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AU DELÀ DES PROMESSES DE L’OBJET
ou
LE DESIGN SAISI PAR LES EFFETS DU DISCOURS
Claire BRUNET
Ce texte restitue des propos qui ont été tenus et pensés pour l’être, oralement. Un travail de
retranscription a été fait. Mais non pas davantage. Il n’a donc pas le poids d’un écrit. Mais seulement
celui d’une adresse circonscrite, momentanée.
Pourquoi cette précision, dans le titre eu égard au propos annoncé qui portait sur la seule dimension de la
promesse ? Parce que j’ai voulu choisir un propos limité, qui est non pas la réalité effective – matérielle, économique
ou esthétique - du design et de ses inventeurs ou praticiens, les designers, mais, la façon dont tout ceci nous est
parlé et nous fait parler : le design qu’On parle, aujourd’hui.
De ce point de vue, c'est un prisme fort intéressant qui s’offre et réfracte un embrouillamini contemporain :
des émissions TV « sur » le design aux tentatives Universitaires en la matière, des propos de table (qui ont leur lettres
de noblesse les plus anciennes) à la Critique ou l’Exposition, et qui permet d'en diffracter les composantes plus ou
moins consistantes _ plus ou moins creuses, ou efficaces.
Je tiens que cet écheveau tente précisément de dire quelque chose d’Aujourd’hui. Mon intervention sera
donc essentiellement analytique. Elle vise à clarifier les façons dont On en parle et comment On les nomme.
Je m’installe, du coup, à l’endroit d’un paradoxe. À en croire l’article publié par Catherine Geel dans le
volume collectif tout récemment édité « Fresh théorie », en effet (et qui ne semble pas le constat qu’elle seule aurait
produit mais l’objet d’une thèse sur l’état des lieux dans le design actuel), le propre des designers serait, aujourd’hui,
le silence _ succédant aux moment d’intense effort de formulation du lien entre design et monde, tant du moment
Moderne que de sa réversion dite post-moderne.
Il faudra donc aussi interpréter ce silence _ sa fonction, sa nature, ses effets.
En gros : impuissance à saisir un fil, à poser des mots, à dire ? Réponse à la complexité de la production et
de la diffusion des objets et post-objets ?
Ou pose, rhétorique, arme, symptôme agressif, voire lassitude, épuisement ?
À brièvement reprendre la découpe qu’elle propose, il semble en tout cas qu’à ce temps d’expression
« théorique » (admettons sous la forme du Manifeste et de l’École) aient succédé : tout d’abord une prolifération du
Récit, puis une auto-proclamation et une auto-réclame, l’Ego-fiction ou auto-biographie-de-designer, et puis_- le
mutisme. Nous en serions là… (Et j’excepterais ici, la capacité de fictionnalisation mise en avant par certains - je
pense à ce que nous avons pu entendre à Beaubourg dans les propos d’Olivier Peyricot, plus que proches de
l’ouvrage d’Olivier Cadiot, « retour définitif et durable de l’être aimé ». Cette proximité entre écriture contemporaine et
discours tenu par un designer me semblant tout à fait intrigante…).
Dans ce même temps, pourtant, prolifèrent des énoncés et des savoirs dont les uns et les autres supposent,
à juste titre, qu’ils ont quelque chose à dire soit du design, soit qui puisse le concerner et faire, pour lui,
enseignement. J’en veux pour preuve, très simplement, le programme de ce colloque où sont mobilisés, dans l’ordre
de leur apparition : éthologie, anthropologie, prospective, poétique, cognitivisme, sociologie, ergonomie, éthique,
esthétique, sémiologie, philosophie, muséographie… Ai-je besoin de souligner la prévalence du scientifique_- voire
de ce qu’on me permettra d’appeler, empruntant aux élaborations de Lacan autour de 1970, le discours de La
science ?
À quoi avons-nous donc affaire dans ces références, allusions et euphémismes, ces propos mondains, ou
muséologiques, voire dans ces pédagogies et programme ? (Et je mets tout sur le même plan par souci d’isoler et
souligner la pure consistance discursive de ce champ et ses extensions.) À du discours…, et c’est à ce plan que je
prendrai les choses. Non plus (malheureusement) dans l’optimisme structuraliste, qui faisait postuler un « discours du
tableau » et permettrait de postuler un « discours du design ». Barthes lui-même, on le sait, est revenu sur
l’enthousiasme des « Mythologies » et des années 1950 où il les rédigea : il le consigne dans la préface à l’édition de
1970 : « Les deux gestes qui sont à l’origine de ce livre – c’est évident – ne pourraient plus être tracés aujourd’hui ».
