La dynamique des groupes restreints

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La dynamique des groupes restreints
Catherine Guérin
IFCS de la CRF et du CHU de Nice
30/10/04
La dynamique des groupes restreints
Didier ANZIEU, Jacques-Yves MARTIN
PUF - 1979
être classés selon différents degrés
croissants : individu, groupe d’amis,
équipe de travail, institutions, société. Et
l’individu accepterait les paliers qui
précèdent celui où il est situé, mais
rejetteraient ceux qui le suivent. C’est
pourquoi l’individu peut considérer son
« chef » comme celui qui va protéger le
groupe des influences du palier suivant.
Il existe aussi des préjugés sociologiques
sur les groupes : ceux dans lesquels on
entre en naissant (famille, clan, tribu).
Les auteurs s’interrogent sur le seuil
minimum à partir duquel on peut parler de
groupe. Peut-être devrait-on parler de
groupe quand le nombre de relations
possibles deux à deux dépasse le nombre
des membres (entre 3 personnes ABC, il y
a 3 relations possibles AB, AC, BC, entre 4
personnes, il y a six relations possibles :
AB, AC, BC, AD, BD, CD) ?
Ensuite, les auteurs distinguent plusieurs
types de groupes :
– la foule : des individus se retrouvent au
même endroit, sans l’avoir vraiment
voulu. Chacun vise à satisfaire une
même motivation individuelle. La foule
a la solitude en commun,
– la bande, inversement a la similitude
en commun. Ses membres sont en
nombre limité,
– le groupement : réunion de personnes
en nombre varié, avec une fréquence de
réunions et permanence relative des
objectifs,
– le groupe primaire ou restreint peut
avoir
une
ou
plusieurs
des
caractéristiques
suivantes :
Nbre
restreint (chacun doit pouvoir avoir une
perception individualisée des autres,
peu
d’échanges
interindividuels
possibles), poursuite commune et
active de buts identiques collectifs,
relations affectives entre les membres,
Ouvrage étudié dans le cadre de la
formation cadres de santé.
Mots-clés : groupe - interactions
Didier ANZIEU est professeur
psychologie à l’université de Paris
Nanterre.
Jacques-Yves MARTIN licencié
sciences, est maître assistant
psychologie à l’université de Paris
Nanterre.
de
Xès
de
X-
Etude de l’œuvre
Résumé :
Dans le premier chapitre, les auteurs
abordent l’étymologie du mot groupe, et le
concept qui en découle. Le mot « groupe »
a été importé d’Italie au XVII ème siècle. Ils
soulignent que les langues anciennes ne
disposaient d’aucun terme pour désigner
une association de personnes en nombre
restreint poursuivant des buts communs.
Cela montre que les hommes pensent selon
l’opposition individu/société, et que penser
en terme de groupe n’est pas « naturel ».
L’origine italienne du mot donne deux
significations qui sont « nœud » et
« rond ». La première connote le degré de
cohésion entre les membres du groupe, et
la deuxième désigne un « cercle » de gens.
Selon une enquête, pour la plupart des
sujets, la notions de groupe est inexistante,
éphémère, due au hasard. Seules existent
les relations interindividuelles. Les
phénomènes de groupe sont méconnus
dans ce qu’ils ont de spécifique : tout se
ramène à des questions de personne. Cela
vient de la difficulté de tout être humain à
se décentrer, car le groupe peut représenter
une aliénation pour la personnalité
individuelle. Cette enquête montre aussi
que les différents types de groupes peuvent
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Au Xxème siècle, Sartre dans « l’être et le
néant » s’interroge sur l’homme face au
groupe dans une perspective dialectique.
Pour lui, le groupe n’est pas un donné
statique, mais un « tout dynamique, en
mouvement, à faire avec des rapports
dialectiques d’intériorité entre les parties »
(p.39). Il cite trois conditions pour passer
du rassemblement au groupe :
– intérêt commun des membres assez
puissant pour qu’ils l’intériorisent et
qu’il passe d’intérêt en commun à
intérêt commun,
– passer des communications indirectes à
des communications directes,
– existence dans la société de groupes
qui défendent activement des intérêts
antagonistes et qui appellent à lutter
contre eux.
