Investissement direct étranger et croissance économique

Transcription

Investissement direct étranger et croissance économique
INVESTISSEMENT DIRECT ETRANGER ET CROISSANCE ECONOMIQUE : UNE
ESTIMATION A PARTIR D’UN MODELE STRUCTUREL POUR LES PAYS DE LA
RIVE SUD DE LA MEDITERRANEE
Marouane ALAYA♦
[email protected]
C.E.D, Université Montesquieu-Bordeaux IV
Résumé - Dans le présent papier nous étudions l’effet de l’IDE sur les économies de la rive
sud de la méditerranée. En tenant compte des effets spillovers et à partir de l’établissement
d’un modèle structurel appliqué sur des données de panel, nous avons tenté de cerner les
mécanismes à travers lesquels l’IDE agit sur la croissance économique. Les résultats issus de
notre modèle indiquent que ; le capital humain et dans une moindre mesure les exportations
sont les facteurs les plus dynamiques dans la création des spillovers positifs. Toutefois, ces
retombées ne semblent pas être de taille pour générer une croissance positive, ou du moins
pour compenser les effets négatifs de l’IDE. Ceci, va à l’encontre de la plupart des études qui
ont tendance en général à considérer l’IDE comme un produit homogène et engendrant
automatiquement des effets positifs sur les économies d’accueil.
Mots-clés : Investissement Direct Etranger, Effets Spillovers, Croissance Economique, Modèle
Structurel.
Classification JEL : C32, D62, F21, O40.
♦
Centre d’Economie de Développement (CED), Université Montesquieu - Bordeaux IV, Av. Léon Duguit - entrée E - salle
D218 – 33608 Pessac - France
1
Introduction :
Dans les années 1950 et 1960, l’IDE était regardé avec beaucoup de méfiance et de
suspicion. En effet, sur des questions d’ordre politique plusieurs pays considéraient l’IDE
comme une menace réelle et un facteur de dominance pouvant porter atteinte à la souveraineté
nationale. De même, certains économistes « nationalistes » de l’école de la dépendance sont
allés même à qualifier l’IDE comme un facteur nocif au développement économique. En
exposant des approches du type centre- périphérie qui prônaient pour un développement
autocentré basé sur des politiques d’import substitution et un rôle prépondérant de l’Etat, des
économistes tel que Myrdal (1957)1, Hirchman (1958), Samir Amin et autres, ont contribué à
la création d’une attitude plutôt hostile à l’égard de l’IDE.
Aujourd’hui, la donne a changé, puisque la plupart des pays se sont orientés vers l’attraction
et la promotion de l’investissement international. Il y a même presque un consensus
concernant les effets bénéfiques de l’IDE sur les économies d’accueil. En effet, plusieurs
organismes internationaux, des politiciens, et une large majorité des économistes2, présentent
l’IDE comme une sorte de remède miracle pour les « problèmes chroniques » des PVD. Son
effet positif sur la croissance économique, est presque devenu conventionnel, comme en
témoignent les efforts déployés par plusieurs pays pour attirer autant que possible d’IDE et la
concurrence que se sont livrés ces mêmes pays pour accaparer d’importants flux
d’investissement international. Rien de surprenant donc, à ce qu’à l’heure actuelle,
pratiquement tous les pays s’efforcent d’attirer des investissements directs étrangers.
Du moins sur le plan théorique, les effets bénéfiques potentiels de l’IDE sont considérés
comme substantiels. En effet, les bénéfices des IDE se concrétisent non seulement par des
entrées de capitaux pour le pays hôte, mais aussi, par un apport de technologie et de savoir
faire ainsi que par l’accès à de nouveaux marchés. Dit autrement, grâce aux effets spillovers
qui se manifestent à différents niveaux, l’IDE peut contribuer d’une façon active à la
croissance et au développement économique.
Dans un contexte mondial qui prône pour une plus grande ouverture économique, et en raison
de l’insuffisance des ressources disponibles pour financer leur développement à long terme,
les pays sud méditerranéens ne sont pas restés indifférents vis-à-vis de l’IDE. Même les pays
qui sont considérés comme les plus orthodoxes (tel que la Syrie, l’Égypte, ou l’Algérie) ont
essayé tout de même d’adopter l’IDE comme une composante principale de leurs efforts de
réformes économiques entamées depuis une dizaine d’années. L’objectif commun est de se
hisser à un niveau de développement beaucoup plus élevé et de rattraper leur retard vis-à-vis
de leurs voisins du nord, surtout que la3 DREE (2002), souligne que « le revenu moyen (en
parité de pouvoir d’achat) de la rive sud a doublé entre 1967 et 2000, mais l’écart entre les
deux rives ne s’est pas résorbé : le revenu du sud demeure équivalent à 30% de celui du
nord », (p.3).
Bien que disposant à l’évidence d’atouts réels tel que leur proximité géographique par rapport
aux pays de l’Union européenne, une main d’oeuvre disponible, à des coûts inférieurs à ceux
de l’UE, les Pays du Sud et Est Méditerranéens4 (PSEM) sont restés à l’écart de l’afflux
d’IDE dont ont bénéficié les pays émergents. En effet, entre 1976 et 2004, les pays
1
Myrdal, G. (1957), Economic Theory and Under-Developed Regions. G. Duckworth, London. Cité par
Bengoa, M. et Robles, S. B (2003), page 531.
2
Sans être exhaustive on peut citer Caves (1996), Dunning (1993), Graham et Krugman (1995), Moran (1998),
Lall (2000), etc.
3
La Direction des Relations Economiques Extérieures (France).
4
Algérie, Chypre, Egypte, Israël, Jordanie Liban, Malte, Maroc, Palestine, Syrie, Tunisie, Turquie.
2
méditerranéens n’ont accueilli en moyenne annuelle que 5.75% des flux d’IDE destinés aux
PVD5.
L’objectif de ce papier est d’étudier l’effet de l’IDE sur les économies de 7 pays de la rive sud
de la méditerranée, sur la période 1975-2002. Un modèle structurel est appliqué sur des
données de panel afin de tenir compte des mécanismes et des canaux, à travers lesquels, l’IDE
agit sur l’économie d’accueil. Un intérêt particulier de ce modèle est qu’il nous a permis
aussi d’avoir une explication des déterminants de l’IDE qui chemine vers ces pays
méditerranéens.
I) Croissance économique et investissement direct étranger : mécanismes et travaux
empirique :
a) Les effets spillovers et leurs canaux de transmission : mythe ou réalité ?
Plusieurs facteurs (capital humain, l’accumulation du capital, le commerce international, la
politique gouvernementale, et le transfert de la technologie), qui selon la théorie de la
croissance endogène expliquent la croissance à long terme, peuvent être véhiculés par l'
IDE.
Celui-ci, est supposé, stimuler la croissance, par la création d’avantages comparatifs
dynamiques conduisant au transfert de technologie, l’accumulation du capital humain et
l’intensification du commerce international (Bende et al. 2000; et OCDE, 2002). Ces
avantages dynamiques, souvent connus sous le nom des spillovers, sont liés les uns aux
autres, complémentaires, et ne doivent pas être étudiés séparément. En effet, le gain engendré
par l’IDE sur un facteur de la croissance est susceptible de stimuler le développement des
autres facteurs, formant ainsi, une sorte de synergie, (Bende et al. 2000).
1.
L’IDE et le développement du commerce extérieur :
Plusieurs raisons expliquent l’engagement des pays dans le commerce international.
Particulièrement les exportations, ont pour corollaire un afflux de devises contribuant au
financement des importations. Elles permettent aussi d’obtenir des économies de
spécialisation et des économies d’échelle.
A ce sujet, les FMN peuvent être d’une grande utilité pour ces pays, étant
principale activité d’une firme multinationale, est d’intégrer les marchés
frontières nationales. Ainsi, dans la dernière moitié des années 1990 les 2/3
international était lié aux FMN. Ce qui est plus marquant, est que 1/3 de
mondial est de nature intra-firme, (CNUCED, 2002, p. 153).
donné que la
à travers les
du commerce
ce commerce
L’OCDE avance que « les entreprises multinationales peuvent renforcer le caractère
exportateur de l’économie nationale grâce à des atouts qui comprennent : l’excellente qualité
de leurs produits, la reconnaissance de la marque et leur accès aux marchés mondiaux, leur
capacité de lever les obstacles à l’utilisation de la dotation en facteurs de l’économie d’accueil
et leur impact à long terme sur la compétitivité internationale du secteur d’activité du pays
d’accueil », (OCDE, 2002, p.101).
Suivant, la CNUCED (2002), une FMN peut agir sur le commerce d’un pays d’accueil aussi
bien d’une façon directe qu’indirecte. Les effets directs se manifestent lorsque la production
locale de la filiale est consacrée soit à la réexportation vers le pays d’origine de la firme, soit à
l’exploitation de marchés tiers à partir du pays hôte. Dans ce cas, on parle de formation de
plate-forme de réexportation. Les effets directs se présentent aussi sous la forme de conquête
de nouveaux marchés où l’implantation sur un territoire peut être utilisée, comme tête de pont,
5
Voir figure1 en Annexe.
3
pour entrer sur un marché de plus grande taille. Les effets directs se produisent aussi lorsque
les filiales établissent des liens en amont avec les entreprises locales qui deviennent à leurs
tours des « exportateurs indirects ».
Les effets indirects se manifestent aussi lorsque la présence des filiales étrangères incite les
gouvernements à développer les infrastructures (tel que l'
établissement des zones franches
d’exportation) et à réduire les barrières à l’échange, (Blomstom et al, 2000, Dunning, 1993).
De même ces effets peuvent avoir lieu lorsque les entreprises domestiquent embauchent des
travailleurs ou des gestionnaires qui ont subit leur formation dans les filiales étrangères,
Blomstom et al. (2000).
