L`Asie en 2013 - année du serpent d`eau

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L`Asie en 2013 - année du serpent d`eau
TOPIC Janvier/Février 2013 www.hec.fr/eurasia
1988‐2013 25ème anniversaire d’HEC EURASIA INSTITUTE ! L’Asie en 2013 année du serpent d’eau L’année 2012 a été décevante. Les répliques de la crise économique mondiale de 2009 – suivant le grand choc financier de 2008 – n’ont pas cessé de perturber notre paysage : Reprise incertaine aux Etats‐Unis, où aucun mois ne ressemblait au précédent ; atonie généralisée de l’Europe quand ce n’était pas récession caractérisée, sur fond de violentes secousses sur l’Euro et de crise préoccupante de la dette. Conséquences dramatiques du tsunami japonais de 2011, avec la réinvention en catastrophe d’un nouveau modèle énergétique, entre autres mauvaises nouvelles pour ce pays. Les prévisions de croissance pour 2013 +3,4%
+8,3%
+1,5%
+3%
HK+3,6%
+6,5%
+4,5%
+7%
+5%
+6%
1
L’Asie émergente a certes résisté à ces mauvais vents, mais avec une croissance moindre. La Chine comme l’Inde ont perdu 2 points par rapport à leur moyenne des dernières années. Il faut dire que cette moyenne était remarquable : la Chine avec +10% annuels et l’Inde avec +7,5%. Mais en 2012, la Chine n’a produit «que» +7,8% et l’Inde +5,5%. Les fiches‐pays de la petite encyclopédie des économies asiatiques concoctée dans ce document en donnent les raisons. La mondialisation, bien sûr, en est responsable. Quand on sait que l’Europe est le premier client des exportations chinoises et le premier investisseur en Asie (et de loin), on comprend aisément comment la contamination de la morosité se propage vers l’Asie. Ces chocs sont des avertissements : les grands pays asiatiques doivent se trouver un nouveau modèle. Ils s’y emploient avec des bonheurs divers. C’est le Sud‐Est asiatique qui parvient à maintenir ses performances contre vents et marées : en premier lieu l’Indonésie, ce très grand pays un peu oublié des Européens dont les fondamentaux sont remarquables et qui produit bon an mal an plus de +6% de croissance. Mais aussi la Malaisie ou le Vietnam, et même la Thaïlande, qui retrouve des couleurs. Les « nouvelles frontières » de l’Asie bouillonnent également avec deux pays prometteurs vers lesquels tout le monde se rue (à tort ou à raison) : la Birmanie et la Mongolie. La situation de l’Asie va s’éclaircir en 2013. Après des réglages délicats qui ont perturbé le modèle chinois, une certaine reprise se confirme pour cette année. On ne reviendra plus aux scores de +10%, mais la seconde phase du développement chinois –maintenant que le pays a atteint le seuil fatidique de 6000 dollars de PIB par habitant – continuera à produire des croissances élevées. La Chine va donc rester la dynamo régionale, le soleil autour duquel les planètes asiatiques se déterminent, et aussi le point de mire du monde. L’Inde devrait revenir à +6,5%. Personne ne pourra émuler les +6,4% en moyenne de l’Asie émergente en 2013 : ni l’Amérique Latine, avec +3,5% seulement ; ni le Moyen‐Orient‐Afrique du Nord, avec +3,7% ; ni même l’Afrique sub‐
saharienne, avec ses +5,4% pourtant brillants (voir graphique p.20). Désolés si nous nous répétons depuis quelques années : l’Asie émergente reste « the place to be ». Les performances globales positives ne suffisent pas à occulter les tâtonnements difficiles pour évoluer vers de nouveaux modèles de croissance, de pacte social, de gouvernance, tout spécialement dans les deux « monstres » que sont la Chine et l’Inde. En Chine, on sait bien que le concept d’«usine du monde» arrive à bout de course et qu’il faudra que la consommation intérieure prenne le relai. Et il est vrai que le dynamisme fantastique des nouvelles classes moyennes (voyez le marché automobile par exemple) fait rêver. Mais cela n’est pas suffisant : l’Etat va donc continuer à mettre la main à la poche pour que l’investissement tire la croissance, encore et toujours. Le « pacte social » devient de plus en plus délicat, avec un Parti ossifié dans lequel les citoyens se reconnaissent de moins en moins (corruption, exactions, opacité…) et qu’ils dénoncent maintenant de façon virulente – c’est très nouveau – par la magie de l’internet. Un parti léniniste face à 500 millions d’internautes, voilà une évolution de l’histoire que Karl Marx et Mao Zedong n’avaient pas prévue ! Les réformes politiques ont été évoquées au grand congrès du Parti de novembre 2012, mais sans contenu ni agenda. En Inde, les convulsions de la rue, de scandale en scandale, jettent une lumière crue sur le pourrissement du système politique – fédéral ou local ‐ et sur les difficultés permanentes à prendre la moindre décision à tout niveau. Là encore, la frange des nouvelles classes moyennes urbaines dynamiques compense ce diagnostic. Mais le mode d’emploi de l’Inde exige un logiciel parfaitement affuté. L’Asie est en train de muter, lentement mais sûrement. Elle reste, contre vents et marées, le premier potentiel économique du monde. Pour nos stratégies, ce n’est pas d’Europe que viendront les développements de demain mais – principalement – d’Asie. * * * * * * 2
Asie du Nord-Est
CHINE : Nécessaires mutations du système, bonne résistance de la croissance
PIB 2012
8100 Mds$
Croissance 2012
+7,8%
PIB/hab ($ courant)
6000
Prévisions 2013
+8,3%
Exportations
2020 Md$
Secrétaire Général
du Parti Communiste
XI Jin Ping
Balance courante (%PIB) +2,5%
POLITIQUE ET SOCIETE
ECONOMIE
• Les exportateurs ont été affectés par l’atonie de leur principal • S’il fallait désigner « le Chinois de
l’année », on penserait peut-être à Xi
client, l’Europe, mais un relai de croissance est venu du SudJin Ping, nouveau leader sans surprise
Est Asiatique, autorisant une progression globale des
exportations de +6% en 2012.
de la direction politique chinoise
collégiale.
• Le modèle exportateur de la Chine commence à être mis à
mal par l’augmentation continue des salaires (+15/20% par • Mais nous voterions plutôt pour une
an). Désormais le « coût salarial unitaire » (coût déflaté de la
entité virtuelle, aux contours flous,
productivité réelle) n’est plus si éloigné des scores
dont le rôle ne cesse de s’accroître :
WEIBO ! Le « Twitter » chinois, avec
occidentaux. Le second problème est la difficulté de l’appareil
industriel domestique à « passer la vitesse supérieure » de la
ses 350 millions de pratiquants
valeur ajoutée. Le contenu en importations des exportations
assidus, est en effet une nouvelle
chinoises de Hi Tech est en effet de 95% , ce qui traduit une
donne majeure qui chamboule tous les
liens sociaux et toutes les pratiques
imortante faiblesse globale de l’innovation autochtone. Les
politiques traditionnelles.
jours de « l’usine du monde » sont donc comptés.
• La consommation intérieure est convenable, mais pas au • Le milliard de téléphones portables et
point de prendre le relai des exportations comme moteur
les
500
millions
d’internautes
principal de la croissance chinoise.
confrontent les 82 millions de
membres du Parti Communiste à une
• Malgré une érosion continue de la production industrielle en
nouvelle transparence en matière de
2012 – ce qui est nouveau – celle-ci s’est redressée
sécurité alimentaire, de corruption, de
récemment, grâce à un plan de relance de l’activité centrée
passe-droits accordés aux entreprises
sur les investissements dans la construction
publiques, de népotisme, d’exactions
dans les campagnes, de laxisme
• L’ajustement économique réduit durablement de deux points
environnemental. Cela fait beaucoup.
au moins la croissance moyenne de +10% enregistrée au
cours des 15 dernières années et pose la question de la • La société chinoise est désormais
seconde phase de développement de la Chine, maintenant
largement urbaine, plus éduquée,
que le PIB par habitant dépasse 6000$, ce qui est un seuil
mieux informée. Elle supporte de
critique historique bien connu.
moins en moins les inégalités
flagrantes. L’explosion (officieuse) du
• La poussée continue des investissements chinois à l’étranger
coefficient de Gini à 0,55 (score latinone se dément pas, avec 77 Md.$ en 2012. Cette poussée est
américain ou africain) peut cristalliser
tous azimuts, et progresse notamment en Europe depuis une
ça et là en « ras le bol » dévastateurs.
date récente. En revanche, les IDE vers la Chine stagnent
(112Md.$) en raison d’un tassement européen.
