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APPM 36 (version fin change):new mag 25 12/06/09 17:35 Page 1 MAGAZ INES N°36 - Juin 2009 DOSSIER : 36 OÙ VONT LES SITES DE PRESSE ? Offres, positionnements, monétisation des contenus, commercialisation de la publicité, les lignes sont à nouveau en train de bouger. Après avoir fortement investi sur leurs sites, les éditeurs se posent la question de la rentabilité. Chacun teste des solutions nouvelles en regardant attentivement ce qui se passe sur les autres marchés, notamment aux États-Unis. Conclusion : il n’y a pas de modèle unique, à chacun de trouver le sien en fonction de EDITO Des modèles gagnants à inventer son histoire, son public, son organisation SOM MAI R E et ses ambitions ! P 2 /3 N E W S : ES BEST PRACTIC en campagne a dk Vo ut ol bs A et 0 50 at Fi ETUDE : médias e des marques nc ie ud l’a r se ili eb Comment ut anning presse+W dans le médiapl É Les sites de nos magazines ont de nombreux atouts : Jean-Paul Lubot ils drainent des audiences en forte hausse, affichent •Directeur général une qualité de relation et adjoint du Groupe Marie Claire un temps réel d’exposition •Président de la à une publicité supérieurs commission Internet à ceux des autres sites. de l’APPM C’est une opportunité, notamment pour sortir de cette course folle qui consiste à tirer les CPM vers le bas. Sites de contenus, agences et annonceurs, nous avons tous intérêt, pour le devenir de ce média, à préserver une approche plus qualitative du net et à mieux valoriser l’excellence de nos audiences ! Pour nos annonceurs, cherchons des relais complémentaires au seul display classique, inventons des formats d’expression, des services, des apports propres à chacune de leurs marques. À chaque éditeur de construire ainsi son business model à base d’expertise éditoriale, de partenariats, d’affiliation, de sa BDD, de e-commerce… Pour nos lecteurs, la qualité de l’information fait partie de notre ADN papier mais aussi numérique. Elle justifie le business model payant du lecteur acheteur, mais il est difficile de transférer ce même modèle sur le Web : comment en effet faire payer demain ce que l’on donnait gratuitement hier ? Difficile, sauf par une information unique et extrêmement ciblée, un partage communautaire qui motive un fort engagement, un suivi de cette information dans nos mobilités via la téléphonie mobile et les nouvelles applications iPhone, Androïd… Mais gageons que, forts de toutes les extensions possibles nous, éditeurs, saurons trouver des modèles gagnants ! >>> PAGE 8 F IC AC IT P 4 /5 /6 /7 E FFFICROSS : 1 BILAN E e Gaultier, montr D Ma ame de JP média magazine du la contribution an plurimédia pl un dans VUITTON ER 2 D O S S IE R P 8 /9 /1 0 /1 1 /1PRESSE MAG : LES SITES DE France Les tendances en nis U et aux Etats- Le plus fascinant de tous les voyages… Dans le nouvel opus de sa saga institutionnelle,Vuitton célèbre le 40e anniversaire de la conquête de la Lune, le voyage qui a changé le cours de l’humanité.Annie Leibovitz a photographié les trois astronautes Buzz Aldrin, le deuxième homme à avoir posé le pied sur la Lune dans la mission Apollo 11, Jim Lovell, le commandant de l’infortunée mission Apollo 13 qui est parvenu à ramener son équipage sain et sauf sur Terre, et Sally Ride, la première femme américaine à s’être aventurée dans l’espace à bord de la navette Challenger. Ce visuel d’exception imaginé par Ogilvy & Mather s’inscrit dans un plan presse + digital avec des parutions dans la presse internationale et un site très interactif dédié à l’événement (louisvuittonjourneys.com) faisant partager une expérience inoubliable. 1 APPM 36 (version fin change):new mag 25 N EWS L E T T R E 12/06/09 D ’ I N F O R M AT I O N 17:35 D E Page 2 L A P R E S S E B E ST P RACTI C E S CONFÉRENCE F I AT 5 0 0 institutionnalise le pot de yaourt Le 4 juillet, la Fiat 500 sort sa version cabriolet. Une semaine avant le lancement international orchestré par l’agence lead Leo Burnett Turin, le marché français s’offre le privilège d’une campagne teaser dans la presse magazine imaginée par l’agence de Paris. L’idée très “humoristicoémotionnelle” du pot de yaourt, collant à la dénomination du véhicule dans notre mémoire collective, reprend du service pour notre plus grand plaisir. Inauguré l’an passé lorsque la Fiat 500 avait été élue Voiture de l’année, le visuel est adapté avec humour, la version cabriolet étant symbolisée par l’opercule relevée du pot ! “Du fait que le buzz a été très bon, cette campagne presse a plus d’envergure que la précédente”, explique Lionel Cassou, directeur commercial chez Leo Burnett France. “La presse magazine nous permet de véhiculer une image très qualitative, en affinité avec notre cœur de cible”, explique-t-il. La Fiat cabriolet visant une cible mixte, la campagne passe dans la presse masculine, les news et la presse féminine. ABSOLUT absolument différente À l’occasion de sa première grande campagne de communication depuis son rachat par le groupe Pernod Ricard, l’été dernier, Absolut Vodka oublie sa “bottle saga” pour se recentrer sur ses attributs produits. TBWA/MAP a illustré l’idée de la pureté idéale, réalisée par le biais du processus de distillation en continu, qui est la marque de fabrique de la vodka suédoise. Surplombée d’un alambic, la bouteille sublimée et surpenante, apparaît cristalline pour illustrer sa nouvelle signature. La campagne se déroule du 1er juin au 31 août principalement dans la presse féminine et masculine, avec quelques parutions dans des magazines de niche. 2 ETU D E M A G A Z I N E LETTRE D’INFORMATION DE LA PRESSE MAGAZINE N EWS Le Web représente 1/3 de l’audience des marques de presse SEMAINE DE LA P R E S S E M AG A Z I N E : session de rattrapage Sur le thème “2009, ANNEE DE LA MUTATION” les ateliers et tables rondes se sont succédés la semaine du 6 avril 2009 pendant la Semaine de la presse magazine. Vous pouvez retrouver certains compte-rendus des conférences sur le site www.pressemagazine.com. Voilà déjà un avant-goût… Engager et captiver, une force media magazine Emmanuel Charonnat et Yagoubia Haddi (Starcom) ont fait une transposition française de l’étude ACE/ Affinity développée par Starcom USA. Quelle est la capacité du media presse à renforcer l’engagement des consommateurs ? En interrogeant les consommateurs sur leurs comportements culturels et de consommation et en leur demandant à quoi leur sert la publicité sur un secteur donné, on finit par avoir une contribution des points de contacts sur chaque univers. Valérie Morrisson et Pierre Gomy de TNS Sofres ont présenté les résultats sur six univers : l’automobile, les softs drinks, les téléphones portables, les écrans plats TV, les opérateurs de téléphonie mobile et les ouvertures de compte courants. Conclusion : la presse est un réel driver de l’attractivité et une opportunité de construire de l’engagement. L’apport de la complémentarité presse/web dans l’information et dans le processus d’achat des consommateurs Dans cette analyse spécifique de la base, on dispose déjà de nombreuses études sur les prédispositions, les habitudes mentales, l’originalité de France Pub Consommateurs, s’est de se centrer sur la réalité des comportements (fréquentations des différentes enseignes et catégories de produits croisées avec la fréquentation des différentes familles de presse sur 30 000 interviews). France Xavier Guillon (Hersant Media) et François Dalbard-Martin (Kerdos) ont analysé les résultats sur différents secteurs. On voit par exemple que la presse a un rôle très important pour le parfum, quel que soit le circuit de distribution, mais aussi sur les voyages, les placements financiers… Trois paramètres de l’engagement ont été conceptualisés, les trois à activer de concert : • le contact (le titre de presse) ; • le content (la copy, le message) ; • le contexte (la motivation du consommateur au point de contact avec le media et le message). Résultats : • On trouve le plus fort niveau d’engagement avec le plus fort attachement du lecteur à son titre de presse et avec les messages de la marque les plus efficacement intégrés dans les magazines. • Plus le lecteur est engagé, plus il est réceptif au message de la marque. À l’occasion de la Semaine de la Presse Magazine, Gilbert Saint Joanis, directeur des études de Audipresse, a fait le point sur la mesure d’audience des marques de presse magazine et montré comment on pouvait l’utiliser pour le médiaplanning presse + Web. Aujourd’hui, selon TNS Media Intelligence, le Web représente 340 M€ de recettes (brutes) pour les marques de presse, un chiffre en hausse de plus de 30 % sur un an. Il est