Le chirurgien en staff d`assistance médicale à la procréation
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Le chirurgien en staff d`assistance médicale à la procréation
Le chirurgien en staff d’assistance médicale à la procréation : poser les bonnes indications chirurgicales H. DECHAUD *, C. VINCENS, N. RANISAVLJEVIC, S. HAMAMAH, B. H ÉDON (Montpellier) Résumé But : définir le rôle du chirurgien gynécologue en staff d’AMP. Matériels et méthodes : revue de la littérature internationale à partir de PubMed en prenant en compte les mots clés suivants : infertility, laparoscopy, hysteroscopy, unexplained infertility, tubal pathology, hydrosalpinx, tubal reversal, myoma, uterine septum, fertility preservation, ovarian abscess, endometriosis, polycystic ovarian syndrom, embryo implantation failure. Résultats : dans l’infertilité inexpliquée, le chirurgien doit s’efforcer de trouver une étiologie répondant à des traitements adaptés. Face à une infertilité avec pathologie utérine, il existe une indication chirurgicale sur toute pathologie intracavitaire et se discute une myomectomie si un myome intramural de plus de 5 cm est mis en évidence. La section de cloison utérine semble améliorer les performances de fertilité spontanée ou induite. La chirurgie tubaire distale, l’adhésiolyse et la chirurgie de réperméabilisation Faculté de médecine de Montpellier - CHU Arnaud de Villeneuve - Service de gynécologie-obstétrique - INSERM U1040 - Université Montpellier I - 371 avenue du Doyen Giraud - 34295 Montpellier cedex 5 * Correspondance : [email protected] 261 DECHAUD & COLL. tubaire offrent aux patientes des chances de grossesses spontanées. L’exclusion d’hydrosalpinx avant FIV ou en cas d’échecs d’implantation embryonnaire doit être proposée. Le rôle du chirurgien face à une patiente avec endométriose est d’une part de poser une indication chirurgicale lorsque cette intervention a une probabilité d’augmenter les chances de grossesses spontanées, et d’autre part de savoir ne pas intervenir lorsque le geste chirurgical risque d’être délabrant. La multiperforation ovarienne est une option thérapeutique dans la prise en charge des patientes dysovulantes sur un syndrome des ovaires micropolykystiques, particulièrement en seconde ligne de traitement. Conclusion : en AMP, le chirurgien doit apporter une réflexion permettant d’aboutir à une décision thérapeutique partagée avec le staff puis avec la patiente. La chirurgie et l’AMP sont complémentaires et ne doivent pas être opposées. Mots clés : infertilité, assistance médicale à la procréation, cœlioscopie, hystéroscopie Déclaration publique d’intérêt Je soussigné, Hervé Dechaud, déclare ne pas avoir d’intérêt direct ou indirect (financier ou en nature) avec un organisme privé, industriel ou commercial en relation avec le sujet présenté. INTRODUCTION La prise en charge de l’infertilité conjugale se fait, actuellement, autour de trois axes principaux : l’assistance médicale à la procréation (AMP), les traitements inducteurs de l’ovulation et la cœlio-chirurgie. Bien que ces dernières années les techniques d’AMP aient tendance à prendre le pas sur les autres, ces méthodes thérapeutiques ne doivent en aucun cas s’opposer mais, au contraire, être complémentaires les unes des autres afin d’améliorer le service rendu aux couples. Selon les termes du journal officiel, tout service d’AMP doit comporter une collaboration étroite entre biologistes et cliniciens. Ceci permet de choisir le traitement, a priori, le plus adapté face à une situation d’infertilité en tenant compte de l’ensemble des paramètres cliniques et biologiques qui ont permis de porter le diagnostic d’infertilité conjugale. Dans ce cadre, la place du chirurgien gynécologue 262 LE CHIRURGIEN EN STAFF D’ASSISTANCE MÉDICALE À LA PROCRÉATION semble incontournable, d’une part afin de réduire la proportion d’infertilités dites idiopathiques au profit d’étiologies mieux définies qui répondent donc à une thérapeutique ciblée. D’autre part, son expertise sera utile face à des situations particulières rencontrées en cours d’AMP comme par exemple les myomes, l’endométriose, les hydrosalpinx, les malformations utérines, etc. Enfin, son avis sera indispensable face aux situations d’échecs d’implantation embryonnaire, de préservation de la fertilité, ou encore lors des complications de la fécondation in vitro (FIV). Poser la bonne indication chirurgicale en staff d’AMP revient aussi à analyser les situations où la chirurgie apportera un bénéfice sur la fertilité spontanée ou induite, mais aussi à analyser les situations où la chirurgie ne doit pas être pratiquée car elle n’apporterait aucun bénéfice à la patiente et risquerait, dans certaines situations, de retarder une prise en charge adaptée, voire d’être délétère sur certains paramètres comme la réserve ovarienne par exemple [1]. Nous aborderons dans ce chapitre seulement les aspects chirurgicaux pouvant intéresser la femme au sein du couple infertile. La place de la chirurgie de l’infertilité masculine ne sera pas abordée. I. LE RÔLE DU CHIRURGIEN FACE À