni fa colla prodigiosa conversione di un uomo della terra di Assisi, Marcello Ciai. Con le sue profezie ed eccezionali visioni, accompagnate da tante sofferenze personali, familiari e comunitarie, questo profeta umbro affascinato e innamorato di quel Gesù che gli è apparso e gli ha parlato tanti anni fa, è come se avesse preparato la strada all’attuale ventata di “nuovo” che sta investendo la Chiesa. Sì, il vento dello Spirito Santo che, ha detto Gesù, “soffia dove vuole, ma non sai di dove viene e dove va”, ha da lungo tempo preso a soffiare dalla terra di Assisi... Papa Francesco tra le prime parole pronunciate dal balcone di Piazza San Pietro, disse di venire “dalla fine del mondo”. Io che stavo là sotto in mezzo alla folla, quando l’ho udito, prima ancora di pensare alla lontana Argentina da cui proviene questo Papa, mi sono istintivamente chiesto se non sarà lui il Papa che traghetterà la Chiesa verso.... la fine del mondo! Si, perché i segni che Gesù ci ha lasciato per avvertirci di quanto il Suo ritorno è vicino, e Lui “è proprio alle porte”, ci sono ormai tutti, e ravvivano la speranza di quanti come sta scritto “attendono con amore la sua manifestazione” (2^ Lettera a Timoteo 4:8). 60 Chapitre XXV RÉJOUISSEZ-VOUS : LE GRAND JOUR EST PROCHE! Dans la première prophétie – « Le manteau » - reçue par Marcello en 1981, retentit ce cri d’alerte : « Le grand jour est proche ! ». Oui, parce qu’il y aura une fin aux tourments de notre humanité. « Quel sera le signe de ta venue et de la fin du monde ?» demandèrent une fois les apôtres à Jésus. Et le Seigneur ne les reprit pas d’avoir posé une bête question, mais répondit en indiquant toute une série de signes dramatiques qui auraient précédé Son retour : des signes dans la vie familiale, sociale et religieuse ; dans la nature, dans les rapports entre les peuples… C’est le fameux discours prophétique de Jésus mais pourtant si négligé qui est adressé pour encourager et préparer les Siens en vue de Son retour : « Quand vous verrez toutes ces choses » - et aujourd’hui, il est vraiment difficile de faire semblant de ne pas les voir- « sachez que Lui – Jésus parle de lui-même – il se tient juste devant la porte… Levezvous et levez la tête, parce que votre rédemption est proche ! » (Saint Matthieu 24,33 Saint Luc 21,28). « Votre rédemption est proche » : eh oui, celui qui reconnaît en Jésus « le premier et le dernier, l’Alpha et l’Omega » - comme il est écrit dans l’Apocalypse – sait que la fin du monde ne sera pas un rideau qui se baisse sur l’histoire humaine tout en occultant et en annulant. No, la fine del mondo è proprio Lui, Gesù, che torna per giudicare i vivi e i morti e instaurare quel Regno dei Cieli in cui finalmente ci sarà vero amore, vera giustizia, vera pace. Per molti - ha chiaramente e ripetutamente ammonito Gesù nel Vange-lo - quel giorno significherà “pianto e stridor di denti”. Ma per quanti si fidano di Lui e a Lui si affidano, sarà il giorno in cui, come si legge alla fine della profezia di Marcello sul terremoto di Assisi: « Le désert se transformera donc ensuite en jardin. Dans un livre finalement ils liront. L’humilité écoutera, la justice verra. Le railleur et le joyeux luron disparaîtront et personne ne pourra plus porter atteinte à autrui. Les messagers de paix ne s’étrangleront pas et les hérauts les accueilleront. Le jardin se transformera en un parc et le livre en doctrine. L’Esprit du Seigneur étreindra la terre et les morts s’aimeront. » 61 54 Volontariato Cristiano: la IACA 55 Le « Casone », qui revêt un intérêt historico-architectural, constitue le centre de l’hospitalité de la IACA à Rocca Sant’Angelo d’Assise. (Vue aérienne) Chapitre XXVI COMMENT EST NÉE L'ASSOCIATION EN 1991 En 1991, lors de l’une de ses retraites, suivie cette fois-ci auprès du couvent des Sœurs de Bethléem dans l’Abbaye de Monte Corona, entre Pérouse et Umbertide, Marcello sentit qu’il fallait créer une association qui partageait avec de nombreuses personnes les valeurs profondes de foi et de service pratique vécues – et même souffertes – au cours