Les règles d`immobilisation du véhicule
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Les règles d`immobilisation du véhicule
avec Les règles d’immobilisation du véhicule J’ai été interpellé et verbalisé car ma plaque arrière était sale. Les CRS m’ont menacé d’immobiliser mon v éhicule si je ne parvenais pas à la nettoyer. En avaientils le droit ? ui, car l’immobilisation peut être prescrite lorsqu’un agent constate la nécessité de faire cesser sans délai une des infractions pour lesquelles cette mesure est prévue par le Code de la route. C’est le cas des plaques illisibles. Rappelons que, selon l’article R.325-2 du Code de la route, l’immobilisation est “l’obligation faite au conducteur ou au propriétaire d’un véhicule, dans les cas prévus au présent code, de maintenir ce véhicule sur place ou à proximité du lieu de constatation de l’infraction en se conformant aux règles relatives au stationnement”. En cas d’absence du conducteur ou de refus de celui-ci de déplacer son véhicule, l’immobilisation peut être effectuée – à ses frais – par un moyen mécanique. Votre plaque illisible relève du cas prévu à l’article R.317-8 du Code de la route : “Chaque plaque doit être maintenue dans un état d’entretien permettant la lecture des inscriptions qu’elle comporte.” A défaut, l’immobilisation peut être prescrite. Sachez néanmoins que lorsque l’immobilisation est motivée par un véhicule en mauvais état ou mal équipé, elle ne peut avoir lieu qu’à un emplacement où le conducteur pourra faire cesser l’infraction (garage). L’immobilisation ne devient alors effective que sur le lieu de la réparation. L’immobilisation peut néanmoins prendre effet sur place si l’accompagnement du véhicule jusqu’à cet endroit ne peut être assuré dans des conditions de sécurité suffisantes. Le conducteur peut aussi faire appel à un professionnel qualifié pour remorquer à ses frais le v éhicule en vue de sa réparation. Evidemment, la conduite avec un taux d’alcool égal ou supérieur à 0,5 g/l de sang, en état d’ivresse manifeste (constaté, mais non mesuré), après avoir fait usage de stupéfiants, le non-port du casque pour un deux-roues et la présomption d’état alcoolique motivent l’immobilisation. Il en est de même pour la mise en danger de la vie d’autrui et la circulation d’un véhicule en surcharge. Le défaut de contrôle technique peut également entraîner une immobilisation. Mais la décision doit prescrire la présentation du véhicule dans le centre du choix du conducteur. Une fiche de circulation provisoire, valable sept jours, est établie. L’immobilisation est levée au vu d’un document justifiant du résultat satisfaisant du contrôle technique. Les conséquences de l’immobilisation Si l’immobilisation est due au non-respect des règles de conduite (alcoolémie, stupéfiant...), le véhicule peut reprendre sa route dès qu’un conducteur qualifié proposé par le conducteur ou le propriétaire peut en assurer la conduite. A défaut, les agents peuvent prendre toute mesure destinée à placer le véhicule en stationnement régulier, au lieu qu’ils désignent, en faisant notamment appel à un conducteur de leur choix. Attention, lorsque le conducteur n’a pas justifié de la cessation de l’infraction dans un délai de 48 heures, l’officier de police judiciaire (OPJ) peut décider de la mise en fourrière (R.325-11 CR). Pendant tout le temps de l’immobilisation, le véhicule demeure sous la responsabilité juridique de son propriétaire ou de son conducteur (R. 235-2 CR). Enfin, le fait de conduire le véhicule malgré l’immobilisation de celui-ci constitue une contravention de 4e classe. La levée de l’immobilisation L’immobilisation est levée dès que la circonstance qui l’a motivée cesse. C’est à l’agent qui l’a prescrite de le faire s’il Article paru dans auto moto n° 185, janvier-février 2011 est encore présent lors de la cessation de l’infraction. Elle est levée par l’OPJ territorialement compétent qui s’est vu transmettre la fiche d’immobilisation dès que le conducteur justifie de la cessation de l’infraction. L’OPJ restitue alors la carte grise au conducteur et transmet au procureur de la République et au préfet la levée de la mesure. Dès la cessation de l’infraction, le véhicule peut circuler du lieu d’immobilisation au commissariat, à la gendarmerie... désignés pour lever la mesure, sous couvert du double de la fiche d’immobilisation remise au conducteur. l Matthieu Lesage ation La peine d’immobilis En cas de délit, le Code pénal prévoit aussi l’immobilisation comme peine alternative à l’emprisonnement. Le juge correctionnel peut la prononcer pour une durée maximale d’un an, pour un ou plusieurs véhicules appartenant au condamné (article 131-6 CP). Le même code prévoit aussi l’immobilisation comme peine complémentaire en cas de commission d’une contravention de 5e classe (grand excès de vitesse...). Elle est alors prononcée par le tribunal de police pour six mois au maximum, pour un ou plusieurs véhicules appartenant au condamné (article 131-14 CP).