Le 3ème mode et le piéton intelligent
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Le 3ème mode et le piéton intelligent
2011 Le 3ème MODE de déplacement Rapport n° 2: Le Piéton Intelligent -- 1 - - Le 3ème MODE de déplacement Rapport n°2 : le Piéton Intelligent 2011 Rapport réalisé par URBA 2000 dans le cadre des travaux de la PREDIM -- 2 - - ème - Le 3 mode de déplacement – ème mode de déplacement – Rapport n°2 – Le piéton intelligent, au centre du 3 Sommaire 1. Définition du 3ème mode 2. Le concept du 3ème mode se diffuse La Charte MMI - Mobilité Multimodale Intelligente Les actions de la PREDIM 3. Le 3ème mode : reconnaître et connaître le piéton dans la « ville marchable » 3.1 Problématique de la marche 3.2 Scénarios pour un type et contexte de trajet 3.2.1. Trajet de vie quotidienne de faible distance (et durée) en territoire connu et familier 3.2.2. Trajet long en zone urbaine avec usage du TC avec correspondances – territoire connu 3.2.3. Trajet long en zone urbaine ou périurbaine en TC avec correspondances – territoire inconnu 3.2.4. Trajet zone urbaine en TC avec correspondances, territoire connu – pour personnes à mobilité réduite 3.2.5. Guidage dans les pôles d’échange, sur le trajet de l’usager 3.3 Technologies mobiles existantes pour aider les usagers aux déplacements 3.3.1 Les opérateurs de transport 3.3.2 Les systèmes d’information indépendants 3.3.3 Les fabricants de produits de navigation 3.3.4 Les améliorations à apporter 3.3.5.Quelques modèles de smartphones intégrant la navigation piétonne. 4. Conclusion -3 - ème - Le 3 mode de déplacement – ème mode de déplacement – Rapport n°2 – Le piéton intelligent, au centre du 3 1. Définition du 3ème mode Le 1er mode est le mode dominant, celui de l’automobile et de l’autosoliste, consommateur d’espace urbain, générateur de bruit et de pollution. Le 2ème mode est celui des transports en commun qui aujourd’hui a atteint ses limites. Le 3ème mode de déplacement propose des alternatives au 1er mode et complète le deuxième mode. Il satisfait aux conditions de développement urbain durable et prend en compte les questions d’énergie et d’émissions de carbone ainsi que les questions liées aux espaces publics. Il rassemble ou combine plusieurs solutions innovantes et il intègre de nouveaux services tels que l’information voyageurs et la billettique. 2. Le concept du 3ème mode se diffuse Les différentes présentations et discussions au sein de la PREDIM, a permis de sensibiliser la sphère des acteurs du transport public : désormais une majorité d’acteurs adhèrent au concept du 3ème mode de déplacement et se l’approprie. L’effort doit être soutenu et entretenu mais le message est passé vis-à-vis des instances telles que l’AFIMB, le GART, les pôles de compétitivité (MOVEO, Advancity, SYSTEMATIC, ….), les prestataires de services, les opérateurs de transport, les AO, … La Charte MMI - Mobilité Multimodale Intelligente Le groupe de travail mis en place par l’Académie des technologies autour de MMI - Mobilité Multimodale Intelligente – a conduit à des réflexions sur l’interopérabilité, les plateformes ouvertes et les logiciels libres. ce groupe de travail a permis de mettre en place « la Charte de coopération pour la mise en œuvre d’une plateforme ouverte en faveur de l’interopérabilité des systèmes de transports intelligents ». dite Charte MMI. Les représentants d’une trentaine d’organisme sont venus signer la Charte MMI lors de la réunion du 29 septembre 2010 qui s’est tenue dans les locaux de la Fédération des Industries Ferroviaires (FIF). Cette dernière porte actuellement le projet, avec un soutien fort de la part du GART et du MEEDDM. Ce projet a été initié par l’Académie des technologies. La rédaction de la Charte a été établie par URBA 2000. Parmi les signataires on note : la FIF, ITS Bretagne, l’ATEC-ITS France, l’Académie des Technologies, l’UTP, le Conservatoire National des Arts et Métiers, le GART, le MEEDDM , URBA 2000, les pôles de compétitivité comme I-trans, MOVEO, ADVANCITY, SYSTEMATIC ; NOVALOG, Images et Réseaux, Lyon Urban Truck and Bus, la FNTR, RENAULT, ALSTOM, VEOLIA, THALES, Orange … La charte est un mécanisme ouvert, offrant à chacun la possibilité d’y adhérer à tout moment. La liste des adhérents n’est donc pas close et le nombre d’adhérents devrait aller en augmentant dans les mois à venir. Dans le champ d’action de la charte, le 3ème mode est explicitement mentionné. Il se place en effet comme alternative au 1er mode (automobile utilisée en solo) et en complément du 2ème mode, celui des TC. Il regroupe donc des modes de transport comme le TAD, le -4 - ème - Le 3 mode de déplacement – ème mode de déplacement – Rapport n°2 – Le piéton intelligent, au centre du 3 covoiturage, les nouveaux véhicules électriques …. qui nécessitent des moyens d’information interopérables. Le 3ème mode cherche à développer et à favoriser l’intermodalité, le piéton constituant l’acteur essentiel du dispositif. Il est tourné vers l’innovation car les mutations à accomplir vers une mobilité urbaine économe en énergie émissive de CO2 et respectueuse de la qualité de vie dans le milieu urbain, supposent qu’un flux important