Repères pour un service public local de l`accès au droit en - I
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Repères pour un service public local de l`accès au droit en - I
Repères pour un service public local de l’accès au droit en Ile de France L’objectif de la politique publique d’accès au droit, dont la définition a été précisée par la loi du 18 décembre 1998 1 , est de permettre la généralisation de services repérables et de réseaux de relations entre acteurs afin de couvrir les différents domaines des droits au quotidien et de favoriser un égal accès pour tous . La garantie d’accès mais aussi celle de l’effectivité du droit, qui participent au pacte démocratique, doivent pouvoir s’appuyer sur leurs bases naturelles que constituent les institutions régaliennes ou non régaliennes, les collectivités territoriales et la société civile. Elles assument dès lors cette responsabilité en commun. L’enjeu est d’assurer une plus grande cohésion sociale en inscrivant dans le paysage social, culturel et économique, la régulation par le droit qui joue avant tout un rôle préventif. S’il y a conflit, un choix éclairé doit pouvoir être garanti entre la saisine de la justice et d’autres modes de résolution des litiges tels que la médiation, la conciliation, la transaction. L’accès au droit se distingue nettement de l’accès à la justice. Il concerne de nombreux actes de la vie 1 Voir annexe 1 quotidienne pour lesquels dans certains cas une aide doit être mise en place afin de favoriser l’autonomie des personnes. Il se traduit par un ensemble de démarches qui visent à développer la citoyenneté, l’intégration, la cohésion sociale, la prévention des litiges et le cas échéant l’accès à la justice. Cette construction ne peut être à la hauteur des enjeux qu’en se référant aux principes régissant le service public : un accès égal pour tous, une continuité sur le plan territorial dans l’accomplissement de ses missions, une adaptabilité fondée sur une diversité de mode d’intervention afin de répondre aux besoins et aux demandes des habitants. Cette réponse concertée consiste à intervenir directement sur des problèmes de droit qui se posent, notamment dans les quartiers les plus défavorisés, mais aussi d’anticiper en traitant ces problèmes en amont (protection des enfants les plus jeunes, éducation à la citoyenneté, établissement de nouvelles relations entre les citoyens et les institutions). Le but est de renforcer la qualité du lien social fondé non sur des rapports de force mais sur un rapport au droit. Les acteurs qui y contribuent ne relèvent pas uniquement de la sphère juridique Dans le nouveau contexte, créé tant par la montée des besoins que par la nouvelle loi, les collectivités locales tiennent une place de premier plan, en tant que lieux de proximité par excellence et de l’action généraliste dans la vie des habitants. Comment conçoivent-elles leur rôle ? Quelles ressources mobilisent-elles ? Quelles sont leur ambitions ? Comment inscrire leurs initiatives dans un avenir cohérent à moyen terme ? Les réponses à ces questions doivent être élaborées en commun. Elles permettront que peu à peu se construise un service public local de l’accès au droit à partir des ressources nombreuses qui existent déjà et qui devront être renforcées et mises en cohérence. Cette élaboration est l’une des missions des Conseils Départementaux de l’Accès au Droit (C.D.A.D.), structures partenariales chargées de promouvoir un réseau d’accès au droit cohérent au niveau départemental. Du point de vue des usagers ce réseau prend la forme de points d’accès au droit 1 localisés dans les endroits ou se manifeste un besoin fréquent d’information juridique. Il intervient donc, le cas échéant, en complément des dispositifs et des ressources déjà en place au niveau local et s’articule avec le réseau judiciaire de proximité qui comprend les tribunaux d’instance, les conseils de prud’hommes, les maisons de la justice et du droit et les antennes de Justice. La proximité est en effet également un axe de travail du ministère de la Justice. La situation actuelle est caractérisée par l’existence d’initiatives de la part de diverses institutions et professions, pour répondre à des besoins correspondant à des enjeux majeurs, dans le cadre d’une volonté politique affirmée, d’une loi fournissant les bases d’un travail partenarial, et d'un financement pérenne prévu dans le contrat de plan Etat/Région. Ce document a été réalisé par un groupe de travail composé de N.CHAMBRON (C.E.R.F.), I.PASSET (D.I.V.), B.CATHALA (Inspecteur des services judiciaires), A.GUEDRON (URACIF) et de M.F. DELLES et D. MOREAU (Mission régionale d’appui Droit et Ville). Il a pour objectif de faciliter la compréhension des enjeux, des dispositifs, des modalités possibles d’un partenariat en matière d’accès au droit. Il s’agit donc d’un document de réflexion déclinant pour la région Ile de France des pistes de travail spécifiques, dans certains cas, à cette région mais conformes au contenu de la loi du 18 décembre 1998. S’adressant aux élus de cette région et à leurs équipes, nous souhaitons qu’il puisse les aider et qu’il suscite des remarques afin que, le cas échéant, une édition enrichie de leurs contributions puisse être publiée à la fin de l’année 2000. 2 I) - les différentes composantes de la population n’ont pas les mêmes besoins : les jeunes ne sont pas en confiance avec les institutions, il faut trouver des relais ; les personnes âgées isolées ou dépendantes renoncent à se déplacer devant les efforts que cela demande ; les actifs ne sont disponibles que le samedi ou le soir… - personne n’est réellement à l’aise avec le droit, avec les structures (judiciaires, administratives, sociales) qui sont chargées de le mettre en œuvre. Les perceptions sont orientées par le sentiment d’être dominé et impuissant, face à une opacité qui décourage et fait penser parfois qu’elle cache l’inéquité. QUELLE EST LA PLACE DES ACTEURS LOCAUX DANS L’ACCES AU DROIT ? 1) L’accès au droit : pour qui ? q q L’accès au droit est un service public, il s’adresse à tous : l’ensemble de la population en a besoin, particulièrement les plus démunis. Mais il s’adresse également aux relais de proximité qui sont en contact direct avec les demandeurs et sont parfois en difficulté pour leur répondre. Ø Certains contrats locaux de sécurité ont également procédé à des diagnostics sur la base d’enquêtes comportant un volet sur l’accès au droit. Ils font apparaître l’importance dans le sentiment d’insécurité : 1- 1) Pour une pop ulat io n q ui e xpr ime d es at te nte s for tes e t des beso ins divers ifié s 1 : La complexité croissante de la législation, le déclin des modes traditionnels de régulation des conflits, le développement de situations d’exclusions à divers titres, conduisent chacun à observer l’écart entre le droit et la possibilité réelle de le mettre en œuvre sur tout le territoire et pour tous. Des informations plus précises viennent compléter ces observations. Ø La loi du 18 décembre 1998 confie le soin aux conseils départementaux de l’accès au droit de procéder à un diagnostic dans le département des conditions d’accès de la population à la connaissance et à la mise en œuvre des droits. Il est ainsi mis en évidence, malgré des différences selon les départements, des besoins qui sont constants : - le territoire départemental n’est pas homogène : ici, ce sont des quartiers excentrés qui manquent de services et d’interlocuteurs pour les problèmes rencontrés. Là, ce sont des parties rurales dont les équipements ont disparu et qui sont mal reliées par les transports en commun à la ville la plus proche. - des litiges de voisinage, - des nuisances liées au bruit, - des inquiétudes causées par des jeunes pas forcément délinquants mais livrés à eux mêmes sans que leurs parents puissent les encadrer suffisamment. - La population exprime également une forte demande d’accueil et de prise en considération par la police ou la gendarmerie et par la justice, demande qui nécessite une adaptation des compétences des professionnels concernés. Ø Par ailleurs, le ministère de la Justice dispose d’un baromètre d’opinion sur l’image de la Justice et l’accès à l’information : il s’agit d’un sondage sur « les Français et la Justice » réalisé chaque semestre. - Selon la dernière enquête d’octobre 1999, si les Français repèrent bien pour la plupart (69%) le rôle des avocats, ils connaissent peu les démarches à faire pour saisir la Justice (26%), le tribunal auquel il faut 3 s’adresser (27%), les moyens de résoudre à l’amiable un litige (23%) et le coût d’un procès (13%). - Pourtant, c’est le domaine pour lequel ils souhaiteraient en savoir davantage : les attentes d’information concernent en priorité, la Justice, puis la Santé et l’action sociale en deuxième position, suivies du Travail et de l’Equipement. - Où vont-ils chercher l’information ? En premier lieu, et de très loin, à la mairie, contactée deux fois plus que les avocats ou les policiers, trois fois plus que les tribunaux et que les services de renseignements par téléphone. Ø Enfin, on essaie de connaître le « non recours » au droit, qui peut être dû à de l’ignorance mais pas seulement : - l’éloignement géographique peut rendre les démarches difficiles (la moitié de la population de Seine et Marne vit dans des communes rurales), - comme la pression sociale (en famille, dans un petit village, dans l’entreprise), - une sorte de pudeur ou de honte, - la peur du commissariat de police ou du tribunal…2 On dispose ainsi de connaissances précises sur les attentes et besoins dans ce domaine, qui peuvent être synthétisées ainsi : ♦ attentes d’écoute, de prise en considération de la personne et de sa situation, d’apaisement. C’est aussi la nécessité d’être reconnu dans son statut par quelqu’un (s’entendre dire que l’on est victime, que l’on relève bien de telle disposition…) ♦ besoin de percevoir l’égalité devant le service public, la mobilisation des institutions et leur efficacité, y compris dans leur capacité à tenir compte des horaires de disponibilité des usagers. ♦ besoins d’orientation, de clarification, de repères dans la loi et dans les procédures. Besoin de percevoir le sens des interdits, des impossibilités, des démarches à accomplir et des justificatifs à apporter . ♦ besoin de comprendre ce qui se passe, de s’approprier le processus, de savoir où l’on va, y compris en termes de coût (gratuité ou transparence des tarifs) et de délai. Il s’ensuit l’importance de la personnalisation de la relation, qui permet de « matérialiser » la proximité et de suivre le rythme de maturation de prise de conscience de l’usager. ♦ besoin de voir cesser rapidement le trouble, le conflit, le préjudice, l’injustice perçue 4 1- 2) Des re la is loca ux t rad it io nne lle me nt imp liq ués et de p lus e n p lus so llic ités 3 : Ø l’élu local joue traditionnellement un rôle de repère, de conseil « en bon père de famille », de représentant de la loi et de l’autorité dans la commune, de médiateur pour apaiser les conflits et ramener la paix. Malgré les évolutions urbaines et sociales, ce rôle reste important et les élus ont de plus en plus tendance à développer les occasions de rencontres, réunions, permanences, notamment dans divers quartiers d’une même ville. Le courrier est également très significatif. Cependant, ils constatent que leurs administrés les saisissent pour des sujets très divers, dont certains ne sont pas du domaine municipal, comme si le fait d’avoir un accès commode à un interlocuteur de confiance était plus important que la compétence juridique ou technique. Ø Les services municipaux sont saisis par les élus ou bien reçoivent euxmêmes les demandes directement : le centre communal d’action sociale, les services de l’état civil sont en première ligne mais le service de l’urbanisme est également mis à contribution, conduisant à une évolution des métiers pour tenir compte des demandes des habitants.4 Ø D’autre relais interviennent en complémentarité sur le territoire : les associations d’habitants (femmes relais ou associations culturelles ou d’insertion ou de défense) ou les structures d’expression des habitants (comités de quartier…), tout comme la police ou la gendarmerie, la CAF, l’école… Si tous ces relais sont précieux en raison de leur proximité et leur disponibilité, ils sont cependant démunis pour répondre efficacement, faute de compétence sur des domaines qui ne sont pas les leurs mais également faute d’information sur les dispositifs vers lesquels ils peuvent orienter les demandes, dispositifs qui ne sont pas aisément lisibles. 