UNE INFERTILITÉ INEXPLIQUÉE Face à une infertilité inexpliquée, le rôle premier du chirurgien est d’identifier et de traiter une cause pouvant expliquer tout ou en partie l’infertilité de la patiente. Ainsi, la fertilité spontanée pourra être améliorée et la part des infertilités dites idiopathiques réduite en faveur d’étiologies clairement identifiées répondant ensuite à des stratégies thérapeutiques plus ciblées. En cours d’AMP, son rôle est aussi d’améliorer le pronostic de ces patientes lorsqu’une pathologie intercurrente non connue est découverte lors de la prise en charge de FIV. L’infertilité inexpliquée pose déjà la question de sa définition. Estelle inexpliquée lorsque l’ensemble du bilan de base féminin et masculin est normal ou faut-il avoir la certitude de la normalité du pelvis féminin, autrement dit faut-il envisager dans ce cadre-là une cœlioscopie associée à une hystéroscopie avant de retenir ce terme d’inexpliquée ? La littérature est partagée lorsqu’il s’agit de comparer l’efficacité des prises en charge en termes de grossesses entre 263 DECHAUD & COLL. cœlioscopie d’emblée ou AMP d’emblée. Une première étude montre que dans 60 % des cas d’infertilité inexpliquée primaire et dans 69 % des cas d’infertilité inexpliquée secondaire, la cœlioscopie a retrouvé des pathologies pelviennes méritant un traitement. De ce fait, la stratégie de prise en charge de l’infertilité a été modifiée dans 43 % des infertilités inexpliquées primaires et dans 49 % des secondaires. Les conclusions de ce travail sont que la cœlioscopie devrait être réalisée pour toutes les infertilités inexpliquées, quels que soient les facteurs de risque de pathologies pelviennes, surtout s’il s’agit d’infertilité secondaire [2]. Une autre étude montre que la cœlioscopie retrouve dans 80,7 % des cas des anomalies pelviennes, en particulier de l’endométriose et des adhérences péri-tubo-ovariennes. En fonction de la sévérité des pathologies mises en évidence, certaines patientes ont été dirigées immédiatement vers des techniques de FIV. La conclusion de ces auteurs est que la cœlioscopie permet d’une part de traiter des pathologies qui compromettent la fertilité spontanée, et d’autre part d’orienter plus rapidement et de façon plus ciblée vers la FIV les patientes qui ont les pathologies les plus sévères afin de ne pas perdre de temps dans la prise en charge [3]. Une troisième étude va dans le même sens en retrouvant une pathologie pelvienne chez 83,4 % des patientes. L’endométriose stade I/II est mise en évidence chez 53,7 % d’entre elles, l’endométriose stade III/IV dans 22,1 % des cas, les adhérences péri-tubo-ovariennes dans 48,4 % des cas, et chez 19 % des patientes une pathologie tubaire. Une association de pathologies est retrouvée chez 26,3 % des patientes. Après prise en charge cœliochirurgicale de ces pathologies, 45,4 % des patientes ont pu concevoir spontanément. Les autres ont réalisé des cycles de FIV en complément [4]. Une étude médico-économique semblerait aussi en faveur de la prise en charge de ces infertilités inexpliquées par cœlioscopie première [5]. À ces travaux peuvent être opposés d’une part les risques de la cœlioscopie systématique, et d’autre part l’efficience actuelle des techniques d’AMP. En ce qui concerne les risques, ils sont évalués à 1,84 pour 1 000 cœlioscopies, ces risques augmentant avec le caractère opératoire de la cœlioscopie [6]. Ils doivent être clairement expliqués à la patiente lors de la formulation du consentement éclairé préopératoire. Par contre, il faut aussi dans l’exposition des diverses options thérapeutiques exposer les risques de l’AMP ainsi que les conséquences potentielles en termes de grossesses multiples [7]. La question n’est donc pas de savoir s’il faut faire l’une ou l’autre des démarches thérapeutiques mais plutôt de savoir à quel moment faut-il proposer ces approches sans jamais les opposer. Un travail prospectif et randomisé a comparé 255 patientes avec infertilité inexpliquée qui 264 LE CHIRURGIEN EN STAFF D’ASSISTANCE MÉDICALE À LA PROCRÉATION ont réalisé une cœlioscopie suivie de six cycles de stimulation ovarienne à 257 patientes ayant une infertilité inexpliquée qui ont directement réalisé les six cycles de traitement. Après 6 mois de suivi, les taux de grossesses cliniques n’étaient pas significativement différents (44,7 % versus 41,7 % respectivement). En conclusion, la cœlioscopie dans le cadre de l’infertilité inexpliquée peut être proposée, soit d’emblée, soit après avoir réalisé une première ligne de traitement, autrement dit savoir ne réserver cet examen invasif qu’aux patientes non enceintes initialement [8]. Le choix de l’une ou l’autre de ces attitudes thérapeutiques est difficile car, même pour l’endométriose, l’interrogatoire précis des patientes (en particulier sur les algies pelviennes) ne permet de discriminer celles qui bénéficieraient d’une cœlioscopie d’emblée de celles à qui il peut être proposé des inséminations avec stimulation ovarienne dans un premier temps. Un débat pourrait être ouvert concernant les patientes avec