d’innovation se déploie rapidement… On sait que la maturation d’un système innovant ayant un effet d’impact significatif se compte en années sinon en décennies. Les actions de la PREDIM Le 3ème mode a fait partie des évolutions à apporter dans le cadre du nouveau programme de la PREDIM. Le 3ème mode contribue ainsi à la multimodalité, il engendre des services divers faisant appel à de nombreux acteurs. Il met en relief les besoins d’organisation et pose les problèmes d’interopérabilité au sein même de ses composantes mais aussi avec le 1er et le 2ème mode. Un vaste chantier attend donc la PREDIM dans ce domaine. Le 3ème mode intervient également dans la mise en œuvre de la plateforme technique de l’AFIMB dont l’objectif est de rendre interopérables les différents réseaux régionaux afin de diffuser une information sur un large territoire. -5 - ème - Le 3 mode de déplacement – ème mode de déplacement – Rapport n°2 – Le piéton intelligent, au centre du 3 3. Le 3ème mode : reconnaître et connaître le piéton dans la « ville marchable » L’homme qui marche, c’est aussi l’homme qui vit dans l’univers urbain qu’il a créé, avec les technologies, les commodités, les nuisances et les risques qu’elles comportent. La question de l’énergie émissive en CO2 nous fait regarder notre planète autrement comme mise en danger par nos excès. Et nous prenons conscience de cette finitude ; « toujours plus » ne peut plus être notre mot d’ordre… saurons nous trouver comment « moins, c’est mieux », non pas la résignation à la contrainte ou à la limitation de nos libertés, mais peutêtre en recherchant d’autres épanouissements. Bien vivre dans nos villes – comme Better City, Better Life, le thème de l’exposition universelle de Shanghai – c’est évidemment pouvoir vivre en s’y déplaçant librement, aisément, individuellement pour élargir nos socialités… C’et l’enjeu du 3ème mode. Si le 1er mode est celui de l’industrie triomphante et de l’énergie sans limites, si le 2ème mode est celui de l’engagement de la responsabilité et des ressources publiques , le 3ème mode est celui dont l’acteur déterminant est l’homme, dans toutes ses dimensions (l’individu libre de ses choix, le citoyen, la personne intégrée à de nombreuses socialités, et notamment celles des citadins , l’homme du 21ème siècle du développement durable)…. C’est aussi l’être naturel avec sa dimension humaine, celle du pas qui donne la mesure des espaces au sein desquels il peut vivre… Cette dimension humaine doit devenir l’étalon de la mesure de l’organisation de nos établissements humains. Le monde devra encore construire au cours de ce siècle des villes ou les extensions des villes existantes pour faire face à l’urbanisation des populations (vers un ratio de l’ordre de 80% de la population totale). 3.1 Problématique de la marche La marche reste le premier moyen de transport dans le monde, mais essentiellement dans les pays pauvres. Dans les pays riches et urbanisés, et depuis l’apparition de l’automobile et hormis en vacances ou dans le cadre de randonnées, le piéton moyen parcourt au plus quelques kilomètres par jour. En réalité, on ne sait pas grand-chose sur le sujet. Dans les villes, on se déplace rarement à pied à plus d'un kilomètre autour du domicile ou lieu de travail (c'est l'aire de proximité, l'échelle du quartier). La marche dépend des motivations de l’individu (raison pratique de l’accès ou de la substitution à d’autres moyens de déplacements, motivation sportive ou citoyenne..), du contexte dans lequel il se trouve (a-t-il d’autres moyens de transport qui placent la marche en alternative avec ces derniers ?), des conditions dans lesquelles s’opère la mobilité (en zone urbaine, l’usage de l’automobile devient difficile en raison des problèmes de circulation et de parking, la sécurité n’est pas toujours assurée pour l’usage du vélo ou sa surveillance n’est pas assurée, la météo peut également être défavorable pour encourager l’individu à marcher.). Pour illustrer cette problématique, nous esquisserons plusieurs scénarios correspondant chacun à un type de contexte du déplacement ; nous évoquerons au besoin des dispositifs d’aide basés essentiellement sur le smartphone, susceptibles d’apporter un soutien au piéton -6 - ème - Le 3 mode de déplacement – ème mode de déplacement – Rapport n°2 – Le piéton intelligent, au centre du 3 et l’encourager à poursuivre son effort et à trouver les solutions suffisamment commodes pour qu’elles puissent se répandre et en viennent à créer à terme une masse critique d’adeptes. 