2) Des enjeux qui sont communs à tous les acteurs locaux: L’accès au droit correspond à une exigence pour chacun. C’est aussi une exigence d’intérêt général qui recouvre trois enjeux majeurs aujourd’hui : Ø Un enjeu de responsabilisation, de citoyenneté , qui se décline en trois objectifs : 1) Prendre conscience de ses droits et de ses devoirs en tant que locataire, propriétaire, parent, élève, consommateur, commerçant, salariés, clients… afin d’agir en conséquence dans tous les aspects de la vie sociale et des relations avec les autres ; 2) Exercer ces droits, les défendre, leur donner tout leur sens, tant pour défendre ses intérêts que pour démontrer l’effectivité du droit dans la vie quotidienne : chacun est pour sa part garant du respect de la loi ; 3) Assainir les relations entre le citoyen et les institutions en luttant contre le sentiment d’abandon, d’impunité des contrevenants, d’être victime des structures qui devraient protéger… Ø Un enjeu de solidarité et de soutien aux plus démunis : 1) les inégalités sociales génèrent des situations d’exclusions qui ne peuvent permettre la nécessaire cohésion social ;e 2) les personnes exclues durablement ne parviennent pas à exercer leur citoyenneté et risquent de constituer une frange de population durablement en dehors du droit. Ø Un enjeu de paix sociale : 1) Prévention des conflits par l’établissement de relations saines et le développement de la confiance 2) Résolution des petits litiges qui tiennent tant de place dans la qualité de vie et le sentiment d’insécurité. 5 II) QUELLE DEMARCHE POUR VALORISER LES RESSOURCES LOCALES ET RENFORCER LEUR COHERENCE ? : 1) Promouvoir une démarche d’ensemble : Un des éléments fondamentaux de la politique publique d’accès au droit est de permettre à chaque citoyen de comprendre et de résoudre les difficultés administratives et juridiques auxquelles il peut être confronté, en raison de la méconnaissance de ses droits et obligations. Les principes qui doivent conduire le développement de cette démarche tendent donc à nous guider d’une part vers la proximité, puisqu’il s’agit de permettre à chacun de trouver un interlocuteur ayant qualité pour lui permettre de résoudre ce type de problème, et d’autre part vers les publics les plus en difficulté puisqu’il apparaît que ce sont eux qui sont le moins armés pour les résoudre, ce qui est la cause d’incompréhension et de tension. Pour atteindre cet objectif, il convient de favoriser un dispositif « ad hoc ». Celui-ci devra répondre effectivement à une demande clairement exprimée, mais aussi être capable d’identifier des demandes d’ordre juridique qui ne sont pas formalisées en tant que telles. On sait que nombre de personnes sont dans l’ignorance de leurs droits et de leurs devoirs et sont ainsi dans l’incapacité d’identifier elles-mêmes leurs difficultés. Dans ce cadre, il s’agit donc : A- De s’appuyer sur les réseaux et les structures qui existent et de les renforcer. B- De travailler avec le réseau judiciaire de proximité CD- Enfin, il peut apparaître nécessaire pour combler un vide ou s’adapter à la mobilité des habitants, de créer des lieux d’accès au droit spécifiques. A- S’appuyer sur les réseaux et les structures en place. Ø Les réseaux. Les régies de quartiers, les missions locales, les « points d’information jeunesse » reposent sur des réseaux. Des contacts ont été pris par la Mission Régionale d’appui Droit et Ville pour évaluer les possibilités et la pertinence (le cas échéant avec l’éclairage d’une étude spécifique) d’une mise en place de permanences juridiques au sein de ces réseaux. Il s’agit pour ces structures de répondre à un fort besoin d’information et de soutien juridique de leurs publics, ce qu’elles peuvent difficilement faire en l’état actuel des choses parce que les personnels n’ont pas forcément la formation juridique minimum nécessaire et qu’ils n’ont pas toujours d’interlocuteurs spécialisés à consulter lorsque le problème se pose. On se trouve ici à la frontière du juridique et du social, et la bonne articulation entre ces deux domaines est à trouver dans chaque cas. Des initiatives ont déjà été prises dans ce sens, par exemple dans les missions locales de Sarcelles, d’Aubervilliers ou de Villepinte qui ont recruté des juristes dans leurs équipes. Si le réseau n’existe pas, on peut le susciter : ainsi une permanence juridique téléphonique a été mise en place par le barreau de Seine Saint-Denis pour répondre aux questions posées par les travailleurs sociaux du département à l’occasion de leurs activités. C’est également le cas pour la mise en place d’une prestation complémentaire d’une prestation médicale ou sanitaire par l’association «Droits d’Urgence » à Paris, notamment dans deux hôpitaux, dans des permanences de services sociaux, dans divers lieux d'accueil. A Sarcelles également, la caisse d’allocations familiales en partenariat avec l’union départementale des associations familiales du Val d’Oise a ouvert un nouveau service : un « aide juridique familial », juriste, qui informe et aide dans les démarches administratives. 6 Ø Les structures. Par ailleurs, un certain nombre de structures existent (associatives, municipales, émanant de services de l’Etat...), qui dispensent de l’information juridique, qui assurent un suivi, et qui le cas échéant, ont une activité plus globale de restauration du lien social, de médiation civile, d’actions autour de la citoyenneté (maison du citoyen, associations, agences civiles, …), ou d’amélioration des prestations du service public (maisons ou plates-formes de services publics). Les études5 montrent cependant que, faute d’une politique coordonnée, l’accès au droit apparaît comme peu visible et dispersé sur le territoire. En l’occurrence pour l’Ile de France, il existe de nombreuses structures administratives complétées par des associations d’information juridique touchant des domaines variés : droit de la famille (U.R.A.C.I.F., Ecole des parents et des éducateurs…) ; droit du logement (ADIL), droit de la consommation (U.F.C., Léo Lagrange…) ; aide aux victimes (associations regroupées dans le C.L.A.V.I.F.) ; droit des étrangers (A.P.T.M., Val d’Oise accueil, A.F.A.V.O….)…Ces associations ont souvent des lieux de permanence dispersés, leur présence ne recouvre pas de façon équilibrée le territoire, il n’existe pas de véritable coordination entre elles ni de mutualisation suffisante des prestations qui soient complémentaires pour les habitants et qui pourraient se situer dans un lieu clairement identifiable. Il convient dans ce cas de rendre ces dispositifs lisibles et visibles à la fois par le public et par les autres institutions à la recherche d’interlocuteurs de qualité en matière juridique. Il convient également de coordonner ces dispositifs, entre eux et avec tous les services d’accueil du public, pour aller vers la meilleure qualité de prestations. Le travail de coordination s’effectuera sur un territoire déterminé préalablement qui peut être la commune ou l’intercommunalité, en particulier à l’occasion d’un contrat local de sécurité, d’un contrat de ville. Ø l’apport des collectivités locales : Les municipalités disposent de services traditionnels qui sont pour certains des services s’adressant directement à la population (état civil, CCAS, logement par exemple) ou participant au maintien des principes de bon voisinage et de vie collective (urbanisme, hygiène et salubrité…) ou encore dynamisant les relations sociales (animations culturelles ou sportives en direction des jeunes comme des personnes âgées, services destinés aux jeunes parents), la vie économique et l’accès à l’emploi. De manière générale, les services municipaux disposent en leur sein des compétences diverses requises par l’accès au droit : travailleurs sociaux, personnels d’accueil, juristes, spécialistes de la communication publique, personnels formés aux démarches administratives… Au delà de leurs attributions classiques, certains de ces services s’investissent dans une vision dynamique de l’accès au droit : Ainsi, les centres d’action sociale de la Ville de Paris accueillent des agents d’accès au droit dans tous les arrondissements.6 Le service juridique de Coignières (Yvelines) se mobilise pour informer et assister tous les administrés victimes de la sécheresse afin de leur permettre de bien gérer leurs dossiers, de mieux défendre leurs droits, notamment auprès des assureurs. L’agence civile de Gonesse est un service municipal créé spécialement pour orienter et informer sur les droits et pour faciliter la médiation civile des litiges. Dans la mouvance des collectivités locales se sont constituées des missions locales, des maisons de quartier, des maisons du citoyen, des points information jeunesse… dont plusieurs abritent des lieux d’accueil, d’information, d’orientation. 