Les PLM répondent à Inco

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Les PLM répondent à Inco
LE CAHIER
INGRÉDIENTS
Spécial
INCO
LE POINT SUR
INGRÉDIENTS PROCÉDÉS EMBALLAGE QUALITÉ
Les PLM
répondent
à Inco
ISTOCK
Logiciels
Les logiciels PLM (Product Lifecycle Management) sont connus pour leur intérêt
dans la gestion des cycles de vies de projets R & D. Ils apportent également une valeur
ajoutée pour mieux répondre à la réglementation Information des Consommateurs.
Visions d’industriels et des principaux fournisseurs.
LA PAROLE À S David Carré,
responsable R & D chez Celtigel
Une base de données performante
sur les matières premières
eltigel a été client pilote en
2013 d’un outil PLM complet
édité par Vif. Nous avons observé
un gain en rapidité et en fiabilité
lors du travail de formulation mais
le logiciel nous a aussi permis
d’appréhender plus facilement le
passage à Inco. Le PLM nous sert
aussi pour la vérification de critères nutritionnels spécifiques à
la restauration hors domicile et à l’identification des
allergènes présents. C’est un outil performant dans la
mesure où la base de données sur les matières premières est complète, précise et fiable. Toutes les
données nutritionnelles et allergènes pour Inco reposent sur les caractéristiques physico-chimiques des
matières premières. Nous avons donc un niveau d’exigences très important sur la base de données
« matières premières » considérée comme le socle de
l’outil. Cependant, sur la partie nutritionnelle, le logiciel ne remplace pas les analyses. Il aide bien
évidemment à la définition des valeurs nutritionnelles
étiquetables, mais à condition que le client distributeur accepte la démarche théorique par calcul ou
accompagnée d’analyses. Certains de nos clients restent sur une réponse analytique exclusivement. ●
C
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A
vec la mise en application
du règlement UE 1169/2011
(Information du consommateur), nombre de fournisseurs de logiciels ont mis à jour leur
PLM. Ces derniers sont axés sur les
métiers R & D et permettent de gérer
des projets, simuler des recettes et
centraliser des données. Le 13 décembre 2014, Inco va impacter la mise en
évidence des mentions allergènes. De
plus, ceux qui étiquettent déjà les
valeurs nutritionnelles vont devoir
répondre aux exigences du règlement
dès cette année. Les nouveaux
tableaux nutritionnels deviendront obligatoires pour tous en 2016. Dans le
cadre de cette réglementation, l’intérêt
majeur PLM est de pouvoir automatiser
les mises à jour dans les différents
documents techniques. En résulte alors
un gain de temps et de productivité
pour les équipes impliquées. Néanmoins, à chacun de définir son besoin.
Quand on pose la question aux
industriels utilisateurs, la majorité n’a
pas attendu Inco pour s’équiper. Les
PME choisissent d’installer un PLM
afin de rassembler les diverses informations production, qualité, R & D,
emballage, logistique en un seul point
avant même de penser aux implications pour Inco. Cela leur permet de
gérer la formulation R & D, le calcul
de prix de revient ou de valeurs nutritionnelles (par les tables Ciqual et
USDA), les fiches techniques…
Une entrée en application
très proche
Vif a développé un PLM, commercialisé depuis 18 mois, puis une version
simplifiée pour répondre exclusivement au règlement 1 169/2 011. Vif
PLM édition Inco intègre un didacticiel
afin de se passer de formation et est
disponible en Saas (Software as a service), sans aucune installation sur le
poste utilisateur. La différence entre
VIF PLM et VIF PLM édition Inco se situe
essentiellement dans le paramétrage.
Ce produit est plus économique que
la version complète, mais aussi moins
paramétrable. «Tout l'intérêt de ce PLM
est de répondre à l'urgence. Le règlement Inco entre en application le
13 décembre 2014, cela va donc laisser
très peu de temps aux industriels qui
ne sont pas prêts. Pour leur donner
envie de s'équiper, nous proposons de
tester l'outil gratuitement pendant un
mois et nous parions sur la facilité de
prise en main pour finir de les convaincre », précise Marianne Lapierre, responsable commerciale chez Vif.
Food Development, partenaire de
Vif, a participé au développement de
VIF PLM. Le spécialiste de la R&D pro-
pose de son côté une version également simplifiée du PLM et accessible
en mode Saas. Vincent Lafaye, directeur de Food Development, témoigne :
« cette solution, appelée Mulsii-inco,
peut s'adresser à des petites entreprises et à tous ceux qui font de la
vente à emporter comme des chaînes
de restauration, de snacking ou des
gros artisans, qui sont aussi concernés. Ces derniers sont souvent peu
informés et peu préparés à Inco et
auront besoin d’outils simples, économiques et efficaces. C'est un logiciel
pratique, sans installation, utilisable à
partir d'une tablette ou d'un smartphone si on le souhaite. Autre avantage, ce PLM peut même être connectable avec d'autres systèmes
informatiques, de gestions de production ou de facturation de type caisses.»
