The Australian Experience
Transcription
The Australian Experience
EXCHANGE RATE MISALIGNMENT AND CURRENT ACCOUNT SUSTAINABILITY The Australian Experience Francois HERMET ([email protected]), Université de La Réunion, CERESUR Jean Francois HOARAU ([email protected]), Université de La Réunion, CERESUR Alain NURBEL ([email protected]), Université de La Réunion, CERESUR VersionFrançaise (préliminaire) MESALIGNEMENT DU TAUX DE CHANGE REEL ET SOUTENABILITE DU COMPTE COURANT Le cas de l’Australie 1. Introduction La persistance du déficit du compte courant de l’Australie est un thème qui fait l’objet de débats passionnants. Depuis 1980, le déficit courant australien oscille entre –4% et –2% du produit intérieur brut, la tendance du début des années 2000 se situant plutôt autour de - 4% du PIB (figure 1). La persistance de ce déséquilibre peut s’avérer dangereuse car elle est de nature à remettre en cause la solvabilité intertemporelle de l’économie australienne0. Selon Leachman et Thorpe (1998), l’absence de relation de cointégration de long terme entre exportations et importations sur la période 1984-1996, qui est celle du régime de change flottant du dollar australien, traduit un problème latent de solvabilité, problème inexistant entre 1959 et 1983 i.e. lors du régime de change fixe. Dans une synthèse sur la politique économique de l’Australie au cours des deux dernières décennies, Svizzero (2001) nous rappelle que la structure de son commerce extérieur compte parmi les causes souvent avancées pour expliquer son déficit courant. En effet, l’Australie est fortement exportateur de produits intermédiaires non agricoles dont les prix fixés sur le marché mondial ont tendance à baisser, et fortement importateur de produits industrialisés dont les augmentations de prix laissent inchangée la demande australienne. Ainsi, le commerce extérieur de l’Australie, compte tenu de sa structure et de la forte élasticité-prix de la demande mondiale de ses exportations et de l’inélasticité-prix de sa demande domestique d’importations, est confronté à une détérioration tendancielle des termes de l’échange qui nourrit le creusement de son déficit courant. L’auteur accorde néanmoins peu d’attention à l’éventuel impact que pourrait avoir le mésalignement du taux de change réel effectif du dollar australien sur le compte courant. Il nous semble nécessaire de dépasser l’approche de la spécialisation économique pour s’appuyer sur celle de la soutenabilité du déficit courant. En effet, un déficit courant ne constitue pas un problème en luimême, aussi longtemps qu’il est soutenable. Parmi les nombreux indicateurs entrant dans l’évaluation de la soutenabilité d’un déficit courant, se trouve la surévaluation du taux de change réel (Kaminsky, Lizondo et Reinhart, 1997). Ainsi, la persistance du déficit courant de l’Australie pose la question de l’influence d’un éventuel mésalignement de son taux de change réel. En effet, sur la période 1970-2000, on constate que chaque phase de forte appréciation du taux de change réel du dollar australien s’accompagne d’une phase de forte dépréciation (figure 2), laissant ainsi supposer qu’il opère un réajustement autour de sa valeur d’équilibre de long terme. Par ailleurs, la mise en parallèle des évolutions du compte courant et du taux de change réel semble indiquer un problème de compétitivité – prix. En effet, la forte appréciation du taux de change réel du dollar australien entre 1980 et 1984 s’accompagne d’une détérioration du compte courant sur la même période. Il en est de même sur les périodes 1986-1989 et 1993-1997. Le but de cet article est de montrer l’existence d’un mésalignement du taux de change réel australien et de s’interroger sur son influence sur le compte courant de ce pays. La suite de notre papier est structurée de la manière suivante. Après avoir présenté la spécification du modèle empirique, nous procéderons aux tests préliminaires et aux estimations. Nous en déduirons alors le mésalignement du taux de change réel australien. Au final nous conclurons. 