Flash Agri n°189
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Flash Agri n°189
Fl as h Ag r i Z ONE AL E NA n ° 18 9 - J A N V I E R 2 0 1 4 © DG Trésor Flash Agri Zone Alena © © DG Trésor EDITORIAL Numéro 189 31 janvier 2014 Enfin un nouveau Farm Bill 2014 ! A l’occasion de son discours sur l’Etat de l’Union du 28 janvier, le Président OBAMA a pris appui sur le chiffre record des exportations agroalimentaires américaines pour illustrer la bonne situation économique des Etats Unis. Avec 141Mds$, les exportations agroalimentaires américaines ont en effet atteints un nouveau record au cours de l’année fiscale 2013 (octobre 2012 – septembre 2013). Le Ministre de l’Agriculture rappelait récemment que ces exportations agroalimentaires soutenaient près d’un million de salariés aux Etats Unis et appelaient à poursuivre l’investissement dans les programmes de soutien à l’export, considérant que chaque dollar investi occasionnait 35$ en retour. C’est dans cet état d’esprit que le Congrès des Etats Unis vient d’adopter, après deux ans et demi de débats, un compromis sur la politique agricole, alimentaire et rurale américaine. Ce projet de 96Mds$ par an consacrera majoritairement (80%) ses crédits à l’aide alimentaire aux plus démunis. Il renforcera le « filet de sécurité » octroyé aux agriculteurs par la diversification des outils d’assurances. Si les soutiens aux agriculteurs diminuent en moyenne en raison de la suppression des aides directes, le secteur laitier sort bénéficiaire de cette réforme, par la mise en œuvre d’une assurance marge et d’un programme fédéral d’achat de produits laitiers pour les associations caritatives. Le Président OBAMA a également rappelé à l’occasion de son discours sur l’Etat de l’Union les priorités de son agenda commercial 2014, par la négociation du Partenariat Transpacifiqiue, du Partenariat Transatlantique pour le Commerce et l’Investissement et l’adoption d’une « Trade Promotion Authority » par le Congrès. Il a enfn souligné la diminution de l’obésité infantile pour la première fois depuis trente ans aux Etats Unis, rappelant son attachement au programme « Let’s Move ». Bonne lecture ! Fl as h Ag r i Z ONE AL E NA n ° 18 9 Politiques commerciales Le projet de loi a été principalement rédigé par le président de la Commission des Finances du Sénat, Max Baucus (D – Montana), le viceprésident de cette même Commission, Orrin Hatch (R – Utah) et le président de la Commission du Budget de la Chambre des Représentants. Le successeur attendu de Max Baucus à la présidence de la Commission des Finances du Sénat est le sénateur Ron Wyden (D. – Oregon), qui a fait part de son désaccord avec le projet actuel de TPA. Politiques agricoles MILC : Milk Income Loss Contract SURE : Supplemental Revenue Assistance Program, programme d’indemnistation en cas d’épidémie ou catastrophe naturelle. PLC : Price Loss Coverage, programme de soutien par des prix - J A N V I E R 2 0 1 4 © DG Trésor Etats-Unis : Les Démocrates du Congrès ne soutiennent pas la proposition de mandat de négociations commerciales. Suite à la signature d’un compromis pour le renouvellement de la TPA (Trade Promotion Authority) en décembre dernier (cf Flash Agri Zone ALENA n°188 – Décembre 2013), une proposition de loi a été déposée le 9 janvier 2014 conjointement au Sénat et à la Chambre des Représentants afin d’être examinée par les membres du Congrès. Le projet de loi prévoit de renouveler la TPA pour 4 ans, avec une possible extension jusqu’au 1er juillet 2021. Ce texte fixe les exigences du Congrès pour les négociations commerciales en cours, notamment les accords transpacifique et transatlantique. Ces objectifs sont en partie similaires à ceux de la TPA de 2002 et renforce les exigences dans le domaine agricole, notamment en matière d’indication géographique et des barrières non tarifaires à l’importation. Qualifié de « bipartisan, bicaméral » par ses auteurs, le texte introduit au Congrès ne fait cependant pas l’unanimité auprès des Démocrates, qui considèrent que les dispositions prévues sur la participation du Congrès dans ces négociations commerciales sont insuffisantes. En particulier, le chef de la majorité démocrate au Sénat, le sénateur Harry Reid (D – Nevada), a déclaré qu’il ne soutiendrait pas ce projet de loi s’il venait à être introduit au Sénat. Par ailleurs, les Républicains du Congrès, même s’ils soutiennent le projet de loi