Dans le temps des guerres de Religion Une succession familiale à

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Dans le temps des guerres de Religion Une succession familiale à
Dans le temps des guerres de Religion
Une succession familiale à Beaucaire au XVI° siècle
Aperçu de la vie de Jean de Roys, 2° seigneur de Lédignan
1532-1582
Pour l’historien, les procédures sont mine d’or, surtout en période de succession où bien rares sont les
familles qui y échappent à une génération ou à une autre, d’où l’adage, toujours d’actualité :
« - Ces gens s’entendent bien, si bien ,
- Bien sur, ils n’ont pas encore partagé… !! »
L’inventaire et le partage de la succession de Jean de Roys vient d’une liasse et d’un factum
de procédures, des archives de Nîmes et de Toulouse, diligentées par et entre gens de qualité ,
non pas tant pour des questions financières, les biens étaient copieux et surtout facilement
divisibles, mais pour un conflit d’avantage et de préséance . Il va opposer les enfants des deux
lits de feu le deuxième seigneur de Lédignan, dès le lendemain de sa mort survenue en son
hôtel de Beaucaire début juillet 1582. L’enjeu en est l’usage et l’attribution de l’une des plus
belle maisons de la ville, l’hôtel de Lédignan1, la pleine possession ou la division de la
seigneurie2 de Lédignan en Gardonenque. Venait s’ajouter le legs fait par feue delle Françoise
Grenonne3 veuve de Jehan Charaud4 aux enfants du premier lit, qui consistait principalement
en une maison d’habitation au 28 de la rue des Couvertes aujourd’hui Barbès, le vis-à-vis de
la maison du défunt, qui deviendra l’hôtel de Roys de Saint Michel. Le conflit était
vigoureusement soutenu par la veuve du second lit Tiphaine de Rozel5 et le fils aîné du
premier lit devenu le 3° seigneur de Lédignan, Guillaume, personnage d’autorité et de talent
mais que la brillante personnalité de son père comme l’autorité impérieuse de sa marâtre
avaient quelque peu laissé en dépendance… lois et coutume du temps ! La division et
l’attribution de ces biens semblera si essentielle à ses acteurs, comme leur bon droit respectif,
qu’il faudra une certaine durée d’abord, pour donner du temps au temps, conjuguée au poids
et à l’influence des familles de la ville à peine apaisée des conflits sanglants des guerres
fratricides. Personne ne voulait voir une nouvelle discorde, réveiller les braises encore
chaudes qui couvaient sous la cendre du fanatisme des sept guerres civiles qui venaient de
l’ensanglanter. Beaucaire s’était vu plonger dans ces années de troubles que constituèrent les
7 des 8 guerres, dites de Religion, en réalité guerres civiles les plus sauvages.
L’hôtel de Lédignan avait vu naître Jean de Roys en 1532 comme cette maison verra naître
toute sa descendance. En cette année 1582, il n’est parvenu qu’à la cinquantaine. Bien sur
Jean aurait voulu dès sa prime enfance être, comme son père, au Service par les armes. Mais il
est le seul et le dernier du nom.. ! Son père l’envoie étudier à la faculté de Montpellier, où sa
famille avait des attaches. Nous ne pourrons qu’imaginer les fonctions et les charges qu’il
aurait pu occuper à la suite de ces solides études : Il aura reçu l’éducation des jeunes nobles
de cette époque : Equitation, maniement des armes, mais aussi grec, latin, base de droit et
théologie. Enfin, Montpellier fera que Jean de Roys épousera6 en mars 1556, Raymie de
Combes7 de Montaigut8, fille de Jean de Combes alors Contrôleur au grenier à sel et futur 1°
consul de la ville en l’église Notre Dame des Tables. Il vient d’avoir 24 ans, Raymie en a à
peine 16. Chacune des couches de sa femme sera une angoisse. Pense t’elle à sa mère
Françoise de Montaigut, morte en la mettant au monde : De là nombre de testaments9 qui
renseignent non seulement sur le nombre d’enfants qu’elle aura conçu et mis au monde, sur le
nom du docteur de famille Jean Penet, du médecin accoucheur François Cellier, des nourrices
Françoise Darde de Fourques puis Françoise Poussarde de Beaucaire, mais aussi sur l’époque
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à laquelle ,le couple né et marié catholique, basculera vers le calvinisme le plus rigoureux
sinon sectaire : Naîtront donc et vivront Guillaume l’aîné le futur 3° seigneur de Lédignan en
1559, Gédéon en 1561, Magdeleine enfin, la future madame de Thieuloy, en septembre 1562.
Le bonheur de cette alliance se terminera en janvier 1566, lors de la mise au monde d’un
nouvel enfant qui ne vivra pas : Raymie de Combes mourra de fièvre puerpérale. Elle sera
sépulturée à Beaucaire selon les strictes exigences huguenotes du temps.
La vie dans la belle maison de la rue des couvertes venue des Villages par les Darlot,
harmonieusement partagée en 1532* avec leurs cousins germains Dulong est heureuse. Les
actes très nombreux, nous montrent les amitiés et les parentés qui seront l’environnement
direct du couple dans leur vie beaucairoise: Les Thieuloy, Roquefeuil, Guyard, Cassole,
Varye , Cléments, Léotaud et bien sur les Dulong pour les familles de la noblesse, les
Alézieu, Belon, Charaud, les Cellier, Gleyse, Emery, Goubier, les plus notables de la plus
ancienne bourgeoisie beaucairoise, qui pour la plupart accéderont bientôt au « second
ordre ».
Les événements tragiques vont naître à Beaucaire avec les années 1559-1562 avec
Guillaume de Roys, le 1° seigneur de Lédignan, l’un des personnages essentiels de la ville,
le père de Jean de Roys. Il faut se souvenir d’un acte étonnant, à partir duquel la folie
s’emparera de Beaucaire alors si consensuelle. Pierre d’Aysse, gouverneur d’Aigues Mortes, qui faisait partie de l’établissement régional, avait été pendu à Beaucaire10 en
décembre 1560 par ordre du Grand Sénéchal de Beaucaire et de Nîmes, pour avoir laissé
un prédicant genevois tenir prêche dans sa maison. Guillaume de Roys portait alors le
chaperon écarlate de 1° consul de la ville. Il était depuis peu fanatiquement huguenot, à un
moment où cette folie n’avait pas encore atteint la majorité des beaucairois. Huit ans plus
tard Jean de Roys, alors second seigneur de Lédignan épousera en secondes noces au petit
temple de Nîmes, la veuve de Pierre d’Aysse, Tiphène de Rozel qui lui donnera trois fils
Pierre, Jean et Jacques, chacun devenant l’auteur d’une nouvelle branche familiale à
Beaucaire. Ces temps troublés annonciateurs des guerres de religion où Jean jouera un
rôle marquant, la brusque passion de son père, Guillaume comme de sa mère Madeleine
d’Arlot, la petite fille du trésorier de Provence11 pour cette nouvelle religion dont il va
devenir l’un des prosélytes le plus emporté, fera changer le chemin de sa vie : Et si son
père saura encore un temps le tenir à distance de la violence quotidienne des affaires
religieuses de la ville et de la province, dès le lendemain de sa mort, le destin de Jean de
Roys basculera : A la vitesse d’un raz de marée, la bien sage ville de Beaucaire se jettera
dans le religionnarisme le plus forcené par les représentants de sa noblesse d’abord et le
premier d’entre eux Tanneguy des Porcelets12, noblesse qui en quasi totalité embrassera la
Réforme, suivie progressivement, au fur et à mesure de l’influence matérielle des choses,
par la bourgeoisie intellectuelle puis d’affaire de la ville. Seules les couches rurales et
populaires, et quelques bien rares représentants de cette noblesse resteront fidèles à la
religion de leurs pères. Les événements alors se multiplieront, tous attisés par le feu venu
de Nîmes et la situation du royaume, rendu instable par la mort d’Henri II, le court règne
de François II , la montée sur le trône du mineur Charles IX soutenu par la tutelle de la
Reine - mère Catherine de Médicis. La Réforme modérée de Luther avait échouée dans la
capitale du Bas - Languedoc, 30 ans plus tard, la folie sanguinaire calviniste allait
embraser toute la Province par Nîmes et les Cévennes. A partir de 1559, Beaucaire
basculera en moins de deux ans ,voyant progressivement l’élection des consuls en totalité
acquis ouvertement ou secrètement à la religion réformée, leur prise de pouvoir partielle
puis totale sur les portes et la garde armée de la ville, l’intimidation des catholiques, les
prêches officiels intra muros, alors qu’ils y étaient interdits, les démonstrations de force
comme par le nombre des huguenots beaucairois allant processionner sur le chemin de
Saint Gilles en septembre 1561, l’accaparement des églises et de la première d’entre elles
Notre Dame des Pommiers, enfin l’assaut général de la ville, son pillage, les massacres des
catholiques désarmés, le lendemain de la prise de possession du château dans la nuit du 2
au 3 juin 1562. L’essentiel château de Beaucaire avait été livré aux troupes des
religionnaires nîmois conduites par Pavée de Servas, Suau et Montcalm de Saint Véran,
par le chef des huguenots beaucairois, le très sectaire gouverneur Tanneguy des Porcelet
de Maillane, qui leur avait ouvert les portes et remis les clés .
Les catholiques pour échapper à une mort certaine, et malgré la perte de leurs biens,
s’enfuirent en Provence par Tarascon et Trinquetaille, où ils s’efforcèrent de pouvoir
enfin s’armer sous la direction de chefs courageux comme Poncet Durand13 à Tarascon et
Scipion de Ventabren14 à Arles, pour tenter de reconquérir et leur ville et leur biens : Ce
sera l’affaire du 10 juin 1562 .Débarqués par Tarascon et Fourques, les catholiques
camisardés de blanc à croix rouge, purent par leur courage,leur nombre et la surprise
entrer et reprendre la ville et la plaine. Ils laissèrent imprudemment les huguenots
largement vaincus malgré une défense fanatique faite de corps à corps violents dans les
ruelles, les rues et même les maisons, se retrancher dans la forteresse du château. Nombre
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des huguenots avaient fait le sacrifice de leur vie pour sauver leurs coreligionnaires défaits
et parmi eux deux de leurs premiers responsables : Jean des Porcellets et Guillaume de
Roys, le 1° seigneur de Lédignan, le père de Jean, alors âgé de plus de 65 ans, qui sera
ramené mort tenant encore son épée ensanglantée15, dans sa maison de la rue des
Couvertes. Ce sacrifice permettra le lendemain la reprise de la ville par les huguenots
commandés par Pavée de Servas pour l’infanterie et Bouillargues pour la cavalerie,
accourus en nombre et en force de Nîmes et de Montfrin , qui massacrèrent et en
chassèrent les imprévoyants catholiques, plus de 1200 selon les historiens du temps,
trouvèrent la mort.
La première des huit guerres de religion avait atteint et frappé Beaucaire.
Peu avant ces événements, Guillaume de Roys avait envoyé Jean son fils unique le
représenter lui et les protestants beaucairois dans les assemblées des religionnaires de
Nîmes et de Montpellier qui se constituaient et structuraient l’organisation des réformés
de la province, afin de lui éviter les risques inhérents aux actions armées.
Son père mort en héros, Jean « le fils du père » se verra, malgré son jeune âge, porté au
faîte des responsabilités par ses coreligionnaires :
Dès le lendemain de cette nouvelle victoire huguenote, le 28 août 1562, Tanneguy des
Porcellets le fait nommer16 au Conseil permanent de la ville, qui en assure la réalité de la
gestion quotidienne ; en novembre, Jean fait partie de la commission chargée de
l’expulsion des derniers catholiques et du séquestre de leurs biens, en novembre il sera un
des délégués17 de Beaucaire à l’assemblée politique des réformés à Nîmes du 2 au 13
novembre, qui va élire Antoine de Crussol comme « chef, deffenseur et conservateur du
pays »18.Crussol, écartelé comme beaucoup alors entre la fidélité et le Service à la
Couronne et ses convictions religieuses reviendra plus tard, à cause des intransigeance de
Calvin, vers un catholicisme modéré. La paix d’Amboise du 19 mars 1563 allait inaugurer
4 ans de paix, pendant laquelle Jean de Roys comme tous les protestants pensait
s’organiser en vue du triomphe final de la cause. En avril 1563, Jean de Roys est à la tête
du syndicat formé19 par les protestants de Beaucaire pour demander au roi de pouvoir
bénéficier à l’égalité des catholiques, des charges et des fonctions de l’état ; en mai, il est à
Montpellier à l’assemblée politique des réformés20, enfin il fera surtout partie le dimanche
29 novembre, de la délégation des corps beaucairois conduite par leurs Consuls, qui
accueille Henry de Montmorency – Damville entrant à Beaucaire « en Résidence » dans
sa fonction de Gouverneur du Languedoc. Les commissions de Damville sont de ne pas
accepter que la province soit tenue par les huguenots fanatiques souvent rebelles. Au
contraire il doit ramener l’ordre catholique et royal dans les ville. Avant même la fin de
cette année 1563, il aura fait partout procéder à de nouvelles nominations consulaires qui
porteront exclusivement des consuls catholiques à la tête de la totalité des villes du
Languedoc, à la seule exception de Beaucaire où il nommera alors 4 consuls adjoints pris
chez les catholiques les plus fidèles, qui auront à organiser le retour des leurs exilés depuis
la Provence dans la ville. Damville les fera avec beaucoup de finesse cohabiter avec les 4
consuls protestants élus22. Il sera par contre sans nuances, en faisant immédiatement
emprisonner le gouverneur du château Tanneguy des Porcelet,qui pouvait contester
l’esprit et la forme de ses commissions*et le remplacera par Jean de Créciet, seigneur de
Rancogne. L’embrasement de l’élite beaucairoise pour la religion réformée est contrastée,
avec ses convaincus, ses tièdes, ses opportunistes. Sachant que Jean de Roys est devenu
avec la mort de son père, soutenu par l’influence de sa femme, l’un des meneurs
huguenots du camp le plus extrémiste de la ville, ne méconnaissant pas son goût pour le
Service et les Armes, il le fait nommer immédiatement gentilhomme de sa garde qu’il est
en train de constituer à Pézenas, celle que l’on appellera plus tard « les albanais » .Ainsi, il
éloignait de Beaucaire, tout en s’en faisant un obligé, l’un des personnages qui aurait pu
contrevenir à sa politique de tolérance. A contrario, cela l’aidera à s’appuyer sur les
familles les plus essentielles de la ville, dont ces deux de la proche parentèle de Lédignan
qui le serviront avec la plus grande efficacité et la plus entière fidélité23 : Les Thieuloy
avec Honorat et les Fermineau avec François et Etienne.
A peine arrivé en Résidence, Montmorency - Damville grâce à sa nature foncièrement
tolérante, le « marvellouly beloved24 » saura comprendre instantanément la situation et ses
lignes de force. Ayant eu le talent de bien s’entourer, le nouveau Gouverneur saura se faire
des alliés dans les deux factions : Il avait surtout vu qu’en Languedoc, il ne saurait ni vaincre
ni réduire les huguenots, quelque soit la volonté royale et ses ordres. A partir de ce jour le
destin de Jean de Roys va suivre intimement la route que lui tracera Damville. Son destin sera
conforté par la nomination, fin 1563, de son beau père Pierre de Combes au chaperon de 1°
consul de Montpellier25. Les Etats du Languedoc qui vont se tenir à Beaucaire en l’église des
Cordeliers en octobre 1564 symbolisent le nouvel équilibre de la province, mis en place par
Damville, sa volonté de revenir au calme et préparent le passage à Beaucaire du roi Charles
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IX et de la reine mère le 11 décembre26. Jean de Roys, comme beaucoup de beaucairois,
semble aller sur ce chemin d’une certaine modération. Mais les événements privés ou publics
en décideront très vite autrement : Nîmes, la grande voisine de Beaucaire, que peut être
Damville a trop négligée, devient l’un des centres du prosélytisme huguenot en Languedoc.
Le courant de cette même année 1566 le verra devenir un familier par son grand ami huguenot
Pavée de Servas, de la famille nîmoise et aiguemortine des Rozel, et de la jeune et
emblématique veuve la demoiselle Tiphaine de Rozel, dont Pavée de Servas est le beau frère.
Les événements de 1567 vont encore compliquer la situation et les comportements
humains : Après la « surprise de Meaux » qui voit les protestants se raidir face aux
catholiques, l’inexcusable « Michelade » du 30 septembre à Nîmes, massacre sauvage de
catholiques sans armes, de femmes et enfants jetés dans le puit de l’évêché, Montmorency
sera obligé d’en faire arrêter les meneurs et parmi eux Charles de Rozel27 le jeune frère de
Tiphaine, qui sera traduit en jugement, condamné à mort par le Parlement de Toulouse et
exécuté .
Jean de Roys avait alors résolu d’épouser en secondes noces Tiphaine de Rozel, la veuve
de Pierre d’Aysse, le gouverneur d’Aigues - Mortes pendu à Beaucaire sous le Consulat de
son père. Même si le crime de Charles de Rozel était inexcusable, la solidarité familiale
pesait de toute son influence. Jean se met alors en congé du Service du Gouverneur, et
installe sa femme, déjà mère de deux enfants de feu son premier mari, dans l’hôtel de
Lédignan. S’il reste l’un des premiers responsables huguenots de la ville de Beaucaire, il
ne s’associera pas à l’escalade de la violence née de la Saint- Barthélemy qui va relancer
l’incendie en Languedoc, alors que depuis de la Paix de Saint - Germain, ses villes vivaient
à peu près en bonne intelligence ; Beaucaire sera cependant épargnée. Il consacre son
temps à la gestion de ses affaires et au service de la ville où fin 1573, il sera porté au
premier chaperon pour l’année 1574. Ces années le verront augmenter et embellir son
mas de Lussan28, faire l’acquisition de nombreuses terres, principalement auprès de ses
parents Dulong, François allant quitter l’Argence pour Lunel. Il ne voulait ni trahir ses
coreligionnaires ni trahir sa fidélité au Gouverneur du Languedoc. Son sang est un sang
de fidélité.. Et l’histoire viendra rattraper et relier cette fidélité.
La mort de Charles IX le 30 mai 1574, la Reine - Mère que Damville semble alors, par son
ouverture d’esprit et sa tolérance, indisposer, l’avènement d’Henri III, les entrevues
manquées de Turin, tout cela va jeter un Damville disgracié, vers une reconsidération de
ses positions par respect envers sa maison, dont François le chef, son frère aîné, vient
d’être arrêté29. Cela se matérialisera en juillet 1574 lors de l’assemblée politique des
Réformés à Millau qui, en même temps qu’elle élira Henri de Condé Gouverneur général
et Protecteur, nommera aussi Damville « Gouverneur et Lieutenant général pour le Roi
en Languedoc », alors même que la Reine Mère l’avait dépossédé de ses commissions le 18
juin. Damville le catholique tolérant vis-à-vis des réformés, s’appuyait au grand jour, à la
porte même du défi à l’autorité royale, sur ces mêmes religionnaires languedociens. Avait
il seulement un autre choix ? Il saura en tout cas garder dignité et liberté, celui que
Brantôme qualifiait de « persécuté de l’honneur, du bien et de la vie, trois poinctz qui
désespèrent les plus fidèlz et obéissans » .Tout cela Damville l’expliquera dans son
exceptionnel discours de Montpellier de novembre 1574.
