Traiter les condensations dans un logement

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Les condensations
dans les logements
après isolation
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Pour éradiquer les effets
existants des condensations et
éviter qu’à l’avenir elles ne
provoquent de nouveaux dégâts,
il faut supprimer l’humidité
ambiante par la ventilation.
Selon l’ampleur des dégradations,
des travaux annexes sont à
prévoir pour assainir et remettre
en état les logements.
A
rrêter les condensations, faire disparaître les moisissures, assainir durablement le logement et le
remettre en état peut nécessiter des travaux plus
ou moins importants et la collaboration des occupants. La priorité absolue est le séchage des supports. Lui
seul permet de se débarrasser des moisissures et, pour bien
sécher, il faut ventiler. Pendant les travaux, les meubles pourront être décalés par rapport aux murs de façon à ménager
une circulation d’air entre eux et faciliter le séchage. Ils jouent
le rôle d’un isolant placé devant le mur, sans pare-vapeur,
ce qui favorise les condensations.
La ventilation
L’ouverture des fenêtres entraîne un gaspillage d’énergie, surtout en hiver, provoque des courants d’air et laisse entrer le
bruit et la pollution. Aujourd’hui, elle est devenue incompatible avec les économies d’énergies. Mais comme le renouvellement d’air est indispensable à notre bien être et notre
sécurité, il est dorénavant assuré, fenêtres fermées, par des
systèmes d’aération associés ou non à une ventilation mécanique. Reste que leur oubli ou leur défaillance entraîne l’apparition de condensations.
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Pour retrouver des conditions d’hygiène et de
confort satisfaisantes, il est impératif de restaurer le bon fonctionnement de cette ventilation selon les préconisations du diagnostic.
Par ailleurs, les bâtiments faisant l’objet d’une
réhabilitation doivent respecter les dispositions
relatives à l’aération des logements en vigueur
à la date de la construction du bâtiment.
Mais « ces débits de ventilation avaient été conçus par nos prédécesseurs pour l’habitat de l’époque avec son absence d’isolation et
tous ses défauts d’étanchéité », explique Jean-François Nouvel,
directeur Recherche et développement d’Aldes. « Aujourd’hui,
nous n’avons pas de réglementation indiquant comment mettre
en place un système permettant de résoudre le problème de la ventilation dans un logement ancien devenu parfaitement étanche.
Pourtant, le simple bon sens incite à adapter la ventilation aux
nouvelles conditions d’ambiances créées à l’intérieur des logements.
Il est aberrant de garder la solution de l’époque alors que les caractéristiques du bâtiment ont changé», insiste Jean-François Nouvel.
Lorsqu’il n’existe pas de ventilation ou qu’elle peut être améliorée, le choix de la VMC doit s’imposer prioritairement.
Cependant, dans le cadre de certaines réhabilitations, il peut
être difficile, voire impossible, de l’installer. Dans ce cas, il
existe différentes solutions individualisées. «Un système simple
extraction constitue un garde-fou, déclare Jean-François Nouvel.
Les systèmes simple flux modulés amènent ensuite une meilleure réponse ventilation avec une moindre consommation énergétique, et puis il y a les systèmes double flux. Un double flux ne
peut se faire que dans le cadre d’une réhabilitation lourde. »
Quoi qu’il en soit, traiter ou mettre en œuvre un système de
ventilation dans un logement ou un bâtiment est du ressort
de professionnels.
Restaurer la ventilation
Dans tous les cas, et selon l’état des lieux relevé par le diagnostic, le traitement peut commencer par une intervention
sur la partie visible de la ventilation. Relativement simple à
réaliser, elle suffit parfois à remettre en marche le renouvellement d’air du logement :
■ les grilles de ventilation ;
■ les entrées d’air ;
■ les bouches d’extraction.
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1. Les grilles de ventilation
Dans l’ancien, ce sont des grilles de ventilation hautes et
basses qui assurent le renouvellement de l’air pièce par pièce.