3.2 Scénarios pour un type et contexte de trajet 3.2.1. Trajet de vie quotidienne de faible distance (et durée) en territoire connu et familier Développement du scénario La marche est alors un mode de transport de complète liberté. Le déplacement n’est pas contraint par des horaires de TC qu’il faudrait connaître. Le piéton établit son propre itinéraire, effectue au besoin des actions sur son passage (passage au distributeur de billet, achat du journal …). En marchant il vit pleinement dans la ville car il s’est approprié cet environnement de vie quotidienne. Pour ce trajet, s’il a le choix entre automobile et marche, sa motivation est liée à son choix qui va de la commodité au plaisir de se déplacer dans l’espace public, à l’activité sportive, au geste citoyen (minimiser les émissions carbone), au souci économique (économie de carburant et de maintenance du véhicule), voire même à éviter des contraintes s’il lui est difficile de se garer ou de se mouvoir dans le trafic avec son automobile. Et pourtant actuellement énormément de petits parcours de moins de 500 mètres s’effectuent pourtant en automobile Cas : domicile – école ; domicile – travail ; domicile – épicerie…… domicile – services dans la zone délimité par le quartier voire la ville. Recours à un dispositif d’aide Le piéton se déplace dans une zone qu’il connaît, en moyenne dans un rayon d’un kilomètre autour de son domicile ou lieu de travail. Le recours à un dispositif de type smartphone n’est pas vraiment utile si ce n’est pour afficher les services occasionnels offerts dans ce périmètre (manifestations, exposition temporaire, publicité sur un produit …). -7 - ème - Le 3 mode de déplacement – ème mode de déplacement – Rapport n°2 – Le piéton intelligent, au centre du 3 3.2.2. Trajet long en zone urbaine avec usage du TC avec correspondances – territoire connu Développement du scénario La marche est évidemment nécessaire pour les trajets aux extrémités du parcours et pour les correspondances. Elle est complémentaire au trajet TC. La distance aux extrémités détermine le choix du TC : si elle est importante, l’individu peut adhérer à cette solution. Les caractéristiques du réseau TC (distances, horaires, fréquences) déterminent les parties du trajet en marche et les marges de sécurité en temps que le piéton doit observer pour se synchroniser avec les horaires de passage TC. Généralement, l’information dont dispose le piéton se limite à celle qu’il a mémorisée (horaires et fréquences régulières élevées ou moins élevées). L’amélioration des conditions d’échanges aux correspondances relève certes de l’aménagement des lieux mais aussi de la gestion de l’information pour le voyageur. Il en résulte un certain nombre d’incertitudes et d’inquiétudes du fait que ces régularités peuvent être perturbées par des incidents de trafic TC. Recours à un dispositif d’aide L’inquiétude peut être levée par des systèmes d’information : - - à l’arrêt de bus, heure de passage des 2 prochains bus, éventuellement affichage de l’information sur le trafic perturbé à la station de métro, idem que précédemment Avant son voyage, l’usager peut consulter les sites internet d’information voyageurs. L’avantage est qu’il peut réagir en fonction de la situation avant d’entreprendre son voyage… mais la pratique ne peut concerner que quelques personnes prévoyantes et habituées aux outils internet. Mais désormais les PDA (Personal Digital Assistant ou smartphone pour téléphone intelligent) sont aussi capables de fournir des informations avant et pendant le voyage. (exemple du système Mobitrans de Transdev développé sur quelques réseaux tels que Nantes, Montpellier, Grenoble, Orléans … : il vous permet de connaître, depuis votre téléphone portable, les temps d'attente des deux prochains bus ou trams sans être à l'arrêt – Pour la RATP, consultation des prochains passages en temps réel des TC (Bus, métro, tramway, RER, desserte Aéroport et Noctilien) ainsi que l’information trafic. Il reste cependant à faire un long chemin pour que les normes et/ou le marché se saisissent d’un type de services vraiment massivement diffusable. -8 - ème - Le 3 mode de déplacement – ème mode de déplacement – Rapport n°2 – Le piéton intelligent, au centre du 3 3.2.3. Trajet long en zone urbaine ou périurbaine en TC avec correspondances – territoire inconnu Développement du scénario C’est le cas de tous les déplacements occasionnels dans une ville inconnue ou peu familière. Les motifs de ces déplacements sont très divers : évidemment les motifs professionnels, mais aussi les motifs d’accès à des services de tous ordres (services publics pour la santé, l’éducation, la culture, les services communaux, les relations sociales avec ses amis ou sa famille).. La démarche d’information préalable est de rassembler les indications de l’adresse où se rendre avec celle des moyens disponibles pour s’y rendre…. Un plan de la ville et un plan de son réseau TC sont nécessaires à minima. Internet permet d’accéder à ces informations si elles ont été mises en ligne. Les résultats de ces recherches sont très inégaux car les informations sont disparates, lacunaires, selon les villes, sans référence à des principes communs convenus à l’échelle nationale. Ainsi les sites internet n’assurent pas toujours la fourniture d’une information précise ou facile d’accès (calculateurs d’itinéraire ou non, simples pages pdf ….). La recherche se complexifie s’il faut recouper les plans de l’opérateur de transport (plans schématiques) avec des cartes de type Google ou Géoportail. Si c’est le cas, bon nombre d’individus abandonnent la recherche et préfèrent choisir les commodités d’un véhicule. Tout individu maîtrisant correctement l’accès à internet et suffisamment persévérant note donc toutes les informations relatives au cheminement de son trajet. Toutefois