Grâce à ses clientèles dans les deux factions, il parviendra dès le mois de janvier suivant à
ce que les catholiques et les réformés modérés signent un « traité d’association »,mais
Paris et le Roi comme les grands meneurs huguenots ne l’accepteront pas. Jean de Roys
en avait été un de ses contributeurs30. Damville le récompense et le fait revenir à son
service actif en le nommant Gouverneur du château et de la place de Fourques.23
Les maladresses du jeune règne d’Henri III obligeront Montmorency Damville, à
augmenter l’appui huguenot . Jean de Roys sorti de sa neutralité a rejoint un Damville
qui veut s’assurer de toutes les villes du Languedoc : Montpellier, Nîmes, Lunel, Pézenas
et… Beaucaire où il fait venir un grand renfort de troupes protestantes, réparer les
fortifications, munitionner le château32. Pour cela, il a nommé gouverneur l’un de ses
fidèles, Pierre de Baudun, seigneur de Parabère . Les actions avec le soutien protestant
vont se multiplier : Jean de Roys fait partie de ceux qui identifient et déjouent le complot
qui en janvier 1575 voulait ôter Beaucaire à l’autorité de Damville. En décembre, lors de
la reprise de Saint Gilles aux forces catholiques, Jean de Roys est au côté de Damville : il y
commande un corps d’infanterie qu’il a sorti de la place de Fourques pour protéger les 2
canons venus de Beaucaire .Et puis et surtout Beaucaire, le 6 mai 1576, avec la paix de
Beaulieu, devient une des places de sûreté protestante,le Conseil Permanent, l’Assemblée
Générale, le Prince de Condé comme Damville l’ayant ensemble demandé. Les huguenots
et les « Malcontents » représentés par le roi de Navarre, le prince de Condé et Henri de
Montmorency Damville se sont unis face à un pouvoir royal de plus en plus italianisé.
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Un jour est rarement toujours. Le maximalisme des huguenots qui voudront abolir la paix
de Beaulieu et reprendre les combats, leurs excès, créeront bientôt la rupture entre
Damville et les protestants.
En avril 1577, Damville retrouve la confiance du Roi, et on le verra aussitôt aller assiéger
Montpellier tenu par Châtillon, le fils de Coligny :Le parti huguenot n’était plus
monolithique : Sa partie raisonnable retournait à l’autorité du Roi. A Beaucaire, les
exactions des mercenaires huguenots avaient lassé tous les habitants. Les reîtres devront
quitter la ville, mais non leur chef, le favori de Damville, le seigneur de Parabère, le
gouverneur du château, qui continuera à en mépriser et spolier les habitants: Même les
plus violement huguenots parmi les beaucairois formulèrent des plaintes voire appelèrent
à une révolte quasi ouverte. Damville se devait de ne pas laisser son favori poursuive de
telles horreurs : C’est donc tout naturellement qu’il chargera ses fidèles dans la ville de
Beaucaire de résoudre ce problème. Jean de Roys et ses deux cousin - germain et beaufrère Honorat Dulong et Jean de Roquefeuil des Convertis reçurent l’ordre secret33 du 11
août 1578 de débarrasser « par tout moyen » la ville, de Parabère. La main protectrice
que Damville ôtait de la tête de Parabère avait elle été ôtée par la colère justifiée des
beaucairois, ou plus tôt parce que Madame de Tourette , un temps sa maîtresse chérie,
cherchait à se consoler de son second veuvage en convoitant de se faire épouser en 3° noces
par le beau gouverneur du château chez lequel elle s’était installée. Cet ordre de Damville,
organisé par Jean de Roys sera exécuté le 7 septembre : Le tocsin sonné par les cloches de
Notre Dame des Pommiers, donne le signal de l’embuscade où vint se jeter Parabère et
ses gens se rendant à la messe en l’Eglise des Cordeliers où les attendait madame de
Tourette. Après un combat farouche, Parabère tombera mort foudroyé d’une
arquebusade dès lors qu’ayant vu la défaite de ses gardes, il voulu mettre la main au
pommeau de son épée et courageusement charger à leur tête. Ce geste autorisera alors
Jean de Roys à donner l’ordre à ses arquebusiers de tirer la décharge mortelle .A côté de
lui Poncet Durand, l’un des organisateurs de la malheureuse affaire du 10 juin 1562, qui
avait vu la mort de son père Guillaume de Roys, sera trouvé gisant parmi les nombreux
morts de la garde de Parabère. Les quelques gardes de Parabère ayant survécu à
l’arquebusade seront achevés. Dans le bas de la ville, une autre « scène d’horreur se
passait à l’ église des Cordeliers : Madame de Tourette, se cramponnant en vain au
maître-autel, est égorgée dans le sanctuaire même par une troupe de misérables :Son
corps et celui de Parabère, sanglants et dépouillés,sont traînés dans les rues . La tête de
l’ex-capitaine et promenée au bout d’une lance ». Le capitaine Baudonet, qui commandait
en second le château sous Parabère, s’y enferme aussitôt et menace la ville de ses
canonnades. Viennent à son renfort les troupes de Chatillon, avec des convois de vivres et
de munitions. Les consuls doivent appeler au secours le chevalier de Sainte Jaille et les
troupes avignonnaises et leur confier le commandement d’un siège. Le 9 septembre 1578,
des huguenots beaucairois, tout en s’excusant de la mort de Parabère, demandent aux
consuls de Nîmes de n’accorder aucun secours aux assiégés du château. D’immenses
destructions seront faites par les deux camps : Baudonet par ses canonnades et Sainte
Jaille, qui rase les maisons de la rue Roquecourbe et Haute de la Draperie, pour
barricader et fermer toute sortie aux tenants du châteaux.
Jean de Roys reçoit le 16 septembre une première commission34 de Montmorency de lever
100 hommes d’infanterie et de les amener à Beaucaire pendant que la reine mère envoie de
Nérac une lettre à ses « bien aimés et fidèles consuls de la ville de Beaucaire » pour les
assurer de son soutien dans l’affaire du château. Le 13 octobre, Montmorency renouvelle Jean
de Roys dans ses fonctions de gouverneur35 du Château et de la place de Fourques. Enfin les
élections porteront une seconde fois le seigneur de Lédignan au 1° chaperon : Il prendra ses
fonctions le 1° janvier 1579. C’est comme premier consul que Jean de Roys recevra le 18
février36 avec le chevalier de Sainte - Jaille et le capitaine de la Crousette la capitulation et la
reddition de Baudonet, après ce siège sanglant de quatre mois et demi, dont l‘importance
historique longtemps mésestimée, mettait fondamentalement en cause la paix en Languedoc.
Enfin ,c’est toujours comme 1° consul qu’il accueillera le 31 mai de cette année 1579,
Catherine de Médicis qui donnait 12.000 écus de sa cassette à la ville de Beaucaire.
Au mois de juillet, Jean le Huguenot recevra une nouvelle commission37 de Montmorency le
catholique, pour lever cette fois 200 hommes d’infanterie et les acheminer à Beaucaire. La
paix s’installait dans la ville comme dans la province : Jean de Roys représentait parfaitement
ces consuls réformés nîmois qui s’adresseront en 1580 au Gouverneur* : « Nous nous
souvenons bien Monseigneur de vous avoir souvent ouy dire que nostre religion, ou ne
debvoyt poinct du tout estre tollérée, ou, si elle l’est,comme Dieu nous faict cette grâce,
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qu’elle le doibt estre indifféremment, sans aucune restriction ni limitation de lieux ».
Montmorency fidèle à sa maison faisait Damville fidèle au Languedoc. Cette fidélité le fera
refuser de revenir à la Cour. Beaucaire, huguenots et catholiques pour une fois réunis, comme
bien des villes du Languedoc assurera de sa loyale fidélité son gouverneur,et ce qui peut
aujourd’hui sembler contradictoire leur roi aussi . Beaucaire et les tissus familiaux de la ville,
avaient pour beaucoup contribué à bâtir cette restauration d’une concorde,dont le mérite
premier était bien sur celui de Damville. Le Languedoc, la province la plus riche de France
participera alors au redressement du pays, au confort de sa monnaie avec l’écu soleil valant 3
livres.
La vie familiale continuait . Jean a noué les liens les plus étroits avec les familles
beaucairoises et tarasconnaises, en qui il prévoit les alliances de ses enfants, et parmi elles la
plus représentative de la géographie locale les Léotaud : Pons le grand Juge Royal un temps le
meneur juridique des huguenots beaucairois, est devenu dès 1567, un modéré avec sa famille
ici à Beaucaire comme de l’autre côté du Rhône jusqu’à Mas Blanc dont il est seigneur.
Au printemps 1581, Damville honore la progéniture de Jean de Roys. Il appelle son fils aîné
Guillaume comme enseigne38 dans sa garde de Pézenas puis il nomme le 4 avril 82 son
second fils Gédéon gouverneur du château et de la place de Trèbes39 en Gévaudan.
Alors que tout semble sourire, le début de juillet 1582 voit Jean de Roys, l’escuyer, le second
seigneur de Lédignan, le capitaine gouverneur du fort et de la place de Fourques,à
l’antichambre d’honneurs encore plus grands, décéder subitement dans son hôtel de la rue des
Couvertes. Il n’a pas abjuré la religion réformé : Il laisse une veuve Tiphaine de Rozel et 6
enfants vivants de ses deux lits. Comme l’exige alors le strict rituel de sa religion, Il sera
enterré aussitôt. Jehan de Roys avait laissé des dispositions chez Jacques Dupuy le notaire
familial appartenant à la religion réformée depuis que le précédent notaire de famille, Louis
Valentin resté catholique avait été pour cela écarté. Il instituait pour héritiers ses fils premiers
nés de chaque lit, à proportion de 2/3 pour Guillaume l’aîné du premier lit et d’un tiers pour
Pierre l’aîné du second lit . Guillaume devait alors supporter toutes les charges de la
succession. Guillaume pouvait aussi légitimer ses autres frères et sœur ,répéter la dot de sa
belle mère Tiphaine de Rozel et lui assurer son douaire. C’est cette complexité qui sera la
base des procédures entre Guillaume convaincu du bon droit de ses exigences, la veuve du
défunt et les enfants de deux lits.
Guillaume aîné du premier lit et donc 3° seigneur de Lédignan au jour de la mort de son père,
exigeait les privilèges et les attributions de l’aîné chef de famille : La propriété et le seul
usage de l’Hôtel comme de la seigneurie de Lédignan. Tiphaine de Rozel, n’acceptait pas de
quitter le domicile familial où elle vivait de plus avec ses trois enfants mineurs nés de son
remariage et les deux orphelins nés de son premier mariage avec le gouverneur d’AiguesMortes. Elle menaçait même Guillaume de s’y maintenir sans lui comme le droit d’alors
l’autorisait. Après la première instance à Beaucaire puis la seconde auprès du Sénéchal de
Beaucaire et de Nîmes, l’affaire était partie en juin 1583 en appel à Toulouse.
Les proches de feu Jean de Roys, les principales familles de Beaucaire pesèrent de tout leur
poids pour que cette succession ne vienne pas ajouter aux problèmes du moment, des
dissensions capables de peser sur l’équilibre alors fragile de la ville. La nature, l’importance
et la qualité de cet héritage facilement divisible, permettait des solutions élégantes: Le bien,
les maisons de ville comme de campagne ne manquaient pas, si l’on en juge par l’assiette et la
prisée établies en juillet 1582 par le notaire Jacques Dupuy40 en charge de la succession. Il
établira minutieusement l’inventaire des biens meubles et immeubles. Hélas l’inventaire
annoncé des papiers, titres et parchemins comme celui de la bibliothèque sera perdu . Le
notaire listera dans son important factum, les descriptions sommaires mais exhaustives des
biens immeubles ,il les prisera en valeur d’écus soleil un par un . L’acte sera titré :
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« Inventaire des biens appartenants à feu Jehan DE ROY seigneur de Lédignan, faict par
Jacques Dupuy, notaire royal de la présente ville de Beaucaire, commissaire en ceste partie,
dépputé par la court de monsieur le Sénéchal de Beaucaire & Nismes à la réquisition de
damoyselle Typhène de Rozel sa vefve et Guillaume de Roys escuyer son fils ayné en la
accistance et indiquation, ce dixième jour de juillet, l’an mil VCLXXXII »
La seigneurie de Lédignan
1333 écus
La grande maison de Beaucaire
833 écus et tiers
(les actuels 25-27 rue Barbès, aujourd’huy appelé hôtel de Courtois)
La maison Grenonne
400 écus
(l’actuel 28 de la rue Barbès, aujourd’huy appelé Hôtel de Lédignan)
Le mas de Lédignan, maison de ville et vigne à Fourques 3.000 écus
Le mas de Lussan *
2.000 écus
Le mas del Bosc à Beaucaire
1.333 écus et tiers
(l’ ancien mas Dulong sur la route de Bellegarde et à Bellegarde)
Le mas au garrigues de Saint Pol
40 écus
Terre de Pierre Plantade
80 écus
Olivette de Saint – Cist
30 écus
Pré Malboisson
50 écus
Vignes à Canteperdrix
233 écus et tiers
Terre aux Arnes
266 écus et deux tiers
Terres devant la Chapelle Saint - Lazare
300 écus
Terre en Gandon
75 écus
Ferrage au Portal de la Croix
33 écus
Terre aux Isles de Loubarès et Lussan
116 écus et deux tiers
Terre en Puech Cabrier
33 écus
Terre en Gras Aignel
166 écus
Pré au Contract
40 écus
Olivette en Perpignan
56 écus
Autres terres à Fourques
40 écus
Soit un total pour le foncier de 10.720 écus formant donc 32.160 livres tournois. On voit qu’il
s’agit d’une fort belle succession pour le temps. Cet état montre aux beaucairois d’aujourd’hui
que les lieux ont, malgré le fil des siècles écoulés, bien conservé leur dénomination d’alors.
Jean de Roys fait partie des familles d’importance de Beaucaire et de l’Argence. Seuls les
Porcelets et peut être les Conseil ou les Roque y sont alors mieux pourvus. Il faudra attendre
le XVII° siècle pour voir l’établissement d’un plus grand nombre de ces belles fortunes
aristocratiques et bourgeoises grâce à la montée en puissance de la Foire dans un contexte
pacifié.
Les proches de la famille à Beaucaire, le plus important et le plus amical d’entre eux le juge
royal Pons de Léotaud assisté de Jean de Cassole, Honorat Dulong le cousin germain du
défunt, Alexis Arnaud et Pierre Mourguet de la ville d’Arles s’instaurèrent « exécuteur
testamentaire ». Un arbitrage fut proposé et un compromis recherché puis finalement trouvé
entre les deux parties, que Jacques Dupuy actera aussitôt : « les dites partyes lune envers
l’autre ont obligé et yppothéqué tous leurs biens présans et advenir aux rigueurs des courts
royal de Beaucaire, présidial et conventions royaulx de Nymes, de toutes autres et chacune
d’icelles et ainsy l’ont juré en renonceant à toutz droits a ce contraire41 » : Ce compromis
d’août 1583 fera que tous les biens ayant sans distinction appartenu à Jean de Roys seront
également partagés selon les règles du temps entre les deux lits sur la tête de chacun des aînés,
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en charge chacun et pour égalité de leurs fratrie, Tiphaine de Rozel renonçant et au retour de
sa dot et à son douaire.
En Bas - Languedoc, l’usage pour une succession lorsqu’il y avait institution d’héritier voulait
que celui - ci reçoive la moitié du patrimoine, la seconde partie était partagée également entre
tous les autres enfants, mais l’héritier y avait aussi sa part : la Légitime. Les attributions qui
seront actées le pénultième de novembre de cette année 1583 feront donc suite à l’accord
transactionnel de principe du 1° août 1583 entre tous les héritiers :
A Guillaume l’aîné, la seigneurie de Lédignan, issue des deux co-seigneuries42 du XV°
siècle, réunies enfin en 1530 et 1534 ; Il en sera pour l’instant seul seigneur. A lui aussi la
grande maison de Beaucaire évidement pourvue de tous ses meubles et effet, comme il était
d’usage dans les familles nobles dite l’hôtel de Lédignan auquel viendra s’ajouter le mas de
Lussan. La valeur des biens reçus par Guillaume se monte à 5.554 écus et 2/3, dont il devra
déduire les parts et dus de son frère Gédéon et de sa sœur Magdeleine.
A Pierre, le mas et la maison de Fourques, la maison Grenonne à Beaucaire et le mas del
Bosc venant des Dulong ,qui sera longtemps au centre de l’histoire de Beaucaire43. Les
comptes font que Pierre ne recevra que 5.166 écus et 2/3, desquels il devra donner à Jacques
et Jean ses frères leur légitime pour chacun nominalement 895 écus. Chaque chef de branche
organisera les parts des frères comme le faisait l’usage du temps, en biens ou en numéraire.
Gédéon le « grand homme de guerre » de sa génération et dont le courage et le dévouement
seront honorés par 3 lettres du roi Louis XIII 44, disposera d’un appartement dans l’hôtel de
Guillaume avant que d’acquérir la maison Regis45 de la rue du reposoir plus tard à Vincent
Goubier. Le mariage de Magdeleine de Roys avec Honoré de Thieuloy avait été de longue
date consenti et organisé par son père Jean de Roys. Guillaume, escuyer, 3° seigneur de
Lédignan, confirmera à l’intérieur du contrat de mariage de sa sœur Magdeleine établi par
Jacques Dupuy 46 le 6 novembre de cette année 1583, payer tous les droits de sa sœur dus au
titre du partage transactionnel avec son frère Pierre, remettre et payer les legs qu’elle avait
obtenu par testament, tant de sa mère Raymie de Combes que de sa grand Tante Tiphaine
d’Arlot47 et de Françoise Grenonne. Au de là des habituels dons en nature, deux robes
nuptiales « à dessus de tête à gros grains et au dessous de velours », l’habituel et important
coffre à joyaux , une dot de mille écus d’or sols, payables moitié au jour du contrat et l’autre
moitié un an plus tard, sachant que « dot, ensemble des robes et joyaulx et tout autre
somptueux et notables ornements, estimés à pas moins de 2.000 écus seraient restitués aydit
seigneur de Lédignan, si la delle de Roy décédait avant 5 ans, sans héritiers ».Bien sur
Magdeleine recevait également sa part, soit 1/12 de la valeur de l’héritage ,2.680 livres
faisant 895 écus soleil.
Pierre construira48 le bel hôtel à façade diamantée de la rue des Couvertes à la place de la
maison Grenonne, dont les pierres serviront à construire le nouveau mas de Fourques. Il
organisera lors de leur mariage que ses frères puissent acquérir, Jean la maison de la rue
Roquecourbe et Jacques l’ancien hôtel des Convertis de la rue haute de la Draperie, qui portera
après son temps de gouvernorat pour le roi au fort de Brescou, le nom d’Hôtel de Brescon49 .