• Le
raidissement
des
positions
chinoises sur les îles de la mer de
Chine donne une tonalité plus rude
aux postures internationales de la
Chine.
• La protection des champions nationaux chinois – en
slalomant souvent avec les règles d’ouverture de l’OMC ou de
la protection intellectuelle – est de plus en plus marquée, afin
de protéger la montée en puissance très rapide des
investissements locaux intenses dans nombre de secteurs • Tout cela est récent et pérenne. Des
« stratégiques » : automobile, ferroviaire, aéronautique,
mutations de fond sont donc en cours
énergie nucléaire, acier.
sous nos yeux, qui rendront la
pratique de la Chine sans doute plus
• Le PIB nominal chinois devrait rejoindre celui des Etats-Unis
rugueuse.
d’ici à cinq ans, mais c’est presque un non-évènement.
HEC Eurasia Institute
3
COREE DU SUD
Asie du Nord-Est
: Une femme au pouvoir pour une nouvelle politique
Croissance 2012
+ 1,9%
Prévisions 2013
+3,4%
Population
48 M.
PIB
1 170 Mds$
PIB/hab
24 000 $
Présidente
Exportations
560Mds$
PARK Geun-hye
Balance courante (%PIB) + 2,3%
POLITIQUE ET SOCIETE
ECONOMIE
•
La petite Corée du Sud a un PIB égal à celui de l’Inde. •
Après la crise mondiale de 2009, ses performances ont
été brillantes, même si le score de 2012 (+1,9%) est un
peu décevant, par suite d’un tassement de la
consommation et des investissements.
•
La croissance devrait revenir à +3,4% en 2013, ce qui
est remarquable pour un pays de l’OCDE (PIB/Hab. :24
000$), également membre du G20.
•
L’industrie coréenne est mondialement compétitive
dans les secteurs de l’automobile, de l’électronique ou
la construction navale et investit massivement dans la
recherche et le développement.
•
Les grands Chaebols, Samsung en tête, continuent à
dominer tous les secteurs économiques de l’économie
– même si on leur reproche leur puissance tentaculaire •
– et jouent dans la cour des très grands mondiaux,
comme l’illustre la reconquête de Samsung Electronics
face à Apple.
•
•
•
•
En 2012, les exportations ont souffert de la crise
américaine et européenne, notamment pour
l’automobile, mais l’agressivité de Hyundae et de Kia
leur ouvre des parts de marché croissantes en Europe. •
les stratégies de « hub » logistique, financier ou
culturel n’ont pas toujours bien fonctionné. La
recherche permanente d’avantages comparatifs face à
la prégnance du grand voisin chinois reste une
préoccupation permanente.
•
Les investissements coréens dans l’Asie émergente
sont également très rapides, y compris vers les
« nouvelles frontières » de l’Asie (Birmanie, Mongolie,
Vietnam).
HEC Eurasia Institute
Mme Park Geun-hye a été élue
présidente de Corée du sud le 19
décembre dernier pour un mandat de
cinq ans non renouvelable, sur un
programme conservateur, mais plus
ouvert que son prédécesseur Lee
Myung Bak, notamment pour les
relations avec le voisin nord-coréen.
Elle est la fille du général Park Chung
Hee qui a dirigé le pays de 1961 à 1979,
date de son assassinat, dictateur
autoritaire mais aussi père du miracle
économique coréen. C’est désormais
une véritable démocratie, même si la
vie politique locale est parfois agitée.
Le pays doit faire face à un
vieillissement
important
de
sa
population. Son système de retraite,
assez récent, ne bénéficie pas à
l’ensemble de la population. La montée
du chômage des jeunes est également
préoccupante.
Le nationalisme coréen est très vif, tant
en ce qui concerne les iles contestées
avec le Japon (Tokdo) que pour la
protection des intérêts autochtones
face aux investisseurs étrangers.
Le « can do spirit » coréen, la solidarité
face à l’adversité, l’excellence du
système éducatif –souvent brutal permettent de comprendre la capacité
récurrente de rebond de la société
coréenne face à chaque grande crise
(1998, 2009…)
4
COREE
Asie du Nord-Est
DU NORD : Le « jeune leader » peut-il opérer l’ouverture tant attendue ?
PIB
40 Md.$
Croissance 2007-2012 stagnation
PIB/hab
~1 500$
Population
Exportations
~2,5 Mds$
Dette extérieure
12,5 Md.$
~24 M.
POLITIQUE ET SOCIETE
ECONOMIE
•
Après la dramatique famine de 1996, et
sa répétition il y a deux ans, le pays est
toujours confronté à des pénuries
alimentaires chroniques.
•
Très faiblement exportateur de matières
premières
(marbre,
charbon…),
absorbant la plupart de ses ressources
pour son armée (la moitié du budget
national), la pénurie totale de devises ne
lui permet aucune importation sérieuse,
d’où
une
situation
énergétique
catastrophique.
•
•
Le peu de produits de consommation
importés provient de Chine par le train
ou via l’aide alimentaire internationale
(Europe, Koweit, indirectement Corée du
Sud) et ne profite qu’à une caste
microscopique au pouvoir à Pyongyang.
Les projets de zones franches avec ses
voisins (Chine à Sinuiju, Russie à Tumen)
restent très décevants. La zone de
Kaesong, créée en 2004 par l’entreprise
sud-coréenne Hyundai, accueille 123
entreprises qui emploient 44 000
travailleurs nord-coréens. Mais les
résultats globaux sont encore minces.
•
Le secteur des télécoms bouge, avec la JV
entre Koryolink et l’Egyptien Orascom : 1
millions de nord-coréens ont aujourd’hui
un téléphone portable, limité à des accès
domestiques.
•
Internet est restreint et balbutiant, mais
on sent que la situation pourrait évoluer,
comme l’indique le récent voyage du
Président de Google dans le pays.
•
Un petit secteur de services (façonnage
de bandes dessinées ou de vidéos par
exemple) pour des donneurs d’ordre
extérieurs
dénote
un
potentiel
important, jusqu’ici bridé pour des
raisons politiques.
•
Il va sans dire que les estimations
chiffrées (ci-dessus) sur la Corée du
Nord… ne peuvent être que des
estimations.
Président
KIM Jong-Un
•
Kim Jong-Un (27 ans) a pris la tête du pays en 2012
après la mort de son père, survenue en décembre 2011.
Le « jeune leader » succède ainsi héréditairement au
« cher leader » Kim Jong-Il et au « grand leader » Kim IlSung, son grand père.
•
Donnant des gages à sa toute puissante armée (attaque
d’îles sud-coréennes au canon,
développement
nucléaire, programme balistique), Kim Jong-Un a
entrepris de se forger une légitimité pour asseoir son
pouvoir.
•
Son style est différent de celui de son père et de son
grand père : exposition publique de son épouse,
discours personnel de nouvel an, annonce de réformes
profondes (sans les détailler). C’est un peu court pour
augurer de la suite.
•
Le pays est toujours hermétiquement fermé, à part
quelques visites individuelles sur invitation, dûment
encadrées. Les pays européens disposent localement de
trois petites représentations diplomatiques (Allemagne,
Pologne, Suède).
•
Il ne communique avec le reste du monde que sous
forme de gesticulations militaires périodiques.
Récemment, le pays a lancé une fusée et placé un
satellite en orbite, bravant une nouvelle fois la
communauté internationale.
•
la population vit toujours sous le régime de la terreur
et de l’endoctrinement, ainsi que dans la plus grande
précarité alimentaire, à l’exception des quelques deux
millions de résidents privilégiés autorisés à habiter à
Pyongyang.
•
Le pays dispose d’un certain nombre de techniciens et
d’ingénieurs de bonne qualité, formés à la soviétique,
ainsi que d’un outil industriel qui n’est pas nul, bien
qu’obsolète.
•
La question de l’ouverture du « royaume ermite » est
encore taboue, mais des indices montrent que le
système n’a d’autre alternative que de s’y résoudre un
jour, pour autant que la très petite caste au pouvoir
puisse avoir des assurances sur sa survie.
