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La Revue Whitehall-Robins Octobre 2009 - Volume 18, Numéro 3 Risques de carences en micronutriments de l’alimentation végétarienne Candice A. Rideout, Ph. D. Professeure adjointe, Département des sciences familiales et de la nutrition, Université de l’Île-du-Prince-Édouard Professeure auxiliaire, Département des sciences de la nutrition de l’humain, Université du Manitoba Approximativement 2,3 % des adultes aux États-Unis1 et 4 % des adultes au Canada2 se disent végétariens. L’alimentation végétarienne a été associée à des avantages notables pour la santé, incluant un risque réduit d’obésité, de diabète de type 2, de maladie cardiovasculaire et de diverses formes de cancer3-5. Bien qu’il soit admis qu’une alimentation végétarienne bien planifiée permette de profiter d’une bonne santé6, il est important de ne pas négliger les risques d’insuffisances qui guettent une personne végétarienne qui ne fait pas de choix alimentaires éclairés. Cette Revue offre un bref aperçu des différents types d’alimentation végétarienne, en portant une attention particulière sur les micronutriments à surveiller. Types d’alimentation végétarienne Le végétarisme peut prendre diverses formes. De façon générale, il exclut la viande, la volaille et les fruits de mer. L’ovo-lacto-végétarisme inclut les œufs et les produits laitiers; le lacto-végétarisme inclut les produits laitiers, mais pas les œufs, alors que l’ovo-végétarisme inclut la consommation d’œufs, mais non de produits laitiers. Le végétalisme, quant à lui, n’admet que la consommation des produits céréaliers, des légumineuses, des fruits et légumes, des noix et des graines; ses adeptes évitent tous les aliments de source animale, incluant la viande, la volaille, les fruits de mer, les œufs, les produits laitiers et parfois aussi le miel. Le végétarisme est généralement défini par les aliments qu’il exclut; sa composition peut donc largement varier. En fait, il arrive que certains soi-disant végétariens consomment de temps à autres des aliments contenant des tissus animaux. Par exemple, l’Enquête sur la nutrition tenue en ColombieBritannique a révélé que 5,8 % des répondants d’âge adulte se déclaraient végétariens; toutefois, 75 % d’entre eux ont avoué manger des fruits de mer à l’occasion, 58 % d’entre eux ont dit consommer de la volaille occasionnellement et 22 % ont indiqué consommer de la viande rouge, de temps à autres7. Dans les collectivités occidentales bien nanties, l’alimentation végétarienne compte généralement ses adeptes parmi les personnes qui prennent soin de leur santé7; ces personnes sont aussi plus susceptibles d’observer les recommandations en matière de nutrition plus fidèlement que la moyenne des adeptes d’une alimentation omnivore8. Ces végétariens présentent habituellement de fortes teneurs en constituants alimentaires bénéfiques (incluant les fibres, le folate, les vitamines C et E, ainsi que les phytochimiques) et de faibles apports en constituants alimentaires moins souhaitables (comme les gras saturés et le cholestérol)4,9. Cependant, plus l’alimentation végétarienne est stricte, plus les probabilités de déséquilibre nutritionnel sont fortes. Micronutriments et végétarisme Plusieurs micronutriments risquent d’être déficients si le régime végétarien n’est pas bien planifié. Les éléments suivants méritent une attention particulière, pour s’assurer que les apports adéquats sont comblés. Fer : En tant que constituant de l’hémoglobine, le fer est un élément essentiel au transport de l’oxygène dans le corps humain. L’apport insuffisant en fer est courant et, sur une période prolongée, il peut entraîner une léthargie, une capacité réduite à travailler et d’autres symptômes liés à une carence en fer10,11. Le fer alimentaire se présente sous forme hémique et non hémique. Le fer hémique est plus rapidement absorbé, mais il n’est disponible que dans les aliments contenant des tissus animaux; il est un constituant de la myoglobine ou de l’hémoglobine. Les régimes végétariens et végétaliens tendent à fournir des teneurs relativement élevées en fer alimentaire12, mais il s’agit exclusivement de sa forme non hémique, dont la biodisponibilité est plus faible. Il n’est pas étonnant de constater que les végétariens et les végétaliens présentent habituellement des taux sériques de ferritine (forme de stockage du fer) moins élevés que ceux des omnivores13,14. Cependant, leurs taux d’hémoglobine tendent à être similaires à ceux des omnivores13,14, ce qui ne crée aucune différence de capacité fonctionnelle. En fait, le taux d’absorption du fer non hémique est grandement influencé par le bilan en fer d’une personne (l’absorption en est plus élevée chez une personne dont les stocks sont faibles) et