Le Diablats Rock Festival, un festival qui prend de la

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Le Diablats Rock Festival, un festival qui prend de la
20 MARTIGNY RÉGION
Mardi 6 juillet 2010
Le Nouvelliste
nc - gb
Un festival rock qui
prend de la hauteur
OVRONNAZ Les festivals vont et viennent au gré de la motivation
des bénévoles. Ce samedi, c’est le Diablats Rock Festival qui verra
le jour. Le défi? Convaincre la plaine d’aller festoyer à la montagne.
OLIVIER HUGON
Une naissance, c’est toujours
émouvant. Quand il s’agit d’un
festival rock, c’est plutôt...
bruyant. Et le petit dernier de la
région, c’est le Diablats Rock
Festival. Son arrivée sur terre
est prévue ce samedi 10 juillet,
sur les parkings de Téléovronnaz. Pas très sexy de prime
abord pour un tel événement,
mais les heureux parents – ils
sont quatre: Amandine et Jérémy
Verschaeve,
Bernie
Constantin et Pierre-Joseph
Roduit – promettent que tout
sera prêt pour accueillir dignement le rejeton. «C’est un peu
nu aujourd’hui, mais avec les
tentes, les bars, les clôtures, ça
ressemblera à un vrai festival. Et
la vue est extraordinaire», assure Pierre-Joseph Roduit, président des Diablats, la société
de jeunesse de Leytron (lire cidessous).
Les sept artistes ont réuni leurs talents sur un même mur
à l'entrée de l'exposition. Une preuve, s'il en fallait une,
qu'ils font partie de la même famille. LE NOUVELLISTE
MUSÉE DE BAGNES
Parrainé par un rocker
suisse de légende
La maman, c’est Amandine
Verschaeve, qui tient l’Aftersky
Bar, à l’entrée de la station, avec
son frère Jérémy. Ils invitent
régulièrement des groupes à
jouer en live. Et, il y a deux ans,
ils avaient déjà organisé un minifestival sur la terrasse de leur
établissement. «Mais on s’est
rendu compte que c’était très
compliqué, on devait fermer le
restaurant pendant quatre
jours...» Elle s’est donc approchée des Diablats et de leur réservoir de bénévoles gonflés à
bloc. Pas de naissance sans parrain et quel meilleur parrain
que la légende, très vivante, du
rock suisse, Bernie Constantin?
100% ROCK!
Pour cette première, Bernie
Constantin et Amandine Verschaeve ont concocté un programme 100% rock et presque
100% valaisan. Seuls les Genevois de Stevans ne sont pas
AOC. Mais ils sont probablement le groupe suisse pop/rock
le plus en vue du moment. Ils
font un saut à Ovronnaz entre
Festi’Neuch et le Paléo... A leurs
côtés, les Sierrois de West, influencés sixties, leur compatriotes de Stemmms, plutôt seventies, les Blindtests, un poil plus
metal, et les Thrillobeats, très
festifs, le tout arrosé d’un bon
vieux Bernie Constantin des familles...
Jérémy, Pierre-Joseph, Amandine et Bernie. C'est le quatuor de choc à l'origine du premier Diablats Rock
Festival. LE NOUVELLISTE
OLIVIER HUGON
«J’ai joué ici cet hiver. On s’est
fait une soirée démentielle. Ils
m’ont parlé de leur projet et j’ai
proposé de leur donner un coup
de pouce.»
Mille festivaliers
attendus
Et tout ça s’annonce plutôt
bien. Le soleil devrait être de la
partie. La tente géante permet
de garantir de bonnes conditions même en cas de pluie. Et
l’affiche est alléchante (lire cidessous). Les organisateurs visent une affluence d’un millier
de festivaliers. «Avec 500 personnes, on devrait déjà pouvoir
boucler notre budget de 44 000
francs», assure Amandine Verschaeve. «On a reçu le soutien
de la commune, de la société de
développement, des commerçants locaux, de nos fournisseurs. C’est un gros souci en
moins. Mais on est conscients
que ce n’est pas facile de faire
monter les gens à Ovronnaz
pour un festival.»
Si la sauce prend, le festival
pourrait être reconduit, et,
pourquoi pas, étendu sur deux
jours...
Ouverture des portes à 14 h, concerts
dès 15 h.
Entrée: 20 fr., prélocations: 15 fr. (0-12
ans: gratuit). Camping gratuit.
Plus d’infos sur: www.aftersky.ch ou
www.diablats.ch
UN RASSEMBLEMENT POUR LES JEUNESSES VALAISANNES
Au-delà de l’aspect éminemment festif de ce festival, la Jeunesse de Leytron a voulu en
faire le point de départ d’un rapprochement entre toutes les sociétés de jeunesse du Valais romand. Nés en 2006, les Diablats
s’investissent dans l’animation
de leur village. «A ce momentlà, on a eu le retour d’universitaires, de gens qui étaient à l’armée», raconte le président
Pierre-Joseph Roduit. «On s’est
rendu compte qu’il n’y avait pas
beaucoup d’animations pour les
jeunes chez nous, qu’on ne côtoyait pas ceux qui avaient deux
ou trois ans de moins que nous
et l’on a décidé de regrouper
tous les 16-36 ans de la commune.» Ils sont aujourd’hui une
trentaine de membres actifs,
pour une soixantaine de cotisants, et se chargent notamment de l’organisation de la fête
patronale, la Saint-Martin.