Cet inventaire des biens, l’accord transactionnel suivi finalement par le partage et
l’attribution détaillée de tous ces biens qu’il décrivait, sera conclu et signé le 29 novembre
1583 accompagné de ces termes chargés d’éviter tout contentieux ultérieur, et il n’y en aura
aucun : « Chacune des partyes aura et retirera les tiltres & documents atouchant aux pièces à
chacune d’elles partaigés et les aultres tytres & papiers qui se trouveront en l’héritaige
concernant la qualitté d’icelui appartiendront et demeureront au pouvoir dudit Guilhaume de
Roy,comme le plus vieux. En tout cas de contreverse trouble et empechement soit sur la
générallité de l’héritaige ou sur aulcune des pièces & propriétés susdites les partyes seront
tenus prandre la deffense convenue et se garantir et demeurer d’éviction généralle et
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particulière l’un à l’aultre respectivement a perpétuyté en tant que de droict et qu’en
semblable est accoustumée. Que lad damoyselle de Rouzel à son propre nom sera tenue
comme a promis fère ratiffier la présente transaction à son dit fils parvenu en majorité et
autrement comme et quand en sera requise à peyne de tous despens dommaiges et intéretz
comme aussi réciproquement en a promis fère ledit Guilhaume s’il est bezoing et en est
requis,et lequel bien adverty comme a dict du compte que ladite damoyselle sa belle mère luy
a donné de l’administration qu’elle a faicte de tous lesd biens depuis le décès de sondit père
jusques à présent, se tenant pour bien contans et satisfaict d’icelle l’a quitté et deschargés de
tout autre compte et prestation de reliqua et generallement de toute lad administration comme
respectivement las damoyselle la quicté de toutes choses dont elle pouvoit le rechercher pour
quelconque forniture qu’elle aye faicte pendant sad administration promectant pour raison de
ce jamais ne s’en faire demande l’un à l’aultre sy ont dict lesd partues leurs part estre asgalles
et n’exceder en valeur l’une à l’autre et on y auroit quelque plus value l’ont donné l’un à
l’autre respectivement par donation que se dict entre vifs et a jamais irrevocable se
divestissant et investisant de leurs dictes par attouchement des mains et se donant pouvoir
d’en prandre réalle possesssion quand bon leur semblera jusques à ce confessant les tenir par
précaire et constitut l’un au nom de l’aultre et avec promesse de les faire avoir et tenir et de
entre se garentir et demeurer l’un à l’aultre d’eviction et garentie généralle et particullière en
tout cas de tout et contreverses et suyvant les pactes sudits. Laquelle présante division paches
conditions et quictances y contenues les parties la dicte damoyselle en son nom propre et
comme tuteresse ont promis garder et observer inviollablement a peyne de tous despans
dommaiges et interets et pour ce fère l’une envers l’aultre stipullation mutuelle intervenant
ont obligé et yppotéqués tous leurs biens présens et advenir aux rigueurs des courtz présidial
et conventions royaulx dudit Beaucaire et de toutes autres et chacune d’icelle et ainsy l’ont
juré en renoncant à tous droitz exception privilèges et cauthelles par moyen desquels
pourroient a ce dessus contravenir sur quoy mondict sieur le juge à leur réquisition a
interposé son décret et autorité judiciaire et ordonné estre faict acte et instrument »
Jean de Roys, et l’hôtel de Lédignan de la rue des Couvertes, grâce à cette succession
admirablement bien réglée par la contribution active de la parentèle formeront le vecteur et le
pôle de développement d’une famille qui contribuera mieux qu’aucune autre au rayonnement
de Beaucaire pendant les trois siècles qui suivront tant dans le Service de Dieu ,dans le
Service du Roi dans ses armées que dans celui de la ville. Portant plus de 40 fois le chaperon
de 1° consul, honoré pendant plus de 20 ans par la charge de Gouverneur de la ville, le
dernier élu familial sera Pierre Henry de Roys de Saint Michel, maire adjoint en 1832. Jean
de Roys aura été ce premier et seul auteur de cette descendance nombreuse qui s’établira
durablement avec ses cinq branches alliées à un moment ou à un autre à la plus part des
familles de l’aristocratie beaucairoise : Ces branches feront l’acquisition ou construiront 12
hôtels50 dans Beaucaire. Et puis, brutal retournement des choses dans le courant des deux
derniers siècles et avec son retrait de Beaucaire, la descendance du seigneur de Lédignan, à
chaque génération, se trouvera au bord de l’extinction avant qu’avec la fin du XX° siècle,
elle ne branche et ne tige à nouveau avec vigueur, revenant pour certains à Beaucaire, la
ville malheureusement abandonnée au tout début du XX° siècle. Aujourd’hui n’aura donc
subsisté de l’imposante descendance de Jean par ses cinq fils, que celle issue de son
remariage avec la très huguenote Tiphaine de Rozel, la veuve meurtrie du gouverneur d’
Aigues - Mortes, celle issue de Pierre, Conseiller du roi, premier du nom à être Juge Royal51
de la ville et de la viguerie de Beaucaire, l’auteur du retour de la famille au catholicisme, le
fondateur de cette première branche cadette dite plus tard la branche des seigneurs de Saint
Michel.
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Et ceux d’aujourd’hui, lorsqu’ils pensent à ces bien lointains aïeux et à Jean de Roys l’un des
plus éminents d’entre eux, peuvent être convaincus que rarement leur devise n’aura été
aussi pleinement et mieux portée :
« Monstrant astra viam regibus 52 »
Notes
1.Actuels numéros 25 et 27 de la rue Barbès, autrefois rue des Couvertes ou encore d’Aure, connue pour les
beaucairois d’aujourd’hui comme l’hôtel de Courtois
2.Chef lieu du canton du Gard du même nom
3.Importante famille du notariat Nîmois dès le XIV° siècle, venue s’installer à Beaucaire au début du XV°
siècle, par leur parenté Saint Laurent
4. Avocat beaucairois du début du XVI° siècle, présent dans toutes les grandes affaires de la ville et dans les
actes Roys , Rollot et Dulong .
5.Famille nîmoise éteinte aujourd’hui, établie à Aigues Mortes, où elle occupe d’importante fonctions dans la
ville et au Languedoc,où ils occuperont la charge de « Greffier pour le Roy aux états », connue à partir de
Rostang Rozel qui épouse Françoise Conseil en 1498,et qui tigera dans les branches de Servas, de Valobscure,
de Saint Sébastien d’Aigrefeuille et de Saint Bénézet .voir aussi ADG : Poreau, notaire de Nîmes 2.E. 37-47.
Blasonnaient « De sinople à trois chevrons d’argent »
6. AD. Hérault : Soullier, notaire de Montpellier :contrat du 21 février 1556 CCLXXXXIII (294-299), repris
dans B.N. Carrés d’Hozier vol.561 & Nouveau d’Hozier ,vol.294 et les preuves de 1668
7. Ancienne famille de consuls et de grenetier au grenier à sel de Pézenas, puis à Montpellier où ils seront à
plusieurs reprises et plusieurs générations 1° Consul. Siégeront aux plus hautes responsabilités de la Cour des
Aydes.
Blasonnent « d’or au chevron de sable »
8.Famille de chevalerie connue dès 1276 en Vivarais.
Blasonnent « D’or au taureau de gueule endenté de trois pointes d’azur »
9.AD.Gard : 2E18/265 - Louis Valentin ,notaire de Beaucaire et BN : Carrés d’Hozier Vol.561 et asa
9.*AD. Gard : 2.E.18.247 -Rivière notaire de Beaucaire et médiathèque d’Arles Fonds du Roure
10.Hughes : Histoire de l’église d’Anduze, pages 41, 53 & 55 ; Bibliothèque de Genève mss.fr.196. Vic et
Vaisette : HdL anno 1560, Dulong : mss 979 Médiathèque d’Arles, Forton : Nouvelles recherches.
11.Alias Darelot ou Darlo : Importante famille éteinte aujourd’hui, originaire d’Uzès puis établie à Tarascon et
Beaucaire au XIV° siècle où ils possèdent une fondation à Notre Dame des Pommiers. Se qualifiaient d’origine
gallo-romaine du temps des carolingiens. Possèdent la charge de Trésorier de Provence depuis le Roi René
d’Anjou.
12.L’une des plus ancienne famille de Provence à Arles d’abord, puis à Beaucaire éteinte aujourd’hui. Firent la
Croisade. Deux branches beaucairoises, les Porcelet de Mailhane et les Porcelets d’Ubaye cousines du XIV°
siècle,aujourd’hui éteintes. Blasonnent :D’or à une truie de sable.
13.Viguier catholique de Tarascon,et l’un des chefs de ce parti en Provence et en bas –Languedoc.
13*. BN. Mss.fr.3158 page 32,et Forton Nouvelles Recherches.
14.Famille d’Arles et de Ventabren, Sera en mai 1574 accusé d’avoir été de la mouvance des Montmorency et
d’avoir agi sur leur ordre lors de l’assassinat du Duc de Guise.
15. AC. Beaucaire : Délibérations municipales,année 1563. Dulong mss 979 Médiathèque d’Arles, Forton
Nouvelles Recherches.
16.Dulong mss 979 Médiathèque d’Arles, Forton Nouvelles Recherches.
17.Bèze :Histoire des Eglises réformées,Tome II. Montagne : Histoire de l’Europe,I.5,c.13 ; Anonyme de
Montpellier : Histoire de la religion prétendue réformée, pages 104 à 106. APF année 1563 ; J. Dulong :Arles
mss 979 . asa
18.Vic et Vaissette HDL –XCIX-C. Anonyme de Montpellier. APF : anno 1563.
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10
19.AD.Gard : 2.E.18.293- Jacques Dupuy notaire de Beaucaire du 6 août 1563.
20.Roman : Origine et progrès des églises protestantes dans le Languedoc. Bèze : Histoire des Eglises
réformées :I. 10, t.2, p.263. Anonyme de Montpellier : Histoire de la religion prétendue réformée. Léonard :
Histoire générale du Protestantisme français –Tome I ch.5 Puf 1980.
22 . Nobles Cardonne et d’Allemand 1° et 2°, Richard et Dupuy 3°& 4° . AC.Beaucaire :Délibérations 1563,
Forton : Nouvelles recherches , Eysette : HdB.
23.Claude Tiévant : Le Gouverneur de Languedoc pendant les premières guerres de religion, Publisud 1993 et
Manuscrits de Coislin (non paginés)
23*.Le roi le fera libérer par lettre du 29 décembre . BN : Mss. fr. 3158, page 32
24. Charles Palm-Franklin: Politics and religion in Sixteenth-century France: A study of the career of Henri de
Montmorency – Damville, Uncrowned King of the South. Boston, Ginn and co 1927
25 : Ménard Histoire de Nîmes : Preuves :Liste des consuls de Montpellier.
26.B.N : mss .fr.3204, pages 49 à 51. Manuscrits de Coislin, Vic et Vaissette HDL 1563
27.Ménard :Histoire de Nîmes :Tome 5 pages 10 à 21 et Preuves pages 24 à 60. Anonyme de Montpellier : 140
et suivantes et Histoires de évêques de Nîmes page 333 et suivantes.
28.Le mas de Lussan de 27 saumées, sera brûlé pendant le siège du château AD.Gard : Jacques Dupuis déja cité
2E18-318.
29.Mariéjol :La Réforme et la Ligue :Tallandier 1983. Joan Davies : Languedoc and its Gouverneur Henry de
Montmorency Damville. Thèse dactylographiée de l’Université de Londres 1975 page 367 et suivantes.
Decrue :Le parti des politiques : pages 262-263
30. Bulletin de la société du protestantisme français : XXIV pages 409 - 412
31. BN : Nouveau d’Hozier 574, Louis de Laroque les gentilshommes du Languedoc
32.Pasquier :Les œuvres T.II, livre VI. ; Mariéjol ,déjà cité, page 219 et Dulong Arles mss 979
33.Ménard : Histoire de Nîmes et Forton : Nouvelles recherches pages 170 et suivantes et Preuves VII
33* Eysette : Histoire de Beaucaire
34.AD.Hérault. Cour des Aides 22.284, 22309 et B.N. mss.fr.32117 et Nouveau d’Hozier Vol.294
35.idem
36.Dulong : Arles mss 979 et Eysette : HdB
37. B.N : Nouveau d’Hozier vol. 294
37-2. Cité par Arlette Jouanna : Histoire des guerres de religion, page 1127
38. AD.Hérault : Série B Cour des Comptes Folios 171 v° & 187 v°, ADH 22.294 , Comptabilité relative aux
gens de guerre & BN : Nouveau d’Hozier vol.294
39. AD.Hérault : 22301 : Comptabilité relative aux gens de guerre. La Chesnaye Desbois : Dictionnaire de la
Noblesse. B.N : Nouveau d’Hozier vol.294. BN : Chérin, Preuves.
40.AD.Gard : Jacques Dupuy Notaire de Beaucaire 2.E.18/308
41.AD.Gard : Jacques Dupuy,notaire de Beaucaire ADG 2E18/311 & asa
42.Yves Chassin du Guerny : Correspondance 1998 : La formation et la justice de la seigneurie de Lédignan
43. :AD.Gard 2.E.18.307. Jacques Dupuis notaire de Beaucaire.
La propriété du mas de Bosc sera l’une des causes des évènements du 1° avril 1795.Voir : Rapport et projet de
décret sur les troubles arrivés à Beaucaire le 1° avril 1793 présentés au nom du Comité de Sûreté Générale par J
Julien, député de Haute Garonne,suite au rapport fait à la Convention par E.B. Courtois député de l’Aube.
44 Eysette,dans son Histoire de Beaucaire LXI, LXII & LXIII reprend les 3 lettres de Louis XIII à Gédéon de
Roys qu’il tire de l’ampliation signée du notaire Guérin, légalisée par J.B. Seren lieutenant de Viguier de
Beaucaire. Etaient aux archives de Saint Ange :
45. AD.Gard. :Archives de Clausonne liasse 37 et Poultret notaire de Beaucaire AD.Gard : 2.E.18/61repris dans
les carrés d’Hozier Vol.561. Aujourd’hui revenue la résidence de l’auteur de l’article
46.AD.Gard :Jacques Dupuy, notaire de Beaucaire ,2.E.18/312
47.AD.Gard :Jacques Dupuy, notaire de Beaucaire, 2.E.18/326
48.AD.Gard.Faby Poultret, notaire de Beaucaire, 2.E.18/374
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49.Jacques de Roys sera gouverneur de ce fort et empêchera sa démolition sur ordre de Richelieu, Il en sera
ensuite récompensé par Louis XIV avec droit de porter le titre de seigneur de Brescou. BN : Carrés d’Hozier
561 & Nouveau d’Hozier vol. 294. J.P. Bacou : Correspondance 1999 – Brescon.
50. 12 hôtels de ROYS, d’habitation, de service ou d’écurie, dont les 7 majeurs ( 2 rue des couvertes,1 rue du 4
Septembre,1 rue de Nîmes,1 place Vieille,1 rue Roquecourbe et 1 sur la Banquette) à Beaucaire feront
ultérieurement l’objet d’une communication dans une future livraison de la revue
51.Pierre, Conseiller du roi, habitera Beaucaire et Tarascon et sera Juge Royal de la ville et de la Viguerie de
Beaucaire de 1596 à 1631 ; Il meurt dans son hôtel de la rue des Couvertes en mars 1632 : AD. Bouches du
Rhône : Astier, notaire de Tarascon, tables. asa.
52. « Les astres montrent la route aux Roys » : Devise de la famille de Roys
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Annexe 1 :L’Inventairedu 10 juillet 1582 de Jacques Dupuy Notaire de Beaucaire
« Inventaire des biens appartenants à feu Jehan DE ROY seigneur de Lédignan, faict par Jacques Dupuy, notaire
royal de la présente ville de Beaucaire, commissaire en ceste partie, dépputé par la court de monsieur le Sénéchal
de Beaucaire & Nismes à la réquisition de damoyselle Typhène de Rozel sa vefve et Guillaume de Roys escuyer
son fils ayné en la accistance et indiquation, ce dixième jour de juillet, l’an mil VCLXXXII »
PREMIEREMENT , La maison de son habitation ,avec son estable et jardin y contigue size dans ladite ville de
Beaucaire et en la gâche du marché, confrontant du levant à la Grand rue, du couchant à une ruette, de bize la
maison de noble Anthoine Dulong et de marin la maison d’Anthoine Moreau* serrurier de laquelle ont esté
trouvé les meubles qui s’ensuyvent, recerchez membre pour membre .
A la salle Haulte :
Une table carrée noyer avec ses trateaulx de mesmes faict à potance, moyenne valleur
Un lict noyer à collonnes rondes faictes à retour rond,longueur d’une canne & six paulins & demy de large garni
de trois barettes fer,aussi de coêtre & traversier plume paillasse,d’une couverte fustaine de maison verga d’un
pair de linseuls,trois ridaulx et cortines faictes à ce resoil et à pantel avec leurs franges et frangettes,le tout de
moyenne valleur ;
Une litouche noyer basse de mesme façon que le lict,garnye de paillasse coêtre traversier paillasse,deux linceuls
et couverte de fustaine comme du grand lict, aussi moyenne valleur
Un dressoir de noyer faict à deux armoires & de deux tiroirs desd armoires fermant à clef à dorssier faict à
panneaux de moyenne grandeur & valleur,ausqueles armoires et tyroirs n’a esté trouvé que quelque menu lige à
uzaige de femme
Une chère prez du grand lict, noyer à la forme moderne en draperie son dorssier faict à thoine, le siège à caisson
fermant àclef moyenne valleur,dans lequel cisson a esté trouvé douze chemizes à l’uzaige du déffunct neufves, le
colet à frèzes et les manchons à renversures
Un coffre bahut couvert de fer blanc à serrure et clef de moyenne grandeur et valleur dans lequel a esté trouvé
une peau et demye mercou accoutrez en rus pour servir à fère soliers à l’uzaige des enfants
Une caisse noyer fermant à serrure et clef de six paulins longueur & deux et demy d’hault de bonne valleur
auquel a esté trouvé deux livres fillet de canvre en cabudeux laquelle caisse ladite demoiselle a dict estre des
meubles de l’héritaige de Francon Grenone, auquel les enfants du premier lict de son mari ont succédé, pauneau
de bonne valleur
Une litouche de noguier façon comme le susdict lict de l’impériale car est faicte à encastres,couvert d’une toille
blanche à poinct couppé avec sa cappulle de dessus que ladite damoiselle befve a dict avoir esté acquis par feu
son mari de l’héritaige des enfans et héritiers de feu Daisse son premier mary, garnye d’une paillasse coêtre,
traversier plume deux linseuls, une vanne de fustaine de maison
Une grande caisse noyer le devant ouvré à taille à pase longueur de dix paulins,quatre paulins d’haulteur
moyennant valleur,fermant à clef et ouverte y a esté rouvé :
Deux linceuls de lyn de quatorze paulins de langueur et dix de large à deux toilles etdemy de bonne
valleur
Huict linceuls de chambrière de mesmes largeurs que les dessus a deux toilles,de bonne valleur,et tous
neufs
Sept linseuls destoupes de neuf paulins de longueur & huict de large,moyenne valleur y en ayant un
demy vieulx et rompu
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Autre caisse noyer de cinq paulins et demy de longueur et de trois paulins avec son pied dextres sur quatre porri
fermant à serrure et clef de bonne valleur, laquelle y a esté trouvé dedans :
Dix nappes fynes,tant planes que ouvrées,six d’icelles de deux cannes de longueur et les quatres autres
de deux de bonne valleur
Ses cordons et floes ( ?),de filozelle orange et grise de moyenne
Une lance peinct en noir
Un baston ferré
Un petit ressert à hauter arbres
Une paire de landiers d’hault de qutre paulins et demy,couvert de loton,d’antique forme à ormeau tortis et à
pomme ronde au dessus
A la chambre appellée des Catalanes
Une table noyer carrée portée sur tracteau carrée,faict à quatre colonnes,de moyenne valeur
Un lict de camp faict à l’impériale noyer, d’ une canne longueur et cinq et de my largeur, garny d’une paillasse
coëtre & traversier plume moyenne valleur, deux linceuls, vanne ouvrée à carreaulx et rayes, toille blanches de
bonne valleur, l’impérialle garnie de cortinaige et couverture à rezoil à pantes ,la coissinier de noguier deux
barettes fer trois pièces
de rideaulx et le rideau appellé la gaultière du lict, le tout moyenne valleur,garni aussi de franges faictes à
bocquets.