Elles peuvent être débouchées (côté intérieur et/ou extérieur),
nettoyées, changées, redimensionnées, adaptées au système
d’extraction ou créées. Scellées en traversée de mur, ces grilles
ont une section de ventilation de plusieurs dizaines de cm2.
Si elles sont insuffisantes ou qu’il est impossible ou non souhaité (isolation par l’extérieur…) de pratiquer des ouvertures
en passant à travers un mur, la meilleure solution consiste à
les poser sur la menuiserie. Nicoll propose des modèles pour
vitres, ainsi qu’un modèle acoustique à poser en traversée de
mur (isolement 39 et 35 dB). Une solution à retenir après une
réhabilitation acoustique.
2. Les entrées d’air
Elles sont installées sur les fenêtres des pièces à vivre. « Elles
participent à 100 % à la ventilation d’un logement, souligne
Annick Chartier, responsable Promotion des ventes en Ile-deFrance d’Aldes. Chose importante : l’air qui entre dans le logement est aussi un air comburant. Il est donc tout aussi indispensable au bon fonctionnement des appareils à gaz qu’à l’évacuation de l’humidité et à l’assainissement du logement. Il préserve le bâti des phénomènes de condensations et moisissures. »
Les entrées d’air peuvent être débouchées,
dépoussiérées, nettoyées, changées ou
créées. Les entrées d’air pour VMC doivent
être conformes aux exigences de la norme E51732 et être dimensionnées et installées conformément aux normes XP P50-410 (réf. DTU 68.1) et
NF P50-411 (réf. DTU 68.2.)
Avec la ventilation naturelle par balayage et la VMC simple
flux, il existe deux grandes familles d’entrée d’air :
■ les autoréglables qui laissent passer un débit d’air constant
tel que demandé par la bouche d’extraction et quelles que
soient les conditions extérieures (vent…) et intérieures
(humidité…). Elles se caractérisent par leur module (débit
en m3/h pour une différence de pression de 20 Pa) et leur
isolement acoustique «Dn, e, w (Ctr)». Elles déclinent trois
débits nominaux possibles : 22, 30 et 45 m3/h ;
■ les hygroréglables qui assurent un débit d’air réparti pièce
par pièce selon les besoins. La section de l’entrée d’air varie
automatiquement en fonction du taux d’humidité de la pièce,
ce qui assure une évacuation plus rapide dès que l’air devient
trop humide. Ces modèles sont sous Avis Technique.
La circulation de l’air des pièces principales vers les pièces
techniques doit être assurée par le détalonnage des portes.
S’il est inexistant ou insuffisant, il est impératif d’y pallier.
3. Les bouches d’extraction
Elles, qui sont le pendant des entrées d’air, sont installées
dans les pièces techniques. Comme pour les entrées d’air, les
bouches d’extraction doivent être vérifiées et remises en
état de fonctionner si nécessaire. Elles peuvent être débouchées, nettoyées, changées, créées ou dûment
raccordées au conduit. Elles se caractérisent par leur débit d’air pour une différence
de pression de 10 Pa (en ventilation naturelle) ou
de 100 Pa (en VMC).
Les bouches d’extraction pour VMC sont couvertes par la NF E51-713.
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On distingue :
■ les bouches d’extraction autoréglables. Elles garantissent
un débit d’air constant quelles que soient les conditions
atmosphériques ou l’occupation des pièces. En ventilation
naturelle par conduits verticaux, elles réduisent les déséquilibres des débits d’air entre les étages (dus au tirage
thermique) et limitent les débits extraits en période froide.
Pour mémoire, le tirage thermique favorise les étages inférieurs aux dépens des étages supérieurs ;
■ les bouches d’extraction hygroréglables. Elles adaptent
automatiquement le débit d’air en fonction de l’humidité
de la pièce. En ventilation naturelle par conduits verticaux,
elles présentent les mêmes avantages que les précédentes.
Illustration Thierry Bel
La ventilation naturelle par pièce
Les grilles d’entrées et d’évacuations d’air sont posées dans
la même pièce. Chaque pièce est équipée de dispositifs particuliers (un ou deux orifices). L’air est extrait par tirage thermique via des grilles traversant le mur ou via des bouches p
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d’extraction raccordées à des conduits unitaires ou shunts.
