Rapport annuel 2013 -‐ 2014

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Rapport annuel 2013 -‐ 2014
ANDERLECHT
Rapport annuel 2013 -­‐ 2014 Contrat communal de cohésion sociale 2011-­‐2015 Renilda VAN LOO & Cataline Sénéchal V i e a s s o c i a t i v e f r a n c o p h o n e d ’ A n d e r l e c h t 7 r u e R o p s y C h a u d r o n – 1 0 7 0 A n d e r l e c h t INTRODUCTION
Conformément à l’article 7 du décret du 13 mai 2004 relatif à la Cohésion sociale, les
coordinations locales sont tenues de rédiger un rapport annuel sur l’application du contrat
communal de Cohésion sociale. Ce rapport doit être communiqué au Conseil communal,
au Conseil d’action sociale et aux services du Collège de la COCOF afin d’être informés
de l’évolution du contrat communal.
Le rapport 2013 se compose de 3 chapitres :
1. Une description de la coordination locale : le contexte communal, les missions de
travail et les budgets.
2. Un état des lieux des actions associatives du contrat communal.
3. Les perspectives d’avenir
1
CHAPITRE 1 : LA COORDINATION LOCALE
LE CONTEXTE COMMUNAL
La coordination du contrat est assurée par le service Vie associative qui est composé d’une personne à temps plein
depuis 1994 – la coordinatrice – et d’une assistante administrative à mi-temps depuis 2010. Le service Vie
associative fait partie du département Prévention et Cohésion sociale de l’administration communale d’Anderlecht.
Ce département regroupe les matières suivantes : jeunesse / Vie associative / sports / relations internationales /
contrat de prévention.
Suite aux élections de 2012, les compétences ont été réparties différemment mais cela n’a entraîné aucun
changement fondamental pour le service Vie associative et la gestion du contrat communal de cohésion
sociale. Actuellement, c’est Monsieur Mustapha AKOUZ (PS) qui a la Vie associative dans ses
compétences avec le contrat de prévention, les travaux publics, les espaces verts, l’occupation du domaine
public et la régie de quartiers. Le découpage des compétences reste d’actualité et comme lors des
précédentes législatures, cela peut entraîner un certain nombre d’incohérences. Les matières du
département Cohésion sociale et prévention sont actuellement réparties entre 3 échevinats : Vie
associative (M. AKOUZ, PS) jeunesse (F. EL IKDIMI, CDH), sports et relations internationales
(S.BENNANI, CDH).
MISSIONS DE LA COORDINATION
Une convention spécifique relative à la coordination locale conclue entre la Commune d'Anderlecht et les
services du Collège de la Commission communautaire française et le contrat communal ont été approuvés
par le Conseil communal en sa séance du 25 novembre 2010.
Trois textes définissent les étapes de la construction d’un contrat communal : le Décret relatif à la
cohésion sociale du 13 mai 2004 et les arrêtées d’application 2005/504 et 2009/127. Nous renvoyons le
lecteur intéressé à ces textes et au rapport
2011 du Cracs pour plus de détails
http://www.cbai.be/resource/docsenstock/cohesion_sociale/Rapport%202011_Def.pdf
Nous présentons ci-après l’essentiel du travail réalisé et des projets gérés et/ou impulsés par la
coordination en 2013.
LE CONTRAT COMMUNAL DE COHÉSION SOCIALE 2011-2015
LES BUDGETS
Une dotation de 721.196 € est allouée à la commune d’Anderlecht. Pour rappel, celle-ci est allouée à la
Commune en fonction des indices de fragilités socio-économiques de la commune. L’entièreté de la
dotation est affectée aux projets des associations. La coordinatrice fait partie du cadre communal et
elle est donc rémunérée par celle-ci. L’assistante administrative à mi-temps est toutefois rémunérée via
une subvention cohésion sociale communale attribuée à l’asbl Vie associative francophone d’Anderlecht.
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Tableau 1 : répartition budgétaire par association
Associations
Montant
Axe
Assembl'âges
25.000,00
complémentaire alpha
Avicenne
21.000,00
soutien scolaire
Cactus
40.000,00
alpha
CASI-UO
54.000,00
soutien scolaire
Centre de jeunes d'Anderlecht
36.000,00
soutien scolaire
Convergences*
42.500,00
soutien, alpha et primo
Corsaires
14.796,00
transversal
Couleurs Jeunes
50.000,00
soutien scolaire
FEFA
18.000,00
soutien scolaire
Institut de la Vie
15.000,00
alpha
Ligue de l'enseignement
37.900,00
alpha
Maison des enfants d'Anderlecht
Manguier en fleurs*
Partenariat de Cureghem
SAFA*
Semaphore
Sesame
ULAC
Vie Associative
36.000,00
44.000,00
40.000,00
35.000,00
23.000,00
18.000,00
40.000,00
78.000,00
soutien et alpha
soutien et alpha
transversal
soutien et alpha
soutien scolaire
soutien et alpha
soutien et alpha
soutien scolaire
41.000,00
12.000,00
721.196,00
complémentaire alpha
primo-arrivants
Walalou
Saint Vincent de Paul
Tableau 1: répartition budgétaire par association
Courant 2013 l’association « les Corsaires » a mis la clé sous le paillasson et ce pour de multiples raisons
sur lesquelles nous ne nous étendrons pas ici. Disons simplement que ce projet (pensé en termes de
formation et non en termes logistiques) visant à lutter contre la fracture numérique dans le quartier de
Cureghem avait toutes ses raisons d’exister.
« Parce que ce quartier est stigmatisé par la télévision et l’information en général. Les acteurs de ce
quartier (associations, écoles, politiques,...) en ont assez de la manière dont ce quartier populaire est
traité dans les médias traditionnels (télévision, presse,...). Les Corsaires, eux, y travaillent depuis 10 ans.
Nous constatons effectivement que ce qu’on en voit à la télé et ce qu’on en lit dans la presse ne reflète pas
toujours la réalité. D’où l’idée de créer cette web télévision qui dresserait un portrait local, en prenant le
temps de rencontrer les habitants du coin »
De nombreux reportages réalisés par « les Corsaires » sont encore visibles sur Internet. Nous perdons un
partenaire original, dynamique et surtout très professionnel. Les initiatives innovantes peinent à se
maintenir car le caractère « transversal » les rend « inclassables » et donc difficilement subsidiables.
Au départ en 2011, nous avions 25 projets prioritaires : 13 en soutien scolaire, 10 en alphabétisation et 2
en accueil primo-arrivants. Nous avions 2 projets complémentaires et 2 projets transversaux au départ.
Dans l’ensemble le contrat est stable car il est assuré et réalisé par des moyennes et grandes
associations. Elles sont pour la plupart reconnues et subventionnées dans d’autres secteurs (éducation
permanente, centre de jeunes, ONE, aide à la jeunesse,). Elles disposent de personnel rémunéré
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principalement via Actiris (agents contractuels subventionnés) et qualifié. Les exigences administratives
et pédagogiques exigées par le dispositif Cohésion sociale ne permettent que peu de fantaisie et
demandent un suivi rigoureux. Toutes ces précautions en amont expliquent la stabilité du programme à
Anderlecht. Les plus « petites » associations ou les moins « fiables » sur le plan structurel sont, quant à
elles, soutenues en cofinancement.
La stabilité du contrat est également du à la « stabilité » de la coordination qui depuis 20 ans soutient les
associations dans leur démarche de professionnalisation.
Depuis 2014, la subvention « libérée » par les Corsaires est attribuée à l’asbl « Alhambra suite » pour
leur projet en soutien scolaire.
Ainsi en 2014 nous avons 26 projets prioritaires : 14 soutien scolaire, 10 alpha et 2 accueil primoarrivants ainsi que 2 projets complémentaires et un seul projet transversal.
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Tableau 2 : répartition budgétaire par axe
Alphabétisation
Cactus
Institut de la Vie
Ligue de l'enseignement Odon
Soutien scolaire
40.000,00
15.000,00
37.900,00
Ligue de l’enseignement Douvres
92.900,00
Avicenne
CASI-UO
Centre de jeunes d'Anderlecht
21.000,00
54.000,00
36.000,00
Couleurs Jeunes
FEFA
Sémaphore
Vie Associative
50.000,00
18.000,00
23.000,00
78.000,00
280.000,00
Complémentaires
Assembl'âges
Walalou
Soutien & alpha
Maison des enfants d'Anderlecht
Manguier en fleurs*
SAFA*
Sesame
ULAC
Transversaux
Corsaires
Partenariat de Cureghem
Accueil primo-arrivants
25.000,00
41.000,00
66.000,00
36.000,00
44.000,00
35.000,00
18.000,00
40.000,00
173.000,00
Saint Vincent de Paul
12.000,00
Soutien, alpha & primo
Convergences*
42.500,00
14.796,00
40.000,00
LA SUBVENTION COMMUNALE COHÉSION SOCIALE 2013
Une enveloppe budgétaire de 130 000 € est affectée à des projets de cohésion sociale. Uniquement les
ASBL peuvent bénéficier d'une subvention. Les actions suivantes sont subsidiables : le soutien scolaire,
l'alphabétisation, l'accueil des primo-arrivants, les actions intergénérationnelles, les actions qui accordent
une attention particulière à la participation des femmes dans une optique d'émancipation et d'égalité des
droits et des chances entre hommes et femmes, les actions socio-sportives et socio-artistiques. Elles
doivent se dérouler dans les quartiers « fragilisés » et/ou s'adresser à un public défavorisé. Le service Vie
associative assure un accompagnement méthodologique, pédagogique, administratif et financier de ces
projets.
5
Ce co-financement communal permet de financer trois catégories de projets :
•
Les projets soutenus dans le 1er quinquennat mais écartés pendant le 2ème quinquennat vu la
restriction des priorités : Pissenlits.
•
Des projets annuels récurrents ( Infor-Femmes, Stations de plein Air, …)
•
Des projets ponctuels récurrents ( camp de vacances du Neko, …)
Il permet également une phase d’écolage aux associations qui souhaiteraient faire partie de la « cour des
grands » pour le 3ème quinquennat.
BUDGETS
Association
Projet
Budget
Infor-Femmes
Se faire entendre et s'exprimer
7 000,00
ASBL Pas Moi
Atelier lecture à voix haute
Stations de plein air
Activités de vacances
8 000,00
Union des Femmes libres
Ecole de devoirs et cours alpha
5 000,00
NEKO
Camp de vacances
3 500,00
NEKO
Activités socio-sportives
4 000,00
Euclides
Académie locale technoweb
7 500,00
Vie associative francophone
Maison de la cohésion sociale & enfants de la Roue
35 000,00
Le P'tit Atelier
Se rencontrer en créant
12 500,00
Alhambra suite
Ecole de devoirs
16 000,00
Pissenlits
Maillage social
10 000,00
Toit de l'Amour
Ecole de devoirs
4 500,00
Meilleur Lendemain
Ecole de devoirs
2 500,00
Musique plurielle
Ateliers musicaux intergénérationnels
4 500,00
Total
10 000,00
130 000,00
LA CONCERTATION LOCALE
Pour rappel, le décret du 13 mai 2004 et son arrêté d’exécution contiennent des dispositions spécifiques
relatives à la concertation locale. Le décret érige les objectifs et les finalités, ainsi que les grands principes
d’organisation et les dispositions générales. À la lecture de ces textes, la concertation locale peut être
comprise, tout d’abord, comme un organe destiné essentiellement à transmettre des informations. Par
ailleurs, elle doit « permettre une meilleure information de ceux-ci (ndlr : les acteurs locaux de la
cohésion sociale), le développement de collaborations entre associations œuvrant pour la cohésion sociale
et la recherche d'une cohérence des actions retenues en application du présent décret avec d'autres
programmes et politiques, que ceux-ci relèvent des pouvoirs locaux, régionaux, fédéraux ou
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internationaux. ».
La concertation locale est une instance chargée de remettre un avis sur les propositions de contrat
communal. En outre, l’arrêté d’application précise que la concertation locale doit élaborer « un règlement
d’ordre intérieur pour préciser son fonctionnement, les éventuelles modalités d’admission ou d’exclusion
à ses travaux et l’octroi du droit de vote (...) ».
Si le décret et son arrêté d’application apportent un cadre général à l’espace de concertation, la manière
dont celui-ci est mis en œuvre peut varier d’une commune à une autre
La présidence de la concertation est assurée par l’échevin en charge de la Vie associative.
