Jean-Antoine Ytier, corsaire sétois ressuscité

Sète
K2---
À SUIVRE
AUJOURD’HUI
Festival cinéma Télérama Dans
le cadre du festival, le Comœdia
présente De rouille et d’os à 14 h,
Margin call à 16 h 20, Dans la
maison à 18 h 45 et Elena à 21 h.
3 € la place avec le pass des
numéros des 9 et 16 janvier.
●
●
Vœux du maire à la population
À partir de 18 h, au théâtre de la
Mer (couvert).
DEMAIN
Festival cinéma Télérama Dans
le cadre du festival, le Comœdia
présente Margin call à 14 h,
Camille redouble à 16 h 20,
Amour à 18 h 45 et Dans la
maison à 21 h. 3 € la place avec
le pass des numéros des 9 et
16 janvier.
● Flamenco au Chai Le Chai Skalli
accueille le spectacle de flamenco
de la troupe d’Olga Pericet.
À 20 h 30. À partir de 8 €.
●
MERCREDI
LGV A 18 h 30, à la mairie de
Gigean, réunion publique sur le
tracé de la ligne à grande vitesse.
●
●
Vœux d’André Lubrano
A 18 h 30, salle Brassens, vœux
du conseiller régional.
JEUDI
●
Café philo Le prochain café
philo a lieu à 18 h 30 au Petit
Moka, 23 rue Général-de-Gaulle,
sur le thème de “La confiance”.
● Vœux de CétAvoir A 19 h, à la
Mid, ancien collège Victor-Hugo,
vœux de l’équipe de CétAvoir et
présentation du programme
d’ImageSingulières.
VENDREDI
Vœux de Thau agglo A 19 h,
centre Léo-Malet, à Mireval.
● Expo S. Ardoino A 18 h, à
l’atelier Spirale, 13, rue
Rouget-de-Lisle, vernissage de
l’exposition “Record absolu de
douceur” de Sylvette Ardoino.
● Volley A 20 h, l’Arago reçoit
Tourcoing à la halle Marty.
●
SAMEDI
L’Abeille bleue au Poche Le
théâtre de la Grande rue Haute
accueille le spectacle pour enfants
de 4 à 8 ans L’Abeille bleue.
Du théâtre musical et d’objets.
À 16 h et aussi samedi.
Tarif 7 €.
● Atelier montage Le club de
surcasting de Sète organise un
atelier “montage” à la salle du
Pont-levis de 14 h 30 jusqu’à
18 h.
● Spectacle caritatif Lire page
précédente.
●
Midi Libre midilibre.fr
LUNDI 21 JANVIER 2013
3
Jean-Antoine Ytier,
corsaire sétois ressuscité
Destins oubliés (2) ❘ Historien amateur marseillanais, Antoine Golf a découvert
l’existence du valeureux capitaine de la goélette Comtesse Emeriau début XIXe.
A
part Robert Surcouf, le plus
célèbre d’entre tous, Jean
Bart et quelques autres, bon
nombre de corsaires ont sombré dans l’oubli. Jean-Antoine Ytier,
lui, était carrément inconnu au bataillon. Englouti dans les méandres
de l’Histoire. Un sort bien injuste eu
égard à ses brillants services dans le
Golfe du Lion et en Méditerranée,
sous le 1er Empire napoléonien, au début du XIXe. Il aura fallu attendre
deux siècles pour que ce valeureux
capitaine de course sorte du purgatoire. Et ce grâce au hasard, puis à quinze ans de patientes recherches menées par un féru d’histoire maritime,
un tenace Marseillanais : Antoine
Golf.
Un Anglais à la rescousse
« Tout est parti de mon épouse, Germaine, raconte-t-il. Elle voulait faire
la généalogie de sa famille, les Maffre. Un beau jour, elle est tombée sur
un document indiquant qu’un certain Jean Fayet, matelot, était décédé en mer en 1813 sur le bateau cor- ■ Antoine Golf auprès de l’aquarelle de “La Comtesse Emeriau“, peinte par Antoine Roux, et conservée au musée Paul-Valéry. V. A.
