Lecture analytique du début de « Art » de Yasmina Reza, 1994 I

Séance 4 : Lecture analytique du début de « Art » de Yasmina Reza, 1994
1ère étape
Lecture silencieuse du texte p.136/137 ou poly.
2ème étape
Vidéo de la mise en scène de Patrice KERBRAT
Commencer le travail de lecture analytique. (Fiches 38 et 39 du livre)
1.
2.
3.
4.
Trouver des indices dans le paratexte.
Faire des hypothèses à partir de la première lecture
Repérer des indices en fonction des hypothèses.
Analyser et interpréter dans un projet de lecture.
Questions possibles :
Comment Yasmina Reza décide –t-elle de commencer sa pièce ?
question du livre p.137 : Comment Y. Reza fait-elle la satire d’un milieu parisien aisé et cultivé, de sa
prétention intellectuelle ?
……
Plan possible
I) Une exposition peu ordinaire ou peu conventionnelle
1) Structure originale
2) Rôle de ces éléments
3) Ecriture à la fois simple et répétitive.
II) une présentation néanmoins classique
1) Présentation des personnages
2) Présentation de l’intrigue
3) Scène de comédie
Plan détaillé
I) Une exposition peu ordinaire ou peu conventionnelle
1) Structure originale
-
Didascalie initiale
-
4 mouvements : monologue / dialogue / monologue/dialogue
1er monologue : Marc présente Serge et le tableau
1er dialogue : Discussion question/réponses sur le
tableau
2ème monologue : Serge présente Marc et son
« arrogance »
2ème dialogue : Dispute.
Croisement entre les séquences : annonce de l’intersubjectivité dans les rapports entre les personnages.
Mélange d’échanges entre les personnages mais aussi de leur jugement
Les deux monologues se placent en retrait de l’action.
On ne trouve pas les actes et scènes des pièces classiques. On peut parler de séquences ou tableaux. Ils sont séparés
par un astérisque
2) Rôles de ces éléments.
•
Didascalies : Elles sont nombreuses et paraissent au premier abord conventionnelles : elles présentent la
situat° énonciat° (les personnages), donnent indication de lieu , donnent le tempo, indiquent le jeu des
comédiens.
•
Dialogues :
*double énonciation: échanges entre pers + renseignements aux spectateurs
*express° naturelle, minimaliste
*thème : toile contemporaine
Séq. 2 : mise en place du malaise
séq. 4 : exposition conflit générant l'intrigue
Même fin pour les deux dialogues
•
Monologue :
« Marc, seul » : volonté d'objectivité, neutralité, exposition de la situation .fonction trad. de l'énonciat°: «faire
entendre tt haut ce que les pers pensent tt bas»
•
Aparté: (ici sous forme de monologue)
didascalie indique interrup° dialog. « Serge, comme seul »
ambigu: pr spectateur qui vient de découvrir une amitié mais la dernière phrase ironique. pr Marc jette une
ombre sur cette amitié.
•
Silences: (influence de Nathalie Sarraute ??)
nb ds dialogues et entre les séq.
Parole ne circule plus. (source d’angoisse comme dans la pièce de Sarraute)
Il parait donc évident que la disposition de cette exposition n’est pas traditionnelle
3) Ecriture à la fois simple et répétitive.
Les phrases sont assez dépouillées, simples, sans mots compliqués.
On remarque des répétitions : « le plus dépouillé, le plus neutre possible »
« C’est une toile…, c’est un garçon… » « Serge regarde, Marc regarde … » « Handtington » « les mêmes, même
endroit, même tableau » « cette merde »
Il se crée une véritable proximité entre les personnages et le lecteur qui se reconnait facilement dans ce type de
conversation.
II) une présentation néanmoins classique
1) Présentation des personnages
Elle est triple : portrait fait par l’autre /auto portrait dans la manière de présenter l’autre/ dans la façon de
s’exprimer.
Serge
-Prénom court (monosyllabique)
-dermatologue
Marc
-Id
-Ingénieur dans l’aéronautique
-Présenté comme amateur d’art, signe
-L’art moderne est une prétention
Analyse
-Même milieu social et
intellectuel. Emploi du mot
« mon ami » dans chacun des
portraits.
-Ils sont en totale opposition.
de modernité dont il faut chercher à
comprendre les règles. « lois que tu
ignores »
-exprime ses opinions sans détour
sociale « ennemi de la modernité »
-id
Aptitude à la confrontation et à
l’échange verbale (pas comme
Yvan)
2) Présentation de l’intrigue
Elle porte dans un premier temps sur l’ANTRIOS. C’est la différence de jugement sur cet objet d’art d’où le titre que
va porter la dispute et le déséquilibre dans cette amitié
2 raisons de la dispute : l’esthétisme et le prix.
L’esthétisme est très insistant dans la présentation 1ère de Marc Récurrence du mot tableau ou du réseau lexical de la
peinture dans les propos mais aussi dans les didascalies.
Expression « Deux cent mille » reprise 4 fois.
3) Scène de comédie
•
Comique de situat°:
tt tourne autour du tableau « C'est une toile d'environ un mètre soixante sur un mètre vingt, peinte en blanc. Le fond
est blanc et si on cligne des yeux, on peut apercevoir de fins liserés blancs transversaux. » repris plus loin par Serge.
« Tu n'es pas bien là. Regarde-le d'ici. Tu aperçois les lignes ? »
•
Comique de gestes:
Cf disdascalies du premier dialogue
Rires
•
Comique. de mots:
*stichomythie: échanges vifs
*quiproquo sur Handtigton
*réticences humoristique ( «le ... / peintre.»)
*exagération, redondance («Très, très!»)
*périphrase ironique. pr définir Marc (séq. 3)
*trivialité : «merde»
*onomatopée « hou hou »
•
Comique. de caractère:
Deux tempéraments entiers face à face:
Serge, moderne, extravagant = snob
Marc, rétif à l’art, veut faire accepter son avis = despotisme
Conclusion :
Cette exposition est donc non conventionnelle dans sa forme mais elle comporte tout de même tous les éléments
nécessaires au spectateur pour bien comprendre la pièce.
Ce dernier se demande quelle place l'Antrios va prendre dans cette amitié. Le dialogue semble voué à l'échec. A ce
stade, l'emploi de termes comme «mon ami» par les deux personnages semble n'être plus qu'une formalité, une
précaution inutile. Il faut maintenant qu'un nouvel horizon s'ouvre pour débloquer la situation.
POUR LA SEANCE SUIVANTE : mettre ses notes au propre sous forme de fiche de synthèse sur clé pour le
proposer à la classe.