La ventilation thermique qui est aléatoire était soutenue par
l’absence d’étanchéité des logements. En conséquence, elle
risque fort de devenir trop faible après rénovation. Des
conduits supplémentaires peuvent être installés
dans le bâtiment, si nécessaire. Les dévoiements éventuels respecteront alors les exigences de l’arrêté du 22-10-1969 (conduits de
fumée desservant des logements).
Lorsque l’aération naturelle est insuffisante, notamment dans les pièces humides, il est possible
de l’améliorer en installant un aérateur individuel. Les aérateurs (Vortice) évacuent rapidement l’air vicié et l’humidité
de la cuisine ou de la salle de bains en augmentant ponctuellement le débit d’extraction. Chaque pièce a un taux de
renouvellement de l’air indépendant et adapté à son volume,
au type de pièce concerné (cuisine, salle de bains…) ou à son
occupation. Le principe : l’air est rejeté à l’extérieur via l’aérateur choisi en fonction de son type d’installation (traversé
de mur, sur vitre, via un conduit plus ou moins long). Bien
entendu, il convient de s’assurer qu’il y a bien une entrée d’air
dans la pièce, sinon il faut en créer une. Si la mise en route
de l’aérateur est volontaire, elle peut se faire par un interrupteur
indépendant ou être asservie à la lumière de la pièce, à la présence, au taux d’humidité ou au taux d’humidité et à la
température. Le niveau sonore en petite vitesse est inférieur
à 30 dB(A).
Cette solution peut être retenue lorsqu’il est impossible d’installer une VMC pour cause d’encombrement ou de passage
de gaine, comme c’est parfois le cas dans les appartements
anciens. Toutefois, si cela est concevable, il est toujours préférable de passer en ventilation par balayage.
La ventilation naturelle
par balayage
Elle permet le transfert permanent de l’air des pièces où la
production de vapeur d’eau est la moins importante (séjour,
chambre) vers les pièces les plus humides (cuisine, salle de
bains…). Les entrées d’air sont dans les pièces principales,
et les grilles ou bouches d’extraction dans les pièces techniques. Les premières sont posées en traversée de mur, les
secondes sont raccordées à des conduits unitaires ou shunts.
Dans ce dernier cas, il est possible de passer en ventilation
naturelle hygroréglable. Comme les entrées d’air et les bouches
d’extraction adaptent leurs débits à l’humidité relative régnant
dans les logements, ce système offre une certaine adaptabilité à leur taux d’occupation.
Comme précédemment et selon l’installation existante, il est
possible de suppléer aux insuffisances de la ventilation naturelle à l’aide d’extracteurs stato-mécaniques. Spécialement
conçus pour la réhabilitation, ces extracteurs (Astato) viennent
coiffer, en toiture, les conduits unitaires ou shunts
en bon état. Les conduits de fumée, individuels ou collectifs, doivent être conformes
à l’arrêté du 22-10-1969.
Le moteur s’enclenche automatiquement lorsque
les conditions du tirage naturel ne sont plus réunies (température extérieure trop élevée, vent trop
faible) ou en fonction des besoins (heures des repas…). En
augmentant le débit d’extraction, ce dispositif pallie les déficiences du tirage naturel en demi-saison. Il peut extraire des
débits de pointe en cuisine proches des valeurs de l’arrêté du
24-03-1982. Ce système apporte une réponse à la sousventilation des logements sans pour autant engager de lourds
travaux. Les extracteurs stato-mécaniques doivent être
conformes à la norme P50-413, de classe B.