par la présence d’autres nutriments et constituants alimentaires10. Par exemple, l’absorption du fer est inhibée par le phytate (présent dans les produits céréaliers et les légumineuses), le calcium, les fibres et les polyphénols (incluant le tanin que l’on trouve dans le thé noir, le café et certains vins)10,15. Pourtant, son absorption est accrue de façon notable en présence de vitamine C 10,16. Dans l’ensemble, la biodisponibilité du fer dans un régime végétarien se situe à environ 10 % (par comparaison à 18 % dans un régime omnivore typique)10. Donc, l’apport nutritionnel recommandé (ANR) en fer est 1,8 fois plus élevé chez les végétariens que chez les personnes qui consomment un régime mixte10. Généralement parlant, les hommes et les femmes postménopausiques qui observent une alimentation végétarienne ou végétalienne variée et bien planifiée pourront atteindre cet ANR aisément. Toutefois, l’apport plus élevé qui est nécessaire chez les femmes de 19 à 50 ans (pour combler les pertes de fer qui accompagnent les pertes sanguines causées par le cycle de menstruations) exige une vigilance accrue et la mise en place de stratégies visant à maximiser l’absorption du fer non hémique. Zinc : Le zinc joue un rôle dans la structure protéique et dans la régulation de l’expression génétique. Bien qu’il soit rare d’en constater une carence manifeste, les végétariens risquent de souffrir d’un apport sous-optimal car la biodisponibilité du zinc, tout comme celle du fer, est plus faible dans les régimes végétariens17. Dans un régime mixte omnivore, le zinc est tiré principalement des aliments d’origine animale, particulièrement du bœuf. L’alimentation végétarienne tend à être légèrement moins riche en zinc total que l’alimentation omnivore12 et les aliments de source végétale qui en fournissement une teneur élevée (comme les grains entiers, les légumineuses, les noix et les graines) contiennent souvent aussi du phytate, qui en prévient l’absorption17,18. Une étude menée auprès de femmes qui ont observé une alimentation ovo-lacto-végétarienne ou omnivore pendant huit semaines a indiqué que 26 % du zinc présent dans l’alimentation végétarienne à forte teneur en phytate était absorbé, contre 33 % des quantités présentes dans le régime omnivore à teneur plus faible en phytate (une réduction de 21 % de l’efficacité de l’absorption dans l’alimentation végétarienne)19. La teneur en phytate plus élevée qui caractérise l’alimentation végétarienne semble être principalement responsable pour les différences de biodisponibilité du zinc : une comparaison entre un régime végétarien et un régime omnivore contrôlés (tous deux conçus pour contenir des quantités élevées similaires de phytate) a révélé une absorption fractionnaire comparable du zinc20. La plus faible teneur en zinc contenue dans l’alimentation végétarienne et sa biodisponibilité réduite placent les végétariens à un risque plus élevé de carence, mais s’ils consomment une gamme variée de produits céréaliers entiers et de légumineuses, les végétariens arrivent à combler leurs exigences en zinc et à maintenir un apport équilibré19. Bien que l’on ait estimé que les végétariens devraient consommer 50 % de plus que l’ANR pour le zinc afin de combler la réduction de biodisponibilité occasionnée par les produits d’origine végétale, les données dont nous disposons à l’heure actuelle ne justifient aucunement de modifier l’ANR pour le zinc chez les personnes qui observent une alimentation végétarienne10. Vitamine B12 : La vitamine B12 est nécessaire à la synthèse normale de l’ADN, au métabolisme de l’homocystéine et à la myélinisation des tissus nerveux. Elle est synthétisée par des bactéries et ses sources alimentaires comprennent les aliments d’origine animale, les aliments d’origine végétale enrichis et des suppléments6. En présence de carence cliniquement observable en vitamine B12, il est possible de souffrir de troubles neurologiques allant d’un picotement aux extrémités jusqu’à des changements cognitifs et à la démence21. Les végétariens, et particulièrement les végétaliens, ont souvent démontré une consommation de vitamine B12 moins élevée que celle des omnivores12,22, bien que les carences manifestes aient été relativement rares (en vertu de symptômes cliniques ou de taux sériques faibles)22. Cependant, plus récemment, le bilan en vitamine B12 a pu être investigué à l’aide de marqueurs métaboliques et on a pu constater que les végétariens (particulièrement les végétaliens) sont plus susceptibles de présenter une carence en vitamine B12 et des taux plasmatiques élevés d’homocystéine, un facteur de risque de maladie cardiovasculaire23,24. Les végétaliens, en particulier, doivent consommer des aliments enrichis et(ou) des suppléments contenant de la