LA PAROLE À S Philippe Diehl, coordinateur management
qualité environnement chez SVA Jean Rozé
Une solution structurante pour définir
les rôles de chacun
a SVA Jean Rozé a opté pour un logiciel PLM de
BeCPG. Être équipé d’un PLM nous aide à répertorier les allergènes de manière systématique et
organisée, surtout quand nous avons des recettes
complexes telles qu’un bœuf bourguignon. De plus,
pour le calcul de valeurs nutritionnelles de plusieurs
dizaines de recettes, il faut vraiment passer à outil
plus performant qu’une solution manuelle. Le principal piège est de croire qu’un logiciel seul va résoudre
tous les problèmes d’organisation dans une entreprise. Nous étions avant tout prêts à changer nos habitudes de travail.
Nous avons retenu un logiciel intuitif et le fabricant a été à notre disposition par téléphone quand nous avions des difficultés pour mettre en
pratique certains points de la formation. Le plus souvent, nous obtenions
les réponses en 30 minutes. L’autre avantage de cette solution est son
prix, d’autres logiciels étant inabordables dans le contexte actuel. Enfin, le
fait d’installer le logiciel a été structurant car il a permis de définir les
rôles de chacun et de supprimer les solutions traditionnelles telles qu’Excel et messagerie. Dernier avantage, que ce soit sur tableur ou sur PLM, il
est toujours nécessaire de passer du temps à renseigner les données.
Néanmoins, ce qui fait gagner du temps c’est qu’une fois dans le logiciel,
elles sont rangées de manière standardisée. ●
Gagner du temps
et de l’efficacité
Chez Lascom, deux modules du
PLM complet permettent de répondre
à la réglementation Inco. La première
partie est dédiée à la formulation, tandis que le référentiel centralise l’ensemble des données et des documents. Virginie Lameger, responsable
marketing et communication de Lascom, insiste : « Il ne s’agit pas uniquement d’être conforme à Inco, mais
d’en profiter pour être plus efficace.
Le gain de temps pour la mise sur le
marché, la réponse plus rapide aux
appels d’offres est réellement à prendre en compte par la suite. La R & D
peut se concentrer sur son cœur de
métier au lieu de perdre du temps
avec le côté administratif de cette nouvelle réglementation. » Elle ajoute
qu’au vu du nombre de critères à calculer et à vérifier, un logiciel permet
de gagner un temps précieux.
INGRÉDIENTS PROCÉDÉS EMBALLAGE QUALITÉ
L
LA PAROLE À S Alexandre Lautru,
responsable R & D chez Miti
Vif PLM édition Inco
intègre un
didacticiel afin
de se passer de
formation et est
disponible en Saas
(Software as a
service), sans
aucune installation
sur le poste
utilisateur.
La différence entre
VIF PLM et
VIF PLM édition
Inco se situe
essentiellement
dans le
paramétrage.
Des mises à jour automatiques
sur les évolutions Inco
iti bénéficie d’une installation du PLM complet
de Food Development en Saas (Software as a
service), c’est-à-dire que nous louons le logiciel et
que nous y avons accès par internet. Cela a des avantages, notamment parce qu’il est possible de
travailler d’un poste situé dans un bureau comme
dans un laboratoire. La maintenance est gérée à distance, ce qui nous simplifie la vie. Concernant la mise
en conformité par rapport à Inco, nous aurions pu
nous passer du logiciel car ce n’est fondamentalement pas compliqué dans notre cas. Néanmoins, cela nous fait gagner du
temps et de l’argent sur les valeurs nutritionnelles sur notre centaine de
références. Autre point à mentionner, lors des modifications de la réglementation Inco, c’est Food Development qui s’est chargé des mises à
jour. Les mentions légales ont évolué depuis que nous les avons renseignées. Pour prendre un exemple précis, on ne parle plus de lipides mais
de matières grasses et désormais les valeurs nutritionnelles ne couvrent
plus le sodium mais le sel. Avoir travaillé sur le projet de développement
de Mulsii a aussi été positif car nous avons pu demander des modifications, comme des applications adaptées à notre gestion de projet. En
général, lorsque l’on travaille avec un logiciel « tout fait », il est difficile
d’obtenir des évolutions des modules de la part du fabricant, surtout s’il y
a beaucoup d’utilisateurs. ●
M
UUU
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Spécial
INCO
INGRÉDIENTS
UUU
Le PLM de BeCPG dispose d’une version open source téléchargeable gratuitement tandis que la version entreprise peut être achetée à partir de
10 000 €. Le logiciel gère les données
pour les référentiels IFS, BRC et pour
la réglementation Inco. Philippe Quéré,
directeur de BeCPG, expose : « Avec
Inco, nous allons observer un renforcement des cahiers des charges clients.
