Dossier de Presse
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Dossier de Presse Du 8 au 26 juillet Théâtre antique de Vaison-la-Romaine Bienvenue à Vaison Danses Un festival où l’on célèbre l’aventure humaine dans une discipline à l’écoute de la vie, qui nous parle de liberté, de dépassement de soi, d’échange et de partage, qui rassemble tous les danseurs dans une même humilité, une même humanité - cultures et générations croisées, éprises, au travers de leur diversité, d’un même idéal. Vaison Danses s’appuie une fois de plus sur ses convictions fortes : porter son regard sur les figures incontournables de la danse Alvin Ailey, Sylvie Guillem Un autre sur les jeunes générations Abou Lagraa et ses hip-hopeurs algériens, Etre attentif aux cultures du monde Akram Khan, María Pagés Et ouvert à tous les arts du mouvement Nouveau Cirque du Vietnam et garder toujours présent à l’esprit que la musique est au cœur de la danse Roméo et Juliette de Thierry Malandain Et le vivant au cœur de l’art. Pierre Meffre, Maire de Vaison-la-Romaine Gérard Reynaud, Président du festival Philippe Noël, Directeur artistique du festival Programme 2011 8 et 9 juillet : Ailey II (USA) p. 4 Ailey Highlights – Splendid Isolation II – The Hunt - Revelations 12 juillet : Cellule Contemporaine du Ballet National Algérien – Abou Lagraa (France/Algérie) p. 12 Nya : Boléro/Chants des Aurès 16 juillet : Sylvie Guillem et Akram Khan (Angleterre) p. 19 Sacred Monsters 19 juillet : Malandain Ballet Biarritz (France) p. 29 Roméo et Juliette 22 juillet : María Pagés Compañía (Espagne) p. 42 Autorretrato 26 juillet : Nouveau Cirque du Vietnam (Vietnam) p. 47 Làng Tôi L’Équipe et ses partenaires p. 54 Les tarifs p. 55 Deux stages de danses avec Françoise Murcia p. 55 Vaison Danses se lance... avec le covoiturage ! p. 56 Le Conseil Général 84, Département de Vaucluse p. 57 Relations Presse : Elise Clarigo - 04 90 28 84 49 - 06 66 80 56 70 - [email protected] Communication : Chantal Schneider - 04 90 28 84 49 - [email protected] Retrouvez toutes les informations sur le site Internet du festival : www.vaison-danses.com Mais aussi sur facebook : http://www.facebook.com/profile.php?id=100002257699394 Alvin Ailey American Dance Theater Revelations - Photo © Eduardo Patino Ailey Highlights - Splendid Isolation II - The Hunt - Revelations Créations 1960 à 2006 Vendredi 8 et Samedi 9 juillet Théâtre Antique 2h avec entracte Une compagnie mythique, figure de proue de la danse noire américaine qui revendique son identité, sa culture et sa musique construite sur les spirituals. Alvin Ailey y développe sa «mémoire de sang», entre oppression et esclavage, les gestes de délivrances et d’extase sont portés par la voix du gospel. 4 Alvin Ailey American Dance Theater Ailey Highlights - Splendid Isolation II - The Hunt - Revelations Une compagnie mythique, figure de proue de la danse noire américaine Lorsqu’Alvin Ailey fonde sa compagnie en 1958, le chorégraphe noir originaire du Texas revendique son identité, sa culture et sa musique construite sur le blues et le gospel. Cette immense figure de la danse afro-américaine disparaît en 1989, laissant des ballets cultes, populaires dans leur essence, riches d’une danse éminemment physique et énergétique, construite avec un rare sens théâtral. Revelations, créée en 1960, en est l’emblème ; Alvin Ailey y développe sa «mémoire de sang», entre oppression et esclavage, les gestes de délivrance et d’extase sont portés par la voix du gospel. Parfois douloureuse, d’autres fois jubilatoire, mais toujours pleine d’espoir, cette pièce mythique est un hommage à l’héritage culturel afro-américain et au génie d’Alvin Ailey. Au sein de sa compagnie, devenue l’une des plus fabuleuses au monde, est né Ailey II, composée des plus jeunes danseurs professionnels dont le niveau d’exception n’a rien à envier à la première compagnie. Ils perpétuent le répertoire d’Alvin Ailey mais abordent également des chorégraphes plus contemporains. L’enthousiasme et la puissance sensuelle de ces jeunes danseurs, leur maturité et leur joie débordante touchent l’humanité en chacun de nous. Un hymne à la vie ! Revelations - Photo © Paul Kolnik 5 Alvin AILEY Alvin Ailey (1931-1989) a été un élément essentiel du développement de la danse aux Etats-Unis. C’est grâce à lui que les expériences de ballets noirs ont pu bénéficier d’un tremplin. Né à Rogers, Texas, ses premières impressions furent celles des restrictions imposées au peuple noir à cause de la couleur de sa peau et de sa place historique dans la culture américaine. La religion, pratiquée avec ferveur, était l’une des seules manières d’extérioriser les émotions refoulées. Toutes ces expériences devaient s’exprimer d’une manière brillante dans ses chorégraphies. Katherine Dunham, l’une des premières danseuses et chorégraphes noires fut une source précoce d’inspiration pour Ailey : ses recherches anthropologiques sur les Antilles et l’étude de la danse noire servaient de base à ses ballets et firent d’elle une chorégraphe de danses afroaméricaines très demandées à Broadway et à Hollywood. À partir de 1940, elle créa ses propres revues. Lester Horton joua également un rôle prépondérant : il fût le professeur et le directeur de la première compagnie multiraciale des États-Unis, compagnie que Ailey rejoignit et qu’il dirigea après la mort de Horton, en 1953. Horton avait lui-même été influencé par les danses japonaises, et celles des Indiens des Amériques qu’il mêlait aux techniques de danse classique et contemporaine. Lorsque Ailey créa sa propre compagnie, en 1958, il avait acquis une grande réputation à Broadway en tant que danseur, il avait réalisé un grand nombre de chorégraphies et s’était familiarisé avec les styles de danse moderne de Martha Graham, Doris Humphreys et Charles Weidman. Cependant, bien que l’influence de telles étoiles jouât un rôle important, son désir était de combiner l’héritage de la danse moderne américaine avec le caractère unique des formes d’expression culturelle noire. Cinq années après sa création, la compagnie appliqua une politique multiraciale tout en continuant à mettre en évidence la condition des noirs. La musique populaire qui avait bercé son enfance, les chants repris par les travailleurs, le gospel ont inspiré la plupart de ses œuvres les plus fortes. Ses danseurs vont de la danse moderne à la danse classique, en passant par la danse tribale, populaire et disco. Son intérêt pour la condition humaine combiné à un sens inné du théâtre donne à son œuvre une résonnance dramatique implicite. Aujourd’hui, il n’est plus le seul à faire preuve d’éclectisme, mais Ailey reste celui qui a permis aux artistes noirs de s’exprimer à un moment où ils étaient marginalisés, leur donnant une possibilité de travailler et de développer leur talent, possibilité qui leur aurait été sinon refusée. Alvin Ailey - Photo © Norman Maxon L’Alvin Ailey American Dance Theatre a donné des représentations dans le monde entier : son répertoire contient plus de 150 ballets créés par plus de 50 chorégraphes différents. Son influence dans le monde de la danse est fondamentale, à la fois en tant que dépositaire d’œuvres importantes du passé et en tant qu’intermédiaire pour les chorégraphes noirs et blancs, renommés ou débutants, qui suivent le courant principal ou se lancent dans des aventures nouvelles. L’engagement et la générosité d’Ailey transparaissent dans sa volonté de cultiver une proximité avec les gens ordinaires, de communiquer avec le public. La dimension théâtrale de sa danse emprunte au style des comédies musicales de Broadway auxquelles il s’est essayé en tant que danseur. Félin et athlétique, Alvin Ailey a très vite prouvé son sens de la scène. Après sa disparition prématurée en 1989, c’est l’une de ses solistes de prédilection, Judith Jamison, qui lui succède à la tête de la compagnie, selon les propres vœux du fondateur. Garante de l’esprit Ailey, la chorégraphe fait œuvre de continuité. A partir du 1er juillet 2011, le chorégraphe nonconformiste Robert Battle succédera à Judith Jamison en tant que Directeur Artistique de l’Alvin Ailey American Dance Theater. 6 L’esprit Alvin Ailey A l’image des danseurs de la compagnie, le métissage s’étend aux genres. La patte Alvin Ailey réside bel et bien dans le syncrétisme des danses afro-américaine et contemporaine. Outre sa formation en danse classique, le chorégraphe américain a été marqué par Martha Graham, l’une des figures de proue de la danse moderne. La technique Graham gravite autour de la respiration, des contractions et relâchements du bassin. Musicalement, Alvin Ailey est très imprégné par le blues dérivé des chants de travail et des gospels afro-américains - et le jazz. En hommage à son ami Duke Ellington, célèbre pianiste et compositeur, Alvin Ailey monte Night Creature en 1974 et Pas de Duke en 1976, pas de deux initialement dansé par Judith Jamison et Mikhaïl Baryshnikov. La partition de The Winter in Lisbon (1992) de Billy Wilson, également au répertoire de la compagnie, est signée par le trompettiste noir-américain Dizzie Gillespie. Alvin Ailey Alvin Ailey - Photo © Eva F. Maze a toujours intégré des créations d’autres chorégraphes au répertoire de sa compagnie comme David Parsons, Ulysses Dove, Hans van Manen… Judith Jamison poursuit dans cette voie en donnant également leur chance aux autres danseurschorégraphes en devenir de la troupe. L’hymne à la vie « Toucher l’humanité en chacun de nous » Les représentations-célébrations de l’Alvin Ailey American Dance Theater, teintées de spiritualité pour la plupart, sont orientées vers le partage : les danseurs se font l’écho des joies aussi bien que des peines, dévoilant leur âme et libérant une intense émotion. Ailey s’est attaché à faire éclore la présence scénique de ses interprètes au service de ce moment de communion. A travers son message d’amour, il a élaboré sa propre maïeutique ; la danse était pour lui « un moyen de former les gens, de les aider à voir la vérité en eux et de contribuer à l’élévation spirituelle », comme le rappelle Judith Jamison avant de citer son mentor : « Je crois que la danse est venue du peuple et qu’elle doit lui être restituée. » Evene.fr - les Étés de la danse Alvin Ailey - Photo © Éric N. Hong 7 Histoire de la compagnie Ailey II Ailey II, la jeune compagnie Ailey II est une compagnie exceptionnelle qui allie l’esprit, l’énergie et le talent de la jeune danse américaine, portée par la passion et la vision créative de chorégraphes émergeants exceptionnels. Créée en 1974 sous le nom de Alvin Ailey Repertory Ensemble, Ailey II incarne la mission originale de M. Ailey pour la reconnaissance d’une communauté culturelle importante produisant ballets, formation et programmes communautaires pour tous. Aujourd’hui, c’est devenu l’une des compagnies les plus populaires aux Etats-Unis. Sous la direction artistique de Sylvia Waters, Ailey II est composée des étudiants boursiers les plus prometteurs de l’Ailey School et offre une opportunité unique pour les artistes d’affiner leur technique en profitant de l’expérience inestimable du spectacle et de l’enseignement durant leur engagement au sein de la compagnie. Alvin Ailey American Dance Theater A travers son histoire, de nombreux membres de la compagnie Ailey II ont continué avec succès une carrière de danseurs, d’enseignants et de chorégraphes avec l’Alvin Ailey American Dance Theater ou avec d’autres compagnies professionnelles, à Broadway, et dans le domaine du cinéma. Au cours des dernières années, le répertoire d’Ailey II inclut non seulement des œuvres de grands maîtres de danse comme Alvin Ailey, Talley Beatty, Ulysses Dove, George Faison, Lar Lubovitch, Judith Jamison, mais aussi des chorégraphies inventives signées Robert Battle, Sidra Bell, Stephane Boko, Christopher L. Huggins, Jessica Lang, Darrell Grand Moultrie and Scott Rink. La tournée nordaméricaine 2010/2011 de la compagnie Ailey II comporte plus de 35 villes, et pour la première fois, s’est embarqué pour une tournée internationale passant par la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni. La Compagnie a reçu de nombreux honneurs, prix et récompenses, saluée lors de ses résidences au sein de grandes universités comme lors de ses visites en lycées, collèges et écoles primaires à travers tous les Etats-Unis. Ailey II est présentée par la Fondation Alvin Ailey Dance, une organisation à but non lucratif, qui soutient également les activités des très célèbres Alvin Ailey American Dance Theater, The Ailey School, Ailey Arts In Education & Community Programs and the Ailey Extension. « La compagnie entière est époustouflante. C’est clair, l’avenir leur appartient. » New York Times La philosophie de la jeune compagnie Blues suite - Photo © Éduardo Patino La double vocation de l’Alvin Ailey American Dance Theater, l’un des plus vastes ensembles consacrés à la danse aux USA, est de préserver le répertoire d’Alvin Ailey et de former des danseurs d’excellence. Vocation qui trouve son accomplissement au sein de la compagnie Ailey II. La transmission des oeuvres du chorégraphe disparu en 1989 est confiée à de jeunes interprètes de haut niveau qui sont aussi sollicités, dans un esprit d’ouverture, pour investir de nouvelles écritures. Les programmes présentés incluent également des chorégraphies d’autres créateurs. Toute l’oeuvre d’Alvin Ailey, des créations au projet artistique de la compagnie, est sous-tendue par l’idée d’intégration. Figure clé du développement de la danse afro-américaine, le chorégraphe, originaire du Texas, a souvent mentionné comme influences premières son enfance imprégnée par les messes baptistes et blues. Formé auprès de grands pédagogues et chorégraphes modernes, il a développé une qualité de mouvement riche et énergétique doublée d’un sens inné de la projection théâtrale, cherchant à mettre au défi la haute technicité de sa propre danse. Enjeux qui sont transmis à ses interprètes. «Je crois que la danse est venue du peuple et qu’elle devrait lui être restitué.» rappelait-il souvent dans ses interviews. Sa conception populaire de la danse a très tôt fait son succès. Quels que soient les styles et processus explorés dans ses ballets, il traverse avec autant d’aisance la théâtralité que l’abstraction, partant de situations représentées, du rapport à la musique ou du mouvement en soi. Ce parcours est évoqué dans le programme Ailey Highlights, composé de courts extraits de ses différentes oeuvres. 8 Sylvia WATERS Directrice artistique Depuis son arrivée dans la compagnie il y a 35 ans, la directrice artistique Sylvia Waters est à l’origine de l’évolution et de l’expansion de la plus vibrante des compagnies de danse du pays. Elle obtient un diplôme universitaire en Science de la danse à la Juilliard School et étudie avec les professeurs les plus distingués comme Antony Tudor, Martha Graham, Alfredo Corvino, Ethel Winter, Helen McGhee, Bertram Ross et Mary Hinkson. Après son diplôme, Sylvia Waters déménage à Paris, où elle apparaît régulièrement à la télévision et travaille avec Michel Descombey, alors directeur de l’Opéra de Paris, ainsi qu’avec Milko Sparembleck, et danse ultérieurement à Bruxelles et aux Jeux Olympiques de Mexico. Sylvia Waters rentre aux Etats-Unis en 1968 et rejoint l’Alvin Ailey American Dance Theater. Elle tourne comme danseuse étoile avec la Compagnie avant d’assumer sa responsabilité actuelle en tant que directrice artistique d’Ailey II. Melle Waters a aussi acquis une notoriété comme enseignante, dirigeant de nombreuses master classes à travers les Etats-Unis et l’Europe. Sylvia Waters - Photo © Éduardo Patino En 1997, elle a reçu un Doctorat de l’Université d’Etat de New York à Oswego. Elle a été membre du Jury pour le National Endowment for the Arts et le New York State Council on the Arts. En 2008, Sylvia Waters a reçu le prestigieux Dance Magazine Award. Plus récemment, elle a été Lecteur Invité à l’Université d’Harvard au cours du premier semestre 2010. « Alvin Ailey était un chorégraphe très éclectique, vous savez. Son travail était d’une grande qualité et il y intégrait plusieurs disciplines. Je pense que Ailey Highlights montre un merveilleux aperçu des choses qu’il a faites. Bien entendu, pour que les danseurs le comprennent, c’est une affaire de dialogue derrière le mouvement pour leur donner une compréhension du projet. Il y a aussi beaucoup d’entraînement. Et heureusement, il y a aussi la vidéo ! Nous avons un enregistrement vidéo des ballets. Mais certains d’entre nous se souviennent et c’est la façon dont la danse a toujours été transmise d’une personne à l’autre... Donc nous avons toutes ces aides techniques bien entendu, mais pour leur transmettre la réelle signification du travail, je passe beaucoup de temps à citer Alvin, mais aussi à inciter les danseurs à approfondir leurs propres recherches sur le travail. » 1 minute avec Sylvia Waters, Biennale de Lyon 2010 Troy POWELL Directeur artistique associé Troy Powell - Photo © Éduardo Patino Troy Powell, originaire de New York, commence à danser à l’âge de 9 ans à la Ailey School. Après son diplôme de la High School of Performing Arts, il devient membre d’Ailey II. M. Powell rejoint le Alvin Ailey American Dance Theater en 1991. Il tourne à travers les Etats-Unis, l’Amérique du Sud, l’Europe et l’Afrique du Sud pendant dix ans avant de devenir professeur distingué à la Ailey School et chorégraphe résident d’Ailey II. M. Powell a chorégraphié des ballets pour le Alvin Ailey American Dance Theater, Ailey II, Dallas Black Dance Theater, National Dance Company of the Bahamas et Alaska Dance Theater, et trois épisodes de Sesame Street. Il a été artiste invité par des compagnies comme la Batsheva, Dallas Black Dance Theater et Complexions. Il est apparu pour une publicité de l’American Express avec l’Alvin Ailey American Dance Theater ainsi qu’à la télévision dans The Colored Museum de George C. Wolfe, les Grands Shows de PBS : Dance in America spéciale A Hymn for Alvin Ailey, chorégraphié par Judith Jamison, et plus récemment, America’s Next Top Model. 