donc légitime et intéressant d’identifier les pratiques de contacts des lecteurs avec le print et avec le Web et d’évaluer les différences de public entre les deux médias. Gilbert Saint Joanis, directeur des études de Audipresse, vient de faire l’exercice à l’occasion de la Semaine de la Presse Magazine. L’étude repose sur les deux enquêtes d’audience de référence : • L’AEPM pour les magazines : (données LDP janvier-décembre 2008 sur ensemble 15 ans et plus) ; • Le Nielsen/NetRatings pour les sites : (données panel de décembre 2008, base internautes). Deux études différentes puisque la définition de l’internaute dans NetRatings est : celui qui a “au moins une session Internet sur le mois”, tandis que dans l’AEPM, il a “une connexion déclarée depuis moins de 30 jours”. Mais deux études compatibles puisqu’on peut avoir la même taille d’échantillon, les mêmes sous-populations par cible, des univers communs… • En moyenne, 9 % des internautes des sites étudiés sont lecteurs du titre dans le même temps. Selon les titres, la fourchette va de 2 % à 25 % d’internautes-lecteurs ; ces variations ne dépendant ni de l’audience du support papier ni de celle du support Web. • Il n’y a pas de lien entre le niveau de duplication et le niveau d’apport. En fait, les corrélations tiennent plus aux choix éditoriaux liés aux contenus du Web et du papier qu’à la puissance de l’un ou de l’autre. (Y-a-t-il des renvois organisés de l’un à l’autre, le Web est-il un prolongement du papier ou plus indépendant, voire monté autour d’une thématique plus large qui va faire venir des gens différents ?). • Bref, les résultats sont très variés selon les supports, en termes d’audience comme en termes de profils des différentes populations. Pour preuve, les deux graphiques ci-dessous, montrant deux profils très différents dans leur évolution de deux marques médias pour lesquelles le site élargit, à chaque fois, le lectorat. A) Un titre féminin avec une audience mixte qui renforce les aspérités du papier : plus féminin, plus 25-49 ans, plus CSP +, plus parisien Hommes Femmes 15-24 25-34 35-49 50-64 65+ CSP+ CSPInactifs IdF Province Comment ça marche ? La partie quali de l’étude sur les lectrices habituelles des titres montre également que : • la publicité n’est pas perçue comme intrusive, contrairement à la télévision ; elle est au contraire inclusive, elle fait partie de l’expérience du magazine. • Le magazine apparaît comme un coach de vie, un moyen d’accroître sa connaissance et son savoir, un endroit éco-citoyen, un lieu où on va trouver les bons plans... Il n’y a pas de fusion des deux enquêtes donc pas de déformation des données initiales. Au contraire, on rapproche les bases AEPM et NetRatings en respectant les données d’audience, qui sont la monnaie d’échange du marché. Chaque individu ou clone dans l’une des deux études a son individu correspondant – ou clone – dans la source d’en face, déterminé par le calcul de la distance Procustéenne (effectué par JFC). Ce calcul permet de juger de la proximité des individus au travers du plus grand nombre de variables possibles, qu’elles soient communes aux deux sources ou exclusives à l’une d’entre elles (la limite étant la donnée elle-même). De telle sorte que les individus proches les uns des autres en termes de comportement médias dans chacune des études prises individuellement le soient également dans la bande fusionnée. On transfère ainsi, dans le processus d’appariement des deux enquêtes non seulement les propriétés mais aussi les corrélations. Emmanuel Charonnat et Yagoubia Haddi ont aussi donné des pistes pour faire justement que la marque fasse partie de l’expérience du magazine pour capter, au-delà de la pub, au moyen de publi-reportages, des shootings événementiels… Conclusion : “nous devons changer notre vision du médiaplanning presse, sortir du cadre, prendre prétexte du magazine et créer un scénario autour, scénariser notre discours au-delà d’une simple page quadri. Il faut créer du contenu autour des marques, car la publicité ne captive que s’il y a autour une mise en scène !” À quoi ça sert ? -100 -50 0 50 100 B) Un news avec une audience mixte au profil intermédiaire entre papier etWeb • À enrichir le lien entre la lecture du support presse et la consultation de son site Internet en s’appuyant sur des données comportementales, au-delà des données socio-démo ; • À faire du médiaplanning. On a ainsi accès à l’ensemble des supports presse et Web sur des échelles complètes de puissance, d’économie, d’affinité, avec tous les critères propres à chacun des médias. Et l’on peut planifier les campagnes sur un calendrier dans lequel on positionne traditionnellement les pressions, les insertions… Dans ce planning temporalisé, on calcule des performances par média et globales (en termes de couverture, de répétition…), mais aussi des performances croisées pour voir le recouvrement entre les deux médias et en tirer le profil des différents publics. Hommes Femmes 15-24 25-34 35-49 50-64 65+ CSP+ CSPInactifs IdF Province Quels résultats ? • Sur l’ensemble des supports étudiés, le Web représente 1/3 de l’audience des marques de presse, preuve qu’il est bien un relai de croissance apportant un complément d’audience non négligeable ! dupliquants Web presse -80 -60 -40 -20 dupliquants Web presse 0 20 40 60 80 3 APPM 36 (version fin change):new mag 25 E F F I CAC ITÉ 12/06/09 17:36 Page 4 LETTRE D’INFORMATION DE LA PRESSE MAGAZINE 1e r b i l a n p l u r i m é d i a s E f f i c r o s s Bilan de campagne plurimédias En partenariat avec EFFICROSS VISIBILITÉ PAR MÉDIA NET Visibilité (au moins un point de contact) : 72 % Base :Total (607) Publicité dans la presse Échantillon du parfum dans la presse Entourage/Article Ma Dame 38 % pour Ma Dame Moyenne des 3 parfums en lancement : 32 % Article lu dans la presse sur ce parfum Médias traditionnels Publicité en affichage Quelqu’un de mon entourage porte ce parfum Cohérence gagnante ! 25 E-mailing sur les parfums 28 % pour Ma Dame 14 Moyenne des 3 parfums en lancement : 24 % 7 Nombre moyen de points de contact cités : 3.9/18 plus généraux sur la mission du média Cette visibilité dans les médias traditionnels est fortement tirée par la télévision et par la presse. presse. En l’occurrence, la campagne pour • Une excellente reconnaissance assistée de la publicité presse et un rendement exceptionnel de la presse la nouvelle fragrance de Jean Paul Gaultier performe grâce à sa parfaite cohérence et à un mix presse TV gagnant. Le rebond Avec des investissements média bruts de 1 M€, la campagne presse obtient 48 % de reconnaissance (à comparer à la norme presse GFK : 18 % et à la moyenne des trois lancements : 37 %). Avec un investissement quasi double de 1,98 M€, la campagne TV fait 82 % de reconnaissance (versus norme TV : 50 % et moyenne des trois parfums : 51 %). d’un média sur l’autre a fortement favorisé la notoriété, la visibilité, l’engagement ainsi que plusieurs items d’image… Deux enseignements : l’écart entre les scores des parfums et les normes (indice 206) 4 Il a porté sur une cible femmes (600 au total), âgées de 18 à 60 ans et acheteuses de parfum en circuit sélectif au cours des 12 derniers mois. 44 25 Produit vu en rayon QUELLE VISIBILITÉ PA R M É D I A ? 72 % des femmes se souviennent avoir vu, lu ou entendu parler de Ma Dame sur au moins l’un des 18 points de contact possibles répertoriés par GFK. Les femmes citent, en moyenne, 3,9 points de contact, “ce qui est cohérent sur un marché où il y a beaucoup d’innovations et où les femmes sont dans un état d’esprit d’écoute permanente, même si elles font preuve d’une certaine fidélité.” explique Nathalie Mandavit, directrice du département marque et médias chez GFK. Le point de vente et les médias traditionnels obtiennent des scores de visibilité équivalents : ainsi, 56 % des femmes se souviennent avoir été en contact avec la communication de Ma Dame dans un point de vente et 53 % dans les médias traditionnels, avant la “recommandation” de l’entourage et de l’éditorial dans la presse (38 %), et devant l’Internet (28 %). Point de vente Produit vu en vitrine 56 % pour Ma Dame Animation sur le produit en magasin Moyenne des 3 parfums en lancement : 51 % Échantillon du parfum remis en magasin Moyenne des 3 parfums en lancement Ma Dame magazine et de tirer des enseignements et d’un relancement : Shalimar de Guerlin 7 13 Une conseillère de vente m’en a parlé dégager la contribution du média presse Dame de Jean Paul Gaultier • Ma (lancée en septembre 2008), de Lancôme • Magnifique (lancée en août 2008) Publicité au cinéma 10 8 Visite du site Internet de la marque du parfum supports