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Pharma-News Février 2012 Le journal de l'équipe officinale Numéro 91 Sommaire Editorial : Nouveautés : La pilule de demain PALEXIA° Génériques du DIOVAN ° Quand ça fait vraiment mal ! Welcome in the jungle Pharmacovigilance : Décongestionnants Nimésulide En deux mots : prudence, prudence… Mauvaise foi(e) Pour en savoir plus : Colliers d’ambre pour bébés Association triple d’antihypertenseurs Gluuuuuuuurp ! Que faut-il en penser ? En bref : NIZORAL° - KCl RETARD ZYMA° - PRIMPERAN° Tests L’image du mois : Mais pourquoi ils m’ont remplacé mon collier d’ambre par ce truc bizarre ??? Editorial Direction le futur Récemment, la Smart Pill a fait parler d’elle, car elle sera bientôt commercialisée en Angleterre. Il s’agit d’une sorte de puce électronique intégrée au comprimé et qui déclenche un signal au contact de l’acide gastrique, contact relayé par un patch sur la peau qui envoie un signal par bluetooth au médecin via internet ou smartphone. En Suisse, ce dispositif n’est pas encore sur le marché, bien que Novartis s’y intéresse de près. Outre le coût de cet ajout, d’autres inconvénients moins matériels existent : qu’en est-il de la protection des données ? Dans quelles maladies est-ce primordial ? Est-ce vraiment inoffensif pour la santé et pour l’environnement (imaginez le nombre de puces que nous excréterions tous les jours !) ? Alors que les OGM sont tellement montrés du doigt, les patients ingéreraient sans rechigner un composant émettant des signaux et porteraient un émetteur bluetooth en permanence ? La question reste ouverte, mais il est certain que le service de protection des données de la confédération n’a pas dit son dernier mot… Bonne lecture ! Jérôme Berger Pierre Bossert Séverine Huguenin Julia Farina Caroline Mir Marie-Thérèse Guanter Germanier Martine Ruggli Nouveautés PALEXIA° (tapentadol) PALEXIA° est un nouvel antalgique stupéfiant oral à action centrale combinant des effets opioïdes et non opioïdes, à prescrire donc sur ordonnance à souche. Pour information, c'est la même firme qui commercialise PALEXIA° et TRAMAL° (tramadol). Son principe actif, le tapentadol, agit à la fois comme agoniste sur certains récepteurs aux opioïdes et par inhibition de la recapture de la noradrénaline. Ces deux mécanismes d’action, similaires au tramadol, induiraient de manière synergique un effet antalgique puissant. PALEXIA° est indiqué dans le traitement des douleurs aiguës modérées à © Pharma-News page 2 Numéro 91, février 2012 sévères qui ne sont pas suffisamment contrôlées par des analgésiques non-opioïdes comme le paracétamol ou les AINS 1. Dans les études cliniques réalisées pour sa commercialisation, le tapentadol s’est révélé aussi efficace que l’oxycodone (p.ex. OXYCONTIN°) sur des douleurs chroniques arthrosiques, des douleurs post-opératoires ou lombaires. Dans ces mêmes études, il a aussi provoqué moins d’effets secondaires gastro-intestinaux que l’oxycodone 2. Pour aller plus loin… Dans les études publiées à ce jour, le tapentadol s'est montré aussi efficace que l'oxycodone ou la morphine, avec une incidence moindre d'effets indésirables gastro-intestinaux. Malgré cela, en attendant que davantage de données soient disponibles, les anciens analgésiques de palier III comme la morphine devraient rester des premiers choix. Par rapport au tramadol, le tapentadol a deux avantages 2: il est plus puissant, employé dans le palier III de l'OMS, alors que le tramadol est employé dans le palier II (voir tableau ci-dessous et l’article dans le Pharma-News n°85 de juin 2011) il a un potentiel d’interactions plus faible car a moins d’effets sérotoninergiques et n’a pas de métabolite actif. RAPPEL : Schéma de l’OMS pour le traitement de la douleur Palier I Palier II Palier III Douleurs légères à modérées Douleurs chroniques modérées Douleurs chroniques sévères Paracétamol, AINS, ± adjuvantsa Opioïdes faibles, ± adjuvants, ± palier I Opioïdes forts, ± adjuvants, ± palier I a dans certaines situations dans lesquelles les antalgiques traditionnels se montrent peu efficaces (par exemple neuropathies), des molécules comme des anticonvulsivants et des antidépresseurs sont associés au traitement en tant qu’adjuvants. En Suisse, pour l’instant PALEXIA° est commercialisé sous forme de comprimés à libération immédiate contenant 50 mg, 75 mg et 100 mg de tapentadol. Il est recommandé de commencer avec une dose de 50 mg 4 fois par jour toutes les 4 à 6 heures. En fonction de l’intensité des douleurs, elle peut être augmentée graduellement jusqu’à 600 mg par jour. En Allemagne et en Angleterre, le tapentadol existe depuis plusieurs années et on trouve des formes à libération modifiée (prise 2 fois par jour) pour les traitements chroniques. Le tapentadol n’est pas indiqué en-dessous de 18 ans. Il ne devrait pas être utilisé pendant la grossesse ni l’allaitement. A doses élevées, le tapentadol peut induire une dépression respiratoire. Il doit par conséquent être administré avec prudence chez les patients présentant des antécédents d’insuffisance respiratoire ou d’asthme sévère. Comme les autres agonistes morphiniques, PALEXIA° peut faire l’objet d’abus et entraîner une dépendance ; un syndrome de sevrage peut apparaître à l’arrêt du traitement, il convient donc de diminuer progressivement les doses 1. L’association entre le tapentadol et les IMAO (p.ex. AURORIX°) est contre-indiquée. La prise concomitante de tapentadol et d'autres médicaments dépresseurs du système nerveux central (autres agonistes morphiniques, tranquillisants ou sédatifs, y compris l’alcool) peut renforcer l’effet sur le SNC 3. Les effets indésirables les plus fréquents sont typiques des analgésiques opioïdes au niveau gastro-intestinal : nausées, vomissements, et au niveau du système nerveux central : somnolence, vertiges et céphalées 1. 