en zone inconnue, il doit pouvoir s’orienter : Après avoir réalisé un premier tronçon de parcours en train, la jonction avec le réseau TC doit pouvoir s’opérer facilement et le voyageur rejoindre facilement le point d’arrêt qui le mènera au terme de son parcours. Or il n’est pas toujours facile de s’orienter à l’extérieur ou à l’intérieur d’un pôle d’échange si la signalétique est insuffisante ou mal conçue. A la sortie d’une gare, le réseau TC n’est pas toujours correctement signalé. Recours à un dispositif d’aide A terme, les réseaux de transport auront à placer leurs points d’arrêt sur une carte (projet AFIMB). Le PDA deviendra un support d’information qui exploitera à une échelle large ces données structurées. Elle permettront à l’utilisateur d’établir son trajet sur PDA, intégrant le cheminement de sa position géoréférencée jusqu’au point d’arrêt le plus proche, le point d’arrêt de destination, les correspondances , les temps de parcours, les trajetsl à pied, voire même des informations temps réel nécessaires à la reconfiguration de son trajet. Comme les PDA sont géoréférencés, le piéton peut contrôler qu’il ne dévie pas de sa feuille de route. -9 - ème - Le 3 mode de déplacement – ème mode de déplacement – Rapport n°2 – Le piéton intelligent, au centre du 3 3.2.4. Trajet zone urbaine en TC avec correspondances – territoire connu – pour personnes à mobilité réduite ou contrainte Développement du scénario Les moyens et systèmes de la mobilité urbaine sont conçus de manière générique pour répondre aux conditions du public le plus général …. Et en réalité ils répondent aux nécessités pratiques de l’individu « normal », conforme en tous points à de très nombreux standards …. La largeur des sièges dans les TC n’accueille pas aisément les piliers du rugby… et la hauteur des portes peut être cruelle pour les basketteurs. On connaît, car on les désigne ainsi, les personnes handicapées (non ou mal voyants, handicapés moteurs se déplaçant en fauteuil roulant, etc …). Mais il y a aussi les personnes âgées ou les personnes souffrant de maladies cardiaque et pulmonaire qui doivent éviter les escaliers, les personnes qui se déplacent avec une voiture d’enfant ou qui sont encombrées de bagages. L’espace public se doit d’être aménagé pour répondre aux besoins de tous…. C’est même sa définition. L’adaptation des trajets pour tous suppose des politiques d’aménagement très attentives (ascenseurs, escaliers mécaniques, trottoirs accessibles, dispositifs de passage pour les fauteuils roulants). Les déficients mentaux ont des besoins spécifiques. Recours à un dispositif d’aide Pour les PMR, le PDA peut fournir les itinéraires spécifiques, intégrant les contraintes de l’handicapé. Une information temps réel sur la disponibilité des ascenseurs est également essentielle. Pour les non voyants, les PDA ont maintenant la faculté d’utiliser la synthèse vocale pour les noms de rue et autres points d’intérêt. Le parcours est spécifique et comme pour les PMR, le retour d’information en temps réel est aussi essentiel. Pour les déficients mentaux, il est possible d’intégrer la feuille de route (ensemble de pictogrammes et de photos – voir étude de Pictomedia Access) sur PDA qui en plus a la faculté d’intégrer le téléphone. Mais cette solution est à étudier dans le cadre. Il n’est pas évident que les smartphones rendent le service plus performant. -10 - ème - Le 3 mode de déplacement – ème mode de déplacement – Rapport n°2 – Le piéton intelligent, au centre du 3 3.2.5. Guidage dans les pôles d’échange, sur le trajet de l’usager Développement du scénario Si l’homme qui marche, le piéton, est l’acteur de tous ses déplacements, il doit pouvoir maîtriser au mieux la partie de ses trajets qui se joue dans les lieux de concentration des choix à faire et des difficultés à contrôler que sont les grands pôles multimodaux, les grandes gares d’échanges. Les contraintes de l’interconnexion physique des réseaux interviennent dans la longueur et la durée des trajets. (multitude des couloirs d’accès, communication entre les niveaux du pôle grâce à des escaliers, escaliers mécaniques, ascenseurs. L’affichage directionnel devient si complexe qu’on dépasse souvent les possibilités de lecture et de compréhension de l’usager. La simple désignation des sorties peut apparaître comme un véritable casse tête pour qui ne connaît pas parfaitement la ville. Doit-on , peut-on aller plus loin dans la maîtrise de cette complexité ? C’est une question posée aux aménageurs de ville et transport (voir l’importance que prend le thème urbain des quartiers de la Gare Multimodale) Recours à un dispositif d’aide A l’extérieur du pôle d’échange, le PDA est généralement à découvert et peut guider l’usager, en complément éventuellement de la signalétique située aux abords à condition que cette dernière soit suffisamment précise et abondante. A l’intérieur du pôle, le GPS ne lui est plus d’aucun secours : la signalétique fournit une première réponse. Elle peut cependant apparaître discontinue ou incomplète. Le qualité du cheminement peut être améliorée grâce à la pose d’étiquettes RFID (Radio Frequency Identification), système de marquage