•
Son principal allié objectif est la Chine, qui guette
avidement cette ouverture. Mais même ce grand voisin
a du mal à passer ses messages… dont Pyongyang se
méfie, pour des raisons historiques qui entretiennent
un nationalisme sourcilleux.
HEC Eurasia Institute
5
HONG KONG :
Croissance 2012
1,8 %
Prévisions 2013
3,6%
Population
7 M.
Asie du Nord-Est
Le centre financier superlatif de la Chine
PIB
PIB/hab
Exportations
Balance courante (%PIB)
262 Mds$
36 500 $
455 Mds$
+4,5 %
•
Après un relatif passage à vide en 2012, la •
croissance devrait très positivement rebondir en
2013.
•
Les mesures annoncées visent à réduire l'effet de
levier sur le crédit bancaire, réduire les •
transactions
spéculatives,
augmenter
la
transparence du marché et augmenter le foncier
mis à disposition des promoteurs.
Le secteur tertiaire, en particulier les services
financiers, constitue 90% du PIB et emploie plus de •
85% de la population active. Cette place financière
moderne et ouverte est le grand centre des
transactions avec la Chine. Sa réactivité, son
extrême compétence en font l’alter ego de New
York au plan mondial. La place financière a de très •
beaux jours devant elle.
•
Les infrastructures et la qualité de service sont
•
remarquables.
•
La faiblesse de la taxation des entreprises et des
particuliers (15% maximum) en font un paradis
fiscal, même si une convention avec les différents
pays européens (dont la France) introduit depuis •
peu de la transparence dans le système.
•
•
Chief Executive
Leung Chun-ying
POLITIQUE ET SOCIETE
ECONOMIE
•
Zone Administrative Spéciale de la Chine
Le tourisme est en plein essor, grâce à
l'augmentation exponentielle des visiteurs
•
chinois.
Les commerçants locaux, eux, se réjouissent des
incroyables achats par les Chinois de produits de
luxe, et aussi de lait pour enfants non frelaté
(contrairement aux produits chinois). Le
Disneyland local également
Rattachée à la Chine depuis 1997, selon le
principe « un pays, deux systèmes », la société de
Hong Kong reste néanmoins très attachée aux
libertés individuelles.
Régulièrement, les gens manifestent
très
vivement pour contrer les incursions politiques
de Pékin dans la presse, ou plus récemment pour
intervenir dans le contenu des programmes
scolaires.
Les journaux ont une tonalité libre, même s’ils
pratiquent quelque peu l’autocensure lorsqu’il
s’agit directement des autorités et politiques
chinoises.
Internet y est totalement libre. Hong Kong sert
très souvent de « proxy » aux recherches des
internautes chinois bridés à domicile.
Le nouveau « Chief Executive » intronisé en
2012, très brillant, est considéré comme proche
de Pékin. Son processus de cooptation s’est
opéré dans une grande opacité voulue par Pékin.
La priorité du gouvernement est de faire face à la
hausse
vertigineuse
des
prix
de
l'immobilier, laquelle pose des problèmes de
cohésion sociale et d'accès au logement.
La société réagit vivement à la marée de femmes
chinoises enceintes qui viennent accoucher à
Hong Kong pour que leur enfant bénéficie de la
couverture sociale (à vie) garantie légalement si
l’on naît sur le territoire.
MACAO : Champion du monde de la croissance !
Prévisions de
croissance 2013
Population
•
•
+ 15%
0,6 M.
PIB
25 Mds$
PIB/hab
48 000 $
La croissance de Macao va « baisser » de +20% par an en •
moyenne à +15% cette année ! Les casinos et les hôtels
associés représentent 60% du PIB.
•
La restructuration du paysage des casinos est en passe
d’être bouclée, après la fin du monopole du tycoon
Stanley Ho.
Zone Administrative Spéciale de la Chine
Chief Executive
Fernando Chui Sai On
La présence française
restauration…) est notable.
(eau,
construction,
La zone de Zuhai, en Chine, sert de poumon
industriel. Il existe aussi des projets universitaires
ambitieux.
HEC Eurasia Institute
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Asie du Nord-Est
TAIWAN : Rebond attendu, statu quo avec la Chine
Croissance 2012
1%
PIB
14 000 Mds$
Prévisions 2013
3%
PIB/hab
20 400 $
Président
Population
23 M.
Exportations
307 Mds$
Ma Ying-jeou
Balance courante (%PIB) +7 %
POLITIQUE ET SOCIETE
ECONOMIE
• En quelques décennies, Taiwan est devenue une • Réélu en mai 2012 pour un
économie leader dans la production de
second mandat, le président
marchandises de haute technologie. Très
Ma Ying-jeou à la tête du
dépendante de ses exportations et donc vulnérable,
Kuomintang est l’artisan d’un
l’île a beaucoup souffert de la crise en 2009 mais la
dialogue avec Pékin. Il l’a
reprise fut spectaculaire grâce à un plan de relance.
emporté
face
au
parti
démocratique le DPP partisan
• Le relatif trou d’air de 2012 devrait rebondir
de plus de fermeté et
significativement en 2013
d’indépendance
dans
les
rapports avec la Chine.
• Les services qui emploient 60% de la population
active contribuent à hauteur de 70% du PIB.
• Ma est dans une stratégie de
d’harmonisation des liens avec
• Taiwan continue à produire des marchandises
la Chine en quatre phases :
demandant une main d’œuvre nombreuse et donc
établissement
de
liaisons
délocalise encore beaucoup en Chine, comme en
aériennes directes, accords
témoigne la plus grande entreprise électronique du
économiques, ces deux points
monde (1,2 millions de salariés en Chine) : Foxconn,
sont déjà acquis.
qui assemble notamment les iPhones.
• Le management taïwanais peut être brutal, comme • Les deux derniers sont plus
délicats :
négociations
de
l’illustre la vague de suicides et de grèves chez
mesures de confiance et
Foxconn et quelques autres.
discussions sur un accord
• La gestion des entreprises publiques locales est
politique. Ils touchent en effet
encore compliquée et source de mécontentements
à la souveraineté de Taiwan à
sociaux à propos des services subventionnés
laquelle peu d’habitants sont
(electricité par exemple)
prêts à renoncer.
•
HEC Eurasia Institute
Le statu quo avec Pékin devrait
continuer, par delà les
déclarations
périodiques
martiales sur « la province
chinoise » de Taïwan.
7
JAPON : « Abenomics » pour l’après-Fukushima
Croissance 2012
+1, 3 %
Prévisions 2013
+1,5 %
Population
126 M.
PIB
PIB/hab
Exportations
Balance courante (%PIB)
5 900 Mds$
46 000 $
830 Mds$
+2,5%
Asie du Nord-Est
Premier ministre
Shinzo ABE
POLITIQUE ET SOCIETE
ECONOMIE
•
Malgré les dégâts matériels et psychologiques •
considérables consécutifs au tremblement de terre et à la
catastrophe de Fukushima (11 mars 2011) le PIB japonais
n’a reculé que de -0,7% en 2011.
•
C’est un choc de plus, après la grave récession de 2009 (5,5%). La croissance pour 2012 devrait revenir à +1,2% et
se consolider à +1,5% en 2013, comme le confirment les
indicateurs assez positifs les plus récents sur les machines
et la construction.
•
Le plan de relance (équivalent à 175 Md.€) voté début
•
2013 devrait conforter cette consolidation. De même les
rachats d’actifs massifs (27% du PIB au total) par la banque
centrale sont-ils les plus importants des pays développés.
Ces mesures sont qualifiées d’ «Abenomics».
•
Ces taux assez faibles sont en ligne avec l’atonie de longue
durée de l’économie japonaise, dont la croissance
moyenne des 20 dernières années n’a été que de +0,8%
par an.
Il doit relancer l’économie et faire digérer
l’après-Fukushima à la population. Il s’y
emploie avec un mélange de vieilles recettes
(plan de relance) et de discours pragmatique
et tranché sur la transition énergétique. On
pourrait bien ré-ouvrir bientôt un certain
nombre de centrales nucléaires, sujet sur
lequel son prédécesseur vaincu, M. Noda,
était tétanisé.
•
La constante timidité des politiques financières (malgré de •
dispendieux plans de relance) n’a pas permis de stimuler le
système et a produit de la déflation. La même question se
pose : peut-on changer vigoureusement de politique ?