1 Compendium Suisse des Médicaments 2011, Supplément 4 Prescriber December 2011, pp. 20-24 ; www.prescriber.co.uk 3 The Medical Letter, Edition française 2009, Vol. 31 N° 18 2 © Pharma-News page 3 Numéro 91, février 2012 PALEXIA° - A retenir pour le conseil : nouvel antalgique opioïde avec un mécanisme d’action semblable au tramadol son efficacité est comparable à l’oxycodone, mais le tapentadol semble provoquer moins d’effets indésirables gastro-intestinaux actuellement pas de forme retard en Suisse : à prendre 4 fois par jour indiqué chez l’adulte dans le traitement des douleurs aiguës modérées à sévères contre-indiqué en association avec les IMAO et prudence lors de traitements concomitants avec d’autres dépresseurs du SNC attention au risque d’abus et de dépendance ; PALEXIA° est un stupéfiant! Génériques du DIOVAN° (valsartan) Le brevet du valsartan est tombé et les génériques du DIOVAN° et du CO-DIOVAN° arrivent en force : huit firmes pour le valsartan seul et sept pour le médicament composé avec l’hydrochlorothiazide. Le valsartan fut le troisième antagoniste de l’angiotensine II commercialisé en Suisse après le candesartan (ATACAND°) et le losartan (COSAAR°) ; aujourd’hui il y a sept molécules enregistrées en Suisse dans cette famille. Le valsartan est actuellement le sartan numéro un en terme de nombre de prescriptions aux USA. Les sartans ont un mécanisme d'action proche des IECA (inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine : RENITEN°, ZESTRIL° p.ex.). Comme ces derniers, ils sont indiqués dans le traitement de l'hypertension, de l'insuffisance cardiaque et de l'infarctus du myocarde. Les sartans ne sont pas plus efficaces que les IECA, mais présentent une alternative lorsque ces derniers sont mal supportés, par exemple à cause de la toux sèche qu’ils peuvent provoquer 4.5 Pour aller plus loin… Comme les -bloquants et les IECA, les sartans sont indiqués en deuxième intention dans le traitement de l’hypertension 5 artérielle après les diurétiques . Par rapport à d'autres sartans, le valsartan et le losartan sont les seuls à avoir démontré une efficacité clinique en prévention d'événements cardiovasculaires chez les patients hypertendus 5. Parmi les effets indésirables courants des sartans, communs à ceux des IECA, on trouve céphalées, sensations vertigineuses et angioedèmes (= tuméfactions au niveau des tissus cutanés, sous-cutanés ou des muqueuses) 6. Le fait de combiner un sartan avec un IECA augmente l’efficacité dans certains cas, mais potentialise aussi les effets indésirables communs aux deux classes. Les sartans, comme les IECA, sont à bannir durant la grossesse en raison d’effets indésirables fœtaux établis. Ils diminuent en outre l’élimination rénale de certains médicaments tels que le lithium et la digoxine, ce qui peut entraîner une augmentation de la concentration sanguine de ces substances à marge thérapeutique étroite. 4 La Revue Prescrire Février 2010, 30 (316) ; p. 111 CQ pharmaSuisse, update 2011 6 La Revue Prescrire Octobre 2011, 31 (336) ; p.743 5 © Pharma-News page 4 Numéro 91, février 2012 Les sartans peuvent être associés à d’autres antihypertenseurs, par exemple des diurétiques (comme dans CO-DIOVAN°). Par contre, ils ne devraient pas être associés avec les diurétiques d’épargne potassique (ALDACTONE° ou COMILORID MEPHA°). La posologie du valsartan est d’un comprimé (de 80 ou 160 mg) le matin en cas d’hypertension et d'un comprimé de 40 ou 80 mg matin et soir dans l’insuffisance cardiaque ou après un infarctus du myocarde récent. La dose maximale journalière est de deux fois 160 mg 7. Génériques du DIOVAN° - A retenir pour le conseil : un sartan d’efficacité comparable aux autres et aux IECA, indiqué dans l’hypertension artérielle mais aussi dans l’insuffisance cardiaque et la prévention post-infarctus récent les sartans ne provoquent pas de toux sèche comme les IECA peut être associé à d’autres antihypertenseurs, excepté les diurétiques d’épargne potassique (ALDACTONE°, COMILORID MEPHA°) associé à l’hydrochlorothiazide dans CO-DIOVAN° et ses génériques les sartans sont contre-indiqués durant la grossesse Pharmacovigilance DÉCONGESTIONNANTS POUR LE NEZ (topiques ou systémiques) : risques cardiovasculaires 8? En février 2004 (PN n°11), nous mettions en garde contre une utilisation abusive des vasoconstricteurs utilisés par voie orale contre la congestion nasale, du fait de leurs effets indésirables aussi bien au niveau du système nerveux central (SNC) que du système cardiovasculaire (SCV). Aujourd’hui, nous réitérons cette mise en garde en y incluant les vasoconstricteurs locaux, de nouveaux éléments venant appuyer nos mises en garde passées. 