Actes du colloque : « Le design en question(s) », Centre Pompidou, novembre 2005
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Mais discours au sens que Michel Foucault nous a légué, et dont l’actualité ne saurait faire doute au vu de nos
enlisements institutionnels. Je cite « L’ordre du discours », leçon inaugurale au collège de France du 2 décembre
1970 : « Voici l’hypothèse que je voudrais avancer (…) : je suppose que dans toute société la production du discours
est à la fois contrôlée, sélectionnée, organisée et redistribuée par un certain nombre de procédures qui ont pour rôle
d’en conjurer les pouvoirs et les dangers, d’en maîtriser l’avènement aléatoire, d’en esquiver la lourde, la redoutable
matérialité… ». On sait la suite : les discours sont eux-mêmes les moyens de la production des gouvernementalités. A
cet égard, du reste, je pourrais prendre pour motif un fragment consacré par Barthes à la « grammaire africaine », par
quoi il entend le vocabulaire officiel de la politique gouvernementale française touchant les ex-colonies d’Afrique :
« C’est dire qu’il n’a aucune valeur de communication, mais seulement d’intimidation. Il constitue donc une écriture,
c’est-à-dire un langage chargé d’opérer une coïncidence entre les normes et les faits, et de donner à un réel cynique
la caution d’une morale noble. ». De conclure ce texte : « La rhétorique officielle a beau entasser les couvertures de la
réalité, il y a un moment où les mots lui résistent (…) : l’indépendance est ou n’est pas, et tous les dessins adjectifs
qui s’efforcent de donner au néant les qualités de l’être sont la signature même de la culpabilité ». Transposons ce
réel d’une persistance inavouable de la colonisation dans le lexique mythifiant de la décolonisation dans le champ
actuel de la production, des régimes de technique et de la plus-value capitaliste… Nous aurons l’hypothèse d’un voile
similaire couvrant le réel même des opérateurs du design.
Alors, du coup, j’esquive « la redoutable matérialité ». J’évite donc aussi l’existence médiatique du design, ce
point où il participe de la Mode, et à ce titre suscite de la mondanité ; ce point où, activité publique et publiée, il entre
dans le champ de la médiatisation_- culture pop’ du design.
Pour ma part, formée à la philosophie (à son histoire comme à son enseignement) et par conséquent
praticienne du seul discours, je m'en tiens à un constat.
Cette pratique, ces objets sont saisis par des manières institutionnalisées de parler. / Je dispose d’une
hypothèse axiomatique simple et quasi évidente : la façon dont nous en parlons produit, elle aussi, des effets, ne
serait ce que de détermination, de qualification, et parfois d'invention sur l'objet même dont il est question. /
J'interviens donc dans ce colloque à partir d'une culture : philosophique ; et dans cette culture, à partir d'une
spécificité : l'esthétique du moderne. / Mais j'interviens aussi à partir d'une position institutionnelle :
l'expérience, et d'enseigner la philosophie et sa pratique d'écriture à de futurs professeurs d'arts appliqués, et de
diriger un département d'enseignement, à l'École normale supérieure de Cachan. / J'insiste parce que ces traits
cadrent, modestement, mon propos : le design n’est pas objet d’une recherche pour moi, en esthétique par exemple.
Mais la référence d’une simple pratique d’enseignement et d’organisation dans un cadrage tout à fait particulier, qui
touche à la formation des professeurs : la transmission.
Or, il se trouve que le design comme effet de discours, pris dans certaines façons réglées, est ce à quoi
implicitement l'institution (scolaire ou muséale) a à faire. Ce qu’elle se coltine même : des représentations, des
dénominations, des titres, des dires. Le design comme l'élément d'un vocabulaire et d'un jeu de langage.
Le design comme objet d'un discours et donc d'un champ de forces actif.
C’est là mon point essentiel : le design aujourd’hui est un champ implicitement polémique. Ce colloque luimême, ou l’exposition récente au centre Pompidou, « Dday », sont des objets potentiellement agressifs. Je veux donc
dire une chose très simple : nous pouvons ne pas être en accord _ notamment sur ceci, que j’ai intitulé la promesse,
et qui est non pas « l’essence » du design, mais la fabrication de nos vies _ et plus précisément, au double sens de
Marguerite Duras et de Fernand Braudel : de nos « vies matérielles ». Car il s’agit de savoir si cette promesse est de
nature symbolique ou imaginaire ; de savoir si cette promesse touche à l’héritage du Temps, ou si elle s’installe dans
l’ambition, bien plus limitée, du marketing et de l’immédiat : de la Vente. Autrement dit : le design est-il agencement
de la plus-value, ou un peu autre chose ?
L’évocation de Duras et de Braudel, et je ne sais rien d’un emprunt possible de l’une à l’autre (si je respecte
la chronologie), fait bien osciller les choses et situe ma position : fondamentalement anti-positiviste. Car il y a, en
creux de mes propos, le programme d’une histoire élémentaire de l’invention du capitalisme qui fut celui de ce
dernier, et qu’il découpait en trois rubriques : structures du quotidien, jeux de l’échange, temps du monde.