1 2. Spécification du modèle empirique et tests préliminaires Le mésalignement réel d’une monnaie correspond aux écarts soutenus du taux de change réel par rapport à sa valeur fondamentale de long terme (Edwards, 1989). En d’autres termes, il se déduit de la différence entre le taux de change réel courant, i.e. le taux observé, et le taux de change réel d’équilibre. Par conséquent, il apparaît clairement que la mise en évidence du mésalignement réel est fortement tributaire de la définition et de la détermination d’une norme d’équilibre pour le change réel. Sur ce point, la recherche s’est intensifiée depuis ces vingt dernières années (Williamson 1983, 1985, 1994; Edwards, 1989, 1994 ; Stein, 1994, 1995; Clark et MacDonald, 1997; Hinkle et Montiel, 1999). Ainsi, les nombreux travaux portant sur le taux de change réel d’équilibre ont permis de repérer ses déterminants les plus pertinents1, à savoir les termes de l'échange (tot), la productivité globale (u), la préférence pour le présent ( ρ ), les dépenses publiques ( g ), la demande étrangère (yw), le degré d’ouverture ( op) et le taux d'intérêt réel mondial (rw). Aussi, nous ne revenons pas sur l’analyse conceptuelle du taux de change réel d’équilibre mais nous en proposons une détermination empirique. 2.1 Spécification du modèle Le modèle estimé comporte deux relations qui lient le taux de change réel du dollar et ses déterminants fondamentaux réels : une relation d’état stationnaire (1) de long terme et une relation de court terme prenant en compte les dynamiques de court terme et les mécanismes auto-correcteurs conduisant à la convergence vers l’état stationnaire (2). On a donc : lnet =β ' ln zt +ς t (1) avec z =[tot,u, ρ, g, yw,op,rw ]' représentant le vecteur des déterminants fondamentaux et ς t une marche aléatoire identiquement et indépendamment distribuée. Le taux de change réel d'équilibre de long terme (e*) se déduit facilement de celle-ci en remplaçant dans (1) les déterminants fondamentaux par leurs valeurs soutenables (zp), c'est à dire purgées des perturbations cycliques, d'où ln e* = β '.ln z p . ∆ ln e t = α (ln e t − 1 − β ' ln z t − 1 ) + p ∑κ j =1 j ∆ ln e t − j + p ∑λ j=0 ' j ∆ ln z t − j + υ t (2) avec ∆ l'opérateur des différences, υt une marche aléatoire identiquement et indépendamment distribuée et α∈]−2,0[ pour que l'équilibre de long terme soit stable (Baffes, Elbadawi et O'Connell, 2000). C'est cette relation que nous souhaitons estimer dans le cas de l'économie australienne sur un échantillon de données trimestrielles portant sur la période 1976-2000. La détermination économétrique d'une relation telle que (2) nécessite de connaître d'une part les liens de long terme unissant le taux de change réel et les variables fondamentales et d'autre part les dynamiques de court terme associées à l'équilibre de long terme. 2.2 Tests de stationnarité et de cointégration Pour qu'une relation de long terme existe entre plusieurs variables, deux conditions doivent être réunies. Premièrement, les variables étudiées doivent être non stationnaires et intégrées au même ordre. Deuxièmement, leurs tendances stochastiques doivent être liées, c'est-à-dire qu'il doit exister une ou plusieurs combinaisons linéaires de ces variables non stationnaires qui soient stationnaires. Par conséquent, en premier lieu, nous déterminons l'ordre d'intégration des différentes séries par le biais des tests de racines unitaires standards. Nous utilisons le test de Phillips et Perron (1988) avec comme hypothèse nulle la non stationnarité, dans le cadre de trois catégories de modèles, à savoir les modèles avec tendance et constante (modèle 1), sans tendance et avec constante (modèle 2) et sans tendance et sans constante (modèle 3). Les résultats obtenus pour les variables en niveau (Tableau 1) montrent que l'hypothèse nulle de non