L’analyse de Aitken, Hanson et Harrison (1997), tente d’estimer les effets indirects des
activités des entreprises nationales et multinationales sur la performance à l’exportation. Plus
précisément, la question est de savoir si une localisation à proximité d’entreprises
exportatrices réduit le coût d’entrée d’autres exportateurs potentiels. Un test Probit est
effectué sur un panel de 2 104 entreprises manufacturières au Mexique sur la période 19861990, et montre que la probabilité qu’une entreprise locale exporte augmente avec une
localisation à proximité des multinationales.
Les IDE peuvent également avoir des effets dynamiques sur l’évolution de la spécialisation
internationale des pays d’accueil grâce à l’apport et à la diffusion des avantages compétitifs
des filiales des firmes multinationales. Sur ce point, Dunning (1993) indique que « le
principal effet des activités des FMN sur la division internationale de travail se produit à
travers la façon, suivant laquelle, ces firmes internalisent les marchés internationaux de
produits intermédiaires où elles opèrent. Les effets et la nature de cette internalisation, se
manifestent aussi bien directement par les actions des FMN ou leurs filiales qu’indirectement
via les spillovers sur leurs concurrents, leurs fournisseurs et leurs clients, (p.478).
Dans une analyse comparative de la Hongrie et le Vietnam sur le rôle des IDE dans
l’évolution des échanges extérieurs des pays en transition Mainguy et Rugruff (2003)
indiquent que l’ouverture aux IDE a bouleversé l’insertion et la spécialisation de la Hongrie,
alors que l’influence sur le Viêt-nam est plutôt modeste. Dès 1993, les firmes à capitaux
étrangers assurent plus de la moitié des exportations de la Hongrie, mais c’est à la seconde
moitié des années 1990 que leur influence devient décisive. On estime qu’en 1998, elles
étaient à l’origine de 85,9% des exportations du pays », (p.11).
Dans une étude sur l’IDE et le commerce, Menegaldo et Moustier (2002) ont analysé les flux
bilatéraux d’investissement direct étranger entre l’Europe et les pays du sud de la
méditerranée6 entre 1985 et 1997. Les deux auteurs ont proposé de tester la relation entre
l’IDE et le commerce. Ce dernier a été appréhendé par les exportations et les importations.
Leur étude a fait apparaître une relation de cointegration dans le cas marocain, tunisien et turc
ce qui a permis de conclure à l’existence d’une relation de long terme entre les
investissements directs étrangers, d’une part, et les exportations et les importations, d’autre
part. Le cas d’Egypte est cependant assez mitigé.
En applicant un modèle économétrique sur 4 pays méditerranéens (l’Egypte, le Maroc, la
Tunisie et la Turquie) sur une période de 23 ans de 1975 à 1997, Soliman (2003) constate que
l’IDE semble avoir un effet positif sur les exportations manufacturières. Cependant,
l’importance de cet effet est si faible pour générer une amélioration de la performance à
l’exportation.
6
Egypte, Maroc, Tunisie, Turquie.
4
2.
L’effet de l’IDE sur le développement des ressources humaines :
L’éducation, les activités de formation, le payement des salaires et enfin le turnover, ont été
considérés par la littérature comme les principaux mécanismes à travers lesquels l’IDE
contribue à l’accumulation du capital humain.
Suivant Blomstrom et Kokko (1996), « Le transfert de technologie entre les multinationales et
leurs filiales ne s'
opère pas seulement via les machines, le matériel, les droits de brevet et
l'
expatriation des gestionnaires et des techniciens, mais également grâce à la formation des
employés locaux des filiales. Cette formation touche la plupart des niveaux d'
emploi, depuis
les simples manœuvres jusqu'
aux techniciens et gestionnaires supérieurs en passant par les
contremaîtres» (p.16).
Dans un article plus récent les mêmes auteurs insistent sur l’importance relative des FMN
dans l’enseignement supérieur. En effet, les deux auteurs indiquent que « Bien que le rôle des
FMN soit assez marginal dans l’enseignement primaire et secondaire, l’IDE pourrait
néanmoins avoir un effet visible sur l’enseignement supérieur dans les pays hôtes. L’effet le
plus important est probablement du côté de la demande… Cette demande de travail qualifiée
par les FMN va encourager aussi les gouvernements à investir davantage dans l’éducation ou
l’enseignement supérieur ». (Blomstrom et Kokko, 2003, P.12)
Par exemple, en Malaisie plusieurs centres de développement de compétences ont été établis
conjointement par le gouvernement et les firmes multinationales. Le « Penang Skills
Development Center » qui a connu un succès considérable, était le premier centre à avoir vu
le jour à Penang grâce à cette coopération entre les FMN et le gouvernement malaisien.
Initialement, le PSDC était unique, mais actuellement la plupart des Etats en Malaisie,
présentent des institutions de formation similaires, (CNUCED, 1999, p.276). Caves (1996)
estime que ; tant que les systèmes de l’enseignement public dans les PVD, laisse à désirer, les
retombées de l’IDE à travers la formation de la main d’œuvre peuvent être relativement plus
importantes.
Pour montrer que l’IDE permet d’accélérer l’accumulation du capital humain, Ramos (2001) a
effectué une étude sur un panel de 138 pays qui s’étend de 1965 à 1995. La variable
dépendante est le taux de croissance du capital humain7. Les variables explicatives sont les
flux d’IDE, l’investissement domestique, et les dépenses d’éducation. Les résultats du modèle
indiquent une relation positive et significative entre le taux de croissance du capital humain et
l’investissement direct étranger. Ainsi, une augmentation de 1% de l’IDE implique une
augmentation de 0,12% du taux de croissance du capital humain. De même le modèle indique
une corrélation positive et significative entre le taux de croissance du capital humain et
l’investissement domestique. Cependant, l’effet de ce dernier sur la variable dépendante est
moins important que celui de l’IDE. En effet, alors que l’élasticité IDE et taux de croissance
du capital humain est de 0,12% elle n’est que de 0,075% pour l’investissement domestique.
Ceci prouve donc la place prépondérante de l’IDE dans l’accumulation du capital humain.
Le même auteur a étudié aussi l’effet de l’IDE sur le marché de travail au Mexique et en
Irlande. Les résultats suggèrent que, la concentration géographique des flux de l’IDE au
Mexique, a été accompagnée par une concentration du capital humain. Alors qu’en Irlande,
les flux chroniques des IDE ont été étroitement suivis par un accroissement chronologique du
taux de scolarisation au secondaire.
7
Approximé par le nombre moyen d’année de scolarisation accompli par les individus de la population qui ont
plus de 15 ans.
5
Une question qui se pose alors, est, en quoi la formation assurée par les FMN diffère-t-elle
de celle effectuée par les firmes « uni nationales » ? Suivant Dunning (1993), on peut citer
trois niveaux de différence. Tout d’abord, étant donné que les FMN évoluent dans des
environnements culturels différents, elles auront donc la possibilité de faire appel à une
gamme de systèmes de valeur et de formation capables d’améliorer les ressources humaines.
En second lieu en se basant sur son expérience, une multinationale, pourrait transmettre des
techniques de formation à différents pays. Dans plusieurs cas, le learning by doing est l’une
des meilleures formes d’instruction. Enfin, grâce aux économies d’échelle et d’envergure dans
la gestion du personnel, les grandes firmes implantées un peu partout dans le monde peuvent
souvent avoir les moyens de s’engager dans des programmes de formation plus spécialisés et
plus systématiques que leurs concurrents « uni nationaux ».
En tenant compte des caractéristiques sectorielles et de localisation des firmes, Lipsey et
Sjöholm (2004), ont prouvé que les multinationales en Indonésie investissent plus dans la
formation que les entreprises locales.
Ceci dit, l’entrée ou l’implantation des FMN dans un pays d’accueil peut affecter les salaires
de plusieurs manières. Les FMN peuvent payer des salaires plus élevés que les firmes
domestiques. En faisant ainsi, les multinationales peuvent contribuer indirectement à
l’accroissement des salaires payés par les entreprises domestiques. Ceci est communément
connu sous le nom des retombés sur les salaires « Wage Spillovers ». D’ailleurs, la plupart des
études hormis quelques exceptions s’accordent sur le fait que l’IDE contribue positivement à
l’accroissement des salaires. C’est ainsi que « les emplois dans les multinationales restent
recherchés en PVD, en raison du chômage, mais aussi parce que les salaires y sont supérieurs
à ceux des firmes locales mais inférieurs à ceux de la multinationale en pays d’origine. »,
(Andreff, 2003, p.43).
Plusieurs études récentes concernant les salaires payés par les filiales étrangères implantées
dans les PVD, ont été basées essentiellement sur des données sectorielles de l’industrie
manufacturière. Les données généralement collectées par des enquêtes nationales et
rassemblées par la Banque Mondiale, ont été utilisées par Ann Harrison et ses collaborateurs.
C’est ainsi que pour la Cote d’Ivoire, le Maroc et le Venezuela, Aitken, Harrison et Lipsey
(1996) ont trouvé des différences statistiquement significatives entre les salaires payés par les
filiales étrangères et les entreprises domestiques.
Une étude effectuée par Haddad et Harrison (1993) sur le cas du Maroc a montré qu’en
moyenne les salaires dans les filiales étrangères sont 70% plus élevés que ceux payés par les
autochtones, (p.55). Cette différence est due en partie à une plus grande taille des filiales
étrangères par rapport aux entreprises domestiques. D’ailleurs, lorsque les deux auteurs
tiennent compte de cet effet de taille la différence est réduite à 30%.