de plus d’une décennie de vie communautaire. Par ailleurs, pour ceux qui, parmi les membres de la communauté et ses propres enfants, avaient trouvé trop difficile ce chemin de prière et de sanctification, on pouvait tabler sur l’opportunité de continuer à se tenir debout et à œuvrer ensemble en tant qu’associés, peut-être avec des prétentions spirituelles moindres, mais toujours dans l’intérêt du prochain. Nous avions deux beaux sites en Ombrie pour accomplir cette mission ressentie profondément et destinée à porter « au nom du Seigneur Jésus Christ, l’amour et la paix entre les gens, dans la famille et la nature » (ce qui est le premier des objectifs de l’association que ensuite nous indiquâmes à l’article premier des statuts). L’association fut constituée à Assise le 24 avril de cette année 1991. Le nom « International Association for Christian Action » ne se voulait pas prétentieux : l’adjectif « international » et la tournure anglaise sous-entendaient la portée universelle du message et les destinataires auxquels celui-ci était adressé. Il y avait déjà des nationalités différentes parmi les premiers associés; actuellement, on compte une soixantaine de pays représentés par plus de trois mille membres de l’IACA. L’anglais allait d’ailleurs être la langue obligatoire pour communiquer avec tout le monde sur internet, cet instrument précieux que l’association adopta à partir de 2000. Comme « logo » de l’association, nous choisîmes un lion, constitué d’une mosaïque de pierre. Symbole du Christ, « le lion de la tribu de Judas », comme le définit le livre de l’Apocalypse (5,5), signe de force et de royauté. Les pierres qui composent cette mosaïque, renvoient à ce qu’écrit Saint Pierre, première « pierre », dans sa première épître (2, 4-5),: « Approchezvous de lui, la pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie, précieuse auprès de Dieu. Vous-mêmes, comme pierres vivantes, prêtez-vous à la construction d'un édifice spirituel… » 65 Ce qu’il y a de curieux dans notre « logo » - figurant en jaquette -, c’est le museau qui n’est pas à proprement parler celui d’un lion. En effet, il s’agit de celui des « chowchows », dont nous avons un petit élevage. C’est une race de chiens « primitive » : cela a aussi tout son sens. Enfin, notre carte de membre reprends une phrase tirée des écrits d’un autre « lion », Léon (Lev) Tolstoï : « Puisque les gens corrompus s'unissent entre eux pour constituer une force, les gens honnêtes doivent faire de même». Cette « devise » est généralement appréciée par ceux qui la lisent : un signe des temps… La scheda di adesione è stata sottoscritta da più di 3000 associati. Quella riprodotta qua sotto più che un’adesione è una benedizione per l’associazione, firmata di suo pugno da Joseph Cardinale Ratzinger, quando era Prefetto della Congregazione per la dottrina della Fede. Una benedizione che ha portato bene alla Iaca, e a lui stesso che è poi diventato Papa. 66 Chapitre XXVII ACCOGLIENZA Nel centro comunitario di Rocca Sant’Angelo, si sono accolte persone delle più disparate provenienze e situazioni umane: da chi cercava un po’ di pace, a chi aveva bisogno di un letto e un piatto caldo, da chi stava rincorrendo un suo sogno, a chi stava... scappando. Proprio così: un caso del genere, singolare certo ma anche drammatico, si verificò quando arrivò un giorno a Rocca Sant’Angelo un uomo che diceva di cercare una comunità cristiana: aveva visto il nostro nome sull’elenco telefonico, e chiedeva di stare un po’ di tempo con noi. Tutto qui, o quasi. Il “quasi” venne fuori quando, dopo aver parlato con me – me la dan-no a bere in molti – parlò poi con Marcello: che lo convinse a costituirsi presso il locale comando dei carabinieri, con una Bibbia in mano e con la promessa che lo si sarebbe assistito in futuro. Quell’uomo infatti stava scappando per tutta la penisola, dopo aver commesso un grave reato: Marcello era riuscito a farsì confidare la sua reale condi-zione di “ricercato”. Lo andò a trovare più volte, successivamente, nel carcere psichiatrico dove stava scontando la sua pena. Dopo qualche anno, questi tornò a salutare Marcello: si era “riabilitato”, e ora lavorava – aveva imparato un mestiere in carcere – e si era fatto anche una famiglia, con due figlie. Ma ci furono storie molto diverse: come quella di una ragazza, vestita con un bianco lenzuolo, che invece stava facendo il mitico viaggio in Oriente. Capitò verso sera in comunità, andava cercando suo fratello che, anche lui, si era imbarcato in quell’avventura. Si fermò quella notte, poi un’altra ancora, poi una buona dozzina di anni. Aveva trovato l’Oriente ad Assisi, proprio come dice Dante. 