stationnarité est rejetée au seuil de 5% pour les dépenses publiques, le prix réel des importations et le degré d'ouverture. Nous réitérons cette procédure sur les variables en différences premières pour déterminer si les variables non stationnaires sont intégrées à l'ordre un (Tableau 2). On constate que l'hypothèse nulle de non stationnarité est rejetée pour toutes les variables prises en différences premières au seuil de 5%2. Les tests PP laissent donc supposer l’existence d’une relation de cointégration entre le taux de change réel effectif et les fondamentaux réels que sont le Pib réel par tête, l'absorption domestique totale, la consommation privée, les termes de l'échange, la demande américaine, la demande japonaise et le taux d’intérêt 2 américain3. En second lieu, un test de cointégration est proposé pour dégager le nombre de relations de cointégration présentes parmi l'ensemble des séries non stationnaires. Pour cela, nous retenons la méthode générale du maximum de vraisemblance (Johansen, 1988, 1991, 1995 ; Johansen et Juselius, 1990). Cette méthode considère un VAR d'ordre p de la forme suivante : yt = A1 yt −1+...+ Ap yt − p + Bxt +U t (3) où yt est un vecteur des variables non stationnaires I(1) de dimension 1 × k , xt un vecteur de variables déterministes de dimension 1 × d , Ut le vecteur des innovations de dimension 1 × k et A1 à Ap les matrices des coefficients de dimension k × k Il est possible de reparamétriser (3) de sorte que : p −1 ∆yt =Π yt −1+ i∑=1 Γi ∆yt −i + Bxt +Ut p (4) p où Π = i∑=1 Ai − I ,Γi = − j =∑i +1 A j , I représentant la matrice identité. Le théorème de représentation de Granger certifie que si la matrice des coefficients est de rang réduit r (avec 0<r <1 ), alors elle est décomposable en deux matrices Ω1 et Ω2 de dimension k × r telles que ∏=Ω1.Ω2' et Ω2 yt est stationnaire. Ω1 et Ω2 représentent respectivement la matrice des coefficients de correction d'erreur (ou matrice des paramètres d'ajustements) et la matrice des vecteurs cointégrants. L'approche de Johansen consiste ensuite à estimer le VAR ( p=1 )4 soumis à la contrainte ∏=Ω1.Ω2' pour des valeurs diverses r par maximum de vraisemblance. A partir de cette estimation, l'auteur propose un test sur le rang, i.e. le test de la Trace, qui permet de déterminer exactement le nombre de relations de cointégration entre les variables endogènes appartenant à yt. Nous appliquons donc le test de Johansen sur le VAR(1) comprenant le taux de change réel effectif, les termes de l'échange, la demande américaine, la demande japonaise, la consommation privée nationale et le taux d’intérêt réel américain. Le nombre de vecteurs de cointégration est décelé par la statistique de la Trace de Johansen. Nous testons ainsi l'hypothèse nulle (H0 : il existe au plus r vecteurs de cointégration) contre l'hypothèse alternative (H1 : il existe au moins r+1 vecteurs de cointégration) de manière séquentielle de r=0 jusqu’à r=k-1. Par conséquent, nous testons d'abord l'hypothèse suivant laquelle le nombre de vecteurs de cointégration est strictement égal à zéro (r=0) (Colonne LR, tableau 4). Nous constatons que la statistique de la trace pour r=0 (158,37) est supérieure aux valeurs critiques à 1% (137,57) et à 5% (124,24), ce qui nous amène à rejeter H0. Nous testons ensuite l'hypothèse suivant laquelle le nombre de vecteur de cointégration est strictement égal à un (r=1). La statistique de trace pour r=1 (100,11) est supérieure à la valeur critique à 1% (94,15) et inférieure à la valeur critique à 5% (103,18), nous suggérant par conséquent d'accepter l'hypothèse H0 au seuil de 5%. Nous en concluons qu'il existe une et une seule relation de cointégration entre les variables retenues. Avant de pouvoir estimer le taux de change réel d'équilibre, nous devons vérifier que la relation de cointégration unique est bien une équation de taux de change réel et par conséquent que les autres variables, i.e. les déterminants