9 Programme Ailey Highlights Splendid Isolation II Extraits sélectionnés d’œuvres d’Alvin Ailey Extrait - Création 2006 Chorégraphie : Jessica Lang Musique : Trio Medieval Création Costumes : Elena Comendador Création Lumière : Al Crawford Durée : 4 mn Ailey Highlights est un programme unique proposant des extraits de différentes chorégraphies d’Alvin Ailey tels que : Blues Suite, The Lark Ascending, Hidden Rites, Isba et Escapades Reflets de la carrière phénoménale d’Ailey, cette rétrospective époustouflante démontre l’étendue et la résonance du génie de l’homme. Danseurs : Yusaku Komori, Collin Heyward, Major Nesby, Renaldo Gardner, Solomon Dumas, Slim Mello Durée du spectacle : 37 mn Blues Suite, extrait - (1958) Chorégraphie : Alvin Ailey Musique : Traditionnelle Décor original et costumes : Ves Harper Costumes : Normand Maxon Création Lumière originale : Nicola Cernovitch Création Lumière : Chenault Spence The Lark Ascending, extrait - (1972) Chorégraphie : Alvin Ailey Mise en scène : Tina Yuan Lems & Maxine Sherman Musique : Ralph Vaughan Williams (“The Lark Ascending,” Romance pour Violon et Orchestre) Costumes : Bea Feitler Création Lumière : Chenault Spence Hidden Rites, extrait - (1973) Chorégraphie : Alvin Ailey Mise en scène : Mari Kajiwara Musique : Patrice Sciortino («Les Cyclopes») Costumes : Bea Feitler Création Lumière : Chenault Spence Isban, extrait - (1983) Chorégraphie : Alvin Ailey Mise en scène : Christopher Huggins Musique : George Winston Costumes : Carol Vollet-Kingston Création Lumière : Tim Hunter Escapades, extraits - (1983) Chorégraphie : Alvin Ailey Mise en scène : Christopher Huggins Musique : Max Roach and Benny Golson Costumes : Carol Vollet-Kingston Création Lumière : Tim Hunter Revelations - Photo © Éduardo Patino Jessica Lang a créé Splendid Isolation II, une adaptation de son ballet Splendid Isolation, spécialement pour Ailey II. Sur la musique «O Maria, Stella Maris» par le Trio Mediaeval et l’Adagietto de la Symphonie No. 5 de Mahler, le ballet montre un homme et une femme enveloppée d’une grande jupe, tandis que le reste des danseurs forme un cercle isolant le couple en son centre. « Lang impressionne par ses passages dynamiques, l’urgence d’un mouvement de rush, les surprenantes formations de groupes sans cesse en évolution. Elle a envouté le public par la délicate beauté d’une ambitieuse danse théâtrale. » (Dance For You Magazine) The Hunt Création 2002 Chorégraphie : Robert Battle Musique : Les Tambours du Bronx Costumes : Mia McSwain Création Lumière : Burke Wilmore Durée : 14 mn Sur la musique percutante des Tambours du Bronx, ce ballet pour 6 danseurs questionne les relations entre les sports modernes et les luttes des gladiateurs, révélant les pulsions agressives de la nature humaine et l’excitation primitive de la chasse. Revelations Création 1960 Chorégraphie : Alvin Ailey Musique traditionnelle Décor et création Costumes : Ves Harper Costumes pour “Rocka My Soul” : Barbara Forbes Création Lumière : Nicola Cernovitch Durée : 37 mn Ballet mythique, Revelations est un puissant condensé de toutes les valeurs que défendait Alvin Ailey. Le chorégraphe disait que l’un des plus grands trésors de l’Amérique était son héritage culturel afro-américain – « Parfois douloureux, d’autres fois jubilatoire, mais toujours plein d’espoir ». Ce ballet culte est un hommage à cet héritage et au génie d’Ailey. Sur des spirituals, des gospels et du blues, cette suite explore dans la ferveur les plus profondes peines comme les joies sacrées de l’âme. Y a-t-il une œuvre plus émouvante au 20e siècle que Revelations ? 10 Ailey II Ailey Highlights - Splendid Isolation II - The Hunt - Revelations Durée du spectacle : 2h avec entracte Directrice artistique : Sylvia Waters Directeur artistique associé : Troy Powell Conseillère artistique : Judith Jamison Ailey II est produit par Alvin Ailey Dance Foundation, Inc. Revelations - Photo © Éduardo Patino Directrice Executive : Sharon Gersten Luckman Membres de la compagnie : Sarah Daley, Solomon Dumas, Brittany Engel-Adams, Renaldo Gardner, Jacqueline Green, Collin Heyward, Yusaku Komori, Slim Mello, Major Nesby, Kelly Robotham, Fana Tesfagiorgis, Elizabeth Washington Administration : Isabelle Quattlebaum Company manager : Vito Castelgrande Stage Manager : Brian Emens Responsable costumes : Denise Martin Régie Lumières : Stacey Boggs Production : Bernard Schmidt Productions Inc. - 16 Penn Plaza, suite 545 New York - NY 10001 - USA [email protected] - 1-212-564-4443 - www.bernardschmidtprodcutions.com Alvin Ailey® Dance Foundation - Conseil d’administration Secrétaire Général : Joan H. Weill The Hunt- Photo © Éduardo Patino Président : Henry McGee Vice-Secrétaires : Simin N. Allison, Guido Goldman, Bruce S. Gordon, Philip Laskawy, Arthur J. Mirante II, John H. Schaefer, Christopher J. Williams James G. Abruzzo, Gina F. Adams, Eleanor S. Applewhaite, Debby Ballard, Antoinette Cooper Blair, Judith Byrd, Anthony M. Carvette, Michael J. Cavanagh, Kathryn C. Chenault, David S. Daniel, Catherine Davis, Anita-Agnes O. Hassell, Judith Jamison, Richard L. Kauffman, Debra L. Lee, Michelle Y. Lee, Anthony A. Lewis, Linda M. Lindenbaum, Sharon Gersten Luckman, Leslie L. Maheras, Arthur J. Mahon, Gabriella E. Morris, Nicolas S. Rohatyn, Richard Speciale, Lemar Swinney, Julia A. Walker Présidents émérites : Stanley Plesent, Esq. Harold Levine Alvin Ailey Dance Foundation Destinataire de la Médaille National des Arts Directrice executive : Sharon Gersten Luckman Directeur, Représentations et Productions : Calvin Hunt Directeur, Développement et Affaires extérieures : Bennett Rink Directrice financière : Pamela Robinson www.AlvinAiley.org 11 Cellule Contemporaine du Ballet National Algérien ABOU LAGRAA Photo © Christian Ganet Nya Le Boléro de Maurice Ravel / Chants des Aurès d’Houria Aïchi Création 2010 Mardi 12 juillet Théâtre Antique 1h20 avec entracte « Nya réunit le Boléro de Ravel et les chants des Aurès d’Houria Aïchi, et tisse des liens entre tradition et modernité : une gestuelle contemporaine superbement travaillée sur la voix vibrante d’Houria Aïchi et la virtuosité des danses urbaines sur le mythique Boléro de Ravel auquel le hip hop donne une dynamique détonante. » 12 Cellule Contemporaine du Ballet National Algérien - Abou Lagraa Nya Abou Lagraaa est un des chorégraphes français les plus novateurs de la jeune génération. D’origine algérienne, il prend en 2008, le pari un peu fou de créer une cellule de danse contemporaine au sein du Ballet National Algérien avec une dizaine de danseurs hip hop locaux sélectionnés sur 400 candidats, la plupart autodidacte. Nya est un mot talisman qui protège et donne confiance en la vie. C’est dans cet esprit que le chorégraphe a conçu ce spectacle comme un pont culturel entre les deux rives de la Méditerranée : Nya réunit le Boléro de Ravel et les Chants des Aurès d’Houria Aïchi, et tisse des liens entre tradition et modernité : une gestuelle contemporaine superbement travaillée sur la voix vibrante d’Houria Aïchi et la virtuosité des danses urbaines sur le mythique Boléro de Ravel auquel le hip hop donne une dynamique détonante. La gestuelle puissante et fluide d’Abou Lagraa interroge ces identités entremêlées. Un voyage entre deux cultures, deux univers musicaux, emportant les corps aux lisières de la transe. Superbe ! NYA - Création 2010 Dyptique pour 10 danseurs de la Cellule Contemporaine du Ballet National Algérien dans le cadre du projet « Pont Culturel Méditerranéen » franco-algérien Chorégraphe, directeur artistique : Abou Lagraa Responsable pédagogique, assistante artistique : Nawal Lagraa Danseurs : Abderaouf Bouab, Mokhtar Boussouf, Ali Braïnis, Nassim Feddal, Mohamed Walid Ghazli, Oussama Kouadria, Bilel Madaci, Abdelghani Meslem, Salah Eddine Mechegueg, Zoubir Yahiaoui Création costumes : Michelle Amet Création et régie lumières : Gérard Garchey Direction technique : Antoine de Gantho Régie générale : Gérald Arnaud Régie son : Béranger Mank 1er pièce : Musique : Le Boléro de Maurice Ravel Bande son : Laurent Aït Benalla 23 mn 2ème pièce : Musique : Houria Aïchi, Hossam Ramzy Arrangements musicaux : Eric Aldéa 41 mn Photo © Laurent Aït Benalla Durée : 1h20 avec entracte Producteur : Compagnie La Baraka Coproducteurs : Agence Algérienne pour le Rayonnement Culturel, Communauté de Communes du Bassin d’Annonay La Compagnie La Baraka est en résidence de production aux Gémeaux / Sceaux / Scène Nationale, de 2009 à 2013. Soutiens du Pont Cultutel Méditerranéen : Ministère de la Culture Algérien, Ballet National Algérien, Agence Algérienne pour le Rayonnement Culturel, Conseil de la Création Artistique (volet pédagogique), Conseil Général du Rhône, Conseil Général de l’Ardèche, Fondation BNP-Paribas La Compagnie La Baraka est conventionnée par : le Ministère de la Culture, DRAC Rhône-Alpes, le Conseil Régional RhôneAlpes, le Conseil Général du Rhône. Elle bénéficie de l’appui de la Fondation BNP Paribas. 13 Pont Culturel Méditerranéen Le spectacle Nya n’est que le premier fruit d’un arbre nommé Pont Culturel Méditerranéen. Ses racines remontent à juillet 2009, quand Abou Lagraa avait chorégraphié le spectacle de clôture du 2ème Festival Panafricain d’Alger à la salle Atlas. De là est née l’idée du Pont, conçu comme un programme triennal de coopération algéro-française en faveur de l’art chorégraphique. Cette idée a vu le jour grâce au Ministère de la Culture algérien. Aujourd’hui, elle regroupe plusieurs partenaires : le Ballet National Algérien, l’Agence Algérienne pour le Rayonnement Culturel et, bien sûr, la compagnie La Baraka, créée en 1998 à Lyon par Abou Lagraa, ainsi que ses soutiens, le Conseil de la Création Artistique, la Fondation BNP Paribas, le Conseil Général du Rhône et celui de l’Ardèche et la Communauté de Communes du Bassin d’Annonay. Le Pont Culturel vise à créer une cellule de danse contemporaine au Ballet National Algérien, avec des pôles de formation et de création, à encourager les échanges d’oeuvres chorégraphiques, à soutenir la professionnalisation des danseurs algériens... L’initiative s’appuie avant tout sur la formation. En janvier 2009, un grand concours a réuni en Algérie près de 400 candidats, issus de toutes les régions, afin de sélectionner dix danseurs. Ce sont ces jeunes talents algériens qui interprètent aujourd’hui Nya après avoir reçu une formation en danse classique et contemporaine ainsi qu’une initiation au yoga. Photo © Laurent Aït Benalla La formation, pierre angulaire du projet « Sensible à la richesse de son patrimoine culturel, virtuose en danse hip-hop, cette jeunesse insolite, curieuse d’apprendre, est une force en elle-même ! Soucieuse de préserver l’authenticité et la singularité de chacun, cette formation a pour objectif d’asseoir des bases classiques et de transmettre les notions fondamentales de la danse contemporaine. À l’image du parcours du danseur et chorégraphe Abou Lagraa, elle leur permet de toucher à différentes techniques pour atteindre l’état de danse, l’état de grâce. Relayés par une équipe de pédagogues et de danseurs, au travers d’objectifs pédagogiques clairs, nous aurons à coeur de susciter des vocations en partageant notre expérience. » Nawal Lagraa Le programme pédagogique a été dirigé par Nawal Lagraa, assistée de cinq professionnels de la compagnie La Baraka. 14 NYA « Cette formation accélérée trouve ici toutes ses lettres de noblesse car c’est avec des danseurs disponibles techniquement et intellectuellement qu’un processus de création peut réellement s’enclencher. Ce pont culturel artistique algérofrançais est ici le moyen et la chance de créer, d’imaginer et surtout de livrer au public une vision plus juste de la jeunesse d’aujourd’hui. Nya, mot arabe exprimant le fait de faire confiance à la vie, m’est apparu ici comme un titre évident de sens. En effet, en Algérie, dès notre tendre enfance, nos parents nous transmettent ce mot qui est lié directement au divin et qui fait partie intégrante du vocabulaire de tous les jours. Si quelqu’un porte en lui cette Nya, il va forcément transformer toutes les souffrances de la vie pour l’aider à exister, s’épanouir et donc s’ouvrir au monde. Cette création est composée de deux pièces distinctes, chacune baignée par deux musiques représentatives de la mémoire collective française et algérienne : Le Boléro de Maurice Ravel et des Chants d’Houria Aïchi. Ces univers musicaux permettent le voyage entre les deux rives de ce pont méditerranéen. Les voix envoûtantes d’Houria Aïchi et le Boléro de Ravel aux mélodies orientales s’enroulent jusqu’à dévorer les corps des danseurs pour les emmener jusqu’à la transe. » Abou Lagraa Photo © Dan Aucante 15 Abou LAGRAA Né à Annonay le 22 décembre 1970 de parents algériens, Abou Lagraa débute la danse à 16 ans dans sa ville natale avant d’entrer au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon, où il travaille avec de nombreux chorégraphes invités. Répertoire de la compagnie : Il entame sa carrière d’interprète au S.O.A.P. Dance Theater Frankfurt de 1993 à 1996, auprès de Ruy Horta dont il devient l’assistant sur un projet au Gulbenkian de Lisbonne. En 1997, il travaille avec Robert Poole, Denis Plassard et Lionel Hoche et il obtient l’année suivante le 2ème prix d’interprétation au Concours International de Danse Contemporaine de Paris. En 2009, l’International Movimentos Dance Prize décerne à Abou Lagraa le Prix du Meilleur Danseur International 2009. Photo ©Éric Boudet C’est en 1997 qu’il fonde sa compagnie La Baraka. Dès sa première création, il est programmé à la Biennale de la Danse de Lyon, pour laquelle il réalise 2 défilés (1998 et 2000). Avec La Baraka, il crée 12 pièces qui ont largement tourné sur les scènes nationales et européennes mais aussi aux Etats-Unis, en Algérie, en Tunisie et en Indonésie. Régulièrement sollicité pour des commandes de création, Abou Lagraa crée Fly, Fly en 2001 pour le CCN Ballet de Lorraine, qu’il remonte pour l’ABC Dance Company de St Pölten (Autriche). En 2003, il crée une pièce pour les étudiants de 2ème année du Centre National de Danse Contemporaine d’Angers, puis en 2007 pour les élèves de la Hochschule de Francfort et les élèves du Centre Méditerranéen de Danse Contemporaine de Tunis. En 2006, le Ballet de l’Opéra National de Paris lui commande une création Le Souffle du Temps, pour 21 danseurs dont 3 étoiles (Marie-Agnès Gillot, Manuel Legris, Wilfried Romoli). Après 4 années en tant qu’artiste associé à Bonlieu, Scène Nationale d’Annecy où la compagnie La Baraka était en résidence, Abou Lagraa et sa compagnie sont accueillis en résidence de production aux Gémeaux, Scène Nationale de Sceaux de 2009 à 2011. Depuis 2008, Abou Lagraa et la compagnie La Baraka travaillent à l’élaboration d’un Pont Culturel Méditerranéen, en collaboration avec le Ministère de la Culture algérien : projet franco-algérien de coopération pour le développement d’échanges artistiques en faveur de la danse. Dans ce cadre, il se voit confier en 2009 la chorégraphie de la Cérémonie de Clôture du 2ème Festival Panafricain d’Alger. Dès 2010, un programme de formation, de création et d’échanges est mis en place, la 1ère année aboutissant à la création de Nya, pièce pour 10 danseurs de la Cellule Contemporaine du Ballet National Algérien. Les 2 (1998) : solo Violatus (1998) : pour 6 danseurs Kraft (1999) : pour 6 danseurs Passage (2000) : trio hip-hop Nuit Blanche (2000) : 3 pièces pour 9 danseurs Allegoria Stanza (2002) : pour 7 danseurs contemporains et 3 danseurs hip-hop Cutting Flat (2004) : pour 10 danseurs Où Transe (2005) : Solo / Duo / Quatuor R.B.V.B. (2006) : solo contemporain / trio hip-hop Matri(K)is (2007) : duo d’hommes / octet de femmes D’Eux Sens (2008) : duo avec Abou Lagraa et Nawal Lagraa Aït Benalla Un Monde en Soi (2010) : pour 7 danseurs et le Quatuor Debussy Nya (2010) : pour 10 danseurs de la Cellule Contemporaine du Ballet National Algérien Commandes réalisées : Fly, Fly (2001) : commande du CCN Ballet de Lorraine pour 15 danseurs, recréée pour l’ABC Dance Company Le Pas Suspendu (2006) : commande de l’Orchestre des Pays de Savoie ; soli sur “La Jeune Fille et La Mort” (Schubert) et les “Trois Tempéraments” (Hindemith) Le Souffle du Temps (2006) : commande de l’Opéra de Paris pour 21 danseurs dont 3 étoiles (Marie-Agnès Gillot, Wilfried Romoli, Manuel Legris) Everyone’s one (2008) : commande du Ballet Memphis dans le cadre d’une soirée de chorégraphes invités Festival Panafricain - Algérie (2009) : chorégraphie de la Cérémonie de Clôture du Festival Reportages et captations TV : La Baraka d’Abou Lagraa : sur France3 Hip-Hop Fusion : dans « Musiques au Coeur » (Eve Ruggieri) sur France2 Nuit Blanche : captation diffusée sur Arte La Danse d’Abou Lagraa : diffusée dans « Musiques au Coeur » sur France2, Mezzo et TV5 Monde Juré à l’émission Dancing Show sur France2 à l’été 2006 Reportages et interviews TV : dans les JT de TF1, France2, France3, Les Mots de Minuits, Paris Dernière, FranceÔ, France24… 16 Nawal LAGRAA Triple passion Née en 1978 à Safi au Maroc, d’un père Berbère et d’une mère Française, Nawal Lagraa s’installe avec sa famille en France à l’âge de 8 ans. De 1989 à 1999, elle suit une formation complète en danse classique chez Silva Ricard à Millau (France), où elle étudie tout le répertoire classique (Le Lac des Cygnes, La Bayadère, Le Corsaire, Paquita…). Par la suite, elle s’ouvre à la danse jazz avec “Amstrong Jazz Ballet” dans des chorégraphies de Wayne Barbaste, Géraldine Amstrong, Georges Momboye, Matt Mattox… Photo ©Éric Boudet Intéressée par diverses formes d’expression de l’art vivant, Nawal Lagraa se produit notamment dans Cyrano de Bergerac de Jacques Weber au Théâtre du Châtelet, dans Les Troyens de Yannis Kokkos ou à l’Opéra Bastille avec Blanca Li… Enfin, elle participe à plusieurs événements audiovisuels. Passionnée d’échanges et de transmission, elle obtient en 2005 son Diplôme d’Etat de professeur de danse au Centre National de la Danse, à Pantin. Elle intègre la compagnie La Baraka en 2006 avec Matri(k)is et devient l’assistante d’Abou Lagraa pour la commande du Memphis Ballet (USA) en 2007. En 2008, elle interprète avec Abou Lagraa le duo D’Eux Sens, créé à la Biennale Internationale de la Danse de Lyon. En 2009, elle assiste Abou Lagraa pour la Cérémonie de Clôture du Festival Panafricain à Alger. C’est à partir de ce moment précis que nait en elle le désir urgent de transmettre et de former les jeunes talents algériens à la danse contemporaine. Elle devient alors responsable pédagogique dans le cadre du projet de Pont Culturel Méditerranéen franco-algérien. Elle écrit à ce propos “Sensible à la richesse de son patrimoine culturel, virtuose en danse hip-hop, cette jeunesse insolite, curieuse d’apprendre, est une force en elle-même !” Entre un talent reconnu de danseuse, une passion pour l’enseignement de la danse et des activités d’assistante artistique, Nawal Lagraa trouve un juste équilibre dans l’évolution de sa carrière. 