67 Ma l’associazione IACA aveva anche a Gaiche di Piegaro, un casolare tutto da ristrutturare che si sarebbe prestato bene per ospitare diverse persone. E così nel 1998, ci decidemmo ad affrontare quel lavoro, in quella casa abbiamo potuto accogliere, nel tempo, famiglie e persone sin-gole, per periodi più o meno lunghi. Questo centro di accoglienza è stato poi dismesso per il crescente impegno nella sede principale dell’associazione a Rocca Sant’Angelo di Assisi. Ma rimane nella storia della IACA come una pagina importante della sua attività di ospitalità e sostegno a bisognosi. 68 Chapitre XXVIII EN MISSION: QUAND LA TERRE TREMBLE La terre tremblait toujours incessamment à Assise et dans une large bande de terre de l’Apennin de l’Ombrie et des Marche au cours d’un séisme d’une très longue durée ayant commencé le 26 septembre 1997. Le « tremblement de terre d’Assise » : qui fit quatre morts à l’intérieur même de la Basilique de Saint François, dont deux étaient des frères. Que pouvions-nous faire dans ces jours de deuil et de confusion, si ce n’est de passer des nuits à veiller sous les portiques de cette place, pendant que s’affairaient les pompiers, les forces de l’ordre, la protection civile et des bénévoles de toute part ? Nous étions là aussi, avec notre prière et manifestations de solidarité; nous fîmes de même dans les camps d’accueil des victimes du séisme emménagés dans un premier temps sous des tentes et par la suite dans des containers. Quelques uns de nos jeunes collaborèrent activement auprès de la base logistique de Foligno. Nous cherchions à entrer en toute discrétion dans la douleur et le désarroi d’une personne qui peutêtre avait vu s’écrouler en un instant cette maison qu’elle avait passé une vie à construire au prix de tant de sacrifices. Nous proposions autant que possible une aide pratique, et aussi une parole de foi. La foi en Dieu qui a non seulement créé la terre, mais qui gouverne aussi sa destinée, même par des événements insondables. Un Dieu qui reste cependant un « Père » pour tous ceux qui se confient en lui…. 69 QUAND LA TERRE GLISSE Nous marchions dans les rues boueuses de Sarno, une ville de la province de Salerno en Italie du Sud, frappée en 1998 par un immense glissement de terrain, et devenue une ville fantôme. On nous déconseillait de monter plus haut, on sentait une odeur de mort. Nous parlions avec des jeunes et moins jeunes ; on nous invitait dans les maisons, où nous témoignions de ce que nous avions vécu à Assise pendant le tremblement de terre. Nous partagions les écrits d’un prophète, Habacuc, qui semblait avoir précisément parlé de cette catastrophe : « les monts éternels se disloquent, les collines antiques s'effondrent… De torrents tu crevasses le sol » et il priait ainsi : «Dans la colère, souviens-toi d'avoir pitié! » (Habacuc 3,2.6.9). Pour parler de Dieu le Père, Créateur et Seigneur du ciel et de la terre : il fallait du courage, lorsque cette « terre » s’était mise à s’ébouler vers la ville, engloutissant non seulement tes effets personnels, mais aussi tes êtres chers. Mais « Est-ce possible que la ville subisse une mésaventure, qui n’ait pas été occasionnée par le Seigneur ?» c’est ce que nous lisons dans la « Parole de Dieu », ceci nous avait été rappelé par ce livre prophétique d’Amos, qui s’était imposé à notre attention après le « tremblement de terre d’Assise » (Amos 3,6). Toutefois, quelle que soit les événements bouleversants dans lesquels nous nous trouvons