infertilité inexpliquée mais à mauvais pronostic en AMP compte tenu soit de leur âge soit de signes biologiques d’insuffisance ovarienne. Cet état contreindiquant une prise en charge efficace en AMP, se pose la question de l’exploration chirurgicale pour optimiser les chances de grossesses spontanées. Dans ce domaine, la cœlioscopie, si elle traite des anomalies subtiles comme l’endométriose minime ou des phimosis tubaires par exemple, améliorera la fertilité à condition que la patiente garde des cycles menstruels normaux. Par ailleurs, l’évaluation de la réserve ovarienne (par le dosage de l’hormone antimüllérienne ou par le compte des follicules antraux) est une notion pronostique qui s’applique parfaitement aux techniques d’AMP mais qui n’a pas la même valeur sur la fertilité spontanée [9-11]. Dans ce cadre précis, l’indication de cœlioscopie devrait être discutée avant de référer, éventuellement, ces couples vers un programme de don d’ovocytes. L’évaluation de la cavité utérine peut se faire par hystérosalpingographie, échographie pelvienne et hystéroscopie. Si la sensibilité de l’hystérosalpingographie est bonne (98 %), sa spécificité est faible (34,9 %) [12]. L’échographie pelvienne par voie vaginale a une meilleure spécificité (96,3 %) pour une sensibilité de 100 % [13]. De ce fait, l’hystéroscopie, par sa possibilité de diagnostiquer et de traiter dans le même temps certaines pathologies intracavitaires s’est imposée comme l’examen de référence. Toutefois, il n’y a pas de travaux randomisés pour savoir si la pratique systématique d’une hystéroscopie avant AMP améliore le résultat de ce traitement. Il semblerait que l’hystéroscopie détecte plus de pathologies intra-utérines que l’échographie pelvienne, faisant conclure aux auteurs que la réalisation d’une hystéroscopie devrait être systématique avant toute FIV même 265 DECHAUD & COLL. en présence d’une hystérosalpingographie normale [14]. L’hystéroscopie est d’autant plus utile que la patiente a malheureusement des échecs de FIV [15]. Le rôle du chirurgien est donc de pouvoir affirmer qu’une infertilité est réellement inexpliquée. Dans le cas contraire, il apportera des traitements chirurgicaux adaptés de façon à augmenter l’espoir de fertilité spontanée. En cours d’AMP, la discussion devra aborder la place d’une éventuelle exploration chirurgicale du pelvis dans le but de promouvoir la fertilité spontanée et parfois d’améliorer le rendement des techniques d’AMP. Chez les patientes à pronostic réservé en AMP mais avec des cycles menstruels conservés, l’indication d’exploration chirurgicale devrait être maintenue dans le but d’améliorer la fertilité spontanée. II. LE RÔLE DU CHIRURGIEN FACE À UNE INFERTILITÉ AVEC PATHOLOGIES UTÉRINES Les pathologies intra-utérines entraînent une réduction de la fertilité spontanée et induite. Le traitement de ces pathologies repose essentiellement sur l’hystéroscopie opératoire. L’exérèse de polypes intra-utérins a été évaluée dans un essai randomisé sur 215 patientes ayant recours à des inséminations intra-utérines. Le taux de grossesse est significativement supérieur dans le groupe exérèse comparativement à la biopsie endométriale seule (51,4 % versus 25,4 %). De plus, plus de la moitié des patientes dans le groupe exérèse ont pu concevoir spontanément, et ceci indépendamment de la taille du polype [16]. Les myomes sous-muqueux doivent être traités par voie hystéroscopique à condition qu’au moins 50 % de leur volume soit intracavitaire [17]. L’implication de ces myomes dans la réduction de la fertilité a été quantifiée par une méta-analyse avec un risque relatif sur les taux de grossesses cliniques à 0,36 (IC 95 % : 0,18-0,74) [18]. La résection de ces myomes augmente significativement les taux de grossesse (27,2 % versus 43,3 %) et réduit le risque d’avortement spontané du premier trimestre (50 % versus 38,5 %) [19-21]. La question est plus ouverte en ce qui concerne les myomes intramuraux. Les myomes intramuraux de moins de 5 centimètres de diamètre et ne déformant pas la cavité utérine semblent ne pas avoir d’impact sur les taux de grossesse. Une étude récente sur les taux de succès en FIV 266 LE CHIRURGIEN EN STAFF D’ASSISTANCE MÉDICALE À LA PROCRÉATION montre qu’entre des femmes porteuses d’un tel myome et celles indemnes, les odds ratios pour le taux de grossesse clinique sont de 1,41 (0,67-2,98), pour le taux d’implantation de 1,75 (0,9-3,39) et pour le taux d’accouchement de 1,36 (0,58-3,15) (non significatif quel que soit le paramètre étudié) [22]. Cependant, une méta-analyse incluant 19 études montre au contraire des différences significatives avec un risque relatif de grossesse et de naissances vivantes chez les patientes avec myomes, respectivement de 0,85 (0,77-0,94) et de 0,79 (0,7-0,88) [23]. L’utérus cloisonné est la seule malformation utérine accessible à une chirurgie hystéroscopique. Il n’existe malheureusement pas d’étude randomisée pour savoir si la section de cloison utérine favorise la fertilité. Une étude comparative entre des patientes avec une section de cloison utérine et