Ils ont également été mandatés
par la commune pour animer
l’inauguration du complexe scolaire ou par la Raiffeisen pour
son centenaire.
Et cet élan, ils ont envie de le
partager avec toutes les autres
sociétés de jeunesse du canton.
Ils se sont ainsi approchés de
Paul Burgener, délégué canto-
nal à la Jeunesse, pour contacter leurs homologues (une trentaine de sociétés actives sont
recensées de ce côté-ci de la
Raspille) et les réunir ce samedi, dès 11 heures, sur le site
du festival. «L’idée, c’est de leur
proposer une commission qui
serait chargée d’organiser un
grand rassemblement des jeunesses en 2011», précise PierreJoseph Roduit.
«On veut créer des liens, des
contacts, des réseaux. Et, si
l’envie est là et si le besoin se
fait sentir, on pourra songer à
fonder une fédération. Mais ce
n’est pas une priorité.»
CENTRE DE LOISIRS ET CULTURE DE MARTIGNY
Un passeport pour ados
On connaissait le passeportvacances, organisé pour les
écoliers, voilà désormais le passeport-ados. C’est un peu le
même principe, mais ça
s’adresse à la classe d’âge supérieure, les 12-16 ans. Le Centre
de loisirs et culture de Martigny
est à l’origine de cette démarche. Trois journées sont prévues. Le mercredi 28 juillet,
c’est une visite de la ville de
Lausanne qui est au programme: sa vallée de la jeu-
Sept artistes
d’exception
réunis
nesse, sa plage à Vidy et ses
commerces, pour un moment
de shopping (10 fr.). Ce sera
plus bruyant le jeudi 29 juillet,
avec une journée de karting à
Payerne (65 fr.). Et ce sera vertigineux le vendredi 30 juillet,
pour la sortie au Parc Aventure
d’Aigle et ses tyroliennes géantes de 250 mètres (35 fr.). OH
Informations et inscriptions au
027 722 79 78, du lundi au vendredi, de
9 h à 11 h (sauf du 12 au 16 juillet).
Parmi les activités proposées: le karting indoor, sur le circuit de
Payerne. DR
«Réunir une telle palette
d’artistes ici à Bagnes? On
aurait difficilement pu
l’espérer.» Chargé culturel
de la commune de Bagnes, Bertrand Deslarzes
est conscient de la qualité
exceptionnelle de l’exposition «Le goût du
monde», qui réunit au
Musée de Bagnes Gérard
de Palézieux, Martine
Clerc, Anne-Hélène Darbellay, Monique Jacot,
Yves Noblet, Pierre-Yves
Gabioud et Hélène Garache.
Une histoire d’amitiés.
Un véritable cadeau qu’il
doit à Christophe Carraud, directeur de la revue littéraire «Conférence», qui publie régulièrement des cahiers
d’images dans ses numéros, dessins, gravures,
photographies. Et qui a
décidé d’en faire une
double exposition: l’une
au Châble, l’autre au Musée national de PortRoyal des Champs, près
de Paris. «Cela fait plus de
trente ans que je viens en
Valais, dans le val d’Hérens d’abord», explique
Christophe
Carraud.
«Puis j’ai découvert Chappaz, dont j’ai édité le dernier livre, qui m’a fait
connaître Palézieux, qui
m’a présenté à Gabioud,
qui m’a fait rencontré Bertrand Deslarzes.» Ce sont
ces liens d’amitié qui ont
donné naissance à cette
exposition.
Un certain amour
pour les lieux aussi. Une
admiration pour ces artistes, évidemment. «Ils
ont en commun cette humilité, cette façon de laisser les choses venir à eux,
sans forcer. Ils ne trichent
pas. C’est ce goût du paysage qui les rassemble. Et
ce même s’ils le traduisent
tous très différemment.»
Livre édité. Parallèlement à cette exposition,
les éditions de la revue
«Conférence» et le Musée
de Bagnes ont publié
un splendide catalogue.
«C’est plus un livre», interrompt Christophe Carraud. «On ne recense pas
les œuvres en les commentant. Ce sont des écrivains
qui traduisent à leur façon leur goût du monde.
Et l’on trouve ainsi un vrai
équilibre entre les images
et le texte.»
Et l’ancienne cure, qui
accueille plus de 80 œuvres jusqu’au 19 septembre, fait partie intégrante
de l’exposition. Ses fresques, révélées lors de la
restauration de cette ancienne cure, ses planchers qui grincent, qui vivent, ses petites pièces
qui permettent à chaque
artiste d’avoir son propre
espace, ses corridors exigus, qui incitent le visiteur à la curiosité. «C’est
une présence hors du
commun», confie admiratif, Pierre-Yves Gabioud. Le peintre de Prazde-Fort (Orsières) a assisté Marie-Fabienne Aymon, directrice de la Fondation Louis-Moret, dans
le difficile exercice de
l’accrochage. «Il y a une
harmonie, une beauté,
une ordonnance de ces
lieux...» Et de confirmer
que tous font bien partie
d’une même famille d’artistes. «C’est un privilège,
un honneur. Nous avons
tous dans l’attitude une
certaine droiture, une sobriété. Nous sommes plutôt des gens de silence, de
poésie. Des gens simples.
Même si, dans le cas de Palézieux, cette simplicité se
nourrit de plus de septante ans de travail...»
Ouvert tous les jours, sauf le
mardi, de 14 h à 18 h. Plus d’infos
sur www.museedebagnes.ch