ASSURER UNE BONNE PROTECTION SOLAIRE
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ASSURER UNE BONNE PROTECTION SOLAIRE
Pour découvrir la nouvelle version 2016 du Guide Bâtiment Durable en ligne, Rendez-vous sur: http://www.guidebatimentdurable.brussels GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS - RECOMMANDATION PRATIQUE ENE13 - ASSURER UNE BONNE PROTECTION SOLAIRE Limiter la pénétration du soleil en été tout en profitant de sa chaleur en hiver PRINCIPES DEMARCHE Si la pénétration du soleil dans le bâtiment permet de limiter la consommation de chauffage, il risque en été ou dès la mi-saison de provoquer une surchauffe et un inconfort important. La protection solaire est donc un élément important d’une « stratégie du froid ». Il est donc nécessaire de pouvoir, au fil des saisons, modifier l’exposition des ouvertures au rayonnement solaire. De nombreux types de protections solaires existent : permanentes (vitrages spéciaux, films autocollants), fixes (auvents, avancées architecturales), mobiles (stores extérieurs, volets). Le choix d’une protection solaire doit se faire en fonction de l’orientation de la fenêtre. Si possible, elle maintiendra la possibilité de bénéficier d’une lumière naturelle suffisante. Le principal indicateur de l’efficacité d’une protection solaire est le facteur solaire. Il représente la fraction de l’énergie incidente qui passe effectivement à travers la protection solaire et le vitrage. Un autre indicateur, proposé par la réglementation française RT2000 est le critère ROSE (Ratio d’Ouverture Solaire Equivalent). Il s’agit du produit : Critère ROSE = ouverture x FS x masque Où : o o o l’ouverture est la fraction vitrée de la façade, FS (facteur solaire) est la fraction d’énergie solaire incidente pénétrant dans le local à travers la vitre et l’ombrage. Pour un vitrage seul, il s’agit de la valeur généralement appelée « g » (entre 0.6 et 0.7 pour un double vitrage clair, et entre 0.4 et 0.25 pour un vitrage sélectif). Pour un écran extérieur (screen) seul, la valeur g est souvent entre 0.2 et 0.6 en fonction du tissage. La combinaison d’un double vitrage et d’un store très opaque mène donc à une valeur FS=0.65*0.2=0.13. le masque est un coefficient décrivant l’ombre projetée sur la fenêtre. Une évaluation précise de ce coefficient nécessite un calcul géométrique relativement complexe. Par défaut, pour un auvent, la RT2000 propose la valeur 0,75. D’autres valeurs pour le masque, ainsi que le détail du calcul de ROSE peuvent être trouvés dans l’article 18 de l’arrêté du 22 décembre 2003, journal officiel de la république française, 7 février 2004, page 2628 à 2630. En Région de Bruxelles-Capitale, il n’existe pas d’indicateur spécifique pour caractériser les protections solaires, mais celles-ci sont intégrées dans le calcul d’un indicateur du risque de surchauffe dans les logements, qui entre dans l’évaluation du niveau de performance énergétique global E (voir fiche ENE03 – Développer une stratégie du froid) PAGE 1 SUR 11 – ASSURER UNE BONNE PROTECTION SOLAIRE – JUILLET 2010 GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS RECOMMANDATION PRATIQUE ENE13 OBJECTIFS Minimum : o Ombrer les surfaces vitrées risquant de provoquer une surchauffe, soit toute surface vitrée située à l’est, au sud ou à l’ouest dépassant 20 % de la surface au sol d’un local, au moyen d’un dispositif adapté à la hauteur du soleil pour l’orientation considérée. o Respect des exigences PEB en matière de limitation des surchauffes et des consommations de climatisations (voir section « dans la pratique ») Conseillé : Opter pour une protection solaire suffisamment efficace : o o facteur solaire < 0.45 si les fenêtres sont ouvrantes (possibilité de ventilation intensive), et < 0.25 dans le cas contraire. Le facteur solaire est une donnée fournie notamment par les fournisseurs de stores et de vitrages, représentant la fraction du rayonnement solaire traversant la protection solaire. ou Rose < 0.3 au Sud, < 0.45 à l’Est, < 0.55 à l’Ouest. Ceci doit se faire sans pénaliser la possibilité de bénéficier d’un éclairement naturel important. On cherchera donc dans tous les cas à maintenir la valeur de transmission lumineuse du vitrage au minimum à plus de 50% (un