des patientes ayant une infertilité inexpliquée montre que la section de cloison augmente le taux de naissances vivantes (34,1 % versus 18,9 %) [24-26]. Dans une autre étude récente, le taux de grossesses est de 43,1 % pour le groupe de patientes avec section de cloison versus 20 % pour celui où il n’y a pas de section. Le taux d’avortements spontanés du premier trimestre est significativement réduit de 60 % à 11,4 %. Le taux de naissances vivantes est de 35,3 % versus 8 % dans le groupe sans section [27]. Une étude en FIV comparant avant et après section de cloison utérine montre que cette section augmente le taux de naissances vivantes : avant chirurgie 2,7 % par transfert ; après chirurgie 15,6 % et 20,9 % pour le groupe contrôle [28]. D’après ce travail, la section de cloison utérine permettrait de rétablir des taux de grossesses équivalents à ceux retrouvés chez des patientes avec un utérus normal. Ceci étant, la méthodologie employée dans cette étude ne permet pas d’être formel sur les conclusions. Par ailleurs, cela ne permet pas non plus de connaître quel serait le moment le plus opportun pour réaliser ce geste : avant toute FIV ou après un ou plusieurs échecs ? En conclusion, le rôle du chirurgien face à une infertilité avec pathologie utérine est de retenir une indication chirurgicale sur toute pathologie intracavitaire et à discuter d’une myomectomie cœlioscopique si un myome intramural de plus de 5 centimètres est mis en évidence. Pour les myomes de diamètre inférieur, la discussion doit être du cas par cas (surtout en cas d’échecs successifs de FIV) en mettant en balance un bénéfice non formellement démontré avec un risque adhérentiel non négligeable et une fragilité utérine pour la grossesse à venir [29, 30]. La section de cloison utérine semble améliorer les performances de fertilité spontanée ou induite par AMP. 267 DECHAUD & COLL. III. LE RÔLE DU CHIRURGIEN FACE À UNE INFERTILITÉ TUBAIRE Le traitement de la pathologie tubaire distale est avant tout cœliochirurgical. Toutefois, actuellement, la performance des techniques de FIV remet en question cette attitude pour certains. Pour les « pro » chirurgie, l’argumentation s’articule entre le fait de pouvoir concevoir spontanément, le fait qu’une chirurgie puisse offrir la possibilité de plusieurs grossesses et le fait que la FIV soit grevée d’un certain nombre d’inconvénients, au premier duquel figure le risque de grossesses multiples [31]. Pour les « contre », face à l’efficacité de la FIV, la chirurgie peut retarder une prise en charge efficiente en FIV et augmente le risque de grossesses extra-utérines [32, 33]. Certainement que dans ce débat, la vérité réside plus dans une complémentarité des techniques que dans une opposition farouche des deux attitudes thérapeutiques. Toutefois, il faut exclure de ce débat le cas particulier de la demande de reperméabilisation tubaire post-stérilisation. En effet, dans ce cas, la chirurgie tubaire s’adresse à des patientes fertiles qui ont des trompes de Fallope strictement normales, hormis la stérilisation elle-même. Or, le pronostic tubaire étant lié, entres autres, à la qualité de la muqueuse endoluminale, la chirurgie de reperméabilisation va donc offrir des chances de grossesses équivalentes à celles observées pour une femme de même âge qui n’aurait pas été stérilisée [34-36]. La technique de reperméabilisation par voie cœlioscopique est aujourd’hui la règle [37, 38]. Les études sur la chirurgie cœlioscopique robot assistée sont en cours d’évaluation. Les taux cumulés de grossesses spontanées espérés sont respectivement de 60,3 % et 79,4 % à 6 et 12 mois après la chirurgie [39]. L’évolution des stérilisations tubaires par voie hystéroscopique risque de changer la donne puisque la technique de réparation tubaire (anastomose tubo-utérine) qui pourrait être proposée offre moins d’espoir de réussite que l’anastomose tubo-tubaire [40]. L’obstruction tubaire proximale représente environ 10 % des pathologies tubaires. Plusieurs mécanismes physiopathologiques peuvent l’expliquer. Le spasme utéro-tubaire ne nécessite aucune thérapeutique car toujours temporaire. À l’inverse, les pathologies tubaires proximales comme les salpingites isthmiques nodulaires induisent un blocage fibreux où pourrait être discutée une microchirurgie avec résection et anastomose tubo-utérine de pronostic très réservé. Dans ce cas aujourd’hui, la FIV donne une alternative plus efficace que la chirurgie. Par contre, en cas d’obstruction tubaire proximale bilatérale par accumulation de mucus ou débris cellulaires 268 LE CHIRURGIEN EN STAFF D’ASSISTANCE MÉDICALE À LA PROCRÉATION (obstruction non organique), le cathétérisme de désobstruction tubaire proximale soit par voie hystéroscopique, soit sous contrôle radiologique doit être proposé de première intention. Selon une métaanalyse, la reperméabilisation tubaire dans ces situations est possible dans environ 85 % des cas et 50 % des patientes sont enceintes spontanément dans les suites [41]. La présence d’hydrosalpinx chez une patiente en FIV doit obligatoirement poser la