7 B- Travailler avec le réseau judiciaire de proximité. Les villes de Chaville, Les Lilas et Pantin, s’engagent dans l’expérimentation d’une permanence de juriste dans les points d’information jeunesse. Les villes de Clichy la Garenne et Bezons ont créé chacune une « maison du citoyen » proposant des informations, de la conciliation, des médiations (avec la RATP), de l’aide aux victimes, du conseil juridique. La ville de Gif sur Yvette a inscrit dans son contrat local de sécurité une « maison des droits et des médiations », incluant le service social municipal, de la médiation familiale, des consultations juridiques, l’accueil des victimes, un écrivain public . Enfin, on l’a dit, les élus locaux eux-mêmes reçoivent lors de leurs permanences nombre de demandes de renseignements et représentent souvent pour les habitants une instance de recours lors de conflits de voisinage ou de relations difficiles avec les administrations. Si les ressources des collectivités locales sont nombreuses, elles méritent cependant d’être soutenues dans leurs efforts en fonction de leurs besoins : s’agit-il d’organiser la mutualisation des besoins et des moyens dans le cas de petites communes ? S’agit-il de fournir aux personnels de l’accueil ou en relation directe avec le public un répertoire des interlocuteurs compétents ? Faut-il préférer une ligne téléphonique en relation avec des juristes ? Ou encore la présence régulière d’un agent d’accès au droit l’instauration ou le développement de permanences d’avocats, de permanences d’un conciliateur… ? Une des premières étapes d’un projet d’accès au droit consiste à estimer les besoins et à définir les orientations qu’il est souhaitable de prendre localement, avant d’envisager le choix de telle ou telle action. Le réseau judiciaire de proximité comprend les maisons de justice et du droit, les antennes de justice, les tribunaux d’instance et les conseils de prud’hommes. Les tribunaux de grande instance et les cours d'appel par ailleurs développent des initiatives pour faciliter l’accueil et l'information du public. Ø Les « maisons de justice et du droit » (M.J.D.), ont naturellement vocation à accueillir un point d’accès au droit mais possèdent en plus la dimension judiciaire. Elles sont un outil important de l’ancrage territorial de la Justice et doivent contribuer à une meilleure compréhension mutuelle entre l’institution et les justiciables. Développer l’accès au droit fait partie des missions principales d’une MJD, qui sont globalement les suivantes : • l’accueil, l’aide, et l’information des justiciables (exercice de leur droits, aide aux victimes...) ; • répondre de manière adéquate à la délinquance du quotidien (médiation pénale, développement des mesures de réparation ...) ; • améliorer les dispositifs de conciliation des litiges d’ordre civil ; • contribuer à une meilleure coordination de l’intervention judiciaire, notamment en développant sa vocation de lieu de partenariat entre les services de la justice (juridictions, protection judiciaire de la jeunesse, administration pénitentiaire), les associations, les barreaux, d’autres administrations, élus locaux... ; • soutenir et développer des actions en faveur de l’autorité parentale. Les MJD s’organisent dans le cadre de conventions entre les autorités judiciaires, les préfets et une ou plusieurs collectivités locales. Elles sont placées sous l’autorité de magistrats. Ø Le tribunal d’instance, les antennes de justice et le tribunal de grande instance peuvent, le cas échéant, accueillir un point d’accès au droit. Ce réseau délivre des renseignements juridiques dans les différents domaines du droit (nationalité, logement, consommation, droit du travail, droit de la famille…) et peut accueillir une plate forme assez complète de prestations d’ordre juridique, par exemple au sein des MJD, ou des antennes de Justice. 8 Des contraintes dues à l’agencement immobilier ou aux moyens matériels empêchent parfois de développer dans les tribunaux d’instance ou les conseils de prud’hommes la dimension « accès au droit ». Cependant ces instances possèdent des ressources qui peuvent être sollicitées dans le cadre d’un travail de réseau local. Il apparaît donc que l’élément central de ce dispositif, est le point d’accès au droit (voir page suivante) qui doit être au cœur des besoins et qui doit être repéré comme structure de proximité. 2) Mettre en place une architecture : Compte tenu de ces éléments, l’architecture d’un dispositif de proximité d’accès au droit doit permettre à la fois d’utiliser les acquis tout en renforçant leurs compétences et de constituer des réponses nouvelles. Au delà des initiatives et actions ponctuelles, elle repose sur deux piliers : 1- Le CDAD (conseil départemental de l’accès au droit) C- Créer des structures nouvelles. 2- Les points d’accès au droit (PAD) Certains territoires sont démunis de structures sur lesquelles appuyer un dispositif d’accès au droit : dans ce cas, il convient de mobiliser les réseaux d’information et d’aide juridique pour réfléchir à la création d’un service d’accès au droit et le positionner en un endroit pertinent. Ce peut être là où les besoins s’expriment ou encore là où les personnes se rendent commodément : dans le contexte de mobilité quotidienne de la population de la région Ile de France, les gares SNCF et RATP sont des lieux qui constituent souvent des « nœuds » de territoires dans lesquels passent des flux importants de population avec des temps de latence qui pourraient permettre un certain nombre de démarches. Si l’on considère la partie rurale de certains département, des structures itinérantes polyvalentes (« bus de services publics ») peuvent s’envisager. Il s’agit alors d’examiner la pertinence de la création d’un point d’accès au droit fixe ou mobile. Une première approche est en cours pour un lieu d’accueil juridique à la gare du Nord à Paris. Il existe déjà un « bus de l’emploi » dans l’Essonne et un « bus info jeunes en Seine et Marne ».. 9 Définitions : Ø Le CDAD : dans le cadre de la loi du 18 décembre 1998 relative à l’accès au droit et à la résolution amiable des conflits, modifiant la loi du 10 juillet 1991 relative à l’aide juridique, sont institués dans chaque département des groupements d’intérêt public, les conseils départementaux de l’accès au droit (dénommés conseils départementaux de l’aide juridique sous l’empire de la loi du 10 juillet 1991). Leur mission essentielle est de définir une politique départementale de l’accès au droit en partenariat avec les acteurs locaux concernés, de fédérer les financements de différentes origines (État, collectivités territoriales, professions juridiques et judiciaires…), de piloter et coordonner les actions en la matière. Ø Le « Point d’accès au droit ». (P.A.D.) est un lieu d’accueil gratuit et permanent qui permet d’apporter à titre principal une information de proximité sur leurs droits et/ou devoirs à des personnes ayant à faire face à des problèmes juridiques ou administratifs. Il regroupe des associations d’information juridiques (CIDFF, ADIL, UFC, Aide aux victimes, …), des professionnels du droit (avocats, notaires, huissiers, …), et peut faire intervenir des étudiants en droit dans le cadre de conventions. Un secrétariat assure une permanence de l’accueil et l’organisation générale des activités sur le site. Le PAD peut être un des éléments d’une structure plus large (maison ou plate-forme de services publics, agence civile, …). Il peut également constituer une structure autonome, lorsqu’un besoin de tel ou tel secteur géographique ou d’un public prioritaire est constaté. 10 3) Garantir la qualité du service public d’accès au droit : 1. Garantir la qualité des prestations. 2. Créer un réseau d’accès au droit lisible et visible pour les citoyens et les institutions. Comment définir la qualité d’un service public d’accès au droit ? Ø Un label « accès au droit » par le CDAD - C’est d’abord un service, c’est à dire une relation qui s’instaure entre des personnes et des professionnels, relation de confiance, de responsabilisation, d’aide et de suivi. C’est un service public, caractérisé par l’accessibilité et l’égalité d’accès, L’accès va bien au-delà de l’accueil : il inclut l’éveil au droit et recherche l’effectivité de la présence du droit dans la vie quotidienne. Au regard de ces missions fondamentales, si la diversité des structures, des intervenants, des localisations que l’on constate en région Île de France est un gage d’adaptation et de proximité, c’est également un facteur de fragilité. La qualité des prestations repose donc sur quatre exigences : - les compétences professionnelles tant juridiques que sociales ou psychologiques, - le respect des attributions de chacun, - Un maillage pertinent constitué de manière à assurer la cohérence entre les diverses étapes d’un dossier. - Un champ de prestations suffisamment diversifié. Le conseil départemental d’accès au droit (CDAD) a la responsabilité de mettre en œuvre la procédure de validation des différentes structures d’accès au droit qui permet le cas échéant l’attribution d’un label « point d’accès au droit ». Ce label a pour but de : Pour bénéficier du label, le projet doit faire apparaître notamment : • • • • • • Un diagnostic sur les besoins du site qu’il faudra définir précisément. La mutualisation des services de différentes associations recouvrant au moins quatre domaines d’information juridique dont le droit de la famille et l’aide aux victimes. Les conditions d’affectation d’un local et d’embauche le cas échéant d’un salarié. Les éléments budgétaires de fonctionnement. L’organisation du point d’accès au droit, le rôle de et la composition du comité de pilotage qui devra comprendre deux représentants d’associations d’usagers et de consommateurs. Les qualités professionnelles des intervenants. Un rapport annuel d’activité sera rédigé par le responsable du point d’accès au droit et adressé au CDAD. Ø Un service lisible, partenarial, aux compétences articulées : Cette démarche d’ensemble repose sur les éléments susceptibles de favoriser le partenariat local dans le cadre d’une dynamique de contractualisation : - Un diagnostic partagé dont les éléments méthodologiques seront développés plus loin. Il doit faire l’inventaire des besoins, des demandes et des ressources locales et définir le type de réponses adaptées en fonction des priorités locales, des opportunités et des compétences. 11 - Une recherche de lisibilité. La dispersion des prestations doit progressivement prendre place dans un dispositif lisible. Une permanence d’aide aux victimes, un lieu d’information sur le droit des femmes et des familles, des prestations sur le droit du logement ou de la consommation, des consultations d’avocats devraient pouvoir, de manière pragmatique, être regroupés afin d’offrir un lieu de référence dans le domaine juridique. C’est la démarche souhaitée par l’Etat et le Conseil Régional d’Île-de-France pour les points d’accès au droit. Une articulation des compétences. L’accès au droit passe souvent par une relation de confiance avec les professionnels du travail social. Elle peut s’établir au sein d’un C.C.A.S., d’une régie de quartier, d’une mission locale, d’un point d’information jeunesse. Elle doit permettre au sein de la structure de s’appuyer sur une compétence juridique pour naturellement faciliter le passage de relais sur le problème juridique. Travail social et travail juridique doivent se compléter. Ces éléments : diagnostic partagé, lisibilité, articulation des compétences concernent différents partenaires institutionnels et associatifs. Ils pourront se concrétiser à l’occasion de l’élaboration des dispositifs contractuels qui peuvent comporter un volet d’accès au droit comme les Contrats locaux de sécurité, les contrats de ville ou les grands projets de ville. Dans la région Île-de-France les projets dans les domaines de l’accès au droit et de l’aide aux victimes sont encouragés financièrement par l’Etat et le Conseil régional dans le cadre du contrat de plan Etat Région. - C’est le cas au sein des permanences juridiques de « Droit d’Urgence » à Emmaüs ou au Secours Populaire, ou encore pour celles de « Créteil Solidarité » dans le Val de Marne qui organise des permanences d’avocats dans un centre médical et social. Le « pôle Droit Jeunesse » du Val de Marne assure des permanences d'éducateurs de la Protection Judiciaire de la Jeunesse et du Service Social d’aide aux Emigrants, avec des permanences d’avocats assurées par le barreau de Créteil ; il s’adresse aussi bien aux jeunes étrangers qu’aux institutions s’adressant à ces jeunes (Education Nationale, circonscriptions d’action sociale, missions locales…). L’article 18 du Contrat de plan État Région prévoit que : « l’Etat et la Région financeront 20 maisons de la justice et du droit ainsi que des réseaux de points d’accès au droit et des espaces de médiation et lieux d’écoute (…) , et soutiendront la mise en place de permanences téléphoniques du barreau pour les travailleurs sociaux avec les conseils généraux » (…) « Dans le cadre de la construction des schémas départementaux d’aide aux victimes, ils financeront le développement des permanences tenues dans les divers équipements publics des quartiers par les associations… ». « Pour compléter le fonctionnement des MJD et points d’accès au droit, assuré par le ministère de la Justice, la Région soutiendra des prestations assurées par les professionnels ou associations spécialisées dans le droit de la famille. » 12 III) COMMENT ASSURER L’EXERCICE DU DROIT DANS LA REALITE QUOTIDIENNE ? 