double vitrage clair présente une transmission lumineuse entre 0.6 et 0.7). Photo 1 et 2 protections solaires externes mobiles, photo 3 : protections solaires externes fixes, Brunner, Vienne 2003. ELEMENTS DE CHOIX ASPECTS TECHNIQUES > Exposition solaire Selon la date, l’heure et l’orientation, l’exposition solaire est différente. Le diagramme cidessous montre la position du soleil à tout moment : PAGE 2 SUR 11 – ASSURER UNE BONNE PROTECTION SOLAIRE – JUILLET 2010 GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS RECOMMANDATION PRATIQUE ENE13 > Ombre portée par l’environnement En ville, l’environnement bâti projette souvent une ombre. La meilleure façon de la visualiser est de dessiner, pour chaque fenêtre, un diagramme solaire sur lequel on reporte la hauteur des immeubles voisins. Par exemple, pour une ouverture ouest : Ce diagramme permet de visualiser l’origine du rayonnement solaire et donc le type et la position des protections. Il permet, par exemple, de prendre en compte l’ombre portée par les arbres en été. > Types de protection solaire On distingue : o Les protections mobiles : stores extérieurs, claustras, panneaux coulissants, etc. Elles sont utilisées en fonction des besoins, et permettent une protection efficace en été tout en bénéficiant des apports solaires en hiver. PAGE 3 SUR 11 – ASSURER UNE BONNE PROTECTION SOLAIRE – JUILLET 2010 GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS RECOMMANDATION PRATIQUE ENE13 Cabinet d’avocat Röthis – Autriche (arch. Reinhard, Drexel et Hohenhems). o Les protections solaires placées à l’intérieur du bâtiment (rideaux, tentures, etc.) sont peu efficaces : elles laissent en effet pénétrer le soleil dans la pièce avant de transformer le rayonnement en chaleur. Par contre, elles permettent d’éviter le rayonnement direct sur une personne. Si elles n’influencent pas la température, elles n’en ont pas moins un impact sur le confort ressenti. o Les protections permanentes. Deux types de protections permanentes sont considérer: o o auvents, avancées architecturales, etc. : elles offrent une protection différente selon la position du soleil. Leur dimensionnement doit donc être correctement réalisé pour être efficaces. Par exemple, pour qu’un auvent protège complètement une fenêtre orientée au Sud lorsqu’au solstice d’été le soleil est au zénith, il faut que sa profondeur soit au moins égale à la moitié de la hauteur de la fenêtre. vitrages solaires ou films autocollants sur les vitrages. Ils limitent les gains solaires aussi bien en hiver qu’en été, et réduisent les niveaux de lumière naturelle à l’intérieur. Le tableau ci-dessous synthétise les tenants et aboutissants du compromis à trouver entre transmission lumineuse du vitrage et facteur solaire. Economie d’énergie Confort visuel et thermique ... plus le vitrage laisse passer de la lumière, c'est à dire plus son facteur de transmission lumineuse est grand, moins grande est la consommation d’éclairage électrique. La consommation de chauffage n’est a priori pas modifiée. plus l’éclairage est naturel et le contact avec l’extérieur agréable. Mais par contre, plus grands sont les risques d’éblouissement si aucun dispositif de protection solaire n’est prévu. ... plus le vitrage est isolant, c'est à dire plus son coefficient de déperdition est bas, plus les déperditions thermiques seront réduites à travers sa surface en hiver. plus la surface intérieure du verre est chaude et plus les risques de condensation de surface sont réduits. ... mieux le vitrage contrôle le rayonnement solaire plus le vitrage est chaud sur sa face intérieure et donc moins la température de l'air intérieur doit être élevée pour assurer le confort en hiver. plus les frais liés à un éventuel conditionnement d'air en été sont réduits. plus le confort thermique dans le local est grand en hiver. plus les risques de surchauffe dus à l’effet de serre dans le local sont diminués. PAGE 4 SUR 11 – ASSURER UNE BONNE PROTECTION SOLAIRE – JUILLET 2010 GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS RECOMMANDATION PRATIQUE ENE13 entrant, c'est à dire plus son facteur solaire est petit. Compromis Economie d’énergie Confort visuel et thermique Mais, par contre, moins la lumière naturelle pénètre dans le