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Qualité de l'air et risque sanitaire
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DOSSIER
APPA Nord-Pas de Calais
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Document APPA Nord-Pas de Calais – 2005 – www.appanpc.fr
Qualité de l'air et risque sanitaire
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Mis en ligne en mars 2003, actualisé en mars 2005
Cette page reprend un dépliant réalisé par le Comité Régional en 2001 actualisé en 2004, en
partenariat avec l'URMEL, et avec le soutien du Conseil Régional Nord-Pas de Calais et de la
délégation régionale de l'ADEME. Il est disponible auprès du Comité Régional ...
SOMMAIRE
Quel est l'impact de la pollution ?
La nature de la pollution atmosphérique
Évolution de la pollution atmosphérique
Les effets des polluants sur la santé : plusieurs voies
de contamination
La pollution à l'intérieur des locaux
Les données de l'épidémiologie
Quel est l'impact de la pollution ?
Depuis une dizaine d'années, de nombreux travaux épidémiologiques ont pu mettre en
évidence l'impact sur la santé de la pollution atmosphérique urbaine. La pollution à court
terme influence la mortalité mais aussi la morbidité (Ensemble des causes qui peuvent
provoquer une maladie). L'impact à long terme sur l'espérance de vie a fait l'objet d'un
nombre plus restreint de travaux. Ceux-ci révèlent un effet significatif de l'exposition à long
terme aux particules fines sur la mortalité, tout spécialement sur la mortalité cardiorespiratoire.
La nature de la pollution atmosphérique
L’atmosphère est le réservoir d’une multitude de polluants, émis principalement par les
activités humaines :
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Le dioxyde de soufre - SO2 est un irritant qui cause une constriction des bronche et
une accentuation de l’asthme.
Sources : activités tertiaires, industries, véhicules
Le dioxyde d’azote - NO2 est un oxydant qui provoque des lésions inflammatoires des
voies aériennes.
Sources : principalement véhicules et industries
Le monoxyde de carbone - CO se fixe sur l’hémoglobine du sang, ce qui provoque
une réduction du transport de l'oxygène aux organes. Il peut être responsable de
maux de tête et de vertiges, mais également d'effets à long terme sur l'appareil
cardiovasculaire et, à de fortes concentrations une intoxication mortelle.
Sources : appareils de chauffages (mauvaise combustion), véhicules
Les Composés Organiques Volatils - COV (hydrocarbures, benzène, aldéhydes…) ont
des effets très divers allant de la simple nuisance olfactive à des effets plus graves
(troubles du système nerveux ; certains sont cancérigènes)
Sources : combustion, solvants, carburant, ...
Les particules en suspension sont un ensemble hétérogène. Les particules inhalables
(de diamètres inférieur à 10 microns ou PM 10) et les particules fines (de diamètre
inférieur à 2,5 microns ou PM2,5 sont émises lors de combustions. Elles sont
responsables d'effets sur l'appareil respiratoire et sur l'appareil cardiovasculaire. Leur
impact à court et long terme sur la mortalité a été montré par les épidémiologistes,
qui les considèrent, avec l'ozone, comme les polluants qui ont l'impact le plus
significatif sur la santé publique.
Sources : véhicules (en particulier diesel) et combustion de certaines industries
l’ozone O3 est un oxydant, qui provoque une inflammation des muqueuses oculaires
et pulmonaires. L'ozone et les particules fines ont une effets significatif sur le
déclanchement de crises d'asthme chez les asthmatiques. L'effet de l'ozone sur
l'apparition de l'asthme est plus discuté.
Source : polluant secondaire résultant des réactions chimiques entre NOx et COV en
présence de rayonnement solaire
Outre les polluants mentionnés ci-dessous, d'autres polluants plus spécifiques issus
d'activités particulières (industries, incinération d'ordures ménagères ...) ne doivent
pas être oubliés : métaux lourds (plomb, cadmium, manganèse, nickel, arsenic, ...),
dioxines, ...
Pour en savoir plus et connaître les niveaux quotidiens de polluants, consultez le site
d'ATMO Nord Pas de Calais : www.atmo-npdc.fr
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Évolution de la pollution atmosphérique
Au cours des 12 dernières années, les émissions industrielles ont diminué, ce qui a entraîné
une évolution de la nature de la pollution atmosphérique. Elle est de plus en plus influencée
par le trafic routier, source prépondérante en milieu urbain.
Si la qualité de l’air s’est améliorée, l’accroissement du trafic routier reste préoccupant car
l'augmentation des déplacements automobiles n'est pas entièrement compensée par la
diminution des rejets par véhicule en relation avec les évolutions techniques et
réglementaires.
L'impact sanitaire des niveaux de fond de la pollution atmosphérique dans les villes reste
significatif et il peut être majoré par des épisodes de forte pollution. Les conditions
météorologiques particulières favorisent l'accumulation des polluants. Ces épisodes peuvent
être de plusieurs types :
Pollution hivernale :
Présence accentuée de NOx, SO2 et
particules
Pollution estivale :
Pollution photochimique liée à la
production d’ozone O3 et de polluants
associés (acide nitreux HNO2, peroxyde
d’hydrogène H2O2, …) survenant lors
de périodes de fort ensoleillement
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Les effets des polluants sur la santé :
Plusieurs voies de contamination
« le cœur du problème c’est le poumon.»
La voie respiratoire est la voie d’entrée principale pour
les polluants atmosphériques.
Ils peuvent provoquer l’irritation des muqueuses des
voies aériennes et participent à une augmentation de
certaines
pathologies
comme
l’asthme.
La majorité des gaz atteint le fond des poumons. Les
particules, quant à elles, y pénètrent plus ou moins
selon leur taille.