7 8 Compendium Suisse des Médicaments, 2011, online La Revue Prescrire, septembre 2011, 335, 660 © Pharma-News page 5 Numéro 91, février 2012 Des enquêtes de pharmacovigilance ont été réalisées récemment en France, sur les décongestionnants vasoconstricteurs oraux et locaux. Elles ont mis en évidence des effets indésirables tels qu'hypertension artérielle, tachycardies, palpitations, ainsi que des cas de décès par troubles cardiovasculaires 10. Ces effets indésirables étaient majoritairement dus à 8 : 1. des erreurs de prise : confusion entre spécialités de "gammes parapluies" (nombreuses en OTC-ORL), prise d’une même substance via plusieurs spécialités, erreur de dosage, 2. des interactions médicamenteuses. Les décongestionnants vasoconstricteurs 12 : Les décongestionnants vasoconstricteurs sont des sympathomimétiques, qui agissent au niveau du SNC en mimant l’effet de l’adrénaline. De ce fait, ils peuvent provoquer différents effets indésirables au niveau cardiovasculaire (hypertension, arythmie, allongement de l’intervalle QT et angor) et systémique (céphalées, sudations, convulsions, anxiété, agitations, tremblements, insomnies liés aux effets stimulants centraux, rétentions urinaires, crise de glaucome par fermeture de l'angle). Les principaux décongestionnants vasoconstricteurs utilisés en Suisse sont : l’éphédrine (p.ex. PECTOCALMINE°, SANOTUSS°, VICKS MEDINAIT°), la pseudoéphédrine (p.ex. ASPIRINE COMPLEX°, DISOFROL°, FLUIMUCIL DAY & NIGHT°, OTRINOL°, PANADOL ANTIGRIPPINE°, PRETUVAL°), la phényléphrine (p.ex. ARBID TOP°, NEOCITRAN°, OTRIDUO°, RHINOCAP°, RHINOPRONT°, RHIN-X°, SPRAY NASAL SPIRIG°, TRIOCAPS°, VIBROCIL°), la naphazoline (p.ex. SPRAY NASAL SPIRIG°), l’oxymétazoline (p.ex. NASIVINE°, VICKSSINEX°), le tuaminoheptane (p.ex. RINOFLUIMUCIL°). Suite à ces résultats l’Agence Française des Produits de Santé (Afssaps) a fait ajouter les mentions « infarctus du myocarde (…) et accidents ischémiques (occlusion transitoire d’une artère cérébrale) » dans la liste des effets indésirables de la plupart des notices d’emballage des spécialités orales et nasales à visée décongestionnante et met en garde contre les risques liés à l’association de deux décongestionnants vasoconstricteurs quelle que soit la voie d’administration indiquant qu’une telle association est inutile et dangereuse (pour rappel, le passage systémique des vasoconstricteurs administrés par voie nasale n’est pas négligeable). Parallèlement, la SFORL (Société Française d’ORL et de Chirurgie de la Face et du Cou) a publié des recommandations pour la prise en charge des patients atteins d’obstruction nasale 9. Elle prend en compte le fait que l’obstruction nasale peut avoir des répercussions sur la vie quotidienne et note que, les vasoconstricteurs oraux et locaux constituent un traitement symptomatique rapide et efficace lorsqu’ils sont utilisés selon les règles. Quelle que soit la voie d’administration, il est impératif de : respecter la dose et la durée maximale de traitement du vasoconstricteur, respecter les contre-indications (voir plus bas), ne pas associer deux vasoconstricteurs quelle que soit leur forme, rechercher les facteurs de risque lors du conseil à l'officine, informer le patient sur les signes d’alerte devant faire arrêter le traitement (tachycardie, palpitations, céphalées, malaise, etc…), La majorité des effets indésirables et des cas de mauvaise utilisation des vasoconstricteurs concernant les formes orales (environ 2/3 10), la SFORL conseille de les réserver aux jeunes adultes (à partir de 15 ans) et recommande, lors de la délivrance d’une spécialité contenant une dose fixe de vasoconstricteur et d’analgésique/antipyrétique (AAS ou paracétamol p. ex.), de prévenir les patients de la nécessité d’arrêter le traitement dès que les symptômes 9 Recommandations pour l’utilisation des vasoconstricteurs en rhinologie, octobre 2011 © Pharma-News page 6 Numéro 91, février 2012 obstructifs ont disparu. Il est sans conteste préférable de conseiller des spécialités contenant des mono- substances, ce qui évite une accumulation de principes actifs. N’oublions pas que les vasoconstricteurs oraux et locaux sont contre-indiqués chez les : nouveaux-nés, nourrissons, enfants pour les formes orales, patients atteints de pathologie cardiaque et vasculaire non stabilisée (p.ex. syndrome coronarien), par des traitements médicamenteux par exemple, patients âgés. Rappel : Chez les sportifs participant à des compétitions, l’éphédrine et la pseudoéphédrine sont considérées comme des produits dopants et ne doivent donc pas leur être conseillées. On peut par contre sans autre recommander l'usage de spray à base de xylométazoline 11. En conclusion, notons que l’abondance et la banalisation des produits stockés dans les pharmacies familiales sont des facteurs qui exposent à des erreurs et à des surdosages 10. Notre rôle en pharmacie consiste à informer les patients sur les risques liés à la prise de décongestionnants vasoconstricteurs, notamment en cas de mauvaise utilisation. Il n’en reste pas moins que ces médicaments, aussi bien oraux que locaux, peuvent être très utiles pour le traitement symptomatique à court terme des rhinopharyngites, rhinosinusites et rhinites allergiques s’ils sont utilisés dans les "règles de l’art" (notamment respect des doses maximales journalières et des durées maximales de traitement, respect des contre-indications cardiaques, mais utilisation possible p.ex. chez un patient uniquement sous traitement antihypertenseur). Il va de soit que des alternatives non médicamenteuses doivent être proposées en parallèle telles que lavages de nez au sérum physiologique, hydratation régulière, notamment lors de contre-indication aux vasoconstricteurs. 