local. moins les apports d'énergie gratuite en hiver sont importants. Idéalement, on choisira un vitrage très isolant, avec une bonne transmission lumineuse, et un ombrage extérieur dissociée du vitrage, plutôt qu’un vitrage filtrant le rayonnement solaire à l’origine des surchauffes mais limitant également la possibilité d’un éclairage naturel. Certains vitrages, dits sélectifs, permettent un compromis en filtrant le soleil tout en conservant une transmission lumineuse proche de celle des vitrages « normaux ». On peut encore mentionner les protections solaires végétales intégrées aux façades ou aux toitures (voir fiches spécifiques). ASPECTS ECONOMIQUES > Coût de différents types de protection solaire o Protections permanentes : o le surcoût dû au choix d’un vitrage solaire est d’environ 80€/m². o Un brise soleil avec cadre en alu et ailettes plates en alu coûte 60 à 120 €/m² de façade. o Des films réfléchissants à apposer sur les vitrages ont un coût de l’ordre de 60€/m² o L’ajout de stores motorisés extérieurs sur l’ensemble des ouvertures d’une façade coûte de 88 à 115 €/m² équipé Les protections permanentes (vitrages sélectifs ou films) sont légèrement moins chères que les protections mobiles ou les auvents, mais entraînent des surconsommations énergétiques (chauffage et éclairage) dues à la réduction de gains solaires en hiver. De plus, ces films et vitrages sélectifs réduisent (fortement ou légèrement selon les produits) la transmission lumineuse et donc la quantité de lumière dans le local. Certains films provoquent également une coloration du vitrage qui altère la perception de l’ambiance extérieure. Ces solutions ne sont donc pas à privilégier. > Durée de vie et entretien des différents types d’ombrage Les protections permanentes ou fixes ne demandent pas d’entretien particulier et ont une longue durée de vie. Les protections mobiles par contre sont parfois plus fragiles. Certains modèles peuvent être endommagés par grand vent. Pour les protéger, elles peuvent être automatisées avec une détection automatique du vent, mais ce genre d’application domotique est peu courant dans les logements. Les protections mobiles en toile peuvent également être plus sensibles au vandalisme (déchirures, fragilité des mécanismes d’enroulement, etc.), et seront déconseillées au rez-de-chaussée. Il existe cependant des protections solaires mobiles robustes, par exemples les volets métalliques enroulables ou sur charnière. PAGE 5 SUR 11 – ASSURER UNE BONNE PROTECTION SOLAIRE – JUILLET 2010 GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS RECOMMANDATION PRATIQUE ENE13 ASPECTS SOCIAUX ET CULTURELS > Mode de contrôle de la protection solaire Lorsqu’une installation domotique est prévue dans le bâtiment, on aura intérêt à y intégrer les protections solaires mobiles. Ceci permettra, via un anémomètre placé en toiture, de relever automatiquement les stores par grand vent. Leur abaissement peut également être programmé en fonction de la saison et de l’heure. Néanmoins, pour des locaux occupés en permanence, une régulation manuelle sera efficace si l’occupant est conscient de la nécessité de se protéger du soleil dès qu’il apparaît. Il ne faut en effet pas attendre d’avoir trop chaud pour abaisser le store. Dans les locaux inoccupés en journée, par exemple des logements en semaine, il suffira, en été, de veiller à fermer les volets ou à abaisser les stores le matin avant de partir, pour éviter une montée en température des locaux pendant la journée. > Liaison à l’espace public La fenêtre est un élément important de l’interface entre le bâtiment et l’espace public, et ne doit pas uniquement se composer en fonction du bâtiment. Elle joue par exemple un rôle de contrôle social et dans le sentiment de sécurité sur l’espace public. Il est important d’en tenir compte lors de la conception des protections solaires. La fiche TER02 « Favoriser les déplacement piéton » vous en dira plus sur cet aspect. ARBITRAGE Selon l’orientation et la forme de la fenêtre, le type de protection solaire choisi sera différent : Gains solaires en hiver et en mi-saison Sud Confort d’été Pérennité Protection permanente type vitrage solaire ☺ ☺ ☺ Mais surcoût de chauffage. Protection fixe type auvent ☺ Si la fenêtre