Quel positionnement logistique pour l`Essonne

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Quel positionnement logistique pour l`Essonne
Quelle place pour la logistique en Essonne ?
Débats/groupes de travail du 22 octobre 2010
Synthèses des échanges et propositions d’actions
La logistique contribue, de manière
significative, au développement de l’emploi
et de l’économie essonnienne. Au sein du
territoire francilien, l’Essonne se positionne
comme l’un des leaders sur cette activité.
C’est pour ces raisons que depuis trois ans
les acteurs du développement économique
du département se sont engagés dans cette
filière.
L’année 2010 a été marquée par la
réalisation d’une étude approfondie sur la
filière qui a servi de base aux échanges à
l’occasion de cette matinée du 22 octobre
2010.
Cette matinée de travail et de débats s’est
attachée à analyser, avec ses acteurs, trois
sujets principaux qui devront faire l’objet
de travaux particuliers afin d’assurer un
développement durable et adapté aux
contextes territoriaux : l’emploi et la
formation professionnelle, l’intermodalité et
l’immobilier logistique.
Chiffres clés
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2,6 millions de m² d’entrepôts
•
+ 4 300 emplois en 10 ans
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Une porte d’entrée vers un marché
de 11 millions d’habitants.
•
3 autoroutes (A10, A6 et
Francilienne)
•
1 port dédié aux conteneurs
(10 000 EVP)
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Emploi et formation
professionnelle
Diagnostic
• Une croissance des emplois significative
•
L’activité logistique occupe une place privilégiée dans les entreprises. Elle est
désormais au cœur des enjeux stratégiques, notamment pour les activités
industrielles et commerciales.
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En Essonne, la croissance des emplois logistiques est de + 50 % en 10 ans, soit
+ 4 300 emplois.
•
On compte désormais, dans le département, 13 100 emplois dans les activités de
transport et logistique et 28 000 emplois dans les activités de commerce de gros.
• Des difficultés de recrutement
•
D’après les enquêtes Besoin Main d’Oeuvre (BMO), réalisées par le Pôle Emploi, les
difficultés de recrutement restent importantes pour les activités de transport et de
logistique.
•
La majorité des entreprises industrielles et commerciales ont aujourd’hui une
fonction logistique à coordonner, elles sont également des recruteurs potentiels.
•
Des emplois qui se concentrent dans les principaux pôles logistiques de l’Essonne.
Les entreprises doivent se tourner vers des territoires parfois éloignés pour trouver
de la main d’œuvre.
•
Un déficit de transport en commun rend l’accès aux emplois difficile pour les
candidats non motorisés.
Evolution du nombre de salariés, transport et entreposage, par taille d'entreprise
(Essonne, Chiffres Pôle Emploi)
3 000
1998
2008
2 500
2 000
Evolution du nombre d’emplois
par taille d’entreprise en
Essonne (chiffres Pôle Emploi pour les
1 500
1 000
activités de transports et logistique)
500
0
1à4
5à9
10 à 19
20 à 49
50 à 99
100 à 199
200 à 499
500 et +
Le regard de Patrick Fiszpan, consultant en logistique
opérationnelle et animateur du groupe de travail
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Beaucoup d’acteurs locaux, départementaux, régionaux sont mobilisés pour aider les demandeurs
d’emplois. Les outils existent, ils constituent une offre complète mais restent méconnus et donc
peu utilisés par les entreprises et les logisticiens.
Il est important de distinguer deux « familles » d’entreprises pour appréhender la problématique
de l’emploi et de la formation dans la logistique : d’une part les prestataires de services, d’autre
part les entreprises ayant une logistique dite intégrée (un service/une activité interne différente
de l’activité principale).
Le recours aux prestataires de travail temporaire est largement utilisé par les responsables
d’activité logistique. Cette sous-traitance, pour les activités de recrutements, répond à deux
contraintes : la variabilité des activités et le manque de temps des dirigeants.