1112 DÉCONGESTIONNANTS POUR LE NEZ – A retenir pour le conseil : mise en évidence d’effets indésirables cardiovasculaires pour les formes orales comme pour les formes locales liés surtout à une mauvaise utilisation (indépendamment de la voie d'administration) ne pas banaliser leur emploi : respecter les doses maximales journalières et durées maximales de traitement et ne pas associer plusieurs vasoconstricteurs proposer en parallèle des alternatives telles que lavage de nez, etc 10 La Revue Prescrire, octobre 2009, 312, 751-753 Antidoping.ch, liste des substances et méthodes dopantes interdites, 1.1.2011 12 La Revue Prescrire, décembre 2010, 326 (suppl. interactions), 269-270 11 © Pharma-News page 7 Numéro 91, février 2012 Nimésulide (AULIN° et NISULID°) Le nimésulide est un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS), commercialisé en Suisse depuis 1993. Ni plus efficace, ni mieux toléré que d’autres AINS, il se distingue des autres uniquement par sa structure chimique 13,14. Il est indiqué pour le traitement symptomatique des douleurs aiguës et des dysménorrhées (donc des usages à court terme). Son indication pour le traitement des douleurs liées à l’arthrose du genou et de la hanche lui a été retirée, en octobre 2011, dans le but d’éviter son utilisation à long terme 15. En effet, Swissmedic a décidé de restreindre les indications du nimésulide suite à de nombreuses notifications d’atteintes hépatiques graves (survenues dans divers pays). Cette décision rejoint celle de la Commission d’autorisation de mise sur le marché européenne qui a reconnu que le nimésulide n’apporte aucun progrès par rapport à d’autres AINS, mais expose à un surcroit d’atteintes hépatiques graves, voire mortelles 16. Rappel : Tous les effets indésirables d’un médicament encore inconnus ou insuffisamment mentionnés doivent impérativement être signalés au centre de pharmacovigilance au moyen du formulaire d’annonce prévu à cet effet. Celui-ci est disponible sur le site de Swissmedic (www.swissmedic.ch/marktueberw achung/00091/00136/00146/index. html?lang=fr ) et en annexe du Compendium Suisse des Médicaments (version papier). Etonnamment, la balance bénéfice-risque du nimésulide est cependant toujours jugée favorable, par cette même commission, pour des traitements de courte durée, alors qu’un tiers des atteintes hépatiques surviennent justement dans les 15 premiers jours de traitement et plus fréquemment chez la femme jeune 13. Ce jugement est durement critiqué par des journaux indépendants, tels que la Revue Prescrire ou PharmaKritik, qui estiment qu’il est inacceptable que le nimésulide soit encore sur le marché alors que les observations d’effets indésirables hépatiques graves s’accumulent à son encontre et qu’il existe de nombreuses autres possibilités thérapeutiques ; lorsque le paracétamol ne suffit pas, l’ibuprofène ou le naproxène sont des alternatives plus sûres 13,17. Certains pays européens tels que l’Allemagne, l’Autriche, l’Irlande, l’Espagne et la Finlande ont d'ailleurs décidé depuis quelques années déjà de retirer le nimésulide du marché 18. En Suisse, comme en France, les autorités ont simplement édicté des restrictions liées à son utilisation, afin d’améliorer sa sécurité au niveau des risques hépatiques 16,15: - utilisation en traitement de deuxième intention avec la dose minimale efficace (maximum 100 mg matin et soir), sur une période la plus courte possible, - durée maximale de traitement limitée à 15 jours. De plus, le nimésulide est contre-indiqué chez les patients soufrant de troubles de la fonction hépatique, p.ex. alcooliques ou toxicomanes. Lorsque des patients sous nimésulide présentent des symptômes tels qu’anorexie, nausées, vomissements, douleurs abdominales, fatigue ou coloration foncée des selles, une atteinte hépatique doit être suspectée, le traitement doit être immédiatement arrêté et le patient orienté vers son médecin 19. 13 La Revue Prescrire, janvier 2011,327, 22-23 La Revue Prescrire, avril 1998, 183, 243 15 Compendium suisse du médicament 2011 16 Communiqué Vifor SA aux professionnels de la santé concernant nimésulide par voie systémique, oct. 2011 17 La Revue Prescrire, septembre 2011, 335, 659 18 www.cbip.be, Bon à savoir, novembre 2007 19 pharmaDigest, pharmaSuisse, 17.10.2011, Nimésulide : risque d’atteintes hépatiques rares mais graves 14 © Pharma-News page 8 Numéro 91, février 2012 Nimésulide – A retenir pour le conseil : AINS d’efficacité équivalente aux autres responsable d’effets indésirables hépatiques parfois mortels balance bénéfice / risque moins favorable que d'autres AINS : traitement de deuxième intention dose maximale 100mg matin et soir et durée maximale de traitement limitée à 15 jours Pour en savoir plus… COLLIERS D’AMBRE ET DOULEURS DE LA DENTITION CHEZ LES BEBES Premières dents de bébé riment souvent avec douleurs, pleurs, mauvaise humeur et tous les moyens semblent bons à prendre pour soulager bébé et son entourage. Une solution qui refait surface est l’utilisation de colliers d’ambre, mais est-ce vraiment efficace ? Quels sont les dangers ? Quelles sont actuellement les recommandations ? Le but de cet article est de pouvoir informer correctement les parents afin qu'ils fassent un choix éclairé ! Les premières dents de bébé apparaissent vers l’âge de trois mois. La poussée dentaire varie d’un enfant à l’autre, mais dure environ jusqu’à l’âge de deux ans. Elle se manifeste souvent par un besoin de l’enfant de mâchouiller et une augmentation de