Flash Agri n°189

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Flash Agri n°189
Fl as h Ag r i
Z ONE AL E NA n ° 18 9
- J A N V I E R 2 0 1 4 © DG Trésor
Flash Agri
Zone Alena
© © DG Trésor
EDITORIAL
Numéro 189
31 janvier 2014
Enfin un nouveau Farm Bill 2014 !
A l’occasion de son discours sur l’Etat de l’Union du 28 janvier, le Président OBAMA a pris appui sur le chiffre
record des exportations agroalimentaires américaines pour illustrer la bonne situation économique des Etats
Unis. Avec 141Mds$, les exportations agroalimentaires américaines ont en effet atteints un nouveau record au
cours de l’année fiscale 2013 (octobre 2012 – septembre 2013). Le Ministre de l’Agriculture rappelait récemment
que ces exportations agroalimentaires soutenaient près d’un million de salariés aux Etats Unis et appelaient à
poursuivre l’investissement dans les programmes de soutien à l’export, considérant que chaque dollar investi
occasionnait 35$ en retour.
C’est dans cet état d’esprit que le Congrès des Etats Unis vient d’adopter, après deux ans et demi de débats, un
compromis sur la politique agricole, alimentaire et rurale américaine. Ce projet de 96Mds$ par an consacrera
majoritairement (80%) ses crédits à l’aide alimentaire aux plus démunis. Il renforcera le « filet de sécurité »
octroyé aux agriculteurs par la diversification des outils d’assurances. Si les soutiens aux agriculteurs diminuent
en moyenne en raison de la suppression des aides directes, le secteur laitier sort bénéficiaire de cette réforme, par
la mise en œuvre d’une assurance marge et d’un programme fédéral d’achat de produits laitiers pour les
associations caritatives.
Le Président OBAMA a également rappelé à l’occasion de son discours sur l’Etat de l’Union les priorités de son
agenda commercial 2014, par la négociation du Partenariat Transpacifiqiue, du Partenariat Transatlantique pour
le Commerce et l’Investissement et l’adoption d’une « Trade Promotion Authority » par le Congrès. Il a enfn
souligné la diminution de l’obésité infantile pour la première fois depuis trente ans aux Etats Unis, rappelant son
attachement au programme « Let’s Move ».
Bonne lecture !
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Politiques
commerciales
Le projet de loi a été
principalement rédigé par
le
président
de
la
Commission des Finances
du Sénat, Max Baucus (D –
Montana),
le
viceprésident de cette même
Commission, Orrin Hatch
(R – Utah) et le président
de la Commission du
Budget de la Chambre des
Représentants.
Le successeur attendu de
Max
Baucus
à
la
présidence
de
la
Commission des Finances
du Sénat est le sénateur
Ron Wyden (D. – Oregon),
qui a fait part de son
désaccord avec le projet
actuel de TPA.
Politiques
agricoles
MILC : Milk Income Loss
Contract
SURE :
Supplemental
Revenue
Assistance
Program,
programme
d’indemnistation en cas
d’épidémie ou catastrophe
naturelle.
PLC :
Price
Loss
Coverage, programme de
soutien par des prix
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Etats-Unis : Les Démocrates du Congrès ne soutiennent pas la proposition
de mandat de négociations commerciales.
Suite à la signature d’un compromis pour le renouvellement de la TPA (Trade
Promotion Authority) en décembre dernier (cf Flash Agri Zone ALENA n°188 –
Décembre 2013), une proposition de loi a été déposée le 9 janvier 2014 conjointement au
Sénat et à la Chambre des Représentants afin d’être examinée par les membres du
Congrès.
Le projet de loi prévoit de renouveler la TPA pour 4 ans, avec une possible extension
jusqu’au 1er juillet 2021. Ce texte fixe les exigences du Congrès pour les négociations
commerciales en cours, notamment les accords transpacifique et transatlantique. Ces
objectifs sont en partie similaires à ceux de la TPA de 2002 et renforce les exigences
dans le domaine agricole, notamment en matière d’indication géographique et des
barrières non tarifaires à l’importation.