question de leur gestion afin de ne pas faire perdre des chances de succès à ce couple. Depuis l’étude princeps de 1998, il est connu qu’en présence d’hydrodsalpinx, la salpingectomie améliore les chances d’implantation embryonnaire après FIV [42]. Il semblerait que les hydrosalpinx les plus volumineux, ceux visibles en échographie pelvienne, soient les plus délétères ou, du moins, que leur ablation soit la plus bénéfique sur les chances d’implantation embryonnaire après FIV [43, 44]. Toutefois, un débat peut être instauré face à cette affirmation car, si un hydrosalpinx est distendu, c’est que ses parois sont souples et non fibreuses, ce qui autorise aussi une chirurgie distale de bon pronostic si la muqueuse endoluminale est conservée [45-47]. Le message est que, face à des hydrosalpinx, le consentement éclairé préopératoire doit comporter les deux options thérapeutiques. Si la salpingectomie apporte une amélioration des taux d’implantation embryonnaire après FIV, elle peut aussi être délétère sur la fonction ovarienne si cette salpingectomie n’est pas réalisée parfaitement au ras de la trompe et ne respecte pas le hile ovarien [48]. Face à un hydrosalpinx, la salpingectomie est la seule technique qui a bénéficié d’études prospectives et randomisées, conférant ainsi un niveau de preuve satisfaisant pour appliquer cette thérapeutique [49]. Compte tenu parfois de la difficulté à réaliser une salpingectomie selon les règles de l’art et sans effet indésirable sur la fonction ovarienne, des alternatives se sont développées comme l’occlusion tubaire proximale par clips ou la ponction simple de l’hydrosalpinx. Malheureusement, aucune de ces techniques n’a pu être correctement évaluée. Actuellement se développe la technique d’occlusion tubaire proximale par voie hystéroscopique. Il semblerait que cela puisse représenter une alternative à la salpingectomie, évitant ainsi aux patientes une cœlioscopie [50, 51]. À ce jour ne sont publiées que de courtes séries non randomisées semblant montrer l’efficacité de la méthode sur les taux de grossesses sans induire une augmentation du risque obstétrical [52]. Toutefois, seules des études prospectives et randomisées permettront de conclure définitivement sur cette méthode. Aucune étude de ce type n’est publiée et une série est en cours aux Pays-Bas [53]. 269 DECHAUD & COLL. En conclusion, le rôle du chirurgien face à une infertilité tubaire est de promouvoir la chirurgie en fonction des facteurs pronostiques tubaires connus et en complémentarité avec les techniques d’AMP. La chirurgie tubaire distale, l’adhésiolyse et la chirurgie de réperméabilisation tubaire offrent aux patientes des chances de grossesses spontanées. Dans ce cas, la FIV viendra en complément chez les patientes qui malheureusement n’auront pas pu concevoir spontanément. En présence d’hydrosalpinx, l’exclusion de ceux-ci avant la première FIV ou en cours de prise en charge en cas d’échecs d’implantation embryonnaire doit se discuter tant sur l’indication ellemême que sur la technique opératoire à proposer aux patientes dans un consentement éclairé de qualité. IV. LE RÔLE DU CHIRURGIEN FACE À UNE INFERTILITÉ AVEC ENDOMÉTRIOSE En matière d’infertilité, l’endométriose pose tout d’abord le problème de son diagnostic de certitude qui, à ce jour, impose une cœlioscopie associée à des prélèvements pour analyse anatomopathologique. Face à cela, soit cet éventuel diagnostic est négligé et la proportion d’infertilité inexpliquée augmente, soit ce diagnostic est recherché à tout prix et le nombre de cœlioscopies avec son cortège potentiel de complications s’accroît, parfois de façon peu justifiée. L’autre problématique liée à l’endométriose est que cette pathologie associe assez fréquemment infertilité et algies pelviennes. Dans ce cas, la difficulté réside dans le fait de ne pas dissocier ces deux aspects cliniques lors de la prise en charge thérapeutique. D’une part les douleurs peuvent être amendées efficacement par un traitement médical qui aura pour effet, ici indésirable, d’être contraceptif. D’autre part l’infertilité peut être prise en charge par les techniques d’AMP qui ne tenant pas compte des algies, comme les dyspareunies profondes, peuvent avoir un impact sur la sexualité du couple et donc sur leur fertilité. Enfin, l’endométriose pose le problème de ces différentes formes cliniques qui, d’une endométriose minime à une endométriose sévère et profonde en passant par l’adénomyose, induisent des répercussions variées sur la fertilité. Du fait que l’un des meilleurs traitements de l’endométriose reste, probablement, la grossesse, lorsqu’une patiente souffre d’endométriose et désire une grossesse, la priorité dans la prise en charge devrait être donnée au traitement de 270 LE CHIRURGIEN EN STAFF D’ASSISTANCE MÉDICALE À LA PROCRÉATION son infertilité, quelle que soit la méthode thérapeutique mise en œuvre [54]. En ce qui concerne l’endométriose minime, une méta-analyse montre que la cœlioscopie opératoire de destruction des lésions péritonéales double les chances de conceptions spontanées