En travaillant sur cinq pays africains, Te Velde et Morrisey (2001), ont pu utiliser une base de
données par couple employeur-employé. Ceci, leur a permis de tenir compte de la taille des
firmes ainsi que des caractéristiques propres des travailleurs. En tenant compte de l’âge, de la
titularisation et de l’éducation des travailleurs leur estimation économétrique, prouve que les
firmes étrangères payent des salaires de 20% à 40% plus élevés que ceux payés par les
autochtones.
Lipsey et Sjöholm (2004) ont effectué plusieurs mesures concernant les retombées de la
présence étrangère sur les salaires des firmes domestiques. Les coefficients de la contribution
étrangère dans les équations des salaires étaient plus importants que les différentiels des
salaires observés, indiquant un certain effet à travers l’augmentation de la demande de travail.
Les coefficients sont généralement plus élevés pour les cols blancs que pour les cols bleus. De
6
même, les deux auteurs concluent qu’une présence étrangère plus importante semble induire
des salaires plus élevés dans les entreprises locales et a pour effet d’augmenter le niveau
général des salaires dans une région et une industrie.
Görg et Greenaway (2001) ont effectué un survol de la littérature sur les effets spillovers.
Certaines études sur les retombés sur les salaires ont été incluses dans leur survol. Les deux
auteurs indiquent que les résultats concernant les études en données de panel ont montré pour
la plupart des retombées négatives. En revanche, une grande majorité des études en crosssection a montré des effets spillovers positifs au niveau des salaires.
En commentant les résultats de Gorg et Greenaway (2001), Lipsey (2002) indique qu’il y a
suffisamment d’indications pour les effets spillovers positifs sur les salaires8excluant ainsi
toutes conclusions qui affirment que ces effets sont négatifs. Enfin, l’auteur avance qu’il faut
tenir compte davantage aussi bien des spécificités et des politiques des pays que des
caractéristiques des firmes et des industries. En effet, L’auteur argumente que ces facteurs
peuvent promouvoir ou entraver les spillovers, (Lipsey, 2002, p.32).
3.
L’effet de l’IDE sur l’investissement domestique : crowding in ou couwding
out ?
Une question centrale, revient à savoir, dans quelle mesure l’IDE peut évincer « crowding
out » ou exercer un effet d’entraînement « crowding in » sur l’investissement domestique.
Cette question a été traitée par Bronstein, De Gregoric et Lee (1998) en incluant
l’investissement domestique directement dans l’équation de croissance ou en estimant une
équation d’investissement domestique incorporant l’IDE, ( Agosin et Mayer , 2000 et Mc
Millan, 1999). Plusieurs études théoriques, considèrent qu'
il existe des effets possibles de
complémentarité entre investissement étranger et les entreprises domestiques (RodriguezClar, 1996 et Markusen & Venables, 1999).
Les entreprises étrangères, peuvent stimuler l’investissement domestique, si les conditions
nécessaires d’effet d’entraînement sont crées, tel que récemment discutés dans le rapport des
nations unies sur l’investissement dans le monde, CNUCED (2001). Ce rapport indique que,
l'
effet positif des IDE sur l’investissement domestique, se manifeste à travers plusieurs canaux
tel que l’accroissement de la concurrence et de l’efficité, la transmission des techniques de
contrôle et de qualité à leurs fournisseurs et l’introduction d’un nouveau savoir-faire, en
faisant la démonstration des nouvelles technologies. Les FMN peuvent aussi pousser les
entreprises locales, à améliorer leur gestion ou à adopter certaines des techniques de
commercialisation employées par les multinationales, soit sur le marché local, soit au niveau
international.
Cependant, malgré ces effets théoriques potentiels, l’effet d'
éviction a été le plus observé au
niveau des pays en voie de développement (Caves, 1996). L'
effet d’éviction peut résulter de
l'
établissement des barrières à l'
entrée, ce qui va décourager l'
entrée des nouvelles entreprises,
et provoquer la sortie des entrepreneurs locaux, (Backer, 2002).
Markusen et Venables (1999), ont établi un modèle théorique pour analyser l’effet de l’entrée
des firmes multinationales sur l’investissement domestique dans un pays d’accueil. Ils ont
conclu que, le crowding in dépend de la stratégie suivie par ces multinationales (production
pour le marché local ou exportation à l’étranger et si le volume des liens en amont générés par
8
Même pour les données de panel.
7
les multinationales est le même, que celui produit par les firmes locales, ou s’il est
relativement plus faible. Plus ces liens sont importants et plus la probabilité du crowding in
sera grande et plus la probabilité du crowding out sera faible. L’entrée des firmes
multinationales peut affecter négativement les firmes locales étant donné leur pouvoir de
marché en terme d’avantages technologiques, des produits de marques, ainsi que des
techniques agressives de marketing (Kumar, et Pradhan, 2002).
L’IDE peut évincer donc l’investissement domestique et pourrait alors provoquer
l’appauvrissement du pays d’accueil (Fry, 1992, et Agosin et Mayer 2000). Agosin et Mayer
(2000) ont analysé l’effet des valeurs retardées des flux d’IDE sur les taux d’investissement
des pays hôtes afin d’examiner l’effet de l’IDE sur l’investissement domestique (effet
d’éviction ou effet d’entraînement) sur la période 1970-1995. Ils ont trouvé que l’IDE exerce :
un effet d’entraînement sur l’investissement domestique dans les pays asiatiques, un effet
d’éviction dans les pays de l’Amérique Latine, enfin un effet neutre en Afrique. Ils constatent
que les effets de l’IDE ne sont pas toujours favorables et que les politiques simplistes ont peu
de chance d’être optimales.
Bouklia et Zatla (2001), soutiennent l’absence de complémentarité entre l’IDE et
l’investissement domestique dans les PSEM, et n’excluent pas l’hypothèse d’effet d’éviction
de l’investissement domestique par les IDE ce qui réduit leur contribution à la croissance
économique. Pour expliquer ceci, les deux auteurs ont avancé l’hypothèse que, « à côté
d’éventuels effets de seuil ou d’une insuffisante capacité d’absorption technologique des
entreprises locales, c’est, tout autant, l’absence de complémentarité entre le capital étranger et
local qui expliquerait le faible impact de l’IDE sur la croissance des Economies Sud et Est
Méditerranéennes. » (Bouklia et Zatla, 2001, p.17)
Selon une étude récente, si l’on compare les périodes 1983–1989 et 1990–1997, la tendance
de l’IDE à évincer l’investissement local s’est amplifiée dans toutes les régions en
développement. Une étude récente de Harrison et McMillan (2002) sur l’impact des IDE sur
les marchés financiers de la Côte d’Ivoire entre 1974 et 1987 montre que les FMN, grâce à la
supériorité de leurs garanties et de leur rentabilité, bénéficient d’un accès plus facile aux
banques locales, au détriment des entreprises locales. Un résultat similaire est rapporté
concernant le Maroc entre 1984 et 1992, où l’on s’est aperçu que les IDE augmentaient le
risque des entreprises dans les branches dominées par des producteurs locaux dont l’accès aux
marchés locaux du crédit était devenu plus difficile, (Vora, 2001).
b) Les enseignements des travaux empiriques :
1-
Des résultats assez mitigés :
La première analyse de l’effet de l'
IDE sur la croissance, dans le cadre d'
un modèle
endogène, a été réalisée par Bronstein, De Gregoric et Lee (1998). En partant, du modèle de
Romer, dans lequel le progrès technique est matérialisé, les deux auteurs, cherchent à rendre
compte des mécanismes qui sous-tendent le transfert de technologie. Les deux auteurs, ont
prouvé empiriquement que l'
IDE n’a d’impact positif, que si le niveau de scolarisation de la
population, dépasse un seuil donné. Ainsi, l’effet positif de l'
IDE sur une économie, dépendra
en premier lieu de son interaction avec le capital humain.
Blomstom et al. (1992), en étudiant l’effet de l’IDE sur la croissance, ont démontré que
l’ampleur de celui-ci, dépend du stock de capital humain disponible dans le pays hôte. Ils
ajoutent que cet impact peut se révéler négatif dans les pays dotés d'
un faible niveau de capital
8
humain. Dans une étude plus récente, Lipsey (2000) trouve également que le ratio IDE/PIB,
combiné au niveau d’éducation, est un facteur déterminant de l’augmentation du revenu réel
par tête des PED entre 1970 et 1995. A la différence de Bronstein, De Gregoric et Lee (1998),
les seuls flux d’IDE ont un effet positif, mais moins marqué, sur la croissance. En outre, plus
un pays est « en retard par rapport aux Etats-Unis » en termes de revenu par habitant, plus sa
croissance sera rapide, confortant la thèse du rattrapage.
De même, Crankovic et Levine (2000), en utilisant un panel de 72 pays sur la période de 1960
à 1995, n’ont pas trouvé un effet significatif de l’IDE sur la croissance économique.
Cependant, ils ont constaté un impact positif et significatif de l’IDE sur la formation du
capital domestique, quoique, cette relation semble être peu robuste et dépend de la
spécification des régressions effectuées.
Cela étant, l’IDE peut avoir un effet négatif sur la croissance économique, Brewer (1991) a
montré empiriquement qu'
il existe une corrélation négative entre la croissance économique et
l’IDE. Cette corrélation négative revient à l’effet de domination exercée par les firmes
étrangères ce qui peut décourager les firmes locales à développer leurs propres activités de
R&D.
Dans une étude plus récente, qui a porté sur 67 pays en voie de développement entre 1970 et
1995, Hermes et Lensink (2003), ont constaté un impact négatif de l’IDE sur la croissance.