La ventilation mécanique
par insufflation
Le système d’insufflation s’installe au centre de l’habitation
et au plus haut point. Réglementairement, la ventilation naturelle prévaut sur la ventilation par insufflation. En conséquence, elle doit être en parfait état. Les portes doivent être
détalonnées pour laisser circuler l’air, y compris les portes de
placards ou des pièces de rangement. L’air extérieur pris en
un point est filtré, préchauffé et insufflé à l’intérieur par un
diffuseur unique, sans perte d’énergie ni de confort. Comme
le logement est mis en légère surpression de l’ordre de 2 à
3 Pa, l’air est obligé de circuler partout, y compris dans les
recoins. Cette surpression favorise l’extraction dans les pièces
techniques par le dispositif d’extraction existant et dans les
pièces principales par les grilles placées en parties hautes ou
sur les menuiseries. Ce système, compatible avec tous les
types de chauffage, fonctionne automatiquement et est piloté
par un microprocesseur.
« La ventilation par insufflation facilite l’évaporation résiduelle de
l’humidité et règle très vite le problème des condensations, explique
Fabienne Babinet, directrice générale de Domosystem. C’est
LA RÉGLEMENTATION
Bien qu’applicables aux seuls bâtiments neufs,
certains textes réglementaires servent souvent
de base en réhabilitation. Il s’agit de :
■ l’arrêté du 24 mars 1982 modifié le 28 octobre
1983 qui fixe, pour une occupation normale des
logements, un débit d’air minimal et un débit
d’air maximal ;
■ l’arrêté du 31 janvier 1986, relatif à la protection incendie des bâtiments d’habitation ;
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■ l’arrêté du 30 juin 1999 qui concerne les caractéristiques acoustiques des bâtiments d’habitation.
En revanche, pour apprécier le respect de ces exigences, les maîtres d'ouvrage disposent de peu
d’éléments. Sauf pour les systèmes sous Avis
Techniques, la plupart des systèmes de VMC ne
sont couverts que par :
■ la norme XP P50-410 (réf. DTU 68.1) pour le
dimensionnement des installations ;
■ la NF P50-411-1 (réf. DTU 68.2) pour la mise
en œuvre.
Ce sont donc les industriels correspondants qui
garantissent la possibilité de réaliser des installations conformes à partir de la gamme fabriquée.
En ventilation naturelle et pour les logements en
immeubles collectifs, il n’existe pas de Règles
de l’art officielles pour satisfaire les exigences
de l’arrêté du 24 mars 1982.
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même spectaculaire. Les résultats interviennent en moins d’un
mois après la pose de notre Domosec V. Déjà au bout de 24 heures,
il y a un changement radical au niveau des odeurs et de la qualité de l’air. Cela a permis à certains de nos clients asthmatiques
de se passer de leur traitement. »
De son côté, Murprotec lance une Centrale de traitement d’air
« intelligente ». Celle-ci tient compte désormais de la région,
de la saison, du jour et de la nuit, ainsi que de la température.
Ces caractéristiques lui permettent de moduler les quantités
d’air insufflées selon que l’on souhaite, par exemple, capter
l’air chaud au printemps ou l’air frais les nuits de canicule.
Cette centrale renouvelle en moyenne 70 % de l’air ambiant
toutes les heures.
La ventilation mécanique
répartie
Ce système est particulièrement adapté à la rénovation. Il traite
la ventilation générale et permanente dans un appartement,
logement par logement ou dans les pièces de service. Des ventilateurs indépendants sont installés dans les pièces humides
(cuisine, toilettes, salle de bains…). Le modèle est choisi en
fonction de la pièce qu’il va équiper (débit d’air, volume…),
mais aussi en fonction du nombre de pièces à vivre dont il
aura une partie de l’air à extraire.
Pour que la ventilation soit efficace, il faut prévoir des arrivées
d’air neuf suffisantes dans les pièces à vivre. En éliminant les
masses d’air humide là où elles s’accumulent de façon répétitive, la VMR modifie l’atmosphère intérieure et l’assainit. Les
extracteurs se posent en traversée de mur ou sont raccordés
à un conduit unitaire d’extraction plus ou moins long.
Disponibles en plusieurs versions, ils peuvent fonctionner
en continu, à commande manuelle ou automatique par hygrostat ou temporisateur (réglable de 3 à 20 minutes).