Une chaire près du lict,noyer estroicte dernier avec un daus le petit gardet pappier,noyer faict de quatre asinoir
que lad damoiselle vefve a dit lui apparteneir,comme aussi a esté accordé par le fils avec que les choses que
s’ensuyt
Deux salières d’argent surdorées basses d’antique forme deix cuillers d’argent grands ou petits de diverses
formes en y a trois rompus et la queue d’un deffailant le tout pezant cinq quarteyrons
Et quelques pappiers que seront avec les autres déscrits sur la fin de cest inventaire
Deux coffres bahuts couvert à bandes de fer vieux et de pau de valleur que lad demoiselle vefve a dit luy
apparteneir ayant apportés de la maison de son père auxquels a esté trouvés que quelque linge destinés à son
uzage
Deux escabeaulx noyer de bonne valleur
Un corps de cuyrasse à l’usaige du déffunct a pré…,devant a preune de distole garny de brassals, aussy de salade
et briguignote & gantelets
Une Harquebuze poitrinale,de bonne valeur,marquettée
Une pistolé aussi marquetté garnye de son estuy
Une longue Harquebuze à roet de chasse,longueur de quatre paulin et demy
Une Harquebuze à serpentine moyenne valeur
Ung forniment de bresse couvert de tripe de velours
Une douzaine et demye de serviettes fynes ouvrées à la petite venise de bonne valleur
…enssollemales toiles fynes ouvrées à la petite venise de bonne valleur
Une pièce de cantonnade rayée de blanc et noir cinq paulins & demy de largeur que ladite damoyselle a dict estre
de l’héritaige de lad .Grenon
Serviettes fynes à la petire venise uzéees aussi prédcédent héritaige de lad Grenon
Un thapis du Levant de trois cannes de longueur et … paumins largeur rayé de diverses coleurs,demy uzé
Une aix flune de rezoul faict a amorans ( ??) bonne valleur
Une calotte à l’uzage d’un petit enfants velor vert à broderie d’or dessus,de peu de valleur
Une garde robe de noyer d’hault de dix paulins et d’une canne de largeur,à quatre panneaux en bosserond. Le
défunt avoit acquis de l’héritage des hoirs dudit sieur Daysse ainsi qu’à dict ladite damoiselle dans lequel a été
trouvé :
Une épée avec son pagnal de mesme à gardes dorées et forreau de velours, cotteau & poiçon, bonne
valeur
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Une paire de Chausses gregues velours incarnat,doublé de toile blanche avec un passeman mesme
coleur au long de la cuysse, bonne valleur
Un tapis carré de Rhodes vieux
Une vanne à la grand forme toille blanche ouvrée à gauderons de bonne valleur déppend de l’héritaige de
lad.Grenon
Quatre cannes franges fillet blanc pour servir au cortinage d’un lit,moyenne valleur
Trois pièces de cortinaige d’un petit lit ave les franges toilles blanche,peu de valleur
Un porte manteau bureau gris avec ses cordons laine de peu de valleur
Et autre choses n’a esté trouvé dans lad garde robe que des robes et accoustrements des filles.
Un coffre bahut bandes de fer blanc moyenne valleur & grandeur fermant à clef dans lequel a esté trouvé :
Les garniments d’un grandlict à l’impérialle avec ses cortinages & franges soye blanche & noire & les
garniments à bandes entremeslées satin noir & taffetas
blanc,vieulx et peu de valleur
La couverture de l’impériale d’une litoche damas noir et camelot blanc,vieille peu de valleur
Quatre pièces de cortines avec leurs ranges fillet blanc toille de maison faisant le garniment d’un lict de
peu de valleur
Deux garniments d’un grand lict et d’une litoche cadis jaune
Un porpoint toille de Flandres doublé de coustance,découpé à traicers,tout neuf
Autre porpoint fustaine de Milan blanc doublé de mesme,bonne valleur
Un pair de chausses grèges de bière,demy uzées
Trois pair de bas blanc scavoir une pair de satin bonne valleur et les autres demy uzés
Un porpoint de toille blanche vieulx doublé de lennette peu e valleur
Un pair de turquiou ses cordelles qu’à peu de valleur
Un pair de calssons cordullat blanc,de moyenne valeur
Une chemisole drap rouge demoyenne valleur
Une come noise pour avoir pouldré,toute neufve
Un forniment de Milan avec son poulnerin d’or,avec ses houppes & cordons de soye noir,de bonne
valleur
Un ranson droguet vieulx et de peu de valleur
Un petit manteau de camelot noir de main… avec un passeman soye noire autour,de bonne valleur
Une chausse de noguier caniclot grègues de bonne valleur
Un chapeau noir garni de velours noir avec un cordon de crespe,tout neuf
………. avec de passeman blanc et noir les franges blanc et noir et les couvertes de mesmes
Un devant de cheminée de mesme neuf
Une chère de gennes vielle et de peu de valleur
Huict pièces grandes ou petites de tapisserye de cuyr doré,dont lad chambre est parée,vieile par ledit défunct
achaptés de l’héritaige dudit sieur Daysse
Une paire de petits landiers loton d’hault de deux paulins que ladite vefve a dict apparteneir aux enfants dudit
sieur Daysse comprins aux meubles que le déffunct son second mary a acaipté d’eulx
A la Chambre des Degretz
Une table noyer carré avec son tractau carré sur quatre colones rondes de moyenne valleur
Un banc aussy noyer sans dorssier longueur d’une canne ou environ,le devant ouvré à drapperie aussi moyenne
valleur
Un lict noyer à colonnes rondes et retour rond aussi moyenne valleur,estant de longueur d’une canne de sept
paulins largeur,garny de paillasse coêtre traversiers plume deux linceuls & couverte fustanne de maison,deux
barretes de fer, trois pans rideaulx et cortinaire en broderie blanche avec leurs franges fillet blanc le tout
moyenne valleur
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Une litoche à petite bandes et colonne rondes sans rideaux ni baretes,garni seulement d’unlinceul autour servant
de rideau,cortine toille blanche avec leurs franges fillet coêtre paillasse,mathelas laynes,traversier plume & deux
linceuls grossiers le tout moyenne valleur
Une caisse de noyer ,longueur de spt paulins et deux et demy d’haulteur vieille et peu de valleur, ouvré à
drapperie fermant à clef en laquelle a ésté trouvé :
Quinze nappes carrées cordades fillet de cor de chamvre et estouppe avec deux desquelles sont neufves
et les autres demy uzées
Six autres nappes de cuysine fillet d’estouppes bien uzées
Vingt et une serviettes grosssières,demy uzées
Un coffre bahut noir moyenne valleur fermant àclef dans lequel a esté trouvé en tracheux d’estouppes de qutre
ou cinq livres
Une vieille chère le susd. couvert de tapisserie d’aulteur de trois paluns sans barres ne dorssier, peu de valleur
Un pair de landiers fer faict à l’eschaufferete et astrières dhault de trois paulins de poix d’environ trente livres
A la Chambre des Chambrières
Un vieux dressoir demy rond ouvré de drapeie à dorssier sans tiroyrs avec deux armoires bonnes et clef ausquels
n’a rien esté trouvé que quelques nippes des filles,peu de valleur
Un lict de noyer à bandes éstroites et petites colonnes dorssier plain d’une canne longueur et sept pans de
largeur,garny de ses encastres paillasse coêtre de plumes ;deux linseuls et couverte blanche le tout peu de valleur
Autre petit lict vieulx,le fonds rompu à colonne peu de valleur, garny de palhasse coêtre de plumes deux linceuls
et une couverte blanche le tout de moyenne valleur
Une caisse noyer le devant vré à drapperie peu de valleur longueur de spt paulins haulteur de ..,dit ladite vefve
estre de l’héritaige de lad Grenone en laquelle a esté trouvé que quelques menus linges des petits enfants
Six couvertes,quatre grandes et deux petites dont y a des grandes,deux grises aussi une de pelet les autres trois
blanches,bonne valleur
Deux tapis verts rayés au tour de jaune de longueur de dix paulins,largeur de sept paulins, bonne valleur
Une pièce de toile peincte,d’environ deux cannes vielle et de peu de valleur, procède de l’héritaige de lad
Grenone
Une vieille caisse ferrée d’antique forme,longueur de cinq paulins haulteur de deux paulins,sans serrure et clef
dans laquelle ont esté trouvé quelques vieulx pappiers et tiltres que seront déscripts avec les autres sur la fin de
cet inventaire
Deux landiers fer semblables aux susdits desquels est rompu et sans queue
Une petite caise en noyer de deux paulins de longueur avec sa serrure et clef peu de valleur,aussi d’une balance
avec les poids d’une livre et demye de l’héritage de lad Grenone
Une seringue estaing pour les clistères garnye de son estuy de bonne valleur
A la petite chambrette joignant les primes
Un vieulx chalict sans colonne garny d’une vielle bassague,le tout de peu de valleur de l’héritaige de lad
Grenone
Une paire de botte vache noire à l’uzaige du dffunct,moyenne valleur
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Au cabynet :
Une chère noyer ouvrée à poterye, icelle vieille & de peu de valleur
Deux oules fer l’une grande & l’autre petite
Trois chauderons cuyvre l’un grand, autre moyen et autre petit,de moyenne vaeur
Deux escauffaires,un de moyenne grandeur sans queue t autre petit de moyenne valleur
Un thian cuyvre vieulx
Une bassine loton moyenne grandeur
Quatre couverselle,deux grandes et deux petites,les grandes de loton
Six cuilleres trois de loton et les autres de fer
Une gratuze,peu de valleur
Un vieux banc,longueur d’une canne,peu de valleur
Un cherche puys à quatre crochets
Une petite romaine tirant soixante livres
Deux escabelles noyer bonnes
Deux petites cornudes vieilles
Au membre appelé CONTOIR
Une vieille table longue de neufs paulins noyer avec ses tracteaulx, de peu de valleur
Un vieux banc noyer de dix paulins dans dorsssier le devant fermé en paiscaux vieulx et peu de valleur
Autre banc noyer faict à escabeau,longueur de sept paulins,de bonne valleur
Autre banc noyer longueur de quatre paulins de bonne valleur
Deux chères noyer l’une basse & l’aultre haulte garnies de tapisseryes poinct dongrye, de bonne valeur
Deux chères de gènes vieilles, peu de valleur
Un dressoir noyer d’haulteur de dix paulins & de sept paulins de largeur avec deux tiroirs et deux armoires
fermants à clef ouvré de menuizerie,le dorssier à trois panneaux et quatre pallastres canelez, de bonne valleur
Dans une vieille caisse d’aube que delle Anthoinie Dulong a certiffié appartenir à demoiselle de Convertis a esté
trouvé le linge salle tel que s’ensuyt :
Neuf linceuls toille de chanvre de deux toilles et demy de bonne valleur
Trois autres d’estouppes aussi de bonne valleur,de deux toilles chacun
Treize nappes carrées de fillet de chenvre et destouppes six (sept) neufve et les six
uzées
Quatre douzaines de servietes cordades neufves, sept serviettes uzées de mesme façon que les susdicts
Une table à porter pain sappin de dix paulins
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Un petit mortier métail sans poinct de ..
Un grand plat buget blanc ouvragé de poterie,tasses de mesmes aussi une cassole
Trois autres tasses de mesmes..peintes de deux coleurs de lhéritaige de lad Grenone,l’une desquelles a des fruicts
de mesme ouvrage
Deux petites bougettes à uzaige de femme de l’héritage de lad Grenone
Au Granier :
Deux tables de sapin à porter pain de longueur l’une de dix paulis lautre d’une canne,moyenne valleur
Une eymine ferrée
Trois sommée de blé provenant de ladite vefve,a dit des calquadures levée de lhière du sieur de Carescaudes
A la salle Basse :
Une table à trois pièces tirants pour le …,les trois pièces joinctes faisant la longueur de dix paulins sur son
tracteaulx enrichy d’ouvraige en figures avecques des remaiges,bonne valleur
Une panière sappine faicte à barretes sans aulcune porte longueur de cinq paulins peu d’aulteur
Une vieille caissse de sappine longueur de douze paulins avec son couvercle peu de valleur sa serrure ni clef
dans laquelle rien na esté trouvé
Un bast pour un mullet de peu de valleur
Quatre boutes deux petites et deux grandes de peu de valleur
Deux petites boutes,l’une pleine de vinaigre et l’autre de verjus de moyenne valleur
Un ferrat de boys,peu de valleur
Une pille ronde à tnir huile de la capacité de douze pauniers avec son couvercle dans laquelle y peult avoir
environ quatre pauniers d’huyle
Un alambic de moyenne valeur
A la farinière :
Une barutelière ( ou barouteliere) de bois d’aube sur deux trateaulx aussi d’aube,de bonne valleur
Une grande caisse vielle daube,lo,gueur d’une canne et deux de largeur fermant à clef,servant à tenir farine,peu
de valleur.
Six essuiemains uzés
Au Porge
Une table carrée d’aube avec ses trateaux de mesmes peu de valleur
Une cage à tenir cailles,d’aube,longue d’une canne et de peu de valleur
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A la Cuisine
Un vieux buffet daulbe faict à qautre armoires et deux tiroirs de dix paulins largeur de sept dhauteur,plus haults
armires faicts à trelez ( ?) estant réduicte à tenir d’estaing tant en plats,pots,escuelle,assiettes que eyguières le
tout poyzant cent nonante six livres (196 livres)
Un vieux contoir daube servant de table,longueur de sept paulins,peu de valleur
Un pair de landiers fer à eschaudderetes du poids d’environ vingt cinq livres provenus de l’héritage de ladite
Grenone
Autre paire de landiers aussi fer dhaulteur autre paulins à trois astières,du poids d’environ cinquante livres
Deux pallettes fer l’une grande l’aultre petite
Un crémal à trois branches
Trois autres casses cuyvres,l’une grande & l’aultre moyenne,lad moyenne de peu de valleur & l’autre bonne
Une poelle de bonne valleur
Une coulez loton pour les potaiges
Un grilh à sept branches
Deux eschauffeclicts cuyvre l’une bonne valleur et l’autre peu de valleur
Une tortière cuyvre de moyene grandeur et valleur
Une grande lichoferrye fer longue de deux paulins de moyenne valleur
Autre petite,de peu de valleur
Quatre broches fer,deux grandes & dux petites
Deux bassins lave mains,l’un grand l’autre petit,ouvvrez à l’antique,le petit estre de l’lhéritaige de lad Grenone
de loton
Dix chandelliers loton y en ayant quatre d’iceulx à grnd forme faitz à pilliers canellez et les autres de moyenne et
petite forme,le tout pezant trente cinq livres.(35 livres)
Trois autres chandeliers estaing de Cornaille (Cornouailles.. ??) poizant huict livres
Une pille à tenir huyle avec son couvercle et ca.. ,de la capacité d’une charge dans laquelle rien esté trouvé
Une vielle auche boys d’aube devant huict sauchet fermant à serrure et clef dans laquelle n’a rien esté trouvé
Une petite pastière daube sans couvercle n’y ayant qu’un fornas peu de valleur
Une grande pastière de deux méjans pour quy fornas sur deux trateaux le tout boys d’aube de moyenne valeur
Une fromagiere de boys de sapine de lhault une cane et de six paulins de large ouvrant à deux portes fermant à
serrure et à clef
Un grand thibal pour fère lessaict,de moyennevalleur
Un vieux banc sur quatre pieds de saulze,de peu de valeur.
Une table sapine à porter pain de dix paulins de longueur.
Deux astiers de fer d’une canne d’haulteur
Un tournet à filler layne moyenne valleur
Une coraude de moyenne grandeur et valleur
Deux bacana ( ?) de porceau entiers et une mègue d’autre
Quatre vieux tapis verts à metre sur le pain,de peu de valleur
Au Cellier
Un thinal bolidour à quatre encastres de la contenance de sept voultes vieux
Une thine tralladoire à quatre cercles sarclé sur,de moyenne valleur
Deux vaysseaulx vuydes
Vingt sept demi -vaysseaulx y en ayant quatre d’iceux rempli de vin de plan
Deux petites boutes demy barral & demy chacun planier de vin blanc
Une terceyrole vuyde
Un grand embut de cuyvre,bonne valeur
Trente livre layne,savoir vingt pour fère couverte et les douze livres restans pour fère cadis
Un grand embat de boys pour remplir les bouttes
A l’estable
Un cheval poil bay appellé Lesclanonvieulx,estant hors de cognoissance,garni de sèle,couvert de velours noir
bridé,cropière et poytral
Autre cheval gris pommelat de hault taille jeune de six ans,garny aussi de sèle & bride
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Une anesse poil gris de sept ans avec sa barde de cuyr pelous
Une caisse de tombereau pour les vendanges de bonne valleur
Et autre choses n’a esté trouvé en ladite maison,continuant à plus ample proceder à ce que hors d’icellese y
pouroit trouver d’autre et mesme pour le bestal dans trois jases,
Présent à ce noble Honorat de Long et François Pellet, thondeur, du 20 septembre audit an,
Lesd delle de Rozel et Guillaume de Roy,fils aîné ont dict que comme administrant par ensemble et commuun
les biens et affaires de l’héritaige jusque autrement y sont conneu, ils ont recogneu et compté le bestal et ont
affermé appartenir à l’héritaige ;
36 bestes rossatures comme chevaulx, juments embastés fer
Quatre paires de beufs au labeur
Trois chevaux de charrete
Et des rantes dudit héritaige en ceste dernière récolte en estre proveneu au mas de Fourques quatre cent quatre
vingt deux cestiers bon bled solens,trente neuf cestiers en sègle,treize en comnites (sommites ?)