La
coordinatrice prépare et anime les réunions, rédige les rapports de réunion et assure le suivi des décisions
prises. En 2013, 4 séances plénières ont eu lieu. Toutes les associations financées dans le cadre du
contrat et dans le cadre du cofinancement sont membres de droit de la concertation locale. Les services
du département cohésion et prévention sont invités et, contrairement aux années précédentes, assistent
régulièrement aux réunions : la responsable jeunesse, les coordinatrices ATL, la responsable de l’antenne
scolaire, la coordinatrice des éducateurs de rue, la directrice du département. Cette plus grande
implication des services communaux donne lieu à de plus en plus de collaborations entre les associations
et les divers services communaux.
Par ailleurs, les plates-formes thématiques initiés par la concertation en 2010 et 2011, à savoir
« jeunesse » et « réussite scolaire » ont été reprises par les services jeunesse et ATL. Depuis 2013 ces
deux plates-formes rebaptisés plate-forme « jeunesse & citoyenneté » et groupe « soutien scolaire » se
réunissent régulièrement et sont animées par la responsable jeunesse d’une part et par la coordinatrice
ATL d’autre part. Un feed-back est assuré en séance plénière de la concertation locale.
La participation des membres de droit aux concertations est très régulière : 85% est présente à chaque
réunion. En 2013 la concertation fut avant tout une courroie de transmission d’informations diverses en
lien avec la cohésion sociale au sens large et aussi parfois un lieu de débat et d’échange de points de vue.
Citons quelques points abordés : les pratiques de transversalités illustrées par la présentation de deux
projets, présentation de l’état des lieux de la situation des primo-arrivants en Région bruxelloise et du
nouveau décret sur un parcours d’accueil ; présentation pour avis des projets soutenus en cofinancement
et en FIPI ; présentation des nouvelles associations dans la commune ; présentation du contrat de quartier
durable « Compas » ; etc.
Généralement l’ambiance y est positive et constructive.
L’ASBL VIE ASSOCIATIVE FRANCOPHONE D’ANDERLECHT
Avec l’application du décret, pour maintenir le subventionnement d’un de ses projets à la Roue, la
commune a du créer une ASBL : Vie associative francophone d’Anderlecht. La création de cette ASBL a
considérablement augmenté le travail et a étendu les responsabilités de la coordinatrice cohésion sociale
dans la mesure où elle y a un statut d’administratrice déléguée. Grâce à l’asbl, la coordination a pu
développer une série de projets : la Maison de la Cohésion sociale, les Enfants de la Roue, les Enfants du
Compas et le Curo-Garden.
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La Maison de la Cohésion sociale
Grâce au Fonds d'Impulsion à la Politique des Immigrés, le bâtiment du Curo-Hall ( ancienne école) a été
rénové et transformé en Maison de la Cohésion sociale. Depuis 2011 toutes les classes du rez-de-chaussée
sont opérationnelles et sont mises à disposition des associations qui développent des actions de cohésion
sociale : formations pour les demandeurs d'emploi, cours d'alphabétisation, soutien scolaire, stages pour
enfants pendant les périodes de congé scolaires, organisation d'ateliers créatifs, auberge numérique. Les
associations suivantes y travaillent de manière régulière : Assembl'Ages, Institut de la Vie, Mission
locale, asbl Pas Moi, Monyama, asbl Vie associative francophone d'Anderlecht, Fobagra, les comédiens
du Trèfle, les Stations de plein air, Planète Réfugiés, l’école St Pierre, Pablo Iglesias, … De nombreuses
associations et des services communaux y développent également des actions ponctuelles.
La coordination a mis en place une structure pour faciliter la gestion du site : création d’un site web pour
assurer une plus grande visibilité des activités. Des fiches descriptives des espaces disponibles et les
formulaires de demande se trouvent en ligne et facilitent l'accessibilité au plus grand nombre. Un
Règlement d'Ordre Intérieur organise les droits et devoirs des occupants et visiteurs. Il précise le système
et les modalités de réservation et d'occupation. Celui-ci peut être téléchargé sur le site www.curohall.be.
Les « Enfants de la Roue »
Ce projet bénéficie de subventions FESC et Cohésion sociale. Une soixantaine d'enfants âgés de 6 à 12
ans sont inscrits. Quotidiennement 24 enfants peuvent participer aux activités : soutien scolaire, ateliers
créatifs et sportifs. Des stages sont organisés pendant les périodes de congés scolaires. L'équipe
d'encadrement est composée de 6 personnes.
La MDE, « Les Enfants de la Roue » répond au besoin du quartier de la Roue parce que c’est un lieu de
convivialité, d’écoute et de mise en place de projets sociaux. L’objectif premier est de lutter contre
l’exclusion sociale, le décrochage scolaire et la rupture avec l’environnement du quartier.
Les « Enfants du Compas »
Dans le cadre du Fonds d'Impulsion à la Politique des Immigrés 2013 la Commune d'Anderlecht a
bénéficié d'un subside de 128 904,63 EUR. La totalité de l'enveloppe budgétaire FIPI 2013 a été affectée
à la création d’une nouvelle Maison des Enfants à Cureghem : « les Enfants du Compas ». Il s’agit d’un
espace qui jouxte la Maison de la Cohésion sociale du côté de la rue du Compas. La salle se situe face à
deux immeubles communaux. 32 familles avec de nombreux enfants y habitent. La maison fonctionnera
sur le modèle de la maison à la Roue : soutien scolaire, activités d’expression et de créativité, stages
pendant les vacances. Une quarantaine d’enfants de 6 à 12 ans pourront y être accueillis. L’inauguration
est prévue début octobre 2014.
Augmenter le nombre de places disponibles en soutien scolaire pour les enfants de 6 à 12 ans répond à un
réel besoin dans le quartier et dans le secteur Compas. Les trois lieux d’accueil existant en périphérie sont
loin de répondre aux demandes des parents et enfants en matière d’activités extra-scolaires. Le projet a
été retenu dans le cadre du contrat de quartier Compas et permettra l’engagement d’un animateur/trice.
Depuis 2 ans déjà et afin de « lancer » la Maison des Enfants deux semaines de stage ont été organisées
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pendant les « grandes vacances » : Curo-Kidz 2013. Du 15 au 26 juillet 2013, une trentaine d’enfants de
6 à 12 ans ont participé aux activités. Les activités variaient entre sorties et ateliers. La thématique
choisie pour la première semaine : les arts urbains ; pour la deuxième semaine : la préhistoire. Côté
excursions : la découverte de Bruxelles, des Ardennes et aussi du Brabant Wallon.
Les enfants ont collaboré à la création de la carte de Cureghem en réalisant les figurines pour la maquette
de l’exposition « du graffiti au sgraffite » organisée par le service du Tourisme et de la Vie associative.
Le Curo-Garden
Les zones extérieures du site du Curo-Hall sont d’environ 3 500 m2. Les deux grandes cours jouxtant le
site n’avaient pas été finalisées dans le cadre du contrat de quartier Chimiste, faute de moyens.
Dans la grande cour côté Ropsy Chaudron un potager en bacs a été installé et est actuellement géré par
une trentaine de personnes d’horizons divers : habitants du quartier, publics des associations qui
travaillent sur le site (principalement des femmes), des élèves des écoles environnantes, des travailleurs
du site, des fonctionnaires communaux. Des personnes d’horizons divers peuvent s’y rencontrer et s’y
rencontrent. Le jardin est un « prétexte » à la rencontre et on y cultive surtout de la convivialité et du
lien ! Par beau temps les tables de pique-nique sont « envahies » par les riverains contents de trouver ce
petit coin vert, trésor caché du quartier.
Diverses activités liées aux jardins-potagers pourraient y être organisées : initiations et animations liées à
la biodiversité, au compostage, au jardinage, ateliers construction de mangeoires et/ou nichoirs,
récupération de l’eau de pluie, autant d’activités qui créent du lien dans un secteur qui en a bien besoin.
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CHAPITRE 2 : ÉTAT DES LIEUX
A. CARACTÉRISTIQUES DE L'OFFRE SPÉCIFIQUE À CHAQUE
CATÉGORIE
1. LE SOUTIEN ET ACCOMPAGNEMENT SCOLAIRE
Types d'activités
Dans des proportions semblables aux années précédentes, le Contrat de cohésion sociale soutient treize
projets de soutien et accompagnement scolaire ( 2007 : 13, 2010:13).
Les associations organisent toutes une aide aux devoirs et des stages ou camps de vacances et la quasi
totalité des activités festives, citoyennes et socioculturelle, de la remédiation et du soutien à la parentalité.
Les types d'activité les moins régulières sont : les ateliers méthodologiques, de lecture ou lutte contre la
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fracture numérique. Seules trois associations formalisent des activités d'apprentissage du français : la
première à la Roue, la seconde à Aumale et la troisième à Cureghem.
Méthodologie
Perspectives des activités
Toutes activités confondues, la perspective la plus régulièrement annoncée par les opérateurs
anderlechtois est « le développement et l'émancipation des enfants ».
Pour eux, l'activité censée travailler le plus au « développement intellectuel » est la remédiation. Elle est
certainement entendue comme un travail plus précis sur les savoirs scolaires à acquérir.
Le soutien scolaire en lui-même est perçu à part quasi égale comme au service du développement
intellectuel et de l'émancipation sociale.
De très nombreuses activités s'inscrivent également dans l'apprentissage de la citoyenneté et de la
participation.
Toutes les associations insistent sur l'importance de la disponibilité des parents.
Elles travaillent également :
•
pour la préparation au CEB : gestion du stress, compréhension des consignes.
•
pour toutes les activités : soutenir et développer l'investissement des parents.
•
pour toutes les activités : assurer la mixité dans les centres de jeunes ou associations qui
accueillent des ados par un travail de mise en confiance des parents.
•
pour le soutien scolaire, la rédaction d'un carnet de route et la désignation d'un animateur référent
11
Enfin elles insistent : leurs objectifs et leurs pratiques s'appuient sur la notion de développement plutôt
que sur la notion d'apprentissage de compétences scolaires à faire acquérir.
12
Relation et travail avec les écoles
Provenance scolaire
Parmi les enfants du primaire inscrits, près de 85 % proviennent d'écoles de la commune d'Anderlecht,
tous réseaux confondus. De plus, la grande majorité des associations accueille les élèves des écoles
primaires avoisinantes. Il s'agit donc d'un ancrage de quartier. Il est également très probable que les
enfants habitent le quartier de leur école et donc de leur association.
Cette proportion varie peu pour le niveau secondaire. Par contre, les écoles secondaires anderlechtoises
ont un rayonnement plus régional et inscrivent des enfants d'autres communes.
Collaborations écoles / associations
Des associations collaborent étroitement avec une école en particulier « la particularité de ce partenariat
réside dans la disponibilité de la direction et de certains professeurs pour s'entretenir avec les parents et
nous même ». Il est évident qu'une proximité géographique permet davantage la rencontre.
Semblablement, les relations seront facilitées si les écoles de provenance sont peu nombreuses, tant pour
la prise de contact et le maintien des collaborations.
Elles relèvent que le corps professoral et les directions se concentrent sur leur institution et leurs missions
principales pour diverses raisons.
•
manque de temps
•
manque de ressources
A Anderlecht, les pouvoirs organisateurs se plaignent de la pénurie des enseignants. Ils engagent souvent
des instituteurs débutants qui, parfois, résident dans les autres Régions. Ces enseignants s'impliquent dans
leur école mais ce n'est ni « leur » quartier ni « leur » ville. Par ailleurs, certains poursuivent leur
13
recherche d'emploi jusqu'à trouver un poste plus proche de leur domicile.
Entrer en contact
Les associations relèvent l'indispensable présence d'une personne de référence – un enseignant, un
directeur ou un travailleur social pour assurer le lien entre l'école et les animateurs du soutien scolaire.
Souvent donc, les collaborations dépendent d'une « une question de personne » : elles se nouent à la
faveur de bonnes relations, d'une convergence de vue. Le lien est libre et non contraint par une obligation
administrative. Et souvent, d'une année à l'autre, « un travail mené a dû être interrompu ou n'a pas été
suivi suite à des changements de personnel éducatif ou de direction. »1
Soutenir la collaboration
La plupart des associations rencontrent une à deux fois par an les enseignants. Certaines se limitent aux
enfants en difficulté, d'autres ne prennent de rendez-vous qu'à la demande expresse des parents.
Quelques-unes, pour donner plus de souplesse à la collaboration, la poursuivent par mail ou par
téléphone.