Pour survivre, tout groupe doit prendre des
mesures : il pourchasse tout membre
suspect de vouloir se retirer de l’action
commune (d’où conflits) et se fixe des
règles, des procédures, des normes
communes.
Dans les pays germaniques, Freud, dans
« Totem et tabou » (1913) et « Psychologie
collective et analyse du Moi » (1920)
explique les phénomènes de groupe dans le
champ de la psychanalyse. Il explique la
transition de la famille au groupe. Il pose la
question de savoir si on peut forger une
organisation sociale respectant la justice
sans que celle-ci soit introduite par l’imago
paternelle. Pour lui le ressort de la
psychologie groupale est l’identification.
L’homme est fait de telle façon, qu’à côté
du « moi » existe « l’idéal du moi ». Dans
un groupe social, le chef prend la place de
l’idéal du moi chez chaque membre du
groupe. Le mythe psychanalytique du
meurtre du père est au groupe ce que le
mythe d’Œdipe est à la personnalité
individuelle.
Aux Etats-Unis, Jacob Lévi Moreno met
au point la technique sociométrique. Les
hommes ont reliés entre eux par 3 relations
possibles
(sympathie,
antipathie,
indifférence) qui peuvent se mesurer à
l’aide
d’un
questionnaire.
Le
dépouillement des réponses permet
d’établir le sociogramme, sorte de
interdépendance et solidarité des
membres, ‡ des rôles, existence de
normes et de code.Dans le groupe
restreint se développent des conduites
qui visent sa conservation comme
réalité physique et comme image
idéale. Et aussi des conduites qui vont
le transformer,
– le
groupe
secondaire
ou
organisation :
système
social
fonctionnant selon des institutions à
l’intérieur d’un segment de la société
(hôpital, école).
Pour terminer le premier chapitre, les
auteurs
donnent
deux
indications
concernant deux mots :
« groupal » qualifiant les relation entre les
individus dans le groupe et « groupalité »
désignant les caractéristiques internes
essentielles au groupe.
Le second chapitre est consacré à
l’historique du groupe. Pour les auteurs,
les origines du christianisme sont liés à la
dynamique des groupes (groupe initial
constitué de Jésus et des 12 apôtres). En
France, c’est au début du XIXème siècle
que Charles Fourier décrit pour la
première fois les principes essentiels pour
une science des groupes. Pour Fourier, la
variété des passions humaines doit
permettre
doit
permettre
l’accomplissement naturel des tâches ; et
l’homme est un être social, un être groupal.
Chaque passion cherche à satisfaire une
des 12 tendances qui existent. 5 sont liées
au plaisir des sens, sont individuelles ; 7
sont sociales. Parmi ces 7 tendances, 4 se
rapportent au désir d’établir des liens
affectueux (groupe) et 3 déclenchent les
processus de recherche de l’accord avec
l’autre, moteurs de fonctionnement des
groupes. Ces 12 passions se combinent
différemment dans chaque homme. Fourier
est le précurseur de la dynamique des
groupes.
Fin XIXème, c’est Durkheim qui définit
« le groupe social comme étant plus que la
somme de ses membres, c’est à dire comme
totalité » (p.38), et qui forge l’hypothèse
d’une conscience collective.
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radiographie des liens socio-affectifs.
Certaines configurations de ces liens
expliquent certains phénomènes de groupe
(ex la diffusion rapide de rumeurs au sein
d’un groupe où il existe beaucoup de liens
de sympathie). Elton Mayo, australien qui
poursuit sa carrière aux Etats-Unis, montre
que l’intérêt de la direction envers les
ouvriers développe leur sens de la
responsabilité. Cela transforme un « horde
de solitaire » en un groupe social. Résultat
majeur de l’enquête menée par Mayo :
l’individu réagit en fonction de ce qu’il
ressent du groupe, ceci dépendant en
grande partie du climat du groupe dans
lequel il vit ou travaille, et de son degré
d’appartenance à ce groupe.