M. Abe arrive surtout à un moment de vives
tensions avec la Chine. C’est peut-être son
discours nationaliste martial qui a séduit les
électeurs.
•
Après Fukushima, les 54 centrales nucléaires du pays (30% •
de l’electricité) ont été fermées. Heureusement les
anciennes centrales au gaz et au charbon n’avaient pas été
démantelées.
•
Le Japon a dû brutalement acheter en masse du gaz , du
pétrole et du charbon à l’étranger (25 Md.$ par mois) pour
alimenter ses centrales conventionnelles.
•
L’affaire des petites îles Senkaku (que les
Chinois appellent Daoyütaï) empoisonne les
relations depuis l’été 2012 (après un premier
épisode musclé en 2010). Chacun revendique
ces îles et manipule la surenchère nationaliste,
que Tokyo a très mal gérée.
•
Les exportations ne suivant évidemment pas au même
rythme, il en résulte pour la première fois depuis quarante
ans un déficit du commerce extérieur et de la balance des
paiements. Ceci a un impact sur le cours du Yen.
•
La dette publique atteint le record du monde de 220% du
PIB mais elle est dans des mains japonaises, ce qui ne
perturbe pas le moins du monde les marchés financiers.
•
L’excellence des entreprises et de la recherche japonaises
dans certains secteurs clés hautement sophistiqués
(nanotechnologies, matériaux, robotique etc…) ne se
dément pas.
•
Certaines grandes entreprises n’ont pas pris les bons •
virages stratégiques et se trouvent fortement fragilisées
face à la concurrence internationale, notamment coréenne
et américaine.
•
HEC Eurasia Institute
Le 16 décembre 2012, le Parti libéral
démocrate a remporté les élections
législatives, faisant revenir au pouvoir Shinzo
Abe comme Premier ministre. C’est le retour
au premier plan de ce parti qui a dirigé le
Japon 90% du temps depuis la guerre, donc
rien de très nouveau. M. Abe (issu d’une
dynastie politique connue) n’avait pas été très
brillant d’ailleurs lors de son premier mandat
d’un an en 2007.
On en est aux gesticulations pré-militaires et
aux rétorsions. En 2010, les Chinois avaient
coupé sine die le robinet d’approvisionnement
des « terres rares » stratégiques. En
2012/2013, les intérêts du Japon en Chine
sont touchés : la vente des voitures japonaises
produites en Chine a été boycottée et s’est
effondrée de 60% depuis l’été.
Les Américains sont extrêmement actifs
auprès des deux camps et la situation devrait
se décanter, par delà les déclarations viriles
de M. Abe pour donner des gages à ses
électeurs.
Le premier ministre oriente ses priorités de
politique étrangère économique vers le SudEst asiatique, où il a fait son premier voyage
(Vietnam, Thailande, Indonésie)
8
Asie du Nord-Est
MONGOLIE : Un nouveau « dragon » aux richesses minières fabuleuses
Croissance 2012
Prévisions 2013
Population
+12%
+11%
3,2 M.
PIB
9 Mds$
PIB/hab
2750 $
Investissements étrangers 5 Md.$
POLITIQUE ET SOCIETE
ECONOMIE
•
La Mongolie enregistre une croissance de 12% •
« seulement », après un record de + 17% en
2011, portée par le dynamisme des IDE et des
exportations dans le secteur minier mais aussi
par la croissance du secteur manufacturier.
•
Ce dynamisme reste fragile à cause de la
dépendance aux cours des matières premières, •
et de la demande instable chinoise et russe.
•
•
•
Président de la république
Tsakhiagiyn ELBEGDORG
La croissance ralentit légèrement actuellement
du fait de la baisse des prix du charbon. Le
gouvernement cherche à développer des •
secteurs essentiels comme l’agriculture, qui fait
vivre une grande partie de la population (3
millions de Mongols, 30 millions de moutons…)
•
Les flux d’IDE ont quadruplé en 2012 pour
atteindre 5 milliards de dollars, principalement
grâce aux deux gigantesques projets miniers (Oyu
Tolgoi pour l’or et le cuivre, et Tavan Tolgoi pour
le charbon). La Chine est le principal investisseur,
mais aussi les multinationales minières (Rio Tinto,
•
BHP). Areva a un grand projet dans l’uranium.
Vers la fin de l’année 2012 toutefois, les flux
d’IDE ont fortement ralenti. En cause : la loi sur
les investissements étrangers stratégiques votée
en mai, qui a freiné les investissements par son
manque de clarté.
•
Les élections législatives (par vote
électronique pour la première fois) se sont
déroulées en juin 2012 pacifiquement.
Elles ont donné le Parti Démocrate court
vainqueur face au Parti Populaire de
Mongolie.
Les thèmes de campagne ont été centrés
sur la meilleure répartition des fruits de
l’exploitation des ressources minières et la
réduction des inégalités de revenus.
La corruption endémique et les rivalités
entre partis empêchent cependant un
rythme plus poussé des réformes.
La situation d’enclavement de la Mongolie
entre la Chine et la Russie pousse le
gouvernement à rechercher de nouveaux
partenariats avec les Etats-Unis, l’Union
européenne et le Japon, et à gagner en
visibilité sur la scène internationale.
Malgré une croissance forte, l’économie
mongole
reste
déséquilibrée
et
inégalitaire. Les écarts de richesse
s’accroissent, la pauvreté touche environ
un tiers de la population et l’inflation
dépasse les 14%.
La Mongolie connaît en outre un retard
important au niveau des infrastructures
(transport, énergie) et de nombreux
problèmes environnementaux, liés à
l’exploitation des mines qui engendre
pollution et dégradation de l’écosystème,
ce dont le gouvernement semble avoir pris
conscience.
HEC Eurasia Institute
9
INDONESIE : Un géant
Croissance 2012
+6,2 %
Prévisions 2013
+6 %
Population
245 M.
Asie du Sud-Est
prospère, injustement oublié des Européens
PIB
834 Mds$
PIB/hab ($ courant)
3600 $
Exportations
193 Md.$
Balance courante (%PIB) -2,5%
IDE
24 Mds$
L’Indonésie connaît une croissance de +6%, •
principalement tirée par la consommation intérieure
(grâce à la croissance du crédit et au faible niveau des
taux d’intérêt) mais également par une relance
massive des investissements (privés et publics) et par
ses
exportations
de
matières
premières
(hydrocarbures, produits agricoles) et de biens de
•
consommation.
•
Les fondamentaux économiques sont excellents
(investissements, endettement, réserves, exportations)
•
Reconnaissant les progrès réalisés, le pays s’est vu •
accorder cette année l’ « Investment Grade » par
Fitch.
•
Les IDE progressent en 2012 de 40% pour atteindre 24
milliards de dollars, et concernent surtout les
infrastructures et l’énergie. Ces flux proviennent
principalement d’Asie et des Etats-Unis.
•
•
•
Président
Susilo Bambang Yudhoyono
POLITIQUE ET SOCIETE
ECONOMIE
•
Régime République
•
Un vaste programme de développement des
infrastructures (autoroutes, ports, aéroports) a été
lancé par le gouvernement, qui compte beaucoup sur
l’apport des investisseurs privés.
•
La lenteur du processus de décision est la seule ombre
au tableau, ainsi que l’absence de transports de masse
décents dans la grande métropole de Jakarta. la
réglementation est souvent jugée trop fluctuante, la •
corruption reste importante, la justice opaque.
La dépendance aux investissements étrangers rend
l’Indonésie vulnérable face à un éventuel
retournement des flux de capitaux. Toutefois, à la
différence d’autres pays, elle est moins exposée aux
fluctuations de la demande mondiale.
•
HEC Eurasia Institute
Le président Yudhoyono, réélu
2009, poursuit sa politique
réformes afin de stabiliser
situation interne du pays et
poursuivre
l’assainissement
l’économie indonésienne.
en
de
la
de
de
Cette grande et véritable démocratie
doit cependant composer avec
l’immensité et la diversité de cet
immense archipel.
L’élection en avril 2012 d’un
nouveau gouverneur à Aceh marque
la fin de 32 ans d’irrédentisme
indépendantiste. la paix reste
néanmoins fragile puisque des
violences internes au mouvement
ont resurgi.
La situation reste tendue en
Papouasie, où les derniers mois ont
vu un regain de violence.
Enfin, la menace terroriste islamiste
reste latente, malgré les efforts
importants du gouvernement en la
matière.