électromagnétique interagissant avec le téléphone et renseignant l’usager sur les caractéristiques du lieu et les directions. La RFID peut aussi fournir de l’information sur les services de proximité. Ce marqueur comporte un numéro d’identification qui est interprété par l’application du téléphone. -11 - ème - Le 3 mode de déplacement – ème mode de déplacement – Rapport n°2 – Le piéton intelligent, au centre du 3 3.3 Technologies mobiles existantes pour aider les usagers aux déplacements 3.3.1 Les opérateurs de transport RATP - http://www.ratp.fr/ - services pour mobiles La RATP a assuré les développements sur les systèmes de PDA les plus répandus couvrant ainsi 80% des utilisateurs de PDA (Iphone, Android de Google, Symbian de Nokia). Ces applications fournissent : - - les horaires en temps réel des Bus, Noctilien, Métro, RER, Tramway, Dessertes aéroport. Le calcul d’itinéraire avec les préférences : le plus rapide, le moins de correspondances, le moins de marche à pied l'état du trafic sur le réseau de transport francilien avec les perturbations, manifestations et travaux prévus La géolocalisation qui détermine l’accès au réseau ferré à proximité : noms des stations, noms des lignes qui les desservent et distances (à 100m près), plan de quartier des stations proches La visualisation des plans du réseau RATP et SNCF à partir desquels il est possible d’effectuer une recherche d’itinéraire ou d’obtenir un plan de quartier RATP – flashcodes La RATP a déployé sur les 12 000 points d’arrêts de ses réseaux Bus et Tramway en Île-deFrance 20 000 flashcodes. Ces codes barre 2D donnent aux voyageurs équipés d’un téléphone mobile compatible les horaires de passage des deux prochains bus ou tramways, en temps réel, sur le lieu où il se trouve. L’adresse peut être mémorisée dans les favoris du téléphone du voyageur. Ce dernier peut alors consulter à nouveau l’information d’où qu’il soit et à tout moment. Ainsi chaque flashcode est unique et correspond à une ligne de bus ou de tramway pour un point d’arrêt donné, y compris les points d’arrêt déplacés pour raison de travaux. Pour pouvoir utiliser les flashcodes et bénéficier de ce service d’information en temps réel, les voyageurs doivent posséder un téléphone mobile compatible (il le vérifie sur le site www.flashcode.fr), disposer d’un forfait internet mobile, télécharger l’application permettant de lire le flashcode. SNCF - VOYAGES-SNCF.MOB http://sncf.mobi Le site fournit de l’information temps réel sur les trains (inscrire le nom de la ville de départ et le n° de train), et des services pour le Transilien. Le service permet : - d’effectuer une recherche d’itinéraire - de consulter les fiches horaires des trains -12 - ème - Le 3 mode de déplacement – ème mode de déplacement – Rapport n°2 – Le piéton intelligent, au centre du 3 - de connaître les horaires des prochains trains au départ de la gare - d’obtenir l'état du trafic et les informations de travaux par ligne - de connaître les horaires en temps réel des 11 lignes Noctilien de Transilien (tous les jours de 20h à 7h). Pour les TER : - les prochains départs des 2500 gares SNCF, en temps réel - l’itinéraire détaillé et personnalisé Site d’agglomération : exemple de Transpole sur Lille (groupe Keolis) – www.transpole.mobi Bien qu’encore assez incomplet, le site de téléphone mobile fournit de l’information sur le calcul d’itinéraire, les horaires, … Le réseau possède une infrastructure qui fournit de l’information temps réel. Mais ce type d’information n’est pas encore disponible sur téléphone. Solutions de Veolia Transport Au printemps 2010, Veolia Transport a proposé sa solution BPass aux voyageurs du réseau de Nice (France) possédant un téléphone de génération Near Field Communication (NFC). Celui-ci intègre une puce de communication radio à courte portée basée. Lors de l'achat du ticket depuis le mobile, la puce est automatiquement mise à jour et le ticket stocké sous forme numérique. Il suffit de passer le téléphone à quelques centimètres d'un portique de contrôle pour le valider. Pour aller plus loin, Veolia Transport prépare BPass +. Relié via Internet mobile à des bases d'informations immédiates et personnalisées, il permettra de consulter en permanence les horaires, d'être averti automatiquement en cas de perturbation du trafic, de se géolocaliser sur un plan par lecture d'étiquettes interactives placées sur le mobilier urbain et d'accéder à des contenus pratiques, culturels et ludiques. 