Cependant, cet effet devient positif lorsque la variable IDE est combinée avec le taux de
scolarisation ou la variable décrivant le marché financier. En adoptant la même logique,
Durham (2004) et Alfaro et al. (2004) ont examiné la trilogie: efficacité et règlementation des
marchés financiers- IDE - et croissance. Ils constatent que les pays dotés d’un meilleur
système et une meilleure réglementation du marché financier sont mieux placés pour exploiter
plus efficacement l’IDE et atteindre un taux de croissance plus élevé.
2- La rive sud de la méditerranée : une logique à part ?
Darrat et al. (2005) ont essayé d’étudier l’effet de l’IDE sur la croissance économique. Pour se
faire, ils ont mené une analyse comparative qui a porté sur 23 pays appartenant à deux
régions différentes à savoir l’Afrique du Nord et le Moyen Orient (MENA) et l’Europe
Centrale et Orientale. A partir d’une estimation par les doubles moindres carrées ordinaires et
en utilisant des données sur la période 1979-2002, ils constatent que les flux d’IDE stimulent
la croissance économique seulement dans les pays candidats à l’UE. Cependant, l’effet de
l’IDE au niveau des pays du MENA et les pays non candidats, est négatif ou inexistant. Les
auteurs avancent l’idée que ; la candidature pour devenir membre de l’UE semble être un
facteur catalyseur pour une application plus étendue et plus efficace des réformes, ce qui
aurait contribué à la création d’effets positifs des flux IDE sur la croissance économique.
Dans une étude basée sur des données portant sur six pays arabes (Arabie Saoudite, Oman,
Maroc, Jordanie, Tunisie, et l’Egypte) sur la période 1978-98, Sadik et Bolbol (2001) ont
constaté un effet significativement négatif de l’IDE sur la productivité globale des facteurs
(PGF) dans le cas de l’Arabie Saoudite, la Tunisie, et l’Egypte. Pour la Jordanie l’effet est
statistiquement insignifiant, alors que pour le Maroc et Oman, les résultats ne sont pas clairs.
Les deux auteurs expliquent ceci par une grande vulnérabilité des taux de croissance de ces
deux pays aux facteurs externes (la volatilité des prix du pétrole pour Oman et les aléas
climatiques pour le secteur agricole marocain).
Meschi (2006) a étudié l’effet de l’IDE sur la croissance économique des pays du Nord
Afrique et du Moyen Orient. Sa conclusion est que l’IDE n’a pas d’effet positif sur la
9
croissance économique. En effet, en s’appuyant sur un travail économétrique utilisant des
données de panel de 14 pays de la région sur la période 1980-2003, elle trouve que le
coefficient de l’IDE est généralement négatif, sinon il est rarement significatif. Elle attribue ce
résultat à la forte concentration des IDE dans ces pays dans le secteur primaire et
particulièrement le secteur des hydrocarbures.
Dans une étude qui a porté sur 9 pays du bassin sud et est de la Méditerranée (PSEM),
Bouklia et Zatla (2001), ont abordé l’analyse de l’IDE à travers la détermination des facteurs
de sa localisation d’une part, et l’évaluation, d’autre part, de son effet sur la croissance
économique. Ils constatent que l’IDE agit de façon faiblement significative sur la croissance
des économies sud méditerranéennes.
A l’instar de ces résultats, il s’avère que les études qui ont étés menées pour étudier la relation
entre la croissance économique et l’investissement direct étranger, sont peu concluantes.
Cependant on a le sentiment qu’il y a une tendance à confirmer le lien positif entre ces deux
variables. L’image donnée par les analyses qui ont été effectuées pour le compte des pays
méditerranéens nous laisse davantage perplexes. Les propos de Giovannetti et Ricchiuti
(2005), ne peuvent que conforter un tel avis : « L’IDE est généralement associé à une
augmentation de la productivité et de la croissance. Il représente aussi un important facteur du
transfert de la technologie, stimule l’innovation et contribue à l’amélioration de la
compétitivité. Ainsi, théoriquement, l’IDE a un impact positif sur la croissance. Cependant,
ceci n’a pas été toujours confirmé par les résultats empiriques. Pour les pays sud
méditerranéens il n’y a pas une évidence empirique pour soutenir l’hypothèse de l’effet positif
de l’IDE sur la croissance. Ce manque de certitude s’explique d’un coté par la faiblesse de la
part de ces pays en IDE aussi bien en terme absolue que relatif (en pourcentage du PIB), et
d’autre part par le caractère idiosynctratic de la croissance dans ces pays », (p.17).
Les résultats mitigés sous-tendent l’idée que l’effet de l’IDE dépend étroitement des
caractéristiques propres du pays d’accueil et de la nature de l’IDE en question. Un effet plus
favorable de l’IDE sur une économie d’accueil est intimement lié à la diffusion des
externalités ou spillovers aux firmes locales par les firmes multinationales. Toutefois, de telles
externalités, peuvent ne pas avoir lieu, en raison de faibles liens avec les firmes locales ou
une faible capacité d’absorption, (Kumar et Pradhan, 2002).
II) IDE et croissance dans les pays de la rive sud de la méditerrané : méthode
d’estimation et résultats de la régression.
II.1 Méthode d’estimation et présentation des variables :
Il s’agit au départ de signaler que plusieurs limites ont caractérisé les différents travaux
empiriques qui ont été effectués. Tout d’abord la présence des spillovers implique une
interaction entre les différents déterminants de la croissance d’où l’intérêt d’introduire cet
aspect dynamique dans les différentes analyses. Par ailleurs, les relations observées entre
l’IDE et la croissance peuvent souffrir des problèmes de causalité du fait que l’IDE pourrait
être attiré par des pays où le taux de croissance est assez élevé, d’où la nécessité d’introduire
des variables instrumentales afin de résoudre ces problème d’endogeneïté.
Pour dépasser ces problèmes et pour tenir compte des effets spillovers et les canaux à travers
lesquels l’IDE agit sur la croissance, nous nous sommes résolus à construire un modèle
structurel composé de cinq équations simultanées. Celui-ci, a été appliqué sur des données de
panel qui couvrent 7 pays de la rive sud de la méditerranée sur la période 1975-2002. Mais
avant d’entamer l’analyse économétrique nous avons cherché tout d’abord à affiner notre
recherche en décomposant l’échantillon en trois groupes « homogènes ». En effet, suivant la
10
DREE, (2003) les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée (PSEM) forment un ensemble
hétérogène en terme de population, de PIB et de niveau de revenu par habitant, et de ce fait
« ils sont si différents pour être considérés comme une zone commune », (Giovannetti et
Ricchiuti, 2005, p.17).
Il serait donc plus approprié de découper l’échantillon, sous forme de groupes de pays
présentant des caractéristiques communes. Pour se faire nous avons dans un premier temps,
effectué des régressions sur chaque pays dans le but de capter le maximum d’indications sur
les similitudes des pays étudiés. Une fois ceci est achevé, nous avons envisagé de classer les
pays qui sont relativement homogènes par petits groupes. Le critère de choix était basé sur les
coefficients des régressions de la croissance et de l’investissement direct étranger. De même
nous avons eu recours au classement établi par l’Heritage Foundation suivant l’indice de
liberté économique. Celui-ci, tient compte de plusieurs mesures aussi bien économiques
qu’institutionnelles et semble décrire avec précision le climat économique des pays et leurs
attitudes vis-à-vis des investisseurs étrangers9. Suivant le classement de l’Heritage
Foundation10 et les résultats des régressions préliminaires, il ressort que trois groupes
peuvent être constitués. Le premier est formé par trois pays à savoir le Maroc, la Tunisie et la
Turquie ; alors que le deuxième regroupe l’Algérie et l’Egypte. Enfin le troisième groupe est
composé de la Jordanie et de la Syrie. Bien que ces deux pays présentent un indice de liberté
économique assez différent, ils possèdent néanmoins le même stock d’IDE et les résultats des
régressions « exploratoires », suggèrent qu’un pooling de ces deux pays est désormais
plausible.
Nous avons opté pour le modèle à effet fixe puisque celui-ci est mieux disposé à capter les
effets spécifiques des pays tel que les établissements institutionnels, les caractéristiques
géographiques, les normes culturelles, qui pourraient influencer aussi bien la croissance
économique que l’investissement direct étranger.
La structure de notre modèle, qui suppose une forme linéaire, est représentée comme suit :
Cr = ƒ (IDE, KH, EXPORT, ID)
[eq.1]
ID = ƒ (Cr, IDE, CREDIT, INTERET, PS)
[eq.2]
EXPORT = ƒ (IDE, TXCANGE, Béchange)
[eq.3]
KH = ƒ (IDE, Deducation, URBAN, TEL)
[eq.4]
IDE =
9
ƒ (Cr, ENERGIE, KH, OUVERT, REM)
[eq.5]
L’indice de liberté économique tient compte ; de la politique commerciale, du poids de la fiscalité, de
l’intervention de l’Etat, de la politique monétaire, de l’IDE, du secteur bancaire et financier, des prix et les
salaires, des droits de propriétés intellectuelles, de la bureaucratie, et du secteur informel. Un meilleur score est
de 1 point alors que le plus mauvais score est de 5 points.
10
Voir figure 3 en Annexe.
11
Avec:
Les variables endogènes : Cr ; IDE ; KH ; ID ; TT ; EXPORT
-Cr : la croissance du PIB/tête.
-IDE : l’investissement direct étranger en pourcentage du PIB.
-KH : le capital humain est approximé par le taux de scolarisation brut au niveau secondaire11.
-ID : la part de l’investissement domestique dans le PIB (la FBCF en pourcentage du PIB).
-EXPORT : Les exportations en pourcentage du PIB (approximation du commerce extérieur)
Les variables exogènes : Béchange, CREDIT, Déducation, ENERGIE, EPARGNE,
INFLATION, INTERET, M2, OUVERT, PIB, REM, TXCHANGE, TEL, URBAN.