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Emploi et formation
professionnelle
Les réponses possibles
Axe 1 : valoriser les métiers et les salariés
Porteurs de l’action : CCI Essonne & Conseil général
Partenaires : fédérations professionnelles, acteurs publics et privés de l’emploi, professionnels de la
formation, représentants des salariés.
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•
En s’appuyant sur le réseau EssonneLogistique, mettre en place une communauté d’acteurs, animée
par les contributeurs publics et privés, dont le rôle est de valoriser les métiers et les
entreprises logistiques par leurs pratiques de recrutement. Cette initiative regroupera les
acteurs départementaux et exercera prioritairement ces actions dans les territoires logistiques
identifiés par le schéma d’orientation de la CCI Essonne.
Produire des documents d’informations concrets pour :
– informer et communiquer sur les métiers de la logistique, les qualifications nécessaires à
destination des prescripteurs.
– informer et communiquer sur le rôle et l’intérêt des activités logistiques pour les entreprises
industrielles et commerciales (documents d’information et audit).
Axe 2 : informer plus en profondeur les entreprises sur l’intérêt des actions
publiques en matière d’emplois et de formation professionnelle.
Porteurs de l’action : CCI, AEE et intercommunalités
•
•
Valoriser les PACTE territoriaux comme levier de coordination des différents outils et acteurs de la
formation professionnelle et de l’emploi.
Proposer ce type de démarche aux territoires à dominante logistique engagés dans un PACTE. Il
s’agira ensuite de définir, avec les entreprises, les objectifs quantitatifs et les modalités
d’implication.
Extrait du Parisien du 22/10/2010
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Intermodalité
Diagnostic
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La notion d’intermodalité est liée à celle de la multimodalité : pour organiser
l’acheminement de marchandises via plusieurs modes de transport, il est nécessaire
d’avoir des lieux d’interface (port, aéroport, chantier ferroviaire).
L’Île-de-France est globalement très congestionnée sur l’ensemble de ses
infrastructures ferroviaires et routières. Le réseau ferroviaire doit accroitre sa capacité
pour le trafic de fret afin de pouvoir développer une offre pour les entreprises.
L’Essonne reste un département faiblement doté en infrastructures intermodales, les
entreprises du département utilisent les sites de Valenton (94), Bonneuil (94),
Gennevilliers (92).
L’Essonne n’a pas défini de stratégie, de vision d’avenir sur l’offre intermodale qu’il
souhaite mettre en place sur son territoire.
L’accès au transport ferroviaire et fluvial est un facteur d’attractivité pour les
entreprises qui ont une activité logistique.
Le coût du transport, de la livraison finale des marchandises est en augmentation
depuis 10 ans sur les trajets terminaux en Île-de-France (distance de 20 à 80 km) .
Le port conteneurs inauguré en 2010 à Evry constitue le seul site intermodal
récemment mis en activité en Essonne. Ses capacités sont limitées à 10 000
conteneurs par an.
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Intermodalité
Le regard de Patrice Salini, économiste
transports et animateur du groupe de travail
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des
Les acteurs du territoire ont besoin de construire une meilleure connaissance du
sujet qui fait partie des enjeux de long terme pour un département logistique tel que
l’Essonne
Les frontières administratives doivent être relativisées, ce sujet est lié aux acteurs
économiques
et
leur
fonctionnement,
indépendamment
des
contraintes
administratives.
Le développement économique nécessite l’accroissement de la capacité des
infrastructures pour garantir la fluidité des échanges, facteur de performance.
Les infrastructures nécessitent des investissements, comment faire pour qu’ils soient
le plus efficients possible ?
La mise en œuvre d’un port conteneur et d’une halte ferroviaire en Essonne ne
résoudra pas le sujet de l’intermodalité du département.
Les réponses possibles
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Mettre en place une action de sensibilisation sur le fonctionnement et les enjeux de la
mutlimodalité en Essonne dans le contexte francilien. Une étude préalable sur ce sujet
peut faire l’objet d’un cofinancement à hauteur de 50 % par le Conseil régional.