17 Presse « Quelle autre pièce illustre à merveille le slogan Encore! de cette Biennale de la danse ? Aucune ! Avec Nya, le chorégraphe Abou Lagraa insuffle cette idée que la danse a un avenir. On en redemande ! Entouré de sa compagnie et de Nawal Lagraa, il vient de réussir haut la main, ce pari un peu fou de créer une cellule de danse contemporaine au sein du Ballet National Algérien, composé de 10 danseurs hip-hop âgés de 20 à 26 ans, sélectionnés sur 400 candidats et de les emmener sur la scène professionnelle avec un talent étourdissant. Nya qui signifie «faire confiance à la vie» - est composé de deux pièces. La première nous embarque dans du jamais vu, le Boléro de Ravel 100% hip-hop et la deuxième au cœur de magnifiques chants traditionnels arabes, interprétés par la grande Houria Aïchi. Le Boléro s’ouvre sur des bruits de ville où peu à peu viendra s’insérer la musique de Ravel. Ici, on sent que le chorégraphe a eu envie de mettre en exergue plus la singularité de chaque danseur que l’écriture chorégraphique elle-même. On est dans une histoire de pulsions, d’énergie avec souvent des solos qui leur laissent la liberté d’être ce qu’ils sont et qui les feront se rejoindre dans l’apothéose finale. Mais la patte d’Abou Lagraa est bien là. Dans la maîtrise et la précision de leurs gestes, dans l’élégance de leur finition, avec la conscience de ce qu’est un corps hip-hop placé dans l’espace. Au fur et à mesure que ces jeunes dansent, on devine leur joie d’être ainsi mis en valeur dans une structure scénique qui tient la route, mais aussi l’incroyable travail de formation accompli en 9 mois. Photo © Laurent Aït Benalla Ce sentiment du chemin parcouru est encore plus fort avec la deuxième pièce. Abou Lagraa nous parle d’une autre identité que celle du hip-hop, celle appartenant à une culture faite de tradition et de modernité, respectueuse et ouverte. Dans un mélange de contemporain et de hiphop, on retrouve toute sa gestuelle, avec aussi l’ondulation des corps qui cherchent dans la spirale, le sens profond du mouvement. La fusion est telle, que par moment on a l’impression qu’ils sont tous les 10, le prolongement sur scène du chorégraphe. On est ébahi de voir avec quelle aisance et quel plaisir, ils sont passés des baskets aux pieds nus, de voir comment ces mâles se touchent, la virtuosité avec laquelle ils portent à l’unisson une chorégraphie de groupe, de voir leur sensualité s’abandonner en public. Des corps mis à nu avec pudeur et que l’intégration du langage contemporain n’a pas dénaturé mais sublimé. Que leur souhaiter d’autre, que cette aventure continue et perdure ? Et comment ne pas dire merci à Abou Lagraa pour ce voyage à l’intérieur duquel il est permis de croire en l’avenir, au-delà de toutes nos frontières ? » « Le plateau est vide. Carrés de lumière gris perle en fond de scène et joggings pour le Boléro ; tapis bleu turquoise accroché comme une tapisserie et costards noirs sans manches surlignés de bleu pour le versant chanté. La sobriété des moyens, méticuleusement choisis – rien que les bras nus des danseurs, tous des hommes, discrète touche orientale donnée au costume occidental -, ramasse l’enjeu de cette piècepasserelle entre deux mondes. Grâce et rugosité Sur le Boléro, Abou Lagraa a conçu une partition rythmique et visuelle tout en éclats et contrepoints. Lignes parallèles et diagonales surgissent des coulisses pour se transformer en petits cercles sur le devant du plateau. Les corps semblent insérés comme des virgules hip hop dans la masse orchestrale de la partition de Ravel. Plus simplement, dans la seconde partie, la voix somptueuse d’Houria Aïchi donne du volume aux mouvements qui trouvent des accents calligraphiques et gymniques subtils. Dans les deux cas, au contact de l’écriture contemporaine spiralée d’Abou Lagraa, la gestuelle hip-hop prend une intensité inconnue. Du vocabulaire et de la syntaxe (ondulations, tours sur la tête…) surgit une autre langue à laquelle les pirouettes, les volutes, donnent une ampleur, un swing, qui emportent tout le corps : bras au ciel volubiles, jambes toujours dans la course, chutes fluides… Cette mise en beauté masculine hybride la grâce et la rugosité, le savant et le populaire avec une sorte de vécu au présent. » Manon Milley, Lyon Capitale, septembre 2010 Rosita Boisseau, Le Monde, octobre 2010 18 SYLVIE GUILLEM ET AKRAM KHAN Photo © Nigel Norrington Sacred Monsters Création 2006 Samedi 16 juillet Théâtre Antique 1h15, Musique Live Sacred Monsters est un clin d’œil amusé au mythe des divas du monde du spectacle et une rencontre cosmopolite éblouissante. Sylvie Guillem et Akram Khan sont des virtuoses dans leur art et ont en commun un même désir d’expérimentation et la recherche d’une voie plus personnelle, leur voix. 19 Sylvie Guillem et Akram Khan Sacred Monsters Akram Khan, célèbre chorégraphe-danseur britannique d’origine bangladeshi, est issu de la technique kathak, l’un des huit styles de danse sacrée en Inde qui l’a fait connaître grâce au Mahâbhârata de Peter Brook. Sylvie Guillem, reconnue comme l’une des plus grandes danseuses de notre époque, a eu cet itinéraire légendaire qui l’a conduite au statut d’étoile à 19 ans à l’Opéra de Paris. Bien qu’issus de cultures différentes, ils ont été nourris d’une forte tradition classique. Tous deux sont des virtuoses dans leur art et tous deux refusent de s’enfermer dans cette case. Ils ont en commun un même désir d’expérimentation et la recherche d’une voie plus personnelle, leur voix. Leur connivence s’est créée en échangeant leurs souvenirs d’enfants prodiges formés à la rigueur et à la constance d’une discipline artistique exigeante. Confrontés à l’impossibilité de décevoir, les «monstres sacrés» élus par le public sont condamnés à se surpasser. Ils peuvent surprendre, décevoir, jamais. Ensemble, ils ont mis sur pied un spectacle tout en finesse qui puise dans leur virtuosité respective mais aussi dans leur âme d’enfants. Deux artistes qui s’interrogent et dialoguent entre eux, avec le public, entourés de musiciens de choix (dont Philip Sheppard, célèbre compositeur violoncelliste), avec générosité, tendresse, humour… La grâce d’une rencontre magique hors normes. Photo © Tristam Kenton 20 Sacred Monsters Programme Sacred Monsters. Monstres Sacrés. Ce terme fut utilisé pour la première fois en France au 19e siècle pour désigner les grands noms du théâtre, tels que Sarah Bernhardt. Il correspond à la naissance du vedettariat moderne, où les icônes des mondes artistique et sportif sont adulés par leur public et les médias. Monstres Sacrés représente avant tout la rencontre et l’échange entre deux grandes personnalités de la scène chorégraphique actuelle : Sylvie Guillem et Akram Khan. Mais la célébrité présente également un aspect négatif. Face à l’obligation de répondre aux attentes du public en étant parfait, positif, performant, (...) aucune place n’est laissée à l’échec, l’imperfection, lorsque l’on souhaite exprimer ses sentiments et ses émotions réels. Le statut divin devient inhumain, monstrueux. Nous avons tous eu l’occasion de vivre cette expérience lorsque, enfants, nous devions satisfaire les exigences des adultes qui nous entouraient : nos parents, nos professeurs, (...) Dans une certaine mesure, tous les enfants sont des «monstres sacrés». Dessin © Chinatsu Sunaga Sylvie Guillem et Akram Khan ont échangé et utilisé certains de leurs souvenirs d’enfance, comme source d’inspiration pour Monstres Sacrés. Tous deux ayant entamé leurs carrières professionnelles dès le plus jeune âge, ils ont vécu des expériences semblables. Mais ce ne sont pas seulement les analogies de leur passé professionnel et de leur enfance qui les ont amenés à travailler ensemble sur ce projet. Bien que tous deux se soient clairement construits et aient été nourris par une tradition classique qu’ils estiment encore aujourd’hui, ils ont également en commun un désir d’expérimenter, de renouveler leurs connaissances, de trouver une voix plus personnelle, leur voix. « C’est la dichotomie des opposés. Un lieu, le monde classique, vous offre la tradition, l’histoire. Il vous offre la discipline, et quelque chose de sacré et spirituel également. Et l’autre lieu, le monde contemporain, vous offre un laboratoire scientifique. Il vous donne l’occasion de faire entendre votre voix. Il vous offre de nombreuses découvertes et possibilités. Etre dans une situation où vous pouvez tendre vers ces deux opposés, est le meilleur endroit où je puisse me trouver. Je ne veux pas rester dans l’un de ces deux lieux trop longtemps. Je suis constamment en mouvement, comme une balle de tennis, d’un côté à l’autre, et mon moment préféré est celui où je suis juste au milieu, juste au-dessus du filet. C’est l’endroit où je me sens le plus heureux. » Akram Khan « Je suis une danseuse classique. J’ai suivi une formation de danseuse classique, mais je ne peux pas affirmer que ma ‘‘religion’’ soit un style, une technique ou une tradition. Ce que je peux dire, c’est que le lieu où je me produis, quelque soit le style que je danse, est vraiment un «lieu sacré». La scène... un monstre... mon monstre sacré. » Sylvie Guillem 21 « Quand j’évolue dans le monde de la danse contemporaine, je sens que je ne peux y atteindre un endroit plus élevé ; il n’y a aucun sens de la spiritualité ; et quand je suis exclusivement dans le monde classique, je sens que je ne peux y atteindre la liberté ; alors le plus bel endroit pour moi est un endroit où je peux atteindre ces deux mondes en même temps. » Akram Khan Photo © Tristam Kenton Dans la pensée indienne, la rigidité de l’expression traditionnelle est incarnée par Shiva, qui symbolise l’autorité (masculine), l’esprit et qui danse en lignes droites, alors que Krishna, le plus humain des Dieux indiens, a un tempérament davantage curieux et rebelle, vit en dehors du centre de la Terre et préfère être représenté par des mouvements circulaires. Les deux carrières de Sylvie Guillem et Akram Khan, ainsi que les risques qu’ils aiment prendre en tant qu’artistes, se rapprochent du tempérament enjoué de Krishna. Mais ils se retrouvent également dans le personnage de «Sally», la petite soeur de Charlie Brown, qui souvent, expérimente soudainement la gravité de l’adulte. Ou au contraire, de quelle manière, en tant qu’adultes, nous tentons de garder l’état d’émerveillement de l’enfant. À l’occasion de la création de Monstres Sacrés, Akram Khan a réuni une équipe de collaborateurs internationaux, rapprochant et réconciliant ainsi les connaissances occidentales et orientales : • L’indien Gauri Sharma Tripathi, qui chorégraphie le solo kathak traditionnel d’Akram Khan. • La chorégraphe taïwanaise Lin Hwai Min (de Cloud Gate Dance Theatre), qui créée le solo Sally pour Sylvie Guillem, dans lequel elle explore l’approche asiatique de la perfection, trouvant une certaine force dans ses faiblesses. • La danseuse slovaque Nikoleta Rafaelisova, qui, plus qu’une simple doublure de Sylvie Guillem, constitue un partenaire créatif tout au long du processus. • Le compositeur anglais Philip Sheppard, qui guide un groupe de talentueux musiciens à travers divers univers musicaux : la belge Juliette Van Peteghem, l’allemand Coordt Linke, le pakistanais Faheem Mazhar, l’australienne Alies Sluiter et la britannique Laura Anstee. • Le décorateur japonais Shizuka Hariu, le costumier japonais Kei Ito et l’éclairagiste finlandais Mikki Kunttu, collabore sur l’aspect visuel. Pour moi, c’est, après Zero Degrees, le deuxième dialogue polyphonique entre Akram Khan et une autre étoile du monde de la danse, que j’accompagne. Cela renforce ma propre conviction et croyance que la scène est l’unique lieu permettant d’exprimer à la fois le «sacré» et le «monstre». “Ce que je ne peux pas dire, je le danserai Ce que je ne peux pas danser, je le chanterai Ce que je ne peux pas chanter, je te le dirai.” (citant Sidi Larbi Cherkaoui) Guy Cools Dramaturge 22 Akram Khan Akram Khan est l’un des chorégraphes les plus reconnus de sa génération. Né à Londres en 1974 dans une famille d’origine bangladeshi, il commence à danser à l’âge de 7 ans. Il étudie avec le prestigieux danseur et professeur de Kathak, Sri Pratap Pawar, et devient par la suite son disciple. Il débute sa carrière à l’âge de 14 ans, par un rôle dans la légendaire production de Peter Brook, Mahâbhârata (en tournée mondiale de 1987 à 1989 et diffusée à la télévision en 1988). Après des études tardives de danse contemporaine et une session de travail avec le projet bruxellois d’Anne Teresa de Keersmaeker, X-Group, il commence à donner des représentations en solo de son travail dans les années 1990, affirmant son engagement envers le répertoire kathak traditionnel et la danse contemporaine. Parmi ses représentations en solo les plus connues, nous pouvons citer : Polaroid Feet (2001), Ronin (2003) et Third Catalogue (2005). Photo © Rankin En août 2000, il lance sa propre compagnie, véritable plate-forme d’innovation. Elle lui permet de développer un éventail grandissant de productions en collaboration avec des artistes d’autres disciplines, provenant du théâtre, du cinéma, des arts visuels, de la musique et de la littérature. Parmi les plus remarquables productions de sa compagnie, nous retiendrons : - Kaash (2002), une collaboration avec l’artiste Anish Kapoor et le compositeur Nitin Sawhney - Ma (2004), créée pour sept danseurs, quatre musiciens et accompagnée par un texte du prestigieux écrivain Hanif Kureishi et pour laquelle il a reçu le prix South Bank Show (2005) - Zero Degrees (2005), une collaboration avec le danseur Sidi Larbi Cherkaoui, le sculpteur Antony Gormley et le compositeur Nitin Sawhney, dont la première représentation eut lieu au Sadler’s Wells Theatre. En tant que chorégraphe en résidence, puis artiste associé au South Bank Centre, il présente un récital avec Pandit Birju Maharaj et Sri Pratap Pawar, ainsi qu’une production pour femmes d’âge mûr A God of Small Tales, à l’occasion de laquelle il collabore à nouveau avec l’écrivain Hanif Kureishi. Il demeure artiste associé au South Bank Centre jusqu’en avril 2005. Akram Kkan est le premier artiste nonmusicien à bénéficier de ce privilège. Il est actuellement artiste associé au Sadler’s Wells. En 2007, il a tourné en Australie, au Japon, en France, à Hong Kong, en Corée du Sud, aux Etats-Unis, aux Pays-Bas, à Singapour, au Luxembourg, en Espagne, en Grèce, en Suède, en Finlande, en Argentine, à Taïwan, en Allemagne, en Italie et en Belgique. Parmi ses projets les plus récents nous pouvons citer : - Variations : une collaboration avec le London Sinfonietta, créée à l’occasion du 70e anniversaire de Steve Reich. La première représentation eut lieu à Birmingham en mars 2006, pour se poursuivre en Europe et en Amérique. - Sacred Monsters, une importante production avec la collaboration spéciale de la danseuse Sylvie Guillem, incluant une chorégraphie supplémentaire du Taïwanais Lin Hwai Min. La première représentation a été donnée au Sadler’s Wells en septembre 2006. - Lost Shadows, production qu’il a réalisée en tant que chorégraphe invité pour le Cloud Gate Dance Theatre (la principale compagnie taïwanaise de danse contemporaine). La première représentation eut lieu à Taïwan en mars 2007. 