Au mas de Bosc,trente spt cestiers bon bled et cinqunate trois cestiers mescle ou solens
Aumas de Lussan et terre d’entour ville,quarante cestiers blé grossier destinés à la mangealle
Et laquelle quantité et bestail ont requis led inventaire estre continué
Présent led. Antoine Maystral, Jehan Teyssier et moy notaire et commissaire
Dupuy
Cet article a été publié avec une très riche iconographie dans la Revue de la SHAB :Société d’ histoire et d’
archéologie de Beaucaire,nouvellement appelée : « ARGENCE »,Livraison N°2 Décembre 2004
Vous pouvez l’acquérir en vous adressant à :
SHAB : 76 bis rue de Nîmes 30.300 BEAUCAIRE
Ou par courriel : Dans le temps des guerres de Religion
Une succession familiale à Beaucaire au XVI° siècle
Aperçu de la vie de Jean de Roys, 2° seigneur de Lédignan
1532-1582
Pour l’historien, les procédures sont mine d’or,surtout en période de succession où bien rares
sont les familles qui y échappent à une génération ou à une autre, d’où l’adage, toujours
d’actualité :
« - Ces gens s’entendent bien, si bien ,
- Bien sur, ils n’ont pas encore partagé… !! »
L’inventaire et le partage de la succession de Jean de Roys vient d’une liasse et d’un factum
de procédures, des archives de Nîmes et de Toulouse, diligentées par et entre gens de qualité ,
non pas tant pour des questions financières, les biens étaient copieux et surtout facilement
divisibles, mais pour un conflit d’avantage et de préséance . Il va opposer les enfants des deux
lits de feu le deuxième seigneur de Lédignan, dès le lendemain de sa mort survenue en son
hôtel de Beaucaire début juillet 1582. L’enjeu en est l’usage et l’attribution de l’une des plus
belle maisons de la ville, l’hôtel de Lédignan1, la pleine possession ou la division de la
seigneurie2 de Lédignan en Gardonenque. Venait s’ajouter le legs fait par feue delle Françoise
Grenonne3 veuve de Jehan Charaud4 aux enfants du premier lit, qui consistait principalement
en une maison d’habitation au 28 de la rue des Couvertes aujourd’hui Barbès, le vis-à-vis de
la maison du défunt, qui deviendra l’hôtel de Roys de Saint Michel. Le conflit était
vigoureusement soutenu par la veuve du second lit Tiphaine de Rozel5 et le fils aîné du
premier lit devenu le 3° seigneur de Lédignan, Guillaume, personnage d’autorité et de talent
mais que la brillante personnalité de son père comme l’autorité impérieuse de sa marâtre
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avaient quelque peu laissé en dépendance… lois et coutume du temps ! La division et
l’attribution de ces biens semblera si essentielle à ses acteurs, comme leur bon droit respectif,
qu’il faudra une certaine durée d’abord, pour donner du temps au temps, conjuguée au poids
et à l’influence des familles de la ville à peine apaisée des conflits sanglants des guerres
fratricides. Personne ne voulait voir une nouvelle discorde, réveiller les braises encore
chaudes qui couvaient sous la cendre du fanatisme des sept guerres civiles qui venaient de
l’ensanglanter. Beaucaire s’était vu plonger dans ces années de troubles que constituèrent les
7 des 8 guerres, dites de Religion, en réalité guerres civiles les plus sauvages.
L’hôtel de Lédignan avait vu naître Jean de Roys en 1532 comme cette maison verra naître
toute sa descendance. En cette année 1582, il n’est parvenu qu’à la cinquantaine. Bien sur
Jean aurait voulu dès sa prime enfance être, comme son père, au Service par les armes. Mais il
est le seul et le dernier du nom.. ! Son père l’envoie étudier à la faculté de Montpellier, où sa
famille avait des attaches. Nous ne pourrons qu’imaginer les fonctions et les charges qu’il
aurait pu occuper à la suite de ces solides études : Il aura reçu l’éducation des jeunes nobles
de cette époque : Equitation, maniement des armes, mais aussi grec, latin, base de droit et
théologie. Enfin, Montpellier fera que Jean de Roys épousera6 en mars 1556, Raymie de
Combes7 de Montaigut8, fille de Jean de Combes alors Contrôleur au grenier à sel et futur 1°
consul de la ville en l’église Notre Dame des Tables. Il vient d’avoir 24 ans, Raymie en a à
peine 16. Chacune des couches de sa femme sera une angoisse. Pense t’elle à sa mère
Françoise de Montaigut, morte en la mettant au monde : De là nombre de testaments9 qui
renseignent non seulement sur le nombre d’enfants qu’elle aura conçu et mis au monde, sur le
nom du docteur de famille Jean Penet, du médecin accoucheur François Cellier, des nourrices
Françoise Darde de Fourques puis Françoise Poussarde de Beaucaire, mais aussi sur l’époque
à laquelle ,le couple né et marié catholique, basculera vers le calvinisme le plus rigoureux
sinon sectaire : Naîtront donc et vivront Guillaume l’aîné le futur 3° seigneur de Lédignan en
1559, Gédéon en 1561, Magdeleine enfin, la future madame de Thieuloy, en septembre 1562.
Le bonheur de cette alliance se terminera en janvier 1566, lors de la mise au monde d’un
nouvel enfant qui ne vivra pas : Raymie de Combes mourra de fièvre puerpérale. Elle sera
sépulturée à Beaucaire selon les strictes exigences huguenotes du temps.
La vie dans la belle maison de la rue des couvertes venue des Villages par les Darlot,
harmonieusement partagée en 1532* avec leurs cousins germains Dulong est heureuse. Les
actes très nombreux, nous montrent les amitiés et les parentés qui seront l’environnement
direct du couple dans leur vie beaucairoise: Les Thieuloy, Roquefeuil, Guyard, Cassole,
Varye , Cléments, Léotaud et bien sur les Dulong pour les familles de la noblesse, les
Alézieu, Belon, Charaud, les Cellier, Gleyse, Emery, Goubier, les plus notables de la plus
ancienne bourgeoisie beaucairoise, qui pour la plupart accéderont bientôt au « second
ordre ».
Les événements tragiques vont naître à Beaucaire avec les années 1559-1562 avec
Guillaume de Roys, le 1° seigneur de Lédignan, l’un des personnages essentiels de la ville,
le père de Jean de Roys. Il faut se souvenir d’un acte étonnant, à partir duquel la folie
s’emparera de Beaucaire alors si consensuelle. Pierre d’Aysse, gouverneur d’Aigues Mortes, qui faisait partie de l’établissement régional, avait été pendu à Beaucaire10 en
décembre 1560 par ordre du Grand Sénéchal de Beaucaire et de Nîmes, pour avoir laissé
un prédicant genevois tenir prêche dans sa maison. Guillaume de Roys portait alors le
chaperon écarlate de 1° consul de la ville. Il était depuis peu fanatiquement huguenot, à un
moment où cette folie n’avait pas encore atteint la majorité des beaucairois. Huit ans plus
tard Jean de Roys, alors second seigneur de Lédignan épousera en secondes noces au petit
temple de Nîmes, la veuve de Pierre d’Aysse, Tiphène de Rozel qui lui donnera trois fils
Pierre, Jean et Jacques, chacun devenant l’auteur d’une nouvelle branche familiale à
Beaucaire. Ces temps troublés annonciateurs des guerres de religion où Jean jouera un
rôle marquant, la brusque passion de son père, Guillaume comme de sa mère Madeleine
d’Arlot, la petite fille du trésorier de Provence11 pour cette nouvelle religion dont il va
devenir l’un des prosélytes le plus emporté, fera changer le chemin de sa vie : Et si son
père saura encore un temps le tenir à distance de la violence quotidienne des affaires
religieuses de la ville et de la province, dès le lendemain de sa mort, le destin de Jean de
Roys basculera : A la vitesse d’un raz de marée, la bien sage ville de Beaucaire se jettera
dans le religionnarisme le plus forcené par les représentants de sa noblesse d’abord et le
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premier d’entre eux Tanneguy des Porcelets12, noblesse qui en quasi totalité embrassera la
Réforme, suivie progressivement, au fur et à mesure de l’influence matérielle des choses,
par la bourgeoisie intellectuelle puis d’affaire de la ville. Seules les couches rurales et
populaires, et quelques bien rares représentants de cette noblesse resteront fidèles à la
religion de leurs pères. Les événements alors se multiplieront, tous attisés par le feu venu
de Nîmes et la situation du royaume, rendu instable par la mort d’Henri II, le court règne
de François II , la montée sur le trône du mineur Charles IX soutenu par la tutelle de la
Reine - mère Catherine de Médicis. La Réforme modérée de Luther avait échouée dans la
capitale du Bas - Languedoc, 30 ans plus tard, la folie sanguinaire calviniste allait
embraser toute la Province par Nîmes et les Cévennes. A partir de 1559, Beaucaire
basculera en moins de deux ans ,voyant progressivement l’élection des consuls en totalité
acquis ouvertement ou secrètement à la religion réformée, leur prise de pouvoir partielle
puis totale sur les portes et la garde armée de la ville, l’intimidation des catholiques, les
prêches officiels intra muros, alors qu’ils y étaient interdits, les démonstrations de force
comme par le nombre des huguenots beaucairois allant processionner sur le chemin de
Saint Gilles en septembre 1561, l’accaparement des églises et de la première d’entre elles
Notre Dame des Pommiers, enfin l’assaut général de la ville, son pillage, les massacres des
catholiques désarmés, le lendemain de la prise de possession du château dans la nuit du 2
au 3 juin 1562. L’essentiel château de Beaucaire avait été livré aux troupes des
religionnaires nîmois conduites par Pavée de Servas, Suau et Montcalm de Saint Véran,
par le chef des huguenots beaucairois, le très sectaire gouverneur Tanneguy des Porcelet
de Maillane, qui leur avait ouvert les portes et remis les clés .
Les catholiques pour échapper à une mort certaine, et malgré la perte de leurs biens,
s’enfuirent en Provence par Tarascon et Trinquetaille, où ils s’efforcèrent de pouvoir
enfin s’armer sous la direction de chefs courageux comme Poncet Durand13 à Tarascon et
Scipion de Ventabren14 à Arles, pour tenter de reconquérir et leur ville et leur biens : Ce
sera l’affaire du 10 juin 1562 .Débarqués par Tarascon et Fourques, les catholiques
camisardés de blanc à croix rouge, purent par leur courage,leur nombre et la surprise
entrer et reprendre la ville et la plaine. Ils laissèrent imprudemment les huguenots
largement vaincus malgré une défense fanatique faite de corps à corps violents dans les
ruelles, les rues et même les maisons, se retrancher dans la forteresse du château. Nombre
des huguenots avaient fait le sacrifice de leur vie pour sauver leurs coreligionnaires défaits
et parmi eux deux de leurs premiers responsables : Jean des Porcellets et Guillaume de
Roys, le 1° seigneur de Lédignan, le père de Jean, alors âgé de plus de 65 ans, qui sera
ramené mort tenant encore son épée ensanglantée15, dans sa maison de la rue des
Couvertes. Ce sacrifice permettra le lendemain la reprise de la ville par les huguenots
commandés par Pavée de Servas pour l’infanterie et Bouillargues pour la cavalerie,
accourus en nombre et en force de Nîmes et de Montfrin , qui massacrèrent et en
chassèrent les imprévoyants catholiques, plus de 1200 selon les historiens du temps,
trouvèrent la mort.
La première des huit guerres de religion avait atteint et frappé Beaucaire.
Peu avant ces événements, Guillaume de Roys avait envoyé Jean son fils unique le
représenter lui et les protestants beaucairois dans les assemblées des religionnaires de
Nîmes et de Montpellier qui se constituaient et structuraient l’organisation des réformés
de la province, afin de lui éviter les risques inhérents aux actions armées.
Son père mort en héros, Jean « le fils du père » se verra, malgré son jeune âge, porté au
faîte des responsabilités par ses coreligionnaires :
Dès le lendemain de cette nouvelle victoire huguenote, le 28 août 1562, Tanneguy des
Porcellets le fait nommer16 au Conseil permanent de la ville, qui en assure la réalité de la
gestion quotidienne ; en novembre, Jean fait partie de la commission chargée de
l’expulsion des derniers catholiques et du séquestre de leurs biens, en novembre il sera un
des délégués17 de Beaucaire à l’assemblée politique des réformés à Nîmes du 2 au 13
novembre, qui va élire Antoine de Crussol comme « chef, deffenseur et conservateur du
pays »18.Crussol, écartelé comme beaucoup alors entre la fidélité et le Service à la
Couronne et ses convictions religieuses reviendra plus tard, à cause des intransigeance de
Calvin, vers un catholicisme modéré. La paix d’Amboise du 19 mars 1563 allait inaugurer
4 ans de paix, pendant laquelle Jean de Roys comme tous les protestants pensait
s’organiser en vue du triomphe final de la cause. En avril 1563, Jean de Roys est à la tête
du syndicat formé19 par les protestants de Beaucaire pour demander au roi de pouvoir
bénéficier à l’égalité des catholiques, des charges et des fonctions de l’état ; en mai, il est à
Montpellier à l’assemblée politique des réformés20, enfin il fera surtout partie le dimanche
29 novembre, de la délégation des corps beaucairois conduite par leurs Consuls, qui
accueille Henry de Montmorency – Damville entrant à Beaucaire « en Résidence » dans
sa fonction de Gouverneur du Languedoc. Les commissions de Damville sont de ne pas
accepter que la province soit tenue par les huguenots fanatiques souvent rebelles. Au
contraire il doit ramener l’ordre catholique et royal dans les ville. Avant même la fin de
cette année 1563, il aura fait partout procéder à de nouvelles nominations consulaires qui
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porteront exclusivement des consuls catholiques à la tête de la totalité des villes du
Languedoc, à la seule exception de Beaucaire où il nommera alors 4 consuls adjoints pris
chez les catholiques les plus fidèles, qui auront à organiser le retour des leurs exilés depuis
la Provence dans la ville. Damville les fera avec beaucoup de finesse cohabiter avec les 4
consuls protestants élus22. Il sera par contre sans nuances, en faisant immédiatement
emprisonner le gouverneur du château Tanneguy des Porcelet,qui pouvait contester
l’esprit et la forme de ses commissions*et le remplacera par Jean de Créciet, seigneur de
Rancogne. L’embrasement de l’élite beaucairoise pour la religion réformée est contrastée,
avec ses convaincus, ses tièdes, ses opportunistes. Sachant que Jean de Roys est devenu
avec la mort de son père, soutenu par l’influence de sa femme, l’un des meneurs
huguenots du camp le plus extrémiste de la ville, ne méconnaissant pas son goût pour le
Service et les Armes, il le fait nommer immédiatement gentilhomme de sa garde qu’il est
en train de constituer à Pézenas, celle que l’on appellera plus tard « les albanais » .Ainsi, il
éloignait de Beaucaire, tout en s’en faisant un obligé, l’un des personnages qui aurait pu
contrevenir à sa politique de tolérance. A contrario, cela l’aidera à s’appuyer sur les
familles les plus essentielles de la ville, dont ces deux de la proche parentèle de Lédignan
qui le serviront avec la plus grande efficacité et la plus entière fidélité23 : Les Thieuloy
avec Honorat et les Fermineau avec François et Etienne.
A peine arrivé en Résidence, Montmorency - Damville grâce à sa nature foncièrement
tolérante, le « marvellouly beloved24 » saura comprendre instantanément la situation et ses
lignes de force. Ayant eu le talent de bien s’entourer, le nouveau Gouverneur saura se faire
des alliés dans les deux factions : Il avait surtout vu qu’en Languedoc, il ne saurait ni vaincre
ni réduire les huguenots, quelque soit la volonté royale et ses ordres. A partir de ce jour le
destin de Jean de Roys va suivre intimement la route que lui tracera Damville. Son destin sera
conforté par la nomination, fin 1563, de son beau père Pierre de Combes au chaperon de 1°
consul de Montpellier25. Les Etats du Languedoc qui vont se tenir à Beaucaire en l’église des
Cordeliers en octobre 1564 symbolisent le nouvel équilibre de la province, mis en place par
Damville, sa volonté de revenir au calme et préparent le passage à Beaucaire du roi Charles
IX et de la reine mère le 11 décembre26. Jean de Roys, comme beaucoup de beaucairois,
semble aller sur ce chemin d’une certaine modération. Mais les événements privés ou publics
en décideront très vite autrement : Nîmes, la grande voisine de Beaucaire, que peut être
Damville a trop négligée, devient l’un des centres du prosélytisme huguenot en Languedoc.
Le courant de cette même année 1566 le verra devenir un familier par son grand ami huguenot
Pavée de Servas, de la famille nîmoise et aiguemortine des Rozel, et de la jeune et
emblématique veuve la demoiselle Tiphaine de Rozel, dont Pavée de Servas est le beau frère.
Les événements de 1567 vont encore compliquer la situation et les comportements
humains : Après la « surprise de Meaux » qui voit les protestants se raidir face aux
catholiques, l’inexcusable « Michelade » du 30 septembre à Nîmes, massacre sauvage de
catholiques sans armes, de femmes et enfants jetés dans le puit de l’évêché, Montmorency
sera obligé d’en faire arrêter les meneurs et parmi eux Charles de Rozel27 le jeune frère de
Tiphaine, qui sera traduit en jugement, condamné à mort par le Parlement de Toulouse et
exécuté .
Jean de Roys avait alors résolu d’épouser en secondes noces Tiphaine de Rozel, la veuve
de Pierre d’Aysse, le gouverneur d’Aigues - Mortes pendu à Beaucaire sous le Consulat de
son père. Même si le crime de Charles de Rozel était inexcusable, la solidarité familiale
pesait de toute son influence. Jean se met alors en congé du Service du Gouverneur, et
installe sa femme, déjà mère de deux enfants de feu son premier mari, dans l’hôtel de
Lédignan. S’il reste l’un des premiers responsables huguenots de la ville de Beaucaire, il
ne s’associera pas à l’escalade de la violence née de la Saint- Barthélemy qui va relancer
l’incendie en Languedoc, alors que depuis de la Paix de Saint - Germain, ses villes vivaient
à peu près en bonne intelligence ; Beaucaire sera cependant épargnée. Il consacre son
temps à la gestion de ses affaires et au service de la ville où fin 1573, il sera porté au
premier chaperon pour l’année 1574. Ces années le verront augmenter et embellir son
mas de Lussan28, faire l’acquisition de nombreuses terres, principalement auprès de ses
parents Dulong, François allant quitter l’Argence pour Lunel. Il ne voulait ni trahir ses
coreligionnaires ni trahir sa fidélité au Gouverneur du Languedoc. Son sang est un sang
de fidélité.. Et l’histoire viendra rattraper et relier cette fidélité.
La mort de Charles IX le 30 mai 1574, la Reine - Mère que Damville semble alors, par son
ouverture d’esprit et sa tolérance, indisposer, l’avènement d’Henri III, les entrevues
manquées de Turin, tout cela va jeter un Damville disgracié, vers une reconsidération de
ses positions par respect envers sa maison, dont François le chef, son frère aîné, vient
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d’être arrêté29. Cela se matérialisera en juillet 1574 lors de l’assemblée politique des
Réformés à Millau qui, en même temps qu’elle élira Henri de Condé Gouverneur général
et Protecteur, nommera aussi Damville « Gouverneur et Lieutenant général pour le Roi
en Languedoc », alors même que la Reine Mère l’avait dépossédé de ses commissions le 18
juin. Damville le catholique tolérant vis-à-vis des réformés, s’appuyait au grand jour, à la
porte même du défi à l’autorité royale, sur ces mêmes religionnaires languedociens. Avait
il seulement un autre choix ? Il saura en tout cas garder dignité et liberté, celui que
Brantôme qualifiait de « persécuté de l’honneur, du bien et de la vie, trois poinctz qui
désespèrent les plus fidèlz et obéissans » .Tout cela Damville l’expliquera dans son
exceptionnel discours de Montpellier de novembre 1574.