actuel, demandent au gouvernement son implication et le vote d’au moins 50 élus Démocrates en faveur de ce texte. Le renouvellement de la TPA est un des objectifs principaux de l’administration OBAMA, qui continue de faire pression auprès du Congrès dans ce sens. Cependant, le prochain changement de présidence de la Commission des Finances du Sénat pourrait reporter un possible renouvellement de la TPA à la fin du premier semestre 2014. Etats-Unis : Accord entre la Chambre des Représentants et le Sénat pour un Farm Bill 2014. La commission mixte bipartisane du Sénat et de la Chambre des Représentants a adopté, le 27 janvier, un compromis pour un nouveau Farm Bill. Cette réforme génère une économie budgétaire de 23Mds$ sur 10 ans. Elle résulte notamment de la suppression de plusieurs programmes de soutiens aux agriculteurs : les paiements directs, les aides contra-cycliques ou le programme de prix garanti pour le secteur laitier (MILC). Ce nouveau Farm Bill prévoit également une réduction de 8Mds$ de l’aide alimentaire aux plus démunis ainsi qu’une réduction de 4Mds$ des programmes de soutien environnementaux. Par ailleurs, il renforce le soutien pour l’assurance récolte, les programmes de recherche, de soutien à l’export et de développement rural tout en préservant le programme d’indemnisation des catastrophes naturelles pour l’élevage (SURE). Fl as h Ag r i Z ONE AL E NA n ° 18 9 d’intervention qui indemnise les pertes de chiffre d’affaire dues à une baisse des prix d’une matière agricole. ARC : Agriculture Risk Coverage, programme d’assurance chiffre d’affaire pour les faibles pertes, basé sur un chiffre d’affaire de référence calculé au niveau indivduel ou au niveau du comté, selon le choix de l’agriculteur. OMC : Organisation Mondiale du Commerce - J A N V I E R 2 0 1 4 © DG Trésor Ce texte créé plusieurs outils de gestion des risques en agriculture, dont notamment un mécanisme de prix d’intervention (PLC) et une assurance chiffre d’affaire pour les faibles pertes (ARC). Ces deux dispositifs, alternatifs l’un de l’autre, peuvent s’associer aux dispositifs d’assurance récolte traditionnels. Par ailleurs, ce nouveau Farm Bill prévoit la mise en œuvre d’une assurance marge dans le secteur laitier mais ne conserve pas le mécanisme d’incitation à la réduction de production laitière en situation de crise, proposé par le Sénat lors des négociations. Il créé en revanche un programme qui permet, en période de baisse prolongée de la marge des producteurs laitiers, au Ministère de l’agriculture américain d’acheter des produits laitiers pour en faire donation aux associations caritatives américaines. Par ailleurs, le Farm Bill 2014 plafonne le montant des aides annuelles versées à 125 000$ par exploitation. Il renforce la conditionnalité environnementale des aides en liant l’ensemble des soutiens aux bonnes pratiques environnementales de l’exploitant. Le texte créé enfin une nouvelle assurance chiffre d’affaire pour les producteurs de cotons, susceptible de résoudre le contentieux entre le Brésil et les Etats Unis à l’OMC. Ce projet de réforme du Farm Bill a été adopté par la Chambre des Représentants le 29 janvier 2014 et sera soumis au Sénat le 4 février. Les nouveaux programmes du Farm Bill 2014 devraient entrer en vigueur, avec effet rétroactif, au 1er octobre 2013. Politiques agricoles La convention annuelle de l’American Farm Bureau s’est tenue du 10 au 15 janvier 2014 à San Antonio, Texas. Politiques agricoles Etats-Unis : le Ministre de l’Agriculture Tom Vilsack insiste sur la nécessité de préserver la diversité des modèles agricoles. A l’occasion de la convention annuelle de l’American Farm Bureau Federation, le ministre de l’agriculture des Etats Unis, Tom Vilsack, s’est exprimé sur l’importance de la diversité des modèles d’agriculture. Il a expliqué que, « la question de savoir si les exploitations agricoles doivent être grandes, moyennes ou petites ne devrait pas être un sujet de débat au sein du monde agricole ». Il a appelé à « célébrer toutes les formes et tous les types d’agriculture ». Il s’est également exprimé sur le mode de production, estimant qu’il fallait faire en sorte que « chacun puisse avoir la capacité et l’opportunité d’adopter le mode de production qui lui convient le mieux », qu’il s’agisse de l’agriculture biologique ou conventionnelle, avec ou sans OGM. Cette préoccupation nouvelle sur la diversité des