Pratiques anticoncurrentielles : comment - CCI Paris Île-de
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Pratiques anticoncurrentielles : comment - CCI Paris Île-de
Les rapports et études de la Chambre de commerce et d’industrie de région Paris Ile-de-France Pratiques anticoncurrentielles : comment améliorer l’indemnisation des préjudices ? Proposition de directive sur les actions en dommages et intérêts pour les infractions au droit de la concurrence. Synthèse du rapport du 31 octobre 2013 Chiffres-clés Entre 2006 et 2012, moins de 25 % des décisions de la Commission européenne auraient été suivies par une action en dommages et intérêts. (Source Commission européenne) La Commission européenne a publié une proposition de directive qui vise à faciliter la réparation des préjudices causés par des pratiques anticoncurrentielles. La CCI Paris Ile-deFrance formule différentes propositions de nature à améliorer, d’une part, l’articulation attendue entre l’action publique et l’action privée et, d’autre part, à permettre aux victimes de violation du droit de la concurrence d’obtenir une indemnisation plus efficace. 1 Privilégier l’existence préalable d’une décision définitive des autorités de concurrence pour introduire une action consécutive en dommages et intérêts (follow-on action) 2 Préserver l’attractivité des programmes de clémence Élargir la protection de la catégorie de preuves fournies par le demandeur de clémence (informations et documents recueillis par l’autorité de concurrence avant la demande de clémence, éléments postérieurs à la procédure administrative…). 3 Circonscrire la divulgation des preuves Supprimer, pour éviter tout risque de forum shopping, la possibilité pour les États membres de maintenir ou d’introduire des dispositions qui conduiraient à une divulgation plus large de preuves, compte tenu des règles déjà mises en place par la proposition de directive en la matière. 4 Favoriser l’instauration d’un principe demandeurs de clémence 5 - Utiliser le moyen de défense lié à la répercussion du surcoût Abandonner toute inversion de la charge la preuve d’une telle répercussion sur le défendeur et la faire peser sur le demandeur, le mieux à même de démontrer s’il a ou non pratiqué un surprix ; Veiller à ce que les juridictions nationales soient habilitées à vérifier la réalité du surcoût répercuté (commandes d’études économiques …). Définitions Les programmes de clémence : Procédure récompensant les entreprises qui dénoncent des ententes auxquelles elles ont participé en leur accordant une immunité totale ou une réduction des amendes qui leur auraient autrement été infligées. La répercussion du surcoût : Il s’agit pour une entreprise victime directe de pratiques anticoncurrentielles de répercuter sur ses propres clients tout ou partie du surprix imposé artificiellement par l’entente. - Actualité européenne Proposition de directive relative à certaines règles régissant les actions en dommages et intérêts en droit interne pour infractions aux dispositions du droit de la concurrence des États membres et de l’Union européenne : http://ec.europa.eu/competition/antitrus t/actionsdamages/documents.html Registre de transparence de l’Union européenne N° 93699614732- 82 de la solidarité allégée pour les 6 Introduire un délai de prescription fixe de 3 ans 7 Favoriser la résolution consensuelle des litiges Approuver, l’introduction d’une règle de la solidarité « allégée » en faveur de l’auteur de l’infraction qui aura accepté de recourir à une résolution consensuelle, cette garantie ayant pour effet d’inciter plus fortement les victimes à se tourner vers cette solution, et ce, dans une logique de réparation intégrale. 8 Conditionner l’autorité de la chose décidée des autorités de concurrence à l’égard de l’ensemble des juridictions des États membres au respect des principes fondamentaux de la procédure 9 Supprimer la présomption de préjudice causé par un cartel. Consulter l’intégralité du rapport http://www.etudes.cci-paris-idf.fr Pratiques anticoncurrentielles : comment améliorer l’indemnisation des préjudices ? Proposition de directive sur les actions en dommages et intérêts pour les infractions au droit de la concurrence. 3 questions à Monsieur Léon-Bernard KREPPER Membre de la CCI Paris Ile-de-France Rapporteur au nom de la Commission du commerce Selon-vous, cette proposition de directive est-elle utile ? Oui elle est utile, une entreprise, un consommateur victimes d’une pratique anticoncurrentielle doivent pouvoir obtenir réparation de leur dommage. Or de nombreux facteurs y font barrage : absence de sécurité juridique, coût de l’introduction d’une action en justice, difficulté à rapporter la preuve d’une violation et à quantifier le préjudice… Même si nous estimons que les modes alternatifs de résolution des litiges doivent être privilégiés notamment dans le cadre de liens commerciaux qui ont vocation à durer, il est nécessaire de lever les obstacles procéduraux aux actions en dommages et intérêts. Comment lever de tels obstacles procéduraux ? En offrant davantage de garanties aux entreprises poursuivies. Je pense notamment aux règles de divulgation de preuves et à la protection du secret des affaires, à l’utilisation du moyen de défense lié à la répercussion du surcoût ou encore aux délais de prescription. Aujourd’hui, le texte de la Commission offre une base de discussion intéressante notamment au regard de la règle de la solidarité « allégée » en faveur du demandeur de la clémence, néanmoins nous restons vigilants, de nombreux points nécessitent d’être encadrés davantage Quel pourrait être le meilleur compromis en matière d’action en réparation ? Il est indispensable de prévenir tout risque de divergence entre les États membres, au risque de générer du forum shopping. Enfin, si les actions en réparation doivent être effectives et si les entreprises qui ont commis une infraction doivent être sanctionnées, elles ne doivent pas, pour autant, être surexposées dans un contexte d’amendes croissantes. Il faut donc veiller à ce que les entreprises ne soient pas condamnées à réparer deux fois le même dommage. Cham bre de com m erce et d'industrie de région Paris Ile-de-France 27, avenue de Friedland F - 75382 Paris Cedex 8 http://w w w .etudes.cci-paris-idf.fr Contact expert Département de droit public et économique Céline Delacroix 01 55 65 75 20 [email protected] Contact presse Isabelle de Battisti : 01 55 65 70 65 [email protected]