2) L’accès : un parcours cohérent et lisible pour l’usager L’accès au droit doit permettre à l’usager de trouver une réponse à la question qui le concerne. Cette réponse peut être juridique, sociale, médicale, administrative…ou relever du règlement de conflits, à partir d’une situation complexe et parfois non exprimée verbalement. C’est pourquoi plusieurs fonctions doivent être remplies localement. Elles ne seront pas toutes requises pour une même personne mais nous avons vu dans le premier chapitre que, au niveau d’un territoire, les besoins sont diversifiés. 1) De quels droits s’agit-il ? Les expressions d’« accès au droit » ou d’«accès aux droits » sont employées régulièrement sans qu’il soit aisé d’opérer une différence. Si dans les deux cas le mot important est « accès », la différence existe pourtant. L’accès aux droits vise des prérogatives. Il s’agit des droits fondamentaux (principe d’égalité, sauvegarde de la dignité de la personne humaine…), des droits sociaux fondamentaux (loi du 29 juillet 1998, dite « loi de lutte contre l’exclusion ») ou encore des droits de la personne dans ses rapports avec le pouvoir et les particuliers. L’accès au droit défini par la loi du 18 décembre 1998 consacre un « droit au droit » qui s’exerce dans un Etat de droit garantissant le respect du Droit par tous les acteurs de la vie sociale, toutes les personnes morales ou physiques, publiques ou privées. La notion d’accès au droit a ainsi une portée plus large que l’accès aux droits car elle est indissociable de l’accès à la citoyenneté qui comprend l’accès à l’exercice des droits mais également la connaissance et le respect des devoirs. C’est en cela qu’il s’agit d’un processus démocratique essentiel qui concerne toutes les institutions qui doivent mettre en place les outils permettant à tous les publics, quel que soit leur niveau économique, social et culturel, d’être informés de leurs droits pour les mettre en œuvre et de leurs devoirs pour les respecter. L’accès au droit, défini comme la connaissance et l’exercice du droit quotidien, devient une condition de l’accès aux droits et de l’accès à la citoyenneté. Ces fonctions sont les suivantes : q « l’éveil au droit » est incontestablement nécessaire, à la fois parce que la vie vécue quotidiennement peut véhiculer un « enseignement de non droit » par la banalisation du rapport de force et des infractions, et parce que l’utilisation du droit peut être biaisée tant par des comportements de surconsommation induisant des effets pervers (des évaluations ont montré, par exemple, qu’une mauvaise compréhension du RMI facilite le maintien dans la précarité) que par des freins liés aux tabous, à la pression sociale, à une mauvaise image de soi. 7 13 La ville des Ulis a mis en place depuis 1997 les « clubs Justice – ateliers du droit », avec l’aide de trois juristes vacataires qui animent en dehors du temps scolaire des ateliers hebdomadaires rassemblant 12 à 18 jeunes, volontaires, sur des questions liées au thème central : « des droits et des devoirs pour tous ». Le bilan, qui se traduit par une fréquentation croissante de ces ateliers et par un intérêt marqué des enseignants, conduit à organiser ces réunions également pour les élèves des écoles élémentaires en 2000. La ville de Massy, sous l’égide de son CCPD, a créé en juin 1999 des « ateliers de Justice et de citoyenneté » permettant aux lycéens et collégiens de rencontrer des professionnels (policiers, magistrats éducateurs de la PJJ, pompiers…) et des élus (maire, député, sénateur) sur des thèmes précis. La ville de Saint-Ouen a inscrit dans son contrat local de sécurité l’organisation de réunions thématiques dans les quartiers (droit de la famille, du logement, de la nationalité…) et a recruté un emploi jeune pour recevoir ensuite les personnes sensibilisées par ces réunions, les orienter et éventuellement les accompagner dans leurs démarches. q « le premier accueil », généraliste, a pour vocation d’être proche, banalisé, d’inspirer confiance, y compris la confiance en soi, d’assurer la compréhension du contexte (local, social, culturel,…). Il vise à diminuer les situations d’exclusion dues à l’ignorance, à l’éloignement, à la « honte » parfois. C’est un lieu de détection des problèmes quelquefois inexprimés ou formulés maladroitement. Il permet une première orientation vers des lieux plus compétents pour la situation à examiner. C’est un rôle classique de l’élu local, connu de la population. Les grandes villes ont développé les réunions de quartier telles les «bonjour voisin » de Saint-Denis pour mettre en confiance et faciliter le dialogue. L’association A.F.A.V.O., dans le Val d’Oise, organise diverses activités, par exemple un atelier informatique, pour inciter les pères de famille à venir à l’association, à faire connaissance avec les personnels et à exprimer les questions qui les préoccupent. q « l’accueil – information et orientation » : à partir d’une démarche volontaire de l’usager, il s’agit d’écouter sa demande, de discerner ce qui relève du droit, de repérer les structures ou professionnels qui pourront traiter les différents aspects de la situation et d’orienter vers eux. Cette fonction est assurée par des dispositifs d’accueil thématiques, sinon spécialisés : par le CIDFF en ce qui concerne les familles, par les Préfectures (bornes interactives en préfecture et sous préfecture de l’Essonne), les palais de Justice (greffe), les avocats, (permanences) , les CAF, les associations d’aide aux victimes, l’ADIL, les missions locales, les polices municipales… q « l’assistance dans la mise en œuvre du droit », qui recouvre l’aide à l’accomplissement des démarches tendant à l’exercice d’un droit ou à l’exécution d’une obligation (écrivain public, domiciliation de sans domiciles fixes), l’assistance au cours des procédures non juridictionnelles (par un auxiliaire de justice devant la commission de surendettement ou la commission d’admission à l’aide sociale par exemple), l’aide à la résolution amiable des conflits (conciliation, médiation) 14 Définitions : C’est le rôle des écrivains publics, des juristes tenant des permanences dans les MJD ou les missions locales, du Médiateur de la République (ou de ses délégués), des conciliateurs de justice, en matière civile, des médiateurs familiaux… q « le soutien psychologique et l’accompagnement social », assuré avec des psychologues et des travailleurs sociaux. q Ø L’aide juridictionnelle est une aide financière de l’Etat destinée à couvrir ou réduire (sous conditions de ressources) les frais des auxiliaires de justice à l’occasion d’un procès ou d’une transaction, et en matière pénale les frais d’avocat au cours d’une garde à vue, d’une médiation ou d’une composition pénale. la consultation en matière juridique, effectuée par des professionnels du droit habilités par la loi ( avocats, notaires, huissiers de justice), soit de manière généraliste, soit de manière spécialisée. Selon l’enquête régionale, 24% des communes ont mis en place une consultation d’avocat en Île-deFrance. q Ø La conciliation est la recherche d’un compromis respectant les intérêts de chacun avec l’aide d’un conciliateur. Il ne peut pas intervenir dans les conflits avec l’administration (cela relève du médiateur de la République) ou dans ceux concernant l’état des personnes (état civil, divorce…) qui sont d'ordre public. l’aide à la résolution des conflits (amiable ou judiciaire) : aide juridictionnelle ; avocats commis d’office pour les victimes (initiative récente dans le Val de Marne), conciliation, médiation, transaction. 8 Ø La médiation consiste également à permettre aux parties à un litige de trouver elles mêmes une solution sous l’égide d’un médiateur. En matière pénale, elle ne peut être engagée que sur demande du Parquet mais en matière familiale ou «sociale », elle peut être réalisée à la demande des parties. 15 Ø La transaction est un « contrat par lequel les parties terminent une contestation née ou préviennent une contestation à naître » (art. 2044 et suivants du code civil). Elle constitue un accord négocié entre des personnes pour mettre fin à leur différend en faisant des concessions réciproques. La loi du 18 décembre 1998 étend le dispositif de l’aide juridictionnelle aux pourparlers transactionnels, avant tout procès. q l’assistance à la conclusion et à la rédaction des actes juridiques : C’est le rôle des professionnels du droit : notaires, avocats, et de certaines associations pour leurs adhérents, en matière de logement : l’ADIL, dans le domaine de la consommation : l'UFC… 3) Construire des processus simples et efficaces : Sur un territoire, il existe en général des ressources mais elles ne sont pas forcément coordonnées entre elles. D’autre part, l’une des exigences fondamentales du service public d’accès au droit est de permettre à l’usager de suivre un processus cohérent qui le conduise de la formulation de sa demande à l’obtention d’une réponse. Cette double exigence de coordination et de cohérence suppose de porter une attention particulière à la mise en relation des divers intervenants. Nous citons ci-après quelques exemples : Une personne victime d’un accident de vélo s’adresse à une association d’aide aux victimes d’infractions pénales qui l’assiste dans la procédure pénale (dépôt de plainte et suivi ) La victime s’adresse ensuite à une association d’information juridique car elle craint que la perte de son vélo et l’immobilisation due à ses blessures lui fasse perdre son travail. Or, elle vient de contracter des emprunts et se trouve surendettée. L’association l’aide à monter un dossier de surendettement avec les services sociaux et la met en contact avec la Banque de France. Ce contact est facilité par l’établissement de modalités de traitements de ce genre de dossiers qui ont été établies en commun plusieurs mois auparavant par un groupe de travail associant des associations, des huissiers de justice et la Banque de France . Ce qui relève du droit du travail est pris en compte également pour prévenir des menaces éventuelles sur l’emploi. Cet exemple est l’un de ceux, fort nombreux, qui mêlent divers aspects, tant matériels que juridiques, qui ne peuvent être traités isolément. Chacun des intervenants ne peut répondre à la totalité. C’est pourquoi l’organisation des relations entre eux est indispensable. Les fonctions de l’accès au droit qui sont ici mises en relation sont : - l’accueil des victimes ; - l’identification des divers aspects concernés et leur formulation en termes juridiques ; - l’orientation vers les structures compétentes et la facilitation des contacts avec elles ; - l’assistance à la mise en œuvre du droit. 