la salivation. La symptomatologie est très variable. On peut parfois observer une légère fièvre, des selles molles, un siège irrité et un changement d’humeur (irritabilité, agitation, troubles du sommeil, pleurs) 20. Chez certains enfants, cependant, on ne remarque aucun changement. Il n’existe donc pas un traitement à proprement parler pour la poussée dentaire. On cherchera surtout à soulager l’enfant selon les symptômes qu’il présente. En cas d’inconfort, le massage des gencives avec du froid en utilisant par exemple un anneau de dentition, est parfois suffisant. Pour les douleurs et/ou en cas de fièvre, l’administration de paracétamol (p.ex. DAFALGAN°, BENU-RON°, TYLENOL°) est recommandée en première intention 21. Il existe également des gels de dentition aux propriétés analgésiques (p.ex. OSA° gel de dentition, MUNDISAL°), mais qui n’ont pour l’instant pas fait preuve d’une réelle efficacité, notamment à cause de leur très brève durée d'action 22. Ne pas oublier que souvent un câlin et du réconfort suffisent pour faire passer cette mauvaise période et venir à bout de la mauvaise humeur de bébé. 20 pharManuel 09, p. 14 HUG, www.monenfantestmalade.ch 22 pharmActuel n°3, 2011, p. 28 21 © Pharma-News page 9 Numéro 91, février 2012 Parfois, ces moyens ne semblent pas suffire pour soulager bébé et des solutions alternatives sont recherchées. Parmi elles, les colliers d’ambre considérés comme pouvant soulager les douleurs de dentition. L’ambre est une résine végétale solidifiée et fossilisée. Elle est actuellement utilisée dans la fabrication d’objets ornementaux et de bijoux. Certains sont d'ailleurs fabriqués avec du faux ambre qui revient moins cher... On prête à l'ambre véritable certaines propriétés curatives et purificatrices, tant au niveau physique que psychique. Entre autres, elle possèderait la capacité de soulager les douleurs causées par les poussées dentaires chez les bébés. L’ambre s’utilise souvent dans ce cas sous forme de collier de perles. Actuellement, aucune preuve scientifique n’atteste de l’efficacité de l’ambre dans cette indication. On peut se demander comment l'ambre, par simple contact avec les habits de bébé pourrait avoir un effet sur ses douleurs dentaires! L’utilisation de tels colliers est d’ailleurs déconseillée, car le risque de strangulation, voire d’étouffement par l’ingestion de pièces, n'est pas négligeable. Les pédiatres vaudois en association avec le pharmacien cantonal avaient en 1991 cherché à en interdire la vente, mais c’est impossible d’un point de vue légal 23. En 2009, suite à la recrudescence de la vente de tels colliers, le médecin et le pharmacien cantonal vaudois réitéraient leur recommandation de s’abstenir de vendre de tels objets 24. En effet, la balance bénéfice / risque liée à l'usage de tels colliers est clairement négative. On peut tenter de proposer aux parents des alternatives à la médecine conventionnelle comme l'homéopathie p.ex. Si des parents sont cependant convaincus des bienfaits de l’ambre et souhaitent absolument en faire porter à leur enfant, il faut s’assurer que : - le collier se rompe même sous une faible traction - les perles soient attachées les unes aux autres et ne peuvent pas se détacher Le PN ne connaît aucun produit qui réponde à ces deux critères… Un tel collier devrait p.ex. avoir un fil se rompant facilement et deux nœuds entourant chaque perle. Une alternative serait le port d’une perle unique fixée solidement au vêtement, et non au cou de l’enfant sans risque d’être avalée ou inhalée. Le PN se demande pourquoi personne n'a encore proposé de commercialiser des hochets ou des morceaux d'ambre suffisamment grands pour ne pas être avalés et qu'il suffirait de mettre contre bébé dans son lit par exemple! 23 Reinberg O., Colliers « d’ambre » : le danger est toujours présent, Peadiatrica, vol. 20, n° 2, 2009, p. 75 Lettre du médecin et pharmacien cantonal du 3 juin 2009 24 © Pharma-News page 10 Numéro 91, février 2012 COLLIERS D’AMBRE ET DOULEURS DE LA DENTITION CHEZ LES BEBES A retenir pour le conseil : la poussée dentaire dure de l’âge de trois mois à environ deux ans s’accompagne parfois de douleurs, fièvre légère, diarrhée, selles molles et changement d’humeur traitement symptomatique : le paracétamol (p.ex. DAFALGAN°, BEN-U-RON°, TYLENOL°) étant le premier choix en cas de douleurs et fièvre l’application de froid et/ou de gels analgésiques (OSA° gel de dentition, MUNDISAL°) peuvent éventuellement aider à soulager les douleurs les colliers d’ambre n’ont pas fait preuve d’efficacité lors de poussées dentaires et leur utilisation est à déconseiller par risque de strangulation et d’étouffement en cas de demande motivée, conseiller un produit se rompant facilement à la traction et avec des perles attachées les unes aux autres ou le port d’une seule perle fixée solidement aux vêtements ASSOCIATION TRIPLE D’ANTIHYPERTENSEURS L’hypertension est une des pathologies les plus fréquentes dans notre pays. On sait que le risque cardiovasculaire augmente dès que l'on dépasse les valeurs idéales de pression de 115/7525. Cependant, on ne commence un traitement antihypertenseur qu’à partir de valeurs de pression > 140/90 26 ou même seulement > 160 chez les personnes de plus de 80 ans 27. Normalement, le traitement débute par des mesures hygiéno-diététiques : Arrêt du tabagisme Limitation de la consommation d’alcool Régime «pauvre en sel» avec des valeurs recommandées de 6 g de