Femmes, féminisme et rapports de sexe: analyse

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Femmes, féminisme et rapports de sexe: analyse
SOC-2138
Genre et sociétés
Automne 2014
Jeudi 18h30-21h30
Local DKN-3136
Enseignante: Hélène Charron
DESCRIPTEUR
Comment devient-on une « femme » ou un « homme »? Comment rendre compte des différentes
formes de représentation de la masculinité et de la féminité? Jusqu’à quel point les comportements
sociaux sont-ils régis par le genre? De quelle façon interviennent la classe sociale, l’identité ethnique et
nationale, dans la structuration des rapports sociaux de sexe? De quelles façons la construction des
catégories de la nature et de la culture se manifestent à travers le genre? Ce cours abordera les
principales théories du genre et des rapports sociaux de sexe pour évaluer la valeur heuristique de ces
concepts dans l’analyse sociologique et leurs différentes orientations épistémologiques. La sociologie,
l’anthropologie et la philosophie sont les principales disciplines auxquelles ce cours fera référence, en
commençant par les premiers travaux d’anthropologues et de sociologues sur le genre, pour terminer
par les perspectives postmodernes et postcoloniales.
OBJECTIFS DU COURS
Objectifs généraux
Initier les étudiantes et les étudiants à la sociologie historique des rapports sociaux de sexe et du genre
et des différentes formes de mobilisations féministes au Québec et ailleurs.
Favoriser l'acquisition d'outils théoriques et pratiques de la sociologie du genre et des rapports sociaux
de sexe qui permettent de développer une réflexion critique sur les savoirs, les discours et les pratiques
inégalitaires.
Initier les étudiantes et les étudiants aux débats contemporains dans lesquels sont engagées les théories
sur le genre et à l’utilisation des acquis théoriques dans des contextes sociaux particuliers.
Objectifs spécifiques
À la fin de ce cours, les étudiantes et les étudiants devraient:
1. Connaître les principaux axes de différenciation et de hiérarchisation de genre ainsi que les
principales formes de contestations féministes qui ont coexisté et se sont succédé depuis le
début du XXe siècle au Québec et en Occident
2. Comprendre les principaux concepts développés par la sociologie des rapports sociaux de sexe
et du genre depuis les années 1960 (patriarcat, division sexuelle du travail, sexisme, mode de
production domestique, sexage, genre, domination, théorie queer, intersectionnalité, etc.) ainsi
que les principales personnes qui ont marqué ce champ de recherche.
3. Être en mesure de repérer les discours sociaux qui naturalisent les sexes ou occultent les
inégalités de genre et déconstruire ces discours.
4. Questionner, d’un point de vue théorique, les rapports sociaux de sexe dans la société
québécoise actuelle, à l’aide de travaux classiques et récents.
DÉROULEMENT DU COURS
Afin de saisir comment les rapports sociaux de sexe se transforment et se reproduisent, une approche
mixte sera privilégiée. Un premier bloc de séances sera consacré aux formes antérieures d’organisation
de rapports sociaux de sexe et de leur contestation depuis le début du XXe siècle. Cette introduction
permettra, dans un deuxième bloc de séances, de mieux saisir les concepts et les théories développés
par les théoriciennes et les théoriciens des rapports sociaux de sexe et du genre depuis les années 1970.
Enfin, l'ensemble des instruments d'analyse acquis dans ces deux premiers temps faciliteront la
compréhension des débats concernant certains enjeux actuels de l'organisation des rapports de genre au
Québec, qui fera l’objet du dernier bloc de séances.
2 septembre 2014 – séance 1
Introduction au cours et à la perspective générale adoptée, présentation du syllabus.
Première partie : Genre et sociologie historique des rapports sociaux de sexe
9 septembre 2014 – séance 2
Qu’est-ce que le genre ? Socialisation de genre et dénaturalisation des catégories et des rapports
de sexe
Lecture obligatoire : Laure Bereni, Sébastien Chauvin, Alexandre Jaunait et Anne Révillard, « Genre et
socialisation » dans Introduction aux gender studies. Manuel d’études sur le genre. Bruxelles, De Boeck, 2008 :
77-107.
16 septembre 2014 – séance 3
Rapports sociaux de sexe dans la société québécoise traditionnelle (avant 1960)
Lecture obligatoire : Denyse Baillargeon, Brève histoire des femmes au Québec, Montréal, Boréal, 2012. Chap. 5 :
p. 123-150.
Lecture complémentaire : Micheline Dumont et Louise Toupin, La pensée féministe au Québec, Les éditions du
remue-ménage, 2003. Chapitre 1.3 (Idola Saint-Jean, Le rôle social du féminisme, p. 57-59), chapitre 1.8 (Éva
Circé-Côté, L'éducation de nos filles: Elles doivent être protégées pour les luttes de la vie, p. 76-79), chapitre 1.24
(Marie Gérin-Lajoie, Étude sur la condition légale des femmes de la province de Québec, p. 127-131), 1.37
(Thérèse Casgrain, L'attitude de la femme envers les partis politiques, p. 176-179).