Actes du colloque : « Le design en question(s) », Centre Pompidou, novembre 2005
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Je voudrais donc, dans cette intervention, faire ressurgir la teneur polémique de ces objets, et de cette
pratique. Teneur polémique particulièrement sourde, mais vive _ parce que le design opère au lieu même de la
production actuelle et pour autant qu’elle enveloppe la question de nos consommations : de quoi nos vies sont faites
effectivement donc.
Quels donc sont aujourd'hui les discours qui évoquent le design comme tel ?
Comment parlent les gens, journalistes, professeurs, conservateurs, collectionneurs, critiques, commissaires
d'exposition, qui y ont affaire ?
Pour faire simple, j'isolerai trois figures ou structures de référence. / Je ne prétends pas à l’exhaustivité. / Je
pose simplement ce qui me semble le plus usuellement actualisé. / Et je sais la charge polémique qui veut qu’on
mobilise un style plutôt qu’un autre.
_ Le discours de l'art contemporain, et c'est la rançon du lexique lui-même où l’expression « arts appliqués »
usitée par l’institution renvoie à un art qui, lui, ne serait pas encore appliqué et où, du coup, une revanche historique
se prend qui fait les arts nobles prendre modèle dans le champ de cette application. Ce renversement a une date : le
pop' art. Il a même un domaine de recherche et un label américain d’étude ou de discours : « high & low culture » ou
« cultural studies ».
_ et de fait, les Américains ont ici des leçons à nous donner. Revenant à une tradition plus européenne de
réflexion sur les formes mineures du divertissement – Baudelaire, Kracauer, Benjamin, Panofsky -, le cinéma, aussi,
peut ici faire modèle, qui aura voulu proposer une culture populaire et revendique, en Bazin, l'impureté.
Mais dans la réalité effective des choses, je pense à l’exposition « D-day ». Nombre de réalisations y font
signe vers le champ de l’Installation - de ces arrangements d’objets ou de matières, ces visualisations
technologiquement armées, dont l’art contemporain voit la naissance dans les années 60, et qui héritent de Marcel
Duchamp, voire sous le signe de ce que Donald Judd nomme « specific objet » et qu’il convient de traduire au
contraire : objet déspécifiés. Nous sommes là dans le suspens du lieu de l’Art _ hors cadre.
_ Le discours d'une critique de l'économie (politique) ou les théories du capitalisme, et c'est là l'héritage
moderniste de la figure du designer _ son histoire avant garde à lui _ son projet de mass' culture. C'est donc côté
e
absolument moderne au sens XX siècle plus que rimbaldien.
La consistance de production est ici mise au premier plan. L’héritage de pensée est comme nécessairement
marxiste. Non pas qu’il en assume le projet révolutionnaire de désaliénation de la classe ouvrière, voire la tonalité
humaniste du « Manifeste du parti communiste », mais à tout le moins les magnifiques analyses historiques du
« Capital » où se déploie une incontestable histoire des modes effectifs de l’organisation du travail et de la production.
Ce discours est du reste pleinement actualisé par le champ polémique de l’économie et des théories des
organisations, de la sociologie et de la nébuleuse dite post-moderne. Le design est alors confronté aux temps dits non
pas de la post-production, mais des sociétés post-industrielles. Ce qu’on traduira, revenant au réel en deçà des
couvertures du discours : délocalisation des lieux de la production.
_ Enfin, et dernier rejeton, directement lié au tout dernier point mentionné et à la singularité des nouvelles
technologie, c’est-à-dire à une modification structurelle dans la composition et les visées de objets produits, leur
arrimage aux logiques de la communication et du réseau. Mais là les ponts demandent à être déployés, analysés, et à
mon avis critiqués. Le discours des sciences cognitives surgit, nouveau phare dans l’océan des choses non
identifiées. Ce discours enregistre en tout cas, témoigne à tout le moins de la translation réelle des pratiques du
design vers le champ des pratiques informationnelles ou computationnelles – voire son déplacement dans le régime
des virtualités.
Rappelons brièvement ce quoi il s’agit : d’une enquête où se rencontrent psychologie et neurobiologie,
analytiques classiques et logiques, histoire des sciences et procédures de vérification touchant le procès de la
connaissance et de la conscience _ forme actualisée et outillée de la « philosophy of mind » moyennant les
programmes de simulation de l’intelligence, la doctrine du comportement intelligent et le traitement des
connaissances etc. etc. etc.