Qualifié de « bipartisan, bicaméral » par ses auteurs, le texte introduit au Congrès ne fait
cependant pas l’unanimité auprès des Démocrates, qui considèrent que les dispositions
prévues sur la participation du Congrès dans ces négociations commerciales sont
insuffisantes. En particulier, le chef de la majorité démocrate au Sénat, le sénateur Harry
Reid (D – Nevada), a déclaré qu’il ne soutiendrait pas ce projet de loi s’il venait à être
introduit au Sénat. Par ailleurs, les Républicains du Congrès, même s’ils soutiennent le
projet de loi actuel, demandent au gouvernement son implication et le vote d’au moins
50 élus Démocrates en faveur de ce texte.
Le renouvellement de la TPA est un des objectifs principaux de l’administration
OBAMA, qui continue de faire pression auprès du Congrès dans ce sens. Cependant, le
prochain changement de présidence de la Commission des Finances du Sénat pourrait
reporter un possible renouvellement de la TPA à la fin du premier semestre 2014.
Etats-Unis : Accord entre la Chambre des Représentants et le Sénat pour
un Farm Bill 2014.
La commission mixte bipartisane du Sénat et de la Chambre des Représentants a adopté,
le 27 janvier, un compromis pour un nouveau Farm Bill. Cette réforme génère une
économie budgétaire de 23Mds$ sur 10 ans. Elle résulte notamment de la suppression de
plusieurs programmes de soutiens aux agriculteurs : les paiements directs, les aides
contra-cycliques ou le programme de prix garanti pour le secteur laitier (MILC). Ce
nouveau Farm Bill prévoit également une réduction de 8Mds$ de l’aide alimentaire aux
plus démunis ainsi qu’une réduction de 4Mds$ des programmes de soutien
environnementaux. Par ailleurs, il renforce le soutien pour l’assurance récolte, les
programmes de recherche, de soutien à l’export et de développement rural tout en
préservant le programme d’indemnisation des catastrophes naturelles pour l’élevage
(SURE).
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d’intervention
qui
indemnise les pertes de
chiffre d’affaire dues à une
baisse des prix d’une
matière agricole.
ARC : Agriculture Risk
Coverage,
programme
d’assurance
chiffre
d’affaire pour les faibles
pertes, basé sur un chiffre
d’affaire
de
référence
calculé
au
niveau
indivduel ou au niveau du
comté, selon le choix de
l’agriculteur.
OMC :
Organisation
Mondiale du Commerce
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Ce texte créé plusieurs outils de gestion des risques en agriculture, dont notamment un
mécanisme de prix d’intervention (PLC) et une assurance chiffre d’affaire pour les
faibles pertes (ARC). Ces deux dispositifs, alternatifs l’un de l’autre, peuvent s’associer
aux dispositifs d’assurance récolte traditionnels. Par ailleurs, ce nouveau Farm Bill
prévoit la mise en œuvre d’une assurance marge dans le secteur laitier mais ne conserve
pas le mécanisme d’incitation à la réduction de production laitière en situation de crise,
proposé par le Sénat lors des négociations. Il créé en revanche un programme qui
permet, en période de baisse prolongée de la marge des producteurs laitiers, au Ministère
de l’agriculture américain d’acheter des produits laitiers pour en faire donation aux
associations caritatives américaines.
Par ailleurs, le Farm Bill 2014 plafonne le montant des aides annuelles versées à
125 000$ par exploitation. Il renforce la conditionnalité environnementale des aides en
liant l’ensemble des soutiens aux bonnes pratiques environnementales de l’exploitant. Le
texte créé enfin une nouvelle assurance chiffre d’affaire pour les producteurs de cotons,
susceptible de résoudre le contentieux entre le Brésil et les Etats Unis à l’OMC.
Ce projet de réforme du Farm Bill a été adopté par la Chambre des Représentants le 29
janvier 2014 et sera soumis au Sénat le 4 février. Les nouveaux programmes du Farm
Bill 2014 devraient entrer en vigueur, avec effet rétroactif, au 1er octobre 2013.
Politiques
agricoles
La convention annuelle de
l’American Farm Bureau
s’est tenue du 10 au 15
janvier
2014
à
San
Antonio, Texas.
Politiques
agricoles
Etats-Unis : le Ministre de l’Agriculture Tom Vilsack insiste sur la nécessité
de préserver la diversité des modèles agricoles.