vitamine B12 de façon régulière pour assurer un apport adéquat constant. Il est aussi important de noter que jusqu’à 30 % des adultes plus âgés (sans égard au régime alimentaire qu’ils observent) présentent un risque de production insuffisante d’acide gastrique, ce qui réduit leur capacité d’absorption de la vitamine B12 d’origine naturelle tirée de leur alimentation21. Par conséquent, les adultes de plus de 50 ans devraient essayer consommer des aliments enrichis dont les quantités correspondent à celles de l’ANR ou prendre un supplément contenant de la vitamine B1221. Calcium : Le calcium est un élément essentiel à la santé des os, à la transmission nerveuse et à la contraction musculaire. Au fil du temps, un apport inadéquat en calcium fait augmenter le risque de perte osseuse et d’ostéoporose25. Les végétariens qui consomment des produits laitiers affichent souvent des apports en calcium qui sont à peu près équivalents, ou même supérieurs, à ceux des omnivores, mais ce n’est pas le cas des végétaliens dont les apports sont généralement beaucoup plus faibles6,12. Toutefois, ces derniers ne constituent pas le seul groupe qui présente un risque d’apport faible en calcium. Parmi les adultes au Canada, seuls les jeunes hommes de 19 à 30 ans reçoivent un apport moyen (tiré d’aliments et de suppléments mis ensemble) qui comble les taux recommandés26. Les femmes de plus de 50 ans semblent être le groupe le plus susceptible de ne pas atteindre leur apport suffisant (AS) en calcium, avec une consommation tirée de source alimentaire d’environ 60 % des quantités recommandées; en considérant aussi leur consommation de calcium de source supplémentaire, leur apport reste en deçà des AS26. La nécessité de consommer des produits laitiers pour obtenir une alimentation végétarienne saine a fait l’objet de plus d’un débat27,28. Le lait de vache a été cité comme la source la plus économique de nutriments essentiels à la santé des os, particulièrement dans le cas du calcium28. De plus, bien que le taux de fracture osseuse chez les végétariens ne soit pas différent de celui des omnivores, selon une étude prospective d’envergure, les végétaliens présentent une risque de fracture plus élevé de 30 %29. Cela a été attribué à leur consommation plus faible de calcium : les apports quotidiens moyens de calcium ont été calculés à 1 011 mg chez les consommateurs de viande, à 1 033 mg chez les végétariens et à 592 mg chez les végétaliens29. La différence notée sur le facteur de risque était aplanie lorsque les participants qui présentaient des apports très faibles en calcium (<525 mg/jour) étaient exclus de l’analyse29. Bien qu’il existe beaucoup d’aliments de source végétale qui sont riches en calcium6, il demeure difficile pour la plupart des gens de tirer les quantités recommandées de ces aliments seulement30. Toutefois, au cours des dernières années, la disponibilité de produits de source végétale enrichis en calcium s’est accrue, ce qui facilite la tâche aux végétariens stricts qui ne consomment pas de produits laitiers et qui Octobre 2009 - Volume 18, Numéro 3 Risques de carences en micronutriments de l’alimentation végétarienne souhaitent combler leurs besoins en calcium. Les boissons de soja enrichies sont maintenant disponibles partout au Canada. Celles-ci sont reconnues comme interchangeables avec le lait de vache pour combler les recommandations du plus récent Guide alimentaire canadien31. CONCLUSION Une alimentation végétarienne ou végétalienne bien planifiée favorise une bonne santé et respecte les recommandations actuelles en matière d’alimentation. La consommation d’une vaste gamme d’aliments de source végétale riches en nutriments (incluant des produits laitiers et des œufs, selon le cas) et l’inclusion appropriée d’aliments enrichis permettent aux végétariens et aux végétaliens de combler leurs besoins en fer, en zinc, en vitamine B12, en calcium et en vitamine D. Si l’apport alimentaire de micronutriVitamine D : Le rôle que joue la vitamine D dans l’absorption du ments clés n’est pas suffisant, il peut s’avérer nécessaire de prendre un supplément (comme un supplément quotidien de multivitacalcium et dans la santé des os est depuis longtemps reconnu mine et minéraux) pour s’assurer que les apports recommandés sont atteints. et son association au risque de divers types de cancer, de Tableau 1. Micronutriments qui posent un risque d’inquiétude dans une alimentation végétarienne, maladies auto-immunitaires et autres attire de plus en plus quantités requises et sources alimentaires possibles l’attention32. Les humains produisent de la vitamine D lorsque la peau profite d’une exposition suffisante aux rayons UVB du Micronutriment Quantité requise Selected vegetarian food sources1 soleil. Toutefois, l’exposition