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Les nouveaux aérateurs individuels Punto Filo de Vortice offrent Illustration Thierry Bel
une esthétique extra-plate (17 mm). Équipés d’une nouvelle d’après un schéma
turbine, leurs niveaux sonores sont très limités et leurs per- de Murprotec
formances élevées. Bénéficiant de la technologie Long Life,
ces aérateurs hélicoïdaux sont montés sur roulement à billes
pour assurer un fonctionnement permanent sur le long terme
(30 000 heures). La ventilation permanente s’effectue à petite vitesse. Toutefois, lorsqu’il est nécessaire d’accélérer le
renouvellement de l’air dans une pièce de service ou de tout
le logement, l’utilisateur peut passer un ou plusieurs aérateurs en grande vitesse. Les caractéristiques des aérateurs
(Vortice), vérifiés par le Cetiat (Centre technique des industries aérauliques et thermiques), répondent aux exigences du
label Promotelec « Habitat existant ».
Autogyre propose un tout nouvel extracteur hélicoïde EMEP
extra-plat et rapide à installer sans vis. Il se fixe au mur ou au
plafond. Disponible en version hygrostat, l’extracteur se met
automatiquement en marche si le taux d’humidité de la pièce
est trop élevé (seuil réglable). Il décline trois modèles pour s’adapter aux petites comme aux grandes pièces (98 à 320 m3/h).
De son côté, Aldes a développé deux gammes de produits
pour répondre aux problèmes de l’existant, l’un en ventilation répartie et l’autre en ventilation individuelle. « L’avantage
des systèmes répartis est de permettre l’installation d’une ventilation quand la dimension ou la disposition des pièces rend impossible le passage de gaines, explique François Chardon, responsable Marché ventilation chez Aldes. En revanche, il impose de percer plusieurs trous sur l’extérieur. Nous déclinons deux
systèmes en VMC répartis, le Multi et le Mono. »
Le Multi convient lorsque les pièces techniques sont
regroupées (WC mitoyens de la salle de bains et éventuellement de la cuisine), comme c’est souvent le cas dans les
anciens appartements. Le ventilateur s’installe dans l’une des
pièces techniques (les WC, par exemple) dans un faux plafond de 20 cm de hauteur. Une prise d’air est posée, d’un p
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d’après un schéma
de Aldes
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côté, dans la cuisine et, une autre, de l’autre côté dans la salle
de bains. L’air chargé de vapeur d’eau est rejeté directement
à l’extérieur, en façade. Bien entendu, les fenêtres seront
équipées d’entrée d’air. Le Mono s’utilise en complément dans
une pièce technique isolée (WC à l’autre bout de l’appartement…) et qui ne peut être raccordée de façon centralisée.
Lui aussi ventile en continu.
« L’intérêt de notre système, commente François Chardon, est
qu’il garantit une ventilation générale et permanente. Il assure
un débit d’air constant, quelle que soit l’installation. Ce n’est
pas le cas de la majorité des petits extracteurs vendus sur le marché qui ne se mettent en route que ponctuellement. S’ils garantissent l’évacuation de l’humidité dans la pièce en question, en
revanche ils ne la traitent pas à l’échelle du logement. C’est donc
un traitement local que j’assimile à une hotte de cuisine. Et puis,
il faut souligner que notre système d’extraction ne fait pas de bruit
et consomme moins d’énergie que ces petits extracteurs. Comme
il offre un niveau de pression acoustique conforme à la réglementation dans le neuf, il fonctionne sans provoquer de gêne. »
La VMC individuelle
Bien que destiné à la maison individuelle, ce système peut
être utilisé en logement collectif à condition de résoudre le
problème d’évacuation de l’air vicié (rejet en façade ou par
conduit unitaire débouchant en toiture).