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23 septembre 2014 – séance 4
Transformations et continuités des rapports de genre de la Révolution tranquille aux années
2000.
Lecture obligatoire : Diane Lamoureux, Fragments et collages. Essai sur le féminisme québécois des années 70,
Montréal, les éditions du remue-ménage, 1986, chapitre 1 « Notre histoire récente », p. 37-93.
Lecture complémentaire : Wendy Robbins, Meg Luxton, Margrit Eichler et Francine Descarries (dir.), Minds of
Our Own. Inventing feminist Scholarship and Women's Studies in Canada and Québec, 1966-76, Waterloo,
Wilfrid Laurier University Press, 2008, Chapitre 1 « Changing Times », p. 1-27.
Deuxième partie : Analyses sociologiques des rapports sociaux de sexes et du genre
30 septembre 2014 – séance 5
Mode de production domestique, patriarcat et sexage: de la division matérielle du travail et de la
critique du naturalisme
Lecture obligatoire : Danièle Kergoat, « Rapports sociaux et division du travail entre les sexes » dans Margaret
Maruani (dir.), Femmes, genre et sociétés, Paris, La Découverte, 2005.
Lecture obligatoire : Christine Delphy, L'ennemi principal. 1. Économie politique du patriarcat, Paris, Éditions
Syllepse, 1998, « Avant-propos », p. 5-30.
7 octobre 2014 – séance 6
Catégories de sexe, structure symbolique et concept de genre
Lecture obligatoire : Monique Haicault, « la doxa de sexe : une approche symbolique dans les rapports sociaux de
sexe », Recherches féministes, 6,2 (1993) : 7-20.
Lecture obligatoire : Christine Delphy, L'ennemi principal. 2. Penser le genre, Paris, Éditions syllepse, 2001,
« Penser le genre: problèmes et résistances », p. 243-260.
Lecture complémentaire : Joan Wallach Scott, « Le genre : une catégorie d’analyse toujours utile ? », Diogène, no.
225, 2009, p. 5-14.
14 octobre 2014 – séance 7
Postcolonialisme et épistémologie du point de vue
Lecture obligatoire : Kimberlé Crenshaw, « Cartographie des marges : intersectionnalité, politique de l’identité et
violences contre les femmes de couleur », Cahiers du genre, vol. 39, 2005, 51-82.
Lecture obligatoire : Ludovic Gaussot, « Position sociale, point de vue et connaissances sociologiques : rapports
sociaux de sexe et connaissance de ces rapports », Sociologie et sociétés, vol. 40, no. 2, 2009, p. 181-198.
Lecture complémentaire : Chandra Talpade Mohanty, « Sous le regard de l'Occident : recherche féministe et
discours colonial », dans Elsa Dorlin (dir.), Sexe, race, classe, pour une épistémologie de la domination, Paris,
PUF, 2009, p. 49-182.
21 octobre 2014 : Examen de mi-session
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28 octobre 2014 - SEMAINE DE LECTURE
4 novembre 2014 – séance 8 : Remise du travail
Intersectionnalité et consubstantialité des rapports sociaux
Lecture obligatoire : Sirma Bilge, « De l'analogie à l'articulation : théoriser la différenciation sociale et l'inégalité
complexe », L'Homme et la société, 176-177, 2 (2010), p. 43-64.
Lecture complémentaire : Elsa Dorlin, « Introduction : vers une épistémologie des résistances », dans Elsa Dorlin
(dir.), Sexe, genre, classe, pour épistémologie de la domination, Paris, PUF, 2009, p. 5-18.
Lecture complémentaire : Danièle Kergoat, « Dynamique et consubstantialité des rapports sociaux », dans Se
battre, disent-elle…, Paris, La Dispute, 2012 : 125-140.
11 novembre 2014 – séance 9
Contraintes à l’hétérosexualité et sexualités
Lecture obligatoire : Isabelle Clair, Sociologie du genre, Chapitre 2 : « la sexualité, un (autre) objet du genre »,
Paris, Armand Collin, 2012, 35-56.
Lecture complémentaire : Sarah Franklin et Judith Stacey, « Le point de vue lesbien dans les études féministes »,
Nouvelles questions féministes, no. 16-17, 1991, p. 119-136.
18 novembre 2014 – séance 10
Théories Queer et conceptualisations « postmodernes »
Lecture obligatoire : Audrey Baril, « De la construction du genre à la construction du ‘sexe’ : les thèses féministes
postmodernes dans l’œuvre de Judith Butler », Recherches féministes, 20, 2 (2007) : 61-90.
Lecture complémentaire : Judith Butler, Trouble dans le genre. Le féminisme et la subversion de l'identité, Paris,
La Découverte, 2005, « Introduction 1999 », p. 25-50 et « Conclusion. De la politique à la parodie », p. 267-276.