L'une d'elle, qui travaille avec des élèves du secondaire rapporte l'instabilité dans les personnes de
référence : d'une année à l'autre, la personne de référence change et « chaque année, il nous faut
recommencer à nous présenter, à vaincre les scepticismes pour finalement obtenir l'accord de la
direction 2».
Toutes les collaborations ne sont pas fructueuse. Une association, qui développe depuis peu un soutien
scolaire, témoigne et s'inquiète :
« Malgré le fait que ces écoles partagent le même type de public, l'approche pédagogique et éducative
mise en pratique sont très différentes l'une de l'autre. Nous attirons l'attention sur le fait que, même si les
caractéristiques socio-économiques du public du quartier rendent la mission des écoles très difficile, le
projet scolaire et l'équipe éducative contribuent soit à augmenter les chances de réussite sociale et scolaire
de l'enfant soit à handicaper psychologiquement et socialement l'enfant. Donner des consignes
incompréhensibles même par des professionnels de l'éducation (logopède, instituteur et universitaire) et
faire étudier des dictées pleines de fautes à des enfants de primaires, nous sommes clairement au cœur du
professionnalisme et de la motivation de certains enseignants. Même en interpellant les représentants de
ces écoles et les instituteurs concernés, hormis une attitude de désintérêt, aucune attention n'est accordée à
nos interpellations. Il est certain que le phénomène n'est pas nouveau, mais il nous semblait important
d'en témoigner. Et d'amener comme piste de réflexion voire de solution le renforcement des liens entre les
acteurs travaillant autour de l'éducation et de l'enseignement (écoles, associations et parents). Chaque
professionnel est outillé pour ses missions. Mais la complexité de l'action éducative nécessite d'être
portée par un travail tripartite : parent-école-association. »3
1
2
3
Extrait d'un Rapport d'activités P1 Coso
Extrait d'un Rapport d'activités P1 Coso
Extrait d'un Rapport d'activités complémentaires Coso
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Écoles secondaires francophones d'Anderlecht
Quartiers
Cureghem
La Roue – Bizet - Ceria
Anderlecht-Centre Veeweyde
Scherdermael-Neerpeede
Scheut - Buffon
Mortebeek - Peterbos
Collège les Tournesols
Boulevard Maurice Herbette 24
Athénée Bracops Lambert
Rue de la Procession 78
École secondaire Bracops Lambert
Av Victor et Jules Bertaux, 45
Institut des Sœurs Notre-Dame
Rue de Veeweyde 40
Institut Émilie Gryson
Avenue Emile Gryson, 1
Institut Immaculée-Monjoie (I.M.M.I.)
Rue des Résédas 51
Institut Redoutté Pieffer
Avenue Marius Renard 1
Centre d’Éducation et de Formation en
Alternance d’Anderlecht (CEFA),
Rue Brogniez 170
École Industrielle Notre-Dame (EIND)
Rue Jorez 8A
Institut de la Providence (IP)
Rue Haberman 27
Institut des Arts et Métiers
Boulevard de l’Abattoir 50 (1000)
Institut Marius Renard
Rue Georges Moreau 107
Institut Notre-Dame (IND)
Rue De Fiennes 66
Institut Paul Hankar
Boulevard de l’Abattoir 50, 1000
Athénée Léonardo Da Vinci
Rue Chomé Wyns 5
Tableau 2: Écoles secondaire francophones d'Anderlecht
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Écoles primaires francophones d'Anderlecht
Quartier
Cureghem
La Roue – Bizet - Ceria
Anderlecht-Centre Veeweyde
Scherdermael-Neerpeede
Scheut - Buffon
Mortebeek - Peterbos
quartier
Nom de l'école
adresse
École fondamentale "Les peupliers" primaire 16 maternelle 15
Rue des Fruits 73
École fondamentale "Moortebeek" (P15/M9)
Rue Adolphe Willemijns 337
École fondamentale libre - Institut Notre-Dame
Rue Adolphe Willemyns 231
École fondamentale "Clair Soleil" (P1-M8-M16)
Rue du Potaerdenberg, 170
École fondamentale libre Institut Saint-Vincent
Rue Puccini 30
École fondamentale libre Les Tournesols
Boulevard Maurice Herbette 24
École fondamentale n°12 "Le Tilleul"
Rue Alphonse Demunter 23
École fondamentale Pierre Lairin
Rue Jakob Smits 114
Institut Notre-Dame Procession - École fondamentale
(2,5-8)
Rue de la Procession 66
École communale fondamentale Les Asters
Clos des Asters 6
École fondamentale "Les Trèfles" (P23/M23)
Rue des Trèfles 77
École fondamentale "Maurice Carême" n°22
Avenue Frans van Kalken 20-22
École fondamentale communale "La Roue" n°21
Rue Van Winghen 1
École Fondamentale des Asters
Clos des Asters
École fondamentale libre - Institut Marie ImmaculéeMontjoie
Rue des Résédas 51
École fondamentale communale n°14
Avenue Camille Vaneukem 31
École fondamentale libre - Institut Notre-Dame
Drève des Agaves 2A
16
quartier
Nom de l'école
adresse
École fondamentale libre Raymond Van Belle
Avenue d'Itterbeek 498
École fondamentale communale "Les Marronniers"
Rue de Douvres 80
École fondamentale libre - Athénée Maïmonide
Boulevard Poincaré 67
École fondamentale libre - Institut Notre-Dame (cycle
2,5/8)
Rue Brogniez 157
École fondamentale P9/10 "Carrefour"
Rue Eloy 114
École Saint-François Xavier
Rue Eloy 74
École Saint-Pierre
Chaussée de Mons 219
École Saint-Pierre
Rue Abbé Cuylits 30
École Sainte-Marie
Chaussée de Mons 176
Étincelle (L’)
Rue des Vétérinaires 17
17
Illustration 1: Nombres de places dans les écoles primaires
18
Médiation
Une association rapporte deux grands cas d'accompagnement : accompagnement lors d'une procédure
d'exclusion ou l'accompagnement lors d'une orientation vers l'enseignement spécial.
Elle relève en outre la grande fragilité des parents qui ne maîtrisent pas la langue française face aux
procédures administratives ( commune, institution scolaire)
Mixité culturelle et de genre
Les associations d'Anderlecht sont multiculturelles. Une seule déplore la non mixité de ses activités en
raison de la réalité sociologique du quartier. D'autres indiquent que le public qui s'adresse à elles est
semblable du point de vue culturel et social. Pour conserver l'équilibre des mixités, l'une d'elles
fonctionne sans liste d'attente et préfère discuter de son « projet pédagogique. 4» avec chaque parent.
Toutes les associations inscrivent à leur activités des filles et des garçons. Si, en primaire, la mixité de
genre semble assez naturellement s'installer sans effort, les difficultés s'accroissent à l'adolescence : « lors
des sorties éducatives et des activités qui se déroulent dans l'espace public »5. Les filles y participent
moins. D'autres activités sont également moins prisées, comme les sorties piscines, les camps. A
l'adolescence, les envies de se retrouver entre filles ou entre garçons sont également plus souvent
formulées.
Les associations qui organisent des groupes de soutien à la parentalité – ouverts aux pères comme aux
mères - intéressent un public majoritairement féminin. D'autres fois, il s'agit d'un désir d'entre-soi
affirmée à la demande des participantes : « elles désirent maintenir un certain pouvoir sur ces activités
qui sont devenues leur moment d'évasion et de découverte 6».
Toutefois, les associations insistent sur l'indispensable relation de confiance entre les jeunes, les parents,
les animateurs, les travailleurs sociaux. Ils affirment que cette confiance mutuelle s'acquière avec le temps
mais, en conséquence, nécessite des équipes stables de travailleurs.
4
5
6
Extrait d'un Rapport d'activité P1 Coso
Extrait d'un Rapport d'activité P1 Coso
Extrait d'un Rapport d'activité P1 Coso
19
Relation et travail avec les familles
La plupart des associations insistent sur la relation de confiance qu'ils ont réussi à nouer avec les parents.
Cette relation est facilitée par l'ancrage des associations dans le quartier : les enfants proviennent
majoritairement des écoles et probablement des rues avoisinantes. Toutes organisent une rencontre lors de
l'inscription pour établir le bilan scolaire et parfois aborder des questions plus sociales.
Plusieurs associations ont créé des groupes de parents, une d'entre-elles les mentionne comme
« partenaire du projet ». D'autres ponctuent l'année par des réunions de parents et des sorties
« intergénérationnelles ».
Souvent, les associations insistent sur leur rôle dans la médiation scolaire : à travers la relation de
confiance qu'ils ont noué avec les parents, ils « trouvent les mots ». Les mots pour faire comprendre les
exigences de l'école, une orientation vers l'enseignement spécialisé. Des mots pour expliquer que leurs
attentes et exigences sont peut-être disproportionnées et mettent « le jeune » sous une pression
déstructurantes. Enfin, quelques structures disposent d'un service d'accompagnement social en plus de
leur activité de soutien scolaire. Elles interviennent alors sur « d'autres aspects de la vie quotidienne
comme les problèmes d'insalubrité dans les logements sociaux7 »...
Une association souligne également que les familles « ont des difficultés telles que le suivi scolaire de
l'enfant peut passer au second plan »8 et la même association poursuit en affirmant la nécessité d'orienter
ces personnes en difficulté vers des services sociaux compétents.
Plus généralement, les associations déplorent l'exigence de résultat que les parents font porter aux écoles
de devoirs : les enfants devraient améliorer leur niveau scolaire dans l'immédiat. Certaines familles
insistent tant pour inscrire leur enfant qu'elles obtiennent une place à l'usure.
En face de cette exigence de résultat, le rapport « fournisseur de service-client » peut prendre une autre
forme : d'autres associations se plaignent d'être considérées par certains parents comme une garderie. Ils
se « désengagent » de la relation pédagogique et se déchargent de leurs responsabilités sur des travailleurs
« payés pour cela ».
Enfin, de nombreux projets relèvent la barrière de la langue. Anderlecht abrite une multitude de
nationalités et les animateurs ne maîtrisent pas toutes les langues parlées à la maison.
7
8
Extrait d'un Rapport d'activité P1 Coso
Extrait d'un Rapport d'activité P1 Coso
20
2. L'ALPHA-FLE
Le décret de cohésion sociale soutient huit projets d'alpha-FLE, dont trois associations engagées
principalement dans cette priorité.
Type d'activités
L'inscription et les cours proposés
A Anderlecht, tous les groupes se constituent en fonction du positionnement linguistique des futurs
apprenants et non sur le niveau de scolarisation. Sans doute ce dernier est-il plus difficile à évaluer en
raison de l'origine internationale des publics des cours d'alpha-Fle. Ces groupes s'organisent ensuite en
fonction de l'ordre chronologique d'inscription.
Ces huit projets proposent toutes des groupes Alpha-FLE ou FLE 1 (pour non francophones illettrés).
Seules les associations exclusivement d'Alpha-FLE organisent de l'alpha, de l'alpha oral, de l'alpha-FLE
ou FLE1 et de FLE 2. La prédominance de l'Alpha-FLE provient certainement du public
traditionnellement accueilli dans les associations de quartier, à savoir majoritairement d'origine immigrée.
Ainsi, une association motive la récente création d'un groupe d'Alpha-FLE dans son association
initialement orientée vers le quartier, les enfants et les jeunes : « l'alphabétisation apparaît comme un axe
essentiel de l'action parentale de notre association » Ainsi, elle a analysé les problématiques qui
émergeaient lors des entretiens avec les parents, essentiellement des mères :« Beaucoup d'entre-elles ont
manifesté une volonté d'apprendre la langue française pour être mieux en mesure de suivre la scolarité de
leurs enfants afin d'être à la hauteur des exigences de l'école »9
NOMENCLATURE DES TYPES D’ACTIONS
PUBLIC VISE
N’a pas le CEB
(ou ne maîtrise pas les
compétences correspondant au
CEB)
A le CEB (et les compétences
correspondantes,
mais pas de diplôme au-delà)
Francophone
(ou parlant français)
Alpha écrit (1)
Formation de base (3)
Non francophone
Alpha FLE (2)
(oral/écrit)
FLE de base (4)
(enseignement du français pour
communiquer, à l’oral et à l’écrit,
dans la vie quotidienne)
Alpha écrit (1) : pour des adultes francophones ou maîtrisant le français, n’ayant jamais été
scolarisés ou n’ayant acquis aucun diplôme ni en Belgique, ni à l’étranger (ou ne maîtrisant pas
les compétences correspondant au CEB). Consiste à apprendre à parler, lire, écrire, calculer….