-Béchange : les taxes sur le commerce international en pourcentage des recettes courantes
(approximation des entraves à l’exportation : droits tarifaires, bureaucratie, les délais
d’attente, etc.).
- CREDIT: Le crédit accordé au secteur privé par rapport au PIB, indique la disponibilité et
l’efficacité des intermédiaires financiers.
- Déducation : les dépenses d’éducation en pourcentage du PIB.
- ENERGIE : la production d’énergie exprimée en 1000 T.E.P (tonne équivalent pétrole).
- EPARGNE : l’épargne domestique en pourcentage du PIB.
- INFLATION : déflateur du PIB.
- INTERET : taux d’intérêt réel (coût du capital).
- M2 : la masse monétaire au sens de M2 (M2= Monnaie + quasi monnaie) comme
approximation du marché financier.
- OUVERT : l’ouverture économique (rapport des exportations et des importations sur le
PIB).
- PIB : produit intérieur brut au prix courant (en millions de dollars).
- REM : nous avons défini l’éloignement (remonteness) d’un pays d’accueil j comme sa
distance pondérée par rapport à tous les autres pays du monde. La pondération est la part du
pays i (l’investisseur étranger) dans le PIB mondial. La formule suivante explique
l’éloignement d’un pays j.
Eloignement =
I
i =1
wi .Dij
, i : l’investisseur étranger ;
j : pays hôte
I=35
Avec Wi=Yi/Yw
Yi est le PIB du pays i
Yw est le PIB mondial
Dij est la distance entre le pays i et le pays j
Pour le calcul du PIB mondial nous avons considéré 35 pays12 comme représentant le reste
du monde. On n’a pas besoin, de tenir compte de tous les pays du monde pour le calcul de la
11
Il faut admettre, cependant, que « les niveaux de scolarisation constituent un indicateur à utiliser avec
prudence : ce sont les seules données permettant des comparaisons internationales mais elles fournissent
néanmoins une mesure approximative des niveaux d’éducation. » (Dupuch et al. 2003, pp.7-8).
12
part d’un investisseur étranger dans le PIB mondial, puisque la plupart des petits pays ont une
part très faible dans le PIB mondial, et donc leur éviction du calcul n’engendrera qu’une très
faible différence dans le calcul de la distance pondérée du pays d’accueil13. De même, le
principe de choix de ces pays repose sur leurs stocks d’IDE sortant qui dépassent le milliard
de Dollars.
- TXCHANGE : Taux de change du dollar en monnaie local.
- TEL : nombre d’abonnés en lignes téléphoniques par 1000 personnes (infrastructure des
moyens de communication)
- URBAN : le degré d’urbanisation et de développement des institutions urbaines, permettant
un accés plus facile aux différentes institutions (sociales, culturelles, sanitaires, sportives, etc)
approximé par la population urbaine en pourcentage de la population totale.
Les équations du système, ainsi que le signe attendu des différentes variables, sont synthétisés
dans le tableau ci-dessous* [pour la lecture du tableau : y = f(x)] :
y
x
Cr
IDE
Cr
KH
+
IDE
+
KH
+
ID
+
EXPORT
+
ID
EXPORT
+
+
+/-
+
Béchange
-
CREDIT
+
Déducation
ENERGIE
+
+
+
EPARGNE
+
Inflation
INTERET
M2
OUVERT
+
+/-
PIB
REM
TEL
+/+
TXCHANGE
Urban
+
+
*Les variables en caractère gras sont des variables endogènes
En appliquant la méthode des Doubles Moindres Carrées Ordinaires (DMCO) à l’ensemble
des équations, nous avons cherché à estimer aussi bien les déterminants de la croissance
(l’IDE, le capital humain, l’investissement domestique, Les exportations) que les facteurs qui
expliquent ces mêmes déterminants. Par ailleurs le modèle nous a fourni un éclairage sur les
variables explicatives de l’IDE dans la région de la rive sud de la méditerranée.
12
Afrique du sud, Allemagne, Angleterre, Arabie saoudite, Australie, Autriche, Belgique, Canada, Chine, Corée
du Sud, Danemark, Espagne, Etats-Unis, Finlande, France, Grèce, Hong kong, Indonésie, Irlande, Islande, Italie,
Japon, Koweït, Luxembourg, Malaisie, Mexique, Norvège, Nouvelle-zélande, Pays-bas, Portugal, Singapour,
Suède, Suisse, Thaïlande, Venezuela.
13
La part des pays choisis représente plus que 80% du PIB mondial.
13
II.2. Résultats de la régression :
II.2.1. Les déterminants de l’investissement direct étranger :
[Insérer Tableau 1]
Il existe une littérature économétrique assez abondante sur les déterminants de l’IDE, qui
n’apporte toutefois pas de certitudes. En effet, étant donné, le caractère multidimensionnel des
déterminants des IDE, la plupart des travaux empiriques n’ont pas été effectués dans un cadre
théorique bien défini. Et même, lorsque celui-ci est intégré dans les études empiriques sur ce
qui détermine un investissement direct à l’étranger, les résultats n’étaient pas toujours
concluants.
Comme le souligne Bende-Nabende, « il est bien utile de noter que, les résultas empiriques
de certains déterminants ont parfois dévié des hypothèses théoriques, conduisant ainsi à des
conclusions peu probantes ». De sa part Chakrabarti (2001) explique l’absence de consensus
empirique sur ce qui détermine une entreprise à investir à l’étranger (ou à y réaliser une partie
de ses opérations) par la rareté des travaux théoriques sur le sujet en question. Suivant
l’auteur, l’interprétation de l’impact de la variable explicative sur la variable expliquée se fait
ex post et relève d’un jugement subjectif, puisqu’il s’agit essentiellement d’une « mesure sans
théorie ».
Dès lors comme l’avait suggéré Edwards (1992), il faut adopter une approche pragmatique vu
l’absence d’un cadre théorique unifié pour l’étude des déterminants des IDE. Ainsi, pour
choisir le cadre théorique approprié nous avons adopté la théorie générale des FMN
développé par Markusen et al. (1996). Connue sous le nom du « Knowledge Capital Model»,
cette théorie intègre les deux stratégies des FMN (horizontale et verticale) dans un modèle
unifié. Les deux auteurs ont conclu que ; le régime de production entre deux pays (pays
d’origine et pays d’accueil) est dominé par les FMN horizontales lorsque les deux pays ont le
même niveau de développement. Cependant, leur régime de production va être dominé par
les FMN verticales lorsqu’ils diffèrent significativement en terme de dotation factorielle.
Les firmes multinationales verticales, sont attirées par les coûts du travail et leurs filiales
étrangères assemblent et transportent les biens manufacturiers vers le pays d’origine. Ainsi,
du point de vue de l’IDE vertical, la firme multinationale se développe, afin de profiter de
l’avantage du différentiel des prix de facteurs au niveau des pays, (Hanson, 2001, Markusen
et al. 1996).14
Les multinationales horizontales, se développent parce que les barrières à l’échange rendent
les exportations coûteuses. Lorsque, les coûts à l’échange sont bas, la firme produit la totalité
de l’output dans les unités de production domestiques tout en servant les marchés étrangers
via les exportations. Lorsque les coûts d’échange sont élevés, la firme devient multinationale
par l’établissement d’unités de production dans le pays d’origine et à l’étranger, chacune
servant les consommateurs du pays où l’unité est implantée, (Hanson, 2001, Markusen et al.
1996).
Conformément aux hypothèses de Markusen et al. (1996), on peut supposer que l’IDE qui
chemine vers les pays de la rive sud de la méditerranée est majoritairement de nature
verticale. Ceci se justifie par le fait que celui-ci a principalement comme pays d’origine l’UE
et les États-unis ayant un niveau de développement beaucoup plus élevé que cette région tous
14
Dans ce cas les firmes se multinationalisent en localisant la production, intensive en travail peu qualifié, dans
les pays où les coûts du travail peu qualifié sont relativement faibles et les services de la société mère, tels que la
R&D, la publicité et la production, intensifs en capital physique ou humain, dans les pays qui sont relativement
abondons en travail qualifié.
14
pays confondus15. De même, la composition sectorielle des IDE dans cette zone16 (présence
assez importante dans le secteur des hydrocarbures et l’industrie manufacturière), ne peut que
conforter une telle hypothèse17.
Pour le Maroc, la Tunisie et la Turquie les résultats de la régression indiquent que toutes les
variables (hormis le capital humain) ont le signe approprié et sont significatives. La
croissance économique, la dotation en ressources naturelles, l’ouverture économique, le
développement du marché financier, et la position stratégique de ces pays semblent expliquer
les IDE qui cheminent vers leurs territores.
Le capital humain a un signe négatif mais il n’est pas significatif. A ce sujet plusieurs
hypothèses peuvent être avancées. Il semble que le niveau du capital humain que possède ce
groupe de pays n’a pas encore atteint un niveau seuil pour satisfaire les besoins des
investisseurs étrangers. En effet, en 2002, hormis la Tunisie qui représente un taux de
scolarisation brute au secondaire de 75%, la Turquie avec 53% et le Maroc avec 46%, ont un
niveau de scolarisation assez faible et se trouvent juste devant la Syrie qui occupe la dernière
place de l’échantillon18 avec un taux de scolarisation brute 46%.