de communication, il permet de • Chloé de Chloé (lancée en février 2008), 36 7 Visite d’un site Internet féminin, de beauté relancement. Intégrant l’ensemble des Ma Dame de Jean Paul Gaultier a été lancé en septembre 2008 avec une plateforme plurimédias utilisant la presse (en septembreoctobre et décembre), la télévision (octobre et novembre précédés de 14 jours actifs en septembre), l’affichage (tous formats de septembre à décembre), Internet (du 15 au 25 septembre) et le cinéma (en fin d’année). À la suite de la première vague, le parfum obtient déjà une très bonne notoriété de 49 % (versus 39 % pour la moyenne des trois parfums en lancement). Et il fait preuve d’une grande attractivité : la moitié des femmes qui le connaissent l’ont déjà senti et 1/4 de celles qui l’ont senti l’ont déjà porté, la plupart à la suite d’un achat personnel. Ma Dame a déjà une vraie identité. Il est perçu comme un parfum peu classique, jeune, sexy, spontané et ayant du caractère. Publicité à la TV 5 parfums féminins intervenus en 2008 et un Le post-test a été réalisé du 7 au 13 janvier 2009 par questionnaire on-line (25 mn) sur les publicités presse, affichage et TV des trois fragrances féminines : 12 13 Publicité, des bannières sur Internet l’APPM, a porté sur trois lancements de DISPOSITIF 9 15 Entourage/Article CONTEXTE DE C O M M U N I C AT I O N Publicité à la radio 12 Ce premier bilan, réalisé par GFK pour Moyenne des 3 parfums en lancement : 41 % 22 Ma famille, mes amis m’en ont parlé 53 % pour Ma Dame montre, s’il était besoin, la fonction essentielle de la presse pour un lancement de parfum (versus TV indice 102). En termes comparatifs, la presse a un rendement du budget investi (Reco/Investissment brut) de 48 contre 41 pour la TV. 8 % des interviewées déclarent avoir visité le site Internet récemment. 45 % des femmes qui se souviennent avoir vu la publicité, l’ont vue à la fois dans la presse et à la télévision (pour 33 % à la TV). “Les femmes exposées à la seule télévision ont les caractéristiques d’une population large en termes de profil, d’âge, de consommation média et de marques achetées, expose Nathalie Mandavit. Celles qui ont été exposées à la presse + TV sont plus jeunes, plus urbaines et ont davantage un profil de célibataires.” Questions à… Magazines : Quels étaient vos objectifs sur la campagne de lancement de Ma Dame ? Alexia Chaland : Nos objectifs étaient clairs. Cette nouvelle prise de parole forte de Jean Paul Gaultier devait illustrer sa créativité et sa modernité. Comme pour tout lancement, nous devions faire percevoir la nouveauté produit sur un marché des parfums féminins traditionnellement bagarré en fin d’année. Nous recherchions un impact maximum avec une campagne capable de renforcer la désirabilité du produit, tout en étant en adéquation avec les valeurs de la marque. Quels sont les résultats qui vous ont le plus intéressée ? Cette étude a confirmé un certain nombre de nos convictions et notamment la richesse et l’efficacité d’une campagne pluri-visuels.Toutefois, un tel niveau de résultats nous a agréablement surpris. Efficross nous a aussi permis de mesurer l’apport du bi-media RECONNAISSANCE Norme TV : 50 % - Norme Presse : 18 % Presse Ma Dame : 48 % TV Ma Dame : 82 % Diffusion : 01-29/12 2008 Investissements bruts : 1 000 K€ 164 GRP Femmes 18-35 ans AB urbaines Diffusion : 12-24/12 2008 Investissements bruts : 1 981 K€ 435 GRP Femmes 25-49 ans Affichage Ma Dame septembre-novembre 2008 Investissements bruts : 659 K€ 720 GRP Femmes 25-49 ans Visite du site Internet : 8 % campagne terminée en décembre => reconnaissance non demandée Alexia Chaland, Responsable marketing de JP Gaultier parfums presse + TV, notamment en matière de notoriété, d’engagement et d’image du parfum… Ma Dame a une très bonne visibilité et reconnaissance par rapport à la moyenne des 3 parfums en lancement ! L’histoire de Ma Dame est une histoire forte, avec des codes qu’ils soient “coloriels”, visuels, verbaux… très bien définis et que nous avons veillé à répéter sur les divers supports. Chaque support contribuant à une partie de l’histoire (le spot TV communique toute l’histoire), la presse et l’affichage n’ont que certains visuels et angles d’attaque, le site Internet offre plus de contenu… La cohérence et l’écho, qui plus est sur une belle création, nous ont permis de dépasser nos objectifs. L’exposition print agit un peu comme un catalyseur : elle prépare mieux à la perception d’autres mises en scène du produit et de la marque. La richesse et l’efficacité d’une campagne pluri-visuels “ En ce sens, la presse faisait particulièrement bien écho à la campagne TV et nous a permis d’avoir un très bon niveau de notoriété en 4 mois environ. Si on extrapole, on peut dire que près d’une femme sur deux a vu Ma Dame en France. Il s’agit ensuite de transformer cela en découverte produit. La campagne est à la fois très appréciée et segmentante… Le fait que la campagne puisse être segmentante souligne juste le parti pris et la démarche créative propre à la marque JP Gaultier. Ceci nous a d’ailleurs permis d’émerger, d’être impactant et d’atteindre un excellent niveau de notoriété. 5 APPM 36 (version fin change):new mag 25 E F F I CAC ITÉ 12/06/09 17:36 Page 6 LETTRE D’INFORMATION DE LA PRESSE MAGAZINE L’ A P P O RT D E L A P R E S S E DA N S L E M I X M É D I A ? C O O R D I N AT I O N D E S M OY E N S : • Sur la visibilité et la notoriété L’ E X P O S I T I O N P R I N T P R É PA R E M I E U X À L A P E R C E P T I O N D E S AU T R E S M I S E S E N S C È N E D U P RO D U I T E T D E L A M A R Q U E NOTORIÉTÉ Base :Total (607) Ad Potency (%) :Visibilité Base exposées/non exposées Un media Deux médias TV seule : 33 % Presse et TV : 45 % (203/112) (274/77) Cette analyse réalisée au global des quatre marques étudiées (la quatrième étant le relancement de Shalimar de Guerlain), permet d’identifier les moyens de communication qui interagissent le plus ensemble pour en maximiser l’effet. Les moyens sont regroupés en fonction de leurs modes d’expression proches : print (presse, affichage, vitrine) versus audiovisuel (TV, radio, cinéma). 406 164 Un media Deux médias TV seule : 33 % Presse et TV : 45 % (84/26) (179/12) TOP 2 % auprès des exposées % auprès des exposées Envie de sentir 30 % 49 % Envie de porter 14 % 36 % Envie d’acheter pour moi 13 % 32 % Ad Potency (%) :Visibilité ENGAGEMENT Base exposées/non exposées Envie d’offrir 20 % 35 % Impact positif Pas d’impact L’apport incrémental de la presse est aussi une évidence pour tout ce qui concerne l’engagement. Sur les personnes exposées à au moins un point de contact, l’envie de sentir la fragrance passe de 30 % pour les exposées TV à 49 % pour les exposées Presse + TV. Il en va de même pour l’envie de porter Ma Dame (de 14 à 36 %), de l’envie de l’acheter pour soi (de 13 à 32 %), et de l’envie de l’offrir (de 20 à 35 %). Des apports de 15 à 22 points ou de 2, 5 de coefficient. Une contribution incrémentale très forte sur l’engagement ! • Sur l’image Base : connait la marque Un media Deux médias TV seule : 33 % Presse et TV : 45 % (84/26) (179/12) TOP 2 % auprès des exposées % auprès des exposées Attirant 48 % 55 % Pour séduire 44 % 56 % Sexy 54 % 63 % (%) :Visibilité Base exposées/non exposées Audiovisuel IMAGE 35 % 0,35 Niveau total échantillon Nombre de moyens Print 30 % 0,3 25 % 0,25 20 % 0,2 15 % 0,15 10 % 0,1 5% 0,05 0% 0 L’exposition aux moyens imprimés prépare mieux à la perception des mises en scène du produit et de la marque en magasin et sur les sites féminins ou de l’annonceur. 1 Or, on voit sur le graphique ci-dessus que le coefficient de corrélation est systématiquement plus important entre les moyens imprimés et les autres moyens marketing qu’entre les moyens audiovisuels et ces autres moyens, notamment en ce qui concerne le fait d’avoir vu le produit en rayon, d’avoir obtenu un échantillon en magasin, d’en avoir parlé avec une vendeuse, d’avoir vu la marque sur un site féminin ou le site de la marque… L’exposition print prépare donc mieux à la perception d’autres mises en scène du produit et de la marque (excepté pour voir la publicité sur Internet, plus égalitaire). 2 3 Alors que le taux moyen de buzz de l’échantillon est de 13 %, il passe à près de 20 % quand on a été en contact avec au moins 1 moyen print, et à 30 % avec au moins 3 moyens print. ACHAT 14 % Niveau total échantillon Nombre de moyens Print 12 % 10 % 8% 6% 4% 2% 0% 1 2 3 Alors que le taux moyen d’achat de l’échantillon est de 5 %, il est de 8 % quand on a été en contact avec au moins 1 moyen print et de 13 % avec au moins 3 moyens print. NOTORIÉTÉ Niveau total échantillon Nombre de moyens Print 90 % 80 % 70 % 60 % 50 % Pour une femme comme moi 37 % 45 % Pour tous les jours 51 % 60 % Impact positif Pas d’impact C’est sur l’attirance (+ 7 points par rapport à la TV seule), la séduction (+ 12 points) et le côté sexy du parfum (+ 9 points) que l’impact presse + TV est le plus marqué, ainsi que sur la proximité (+ 8 points) et sur la quotidienneté (+ 9 points). 