Alpha fle (2) : pour des adultes non francophones n’ayant jamais été scolarisés ou n’ayant
9
Extrait d'un Rapport d'activité P2 Coso
21
acquis aucun diplôme ni en Belgique, ni à l’étranger (ou ne maîtrisant pas les compétences
correspondant au CEB) et qui apprennent le français.
Formation de base (3) : pour des adultes sachant parler français et dont le diplôme scolaire le
plus élevé est le CEB (ou qui ont les compétences équivalentes). Consiste à poursuivre sa
formation en lecture, écriture, calcul ...
Fle de base (4) : pour des adultes ne sachant pas ou peu s’exprimer en français et dont le
diplôme scolaire le plus élevé est le CEB (ou qui ont les compétences équivalentes). Consiste à
apprendre à parler et écrire en français.
Activités organisées
Toutes les associations intègrent les sciences, l'histoire, la géographie, l'actualité dans la formation
linguistique. Hormis une, toutes organisent des sorties culturelles et des visites d'espaces publics.
Enfin, trois-quart d'entre-elles mettent les ateliers créatifs artistiques et les pratiques artistiques au service
de l'apprentissage.
Elles organisent des ateliers artistiques à la fois intégrées à la formation linguistique et/ou sous forme
d'ateliers spécifiques. Elles refusent de cloisonner leurs activités.
En sus, nous pouvons souligner :
•
Une association dispose d'une halte garderie accessible aux apprenantes.
•
Une association a développé un projet de radio
•
Une association cultive un jardin potager en partenariat avec les classes passerelles d'une école du
quartier.
•
Une association permet aux mères d'emmener les enfants en bas-âge dans toutes les activités.
•
Des associations disposent d'un atelier chant-musique
•
Plusieurs associations organisent des activités cuisine.
•
Une association a réalisé une activité citoyenneté pour l'obtention de la naturalisation.
•
Une association travaille à démystifier le livre à travers des ateliers contes parents-enfants.
22
Dynamiques de travail en partenariat
Les associations font appel à des partenaires surtout pour les ateliers spécifiques et les projets plus
ponctuels classés dans « autres » .
La plupart du temps, il s'agit d'ateliers réalisés en coanimation avec des animateurs d'asbl soutenues par
des pouvoirs publics avec des objets sociaux spécialisés :
•
animation radio, artiste peintre, alimentation durable, citoyenneté, contes, musique, expression
corporelle.
D'autres nouent des partenariats pour profiter d'espaces d'animations : leurs locaux sont souvent trop
exigus pour les ateliers complémentaires (gym, bien-être, art). Deux associations n'ont pas de locaux
propres et organisent leurs cours et activités dans d'infrastructures communales (Maison de la Cohésion
sociale, maison de quartier).
Les partenariats permettent aussi la mise à disposition de formateurs ( par ex. Lire et Écrire) ou de
stagiaires (par ex. Marie Haps pour les logopédes)
Méthodologie de travail
La mixité
Si la mixité culturelle semble s'établir de manière assez naturelle, la mixité de genre n'est par contre pas
très simple à installer. Les huit projets accueillent majoritairement des femmes.
Nous avons décidé de considérer la mixité de genre « de fait » et mixité « déclarée ».
Seules deux associations « imposent » la mixité dans la totalité des groupes.
Cependant, les associations d'alpha accueillent une majorité de femmes. Ainsi, trois d'entre elles
constatent une mixité de fait : elles ne voient pas d'inconvénients à mêler femmes et hommes dans leurs
groupes, mais dans les faits, seules des futures apprenantes poussent la porte.
Deux associations ont décidé d'accueillir des femmes en raison du contexte de création de leurs cours
d'alpha.
Ainsi, l'une d'elles explique que la demande provient d'un groupe de femmes, mères d'enfants de l'école
de devoir. Ce cours d'alpha a été créé à leur mesure et est donc, à leur demande, exclusivement féminin.
Par contre, cette exigence « d'entre-soi » ne concerne pas les travailleurs : une association historiquement
destinée aux femmes engage expressément des hommes parmi leurs formateurs ponctuels. Et selon elle,
leur présence ne pose aucun problème structurel.
23
Démarches pédagogiques
Les formateurs en alpha FLE de la commune utilisent une pédagogie, ou plutôt une andragogie, basée sur
l'autoconstructivisme où « les apprenants construisent eux-même et pour-eux même leurs savoirs 10».
Tous annoncent varier les méthodes pour s'adapter aux apprenants et s'inspirent du terrain social pour
nourrir le contenu de leur cours (lecture d'une facture, bulletin scolaire, visite d'un musée, vécu d'un
quartier...)
Pour le français oral, ils utilisent majoritairement la méthode Pourquoi-pas :
« L'approche est globale...parce que toutes les ressources de celui qui apprend sont mobilisées : son
intellect, sa mémoire mais également son affectivité, sa créativité. L'apprenant se trouve donc au centre
du problème : il vit la langue qu'il apprend, il vit l'acte de communication dans la langue cible. [...] Dans
Pourquoi Pas !, tout au long du parcours suivi par l'apprenant, la progression se fait en spirale : on
réenvisage plusieurs fois les mêmes faits de langue en les éclairant différemment. On progresse par
macro-objectifs en braquant chaque fois le projecteur sur la notion plus spécifique qu'on voudrait
travailler. Ainsi l'élève peut, par approximations successives et de plus en plus fines, construire lui-même
sa compétence de communication, élaborant petit à petit les règles qui régissent l'outil linguistique qu'il
est en train de découvrir11 "
Pour l'apprentissage de la lecture écriture, deux associations citent abondamment les méthodes de Caleb
10 Extrait rapport association
11 Extrait de DREZE Wivine, La méthodologie S.G.A.V. aujourd'hui : une pratique pédagogique qui permet à
l'apprenant de vivre la langue qu'il apprend in Enjeux, n° 27, décembre 1992 , pp. 10 et 11. (Centre DOC du
collectif Alpha.)
24
Gattagno, qui lie apprentissage des phonèmes et des couleurs « Chaque phonème (son) et ses différentes
graphies sont liés à une couleur déterminée, cela permet de travailler la conscience phonologique, cela
permet de matérialiser les relations entre écrit et oral 12 »
Activités suivies par les apprenants
Aucune association ne propose un accompagnement individuel. Les apprenants des associations
anderlechtoises suivent la totalité des actions proposées à hauteur de 61 % : la formation linguistique se
couple avec les ateliers et le suivi individuel. Ils peuvent profiter d'un soutien global, de la multiplicité
d'approches pour apprendre à lire et à écrire ou s'exprimer en français.
12 Caleb Gattegno est l'auteur de « Les nombres et les couleurs », « La lecture en couleur ». Extrait d'un rapport
d'association qui emploie aussi la Grammaire en couleur, de P. Laurent.
25
Les associations du contrat communal de cohésion sociale accueillent près de 700 apprenants. Près de
76 % ne parlent pas le français. Parmi eux, 47 % n'ont pas de diplôme de primaire.
Le public francophone qui a le niveau primaire, voire le CEB, se retrouvera certainement dans les cours
de formation de base. Ces activités s'adressent donc au public multiculturel et infrascolarisé qui habite les
quartiers d'Anderlecht.
Activités suivies selon le niveau linguistique et le niveau scolaire
Aucune association n'a rempli l'item « accompagnement individuel uniquement ».
Peu d'associations disposent d'un service social à part entière. Souvent, la coordination ou les formateurs
se chargent de soutenir les démarches de l'un ou l'autre apprenant. Ces démarches nourrissent souvent le
contenu des cours (pédagogie socioconstructiviste) mais ne constituent pas une activité centrale de ces
associations.
C'est à destination des non-francophones non diplômés du primaire que l'offre est la plus diversifiée. Ils
sont les plus nombreux. Certaines associations leur proposent des cours d'alpha limités à la formation
linguistiques. Mais la plus grande majorité des apprenant peuvent y trouver un programme plus global :
ils peuvent profiter de cours de langue / lecture/ écriture, d'ateliers ( socioculturel, mathématique,
citoyenneté, informatique) et un accompagnement individuel dans leurs démarches. Les associations ont
un outre un réseau fort pour l'orientation des apprenants en difficultés.
Les francophones sans CEB ne sont qu'une soixantaine pour tout le dispositif anderlechtois. Ils profitent
de toutes les activités liées à l'appropriation de la langue écrite.
Les cours d'alpha-FLE ne sont pas destinés aux francophones avec un CEB – si on entend par CEB le
diplôme de primaire belge ou son équivalent étranger.
Les francophones avec CEB peuvent suivre une « formation de base / remise à niveau ». Toutefois,
quelques associations développent également d'autres activités fréquentées par ce public.. : cours de
cuisine, sorties culturelles... Très souvent, ces activités sont ouvertes à tous les apprenants. Ainsi, les
niveaux les moins avancés peuvent converser et apprendre aux contacts de personnes qui s'expriment très
correctement en français.
26
Répartition des apprenants selon le genre et l'âge
Les cours de français et d'alpha sont fréquentés à 80 % par des femmes.
Les associations d'Alpha - FLE n'accueillent pas de jeunes en âge d'obligation scolaire. Les jeunes non
francophones peuvent intégrer les classes passerelles de l'enseignement secondaire.
Ces cours intéressent surtout des personnes de 25 à 40 ans. Ainsi, près de 400 apprenants de 25 à 40 ans
fréquentent les associations subventionnées du contrat de cohésion sociale anderlechtois.
27
28
3. ACCUEIL DES PRIMO-ARRIVANTS
En Belgique, la population des primo-arrivants est très diverse : ceux-ci viennent de pays et de milieux
extrêmement différents. Toutefois, il s'avère qu'une fois sur le territoire belge, ces personnes partagent un
grand nombre de caractéristiques et rencontrent des difficultés spécifiques :
•
non maîtrise d'une des langues nationales,
•
méconnaissance des institutions,
•
des difficultés à trouver un emploi parce que leur formation n’est pas reconnue en Belgique,
difficultés à trouver un logement.
•
Les personnes sans séjour légal rencontrent des problèmes supplémentaires. Ils sont souvent
dépendants d'employeurs ou de bailleurs peu scrupuleux, ils ont peur des autorités publiques, ils
ne font pas toujours appel aux soins de santé…
Pour rappel, ces « nouveaux migrants » peuvent avoir des statuts fort différents :
•
Un statut « définitif » : regroupement familial, reconnaissance du statut de réfugié,
régularisation de séjour.
•
Un « statut temporaire » : études, visas « touristiques »/passeports.
•
Un « statut précaire » : demande de protection en cours d’examen: asile, protection
subsidiaire, victime de la traite.
Et si certaines personnes n’ont jamais été scolarisées dans leur pays, d’autres ont un niveau de scolarité
allant des humanités inférieures à l’enseignement supérieur.
Le 5 juillet 2013, l’Assemblée de Commission Communautaire française a adopté le décret relatif au
parcours d’intégration pour primo-arrivants en Région de Bruxelles-Capitale. Il institue un « projet
d'accueil individualisé traduit dans une convention d’accueil » et des BAPAs, bureau d'accueil charger
« d’exécuter les volets primaires et secondaires du parcours d'accueil. »
Ce parcours s'adresse aux personnes en séjour légal - muni d'un titre de séjour de plus de trois mois, donc
hors visa touristique – présentes en Belgique depuis moins de trois ans.
Structures pour l'accueil des primo-arrivants à Anderlecht.
Deux associations réalisent un accueil spécifique pour les « primo-arrivants ». L'une est située à
Cureghem, quartier Lemmens et l'autre près des Vétérinaires. Les primo-arrivants étaient déjà présents
dans leur public habituel avant qu'ils soient définis comme tels. Il s'agit d'associations de proximité,
porteuses d'une longue expérience et d'une assise durable dans le quartier.
Toutes deux organisent des cours de français, des modules d’initiation à la citoyenneté, une permanence
sociale qui permet un accompagnement individuel.
La disponibilité pour un accompagnement lors des démarches, un travail individualisé avec chaque
personne, pouvoir consacrer une large plage horaire à l’accueil constituent des atouts majeurs. La
difficulté de communication avec un certain nombre de services et d’institutions qui jouent un rôle
essentiel dans l’accueil et l’accompagnement des primo-arrivants reste un réel obstacle.