3.3.2 Les systèmes d’information indépendants Les réseaux sociaux tels que Twitter échappent aux opérateurs de transport et aux autorités organisatrices. Ils apportent une information quasi immédiate aux usagers abonnés au service. Twitter (http://twitter.com/ ) est un outil de réseau social et de « microbloggage » qui permet à l’utilisateur d’envoyer gratuitement des messages brefs (140 caractères maximum), appelés tweets (« gazouillis »), par Internet, par messagerie instantanée ou par SMS. Ce n’est pas un blog traditionnel et n’invite pas les lecteurs à commenter les messages postés. Durant ces derniers mois, Twitter a connu une très forte croissance sur Internet. Des personnes peuvent suivre les flux d’actualités et vous avertir sous forme d'une notification. Ainsi sur le site www.quoimaligne.fr , Twitter relaie l’information transport en temps réel. Les usagers contournent donc les procédures de diffusion d’information dévolues aux opérateurs de mobilité. Ils constituent entre eux des réseaux d’information pour combler les manques -13 - ème - Le 3 mode de déplacement – ème mode de déplacement – Rapport n°2 – Le piéton intelligent, au centre du 3 ou la réactivité des autres sources d’information. Ces situations sont à prendre en considération car elles bouleversent les systèmes de gestion actuels et les conséquences qui en découlent (exemple : problèmes de prise en compte de la situation en cas de gestion de crise, comment faire pour gérer un flux imprévu et conséquent de voyageurs ?). 3.3.3 Les fabricants de produits de navigation La navigation routière La navigation routière assistée par GPS est devenue en quelques années un service largement utilisé, tant par les particuliers que par les professionnels (chauffeurs, livreurs, taxis, etc). L’offre s’est par ailleurs étoffée, diversifiée et sophistiquée pour répondre à une demande croissante et exigeante des conducteurs. GPS autonome, smartphone GPS équipé d’une application de navigation ou navigateur intégré au véhicule, l’offre de base sur tous les systèmes de navigation disponibles sur le marché est généralement la navigation routière en mode « motorisé », celle-ci permettant à des automobilistes d’être guidé de manière efficace vers un point de destination prédéfini. Evolution vers la navigation piétonne Depuis 2 ans, alors que l’aide à la navigation s’est banalisée dans les véhicules, les fabricants de navigateurs GPS et les éditeurs de solutions de navigation s’intéressent à un marché qui pourrait bien être un relais de croissance important: la navigation piétonne. En effet, au-delà du marché potentiel que représentent les « piétons » (au final, on est tous piéton à un moment donné de la journée), les déplacements motorisés soulèvent de plus en plus de questions ou de difficultés. Les problèmes de circulation dans les grandes agglomérations, le coût élevé des déplacements en voiture (hausse du prix du carburant, coût de maintenance du véhicule, coût du stationnement…), une sensibilité croissante des citoyens aux problématiques environnementales,… tous ces facteurs favorisent les déplacements piétons (avec ou sans utilisation des transports en commun) ainsi d’ailleurs qu’à d’autres formes de mobilité (voir le succès du vélo en service partagé type Velib’ ou en individuel). Les fournisseurs de solutions de navigation ont commencé à adapter leur offre pour répondre aux besoins spécifiques de la navigation piétonne, marché qu’ils espèrent voir décoller dans les prochaines années. Comparé à une navigation routière motorisée, le guidage en mode piéton nécessite quelques adaptations spécifiques : une cartographie intégrant les voies de circulation piétonnes (rues piétonnes, allées des parcs, passages piétons souterrains ou surélevés, etc), points d’intérêts spécifiques (stations de transport en commun par exemple), possibilités de déplacement différentes (pas de notion de sens de circulation mais certaines voies inaccessibles aux piétons), ergonomie du produit (formats compacts, orientation de l’affichage de carte en fonction du déplacement de l’utilisateur…), guidage vocal adapté avec l’indication du nom des rues, etc. Les cartographes ont d’ores et déjà étoffé leurs données cartographiques dans certaines grandes agglomérations, et les fabricants de navigateurs ont développé des logiques et des interfaces de navigation piétonne plus ou moins élaborées. Avec la croissance des services de géolocalisation, de nombreux fabricants intègrent désormais dans leurs produits une puce GPS pour offrir de nouveaux services et créer de nouveaux usages (téléphones, appareils photos, consoles de jeux, tablettes tactiles, ordinateurs portables, etc). -14 - ème - Le 3 mode de déplacement – ème mode de déplacement – Rapport n°2 – Le piéton intelligent, au centre du 3 Applications de navigation piétonne dans les smartphones Les utilisateurs sont en grande majorité porteurs d’un téléphone mobile ou d’une carte de paiement (ces 2 outils sont en cours d’étude pour être exploités par les systèmes intelligents de transport comme l’information ou la billettique). Parmi les téléphones mobiles, de plus en plus de personnes sont équipées de smartphones, c'est-à-dire de téléphones intelligent intégrant non seulement la parole mais également les fonctionnalités de l’internet qui comprennent maintenant plusieurs dizaines de milliers d’applications (cas de l’iphone, les téléphones Android (Google), les téléphones Symbian (système de Nokia). Ils renferment pour la plupart des nouveaux modèles, une puce GPS dédié à la géolocalisation et cette association avec l’internet et la cartographie en font de puissants outils apportant ainsi aux usagers une aide précieuse à l’orientation et à la connaissance des services qui les entourent. Ils dynamisent la navigation piétonne du fait de leur portabilité et d’une offre d’applications de navigation mobile de plus en