6 En ce qui concerne enfin les effets sur les comportements, on constate que plus la femme est exposée à des moyens print différents, plus elle a tendance à parler de la marque à son entourage et à acheter la marque. L’accroissement du nombre d’acheteurs confirme parfaitement l’hypothèse faite ci-dessus que l’achat est déjà réalisé dans un grand nombre de cas. Cette synergie du print met à nouveau en évidence la complémentarité presse/point de vente/PLV. BUZZ Ecrit 0,4 Ne regardons plus maintenant la relation entre les points de contact mais leur accumulation selon deux axes : l’effet sur la marque, notoriété et attitudes (envie de sentir, de porter, d’acheter), et l’effet sur les comportements, de buzz (en parle avec l’entourage) et d’action (achat réalisé). En ce qui concerne la notoriété de la marque, on voit bien que plus il y a de points de contact print, plus la notoriété augmente. IMAGE Ad Potency 0,45 En to ur ag e Pu b In te rn et Base : connait la marque L’idéal féminin, selon Jean Paul Gaultier, c’est une garçonne moderne, libre et rock & roll qui brouille les codes masculin-féminin.Traduit par son complice Jean-Baptiste Mondino, cela donne une pub aussi irrévérencieuse que “glamoureuse” dont les déclinaisons presse (61 % d’agrément) et télévision (60 %) sont largement appréciées, et à des niveaux équivalents. “Pour autant, et cela n’a rien d’étonnant avec 21 % de femmes qui n’aiment pas vraiment ou pas du tout la campagne en presse (et 25 % en télévision), on est dans un cas créatif segmentant”, constate Nathalie Mandavit, précisant : “en soi, ce n’est pas un problème puisqu’une large majorité de femmes apprécie la campagne !” Dans l’ensemble, les publicités sont perçues comme modernes, pleines de vie, audacieuses et différentes des autres. L’agrément très fort montre aussi qu’il n’y a pas de lassitude des femmes pour la mannequin anglaise Agyness Deyn, pourtant très sollicitée à la même période (pub des Galeries Lafayettes, couverture de Elle…). COEFFICIENTS DE CORRÉLATION Em ail ing ENGAGEMENT Q U E L L E Q UA L I T É D E C R É AT I O N ? Ve nd eu se Sit ed eM ar An qu im e at i on M ag as in • Sur l’engagement La première question posée est de savoir si le fait de se sentir exposé à un moyen imprimé ou audiovisuel est très corrélé à l’exposition ressentie à un autre moyen. en ra Éc yo ha n nt illo n M ag as in Sit eF ém ini n Les scores sont très bons, montrant que la stratégie média a bien fonctionné. La campagne a d’autant mieux marché que les femmes ont été exposées au bi-média presse + télévision. Le tandem avec la presse booste en effet de façon importante la visibilité et la notoriété par rapport à la télévision seule. Ainsi l’indicateur de visibilité Ad Potency (construit en comparant les scores de la marque : notoriété, engagement et items d’image entre exposées et non exposées) passe à 45 % (versus 33 % pour la TV seule) et la notoriété atteint l’indice 406 (versus 164). Pr od uit Notoriété En ce qui concerne les attitudes, plus le nombre de points de contact augmente, plus les envies de sentir, de porter et d’acheter diminuent. Mais rappelons-nous que nous nous situons en fin de campagne et que les plus exposées auront sans doute déjà franchi ces étapes. 40 % Pour 96 % des femmes qui connaissent le parfum (et 93 % des autres), cette campagne colle bien à l’univers et à la personnalité du créateur (le visuel où il apparaît étant le préféré des interviewées). À tous les échelons, la campagne fait preuve de cohérence et c’est sans conteste l’une des raisons de son succès. Car ainsi, la déclinaison d’un média à l’autre se fait de façon fluide et enrichit la marque. 30 % 20 % 10 % 0% 1 2 3 Alors que le taux moyen de notoriété sur l’ensemble des individus interrogés est inférieur à 50 %, il monte à 60 % quand on a été en contact avec au moins 1 moyen print et à 80 % avec au moins 3 moyens print. 7 APPM 36 (version fin change):new mag 25 DOSSIER 12/06/09 17:36 Page 8 LETTRE D’INFORMATION DE LA PRESSE MAGAZINE Tous les magazines n’ont pas vocation à avoir un site sophistiqué OÙ VONT LES SITES DE PRESSE ? La monétisation des sites de contenu est le sujet chaud du moment. Elle dépend de l’offre mais aussi de la valeur du contact sur Internet et de l’expérience vécue sur les sites médias. Sites : des audiences fortement en hausse Que trouve-t-on dans les sites des éditeurs ? • Des communautés fortes (cf. encadré Géo) avec toujours plus d’échanges et d’interactivité. Par exemple, les forums sur Psychologies, ce sont 50 000 messages par mois et une centaine de témoignages au long cours. Un aspect serviciel de plus en plus important. Lagardère Active est allé au bout de la démarche, lançant, en septembre dernier, Dekio.fr un moteur de recherche dédié à la maison et à l’ameublement qui réference plus de 2 000 sites. De plus en plus d’interactions éditoriales entre site et magazine, le net servant souvent à faire remonter l’information. Exemple typique d’une opération print+Web menée en totale synergie : le tournage via le nouveau studio de production vidéo de Prisma de l’interview par 5 lectrices de Femme Actuelle de Carla Bruni dans les appartements privés de l’Elysée. Une vidéo buzz qui a fait le tour du monde. Les interactions marchent dans les 2 sens. Il n’y a pas moins de 40 envois de Elle vers Elle.fr, sur les rubriques qui permettent un approfondissement et sur le côté services. De plus en plus d’opérations publicitaires conjointes papier+Web. Comme celle menée par Madame Figaro avec Warner et Kenzo sur la p ro d u c t i o n du disque de 13 comédiennes chanteuses. Des minis sites créés autour d’événements éditoriaux forts et positionnant avec du contenu spécifique pour proposer du contextuel aux annonceurs C’est ainsi par exemple que les féminins haut de gamme traitent le festival de Cannes ou la fashion week, avec au programme : élégance, glamour et célébrités ! • • • 8 On parle toujours des quotidiens d’information mais les magazines ont su, eux aussi, conquérir une audience puissante sur Internet. Selon Mediametrie/NetRatings, le portail Première.fr a réuni 3,974 millions de visiteurs uniques en avril dernier. Programme-tv.net, le site de Télé Loisirs a été visité par 3,59 M de VU et le Nouvelobs.com par 3,39 M, au coude à coude avec Lexpress.fr (3,36 M VU)… Un an auparavant, seuls deux magazines avaient inscrits leur site dans le Top 50 de Mediametrie/NetRatings :Télé Loisirs et L’Express. Les chiffres montrent le chemin parcouru ! Il est vrai que les éditeurs ont beaucoup investi “Nous avons fait des choix structurants, explique, par exemple Julien Billot, Directeur général Numérique et new Business de Lagardère Active. Nous avons acquis un certain nombre d’entreprises (Thotnet, éditrice du site Infobebes.com, Newsweb qui édite des sites sur des thématiques sports, bourse, automobile en 2006, Doctissimo en 2008 (plus de 7 M de VU en avril 2009…). Et nous avons regardé dans notre portefeuille de marques celles sur lesquelles nous pouvions nous appuyer pour bâtir des blockbusters”. Autre exemple chez Prisma Presse : voulant faire de ses magazines “des marques bimédias avec une expérience print + numérique” (dixit Olivier Jacobs Directeur des activités numériques et des diversifications), le groupe a refondu ses sites en trois ans, (dans l’ordre : capital.fr, femmeactuelle.fr, voici.fr, gala.fr, les sites télévision et geo.fr). Résultat : “nous sommes passés de 300 000 visiteurs uniques mensuels dédupliqués à 7,5 M (source : Nielsen) et alors que nous n’étions pas présents dans le top 20, nous sommes maintenant 7e”, annonce-t-il. “La catégorie Médias et contenu est en constante progression depuis 2005, commente Julien Rosanvallon, Directeur de Médiametrie/NetRatings, avec une accélération sur ces deux dernières années. Dans cette catégorie (les deux autres étant communication et ecommerce et services), la progression est aussi bien portée par les sites de contenus que les sites communautaires (plateformes de blogs) ou encore les réseaux sociaux. Plus particulièrement au sein des sites de contenus, on retrouve notamment les portails, les sites de magazines, les sites des chaînes de Télévision, de Radio ou encore les plateformes de vidéos. Chacune de ces sous-catégories a