fondamentaux réels sont faiblement exogènes. Un test d'exogénéité simple est réalisable à partir de l'estimation d'un modèle VECM(1) via la méthode de Johansen : ∆yt =Π yt −1+Γ1 δyt −1+Ut (5) où yt est le vecteur 6×1 composé du taux de change réel, des termes de l'échange, de la demande américaine, de la demande japonaise, de la consommation privée nationale et de l'investissement domestique, Γ1 la matrice 6×6 des coefficients et Ut le vecteur 6×1 des innovations. Globalement, le modèle possède de bonnes propriétés statistiques (Tableau 5). Premièrement, le test de racine unitaire PP indique que les résidus sont stationnaires en niveau au seuil de 5% autour de zéro. Deuxièmement, les tests LM de Breusch-Godfrey d'ordre 2 et 4 montrent que les résidus sont non autocorrélés, sauf pour la troisième et quatrième équation à l'ordre 4. Enfin, le test de Jarque-Berra confirme que les résidus sont distribués comme une loi normale à l'exception de la deuxième et de la sixième équation. D’après les résultats du test de l'hypothèse d'exogénéité faible par le biais des paramètres associés au vecteur de cointégration, i.e. les vitesses d'ajustement entrant dans le modèle vectoriel à correction d'erreur, la relation de cointégration mise en évidence plus haut est bien une équation de taux de change réel. En effet, le seul paramètre d'ajustement significatif du modèle est celui de la première équation5, suggérant que les autres variables (les 3 termes de l'échange, la demande japonaise, la demande américaine, le taux d'intérêt réel américain, la préférence pour le présent et la productivité globale) sont faiblement exogènes. 3. Estimation des relations de long terme et de court terme 3.1 La relation de long terme Le moyen le plus simple d'estimer la relation de long terme liant le taux de change réel et ses fondamentaux réels est d'appliquer les moindres carrés ordinaires à la régression suivante (Engle-Granger, 1987) : et =µ0 +a1 tot1 +a2 ytjap +a3 ytusa +a4rt w+a5 ρt +a6ut +Ut (6) où les ai , i =1,...,6 représentent les paramètres de long terme. Néanmoins, bien que les estimations MCO sur une régression telle que (6) sont « super-convergentes » lorsque toutes les variables sont véritablement cointégrées, celles-ci ne possèdent pas toujours de bonnes propriétés en échantilon fini, i.e. les estimations sont biaisées (Davidson et MacKinnon, 1993). Il est possible cependant d'améliorer les estimations en appliquant des procédures de correction simples à l’équation (6). Stock et Watson (1988) et Saikkonen (1991) montrent que des estimations asymptotiquement efficaces peuvent être obtenues en effectuant la régression suivante par moindres carrés : et =µ0 +a1 tot1 +a2 ytjap +a3 ytusa +a4rt w+a5 ρt +a6ut +Zt +Ut (7) p où Zt = j =∑−pC j.∆ytf−1 et ytf représente l'ensemble des déterminants fondamentaux du taux de change réel. Cette équation (7) ajoute simplement p avances et p retards à ytf (en différences premières). Cette modification permet d'obtenir des estimateurs sans biais et d'interpréter les t-student associés à chaque coefficient. Les résultats montrent qu’à long terme une augmentation respectivement des termes de l'échange, de la demande japonaise, de la productivité globale et du taux d'intérêt réel américain provoque une appréciation du taux de change réel d'équilibre (Tableau 6). Par contre, une hausse de la demande américaine implique une dépréciation du taux de change réel d'équilibre. Il convient de noter que ces résultats sont proches de ceux offerts par la méthode de Johansen. En effet, les coefficients sont de mêmes signes et de valeurs quasi identiques. De plus, la mise en œuvre de tests de robustesse sur les résidus et la stabilité de cette relation montrent que celle-ci est globalement acceptable. En premier lieu, les résidus de notre modèle empirique respectent les trois conditions importantes de normalité, de stationnarité et d’homoscédasticité (Tableau 6). Les résidus sont