plus riche et de moins en moins chère. (voir les exemples d’application ci-dessus). -15 - ème - Le 3 mode de déplacement – ème mode de déplacement – Rapport n°2 – Le piéton intelligent, au centre du 3 3.3.4 Les améliorations à apporter La navigation piétonne est relativement récente et ses conditions d’utilisation sont particulièrement exigeantes : - Le marché de la navigation piétonne est relativement encore peu développé (comparativement à la navigation routière). Les navigateurs GPS restent encore dans l’esprit des consommateurs une aide pour les déplacements en voiture, - Les données piéton reste à ce jour assez limitée pour enrichir les cartes, - Il est parfois difficile pour un récepteur GPS utilisé en mobilité piétonne de calculer une position précise dans certaines configurations (couloirs urbains étroits, immeubles hauts gênant la visibilité du ciel, trottoirs bordés d’arbres atténuant les signaux GPS, passages souterrains, etc), - L’intégration de boussoles numériques n’est pas encore très répandue. Elles permettent d’orienter la carte dans le sens du déplacement , - Il semble que les récepteurs GPS intégrés aux smartphones restent, à l’heure actuelle, moins performants que ceux des GPS autonomes (problème de sensibilité certainement dû à l’intégration de multiples technologies de réception/émission dans les téléphones). Cependant, malgré ces facteurs qui peuvent limiter, au moins temporairement, le décollage de ce marché, l’offre des constructeurs s’enrichit régulièrement. (voir tableau ci-dessous) Mais la gestion et l’organisation de la mobilité, notamment les aspects d’intermodalité avec le TC n’est pas le métier des fabricants. Donc l’arrivée de ces nouvelles technologies, leur diffusion auprès du grand public, nécessite une prise de conscience des AO et du GART et des agences de mobilité. Un fait similaire s’est déjà produit il y a 2 ans avec la constitution du groupe Ulysse regroupant les opérateurs de téléphone, les opérateurs de transport et les banques, sous l’égide du pôle de compétitivité TES (Caen). Ce groupe de travail avait pour finalité l’élaboration des « spécifications techniques » visant à constituer la norme pour le déploiement rapide de services billettiques sur téléphone portable. Le GART et les AO avaient alors réagi et avaient repris les travaux de ce groupe pour créer le Document Fonctionnel Commun de la billettique sur mobile NFC, mettant en avant la légitimité de leur responsabilité dans le domaine de la tarification et des titres de transport (document utile pour le 3ème mode, les NFC pouvant également intervenir dans le cadre de l’information http://www.gart.org/S-informer/Publications-du-GART/DOcumentvoyageurs – voir Fonctionnel-COmmun-de-la-billettique-sur-mobile-NFC). -16 - ème - Le 3 mode de déplacement – ème mode de déplacement – Rapport n°2 – Le piéton intelligent, au centre du 3 3.3.5 Quelques modèle de smartphones intégrant la navigation piétonne type Garmin-Asus nüvifone M10 Système(s) exploitation Windows Mobile Piéton Navigon Mobile Navigator Iphone, Android Piéton ALK Copilot Live v8 Kapsys Kapten multitransport Nokia système Symbian* BlackBerry OS Android IOS* Windows Mobile Autres pays Total Iphone, Ipad, Mobile GPS Iphone modes Android, Piéton Windows Piéton TC Symbian Piéton remarques guidage vocal avec noms des rues Direction mentionnée par une flèche Boussole affichée à l’écran + cartographie intégrée des métros européens + points d’intérêt personnels Cartes téléchargeables sur plateforme OVI Parts de marché 2010 40,1% Prévisions de parts de marché 2014 32,9% 17,9% 17,3% -3,5 points 16,3% 14,7% 24,6% 10,9% +51,2 points -25,8 points 6,8% 9,8% +43,3 points 4,2% 100% 4,5% 100% Source : IDC +8,3 points NA Prévisions d'évolution des parts de marché -18 points * IOS est le système d’exploitation de l’iphone et Symbian le système de Nokia, qui existe depuis de nombreuses années. Selon un article du journal du Net (9/9/2010), (http://www.journaldunet.com/solutions/systemes-reseaux/marche-smartphones-20092010.shtml le tableau ci-dessus fournit les parts de marché de chacun des systèmes d’exploitation en 2010 et leur évolution en 2014. Selon cette étude, Android, qui utilise les outils déjà développés tels que Google maps, sera en forte croissance à terme. Symbian, de part la multitude de PDA qui utilisent à ce système, restera avec un tiers de part de marché et l’Iphone devrait baisser à 10% (à voir comment va réagir Apple dans le futur et comment il se maintiendra en fonction de ses innovations ). -17 - ème - Le 3 mode de déplacement – ème mode de déplacement – Rapport n°2 – Le piéton intelligent, au centre du 3 4. Conclusion L’homme qui marche, dans une ville humaine et durable Nous savons tout sur les technologies des transports urbains et de la circulation automobile. Nous avons commencé par un mot d’ordre implicite, celui d’adapter la ville à l’automobile… Cela nous a fait dilater nos villes à la poursuite de l’illusion « la ville à la campagne ». Mais la ville existante a résisté et aujourd’hui reconquiert un peu de ces espaces publics trop facilement cédés à l’usage exclusif de l’automobile. On conçoit que la ville durable ne