saire La Comtesse Emeriau. J’ai regardé mes archives : le bateau avait de son capitaine, Jean-Antoine lettre de marque (une réquisition offi- Le 2 mars 1812, en revanche, pilonné
été capturé par un navire anglais, Ytier. Né à Martigues en 1776, le jeu- cielle temporaire) pour défendre le par le Badger, la Comtesse Emeriau
HMS Badger, mais en 1812. J’ai vou- ne mousse avait participé au siège de port et les navires marchands contre chavire et coule à l’ouest de la Sicilu vérifier tout ça. Je ne savais pas Toulon par les Anglais (déjà) en les attaques anglaises. Une “guerre le. Il y avait 110 hommes à bord. Treique j’y passerais autant d’an- 1793, puis à la bataille d’Aboukir, en de course” qui avait déjà valu à Ytier, ze rescapés, dont le capitaine Ytier,
après avoir été poursuivi par un ba- seront récupérés par les Anglais. Li1798, avant de devenir officier.
nées ! ».
teau
anglais pendant 36 heures, de se béré, Ytier redevient capitaine au
Car Antoine Golf s’est d’abord heurté Prisonnier puis évadé
retrouver
prisonnier trois années à long cours à Marseille. Il s’éteint à
à un sérieux obstacle : bien peu de
Malte,
puis
à Gibraltar, et de s’éva- Martigues, en 1838. Où il reposait
À
partir
de
1803,
il
mène
en
alternantraces de la Comtesse Emeriau dans
les archives de la Marine nationale. ce une carrière de capitaine mar- der. Mais aussi de s’illustrer le dans l’anonymat. Jusqu’à ce qu’un
« Ma seule solution, c’était d’aller chand et de corsaire. Ce qui l’amène 12 septembre 1810 par ce qui aura jour, à Marseillan, Germaine Golf…
MARC CAILLAUD
voir les archives de la Marine anglai- en 1810 à prendre la tête d’un balaou été l’un des plus beaux exploits navals
de
l’époque
(lire
ci-dessous).
[email protected]
goélette
tout
neuf,
La
Comtesse
Emese sur Le Badger. Ne pouvant le faire
moi-même, il fallait que je trouve un riau. L’un des navires armés par la
Anglais qui veuille bien y faire des compagnie Ratyé-Bresson (Etienne
recherches pour moi. Alors, j’allais Ratyé, vicomte de La Peyrade, sera
souvent sur le port de Marseillan. élu maire de Cette en 1815) via une
Photographe de métier, Antoine Golf funeste et dangereux Golfe du Lion”,
Et, au bout de deux ou trois ans, j’ai
récit de naufrages, de 1670
a été plongeur, archéologue
trouvé un plaisancier, Ben White de
à 1899. Le troisième est donc
amateur et inventeur d’épaves. On
Groote, qui a accepté ! ».
LUNDI PROCHAIN
consacré à ce “Corsaire singulier”.
lui doit notamment la découverte du
Et c’est à partir des photocopies du
Ces ouvrages sont disponibles
Rhône, qui avait fait naufrage en
journal de bord du capitaine du Bad1836 au large de Marseillan plage. Il auprès de l’auteur, aux éditions
ger, qu’il a fait traduire, qu’Antoine
Clersmar, 20, rue de la Liberté,
en a tiré son premier livre (épuisé),
Golf a pu commencer à reconstituer
suivi d’un deuxième, “Le redoutable, 34 340 Marseillan. 04 67 77 22 61.
l’histoire de La Comtesse Emeriau et
Une histoire racontée dans un livre
Gambart, le génie
des comètes
12 septembre 1810 :
son exploit en mer
Combat ❘ Ytier capture deux navires !
■ Antoine Roux a également immortalisé ce haut fait d’armes.
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Ce 12 septembre 1810, entre
Minorque et Alger, Jean-Antoine Ytier réussit à arraisonner,
après un abordage risqué, non
pas un seul, mais deux navires, pourtant pourvus d’une
forte puissance de feu : le Harley, un trois-mâts anglais, et
La Reine des Deux-Siciles,
une polacre espagnole. La
Comtesse Emeriau ramènera
ces deux bâtiments dans le
port de Cette. La vente de
leurs cargaisons respectives
rapportera quatre cent mille livres. Cet exploit exceptionnel
eut un tel retentissement
qu’Antoine Roux, célèbre peintre de marine marseillais, réalisera deux aquarelles : l’une du
combat, exposée au musée de
la Marine à Paris, l’autre de la
seule Comtesse Emeriau, qui
figure dans les collections du
musée Paul-Valéry.