enregistré une progression notable au cours de ces dernières années”. Des marques médias puissantes On dispose désormais de l’audience des marques médias (print+Web). Et là aussi, on voit poindre une notion de puissance. On voit surtout que le Web permet de conquérir de nouvelles cibles : 33 % des individus ayant eu un contact au moins avec la marque, l’ont eu exclusivement sous forme électronique. “Nous avons une duplication très faible entre les magazines et les sites, de l’ordre de 10 à 15 %”, confirme Julien Billot. SUPPORTS Audience Totale MOYENNE MARQUES DE PRESSE Part des Exclusifs Web vs total 33% Auto Plus 3183 18% Capital 3001 16% Closer 4261 6% Courrier International 1623 18% Elle 4592 48% Entreprise (L') 1403 41% Entrevue 4271 19% Equipe Magazine (L') 7829 49% Expansion (L') 2441 68% Express (L') 6119 62% Famili 2034 38% Femme Actuelle 8077 21% Figaro Madame (Le) 3505 58% Figaro Magazine (Le) 7768 76% Gala 4041 27% Glamour 1880 20% Marie Claire 4331 27% Marie Claire Maison 3138 19% Mieux Vivre Votre Argent 1975 48% Monde 2 (Le) 5087 79% Notre Temps 4739 20% Nouvel Observateur (Le) 5671 55% Parents 2836 11% Paris Match 5563 16% Point (Le) 3391 43% Première 5890 76% Psychologies 3620 24% Télé Loisirs 8817 42% Télé Poche 3222 7% Télérama 3354 28% TV Magazine 14712 5% Version Fémina 10584 4% Voici 5959 27% Source AEPM janvier décembre 2008 / Médiamétrie Nielsen NetRatings Décembre 2008 Traitement JFC / CrossRating Presse Internet Tout comme on admet que tous les magazines ne sont pas éligibles à devenir des marques médias, tous n’ont pas vocation à créer sur le net un site puissant et interactif capable de lutter contre les pure players. “Il ne faut pousser sur le net que certaines marques, celles qui ont la possibilité de grandir, d’avoir une bonne audience et de peser sur le marché” assure Arnaud de Saint-Simon, DG de Psychologies. “Pour espérer un business rentable sur le net, il faut deux conditions, explique pour sa part Xavier Romatet. Primo, avoir une marque forte, capable de générer une certaine audience sur le net et susceptible d’être strechée. Car, elle devra héberger des contenus qui dépassent le seul champ du magazine papier tout en restant légitimes pour la marque. Secundo, il faut que nous puissions vendre nos sites à un CPM élevé, ce qui n’est envisageable que si le site propose un contenu différent des autres et spécifique. Il ne suffit pas de mettre des blogs et des forums, rappelle-t-il, car cela conduit plutôt à des CPM bas. Il faut savoir générer de la qualité.Toutes nos marques ne sont pas susceptibles de remplir ces deux conditions : chez Conde Nast, nous en avons deux au niveau international : Vogue et Glamour”. Xavier Romatet prêche pour une démarche pragmatique : “il faut utiliser nos marques lorsqu’elles sont pertinentes pour aller sur Internet et créer des portails lorsqu’ils sont pertinents”. À noter, tous les marchés ne développent pas des sites sur les mêmes marques et cette démarche est évolutive dans le temps.Ainsi, après avoir créé deux portails au plan international – Style sur la mode féminine et Men’s Style sur les centres d’intérêt masculins – le groupe US a finalement renoncé à incorporer Vogue et Glamour dans le portail féminin, jugeant que ces marques avaient plus d’identité et de puissance à opérer sous leur nom. Audience et expérience de marque “Les éditeurs sont en train de passer de leur métier d’éditeur à celui de brand manager”, a rappelé Didier Quillot, Président du Directoire de Lagardère Active, lors de la conférence d’ouverture de la Semaine de la presse magazine (thème : Editeur, métier global, à écouter sur le site pressemagazine.com). Et d’insister : “Il nous faut passer du Contrat de lecture avec des lecteurs à un contrat de vie avec des consommateurs”. Un élargissement qui fait évoluer la notion d’audience. Non seulement parce que c’est celle de la marque média qu’il devient logique de prendre en compte, mais encore parce que la technologie change l’expérience de marque entre le lecteur et l’internaute. Le magazine papier propose un contrat de lecture et l’expérience de marque se fait au niveau de l’audience. On lit son magazine pour y retrouver qui de l’information, qui du divertissement (…), mais en tous cas des valeurs et la publicité fait partie intégrante de l’ensemble. Le magazine lui offre un écrin et sert de caution pour faire progresser la marque publicitaire sur des items de proximité, de modernité… Sur le Web, l’audience et l’expérience de marque ne sont pas toujours au même endroit. INTERNET MÉRITE UNE APPROCHE QUALITATIVE Souvent, on arrive sur le site par un moteur de recherche et quand on clique sur une pub, l’expérience de marque peut se faire sur le site de la marque. D’où une certaine dilution… Revaloriser le contact Internet via le temps d’exposition Dans les chiffres de Mediametrie/NetRatings, l’ensemble Médias et contenus représente 36,8 % du temps passé sur Internet (contre 30,2 % sur les sites de e-commerce et services, 23 % pour les emails, téléphonie et messageries instantanées et 10 % pour un bloc divers comprenant notamment les organismes à but non lucratif). “Même si l’on exclut le temps passé sur une plateforme comme Facebook, qui représente une part non négligeable de l’ensemble, ce pourcentage reste largement supérieur à 30 %, expose Julien Rosanvallon. L’indicateur du temps passé doit prendre une place croissante dans la mesure d’audience”, explique-t-il. Le lancement d’un nouveau logiciel de mesure – NetSight – en septembre 2008 permet d’ailleurs une précision accrue sur cette mesure du temps passé, avec aussi la possibilité de prendre en compte les “Mashup“ (fragmentation des contenus sur Internet). “De plus en plus, en parallèle de la mesure du support (la page qui s’affiche) nous nous efforçons de mesurer les blogs de contenus présents à l’intérieur d’une page, poursuit le Directeur de Médiametrie/NetRatings, La société travaille actuellement sur une première application, qui sera la mesure du flux vidéo. Recueillie de façon hybride, à la fois par les mesures panel (NetRatings) et par la fréquentation –site centric – (Médiamétrie-eSat) elle devrait être disponible d’ici à la fin de l’année.” La mesure du temps passé est l’un des moyens pour valoriser le contact sur des sites médias sur lesquels “les internautes vont consulter des contenus, lisent ou regardent des vidéos, donc passent en moyenne plus de temps sur une page que sur les sites classiques”, témoigne Roger Coste. S’appuyant sur les travaux d’Alenty (cf. page 11), qui montrent que le temps d’exposition à la publicité et à la visibilité Geo.fr élu meilleur site internet de magazine par le SPMI. de celle-ci, sont meilleurs sur les sites médias que sur les autres, le directeur général de Canal+ Régie commercialise le net en fonction de la durée d’exposition à la pub. “L’annonceur veut-il que sa pub soit vue 15, 20 ou 30 secondes, le client choisit la durée et nous lui vendons à un tarif élevé -12 € le CPM – l’assurance que 100% des gens qu’il a achetés durant un temps X ont vu la publicité, expliquet-il. Avec ce système, tout le monde est content : l’annonceur parce qu’il est certain que sa pub est vue et nous parce que notre CA a plus que doublé sur février et triplé en mars.” Roger Coste est intervenu à la Semaine de la presse magazine lors de la conférence sur la monétisation, expliquant qu’il mettait, dans le pot commun, cette nouvelle façon de commercialiser plus en rapport avec la réalité de la consommation des sites des médias. Cette approche qualitative est d’autant plus intéressante qu’elle est rare sur le net où les achats se font plus tôt au kilo sur des CPM tirés vers le bas. “Internet est par construction un média déflationniste, rappelle Guillaume Multrier, PDG de Carat, car c’est le seul média où il n’y a pas de barrière à l’entrée et donc pas d’équilibre entre l’offre et la demande. Il faut se différencier par une marque et par des contenus”. Et par la qualité de son audience, avons-nous envie d’ajouter, ce qui appelle un médiaplanning et un achat qualitatifs. Car, comme le rappelait Alexandra Najdanovic (Mediacom Interaction) sur www.pressemagazine.com “acheter des kilos d’impression ce n’est pas suffisamment sophistiqué aujourd’hui sur Internet.” En fait, le nombre de sites augmentant et le problème de place n’existant pas sur Internet, l’inventaire des pages à commercialiser augmente faisant chuter mécaniquement prix net du display. L’enjeu du CPM est vital. “Nous avons besoin de maintenir des CPM élevés car faisant des sites de contenus et de qualité nous avons des coûts élevés, déclare Arnaud de Saint Simon. Or, la