à la lumière solaire est insuffisante Tofu, legumes, nuts and seeds, dried fruit, fortified Fer Femmes 19–50 ans : ANR * = 32 mg/ jour2 pour que le corps en produise des quantités suffisantes durant Femmes ≥ 51 ans : ANR = 14 mg/ jour2 vegetarian meat substitutes, fortified cereals (e.g., cream toute l’année dans les pays des latitudes nord; beaucoup de Hommes ≥ 19 ans : ANR = 14 mg/ jour2 of wheat) Canadiens souffrent de carence en vitamine D33. Il existe peu de sources alimentaires de vitamine D. Les poissons gras (comme le saumon) en sont une bonne source pour les gens qui consomment des produits de la mer, mais la plus grande quantité de vitamine D alimentaire provient du lait de vache enrichi25. De faibles taux de vitamine D ont été notés chez certains végétariens et végétaliens34,35. En l’absence d’exposition suffisante au soleil, les végétaliens qui ont un faible apport en vitamine D en présentent de faibles taux en circulation35. Toutefois, il semble que le végétarisme soit un facteur moins important que d’autres (comme l’exposition au soleil, la pigmentation de la peau et l’utilisation de suppléments) pour déterminer les concentrations sériques de 25-hydroxyvitamine D34. De plus, comme dans le cas du calcium, le fait qu’un plus grand nombre d’aliments enrichis soient maintenant disponibles (comme les boissons de soja et, tout récemment le jus d’orange) permettra aux végétaliens de consommer plus aisément des quantités recommandés de vitamine D. Peu importe le modèle d’alimentation observé, l’apport en vitamine D des Canadiens de plus de 50 ans se trouve sous les taux recommandés36 et le guide Bien manger avec le Guide alimentaire canadien leur conseille de prendre un supplément de 10 μg (400 U.I.) de vitamine D chaque jour31. Zinc Femmes ≥ 19 ans : ANR = 8 mg/ jour3 Hommes ≥ 19 ans : ANR = 11 mg/ jour3 Dairy products, legumes, nuts and seeds, whole grains, fortified soy beverage, vegetarian meat substitutes Vitamine B12 Femmes ≥ 19 ans : ANR = 2,4 μg/ jour4 Hommes ≥ 19 ans : ANR = 2,4 μg/ jour4 Cow’s milk, eggs, fortified soy beverage, vegetarian meat substitutes, nutritional yeast (Red Star Vegetarian Support Formula only) Calcium Hommes et femmes 19–50 ans : AS** = 1000 mg/ jour Hommes et femmes ≥ 51 ans : AS = 1200 mg/ jour Dairy products, tofu (set with calcium), legumes, green vegetables, almonds, sesame seeds, fortified soy beverage, fortified orange juice Vitamine D Hommes et femmes 19–50 ans : AS = 5 μg (200 U.I.)/jour Hommes et femmes 51–70 ans : AS = 10 μg (400 U.I.)/ jour5 Hommes et femmes ≥ 71 ans : AS = 15 μg (600 U.I.)/ jour5 Cow’s milk, eggs, fortified soy beverage, fortified orange juice Notes : *ANR (apport nutritionnel recommandé) **AS (apport suffisant) 1. La source des aliments végétariens est tirée de la référence no 6, dans la plupart des cas. 2. Ces valeurs sont 1,8 fois plus élevées que celles des ANR en fer pour les personnes qui observent un régime omnivore. 3. Il est possible que les végétariens doivent consommer une quantité atteignant 50 % de plus que la valeur de l’ANR pour combler leurs besoins en zinc. 4. Tous les adultes de plus de 50 ans devraient tirer la plus grande partie de cette quantité d’aliments enrichis ou de suppléments. 5. Tous les adultes de plus de 50 ans devraient prendre un supplément quotidien de vitamine D (10 μg/400 U.I.). La Revue Whitehall-Robins est une publication de Wyeth soins de santé inc. qui aborde les questions d’actualité reliées à la place des vitamines et des minéraux dans la prévention de la maladie et la promotion de la santé. Des exemplaires gratuits du document sont distribués aux professionnels de la santé qui s’intéressent à la nutrition. Rédaction : Wyeth soins de santé inc. Pour nous faire parvenir des commentaires ou faire ajouter son nom à la liste d’envoi de La Revue Whitehall-Robins, prière d’écrire à l’adresse suivante : La rédaction, La Revue Whitehall-Robins, 5975 Whittle Road, Mississauga, ON L4Z 3M6 Pour les numéros précédents ou pour de plus amples renseignements, veuillez consulter la section professionnelle Centrum, sur notre site Internet à www.centrum.ca. © 2009 – Octobre. On peut reproduire des extraits de ce document, à condition d’en mentionner la source. Références : 1. The Vegetarian Resource Group. How many vegetarians are there? 2006. Available at: http://www.vrg.org/journal/vj2006issue4/vj2006issue4poll.htm. Accessed April 28, 2009. 2. National Institute of Nutrition. Tracking nutrition trends 1989-1994-1997-2001. Rapport. 2002; 17:1-12. 3. Berkow SE, Barnard N. Vegetarian diets and weight status. Nutr Rev 2006; 64: 175-88. 4. Craig WJ. Health effects of vegan diets. Am J Clin Nutr 2009; 89(suppl):1627S-32S. 5. Fraser GE. 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