23 Akram Khan a également été invité par Kylie Minogue durant l’été 2006 pour chorégraphier une partie de son nouveau concert Showgirl, donné en Australie en novembre 2006 puis en tournée au Royaume-Uni (London et Manchester) en janvier 2007. Akram Khan a reçu de nombreuses récompenses, dont le prix Jerwood Foundation Choreography (2000), «le prix du meilleur espoir de la danse» de la part du Dance Critics’ Circle (2000) et du Time Out Live (2000), «la meilleure chorégraphie contemporaine» de la part du Dance Critics’ Circle (2002), le International Movimentos Tanzpreis (2004) pour «l’espoir le plus prometteur de la danse», un prix South Bank Show (2005) et a été nominé pour le prix Nijinsky pour le meilleur espoir (2002). Plus récemment, il a été récompensé du prix 2005 du Critics’ Circle National Dance pour «l’artiste masculin ou féminin le plus remarqué» (contemporain). Zero Degrees - Akram Khan / Sidi Larbi Cherkaoui / Antony Gormley / Nitin Sawnhey – a été nominé pour le prix Laurence Olivier 2006 (meilleure nouvelle chorégraphie). En 2004, la De Montfort University lui attribue un Honorary Doctorate of Arts pour sa contribution à la communauté artistique du Royaume-Uni. Il a par ailleurs reçu un MBE pour ses services à la Danse en 2005. Dernièrement Akram Khan a été récompensé du prix «d’excellence en danse internationale» par l’Institut International du Théâtre en 2007. Photo © Rankin Le Kathak L’un des huit grands styles de danses traditionnelles de l’Inde, le kathak est pratiqué dans le Nord, près de Delhi, et doit son nom au katha, art de raconter une histoire. L’épopée du Mahâbhârat a fait allusion aux kathaka, sortes de troubadours qui racontaient et mimaient les légendes. D’abord sacrée, dédiée aux dieux indiens, cette danse déjà pratiquée lors de l’arrivée des Mongols au XVIe siècle, entre dans les cours et les palais indiens : cette danse devient profane. Transmis à ses disciples par un maître, le kathak connaît une véritable renaissance depuis le début du XXe siècle. Pratiqué avec des grelots aux chevilles, il nécessite une grande technicité due à la rapidité des mouvements. Le jeu des pieds est plus important encore que celui des mains (les mudras) et constitue une réponse permanente aux musiciens qui accompagnent le danseur, homme (vêtu d’un pantalon étroit) ou femme (vêtue d’une ample jupe colorée). Outre les percussions (tabla et pakhawaj), l’orchestre est traditionnellement composé d’instruments à cordes (sitar, sarangi), d’un harmonium et d’une flûte de bambou. 24 Rudolf Noureev, récemment nommé Directeur Artistique de la Compagnie de l’Opéra de Paris, lui confia un petit rôle dans sa première production Raymonda, suivi rapidement par d’autres, lors de son programme de diversification du répertoire. La technique légère et rapide de Sylvie Guillem, et ses talents de danseuse se révélèrent dans les solos des ombres et dans la scène de la vision de La Bayadère et aussi dans le Divertimento N°15 de Balanchine. Et, fait encore plus notable, elle éclipsa tout le monde dans No Man’s Land de Rudi van Dantzig, où son sens dramatique lui permit de créer un portrait très convaincant de tension et de tendresse, d’angoisse et de maîtrise de soi. Photo © Gilles Tapie Sylvie Guillem Des dons athlétiques exceptionnels présidaient aux débuts de la carrière de Sylvie Guillem mais ce fut le théâtre qui la séduisit et qui en fit la grande vedette de sa génération. Née à Paris elle débuta comme gymnaste avec peutêtre des visées olympiques, mais lorsqu’elle suivit à 11 ans, avec son groupe, un cours de perfectionnement à l’Ecole du Ballet de l’Opéra de Paris, elle changea d’ambition et abandonna la gymnastique pour la danse. Les professeurs de l’école de danse l’accueillirent avec joie, subjugués par son physique extraordinaire, ses pieds incroyables, son saut formidable et également par son intelligence et sa détermination. Déjà comme élève, elle attira l’attention lors de ballets montés par l’école et signés par des chorégraphes tels que David Lichine, Albert Aveline et Attilo Labis. Après avoir intégré le Corps de Ballet de l’Opéra de Paris à l’âge de 16 ans, elle connut une ascension fulgurante dans la hiérarchie, avec des promotions chaque année lors des concours annuels. En décembre 1984, à l’âge de 19 ans (et cinq jours seulement après sa promotion au rang de Première Danseuse) Noureev la nomma Danseuse Etoile à la fin de son premier Lac des Cygnes, honneur qu’il annonça lui-même au public sur scène. Au cours des années suivantes beaucoup de chorégraphes invités la choisirent pour participer à leurs créations. William Forsythe donna le ton avec France Danse et, plus tard, lui accorda le rôle principal dans In the Middle, Somewhat Elevated. Maurice Béjart créa pour elle Mouvements Rythmes Etudes et Arépo ; elle survola le GV10 de Carole Armitage, et Jérome Robbins fit le choix de monter à l’Opéra de Paris son In Memory of… spécialement pour elle. La création du ballet minimaliste Le Martyre de St Sébastien de Robert Wilson fut une étape très importante dans le développement de sa carrière. Elle eut des rôles de premier plan dans le programme Antony Tudor, ainsi que dans le Chant de la Terre de MacMillan, et dans d’autres œuvres de Balanchine, de Béjart et de Lifar. Dans le même temps, elle interpréta tous les grands rôles du répertoire classique : Noureev l’apprécia tout particulièrement dans son Don Quichotte (comme du champagne disait-il) et en 1986 il créa pour elle le Cendrillon dans le ballet du même nom basé à Hollywood. 25 Cependant, étant donné le refus de l’Opéra de Paris de modifier son contrat en vue de lui permettre d’accepter des invitations à l’étranger, elle démissionna en 1988 et établit sa base d’activités à Londres, et signa un contrat «d’Artiste Principale invitée» au Royal Ballet. Dans cet établissement, parmi ses rôles figurent, à part tous les grands classiques, le Birthday Offering d’Ashton, ainsi que son Cendrillon, Marguerite et Armand (première danseuse à reprendre le rôle après Margot Fonteyn) et Month in the Country, et de MacMillan : Juliette, Manon, Prince of the Pagodas et Winter Dreams ; sans oublier The Concert de Robbins. Son souci d’élargir sa gamme inspira le Royal Ballet pour monter des productions du Carmen de Mats Ek et de Herman Schmerman de Forsythe, ainsi que Steptext et Firstext. De plus, plusieurs «morceaux de bravoure» furent donnés, dans le dessein de mettre en valeur toutes les qualités de Sylvie Guillem, par exemple Other Dances de Robbins, La Luna de Béjart, et également l’œuvre pour virtuose de Victor Gsovsky Grand Pas Classique, dans laquelle elle a su glisser une pointe d’humour imprévue. Sylvie Guillem Dessin © Chinatsu Sunaga borations avec la cinéaste Françoise Va Han ont donné lieu à des documentaires Au cours des nombreux voyages dans le monde, où Sylvie Guillem se produit sur les plus grandes scènes ériodes de sa vie, présentant certaines de ses propres improvisations, avec en plus (y compris des représentations comme invitée spéciale de l’Opéra de Paris), elle saisit de nombreuses e solo ambulatoire, "Blue fait elledans surLacommande par le chorégraoccasions d’élargir sonYellow", répertoire, parpour exemple Fontaine de Bakhchisarai de Rostislav Zakharov nnique indépendant JonathanleBurrows. avec le Kirov (préférant rôle de la favorite Zarema à celui de la princesse romantique) ou encore le Fall River Legend d’Agnes de Mille, avec l’American Ballet Theater. Béjart créa encore trois autres ballets à son intention Sissi Impératrice le thème des excentricités de àl’Impératrice austro-hongroise ue Guillem porte à la (dont chorégraphie de lasur danse moderne l’a poussé monter des Elisabeth) et lui donna les rôles principaux dans deux de ses œuvres les plus célèbres : Boléro et Le Sacre de deux du solos créés Mats par Ek la créa pionnière allemande Mary Wigman britanniques : Printemps. pour elleexpressionniste deux ballets qui furent filmés pour les télévisions et Dance" françaises, et "The Witch’s Dance (La Danse de la Sorcière)" , qu’elle a présentés au Wet Woman et Smoke. n programme expérimental à La Haye en 1998. Par contraste, la même année elle sée persuader par Jorma Uotinen, Directeur du Ballet Finnois, de chorégraphier et mettre en scène sa version plus vieux ballets classiques, "Gisèlle", dans le but, expli, "de restaurer la logique du récit et de resituer l’histoire contexte plus plausible" . Le résultat de ce travail, très nt, fut présenté par la Compagnie finnoise à Helsinki et ur être ensuite retravaillé pour la Scala de Milan, qui le également au Metropolitan Opera House de New York, au ra House de Londres à Los Angeles, ainsi qu’en tournée ne et en Italie. pourrait peut-être fournir des indications concernant ses Dessin © Chinatsu Sunaga Photo ©Mikki Kunttu semble avoir abandonné le ballet classique et utures, mais pour l’instant Guillem el, à la faveur de la chorégraphie moderne. Ses activités actuelles commencèrent 26 Des collaborations avec la cinéaste Françoise Va Han ont donné lieu à des documentaires sur des périodes de sa vie, présentant certaines de ses propres improvisations, avec en plus un étrange solo ambulatoire, Blue Yellow, fait pour elle sur commande par le chorégraphe britannique indépendant Jonathan Burrows. L’intérêt que Guillem porte à la chorégraphie de la danse moderne l’a poussée à monter des versions de deux solos créés par la pionnière expressionniste allemande Mary Wigman : Summer Dance et The Witch’s Dance (La Danse de la Sorcière), qu’elle a présentés au cours d’un programme expérimental à La Haye en 1998. Par contraste, la même année elle s’est laissée persuader par Jorma Uotinen, Directeur du Ballet National Finnois, de chorégraphier et mettre en scène sa version d’un des plus vieux ballets classiques, Gisélle, dans le but, expliqua-telle, «de restaurer la logique du récit et de restituer l’histoire dans un contexte plus plausible». Le résultat de ce travail très intéressant, fut présenté par la Compagnie finnoise à Helsinki et Paris, pour être ensuite retravaillé pour la Scala de Milan, qui le présenta également au Metropolitan Opera House de New York, au Royal Opera House de Londres, à Los Angeles, ainsi qu’en tournée en Espagne et en Italie. Tout cela pourrait peut-être fournir des indications concernant ses activités futures, mais pour l’instant Guillem semble avoir abandonné le ballet classique et traditionnel, à la faveur de la chorégraphie moderne. Photo © Bill Cooper À la suite de cette expérience, Sylvie Guillem et Russell Maliphant décidèrent de continuer leur collaboration pour une nouvelle soirée «PUSH» comportant un nouveau solo pour Guillem et un duo pour elle et Maliphant. Ce spectacle fut présenté pour la première fois en avril 2005 au Sadler’s Wells de Londres puis repris dans le même théâtre en juin 2006. Durant 2005 et 2006 la soirée «PUSH» a été présentée dans les principales villes d’Europe, aux USA, et au Japon. Push a également remporté de nombreux prix dont le très prestigieux «Laurence Olivier Awards» (meilleuse spectacle de danse de l’année). Et après, qui sait ? Ses activités actuelles commencèrent effectivement en décembre 2003 où, de son propre chef, elle collabora avec les danseurs Michael Nunn et William Trevitt et le chorégraphe Russell Maliphant à une création, Broken Fall, dont la première eut lieu à Covent Garden Opera House au cours d’un programme organisé conjointement avec le Royal Ballet. Ceci déboucha sur un programme toutMaliphant, comprenant, pour elle, un solo retravaillé, programme donné deux saisons de suite au Sadler’s Mais il semble impossible de croire que le monde Wells, et également en France, en Italie, au Japon, en de la danse sera privé d’une forte contribution, Suisse et en Allemagne. quelle qu’elle soit, de la part de l’unique (et très décorée : Chevalier de la Légion d’Honneur, Officier dans l’Ordre National du Mérite, Officier des Arts et Lettres et, en Grande-Bretagne : Commandeur Honoraire de l’Ordre de l’Empire Britannique) Sylvie Guillem. John Percival 27 Lin Hwai-Min Chorégraphe Gauri Sharma Tripathi Chorégraphe Lin Hwai-Min a fondé la première compagnie de danse moderne de Taïwan, le Cloud GateDance Theatre, en 1973, après avoir appris la danse classique au Japon et en Corée, puis la danse moderne à New York. Puisant son inspiration dans le folklore et l’esthétique asiatiques auxquels il confère une sensibilité moderne, Lin Hwai-Min a été découvert en France avec Songs of the Wanderers (1994), à l’occasion de l’invitation de sa compagnie à Paris Quartiers d’été, en 1997. Chorégraphe de Nine Songs (1993), hommage aux dieux inspiré par un poème chinois très ancien et conçu sur une musique traditionnelle, il a également signé Moon Water sur les suites de Bach (1998), Bamboo Dream sur une musique d’Arvö Part et de Hwang Sheng Kae (2001), Cursive sur une musique chinoise (2001) et Cursive II (2003) sur une partition de John Cage. Ses danseurs pratiquent la danse moderne, le taïchi, les arts martiaux et la danse classique. La compagnie est désormais connue dans le monde entier et reconnue également par le gouvernement taïwanais qui, avec le Cloud Gate Day, a dédié une journée à ce groupe d’exception. Lin Hwai-Min a obtenu de nombreux prix (Joyce Award of Chicago ; The Ramon Magsaysay Award ; Chorégraphe du XXe siècle, Danse Europe, 2000) et distinctions honorifiques dont le titre de Docteur honoris causa de Hong Kong Baptist University. Il a conçu le solo de Sacred Monsters (2006), dansé par Sylvie Guillem. Gauri Sharma Tripathi est danseuse, chorégraphe et professeur. Dès l’enfance, c’est auprès de sa gurujy Padma Sharma, sa mère, qu’elle apprend le kathak. Elle s’est produite dans le monde entier (Nigéria, Suisse, Allemagne, États-Unis...), en France au Musée Guimet et tout particulièrement au Royaume-Uni avec sa compagnie, au Royal Albert Hall et au Royal Festival Hall. Elle enseigne en Inde et à Londres où elle est l’une des célébrités du kathak. Mêlant les aspects classiques aux innovations, elle a su apporter une note joyeuse au style kathak. Avant ce solo, elle a déjà signé des chorégraphies pour la compagnie d’Akram Khan (Third Catalogue, 2005). Elle a chorégraphié le solo dansé par Akram Khan de Sacred Monsters. Au cours des années suivantes per à leurs créations. William accorda le rôle principal dans " elle " Mouvements Rythmes E et Jérome Robbins fit le choix ment pour elle. Une étape très rience de la création du ballet Elle eut des rôles de premier p de la Terre" de MacMillan, et Dans l toire c Don Q pour Hollyw Cepen contra ger, e SACRED MONSTERS Londre SYLVIE GUILLEM et AKRAM KHAN Ballet Première : 19 September 2006, Sadler’s Wells Theatre, London Dans Direction Artistique et Chorégraphie : Akram Khan Dessin © Chinatsu Sunaga Interprètes : Akram Khan & Sylvie Guillem grands classiques, le "Birthda Chorégraphie du solo de Sylvie Guillem : Lin Hwai Min Chorégraphie du solo de Akram Khan : Gauri Sharma Tripathi et Armand" (première danseus Compositeur : Philip Sheppard Musique additionelle adaptée des chansons de Iva Bittova, Nando Acquaviva et Toni Casalonga Country", et de MacMillan : "Ju Conception lumières : Mikki Kunttu Décors : Shizuka Hariu ; sans oublier "The Concert" d Costumes : Kei Ito Dramaturgie : Guy Cools Assistant chorégraphe : Nikoleta Rafaelisova Producteur : Farooq Chaudhry Responsable de production : Fabiana Piccioli Ingénieur du son : Manu Corazzini Musiciens : Alies Sluiter (violon), Coordt Linke (percussion), Faheem Mazhar (voix d’homme), Juliette Van Peteghem (voix de femme), Philip Sheppard (violoncelle) Essai sur Sacred Monsters par : Guy Cools Essai sur le Kathak par : Dr Sunil Kothari Co-producteurs : Sadler’s Wells (London), Grand Theatre de Luxembourg, Les Nuits de Fourviere/ Département du Rhône (Lyon), Missno Limited Avec le soutien de : Arts Council England, The Quercus Trust, The Bell Cohen Charitable Trust .Son souci d’élargir sa gamm "Carmen" de Mats Ek et de "Firstext". De plus, plusieurs mettre en valeur toutes les q Robbins, "La Luna" de Béjart, Pas Classique", dans laquelle Production : Isabelle Deville Sarfati Art International - 21 rue Le Peletier Paris Au- 75009 cours de ses nombreux voy Tel: +33 1 47 70 89 27 - Fax: +33 1 42 47 15 01 - [email protected] grandes scènes (y compris 28 des MALANDAIN BALLET BIARRITZ - THIERRY MALANDAIN Photo © Olivier Houeix Roméo et Juliette Création Mardi 19 juillet Théâtre Antique 1h15 « Toute la puissance du récit vient de la danse et de la danse seule : la chorégraphie (…) belle et savante, se coule parfaitement dans le flux et les méandres de la symphonie. Les danseurs la servent avec une ferveur totale. » Ariane Bavelier, Le Figaro 29 Malandain Ballet Biarritz Roméo et Juliette Thierry Malandain est un conteur né : il a l’art et la manière d’exprimer les sentiments en trouvant les gestes justes, ceux qui touchent, qui vous atteignent droit au cœur. Sur la partition d’Hector Berlioz qui avait déjà inspiré Maurice Béjart en 1966, il dessine savamment, et avec une étonnante liberté, tous les états de l’amour et de la passion dans une pièce magistrale, sans aucun doute la plus aboutie qu’il ait créée. En plaçant l’histoire hors du temps, il la rend plus actuelle que jamais. Du drame shakespearien il ne garde que l’essentiel : l’état de grâce des amants et la brutalité des jalousies et des haines destructrices qui conduisent au drame. Pour être au plus près de l’essence de l’œuvre, la scénographie est constituée de simples malles métalliques, tour à tour tombeaux, lits nuptiaux, miroirs, murs ou escaliers. Un dépouillement élégant qui renforce la puissance de la chorégraphie et le talent des 18 danseurs : 9 couples qui semblent multiplier à l’infini l’image poignante de Roméo et Juliette. La construction de l’œuvre témoigne d’une formidable intelligence musicale, chorégraphique et théâtrale, servie par des danseurs exceptionnels qui habitent leur rôle et portent merveilleusement le propos de Thierry Malandain, un des rares chorégraphes à utiliser la technique classique dans un esprit résolument actuel. Photo © Olivier Houeix Durée : 1h15 Musique : Hector Berlioz Chorégraphie : Thierry Malandain Costumes : Jorge Gallardo Direction de la production, conception lumière : Jean-Claude