Les primo-arrivants peuvent profiter de tous les services présents dans les deux associations :
•
une halte-garderie, pour l'une d'elle
•
du soutien scolaire primaire, pour l'une d'elle
29
•
des cours d'Alpha-FLE, pour l'une d'elle
•
des activités d'apprentissage du français (table de discussion)
•
une permanence juridique pour les deux
•
une permanence sociale pour les deux
•
des activités d'initiation à la citoyenneté
Les deux associations travaillent avec un public mixte en termes de genre et de culture. La part des 25 à
40 ans est la plus présente.
Ces associations ont profité à 437 personnes de 0 à plus de 60 ans. Une association propose une haltegarderie accessible également aux enfants des primo-arrivants. La part des 25 à 40 ans est la plus
présente.
Elles peuvent bénéficier, le plus souvent, d'un accompagnement social individuel (47%). Les activités
d'initiation à la citoyenneté sont rarement organisées seules mais se couplent avec les autres activités de
l'association dont l'apprentissage du français (tables de discussion en français portant sur l'une ou l'autre
thématique citoyenne).
30
Méthodologie de travail
Activités citoyennes :
Celles-ci portent sur la vie quotidienne, l'histoire des institutions, des visites de lieux. Elles s'organisent
par l'utilisation d'outils pédagogiques, tables de discussion, tables de conversation en français.
Suivi des trajectoires
Une des associations décrit sa manière de réaliser le volet primaire du parcours d'intégration :
« Le suivi des trajectoires est élaboré de façon individuelle et sa durée est variable. D'une forme
générale, il se caractérise par 4 moments cruciaux:
1. État des lieux: il s'agit d'un premier contact avec le primo-arrivant au cours duquel nous allons
essayer de connaître au mieux sa situation en Belgique: situation familiale, conditions d'arrivée en
Belgique, logement, travail, niveau de français... C'est également lors de cette étape que nous
présentons nos services et activités spécifiques au public en question.
2. Analyse et clarification de la demande: il s'agit d'écouter la personne et avec elle, établir quelle(s)
est (sont) sa(ses) demande(s). S'il y en a plusieurs, un ordre de priorité est établi afin d'en
répondre une à la fois.
3. Réponse à la demande: nous faisons appel aux ressources propres et de l'entourage du primoarrivant et aussi nos compétences et outils
4. Évaluation de la réponse donnée à la demande et des perspectives: avec le primo-arrivant, on
évalue si la réponse donnée est satisfaisante. Si tel est le cas, soit une nouvelle demande est traitée
31
soit l'avenir est abordé d'une façon plus générale. »13
4. LES PROJETS COMPLÉMENTAIRES
Pour rappel, un projet complémentaire est un projet d'association qui ne répond pas de manière stricte
aux priorités du Collège mais qui contribue à la cohérence globale du contrat communal ou du dispositif
régional de cohésion sociale. Seuls les projets soutenus dans le 1er quinquennat pouvaient être retenus.
Deux projets complémentaires sont repris dans le contrat communal anderlechtois. Ils viennent en appui
à des projets prioritaires en alphabétisation. Des espaces supplémentaires de socialisation sont mis en
place. Les séances d’animations s’adressent aux parents accompagnés de leurs enfants (en bas âge). Les
outils : lectures de contes suivis d’ateliers artistiques d’une part, le jeu d’autre part.
Le deuxième projet complète des ateliers d'alpha-Fle par des jeux et développe aussi, depuis peu, ses
propres groupes d'apprentissage du français et de soutien scolaire. En outre, depuis 2003, ce projet
organise ses propres d'activités d'alpha et de soutien scolaire.
Leur atout principal est de permettre l’assimilation d’un niveau de langue basique qui permet aux parents
de renforcer leur lien avec leurs enfants et d’améliorer leur communication.
Ces deux projets profitent à 527 personnes.
5. LES PROJETS TRANSVERSAUX
–10% de l'enveloppe communale pourra être consacrée à de projets qui développent des actions
transversales de type « fête de quartier », « publication » des ou à l'usage des acteurs de la cohésion
social et qui s'intègrent dans les objectifs prioritaires.
Bon nombre de projets transversaux se sont retrouvés sur la brèche. Certains ont pu être « sauvés » grâce
à la circulaire interprétative.
Les actions transversales sont mal aimées et demeurent le plus souvent très difficiles à financer. Les
Corsaires ont perdu leur (petit) financement COSO régional du quinquennat précédent et sa version
communale a été sauvée de justesse, mais amputé de 20%. Cette décision a été mal vécue par l’équipe,
qui l’a comprise comme une sanction peu lisible, même eu regard des nouvelles priorités.
La négociation du contrat de cohésion sociale avait également été un moment difficile pour l’équipe
antérieure. La délicate négociation des fonds du contrat de cohésion sociale entre organisations qui sont
« juges et parties » en la matière fut spécialement difficile pour notre institution… »
Les Corsaires ont d'ailleurs cessé leurs activités en 2013.
Et pourtant, ces projets soutenus souvent depuis le début dans les communes ont toute leur place dans un
contrat de cohésion sociale dans la mesure où ils constituent des outils au service des associations pour
faire du lien que ce soit au travers d’activités culturelles ou au travers d’activités audio-visuelles.
Précieux travail qui vient également en appui des coordinations.
Le contrat de cohésion sociale ne soutient plus désormais qu'un seul projet complémentaire dont la
finalité est « initier les rencontres entre les différents groupes sociaux et culturels présents à Cureghem et
ailleurs, soutenir les démarches constructives, susciter le questionnement et la curiosité, mettre en valeur
13 Extrait d'un rapport P3
32
la créativité des personnes et associations qui le désirent »14
Dans la pratique, cette association est au service des associations et organise des animations citoyennes
•
mise à disposition de salles et de matériels, soutiens au réseautage
•
Expositions, débats sur les thématiques du genre, des droits fondamentaux, liberté d'expression,
interculturel.
Mixité
Ce projet attire principalement des femmes... Tout d'abord, il s'agit souvent du public d'associations
anderlechtoises déjà fréquentées selon les mêmes proportions par des femmes. Ensuite, elle précise que
« pour les communautés méditerranéennes et musulmanes, il existe un tabou pour la mixité de genre ».
Près de 914 personnes ont poussé la porte de ce projet. Il rassemble des adolescents, des
jeunes adultes et des adultes.
14 Extrait d'un rapport d'activité « action transversale ».
33
B. PROBLÉMATIQUES DES QUARTIERS
En terme de superficie et de population Anderlecht est, une des plus importantes communes de la Région
de Bruxelles-Capitale. C'est aussi une commune très hétéroclite. Pour comprendre Anderlecht, il faut
remonter 150 ans en arrière.
De la campagne aux faubourgs d'une capitale
En 1830, à l'indépendance, la Belgique doit se doter d'une capitale et choisit Bruxelles dont la superficie
se limitait alors au pentagone actuel. Anderlecht n'était alors qu'un petit village (autour de St Guidon)
entourés de hameaux (Scheut, Cureghem...) agricoles.
Les autorités belges ont commandé deux plans d'urbanisme : le plan Vanderstraeten (1840) et le plan
Besme (1865). Ils dessinent les espaces publics et les bâtiments officiels de la jeune Belgique : le palais
royal, le cinquantenaire, les boulevards, les marchés couverts, les quartiers résidentiels. La majorité des
ouvrages d'arts se situeront au centre, au sud et à l'est de Bruxelles.
Dans le plan de 1840, l'ouest de Bruxelles comptait toutefois un équipement public de très grande
envergure : un hippodrome national (grand stade des fêtes nationales, champ de manœuvre et champ de
courses hippiques), qui aurait dû être se construire sur les abords de la rue de Birmingham, depuis le
canal, sur les futurs « Aumale » et Scheut.
Mais, dans le plan Besme de 1865, cet équipement a disparu.
Dans le même temps, le nombre d'habitants explose et en quarante ans, Anderlecht et ses hameaux
deviennent un faubourg industriel de la jeune capitale (32 000 hab.)
•
En 1852 : 267 naissances, 63 mariages et 196 décès.
•
En 1892 : 1108 naissances, 266 mariages et 793 décès 15
Le développement des entreprises nécessitait une grande main-d’œuvre et les campagnes, surtout en
Flandres, ont subi des années difficiles : épidémies, famines... et les paysans rejoignent la capitale et s'y
installent.
15 Archives du Royaume, Anderlecht, registre des naissances et décès.
34
Anderlecht n'aura jamais son grand espace public mais il accueillera deux équipements majeurs : l'école
des vétérinaires ( qui déménage de la place Bara vers le site actuel) et l'Abattoir et marché d'Anderlecht
Cureghem (en concurrence et en appui avec l'abattoir de Bruxelles).
Cureghem sera dominé par le commerce de la viande, le marché aux bestiaux et les entreprises connexes
(suifs, peau, colle...) durant de très longues années. L'abattoir est un élément structurant de la vie sociale,
culturelle et économique du hameau devenu en l'espace de quarante ans et pour de longues années encore
un des bastions industriels – et ouvrier de la Belgique.16 Les entreprises se développent des deux côtés du
canal. Les hauteurs deviennent plus résidentielles.
Ce quartier a donc toujours accueilli les populations ouvrières en transit ou d'installation récente (
immigration intérieure, immigration étrangère). Les employés, les ouvriers plus spécialisés et les
manœuvres s'installent peu à peu, au rythme de leur ascension sociale aux limites de la ville et de la
campagne : Scheut, Aumale, Bizet....
Désindustrialisation des quartiers centraux
Dans l'après-guerre, les quartiers centraux de Bruxelles se désindustrialisent au profit de la périphérie. Par
ailleurs, les grandes entreprises ferment. La crise économique s'installe.
La désindustrialisation – et le sous-emploi qui en découle - ne concerne pas seulement Cureghem : elle a
16
Les rives du canal accueilleront aussi une usine électrique, des industries automobiles, des dépôts stib.
35
des conséquences sur les quartiers des logements sociaux et des habitations modestes (anciennes maisons
ouvrières, immeubles de rapports).
De grands ensembles de logements sociaux
Dès les années 60, après les opérations « cité jardins » de l'entre-deux guerres, Anderlecht voit se
construire des grands ensembles d'immeubles à appartements pour accueillir la classe moyenne ( Aurore,
quartier des Étangs... ) et dont certains étaient programmés pour, ou deviennent, des logements sociaux
(Albert, Goujons, Peterbos...). Les logements sociaux sont actuellement gérés par le Foyer Anderlechtois
ou par Assam – Sorelo.
Sous emploi
Le taux de demandeurs d'emplois anderlechtois est supérieur à la moyenne régionale, tout comme la part
des chômeurs de longue durée et de jeunes chômeurs. L'autre indicateur intéressant est la part de
chômeurs au profil employé : il est inférieur de près de 9 % de la moyenne régionale : il conforte encore
la prédominance ouvrière des travailleurs. Semblablement, les chômeurs anderlechtois sont beaucoup
moins diplômés du supérieur que dans le reste de Bruxelles.
Une association témoigne : « La majorité des femmes avec qui nous travaillons n'ont pas d'emploi. Pour
36
certaines, c'est un choix. Mais pas pour toutes. Pour ces femmes qui n'arrivent pas à trouver du travail,
l'espace géographique, intellectuel et social se réduit énormément une fois arrivées en Belgique. Et c'est
ainsi que rapidement, elles se retrouvent écrasées et enfermées par le poids de la communauté et
l'isolement économique »17
A l'échelle des quartiers où sont installés les projets du Contrat communal cohésion
sociale, ces taux sont encore plus interpellants :
Illustration 2: Chômage
Le taux de demandeurs d'emploi dépasse largement les chiffres régionaux à Cureghem, Veeweyde Wayez
et Scheut. Les parts de jeunes chômeurs et de chômeurs de longue durée sont toutes deux supérieures à la
moyenne régionale.
La carte suivante présente l'indicateur de richesse18.
17 Extrait d'un rapport « Action transversale ».
18 Indicateur calculé par le SPF Economie pour comparer le revenu moyen par habitant d’un territoire (par
exemple de la commune, ou de la région) avec le revenu moyen national par habitant. L'indice de richesse de la
Belgique est de 100. Par exemple, l’indice de richesse de la Région de Bruxelles-Capitale est de 83,5, cela
signifie que le revenu moyen par habitant de Bruxelles est 16,5% inférieur à celui du Royaume en 2008 (contre
106 pour la Région flamande et 94 pour la Région wallonne)
37
38
39
Cureghem
Le quartier où l'offre associative est la plus importante est indéniablement Cureghem. Toutefois, il faut
relativiser cette affirmation : c'est aussi le quartier le plus fragilisé de la commune, sinon de la Région et
l'un des plus dense. Il fait partie du croissant pauvre de Bruxelles, a une densité réelle et visible
(population non inscrite au registre communal) supérieure à la moyenne communale et bruxelloise.