Mener une concertation afin de définir un projet, une stratégie commune sur l’avenir
du transport multimodal en Essonne.
Dans le contexte de la mise en œuvre du PACTE du Val d’Orge, accompagner la
communauté d’agglomération dans la définition du cahier des charges d’une étude sur
les potentiels de développement qui pourraient accompagner la mise en place d’une
halte ferroviaire à Brétigny-sur-Orge.
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Immobilier logistique
Diagnostic
Constat : un département attractif pour la logistique avec un parc immobilier
important
• L’immobilier logistique est à la fois difficile à appréhender parce que les entrepôts ne
sont pas des bâtiments homogènes, ils font l’objet de plusieurs classifications et
renvoient à différentes générations de produits.
• L’Essonne occupe une place importante dans la logistique francilienne avec 2 des 4
principaux pôles logistique de la Région : Seine Amont – Nord Essonne et Sénart –
Centre Essonne.
• Le parc immobilier logistique essonnien compte 3 millions de m² d’entrepôts, ce qui
représente 18 % d’un stock régional estimé à 17 millions de m². Une large majorité
des bâtiments essonniens (90 %) est de grande dimension avec une superficie
supérieure à 5 000 m².
• Un parc d’entrepôts plutôt ancien où 42 % des bâtiments ont été construits entre
1980 et 1992.
• En 2010, la conjoncture reste difficile. Le secteur Centre Essonne est porté par les
demandes de petite taille avec une tendance à l’acquisition. A l’inverse le secteur nord
Essonne est plus actif avec des demandes de locations de plus grande dimension. Les
prix à la location oscillent entre 150 € / m² pour le nord et 65 € / m² pour le centre.
Répartition, par période de
construction des bâtiments
logistiques en Essonne
(chiffres Sitadel en m²)
Le regard de Cédrick Soudron, chargé de mission à l’AEE et
animateur du groupe de travail
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Les participants s’accordent à faire du sujet de l’obsolescence du parc immobilier un facteur de risque
important pour l’attractivité du territoire et ses impacts en matière d’emploi et de retombées
économiques. Différentes causes sont à l’origine de ce mouvement : le vieillissement progressif du
parc, l’évolution des normes techniques et réglementaires, les transformations des attentes de
logisticiens, une moindre compétitivité prix …
La requalification des bâtiments logistiques ne s’opère bien que lorsqu’ils bénéficient d’une très bonne
localisation géographique qui offre au site une attractivité suffisante pour garantir son occupation
après une rénovation ou la transformation pour un autre usage.
Dans la majorité des autres cas, l’équation économique est plus difficile à obtenir et les acteurs plus
difficiles à convaincre. Ainsi, l’évolution rapide de la réglementation est clairement perçue comme un
facteur contraignant pour les gestionnaires de parcs d’entrepôts.
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Immobilier logistique
Cette situation pousse les professionnels de l’immobilier à rechercher en priorité du foncier pour
développer de nouveaux produits ce qui conduit explicitement vers une situation de blocage puisque
les collectivités locales sont très majoritairement réticentes à développer une offre foncière en faveur
de projets logistiques.
Les opinions sont plus contrastées en ce qui concerne le format et les aménagements des zones
d’activités. Pour certains il est indispensable de privilégier les zones spécialisées de grande dimension
exclusivement dédiées à la logistique alors que pour d’autres, au contraire, il y a de la place pour des
espaces économiques diversifiés, à l’image de l’existant. Un consensus se dégage pour considérer que
la transformation en profondeur des aménagements d’une zone d’activités afin de lui donner un
véritable avantage concurrentiel, est quasiment vouée à l’échec. Là encore les professionnels plaident
pour la création ex nihilo de nouveaux espaces.