crise crée une pression forte sur le marché. Sur les magazines nous sommes moins dépendants de la publicité, car nous avons aussi les abonnements, les ventes au numéro.” Remise en cause du financement 100 % pub On assiste de toute part à une remise en cause du modèle économique fondé sur la gratuité et payé par la publicité, d’une part parce qu’il n’a pas prouvé son efficacité, et d’autre part parce que la bais- Deux rubriques illustrent la richesse du site : le Webreportage (maintes fois primé) et la Communauté photo GEO. Le Webreportage montre qu’un magazine print peut innover et se renouveler sur le Web. Cette nouvelle forme de Grand Reportage sur internet permet de comprendre l’information en profondeur grâce à une utilisation innovante des outils multimédia (vidéos, photos, sons...) alliée à de nombreux compléments d’enquête. Lancée il y a plus d’un an, la Communauté photo GEO rassemble les amoureux du voyage et de la découverte autour de leur passion pour la photo (400 000 photos et plus de 30% du trafic du site). Le site valorise particulièrement bien le contributif en sélectionnant les photographes les plus talentueux et en éditant avec eux des diaporamas, qui sont ensuite mis en avant sur le site. Les meilleures photos sont aussi publiées chaque mois dans le magazine GEO. 9 APPM 36 (version fin change):new mag 25 DOSSIER 12/06/09 Page 10 LETTRE D’INFORMATION DE LA PRESSE MAGAZINE S’attacher aux économies “En France, on s’attache trop aux recettes et pas assez aux économies, or un site permet d’en générer sur des activités traditionnelles”, déclare Christophe Agnus. L’ex Directeur délégué de Mondadori, chargé des activités numériques, est aujourd’hui président la société Elteg qui aide les entreprises de presse à entrer dans le monde numérique. Des économies, le net permet d’en faire sur la promotion abonnement. L’internaute rentrant son adresse sur le site, c’est autant de papier et de back-office téléphonique qui ne sont pas dépensés. Meredith récupère ainsi 1/3 de ses abonnements par Internet, Hearst 25 % dont 90 % de gens qui ne lisaient pas les magazines. Ayant fait le tour du monde des e-bonnes idées, à la demande du SPMI, Elteg met aussi en avant l’exploitation multi-supports des contenus. Par exemple, le groupe britannique Future, qui s’est développé autour de magazines de passion, a créé Radar, une marque pure player, alimentée par les contenus de ses magazines et déclinée sur différents centres d’intérêt (Games Radar, Tech Radar). “Le site doit aussi entre vu sous l’angle d’un renfort de la marque”, expose Christophe Agnus, citant l’exemple de Spiegel.de. N°1 en Allemagne avec 6 M de visiteurs uniques par mois (à rapprocher des 6 M de lecteurs qui lisent les 1,2 M d’exemplaires diffusés chaque semaine) le site a permis de faire monter à 9 M les utilisateurs de la marque globale. Et surtout, il commence à tirer les bénéfices d’une stratégie volontariste sur le Web (20 M€ investis sur 15 ans, une équipe dédiée de 130 personnes) : en 2008, il a dégagé un bénéfice d’1 M€, preuve que la qualité finit par payer ! Autre exemple intéressant : celui de Consumer Reports, le Que choisir américain : 4,5 M d’abonnés au papier, un site en grande partie payant qui affiche 3,3 M d’abonnés ayant réglé 20 € par an et au final 600.000 lecteurs en commun. “Le magazine a fait le pari que papier et Web n’auraient pas le même usage”, commente C.Agnus. Pari réussi puisqu’il s’avère qu’il y a un profil de lecteur (plus jeune, plus féminin sur le net), une temporalité et un usage différents entre le papier et internet (avec d’une part une fonction archives et de l’autre réactivité). La conclusion de ces différentes expériences porteuses est qu’il n’y a pas de modèle pour réussir ; chaque titre devant trouver le sien en panachant économie et revenus. Une plateforme technique manageable sans compétences techniques Considérant que dans leur migration sur le net, les éditeurs de magazines doivent pouvoir s’affranchir des coûts techniques et financiers pour se concentrer sur leur métier – l’éditorial et le marketing de l’offre éditorial – Elteg a mis au point Wala, une plateforme technique permettant à chacun (en fonction des droits donnés par l’administrateur) de mettre à jour le site à partir d’une unique interface pour en gérer toutes les composantes. La démonstration est assez bluffante car le produit mis en ligne n’est pas figé, on peut très facilement changer le contenu ou l’orchestrer dans une logique différente. Elteg veut travailler en partenariat avec les éditeurs. Une expérience à suivre donc, d’autant que sur Internet, le bon choix n’est jamais définitif. 10 17:36 LE MOBILE, LES BDD COMPORTEMENTALES, LES TECHNIQUES DE MICROPAIEMENT : DES SUJETS CLÉS se des investissements des annonceurs repose la question de façon cruciale. Il s’agit donc de trouver d’autres sources de financement en dehors du display. La première idée, la plus naturelle c’est de faire payer l’information. Mais ce n’est pas évident. “La télévision, le people, l’info générale, qui sont au cœur de l’éditorial de nos magazines sont des thématiques gratuites sur le Web”, commente Olivier Jacobs. “La réalité du payant est encore très faible et très répartie sur certaines activités, qui ne sont pas des activités de contenu dans le champ classique des éditeurs : les téléchargements, la VOD, les jeux en ligne, la musique, les sonneries, le X…” “Il faut arrêter de travailler le sujet dans une logique : ‘les gens vont payer pour avoir accès à des contenus premium’, cela ne marche que si vous êtes le seul à avoir une information vraiment spécifique. Les gens raisonnent en budget mensuel, ils payent déjà pour avoir accès à Internet et Il ne faut pas penser qu’ils vont, en plus, donner 20 € par mois pour accéder à des contenus textuels qu’ils ont partout gratuitement !, expose Julien Billot. Sur une promesse de marque établie, ils peuvent éventuellement accepter de payer pour une expérience globale, comme lorsqu’ils achètent une voiture, mais c’est difficile car si dans un magazine ils achètent une complétude, sur le net ils peuvent zapper en permanence et il n’y a plus cette globalité d’expérience. À la limite, le “Pay the wish” (payez ce que vous voulez) est plus dans la logique de l’Internet !” “J’ai du mal à croire que l’on va pouvoir décider que l’information est désormais payante sur le net, approuve Jean-Paul Lubot, DGA du groupe Marie Claire, sauf dans deux cas : celui improbable où il y aurait un mouvement de l’ensemble des acteurs pour faire rémunérer l’information ou celui où l’information est extrêmement ciblée, voire unique, comme dans les magazines spécialisées. Nous avons l’exemple dans le domaine du vin, où il y a une qualité de l’information qu’une communauté de passionnés n’hésitent pas à aller acheter au travers des guides…” Le DGA du groupe Marie Claire voit davantage un internaute s’abonner pour soutenir un site dont il partage l’engagement. Il pense par ailleurs – et c’est un avis largement répandu – que les éditeurs peuvent faire payer sur le Web à travers les extensions de la téléphonie mobile, les applications iPhone, Androïd … Des espoirs via le mobile Lors d’une table-ronde organisée à l’IREP le 4 juin dernier sur le thème “Presse et Mobilité : des expériences qui construisent l’avenir”, Philippe Jannet (le Monde Interactif), Hélène Froment (20 Minutes), Pascal Pouquet (Groupe Figaro), Xavier Spender (l’Équipe 24/24) et Emmanuel Vacher (Lagardère Active), ont ainsi expliqué comment le mobile, via ces nouveaux smartphones, pouvait être une voie de renouveau pour monétiser les contenus. Mais chacun reste prudent, car les sommes en jeu restent modestes. Un exemple : “en quelques jours, Elle à table a vendu 10.000 applications sur iPhone au prix moyen de 2 €, raconte Julien Billot. Si on atteint 40 000 ventes, sachant qu’Apple conserve 30 % de la somme, cela peut rapporter à Lagardère Active 42 000 euros, soit grosso modo l’équivalent d’un an de publicité sur cette application.” Pour autant, l’internet mobile est aujourd’hui un sujet clé dans les stratégies futures des acteurs Internet. Les éditeurs attendent aussi beaucoup du e-paper, à l’horizon 3-4 ans et d’une évolution dans les techniques de micro-paiement pour faciliter les transactions. Une stratégie de développement et de diversification des marques Parallèlement, les éditeurs travaillent sur la diversification des sources de financement. “Le businessmodel basé uniquement sur la publicité ne marchera pas, expose Xavier Romatet. Il nous faut réfléchir à d’autres sources à terme”. Le PDG de Conde Nast y classe : •“les commissions sur la