à vivre, il y a le Seigneur derrière tout cela, nous ne sommes pas à la merci d’une « Nature » bizarre, tantôt mère, tantôt marâtre, et même pas non plus le jouet de la cruauté à laquelle le cœur de l’homme peut atteindre. C’est une question ardue. Tout comme d’ailleurs, il pouvait sembler « rude », difficile à accepter, d’écouter les paroles de Jésus quand on lui évoqua les victimes mortes sous les décombres d’une tour effondrée à Jérusalem, ou la cruauté avec laquelle Hérode avait massacré de pieux galiléens qui offraient des sacrifices au temple : «si vous ne voulez pas vous convertir, vous périrez tous de même » (Evangile selon saint Luc 13, 1-5). Mais que signifie « se convertir », si ce n’est revenir à Dieu le Père, et s’en remettre à son amour impénétrable ? Nous avons vu maintes fois que le visage et l’âme de ceux qui accueillaient ces paroles se détendaient. 70 QUAND LA TERRE BRÛLE Dans les deux centres de l’association, nous avons depuis toujours assuré une surveillance anti-incendie durant les mois estivaux, en contrôlant constamment le territoire jour et nuit. Ultérieurement et pendant quelques années, nous nous sommes alliés à deux Comunità Montane (NdT: organisation étatique responsable des matières environnementales en zones montagneuses), du Subasio et des Monts du Trasimeno, pour la détection des incendies : certains d’entre nous ont aussi suivi des cours de formation à ce sujet. Dans cette activité de sauvegarde de l’environnement, nous a soutenus l’amour pour notre terre ombrienne, ainsi que la conscience de l’effet dévastateur que les incendies exercent sur la flore, la faune, l’assiette hydrogéologique et la pollution atmosphérique. Nous sommes intervenus plus d’une fois pour affronter même directement les incendies. A Rocca Sant’Angelo, un incendie nocturne provenant du côté sud – vers Assise – avançait rapidement dans une zone pleine d’arbustes, surtout des genêts, très inflammables. Les pompiers nous déconseillaient de faire face à ce front de flammes, trop élevées et violentes. Mais nous sentîmes que nous pouvions surmonter cette épreuve avec l’aide de Dieu, et il en fut ainsi. Au cours de la nuit illuminée par cette lueur, on pouvait voir les silhouettes de certains membres de la communauté et de Marcello avec eux, tout en faisant obstacle à l’avancée des flammes, en battant le terrain avec des branches et en jetant des seaux d’eau. On en parle encore dans le village… Anche presso il centro montano di Gaiche abbiamo concorso allo spegnimento di diversi incendi. Uno era stato causato da un fulmine, fummo i primi a segnalarlo. Di un altro incendio abbiamo già parlato, perché a spegnerlo è intervenuto Qualcuno dall’alto. 71 Chapitre XXIX DIVULGAZIONE “Internet, nuovo profeta per la Parola di Dio”: questa definizione è di Giovanni Paolo II: ma guarda un po’, San Pietro – il primo “Papa”lasciò le reti da pescatore perché chiamato da Gesù a diventare “pescatore d’uomini”; questo grande Papa “comunicatore” ha detto che è tempo di pescare con un’ altra “rete”… nel web. La nostra decisione di entrare in questo nuovo campo di missione risale al 2000, quando Marcello dovette starsene immobile per un periodo di quaranta giorni in seguito ad una brutta caduta avvenuta su un costone roccioso reso scivoloso dal ghiaccio, mentre faceva un giro di controllo notturno della comunità. Dovette stare per gran parte del tempo con una gamba alzata per la rottura del perone, ma fu proprio in questa circostanza che, dopo molta ponderazione e preghiera decise, stimolato dalle parole di Giovanni Paolo II, di “muovere i primi passi” in internet, dalla cui modernità a prima idea rifuggiva. In fondo si legge all’inizio del Libro dei Proverbi (1,20) che “La sapienza grida per le strade, nelle piazze fa udire la voce” e in internet si è andata creando una nuova “piazza” planetaria in cui far risuonare la sapienza del Vangelo, e “gridare” le cose udite all’orecchio (Vangelo di San Matteo 10,27). Vi abbiamo profuso, lavorandoci giorno e notte e l’attività divulgativa della IACA in questi ultimi tempi