« Nous fabriquons des groupes compacts de 185 mm d’épaisseur
de façon à ce qu’ils puissent être fixés dans un faux plafond, décrit
François Chardon. Ils sont équipés de piquages permettant d’aller extraire l’air des différentes pièces techniques. L’inconvénient
est qu’il faut passer des conduits entre le système de ventilation
compacte et les pièces techniques. Ils sont donc habillés par des
soffites, des coffrages ou cachés dans des faux plafonds. L’avantage,
c’est qu’il suffit d’un seul trou pour rejeter l’air. »
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La VMC collective
Cette fois la ventilation ne se limite plus à balayer un seul logement, mais plusieurs dizaines. Avec la VMC simple flux, la
plus employée, l’air circule à sens unique. Il entre dans les
pièces à vivre, traverse les logements et est aspiré par les
bouches d’extraction situées dans les pièces techniques. Ces
bouches d’extraction sont raccordées par un réseau aéraulique, généralement métallique, à un groupe d’extraction situé
en toiture. Ce dernier maintient, dans le circuit aéraulique,
une dépression d’environ 100 Pa. Les bouches d’extraction
et les entrées d’air, qui sont le plus souvent autoréglables,
assurent une ventilation permanente et un débit d’air constant.
Le débit de renouvellement de l’air est fixé lors de l’installation du système en fonction du nombre d’occupants prévus
dans chaque appartement.
1. Améliorer la VMC
Si la VMC autoréglable ne suffit pas à évacuer les condensations, il est possible de l’améliorer par une variante : la VMC
hygroréglable. Les entrées d’air et les bouches d’extraction
sont asservies à l’humidité relative du logement. Le débit d’air
est donc modulé en fonction du nombre de personnes présentes et de leurs activités. « Les systèmes hygromodulés apportent une réponse efficace aux problèmes des HLM où les taux d’occupations des appartements et leurs besoins en ventilation ne sont
pas les mêmes », souligne Jean-François Nouvel. Quand l’hygrométrie est basse, le besoin de ventilation est faible, des
débits minimums sont maintenus. En revanche, si le logement est sur-occupé et l’air chargé d’humidité, les débits seront
forts. Entre les deux, toutes les positions sont possibles. À
qualité d’air égale, l’hygroréglable minimise les déperditions
énergétiques tout en éliminant le risque de condensations.
«Changer un système autoréglable en hydroréglable s’effectue sans
difficulté majeure, déclare François Chardon. Lorsque la muta-
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tion s’opère au niveau d’un immeuble, il faut vérifier que le dimensionnement de l’installation est apte à encaisser les variations de
débits. Sinon, il faudra la régler en conséquence. L’hygroréglable
extrait jusqu’à deux fois moins d’air qu’un autoréglable et en extrait
plus lorsque cela s’avère nécessaire. Bien entendu, les entrées
d’air et les bouches autoréglables seront déposées au profit des
hygroréglables. Par ailleurs, les entrées d’air limitent les courants
d’air puisqu’elles se ferment automatiquement quand le besoin
de ventiler décroît. Elles provoquent donc moins de gêne et moins
de risque de voir les occupants les boucher.» Par ailleurs, les usagers, sachant que le système règle pour eux le renouvellement
d’air au moindre coût, sont moins tentés de couper la ventilation pendant leur absence.
2. Installer une VMC simple flux
« Réhabiliter une ventilation naturelle par balayage en VMC collective constitue une opération lourde », observe Jean-François
Nouvel. Il est possible de réexploiter les conduits existants,
métalliques ou maçonnés. En réhabilitation, le
dimensionnement de l’installation relève
de la norme XP P50-410 (réf. DTU 68.1). Une
note informative y précise aussi que : « Ces règles
ne visent pas les installations utilisant des conduits
d’extraction existants, tels que les conduits collectifs à raccordement individuel de hauteur d’étage
(généralement dit “shunts”) ou individuels transformés par adjonction d’un dispositif mécanique. Les conduits collectifs à raccordement individuel de hauteur d’étage ou individuels peuvent,
en effet, présenter des caractéristiques d’étanchéité à l’air ou de
perte de charge différentes de celles des conduits habituellement
utilisés pour la réalisation des installations de VMC. » De telles
installations ne peuvent être mises en œuvre qu’après avoir
effectué des tests d’étanchéité de l’ensemble des conduits
réutilisés.