La croissance solide que connaît le
pays ne parvient pas à assurer une
stabilité sociale parfaite. En effet, le
mécontentement grandit face au
creusement des inégalités sociales,
comme le montrent les multiples
manifestations de début d’année
dans des usines et des mines à
proximité de Jakarta.
Une partie de la population, la plus
défavorisée,
ne
voit
pas
d’amélioration de ses conditions de
vie.
10
MALAISIE :
Asie du Sud-Est
Des performances économiques d’une grande constance
Croissance 2012
+5,5 %
Prévisions 2013
+5%
Population
29 M.
PIB
284 Mds$
PIB/hab
9700 $
Exportations
237 Md.$
IDE
12 Mds$
La Malaisie connaît une croissance robuste •
principalement tirée par la consommation
intérieure (plein emploi, hausse des salaires,
croissance du crédit à la consommation) et les
investissements (énergie, infrastructures) dans le
cadre d’un vaste programme de réformes
•
structurelles de 2011 à 2015.
•
La consommation et l’investissement compensent
la baisse relative des exportations.
•
Le gouvernement affiche la volonté de rejoindre
les économies à haut revenus d’ici à 2020 en •
faisant évoluer le modèle de croissance vers une
économie de l’innovation, de la recherche et à
haute valeur ajoutée. Le pays cherche ainsi à
monter en gamme dans les secteurs électrique et
électronique afin d’échapper à la concurrence
d’autres pays plus compétitifs en termes de coûts.
•
Premier Ministre
Najib Tun Razak
POLITIQUE ET SOCIETE
ECONOMIE
•
Monarchie constitutionnelle fédérale
Les flux entrants d’IDE (12 milliards de dollars)
augmentent régulièrement mais depuis 2006 les
flux nets sont négatifs, conséquence de
l’internationalisation des entreprises malaisiennes
et d’une certaine réserve des investisseurs.
•
•
Le gouvernement veut restaurer la confiance des
investisseurs
grâce
au
Programme
de
Transformation Economique, qui identifie une
centaine de projets où investir dans les secteurs
clés.
•
Les flux proviennent principalement de Singapour,
du Japon et des Etats-Unis et sont à destination du
secteur manufacturier et des services.
•
Un rééquilibrage face à la ruée vers l’huile de
palme est en cours.
La coalition au pouvoir, le Barisan
National, a dû faire face cette année à une
montée de l’opposition, qui s’est traduite
notamment par plusieurs victoires lors des
élections locales.
Le mouvement Bersih, qui réclame une
réforme du système électoral (l’actuel
autorisant des fraudes massives selon lui)
s’est
distingué
par
plusieurs
manifestations de grande ampleur cet été.
La loi sur la discrimination positive a
partiellement
apaisé
les
tensions
ethniques, qui restent toujours vivaces
entre malais, chinois et indiens, les chinois
se voyant reprocher de détenir les clés de
l’économie malaise au détriment des « fils
du sol » ou Bumi, lesquels continuent
cependant à être outrageusement
avantagés juridiquement. A noter que
l’appartenance ethnique figure sur la carte
d’identité.
La population bénéficie de bonnes
infrastructures et d’un système de santé
convenable. Le pays a vu son système
éducatif réformé par le gouvernement,
qui souhaite former à l’avenir une main
d’œuvre plus qualifiée.
•
La loi sur le salaire minimum a été
adoptée, traduisant la volonté du
gouvernement de réduire les inégalités.
•
La Malaisie cherche à jouer un rôle
important au sein de l’ASEAN tout en
maintenant les relations avec les EtatsUnis et en réaffirmant les liens avec le
monde islamique (elle a initié cette année
le Mouvement Mondial des modérés,
regroupant
de
nombreux
pays
musulmans).
HEC Eurasia Institute
11
Asie du Sud-Est
PHILIPPINES : Malgré des performances stables, un pays marginal pour les Européens
PIB
250 Mds$
Croissance 2012
+5%
PIB/hab ($ courant)
2580 $
Prévisions 2013
+4,5%
Exportations
51 Md.$
Population
97 millions
Balance courante (%PIB) +3,2%
IDE
Régime République
(démocratie)
Président
Benigno Aquino III
13 Mds$
POLITIQUE ET SOCIETE
ECONOMIE
La croissance, bien que solide, ne retrouve •
pas son niveau de 2010 (+7,6%). Elle est
principalement tirée par la consommation
privée (encouragée par l’augmentation du
revenu disponible et les transferts des
expatriés) et l’investissement.
•
En revanche, les exportations (ressources
naturelles, composants électroniques,
services
de
sous-traitance),
qui
contribuent normalement en grande partie
à la croissance, ralentissent du fait de la
baisse de la demande mondiale, en
particulier du Japon et des Etats-Unis.
Malgré l’influence de l’Eglise catholique jusqu’à
présent opposée à toute loi sur la contraception, le
gouvernement a adopté en décembre la Loi sur la
parenté responsable et la santé reproductrice, grâce à
laquelle le pays pourra entamer ses efforts de
maîtrise de son expansion démographique. La loi a
été votée non sans de multiples manifestations de
grande ampleur.
•
La dépendance de l’économie à la •
conjoncture mondiale en raison de son
ouverture et les termes de l’échange
défavorables constituent des fragilités.
Les Philippines, malgré une croissance somme toute
solide, connaissent un taux de chômage élevé qui,
couplé à un creusement des inégalités de richesse,
exacerbent les tensions au sein de la population
•
Le gouvernement a engagé un programme •
de réformes structurelles pour la période
2011-2015, qui verra des investissements
massifs dans les infrastructures et un accès
facilité aux services publics.
•
Les IDE progressent lentement (13
milliards)
sans toutefois parvenir à •
retrouver le niveau de 2009. Ils
proviennent surtout du Japon, des Etats•
Unis et de la Chine, principalement dans le
secteur manufacturier.
Un accord de paix a été signé en octobre entre le
gouvernement et le groupe rebelle musulman MNLF à
Mindanao, mettant fin à des décennies de conflits et
une recrudescence des tensions en 2011. Cet accord
envisage la création d’une autonomie vers 2016, mais
la paix reste fragile.
•
•
•
Malgré une main d’œuvre anglophone
qualifiée et une politique favorable aux
investissements, la corruption endémique,
une certaine insécurité juridique, des
•
restrictions à l’investissement étranger et
une insuffisance des infrastructures
peuvent freiner les investisseurs étrangers.
Bénéficiant d’une bonne cote de popularité, le
président Aquino (fils de Corazon Aquino, présidente
de 1986 à 1992) a été réélu en 2012 et va donc
poursuivre sa lutte contre la corruption et ses efforts
de modernisation du cadre juridique.
Par ailleurs, les négociations avec la rébellion
communiste NPA sont toujours en cours.
Les Philippines cherchent à densifier leurs relations
diplomatiques avec la Chine, mais cette politique est
freinée par les différends territoriaux, à propos des
îles Spratleys et du récif de Scarborough, ayant
émaillé l’année 2012 (déclarations politiques,
manœuvres militaires…
Elle reste cliente des Etats-Unis pour des raisons
stratégiques bien comprises, sinon historiques.
HEC Eurasia Institute
12
Asie du Sud-Est
THAÏLANDE : Le grand « hub » du Sud-est Asiatique
Croissance 2012
Prévisions 2013
Population
+5 %
+4,5%
69
PIB
PIB/hab ($ courant)
Exportations
Balance courante (%PIB)
IDE
347 Mds$
5300 $
232 Md.$
+1,5 %
8 Mds$
Monarchie constitutionnelle
Premier Ministre
Yinluck Shinawatra
POLITIQUE ET SOCIETE
ECONOMIE
•
De 0,1% en 2011 en raison des inondations la •
croissance est passée à 5% en 2012, principalement
grâce à la consommation intérieure et à
l’investissement, tiré par la reconstruction. Le tourisme
se porte également très bien.
La sœur du très controversé Thaksin
(premier Ministre de 2001 à 2006), Yingluck
Shinawatra, élue en 2011, a apporté un peu
de stabilité après quatre ans d’oppositions
politiques très vives.
•
Les exportations, qui représentent toujours une part •
importante de l’économie thaïlandaise ont toutefois
décliné dans un contexte de ralentissement de la
demande mondiale.