dans les 36 mois qui suivent l’intervention [55, 56]. Afin d’évaluer plus précisément la fertilité postopératoire, l’utilisation de l’index « Endometriosis Fertility Index » peut être mise en œuvre même si sa validation, en dehors du centre princeps, doit encore être réalisée [57]. Pour l’endométriose sévère et profonde, les attitudes chirurgicales thérapeutiques sont moins claires et le débat est très largement ouvert pour savoir si une chirurgie complète sur l’ensemble des lésions superficielles et profondes est bénéfique en termes de conception spontanée [58, 59]. De façon rétrospective et sur une population de femmes infertiles sans autre étiologie que l’endométriose, une étude ne montre pas de différence significative sur les taux de grossesses spontanées entre une chirurgie intrapéritonéale et une chirurgie complète sur les lésions intra et rétropéritonéales [59]. Les résultats en taux cumulés sont, respectivement à 12 mois de suivi, de 24,8 % versus 11,4 %, et à 24 mois de 24,8 % versus 23,2 %. Par contre, plus la chirurgie est complète, plus le risque de complications opératoires augmente de façon significative. Un autre travail rétrospectif montre que chez des patientes avec atteinte digestive profonde, la résection digestive améliorerait les taux de grossesse par rapport à l’absence de résection digestive, rapprochant ainsi les taux de conception spontanée de celui des patientes sans atteinte digestive profonde [60]. La réponse ne pourra donc venir que d’études prospectives et randomisées en sachant que les caractéristiques cliniques de ces patientes sont telles que les risques d’hétérogénéité des groupes à comparer sont importants, rendant l’interprétation des résultats délicate. Si une décision de chirurgie est prise de façon partagée avec les patientes atteintes d’endométriose profonde, il paraît assez évident que la voie cœlioscopique doit être privilégiée car son impact en termes de chance de grossesse paraît positif [61, 62]. L’endométriome pose des problèmes spécifiques chez les patientes infertiles. En effet, très rarement strictement isolé, son impact direct sur la fertilité est difficile à évaluer. Par contre, il est clair que l’endométriome lui-même peut réduire la réserve ovarienne et que son exérèse chirurgicale induit, elle aussi, des risques d’altération de ce capital folliculaire [63-65]. Ce risque d’altération de la réserve ovarienne, qui a un impact majeur sur les chances de succès de la FIV, a accéléré le développement de techniques alternatives à la 271 DECHAUD & COLL. kystectomie. Les techniques de destruction in situ de la coque du kyste endométriosique par vaporisation laser ou, plus récemment, par l’énergie plasma semblent réduire ce risque. Toutefois, cette dernière technique mérite encore à être évaluée [66]. La sclérothérapie par injection intrakystique d’éthanol permet aussi de limiter le risque de réduction du capital folliculaire et devrait être utilisée tout particulièrement chez les femmes à haut risque d’insuffisance ovarienne compte tenu de leurs propres antécédents [67]. La possibilité de poser un diagnostic d’adénomyose de manière non invasive a modifié totalement la perception de cette pathologie et a réactivé les questions autour de son éventuelle implication sur la fertilité féminine [68-70]. Les mécanismes physiopathologiques impliqués dans la relation entre adénomyose et infertilité semblent être nombreux [71]. En ce qui concerne le chirurgien face à cette entité, son rôle est très limité à une population de femmes infertiles. La seule interrogation qui puisse être posée est celle d’une adénomyomectomie lorsque qu’il existe (rarement) une adénomyose focale [72]. En conclusion, le rôle du chirurgien en staff d’AMP et face à une patiente avec endométriose est d’une part de poser une indication chirurgicale lorsque cette intervention a une probabilité d’augmenter les chances de grossesses spontanées, et d’autre part de savoir ne pas intervenir lorsque le geste chirurgical risque d’être délabrant ou risqué. Pour cela, il doit s’appuyer sur un interrogatoire et un examen clinique précis des patientes en évaluant, à côté de leur désir de grossesse, leur qualité de vie. De plus, les examens complémentaires en imagerie le guideront sur l’évaluation de la sévérité de la maladie endométriosique de façon à donner un consentement réellement éclairé aux patientes afin que la décision thérapeutique retenue soit partagée. Enfin, l’évaluation de la réserve ovarienne est primordiale avant tout geste chirurgical, en particulier sur les ovaires, afin de ne pas aggraver une situation déjà précaire et qui rendrait inopérants tous les autres modes de traitement, en particulier la FIV. 272 LE CHIRURGIEN EN STAFF D’ASSISTANCE MÉDICALE À LA PROCRÉATION V. LE RÔLE DU CHIRURGIEN FACE À UNE INFERTILITÉ AVEC DYSOVULATION SUR SYNDROME DES OVAIRES MICROPOLYKYSTIQUES Le syndrome des ovaires micropolykystiques représente la cause la plus fréquente de dysovulation entraînant une infertilité. Si le bilan complet chez le couple ne retrouve pas d’autres étiologies à leur