Le développement de bâtiments dotés de meilleures performances énergétiques s’inscrit
progressivement dans les pratiques professionnelles, il s’agit d’une tendance de fond. Les échanges
montrent que l’offre immobilière se transforme en intégrant progressivement les retours d’expérience.
Concernant l’installation de centrales photovoltaïques en toiture des bâtiments logistiques aucune des
questions préliminaires n’a été abordée en profondeur : quelles conditions de réalisation ? quels
coûts ? quels avantages ?
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Les réponses possibles
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Faciliter le dialogue. Les discussions ont montré l’importance de rencontres entre les acteurs de
la logistique et les acteurs territoriaux. Ce lieu d’échange peut être départemental ou aller au-delà
et associer d’autres territoires à l’Essonne. On peut ainsi envisager l’organisation d’une réunion
semestrielle permettant un échange autour des meilleures pratiques.
Développer des outils d’observation et d’action dédiés au parc logistique. L’objectif sera
d’être en mesure de prendre en compte la vétusté progressive des bâtiments et de maintenir
l’attractivité du territoire pour une logistique à haute valeur ajoutée qui est exigeante dans le choix
de ses implantations. Il faut donc développer les outils d’intervention publics et privés adaptés aux
besoins d’une gouvernance opérationnelle des sites de concentration.
Les questions des disponibilités foncières et d’adaptation des aménagements sont au cœur de
l’insertion réussie et acceptée des activités logistiques dans les territoires. Une cartographie
précise des implantations logistiques, incluant le foncier disponible, est un outil susceptible
de faciliter le dialogue entre logisticiens et territoires.
Intégrer les énergies renouvelables aux bâtiments logistiques. La mutation du parc logistique
essonnien vers des bâtiments durables représente, avec 3 millions de m², à la fois des débouchés
importants et un levier d’acceptabilité de la logistique. Favoriser les relations entre des opérateurs
locaux des énergies renouvelables et les opérateurs de la logistique (investisseurs, concepteurs,
constructeurs, utilisateurs des entrepôts) constitue le troisième axe de travail qui permettra
d’aboutir à une logistique « verte » en s’appuyant sur les éco activités locales.
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Quelle place pour la logistique en Essonne ?
•
Les activités logistiques sont stratégiques pour la performance des entreprises et le service aux
clients.
•
L’Essonne est un département attractif pour les fonctions d’organisation et de coordination des flux de
marchandises. Elles sont indispensables au développement des territoires et des entreprises qui les
font vivre.
•
Les gestionnaires d’activités logistiques sont confrontés à 3 challenges aujourd’hui : recruter une main
d’œuvre qualifiée, réduire ses impacts sur l’environnement et continuer à améliorer ses performances
grâce aux nouvelles technologies.
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Les implantations logistiques se font particulièrement dans les espaces denses et irrigués par les
infrastructures de transport.
•
L’activité logistique, avec ses implantations d’entrepôts, est concentrée dans 4 espaces particuliers en
Essonne. Cette densité d’emploi nécessite un accompagnement des entreprises pour favoriser le
recours à la formation professionnelle.
Les axes de travail prioritaires
Emploi et formation professionnelle
• Valoriser les métiers et les activités.
• Accompagner les entreprises dans leur processus de
recrutement par la formation professionnelle.
Intermodalité
• Diffuser une base de connaissance commune afin
d’impliquer l’Essonne dans les réflexions régionales sur les
marchandises.
• Définir en concertation une vision stratégique pour le
département.
• Animer une communauté d’acteurs autour d’un observatoire
de l'immobilier logistique.
• Favoriser l’évolution et l’émergence d’outils opérationnels
de pilotage et d’action en y associant les éco activités.
Contacts
CCI Essonne : Valentin VRAIN – 01 60 79 91 15 – www.essonne.cci.fr/economie-et-territoires
Agence pour l’économie en Essonne : Bernard Abondance – 01 69 91 42 63
Crédits photos : Renault truck
Immobilier