Asquié Danseurs : Ione Miren Aguirre, Aurélien Alberge, Raphaël Canet, Olivier Coëffard, Ellyce Daniele, Frederik Deberdt, Michaël Garcia, Cédric Godefroid, Aureline Guillot, Jacob Hernandez Martin, Miyuki Kanéi, Mathilde Labé, Fábio Lopes, Nuria Lopez Cortés, Silvia Magalhaes, Arnaud Mahouy, Joséphine Pra, Magali Praud, Nathalie Verspecht, Daniel Vizcayo Coproducteurs : Grand Théâtre de Luxembourg, Théâtre Victoria Eugenia de San- Sebastián, Opéra de Reims, Centre Chorégraphique National d’Aquitaine en Pyrénées-Atlantiques / Malandain Ballet Biarritz Partenaires : Festival de Vérone-Italie, Festival le Temps d’Aimer de Biarritz, Théâtre Olympia d’Arcachon 30 Roméo et Juliette Une « Symphonie dramatique » Composée en 1839, la Symphonie dramatique Roméo et Juliette doit son existence à la générosité du violoniste Nicolo Paganini qui, voyant en Berlioz l’héritier de Beethoven, lui fit don de 20.000 francs. Payant ses dettes, le compositeur se mit à l’œuvre et acheva la partition au bout de sept mois. «De quelle ardente vie je vécus pendant tout ce temps !» Après avoir rédigé un synopsis à partir des scènes les plus importantes du drame de Shakespeare, il confia au poète Émile Deschamps le soin d’écrire les textes des parties chantées. Outre son sujet, un amour idéal qui le consolait des tristes réalités de son mariage avec l’actrice Harriet Smithson, l’œuvre témoigne de plusieurs influences. C’est d’abord un hommage à Shakespeare dont la découverte en 1827 eut un fort retentissement sur son développement artistique et sur sa vie personnelle. C’est aussi un hommage à Beethoven. Enfin, après la Symphonie Harold en Italie, composée en 1834, elle rappelle que Berlioz séjourna en Italie comme lauréat du Prix de Rome. Avec le titre complet de Symphonie dramatique avec Chœurs, Solos de chant et Prologue en récitatif choral, composée d’après la Tragédie de Shakespeare, la partition fut exécutée trois fois au Conservatoire de Paris sous la direction de l’auteur, la première fois le 24 novembre 1839. Paganini, à qui elle était dédiée, ne l’entendit jamais. Plus tard, Berlioz y apporta quelques modifications, avant de la publier en 1847. Vérone vit jadis deux familles rivales, Les Montaigus, les Capulets, De leurs guerres sans fin, à toutes deux fatales, Ensanglanter le seuil de ses palais. Comme un rayon vermeil brille en un ciel d’orage, Juliette parut, et Roméo l’aima! Et tous deux, oubliant le nom qui les outrage, Un même amour les enflamma! Sort funeste! Aveugles colères! Ces malheureux amants payèrent de leurs jours La fin des haines séculaires Qui virent naître leurs amours ! Prologue du Roméo et Juliette de Charles Gounod Un rêve qui était trop beau En 1966, Maurice Béjart fut l’un des premiers à porter à la scène le Roméo et Juliette de Berlioz, et l’on se souvient qu’au final du spectacle, un récitant clamait : « Faites l’amour, pas la guerre ! ». Ce slogan hautement évangélique vaut toujours et nous lui emboiterons le pas. Un an après, en 1967, naissait en Italie, « arte povera », une aventure artistique conceptualisée par le critique d’art Germano Celant, qui pour défier la société de consommation et la dérive mercantile des courants américains de l’époque : pop’art, op’art..., privilégia l’économie de moyen. En utilisant des matériaux pauvres qu’il s’agissait d’élever au rang d’Art, les artistes de « l’art pauvre » s’attacheront à rendre signifiants les objets les plus quotidiens. Certains ont vu dans cette démarche une référence au renoncement franciscain. C’est à cette sorte d’ascèse artistique que j’ai voulu me soumettre en prenant pour décor des caisses en aluminium, tandis que les costumes vont être conçus à partir de vêtements usés. Photo © Olivier Houeix 31 Photo © Olivier Houeix L’idée m’est venue en découvrant en Italie les catacombes du monastère capucin de Palerme. Creusées au XVIe siècle à la seule intention des moines, y être inhumé devint une marque de prestige pour l’aristocratie sicilienne jusqu’au XIXe. Dans leur testament, les intéressés demandaient à y être conservés avec un certain type de vêtements, ou même à ce que l’on change ceux-ci à intervalles réguliers. Aujourd’hui, témoignant peu ou prou du caractère universel de la mort, ces catacombes offrent le spectacle de corps embaumés, mais aussi de cerceuils empilés. Ces catacombes rappellent également que le thème de la mort, mais aussi celui des funérailles sont omniprésents dans la création artistique du XIXe siècle. Ainsi, en 1840, un an après Roméo et Juliette, Berlioz composa sa Grande symphonie funèbre et triomphale. Au XIXe siècle encore, s’appuyant sur la croyance populaire que, la nuit, les morts dansent dans les cimetières, les artistes vont réactualiser l’esthétique des danses macabres médiévales. Par exemple, dans La Vie dans la mort, Théophile Gautier décrit à la manière d’une danse comment le monde des morts et des vivants s’interpénètrent. Mais, c’est ce fragment de Vie de Rancé de Chateaubriand qui a retenu mon attention : « Les danses s’établissent sur la poussière des morts et les tombeaux poussent sous les pas de la joie. » Roméo et Juliette, c’est évidemment la haine séculaire existant entre les deux familles les plus puissantes de Vérone, les Montaigu et les Capulet. C’est aussi, bien sûr, le sort funeste de deux amants innocents. Et si tout ce qui cimente cette histoire d’amour mythique entre toutes a retenu l’attention de Berlioz, contrairement au ballet, Roméo et Juliette de Serge Prokofiev, La Symphonie dramatique pour solistes, chœur et orchestre ne suit pas à la lettre le récit shakespearien. Elle en exclut même certains épisodes. Et tandis que les parties purement orchestrales dépeignent les émotions, c’est le chœur qui a charge de décrire les faits. Ainsi dans l’introduction, Berlioz dresse une sorte de table des matières des scènes à venir, après quoi il enchaîne sur quelques moments attendus comme le bal chez les Capulets, la scène d’amour ou encore la mort des deux amants. L’œuvre s’achevant par un récitatif qui permet à frère Laurent, figure principale du drame, de révéler à tous, ce qui s’est passé. C’est par cette dernière partie où l’on voit Roméo et Juliette au tombeau que j’ai choisi de commencer. Une scène conjuguée au pluriel, puisque gisent neuf couples, comme si ce rêve qui était trop beau était celui de tous. Thierry Malandain, juin 2010 32 Hector Berlioz Né à La Côte-Saint-André, le 11 décembre 1803, Hector Berlioz que son père destinait à la médecine, entre au Conservatoire de Paris en 1821, avec pour maîtres JeanFrançois Lesueur et Antoine Reicha. Hector Berlioz En 1827, au cours d’une représentation d’Hamlet à l’Odéon, il découvre Shakespeare. Il est aussi frappé par la beauté de la comédienne Harriett Smithson, laquelle donnera à son inspiration l’élan qui le confirme dans sa vocation. L’année suivante, il a la révélation de Beethoven, puis de Weber. Il compose alors son ouverture des Francs-Juges. En juillet 1828, un second Prix de Rome vint couronner ses efforts et presque aussitôt, il écrit ses Huit scènes de Faust que l’on retrouvera ultérieurement dans La Damnation de Faust. En 1830, la Symphonie Fantastique est acclamée dans la salle du conservatoire. La même année, il obtient le Grand Prix de Rome qui l’oblige à séjourner deux ans à la villa Médicis. De retour à Paris en 1833, il épouse Harriett Smithson et devient chroniqueur musical pour le journal des débats. Paraissent alors Harold en Italie (1834), le Requiem (1837) dont le succès fut unanime et l’opéra Benvenuto Cellini (1838). L’année suivante, c’est la Symphonie dramatique Roméo et Juliette triomphalement accueillie. En 1840, pour le dixième anniversaire de la révolution de juillet, il compose la Symphonie funèbre et triomphale. Vinrent ensuite les années de voyages (1842- 1848), le temps des tournées prestigieuses à travers l’Europe. Entre-temps, il donne La Damnation de Faust (1846) dont l’insuccès l’oblige à s’endetter. Chef d’orchestre à Londres (1847-1848), il revint en France au moment de la Révolution et compose le Te Deum (1849) pour l’élection de Louis-Napoléon. Un peu plus tard, paraissent L’Enfance du Christ (1854), Les Troyens (1856) et l’opéra-comique Béatrix et Benedict (1862). Après la mort de sa seconde épouse Marie Recio, puis de son fils Louis, il tombe malade et meurt à Paris le 8 mars 1869. N àl en Le d’u dé la laq é à La Côte-Saint-André, le co 1803, Hector Berlioz que son al à la médecine, entre au Conserv co en 1821, avec pour maîtres En Lesueur et Antoine Reicha. En co d’une représentation d’Hamlet ses découvre Shakespeare. Il est au ult la beauté de la comédienne Har laquelle donnera à son inspiratio En confirme dans sa vocation. L’ann da a la révélation de Beethoven, pu il o compose alors son ouverture de séj En juillet 1828, un second Prix àP couronner ses efforts et presque de ses Huit scènes de Faust que l dé ultérieurement dans La Damnati le et En 1830, la Symphonie Fantastiqu sui dans la salle du conservatoire. 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Un peu plus t L’Enfance du Christ (1854), Les T et l’opéra-comique Béatrix et Be Après la mort de sa seconde Recio, puis de son fils Louis, il to meurt à Paris le 8 mars 1869 Hector Berlioz N Romé Roméo et Juliette I Malandain Ballet Biarritz 33 Roméo et Juliette Synopsis Scène 4 Roméo, Mercutio et Tybalt « Bientôt de Roméo la pâle rêverie met tous ses amis en gaieté. Mon cher, dit l’élégant Mercutio, je parie que la reine Mab t’aura visité ! » : Travesti en reine Mab, la « fée des songes », Mercutio tente de divertir Roméo de ses pensées. Arrive Tybalt qui insulte Roméo. Nouvellement marié à Juliette, Roméo refuse de se battre contre le cousin de son épouse, Mercutio prend sa place. C’est alors que Tybalt blesse mortellement Mercutio et que Roméo, désespéré, tue Tybalt. Roméo, Mercutio et Tybalt Photo © Olivier Houeix Prologue Le tombeau des Capulet « Ce cadavre, c’était l’époux de Juliette. Voyez- vous ce corps étendu sur la terre ? C’était la femme, hélas, de Roméo. C’est moi qui les ai mariés. » : Frère Laurent dévoile le mystère des corps sans vie de Roméo et Juliette. Frère Laurent, Roméo, Juliette et toute la compagnie Scène 1 Combats et intervention du Prince Escalus « La haine dans vos cœurs, l’injure dans vos bouches ! » : Depuis des années, les Montaigu et les Capulet se vouent une haine inextinguible. Exaspéré, le Prince Escalus décrète, sous peine de mort, l’interdiction formelle de se battre dans sa ville. Mercutio, Tybalt, le Prince Escalus et toute la compagnie Scène 2 Fête chez les Capulet « Allez rêver de bal et d’amour, allez, rêver d’amour jusqu’au jour. » : Roméo, mélancolique. Juliette se prépare pour le bal donné en son honneur. C’est au cours de celui-ci, qu’ils vont tomber sous le charme l’un de l’autre. Toute la compagnie Scène 3 Scène d’amour A la nuit tombée, Roméo se dissimule dans le jardin des Capulet. Comme celui de l’Eden, ce jardin évoque l’amour parfait. Roméo, Juliette, toute la compagnie Scène 5 Retour en avant : l’union de Roméo et Juliette « Mariés ! » : Frère Laurent, qui voyait dans un mariage l’espoir de mettre un terme à la haine et de réconcilier les Capulet et les Montaigu consacre en secret l’union de Roméo et Juliette. Frère Laurent, Roméo, Juliette Scène 6 Mort des deux amants « Je lui fis prendre afin de conjurer le sort, un breuvage qui, le soir même, lui prêta la pâleur et le froid de la mort. » : Roméo ignorant la stratégie de Frère Laurent arrive au tombeau de Juliette et s’administre un poison au moment où sa bien-aimée s’éveille de son sommeil. Et tandis qu’ils se jettent dans les bras l’un de l’autre, Roméo commence à ressentir les effets du poison. Juliette saisit alors le poignard de Roméo pour le rejoindre dans l’autre monde. Toute la compagnie Final « Jurez tous, jurez par le saint crucifix, de sceller entre vous une chaîne éternelle de tendre charité, d’amitié fraternelle ! » : La cité enfin réconciliée par la mort de Roméo et de Juliette, Frère Laurent qui fut l’instigateur involontaire de ce sacrifice reste seul, marquant l’impuissance de l’Homme contre les forces du destin. Frère Laurent, toute la compagnie Photo © Olivier Houeix 34 Le Centre Chorégraphique National Inauguré en septembre 1998, le Centre Chorégraphique National / Malandain Ballet Biarritz a vu le jour sous l’impulsion conjointe de la ville de Biarritz et de l’Etat. Confié au chorégraphe Thierry Malandain, il est subventionné par la ville de Biarritz, le Ministère de la Culture et de la Communication / DRAC Aquitaine, le Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques et le Conseil Régional d’Aquitaine. Ses missions sont alors la création, la diffusion et la mise en oeuvre d’actions de sensibilisation. En 1999, s’ajoute l’Accueil Studio qui lui permet d’accompagner le travail artistique d’autres compagnies. En 2000, sa situation géographique l’invite au développement d’une activité eurorégionale. À cet effet, il reçoit le soutien de la Diputación Foral de Gipuzkoa et de l’Europe - fonds européens (Interreg III A). En 2002, cette ambition transfrontalière favorise la création de l’Association Dantzaz et d’un Centre de Sensibilisation Chorégraphique implanté à Donostia/San Sebastián. Soutenu par la Diputacion Foral de Gipuzkoa et le Gouvernement Autonome Basque, le projet connaît un nouvel élan avec la fondation du Ballet Biarritz Junior en 2005. Lequel devient autonome fin 2008. Aujourd’hui, le CCN a mis en place un partenariat avec la Ville de Donostia/San Sebastián et le Théâtre Victoria Eugenia pour lequel il bénéficie des fonds européens (interreg IV). Le Centre Chorégraphique National / Malandain Ballet Biarritz dispose d’un ensemble de vingt danseurs permanents. Un effectif singulier pour un CCN ayant choisi le terme de Ballet. Mais, cette dénomination ne témoigne pas du nombre de danseurs, elle tient lieu ici de référence à un courant esthétique. C’est donc une troupe dont les interprètes sont rompus à la technique de la danse classique, mais dont l’expression à travers les oeuvres de Thierry Malandain est actuelle. Priorité est ainsi donnée au corps dansant, à sa puissance, à sa virtuosité, à sa sensualité. Et, quelque soit la forme, abstraite ou narrative, l’Homme et la Danse sont au coeur et au corps de Ballet Biarritz. Installé dans l’ancienne Gare du Midi, le Centre Chorégraphique National / Ballet Biarritz vise à mettre en oeuvre un programme de développement axé autour d’objectifs qui font de lui un pôle majeur de la vie culturelle en Aquitaine. Photo © Olivier Houeix 35 Soutien aux compagnies Accueil Studio Depuis 1999, le Centre Chorégraphique National d’Aquitaine en Pyrénées-Atlantiques / Malandain Ballet Biarritz est chargé par le Ministère de la Culture d’une mission d’aide aux compagnies (Accueil Studio). Dans ce cadre, il accueille en résidence d’autres chorégraphes et soutient leurs projets. Création d’oeuvres chorégraphiques La création des oeuvres de Thierry Malandain est l’une des priorités du Centre Chorégraphique National / Malandain Ballet Biarritz. Elles s’établissent en collaboration avec d’autres institutions culturelles françaises ou étrangères et profitent du soutien de partenaires permanents. Photo © Olivier Houeix Diffusion d’oeuvres chorégraphiques Le Centre Chorégraphique National d’Aquitaine en Pyrénées-Atlantiques / Malandain Ballet Biarritz diffuse régulièrement ses productions à Biarritz et en région Aquitaine, tout en affirmant sa présence sur les scènes françaises et étrangères. Le Moyen-Orient, la Grande Bretagne, l’Espagne, la Suisse, la Chine, Singapour, les Etats-Unis, la Russie, la Turquie, la Finlande, le Liban, le Portugal, l’Allemagne, la Belgique, l’Italie, Cuba, la Pologne, la Hongrie, le Liechtenstein, le Luxembourg, la Serbie, l’Indonésie, la Thaïlande, le Canada, le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay, l’Equateur et la Colombie ont été visités depuis sa création. Pour certaines de ses tournées à l’étranger, il reçoit le soutien de CulturesFrance, institution placée sous l’égide du Ministère des Affaires Etrangères ayant pour mission de promouvoir les échanges artistiques internationaux. Dans le cadre de son activité transfrontalière, il se produit couramment en Navarre, Euskadi et Aragon. Doté d’une scène itinérante dénommée “Bidaiari” (le voyageur) financée par le Conseil Général des PyrénéesAtlantiques et l’Europe - fonds européens (Interreg II), il investit grâce à cet outil les lieux les plus inattendus. Sensibilisation et formation Le Centre Chorégraphique National d’Aquitaine en PyrénéesAtlantiques / Malandain Ballet Biarritz déploie une politique active d’initiation et de formation des publics à la danse. En Aquitaine, il collabore régulièrement avec les établissements scolaires, les écoles de danse privées et les institutions chorégraphiques tels que les Conservatoires de Biarritz et de Pau, le CEFEDEM Aquitaine ou Le Cuvier – Centre de Développement Chorégraphique d’Aquitaine. Outre les représentations «jeune public», il décline diverses propositions : conférences, parcours culturels, ateliers chorégraphiques, transmission d’oeuvres, stages ou encore répétitions et classes publiques. Il est aussi en charge de la formation dispensée au Lycée André Malraux de Biarritz dans le cadre de l’Option Art-Danse mise en place par l’Académie de Bordeaux et collabore aux rencontres interuniversitaires UPPAdanse organisées par l’Université de Pau et des Pays de l’Adour. A ces initiatives s’ajoutent celles de l’Association des Amis du Malandain Ballet Biarritz qui sous la présidence de Colette Rousserie, déploie une politique de soutien