Une autre hypothèse qui pourrait expliquer ce résultat, est que ces pays pourraient se trouver
dans une phase transitoire qui coïncide avec le déclin des flux IDE vertical (suite à
l’augmentation des coûts des facteurs) et l’augmentation des flux horizontaux, suite à
l’accroissement de leur niveau de développement. En effet, suivant Zhang (2000), lors de son
processus de développement un pays en voie de développement connaît quatre stades
successifs d’attractivité. Lors du troisième stade, le pays atteint un niveau intermédiaire
d’industrialisation, ses avantages de localisation sont plus adaptés, à accueillir des
investissements cherchant à minimiser les coûts de production d’une façon efficiente. L’IDE
horizontal émerge pour pénétrer le nouveau marché, alors que l’IDE vertical commence à
décliner, depuis que, le coût de la main d’œuvre a augmenté avec l’accroissement du revenu.
L’IDE vertical diminue progressivement et le volume total de l’IDE continue à augmenter
grâce à l’expansion de l’IDE horizontal.
Giovannetti et Ricchiuti, (2005) ont évoqué ce dilemme en indiquant que « les données
souligent que les pays sud méditerranéens (Maroc, Tunisie, Turquie) ne sont pas
suffisamment grand pour attirer les IDE à la recherche du marché. Parallèlement vu que le
travail dans ces pays est ni particulièrement peu chère ni spécialement qualifié ces derniers ne
seraient pas donc prédisposés à attirer des IDE de la chaîne de production des principaux
investisseurs étrangers », (p.17).
Pour le cas de l’Algérie et de l’Egypte, les résultats issus de notre modèle indiquent que la
croissance, la dotation en ressources naturelles, l’ouverture économique, le développement du
marché financier sont significatifs et ont le signe attendu. Le capital humain est faiblement
significatif. Cependant, la distance pondérée, quoique proche de niveau de significativité de
10% ne semble pas dissuader les investisseurs étrangers. Un résultat qui pourrait être expliqué
par la concentration des IDE, dans ces pays, dans le secteur des hydrocarbures19 ce qui rend
les investisseurs beaucoup moins sensibles à la distance et aux coûts de transport.
15
En 1998, l’Union européenne était à l’origine de 50% des investissements cumulés des pays de l’OCDE dans
les pays méditerranéens : l’Allemagne, la France et les Pays-Bas faisaient jeu égal avec 10% chacun. Les Etats
Unis étaient à l’origine de 43% et le Japon de 7%. (DREE, 2002)
16
Sur ce point voir Giovannetti, G. et Ricchiuti, G. (2005), quoique les deux auteurs ne nient pas la difficulté
d’avoir des données fiables sur la composition sectorielle des IDE dans les PSEM.
17
Toutefois, ceci n’exclu pas (ce qui est beaucoup plus réaliste) la coexistence des deux types d’IDE. En effet,
surtout dans le secteur des services et les biens non échangeables les IDE sont plutôt de nature horizontale.
18
Ce taux est de 86% et de 71% respectivement pour l’Egypte et l’Algérie,( Banque mondiale, 2004).
19
Source : DREE (2002)
15
Pour, la Jordanie et la Syrie, la dotation en ressources naturelles et le capital humain sont
significatifs et ont le signe approprié. Par ailleurs, la croissance et l’ouverture économique
ont le signe attendu mais ne sont pas significatives. Ceci, stipule que ces deux pays ont besoin
de s’ouvrir davantage sur le monde externe et d’engager plus de réformes économiques pour
améliorer leurs croissances économiques et leurs attractivités vis-à-vis des investisseurs
étrangers.
I.2.2. L’effet de l’IDE sur le commerce :
[Insérer Tableau 2]
A partir des résultats du modèle, il avère que l’IDE et la dépréciation de la monnaie locale
contribuent d’une façon significative à l’accroissement des exportations, aussi bien pour le
groupe1 que le groupe 2. Un résultat assez attendu puisqu’un grand nombre de filiales qui se
sont implantées dans ces pays adoptent une stratégie verticale et donc ont besoin de réexporter
leur production vers leurs pays d’origine ou vers leurs sociétés mères ce qui contribue, toutes
choses étant égales par ailleurs, à l’accroissement du volume des exportations des pays
d’accueil. La dépréciation de la monnaie locale joue un rôle important dans ces pays, qui, à
travers les autorités monétaires, agissent sur le taux de change pour améliorer la compétitivité
de leurs produits à l’exportation. La variable indiquant les barrières à l’échange et les coûts de
transaction à l’exportation a le signe approprié, toutefois, elle n’est significative que pour le
deuxième groupe c'
est-à-dire l’Algérie et l’Egypte. Intuitivement on peut dire que le Maroc,
la Tunisie, et la Turquie qui se sont engagés dans un processus d’ouverture et de réformes
économiques bien avant l’Algérie et l’Egypte, font preuve d’une plus grande facilité à
l’exportation en réduisant les goulots d’étranglement (en matières premières, bien
d’équipement, biens intermédiaires, etc) par les importations et en réduisant les coûts de
transaction engendrés par la bureaucratie, les délais d’attente, les entraves à l’exportation, etc.
Pour, le cas de la Jordanie et la Syrie il n’ y a que le taux de change qui est significativement
positif. L’IDE et les barrières à l’échange ont tous les deux un signe négatif mais non
significatif. Le signe négatif de l’IDE dans ces deux pays pourrait être expliqué par la
faiblesse des flux accaparés par ces deux pays. Par ailleurs les barrières à l’échange ne
semblent pas constituer un obstacle majeur au développement des exportations.
II.2.3. L’effet de l’IDE sur le développement des ressources humaines :
[Insérer Tableau 3]
Le modèle indique que l’IDE contribue d’une façon très significative à l’accroissement du
capital humain en Jordanie et en Syrie. Cependant cette contribution est moins prononcée au
niveau du premier et du deuxième groupe, l’IDE n’étant significatif qu’à 10%. Cette faible
contribution pourrait être attribuée à une forte présence des activités intensives en travail peu
qualifié. Les dépenses d’éducation ne sont significatives qu’au niveau du groupe1. Pour la
Jordanie et la Syrie le coefficient des dépenses d’éducation a un signe négatif. Ceci, pourrait
être expliqué par des dépenses d’éducation insuffisantes et/ou une mauvaise gestion de cellesci.
La variable urbanisation est significative à 1% pour les trois groupes. Ceci, suggère que les
économies d’agglomération et l’appartenance à des zones urbaines participent activement au
développement du capital humain. En effet, le degré d’urbanisation et de développement des
institutions urbaines, permet d’accéder plus facilement aux différentes institutions (sociales,
16
culturelles, sanitaires, sportives, etc) ce qui pourrait faciliter l’accumulation des connaissances
et le développement des compétences humaines. Enfin l’abonnement en ligne téléphonique20
paraît avoir un effet positif et significatif sur l’accumulation du capital humain algérien et
égyptien.
II.2.4. L'effet de l’IDE sur l’investissement domestique : crowding in ou crowding out ?
[Insérer Tableau 4]
Pour le premier groupe le taux de croissance le crédit domestique, l’épargne le taux d’intérêt
réel sont significatifs et ont le signe approprié.21 L’IDE agit négativement et d’une façon
significative sur l’investissement domestique. Ainsi, il semble que dans ces trois pays, les
investisseurs étrangers ont tendance à évincer les autochtones. Ceci, pourrait être expliqué par
la vague des privatisations et des fusions-acquisitions (F&A) qu’avaient connues ces pays au
cours de la dernière décennie. En effet depuis quelques années, l’IDE finance de moins en
moins l’établissement de nouvelles activités (investissements de création)22 mais plutôt
l’acquisition d’entreprises existantes (notamment d’entreprises d’Etat) ou de licences
d’exploitation (téléphonie).
Suivant la DREE (2002), au cours des cinq dernières années, le montant cumulé de ces
opérations de privatisation a atteint un total de 15 milliards de dollars, qui représente, selon
les pays, entre 3% (Turquie) et 9% (Maroc) du PIB. Les privatisations ont représenté 30%
des IDE au Maroc et en Tunisie. Au Maroc, la cession de 35% du capital de Maroc Telecom a
représenté la principale source d'
IDE en 2001. La Tunisie s’est engagée à privatiser 41
entreprises publiques (16 l’ont été pour un montant de 105 millions de dollars) pour une
recette attendue de 1,2 milliard de dollars). Si on se réfère aux données de la CNUCED
(2005) les fusions acquisitions ont représenté en moyenne 29.52% et 16.79% des flux d’IDE
respectivement à destination du Maroc et de la Tunisie entre 1996-2003. Sur la même période
cette part est de l’ordre de 28.10% au niveau de la Turquie23.
Les F&A peuvent avoir un effet pervers sur les salaires et l’emploi surtout lorsque les
multinationales décident d’une rationalisation de la production par le licenciement des
travailleurs, qui auparavant, étaient employés par les firmes domestiques acquises.
Il faut pourtant remarquer que les fusions acquisitions, n’obéissent pas toutes à la même
logique. Une opération de F&A peut octroyer à l’entreprises acquise ou fusionnée une
structure productive plus moderne et plus efficiente, avec un transfert de technologie et des
compétences humaines assez significatif. Alors qu’une autre opération, pourrait être juste une
simple prise de contrôle ou une simple passation des doits de propriétés. Il s’agit alors dans ce
cas d’une simple dilapidation du capital domestique, au profit du capital étranger, sans pour
autant apporter quelque chose de significatif à l’économie d’accueil
20
Cette variable a été omise pour le premier et le deuxième groupe à cause de sa grande corrélation avec la
variable urbanisation.
21
Dans la régression de l’IDE sur l’Investissement domestique (pour le groupe 1 et 2) nous avons retardé le taux
de croissance d’une année ainsi cette variable fût introduite comme une variable instrumentale puisqu’elle est
fortement corrélée avec la variable dépendante mais pas avec les erreurs. Ceci, suppose que les investisseurs
nationaux agissent tardivement à l’évolution du taux de croissance en tenant compte plutôt de l’année écoulée
que de l’année courante.