« En 2007, date des données communiquées par la commune d’Anderlecht dans son diagnostic local de
sécurité, la population du quartier Cureghem s’élevait à 21.520 habitants, ce qui en faisait le quartier le
plus peuplé de la commune. Entre 2006 et 2010, la population a augmenté de 8.6%. Ce phénomène est
analysé comme étant une conséquence de l’immigration. De plus, le solde naturel (plus de naissances que
de décès) est positif »19. De 2001 à 2011, la population totale a fortement augmenté surtout dans le
quartier de la Rosée, près de 25 %.
La population est très jeune.
C’est aussi dans le quartier de Cureghem que l’on trouve la plus grande concentration de familles
nombreuses (plus de 6% des familles, contre moins de 2% à l’ouest de la commune, et de 2% à 6% dans
son centre) ». Le taux de familles monoparentales s’élevait en 2007 à 11.9% contre 10.9% dans le reste de
la Région Bruxelloise. »20 Ces données n'ont pas été actualisées depuis. La population totale a fortement
augmenté surtout dans le quartier de la Rosée.
« Cureghem Vétérinaire » comporte deux grands ensembles de logements sociaux : Square Albert et
Carpentier - Goujons.
« Cureghem Rosée » connaît une récente tension foncière : situé en bordure du canal, en lisière du
Pentagone, il voit l'arrivée de nouveaux propriétaires-habitants dans les usines et fabriques réaffectées.
Ces récents habitants cohabitent également avec des primo-arrivants dont une part de sans papiers, le
commerce de voiture et, bien entendu, des habitants d'une installations plus tardive mais avec des revenus
modestes.
19 Diagnostic social, Amo Rythme.
20 idem
40
Cureghem profite en outre de son histoire : ancien quartier industriel, il profite de l'engagement
traditionnel associatif et caritatif auprès des ouvriers. Il profite également d'un fort investissement
d'associations du rôle linguistique néerlandophone. Certaines sont installées là depuis de nombreuses
années, d'autres s'y engagent en profitant du dynamisme des plus anciennes.
Son « centre » accueille la maison communale et l'antenne jeunesse du CPAS, différents services comme
l'antenne scolaire. Il est par ailleurs situé non loin du centre et la valeur foncière de son bâti attire des
ONG et des fédérations associatives. Elles y trouvent des grands espaces à des prix plus accessibles
qu'ailleurs.
La règle est sensiblement la même pour des associations de première ligne à portée
régionale. Cureghem Rosée est situé à la frontière d'autres communes (Bruxelles, Molenbeek-Saint-Jean,
Saint-Gilles). Elles peuvent donc rayonner sur d'autres territoires communaux et toucher un public local.
L'offre de Cureghem est donc très variée : organismes de formation, soutien aux toxicomanes, aux sans
abris, aux personnes handicapées, restaurant social associatif, etc...
Le Contrat de Cohésion sociale y soutient des projets de première ligne ( accueil et animation pour le
public) et surtout des associations de proximité. En cela, elles s’intègrent parfaitement dans le tissu
associatif de Cureghem. Il tente de soutenir des associations des différents secteurs de Cureghem.
Ce secteur fait et a fait l'objet de nombreux contrats de quartier. Le contrat de quartier durable Canal-midi
était en cours en 2013 et le contrat de quartier Compas va s'initier en 2014.
La Roue – CERIA- Bizet
Le quartier est situé à la limite du périmètre régional. Il s'est construit autour d'une cité jardin
d'habitations sociales et d'un axe routier régional : la chaussée de Mons. Il est situé aussi en bordure de
canal. La rive opposée est une zone industrielle fortement investie dès les années soixante (Boulevard
industriel, entre autre). Il comporte quelques écoles secondaires et d'enseignement supérieur ( CERIA,
IMMI...)
Il possédait un fort axe commercial (Bizet, essentiellement) mais celui-ci est en déclin. L'offre n'est plus
diversifiée et se concentre surtout sur le commerce de proximité ( épiceries généralistes, snacks, etc..)
L'habitat et les entreprises se sont peu interpénétrés. La Roue – Bizet ont un fort accent résidentiel. Il est
occupé par des petits propriétaires, par des habitants des maisons sociales. Le parc locatif – immeubles de
rapport ou anciennes unifamiliales découpées - est surtout présent sur et aux abords directs de la chaussée
de Mons. Les abords de la chaussée de Mons accueillent des habitants aux revenus très modestes et de
nombreux primo-arrivants.
Le quartier – habitat social, parc privé modeste et parc locatif - abrite depuis peu une population d'origine
immigrée. Cette arrivée récente a créé des tensions culturelles assez forte à l'initiale entre les « anciens »
et nouveaux arrivants
L'investissement associatif y est relativement récent ( une grosse vingtaine d'années). Le quartier souffre
également de son isolement malgré l'arrivée du métro. Aucun contrat de quartier ne s'y est encore
intéressé. Par contre, un fond Beliris s'emploie à réaménager la place Wauters et rues adjacentes.
41
La partie « Trèfles » vient d'être complètement réinvestie par des immeubles d'habitat récents : habitat
unifamilial, habitat en immeubles d'habitation multiple moyen et du logement social (projet SDRB, et
promoteurs privés). Une école primaire a été installée. Toutefois, la pression scolaire y est encore très
présente.
Le taux de chômage rejoint les taux RBC. Toutefois, et c'est assez remarquable, ce quartier rencontre la
plus haute part de jeunes chômeurs et la plus haute part de chômeurs de longue durée d'Anderlecht.
Scheut - Buffon
Il est limité par l'axe commercial de la Chaussée de Ninove, un hôpital et la zone industrielle et tertiaire de la rue de
Birmingham et le dépôt STIB. C'est un quartier à dominante résidentielle.
Scheut fait l'objet d'un contrat de quartier durable jusqu'en 2015. Ce contrat couvre un périmètre qui
s’étend principalement entre la chaussée de Ninove, la ligne du train 28, la rue de Birmingham, et les rues
de Scheut, de Glasgow et Verheyden. Il s'agissait essentiellement de verdurisation, de la réhabilitation de
l'ancien centre culturel de la rue de Swaef, la rénovation du parc locatif communal et la mise en place d'une maison
de quartier.
Cette maison de quartier vient combler ce que le diagnostic social dénonçait : « un manque d'infrastructures
communautaires dans un quartier soumis à des tension sociales importantes entre différentes portions de la
population »
Le taux de chômage est supérieur à la moyenne régionale. Parmi les chômeurs, 7,88 % détiennent un diplôme de
l'enseignement supérieur pour 13, 08 en RBC.
Le pourcentage des personnes âgées de 65 ans et plus rejoint la moyenne bruxelloise. La population moyenne est
donc plus âgée qu'à Cureghem.
Anderlecht centre – Veeweyde/Aurore
Le contrat de cohésion sociale soutient 6 projets dans ce quartier qui rayonne autour de la Place Saint-Guidon
jusqu'au Canal. C'est un quartier à dominante commerciale et résidentielle. L'aspect commercial se concentre sur la
rue Wayez, ses rues transversales sont à dominante résidentielle. Le quartier comprend de nombreux immeubles de
rapport de petite et moyenne importante.
Il accueille les infrastructures culturelles anderlechtoises dont les centres culturels CF et VGC, la bibliothèque ainsi
que d'autres projets de résidences et animations artistiques. La commune y a également installé des services
décentrés ( guichet communal, maison de la participation..). Le CPAS et le Foyer anderlechtois y ont leurs bureaux.
Il est parmi les plus dense de Bruxelles, soit un peu moins du triple de la moyenne régionale (18 000 h/km2 pour
6934 h/km2/ MQ, 2011). Il comporte un noyau commercial très fréquenté : la rue Wayez.
Le taux de demandeur d'emplois y est supérieur à la moyenne bruxelloise (18,69) et l'indice richesse est de 62,03
contre 80,73.
Cette association, située près d'Aumale identifie que « Les problèmes de logement et de santé sont récurrents au sein
de la population qui compose notre public (...) Nous rencontrons également de plus en plus d'enfants issus de
familles monoparentales, ce qui augmente les difficultés psychosociales et la précarité »21
Une autre, située un peu plus haut, entre Saint-Guidon et la place de Linde, s'inquiète « Nous sommes témoin d'un
désenchantement des jeunes du quartier concernant leur perspectives »22
21 Extrait d'un rapport d'activité P2
22 Extrait d'un rapport d'activité P1
42
C. OFFRE ASSOCIATIVE DU CONTRAT COMMUNAL DE COHÉSION
SOCIALE ET L'OFFRE SOCIALE À ANDERLECHT.
Quartier
Cureghem
La Roue – Bizet - Ceria
Anderlecht-Centre Veeweyde
Scherdermael-Neerpeede
Scheut - Buffon
Mortebeek - Peterbos
Associations de première ligne
CAW (Westland)
Clos Hof te Ophem, 14
Vivre ensemble à Anderlecht, asbl
Rue Elskamp n°2 bte 6 ( Westland)
PCS Peterbos
Parc du Perterbos
AMO TTC Accueil
Avenue de Scheut, 142
Couleurs Jeunes
Boulevard Maurice Herbette,24
Maison de quartier Scheut
Rue de Swaef, 12-14
Académie de Musique d'Anderlecht
Rue de la Procession, 78
AMO TTC Accueil
Rue Saint-Guidon, 19
CASI-UO
Rue Saint-Guidon, 94
Centre Socioculturel Alevi de
Bruxelles (CSAB)
Chaussée de Mons 439
Manguier en fleurs (Le)
Rue Edmond Delcourt Straat, 23
Muziekacademie Anderlecht
Place de la Vaillance 5
PAZAPAZ
Rue du Greffe, 5
Safa, asbl
Avenue Raymond Vander Bruggen 61
Sémaphore
Quai de Bistebroeck
Wegwijver
Rue d'Aumale, 7
AMO Sésame
Rue de la Sympathie, 1-2
Ecole des Arts d'Anderlecht
Chaussée de Mons, 884
Les enfants de la Roue, VA asbl
Rue des Plébéiens, 14
Restaurant social communal
Parc des Colombophiles
Maison Verte et Bleue
Rue du Chaudron, ferme Taqui.
Mayfair
Rue de Neerpede, 805
ADIF - Inforfemmes
Avenue Clemenceau 23
Alhambra
Rue Rossini 14-18
Amis de l’Etincelle (Les)
Rue Charles Parenté 5
43
Association des ressortissants
nigérians de Belgique (Arnibel)
Rue Heyvaert 37
Association Sociale et Culturelle de
Travailleurs Turcs en Belgique (L’)
(ASCTTB)
Rue August Gevaert 39
Atelier du Midi
Rue de l’Instruction 78
Avicenne
Rue du Chimiste 35
Beeldenstorm
Chaussée de Mons 145
Bled de Kur'ghem - Ancrage
Chaussée de Mons, 60
Bouée (La)
Rue Georges Moreau 178
Bougie (La) – (EDRASS)
Square Albert I
Bout du Monde (du) (CBM) – Joyeux Rue des Goujons 59
Goujons – Groupe des voisins
Brede School Kuregem
Rue Georges Moreau 104
Cactus (Le)
Rue Van Lint 16
Centre des Jeunes d’Anderlecht
Rue Van Lint 29
Cirqu’conflex
Rue Rossini 14-18
Club 3 x 20
Rue Georges Moreau 102
Convergences
Boulevard de la Révision 36-38
Cosmos – Caverne d’Ali Baba –
Mamans africaines (Les) -
Rue Dr. De Meersman 14
Culture et Santé
Chaussée de Mons, 130
Cultureghem
Rue Ropsy-Chaudron 24
Cureghem Au Féminin
Rue de l’Instruction 90-92
DoucheFlux
Rue des Vétérinaires 84
Educateurs de rues et Animateurs
Rue Rossini 14-18
sociosportifs (EDRASS) – Formafoot
– FC Lemmens
Espace Culturel Belgo-Camerounais
Rue Sergent De Bruyne 71
Été à la Rosée (L’)
Rue des Mégissiers 12
Etincelle (L’)
Rue des Vétérinaires 17
Football-Etudes-Familles-Anderlecht
(FEFA)
Boulevard de la Révision 75
Huis der Gezinnen
Rue des Vétérinaires 20
Institut de la Vie
Rue Ropsy-Chaudron 7
Ket in Kuregem (KIK)
Rue Georges Moreau 1A
KSJ
Rue Georges Moreau 104
LEEP
Rue du Chimiste 35
Maison des Enfants (La)
Rue Van Lint 18
Meilleur Lendemain
Rue Eloy 80
Musique plurielle
Rue Rossini 14-18
44
2
Neko (Le)
Rue Raphaël 28
Pas-moi
Rue Ropsy-Chaudron 7
PCS Albert
Square Albert
Pissenlits (Les)
Chaussée de Mons 192
Projet Lama
Rue Gheude 47
Réseau d’aide aux toxicomanes
(RAT)
Rue Plantin 29
Rosée (La)
Rue de la Rosée 7-9
AMO Rythme
Avenue de Clémenceau 22
Samenlevingsopbouw
Rue Georges Moreau 110
SAS Bruxelles-Midi
Avenue Clémenceau, 22
Service d’Accompagnement de
Bruxelles (handicap)
Rue de la Poterie 20/4
Toit de l’Amour
Rue Eloy 81
Stations de plein Air
Départ de la Maison de la Cohésion sociale
Union des Femmes Libres pour
l’Egalité des Droits (UFLED) -
Rue Dr. De Meersman 30
Université populaire d'Anderlecht
Rue du Chimiste 34-36
Walalou
Rue Otlet 28
Assemblage
Divers quartiers.