Kurt Lewin, berlinois émigré aux EtatsUnis, a transposé les principes de la
Gestalthéorie
(psychologie
de
la
forme)dans l’étude des groupes. Il explique
l’action individuelle à partir de la structure
qui s’établit entre le sujet et son
environnement à un moment donné. Cette
structure est un champ dynamique, un
système de forces en équilibre. Quand
l’équilibre est rompu il y a tension chez
l’individu, qui cherche à rétablir cet
équilibre. Ses expériences menées sur des
enfants montrent que dans un groupe,
– l’autoritarisme induit soit l’obéissance
passive, soit des révoltes violentes
– le climat démocratique induit très peu
d’agressivité, suffisamment pour être
productif dans ses tâches,
– le climat laisser-faire induit le taux
moyen d’agressivité le plus élevé. Pour
Lewin, le groupe est un tout dont les
propriétés sont différentes de la somme
des parties. Le groupe et son
environnement constituent un champ
social dynamique, dont on peut
modifier la structure d’ensemble en
modifiant un élément privilégié. Kurt
Lewin va donc s’intéresser plus
particulièrement à la recherche des
rapports dynamiques entre tels
éléments
et
telle
configuration
d ‘ensemble. Le groupe de Lewin est
irréductible aux individus qui le
composent, et à la similitude de leurs
buts. La force du groupe réside dans le
système
d’interdépendance
qui
explique son fonctionnement. D’où
l’expression
« dynamique
des
groupes », utilisée par Kurt Lewin
pour la 1ère fois en 1944. Les travaux
ultérieurs de Lewin portent sur le
changement social, la résistance au
changement. Pour modifier la
structure du champ de force, il faut
augmenter très fortement une des
forces
opposées,
ou
diminuer
l’intensité de l’autre. Une fois une
certaine marge atteinte, le changement
tend à se poursuivre de lui-même vers
un nouvel équilibre.
3 étapes du changement social :
décristalliser, changer, renforcer le nouvel
équilibre, pour qu’il « tienne ».
Carl Rogers prend le relais en privilégiant
la méthodologie non directive, en avançant
une croyance optimiste des possibilités de
développement des individus par euxmêmes.
Le 3ème chapitre traite des méthodes
d’étude des groupes.
Etude des groupes naturels : se fait par
l’approche
clinique
(observateur
participant). Soit le groupe qu’il y a un
membre observateur, et peut alors se
conduire différemment. Soit le groupe
ignore la présence de l’observateur.
Cependant la preuve que telle variable est
la cause de tel phénomène de groupe est
difficile à établir par la simple observation.
La méthode d’observation peut fonctionner
comme substitut de la méthode
expérimentale si le groupe observé se
trouve dans une situation exceptionnelle
qui supprime ou majore une variable de
l’existence du groupe. Comment savoir si
la situation dans laquelle se trouve le
groupe est exceptionnelle ? On peut aussi
recueillir
des
témoignages
pour
reconstituer des phénomènes de groupe.
L’observation clinique amène à formuler
des hypothèses d’ordre psychanalytique
sur le fonctionnement du groupe. L’étude
psychanalytique des groupes naturels
consiste à appliquer des concepts
psychanalytiques à des observations.
L’approche expérimentale des groupes
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réels a été inaugurée par Elton Mayo.
L’expérience a lieu sur le terrain, et une
démarche clinique est associée à la
recherche expérimentale.