agricultures des Etats Unis vise à accroître les échanges et la compréhension réciproque entre le monde agricole américain et le reste de la société civile. Etats-Unis : Le président de l’American Farm Bureau souhaite renforcer la protection des données d’exploitation des agriculteurs. A l’occasion de la convention annuelle de l’American Farm Bureau, son président Bob Stallman s’est exprimé sur la collecte croissante de données sur les exploitations par des entreprises et le gouvernement. Les agriculteurs communiquent de nombreuses Fl as h Ag r i Z ONE AL E NA n ° 18 9 - J A N V I E R 2 0 1 4 © DG Trésor informations sur leurs exploitations à leurs fournisseurs et prestataires de services, et plus particulièrement depuis le développement des techniques d’agriculture de précision utilisant le GPS. Ces technologies impliquent un flux de données très important et de plus en plus d’agriculteurs s’inquiètent du devenir de ces informations. Le Freedom of Information Act oblige les agences fédérales à transmettre leurs documents, à quiconque en fait la demande, quelle que soit sa nationalité Politiques sanitaires Une initiative similaire avait également été soumise à référendum en Californie en 2012, sans être adoptée. FDA : Food and Drug Administration, agence en charge de la sécurité sanitaire des aliments à l’exception des viandes. La FDA considère que seul un besoin scientifique avéré justifierait l’obligation d’étiquetage d’un ingrédient OGM. Or, la FDA considère que tel n’est pas le cas. General Mills a déclaré que les céréales « Cheerios Original » ne contenaient plus d’ OGM. Whole Foods s’est engagé à signaler tous les produits disponibles dans Les délégués du Farm Bureau ont adopté un ensemble de résolutions concernant la collecte des données sur les exploitations agricoles. Il a été établi que ces informations devaient demeurer la propriété de l’agriculteur et que la protection de ces données devait être garantie. Les délégués du Farm Bureau estiment que les compagnies doivent avoir l’obligation de divulguer l’utilisation qu’elles font de ces données, offrir une compensation à l’agriculteur si les informations sont communiquées à un tiers, et faire en sorte que ces données ne puissent être obtenues par une requête invoquant le Freedom of Information Act. En effet, ce dernier point inquiète particulièrement les agriculteurs : en s’appuyant sur le Freedom of Information Act, des groupes militants ont tenté d’obtenir les noms, adresses, et coordonnées GPS d’agriculteurs auprès de l’EPA. Cette procédure est pour le moment bloquée par un recours en justice du Farm Bureau. Etats Unis : L’étiquetage des aliments issus d’OGM continue de faire débat. Après la défaite par référendum en novembre dernier dans l’Etat de Washington d’un projet de loi visant à imposer l’étiquetage de la présence d’ingrédients issus d’organismes génétiquement modifiés (OGM) dans les aliments, le débat sur la nécessité et les modalités d’un tel étiquetage continue. Si la Food and Drug Adminsitration (FDA) interprète la loi sur l’étiquetage des aliments comme ne lui donnant pas le pouvoir d’exiger l’étiquetage de la présence d’OGM sur le seul fondement du droit du consommateur à être informé du procédé de fabrication, les Etats fédérés sont eux partagés sur la question. En 2013, des projets de lois visant à instaurer l’étiquetage de la présence d’OGM dans les aliments ont été introduits auprès des Parlements dans environ la moitié des Etats fédérés. Ces initiatives n’ont à présent abouti que dans deux Etats : le Connecticut et le Maine. Cependant, le déclenchement des mesures prévues par ces lois ne sera effectif que lorsque des mesures identiques auront été adoptées dans au moins 4 Etats fédérés, représentant un minimum de 20 millions de consommateurs. Les entreprises agroalimentaires quant à elles prônent un étiquetage sur la base du volontariat et régulé à l’échellle fédérale. Certaines s’engagent dès à présent pour plus de transparence sur les OGM. C’est le cas par exemple de General Mills ou encore la chaîne de distribution Whole Foods. L’association d’entreprises agroalimentaires GMA (Grocery Manufacturers Association) a fait part au Congrès américain de son souhait d’une réglementation fédérale pour l’étiquetage volontaire de la présence d’OGM dans Fl as h Ag r i Z ONE AL E NA n ° 18 9 ses rayons qui contiennent des ingrédients issus d’OGM d’ici 2018. Voir