Grâce à ses clientèles dans les deux factions, il parviendra dès le mois de janvier suivant à
ce que les catholiques et les réformés modérés signent un « traité d’association »,mais
Paris et le Roi comme les grands meneurs huguenots ne l’accepteront pas. Jean de Roys
en avait été un de ses contributeurs30. Damville le récompense et le fait revenir à son
service actif en le nommant Gouverneur du château et de la place de Fourques.23
Les maladresses du jeune règne d’Henri III obligeront Montmorency Damville, à
augmenter l’appui huguenot . Jean de Roys sorti de sa neutralité a rejoint un Damville
qui veut s’assurer de toutes les villes du Languedoc : Montpellier, Nîmes, Lunel, Pézenas
et… Beaucaire où il fait venir un grand renfort de troupes protestantes, réparer les
fortifications, munitionner le château32. Pour cela, il a nommé gouverneur l’un de ses
fidèles, Pierre de Baudun, seigneur de Parabère . Les actions avec le soutien protestant
vont se multiplier : Jean de Roys fait partie de ceux qui identifient et déjouent le complot
qui en janvier 1575 voulait ôter Beaucaire à l’autorité de Damville. En décembre, lors de
la reprise de Saint Gilles aux forces catholiques, Jean de Roys est au côté de Damville : il y
commande un corps d’infanterie qu’il a sorti de la place de Fourques pour protéger les 2
canons venus de Beaucaire .Et puis et surtout Beaucaire, le 6 mai 1576, avec la paix de
Beaulieu, devient une des places de sûreté protestante,le Conseil Permanent, l’Assemblée
Générale, le Prince de Condé comme Damville l’ayant ensemble demandé. Les huguenots
et les « Malcontents » représentés par le roi de Navarre, le prince de Condé et Henri de
Montmorency Damville se sont unis face à un pouvoir royal de plus en plus italianisé.
Un jour est rarement toujours. Le maximalisme des huguenots qui voudront abolir la paix
de Beaulieu et reprendre les combats, leurs excès, créeront bientôt la rupture entre
Damville et les protestants.
En avril 1577, Damville retrouve la confiance du Roi, et on le verra aussitôt aller assiéger
Montpellier tenu par Châtillon, le fils de Coligny :Le parti huguenot n’était plus
monolithique : Sa partie raisonnable retournait à l’autorité du Roi. A Beaucaire, les
exactions des mercenaires huguenots avaient lassé tous les habitants. Les reîtres devront
quitter la ville, mais non leur chef, le favori de Damville, le seigneur de Parabère, le
gouverneur du château, qui continuera à en mépriser et spolier les habitants: Même les
plus violement huguenots parmi les beaucairois formulèrent des plaintes voire appelèrent
à une révolte quasi ouverte. Damville se devait de ne pas laisser son favori poursuive de
telles horreurs : C’est donc tout naturellement qu’il chargera ses fidèles dans la ville de
Beaucaire de résoudre ce problème. Jean de Roys et ses deux cousin - germain et beaufrère Honorat Dulong et Jean de Roquefeuil des Convertis reçurent l’ordre secret33 du 11
août 1578 de débarrasser « par tout moyen » la ville, de Parabère. La main protectrice
que Damville ôtait de la tête de Parabère avait elle été ôtée par la colère justifiée des
beaucairois, ou plus tôt parce que Madame de Tourette , un temps sa maîtresse chérie,
cherchait à se consoler de son second veuvage en convoitant de se faire épouser en 3° noces
par le beau gouverneur du château chez lequel elle s’était installée. Cet ordre de Damville,
organisé par Jean de Roys sera exécuté le 7 septembre : Le tocsin sonné par les cloches de
Notre Dame des Pommiers, donne le signal de l’embuscade où vint se jeter Parabère et
ses gens se rendant à la messe en l’Eglise des Cordeliers où les attendait madame de
Tourette. Après un combat farouche, Parabère tombera mort foudroyé d’une
arquebusade dès lors qu’ayant vu la défaite de ses gardes, il voulu mettre la main au
pommeau de son épée et courageusement charger à leur tête. Ce geste autorisera alors
Jean de Roys à donner l’ordre à ses arquebusiers de tirer la décharge mortelle .A côté de
lui Poncet Durand, l’un des organisateurs de la malheureuse affaire du 10 juin 1562, qui
avait vu la mort de son père Guillaume de Roys, sera trouvé gisant parmi les nombreux
morts de la garde de Parabère. Les quelques gardes de Parabère ayant survécu à
l’arquebusade seront achevés. Dans le bas de la ville, une autre « scène d’horreur se
passait à l’ église des Cordeliers : Madame de Tourette, se cramponnant en vain au
maître-autel, est égorgée dans le sanctuaire même par une troupe de misérables :Son
corps et celui de Parabère, sanglants et dépouillés,sont traînés dans les rues . La tête de
l’ex-capitaine et promenée au bout d’une lance ». Le capitaine Baudonet, qui commandait
en second le château sous Parabère, s’y enferme aussitôt et menace la ville de ses
canonnades. Viennent à son renfort les troupes de Chatillon, avec des convois de vivres et
de munitions. Les consuls doivent appeler au secours le chevalier de Sainte Jaille et les
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troupes avignonnaises et leur confier le commandement d’un siège. Le 9 septembre 1578,
des huguenots beaucairois, tout en s’excusant de la mort de Parabère, demandent aux
consuls de Nîmes de n’accorder aucun secours aux assiégés du château. D’immenses
destructions seront faites par les deux camps : Baudonet par ses canonnades et Sainte
Jaille, qui rase les maisons de la rue Roquecourbe et Haute de la Draperie, pour
barricader et fermer toute sortie aux tenants du châteaux.
Jean de Roys reçoit le 16 septembre une première commission34 de Montmorency de lever
100 hommes d’infanterie et de les amener à Beaucaire pendant que la reine mère envoie de
Nérac une lettre à ses « bien aimés et fidèles consuls de la ville de Beaucaire » pour les
assurer de son soutien dans l’affaire du château. Le 13 octobre, Montmorency renouvelle Jean
de Roys dans ses fonctions de gouverneur35 du Château et de la place de Fourques. Enfin les
élections porteront une seconde fois le seigneur de Lédignan au 1° chaperon : Il prendra ses
fonctions le 1° janvier 1579. C’est comme premier consul que Jean de Roys recevra le 18
février36 avec le chevalier de Sainte - Jaille et le capitaine de la Crousette la capitulation et la
reddition de Baudonet, après ce siège sanglant de quatre mois et demi, dont l‘importance
historique longtemps mésestimée, mettait fondamentalement en cause la paix en Languedoc.
Enfin ,c’est toujours comme 1° consul qu’il accueillera le 31 mai de cette année 1579,
Catherine de Médicis qui donnait 12.000 écus de sa cassette à la ville de Beaucaire.
Au mois de juillet, Jean le Huguenot recevra une nouvelle commission37 de Montmorency le
catholique, pour lever cette fois 200 hommes d’infanterie et les acheminer à Beaucaire. La
paix s’installait dans la ville comme dans la province : Jean de Roys représentait parfaitement
ces consuls réformés nîmois qui s’adresseront en 1580 au Gouverneur* : « Nous nous
souvenons bien Monseigneur de vous avoir souvent ouy dire que nostre religion, ou ne
debvoyt poinct du tout estre tollérée, ou, si elle l’est,comme Dieu nous faict cette grâce,
qu’elle le doibt estre indifféremment, sans aucune restriction ni limitation de lieux ».
Montmorency fidèle à sa maison faisait Damville fidèle au Languedoc. Cette fidélité le fera
refuser de revenir à la Cour. Beaucaire, huguenots et catholiques pour une fois réunis, comme
bien des villes du Languedoc assurera de sa loyale fidélité son gouverneur,et ce qui peut
aujourd’hui sembler contradictoire leur roi aussi . Beaucaire et les tissus familiaux de la ville,
avaient pour beaucoup contribué à bâtir cette restauration d’une concorde,dont le mérite
premier était bien sur celui de Damville. Le Languedoc, la province la plus riche de France
participera alors au redressement du pays, au confort de sa monnaie avec l’écu soleil valant 3
livres.
La vie familiale continuait . Jean a noué les liens les plus étroits avec les familles
beaucairoises et tarasconnaises, en qui il prévoit les alliances de ses enfants, et parmi elles la
plus représentative de la géographie locale les Léotaud : Pons le grand Juge Royal un temps le
meneur juridique des huguenots beaucairois, est devenu dès 1567, un modéré avec sa famille
ici à Beaucaire comme de l’autre côté du Rhône jusqu’à Mas Blanc dont il est seigneur.
Au printemps 1581, Damville honore la progéniture de Jean de Roys. Il appelle son fils aîné
Guillaume comme enseigne38 dans sa garde de Pézenas puis il nomme le 4 avril 82 son
second fils Gédéon gouverneur du château et de la place de Trèbes39 en Gévaudan.
Alors que tout semble sourire, le début de juillet 1582 voit Jean de Roys, l’escuyer, le second
seigneur de Lédignan, le capitaine gouverneur du fort et de la place de Fourques,à
l’antichambre d’honneurs encore plus grands, décéder subitement dans son hôtel de la rue des
Couvertes. Il n’a pas abjuré la religion réformé : Il laisse une veuve Tiphaine de Rozel et 6
enfants vivants de ses deux lits. Comme l’exige alors le strict rituel de sa religion, Il sera
enterré aussitôt. Jehan de Roys avait laissé des dispositions chez Jacques Dupuy le notaire
familial appartenant à la religion réformée depuis que le précédent notaire de famille, Louis
Valentin resté catholique avait été pour cela écarté. Il instituait pour héritiers ses fils premiers
nés de chaque lit, à proportion de 2/3 pour Guillaume l’aîné du premier lit et d’un tiers pour
Pierre l’aîné du second lit . Guillaume devait alors supporter toutes les charges de la
succession. Guillaume pouvait aussi légitimer ses autres frères et sœur ,répéter la dot de sa
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belle mère Tiphaine de Rozel et lui assurer son douaire. C’est cette complexité qui sera la
base des procédures entre Guillaume convaincu du bon droit de ses exigences, la veuve du
défunt et les enfants de deux lits.
Guillaume aîné du premier lit et donc 3° seigneur de Lédignan au jour de la mort de son père,
exigeait les privilèges et les attributions de l’aîné chef de famille : La propriété et le seul
usage de l’Hôtel comme de la seigneurie de Lédignan. Tiphaine de Rozel, n’acceptait pas de
quitter le domicile familial où elle vivait de plus avec ses trois enfants mineurs nés de son
remariage et les deux orphelins nés de son premier mariage avec le gouverneur d’AiguesMortes. Elle menaçait même Guillaume de s’y maintenir sans lui comme le droit d’alors
l’autorisait. Après la première instance à Beaucaire puis la seconde auprès du Sénéchal de
Beaucaire et de Nîmes, l’affaire était partie en juin 1583 en appel à Toulouse.
Les proches de feu Jean de Roys, les principales familles de Beaucaire pesèrent de tout leur
poids pour que cette succession ne vienne pas ajouter aux problèmes du moment, des
dissensions capables de peser sur l’équilibre alors fragile de la ville. La nature, l’importance
et la qualité de cet héritage facilement divisible, permettait des solutions élégantes: Le bien,
les maisons de ville comme de campagne ne manquaient pas, si l’on en juge par l’assiette et la
prisée établies en juillet 1582 par le notaire Jacques Dupuy40 en charge de la succession. Il
établira minutieusement l’inventaire des biens meubles et immeubles. Hélas l’inventaire
annoncé des papiers, titres et parchemins comme celui de la bibliothèque sera perdu . Le
notaire listera dans son important factum, les descriptions sommaires mais exhaustives des
biens immeubles ,il les prisera en valeur d’écus soleil un par un . L’acte sera titré :
« Inventaire des biens appartenants à feu Jehan DE ROY seigneur de Lédignan, faict par
Jacques Dupuy, notaire royal de la présente ville de Beaucaire, commissaire en ceste partie,
dépputé par la court de monsieur le Sénéchal de Beaucaire & Nismes à la réquisition de
damoyselle Typhène de Rozel sa vefve et Guillaume de Roys escuyer son fils ayné en la
accistance et indiquation, ce dixième jour de juillet, l’an mil VCLXXXII »
La seigneurie de Lédignan
1333 écus
La grande maison de Beaucaire
833 écus et tiers
(les actuels 25-27 rue Barbès, aujourd’huy appelé hôtel de Courtois)
La maison Grenonne
400 écus
(l’actuel 28 de la rue Barbès, aujourd’huy appelé Hôtel de Lédignan)
Le mas de Lédignan, maison de ville et vigne à Fourques 3.000 écus
Le mas de Lussan *
2.000 écus
Le mas del Bosc à Beaucaire
1.333 écus et tiers
(l’ ancien mas Dulong sur la route de Bellegarde et à Bellegarde)
Le mas au garrigues de Saint Pol
40 écus
Terre de Pierre Plantade
80 écus
Olivette de Saint – Cist
30 écus
Pré Malboisson
50 écus
Vignes à Canteperdrix
233 écus et tiers
Terre aux Arnes
266 écus et deux tiers
Terres devant la Chapelle Saint - Lazare
300 écus
Terre en Gandon
75 écus
Ferrage au Portal de la Croix
33 écus
Terre aux Isles de Loubarès et Lussan
116 écus et deux tiers
Terre en Puech Cabrier
33 écus
Terre en Gras Aignel
166 écus
Pré au Contract
40 écus
Olivette en Perpignan
56 écus
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26
Autres terres à Fourques
40 écus
Soit un total pour le foncier de 10.720 écus formant donc 32.160 livres tournois. On voit qu’il
s’agit d’une fort belle succession pour le temps. Cet état montre aux beaucairois d’aujourd’hui
que les lieux ont, malgré le fil des siècles écoulés, bien conservé leur dénomination d’alors.
Jean de Roys fait partie des familles d’importance de Beaucaire et de l’Argence. Seuls les
Porcelets et peut être les Conseil ou les Roque y sont alors mieux pourvus. Il faudra attendre
le XVII° siècle pour voir l’établissement d’un plus grand nombre de ces belles fortunes
aristocratiques et bourgeoises grâce à la montée en puissance de la Foire dans un contexte
pacifié.
Les proches de la famille à Beaucaire, le plus important et le plus amical d’entre eux le juge
royal Pons de Léotaud assisté de Jean de Cassole, Honorat Dulong le cousin germain du
défunt, Alexis Arnaud et Pierre Mourguet de la ville d’Arles s’instaurèrent « exécuteur
testamentaire ». Un arbitrage fut proposé et un compromis recherché puis finalement trouvé
entre les deux parties, que Jacques Dupuy actera aussitôt : « les dites partyes lune envers
l’autre ont obligé et yppothéqué tous leurs biens présans et advenir aux rigueurs des courts
royal de Beaucaire, présidial et conventions royaulx de Nymes, de toutes autres et chacune
d’icelles et ainsy l’ont juré en renonceant à toutz droits a ce contraire41 » : Ce compromis
d’août 1583 fera que tous les biens ayant sans distinction appartenu à Jean de Roys seront
également partagés selon les règles du temps entre les deux lits sur la tête de chacun des aînés,
en charge chacun et pour égalité de leurs fratrie, Tiphaine de Rozel renonçant et au retour de
sa dot et à son douaire.
En Bas - Languedoc, l’usage pour une succession lorsqu’il y avait institution d’héritier voulait
que celui - ci reçoive la moitié du patrimoine, la seconde partie était partagée également entre
tous les autres enfants, mais l’héritier y avait aussi sa part : la Légitime. Les attributions qui
seront actées le pénultième de novembre de cette année 1583 feront donc suite à l’accord
transactionnel de principe du 1° août 1583 entre tous les héritiers :
A Guillaume l’aîné, la seigneurie de Lédignan, issue des deux co-seigneuries42 du XV°
siècle, réunies enfin en 1530 et 1534 ; Il en sera pour l’instant seul seigneur. A lui aussi la
grande maison de Beaucaire évidement pourvue de tous ses meubles et effet, comme il était
d’usage dans les familles nobles dite l’hôtel de Lédignan auquel viendra s’ajouter le mas de
Lussan. La valeur des biens reçus par Guillaume se monte à 5.554 écus et 2/3, dont il devra
déduire les parts et dus de son frère Gédéon et de sa sœur Magdeleine.
A Pierre, le mas et la maison de Fourques, la maison Grenonne à Beaucaire et le mas del
Bosc venant des Dulong ,qui sera longtemps au centre de l’histoire de Beaucaire43. Les
comptes font que Pierre ne recevra que 5.166 écus et 2/3, desquels il devra donner à Jacques
et Jean ses frères leur légitime pour chacun nominalement 895 écus. Chaque chef de branche
organisera les parts des frères comme le faisait l’usage du temps, en biens ou en numéraire.
Gédéon le « grand homme de guerre » de sa génération et dont le courage et le dévouement
seront honorés par 3 lettres du roi Louis XIII 44, disposera d’un appartement dans l’hôtel de
Guillaume avant que d’acquérir la maison Regis45 de la rue du reposoir plus tard à Vincent
Goubier. Le mariage de Magdeleine de Roys avec Honoré de Thieuloy avait été de longue
date consenti et organisé par son père Jean de Roys. Guillaume, escuyer, 3° seigneur de
Lédignan, confirmera à l’intérieur du contrat de mariage de sa sœur Magdeleine établi par
Jacques Dupuy 46 le 6 novembre de cette année 1583, payer tous les droits de sa sœur dus au
titre du partage transactionnel avec son frère Pierre, remettre et payer les legs qu’elle avait
obtenu par testament, tant de sa mère Raymie de Combes que de sa grand Tante Tiphaine
d’Arlot47 et de Françoise Grenonne. Au de là des habituels dons en nature, deux robes
nuptiales « à dessus de tête à gros grains et au dessous de velours », l’habituel et important
coffre à joyaux , une dot de mille écus d’or sols, payables moitié au jour du contrat et l’autre
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moitié un an plus tard, sachant que « dot, ensemble des robes et joyaulx et tout autre
somptueux et notables ornements, estimés à pas moins de 2.000 écus seraient restitués aydit
seigneur de Lédignan, si la delle de Roy décédait avant 5 ans, sans héritiers ».Bien sur
Magdeleine recevait également sa part, soit 1/12 de la valeur de l’héritage ,2.680 livres
faisant 895 écus soleil.
Pierre construira48 le bel hôtel à façade diamantée de la rue des Couvertes à la place de la
maison Grenonne, dont les pierres serviront à construire le nouveau mas de Fourques. Il
organisera lors de leur mariage que ses frères puissent acquérir, Jean la maison de la rue
Roquecourbe et Jacques l’ancien hôtel des Convertis de la rue haute de la Draperie, qui portera
après son temps de gouvernorat pour le roi au fort de Brescou, le nom d’Hôtel de Brescon49 .