L’analyse de l’interaction est une
méthode ni clinique, ni expé, qui convient
aux groupes naturels ou artificiels, qu’elle
ne différencie pas. La méthode la plus
célèbre est celle de Bales. On ne retient
que les comportements observables au
cours de réunions-discussions. On les
classe en 12 catégories (solidarité, détente,
accord, donne des suggestions, donne son
opinion, donne une orientation, demande
une orientation, demande une opinion,
demande des suggestions, désaccord,
tension, antagonisme). Cette méthode a
permis le développement d’une école
interactionniste, et d’une théorie du groupe
face à face (Homans).
équipe. Il est comme sécrété par le groupe.
Il résulte de 4 déterminations :
– coopération de groupe (sentiment
d’être ensemble),
– besoin d’avoir un objectif,
– possibilité d’observer un progrès dans
la marche vers l’objectif,
– chaque membre a des tâches
spécifiques
nécessaires
à
l’accomplissement de la tâche.
Le moral et la cohésion du groupe
deviennent deux notions interchangeables
(voir citation 7). Zeleny (1939) tenta de
mesurer le moral, qu’il définit comme le
sentiment partagé de similitude parmi les
membres d’un groupe.
Les facteurs extérieurs (ex : institution
d’un climat de compétition et de conflit)
peuvent avoir une influence sur les
affinités dans les groupes. La cohésion du
groupe ne repose pas que sur des facteurs
relationnels.
Des expériences ont établi une relation
entre moral et performance du groupe,
entre le moral et le comportement de
l’encadrement. Les recherches du Survey
Research Center de l’université de
Michigan à Ann Arbor (E.U) ont établi que
l’attitude de l’encadrement des groupes
humains a une influence déterminante sur
le moral et la performance de ceux-ci.
Un groupe peut être assimilé à un système
fermé, possédant une énergie utilisable et
une énergie latente. C’est en réduisant
l’énergie latente que l’on place le groupe
en situation favorable de fonctionnement.
Locomotion de groupe et systèmes de
tension : déplacement d’un groupe d’une
région vers une autre dans le champ
psychologique. Il y a des tensions positives
(progression du groupe vers l’objectif), et
des tensions négatives (fonctionnement du
groupe) nécessaires à la survie du groupe.
Le groupe utilise de l’énergie pour
atteindre ses objectifs, et pour son propre
entretien. Plus il utilise d’énergie pour
maintenir sa cohésion, moins il lui en reste
pour atteindre ses objectifs. Si les buts
exercent une attraction, en se polarisant
vers la résolution du système de tension
positive (relation groupe/buts), les positons
des membres sont mutuellement pieux
Le recours aux groupes artificiels
Est nécessaire aux expérimentalistes pour
étudier le comportement groupal au
laboratoire. Avant Lewin, ce que l’on veut
savoir, c’est avant tout si le travail en
groupe est supérieur ou non au travail
individuel. Lewin amène un progrès
décisif. Le groupe est considéré comme
une totalité dynamique qui détermine le
comportement des individus qui en sont
membres. La tâche donnée aux sujets n’a
pas d’importance, c’est un prétexte pour
faire fonctionner le groupe. On déduit que
telle modification de la variable
indépendante (qui est un phénomène de
groupe) exercera telle conséquence sur la
variable dépendante (phénomène de
groupe aussi).
Les plans expérimentaux permettent de
manipuler
simultanément
plusieurs
variables indépendantes.
L’approche clinique des groupes artificiels
a des visées psychothérapiques.
Le 4ème chapitre s’intéresse aux
principaux phénomènes de groupes.
Tout d’abord, les auteurs se penchent sur
les réseaux d’affinités et le moral. Les
affinités peuvent être intuitives.
Le moral est considéré comme la
principale condition du succès d’une
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Recherches sur l’influence : la recherche
tend à considérer l’autorité non plus
comme innée, mais comme une variable
continue, chaque individu ayant une
influence plus ou moins grande sur la
conduite du groupe. Les auteurs citent les
travaux de R. Lambert, qui montre qu’à
valeur égale, l’influence d’un individu peut
s’exercer différemment sur la performance
du groupe auquel il appartient. De plus, il a
vérifié que l’influence globale d’un
individu dans un groupe résulte de 2
composantes :
– l’influence directe qui dépend de la
participation de l’individu à l’exécution
de la tâche,
– l’influence indirecte qui dépend de
l’action qu’il exerce sur les autres
membres
pour
maintenir
leur
participation.