aux créations du CCN tout en fédérant ses membres autour d’un objectif : mieux faire connaître l’art chorégraphique. Photo © Olivier Houeix 36 Thierry MALANDAIN Photo © Olivier Houeix En 1986, Thierry Malandain fait un pari. Il quitte le ballet de Nancy avec huit danseurs et fonde la compagnie Temps Présent qui s’installe à Elancourt (78), en banlieue parisienne. C’est délibérément choisir les marges et s’assurer un travail de titan. Dès la saison suivante, il est 1er prix du concours chorégraphique de La Baule (1987), 1er prix du concours chorégraphique de Vaison-la-Romaine (1987) et lauréat de la Fondation de la Vocation (1987)… Thierry Malandain, né, le 13 avril 1959 à PetitQuevilly, a suivi le parcours naturel du danseur classique, mais avec un goût marqué pour les marges et une ténacité hors du commun. Ainsi, plutôt que de suivre les grandes formations reconnues, il passe par l’enseignement de Jaque Chaurand, Monique Le Dily, René Bon, Daniel Franck, Gilbert Mayer et Raymond Franchetti : tous éminents et passionnants enseignants à la personnalité aussi forte que pittoresque… Des pièces comme L’Homme aux semelles de vent (1986) sur une musique de Britten, devenue Les Illuminations au Ballet National de Nancy, ou Edgar Allan Poe (1988) qui s’appuie sur des partitions de Debussy et André Caplet et surtout Folksongs (Britten - 1986) repris par plusieurs compagnies - dont le Ballet de Tours de Jean-Christophe Maillot - contribuent à le faire reconnaître comme un jeune talent prometteur. Violette Verdy qui préside le concours de Lausanne 1978 où il se présente, l’incite à rejoindre l’Opéra de Paris ; il y est accueilli, pour la saison 1977-1978. Il y rencontre Jean Sarelli, alors « Le » maître de ballet, et le suit lorsqu’il prend la direction du Ballet du Rhin. Thierry Malandain y reste jusqu’en 1980, puis rejoint le Ballet Théâtre Français de Nancy que dirige Hélène Traïline et Jean-Albert Cartier. Cela jusqu’en 1986. C’est au cours de ces six années lorraines qu’il fait, avec succès, ses premières expériences de chorégraphes : en 1984, il est lauréat du concours Volinine avec Quatuor op3 (musique de Guillaume Lekeu) puis en 1985 (Sonatine - Stockhausen) et 1986 (Métamorphosis - Britten), du concours de Nyon. On notera déjà le choix très exigeant de la musique et l’ambition de ses propositions, Métamorphosis sera développé en 1987 sous le titre Métamorphose II pour le Ballet de l’Opéra de Nice. Alors qu’en pleine année de la danse (1988) on ne parle que des aventures de la Jeune Danse Française, Thierry Malandain est ce chorégraphe qui, comme ses collègues, travaille au développement de la danse en banlieue mais en revendiquant son attachement au vocabulaire classique. Il chorégraphie même des ballets pour les troupes des maisons d’opéra comme Danses qu’on croise pour le Ballet de l’Opéra de Nantes (1987). Ce singulier positionnement déconcerte le milieu chorégraphique français mais n’entrave pas l’audience internationale. Au contraire, on commence à parler, en Belgique en particulier, du Français qui crée la même année (1990) pour le Ballet Royal de Wallonie (Les Sylphides) et le Ballet Royal de Flandres (Petite Lune), une performance … 37 En 1991, Temps Présent monte Pulcinella sur la scène de ce qui est encore la maison de la culture de Saint-Etienne. Le directeur, Jean-Louis Pichon est en train de guider l’institution vers son nouveau rôle d’opérathéâtre (il deviendra L’Esplanade en 1994). Il sait qu’il a besoin d’un chorégraphe très sensible à la musique et capable de proposer une activité forte sur le terrain. Il propose à la compagnie Temps Présent de l’accueillir en résidence à Saint-Etienne. C’est le début d’une aventure de six ans qui verra le chorégraphe créer plusieurs de ses pièces les plus repérées (La Fleur de pierre (1994), Blé noir (1995), Ballet mécanique (1996) etc.) et engager une très originale démarche : recréer les ballets du compositeur stéphanois Jules Massenet (1842-1912). Avec ce paradoxe que cette entreprise, toujours soutenue par Jean-Louis Pichon, aboutit alors que Thierry Malandain s’est déjà installé sous d’autres cieux. La résidence à Saint-Etienne apporte à la compagnie un certain confort, mais celui-ci reste encore très spartiate. C’est alors en 1997 que le chorégraphe reçoit une proposition : le ministère de la Culture et la ville de Biarritz lui offrent de fonder dans la station balnéaire basque le premier Centre Chorégraphique Contemporain de style classique. L’affaire se déroule assez rapidement au point que dès septembre 1998, le Centre Chorégraphique National - Ballet Biarritz voit le jour et s’installe dans la Gare du Midi, vaste édifice déserté par les trains et qui domine de ses deux hautes tours carrées la douceur des jardins biarrots. L’activité de la compagnie n’en diminue pas. A partir de 1999, commence l’intégrale Massenet, avec Le Cid, Le Carillon et Cigale. En 2000. La Chambre d’Amour évoque une belle légende locale comme hommage au nouvel ancrage du chorégraphe. En 2001, c’est un fameux programme d’Hommage aux Ballets russes plein de verve et d’irrévérence attendrie. Avec Les Créatures (2003), Ballet Biarritz franchit une étape créative importante. La pièce, forte, graphique, ambitieuse, dégage un sentiment de maturité et d’aisance qui lui assure une reconnaissance importante. En 2004, Le Sang des Etoiles conforte ce succès. Photo © Olivier Houeix C’est à partir de ce moment que le CCN devient l’un de ceux assurant le plus grand nombre de représentations dans l’année accompagné d’une forte présence internationale. L’institution monte aussi en puissance. En 2000, sa capacité à susciter l’accord amène presque naturellement Thierry Malandain à la tête du Temps d’Aimer, festival qu’organise la ville et il fonde un junior ballet transfrontalier (BBJ) (avec la collectivité basque espagnole). Pendant quatre ans, tout cela est mené de front. En 2005, le chorégraphe souhaite se concentrer sur son travail, délègue ses responsabilités. Il enchaîne deux pièces importantes sur l’esprit du ballet préromantique Les Petits Riens (2005) sur la musique de Mozart, l’année suivante Don Juan sur une partition de Gluck (2006) tandis que, reconnaissance incontestable, il honore avec L’Envol d’Icare sa première commande pour le Ballet de l’Opéra national de Paris. Nombreuses des près de 70 oeuvres de Thierry Malandain sont d’ailleurs au répertoire de grandes compagnies internationales, de Caracas à Hong Kong, en passant par Aspen, le Caire, Nancy, Tunis ou Karlsruhe… tout comme au Ballet de Genève, au San Carlo ou au Ballet du Rhin… 2008 c’est l’année du Portrait de l’infante, avec sur scène trois sculptures de Ménines de Manolo Valdès, et de L’Amour sorcier. 38 eVh fjZ hdc Yh^g iV^i YZ eaV^gZ | idji aZ bdcYZ!bV^hXdbbZaZhWVaaZihYjM>MZh^XaZ egXYZbbZci X^ih! hZh heZXiVXaZh VkV^Zci I]^ZggnBVaVcYV^c bZ^aaZjgh Vgi^hiZh YZ aV igdjeZ / <^jhZeeZ 8]^VkVgd dj aZ [VjcZ ]VW^i eVg 8]g^hide]Z Gdbgd hdci YZh eZghdccZh k^kVciZh fj^ Photo © Olivier Houeix gVXdciZci aZjgh gkZh Xdbea^fjh# Dc hV^i Yj hjXXh Vjegh YÉjc ejWa^X Y^[[gZci / aZh fjZYVchaZhWVaaZihYjM>MZh^XaZ!aZhhXcZh WVaaZidbVcZh!aZhVbViZjghYZY^kZgi^hhZbZcih YZgkZhiV^ZciY^hi^cXiZhYZhVjigZheVgi^Zh Zi aZh \Zch ^ciZaa^\Zcih idji Xdjgi# 8gVi^dc YjheZXiVXaZ# eZjiYXZkd^gXZjmfj^cÉdcieVhaÉ]VW^ijYZ Mais il faut croire qu’il est impossible de s’éloigner Il existe dans la danse de Malandain quelque YZ hZ XdcXZcigZg aV gZeghZciVi^dc YÉjc coup d’oeil du travail Fin WVaaZi 2008, après avoir fêté les chose de hjg compréhensible du premier AZ gkZ XÉZhide aZ terrain. XZcigZ Yj XaVhh^fjZ! WVaaZi!XZjmedjgfj^aVYVchZZiaVeZchZcZ dix ansd de présence la ville, à d la demande (ça va des objets disposés sur la scène jusqu’aux aÉZcYgd^i hÉ^chiVaaZ dans aZ bnhigZ! eZjkZcieVhigZjc^ÒZh# aÉXaV^gX^hhZbZci Zi aV igVchÒ\jgVi^dc du maire de Biarritz, le chorégraphedci a repris la personnages et leurs relations). Il y a, ce qui semble a^Zj# AZ gkZartistique V eajh^Zjgh Zi eZji igZd’Aimer… étrange, provoque la curiosité, la stupéfaction direction du hZch festival le Temps Vjhh^ fjÉ^bedgiVci# ?Z kdjYgV^h AVedankVaZcXZYZhedfjZhZiYZhXdhijbZh Ce ajY^fjZ qui ne l’empêche pas de remonter en décembre et enfin, il reste les choses à deviner. Malandain hdja^\cZgfjZaZ»bVjkV^h¼i]}igZbdYZgcZ ViiZcYjheVgaZa^kgZihZgkaZciheX^VaZbZci une nouvelle production de Carmen (1996) l’oeuvre réfléchit sur le monde en transformant l’espace à V _jhiZbZci eZjg YZ XZ ineZ YZ XZcigZ# bdYZhiZh / aZh hinaZh cZ hdci eVh gZXdccjh qui décida de sa nomination à la tête du CCN Ballet l’aide du corps humain. (...) Le mouvement que son 8]Zo BVaVcYV^c! bbZ YVch YZh ÃjkgZh eVg idjh! bV^h jc^fjZbZci eVg aZh ZmeZgih 0 Biarritz. imagination fait naître, a comme source l’humain, XdbbZAVX]VbWgZYÉVbdjgdj7VaHda^ijYZ! aZhXdhijbZhhdcicd^gh!hdWgZhZicZhdcieVh parfois trop humain. Mais cette humanité ne nuit dc Zc gZbVgfjZ aV eghZcXZ# 8gVi^dc! aZ YZhi^ch|g_dj^gaÉÃ^a####JcXdgehk^WgVci En août 2009, Thierry Malandain est élevé au grade pas à l’intégrité de sa quête artistique. Une intégrité YZgc^Zg igVkV^a Yj X]dg\gVe]Z cdjh egdjkZ XdbbZcXZaZheZXiVXaZ#¿aVÒc!^aigVchbZiigV Arts»etgVa^i Lettres. qui se traduit par une géométrie chorégraphique fjZd’officier Yj gkZ!des XZiiZ ^ggVi^dccZaaZ ¼! XZiiZk^WgVi^dc|idjhaZheVgi^X^eVcihYjgkZ C’est avec une nouvelle appellation « Malandain propre où l’esprit évolue librement. BVaVcYV^c[V^icVigZaZhbZ^aaZjghbdbZcih fjZ aZ X]dg\gVe]Z ^ckZciZ# Edjg gZiZc^g C’est là le signe tout aZ en gni]bZ! proposant une danse actuelle, Ballet Biarritz » que débute pour Thierry Malandain, aÉViiZci^dc Yjque ejWa^X! Y^[[gZci edjg X]VfjZ edfjZ! X]Vc\Z hdjkZci# auteur, créateur, chorégraphe, une nouvelle ère. il ne rompt pas avec les codes classiques. PeutaÉVaiZgcVcXZ YZh hdadh! On dit parfois que le silence vaut mieux8dbbZ que être est-ce à cause de cet Yjdh amourdj de la danse et ZchZbWaZh kV cdjh [V^gZ djWa^Zg aV XdjghZ l’éloquence. Voilà, Thierry Malandain est persuasif du mouvement qu’il n’apparaît pas comme un Yj iZbeh# AZ X]dg\gVe]Z aZ n’est pas de même quand il vous regarde tout simplement. réformateur ? (...) PourhV^h^i lui, laW^Zc question Plus tard, quand toutes les conversations sont savoir si la danse doit être ou ne pas être au sein 9VchZgedjgYVchZg!eVgDaZ\EZigdk >BVaVcYV^c7VaaZi7^Vgg^io terminées, vous comprenez que sans avoir dit d’un spectacle chorégraphique d’aujourd’hui. En un seul mot, il était le personnage principal de la gardant, il est sans doute plus radical que ceux la discussion. Dans son silence est présent un qui nous offrent un nouveau théâtre de danse sans tempérament profondément caché, un mystère danse. Sa danse semble ne jamais quitter la scène, tendu qui est lui-même cet aimant qui vous attire. même une fois le rideau baissé. Ces spectacles sont aussi comme cela : sans vouloir épater, sans aucune allusion à leur particularité ou Oleg Petrov à leur originalité. Mais, comme l’a remarqué un critique après Un hommage aux ballets russes, ils sont comme une drogue. On en demande encore et encore. D’où vient ce charme mystérieux des spectacles du chorégraphe français ? 39 yezit la es ai des Presse Malandain triomphe avec Roméo et Juliette Un travail d’orfèvre Scène 2 Fête chez les Capulet « [...] Près de dix minutes d’applaudissements, de rappels, « Allez rêver de bal et d’amour, allez, rêver d’amour la Gare du Midi a chaviré pour Roméo et Juliette. Des jusqu’au jour. » : Roméo, mélancolique. Juliette spectateurs essuient même des larmes, furtivement. se prépare pour le bal donné en son honneur. Véritable travail d’orfèvre, ce ballet marque une étape C’est au cours de celui-ci, qu’ils vont tomber dans le parcours de Ballet Biarritz et de son chorégraphe sous le charme l'un de l'autre. généreux, lumineux, pudique qui sait raconter des Toute la compagnie histoires et faire vibrer la corde sensible avec le mouvement des corps. Quelle bonne idée d’avoir opté pour le Roméo et Juliette de Berlioz plutôt que celui de Scène 3 Prokofiev. Ce qui est un requiem est aussi une renaissance, Scène une d’amour élévation, une entrée par les portes du paradis. Le et JulietteRoméo de Thierry Malandaindans accompagne le A Roméo la nuit tombée, se dissimule le couple la mort, mais surtout sa joie jardin desdans Capulet. Comme celui dedans l’Eden, ce de vivre et dans sa renaissance. Neuf Roméo et neuf Juliette sur jardin évoque l’amour parfait. scène Juliette, (autre bonne une multiplication qui ne noie Roméo, touteidée) la compagnie pas le couple, au contraire. Le talent de Malandain réside dans cette capacité à rester dans l’intime tout en étant collectif, Scène 4 à décupler les émotions sans les disperser. La scénographie est et épurée, Roméo, Mercutio Tybaltsans fioritures, avec les couples qui évoluent sur ou autour de grandes caisses métallisées, « Bientôt pâle rêverie metprêts tous àses comme de surRoméo un quai,laplutôt dépouillés, partir, vers amis en gaieté. Mon cher, dit l’élégant Mercutio, un ailleurs que l’on souhaiterait meilleur. La partition de je parie que reine Mab t’aura visité ! » invite : Travesti Berlioz estlaromantique à souhait mais cependant à enune reine Mab, la « joyeuse, fée des et songes », Mercutio danse plutôt la scène finale respire cette tente de sesont pensées. Arrive joie.de Lesdivertir amantsRoméo malheureux enfin droit à leur place Tybalt qui insulte Roméo. Nouvellement marié au paradis. Toute la troupe brille mais Silvia Magalhaes et à Juliette, refuse se battredecontre le Quant à GiuseppeRoméo Chiavaro sont de au sommet leur art. cousin de son épouse, Mercutio prend sa place. Véronique Aniorte et Mikel Irurzun del Castillo, ils n’ont C’est alors que Tybalt blesse mortellement pas loupé leur sortie ! » Mercutio et que Roméo, désespéré, tue Tybalt. Sud-Ouest, Olivier Bonnefon et Céline Musseau, 13 Roméo, Mercutio septembre 2010et Tybalt s vos gu et ible. eine attre Neuf fois Roméo et Juliette « Thierry Malandain, chorégraphe du Ballet Biarritz est un artiste paradoxal. Créateur savant qui connaît sur le bout des lèvres l’histoire de la musique comme celle du ballet, il compose une danse qui se passe de mots. Le mouvement à l’état pur y coule de source. Ainsi pour sa version de Roméo et Juliette, il s’affranchit des scènes attendues, reléguant les familles des Capulet et des Montaigu ou le fameux balcon aux oubliettes de son histoire. Mieux encore, il offre une symphonie pour 9 couples, soit autant de Roméo et de Juliette. Et de danseurs. Enfin il débarrasse son plateau des décors chargés : selon Malandain, Vérone n’existe pas. Ou si peu. De simples cantines de fer grand format vont servir tour à tour d’escalier, de miroir ou de tombeau. Un dépouillement qui sied à cette œuvre, un classique instantané qui a fait chavirer le public en ouverture du festival Le Temps d’aimer la danse à Biarritz. Le chorégraphe dit avoir eu une révélation en visitant les catacombes du monastère capucin de Palerme. Au XVIe siècle, les moines y étaient inhumés, puis, bien vite, l’aristocratie s’y invita post mortem dans ses plus beaux atours. Sur scène, les interprètes féminines de ce Roméo et Juliette enfilent robes de mariée ou à bustier très années 1950. L’amour n’attend pas, semblent dire ces Juliette peu dupes. Sur la musique chargée de Berlioz, qu’il a préférée à celle de Prokofiev comme avant lui Maurice Béjart, Thierry Malandain épure encore sa gestuelle. Corps tendus comme des arcs, horizons de dos avec pour ligne de fuite ces mouvements de bras ondulants, baiser fougueux sur la pointe des pieds, on est sous le charme d’une danse offerte. Et parfois, au détour d’une course entre les amants d’un soir, on repense à West Side Story, le chef- d’oeuvre de Jerome Robbins, qui s’inspirait lui aussi du Roméo et Juliette de Shakespeare. Avec un couple vedette, Silvia Magalhaes et Giuseppe Chiavaro, sans oublier le Frère Laurent interprété par Frederik Deberdt, Malandain sait qu’il peut compter sur une compagnie à son meilleur. Il dit encore avoir voulu écrire une « messe ». Une chose est sûre, la grâce est bel et bien au rendez-vous. Après Magifique, précédente création et sa plus forte à ce jour, Thierry Malandain montre qu’il est dans la pleine maturité de son art. Et célèbre à sa manière les vingt ans de « son » festival, Le Temps d’aimer. [...] » Les Echos, Philippe Noisette, 16 septembre 2010 a Photo © Olivier Houeix 40 Le Centre Chorégraphique National d’Aquitaine en Pyrénées-Atlantiques / Malandain Ballet Biarritz est financé par le Ministère de la Culture et de la Communication-DRAC Aquitaine, la Ville de Biarritz, le Conseil Régional d’Aquitaine, le Conseil Général des Pyrénées Atlantiques. Dans le cadre de sa coopération transfrontalière avec la Ville de San-Sebastián / Théâtre Victoria Eugenia, Malandain Ballet Biarritz bénéficie des fonds européens Interreg IV. À l’occasion de certaines tournées internationales, Malandain Ballet Biarritz est soutenu par L’Institut Français. Remerciement particulier au Cercle des Mécènes pour son soutien : l’Hôtel du Palais de Biarritz, le Casino Barrière de Biarritz, les Éditions Atlantica, la société 64, l’Atelier du Chocolat de Bayonne, les Créations Jean Vier, la Banque Barclays, la société Repetto et l’Association des Amis du Ballet Biarritz. Photo © Olivier Houeix 41 MARÍA PAGÉS COMPAÑĺA Photo © Victoria Hidalgo Autorretrato Création 2008 Vendredi 22 juillet Théâtre Antique 1h30, Musique Live « A travers Autorretrato (autoportrait), María Pagés dévoile la femme et l’artiste entremêlées en elle. « Je suis ce que je danse » aime-t-elle à dire, et cet autoportrait, composé à la manière des peintres (avec ses cadres, ses miroirs, ses jeux de lumières et de couleurs