•
La rapidité du rebond économique a été permise par
des mesures d’envergure : plan de relance pour la
reconstruction des infrastructures, triple baisse du taux •
directeur par la Banque centrale à 2,75%, aide aux
ménages pour les biens durables, hausse des salaires,
baisse des impôts pour les entreprises, politique de
soutien aux producteurs de riz…
Le pays a été déchiré entre les « chemises
rouges » qui réclamaient le retour de
Thaksin ( exilé suite au coup d’Etat de 2006),
et les « chemises jaunes », mouvement
favorable à la monarchie, qui se sont
violemment affrontés à Bangkok.
•
On observe une forte croissance des IDE, surtout à •
destination de l’automobile, de l’électronique, de la
sidérurgie et de l’agroalimentaire. Les principaux
investisseurs sont asiatiques, avec une prépondérance
du Japon et de la Chine. Toutefois l’Union européenne
et les Etats-Unis ne sont pas en reste.
•
Les investisseurs profitent des avantages tarifaires dont
bénéficie la Thaïlande (Accord de libre échange ChineASEAN) ainsi que d’avantages fiscaux très importants.
•
•
Les infrastructures excellentes, la stabilité des règles du
business , la qualité de la main d’œuvre, la situation de
l’aéroport de Suvarnhabumi sont remarquables.
La Thaïlande est divisée entre les
populations rurales défavorisées au nord et
au nord-est, favorables à la famille
Shinawatra, qui les a beaucoup choyés, et la
classe moyenne de Bangkok.
Les tensions se sont tassées, mais le
gouvernement actuel modéré est critiqué
pour sa politique économique en faveur de
la réduction des inégalités sociales,
notamment pour sa décision d’augmenter le
salaire minimum de 30% et pour son
programme de rachat de riz (qui a d’ailleurs
pris fin en octobre).
La Thaïlande est toujours pénalisée par une
corruption importante et un système
scolaire peu performant, ce qui n’est pas
nouveau. Les problèmes de trafic de drogue
et de déforestation ne sont toujours pas
résolus, les trafics en tout genre avec la
Birmanie et le Cambodge non plus.
•
La posture internationale de la Thaïlande est
clairement tournée vers les Etats-Unis.
•
Bangkok est la base arrière des
développements actuels de la Birmanie.
HEC Eurasia Institute
13
BIRMANIE : Le « printemps birman » entre espoirs et balbutiements
Croissance 2012
6 %
PIB
54 Mds$
République autoritaire et militarisée
Prévisions 2013
7 %
PIB /Hab.
1 100 $
Population
48 M.
Exportations
6 Md.$
Président
Thein Sein
ECONOMIE
•
•
La Birmanie enregistre en 2011 •
une
croissance
de
6%,
essentiellement due à l’énergie, au
tourisme et au textile, les
échanges se concentrant avec les •
pays asiatiques.
Les IDE sont presque multipliés par •
3, et ont surtout concerné les
secteurs de l’énergie et des mines.
Les
investisseurs
sont
principalement des partenaires
asiatiques, à l’exception de Total.
•
•
•
•
Asie du Sud-Est
POLITIQUE ET SOCIETE
En avril 2012, lors des élections législatives partielles, la
Ligue Nationale pour la Démocratie de Mme. Aung San
Suu Kyi a remporté 40 sièges sur 45.
Aung San Suu Kyi a pu enfin sortir du pays et a fait une
tournée triomphale en Asie, en Europe et aux Etats-Unis.
Pour encourager ce début de démocratie, la plupart des
pays ont levé les sanctions économiques qui pesaient sur
la Birmanie, accélérant ainsi son ouverture au commerce
international. Par ailleurs, 2012 marque le retour des
institutions internationales en Birmanie, soucieuses de
l’accompagner dans son développement.
L’appréciation du kyat de l’ordre •
de 20% augure d’une dégradation
de la balance commerciale.
L’unification du taux de change,
attendu cette année, devrait •
faciliter les échanges extérieurs et
l’intégration de la Birmanie dans le
marché mondial.
•
Enfin, une loi sur les IDE est
attendue afin d’éclaircir les
conditions d’investissements pour
les entreprises étrangères.
Le président Thein Sein manifeste une volonté claire de
réformes, mais il dépend encore de la « vieille garde »
des généraux, qui continue à veiller au grain derrière le
paravent.
L’ouverture économique birmane •
devrait se confirmer, mais de
nombreuses questions risquent
d’évoluer très lentement, comme
le problème de la propriété
foncière, par exemple. L’eldorado
de ce pays potentiellement béni •
des dieux n’est donc pas pour tout
de suite.
En dépit de la présence des militaires et de la police
secrète, certaines zones échappent encore partiellement
à l’autorité étatique, en atteste la recrudescence des
violences ethniques et l’augmentation de la production
d’opium.
La Chine surveille de près les
évolutions, et entend bien
conserver sa grande influence •
stratégique (ports, barrages, pipelines sous contrôle…)
Les problèmes de droits de l’homme demeurent : les
médias sont toujours contrôlés, la torture et la détention
de prisonniers politiques sont encore pratiquées…
La question des nationalités diverses qui composent le
pays reste brûlante. L’Etat a signé un cessez-le-feu avec
plusieurs groupes ethniques armés mais des tensions
avec les indépendantistes du Kachin (au nord)
subsistent.
En outre, les exactions de la part de la majorité
bouddhiste contre les Rohingyas, une minorité
musulmane
dans l’Etat d’Arakan, provoquent un
désastre humanitaire que les autorités birmanes ne
peuvent ou ne veulent empêcher.
Enfin, de nombreuses manifestations ont eu lieu contre
le mépris de l’Etat envers les populations locales,
comme dans la mine de Latpadaung.
HEC Eurasia Institute
14
VIETNAM : Croissance, décisions, réformes… Cahin Caha
Croissance 2012
+ 5,5 %
Prévisions 2013
+7 %
Population
91 M.
PIB
PIB/hab
Exportations
Balance courante (%PIB)
IDE
140 Mds$
1400 $
106 Md.$
0
7 Mds$
•
•
•
•
•
La croissance atteint 5,5% grâce aux •
exportations (agroalimentaire, textile et de
plus en plus électronique) et aux
investissements, et ce malgré un •
ralentissement de la demande interne et
de l’activité dû aux mesures visant à
stabiliser l’économie et à réduire l’inflation
laquelle reste proche de 10% (après 18%
en 2011). Un relâchement de la politique
monétaire a été cependant opéré en cours
d’année.
•
Les IDE augmentent et atteignent 7
milliards de dollars, surtout à destination
de l’agroalimentaire, du textile et de •
l’aviation prochainement. ils proviennent
principalement des pays asiatiques (Corée
du sud, Chine…)
Le gouvernement a entrepris la •
restructuration du secteur bancaire, en
recapitalisant les banques et en fusionnant
les plus petites structures, afin de
concentrer le secteur
•
La privatisation des conglomérats publics
(banque, infrastructures, immobilier) est
attendue, car elles représentent le point
de blocage de l’économie : peu •
productives, captant une grande partie des
investissements, entretenant des liens
opaques avec le gouvernement, elles
compromettent la compétitivité du pays.
Enfin, le gouvernement devrait renforcer
la lutte contre la corruption et les
problèmes de gouvernance. La prise de •
décision et le statut du foncier restent des
handicaps pour les entreprises étrangères.
Le Vietnam est fragilisé par une dette forte
et vulnérable au risque de change car le
pays possède très peu de devises
étrangères et entretient une inflation
élevée et un déficit commercial récurrent
République Démocratique
(parti Communiste)
Secrétaire Général du PCV
Nguyen Phu Trong
Premier Ministre
Nguyen Tân Dung
POLITIQUE ET SOCIETE
ECONOMIE
•
Asie du Sud-Est
Le gouvernement contrôle étroitement les médias et
l’opposition (journalistes, blogueurs…).
L’opacité règne entre le gouvernement et les
entreprises publiques, où les collusions sont
nombreuses. Les réformes visent donc à améliorer la
transparence du gouvernement ainsi qu’à définir un
cadre légal pour les privatisations prochaines afin de
réduire les influences politiques sur les décisions
économiques.
La société vietnamienne est marquée par de fortes
inégalités sociales, entre la ville et la campagne et
entre la classe moyenne et les paysans.
Les problèmes de faiblesse du système scolaire, de
manque de qualification de la main d’œuvre et de
l’état des infrastructures restent entiers. Ils évoluent
très lentement.