infertilité, la première ligne de traitement est une induction de l’ovulation par citrate de clomifène. En cas de résistance à ce traitement, peuvent être discutées soit les inductions par gonadotrophines, soit la multiperforation ovarienne (drilling). Cette technique doit être réservée aux seules patientes ayant un désir de grossesse. La multiperforation ovarienne peut se réaliser par voie cœlioscopique ou par hydrolaparoscopie par voie transvaginale [73]. Même si les mécanismes qui expliquent l’efficacité de cette méthode ne sont pas entièrement élucidés, elle restaure dans 80 % des cas des cycles ovulatoires qui vont permettre eux-mêmes, dans environ 50 % des cas, d’obtenir la grossesse spontanément. Ces résultats sont équivalents à ceux rapportés pour les inductions de l’ovulation par gonadotrophines, mais avec significativement moins de risque d’hyperstimulation ovarienne et surtout moins de risque de grossesses multiples [74]. Le dosage de l’hormone antimüllérienne avant le geste permettrait une meilleure sélection des patientes à qui ce geste bénéficierait [75]. La multiperforation ovarienne est une option thérapeutique dans la prise en charge des patientes dysovulantes sur un syndrome des ovaires micropolykystiques, particulièrement en seconde ligne de traitement après échec du citrate de clomifène [76]. Toutefois, les données sont encore incomplètes quant aux effets à long terme de cette technique [77]. VI. LE RÔLE DU CHIRURGIEN FACE À UNE INFERTILITÉ AVEC ÉCHECS SUCCESSIFS D’IMPLANTATION EMBRYONNAIRE Le phénomène d’implantation embryonnaire après FIV est sous la double dépendance de l’embryon lui-même et de la réceptivité utérine. Même si la plupart des mécanismes impliqués dans cette réceptivité sont probablement d’ordre moléculaire, un certain nombre de 273 DECHAUD & COLL. pathologies utérines et endométriales peuvent être jugées, voire traitées par chirurgie [78]. Parmi les facteurs de risque de diminution des chances d’implantation embryonnaire, il existe la problématique des hydrosalpinx. Ceci a été traité dans le chapitre sur l’infertilité tubaire. Toutes les pathologies intra-utérines peuvent avoir un impact négatif sur l’implantation embryonnaire et doivent être traitées avant toute prise en charge de l’infertilité, à la fois pour augmenter les chances de grossesses spontanées et celles induites par AMP. L’analyse de la littérature concernant les échecs d’implantation embryonnaire est difficile compte tenu d’une part de l’absence de définition consensuelle de ces échecs, et d’autre part de la qualité du bilan pré-AMP réalisé. Face à cette situation, certains préconisent la réalisation d’une hystéroscopie dès le premier échec de FIV [1]. Dans ce domaine, peu de travaux sont randomisés de façon à savoir si les pathologies mises en évidence et leur traitement améliorent réellement la réceptivité utérine. En l’absence de telles études, les plus larges séries montrent que l’hystéroscopie après échecs d’implantation embryonnaire peut retrouver 6 % de polypes, 1 % de myomes, 2 % de synéchies et 2 % de cloisons utérines, 11 % d’anomalies intracavitaires [79]. Lorsque cette hystéroscopie est réalisée avant toute FIV, le taux d’anomalies intracavitaires atteint 22,9 % [80]. Une méta-analyse sur 1 691 patientes qui ont ou qui n’ont pas eu d’hystéroscopie après deux ou plusieurs échecs de FIV, montre que l’hystéroscopie augmente significativement les chances de succès dans le cycle de FIV suivant : risque relatif = 1,75 (IC 95 % : 1,51-2,03) [81]. Ce résultat se confirme même si l’hystéroscopie n’a été que diagnostique car la cavité utérine était normale : RR = 1,63 (IC 95 % : 1,35-1,98). Ces résultats ont été corroborés par une étude cas-contrôle [82]. L’impact positif de l’hystéroscopie est attribué à la fois à son efficience diagnostique pour les pathologies intra-utérines et à sa possibilité de traitements concomitants de ces anomalies [83]. Il semblerait qu’à côté de la restauration d’une cavité utérine normale, l’introduction de l’hystéroscope lui-même puisse avoir des effets bénéfiques. Il pourrait faciliter le transfert embryonnaire et donner des détails anatomiques importants de façon à déposer les embryons à une profondeur optimale dans la cavité. Enfin, l’hystéroscopie peut entraîner un traumatisme de l’endomètre qui provoque une réaction immunologique, suspectée d’améliorer le pouvoir implantatoire de l’endomètre [84]. 