22
Dans la littérature anglo-saxonne ce type d’IDE est connu sous le nom « greenfield investments » qui
correspondent à des implantations ex nihilo.
23
Voir Annexe Figure2.
17
En réalité, l’IDE peut prendre la forme de F&A ou d’investissements greenfield et si du point
de vue des entreprises les actifs productifs augmentent dans les deux cas, il n’en va pas de
même pour l’économie du pays d’accueil. Même si des considérations à long terme peuvent
entrer en ligne de compte dans les F&A, celles-ci peuvent aussi être fortement influencées par
les perspectives de plus-values rapides, en particulier pendant les périodes de crise
économique, (Krugman, 1998).
Pour l’Algérie et l’Egypte il ressort des résultats que toutes les variables sont significatives et
ont le signe attendu. Le coefficient de l’IDE est positif et significatif à 5%. Dès lors, on
stipule que l’IDE dans ces deux pays contribue à l’accumulation du capital physique.
Toutefois, on ne peut pas affirmer s’il s’agit bien d’une relation de complémentarité entre
l’IDE et l’investissement domestique dans ces deux pays24. Pour l’existence d’une telle
relation il faut au moins qu’un dollar investit sous forme de capital étranger génère plus qu’un
dollar d’investissement domestique.
Pour la Jordanie et la Syrie on constate que la croissance économique et l’épargne sont
significatives et on le signe attendu. Le coefficient de l’IDE est positif mais faiblement
significatif. Ainsi, malgré son impact positif, l’IDE ne semble pas exercer un important effet
d’entraînement sur l’investissement domestique, ceci pourrait être attribué à la faiblesse des
flux d’IDE qui se dirigent vers ces deux pays.
Le taux d’intérêt réel a un signe positif mais non significatif, ceci s’explique par une
inflation assez importante qu’avaient connu ces deux pays, surtout dans les années 1970 et
1980 ce qui rend le taux d’intérêt réel négatif ou très bas.
Le crédit domestique accordé au secteur privé a un signe négatif et significatif. Ce résultat
inattendu pourrait être expliqué par la faiblesse de ces crédits surtout que le poids du secteur
public est assez important en l’occurrence en Syrie où le secteur industriel est à 80% public,
DREE (2002).
II.2.5. L’effet de l’IDE sur la croissance économique :
[Insérer Tableau 4]
Pour le Maroc, la Tunisie, et la Turquie, les résultats du modèle mettent en lumière une
contribution positive et significative des déterminants « classiques » de la croissance
économique. Ainsi, on constate une forte implication des exportations et de l’investissement
domestique (niveau de significativité est de 1%) et dans une moindre mesure le capital
humain qui est statistiquement significatif à 5%. L’IDE semble agir négativement sur la
croissance économique, en effet la régression relève un coefficient négatif et significatif de
cette variable à un niveau de 5%. Ce résultat, plutôt inattendu pourrait être néanmoins
expliqué par plusieurs éléments. Tout d’abord, comme on l’avait déjà indiqué l’IDE a
tendance à évincer l’investissement domestique dans ces pays, ce qui par conséquent
limiterait d’une façon importante sa contribution à la croissance économique. S’ajoute à ceci
la relative instabilité ou volatilité dont avaient fait preuve les flux d’IDE dirigés vers ces pays.
En effet, ces derniers temps les opérations de privatisation sont devenues pour ces pays une
source d’IDE importante mais ponctuelle. Autrement dit, une volatilité des flux qui est
souvent synonyme d’absence de réinvestissement et une faible intégration au sein de
24
Puisque les deux variables sont exprimées en pourcentage du PIB et leurs coefficients représentent des dérivés
partielles et non des élasticités.
18
l’économie d’accueil. Ceci, est très marqué au niveau des activités off shores, qui sont
toujours à la recherche des sites à faibles coûts de main d’oeuvre ou l’IDE dans le secteur des
hydrocarbures dont le volume dépend étroitement d’éventuels projets de prospection. Ceci,
limiteraient certainement la réalisation et la diffusion des effets spillovers dans l’économie
d’accueil.
Pour l’Egypte et l’Algérie, on peut avancer que les facteurs qui expliquent davantage la
croissance, sont l’investissement domestique et les exportations. En effet, ces deux variables
présentent un niveau de significativité assez élevé. Le capital humain n’est significatif qu’à
10% alors que l’IDE, bien qu’il soit de signe positif, n’est pas pour autant significatif. La
concentration de l’IDE dans le secteur de l’énergie dans ces deux pays25 pourrait justifier un
tel constat. Surtout que la CNUCED (2005), indique que « l’IDE dans les secteurs pétroliers
et miniers tend à être plus instable que dans d’autres secteurs, en particulier l’industrie,
compte tenu de l’intensité capitalistique des projets, conjuguée à la sensibilité des bénéfices
aux prix mondiaux des matières premières. Par ailleurs, dans ces secteurs, une forte
croissance peut souvent prendre la forme d’un boum aux conséquences potentiellement
néfastes pour l’investissement dans d’autres secteurs » (p.13).
Ainsi, comme l’avait mentionné Lim (2001), « Certains types d’IDE, ceux qui forment des
enclaves dans les ressources naturelles et le pétrole, devraient avoir une contribution
relativement plus faible à la croissance économique. Dans un cas extrême, où il n’y a aucune
possibilité pour les spillovers positifs, la contribution de l’IDE dans la croissance se limitera à
la réalisation des revenus. », (p.5).
Pour la Jordanie et la Syrie le capital humain et l’investissement domestiques ont un signe
positif et significatif à 1%. Par contre, les exportations bien qu’elles présentent le signe
approprié, elles ne sont pas significatives quoique très proches d’un niveau de significativité
de 10%. Ceci, pourrait être expliqué par une faible diversification des exportations de ces
pays, ou une spécialisation dans des secteurs où la demande mondiale est peu porteuse ce qui
fragilise la croissance future potentielle de ces pays et les expose davantage aux fluctuations
des prix internationaux.
En effet si on se réfère au rapport du FEMISE sur l’évolution de la structure des échanges
dans les pays méditerranéens, on constate une faible diversification des exportations de ces
deux pays avec un indice de diversification26 de 0.80 et 0.69 respectivement en 1995 et 2000
pour la Jordanie. Alors que pour la Syrie cet indice est de 0.86 et 0.85 en 1995 et 2000,
(FEMISE, 2002, p.23). Par ailleurs l’IDE présente un coefficient négatif et statistiquement
significatif. Il paraît que les flux d’IDE dans ces deux pays n’ont pas encore atteint un niveau
seuil pour générer des effets positifs sur la croissance économique. A titre d’exemple, en
2003, la Jordanie et la Syrie ont seulement une part de l’ordre de 2% du stock total d’IDE
accaparé par les PSEM, et figurent parmi les pays de la région qui attirent le moins d’IDE,
(DREE, 2005).
Source : DREE, (2002).
Pour mesurer la diversification des pays méditerranéens (relativement aux exportations mondiales), le
FEMISE suppose que les exportations mondiales représentent la structure la plus diversifiée. Plus la valeur de
cet indice est proche de 0, plus la diversité est grande. Plus la valeur est proche de 1, plus la spécialisation est
grande.
25
26
19
Conclusion :
D’un point de vue théorique, l’IDE semble être un acteur majeur de la croissance et du
développement économique. En agissant à travers plusieurs canaux, l’IDE pourrait être d’une
grande utilité pour les PVD, en l’occurrence les pays de la rive sud de la méditerrané. Les
résultats de cette étude vont plutôt à l’encontre, de ce « dogme théorique ». Les résultats issus
de notre modèle indiquent que le capital humain et dans une moindre mesure les exportations,
sont les facteurs les plus dynamiques dans la création des spillovers positifs. Toutefois, ces
retombées ne semblent pas être de taille, pour générer une croissance positive ou du moins
pour compenser les effets négatifs de l’IDE. Ainsi, il n’est pas tout à fait anodin de dire que
l’étude de l’impact de l’IDE sur la croissance, est beaucoup plus complexe, qu’on le croit
réellement, d’autant que, ses effets sur celle-ci sont à la fois directs et indirects. L’analyse se
complique davantage du fait que cet impact dépend étroitement du mode d’implantation
(greenfield ou acquisition), du secteur d’activité, de la concurrence entre les FMN et les
firmes locales, et du degré du développement du pays d’accueil, etc. Ce constat, s’oppose à
l’idée généralement admise qui a tendance à supposer que ; l’effet de l’IDE est désormais
automatique ; sinon comment expliquer l’euphorie des PVD dans leurs efforts de promotion
de l’investissement international.
Nous croyons qu’il est beaucoup plus difficile de tirer profit des investisseurs étrangers que de
les convaincre à venir s’installer dans le pays d’accueil, surtout que, ces investisseurs ne sont
pas toujours là, où les besoins les plus pressants se font sentir. Dés lors, le plus grand défi des
PSEM est de savoir comment tirer avantage de la présence des FMN sur leurs territoires et
comment faire pour que celles-ci deviennent une composante active dans la croissance et le
développement économique. A cet égard, plusieurs questions peuvent être posées :
l’intervention de l’Etat est-il souhaitable pour négocier avec les investisseurs étrangers et les
responsabiliser à faire mieux ? Si c’est le cas un jeux de coopération Sud-Sud pourrait- il
apporter quelque chose ? Un anti-monde sans IDE serait-il mieux pour ces pays ? Une analyse
sectorielle, avec des données désagrégées par type d’IDE, peut nous apporter beaucoup plus
d’éclairage sur ces sujets. Malheureusement, l’handicap majeur est la disponibilité de telles
données, qui font toujours défaut, malgré l’importance du phénomène de l’investissement
international au niveau des PVD et à l’échelle mondiale.