n’est pas trop haute. ☺ ☺ Sauf si intégré à l’architecture. Protection fixe type avancée verticale ☺ ☺ Sauf si intégré à l’architecture. ☺ Protection mobile extérieure ☺ ☺ Bonne si automatisée, faible sinon. Exclu au rezde-chaussée. Protection mobile intérieure ☺ ☺ PAGE 6 SUR 11 – ASSURER UNE BONNE PROTECTION SOLAIRE – JUILLET 2010 GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS RECOMMANDATION PRATIQUE ENE13 Coût Est et Ouest Confort d’été Protection permanente type vitrage solaire ☺ Gains solaires en hiver et en misaison Pérennité ☺ Coût ☺ Mais surcoût de chauffage. Sauf si intégré à l’architectur e. Sauf si intégré à l’architectur e. Protection fixe type auvent ☺ ☺ Protection fixe type avancée verticale ☺ ☺ ☺ Protection mobile extérieure ☺ ☺ Bonne si automatisée, faible sinon. Exclu au rez-dechaussée. Protection mobile intérieure ☺ ☺ En résumé : o placer des protections solaires telles que des avancées latérales et stores extérieurs côté Est et Ouest : à l’Est et à l’Ouest, le soleil est rasant en été lorsque les apports solaires risquent de générer de la surchauffe. De ce fait, seuls les stores extérieurs et dans une certaine mesure les avancées latérales permettent de l'éviter. Pour ces orientations, l’efficacité des auvents horizontaux est très limitée en été. o placer des protections solaires telles que auvents fixes ou avancées architecturales (balcon, toitures, etc.) côté Sud : Au sud, le soleil est haut en été lorsque les apports solaires risquent de générer de la surchauffe et bas en hiver lorsque les apports solaires sont plutôt bénéfiques. Les auvents ou les avancées architecturales sont donc efficaces pour éviter les apports de chaleur en été tout en laissant pénétrer le rayonnement solaire direct, bénéfique en hiver. DANS LA PRATIQUE Des mesures doivent être prises aux différentes phases de développement et de réalisation de projet : PAGE 7 SUR 11 – ASSURER UNE BONNE PROTECTION SOLAIRE – JUILLET 2010 GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS RECOMMANDATION PRATIQUE ENE13 ESQUISSE > Surface des ouvertures Pour assurer un éclairement naturel suffisant, le Règlement Régional d’Urbanisme impose une surface vitrée minimale correspondant à 20% de la surface au sol du local. Au Sud, il est utile en hiver de disposer d’une surface plus importante, mais une protection solaire sera indispensable (théoriquement, une protection solaire efficace est nécessaire dès 15% d’ouverture vitrée au Sud) A l’est et à l’ouest, une surface plus importante est énergétiquement défavorable, tant en hiver qu’en été. > Orientation des ouvertures o Choisir l’orientation adéquate pour chaque local: les locaux dans lesquels les charges internes seront importantes (salles de réunion, locaux avec des équipements de bureautique, etc.) seront orientés de façon à être peu ensoleillés. o Une attention toute particulière doit être apportée principalement pour les surfaces vitrées orientées Sud et Ouest et dans une moindre mesure pour celles orientées Est. En effet, sur toute une journée, des fenêtres de grande taille auront un impact important sur la surchauffe si elles sont orientées : o au sud : les apports solaires sont plus importants en hiver car le soleil est bas sur l'horizon. Cependant les apports solaires d'été seront doublement ressentis car ils s'ajoutent à une température de l'air plus importante ; o à l'ouest : les apports sont maximaux en fin d'après-midi. Ce cas est le plus critique car les apports importants dus à la faible hauteur du soleil se cumulent à la chaleur emmagasinée durant toute la journée ; o à l'est : les apports solaires sont maximaux en matinée. AVANT-PROJET > Dimensionner les protections solaires fixes Les protections solaires fixes ont un impact architectural important. On les dessinera donc dès les premières esquisses. Le principe de facteur solaire est difficile à appliquer lors du dimensionnement des auvents, vu que leur protection est variable au fil du temps. Une méthode de dimensionnement des protections solaires fixes est donnée dans le Cd-rom Energie+. Elle se base sur le diagramme solaire présenté plus haut. En prédimensionnement, on peut se baser sur le tableau ci-dessous : Hauteur du soleil (voir diagramme solaire en début de