Autant dire que le design tel qu’il est parlé se trouve pris entre : un propos sur l’organisation du travail et la
production et de la diffusion ; un propos sur les comportements dits intelligents et les conduites rationnelles ou
Actes du colloque : « Le design en question(s) », Centre Pompidou, novembre 2005
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désirantes au point de l’acquisition et de l’usage ; un propos sur, mettons, leur subversion ou leur mise entre
parenthèses. C’est là tout l’intérêt à mes yeux de cet abord par le discours : le paradoxe de cet impossible tissage à
trois fils, nœud proprement double bind, pour le dire dans le lexique même de la philosophie pragmatique.
Du coup je me trouve contrainte à supposer comme dans un palimpseste une écriture sous l’écriture _ un
texte refoulé : d’autres discours raturés, oblitérés, effacés.
En deçà de l’éloge de la forme-installation, le formalisme comme matrice pour la critique des arts visuels et
de la visualité en général. Et, partant, pourquoi pas des objets produits sériellement par les chaînes industrielles ? Un
regard donc.
En deçà de la critique du capitalisme post-marxiste, et comme ajustée aux mutations des fonctionnements
économiques contemporains, non pas le propos du marxisme moderniste (lui-même inclus dans le discours actuel),
mais d’autres analytiques touchant technologie et Technique, le fonds de l’épistémologie d’un Canghuilem bien plus
que la version heideggérienne de cet intérêt pour le Moderne.
En deçà de la doctrine des « sciences cognitives », surtout, d’autres façons de penser la subjectivité et qui
objectent à l’art des conduites intelligentes. Non plus le brain ou le mind, l’esprit ou le cerveau, mais le sujet et la
subjectivité. Et du coup, la possibilité chaque jour avérée de conduites inintelligibles sinon intelligentes, de troubles et
d’erreurs qui ne relèvent pas d’une rectification des régimes cognitifs mais du surgissement d’une autre dimension
dans la vie humaine _ son humanité même, en réalité : sa faillibilité, sa vulnérabilité. Son assujettissement à une
dimension du Logos qui n’est pas calcul mais Langue.
C’est à ce point que je m’en tiendrais essentiellement – pour des motifs d’intérêt et de goût personnels, des
positions, des affinités : faire revenir les discours et leurs logiques, leurs tenants et aboutissants, leurs
soubassements donc.
Ce champ est donc intrinsèquement, réellement et théoriquement, polémique… Parce qu’il engage
dans les formulations et les conceptions des choses bien précises, et que ceux qui mobilisent tel ou tel
vocabulaire devraient en mesurer les conséquences. Ou du moins en poser très rigoureusement l’extension.
Puisque, de fait, les conduites intelligentes existent. Nul ne le nie. Ni l’art du calcul. Ni donc les stratégies et
les computations. Car le design est effectivement un champ où prévalent La conduite, ou le Comportement.
Mais que, dans un texte présentant une journée de débat ici même puisse surgir la question telle que
formulée : « le design est-il un laboratoire social ? », me choque. Et je suis choquée par de telles expressions parce
qu’il me semble y entendre tout autre chose qu’une métaphore (et encore, là même…) : quelque chose de très littéral.
Peut-être aussi parce que, mon propre territoire de recherche est affine à la psychiatrie, où l’on observe pas moins
l’envahissement de la norme et des logiques du comportement ou de la conduite.
Il me semble donc que le design est là saisi par des traditions de pensée d’une part, des modèles innovants
de l’autre tout à fait particuliers – et dont je pense qu’il faut soigneusement mesurer la portée fondamentalement
politique.
Loin d’être l’association sympathique de la diversité des savoirs, voire de la « transdisciplinarité », ou pire
l’objet d’un consensus, le design convoque des pratiques qui demandent à être formulées, et des discours (je
conclus) dont il convient d’entretenir l’antipathie à l’endroit du calculable. Non du tout que ma thèse soit
heideggerienne. Elle se contente de nous rappeler à l’Inconscient plutôt qu’aux vœux pieux de l’intelligence artificielle.
Au fond, le design participe de l’industrie culturelle. Il est la forme culturelle et symbolique de l’Industrie. Il est
même quelque chose comme le discours sans paroles de l’industrie, et se pose au lieu d’un clivage : société postindustrielle ou hyper-industrielle. Reste à savoir quelles vies il peut encore promettre.
Claire Brunet est ancienne élève de l'École Normale Supérieure (Ulm), agrégée de philosophie, Docteur en
esthétique. Elle s'est intéressée à la critique d'art moderne et moderniste, et a édité les "écrits critique" de Baudelaire
Actes du colloque : « Le design en question(s) », Centre Pompidou, novembre 2005
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pour la collection Folio, avant d'orienter ses recherches dans le champ de la psychanalyse. Publie régulièrement dans
"La célibataire", revue lacanienne de psychanalyse et a notamment coordonné le dernier numéro publié : "Le nu dans
la spéculation contemporaine".
Conférence du 16/11/05, 15h
Actes du colloque : « Le design en question(s) », Centre Pompidou, novembre 2005
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