Les conduits de ventilation ou de fumée réexploités doivent
être ramonés et, si nécessaire, tubés ou chemisés. Dans le
cas d’installation de conduits supplémentaires,
les dévoiements éventuels respecteront les
exigences de l’arrêté du 22-10-1969 (conduits
de fumée desservant les logements). Avec des
conduits shunts, il est préférable de limiter le
nombre de logements raccordés à un même ventilateur. « Avec les conduits de fumées qui sont individuels, il faut installer un système de collecteur sur les souches
de cheminées. Ce dispositif permet de réunir l’ensemble de ces
débouchés pour les raccorder sur un seul ventilateur qui délivrera un débit permanent. Cette solution est souvent adoptée en
région parisienne », précise Jean-François Nouvel. Les grilles
qui assuraient la ventilation naturelle sont bouchées dans les
pièces techniques. La grille haute est remplacée par une platine de rénovation avant de recevoir la bouche d’extraction
autoréglable ou hygroréglable. Des entrées d’air sont posées
sur les huisseries dans les pièces à vivre.
Les entrées d’air parasites
En ventilation naturelle, comme avec une VMC simple flux,
les entrées d’air parasites doivent être supprimées pour garantir l’équilibre des débits entrants et sortants.
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Il est donc indispensable de :
■ supprimer, dans les pièces techniques, les grilles d’amenée
d’air de la ventilation naturelle d’origine, lors de la pose de
bouches d’extraction pour VMC. Cette opération peut se
faire au moyen de plaques d’obturation métalliques ou
plastiques ;
■ condamner les conduits d’amenées d’air et les conduits
de fumée non utilisés pour l’extraction de l’air vicié ;
■ rendre étanche la porte palière à l’aide de joints posés en
feuillure. Le seuil sera équipé d’une barre métallique ajustée
à l’espace sous la porte ou par une barre de seuil rabattable;
■ rendre étanche toutes les portes donnant accès sur des
locaux communiquant avec l’extérieur (balcon, séchoir…) ;
■ calfeutrer les joints du bâti et du mur ;
■ calfeutrer la jonction entre le mur et un coffre de volet
roulant ;
■ poser les entrées d’air dans le séjour et les chambres, le
bureau…
Le confort acoustique
Mal conçu et mal entretenu, un système de ventilation génère
des nuisances sonores qui ont pu conduire les occupants à
arrêter la ventilation. Elles doivent être traitées.
1. Les shunts (conduits collectifs d’aération naturelle)
Ils peuvent transmettent les bruits d’un logement à l’autre.
Cette gêne est difficile à traiter. Si possible, mieux vaut passer un conduit de ventilation mécanique dans le conduit principal. Un ventilateur sera implanté en toiture et des bouches
d’extraction dans les pièces où débouchent les conduits
shunts. Les conduits individuels du shunt seront bouchés.
2. Les entrées d’air
Elles émettent un sifflement et/ou laissent pénétrer les bruits
extérieurs. Dans le premier cas, il peut s’agir d’un simple problème d’entretien. Pour résoudre le second, il est possible de :
■ remplacer les entrées d’air existantes par des entrées d’air
acoustiques. Pour obtenir une meilleure performance, l’entrée d’air peut-être placée sur le caisson du volet roulant
ou en traversée de mur. Dans ce cas, il faut supprimer l’ancienne entrée d’air posée sur la menuiserie et boucher les
trous de mortaise ;
■ passer en ventilation double flux. Cette solution lourde
est à envisager dans un environnement très bruyant (périphérique, aéroport…). Si elle est réalisable en réhabilitation, elle implique de boucher tous les orifices de ventilation installés en façade. L’air est pris à l’extérieur en un point
éloigné et est soufflé mécaniquement dans les pièces
principales.