16 Un locataire d'un logement privé a plusieurs mois d'impayés de loyers et reçoit par huissier de justice un commandement de payer. Il contacte l’ADIL dont la mission est d'informer et d'orienter le public sur toutes les questions liées au logement. L'association incite cette personne à demander des délais de paiements au juge dans un délai de deux mois à compter de la date de réception du commandement de payer. Elle lui explique l'ensemble de ses droits et de ses devoirs dans le cadre d'une procédure d'impayés-expulsions. Après avoir vérifié l’éligibilité de cette personne aux aides du Fonds de Solidarité Logement, l’ADIL oriente le locataire vers un travailleur social de sa commune pour constituer une demande pour une aide au maintien dans les lieux. L'association vérifie si le bail contient une clause de solidarité. Étant donné qu'elle n'en contient pas et que seule cette femme apparaît sur le bail, elle peut légalement exiger que son concubin quitte le logement car il n'a ni droit ni titre par rapport à ce logement. Pour ce qui concerne les dettes, l’ADIL oriente cette femme vers une assistante sociale qui pourra monter un dossier pour un maintien dans les lieux dans le cadre du Fonds de Solidarité Logement. Les fonctions d’accès au droit qui sont mises en relation sont : - l’écoute et l’apaisement ; - l’information sur les droits ; - l’orientation ; - l’accompagnement. Les fonctions d’accès au droit qui sont ici mises en relation sont : - l’éveil au droit ; - l’orientation ; - la mise en relation avec les intervenants compétents ; - l’accompagnement dans les démarches. Note : L'articulation entre les intervenants lors d'une procédure d'impayés-expulsions sera formalisée dans l'ensemble des chartes départementales contre les expulsions prévues par la loi relative à la lutte contre les expulsions (juillet 1998) et qui seront signées dans chaque département. Une femme battue par son concubin s'adresse à l’ADAVIP (association d'aide aux victimes d'infractions pénales) qui lui conseille de quitter le domicile commun ou de faire en sorte que son conjoint quitte le logement sans délai. La jeune femme explique qu'elle ne sait pas comment faire car elle a plusieurs mois d'impayés. Dans ce cadre, l’ADAVIP conseille à cette femme de consulter l’ADIL. 17 IV) COMMENT DEVELOPPER D’ACCES AU DROIT ? DES PROJETS q le diagnostic des besoins de la population: Trois questions sont à se poser : 1) Faire le diagnostic local q la détermination du territoire pertinent : est-ce la commune (avantages liés aux structures administratives et politiques existantes ; au CLS et au contrat de ville s’ils existent, ) ? l’intercommunalité (avantages liés à la mise en commun de moyens, à la prise en considération de flux de population,.. ;) ? Les réponses dépendent des besoins exprimés par la population (voir le premier chapitre) et des ressources locales. 1- quelles sont les fonctions de l’accès au droit (premier accueil, orientation, information,…) qui existent à proximité ? 2- quels sont les publics les plus en demande, y compris potentiellement (les personnes isolées ; les mineurs ; les étrangers…) ? 3- quelles sont les situations - problèmes les plus fréquentes ou les plus dommageables ( conflits de voisinage ; difficultés familiales ; démarches administratives…) ? q le diagnostic des offres et ressources locales : Il repose sur les réponses à deux questions : • la détermination de celui qui fait le diagnostic : le CDAD réalise un diagnostic départemental qui peut servir de base de travail d’autres, plus localisés et plus affinés ; les contrats locaux de sécurité et contrats de ville en disposent parfois en ce qui concerne l’accès au droit ; les structures associatives, les barreaux en réalisent parfois. q le diagnostic des partenariats possibles : • les partenariats peuvent être interinstitutionnels (par exemple dans le Val d’Oise entre la CAF, le barreau, l’UDAF, la fédération départementale des centres sociaux, la délégation interministérielle à la famille et des associations, pour développer la médiation familiale) ou interprofessionnels (comme entre travailleurs sociaux et avocats par exemple). q • • • les partenariats peuvent être intercommunaux : intercommunalité existante : district, agglomération, contrat intercommunal de sécurité, conseil intercommunal de prévention de la délinquance…ou intercommunalité ad hoc, constituée en réseau d’accès au droit, ou encore, appui sur la dimension cantonale pour trouver la bonne dimension pour organiser des prestations. • Que trouve-t-on comme structure, dispositif ou profession pouvant apporter tout ou partie de la réponse aux besoins sur le territoire concerné ? Il s’agit de faire l’inventaire. • Quel est le degré de proximité de ces offres ? En termes de déplacement (éloignement, existence de transports collectifs…), de coût, de plages horaires d’ouverture, de facilité pour les écrans culturels ou linguistiques. On peut s’aider pour répondre à ces questions de la grille suivante. Elle présente : - en colonne, les fonctions qui doivent être assurées pour répondre à l’ensemble des besoins. Chaque cas ne relève pas forcément de toutes mais toutes doivent être présentes car elles constituent les maillons d’une chaîne qui serait brisée sans l’un d’entre eux . - en ligne, les principaux supports de l’accès au droit : certains relèvent de l’institution judiciaire, d’autres sont à l’initiative des acteurs locaux administratifs, associatifs, professionnels. 18 Elle incite à s’interroger : 1°) Sur les offres d’accès au droit qui existent sur le territoire : Y a-t-il un TGI ? Un Tribunal d’Instance ? Une MJD ? Une permanence juridique ? Un point d’accès au droit ?… Les services municipaux, les services sociaux, les associations locales… apportent-ils certains éléments de réponse ? 2°) Quelles sont les fonctions remplies par chacune de ces offres : - Éveil ? Mise en confiance ? Etc. 19 Fonctions Éveil au droit Premier accueil L’accueil/ (mise en information confiance) orientation Assistance dans Soutien et la mise en psychologique œuvre du droit Conseil juridique Assistance pour Accès à les actes résolution juridiques conflits Dispositifs Dispositif du réseau d’accès au droit (point d’accès au droit) Dispositifs du réseau judiciaire de proximité (MJD, antenne de justice, tribunaux,…) Dispositifs du réseau des relais de proximité (services sociaux, sstructures associatives, ...) 20 la des 2) Déterminer les objectifs d’un service public local d’accès au droit: Même s’ils dépendent évidemment des conditions locales et du diagnostic, on peut souligner l’intérêt qu’il y a à conserver le raisonnement exposé plus haut : 1234- conforter les réponses les plus pertinentes mettre en réseau ce qui existe créer des réponses qui n’existent pas localement communiquer avec la population et avec tous les relais en contact direct avec elle 3) Choisir les actions et les mettre en place : En fonction des enseignements du diagnostic et des objectifs retenus, différentes hypothèses de travail peuvent aboutir à un plan d’action cohérent . Nous donnons ici quelques illustrations à partir de cas réels de plans d’actions organisés en fonction des objectifs formulés ci-dessus. Ø 3.1 – Obje ct if : La co ns oli dat io n de s ré pons e s . La commune de A… a entrepris un diagnostic sur l’accès au droit dans le cadre de la préparation de son C.L.S. • Le diagnostic a fait apparaître : 1°/ la forte fréquentation du C.C.A.S. dont l’activité dans le domaine social qui est de sa compétence est appréciée par les habitants. L’enquête effectuée auprès des usagers fait ressortir la qualité de l’accueil et la disponibilité des agents. Des relations de confiance sont évoquées à plusieurs reprises. De même, est mentionné le rôle d’explication que joue le C.C.A.S. dans les questions relevant de la compétence d’autres services (Assistante sociale de secteur, C.A.F., Établissements scolaires). Il apparaît par ailleurs que dans certains cas, il joue un rôle d’intermédiaire ce qui facilite l’orientation et qu’il lui arrive de suivre et d’accompagner le traitement de certains dossiers concernant des cas lourds sur le plan social. Une difficulté est relevée : les heures d’ouverture (Fermeture à 16H30); 2°/ Le C.C.A.S. compte tenu de son champ d’intervention est confronté à différents problèmes d’ordre administratif (Questions liées au séjour) ou d’ordre juridique (Droit de la famille, droit du travail, droits et obligations liés au logement). Certaines demandes sont orientées grâce au concours de M. D… fonctionnaire de l’état civil qui possède une bonne formation juridique (ancien clerc de notaire). Mais ce service dépend de sa charge de travail. 3°/ Les permanences des élus révèlent une montée des doléances liées à la tranquillité publique dans les quartiers des Bosquets et des Peintres en particulier en ce qui concerne les troubles liés à l’occupation de certains espaces publics et halls d’immeubles par des groupes de jeunes. Ce point est confirmé par l’évolution du contenu des mains courantes du Commissariat qui par ailleurs enregistre une stabilité des dépositions concernant les incidents d’ordre familial. (28%). 4°/ La permanence des avocats qui se tient une fois par semaine de 18H à 21H en Mairie permet de traiter certains problèmes d’ordre juridique mais il apparaît que 40% des dossiers environ relèvent plus de l’information juridique que de la consultation. 5°/ Une association enfin assure une fois par semaine une permanence d’aide aux victimes d’infractions pénales dans la Maison de quartier des Bosquets mais traite pour 40% des questions relevant du domaine civil. Par ailleurs l’implantation de la permanence dans le quartier des Bosquets n’apparaît pas pertinent (trop grande 21 - proximité pour les victimes). Cette association indique ne pas toucher le public jeune. - Contact avec le F.A.S. pour trouver un juriste spécialiste des questions juridiques liées à l’immigration. ½ journée par semaine. 6°/ Il résulte également du diagnostic que les différents intervenants qui reçoivent les demandes (C.C.A.S., permanence des avocats, associations d’aide aux victimes) ne se connaissent pas et en expriment le regret. Que le service de l’Etat civil très actif compte tenu de la présence de l’hôpital sur la commune pourrait jouer un rôle d’information en matière de droits et devoirs des parents. Que la mission locale est saisie par son public de questions juridiques et ne possède pas les ressources internes ou externes pour y répondre. La Directrice du C.C.A.S. est chargée de proposer le montage et les modalités de fonctionnement possibles de ce service. Une documentation pour informer le public devra être préparée en liaison avec le service de l’Etat Civil. Il conviendra d’examiner à terme les possibilités de remplacement de M. D…. à l’Etat Civil (expérimentation 6 mois). Une fiche action sera proposée à la prochaine réunion de préparation du C.L.S. Les objectifs sont : - de définir une articulation entre le domaine social et le domaine juridique au sein du C.C.A.S. - de mieux saisir la permanence d’avocats. A la suite de ce travail le chargé de mission prévention et sécurité qui pilote la préparation du C.L.S. a proposé au Maire de tenir une réunion de restitution du diagnostic avec les personnes entendues à cette occasion en invitant également l’adjoint chargé des affaires sociales, les bailleurs des quartiers des Bosquets et des Peintres, le juge d’instance territorialement compétent. 2 – Tenir une permanence du Conciliateur en Mairie le samedi matin. (pour les problèmes d’ordre civil) sur proposition du Juge d’Instance. • Les objectifs formulés dans le relevé de conclusion de cette réunion sont les suivants : 3 – Créer une commission de concertation pour assurer la tranquillité publique avec les services de la municipalité (service jeunesse, services techniques) le commissariat de police, les services de la justice (P.J.J., Parquet), , les bailleurs sociaux et les agents de la Poste. 1 – Étudier la faisabilité de créer une permanence juridique au sein du C.C.A.S. Les hypothèses de travail sont les suivantes : Deux domaines sont mis à l’étude : les occupations des halls d’immeuble ; les incidents d’ordre familial. - Mise à disposition de M. D…. 