Cet inventaire des biens, l’accord transactionnel suivi finalement par le partage et
l’attribution détaillée de tous ces biens qu’il décrivait, sera conclu et signé le 29 novembre
1583 accompagné de ces termes chargés d’éviter tout contentieux ultérieur, et il n’y en aura
aucun : « Chacune des partyes aura et retirera les tiltres & documents atouchant aux pièces à
chacune d’elles partaigés et les aultres tytres & papiers qui se trouveront en l’héritaige
concernant la qualitté d’icelui appartiendront et demeureront au pouvoir dudit Guilhaume de
Roy,comme le plus vieux. En tout cas de contreverse trouble et empechement soit sur la
générallité de l’héritaige ou sur aulcune des pièces & propriétés susdites les partyes seront
tenus prandre la deffense convenue et se garantir et demeurer d’éviction généralle et
particulière l’un à l’aultre respectivement a perpétuyté en tant que de droict et qu’en
semblable est accoustumée. Que lad damoyselle de Rouzel à son propre nom sera tenue
comme a promis fère ratiffier la présente transaction à son dit fils parvenu en majorité et
autrement comme et quand en sera requise à peyne de tous despens dommaiges et intéretz
comme aussi réciproquement en a promis fère ledit Guilhaume s’il est bezoing et en est
requis,et lequel bien adverty comme a dict du compte que ladite damoyselle sa belle mère luy
a donné de l’administration qu’elle a faicte de tous lesd biens depuis le décès de sondit père
jusques à présent, se tenant pour bien contans et satisfaict d’icelle l’a quitté et deschargés de
tout autre compte et prestation de reliqua et generallement de toute lad administration comme
respectivement las damoyselle la quicté de toutes choses dont elle pouvoit le rechercher pour
quelconque forniture qu’elle aye faicte pendant sad administration promectant pour raison de
ce jamais ne s’en faire demande l’un à l’aultre sy ont dict lesd partues leurs part estre asgalles
et n’exceder en valeur l’une à l’autre et on y auroit quelque plus value l’ont donné l’un à
l’autre respectivement par donation que se dict entre vifs et a jamais irrevocable se
divestissant et investisant de leurs dictes par attouchement des mains et se donant pouvoir
d’en prandre réalle possesssion quand bon leur semblera jusques à ce confessant les tenir par
précaire et constitut l’un au nom de l’aultre et avec promesse de les faire avoir et tenir et de
entre se garentir et demeurer l’un à l’aultre d’eviction et garentie généralle et particullière en
tout cas de tout et contreverses et suyvant les pactes sudits. Laquelle présante division paches
conditions et quictances y contenues les parties la dicte damoyselle en son nom propre et
comme tuteresse ont promis garder et observer inviollablement a peyne de tous despans
dommaiges et interets et pour ce fère l’une envers l’aultre stipullation mutuelle intervenant
ont obligé et yppotéqués tous leurs biens présens et advenir aux rigueurs des courtz présidial
et conventions royaulx dudit Beaucaire et de toutes autres et chacune d’icelle et ainsy l’ont
juré en renoncant à tous droitz exception privilèges et cauthelles par moyen desquels
pourroient a ce dessus contravenir sur quoy mondict sieur le juge à leur réquisition a
interposé son décret et autorité judiciaire et ordonné estre faict acte et instrument »
Jean de Roys, et l’hôtel de Lédignan de la rue des Couvertes, grâce à cette succession
admirablement bien réglée par la contribution active de la parentèle formeront le vecteur et le
pôle de développement d’une famille qui contribuera mieux qu’aucune autre au rayonnement
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de Beaucaire pendant les trois siècles qui suivront tant dans le Service de Dieu ,dans le
Service du Roi dans ses armées que dans celui de la ville. Portant plus de 40 fois le chaperon
de 1° consul, honoré pendant plus de 20 ans par la charge de Gouverneur de la ville, le
dernier élu familial sera Pierre Henry de Roys de Saint Michel, maire adjoint en 1832. Jean
de Roys aura été ce premier et seul auteur de cette descendance nombreuse qui s’établira
durablement avec ses cinq branches alliées à un moment ou à un autre à la plus part des
familles de l’aristocratie beaucairoise : Ces branches feront l’acquisition ou construiront 12
hôtels50 dans Beaucaire. Et puis, brutal retournement des choses dans le courant des deux
derniers siècles et avec son retrait de Beaucaire, la descendance du seigneur de Lédignan, à
chaque génération, se trouvera au bord de l’extinction avant qu’avec la fin du XX° siècle,
elle ne branche et ne tige à nouveau avec vigueur, revenant pour certains à Beaucaire, la
ville malheureusement abandonnée au tout début du XX° siècle. Aujourd’hui n’aura donc
subsisté de l’imposante descendance de Jean par ses cinq fils, que celle issue de son
remariage avec la très huguenote Tiphaine de Rozel, la veuve meurtrie du gouverneur d’
Aigues - Mortes, celle issue de Pierre, Conseiller du roi, premier du nom à être Juge Royal51
de la ville et de la viguerie de Beaucaire, l’auteur du retour de la famille au catholicisme, le
fondateur de cette première branche cadette dite plus tard la branche des seigneurs de Saint
Michel.
Et ceux d’aujourd’hui, lorsqu’ils pensent à ces bien lointains aïeux et à Jean de Roys l’un des
plus éminents d’entre eux, peuvent être convaincus que rarement leur devise n’aura été
aussi pleinement et mieux portée :
« Monstrant astra viam regibus 52 »
Notes
1.Actuels numéros 25 et 27 de la rue Barbès, autrefois rue des Couvertes ou encore d’Aure, connue pour les
beaucairois d’aujourd’hui comme l’hôtel de Courtois
2.Chef lieu du canton du Gard du même nom
3.Importante famille du notariat Nîmois dès le XIV° siècle, venue s’installer à Beaucaire au début du XV°
siècle, par leur parenté Saint Laurent
4. Avocat beaucairois du début du XVI° siècle, présent dans toutes les grandes affaires de la ville et dans les
actes Roys , Rollot et Dulong .
5.Famille nîmoise éteinte aujourd’hui, établie à Aigues Mortes, où elle occupe d’importante fonctions dans la
ville et au Languedoc,où ils occuperont la charge de « Greffier pour le Roy aux états », connue à partir de
Rostang Rozel qui épouse Françoise Conseil en 1498,et qui tigera dans les branches de Servas, de Valobscure,
de Saint Sébastien d’Aigrefeuille et de Saint Bénézet .voir aussi ADG : Poreau, notaire de Nîmes 2.E. 37-47.
Blasonnaient « De sinople à trois chevrons d’argent »
6. AD. Hérault : Soullier, notaire de Montpellier :contrat du 21 février 1556 CCLXXXXIII (294-299), repris
dans B.N. Carrés d’Hozier vol.561 & Nouveau d’Hozier ,vol.294 et les preuves de 1668
7. Ancienne famille de consuls et de grenetier au grenier à sel de Pézenas, puis à Montpellier où ils seront à
plusieurs reprises et plusieurs générations 1° Consul. Siégeront aux plus hautes responsabilités de la Cour des
Aydes.
Blasonnent « d’or au chevron de sable »
8.Famille de chevalerie connue dès 1276 en Vivarais.
Blasonnent « D’or au taureau de gueule endenté de trois pointes d’azur »
9.AD.Gard : 2E18/265 - Louis Valentin ,notaire de Beaucaire et BN : Carrés d’Hozier Vol.561 et asa
9.*AD. Gard : 2.E.18.247 -Rivière notaire de Beaucaire et médiathèque d’Arles Fonds du Roure
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10.Hughes : Histoire de l’église d’Anduze, pages 41, 53 & 55 ; Bibliothèque de Genève mss.fr.196. Vic et
Vaisette : HdL anno 1560, Dulong : mss 979 Médiathèque d’Arles, Forton : Nouvelles recherches.
11.Alias Darelot ou Darlo : Importante famille éteinte aujourd’hui, originaire d’Uzès puis établie à Tarascon et
Beaucaire au XIV° siècle où ils possèdent une fondation à Notre Dame des Pommiers. Se qualifiaient d’origine
gallo-romaine du temps des carolingiens. Possèdent la charge de Trésorier de Provence depuis le Roi René
d’Anjou.
12.L’une des plus ancienne famille de Provence à Arles d’abord, puis à Beaucaire éteinte aujourd’hui. Firent la
Croisade. Deux branches beaucairoises, les Porcelet de Mailhane et les Porcelets d’Ubaye cousines du XIV°
siècle,aujourd’hui éteintes. Blasonnent :D’or à une truie de sable.
13.Viguier catholique de Tarascon,et l’un des chefs de ce parti en Provence et en bas –Languedoc.
13*. BN. Mss.fr.3158 page 32,et Forton Nouvelles Recherches.
14.Famille d’Arles et de Ventabren, Sera en mai 1574 accusé d’avoir été de la mouvance des Montmorency et
d’avoir agi sur leur ordre lors de l’assassinat du Duc de Guise.
15. AC. Beaucaire : Délibérations municipales,année 1563. Dulong mss 979 Médiathèque d’Arles, Forton
Nouvelles Recherches.
16.Dulong mss 979 Médiathèque d’Arles, Forton Nouvelles Recherches.
17.Bèze :Histoire des Eglises réformées,Tome II. Montagne : Histoire de l’Europe,I.5,c.13 ; Anonyme de
Montpellier : Histoire de la religion prétendue réformée, pages 104 à 106. APF année 1563 ; J. Dulong :Arles
mss 979 . asa
18.Vic et Vaissette HDL –XCIX-C. Anonyme de Montpellier. APF : anno 1563.
19.AD.Gard : 2.E.18.293- Jacques Dupuy notaire de Beaucaire du 6 août 1563.
20.Roman : Origine et progrès des églises protestantes dans le Languedoc. Bèze : Histoire des Eglises
réformées :I. 10, t.2, p.263. Anonyme de Montpellier : Histoire de la religion prétendue réformée. Léonard :
Histoire générale du Protestantisme français –Tome I ch.5 Puf 1980.
22 . Nobles Cardonne et d’Allemand 1° et 2°, Richard et Dupuy 3°& 4° . AC.Beaucaire :Délibérations 1563,
Forton : Nouvelles recherches , Eysette : HdB.
23.Claude Tiévant : Le Gouverneur de Languedoc pendant les premières guerres de religion, Publisud 1993 et
Manuscrits de Coislin (non paginés)
23*.Le roi le fera libérer par lettre du 29 décembre . BN : Mss. fr. 3158, page 32
24. Charles Palm-Franklin: Politics and religion in Sixteenth-century France: A study of the career of Henri de
Montmorency – Damville, Uncrowned King of the South. Boston, Ginn and co 1927
25 : Ménard Histoire de Nîmes : Preuves :Liste des consuls de Montpellier.
26.B.N : mss .fr.3204, pages 49 à 51. Manuscrits de Coislin, Vic et Vaissette HDL 1563
27.Ménard :Histoire de Nîmes :Tome 5 pages 10 à 21 et Preuves pages 24 à 60. Anonyme de Montpellier : 140
et suivantes et Histoires de évêques de Nîmes page 333 et suivantes.
28.Le mas de Lussan de 27 saumées, sera brûlé pendant le siège du château AD.Gard : Jacques Dupuis déja cité
2E18-318.
29.Mariéjol :La Réforme et la Ligue :Tallandier 1983. Joan Davies : Languedoc and its Gouverneur Henry de
Montmorency Damville. Thèse dactylographiée de l’Université de Londres 1975 page 367 et suivantes.
Decrue :Le parti des politiques : pages 262-263
30. Bulletin de la société du protestantisme français : XXIV pages 409 - 412
31. BN : Nouveau d’Hozier 574, Louis de Laroque les gentilshommes du Languedoc
32.Pasquier :Les œuvres T.II, livre VI. ; Mariéjol ,déjà cité, page 219 et Dulong Arles mss 979
33.Ménard : Histoire de Nîmes et Forton : Nouvelles recherches pages 170 et suivantes et Preuves VII
33* Eysette : Histoire de Beaucaire
34.AD.Hérault. Cour des Aides 22.284, 22309 et B.N. mss.fr.32117 et Nouveau d’Hozier Vol.294
35.idem
36.Dulong : Arles mss 979 et Eysette : HdB
37. B.N : Nouveau d’Hozier vol. 294
37-2. Cité par Arlette Jouanna : Histoire des guerres de religion, page 1127
38. AD.Hérault : Série B Cour des Comptes Folios 171 v° & 187 v°, ADH 22.294 , Comptabilité relative aux
gens de guerre & BN : Nouveau d’Hozier vol.294
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39. AD.Hérault : 22301 : Comptabilité relative aux gens de guerre. La Chesnaye Desbois : Dictionnaire de la
Noblesse. B.N : Nouveau d’Hozier vol.294. BN : Chérin, Preuves.
40.AD.Gard : Jacques Dupuy Notaire de Beaucaire 2.E.18/308
41.AD.Gard : Jacques Dupuy,notaire de Beaucaire ADG 2E18/311 & asa
42.Yves Chassin du Guerny : Correspondance 1998 : La formation et la justice de la seigneurie de Lédignan
43. :AD.Gard 2.E.18.307. Jacques Dupuis notaire de Beaucaire.
La propriété du mas de Bosc sera l’une des causes des évènements du 1° avril 1795.Voir : Rapport et projet de
décret sur les troubles arrivés à Beaucaire le 1° avril 1793 présentés au nom du Comité de Sûreté Générale par J
Julien, député de Haute Garonne,suite au rapport fait à la Convention par E.B. Courtois député de l’Aube.
44 Eysette,dans son Histoire de Beaucaire LXI, LXII & LXIII reprend les 3 lettres de Louis XIII à Gédéon de
Roys qu’il tire de l’ampliation signée du notaire Guérin, légalisée par J.B. Seren lieutenant de Viguier de
Beaucaire. Etaient aux archives de Saint Ange :
45. AD.Gard. :Archives de Clausonne liasse 37 et Poultret notaire de Beaucaire AD.Gard : 2.E.18/61repris dans
les carrés d’Hozier Vol.561. Aujourd’hui revenue la résidence de l’auteur de l’article
46.AD.Gard :Jacques Dupuy, notaire de Beaucaire ,2.E.18/312
47.AD.Gard :Jacques Dupuy, notaire de Beaucaire, 2.E.18/326
48.AD.Gard.Faby Poultret, notaire de Beaucaire, 2.E.18/374
49.Jacques de Roys sera gouverneur de ce fort et empêchera sa démolition sur ordre de Richelieu, Il en sera
ensuite récompensé par Louis XIV avec droit de porter le titre de seigneur de Brescou. BN : Carrés d’Hozier
561 & Nouveau d’Hozier vol. 294. J.P. Bacou : Correspondance 1999 – Brescon.
50. 12 hôtels de ROYS, d’habitation, de service ou d’écurie, dont les 7 majeurs ( 2 rue des couvertes,1 rue du 4
Septembre,1 rue de Nîmes,1 place Vieille,1 rue Roquecourbe et 1 sur la Banquette) à Beaucaire feront
ultérieurement l’objet d’une communication dans une future livraison de la revue
51.Pierre, Conseiller du roi, habitera Beaucaire et Tarascon et sera Juge Royal de la ville et de la Viguerie de
Beaucaire de 1596 à 1631 ; Il meurt dans son hôtel de la rue des Couvertes en mars 1632 : AD. Bouches du
Rhône : Astier, notaire de Tarascon, tables. asa.
52. « Les astres montrent la route aux Roys » : Devise de la famille de Roys
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Annexe 1 :L’Inventairedu 10 juillet 1582 de Jacques Dupuy Notaire de Beaucaire
« Inventaire des biens appartenants à feu Jehan DE ROY seigneur de Lédignan, faict par Jacques Dupuy, notaire
royal de la présente ville de Beaucaire, commissaire en ceste partie, dépputé par la court de monsieur le Sénéchal
de Beaucaire & Nismes à la réquisition de damoyselle Typhène de Rozel sa vefve et Guillaume de Roys escuyer
son fils ayné en la accistance et indiquation, ce dixième jour de juillet, l’an mil VCLXXXII »
PREMIEREMENT , La maison de son habitation ,avec son estable et jardin y contigue size dans ladite ville de
Beaucaire et en la gâche du marché, confrontant du levant à la Grand rue, du couchant à une ruette, de bize la
maison de noble Anthoine Dulong et de marin la maison d’Anthoine Moreau* serrurier de laquelle ont esté
trouvé les meubles qui s’ensuyvent, recerchez membre pour membre .
A la salle Haulte :
Une table carrée noyer avec ses trateaulx de mesmes faict à potance, moyenne valleur
Un lict noyer à collonnes rondes faictes à retour rond,longueur d’une canne & six paulins & demy de large garni
de trois barettes fer,aussi de coêtre & traversier plume paillasse,d’une couverte fustaine de maison verga d’un
pair de linseuls,trois ridaulx et cortines faictes à ce resoil et à pantel avec leurs franges et frangettes,le tout de
moyenne valleur ;
Une litouche noyer basse de mesme façon que le lict,garnye de paillasse coêtre traversier paillasse,deux linceuls
et couverte de fustaine comme du grand lict, aussi moyenne valleur
Un dressoir de noyer faict à deux armoires & de deux tiroirs desd armoires fermant à clef à dorssier faict à
panneaux de moyenne grandeur & valleur,ausqueles armoires et tyroirs n’a esté trouvé que quelque menu lige à
uzaige de femme
Une chère prez du grand lict, noyer à la forme moderne en draperie son dorssier faict à thoine, le siège à caisson
fermant àclef moyenne valleur,dans lequel cisson a esté trouvé douze chemizes à l’uzaige du déffunct neufves, le
colet à frèzes et les manchons à renversures
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Un coffre bahut couvert de fer blanc à serrure et clef de moyenne grandeur et valleur dans lequel a esté trouvé
une peau et demye mercou accoutrez en rus pour servir à fère soliers à l’uzaige des enfants
Une caisse noyer fermant à serrure et clef de six paulins longueur & deux et demy d’hault de bonne valleur
auquel a esté trouvé deux livres fillet de canvre en cabudeux laquelle caisse ladite demoiselle a dict estre des
meubles de l’héritaige de Francon Grenone, auquel les enfants du premier lict de son mari ont succédé, pauneau
de bonne valleur
Une litouche de noguier façon comme le susdict lict de l’impériale car est faicte à encastres,couvert d’une toille
blanche à poinct couppé avec sa cappulle de dessus que ladite damoiselle befve a dict avoir esté acquis par feu
son mari de l’héritaige des enfans et héritiers de feu Daisse son premier mary, garnye d’une paillasse coêtre,
traversier plume deux linseuls, une vanne de fustaine de maison
Une grande caisse noyer le devant ouvré à taille à pase longueur de dix paulins,quatre paulins d’haulteur
moyennant valleur,fermant à clef et ouverte y a esté rouvé :
Deux linceuls de lyn de quatorze paulins de langueur et dix de large à deux toilles etdemy de bonne
valleur
Huict linceuls de chambrière de mesmes largeurs que les dessus a deux toilles,de bonne valleur,et tous
neufs
Sept linseuls destoupes de neuf paulins de longueur & huict de large,moyenne valleur y en ayant un
demy vieulx et rompu
Autre caisse noyer de cinq paulins et demy de longueur et de trois paulins avec son pied dextres sur quatre porri
fermant à serrure et clef de bonne valleur, laquelle y a esté trouvé dedans :
Dix nappes fynes,tant planes que ouvrées,six d’icelles de deux cannes de longueur et les quatres autres
de deux de bonne valleur
Ses cordons et floes ( ?),de filozelle orange et grise de moyenne
Une lance peinct en noir
Un baston ferré
Un petit ressert à hauter arbres
Une paire de landiers d’hault de qutre paulins et demy,couvert de loton,d’antique forme à ormeau tortis et à
pomme ronde au dessus
A la chambre appellée des Catalanes
Une table noyer carrée portée sur tracteau carrée,faict à quatre colonnes,de moyenne valeur
Un lict de camp faict à l’impériale noyer, d’ une canne longueur et cinq et de my largeur, garny d’une paillasse
coëtre & traversier plume moyenne valleur, deux linceuls, vanne ouvrée à carreaulx et rayes, toille blanches de
bonne valleur, l’impérialle garnie de cortinaige et couverture à rezoil à pantes ,la coissinier de noguier deux
barettes fer trois pièces
de rideaulx et le rideau appellé la gaultière du lict, le tout moyenne valleur,garni aussi de franges faictes à
bocquets.