NaCl/jour au maximum Régime riche en fruits et légumes Entraînement physique : marche, vélo, natation, ski de fond, course à pied,… Contrôle du poids corporel Ces mesures doivent accompagner tout traitement pharmacologique et méritent d’être rappelées aux patients hypertendus ou sous traitement antihypertenseur. Si ces mesures ne suffisent pas, il faut alors envisager un traitement médicamenteux, selon les 26 recommandations ci-contre : Comme on le voit sur ce schéma, lors de pression légèrement à modérément élevée, on débute avec une monothérapie (une seule molécule est employée pour faire baisser la pression) ; si la pression est beaucoup trop élevée, ou si des 25 N Engl J Med 2010; 362 (22): 2102-2112 www.swisshypertension.ch 27 Journal of Hypertension 2009 “Reappraisal of Eur. guidelines”: 2121-2158 26 © Pharma-News page 11 Numéro 91, février 2012 organes sont atteints (p. ex. insuffisance rénale ou cardiaque), on peut augmenter les doses ou associer des antihypertenseurs. Les doubles associations (deux molécules antihypertensives associées dans un seul médicament) sont commercialisées depuis très longtemps : elles associent presque toujours un diurétique avec un autre antihypertenseur : second diurétique (p.ex. MODURETIC°), βbloquant (p.ex. TENORETIC°), inhibiteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IECA) (p.ex. CO-RENITEN° et génériques), sartan (p.ex. CO-DIOVAN° et génériques) ou encore antagoniste de la rénine (aliskirène, p.ex. RASILEZ° HCT). Ces derniers mois ont vu l’apparition sur le marché de quatre triples associations d’antihypertenseurs (trois molécules dans un seul médicament) : Associations triples d'antihypertenseurs disponibles en Suisse (janvier 2012) Classe d'antihypertenseur Spécialité antagoniste de diurétique anticalcique sartan la rénine EXFORGE° Valsartan HCT 160 mg RASILAMLO° Aliskirène HCT 150 ou 300 mg HCT Amlodipine 12,5 ou 25 mg 5 ou 10 mg SEVIKAR° Olmesartan HCT 20 ou 40 mg VASCORD° Olmesartan HCT 20 ou 40 mg Comme on peut le voir dans ce tableau, ces triples associations contiennent toutes le même anticalcique et le même diurétique et un sartan ou l’aliskirène. Ces deux dernières catégories sont les traitements les plus récemment mis sur le marché… souvent les plus chers et ceux pour lesquels on dispose du moins de données ! Il n'y a pas encore en Suisse de spécialité de ce type contenant des molécules ayant fait leur preuve dans la diminution de la mortalité comme certains β-bloquants ou IECA.28 Dernière minute : Swissmedic a publié une notice de pharmacovigilance en début d’année concernant l’aliskirène suite à l’interruption d’une étude liée à une augmentation des effets indésirables cardio- et cérébrovasculaires chez les personnes diabétiques 28 sous aliskirène : Un contrôle du traitement est recommandé chez les patients qui prennent des médicaments contenant de l’aliskirène (RASILEZ°, RASILEZ° HCT, RASILAMLO°) car l’utilisation concomitante d’aliskirène (ou d’associations fixes contenant de l’aliskirène) avec un IECA ou un sartan est déconseillée chez les patients diabétiques. Les médecins doivent arrêter tout médicament contenant de l’aliskirène chez les patients diabétiques qui prennent également un IECA ou un sartan. Aucun nouveau traitement par des médicaments à base d’aliskirène ne doit être instauré chez des patients diabétiques également traités par un IECA ou un sartan. Les patients ne doivent arrêter aucun traitement avant d’en avoir discuté avec un médecin. 28 www.swissmedic.ch: notice du 11.01.2012 © Pharma-News page 12 Numéro 91, février 2012 Pourquoi ce choix d’association ? Lorsqu’un antihypertenseur n’est pas assez efficace, il est d’abord possible d’augmenter la dose. Cependant, on sait que plus la dose est élevée, plus les effets indésirables sont fréquents et/ou marqués, ce qui limite cette façon de faire. Lorsque la dose la plus élevée tolérée est atteinte, on va donc associer différents traitements afin de pouvoir encore diminuer la pression sans augmenter l'incidence d'effets indésirables. En fait, c’est un avantage certain d’associer des molécules qui ont différents mécanismes d’action afin de renforcer leur action propre par synergie : associer deux sartans ou deux IECA n’apporterait aucun avantage sur le fait de doubler la dose d’un seul par exemple. Ainsi donc, les recommandations suisses et européennes préconisent le genre d’association que l’on trouve dans ces quatre médicaments : d’abord doubles associations contenant normalement au moins un diurétique, puis triple association si nécessaire qui contiennent un inhibiteur du système rénine-angiotensine (IECA ou sartan principalement), un diurétique et un anticalcique 26,27. Y a-t-il un avantage à une association fixe d’antihypertenseurs ? Première pensée qui surgit de suite, améliorer l’adhésion des patients au traitement : il semble logique que le patient prenne plus facilement un seul comprimé que trois différents. Si on sait tous combien l’adhésion au traitement hypertenseur est importante pour atteindre les valeurs cibles rappelées en début d'article et diminuer le risque cardiovasculaire, il est difficile de montrer que le fait de donner un seul comprimé au lieu de trois présente un avantage à ce niveau-là 29. Différentes études se sont penchées sur le problème en regardant l’adhésion à une double association d’antihypertenseurs : elle était meilleure avec la prise du traitement associé par rapport à la