Flash Agri Zone ALENA n° 186 – Octobre 2013 pour plus de détails sur les débats autour du saumon AquAdvantage. Politiques sanitaires C’est la première fois que la FDA propose une approche réglementaire pour prévenir les risques intentionnels dans la chaîne alimentaire. Il s’agit du sixième projet de règle d’application de la loi de modernisation du dispositif pour la sécurité sanitaire des aliments votée en 2011. (Food Safety Modernization Act FSMA) Il est le pendant, pour ce qui concerne les risques intentionnels, du projet de règle sur les contrôles préventifs basés sur le risque et l’analyse des dangers publié au mois de janvier 2013. Voir Flash Agri Zone ALENA n° 177 – Janvier 2013 pour plus de détails sur la loi FSMA En France, l’établissement de tels plans est volontaire. - J A N V I E R 2 0 1 4 © DG Trésor les aliments. L’objectif de ces démarches vise bien sûr à éviter toute réglementation contraignante qui serait imposée par les Etats fédérés. Il est attendu que la publication par la FDA de l’autorisation de commercialisation du premier animal génétiquement modifié destiné à la consommation humaine soit un élément déclencheur du processus de réglementation concernant l’étiquetage des produits alimentaires issus d’OGM. En effet, la possible mise sur le marché du saumon génétiquement modifié AquAdvantage a suscité de nombreuses réactions de la part des associations de consommateurs et des syndicats de pêcheurs, qui revendiquent principalement la mise en place d’un label officiel permettant au consommateur de distinguer le saumon traditionnel du saumon OGM. Etats Unis : La FDA publie un projet de règle sur les stratégies de maîtrise ciblées pour protéger les aliments contre les risques intentionnels. La Food and Drug Administration (FDA) a publié le 24 décembre au Federal Register un projet de règle (« proposed rule ») sur les stratégies de maîtrise ciblées pour protéger les aliments contre les risques intentionnels. Ce projet de texte, applicable aux établissements domestiques et étrangers, propose d’exiger la mise en place, par les établissements de l’industrie alimentaire, de plans écrits pour la défense de l’alimentation contre les contaminations intentionnelles abordant tous les points de vulnérabilité au regard de ces risques dans le processus de production de l’aliment. Les établissements devront identifier ces points de vulnérabilité, mettre en place des stratégies permettant de les maîtriser, établir des procédures de surveillance et les actions correctives appropriées, vérifier que le système fonctionne, s’assurer que les personnels affectés aux zones de vulnérabilité aient reçu la formation appropriée et maintenir un enregistrement des différentes données du plan. La FDA propose d’exempter de l’application de ce projet de règle les très petites entreprises (ventes totales alimentaires annuelles inférieures à 10 M$), les établissements de stockage des aliments (à l’exception du stockage de liquides en citernes), les établissements pratiquant l’emballage et l’étiquetage si le contenant en contact direct avec l’aliment reste intact, les exploitations agricoles de fruits et légumes, ainsi que les établissements de fabrication d’aliments pour animaux. Enfin, les vins et spiritueux sont également exemptés. La FDA estime que le coût annualisé de la mise en place de la « proposed rule » pour l’ensemble des établissements domestiques et étrangers sera de 260 M$ à 470M$, avec un coût pour la première année de 520 M$ à 860 M$. Les commentaires sont ouverts jusqu’au 31 mars 2014. Fl as h Ag r i Z ONE AL E NA n ° 18 9 Politiques sanitaires Salmonella est la principale source de toxiinfections alimentaires aux Etats-Unis. Chaque année 1,2 millions d’américains sont infectés par Salmonella. Des souches de Salmonella Heidelberg résistantes aux antibiotiques ont été responsables de deux épidémies multi-Etats en 2013. Politiques sanitaires Smithfield Foods est aujourd’hui le plus gros producteur et transformateur mondial de viande de porc avec un chiffre d’affaire s’élevant à 13,1 Mds$ en 2012. Tyson Foods est le 2e producteur et transformateur mondial de volaille, bœuf et porc, avec un chiffre d’affaire de 32,1 Mds$ en 2011. - J A N V I E R 2 0 1 4 © DG Trésor Etats Unis : La FDA approuve l’utilisation d’un virus bactériophage pour éliminer les salmonelles dans l’alimentation. Un nouveau produit permettant de lutter contre les