Les risques de tensions sociales liés au
mécontentement de la population sont réels,
exacerbés par l’importance de la corruption, du
niveau de l’inflation et de l’abus de certaines libertés.
En outre, le problème des terres, engendrant de
nombreux et sanglants conflits fonciers, est source de
tensions récurrentes.
Le contentieux territorial entre le Vietnam et la Chine
sur la mer de Chine du Sud, à propos des îles Spratleys
et Paracels, s’est matérialisé cette année par de
nombreux accrochages maritimes, des déclarations
politiques agressives (interdiction pour la Vietnam de
réaliser des prospections pétrolières au large des îles)
et des manifestations nationalistes de part et d’autre.
Dans le même temps, le Vietnam s’est efforcé de
signer des accords de coopération avec les autres pays
asiatiques : Inde, Corée du Sud, Thaïlande, Japon …
tandis que son influence sur ses voisins laotien et
cambodgien grandit.
HEC Eurasia Institute
15
CAMBODGE :
Croissance 2012
+6,5%
Prévisions 2013
+7 %
Population
15 M
Asie du Sud-Est
Un pays pauvre qui évolue rapidement
PIB
13 Mds$
PIB/hab
900 $
Exportations
5 Md.$
IDE
1 Md.$
Premier Ministre
Hun Sen
POLITIQUE ET SOCIETE
ECONOMIE
•
Le Cambodge reste un pays très pauvre, mais il est •
ouvert et les choses bougent assez rapidement.
•
Il enregistre une croissance de 6,5% tirée par les
exportations de textile, le tourisme (temples
d’Angkor) et la construction.
•
Le modèle économique reste cependant fragile car
dépendant des exportations de certain produits et
•
soumis à des aléas conjoncturels importants.
•
L’agriculture, en voie de modernisation et qui
emploie 70% de la population, est fortement
exposée aux risques d’inondations.
•
Le gouvernement souhaite diversifier le pays dans le •
moyen/haut de gamme textile, les services et
moderniser son agriculture.
•
Les investissements étrangers augmentent de 30%
et atteignent 1 milliard de dollars, en grande partie •
asiatiques (Chine, Corée, Vietnam) et concernent
surtout le secteur du textile, qui est florissant mais
fragile, car sujet à des allers-retours des
investisseurs, notamment chinois.
•
•
•
Régime : Monarchie constitutionnelle
De nouveaux secteurs attirent de plus en plus les
investisseurs, comme l’énergie (pétrole en mer), les
minerais ou les télécoms.
•
Le régime des investissements est très libéral
(partenaire local pas indispensable sauf en cas de
propriété foncière), mais de nombreux freins •
subsistent : manque d’infrastructures, coût de
l’énergie, compétitivité de la main d’œuvre,
corruption, secteur bancaire fragile…
La question des concessions de plantations, •
notamment aux Chinois, est opaque et
préoccupante. Des milliers d’hectares sont convertis
en hévéas et en huile de palme sans retombées
réelles pour le pays. L’abattage illégal de bois
perdure.
Le Parti du Peuple Cambodgien a renforcé
sa position lors des élections communales
où une large majorité des sièges a été
remportée,
tout
en
neutralisant
l’opposition,
avec
de
nombreuses
arrestations (le moine militant Loun
Sovath, le directeur de radio Mam
Sonando…).
La main-mise du premier ministre Hun Sen,
de sa famille et de ses affidés, soutenus par
les quelques groupes de Chinois ethniques
locaux,
opère
une
concentration
préoccupante du pouvoir économique.
L’Etat se désintéresse souvent des
questions sociales ou éducatives, qui sont
gérées largement par les dizaines d’ONG
étrangères présentes dans le pays, et
bienvenues pour cette raison.
Les relations avec la Thaïlande sont
tendues à propos de la démarcation de la
frontière autour du temple Preah Vihear,
où des soldats stationnent toujours et où
des échanges de tirs ont régulièrement lieu
(38 morts cambodgiens en 2012), malgré
les injonctions de la Cour internationale de
justice.
Le Cambodge est dans l’orbite stratégique
vietnamienne, dont on sent la présence
constante.
La croissance a fortement creusé les
inégalités en même temps qu’elle a
accentué les différences entre Phnom Penh
et les zones rurales.
Les conflits fonciers menacent la stabilité
du pays. Le moratoire sur les concessions
de terres par Hun Sen ne bénéficie qu’à
une minorité. Malgré les manifestations et
les expulsions sanglantes, le gouvernement
continue d’attribuer en secret des terres
aux compagnies privées.
HEC Eurasia Institute
16
LAOS : Un petit pays enclavé qui commence à s’ouvrir
Croissance 2012
+8%
Prévisions 2013
+ 7%
Population
6,5 M.
PIB
9 Mds$
PIB/hab ($ courant)
1300 $
Exportations
1,6 Md.$
IDE
2 Mds$
République démocratique populaire
(Parti Communiste)
Président
Choumally Sayasone
POLITIQUE ET SOCIETE
ECONOMIE
•
Le Laos connaît une croissance de 8% en 2012, •
principalement grâce au secteur minier, à
l’hydroélectricité et au tourisme.
•
Le gouvernement souhaite évoluer vers une
économie plus équilibrée, en la diversifiant vers •
l’agriculture et les services, ce qui réduira les
risques liés à une économie rentière, en mettant
en œuvre une stratégie d’exportation et en
promouvant les PME.
•
Les IDE augmentent régulièrement et se dirigent •
surtout vers les mines et l’hydroélectricité. Ils
proviennent surtout de la Chine (barrages), de la
Thaïlande (télécoms et barrages) et du Vietnam.
•
Le Laos a entrepris un renforcement des relations
bilatérales avec d’autres pays asiatiques, comme •
l’Inde, le Japon, la Corée du Sud et les Philippines,
ce qui réduira le risque économique lié à une trop
forte dépendance à un petit nombre de pays.
•
L’importance de la bureaucratie, de la corruption,
la faible protection des investisseurs et des lois sur
la propriété intellectuelle (contrefaçons), le
manque d’infrastructures, l’importance du trafic
de drogue et de bois, la fragilité du système •
bancaire rendent l’environnement des affaires
fragile.
•
Asie du Sud-Est
Des améliorations sont cependant à constater : la
création d’entreprises a été facilitée, les
démarches administratives ont été clarifiées, les
douanes renforcées. La mise aux normes afin •
d’intégrer l’OMC a également permis d’améliorer
le climat des affaires.
•
Le Laos commence à devenir visible sur
la scène internationale, avec la tenue
du sommet Asie-Europe à Vientiane en
novembre 2012.
Sa candidature à l’OMC devrait être
officielle début 2013 : elle facilitera
l’intégration du pays dans le commerce
mondial et augmentera le volume des
IDE reçus.
La position géographique du Laos crée
une balance délicate vis-à-vis de la
Chine, du Vietnam et de la Thaïlande,
que le Laos s’efforce de maintenir à
parts égales, malgré sa faiblesse.
Le Parti révolutionnaire populaire lao,
parti unique dirigeant l’un des derniers
pays communistes dans le monde jouit
d’une relative stabilité interne pour
mettre en œuvre ses réformes
économiques, grâce au très strict
contrôle qu’il exerce sur la vie politique
laotienne.
Des violations contre les droits de
l’homme ont été dénoncées au
sommet Asie-Europe, notamment les
arrestations arbitraires, les violations
de droits à la terre et la situation des
réfugiés Hmongs.
Malgré l’émergence d’une petite classe
moyenne laotienne, la majeure partie
de la population demeure pauvre,
rurale et sous-éduquée, malgré les
efforts du gouvernement pour réduire
la pauvreté, améliorer le système
éducatif et de santé.
Par ailleurs, une inflation de 6% ravive
les tensions au sein de la population.
HEC Eurasia Institute
17
SINGAPOUR : Un management brillant et
Croissance 2012
Prévisions 2013
Population
+1,2 %
+ 2,5%
5,3 M.
Asie du Sud-Est
ferme, à la recherche d’un second souffle
PIB
PIB/hab
Exportations
Balance courante (%PIB)
IDE
285 Mds$
54 000 $
434 Md.$
+14 %
65 Mds$
Premier Ministre
Lee Hsien Long
POLITIQUE ET SOCIETE
ECONOMIE
•
La croissance de Singapour joue au yo-yo depuis la crise •
mondiale de 2009 : un rebond de +14,9% en 2010, puis
des croissances de +4,9% en 2011 et +1,2% seulement en
2012.