Associations de seconde ligne
CPAS
Avenue R. Vander Bruggen, 62-64,
Maison de la Participation
Rue Wayez, 94
Action sociale (L’)
Rue De Fiennes 75
ADDEMAS (enfants et adultes
séparés)
Rue Brogniez, 203
Antenne scolaire (L’) – Médiation
locale (La)
Rue De Fiennes 71
Boutique Logement et Énergie (La)
Square Albert I
Centre d’Etude Belgo-Espagnol Pablo Rue Ropsy-Chaudron 7B
Iglesias
Centre de Rénovation Urbaine (CRU) Chaussée de Mons 211
CKG Sloebernest
Rue Plantin 37
CPAS (18-24a)
Rue de l'Instruction, 58
Ligue Alzheimer – Centre Info
DEMences (IDEM)
Rue Brogniez 46
Médiation de dette (CPAS)
Square Albert 1er, 16
Service social de Cureghem
Rue Van Lint 75-79
Service Social de la Rosée
Rue de la Rosée 7
Syndicat des Locataires
Square Albert I
45
Union des Locataires d’AnderlechtCureghem (ULAC)
Chaussée de Mons 211
Médical et paramédical
Consultation ONE
Rue Homère 44
Consultation ONE
Rue d'Aumale 11
Le foyer de l'équipe (internat)
Rue de Veeweyde, 83
Maison médicale Horizons
Rue du Drapeau, 5
Planning familial Séverine
Avenue Raymond Vander Bruggen 23
Maison médicale Perspective
Rue Alexandre Pierrard 3
Maison de la Santé et de la parentalité Chaussée de Mons, 1064
Consultation ONE
Rue Docteur Lemoine, 13
Centre de Jour de Réadaptation
Cognitive Fonct. «La Braise»
Rue de la Vigne, 56
Centre de Planning Familial du Midi
(CPFM)
Avenue Clemenceau 23
Centre médical Rhazes
Chaussée de Mons 112
Consultation ONE
Rue Dr. De Meersman 14
Consultation ONE
Rue des Goujons 61
Kind en Gezin
Rue des Vétérinaires 20
L'équipe
Rue Lieutenant Liedel, 85
Maison Médicale d’Anderlecht (La)
Avenue Clemenceau 98
Medi Sud
Chaussée de Mons 15
MediKuregem
Rue Joseph Dujardin 6
Parthages
Rue de la Poterie 20/9
Infrastructures à disposition du public,
sports et culture.
Bibliothèque et Ludothèque de
l’Espace Maurice Carême
Rue du Chapelain 1-7
Centre culturel Escale du Nord
Rue du Chapelain 1
De Rinck
Dapperheidsplein 7
Maison des Artistes
Rue du Bronze 14
Zinnema
Rue Veeweidestraat 24-26,
Centre culturel Escale du Nord
Rue de Swaef 18
Maison de quartier Scheut
Rue de Swaef, 12-14
Piscine Cocof et centre sportif
Complexe CERIA
Boutique Culturelle (La) – Partenariat Rue Van Lint 16
de Cureghem
Curo-Hall – Maison de la Cohésion
Sociale
Rue Ropsy-Chaudron 7
Espace 16 ARTS
Rue Rossini, 16
46
Euclides – Technoweb
Rue du Chimiste 34-36
Maison de Quartier Chimiste
Rue du Chimiste 35
ISP et Formations
Casa Blanco
Quai de l'industrie
Centre anderlechtois de Formation
Rue du Chimiste, 34-36
Formation et Aide aux Entreprises
(FAE) – Sireas
Rue Brogniez 46
Kurasaw Productions – un projet de
MAKS
Rue Georges Moreau 110
Logement pour tous
Rue du Chimiste 34-36
Mission Locale d’Anderlecht
Rue Ropsy-Chaudron 7
Mulieris
Avenue Clemenceau 4
Murmuur
Rue du Chimiste 34-36
Rénovassistance
Rue du Chimiste 34-36
ULAC (ISP)
Rue des Goujons
ONG, Fédérations
Association des Maisons d’Accueil et Rue Gheude 49
des Services d’Aide aux Sans-Abri
(AMA)
Fédération des Services Sociaux
(FdSS)
Rue Gheude 49
Fondation pour les Générations
Futures
Rue De Fiennes 77
Institute of Peace and Development
(Inspad)
Rue Brogniez 121
Instituut voor natuur en bosonderzoek Rue de la Clinique 25
(Inbo)
International World Helps (IWOH)
Rue Brogniez 94
Kauri
Rue De Fiennes 77
Maison du Protestantisme
Rue Brogniez 44
Solidarité Protestante ONG
Rue Brogniez 46
Studio Globo ONG (nl)
Rue Otlet 28
47
D. SATURATION
Près de 90 % des associations déclarent leurs activités comme saturées pour les activités des priorités
COSO. La plupart réoriente les non inscrits vers d'autres associations soutenues par le contrat communal
et chez Lire et Écrire pour l'Alpha-FLE.
Certes, des usagers sont certainement inscrits sur plusieurs listes d'attente. Cependant, la taille des listes
déclarées suffit à considérer que l'offre associative d'Anderlecht est inférieure aux besoins des
habitants.
Soutien et accompagnement scolaire
En moyenne, les associations d'Anderlecht ont dû refuser l'inscription de 35 enfants/jeunes, avec une
répartition fille-garçon sensiblement égale.
Une seule association se déclare non saturée. Une autre présente une liste d'attente de 169 enfants. Un
seul projet a été retiré du calcul de moyenne : la liste d'attente est très longue car son champs d'action est
également régional (proximité avec une athénée) et son projet pédagogique est particulier (football+ école
de devoir)
Alphabétisation et apprentissage du français pour adultes peu ou non
scolarisés
En moyenne, les associations ont dû refuser l'inscription de 25 personnes. Les femmes sont majoritairement
demandeuses (72 % ) même dans les associations qui organisent des cours mixtes.
Deux associations sur les 8 projets se déclarent non saturées ou très peu saturées (2 non inscrits).
Accueil et accompagnement des primo-arrivants
Deux associations ont introduit un projet d'accueil. L'une se déclare non saturée tandis que l'autre n'a pas pu suivre
60 personnes, dont 45 femmes.
48
E. TRAVAIL EN RÉSEAU, EN PARTENARIAT ET ORIENTATION.
Travail en partenariat
Soutien et accompagnement scolaire
La grande majorité des partenariats se nouent autour des activités socioculturelles, sociosportives. Ils sont aussi
prédominants dans les actions citoyennes et pour le soutien à la parentalité.
Les associations soutenues profitent d'associations plus spécialisées : ONG, associations essentiellement artistiques
ou sportives, psychologie, santé...
Chaque association a un réseau propre. Seuls quelques partenaires reviennent régulièrement : l'Antenne scolaire
pour la médiation, le réseau des AMO, Cirqu'onflex, la coordination des écoles de devoirs.
Le schéma suivant présente les partenariats déclarés à l'exception de la mise à disposition d'infrastructures.
49
Travail en réseau
Le réseau des associations - toutes actions confondues - est toujours composé d'organismes publics avec
une prédominance des organismes publics communaux, ce qui témoigne encore de leur ancrage local.
Elles font très rarement appel aux syndicats, sauf si cette relation fait partie du projet d'association. Les
syndicats ne semblent pas être leur relais habituel pour les questions d'accès aux droits sociaux. Elles
semblent préférer le réseau associatif pour l'orientation et la mise en réseau. Elle fonctionnent en secteur,
déploient leurs activités dans un champ associatif qui entretient des relations privilégiées avec ses
institutions baïeuses, les associations et institutions locales.
Elles collaborent également plus facilement avec des associations subventionnées.
La collaboration avec les comités de quartier est plus ponctuelle que structurelle. Il s'agit certainement
de mise en réseau liés à des projets bien précis : aménagement de l'espace public, programmation des
contrats de quartiers, animation d'un potager collectif...
La plupart travaillent avec des personnes ressources, de souvent à parfois. Les rapports ne les identifient
pas mais on peut imaginer qu'ils s'agit de bénévoles, d'anciens travailleurs, de soutiens, bref, de toutes ces
personnes qui mettent la main « à la pâte » et qui ouvrent l'horizon des associations. Seules 5 associations
sur les 26 projets de cohésion sociale à Anderlecht ne font jamais appel à ces personnes.
L'approche choisie pour mobiliser le réseau est majoritairement individuelle et collective. L'approche
communautaire est également utilisée (plus ponctuellement) voire jamais par trois associations sur les 26
projets. Reste à savoir ce qu'elles entendent par approche communautaire : interculturalité, travail de
quartier ou identitarisme ?
50
Illustration 3: Réseaux et partenariats / toutes priorité/ selon les besoins
51
F. DIFFICULTÉS IDENTIFIÉES DANS LA MISE EN ŒUVRE DES
ACTIONS.
Actions transversales
Une des deux associations dénonce le manque de réactivité des partenaires potentiels, qui malgré les
contacts répétés, n'oriente pas leur public.
Elles s'inscrivent souvent dans une démarche d'éducation permanente. Lors des activités, qu'elles veulent
mixtes, l'une d'elles identifie un inconvénient de la mixité de genre : « En présence des hommes, certaines
femmes vont se replier sur elles-même, ne s'autoriseront pas à parler d'elles, censureront leurs propos et
retrouveront l'immobilité du corps que l'on attend d'elles »23
La même association souhaiteraient une plus grande mixité culturelle. Elle travaille avec plusieurs
structure et remarque que l'inscription répond souvent à un fonctionnement affinitaire : « une femme qui
s'inscrit dans une association, elle s'y plaît, elle y trouve ce qu'elle cherchait, elle va en parler autour d'elle
et petit à petit vont s'inscrire son amie, sa cousine, sa belle-sœur, sa voisine etc., toutes issues du même
quartier, village ou région d'origine »24. Elle poursuit en soulignant la solution de travailler en partenariat
avec des associations d'autres quartiers ou marquées par la prédominance d'autres communautés d'origine.
Actions de soutien et accompagnement scolaire
De nombreuses associations rapportent des difficultés liés à l'institution scolaire :
•
Turn over des instituteurs et professeurs, manque de disponibilité des acteurs scolaire.
•
Communication faible ( non transmission des bulletins et des informations)
•
Augmentation du retard scolaire (redoublement)
•
Surpopulation des classes et des cours de récréation, impact sur le stress scolaire que les enfants
« ramènent » dans l'association.
D'autres font également le constat d'une paupérisation croissante des enfants : manque de matériel
scolaire, repas de midi /goûter frugal, tenue vestimentaire pas adaptée au climat (chaussures, manteau..),
aucune autres activités extrascolaire sinon celles de l'association...
Elles abordent aussi des difficultés propres à leurs associations, liées aux manques de moyens financiers
structurels pour mener à bien leur objet social. La plupart du temps, la question porte sur le personnel à
engager :
•
Moyen financiers limités pour assurer le salaire des encadrants.
•
Contrat de travail précaires ( temps partiel, étudiants, bénévoles)
•
Faible formation du personnel engagé à travers les postes subventionnés
23 Extrait d'un rapport.
24 Extrait d'un rapport
52
•
Difficulté des encadrants à adhérer au projet de l'association, à s'engager.