salmonelles, Salmonelex, a été classé comme additif« généralement reconnu comme sûr » (Generally Recognized As Safe GRAS) par la FDA et le ministère américain de l’agriculture (USDA), ouvrant la voie à son utilisation dans l’industrie agro-alimentaire afin de lutter contre Salmonella. Salmonelex contient des bactériophages, une classe de virus qui infecte des bactéries. Disposant désormais de l’approbation des autorités sanitaires américaines, le fabricant, Micreos, a annoncé le lancement immédiat de la production à l’échelle industrielle de Salmonelex, les transformateurs de volailles étant les principaux clients compte tenu de la forte prévalence des salmonelles dans la viande de volaille crue. Les dirigeants de Micreos ont déclaré que les bactériophages étaient très courants et que des équipes de recherche travaillent sur leur utilisation ciblée depuis plusieurs années. Ils assurent que le produit cible uniquement Salmonella et n’a aucun autre effet sur la nourriture traitée, qu’il s’agisse du goût ou de la texture. La firme avait introduit auparavant un produit similaire ciblant la bactérie Listeria. Etats-Unis : Les deux principaux transformateurs de porc américains Smithfield et Tyson Foods prennent des mesures en faveur du bien-être des truies gestantes. Les deux principaux transformateurs de porc américains Smithfield et Tyson Foods ont récemment demandé à leurs fournisseurs d’améliorer les conditions de bien-être des truies dans leurs établissements. Le 7 janvier, le groupe Smithfield annonçait qu’il recommandait à ses producteurs sous contrat de remplacer les places de gestation par des systèmes d’élevage en groupe pour les truies gravides, afin qu’elles disposent de davantage d’espace. La firme souhaite que la conversion soit effective d’ici 2022, et propose des incitations financières aux éleveurs souhaitant s’engager dans cette démarche. Le 9 janvier, la direction de l’entreprise Tyson Foods s’est également adressée à ses producteurs de porcs sous contrat afin d’améliorer la qualité et la quantité d’espace disponible pour les truies gestantes dans tout nouveau bâtiment, sans toutefois préciser le type d’installations à mettre en place, ni proposer de mesures incitatives. La firme encourage également ses producteurs à mettre en place des systèmes de surveillance vidéo des animaux dans les fermes d’ici fin 2014 de même que des mesures pour minimiser la souffrance des animaux lors de la castration ou en cas d’euthanasie. Bien qu’elles déplorent le manque de mesures contraignantes dans le cas de Tyson Foods, les associations de défense du bien-être animal ont salué ces mesures positives. Fl as h Ag r i Z ONE AL E NA n ° 18 9 Politiques sanitaires Natural Resources Defense Council est une Organisation Non Gouvernementale militant pour la protection de l’environnement et de la santé D’après un rapport publié en octobre par le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) 2 millions d’Américains sont infectés chaque année par des pathogènes résistants aux antibiotiques provoquant près de 23 000 décès par an. Dans ce rapport, le CDC s’était clairement prononcé contre l’utilisation d’antibiotiques en tant que facteurs de croissance dans les élevages. Politiques alimentaires - J A N V I E R 2 0 1 4 © DG Trésor Etats-Unis : La FDA a maintenu l’autorisation de mise sur le marché d’antibiotiques utilisés comme additifs dans l’alimentation animale jugés à « haut risque ». D’après un rapport publié le 27 janvier par l’ONG Natural Resources Defense Council – NRDC, la Food and Drug Administration (FDA) a maintenu l’autorisation de mise sur le marché d’au moins 18 antibiotiques utilisés comme additifs dans l’alimentation animale considérés à « haut risque » pour la santé humaine par les experts de l’Agence, du fait du potentiel développement de pathogènes résistants aux antibiotiques. En effet l’ONG a pu accéder à des études menées par la FDA entre 2001 et 2010. Sur cette période, la FDA a réévalué 30 additifs destinés à l’alimentation du bétail contenant de la pénicilline ou de la tétracycline, dont certains sont utilisés depuis les années 1950 comme facteurs de croissance ou comme traitement préventif. Pour les produits restants, la FDA avait estimé ne pas disposer de données suffisantes pour déterminer s’ils étaient sans danger. Malgré ces conclusions, la FDA n’a pas pris de mesures particulières concernant les produits dont