•
Les fondamentaux économiques étant exceptionnels, il n’y
a pas à s’inquiéter, mais la gestion à court terme de tels àcoups dénote la recherche d’un nouveau modèle de
croissance qui est loin d’être tranchée.
•
•
De façon surprenante, Singapour a entrepris de devenir un
haut lieu des casinos, une sorte de mini-Macao, qui a un
certain succès.
•
La consommation intérieure reste robuste, et le pays est
toujours aussi attractif pour les investisseurs étrangers. Les •
exportations ou ré-exportations ont souffert en raison du
ralentissement de l’économie américaine et de la récession
de la zone euro (principaux clients de Singapour),
partiellement compensées par la demande asiatique.
•
•
Le gouvernement a annoncé en cas de ralentissement brutal
des mesures de soutien de l’activité (baisse des taxes et
subventions).
•
L’île est très ouverte aux investissements. l’environnement •
des affaires y est excellent (1er au classement Doing
Business de la Banque Mondiale) grâce à la qualité de ses
infrastructures, à son absence de corruption, à son
emplacement stratégique et aux avantages fiscaux.
•
Les flux d’IDE connaissent une croissance continue et
atteignent 65 milliards de dollars, principalement à
destination des services financiers et du secteur
manufacturier. Une partie de ces IDE enregistrés peut
ensuite essaimer dans le reste de l’Asie.
•
•
République
La place financière de Singapour, ne pouvant émuler Hong
Kong, est de facto devenue un paradis fiscal pour les
fortunes privées, dont le secret bancaire est cadenassé.
•
HEC Eurasia Institute
Le pays dispose d’une grande stabilité
politique. Le People’s Action Party de
son fondateur Lee Kwan Yew (père de
l’actuel Premier Ministre) est au pouvoir
depuis 50 ans et a été reconduit sans
surprise
et
sans
opposition
sérieusement tolérée en mai 2011.
Toutefois, le parti a enregistré le
résultat le plus faible depuis
l’indépendance, avec une montée
(timide et encadrée) d’une certaine
opposition, qui reflète des tensions
sous-jacentes.
Le pays bénéficie d’une grande stabilité
sociale,
maintenue
par
l’action
autoritaire du gouvernement.
La qualité de vie y est excellente :
bonnes infrastructures, système de
santé accessible à tous, système
éducatif parmi les plus performants au
monde.
Le gouvernement continue depuis 2010
à
restreindre
l’immigration
des
travailleurs étrangers (refus de 30% des
demandes de permis de travail en
2012), pourtant indispensables pour
nombre de travaux et de services, étant
donné la faible natalité du pays, le
vieillissement de sa population et son
aspiration à de bons emplois.
Singapour vise le maintien d’un
environnement régional stable et la
promotion des échanges économiques.
Elle joue un rôle important dans
l’ASEAN.
Singapour tente de densifier ses
relations avec les Etats-Unis, qui sont le
pilier de sa diplomatie et –vu par elle- le
garant de la paix en Asie.
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INDE :
Asie du Sud
Des indicateurs économiques décevants, une société en convulsions
Croissance 2012 +5,5%
Prévisions 2013 +6,5%
Inflation
+8%
PIB 2012
PIB/hab ($ courant)
Exportations
Balance courante (%PIB)
1750 Md$
1400 $
350 Md$
-4%
Premier Ministre
Manmohan Singh
POLITIQUE ET SOCIETE
ECONOMIE
• La croissance indienne poursuit son • L’élection en juillet du nouveau Président
indien Pranab
ralentissement (+5,5% = 3 points de moins
Mukherjee, issu du Parti du Congrès n’a pu masquer la série
d’échecs électoraux que ce dernier a subis lors des élections
qu’en 2010), dû à l’essoufflement de la
consommation privée, à la chute des
régionales de 2012, illustrant la montée en puissance des
investissements et à la baisse des exportations.
formations politiques régionales aux dépens des grands
Ce score est à rapprocher de l’objectif affiché
partis nationaux. Les prochaines échéances électorales
nationales sont en 2014.
du douzième plan, à +9% par an…
• En cause : la récession qui touche l’Europe, • Les énormes scandales de corruption, jusqu’aux plus hauts
premier débouché international des produits
niveaux, n’en finissent pas, des licences de téléphonie
indiens, la politique monétaire restrictive de la
mobile et des jeux du Commonwealth en 2011, à l’octroi
Banque centrale indienne qui, afin de lutter
opaque en 2012 de concessions charbonnières (doublées
contre l’inflation, a obéré l’investissement et la
d’exactions massives sur les terres cultivées), qui ont coûté à
consommation des ménages.
l’Etat 27 Md.$ et provoqué des révoltes paysannes
désespérées.
• La nouvelle classe moyenne urbaine tire la
consommation de services et de produits • Les promesses de réforme agraire et d’aides
modernes (téléphones portables, informatique,
gouvernementales aux plus démunis (450 millions de
grandes marques etc..) dont le dynamisme se
personnes !) sont ambitieuses sur le papier, mais
confirme.
s’évaporent en cours de route pour cause de corruption
généralisée. Un gigantesque plan d’ouverture de comptes en
• le manque d’infrastructures provoque des un
banque individuels (et d’établissement d’un état-civil digne
goulets d’étranglements récurrents qui obèrent
de
ce nom) permettrait d’acheminer les aides sans
le développement manufacturier, même si les
intermédiaires. Le chantier est ouvert…
aéroports se sont améliorés.
• le gouvernement affiche la poursuite de ses • La campagne anti-corruption du « nouveau Gandhi », Anna
Hazare, avait mis des millions d’indiens dans la rue en 2011,
réformes de modernisation des structures
mais les réformes ont tardé à s’inscrire dans les faits.
économiques (investissement public dans les
infrastructures) et de lutte contre la pauvreté • Fin 2012, le viol meurtrier de la jeune Nirbahya dans un bus
(éducation, santé, soutien des revenus ruraux),
de Delhi a provoqué des manifestations d’une ampleur
mais le système de décision politique, la
inouïe de femmes indiennes, lesquelles revendiquent tout à
la fois la reconnaissance des femmes, une justice réelle, la
bureaucratie et la corruption rendent le
transparence, l’émancipation du patriarcat encouragé par le
système opaque et très peu productif.
système des castes. Le mouvement est virulent.
• Les
investissements
étrangers
ont
dramatiquement baissé en 2012 (-80% d’un • L’inde est une démocratie, la presse y est complètement
chiffre déjà faible) mais semblent reprendre
libre, la communication est excellente, les diverses
progressivement actuellement . Tout le monde
communautés vivaces, certaines d’entre elles hyperactives
s’intéresse au marché indien…mais ne tarde
et violentes (les activistes hindous, les guérillas naxalites qui
fragilisent une large bande au centre-est du pays etc…).
pas à en découvrir le mode d’emploi délicat.
• L’ouverture affichée de certains secteurs • l’Inde s’efforce de normaliser ses relations tendues avec le
(distribution notamment) a été remise en selle,
Pakistan et la Chine, tout en renforçant ses liens avec l’Asie
mais un mouvement similaire avait déjà eu lieu
du Sud-Est et ses investissements en Afrique. Mais la tension
en 2008… sans lendemain.
avec le Pakistan redevient vive périodiquement. De même
que « l’encerclement » chinois sur les frontières nord
• On reparle du possible achat de 126 avions
comme par les bases de l’océan indien n’est pas une donnée
Rafale français en 2013…
géopolitique de tout repos.
HEC Eurasia Institute
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Légère reprise de la croissance en 2013
Croissance du PIB en %
2011
2012
2013(p)
6,4
%
6
5,4
4,9
5
3,5
4
3,7
3,4
3
2
1,4
1
0
REVUE DES ECONOMIES ASIATIQUES Asie du Nord‐Est p. Chine 3 Corée du Sud 4 Corée du Nord 5 Hong Kong 6 Macao 6 Taiwan 7 Japon 8 Mongolie 9 Asie du Sud‐Est p. Indonésie 10 Malaisie 11 Philippines 12 Thailande 13 Birmanie 14 Vietnam 15 Cambodge 16 Laos 17 Singapour 18 Asie du Sud p. Inde 19 20