fiche) Rapport entre la profondeur de l’auvent et la hauteur de la fenêtre 20 % 40 % 60 % 80 % 100 % 0° Nul Nul Nul Nul Nul 10° Nul 0.1 0.1 0.1 0.2 20° 0.1 0.1 0.2 0.3 0.4 30° 0.1 0.2 0.3 0.5 0.6 40° 0.2 0.3 0.5 0.7 0.8 50° 0.2 0.5 0.7 Total Total 60° 0.3 0.7 Total Total Total 70° 0.5 Total Total Total Total Fraction de la fenêtre protégée par l’auvent. PAGE 8 SUR 11 – ASSURER UNE BONNE PROTECTION SOLAIRE – JUILLET 2010 GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS RECOMMANDATION PRATIQUE ENE13 On cherchera à obtenir une protection totale de la fenêtre pour une hauteur de soleil correspondant au zénith au mois de mai (55° au Sud, ce qui correspond à un rapport de 70% entre la profondeur de l’auvent et la hauteur de la fenêtre). On obtiendra ainsi une protection efficace tout l’été. Notons que ce type de protection solaire est particulièrement efficace au Sud, mais à l’Est et à l’Ouest, le soleil plus bas demande des profondeurs d’auvent beaucoup trop importantes pour être mise en œuvre efficacement. PROJET D’EXECUTION, DOSSIER POUR LE PERMIS D’URBANISME > Choix d’une protection solaire mobile Une protection solaire mobile (type store) sera choisie de façon à obtenir le facteur solaire suivant : Zone calme : ventilation intensive possible, ce qui limite le besoin d’une protection solaire Zone bruyante : ventilation intensive impossible et besoin d’une plus grande protection solaire Vitrages verticaux < 0,45 < 0,25 Vitrages inclinés ou horizontaux < 0,25 < 0,15 Cette valeur est le produit du facteur solaire de la protection solaire et du vitrage. Souvent, les vendeurs de stores en toiles ou de films autocollants donnent directement le facteur solaire de leur produit combiné à un double vitrage clair. Si l’on opte pour un vitrage filtrant le soleil, on cherchera à atteindre les mêmes valeurs. Notons que, comme exposé plus haut, cette solution n’est pas à recommander. En effet, au plus le facteur solaire est petit, au moins les apports solaires (favorables en hiver, défavorables en été) entrent dans le local. Cependant, un faible facteur g présente l’inconvénient que "l’ombrage" du vitrage est constant quelle que soit l’heure ou la saison. Le local ne profite donc que peu des apports solaires en hiver, lorsqu’ils pourraient être bénéfiques. Une protection solaire efficace et mobile est donc plus intéressante qu’un bon facteur g > Respect des exigences « PEB » Pour les habitations individuelles (bâtiment neuf ou assimilé neuf), un indice de surchauffe doit être calculé pour l’unité PEB la plus exposée à la surchauffe. Le calcul peut être facilement effectué avec "EPB-software Bruxelles" qui est disponible sur le site web de l’IBGE : www.ibgebim.be > Professionnels > Energie > Performance énergétique des bâtiments (PEB) > Qu’est-ce que la PEB ? > Documents utiles. L’indicateur de surchauffe, calculé par le logiciel EPB-software Bruxelles, prend en compte : ▪ les apports de chaleur par le soleil ; ▪ les apports de chaleur par l’occupation ; ▪ les pertes de chaleur par transmission (à travers les murs, fenêtres, etc.) ; ▪ les pertes de chaleur par ventilation (dues à la ventilation hygiénique et dues aux pertes incontrôlées par in/ et exfiltration) ; ▪ la capacité thermique (l’inertie). Vous devez rentrer dans PEB-software des paramètres comme le volume, la demande de chaleur, les caractéristiques des parois, l’épaisseur de l’isolation, les valeurs g et U du vitrage, etc., pour obtenir l’indice de surchauffe. L’indice de surchauffe peut avoir un impact important sur le niveau E de l’unité PEB. En effet, en cas d’habitation individuelle, à partir d’un indice de surchauffe de 8.000 Kh le niveau E prend en compte des consommations électriques liées au refroidissement actif même si vous n’avez, ni prévu, ni installé de climatisation. Ces consommations vont pénaliser le niveau E PAGE 9 SUR 11 – ASSURER UNE BONNE PROTECTION SOLAIRE – JUILLET 2010 GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS RECOMMANDATION PRATIQUE ENE13 atteint par l’unité PEB. Ce niveau E sera mentionné dans le certificat de performance énergétique. De ce fait, il est fortement recommandé de rester en dessous du seuil de 8.000 Kh. Si un logement ne respecte pas la valeur limite pour l’indicateur