l’évaluation était défavorable, ni demandé des études supplémentaires aux firmes concernées. D’après les recherches de l’ONG NRDC, au moins 9 de ces additifs utilisés dans l’alimentation du bétail sont toujours commercialisés, deux autres produits ont été volontairement retirés du marché par leur fabricant, mais tous les additifs en question sont encore autorisés par la FDA. Ce rapport est publié dans un contexte d’inquiétude croissante concernant le problème des pathogènes résistants aux antibiotiques. La FDA a déclaré que l’étude citée dans le rapport de NRDC était prise en compte dans le cadre de sa stratégie globale d’évaluation des risques de développement d’antibiorésistance associés à l’utilisation dans l’élevage d’antibiotiques de haute importance médicale. L’Agence a souligné qu’elle poursuivait une stratégie plus générale d’élimination des usages non thérapeutiques des antibiotiques plutôt que de se focaliser sur des antibiotiques précis. Pour mémoire, la FDA a finalisé en décembre sa stratégie de lutte contre l’antibiorésistance, stratégie toutefois critiquée en raison de l’absence de mesures contraignantes. Etats-Unis : Les habitudes alimentaires des américains se sont améliorées L’USDA a publié le 16 janvier un rapport sur l’évolution des habitudes alimentaires entre 2005 et 2010 des Américains nés avant 1985. Dans l’ensemble, les Américains sont plus attentifs à leur régime alimentaire et mangent plus sainement que par le passé. L’apport calorique journalier moyen a diminué de 78 Kcal entre 2005 et 2010, soit une baisse de 3,4%. Cette baisse est fortement liée à la baisse de la consommation de nourriture hors-domicile (notamment dans les restaurants et chaines de restauration rapide), qui a diminué de 127 Kcal par jour, soit une baisse de 4,75%. La diminution de Fl as h Ag r i Z ONE AL E NA n ° 18 9 - J A N V I E R 2 0 1 4 © DG Trésor la consommation hors-domicile compte pour 20% de la diminution de l’apport calorique journalier moyen. Cette évolution est en partie liée à la période de récession entre 2007 et 2009, durant laquelle les dépenses alimentaires des foyers ont baissé de 5% environ, principalement en raison d’une baisse de 13% de la consommation de nourriture hors-domicile. En moyenne en 2010, les adultes américains prenaient 3 repas et 1,5 snacks à l’extérieur de moins par mois qu’en 2005. Cette évolution a entraîné une augmentation du nombre de repas familiaux « faits maison ». De plus l’apport calorique lié à la consommation de graisses, dont les graisses saturées, a diminué. L’apport journalier de cholestérol a également diminué et l’apport journalier de fibres a augmenté. Ces évolutions sont liées à l’amélioration de la qualité nutritionnelle des plats, aussi bien ceux consommés au domicile que ceux servis à l’extérieur. Toutefois ces évolutions se sont avérées moins marquées chez les adultes nés avant 1946. En outre, l’attention portée aux aspects nutritionnels a augmenté. Le poids des aspects nutritionnels dans les décisions d’achats alimentaires a augmenté. 42% des adultes en âge de travailler et 57% des personnes âgées affirment lire les informations nutritionnelles affichées sur les emballages « la plupart du temps » ou « tout le temps » lorsqu’ils font leurs achats alimentaires (ils étaient 34% en 2005). A propos des informations nutritionnelles dans les restaurants, 76% des adultes en âge de travailler déclarent qu’ils seraient attentifs à ces informations si elles étaient disponibles. Copyright Tous droits de reproduction réservés, sauf autorisation expresse du Service Économique de Washington (adresser les demandes à [email protected]) Éditeur : Christophe Malvezin Service Economique Régional Adresse : 4101 Reservoir Road N.W Washington DC, 20007, USA Directeur de la publication : Christophe Malvezin Clause de non-responsabilité Le Service Économique Régional s’efforce de diffuser des informations exactes et à jour, et corrigera, dans la mesure du possible, les erreurs qui lui seront signalées. Toutefois, il ne peut en aucun cas être tenu responsable de l’utilisation et de l’interprétation de l’information contenue dans cette publication. [email protected] Articles rédigés par : Camille Michel, Thomas Beaussier Revus par : Christophe Malvezin, Catherine Rogy Date de parution : 31 janvier 2014 ISSN : Portail Marchés Extérieurs – 1638-1610 Abonnement : En ligne : cliquer ici [email protected]