A l’occasion de la convention annuelle de l’American Farm Bureau Federation, le
ministre de l’agriculture des Etats Unis, Tom Vilsack, s’est exprimé sur l’importance de
la diversité des modèles d’agriculture. Il a expliqué que, « la question de savoir si les
exploitations agricoles doivent être grandes, moyennes ou petites ne devrait pas être un
sujet de débat au sein du monde agricole ». Il a appelé à « célébrer toutes les formes et
tous les types d’agriculture ». Il s’est également exprimé sur le mode de production,
estimant qu’il fallait faire en sorte que « chacun puisse avoir la capacité et l’opportunité
d’adopter le mode de production qui lui convient le mieux », qu’il s’agisse de
l’agriculture biologique ou conventionnelle, avec ou sans OGM. Cette préoccupation
nouvelle sur la diversité des agricultures des Etats Unis vise à accroître les échanges et la
compréhension réciproque entre le monde agricole américain et le reste de la société
civile.
Etats-Unis : Le président de l’American Farm Bureau souhaite renforcer la
protection des données d’exploitation des agriculteurs.
A l’occasion de la convention annuelle de l’American Farm Bureau, son président Bob
Stallman s’est exprimé sur la collecte croissante de données sur les exploitations par des
entreprises et le gouvernement. Les agriculteurs communiquent de nombreuses
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informations sur leurs exploitations à leurs fournisseurs et prestataires de services, et
plus particulièrement depuis le développement des techniques d’agriculture de précision
utilisant le GPS. Ces technologies impliquent un flux de données très important et de
plus en plus d’agriculteurs s’inquiètent du devenir de ces informations.
Le Freedom of Information
Act oblige les agences
fédérales à transmettre
leurs
documents,
à
quiconque en fait la
demande, quelle que soit
sa nationalité
Politiques
sanitaires
Une initiative similaire
avait
également
été
soumise à référendum en
Californie en 2012, sans
être adoptée.
FDA : Food and Drug
Administration, agence en
charge de la sécurité
sanitaire des aliments à
l’exception des viandes.
La FDA considère que
seul
un
besoin
scientifique
avéré
justifierait
l’obligation
d’étiquetage
d’un
ingrédient OGM. Or, la
FDA considère que tel
n’est pas le cas.
General Mills a déclaré
que
les
céréales
« Cheerios Original » ne
contenaient plus d’ OGM.
Whole Foods s’est engagé
à
signaler
tous
les
produits disponibles dans
Les délégués du Farm Bureau ont adopté un ensemble de résolutions concernant la
collecte des données sur les exploitations agricoles. Il a été établi que ces informations
devaient demeurer la propriété de l’agriculteur et que la protection de ces données devait
être garantie. Les délégués du Farm Bureau estiment que les compagnies doivent avoir
l’obligation de divulguer l’utilisation qu’elles font de ces données, offrir une
compensation à l’agriculteur si les informations sont communiquées à un tiers, et faire en
sorte que ces données ne puissent être obtenues par une requête invoquant le Freedom of
Information Act. En effet, ce dernier point inquiète particulièrement les agriculteurs : en
s’appuyant sur le Freedom of Information Act, des groupes militants ont tenté d’obtenir
les noms, adresses, et coordonnées GPS d’agriculteurs auprès de l’EPA. Cette procédure
est pour le moment bloquée par un recours en justice du Farm Bureau.
Etats Unis : L’étiquetage des aliments issus d’OGM continue de faire
débat.
Après la défaite par référendum en novembre dernier dans l’Etat de Washington d’un
projet de loi visant à imposer l’étiquetage de la présence d’ingrédients issus
d’organismes génétiquement modifiés (OGM) dans les aliments, le débat sur la nécessité
et les modalités d’un tel étiquetage continue.
Si la Food and Drug Adminsitration (FDA) interprète la loi sur l’étiquetage des aliments
comme ne lui donnant pas le pouvoir d’exiger l’étiquetage de la présence d’OGM sur le
seul fondement du droit du consommateur à être informé du procédé de fabrication, les
Etats fédérés sont eux partagés sur la question. En 2013, des projets de lois visant à
instaurer l’étiquetage de la présence d’OGM dans les aliments ont été introduits auprès
des Parlements dans environ la moitié des Etats fédérés. Ces initiatives n’ont à présent
abouti que dans deux Etats : le Connecticut et le Maine. Cependant, le déclenchement
des mesures prévues par ces lois ne sera effectif que lorsque des mesures identiques
auront été adoptées dans au moins 4 Etats fédérés, représentant un minimum de 20
millions de consommateurs.