D'après de récentes études toxicologiques, les cellules
épithéliales respiratoires exposées à des particules
diesel sont sujettes à une réponse inflammatoire
induite de façon importante par les composés
organiques adsorbés à la surface des particules
(programmes de recherche PRIMEQUAL, 2000).
En outre, le caractère mutagène de ces particules a été
démontré.
La voie digestive : Les polluants atmosphériques retombent dans l’eau, sur le sol ou les
végétaux, pouvant ainsi contaminer des produits que nous ingérons par la suite (dioxines
issues de certains processus de combustion qu’on retrouve dans le lait de vache, pesticides,
métaux lourds).
La voie cutanée : quelques toxiques (tels que ceux contenus dans certains insecticides)
peuvent traverser la peau pour pénétrer dans l’organisme, et provoquer des pathologies,
mais ce mode de contamination reste très marginal
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La pollution à l'intérieur des locaux
Nous passons 80 - 90% de notre temps à l’intérieur des lieux clos.
L’atmosphère intérieure contient de nombreux polluants
d’origine extérieure mais aussi des polluants engendrés par les
activités dans la pièce et parfois par les matériaux qui ont servi à
sa construction.
Exemples de polluants intérieurs :
Les composés organiques volatils issus des peintures, des
colles, des encres, des détachants, des solvants, des
cosmétiques ou des produits d’entretien.
Les métaux (Pb) ou les fibres (amiante) issus des matériaux de
construction.
Les substances allergisantes provenant des animaux
domestiques, des plantes, des acariens, des blattes.
...
Le tabagisme :
Le tabagisme actif est la source majeure de pollution intérieure. Il est responsable de 90%
des cancers broncho-pulmonaires et de 60 000 décès par an en France. D'autre part, le
tabagisme passif (exposition à la fumé de tabac des personnes qui côtoient les fumeurs)
augmente le risque de développer un cancer broncho-pulmonaire chez une personne
exposée.
Pour mieux connaître les effets du tabac : Association ECLAT - http://www.eclat5962.org/
Le monoxyde de carbone CO :
Les appareils à combustion comme les chauffe-eau, les feux à charbon, les poêles à pétrole
... sont sources de divers polluants gazeux comme e CO2, le NO, le NO2, le SO2, divers COV,
des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), ... Ils peuvent être également la source
de monoxyde de carbone, gaz inodore et incolore, issu d'une combustion imparfaite par
manque d'oxygène (appareils mal réglés, fonctionnant dans des conditions inadaptées, ou
locaux mal ventilés). A forte concentration, il peut provoquer des intoxications graves voire
mortelles.
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Chaque année en Nord-Pas de Calais, les intoxications au CO provoquent environ 1 000
hospitalisations dont 40 décès, et un nombre inconnu d'intoxications chroniques. Ces
chiffres sont sans doute sous-estimés car les symptômes de l'intoxication au CO ne sont pas
spécifiques (erreur de diagnostic possible).
Pour en savoir plus sur le CO, vous pouvez consulter notre dossier sur "les intoxications au
monoxyde de carbone" (www.appanpc.fr > Dossiers). Nous vous conseillons également le
site internet du Centre Antipoison de Lille dédié au CO : www.minicap.net.
Les données de l'épidémiologie
Les résultats d'études épidémiologiques récentes, comme le programme PSAS-9
(Programme de Surveillance Air-Santé 9 villes : Bordeaux, Le Havre, Lille, Lyon, Marseille,
Paris, Strasbourg et Toulouse), ont permis de mettre en évidence les relations à court
terme entre les variations du nombre journaliers de décès et d'hospitalisation pour motif
cardiaque ou respiratoire et les indicateurs de pollution atmosphérique (particules en
suspension, O3, NO2, SO2).
Ainsi dans la communauté urbaine de Lille, une diminution de 50 % des niveau de pollution
pourrait permettre d'éviter environ 300 hospitalisations de jeunes de moins de 15 ans pour
motifs respiratoires.
Le tableau ci-dessous présente l'excès de risque de mortalité estimé pour une exposition la
veille du décès et pour une augmentation de 10µg/m3 des indicateurs de pollution dans la
communauté urbaine de Lille.
Mortalité totale
Mortalité
vasculaire
cardio-
Mortalité respiratoire
Fumées Noires*
SO2
NO2
O3
+ 0,8 %
+1,1 %
+ 1,0 %
+ 0,7 %
+ 0,5 %
+ 0,8 %
+ 1,2 %
+ 1,1 %
+ 0,7 %
+ 1,1 %
+ 1,3 %
+ 1,2 %
* Les fumées noires sont un des indicateurs de la pollution par les particules en suspension.
(Source : Institut de Veille sanitaire. 2002)
D'autre part, les résultats d'études américaines et plus récemment européennes portant sur
des cohortes (échantillon de population suivi à long terme) ont montré que l'impact sanitaire
des particules en suspension ne concerne par uniquement le court terme. L'exposition à
long terme est responsable d'une réduction de l'espérance de vie.
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L'analyse de ces données ne permet pas de déceler de seuil de pollution atmosphérique au
dessous duquel il n'existerai pas d'effet significatif sur la mortalité au sein de la population.
Tout se passe comme si, même à des niveaux très faibles de pollution, il y avait encore
dans la population suffisamment de personnes sensibles pour qu'un effet soit mis en
évidence.
La prévention des effets sur la santé de la pollution atmosphérique urbaine ne peut donc
pas uniquement reposer sur la gestion des alertes lors des pics de pollution. elle doit viser à
réduire les niveaux moyens de fond de l'exposition de la population pour espérer un
bénéfice significatif sur la santé publique. Cela doit donc conduire à agir sur les sources de
pollution, en particulier celles liées au transport routier : amélioration des moteurs et des
carburants, aménagement des villes, amélioration du recours aux transports collectifs ...
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