•
Les bénévoles s'impliquent souvent à court terme et se déplacent rarement pour les réunions
d'équipe.
•
Lors des examens, les travailleurs-étudiants sont indisponibles ( janvier-février, mai-juin, août).
Leurs horaires de cours et donc leurs disponibilités varient d'un quadrimestre à l'autre.
Toujours en raison de la faiblesse des moyens accordés, plusieurs se plaignent de l'exiguïté et de l'état de
leurs locaux.
Alphabétisation et apprentissage du français pour adultes peu ou non
scolarisés
Difficultés propres au public accueilli :
•
Absentéisme des apprenants contraints de remplir les exigences administratives de leur parcours
d'insertion primo-arrivants ou insertion professionnelle. Démotivation car les absences nuisent à
la continuité des apprentissages.
•
Refuser des apprenants : la demande surpasse l'offre disponible dans les associations
•
Précarité des apprenants qui cumulent les problèmes de santé, de logement et de discrimination.
Difficultés propres aux associations :
•
Charges administrative très complexes liées à la gestion de l'association et des subventions.
•
Moyens financiers trop restreints pour engager un formateur et dédoubler les groupes
d'apprentissage. Le cours unique fait donc face à une grande hétérogénéité du niveau de français
des apprenants.
•
Exiguïté des locaux pour les activités complémentaires (artistiques, sportives...)
53
G. POINTS FORTS DES ASSOCIATIONS
Ces associations ont un ancrage local et ont, pour la plupart, l'habitude de collaborer entre elles. Les
relations se tissent autour des diverses concertations locales ( cohésion sociale, ...), autour d'affinités
pédagogiques, de projets ponctuels réalisés notamment par les associations transversales, les fêtes de
quartiers. Elles participent également à des coordinations régionales.
En tant qu'associations de proximité, elles disposent des savoirs nécessaires pour placer ses usagers dans
une histoire familiale, scolaire, sociale, affinitaire et culturelle. Ainsi, une association accompagne les
bénéficiaires sans leur démarche administratives. Ces expériences sont l'occasion, de retour en classe à
« des jeux de rôles lors des formations théoriques, nourris des difficultés rencontrées, afin de les rendre
plus autonomes »25
Elles adoptent des démarches de pédagogies actives. Elles varient les méthodes pédagogiques pour mieux
rencontrer les besoins des enfants et des apprenants.
Parmi les associations d'Anderlecht, quelques unes ont plus de 20 années d'existence. Certaines
accueillent les habitants sur plusieurs générations. Elles ont pu accumuler autant d'années d'expériences et
de savoirs sur leur quartier, son évolution, ses habitants.
La plupart marque un souci très grand à la formation continuée de leur permanents, animateurs,
formateurs et travailleurs sociaux. Un souci d'autant plus grand que les moyens financiers limités les
contraignent à engager souvent des travailleurs peu diplômés ou récemment diplômés, donc avec peu
d'expérience professionnelle.
La multiculturalité se retrouve très souvent dans les équipes pédagogiques. Elles la jugent comme un
atout pour comprendre le parcours des usagers.
Rares sont les associations d'alpha-FLE à se limiter au simple enseignement du français. Les apprenants
ont accès à une foule d'ateliers qui les soutiennent ou les accrochent à la langue. Elles adoptent le plus
souvent une démarche d'éducation permanente sans être directement reconnues par le décret. Une d'entre
elles s'adresse principalement aux parents de deux écoles primaires. Elle souligne que ce public est
composé majoritairement de « femmes arrivées récemment en Belgique qui vivent souvent un isolement
social important et pour certaines, la pression de leur mari/de leur communauté. Venir à nos activités
équivaut à prendre une bouffée d'air et à rompre avec un quotidien répétitif et vécu comme oppressant »26
Pour le soutien scolaire, de nombreuses associations se placent comme un entre deux entre la famille et
l'école. Étant donnée la réalité scolaire bruxelloise ( turnover des enseignants, investissement souvent
limité aux heures de classe), elles se positionnent de plus en plus comme un partenaire éducatif privilégié
pour assurer les ponts entre famille et école.
Les élèves y trouvent également un endroit accueillant pour réaliser leur travail scolaire. Certaines ont
l'occasion d'organiser un soutien plus individualisé en cas de difficultés, des médiations scolaires lorsque
le besoin s'en fait sentir. D'autres misent sur l'entraide entre les plus jeunes et les plus âgés, entre les plus
formés et les moins formés. Elles offrent le plus souvent un accompagnement global : les élèves peuvent
y suivre les cours et le soutien scolaire mais aussi des ateliers, des sorties, un soutien ou une orientation
sociale. « Toutes les démarches pédagogiques dont nous nous inspirons permettent une approche
heuristique de l'accompagnement des enfants, des ados, des adultes »27
25 Extrait d'un rapport.
26 Extrait d'un rapport.
27 Extrait d'un rapport
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CHAPITRE 3 : QUELQUES PISTES DE RÉFLEXION
En route pour le troisième quinquennat…
Tous les cinq ans le secteur est secoué en fonction des rapports de force qui vont s’établir entre les
communes/la Région/les associations. Le rapport 2011 du CRAcs analyse de manière très pointue la
transition du premier quinquennat au deuxième quinquennat. Citons les : « force est de constater que cet
ensemble d’opérations (décisions/réactions) ont produit du changement dans la continuité ». Pour le
troisième quinquennat comment les changements vont-ils s’opérer ?
Cabinets politiques aidés de leur bureau de consultance établiront les axes prioritaires. Les mêmes, des
nouveaux, un mixte des deux ? Ils seront établis sur base d’une photographie de la réalité socioéconomique et démographique du territoire régional et communal. Les coordinations locales et les
associations seront-elles associées à l’établissement des priorités ? Elles seraient juge et parti ! Peutêtre ? Toutefois, il me semblerait judicieux de les associer d’une manière ou d’une autre. Comment ?
Voilà toute la question.
Tout au long de l’année 2015, l’incertitude s’installera à nouveau au sein des associations, au sein du
secteur.
Le projet sera-t-il reconduit ou pas ? Les priorités seront-elles les mêmes ? Comment
réorganiser les projets pour correspondre ? Craintes de perte d’emploi, etc.
Une des grandes faiblesses du secteur c’est l’absence d’un organe représentatif indépendant et
autonome des associations.
Et pourtant ce secteur, représente 231 associations (contre 256 au premier quinquennat) en contrat
communal, et 54 associations en régional. Au total : 285 associations qui pourraient si elles se
concertaient constituer un interlocuteur auprès des pouvoirs régionaux et communaux. Il ne faut pas être
d’accord sur tout mais peut-être sur l’essentiel : refinancer ou financer à hauteur raisonnable et
revaloriser le secteur !
Au regard des moyens attribués aux autres dispositifs, le secteur de la cohésion sociale reste le parent
PAUVRE et fonctionne avec des bouts de ficelle. Choix idéologique ? Probablement. La disparité entre
les communes mais aussi la disparité entre les moyens accordés aux uns et pas aux autres doit être
soulevée.
Ce qui caractérise le secteur c’est peut-être surtout et avant tout un manque d’identité. De nombreuses
associations s’identifient à leur secteur de reconnaissance : l’éducation permanente, centre de jeunes,
AMO éducation populaire. La solidarité entre associations en prend un fameux coup lorsqu’il s’agit de
répartition budgétaire. Le chacun pour soi devient la norme, démarches clientélistes et politiques vont
bon train, c’est pour la bonne cause et pour la bonne cause pourquoi avoir des scrupules !!
Rares sont les associations qui revendiquent haut et fort le label Cohésion sociale. La plupart du temps
personne n’y comprend rien car les aspects procéduraux et administratifs sont lourds, compliqués et
parfois stériles. Le secteur devrait pouvoir s’inspirer modestement de ce qui passe ailleurs. Une
simplification administrative s’impose de toute urgence.
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Revenir aux projets culturels ! Revenir à l’originalité du « PIC » qui de 1994 à 2000 a permis
l’instauration de nombreux projets culturels et interculturels dans les quartiers. La culture au service du
« vivre ensemble » et du dynamisme local. Favoriser l’accès aux structures culturelles existantes et
développer des actions culturelles de proximité. Valoriser la diversité des cultures et des modes
d’expression dans un souci de dialogue interculturel. L’absence de cette priorité induit le repli des
associations sur elles-mêmes : elles se concentrent principalement sur un travail « d’éducation » et de
« formation » de la personne : l’enfant au soutien scolaire qui doit réussir à l’école, l’adulte au cours
d’alphabétisation qui doit pouvoir se débrouiller seul, le primo-arrivant bien informé de ses droits et
devoirs doit pouvoir s’intégrer dans la société d’accueil. La dimension collective est de fait écartée.
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TABLE DES MATIÈRES
LE CONTEXTE COMMUNAL ............................................................................................................................... 2 MISSIONS DE LA COORDINATION ................................................................................................................... 2 LE CONTRAT COMMUNAL DE COHÉSION SOCIALE 2011-­‐2015 ............................................................. 2 LES BUDGETS ............................................................................................................................................................. 2 LA SUBVENTION COMMUNALE COHÉSION SOCIALE 2013 ....................................................................................... 5 LA CONCERTATION LOCALE .......................................................................................................................................................... 6 L’ASBL VIE ASSOCIATIVE FRANCOPHONE D’ANDERLECHT ................................................................................................... 7 La Maison de la Cohésion sociale ........................................................................................................................................ 8 Les « Enfants de la Roue » ..................................................................................................................................................... 8 Les « Enfants du Compas » .................................................................................................................................................... 8 Le Curo-­‐Garden ........................................................................................................................................................................... 9 A. CARACTÉRISTIQUES DE L'OFFRE SPÉCIFIQUE À CHAQUE CATÉGORIE .............................................................. 10 1. LE SOUTIEN ET ACCOMPAGNEMENT SCOLAIRE ............................................................................................................. 10 Types d'activités ..................................................................................................................................................................... 10 Méthodologie ............................................................................................................................................................................ 11 Relation et travail avec les écoles .................................................................................................................................... 13 Médiation ................................................................................................................................................................................... 19 Mixité culturelle et de genre .............................................................................................................................................. 19 Relation et travail avec les familles ................................................................................................................................ 20 2. L'ALPHA-­‐FLE ...................................................................................................................................................................... 21 Type d'activités ........................................................................................................................................................................ 21 Dynamiques de travail en partenariat ........................................................................................................................... 23 Méthodologie de travail ....................................................................................................................................................... 23 3. ACCUEIL DES PRIMO-­‐ARRIVANTS ..................................................................................................................................... 29 Structures pour l'accueil des primo-­‐arrivants à Anderlecht. .............................................................................. 29 Méthodologie de travail ....................................................................................................................................................... 31 Suivi des trajectoires ............................................................................................................................................................. 31 4. LES PROJETS COMPLÉMENTAIRES .................................................................................................................................... 32 5. LES PROJETS TRANSVERSAUX ........................................................................................................................................... 32 Mixité ........................................................................................................................................................................................... 33 B. PROBLÉMATIQUES DES QUARTIERS ................................................................................................................... 34 Cureghem ................................................................................................................................................................................... 40 La Roue – CERIA-­‐ Bizet ......................................................................................................................................................... 41 Scheut -­‐ Buffon ......................................................................................................................................................................... 42 Anderlecht centre – Veeweyde/Aurore ........................................................................................................................ 42 C. OFFRE ASSOCIATIVE DU CONTRAT COMMUNAL DE COHÉSION SOCIALE ET L'OFFRE SOCIALE À ANDERLECHT.
................................................................................................................................................................................. 43 D. SATURATION ....................................................................................................................................................... 48 Soutien et accompagnement scolaire ............................................................................................................................ 48 Alphabétisation et apprentissage du français pour adultes peu ou non scolarisés ................................... 48 Accueil et accompagnement des primo-­‐arrivants .................................................................................................... 48 E. TRAVAIL EN RÉSEAU, EN PARTENARIAT ET ORIENTATION. .............................................................................. 49 Travail en partenariat ........................................................................................................................................................... 49 Travail en réseau .................................................................................................................................................................... 50 F. DIFFICULTÉS IDENTIFIÉES DANS LA MISE EN ŒUVRE DES ACTIONS. ................................................................. 52 Actions transversales ............................................................................................................................................................ 52 Actions de soutien et accompagnement scolaire ...................................................................................................... 52 Alphabétisation et apprentissage du français pour adultes peu ou non scolarisés ................................... 53 G. POINTS FORTS DES ASSOCIATIONS ..................................................................................................................... 54 57