274 LE CHIRURGIEN EN STAFF D’ASSISTANCE MÉDICALE À LA PROCRÉATION VII. LE RÔLE DU CHIRURGIEN FACE À UNE COMPLICATION DES TRAITEMENTS D’AMP Les traitements d’AMP, impliquant pour la plupart d’entre eux une stimulation ovarienne, ont des complications spécifiques comme par exemple le syndrome d’hyperstimulation ovarienne qui répond avant tout à une thérapeutique médicale et très rarement à un geste chirurgical. Par contre, la ponction folliculaire par voie vaginale sous contrôle échographique peut se compliquer d’hémorragie ou d’infection pelvienne. L’hémorragie peut être consécutive à une plaie perforante d’un vaisseau pelvien nécessitant parfois un geste de suture vasculaire en urgence. Elle peut aussi être la conséquence d’un saignement diffus ovarien, nécessitant quelquefois des points hémostatiques sur l’ovaire stimulé. Les infections pelviennes aiguës sont la conséquence d’une plaie digestive perforante. Elles entraînent une péritonite nécessitant un traitement chirurgical adapté. Les infections pelviennes les plus fréquentes après ponction folliculaire sont les abcès ovariens ou tuboovariens. Malgré tout, l’incidence de cette complication reste faible. Elle est estimée entre 0,03 et 0,24 % [85]. Ceux-ci sont le plus souvent consécutifs à la ponction d’un endométriome. Ces kystes endométriosiques sont un véritable facteur de risque d’infection avec un risque quasi multiplié par 10 [86, 87]. Le contenu de l’endométriome est un excellent milieu de culture qui, associé à un déficit immunitaire péritonéal, entraîne plus fréquemment que les kystes d’autres natures un risque d’abcédation [88]. L’évolution clinique se fait très souvent à bas bruit avec une apparition potentiellement tardive des signes infectieux. Certains abcès ovariens, dans ce contexte, se sont révélés au deuxième trimestre de la grossesse [89]. L’antibiothérapie est obligatoire, très souvent associée à un geste de drainage chirurgical, souvent par cœlioscopie. La chirurgie doit toujours être conservatrice sur les ovaires chez ces femmes avec un désir de grossesse de façon à ne pas amputer le capital folliculaire. Lorsque l’abcès n’est pas rompu, il peut être discuté actuellement d’un drainage sous contrôle radiologique (échographique ou scannographique) [90]. Les torsions d’annexes sur ovaires stimulés sont des complications aiguës qui nécessitent une détorsion chirurgicale rapide pour éviter la nécrose. Cette détorsion s’accompagne souvent d’une vidange du contenu des « kystes » ovariens. 275 DECHAUD & COLL. Face à ces complications, le rôle du chirurgien est non seulement de traiter la pathologie induite, mais de garder en tête la nécessité, pour ces femmes jeunes en désir de grossesse, de préserver coûte que coûte leur potentiel ovocytaire. VIII. LE RÔLE DU CHIRURGIEN FACE À UNE DEMANDE DE PRÉSERVATION DE LA FERTILITÉ Les progrès des prises en charge oncologiques chez les femmes jeunes atteintes de cancer ont significativement amélioré les taux de survie. Dans ce contexte, les demandes de préservation de la fertilité sont de plus en plus nombreuses. D’un point de vue chirurgical, il existe deux possibilités thérapeutiques. La première, en cas de radiothérapie sur les zones pelviennes, est la transposition ovarienne. Chez des femmes avant 40 ans, en éloignant les ovaires des champs de radiothérapie, leur fonctionnement est préservé, tant du point de vue hormonal que folliculaire, entre 50 et 88 % des cas [91, 92]. La cryopréservation ovarienne est encore une approche au pronostic incertain. Cependant, à ce jour plus d’une dizaine de grossesses ont été rapportées dans la littérature, donnant ainsi un véritable espoir à ces jeunes patientes, y compris à des filles prépubères [93-95]. Le rôle du chirurgien est de participer collégialement à la proposition qui sera faite à ces patientes afin qu’il puisse ensuite recueillir une décision partagée en tenant compte à la fois de la demande, des possibilités biologiques et des impératifs chirurgicaux. CONCLUSION Le staff d’AMP doit avoir un chirurgien gynécologue en son sein. Il apporte sa contribution tout d’abord par son recrutement lorsqu’il prend en charge des patientes avec une infertilité tubaire ou avec endométriose par exemple. Personne mieux que lui ne connaît la sévérité de la pathologie qu’il a traitée, donc son pronostic en termes de fertilité. Par ailleurs, lorsqu’une indication d’AMP est retenue pour une patiente, il peut se produire un certain nombre d’évènements ou 276 LE CHIRURGIEN EN STAFF D’ASSISTANCE MÉDICALE À LA PROCRÉATION de pathologies nécessitant un recours chirurgical. Dans ce cas, la discussion chirurgicale comportera toujours une mise en balance des avantages et inconvénients d’une chirurgie. Cette réflexion permettra d’aboutir à une décision thérapeutique partagée avec le staff puis avec la patiente, la mettant ainsi au cœur même de sa prise en charge. L’autre rôle du chirurgien est d’insister sur le fait que les techniques (chirurgie et AMP) sont tout à fait complémentaires dans beaucoup de situations et, à ce titre, ne doivent pas être systématiquement opposées. Les difficultés dans le choix de l’une ou de l’autre viennent du fait que finalement peu d’études comparent de façon rationnelle les deux méthodes de prise en charge de l’infertilité. Face à cela, l’expérience clinique partagée est primordiale. Enfin, pour que cette complémentarité perdure de façon efficace dans nos centres de prise en charge multidisciplinaire de l’infertilité conjugale, il faut garder cette vision clinico-biologique de l’infertilité et poursuivre la formation des chirurgiens dans le domaine de l’infertilité féminine. 277 DECHAUD & COLL. Bibliographie [1] Tulandi T, Akkour K. 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