prise de deux traitements séparément dans certaines études mais d'autres n'ont trouvé aucun bénéfice 30. Le coût ? Oui c’est évident, le bénéfice financier est incontestable. P.ex. pour EXFORGE° HCT, où toutes les substances sont commercialisées en tant que génériques, le gain économique est de 5 à 10% par rapport à la prise des trois médicaments séparés. Pour VASCORT° HCT ou SEVIKAR° HCT, le gain est même d’environ 50% selon le dosage et la taille d'emballage. Et les désavantages de telles associations, lesquels sont-ils ? Impossible de moduler le traitement : si la pression du patient baisse trop avec cette association, impossible d’arrêter un des trois traitements, ou de baisser la dose d’un seul des trois traitements… toute la boîte est à jeter! L'oubli d'un seul comprimé… revient à en oublier trois d'un coup! Que faire en cas d’oubli de traitement? Aucune indication! Faut-il prendre une double dose avec le risque d’hypotension? Il est certainement préférable de ne pas prendre ce risque et de ne pas compenser une dose oubliée. Il y a un risque de confusion (voir page suivante) lors de la prescription de telles associations et tout changement de dosage souhaité doit être clairement indiqué. 30 “Compliance, safety, and effectiveness of fixed-dose combinations of antihypertensive agents: a metaanalysis”, DARE 2010 © Pharma-News page 13 Numéro 91, février 2012 VASCORD° HCT et SEVIKAR° HCT sont commercialisés dans 5 différents dosages : 20 mg/5 mg/12.5 mg 40 mg /5 mg /12.5 mg 40 mg /10 mg /12.5 mg 40 mg/5 mg/25 mg 40 mg /10 mg /25 mg EXFORGE° HCT dans quatre dosages : 160 mg/5 mg/12.5 mg 160 mg/10 mg/12.5 mg 160 mg/5 mg/25 mg 160 mg/10 mg/25 mg RASILAMLO° HCT dans cinq dosages : 150 mg/5 mg/12.5 mg 300 mg/5 mg/12.5 mg 300 mg/10 mg/12.5 mg 300 mg/5 mg/25 mg 300 mg/10 mg/25 mg Imaginez donc le risque de confusion, autant au niveau de la prescription que de la dispensation…tous les intervenants ont intérêt à être attentifs! ASSOCIATION TRIPLE D’ANTIHYPERTENSEURS - A retenir pour le conseil : actuellement en Suisse, les triples associations contiennent un anticalcique, un diurétique et un sartan ou un inhibiteur direct de la rénine la triple association est utilisée après une monothérapie ou une double association, si ces dernières ne sont pas assez efficaces avantage peu démontré au niveau de l'adhésion avantage au niveau économique risque au niveau de la prescription et de la dispensation car de très nombreux dosages ne pas oublier de rappeler les mesures hygiéno-diététiques aux patients hypertendus © Pharma-News page 14 Numéro 91, février 2012 En bref NIZORAL° comprimés : plus souvent employé dans des études cliniques qu'en traitement de mycoses? Janssen a communiqué l'arrêt de commercialisation des comprimés de NIZORAL° (kétoconazole) pour des raisons commerciales, ce traitement n'étant plus assez employé. Il n'y a maintenant plus de formes orales de kétoconazole en Suisse, il ne reste que des formes topiques (KETO-MED°, KETOZOL-MEPHA°, LUR°, NIZORAL° crème ou shampooing, TERZOLIN°). Le kétoconazole est un antifongique d'ancienne génération qui a été remplacé en pratique par des molécules plus récentes comme la terbinafine (LAMISIL° et génériques; voir PN n°28 d'octobre 2005) ou le fluconazole (DIFLUCAN° et génériques; voir PN n°20 de décembre 2004). Ces antifongiques plus récents sont généralement plus simples à prendre (durée de traitement plus courte) et surtout présentent moins de risques d'interactions que le kétoconazole. Ce dernier est un inhibiteur puissant du cytochrome 3A4 (enzyme hépatique responsable de la métabolisation d'un grand nombre de médicaments). Le kétoconazole est d'ailleurs classiquement employé dans des études cliniques pour étudier les conséquences d'interactions. KCL-RETARD ZYMA° : plus de grands emballages! Ne pas remplacer par POTASSIUM HAUSMANN°! Novartis a informé de l'arrêt de la commercialisation des grands emballages de KCLRETARD° (chlorure de potassium). Il ne s'agit bien sûr que de son produit KCL-RETARD ZYMA°, KCL-RETARD HAUSMANN° (commercialisé par Vifor) n'étant pas concerné par cette annonce. Les dragées de KCL-RETARD ZYMA° contiennent l'équivalent de 8 mmol de potassium, alors que les dragées de KCL-RETARD HAUSMANN° (vendues aussi sous le nom de POTASSIUM HAUSMANN°) en contiennent 10 mmol. Il ne faut donc pas remplacer l'un par l'autre sans en avoir préalablement discuté avec le prescripteur. Pour les patients sous traitement à long terme de KCL-RETARD ZYMA°, le plus simple est de continuer avec cette spécialité en remettant des petits emballages. Ces derniers sont également remboursés par l'assurance maladie de base. Le surcoût pour un petit emballage est d'environ 15% ce qui correspond à deux centimes par dragée. PRIMPERAN° (métoclopramide) : suppression des formes pédiatriques De par ses effets indésirables, le métoclopramide est connu pour être un "neuroleptique caché" : un médicament pouvant (rarement!) produire des effets proches de ceux des neuroleptiques, dont des symptômes extrapyramidaux. Ceux-ci se traduisent par une rigidité musculaire, des contractions involontaires et des mouvements anormaux. Sur la base de nouvelles données, PRIMPERAN° est maintenant contre-indiqué chez les enfants de moins d'un an et n'est plus recommandé chez les enfants et adolescents jusqu'à 18 ans. Les formes pédiatriques de cette spécialité ont donc été retirées du marché fin 2011. Il est possible de proposer en