20
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25
Annexe
Figure 1: Part des PSEM dans les IDE à destination des PVD
%
14
12
10
8
6
4
2
0
1980
1985
1990
1995
2000
Source : l’auteur à partir des données de CNUCED (2005)
Figure2 : F&A en % DES FLUX D’IDE
80
70
60
70
60
50
60
50
40
50
40
40
30
30
20
30
20
20
10
10
10
0
0
1997
1998
1999
T U R Q U IE
2000
2001
2002
2003
1996
0
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
1996
1997
1998
T U N IS IE
1999
2000
2001
2002
2003
MA R O C
Source : l’auteur à partir des données de CNUCED (2005)
26
Figure 3 : Evolution de l’indice de liberté économique par pays (Source : Heritage Foundation http://www.heritage.org/ )
Maroc
Rang en 2006: 97
Turquie
Rang en 2006: 85
Egypte
Rang en 2006 : 128
Tunisie
Rang en 2006: 99
Algérie
Rang en 2006: 119
Jordanie
Rang en 2006: 57
Syrie
Rang en 2006: 145
27
Tableau 1 : Estimation des déterminants de l’IDE
Méthode d’estimation: 2MCO / Modèle: Effet Fixe (EF)
Variable dépendante: IDE/PIB
Groupe
I
II
III
(Maroc, Tunisie, Turquie)
(Algérie, Egypte)
(Jordanie, Syrie)
Coef
t-stat
Coef
t-stat
Coef
t-stat
C
-3.57
(4.94) ***
-5.64
(3.48) ***
-2.29
(2.22) **
Cr
0.03
(1.93) **
0.06
(2.09)**
0.03
(4.42) ***
KH
-0.005
0.03
(1.85)*
0.047
(4.97) ***
ENERGIE
5.29E-05
(2.55) ***
2.03E-05
(5.16) ***
6.80E-05
(4.42) ***
OUVERTURE
0.03
(5.82) ***
0.016
(2.20) **
0.00089
(0.08)
M2
0.05
(2.87) **
0..016
(3.31) ***
0.02
(1.23)
(1.99) **
-3.43E-03
(1.32)
-7.41E-03
Variables
REM
-4.56E-08
(0.62)
R2 =0.40
R2 = 0.76
R2 = 0.53
Stat -F
F*** = 50.02
F*** = 20.47
F*** = 24.40
Nombre d’observtions
N = 84
N = 56
N = 56
(4.00) ***
Cr: Croissance du PIB/tête; KH: Taux de Scol. Brut au secondaire; ENERGIE: production
d’énergier; M2: Masse monétaire au sens de M2; Ouverture: X+M/PIB; REM: l’éloignement
2MCO: Estimation par les Doubles Moindres Carrées Ordinaires, C : Constante ; chiffres entre parenthèses : t de Student. *** : variable
significative à 1%.
28
Tableau 2: Estimation des déterminants des exportations
Méthode d’estimation: 2MCO / Modèle: Effet Fixe (EF)
Variable dépendante: EXPORTATIONS/PIB
Groupe
I
II
(Maroc, Tunisie, Turquie)
(Algérie, Egypte)
Coef
t-stat
Coef
C
40.99
(4.32) ***
IDE
0.29
(2.20) **
XR
7.21E-06
Béchange
-0.03
Variables
2
Stat -F
III
(Jordanie, Syrie)
t-stat
Coef
t-stat
(2.22) ***
1.22
(2.32) ***
1.01
(1.99) **
-0.13
(0.52)
(2.12) **
0.91
(3.93) ***
0.19
(3.30) ***
(0.50)
-0.23
(1.71) ***
-0.09
(0.42)
56.22
2
2
R =0.94
R = 0.67
R = 0.90
F*** = 11.16
F*** = 7.84
F*** = 5.76
N = 56
N = 56
Nombre d’observtions N = 84
XR: Taux de change, Béchange: Barrières à l’échange
2MCO: Estimation par les Doubles Moindres Carrées Ordinaires, C : Constante ; chiffres entre parenthèses : t de
Student. *** : variable significative à 1%.
29
Tableau 3 : Estimation des déterminants du capital humain
Méthode d’estimation: 2MCO / Modèle: Effet Fixe (EF)
Variable dépendante: Taux de scolarisation brut au secondaire
Groupe
I
II
(Maroc, Tunisie, Turquie)
(Algérie, Egypte)
Coef
t-stat
Coef
t-stat
C
-49.77
(-10.72) ***
26.90
(1.90) *
IDE
0.97
(1.70) **
0.64
(1.67) *
7.39
(2.82) ***
Déducation
0.21
(4.86) ***
0.13
(1.17)
-0.10
(0.53)
URBAN
1.56
(18.77) ***
0.73
(2.46) ***
5.55
(5.55) ***
0.25
(2.67) ***
Variables
TEL
Stat -F
III
(Jordanie, Syrie)
Coef
t-stat
12.95
(1.64) *
R2 =0.75
R2 = 0.98
R2 = 0.51
F*** = 34.50
F*** = 31.34
F*** = 11.28
N = 56
N = 56
Nombre d’observtions N = 84
Déducation : Dépenses d’éducation; URBAN: Population urbaine; TEL: Nombre d’abonnés en ligne
téléphonique
2MCO: Estimation par les Doubles Moindres Carrées Ordinaires, C : Constante ; chiffres entre parenthèses : t de
Student. *** : variable significative à 1%.
30
Tableau 4 : Estimation des déterminants de l’investissement domestique
Méthode d’estimation: 2MCO / Modèle: Effet Fixe (EF)
Variable dépendante: FBCF/PIB
Groupe
I
II
(Maroc, Tunisie, Turquie)
(Algérie, Egypte)
Coef
t-stat
Coef
t-stat
Coef
t-stat
C
55.14
(11.60) ***
7.42
(3.22) ***
55.14
(1.07)
Cr
0.09
(3.33) ***
0.50
(2.83) ***
0..09
(2.11) **
IDE
-0.37
(3.17) ***
2.27
(3.09) ***
0.32
(1.76) *
CREDIT
0.10
(5.57) ***
0.14
(5.51) ***
-0.76
(3.96) ***
INTERTET
-0.01
(1.72) *
-0.35
(4.54) ***
0.01
(0.40)
EPARGNE
0.17
(2.67) ***
0.44
(7.35) ***
0.31
(4.31) ***
Variables
Stat –F
III
(Jordanie, Syrie)
R2 =0.71
R2 = 0.61
R2 = 0.72
F*** = 11.21
F*** = 31.28
F*** = 31.28
N= 56
N= 56
Nombre d’observtions N= 84
Cr: Taux de croissance du PIB/tete; CREDIT: Credit accordé au secteur privé; INTERTET: Taux d’interet réel
EPARGNE: Epargne domestique
2MCO: Estimation par les Doubles Moindres Carrées Ordinaires, C : Constante ; chiffres entre parenthèses : t de
Student. *** : variable significative à 1%.
31
Tableau 5 : Estimation de l’effet de l’IDE sur la croissance
Méthode d’estimation: 2MCO / Modèle: Effet Fixe (EF)
Variable dépendante: Taux de croissance du PIB par tête
Groupe
I
II
(Maroc, Tunisie, Turquie)
(Algérie, Egypte)
Coef
t-stat
Coef
t-stat
Coef
t-stat
C
-8.50
(3.55) ***
-12.44
(2.42) ***
-35.12
(2.94) ***
IDE
-0.64
(2.33) **
0.37
(0.68)
-3.92
(4.45) ***
KH
0.003
(2.04) **
0.09
(1.71) *
0.44
(4.02) ***
ID
0.33
(3.92) ***
0.17
(2.78) ***
0.55
(3.77) ***
EXPORT
0.076
(2.67) ***
0.29
(3.27) ***
0.29
(1.49)
Variables
Stat -F
III
(Jordanie, Syrie)
R2 =0.26
R2 = 0.41
R2 = 0.39
F*** = 6.79
F*** = 5.08
F*** = 9.74
N = 56
N = 56
Nombre d’observtions N = 84
KH: Taux de Scol. brut au secondaire; ID: FBCF/PIB; EXPORT: Exportations/PIB
2MCO: Estimation par les Doubles Moindres Carrées Ordinaires, C : Constante ; chiffres entre parenthèses : t de
Student. *** : variable significative à 1%.
32
Base de données
Variables
Source
Croissance du PIB/tête
L’IDE en pourcentage du PIB
Le taux de scolarisation brut au niveau secondaire.
WDI (2004)
WDI (2004)
WDI (2004), UNESCO, Statistical Yearbooks,
divers numéros.
La FBCF en pourcentage du PIB
Les exportations en pourcentage du PIB
Les taxes sur le commerce international en
pourcentage des recettes courantes
Le crédit accordé au secteur privé en pourcentage du
PIB
La production d’énergie exprimée en 1000 T.E.P
L’épargne domestique en pourcentage du PIB
Déflateur du PIB.
Taux d’intérêt réel
L’ouverture économique
WDI (2004)
WDI (2004)
WDI (2004)
Produit intérieur brut au prix courant (en millions de
dollars)
Taux de change du dollar en monnaie local
La population urbaine en pourcentage de la
population totale
Distance entre les PSEM et les différents pays choisis
dans le calcul de la distance pondérée (en Km)
WDI (2004)
WDI (2004)
WDI (2004)
WDI (2004)
WDI (2004), IFS (2004)
WDI (2004), Alan Heston, Robert Summers and
Bettina Aten, Penn World Table Version 6.1,
Center for International Comparisons at the
University of Pennsylvania (CICUP), October
2002.
WDI (2004)
WDI (2004)
WDI (2004)
CEPII
33