3. Les bouches d’extraction
Elles émettent un sifflement. Soit l’aspiration de l’air est
trop rapide, soit son raccordement au conduit n’est pas
étanche. Le traitement :
■ laver les bouches d’extraction peut suffire à régler le
problème ;
■ équiper certaines bouches d’extraction de plaques et d’anneaux phoniques améliore leurs caractéristiques acoustiques ;
p
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■ changer les bouches d’extraction ;
■ examiner et régler l’installation tout entière. Le déréglage
peut provenir d’un grand nombre de bouches d’extraction bouchées par les occupants. Non seulement, il faut
les dégager pour rétablir le fonctionnement de l’installation, mais il convient de trouver la cause de leur obturation, y remédier et rétablir l’équilibre de l’installation.
4. Les vibrations du moteur
Ils peuvent provoquer :
■ des bruits solidiens dans le plancher et/ou la structure
du bâtiment. Pour y remédier, il faut désolidariser le piétement ou le socle de l’extracteur avec des plots souples,
et intercaler des manchons souples entre la machine et les
conduits. Il est parfois nécessaire (en habitat collectif) de
réaliser sous la machine une dalle flottante reposant sur
un isolant prévu à cet effet ;
■ des bruits aériens transmis au réseau de gaines d’extraction. Surtout perceptible en maison individuelle, cette gêne
peut être traitée en équipant les gaines d’un silencieux incorporé entre le ventilateur et les bouches d’extraction.
Traiter les moisissures
1. Décontaminer
Lorsque les logements ont retrouvé un degré d’hygrométrie
normal et que les murs sont secs, il est indispensable, surtout dans les logements devenus insalubres, de :
■ décoller les papiers peints moisis ;
■ retirer les revêtements posés au sol. Les moisissures ont
pu se développer en dessous ;
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Pour en savoir plus
• Le guide Ventilation des bâtiments – Réhabilitation dans l’habitat
collectif du CSTB – http://boutique.cstb.fr.
• Les Condensations superficielles dans les logements, Fiche T22 de
1996 de la Maf – Tél. : 01 53 70 30 00.
• Le Guide de la qualité de l’air – Changer l’air, changer la vie
de Aldes – Tél. : 04 78 77 15 15.
32 Qualité Construction • N° 98 • septembre-octobre 2006
n° 98 de Qualité Construction
■ déposer les doublages (plaque de plâtre + isolants) trop
dégradés par les condensations et les moisissures, notamment lorsque le pare-vapeur a été mal positionné ;
■ enlever et détruire tous les matériaux et objets fortement
contaminés par les moisissures (literie, doubles rideaux,
papiers, rideau de douche, boiseries…) ;
■ nettoyer et désinfecter les surfaces (peintures, sol…) avec
de l’eau additionnée d’eau de javel ;
■ gratter et brosser les zones poudreuses (enduit
plâtre…).
Ces opérations de décontamination doivent
être effectuées avec soin afin d’éviter que les personnes effectuant le nettoyage n’inhalent les
spores. Elles seront suivies d’une aspiration minutieuse des poussières avec un aspirateur muni
de filtres adéquats.
2. Traiter
Il faut :
■ refaire les doublages isolants intérieurs dégradés (gorgés
d’eau) par les condensations après séchage et décontamination des lieux, et poser un pare-vapeur côté intérieur ;
■ poser un doublage isolant avec lame d’air ventilée contre
les murs extérieurs revêtus en façade d’un revêtement
étanche. Mieux : refaire les façades avec un revêtement respirant ou un bardage ventilé ;
■ compléter, si nécessaire, l’isolation thermique d’une toitureterrasse au-dessus de la dalle ;
■ améliorer l’isolation au sol des combles perdus en posant
une seconde couche croisée d’isolant après avoir enlevé
tout pare-vapeur qui pourrait être pris entre les deux
couches.
Tous les ponts thermiques ne pouvant pas être supprimés, la
seule parade reste une ventilation efficace. On peut cependant:
■ poser une corniche décorative en polystyrène expansé ou
en staff en cueillie de plafond. Elle diminuera localement
la température de surface ;
■ traiter les surfaces les plus exposées aux condensations
avec un produit fongicide avant d’appliquer une finition.
Lorsque les surfaces sont parfaitement sèches et entièrement
débarrassées de toutes traces de moisissures, les travaux
de décoration peuvent être entrepris.
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Marie-Pierre Jouan