alternative p.ex. ITINEROL B6° (caféine, méclozine, pyridoxine), mais, pour rappel, uniquement sur prescription médicale en dessous de six ans! Note de l'éditeur Les avis exprimés dans le Pharma-News reflètent l'opinion de leurs auteurs en fonction des données disponibles au moment de la rédaction et n'engagent en aucune manière le CAP. © Pharma-News page 15 Numéro 91, février 2012 Résultats du test de lecture du PN 87 – Lauréates : Sans faute ! Fournier Nathalie Humair Valérie Pharmacie de Nendaz Pharmacie Schneeberger Une à trois fautes pardonnées ! Forestier Gabrielle Pharmacie Amavita d’Epalinges Pagès Damaris pharmacieplus du bourg Pagnod Geneviève Pharmacie Populaire Trois-Chêne Jacot Valérie Pharmacie de Bière-Capitole Fatio Marie-Jeanne Pharmacie de Chardonne Lambercier Patricia Pharmacie Plus Centrale Gonseth Agnès Pharmacie du 1er Mars Da Cruz Marta pharmacieplus du centre caroll Modolo Sonia Pharmacie Plus Centrale Fioritto Priscille Pharmacie Schneeberger Batista Daniela Pharmacie Amavita D’Herborence Jaha Suzana Pharmacie Amavita Gare Contegnat Mylène Pharmacie Nyonnaise Métais Manon Pharmacie Nyonnaise Schmid Jaël Pharmacie Plus Centrale Plancherel Fanny Pharmacie Coop Vitality Guyot Isabelle pharmacieplus du mandement Peguiron Nicole Pharmacie de la Vallombreuse Grob Danielle Pharmacie Noyer S.A. Mairesse Emilie Pharmacie Noyer S.A. Borer Barbara Apotheke im Wydehof Piller Jacqueline Pharmacie Capitole Schönberg Cotting Nadine Pharmacie Capitole Schönberg Nendaz Tramelan Epalinges Marin-Epagnier Chêne-Bourg Bière Chardonne Fleurier Les Geneveys-sur-Coffrane Petit-Lancy Fleurier Tramelan Boudry Lausanne Nyon Nyon Fleurier Neuchâtel Martigny Prilly Grand-Lancy Grand-Lancy Breitenbach Fribourg Fribourg La gagnante d’un bon de Frs 100.- (Ochsner Sport, Ikea, FNAC ou Manor) de notre tirage au sort est Nadine Cotting que nous félicitons chaleureusement, ainsi que toutes les participantes au questionnaire !!! © Pharma-News page 16 Numéro 91, février 2012 TEST DE LECTURE Pharma-News N° 90 Cochez la ou les réponses correctes, entourez VRAI ou FAUX, respectivement répondez à la question. 1) Cochez les propositions exactes concernant l’urée : a) L’urée est une substance naturellement présente dans notre organisme b) Suivant sa concentration dans les différentes spécialités, elle favorise l’hydratation ou a un effet kératolytique c) C’est un composant des crèmes fortement allergisant d) Elle a également des propriétés antiprurigineuses e) Etant donné qu’elle ramollit la couche cornée, elle favorise la pénétration d’autres principes actifs 2) Quelle est la particularité de GILENYA° par rapport aux autres immunosuppresseurs utilisés dans le traitement de la sclérose en plaque ? Quel est le gros désavantage par rapport à un traitement avec le REBIF° par exemple ? Est-ce à l’officine que le patient viendra chercher sa première prise de GILENYA° ? 3) VRAI ou FAUX sur les intoxications en pédiatrie ? a) En cas d’ingestion de bain moussant, donner à boire de l’eau pour diluer le produit b) Pour savoir quelles sont les mesures à prendre lors d’un tel accident, il faut téléphoner au centre de toxicologie au n°145 c) Le lait est un antidote universel tout comme le charbon activé d) Si l’enfant a avalé un produit corrosif, essayer de le faire vomir VRAI FAUX VRAI VRAI VRAI FAUX FAUX FAUX 4) Un de vos clients diabétiques vous demande en quoi le vaccin contre la grippe de la saison 2011-2012 est différent de celui de la saison 2010-2011. Que lui répondez-vous ? Au vu de votre réponse, il s’interroge sur la nécessité de se faire vacciner cette année. Comment réagissez-vous ? 5) Allez-vous systématiquement proposer un générique à vos clients épileptiques déjà sous traitement avec le KEPPRA° ? Pourquoi ? 6) A vous de choisir ! a) BRILIQUE° appartient à la même famille que CLOPIDOGREL MEPHA° SINTROM° b) Le ticagrélor doit être pris une fois par jour deux fois par jour © Pharma-News c) BRILIQUE° doit toujours être associé à l’aspirine l’héparine d) BRILIQUE° est un anticoagulant antiagrégant plaquettaire page 17 Numéro 91, février 2012 7) Le chocolat c’est (plusieurs réponses possibles) : a) Une friandise à base du fruit du cacaoyer b) Une confiserie dont la fabrication remonte déjà à la fin du XIXe siècle c) Un aliment riche en sucres mais pauvre en graisses d) Une source de flavonoïdes aux vertus antioxydantes e) Un mélange de cacao non dégraissé, de sucre, voire de lait et d’aromates 8) Tracez, parmi les effets secondaires ci-dessous, ceux qui ne peuvent pas être provoqués par le GILENYA° : rupture tendineuse – convulsions – hémorragies – infections herpétiques – troubles hépatiques – élévation des transaminases – anorexie – dépression – toux – troubles pulmonaires 9) Remettre les actions suivantes dans le bon ordre, après contact cutané avec un liquide potentiellement nocif : Appeler le centre de toxicologie au n°145 Garder son calme Rincer à l’eau les parties touchées Éloigner le produit incriminé Enlever les vêtements contaminés avec des gants 10) Numérotez les spécialités suivantes de 1) à 7) en fonction de leur concentration en urée, 1) correspondant à la moins concentrée : ANTIDRY° lotion KERASAL° CARBAMIDE WIDMER° émulsion EXCIPIAL U° Lipolotion EXCIPIAL U° Hydrolotion LINOLA UREA° OPTIDERM° crème Test à renvoyer une fois par assistant(e) en pharmacie par fax au N° 022/363.00.85 avant le 25.02.2012. Nom Prénom Signature Timbre de la pharmacie