Les entreprises agroalimentaires quant à elles prônent un étiquetage sur la base du
volontariat et régulé à l’échellle fédérale. Certaines s’engagent dès à présent pour plus de
transparence sur les OGM. C’est le cas par exemple de General Mills ou encore la chaîne
de distribution Whole Foods. L’association d’entreprises agroalimentaires GMA
(Grocery Manufacturers Association) a fait part au Congrès américain de son souhait
d’une réglementation fédérale pour l’étiquetage volontaire de la présence d’OGM dans
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ses
rayons
qui
contiennent
des
ingrédients issus d’OGM
d’ici 2018.
Voir Flash Agri Zone
ALENA n° 186 – Octobre
2013 pour plus de détails
sur les débats autour du
saumon AquAdvantage.
Politiques
sanitaires
C’est la première fois que
la FDA propose une
approche
réglementaire
pour prévenir les risques
intentionnels
dans
la
chaîne alimentaire.
Il s’agit du sixième projet
de règle d’application de
la loi de modernisation du
dispositif pour la sécurité
sanitaire des aliments
votée en 2011. (Food
Safety Modernization Act FSMA) Il est le pendant,
pour ce qui concerne les
risques intentionnels, du
projet de règle sur les
contrôles préventifs basés
sur le risque et l’analyse
des dangers publié au
mois de janvier 2013.
Voir Flash Agri Zone
ALENA n° 177 – Janvier
2013 pour plus de détails
sur la loi FSMA
En France, l’établissement
de
tels
plans
est
volontaire.
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les aliments. L’objectif de ces démarches vise bien sûr à éviter toute réglementation
contraignante qui serait imposée par les Etats fédérés.
Il est attendu que la publication par la FDA de l’autorisation de commercialisation du
premier animal génétiquement modifié destiné à la consommation humaine soit un
élément déclencheur du processus de réglementation concernant l’étiquetage des
produits alimentaires issus d’OGM. En effet, la possible mise sur le marché du saumon
génétiquement modifié AquAdvantage a suscité de nombreuses réactions de la part des
associations de consommateurs et des syndicats de pêcheurs, qui revendiquent
principalement la mise en place d’un label officiel permettant au consommateur de
distinguer le saumon traditionnel du saumon OGM.
Etats Unis : La FDA publie un projet de règle sur les stratégies de maîtrise
ciblées pour protéger les aliments contre les risques intentionnels.
La Food and Drug Administration (FDA) a publié le 24 décembre au Federal Register
un projet de règle (« proposed rule ») sur les stratégies de maîtrise ciblées pour protéger
les aliments contre les risques intentionnels. Ce projet de texte, applicable aux
établissements domestiques et étrangers, propose d’exiger la mise en place, par les
établissements de l’industrie alimentaire, de plans écrits pour la défense de
l’alimentation contre les contaminations intentionnelles abordant tous les points de
vulnérabilité au regard de ces risques dans le processus de production de l’aliment. Les
établissements devront identifier ces points de vulnérabilité, mettre en place des
stratégies permettant de les maîtriser, établir des procédures de surveillance et les actions
correctives appropriées, vérifier que le système fonctionne, s’assurer que les personnels
affectés aux zones de vulnérabilité aient reçu la formation appropriée et maintenir un
enregistrement des différentes données du plan.
La FDA propose d’exempter de l’application de ce projet de règle les très petites
entreprises (ventes totales alimentaires annuelles inférieures à 10 M$), les établissements
de stockage des aliments (à l’exception du stockage de liquides en citernes), les
établissements pratiquant l’emballage et l’étiquetage si le contenant en contact direct
avec l’aliment reste intact, les exploitations agricoles de fruits et légumes, ainsi que les
établissements de fabrication d’aliments pour animaux. Enfin, les vins et spiritueux sont
également exemptés.
La FDA estime que le coût annualisé de la mise en place de la « proposed rule » pour
l’ensemble des établissements domestiques et étrangers sera de 260 M$ à 470M$, avec
un coût pour la première année de 520 M$ à 860 M$. Les commentaires sont ouverts
jusqu’au 31 mars 2014.
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Politiques
sanitaires
Salmonella
est
la
principale source de toxiinfections
alimentaires
aux Etats-Unis. Chaque
année
1,2
millions
d’américains sont infectés
par Salmonella.
Des
souches
de
Salmonella
Heidelberg
résistantes
aux
antibiotiques
ont
été
responsables de deux
épidémies multi-Etats en
2013.