collecte d’abonnements, rappelant qu’Internet est un formidable collecteur qui apporte des recettes tout en diminuant les coûts ; • une économie de transaction à travers un double mouvement : héberger des sites de e-commerce ou sortir de son site en vendant du contenu à d’autres acteurs. Par exemple, Vogue c’est 90 ans d’archives éditoriales et publicitaires que nous avons fini par numériser. On pourrait décider les vendre, une fois réglé le problème des droits.” En attendant chacun avance de façon pragmatique. “Nous sommes persuadés qu’il n’y a pas qu’un modèle économique, déclare Olivier Jacobs. Nous essayons d’aligner des briques de chiffres d’affaires : pub traditionnelle, ventes de BDD, boutiques e-commerce… pour essayer de bâtir un modèle économique profitable.” Par exemple, Prisma Presse a lancé une initiative de e-commerce, avec deux sites dédiés aux voyages et créés en association avec Voyages Loisirs, la filiale de France Loisirs : fa-vacances.fr (avec la caution de Femme Actuelle, en février 2009) et tl-vacances.fr (avec celle de Télé Loisirs, en mars).Au programme : des produits locatifs, des séjours et des offres promotionnelles exclusives et ciblées, spécialement adaptées aux publics des magazines (comme la première croisière Femme Actuelle en Méditerranée, avec conférences, ateliers, présence d’un journaliste…). “En 4 mois, ces sites ont réalisé 2,5 M€ de CA”, déclare Olivier Jacobs, sans autre publicité qu’un dossier spécial dans chacun des magazines concernés au moment du lancement. Le groupe a aussi confié à Tecomperformance le soin de commercialiser ses bases de données e-mails pour monter des opérations spéciales. Car l’avenir, c’est certain est aussi à l’exploitation des bases de données comportementales. A lire sur www.pressemagazine.com L’interview complète de Julien Billot La visibilité de la publicité et le temps d’exposition sont meilleurs sur les sites média Alenty mesure ce critère particulièrement important dans le cadre de l’optimisation des campagnes. Cet indicateur, déjà utilisé par Canal+, peut aider les médias à valoriser leur inventaire. La première condition pour qu’une pub soit efficace, c’est d’abord qu’elle soit vue. Or sur le net, l’achat au kilo d’impressions fait que “beaucoup d’espaces délivrés sont servis soit en bas de page et jamais vus, soit à des endroits vus très peu de temps”, explique Laurent Nicolas, co-fondateur d’Alenty, société née sur l’idée qu’il manquait une mesure quali du net. Pour faire une analogie, “c’était comme si on comptait le nombre d’imprimés posés dans les boîtes aux lettres, alors qu’on est désormais capables de donner le nombre de personnes qui ont vu cet imprimé !”, explique-t-il. Les conditions pour que la pub soit vue tiennent à l’intérêt du contenu, et au fait que le site ait un modèle publicitaire assumé (avec une mise en page où la pub est bien intégrée, visible sans gêner le visiteur). Les sites médias sont très compétents dans cet exercice. Plusieurs études l’ont démontré que ce soit pour Havas Digital, pour le SNPTV… Idem pour le temps passé, supérieur sur les sites médias. Ainsi, quand l’internaute passe en moyenne 33 secondes sur une page d’un site en général, voyant la pub durant 15 secondes, sur un site médias, le temps passé superforme de 28 % montant à 42 secondes, et le temps publicité augmente de 40 %, soit 21 secondes. Alenty va publier prochainement une nouvelle étude sur les formats les plus visibles. On sait déjà que les bannières et bandeaux de haut de page sont les plus vus, avec un taux de visibilité de l’ordre de 90 % (versus 73 % en général avec une durée moyenne d’exposition de 15 secondes). Les publicités en milieu de pages sont, elles, vues plus longtemps. En bas de page, le taux de visibilité chute entre 10 et 30 %. La mesure d’Alenty permet aux sites de mieux valoriser leur inventaire et aux régies de mieux packager leur offre. Elle a ainsi été au départ de la nouvelle proposition de Canalplus.fr garantissant une durée d’exposition minimum à la publicité. “Elle a permis d’augmenter le nombre de publicités délivrées et que chaque espace publicitaire soit vendu plus cher”, confirme Roger Coste, Directeur général de Canal+Régie. De la visibilité à la mémorisation sur le Web Alenty s’est allié à Mediamento pour proposer un post-test sur le Web, alliant visibilité et mémorisation. Explication : Au-delà de l’œil qui perçoit un message dans son champ visuel (la mesure d’Alenty), “il y a d’autres composantes à prendre en compte, que nous englobons sous le terme de mémorisation”, rappelle Dorothée Rieu, gérante de la société Mediamento et Docteur en neurosciences, spécialité neuropsychologie. À savoir : “tout un chaînon qui se finalise par la trace en mémoire que le message publicitaire aura laissé et qui passe par l’attention, l’émotion, la compréhension et au final la mémorisation”. C’est cette trace que mesure Mediamento. Étudier la consolidation du print par le Web et du Web par le print Mais l’idée, c’est d’aller encore plus loin pour montrer la consolidation en mémoire. “Prenez une publicité qui serait uniquement sur un plan média Internet et qui aurait par exemple une puissance de mémorisation de 10 et une pub qui serait uniquement sur le print avec la même puissance, si le plan média cumule les deux supports, la mémorisation va bénéficier d’un effet multiplicateur, au-delà de l’addition pure et simple des deux puissances”, expose Dorothée Rieu, qui travaille avec des laboratoires de recherche en sciences cognitives et neurosciences. “Le fait d’avoir vu la pub sur le print et ensuite sur le net (ou vice-versa) renforcera la trace mnésique du print et du net”. Reste à trouver le ratio multiplicateur dont on subodore qu’il va dépendre du secteur (plus ou moins impliquant), du type de publicité (esthétique, informative…), du format… Le but de cette recherche étant de diagnostiquer et de valoriser le degré d’attention et de mémorisation des publicités. Derrière cette quantification de la consolidation du print par le Web et du Web par le print se profile aussi l’idée de la qualité des sites de presse. Il n’y a plus qu’à la démontrer… Concrètement, comment ça marche ? Un script est envoyé dans les pages avec la création publicitaire pour connaître sa durée de visibilité, ou installée dans les pages du site Web pour connaître le temps d’affichage. L’analyse de la structure de la page lui permet de connaître l’emplacement de la bannière et la partie de la page Web affichée sur l’écran de l’utilisateur. Alenty mesure donc à la fois la durée durant laquelle la bannière est visible et la surface vue. Le script détecte également l’activité clavier et souris de l’utilisateur (donc sa présence) et au bout d’une minute d’inactivité, il est, selon le standard international, considéré comme absent. La mesure de la visibilité de la publicité résulte de la durée de visibilité de la bannière multipliée par le pourcentage de surface visible. Ainsi, si la visibilité d’une bannière est de 10 secondes, cela peut signifier qu’elle a été entièrement vue durant ce laps de temps ou qu’elle n’a été vue qu’à moitié durant 20 secondes, ce qui a forcément des implications pour la création publicitaire. Les 76 initiatives des magazines de la MPA Au moment où les chiffres témoignent de la vitalité des sites des magazines américains, les éditeurs continuent à diversifier et à enrichir leur offre en ligne, en s’appuyant plus que jamais sur les nouvelles possibilités qu’offrent le Web 2.0, les blogs, le succès des réseaux sociaux type Facebook et la percée des smartphones. La MPA (Magazine Publishers of America ) vient de publier sur son site (www.magazine.org), la liste des 76 initiatives lancées par ses adhérents sur le Web au premier trimestre 2009. Plusieurs tendances se dessinent : • Une interactivité sophistiquée, encourageant l’intervention des internautes ; • L’exploitation des réseaux sociaux et la création de “communautés” ; • La prise en compte des nouveaux supports et la distribution “multi-écrans” des contenus ; • Des moyens nouveaux mis à la disposition des annonceurs et professionnels du marketing en ligne. Une interactivité sophistiquée Grâce aux possibilités d’interactivité qu’apporte le Web 2.0, les éditeurs ont à coeur de faire participer directement leurs lecteurs/internautes à la vie du site. Qu’il s’agisse de créer son blog, de faire un commentaire ou même d’apporter un contenu nouveau, l’internaute est clairement passé du statut de lecteur passif à celui de contributeur actif. Parmi les initiatives les plus caractéristiques de cette tendance : • Le magazine “Parenting” crée, en partenariat avec l’université de Georgetown, une communauté d’opinion et de services “Mom Congress on Education and Learning” (Le Congrès des Mamans pour l’Éducation et l’Enseignement) afin de facili- ter les contacts entre parents et membres du Congrès sur la réforme de l’Éducation. • Le groupe Hearst lance des communautés interactives sur ses sites Seventeen.com et CosmoGirl.com. En s’inscrivant à “Get Advice!” (Faites-vous conseiller !), les adolescentes peuvent poser des questions, en toute confidentialité, sur la mode, la beauté, la santé, les relations avec les garçons. Ce sont les journalistes du groupe ou les autres lectrices qui répondent et donnent leur conseil. 