chaudes, ses zones d’ombre), montre toute la palette d’émotions vécues et partagées par María Pagés : de la joie au chagrin, de la crânerie fougueuse au charme plus discret et fragile, de la grâce à la rage, de la poésie à l’humour... Le miroir sur lequel se penche María Pagés est un véritable kaléidoscope de sensations à fleur de peau. » 42 María Pagés Compañía Autorretrato (Autoportrait) Musique live Elle nous avait offert l’été dernier, avec la complicité de Sidi Larbi Cherkaoui, le merveilleux Dunas. Cette année la grande dame du flamenco revient avec un autoportrait puissant et émouvant. Ce qui distingue cette déesse du flamenco, c’est la fascinante gestuelle des bras qui domine sa danse et semble exercer un pouvoir magique inépuisable sur le public comme chez les artistes : Antonio Gadès, Placido Domingo, et tout récemment Mikhaïl Baryshnikov ont fait appel à son concours. C’est ce dernier qui, en 2008, lui demande cet Autorretrato, l’invitant ainsi à une introspection personnelle et à se livrer en tant qu’artiste et femme. Conçu comme un tableau avec ses touches d’ombre et de lumière, cet autoportrait laisse transparaître toute une palette d’émotions propre à l’artiste, de la joie au chagrin, de la force à la rage, avec cette incomparable fougue qui caractérise sa personnalité et sert un flamenco formidablement vivant, mouvant, pluriel et indiscipliné. Photo © Hiroyuki Kawashima Durée : 1h30 Création : Biennale de Séville 2008 – Prix Giraldillo du meilleur spectacle Chorégraphie, direction et interprétation : María Pagés Avec la Compañía María Pagés : 9 danseurs – 6 musiciens Danseurs : María Pagés, María Morales, Isabel Rodríguez, Eva Varela, María Vegas, José Barrios, José Antonio Jurado, Paco Berbel, Rubén Puertas Composition originale : Rubén Lebaniegos, José Antonio Carillo, Isaac Muñoz, María Pagés Paroles : Alberto Cortez, Miguel Hernández, José Saramago, Antonio Machado, Frederico García Lorca, Ben Sahl, María Pagés Chant : Ana Ramón, Ismael de La Rosa Guitare : José Carillo «Fyty», Isaac Muñoz Percussions : Chema Uriarte Violon : David Moñiz Road Manager : Clara Castro Direction technique et Lumières : Pau Fullana Son : Beatriz Anievas Décors et costumes : María Pagés Moniteurs : Albert Cortada Régisseur : Sonia Blanco 43 Autorretrato Le flamenco, une danse figée dans ses codes et son folklore ? María Pagés fait voler en éclats cette idée reçue et démontre, par la fougue, combien la tradition flamenco est vivante, mouvante, plurielle, indisciplinée... La célèbre danseuse et chorégraphe, née dans le quartier gitan de Triana à Séville, effectue ses premiers pas à l’âge de quatre ans, apprend auprès des plus grands (Mathilde Coral, Mando Marin, Mario Maya), rejoint comme soliste la compagnie d’Antonio Gadès pour qui elle interprétera notamment le rôle-titre de Carmen, et crée sa propre compagnie en 1990. Le grand public la découvre aussi dans les films de Carlos Saura (Flamenco, Carmen). Autorretrato dévoile Pagés en femme et artiste : « Je suis ce que je danse » aime-t-elle à dire, et cet autoportrait, composé à la manière des peintres (avec ses cadres, ses miroirs, ses jeux de lumières et de couleurs chaudes, ses zones d’ombres), donne à voir une palette d’émotions vécues et partagées : de la joie au chagrin, de la crânerie fougueuse au charme plus discret et fragile, de la grâce à la rage, de la poésie à l’humour... Le miroir sur lequel elle se penche est un véritable kaléidoscope de sensations à fleur de peau. Dans Autorretrato, nous découvrirons la personne et l’artiste à l’apogée de sa créativité. María, telle qu’elle est, pas moins : forte et douce, tragique et comique… évocatrice et provocatrice. Magnifique et toujours en mouvement. Quand Mikhail Baryshnikov m’a invitée à danser au Baryshnikov Art Centre, il m’a demandé une création très personnelle, qui dévoile autant la personne que la danseuse et la créatrice. Bien que ce que je présentais ensuite se résumait à un espace étroit et intime, l’idée de développer un autoportrait sur scène m’a encouragée à créer le spectacle. J’ai ressenti le besoin de découvrir qui je suis, particulièrement à ce moment de ma vie. Besoin de m’arrêter et de regarder dans le miroir pour une introspection personnelle. Ensuite, j’ai traduis tout cela en mouvement, ambiance et scénographie. Ce que j’ai essayé de faire a suivi le processus du peintre qui fait son autoportrait. La vérité c’est que la dance est le seul média que j’ai trouvé pour me connaître, autant dire que la danse fait partie de moi depuis toujours et que nous ne faisons qu’un. En résumé, ma danse est à l’image de ce que je suis. J’ai appris par expérience à me regarder dans le miroir par jeu, sans jamais oublier les mots de sagesse contenus dans « la Soleá » Photo © Hiroyuki Kawashima « Le miroir dans lequel tu regardes te dira ce que tu es mais il ne te dira jamais les pensées qui sont les tiennes. » 44 Le titre du nouveau spectacle de María Pagés parle de lui-même. Autorretrato est un autoportrait fidèle de la danseuse sévillane et de sa compagnie. La veille du spectacle María Pagés précisait : «Toutes les oeuvres que j’ai faites partent d’une nécessité pour moi. J’avais besoin de faire une auto-analyse de ma trajectoire, mais finalement c’est pour la compagnie que j’ai fait ce spectacle.» Photo © Hiroyuki Kawashima Autorretrato est un spectacle composé de quatre parties thématiques correspondant chacune à un lieu réel ou imaginaire : le studio, la poésie, les coulisses et la scène. Les chorégraphies, comme dans chaque spectacle de María Pagés, sont basées sur le symbolisme. La scénographie, les éclairages et les costumes sont remarquables : l’idée des miroirs et des cadres est particulièrement bien mise en scène. De plus María Pagés fait souvent référence à des poètes comme Miguel Hernandez ou José Salamago. Elle dansera d’ailleurs sur un court poème de ce dernier récité par la voix enregistrée de la danseuse en plusieurs langues, car c’est celui dit-elle qui l’a le plus aidée dans sa vie. Ce sera un des moments marquants du spectacle, tout comme celui où María danse por tientos-tangos ou lorsqu’elle virevolte avec son manton or et noir. Cet autoportrait est criant de vérité puisqu’on y voit même la danseuse vêtue du kimono qu’elle porte habituellement en coulisses. « D’autres tournent ou frappent des pieds. Elle, ce sont les bras. C’est à cause d’eux qu’elle danse. «Ils permettent de saisir, envoyer au loin, plier contre son cœur, ramener sur sa tête, jeter des sorts. Ils traduisent ma manière primitive de m’exprimer », dit-elle. Et, en effet, ils gouvernent toute sa danse et semblent avoir un pouvoir d’envoûtement infini, pas seulement auprès du public, mais aussi d’autres artistes. Son compatriote Placido Domingo les a conviés à accompagner sa voix. Mikhaïl Barychnikov leur a commandé cet Autorretrato, créé dans son centre d’art à New York. Antonio Gadès les avait distingués dans une foule de «braceos» inconnus et convié leur propriétaire à rejoindre sa compagnie. Le poète José Saramago leur a écrit un poème que María interprète dans son Autorretrato, portant son «braceo» à des sommets de poésie. Quant à Sidi Larbi Cherkaoui, chorégraphe contemporain au sommet, il est venu Photo © Muriel Mairet exprès auprès d’elle à Madrid prendre des leçons de bras. Il voulait savoir et comprendre : ces envolées, ces volutes, ces élans, ces convulsions, ces abîmes qu’ils ouvrent à l’intérieur du ventre. Avec ses bras, María raconte cela et bien d’autres choses dans son Autorretrato. Dans cet exercice, elle expose sans chichis, avec une rigueur scolaire, les travaux et les jours dans la compagnie qu’elle a créée et porte seule, à bout de bras. Pages de solitude, de répétition, d’écriture, d’inspiration, branle-bas de vestiaire… Tout est dit dans un récit d’une solidité détonante, mais striée de zones d’ombre et d’une danse si intérieure et si radieuse qu’on est transporté. » Ariane Bavelier 45 María PAGÉS Née à Séville, María Pagés s’initie à la danse dès son plus jeune âge, sous la tutelle d’aussi prestigieux mentors que Matilde Coral et Manolo Marin. Elle commence sa carrière profesionnelle en tant que soliste dans la compagnie d’Antonio Gadès. Parallèlement, elle s’essaie plusieurs fois au cinéma dans trois films de Carlos Saura : Carmen, El amor brujo et Flamenco et collabore aussi avec José María Sánchez dans La Belle Otero, Hemingway, Fiesta y Muerte. Elle est mondialement reconnue par sa vision esthétique particulière de l’Art Flamenco. En effet, elle est convaicue que les échanges astistiques permettent une meilleure compréhension entre les êtres humains. Selon elle, le flamenco illustre clairement que l’union des différentes cultures, races et religions peut créer un écho commun. En 1990, elle fonde la compagnie María Pagés, qui fait ses preuves à Séville avec Sol y Sombra. Dès ses débuts, la compagnie a une presse importante notamment à la Biennale de Flamenco de Séville. En 1994, elle présente au Théâtre de La Maestranza de Séville le spectacle De la Luna al Viento, meilleur spectacle de flamenco de la décenie dans la programation de ce théâtre d’opéra sévillan. En 1995, María Pagés est à l’affiche de Riverdance et sillonne les plus grandes scènes internationales. Photo © Soledad Sánchez Merlo En 1996, elle est nommée directrice de la Compagnie Andalouse de Danse pour laquelle elle crée El perro Andaluz. Burlerias. dirigée par José María Sánchez. Véritable succès critique, elle obtient pour cette création le Prix National de Choréographie 1996. Fidèle à Séville, elle participe à nouveau à la Biennale de 1998, en présentant La Tirana. Son travail puise directement son inspiration dans la peinture et la Duchesse d’Albe de Goya. La compagnie María Pagés séduit également au-delà des frontières. En 2001, elle interprète la première de Flamenco Republic à New York, en 2002 le Ballet National de l’Espagne lui commande Ilusiones FM. Les créations se succèdent : Canciones, Antes de una guerra en 2004, Sevilla en 2006. En 2007, Mikhail Baryshnikov invite María à venir danser au BAC (Baryshnikov Arts Center) de New York, projet qui a été complété par un travail de création de la chorégraphe en résidence au BAC. Depuis sa première mondiale à Tokio en 2008, Autorretrato a séduit le public du monde entier. Dans cet autoportrait de la chorégraphe, la danse se marie subtilement aux poèmes de José Saramago et de Miguel Hernández. En 2009, elle s’associe à Sidi Larbi Cherkaoui. De leur travail naît Dunas, extraordinaire dialogue entre flamenco et danse contemporaine. En 2010, María Pagés créer une chorégraphie et la danse avec Tamara Rojo au Théâtre de l’Opéra de Madrid. La même année, sa création Solea est présentée par Angel Corella au City Center de New York. Grand succès auprès de la critique et du public. Avec ces deux créations, María ouvre un nouveau chemin dans le monde de la danse, c’est la première fois que la danse classique présente une création faite par une chorégraphe du flamenco. Au fil des créations, María Pagés a obtenu de nombreuses distinctions prestigieuses dont le Prix National de Danse 2002 ou le prix Giraldillo de meilleur spectacle grâce à Autorretrato. María Pagés occupe aujourd’hui une place privilégiée dans le monde de la danse. Elle est internationalement reconnue, d’Europe jusqu’en Asie, en passant par l’Égypte, pour son travail très personnel et très esthétique autour du flamenco. Spécialiste dans l’art d’entremêler les cultures, elle puise ses références au-delà des codes classiques de flamenco. Sa créativité fait d’elle, aujourd’hui, la pionnière du flamenco moderne. « Le flamenco est le seul langage que je possède. Il peut être enrichi, influencé, mais il est la base de tout mon art. » María Pagés 46 NOUVEAU CIRQUE DU VIETNAM Photo © Anh Phuong Nguyen Làng Tôi Création 2009 Mardi 26 juillet Théâtre Antique 1h15, Musique Live Un fabuleux voyage, sensible et poétique dans le Vietnam d’hier et d’aujourd’hui. Mêlant avec une grâce infinie l’acrobatie, la danse et la création musicale, un spectacle époustouflant et généreux comme un sourire, empreint d’une sérénité communicative, destiné à tous. 47 NOUVEAU CIRQUE DU VIETNAM Làng Tôi, Mon village Mêlant avec une grâce infinie l’acrobatie, la danse et la création musicale, Làng Tôi évoque les scènes typées de la campagne vietnamienne. Numéros d’équilibristes dans les rizières, scènes de jonglage sur les marchés, mariage sur des échasses, autant de numéros époustouflants et inattendus sur les coutumes du pays. Au son des instruments traditionnels, tambour, vielle, flûte et cithare qui composent une partition pleine de mystère et de rêve, les jeunes jongleurs, acrobates et funambules du Nouveau Cirque du Vietnam nous éblouissent de leur talent, de leur grâce et de leur poésie. Une soirée où l’ingénieuse virtuosité des artistes rivalise avec une esthétique magique. Le bambou, matière essentielle de la culture locale, est omniprésent, les longues tiges servent de base à d’étonnantes acrobaties, et tissent un lien subtil entre les scènes: ils sont forêt ou rivière, instruments de percussion ou agrès et construisent les espaces scéniques de leur présence majestueuse. Un spectacle simple et généreux comme un sourire, empreint d’une sérénité communicative, destiné à tous. Mise en scène : Le Tuan Anh Auteurs : Nhat Ly Nguyen, Le Tuan Anh, Lan Maurice Nguyen Direction artistique : Lân Maurice Nguyen Conception du projet et coordination : Nhat Ly Nguyen Durée : 1H15 sans entracte Composition musicale : Nhat Ly Nguyen Chorégraphie : Tan Loc Photo © Anh Phuong Nguyen Direction technique : Dominique Bonvallet Production exécutive au Vietnam : Nhat Ly Nguyen - Scènes du Vietnam – Sân Khâu Viêt Co producteurs : Le Cirque national du Vietnam (Hanoi), L’Espace Malraux, Scène nationale de Chambéry, Le Musée du quai Branly, La Scène nationale de Sénart, Le Théâtre national de Bordeaux Aquitaine, Scène nationale d’Angoulème – Le Théâtre Avec le soutien du Service culturel de l’Ambassade de France à Hanoï et de l’Espace, Centre culturel français de Hanoï. Production exécutive et coordination : Chantal Larguier et Martine Dionisio - Scènes de la Terre Assistante : Anne Postaire Production déléguée : Jean Luc Larguier - Interarts Riviera SA 6 circassiennes : Nguyen Thanh Huyen, Tran Thanh Hoa, Nguyen Thi Diem Loan, Nguyen Thi Hoa, Nguyen Thi Lan Huong, Dinh Thi Loan 8 circassiens : Tran Kim Ngoc, Tran Ngoc Dung, Nguyen Quang Tho, Vu Duc Long, Cao Xuan Kien, Nguyen Quang Su, Nguyen Duc Trong, Dinh Anh Tuan 5 musiciens : Nguyen Minh Chi, Nguyen Duc Minh, Pham Van Doanh, La Y San, Pham Van Ty Coordinateur : Nguyen Anh Ming Chef de troupe : Ta Duy Ânh Technicien lumière – responsable technique de la tournée : Cyril Le Brozec Technicien plateau : Guillaume Zemor Assistant son : Le Viet Tuan Responsable de la logistique : Nguyen Thi Thanh Hai 48 Accompagnatrice de tournée : Anne Postaire Responsable de la tournée : Chantal Larguier Naissance du nouveau cirque vietnamien Le label occidental de nouveau cirque est inédit au pays de Hô Chi Minh. Làng Tôi est pourtant né au Cirque national du Vietnam qui compte 120 artistes, des éléphants, des chiens savants, le tout saupoudré d’une bonne dose d’académisme sino-soviétique. C’est dire le chemin parcouru par les 20 jeunes recrues de Làng Tôi, mon village, rompus à la rudesse de la barre mais ignorant la liberté d’une expression corporelle personnelle. Jusqu’à ce que survienne une « bande des trois », des exilés âgés d’une quarantaine d’années, de retour au pays. Né en France en 1959, Nhat Ly Nguyen a passé sa jeunesse au Vietnam, la patrie de son père. Élève à l’École nationale de cirque de Hanoï, il a appris toutes les disciplines de la piste, jusqu’à se spécialiser dans l’art clownesque. Voulant être musicien, Nhat Ly abandonne le clown et s’envole pour Paris où il se produit, le soir, dans les bars vietnamiens de la capitale. Il fait fructifier ses compétences dans le domaine du son, entre Los Angeles et la banlieue parisienne. Jusqu’au moment où il décide de retourner au Vietnam. C’est à travers le cirque, qu’il n’a jamais vraiment oublié que l’ancien clown va opérer le rapprochement avec sa terre, avec le soutien de son frère, Lan Nguyen, lui aussi artiste de cirque. Lan a travaillé au Cirque Plume et il est actuellement coordinateur d’Arc en cirque, l’Ecole de cirque de Chambéry. Nhat Ly Nguyen fonde alors à Hanoï l’agence Scènes du Vietnam qui se consacre à la production du spectacle vivant au Vietnam. Photo © Anh Phuong Nguyen Photo © Anh Phuong Nguyen Ils sont rejoints par Le Tuan Anh, metteur en scène, issu lui aussi du Cirque national du Vietnam. Jongleur, il a parcouru le monde avec ses numéros de jonglage et vit aujourd’hui entre l’Allemagne et le Canada où il vient de rejoindre le Cirque du Soleil. C’est là qu’intervient le président de l’association Scènes de la Terre, Jean-Luc Larguier, déjà producteur de deux spectacles d’Aurélien Bory : Taoub avec le groupe acrobatique de Tanger, et Les Sept planches de la ruse avec 14 artistes chinois de la ville de Dalian. Jean-Luc Larguier n’est par ailleurs pas inconnu au Vietnam puisqu’il a fait tourner dans le monde entier les Marionnettes sur eau, ainsi revivifiées et protégées. Le Musée du Quai Branly et de nombreux théâtres, se sont inscrits dans la production et la tournée d’un spectacle du « Nouveau cirque du Vietnam ». Ainsi débute l’aventure de Làng Tôi, mon village, qui a enchanté tous les publics, de Hanoï, à Paris, et qui a été présenté depuis juin 2009 en France, Belgique, Hollande et Espagne. Le spectacle poursuivra sa route en tournée français, européenne