Ensuite, les auteurs abordent la prise de
décision dans les groupes restreints,
notamment les chemins vers les buts, les
processus de la décision, et enfin les effets
de la décision de groupe.
Les chemins vers les buts sont définis
selon plusieurs étapes précises tenant
compte de la perception de chacun des buts
du groupe.
Les processus de la décision :
Selon Bales, le processus de résolution de
problème en groupe passe par la collecte
d’infos, l’évaluation et l’influence. Vient
ensuite la décision, ou, à défaut, l’échec et
l’éclatement du groupe.
Ces processus sont dominés par l’existence
de conflits. Cela justifie le développement
d’une fonction de régulation. La décision
sera valide si elle reflète les besoins du
groupe et de ses membres, si elle tient
compte des ressources du groupe et des
différentes possibilités d’action. La
décision ne sera jamais pleinement
satisfaisante pour tous. Les auteurs parlent
ensuite du consensus, et ils soulignent que
le fait d’instituer un tour de table constitue
une pression sur les membres qui désirent
rester silencieux et peut ainsi engendrer
hostilité et ressentiment. De plus, cela
cristallise les oppositions en renforçant
chacun dans sa propre attitude.
perçues, les motivations sont renforcées, la
participation des membres est accrue. Si
les buts exercent une répulsion, en se
dispersant vers la résolution de façon
négative (conflits) on observe des
incompréhensions, des conflits individuels,
du désintérêt pour la tâche et de l’anxiété.
Lorsque la valence des buts est positive, on
leur reconnaît 3 caractéristiques :
– pertinence : liaison nécessaire avec le
but général,
– clarté : facilité d’être compris par tous
les participants,
– acceptation : pouvoir être choisis
librement par le groupe plutôt
qu’imposés de l’extérieur.
Ce triple critère de satisfaction peut être
retenu à chaque prise de décision du
groupe.
Pour qu’un groupe fonctionne, il lui faut
des
communications
efficaces
et
satisfaisantes.
Les auteurs abordent longuement les
communications dans les groupes
restreints.
Ensuite ils s’attachent à l’autorité et à
l’influence. Ils s’intéressent surtout aux
styles de commandement, aux normes de
groupe et au problème de la dépendance
dans les groupes
restreints.
Les
expériences de Lippitt et White décrivent
les styles de commandement et leurs
conséquences sur le groupe. Ils distinguent
les commandements autocratique et
démocratique. Les expériences montrent la
supériorité
du
commandement
démocratique (satisfaction des participants,
performance des groupes). Ensuite ils
présentent le modèle théorique de Norman
R.F. Maier :
Autocratie
«paternalisme»
Laisser-faire
«majoritaire»
Démocratie
«Laisser-faire
Avec discussion»
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Les effets de la décision de groupe ont été
étudiés par K.Lewin. Il a pu montrer la
supériorité de la décision de groupe par
rapport aux simples informations données
aux individus. La décision de groupe
aboutit à la suppression de l’inertie
naturelle du groupe.
La résistance au changement : Toute
modification apportée à l’équilibre d’un
système entraîne, au sein de celui-ci,
l’apparition de phénomènes qui tendent à
s’opposer à cette modification et à en
annuler les effets. Les résistances peuvent
avoir plusieurs origines. Certaines sont
dues à la collectivité à l’intérieur de
laquelle on veut réaliser ces changements.
D’autres sont dues aux individus (inertie
qui fait hésiter avant de faire un effort de
transformation, anxiété engendrée par la
perspective du changement). D’autres sont
dues aux interactions dans le groupe (il est
plus facile de modifier les normes d’un
groupe que de modifier isolément les
normes acceptées par chacun des
membres).