LE POINT SUR
Chaque distributeur voudra une étiquette différente, avec les allergènes
en gras, en souligné… Les autorités
pensaient que cette réglementation
allait harmoniser les pratiques mais elle
laisse un certain nombre de libertés.
Libertés d’ailleurs prises par la grande
distribution, ce qui ne simplifie pas le
travail des fabricants. »
A. DEREUDER
Le logiciel
de beCPG
est aussi
disponible
en Saas pour 45 €
par utilisateur
et par mois.
BECPG
LE CAHIER
Gestion des données
Les PLM ne sont pas les seuls à apporter une aide face
au règlement 1169/2011. Modules d’ERP, PIM... voici quelques
exemples complémentaires à ces logiciels R & D.
L
a société bretonne Isatech propose un module agroalimentaire à ajouter à l’ERP Microsoft
Dynamics NAV (un progiciel de
gestion) pour répondre aux spécificités
du secteur agroalimentaire. Il permet
de perfectionner la gestion des
contrôles qualité, d'améliorer les process, d'optimiser les coûts logistiques,
de gérer les fiches produits pour alimenter les catalogues électroniques. Il
aide à faire face aux nombreuses
contraintes de la grande distribution,
qui peuvent avoir des exigences différentes. Par exemple dans les sites de
vente en ligne (incluant le drive), Inco
demande de mettre à disposition du
consommateur les informations sur la
composition. Dans le cas de légères
variations de recettes (origine des ingrédients qui varie) il est possible de créer
des « variantes » d’un même produit
identifié par un seul code GTIN (code
article international). Par la suite, l'enseigne peut choisir quelle variante est
disponible et mettre les informations
correspondantes en ligne. Isabelle Blanchard, chef de projet ERP chez Isatech
expose : « tout cela est fait en rapport
avec le règlement Inco, afin que les
consommateurs aient toujours l'information la plus précise possible. Cela
concerne l'industriel car c'est à lui de
fournir les informations aux grandes
surfaces. Les données sont transmises
aux distributeurs via les catalogues électroniques ou via des transmissions de
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La vente en ligne
est aussi impactée
par le réglement
Information des
Consommateurs.
FOTOLIA
INGRÉDIENTS PROCÉDÉS EMBALLAGE QUALITÉ
Les autres solutions logicielles
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fichiers. Le distributeur est responsable
de la mise à jour des informations sur
son site de vente à distance ».
De son côté, Trace One a développé
un PIM (Product Information Management) en mode Saas, sous le nom Catalogic. Ce catalogue électronique multilingue est constamment mis à jour afin
de respecter l’évolution des demandes
des distributeurs. Le logiciel intègre la
plupart des formats génériques et spécifiques actuellement disponibles sur
le marché. Cette solution génère et préremplit les fiches techniques en conformité avec la réglementation Inco. Les
informations produits, tarifs et promotionnelles peuvent être restituées sous
format distributeur ou sous format interne (commercial, logistique, R & D…).
D’après Trace One, utiliser ce logiciel
permet aussi de diminuer les litiges
avec les clients. A noter, BluePIM et Vif
proposent aussi des solutions Product
Information Management afin de faci-
liter les échanges d’informations de
façon exhaustive, fiable et rapide entre
industriels et distributeurs.
Nouveau venu sur la scène, la startup Alkemics a créé une plate-forme collaborative (payante) sur internet. La collecte des données est effectuée à
travers un portail multi-enseignes entretenu par Alkemics, qui permet aux industriels de diffuser en une seule fois leurs
fiches produits chez leurs différents distributeurs. Les données regroupent les
ingrédients, allergènes, valeurs nutritionnelles, mais aussi les données marketing comme des recettes que l’industriel peut mettre en ligne pour mieux
valoriser son produit auprès des
consommateurs finaux. Ergonomique
et préremplie des données actuellement
disponibles, l’interface a déjà été prise
en main par une centaine de marques.
Enfin, pour les TPE qui cherchent seulement des informations pratiques pour
appliquer Inco, sachez qu’il existe des
initiatives gratuites sur internet. C’est
le cas du site www.food-information-to-consumers.com, qui présentera à partir de
décembre 2014 les différentes mentions
obligatoires relatives à l’étiquetage, de
façon simplifiée et illustrée par des
exemples déjà conformes. Il s’adresse
aux entreprises n’ayant pas de service
réglementation et a été mis au point par
des élèves de l’Institut Polytechnique
LaSalle Beauvais (5e année Alimentation
et Santé). Les articles du règlement sont
répertoriés dans des onglets qui mettent
en évidence les dispositions à mettre
en place. Une liste est également proposée afin de pouvoir vérifier la conformité de l’étiquetage actuel aux nouvelles
exigences. ●