de surchauffe, une amende1 peut être infligée. Cette amende est proportionnelle à l’écart entre le niveau d’exigence requis (17.500 Kh) et le niveau réellement atteint à l’issue du chantier. Pour les locaux de bureaux et services ou enseignement (bâtiment neuf ou assimilé neuf), il n’existe pas d’indice de surchauffe par contre : les besoins de refroidissement dépendant du risque de surchauffe ont un impact négatif sur le niveau E de votre unité PEB. Le niveau E pour ces affectations prend en compte les besoins nets pour le refroidissement pour calculer l’énergie nécessaire au refroidissement de cette dernière. Ces besoins, représentatifs du risque de surchauffe, dépendent des gains internes, des gains solaires, des pertes par ventilation et des pertes par transmission. En cas de présence effective d’installations de refroidissement, le niveau E est encore plus pénalisé car un facteur de 1,5 est appliqué sur les besoins de refroidissement. En résumé, si les besoins de refroidissement augmentent, le niveau E de l’unité PEB augmente. Mais si un système de refroidissement actif est installé, l’augmentation du niveau E sera encore plus importante. Ce niveau E défavorable sera également repris dans le certificat énergétique de votre unité PEB délivré après la réalisation des travaux. > Prévision de transformations Lorsque la nécessité de disposer de protections solaires n’est pas évidente et qu’un investissement préventif ne peut être consenti, on dessinera les fenêtres de façon à ce que l’ajout ultérieur d’une protection extérieure mobile soit aisément réalisé. Concrètement, on placera un caisson vide d’environ 10 x 10 cm à l’endroit où la future protection solaire prendra place. SUIVI ET SURVEILLANCE DES TRAVAUX La jonction d’un châssis avec une maçonnerie est toujours un point dont le détail doit être soigné pour éviter les ponts thermiques et acoustiques (voir fiche ENE09 « Limiter les ponts thermiques » et CSS05 « Assurer le confort acoustique »). La présence d’un caisson de store enroulable peut compliquer le détail. L’architecte sera donc attentif à la continuité de l’isolation lors du contrôle des travaux. ENTRETIEN Pour assurer leur pérennité, les protections extérieures mobiles doivent être choisies de façon à supporter des vents exceptionnels. A ce titre, on limitera des protections type store enroulant extérieur aux bâtiments équipés d’une automatisation et d’une station météo. Dans les autres cas, on privilégiera comme protection solaire mobile extérieur des éléments plus robustes, comme des éléments coulissants, des volets pivotants ou des volets métalliques déroulants. Détermination de l’amende: En cas de dépassement de la valeur maximale, le calcul de l’amende administrative se fait dans un premier temps en multipliant le dépassement de l’indicateur de surchauffe par le volume du secteur énergétique. Chaque dépassement de 1.000 Khm3 correspond alors à une consommation d’énergie primaire de 2 MJ/an. Les amendes sont basées là-dessus. Dans un deuxième temps, les (éventuelles) amendes de chaque secteur énergétique sont additionnées pour obtenir l’amende totale pour l’unité d’habitation. 1 PAGE 10 SUR 11 – ASSURER UNE BONNE PROTECTION SOLAIRE – JUILLET 2010 GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS RECOMMANDATION PRATIQUE ENE13 INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES AUTRES ELEMENTS A GARDER A L’ESPRIT Voici une liste de fiches liées au contrôle du confort d’été : o o o o o o ENE03 - Développer une stratégie du froid ENE06 - Optimiser la conception des fenêtres ENE07 - Permettre une ventilation intensive ENE08 - Assurer une grande inertie thermique TER06 - Réaliser une toiture verte TER07 - Réaliser une façade verte BIBLIOGRAPHIE Sources d’information sur les protections solaires : o o o Energie+: http://energie.wallonie.be/energieplus/entree.htm SEBTP, Guide de la protection solaire, SEBTP, 2001. JM Hauglustaine, F.Simon, La fenêtre et l’énergie – Guide pratique pour architecte, Ministère de la Région Wallonne, Namur, 2001. Commande gratuite sur le site : www.energie.wallonie.be PAGE 11 SUR 11 – ASSURER UNE BONNE PROTECTION SOLAIRE – JUILLET 2010 GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS RECOMMANDATION PRATIQUE ENE13