11 APPM 36 (version fin change):new mag 25 DOSSIER 12/06/09 17:36 Page 12 LETTRE D’INFORMATION DE LA PRESSE MAGAZINE Un système d’évaluation permet aussi de classer les réponses et de désigner des lectrices comme “pair expert”. • Le site InStyle.com a lancé un outil très sophistiqué de simulation de “look”, qui permet aux femmes d’essayer en détail le style et les vêtements de leurs célébrités favorites. La création et l’exploitation des réseaux sociaux Parallèlement à la création de communautés interactives, les publications s‘efforcent également de surfer sur la vague des réseaux sociaux, soit en créant des ponts avec les réseaux les plus populaires, comme Facebook ou Twitter, soit en créant leurs propres réseaux, en phase avec les centres d’intérêt de leurs publics respectifs. • Le “New-Yorker”, une des plus prestigieuses publications américaines, vient de lancer The Book Club, décrit comme “une coopérative de lecteurs” interactive, qui permet aux lecteurs d’échanger, chaque mois, impressions et opinions sur un livre proposé par la rédaction. • Le groupe Meredith, spécialisé dans la presse féminine, la décoration et l’art de vivre, a lancé MixingBowl (www.MixingBowl.com), un nouveau réseau social organisé autour de la gastronomie, la diététique et l’échange de recettes de cuisine. • “The Knot”, le leader des sites de planning de mariage, a annoncé l’acquisition de WeddingBook, une application Facebook qui permet de poster sur Facebook des albums photos, les détails du mariage, des espaces de discussion personnalisés, ainsi que les listes de mariage. • Les sites et blogs du groupe Martha Stewart Living Omnimedia sont relayés par Twitter. Martha Stewart, la “papesse” de la presse “mode de vie” annonce plus de 50 000 “suiveurs” réguliers sur Twitter. La distribution “multi-écrans” Aujourd’hui, l’écran d’ordinateur n’est plus le seul outil pour accéder à l’information numérique. Les téléphones portables, les écrans de télévision et une nouvelle générations d’appareils numériques nomades, comme le lecteur de livres électroniques, sont autant d’écrans à partir desquels accéder à du contenu et à des services. Les grands groupes ne s’y trompent pas et cherchent à mettre à profit ces nouveaux relais : • Le groupe Hearst, par exemple, met au point un lecteur de livres électroniques qui sera probable- Les chiffres démontrent la vitalité des magazines en ligne Selon une étude Nielsen-Online menée sur 476 magazines grand public, le taux de visiteurs uniques sur ces sites de presse a augmenté de 7,2 % au premier trimestre 2009 versus la même période en 2008. Cette croissance a été le double de celle de l’audience globale d’Internet aux USA : 3,2 %. Enfin, le temps passé par les lecteurs sur des magazines en ligne a encore augmenté de 1,3 % par rapport à la même période de l’an dernier. ment lancé d’ici la fin de l’année. Bien que le groupe n’ait pas fourni de détails, on sait que l’appareil a été conçu pour s’adapter aux contraintes des éditeurs : avec un format d’écran proche d’une page standard, il ne dépaysera pas ses lecteurs et donnera tout l’espace nécessaire aux publicités. L’accès au contenu se fera à travers une connexion sans fil. Il n’est pas impossible que l’appareil soit relativement souple, peut-être même pliable. • Dans le même esprit, Forbes.com a annoncé le lancement d’une application de lecture pour les utilisateurs de BlackBerry, qui leur permettra de recevoir et de lire en temps réel les nouvelles émanant de Forbes.com. • Depuis février, “Lucky”, le magazine de shopping du groupe Condé-Nast, propose une application pour iPhone “Lucky at Your Service”, qui permet aux utilisateurs de consulter directement les stocks de magasins de chaussures. Ils peuvent chercher par marque, couleur ou taille, sélectionner un modèle, trouver automatiquement le magasin le plus proche et s’assurer, si le produit est en stock, qu’il est mis de côté en attendant leur visite. Des moyens nouveaux à la disposition des professionnels Les nouvelles possibilités du Web permettent aussi de créer des outils de plus en plus performants à l’intention des annonceurs et des professionnels du marketing. Qu’il s’agisse de suivre les comportements des consommateurs ou de bâtir des offres promotionnelles sophistiquées, les groupes de presse expérimentent de nouvelles directions, dont certaines brouillent les frontières entre la partie éditoriale et la partie commerciale des publications. • Coverleaf, un kiosque en ligne qui permet aux internautes de feuilleter les répliques des éditions papier, d’acheter des numéros ou de s’abonner, publie désormais une liste des articles les plus “clippés”, commentés ou partagés par les internautes, donnant ainsi aux professionnels un nouvel outil d’analyse du comportement des consommateurs, individuellement ou en communauté. • Le magazine “Gourmet” a orchestré en avril une promotion commune avec les producteurs de la série télévisée “The Tudors” et la chaîne de grands magasins Macy’s, relayée par des encarts dans l’édition papier d’avril : sur un micro-site spécialement créé, les visiteurs peuvent trouver les recettes des festins vus dans la série, voir leur préparation expliquée en vidéo, acheter directement la vaisselle chez Macy’s et, bien sûr, partager leur intérêt pour le site via Facebook. Et il ne s’agit là que d’une sélection parmi les quelques 80 initiatives dans le domaine numérique annoncées au premier trimestre 2009 par les magazines grand public américains ! C’est dire l’émulation et la créativité qui règnent dans ce secteur, où il faut certainement s’attendre à d’autres surprises à mesure que les technologies évolueront. Mais déjà se dessine une approche de la presse magazine où le support papier n’est plus qu’une des mises en forme possibles d’un contenu également déclinable et consultable sur bien d’autres supports et écrans, et où le lecteur devient un acteur à part entière, relié à des communautés d’intérêt auxquelles il choisit de participer. Les jeux : une source de revenus de plus en plus importante… À une récente conférence sur la publication numérique organisée par la MPA, Chris Mate, VP et Games and Interactive Entertainment, National Geographic Society a rappelé l’importance que prennent les jeux en ligne, tant sur le plan de l’audience que sur celui du retour sur investissement. National Geographic met des jeux en ligne sur ses sites depuis 5 ans. Si au début les jeux étaient liés aux films distribués par le groupe, comme “La Marche des Pingouins”, a expliqué Chris Mate, ils se sont diversifiés et sophistiqués avec, par exemple, un safari interactif qui combine les contenus du magazine papier et du site Web, et fait appel à l’énorme bibliothèque de photos de National Geographic. Le groupe développe des jeux pour toutes les tranches d’âge et a créé un jeu très populaire “Herod’s Lost Tomb” (le Tombeau Perdu d’Hérode). Les internautes peuvent jouer en ligne gratuitement pendant une heure avant d’être facturés pour participer. Le jeu a déjà été téléchargé plus de 3 millions de fois et plus de 100 000 joueurs ont payé pour y jouer. Chris Mate recommande aux éditeurs de ne pas oublier que l’essence d’une publication c’est le contenu et non le support, et qu’ils doivent être ouverts à de nouvelles expériences s’ils veulent gagner de nouveaux publics. Prochain numéro Octobre 2009 Si vous préférez recevoir la e-lettre d’information de la presse magazine, inscrivez-vous sur www.pressemagazine.com Magazines, la lettre d’information de la presse magazine, est édité par l’Association pour la promotion de la presse magazine (APPM), 45, rue de Courcelles, 75008 Paris. Tél. : 01 42 89 32 60. Directeur de la publication : Xavier Dordor / Rédactrice en chef : Françoise Vidal ([email protected]) avec la participation de Laurence Clavère / Réalisation : FIVE / Maquette : Sylvain Bailly. Magazines est imprimé sur papier UPM Fine 110g. fabriqué par UPM, partenaire de l’APPM et des grands groupes de presse magazine. 12