Les rôles et les attitudes dans les groupes
restreints : l’hétérogénéité des participant
est un facteur important pour l’efficacité
d’un groupe. Les individus tendent à se
spécialiser dans une tâche selon leurs
capacités et ou leurs motivations propres.
Le rôle est un modèle organisé de
conduites, relatif à une certaine position de
l’individu dans un ensemble interactionnel.
Il existe des rôles centrés sur la tâche, des
rôles de maintien de la cohésion et des
rôles en rapport avec la recherche de la
satisfaction des besoins individuels. Une
attitude est un état mental et
neurophysiologique,
constitué
par
l’expérience, qui exerce une influence
dynamique sur l’individu, le préparant à
réagir d’une manière particulière à un
certain nombre d’objets et de situations.
Attitudes
de
Porter :
suggestion,
évaluation,
aide,
support,
approfondissement,
interprétation,
compréhension. Il existe un lien entre les
rôles et les attitudes chez un même
individu.
Le chapitre V s’intitule « Domaines de
recherches et d’application ».
Citations :
1. « Les rapports humains dans les
groupes ne peuvent être que des
rapports
de
manipulateur
à
manipulé. » p 10. (Ici les auteurs citent
un credo populaire).
2. « Kurt Lewin définit le groupe par
l’interdépendance entre ses membres ;
Cattell, par la satisfaction qu’il
apporte aux besoins de ses membres ;
Moreno, par les affinités entre ceuxci. » p 25.
3. « Le groupe ne peut se dépasser qu’en
s’organisant, c’est à dire en se fixant
des tâches précises et limitées,
articulées à ses objectifs lointains, et
en différenciant en son sein des
fonctions attribuées à des membres
différents.(…) Mais il réintroduit
l’altérité, puisqu’il distribue des rôles
à ses membres et utilise nécessairement
pour cela leurs compétences, c’est à
dire leurs inégalités. » p 44.
4. « La prise de décision en groupe
engage plus à l’action qu’une décision
individuelle » p 77.
5. « (…)L’individu réagit aux conditions
pratiques du milieu non pas telles
qu’elles sont, mais telles qu’il les
ressent, et (…) la manière dont il les
ressent dépend en grande partie des
normes et du climat du groupe dans
lequel il travaille ou vit, et du degré de
son appartenance à ce groupe. » p 66.
Les auteurs retranscrivent ici les
résultats majeurs d’une enquête menée
par Elton Mayo.
6. « Le moral d’une équipe de travail peut
être défini comme « l’existence chez le
salarié du sentiment d’être accepté et
d’appartenir à un groupe d’hommes, à
travers l’adhésion à des buts communs
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et la confiance en la désirabilité de ces
buts. » Milton L.Blum, 1949. » p 113.
7. « La cohésion du groupe est le résultat
des forces d’attraction exercées par le
groupe à l’égard de ses membres et
tendant à les maintenir en son sein :
d’une part le groupe lui-même est
l’objet d’un besoin à satisfaire ;
d’autre part il constitue pour l’individu
un moyen de satisfaire des besoins dont
l’origine est extérieure au groupe. » p
115.
8. « Le problème du groupe est en fait de
trouver des procédures de décision qui
soient satisfaisantes pour tous les
membres, tout en étant appropriées à
la nature des tâches assignées. » p 176.
9. « (la décision de groupe) est
actuellement considérée comme le
moyen le mieux approprié à la
prévention
du
phénomène
de
« résistance au changement », qui
s’oppose aux initiatives fécondes. » p
179.
10. « (…)les
contraintes
librement
débattues puis acceptées, par un
groupe ou une équipe de travail, en vue
de réaliser un projet qui leur tient à
cœur, sont vraisemblablement moins
frustrantes pour les participants que
celles qui seraient imposées sans
possibilité de discussion préalable. » p
191.
Evaluation :
7