3 demi-journées par semaine, - Implantation de la permanence d’aide aux victimes ½ journée par semaine (Elle quitterait les Bosquets), - Contact avec l’A.D.I.L. pour une permanence ½ journée tous les 15 jours ; Cette commission fera des propositions en ce qui concerne le suivi des incidents et de la régulation des conflits sur le plan préventif et répressif. La mise en place d’une part d’une plate-forme d’insertion pour toucher les jeunes en difficulté et d’autre part d’un service de médiation familiale seront ainsi explorés. Par ailleurs des contacts seront pris : 22 - auprès de la justice (P.J.J.) pour étudier les modalités d’accueil des mesures de réparation (Municipalités, Bailleurs) ; auprès de la Direction Départementale de la Sécurité Publique et du Conseil Général pour poser la question de l’affectation d’une assistante sociale au sein du Commissariat. 4 – Développer l’accès au droit des jeunes. La Mission locale prendra contact avec les autres missions locales voisines pour étudier la possibilité de recrutement d’un juriste sous la forme d’un emploi-jeune (temps partagé). Elle se renseignera sur les supports d’animation disponibles dans le domaine de l’accès au droit des jeunes. (Contact P.J.J.). • Lors de la séance de validation du C.L.S. en présence du Sous-Préfet Ville et du substitut du Procureur de la République, le volet accès au droit était examiné sur le plan du financement. des associations d’aide aux victimes pour augmenter le budget de l’association. Celle-ci pourra donc tenir une permanence au C.C.A.S. en plus de sont travail dans le quartier des Bosquets. (Coût 40 000 F). Le juge d’instance transmet l’accord du C.D.A.D. sur la fourniture de documentation. Sur la demande de l’A.D.I.L., un financement sera inscrit au budget du C.D.A.D. dans le cadre d’un travail plus global de prévention des expulsions. Une convention sera signée qui prévoit la tenue de permanence juridique dans différentes mairies (Coût de la convention 140 000 F Participation des bailleurs). Il fait part de l’intérêt selon le C.D.A.D d’évaluer la démarche originale du C.C.A.S. de créer une permanence juridique. Le Sous-Préfet Ville soutient cette proposition et indique qu’un financement Etat pourrait être trouvé pour effectuer cette évaluation. Le Maire souhaite que le Conseil Municipal soit saisi de cette question. Enfin le juge d’instance indique que compte tenu de la configuration des services qui seront mis en place le C.D.A.D. pourrait à terme être saisi sur le fondement de la mise en place d’un Point d’accès au droit. (Financements complémentaires possibles). 1.Fiche de la Permanence juridique au sein du C.C.A.S. La commune met à disposition un fonctionnaire 3 demi-journées par semaine pour assurer une permanence juridique au sein du C.C.A.S. . Ce fonctionnaire assurera sous la responsabilité du directeur du C.C.A.S. la coordination des activités et la liaison avec les agents du C.C.A.S. (Coût 80 000 F). Le Sous-Préfet Ville après avoir pris contact avec les F.A.S. indique qu’un juriste du S.S.A.E. assurera une permanence ½ journée par semaine (coût 40 000 F). Le substitut du Procureur de la République fait état de l’accord de la Cour d’Appel qui gère les subventions 23 2. Fiche. Conciliateur : Un conciliateur de justice M. L…… qui dépend du tribunal d’Instance de assurera une permanence le samedi matin. 3. Fiche Médiation Familiale. La DDASS a été saisie par l’Association X sollicitée par la Municipalité pour mettre en place un service de médiation familiale ( circulaire du 6 mars 1999). Le principe d’une aide financière de 100 000 F est acquise. Il conviendra d’examiner les cofinancements possibles (F.A.S. ? Ministère de la Justice ? Participation des usagers ? ) Total du projet 300 000 F. Dossier à consolider financièrement avant décision. Information sur les autres dossiers : La plate-forme d’insertion est en cours d’étude. Des financements existent depuis le C.I.V. du 14 décembre 1999 au titre de la politique de la ville. Un appel à projets a été lancé. Différents partenaires ont été contactés par la Mission locale afin d’établir les éléments du dossier qui sera présenté. Le public ciblé est celui des jeunes qui ne sont pas touchés par les dispositifs classiques. Un travail entre plusieurs institutions est nécessaire. Les jeunes des quartiers des Bosquets et des Peintres seront les destinataires de ce dispositif. Le Commissaire de police indique à ce sujet que 4 jeunes ont été présentés au Parquet et 2 d’entre eux placés en détention provisoire. Depuis le quartier est plus calme. Les mesures de réparation Les services de la P.J.J. ont indiqué qu’ils ne pourraient pas, compte tenu des problèmes d’effectifs ,suivre en direct des mesures de réparation sur la commune. La possibilité d’habiliter une association est examinée par la Directrice Départementale de la P.J.J. en liaison avec le parquet des mineurs. Assistante Sociale dans le Commissariat 4. Fiche Accès au droit des jeunes. Un service de soutien juridique a été mis en place au niveau des missions locales du département. Une convention est en cours d’élaboration avec le C.D.A.D. Les points d’information jeunesse seraient également partenaire de ce dispositif. Le Commissaire de Police ayant fait connaître l’accord de principe de sa hiérarchie le Maire a saisi le Conseil Général de cette demande qui sera appuyée par le Procureur de la République qui par ailleurs a indiqué que le travail sur le traitement des mains courantes doit démarrer. Ø 3.2 – Obje ct if : M e ttre e n ré se au ce qui e xis te . 5. Fiche Communication. Une instance de concertation des différents services concernés sera réunie régulièrement par le Secrétaire Général afin d’examiner les questions de coordination entre les services et de faciliter, en lien avec le C.D.A.D., la diffusion de l’information sur la commune. Les communes B…….(60 000 hab.), C…….(30 000 hab.) et D… (16 000 hab.) ont décidé d’élaborer un contrat de ville en intercommunalité. 24 • B…. est le siège du Tribunal d’Instance compétent pour les 3 communes. Elle possède une mission locale et un centre social qui accueille des permanences d’une association « Parenthèse » qui délivre une information juridique dans les domaines du droit de la famille et de l’aide aux victimes. Cette association assure également dans une maison la gestion d’un « point rencontre » et d’un service de médiation familiale. Elle est désormais à l’étroit dans ses locaux. C’est une ville au tissu urbain traditionnel qui développe une politique de reconversion de son secteur industriel déclinant vers des activités tertiaires. • C…..possède une population plus récente habitant dans des quartiers d’habitat social et souffre d’une absence de services publics. Un « point d’information jeunesse » et une régie de quartier sont implantés sur son territoire et elle a ouvert une permanence d’avocats à la Mairie. • D……doit faire face à une croissance démographique élevée. Elle est desservie par une gare (RER) qui est utilisée par les habitants de 3 communes. En face de la gare le service sectorisé de Probation (S.P.I.P.) accueille depuis quelques mois une association d’aide aux victimes (dont le site principal est au T.G.I.). Le diagnostic a permis de relever : une fréquentation des permanences juridiques présentes à A…..par l’ensemble de la population des 3 communes et ses deux permanences par semaine sont insuffisantes pour faire face à la demande. Le SPIP sert de lieu de renseignements pour les questions d’ordre pénal que différents services rencontrent. La mission locale de B…… a un public intercommunal et est confrontée parfois à différentes questions juridiques qu’elle oriente vers la permanence d’avocats de C……. -Le point d’information jeunesse de C……. a développé un travail avec le collège sur les questions de citoyenneté. Il se trouve confronté à des problèmes liés à la santé de certains jeunes. -L’association « Parenthèse » joue un rôle d’animation dans le domaine du soutien à la fonction parentale et a mis en œuvre des groupes de parole pour les parents. Son service de médiation familiale connaît une forte croissance. -Les élus des 3 communes, l’association d’aide aux victimes et les responsables de la régie de quartier de C……ont relevé l’impression d’impunité dans le traitement de la petite délinquance. Par ailleurs différents incidents ont créé un sentiment d’insécurité aux abords de la Gare en particulier le soir (absence d’agents de la SNCF). -Les contacts avec le Tribunal d’Instance ont permis de constater que des locaux étaient disponibles en son sein. -Enfin il est déploré que la C.A.F. autrefois installée à B….. ait déménagé dans une autre commune du département. - A partir de ce diagnostic 3 objectifs sont dégagés par les communes : Développer aux abords de la gare les services de renseignements et d’information d’intérêt intercommunal (Administratifs et Juridiques) . Pilote : commune D. Organiser une politique commune de prévention et d’information dans le domaine familial : connaissance des droits et des obligations pour les parents, médiation familiale. Pilote :commune B. Restaurer la tranquillité publique. Pilote :commune C. A la suite des réunions de travail les propositions d’actions suivantes ont été élaborées : A/ Regroupement de services aux abords de la gare. Les discussions avec les instances dirigeantes de la Mission locale et de la C.A.F. ont permis d’obtenir un accord de principe pour l’installation de la Mission locale et d’une annexe de la C.A.F. au rez-de-chaussée de l’immeuble de bureaux en cours de construction en face de la gare. La Mission locale conservera une annexe dans la commune de B….. 25 En complément de ces deux structures dans le même lieu 2 hypothèses de travail sont étudiées : 1°/ Mise en place d’un dispositif inter-administratif de renseignements dans lequel le Médiateur de la République pourrait tenir des permanences. 