Une chaire près du lict,noyer estroicte dernier avec un daus le petit gardet pappier,noyer faict de quatre asinoir
que lad damoiselle vefve a dit lui apparteneir,comme aussi a esté accordé par le fils avec que les choses que
s’ensuyt
Deux salières d’argent surdorées basses d’antique forme deix cuillers d’argent grands ou petits de diverses
formes en y a trois rompus et la queue d’un deffailant le tout pezant cinq quarteyrons
Et quelques pappiers que seront avec les autres déscrits sur la fin de cest inventaire
Deux coffres bahuts couvert à bandes de fer vieux et de pau de valleur que lad demoiselle vefve a dit luy
apparteneir ayant apportés de la maison de son père auxquels a esté trouvés que quelque linge destinés à son
uzage
Deux escabeaulx noyer de bonne valleur
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Un corps de cuyrasse à l’usaige du déffunct a pré…,devant a preune de distole garny de brassals, aussy de salade
et briguignote & gantelets
Une Harquebuze poitrinale,de bonne valeur,marquettée
Une pistolé aussi marquetté garnye de son estuy
Une longue Harquebuze à roet de chasse,longueur de quatre paulin et demy
Une Harquebuze à serpentine moyenne valeur
Ung forniment de bresse couvert de tripe de velours
Une douzaine et demye de serviettes fynes ouvrées à la petite venise de bonne valleur
…enssollemales toiles fynes ouvrées à la petite venise de bonne valleur
Une pièce de cantonnade rayée de blanc et noir cinq paulins & demy de largeur que ladite damoyselle a dict estre
de l’héritaige de lad .Grenon
Serviettes fynes à la petire venise uzéees aussi prédcédent héritaige de lad Grenon
Un thapis du Levant de trois cannes de longueur et … paumins largeur rayé de diverses coleurs,demy uzé
Une aix flune de rezoul faict a amorans ( ??) bonne valleur
Une calotte à l’uzage d’un petit enfants velor vert à broderie d’or dessus,de peu de valleur
Une garde robe de noyer d’hault de dix paulins et d’une canne de largeur,à quatre panneaux en bosserond. Le
défunt avoit acquis de l’héritage des hoirs dudit sieur Daysse ainsi qu’à dict ladite damoiselle dans lequel a été
trouvé :
Une épée avec son pagnal de mesme à gardes dorées et forreau de velours, cotteau & poiçon, bonne
valeur
Une paire de Chausses gregues velours incarnat,doublé de toile blanche avec un passeman mesme
coleur au long de la cuysse, bonne valleur
Un tapis carré de Rhodes vieux
Une vanne à la grand forme toille blanche ouvrée à gauderons de bonne valleur déppend de l’héritaige de
lad.Grenon
Quatre cannes franges fillet blanc pour servir au cortinage d’un lit,moyenne valleur
Trois pièces de cortinaige d’un petit lit ave les franges toilles blanche,peu de valleur
Un porte manteau bureau gris avec ses cordons laine de peu de valleur
Et autre choses n’a esté trouvé dans lad garde robe que des robes et accoustrements des filles.
Un coffre bahut bandes de fer blanc moyenne valleur & grandeur fermant à clef dans lequel a esté trouvé :
Les garniments d’un grandlict à l’impérialle avec ses cortinages & franges soye blanche & noire & les
garniments à bandes entremeslées satin noir & taffetas
blanc,vieulx et peu de valleur
La couverture de l’impériale d’une litoche damas noir et camelot blanc,vieille peu de valleur
Quatre pièces de cortines avec leurs ranges fillet blanc toille de maison faisant le garniment d’un lict de
peu de valleur
Deux garniments d’un grand lict et d’une litoche cadis jaune
Un porpoint toille de Flandres doublé de coustance,découpé à traicers,tout neuf
Autre porpoint fustaine de Milan blanc doublé de mesme,bonne valleur
Un pair de chausses grèges de bière,demy uzées
Trois pair de bas blanc scavoir une pair de satin bonne valleur et les autres demy uzés
Un porpoint de toille blanche vieulx doublé de lennette peu e valleur
Un pair de turquiou ses cordelles qu’à peu de valleur
Un pair de calssons cordullat blanc,de moyenne valeur
Une chemisole drap rouge demoyenne valleur
Une come noise pour avoir pouldré,toute neufve
Un forniment de Milan avec son poulnerin d’or,avec ses houppes & cordons de soye noir,de bonne
valleur
Un ranson droguet vieulx et de peu de valleur
Un petit manteau de camelot noir de main… avec un passeman soye noire autour,de bonne valleur
Une chausse de noguier caniclot grègues de bonne valleur
Un chapeau noir garni de velours noir avec un cordon de crespe,tout neuf
………. avec de passeman blanc et noir les franges blanc et noir et les couvertes de mesmes
Un devant de cheminée de mesme neuf
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Une chère de gennes vielle et de peu de valleur
Huict pièces grandes ou petites de tapisserye de cuyr doré,dont lad chambre est parée,vieile par ledit défunct
achaptés de l’héritaige dudit sieur Daysse
Une paire de petits landiers loton d’hault de deux paulins que ladite vefve a dict apparteneir aux enfants dudit
sieur Daysse comprins aux meubles que le déffunct son second mary a acaipté d’eulx
A la Chambre des Degretz
Une table noyer carré avec son tractau carré sur quatre colones rondes de moyenne valleur
Un banc aussy noyer sans dorssier longueur d’une canne ou environ,le devant ouvré à drapperie aussi moyenne
valleur
Un lict noyer à colonnes rondes et retour rond aussi moyenne valleur,estant de longueur d’une canne de sept
paulins largeur,garny de paillasse coêtre traversiers plume deux linceuls & couverte fustanne de maison,deux
barretes de fer, trois pans rideaulx et cortinaire en broderie blanche avec leurs franges fillet blanc le tout
moyenne valleur
Une litoche à petite bandes et colonne rondes sans rideaux ni baretes,garni seulement d’unlinceul autour servant
de rideau,cortine toille blanche avec leurs franges fillet coêtre paillasse,mathelas laynes,traversier plume & deux
linceuls grossiers le tout moyenne valleur
Une caisse de noyer ,longueur de spt paulins et deux et demy d’haulteur vieille et peu de valleur, ouvré à
drapperie fermant à clef en laquelle a ésté trouvé :
Quinze nappes carrées cordades fillet de cor de chamvre et estouppe avec deux desquelles sont neufves
et les autres demy uzées
Six autres nappes de cuysine fillet d’estouppes bien uzées
Vingt et une serviettes grosssières,demy uzées
Un coffre bahut noir moyenne valleur fermant àclef dans lequel a esté trouvé en tracheux d’estouppes de qutre
ou cinq livres
Une vieille chère le susd. couvert de tapisserie d’aulteur de trois paluns sans barres ne dorssier, peu de valleur
Un pair de landiers fer faict à l’eschaufferete et astrières dhault de trois paulins de poix d’environ trente livres
A la Chambre des Chambrières
Un vieux dressoir demy rond ouvré de drapeie à dorssier sans tiroyrs avec deux armoires bonnes et clef ausquels
n’a rien esté trouvé que quelques nippes des filles,peu de valleur
Un lict de noyer à bandes éstroites et petites colonnes dorssier plain d’une canne longueur et sept pans de
largeur,garny de ses encastres paillasse coêtre de plumes ;deux linseuls et couverte blanche le tout peu de valleur
Autre petit lict vieulx,le fonds rompu à colonne peu de valleur, garny de palhasse coêtre de plumes deux linceuls
et une couverte blanche le tout de moyenne valleur
Une caisse noyer le devant vré à drapperie peu de valleur longueur de spt paulins haulteur de ..,dit ladite vefve
estre de l’héritaige de lad Grenone en laquelle a esté trouvé que quelques menus linges des petits enfants
Six couvertes,quatre grandes et deux petites dont y a des grandes,deux grises aussi une de pelet les autres trois
blanches,bonne valleur
Deux tapis verts rayés au tour de jaune de longueur de dix paulins,largeur de sept paulins, bonne valleur
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Une pièce de toile peincte,d’environ deux cannes vielle et de peu de valleur, procède de l’héritaige de lad
Grenone
Une vieille caisse ferrée d’antique forme,longueur de cinq paulins haulteur de deux paulins,sans serrure et clef
dans laquelle ont esté trouvé quelques vieulx pappiers et tiltres que seront déscripts avec les autres sur la fin de
cet inventaire
Deux landiers fer semblables aux susdits desquels est rompu et sans queue
Une petite caise en noyer de deux paulins de longueur avec sa serrure et clef peu de valleur,aussi d’une balance
avec les poids d’une livre et demye de l’héritage de lad Grenone
Une seringue estaing pour les clistères garnye de son estuy de bonne valleur
A la petite chambrette joignant les primes
Un vieulx chalict sans colonne garny d’une vielle bassague,le tout de peu de valleur de l’héritaige de lad
Grenone
Une paire de botte vache noire à l’uzaige du dffunct,moyenne valleur
Au cabynet :
Une chère noyer ouvrée à poterye, icelle vieille & de peu de valleur
Deux oules fer l’une grande & l’autre petite
Trois chauderons cuyvre l’un grand, autre moyen et autre petit,de moyenne vaeur
Deux escauffaires,un de moyenne grandeur sans queue t autre petit de moyenne valleur
Un thian cuyvre vieulx
Une bassine loton moyenne grandeur
Quatre couverselle,deux grandes et deux petites,les grandes de loton
Six cuilleres trois de loton et les autres de fer
Une gratuze,peu de valleur
Un vieux banc,longueur d’une canne,peu de valleur
Un cherche puys à quatre crochets
Une petite romaine tirant soixante livres
Deux escabelles noyer bonnes
Deux petites cornudes vieilles
Au membre appelé CONTOIR
Une vieille table longue de neufs paulins noyer avec ses tracteaulx, de peu de valleur
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Un vieux banc noyer de dix paulins dans dorsssier le devant fermé en paiscaux vieulx et peu de valleur
Autre banc noyer faict à escabeau,longueur de sept paulins,de bonne valleur
Autre banc noyer longueur de quatre paulins de bonne valleur
Deux chères noyer l’une basse & l’aultre haulte garnies de tapisseryes poinct dongrye, de bonne valeur
Deux chères de gènes vieilles, peu de valleur
Un dressoir noyer d’haulteur de dix paulins & de sept paulins de largeur avec deux tiroirs et deux armoires
fermants à clef ouvré de menuizerie,le dorssier à trois panneaux et quatre pallastres canelez, de bonne valleur
Dans une vieille caisse d’aube que delle Anthoinie Dulong a certiffié appartenir à demoiselle de Convertis a esté
trouvé le linge salle tel que s’ensuyt :
Neuf linceuls toille de chanvre de deux toilles et demy de bonne valleur
Trois autres d’estouppes aussi de bonne valleur,de deux toilles chacun
Treize nappes carrées de fillet de chenvre et destouppes six (sept) neufve et les six
uzées
Quatre douzaines de servietes cordades neufves, sept serviettes uzées de mesme façon que les susdicts
Une table à porter pain sappin de dix paulins
Un petit mortier métail sans poinct de ..
Un grand plat buget blanc ouvragé de poterie,tasses de mesmes aussi une cassole
Trois autres tasses de mesmes..peintes de deux coleurs de lhéritaige de lad Grenone,l’une desquelles a des fruicts
de mesme ouvrage
Deux petites bougettes à uzaige de femme de l’héritage de lad Grenone
Au Granier :
Deux tables de sapin à porter pain de longueur l’une de dix paulis lautre d’une canne,moyenne valleur
Une eymine ferrée
Trois sommée de blé provenant de ladite vefve,a dit des calquadures levée de lhière du sieur de Carescaudes
A la salle Basse :
Une table à trois pièces tirants pour le …,les trois pièces joinctes faisant la longueur de dix paulins sur son
tracteaulx enrichy d’ouvraige en figures avecques des remaiges,bonne valleur
Une panière sappine faicte à barretes sans aulcune porte longueur de cinq paulins peu d’aulteur
Une vieille caissse de sappine longueur de douze paulins avec son couvercle peu de valleur sa serrure ni clef
dans laquelle rien na esté trouvé
Un bast pour un mullet de peu de valleur
Quatre boutes deux petites et deux grandes de peu de valleur
Deux petites boutes,l’une pleine de vinaigre et l’autre de verjus de moyenne valleur
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Un ferrat de boys,peu de valleur
Une pille ronde à tnir huile de la capacité de douze pauniers avec son couvercle dans laquelle y peult avoir
environ quatre pauniers d’huyle
Un alambic de moyenne valeur
A la farinière :
Une barutelière ( ou barouteliere) de bois d’aube sur deux trateaulx aussi d’aube,de bonne valleur
Une grande caisse vielle daube,lo,gueur d’une canne et deux de largeur fermant à clef,servant à tenir farine,peu
de valleur.
Six essuiemains uzés
Au Porge
Une table carrée d’aube avec ses trateaux de mesmes peu de valleur
Une cage à tenir cailles,d’aube,longue d’une canne et de peu de valleur
A la Cuisine
Un vieux buffet daulbe faict à qautre armoires et deux tiroirs de dix paulins largeur de sept dhauteur,plus haults
armires faicts à trelez ( ?) estant réduicte à tenir d’estaing tant en plats,pots,escuelle,assiettes que eyguières le
tout poyzant cent nonante six livres (196 livres)
Un vieux contoir daube servant de table,longueur de sept paulins,peu de valleur
Un pair de landiers fer à eschaudderetes du poids d’environ vingt cinq livres provenus de l’héritage de ladite
Grenone
Autre paire de landiers aussi fer dhaulteur autre paulins à trois astières,du poids d’environ cinquante livres
Deux pallettes fer l’une grande l’aultre petite
Un crémal à trois branches
Trois autres casses cuyvres,l’une grande & l’aultre moyenne,lad moyenne de peu de valleur & l’autre bonne
Une poelle de bonne valleur
Une coulez loton pour les potaiges
Un grilh à sept branches
Deux eschauffeclicts cuyvre l’une bonne valleur et l’autre peu de valleur
Une tortière cuyvre de moyene grandeur et valleur
Une grande lichoferrye fer longue de deux paulins de moyenne valleur
Autre petite,de peu de valleur
Quatre broches fer,deux grandes & dux petites
Deux bassins lave mains,l’un grand l’autre petit,ouvvrez à l’antique,le petit estre de l’lhéritaige de lad Grenone
de loton
Dix chandelliers loton y en ayant quatre d’iceulx à grnd forme faitz à pilliers canellez et les autres de moyenne et
petite forme,le tout pezant trente cinq livres.(35 livres)
Trois autres chandeliers estaing de Cornaille (Cornouailles.. ??) poizant huict livres
Une pille à tenir huyle avec son couvercle et ca.. ,de la capacité d’une charge dans laquelle rien esté trouvé
Une vielle auche boys d’aube devant huict sauchet fermant à serrure et clef dans laquelle n’a rien esté trouvé
Une petite pastière daube sans couvercle n’y ayant qu’un fornas peu de valleur
Une grande pastière de deux méjans pour quy fornas sur deux trateaux le tout boys d’aube de moyenne valeur
Une fromagiere de boys de sapine de lhault une cane et de six paulins de large ouvrant à deux portes fermant à
serrure et à clef
Un grand thibal pour fère lessaict,de moyennevalleur
Un vieux banc sur quatre pieds de saulze,de peu de valeur.
Une table sapine à porter pain de dix paulins de longueur.
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Deux astiers de fer d’une canne d’haulteur
Un tournet à filler layne moyenne valleur
Une coraude de moyenne grandeur et valleur
Deux bacana ( ?) de porceau entiers et une mègue d’autre
Quatre vieux tapis verts à metre sur le pain,de peu de valleur
Au Cellier
Un thinal bolidour à quatre encastres de la contenance de sept voultes vieux
Une thine tralladoire à quatre cercles sarclé sur,de moyenne valleur
Deux vaysseaulx vuydes
Vingt sept demi -vaysseaulx y en ayant quatre d’iceux rempli de vin de plan
Deux petites boutes demy barral & demy chacun planier de vin blanc
Une terceyrole vuyde
Un grand embut de cuyvre,bonne valeur
Trente livre layne,savoir vingt pour fère couverte et les douze livres restans pour fère cadis
Un grand embat de boys pour remplir les bouttes
A l’estable
Un cheval poil bay appellé Lesclanonvieulx,estant hors de cognoissance,garni de sèle,couvert de velours noir
bridé,cropière et poytral
Autre cheval gris pommelat de hault taille jeune de six ans,garny aussi de sèle & bride
Une anesse poil gris de sept ans avec sa barde de cuyr pelous
Une caisse de tombereau pour les vendanges de bonne valleur
Et autre choses n’a esté trouvé en ladite maison,continuant à plus ample proceder à ce que hors d’icellese y
pouroit trouver d’autre et mesme pour le bestal dans trois jases,
Présent à ce noble Honorat de Long et François Pellet, thondeur, du 20 septembre audit an,
Lesd delle de Rozel et Guillaume de Roy,fils aîné ont dict que comme administrant par ensemble et commuun
les biens et affaires de l’héritaige jusque autrement y sont conneu, ils ont recogneu et compté le bestal et ont
affermé appartenir à l’héritaige ;
36 bestes rossatures comme chevaulx, juments embastés fer
Quatre paires de beufs au labeur
Trois chevaux de charrete
Et des rantes dudit héritaige en ceste dernière récolte en estre proveneu au mas de Fourques quatre cent quatre
vingt deux cestiers bon bled solens,trente neuf cestiers en sègle,treize en comnites (sommites ?)
Au mas de Bosc,trente spt cestiers bon bled et cinqunate trois cestiers mescle ou solens
Aumas de Lussan et terre d’entour ville,quarante cestiers blé grossier destinés à la mangealle
Et laquelle quantité et bestail ont requis led inventaire estre continué
Présent led. Antoine Maystral, Jehan Teyssier et moy notaire et commissaire
Dupuy
Jérôme de ROYS, Saint Ange, Septembre 2004
Cet article a été publié avec une riche iconographie dans la bulletin de la SHAB :Société
d’Histoire et d’Archéologie de Beaucaire : ARGENCE,N°2 Décembre 2004.
Il peut être acquit :
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