effectivement distribués comme une loi normale, l'hypothèse nulle de normalité étant acceptée par le test de Jarque-Bera. Ensuite, la stationnarité des résidus est confirmée. Cette condition est essentielle puisqu'elle permet d'affirmer que notre équation est bien une relation de cointégration. Le test classique de racine unitaire PP sur U(t) en posant l'hypothèse nulle H0 de non cointégration contre l'hypothèse alternative H1 de cointégration montre qu’il est impossible d'accepter l'hypothèse nulle de racine unitaire dans les résidus. Par conséquent, les résidus sont stationnaires autour de zéro et nous devons accepter l'hypothèse H1 de cointégration. La mise en œuvre de la procédure de White [1980] pour tester l'hypothèse nulle H0 d'homoscédasticité contre l'hypothèse alternative H1 d'hétéroscédasticité de forme quelconque suggère de rejeter l'hétéroscédasticité des résidus6. En second lieu, nous vérifions que cette spécification de long terme est bien stable sur le période d'étude. Un moyen simple de tester la stabilité est d'analyser les résidus récursifs du modèle. Si le modèle estimé est stable, les résidus récursifs sont indépendamment et normalement distribués, de moyenne zéro et d'écart type constant. Ici, l'équation de long terme estimée est globalement stable (figure 3). Les tests CUSUM et CUSUM of Squares de Brown, Durbin et Evans (1975) confirment ces résultats : les statistiques obtenues se situent à l'intérieur de la bande critique à 5% (figure 4). 3.2 La relation de court terme Le modèle à correction d'erreur permet d'analyser, d'une part, la vitesse de convergence du taux de change réel vers son niveau d'équilibre de long terme, d'autre part la contribution des fondamentaux à la dynamique de court terme du taux de change réel7. Il suffit alors de tester la relation de court terme suivante : 4 ∆ e t = α U t −1 + + p ∑ j=0 E j ∆ρ t + p ∑κ j =1 j ∆et − j + p ∑F j=0 j p ∑A j=0 j ∆ tot t + p ∑B j=0 jap + j ∆yt p ∑C j=0 usa + j ∆y t p ∑D j =0 j ∆ rt w t ∆u t + Wt (8) usa w où Ut −1=et −1−(0,884tott −1+0,203ytjap −1 −0,221yt −1 +0,022rt +0,641ut −1+ Zt −5,259) représente le résidu de la relation de cointégration retardée d'une période. Deux modifications sont apportées à cette relation. D'une part, la présence de termes contemporains nous oblige à appliquer la méthode de Newey-West pour prendre en compte la présence possible d'hétéroscédasticité en corrigeant les écarts types des coefficients estimés de manière adéquate. D'autre part, en nous basant sur la méthode de johansen utilisée précédemmment, nous retenons un retard optimal égal à un. Ceci nous amène par conséquent à tester la forme finale : usa w w ∆et =αU t −1 + f0 + f1 ∆et −1 + f 2 ∆tott + f3 ∆tott −1 + f 4 ∆ytjap + f5 ∆ytjap −1 + f 6 ∆yt −1 + f7 ∆rt + f8 ∆rt −1 + f9 ∆ρt + f10∆ρt −1 + f11∆ut + f12∆ut −1 +Wt (9) Les résultats obtenus (Tableau 7) permettent d’affirmer que la dynamique de court terme du taux de change réel est conditionnée positivement par les variations contemporaines des termes de l'échange et de la productivité globale, et négativement par la variation contemporaine de la demande américaine et les variations retardées d'une période des termes de l'échange et de la demande japonaise. Il convient de noter que les signes et les valeurs des coefficients sont conformes à nos attentes. Il nous paraît cependant étonnant que la préférence pour le présent ne guide pas l'évolution du taux de change réel à court terme. En ce qui concerne le paramètre de la vitesse d'ajustement ( α = =-0,627), deux remarques peuvent être faites. Tout d'abord le signe négatif est celui attendu. Ensuite, sa valeur est relativement grande, ce qui suggère qu'après un choc le taux de change réel a tendance à revenir rapidement vers son équilibre de long terme stationnaire. Enfin, le R2 du modèle n'est pas très élevé puisque les déterminants fondamentaux réels du taux de change réel expliquent un peu moins de la moitié