Politiques
sanitaires
Smithfield
Foods
est
aujourd’hui le plus gros
producteur
et
transformateur mondial de
viande de porc avec un
chiffre d’affaire s’élevant à
13,1 Mds$ en 2012.
Tyson Foods est le 2e
producteur
et
transformateur mondial de
volaille, bœuf et porc,
avec un chiffre d’affaire de
32,1 Mds$ en 2011.
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Etats Unis : La FDA approuve l’utilisation d’un virus bactériophage pour
éliminer les salmonelles dans l’alimentation.
Un nouveau produit permettant de lutter contre les salmonelles, Salmonelex, a été classé
comme additif« généralement reconnu comme sûr » (Generally Recognized As Safe GRAS) par la FDA et le ministère américain de l’agriculture (USDA), ouvrant la voie à
son utilisation dans l’industrie agro-alimentaire afin de lutter contre Salmonella.
Salmonelex contient des bactériophages, une classe de virus qui infecte des bactéries.
Disposant désormais de l’approbation des autorités sanitaires américaines, le fabricant,
Micreos, a annoncé le lancement immédiat de la production à l’échelle industrielle de
Salmonelex, les transformateurs de volailles étant les principaux clients compte tenu de
la forte prévalence des salmonelles dans la viande de volaille crue.
Les dirigeants de Micreos ont déclaré que les bactériophages étaient très courants et que
des équipes de recherche travaillent sur leur utilisation ciblée depuis plusieurs années. Ils
assurent que le produit cible uniquement Salmonella et n’a aucun autre effet sur la
nourriture traitée, qu’il s’agisse du goût ou de la texture. La firme avait introduit
auparavant un produit similaire ciblant la bactérie Listeria.
Etats-Unis : Les deux principaux transformateurs de porc américains
Smithfield et Tyson Foods prennent des mesures en faveur du bien-être
des truies gestantes.
Les deux principaux transformateurs de porc américains Smithfield et Tyson Foods ont
récemment demandé à leurs fournisseurs d’améliorer les conditions de bien-être des
truies dans leurs établissements. Le 7 janvier, le groupe Smithfield annonçait qu’il
recommandait à ses producteurs sous contrat de remplacer les places de gestation par des
systèmes d’élevage en groupe pour les truies gravides, afin qu’elles disposent de
davantage d’espace. La firme souhaite que la conversion soit effective d’ici 2022, et
propose des incitations financières aux éleveurs souhaitant s’engager dans cette
démarche.
Le 9 janvier, la direction de l’entreprise Tyson Foods s’est également adressée à ses
producteurs de porcs sous contrat afin d’améliorer la qualité et la quantité d’espace
disponible pour les truies gestantes dans tout nouveau bâtiment, sans toutefois préciser le
type d’installations à mettre en place, ni proposer de mesures incitatives. La firme
encourage également ses producteurs à mettre en place des systèmes de surveillance
vidéo des animaux dans les fermes d’ici fin 2014 de même que des mesures pour
minimiser la souffrance des animaux lors de la castration ou en cas d’euthanasie.
Bien qu’elles déplorent le manque de mesures contraignantes dans le cas de Tyson
Foods, les associations de défense du bien-être animal ont salué ces mesures positives.
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Politiques
sanitaires
Natural
Resources
Defense Council est une
Organisation
Non
Gouvernementale militant
pour la protection de
l’environnement et de la
santé
D’après un rapport publié
en octobre par le Centers
for Disease Control and
Prevention
(CDC)
2
millions d’Américains sont
infectés chaque année par
des pathogènes résistants
aux
antibiotiques
provoquant près de 23 000
décès par an. Dans ce
rapport, le CDC s’était
clairement
prononcé
contre
l’utilisation
d’antibiotiques en tant que
facteurs de croissance
dans les élevages.
Politiques
alimentaires
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Etats-Unis : La FDA a maintenu l’autorisation de mise sur le marché
d’antibiotiques utilisés comme additifs dans l’alimentation animale jugés à
« haut risque ».