et mondiale jusqu’en décembre 2012. Photo © Anh Phuong Nguyen Photo © Anh Phuong Nguyen 49 Làng Tôi Làng Tôi, spectacle original de nouveau cirque des frères Nhat Ly et Lan Nguyen et de Tuan Lé, mêle acrobaties, mise en scène contemporaine et création musicale puisant son originalité dans les musiques traditionnelles du Vietnam. Construit en plusieurs actes, Làng Tôi témoigne des différentes influences dont est empreinte l’acrobatie vietnamienne : influence chinoise d’une tradition millénaire, influence de l’école circassienne française de l’époque coloniale puis russe après l’indépendance, et enfin aujourd’hui rencontre avec le nouveau cirque occidental. Photo © Anh Phuong Nguyen Richesse et diversité du patrimoine culturel vietnamien Làng Tôi témoigne de sa culture d’origine et s’en inspire, restituant l’atmosphère véritable des campagnes vietnamiennes. La richesse et diversité du patrimoine culturel vietnamien ont été une véritable source d’inspiration pour les créateurs de Làng Tôi. Tout d’abord, les fêtes traditionnelles, où la danse et l’acrobatie sont présentes, étaient transmises de génération en génération et se déroulaient tout au long de l’année, s’adaptant au fil du temps aux influences plus modernes. Ensuite, les musiques traditionnelles sont à la base de la partition musicale de Làng Tôi, qui est une création musicale contemporaine à part entière. Invitant à la découverte de la culture vietnamienne, Làng Tôi est servi par des prouesses techniques et physiques telles que l’acrobatie, l’équilibre et le jonglage. Il met en scène vingt jeunes artistes vietnamiens, circassiens et musiciens, qui nous racontent leurs origines. Jeux traditionnels et représentations agraires sont le point de départ d’un programme qui met en valeur les différents talents des artistes de la troupe. Un orchestre de cinq musiciens explore les sonorités des instruments ancestraux (vielle, tambour, flûte, cithare, etc.) qui résonnent en écho du déroulé du spectacle. L’espace scénique, les accessoires et les costumes sont inspirés par la vie à la campagne des différentes ethnies qui habitent les régions du Vietnam. Tout dans le décor symbolise le Vietnam : le bambou, élément scénique central du spectacle, mais aussi le tapis de sol ocre, évoquant la terre du pays et le bassin du Fleuve rouge. Les femmes sont vêtues d’un pantalon traditionnel rehaussé d’un foulard noué en forme de bustier. Les hommes portent également un pantalon traditionnel et parfois la tunique habituellement utilisée à la campagne. Construit en plusieurs actes, le spectacle se déroule sans rupture ni présentation, exploitant différentes techniques de cirque pour marquer une progression. Contrairement au cirque traditionnel qui se compose d’une succession de numéros, Làng Tôi suit une continuité dramaturgique, comme tout spectacle de nouveau cirque. 50 Les frères Nguyen et Le Tuan Anh, créateurs du spectacle Nhat Ly et Lan Nguyen sont français d’origine vietnamienne. Ils ont vécu en France et au Vietnam. Ils ont été formés à l’Ecole du Cirque national de Hanoï. Après une très longue période d’activité professionnelle en France, Nhat Ly, le compositeur et coordinateur de Làng Tôi, a rejoint Hanoï où il vient de s’établir pour fonder Scènes du Vietnam et se consacrer à la production du spectacle vivant au Vietnam. Lan, après un passage au Cirque Plume, est aujourd’hui le responsable pédagogique d’Arc en cirque, l’école de cirque de Chambéry. Le Tuan Anh, qui a gardé sa nationalité vietnamienne, vit entre l’Allemagne, à Berlin, le Vietnam pour Làng Tôi, et le monde entier où sa carrière de jongleur l’amène à se présenter. Il est issu lui aussi de l’Ecole du Cirque national de Ho Chi Minh Ville. C’est à Hanoï que les trois compères ont pensé et créé Làng Tôi. Présenté en avant-première le 5 mai 2009 à Hanoï, le spectacle Làng Tôi est suivi d’une tournée internationale jusqu’en décembre 2010. Photo © Anh Phuong Nguyen Voyage au cœur du Vietnam Viêt, Muong, Thaï, Khmer mais aussi Dao, Hoa, Khang : Làng Tôi est au carrefour des 54 ethnies qui composent le Vietnam. Un village imaginaire qui emprunte aux traditions et cultures vietnamiennes et saisit l’atmosphère si singulière de ces campagnes où la vie ne s’arrête jamais. Un plateau couleur ocre sur lequel le bambou est omniprésent évoque le Vietnam et son fleuve Rouge. Vingt jeunes artistes, circassiens et musiciens, nous racontent, sans mot dire, leurs origines et leur quotidien. Les tableaux se dessinent : le réveil du village, la rumeur du marché, les fiançailles, la tempête, les jeux des enfants. Ici tout n’est que suggestion et inventivité. L’orchestre explore les sonorités des instruments ancestraux et compose une singulière partition. A la force des majestueux bambous répondent l’élasticité et la grâce de ces jeunes corps qui débordent d’énergie. On jongle avec des paniers en osier, on survole une forêt de bambous, on défie la pénombre. Percussions, cris, rumeurs, mélodies se mêlent aux ingénieux jonglages, jeux d’équilibre et voltiges… D’hier et d’aujourd’hui Ce nouveau cirque garde certes l’empreinte d’une tradition millénaire chinoise, du cirque français de l’époque coloniale et du cirque russe, mais se confronte désormais au cirque contemporain. Ainsi, prouesses et exploits d’autrefois ont laissé place à la continuité dramaturgique, s’appuyant sur l’ampleur et la simplicité du geste. D’ailleurs, Làng Tôi s’interroge sur ce rapport qu’entretiennent tradition et création contemporaine. Si en son cœur on entrevoit les spectacles de marionnettes sur l’eau qui allient musique, danse, théâtre et mimes ; et si au loin, on entend les chants d’une population laborieuse et la musique de ses cérémonies, Làng Tôi imagine, invente, innove, propose comme pour mieux conserver. « Le mélange de tels instruments ne se fait pas dans la tradition vietnamienne, mais ici, il peut signifier le Vietnam actuel, qui est une véritable fusion culturelle. J’espère que cet espace sonore sera accepté par les jeunes générations et qu’il leur permettra de rester en contact avec nos traditions culturelles », précise Thuy Loan, professeur et ethnomusicologue. 51 Les arts vivants au Vietnam De par son histoire de grandes civilisations, le Vietnam possède une tradition culturelle ancienne, originale et variée. Les spectacles de marionnettes sur l’eau, apparus à Hanoï sous la dynastie Ly (1010-1215), sont propres à ce pays bien que l’on retrouve dans la musique ou dans les décors des influences extérieures. Ces spectacles de marionnettes, alliant musique, chant, danse, théâtre et mimes, reflètent bien la nature de la culture vietnamienne : mélange de formes artistiques issues de tous les horizons pour un résultat original, qui contribue à l’identité du pays. La musique revêt au Vietnam une importance considérable, pratiquée aussi bien à la cour, que dans les cérémonies laïques ou religieuses, au théâtre, comme dans la vie de tous les jours. Fidèle aux intonations linguistiques et teintée de sonorités indiennes, chinoises, indonésiennes et aussi occidentales, elle se fait l’interprète, grâce aux nuances, d’un discours solennel ou joyeux selon le contexte. Il convient de signaler que le Nha Nhac, musique de cour, est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco en tant que chef d’oeuvre immatériel de l’humanité. La danse possède une dimension rituelle très forte, faisant partie intégrante des principaux cultes vietnamiens. Ainsi, les danses chay dan, dang huong, dang hoa célèbrent le bouddhisme, le chac et le trong, le christianisme, et le Xiva, le brahmanisme. Des danses folkloriques, dites de croyance, composent les cérémonies et rites de cultes plus anciens. Le théâtre possède plusieurs formes pratiquées dans tout le pays. Évoluant sur des registres différents et fortes de leurs particularités, ces formes mêlent harmonieusement musique, chant, danse ou encore mime. Un éclectisme riche qui marque la culture vietnamienne et puise également dans les pratiques artistiques étrangères : le théâtre classique Tuong est fortement influencé par l’opéra chinois auquel il emprunte son ton cérémonieux, sa gestuelle et ses décors ; le théâtre moderne Cai Luong, né au début du XXe siècle, s’inspire quant à lui de l’Occident. Vietnam Pays d’Asie du Sud-Est encadré à l’Ouest par le Laos, à l’Est par le Golfe du Tonkin et au Nord par la Chine, la république socialiste du Vietnam est située à un carrefour des civilisations. 82,5 millions d’habitants se répartissent sur les 331 690 km2 de superficie, dont 3 millions à Hanoï, « la ville au-delà du fleuve », capitale du pays. Celle-ci n’est pourtant pas la plus peuplée. Photo © Anh Phuong Nguyen Sa rivale du Sud, Hô-Chi-Minh-Ville, reste toujours le poumon économique du pays. La diversité ethnique et linguistique est très importante : le Vietnam comporte 74 ethnies et pas moins de 54 langues en plus du vietnamien, langue officielle. De confession majoritairement bouddhique, le Vietnam compte également de nombreuses religions qui ajoutent à sa richesse culturelle. 52 Presse La scène, épurée, appelle à la zenitude. Le chant des oiseaux accompagne le réveil de Làng Tôi, littéralement « Mon village » en vietnamien. Pendant plus d’une heure, des scènes de la vie quotidienne dans la campagne vietnamienne vont se dérouler sous les yeux du spectateur. Mais au-delà du talent des quatorze circassiens en piste, le véritable acteur du cirque a de quoi surprendre. C’est un végétal, le bambou, l’âme du Vietnam. Il se dresse conquérant, puis s’abaisse soumis, devient une véritable forêt ou le lit d’une rivière. « Le bambou est l’image du Vietnam, racontait hier, entre deux répétitions, Van Dung Nguyen, le responsable de la troupe. Il fait entièrement partie de la culture de toutes les générations. On peut tout faire avec, la nourriture, les gestes de la vie quotidienne ou la musique, comme ici, tous les instruments sont en bambou. » La musique joue un rôle prépondérant dans le spectacle. À la fois douce, vibrante et sereine, elle accompagne la vie du village de son réveil à son assoupissement la nuit tombée. (...) Les premiers tableaux de « Lang Toi » : la douceur d’un matin qui se lève sur un village paisible cueille le public habitué au cirque tout en acrobaties et en couleurs. Au son de la flûte de bambou, une femme lave son riz, deux hommes discutent, un paysan sème dans son champ. C’est un bout de campagne vietnamienne qui se révèle. Très vite, la douceur appelle la force et la technique ébouriffante des jeunes circassiens. Tous maîtrisent les longues tiges de bambou avec dextérité et proposent un moment de cirque à la fois poétique et époustouflant. La troupe mêle théâtre et jeux de cirque pour raconter une histoire, son histoire, celle des Vietnamiens, leurs traditions et leurs cultures. Une vraie fraîcheur artistique se combine à des mouvements traditionnels, c’est là toute l’originalité du Nouveau cirque du Vietnam. Sud-Ouest.fr - Emmanuel Chiron « On est joliment dépaysé et surtout admiratif devant la virtuosité et la grâce de ces jeunes circassiens de Hanoï. » Laurence Liban, L’Express Photo © Anh Phuong Nguyen « Une féerie asiatique avec sa part de tradition et son lot de surprises. (…) Ça saute, ça voltige, ça se fige en pyramides humaines hallucinantes. » « Un mélange harmonieux de tradition millénaire et de trouvailles du nouveau cirque. » Philippe Noisette, Les Inrockuptibles Marie Marvier, France Soir 53 L’Équipe de Vaison Danses Le Festival de Vaison-la-Romaine est organisé par le Service Culturel de la Ville sous l’égide du Centre d’Animation Culturelle. Président Direction Assisté de Communication Relations presse Administration, gestion Billetterie, accueil Accueil artistes et public Direction technique Régie lumières Régie plateau Régie son Gérard Reynaud Philippe Noël Elsa Ladame Chantal Schneider Elise Clarigo Jean-Claude Pasqual, Rémi Luna Catherine Kessaci, Nadine Cerdan Anthony Manin Sylvain Dequier Christophe Menéroud Jacques Sals Michel Moulai Et toute l’équipe des techniciens intermittents du spectacle. Avec le concours des Services Techniques et Administratifs de la Ville de Vaison-la-Romaine. Vaison Danses est subventionné par Les Partenaires de Vaison Danses Le festival remercie ses partenaires : Les véhicules des artistes sont mis à disposition par MGC Motors - Volkswagen Les réceptions d’après-spectacle sont offertes par le Village Vacances Léo Lagrange Touristra La promotion du festival et les transferts des artistes sont assurés par les Cars Lieutaud La décoration des tables est une réalisation des Olivades Les vins des réceptions sont produits par les vignerons de La Cave la Romaine Les dégustations gourmandes sont offertes par La Biscuiterie de Provence L’Hôtel Burrhus met ses chambres à disposition pour l’hébergement des artistes Ses Mécènes : Ses Partenaires Société Civile : Ses Partenaires Média : 54 Tarifs Vaison Danses 2011 8 JUILLET AILEY II 9 JUILLET AILEY II 12 JUILLET ABOU LAGRAA NYA 16 JUILLET SYLVIE GUILLEM et AKRAM KHAN Danses 19 JUILLET -ROMAINE de réservation nt par chèque d'Animation Culturelle. MALANDAIN BALLET BIARRITZ 22 JUILLET CÍA MARÍA PAGÉS AUTORRETRATO 26 JUILLET RIES R - GEANT - INTERMARCHE 4 €/mn) A - CORA N MEGASTORE 4 €/mn) SPECTACLES NOUVEAU CIRQUE DU VIETNAM LNG TÔI SÉRIE* BULLETIN DE RESERVATION NBRE DE PLACES TARIF PLEIN NBRE DE PLACES TARIF RÉDUIT NBRE DE PLACES ABONNEMENT NBRE DE PLACES ENFANTS JUSQU’À 12 ANS 1 2 3 X 45 € = X 35 € = X 24 € = X 42 € = X 32 € = X 17 € = X 33,50 € = X 26 € = X 15 € = X 15 € = X 12 € = 1 2 3 X 45 € = X 35 € = X 24 € = X 42 € = X 32 € = X 17 € = X 33,50 € = X 26 € = X 15 € = X 15 € = X 12 € = 1 2 3 X 34 € = X 25 € = X 20 € = X 31 € = X 22 € = X 15 € = X 25,50 € = X 18,50 € = X 15 € = X 15 € = X 10 € = 1 2 3 X 45 € = X 35 € = X 24 € = X 42 € = X 32 € = X 17 € = X 33,50 € = X 26 € = X 15 € = X 15 € = X 12 € = 1 2 3 X 39 € = X 30 € = X 22 € = X 36 € = X 27 € = X 15 € = X 29 € = X 22,50 € = X 15 € = X 15 € = X 11 € = 1 2 3 X 45 € = X 35 € = X 24 € = X 42 € = X 32 € = X 17 € = X 33,50 € = X 26 € = X 15 € = X 15 € = X 12 € = 1 2 3 X 39 € = X 30 € = X 22 € = X 36 € = X 27 € = X 15 € = X 29 € = X 22,50 € = X 15 € = X 15 € = X 11 € = *SÉRIES 1 ET 2 NUMÉROTÉES SÉRIE 3 NON NUMÉROTÉE Stages de danse contemporaine avec Françoise Murcia TOTAL..............€ Nom Prénom Adresse stificatif, aux Moins de 18 ans apés / Groupes constitués à e même date de spectacle / es (avec entente préalable – Deux stages sont proposés par la chorégraphe Françoise MurciaVille: Code Postal € selon le spectacle choisi en Tél. Adresse Email (recevoir le programme 2012) Du samedi 9 au vendredi 15 juillet 2011 né d’adultes ayant des billets e des enfants pourront être du spectacle. des places en orchestra sont s en fauteuil roulant. Pour en de l’Accueil. es numérotées ou ½ tarif en d’un justificatif de domicile à et ❍ Je retirerai mes billets sur place le soir du spectacle ❍ Je désire recevoir mes billets (option disponible jusqu'au 24 juin affranchissement au tarif lent en vigueur). A compter du 25 juin les billets seront automatiquement mis à disposition à la billetterie. un chèque du montant total, à l'ordre du C.A.C., adressé à : Du lundi 18 auJoindre dimanche 24 juillet 2011 BILLETTERIE VAISON DANSES - B.P. 60 - 84110 – VAISON-LA-ROMAINE 17 Cours + ateliers de 9h30 à 13h30 Prix de la semaine : 230€ + 10€ d’adhésion Centre Escapade A Coeur Joie Av. César Geoffray - 84110 Vaison-la-Romaine Rens : 04 90 37 78 53 - 06 37 22 90 69 - [email protected] 55 Vaison Danses se lance avec... Le covoiturage ! Comment venir à Vaison, si vous n’avez pas de moyen de transport : Pensez au covoiturage !!! Covoiturer, c’est utiliser une seule voiture pour faire un trajet à plusieurs. Un transport économique qui aide au respect de l’environnement. Pour vous rendre à Vaison... Conducteurs : Proposez vos places libres sur notre page covoiturage ! Passagers : Trouvez votre trajet sur notre page covoiturage ! Sur le site Internet de Vaison Danses (www.vaison-danses.com), rubrique «Pratique» L’agenda Comuto de covoiturage.fr Trouver des annonces de covoiturage pour venir à Vaison Danses sur covoiturage.fr http://agenda.covoiturage.fr//festival/2472-festival-vaison-danses Outil révolutionnaire à mi-chemin entre un guide des festivals et un site de voyage low cost, l’agenda permet aux organisateurs de créer gratuitement leur page de covoiturage personnalisée, et aux visiteurs de trouver une solution conviviale pour se rendre à l’événement. Alors que le transport représente généralement 80% du bilan carbone d’un événement, le covoiturage s’impose comme LA solution tendance et solidaire pour mutualiser les véhicules de milliers de spectateurs qui prennent la route en même temps pour la même destination. Côté spectateurs, les conducteurs proposent leurs places libres, et les passagers participent aux frais du voyage. L’intérêt de faire voiture commune ? Tisser des liens humains avec des personnes qui partagent forcément un même intérêt, limiter les émissions de gaz à effets de serre et faire de très grandes économies sur les frais de transport qui souvent dépassent le prix de l’entrée de l’événement. De plus, le covoiturage est souvent la seule solution de transport « porte-à-porte » pour rejoindre un événement. Côté organisateurs, ce nouvel outil gratuit permet de répondre à une demande de leurs visiteurs, puisque 47% des membres de Covoiturage.fr déclarent déjà utiliser le site pour se rendre sur des événements*. Des Eurockéennes de Belfort à une compétition régionale de judo, l’Agenda by Comuto promet de réduire significativement l’empreinte carbone de nos événements préférés. 56 57