peut que réduire sa dépendance à la mobilité automobile. De fortes politiques de transports collectifs ont participé à cet effort d’évitement du « tout automobile ». Elles continuent à être des politiques majeures pour orienter le développement urbain durable. La convergence semble se faire sur l’encouragement aux innovations attendues dans le concept générique du 3ème mode pour multiplier les alternatives aux déplacements automobiles , pour prolonger et compléter la gamme des services de transports collectifs, pour susciter de nouveaux services de déplacements à valeur ajoutée et les acteurs nouveaux qui peuvent en résulter, pour contribuer à réduire la débauche d’énergie émissive de CO2 aujourd’hui associée à l’automobile dans la ville. Si l’on veut bien reconnaître que l’acteur central du 3ème mode est le citadin du 21ème siècle (celui d’un monde urbanisé à 80% et durable), il nous faut prendre cet homme qui marche, le piéton, comme un objet d’étude central pour la stratégie de développement des solutions du 3ème mode. Suggestions pour trois directions d’études L’homme d’internet / l’homme dans sa ville L’homme, avec son corps, dans un lieu matériel, complexe, la ville où il vit ; L’homme qui éprouve avec son corps et ses sens que sa ville, son habitus, prend sens pour lui, par les nombreuses expériences qu’il ressent et qui en font son « territoire », l’homme qui, dans cet espace familier, se relie à ses semblables par la multiplicité des échanges sociaux, culturels et économiques. C’est aussi et en même temps un homme contemporain qui vit avec internet, en continu, son mobile (smartphone) à la main… qui ainsi peut accéder à toutes les connaissances, à toutes les informations venant renforcer le sentiment de sa maîtrise dans le concret et la complexité du monde réel, celui de sa ville, au premier niveau de sa vie quotidienne , dans sa permanence et sa durée. Mais qui peut se soustraire au monde de la réalité pour développer à l’infini une vie avec des mondes virtuels…. L’homme qui joue (homo ludo), qui rêve… -18 - ème - Le 3 mode de déplacement – ème mode de déplacement – Rapport n°2 – Le piéton intelligent, au centre du 3 a) Il y a matière à quelques travaux de philosophie, s’interrogeant sur la prospective à l’horizon de la durabilité du monde annoncé par le GIEC (horizon 2050). - Le citadin du 21ème siècle vit avec internet comme il respire, grâce à son portable, - Avec une conscience de citoyen du monde forgée par l’urgence dramatique associée au changement climatique, - Mais aussi avec l’attachement au territoire de sa vie concrète, la ville. b) Mais les études de l’homme qui marche dans sa ville doivent aussi décrire, avec autant de mesures et d’analyses pratiques, les flux des usages piétons, autant et aussi bien que les usages automobiles (avec ses flux de circulation et les normes de voirie réservée à cet usage qui en résulte)… Après les voies de circulation à 2 fois 2 voies, verra-t-on les trottoirs calibrés à 2 fois 2 voies ou 3 voies de piétons, en fonction des trafics ? Il y a place pour un sérieux effort d’enquête, de mesures et au développement d’une véritable ingénierie des flux piéton, par reconversion d’une proportion significative de l’ingénierie de la circulation et du stationnement. Simultanément, il devrait être envisagé aussi de reporter une part de l’ingénierie des infrastructures nouvelles de circulation (autoroutes urbaines et voies express) vers un grand effort de définition, de conception et de réalisation pour le meilleur compromis de la réponse apportée par une ambition de qualité de l’aménagement de l’espace public de voirie urbaine, à la multiplicité des usages dont il est porteur. Cette nouvelle ambition pour l’aménagement des espaces publics de voirie pour le citadin du 21ème siècle, si elle doit se traduire par une évolution significative des ingénieries actuellement mobilisées, doit être éclairée par les apports de sciences humaines. c) On l’a vu plus haut, l’apport des technologies de l’information et des nouveaux services qu’elles peuvent apporter ne deviendra massif que si les usages peuvent en être très largement répandus, avec les caractères de simplicité intuitive qui doivent être atteints. Dès maintenant, le développement des fonctionnalités et des spécifications progresse vers un certain niveau de maturité : l’utilisation des logiciels libres et des plateformes ouvertes (comme il est mentionné dans MMI - exemple de l’accès libre aux développements effectués sur PDA en C/C++, Java ….avec documentation et dispositif simplifié de téléchargement, d’installation et de mise en œuvre des applications), la prise en compte de l’ergonomie des systèmes pour qu’elle corresponde, dans son adaptation, aux souhaits du grand public. Dans une perspective de convergence de ces technologies à moyen terme pour leur incorporation au smartphone, il serait sans doute précieux de voir élaborer par la communauté d’intérêt regroupée dans MMI un dossier de définition fonctionnelle du smartphone pour la mobilité urbaine du piéton intelligent…… définition d’une utopie concrète dont la popularisation encourage la convergence des efforts des divers acteurs. -19 -