D’après un rapport publié le 27 janvier par l’ONG Natural Resources Defense Council –
NRDC, la Food and Drug Administration (FDA) a maintenu l’autorisation de mise sur le
marché d’au moins 18 antibiotiques utilisés comme additifs dans l’alimentation animale
considérés à « haut risque » pour la santé humaine par les experts de l’Agence, du fait du
potentiel développement de pathogènes résistants aux antibiotiques. En effet l’ONG a pu
accéder à des études menées par la FDA entre 2001 et 2010. Sur cette période, la FDA a
réévalué 30 additifs destinés à l’alimentation du bétail contenant de la pénicilline ou de
la tétracycline, dont certains sont utilisés depuis les années 1950 comme facteurs de
croissance ou comme traitement préventif. Pour les produits restants, la FDA avait
estimé ne pas disposer de données suffisantes pour déterminer s’ils étaient sans danger.
Malgré ces conclusions, la FDA n’a pas pris de mesures particulières concernant les
produits dont l’évaluation était défavorable, ni demandé des études supplémentaires aux
firmes concernées. D’après les recherches de l’ONG NRDC, au moins 9 de ces additifs
utilisés dans l’alimentation du bétail sont toujours commercialisés, deux autres produits
ont été volontairement retirés du marché par leur fabricant, mais tous les additifs en
question sont encore autorisés par la FDA.
Ce rapport est publié dans un contexte d’inquiétude croissante concernant le problème
des pathogènes résistants aux antibiotiques. La FDA a déclaré que l’étude citée dans le
rapport de NRDC était prise en compte dans le cadre de sa stratégie globale d’évaluation
des risques de développement d’antibiorésistance associés à l’utilisation dans l’élevage
d’antibiotiques de haute importance médicale. L’Agence a souligné qu’elle poursuivait
une stratégie plus générale d’élimination des usages non thérapeutiques des antibiotiques
plutôt que de se focaliser sur des antibiotiques précis. Pour mémoire, la FDA a finalisé
en décembre sa stratégie de lutte contre l’antibiorésistance, stratégie toutefois critiquée
en raison de l’absence de mesures contraignantes.
Etats-Unis : Les habitudes alimentaires des américains se sont améliorées
L’USDA a publié le 16 janvier un rapport sur l’évolution des habitudes alimentaires
entre 2005 et 2010 des Américains nés avant 1985. Dans l’ensemble, les Américains sont
plus attentifs à leur régime alimentaire et mangent plus sainement que par le passé.
L’apport calorique journalier moyen a diminué de 78 Kcal entre 2005 et 2010, soit une
baisse de 3,4%. Cette baisse est fortement liée à la baisse de la consommation de
nourriture hors-domicile (notamment dans les restaurants et chaines de restauration
rapide), qui a diminué de 127 Kcal par jour, soit une baisse de 4,75%. La diminution de
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la consommation hors-domicile compte pour 20% de la diminution de l’apport calorique
journalier moyen.
Cette évolution est en partie liée à la période de récession entre 2007 et 2009, durant
laquelle les dépenses alimentaires des foyers ont baissé de 5% environ, principalement
en raison d’une baisse de 13% de la consommation de nourriture hors-domicile. En
moyenne en 2010, les adultes américains prenaient 3 repas et 1,5 snacks à l’extérieur de
moins par mois qu’en 2005. Cette évolution a entraîné une augmentation du nombre de
repas familiaux « faits maison ».
De plus l’apport calorique lié à la consommation de graisses, dont les graisses saturées, a
diminué. L’apport journalier de cholestérol a également diminué et l’apport journalier de
fibres a augmenté. Ces évolutions sont liées à l’amélioration de la qualité nutritionnelle
des plats, aussi bien ceux consommés au domicile que ceux servis à l’extérieur.
Toutefois ces évolutions se sont avérées moins marquées chez les adultes nés avant
1946.
En outre, l’attention portée aux aspects nutritionnels a augmenté. Le poids des aspects
nutritionnels dans les décisions d’achats alimentaires a augmenté. 42% des adultes en
âge de travailler et 57% des personnes âgées affirment lire les informations
nutritionnelles affichées sur les emballages « la plupart du temps » ou « tout le temps »
lorsqu’ils font leurs achats alimentaires (ils étaient 34% en 2005). A propos des
informations nutritionnelles dans les restaurants, 76% des adultes en âge de travailler
déclarent qu’ils seraient attentifs à ces informations si elles étaient disponibles.
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et
de
l’interprétation
de
l’information contenue dans cette publication.
[email protected]
Articles rédigés par : Camille Michel, Thomas
Beaussier
Revus par : Christophe Malvezin, Catherine Rogy
Date de parution : 31 janvier 2014
ISSN : Portail Marchés Extérieurs – 1638-1610
Abonnement :
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