si è notevolmente ampliata anche grazie ai vari Social Network, in cui l’associazione è presente come iaca onlus su Facebook e Pinterest, e come iacaassisi su Youtube e Twitter. Ed è andato crescendo il numero dei “visitatori”, che in questi siti trovano non solo una panoramica a tutto campo su quello che è e fa la nostra associazione, sui luoghi dove opera, sulle vicende della testimonianza resa in Assisi... ma anche una sottolineatura “profetica” di tanti eventi in cui siamo tutti coinvolti (Gesù rimproverava ai suoi contemporanei che erano maestri nelle “previsioni” del tempo - proprio come noi oggi - ma non sapevano distinguere “i segni dei 72 + tempi”: Vangelo di San Luca 16,1-4). Abbiamo sempre cercato un confronto schietto tra la cronaca e storia contemporanea, e la “Parola di Dio”: senza iper-moralismi nè facili futurologie, ma al tempo stesso prendendo “sul serio” ciò che le Sacre Scritture dicono - e predicono - a proposito di eventi che spesso ci lasciano sconvolti o quanto meno smarriti. Un’operazione che senz’altro presta il fianco a fraintendimenti e critiche: ma, scriveva San Paolo, “Io non mi vergogno del Vangelo...” (Lettera ai Romani 1,16). Dal 2007, l’associazione ha curato l’edizione del presente libro, che viene periodicamente aggiornato perché racconta un’opera in divenire. È stato tradotto in 6 lingue e in Braille per non vedenti. Dal 2013 si è aggiunto un secondo libro più strettamente profetico sulle esperienze mistiche e le profezie di Marcello Ezechiele Ciai (vedi penultima di copertina). 73 Chapitre XXX PROJETS ET RÊVES Pour le siège principal de la IACA, il existe un projet prenant : une « oasis » ! Le mot évoque de la fraîcheur, de la tranquillité, de l’eau, des animaux, du silence, des randonnées vertes... Et enfin, un « rêve » : un centre de recherche et d’assistance pour personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, en l’honneur de la mère de Marcello Ciai, Rina Ricciarelli, touchée par cette pathologie impitoyable dans les 15 dernières années de sa vie. Voici ce que Marcello a écrit à ce sujet : Elle a tout à coup été saisie Par l’obsession de ne plus se trouver chez elle Et elle cherchait à fuguer pour aller – comme Elle disait – à son propre domicile. Elle oubliait souvent qu’elle avait mangé Et demandait continuellement de la nourriture. Elle confondait son assiette avec L’écuelle du chien. Elle se couchait le soir dans son lit Complètement habillée, Chaussures comprises, et refusait Violemment une quelconque intervention, Que ce soit du mari ou de la domestique. Ces épisodes symptomatiques et d’autres encore Ont concerné La maladie de ma mère. Je priai et j’obtins sa garde dans ma Communauté (les Familles de Bethléem) 74 Et ici avec l’aide de Dieu, elle ne cherchait plus à s’enfuir Ou à échanger son assiette avec l’écuelle Du chien et elle se laissait dévêtir pour aller au lit. J’étais le seul qu’elle reconnaissait et à qui elle parlait Mais ses étreintes me manquaient, Tout comme ses baisers et ses caresses. Je me rappelle encore quand j’étais enfant, Après une de mes énièmes espiègleries, Elle me poursuivait avec le balai, Pour m’en donner des coups et comme c’était beau de voir Que je lui demandais pardon sur ses genoux, Entre ses bras pleins d’amour. Ses baisers étaient alors toute ma joie ! C’est pourquoi j’ai lancé cette initiative D’un centre d’accueil et d’études Pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Avant de mourir, j’espère être capable D’étreindre encore quelqu’un. 75 ˆàá ˆàá En l’honneur de Rina Ricciarelli Ciai ˆàá "Chi accoglie un profeta come profeta, avrà la ricompensa del profeta, e chi accoglie un giusto come giusto, avrà la ricompensa del giusto. E chi avrà dato anche solo un bicchiere di acqua fresca a uno di questi piccoli, perchè è mio discepolo, in verità vi dico: non perderà la sua ricompensa". Vangelo di San Matteo 10: 41-42 Grazie per qualunque cosa tu voglia fare, Dio ti ricompenserà, e ti auguro comunque ...amore e pace! L'autore e-mail: [email protected] tel: 075/8038408 www.iaca.it/offer.htm 79 ˆàá