25 novembre 2014 – séance 11
Le travail de care : « cache-misère » ou support de nouveaux rapports sociaux ?
Lecture obligatoire : Pascale Molinier, Sandra Laugier et Patricia Paperman, Qu’est-ce que le care ? Souci des
autres, sensibilité, responsabilité. Paris, Payot, 2009. « Introduction » : 7-31.
Lecture complémentaire : Evelyn Nakano Glenn, « De la servitude au travail de service: les continuités historiques
de la division raciale du travail reproductif payé », dans Elsa Dorlin (dir.), Sexe, race, classe. Pour une
épistémologie de la domination, Paris, PUF, coll. Actuel Marx confrontation, 2009, p. 21-63
2 décembre 2014 – séance 12
Les masculinités et le masculinisme
Lecture obligatoire : Francis Dupuis-Déri, « Le discours de la « crise de la masculinité » comme refus de l'égalité
entre les sexes : histoire d'une rhétorique antiféministe », Recherches féministes, 25, 1 (2012) : 98-110
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Lecture complémentaire : Léo Vidal-Thiers, De « l’ennemi principal » aux principaux ennemis : position vécue,
subjectivité et consciences masculines de domination, Paris, L’Harmattan, 2010. « Conclusion ».
9 décembre 2014 : Examen final
Formule pédagogique
Le cours sera organisé autour d'exposés magistraux de la professeure, mais fera aussi une large place
aux discussions avec et entre les étudiantes et les étudiants (autour des textes à l'étude et d'autres
questions abordées dans le cours) afin de faire un mouvement d'aller-retour constant entre la théorie et
la réalité empirique, de concrétiser les éléments vus en classe. L'enseignement s'appuiera également sur
des supports iconographiques et audio-visuels.
ÉVALUATIONS
Examen de mi session : 30 %
Travail d’analyse critique : 35 %
Examen final : 35 %
L’examen de mi-session aura lieu avant la semaine de lecture. Il portera sur la matière vue depuis le
début de la session (enseignements en classes et lectures). Vous pourrez utiliser vos notes et articles
imprimés. Aucun appareil électronique ne sera permis durant l’examen.
Le travail d’analyse critique sera d’une longueur maximale de 15 pages à double interligne et portera
sur un enjeu social analysé dans une perspective de genre. Vous pourrez choisir l’enjeu de votre choix,
mais devrez le faire d’abord approuver par l’enseignante, avant la semaine de lecture. Vous devrez
utiliser les notes de cours et les articles obligatoires et complémentaires du cours ainsi qu’au moins
deux autres sources de sciences sociales. Le travail se fera en équipe de deux personnes. Une pénalité
de 1 point/35 par jour de retard sera appliquée. La qualité du français sera évaluée (à raison d’une
pénalité de 1 point/35 pour chaque page contenant plus de 5 fautes). Le travail est à remettre au plus
tard le 4 novembre 2014 à 18h30. Plus de détails seront fournis dans les premières semaines de la
session.
L’examen final portera sur l’ensemble de la matière du cours (incluant les lectures obligatoires).
L’examen se fera en classe le 9 décembre 2014 et à livres ouverts (notes de cours, recueil de textes et
dictionnaires permis).
RÈGLES DISCIPLINAIRES
Tout étudiant(e qui commet une infraction au Règlement disciplinaire à l’intention des étudiants de
l’Université Laval dans le cadre du présent cours, notamment en matière de plagiat, est passible des
sanctions qui sont prévues dans ce règlement. Il est très important pour tout étudiant de prendre
connaissance des articles 28 à 32 du Règlement disciplinaire. Celui-ci peut être consulté à l’adresse
suivante:
http://www.ulaval.ca/sg/reg/Reglements/Reglement_disciplinaire.pdf
5
Plagiat
Tout étudiant est tenu de respecter les règles relatives à la protection du droit d’auteur. Constitue
notamment du plagiat le fait de:
1. copier textuellement un ou plusieurs passages provenant d’un ouvrage sous format papier ou
électronique sans mettre ces passages entre guillemets et sans en mentionner la source;
2. résumer l’idée originale d’un auteur en l’exprimant dans ses propres mots (paraphraser) sans en
mentionner la source;
3. traduire partiellement ou totalement un texte sans en mentionner la provenance;
4. remettre un travail copié d’un autre étudiant (avec ou sans l’accord de cet autre étudiant);
5. remettre un travail téléchargé d’un site d’achat ou d’échange de travaux scolaires.
(Source: COMMISSION DE L’ETHIQUE DE LA SCIENCE ET DE LA TECHNOLOGIE, La tricherie dans les évaluations
et les travaux à l’université: l’éthique à la rescousse (rédaction: Denis Boucher), Québec, 15 mai 2009)
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