2°/ Antenne commune des 3 C.C.A.S. et des services sociaux du Conseil Général dans le cadre du dispositif de lutte contre les exclusions. Enfin, le SPIP, sous réserve d’un aménagement des locaux, a donné son accord pour accueillir un agent d’accès au droit (Juriste) qui aura pour mission de faciliter l’orientation sur le dispositif d’accès au droit existant sur les 3 communes. De travailler à temps partiel au sein de la Mission locale (Relais d’accès au droit) . La question du rattachement de cet agent reste à clarifier : (Justice ? Une des communes ?) Le sous-préfet ville a donné son accord de principe pour inscrire ce projet dans le Contrat de ville mais souhaite que les questions administrative et juridiques liées à la situation des populations d’origine étrangère soient traitées. B. Projet pour soutenir la parentalité. Les locaux de la Mission locale seront affectés à l’association « Parenthèse » pour son activité de médiation familiale. Un certain nombre de dossiers pourront désormais avec l’accord des parties provenir du Commissariat (Main courante). Un pôle information juridique sur le droit de la famille sera constitué en collaboration avec des avocats qui effectueront des consultations juridiques en complément de l’information donnée par l’association. Une médiatrice inter-culturelle de formation juridique tiendra des permanences. Ce centre aura une fonction intercommunale de formation des différents services concernés (Centre social, C.C.A.S., Maisons de quartier, P.M.I.) en liaison avec le barreau et le Tribunal de Grande Instance qui a donné son accord pour la participation ponctuelle des magistrats (J.A.F. , Juge des Enfants) et de fonctionnaires. Il mettra en places des animations à la demande des différents service. Un recrutement sera effectué pour assurer le suivi de la formation et la mise en place des animations (Renforcement de l’équipe MOUS) La DDASS a été saisie pour le financement du développement de l’association « Parenthèse » (circ. Des affaires sociales du 9 mars 1999). C – pour la tranquillité publique : information ; médiation ; sécurisation Une étude du groupe de travail sur le sentiment d’impunité fait état de l’absence d’information en retour à la suite de la saisine de la justice. Le Procureur de la République a proposé que les jugements du Tribunal correctionnel et du tribunal de police soient systématiquement transmis à un référent police et gendarmerie à charge pour eux de transmettre aux services qui ont traité le dossier. Les commissariats de police pourront transmettre ces résultats aux élus. La question de la transmission des renseignements concernant les mineurs est examinée par le parquet des mineurs et les juges des enfants afin de préserver l'anonymat. Un relevé mensuel des peines prononcées par le Tribunal pour enfants est envisagé. Par ailleurs le Procureur de la République décide après contact avec la présidence du Tribunal et le juge d’instance de mettre 2 bureaux du tribunal d’instance à la disposition d’un médiateur pénal et d’un délégué du procureur – Un agent de justice sera affecté au Tribunal d’instance (Accueil) Une campagne de communication sera organisée sur les 3 communes sur l’existence d’un conciliateur au Tribunal d’Instance. 26 La commune de B…. et la régie de quartier de C…..ont donné leur accord de principe pour recevoir des mineurs dans le cadre des mesures de réparation avec un suivi de la P.J.J. La question de la sécurisation de la gare sera prise en compte dans le cadre de la mise en place de la police de proximité. La SNCF a donné son accord pour l’affectation d’une équipe de Médiateurs. L’ouverture jusqu’à 20H des services installés en face de la gare sera étudiée. Enfin compte tenu des problèmes de santé des jeunes évoqué par le P.I.J. de C….. il a été décidé par la D.A.S.S. d’étudier sur le territoire des 3 communes en liaison avec les services du Conseil Général et l’Éducation Nationale afin de connaître la réalité des problèmes rencontrés par les jeunes et de proposer le cas échéant des modalités concrètes permettant une meilleure réponse. D – Communication. Un groupe communication conjoint aux trois communes élaborera un plan de communication pour faire connaître auprès des habitants le dispositif interne. Il devra mettre en évidence son caractère intercommunal. Ø 3.3 – Objectif : Créer des réponses qui n’existent pas localement. La commune de E……. a été saisie par une association d’information sur le logement d’une demande d’installation au centre ville. Cette commune a mis en place une permanence d’avocats et souhaite développer l’offre de services en matière d’accès au droit mais de manière cohérente et lisible. Après un contact avec le Secrétaire Général du C.D.A.D. il est apparu pertinent compte tenu de l’éloignement des structures existantes en la matière de lancer une étude de faisabilité pour créer un point d’accès au droit. Un contact avec le Sous-Préfet Ville a permis d’obtenir un financement de 25 000 F qui sera complété de 15 000 F par la commune. Le cahier des charges élaboré comprend les éléments suivants : • Les éléments de diagnostic local : > territoire concerné, > public visé, > composition, rôle et position des différents acteurs en présence sur le site. • Les éléments d’opportunité existants compte tenu des objectifs visés, tels que : > tissu associatif local et/ou réseaux existants ou en cours de création, > analyse, le cas échéant, du travail interpartenarial existant sur les sites, > recensement des projets ou actions en cours (repérage en particulier des éléments facilitateurs ou des freins rencontrés). Répondant au diagnostic local ces éléments devront permettre de vérifier l’adéquation entre les hypothèses de l’action telles que formulées par le projet et les besoins concrets du terrain. • Les éléments techniques et organisationnels : > lieux d’implantation proposés, > définition des postes et des missions, 27 > besoins de formation initiale et continue des intervenants (agents d’accès au droit, salariés permanents..), > moyens de communication et d’information, > échanges avec les structures et réseaux agissant sur des territoires proches et/ou des objectifs complémentaires, > composition, mission et fonctionnement du comité de pilotage. • Les éléments financiers. Établissement d’un budget prévisionnel fonctionnement d’un point d’accès au droit. pour le A la suite de l’étude de faisabilité un planning a été établi avec les différents partenaires. La commune a décidé de piloter le projet et présentera le dossier au C.D.A.D. pour obtenir une labellisation et des financements complémentaires. Sa contribution sera la mise à disposition d’un local, le paiement des charges et l’embauche d’un emploi-jeune pour assurer l’accueil et le suivi administratif. Afin de rémunérer les prestations des différents intervenants le C.D.A.D. examinera avec le Sous-Préfet Ville et le Conseil Régional les participations respectives possibles. • communiquer pour élaborer les diagnostics : enquêtes ; groupes de réflexion ; comités de quartier… • communiquer pour élaborer, définir, expliquer les priorités : débats publics ; presse locale ; presse municipale… • communiquer pour sensibiliser, éveiller l’intérêt : groupes de parole ; lieux d’écoute ; brochures ; guides pratiques ; accueil renforcé dans les relais de proximité (CCAS, État civil, mission locale…)… • communiquer pour apaiser, donner confiance : informations sur les suites données aux plaintes… • communiquer pour responsabiliser et prévenir les conflits : interventions en milieu scolaire et associatif pour faire connaître les droits et devoirs ; presse municipale pour rappeler les arrêtés municipaux… 4) Assurer le fonctionnement et faire vivre le projet : Au delà de la mise en place, il et important d’assurer l’intégration du dispositif dans le réseau local des services et des initiatives existantes . Il faut également permettre sa montée en charge et son adaptation aux évolutions. 4- 1 – L’ inté grat io n da ns un r ésea u p lus la r ge : Ø 3.4 – Objectif : Communiquer avec la population et les relais en contact avec elle. La voie peut être celle de l’intégration dans une contractualisation plus large (CLS, contrat de ville). Mais c’est également la voie d’une intercommunalité qui se donnerait une mission d’aide à l’accès au droit. Enfin, et même dans les cas précédents, cela est dans les missions du CDAD : Les exemples précédents fournissent des illustrations de différentes modalités de communication. Plus globalement, soulignons l’intérêt de : 28 « le CDAD constitue un organisme de référence pour 9: • animer un partenariat avec les acteurs locaux concernés. Il peut passer des conventions • créer un réseau entre les dispositifs d’accès au droit existants dans le département : il a vocation à susciter des actions communes ou complémentaires • soutenir des projets nouveaux correspondant à des besoins spécifiques ou non satisfaits dans divers domaines » 4- 2- Les out ils de s uivi : - La région Île de France connaît des évolutions socioéconomiques importantes et incessantes qui vont rejaillir sur les besoins de la population ; les actions ne peuvent donner leur plein effet qu’au bout de plusieurs mois ou années. Il est donc impératif de se doter d’outils de suivi, en particulier : suivi des activités, fréquentation des permanences, typologie de la population touchée et des domaines abordés, délais pour obtenir un rendez-vous suivi des articulations partenariales : fonctionnement des relais d’information, cohérence de processus de suivi des dossiers. Indices de satisfaction de la population : enquêtes spécifiques, ou analyse des courriers 29 Notes : 1 Les sources pour ce paragraphe sont issues de l’enquête CSA , des diagnostics réalisés pour le CDAD du Val d’Oise et celui de l’Essonne, des diagnostics locaux de sécurité réalisés pour Gif-sur-Yvette, Saint Ouen, Savigny-sur-Orge et Morangis 2 Une enquête sur les victimes non déclarées a été réalisée pour le groupe de réflexion sur l’aide aux victimes présidé par Marie Noëlle Lienemann (mars 1999). La CNAF a entrepris une enquête sur le non recours au droit pour les populations qui la concernent. 3 Sources pour ce paragraphe : les enquêtes réalisées par les barreaux auprès des collectivités locales ; l’enquête régionale par questionnaire 4 Le CNFPT vient de terminer une enquête sur les métiers de juriste territoriaux, concluant à une évolution qui intègre ces métiers de plus en plus dans l’ensemble des services. 5 Les sources pour ce paragraphe sont issues de l’enquête CSA , des diagnostics réalisés pour le CDAD du Val d’Oise et celui de l’Essonne, des diagnostics locaux de sécurité réalisés pour Gif-sur-Yvette, Saint Ouen, Savigny-sur-Orge et Morangis 6 Sur Paris, ces permanences assurées par des agents d’accès au droit recrutés grâce au dispositif des emplois jeunes ont pris l’appellation de « relais d’accès au droit ». S’agissant d’une prestation d’accueil, d’information, d’orientation juridique ponctuelle, elle peut intervenir dans de nombreux services administratifs ou associatifs de proximité. 7 Voir l’enquête réalisée sur les « victimes non déclarées » dans le cadre du groupe de travail sur l’aide aux victimes 8 voir les fiches établies par le service d’information et de communication (SICOM)du ministère de la Justice 9 source : fiche SICOM 30 IV) COMMENT DEVELOPPER DES PROJETS D’ACCES AU DROIT ? SOMMAIRE I) QUELLE EST LA PLACE DES ACTEURS LOCAUX DANS L’ACCES AU DROIT ? ........................................................................................... 3 1) L’accès au droit : pour qui ?.................................................................... 3 1-1) Pour une population qui exprime des attentes fortes et des besoins diversifiés: ......................................................................................... 3 1-2) Des relais locaux traditionnellement impliqués et de plus en plus sollicités:............................................................................................ 5 2) Des enjeux qui sont communs à tous les acteurs locaux:........................... 5 1) Faire le diagnostic local.........................................................................18 2) Déterminer les objectifs d’un service public local d’accès au droit:..........21 3) Choisir les actions et les mettre en place : ..............................................21 3.1 – Objectif : La consolidation des réponses. ........................................21 3.2 – Objectif : Mettre en réseau ce qui existe. .........................................24 3.3 – Objectif : Créer des réponses qui n’existent pas localement. .............27 3.4 – Objectif : Communiquer avec la population et les relais en contact avec elle. ..........................................................................................28 4) assurer le fonctionnement et faire vivre le projet : ...................................28 4-1- L' intégration dans un réseau plus large : .........................................28 4-2 - Les outils de suivi :.........................................................................29 II) QUELLE DEMARCHE POUR VALORISER LES RESSOURCES LOCALES ET RENFORCER LEUR COHERENCE : ........................... 6 1) Promouvoir une démarche d’ensemble :................................................... 6 A- S’appuyer sur les réseaux et les structures en place. .......................... 6 B- Travailler avec le réseau judiciaire de proximité................................ 8 C- Créer des structures nouvelles.......................................................... 9 2) Mettre en place une architecture :............................................................ 9 3) Garantir la qualité du service public d’accès au droit : ............................. 11 III) COMMENT ASSURER L’EXERCICE DU DROIT DANS LA REALITE QUOTIDIENNE ?................................................................ 13 1) De quels droits s’agit-il ?...................................................................... 13 2) L’accès : un parcours cohérent et lisible pour l’usager :.......................... 13 3) Construire des processus simples et efficaces :....................................... 16 31 Annexes Annexe 1 Extrait de la loi du 18 décembre 1998 : Article 9 Le titre 1er de la deuxième partie de la loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 précité est intitulé : « Définition de l’aide à l’accès au droit » et comprend l’article 53 ainsi rédigé : « art. 53 – L’aide à l’accès au droit comporte : « 1° L’information générale des personnes sur leurs droits et obligations ainsi que leur orientation vers les organismes chargés de la mise en œuvre de ses droits; « 2° L’aide dans l'accomplissement de toute démarche en vue de l'exercice d'un droit ou de l'exécution d'une obligation de nature juridique et l'assistance au cours des procédures non juridictionnelle; « 3° La consultation en matière juridique; « 4°L'assistance à la rédaction et à la conclusion des actes juridiques. « Les conditions dans lesquelles s'exerce à l'aide à la consultation en matière juridique sont déterminées par le conseil départemental de l'accès au droit en conformité avec les règles de déontologie des personnes chargées de la consultation et dans le respect des dispositions du titre II de la loi n° 71- 1130 du 31 décembre 1971 portant réforme de certaines professions judiciaires et juridiques. » Les membres de droit du conseil départemental (loi du 18 décembre 1998) Présidé par le président du tribunal de grande instance du chef-lieu du département, le CDAD réunit: • L'Etat, représenté par le préfet; • Le procureur de la république, en qualité de commissaire du gouvernement; • Le département représenté par le Conseil général; • Les représentants des professions juridiques et judiciaires (le barreau, la Chambre départementale des huissiers de justice, la Chambre départementale des notaires, et, le cas échéant, la chambre de discipline des avoués); • Les responsables de commune: l'association départementale des maires; • Et une association œuvrant en matière d'accès au droit. D'autres partenaires, personnes morales de droit public ou privé, peuvent adhérer au CDAD (communes, associations ...). Dans le cadre de l'application de la loi du 18 décembre 1998 (article 56), le Conseil régional d'Ile-de-France sera appelé à siéger au sein des conseils départementaux d'Ile-de-France. Annexe 2 : Définitions Ø L’aide juridictionnelle est une aide financière destinée à couvrir ou réduire (sous conditions de ressources) les frais d’un procès ou d’une transaction Ø Le CDAD : dans le cadre de la loi du 18 décembre 1998 relative à l’accès au droit et à la résolution amiable des conflits, modifiant la loi du 10 juillet 1991 relative à l’aide juridique, sont institués dans chaque département des groupements d’intérêt public, les Conseils Départementaux de l’Accès au Droit (dénommés conseils départementaux de l’aide juridique sous l’empire de la loi du 10 juillet 1991). Leur mission essentielle est de définir une politique départementale de l’accès au droit en partenariat avec les acteurs locaux concernés, de fédérer les financements de différentes origines (État, collectivités territoriales, professions juridiques et judiciaires…) et de piloter et coordonner les actions en la matière. Ø Le « Point d’accès au droit ». (P.A.D.) est un lieu d’accueil gratuit permanent qui permet d’apporter à titre principal une information de proximité sur leurs droits et/ou devoirs à des personnes ayant à faire face à des problèmes juridiques ou administratifs. Il regroupe des associations d’information juridiques (CIDFF, ADIL, UFC, Aide aux victimes, …), des professionnels du droit (avocats, notaires, huissiers, …), et peut faire intervenir des étudiants en droit dans le cadre de conventions. Un secrétariat assure une permanence de l’accueil et l’organisation générale des activités sur le site. Le PAD peut être un des éléments d’une structure plus large (maison ou plate-forme de services publics, agence civile, …). Il peut également constituer une structure autonome, lorsqu’un besoin de tel ou tel secteur géographique ou d’un public prioritaire est constaté. Ø La conciliation est la recherche d’un compromis respectant les intérêts de chacun avec l’aide d’un conciliateur. Il ne peut pas intervenir dans les conflits avec l’Administration (cela relève du Médiateur de la République) ou dans ceux concernant l’état des personnes (état civil, divorce…) qui sont d'ordre public. Ø La médiation consiste également à permettre aux parties à un litige de trouver elles mêmes une solution sous l’égide d’un médiateur. En matière pénale, elle ne peut être engagée que sur demande du Parquet mais en matière familiale ou « sociale », elle peut être réalisée à la demande des parties. Ø La transaction est un « contrat par lequel les parties terminent une contestation née ou préviennent une contestation à naître » (art. 2044 et suivants du code civil). Elle constitue un accord négocié entre des personnes pour mettre fin à leur différend en faisant des concessions réciproques. La loi du 18 décembre 1998 étend le dispositif de l’aide juridictionnelle aux pourparlers transactionnels. Annexe 3 : FINANCEMENT MAISON DE LA JUSTICE ET DU DROIT - Investissement : La Région peut intervenir dans les projets de Maison de Justice et du Droit nécessitant des investissements. Condition préalable : Il faut que le projet de Maison de Justice et du Droit ait reçu l’accord des chefs du Tribunal de Grande Instance compétent et du Ministère de la Justice. - Fonctionnement : L’Etat s’engage à assurer le fonctionnement de cette structure : Par sa participation le cas échéant aux charges d’un emploijeune. Par une aide au démarrage de 50 000 francs Activités judiciaires et de suivi judiciaire. . Par la mise à disposition d’un greffier . Par des prestations de magistrats, d’éducateurs de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, d’agent de probation, de médiateurs pénaux. Accès au droit. . Par un financement des professionnels et des associations d’information juridique (C.D.A.D, Politique de la Ville, autres ministères) . . Par un financement des associations d’aide aux victimes ( Cour d’appel saisie par le Parquet.). Des financements complémentaires pourront être obtenus auprès des Conseils généraux ( Aide aux victimes, association d’information juridique.) , du F.A.S ( permanence spécialisée pour les questions juridiques liée à l’immigration) ou des D.D.A.S.S (circulaire du 6 Mars 1999 soutien à la parentalité, médiation familiale). bPour certains projets apparaissant prioritaires au regard des sites urbains menés par la politique de la Ville un complément de financement en matière de fonctionnement peut être mis en place par la Région. Il est de même pour des prestations assurées par les professionnels ou associations spécialisées dans la droit de la famille. La commune ou les communes (dans le cadre d’un contrat de ville) devront prendre à leur charge : . le complément des dépenses d’investissement. . la mise à disposition d’un local. . les charges de fonctionnement liées au local. . le complément de financement d’un emploi-jeune. . la mise à disposition d’un véhicule automobile. Un transfert de dépenses ou une participation des communes au financement des prestations pourront être négociés( Consultation d’avocats- Médiation familiale- Aide aux victimes…). Sources : . Circulaire CRIM. 96-5/E5 19.03.1996 . Circulaire DIF/ DAS/ DIV/ DPM N° 99/ 153 du 9 Mars 1999 . Contrat de Plan État Région. Art. 18 FINANCEMENT POINT D’ACCES AU DROIT 1- Étude de faisabilité Après avoir effectué une première analyse de la situation de la commune au sein du contrat de ville il peut apparaître pertinent d'approfondir l'opportunité de mettre en place un point d'accès au droit. Pour les projets concernant des sites « politique de la ville » un financement de 25000 francs peut être obtenu auprès du sous-préfet ville qui consultera le CDAD. 2- Création Investissement: La Région peut intervenir dans les projets de Points d'accès au droit nécessitant des investissements. Condition préalable: il faut que le projet de point d'accès au droit soit accepté par le CDAD. Fonctionnement: L’Etat s'engage à assurer le fonctionnement de cette structure: Par un financement des professionnels et des associations d'information juridique (CDAD, politique de la ville, autres ministères). • Par un financement des associations d'aide aux victimes (Cour d'appel saisie par le parquet). • Par sa participation aux charges d'un emploi jeune. Des financements à complémentaires pourront être obtenus auprès des Conseils généraux (aide aux victimes, association d'information juridique), au F.A.S. (permanences spécialisées pour les questions juridiques liées à l'immigration) ou des D.D.A.S.S. (circulaire du 6 mars 1999 au soutien à la parentalité, médiation familiale). • bPour certains projets apparaissant prioritaires au regard des sites urbains menés par la politique de la Ville un complément de financement en matière de fonctionnement peut être mis en place par la Région. Il est de même pour des prestations assurées par les professionnels ou associations spécialisées dans la droit de la famille. La commune ou les communes (dans le cadre d’un contrat de ville) devront prendre à leur charge : . le complément des dépenses d’investissement. . la mise à disposition d’un local. . les charges de fonctionnement liées au local. . le complément de financement d’un emploi-jeune. Un transfert de dépenses ou une participation des communes au financement des prestations pourront être négociés ( Consultation d’avocats- Médiation familiale- Aide aux victimes…). Sources : . Fiche PAD / Ministère de la Justice . Circulaire DIF/ DAS/ DIV/ DPM N° 99/ 153 du 9 Mars 1999 . Contrat de Plan État Région. Art. 18 Annexe 4 : Liste des abréviations ADIL : Association Départementale pour l’Information sur le Logement AFAVO : Association de Femmes Africaines du Val d’Oise APTM : Association de pré orientation des travailleurs migrants CAF : Caisse des Allocations Familiales CCAS : Centre Communal d’Action Social CIDFF : Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles CIPD : Conseil Intercommunal de Prévention de la Délinquance CLAVIF : Comité de Liaison des associations d’Aide aux Victimes d’Ile de France CLS : Contrat Local de Sécurité CSA : Conseils Sondages Analyse FAS : Fond d’Action Sociale SSAE : Service Social d’Aide aux Émigrants UFC : Union Fédérale des Consommateurs URACIF : Union Régionale des associations centres d’information pour les femmes et les familles