de sa variance trimestrielle. Ce résultat est attendu puisqu’à court terme le change réel est également fonction de variables nominales telles que les taux d'intérêt et la masse monétaire, sans oublier les nombreux facteurs réels stationnaires exclus de l'analyse de long terme, à savoir le différentiel d'intérêt réel, les dépenses publiques, le déficit public et le degré d'ouverture. Là encore, la spécification adoptée est globalement satisfaisante. Premièrement, les tests sur les résidus sont validés. La normalité des résidus est acceptée par le test de Jarque-Bera, i.e. la probabilité de rejeter l'hypothèse nulle est de 17,3%. La non stationnarité est écartée par le test PP, i.e. les statistiques calculées sont bien supérieures aux valeurs critiques à 5%. L'homoscédasticité est acceptée par les tests de White et ARCH avec des probabilités de rejet de l'hypothèse nulle de 54,9% et 68,3%. Enfin, la non autocorrélation des résidus est vérifiée à travers les tests de Durbin-Watson, de Ljung-Box et du multiplicateur de Lagrange de BreuschGodfrey. Deuxièmement, cette relation est globalement stable. En effet, d'une part les résidus récursifs (figure 5) et d'autre part les tests CUSUM et CUSUM carrés (figure 6) ne révèlent pas de sources d'instabilité apparentes. 4. Calcul du mésalignement 4.1. Le mésalignement courant A partir de la relation de long terme estimée, il est possible de calculer l'écart existant entre le taux de change réel observé et d'équilibre, i.e. le mésalignement réel8 (figure 7). Deux périodes bien distinctes sont mises en évidence. D'abord, le dollar australien est constamment surévalué de 1976 à 1985, quelle que soit la méthode d'estimation utilisée. Cela correspond à une période sur laquelle de multiples systèmes de changes fixes se sont succédés. Ensuite, après la brutale dépréciation réelle (et nominale) de 1985, provoquée par le passage en changes flexibles, la monnaie locale est sous-évaluée en permanence (selon l'estimation par maximum de vraisemblance) ou proche de l'équilibre (selon l'estimation par moindres carrés dynamiques). De ces résultats, une conclusion très importante semble se dégager. La nature du régime de change a un rôle crucial sur l'ampleur du mésalignement dans le cadre de l'économie australienne, à savoir que des changes fixes seraient propices à la surévaluation et des changes flexibles limiteraient voire annuleraient les tensions à la 5 surévaluation. Par conséquent, il serait tentant de dire que l'adoption d'un système de change flexible a été une bonne décision de politique économique. Néanmoins, statuer de la sorte sur l'efficacité des changes flexibles peut s’avérer abusif. En effet, les calculs réalisés ci-dessus sont basés sur un taux de change réel d'équilibre estimé à partir des valeurs observables des déterminants fondamentaux. Le mésalignement réel obtenu est donc un mésalignement courant. Il ne permet pas de prendre en compte les écarts possibles de ces derniers par rapport à leur sentier de croissance potentielle, évacuant ainsi une source importante de déséquilibre. 4.2. Le mésalignement total Etant donné que le mésalignement calculé précédemment ne prend pas en compte les déviations durables des fondamentaux autour de leur équilibre de long terme, il est probable que les périodes de surévaluation et de sous-évaluation trouvées soient en réalité plus prononcées. Par conséquent, il est capital de substituer les valeurs observables par des valeurs dites soutenables, tendancielles ou encore permanentes retraçant les mouvements longs (de basse fréquence) des fondamentaux. Ces dernières sont obtenues en effaçant des séries contemporaines les mouvements transitoires (de haute fréquence), i.e. les différents types de cycle (cycles d'affaire et mouvements saisonniers). Cette décomposition est réalisée par le biais du filtre de HodrickPrescott [1980]. Finalement, nous pouvons déduire une série temporelle pour le taux de change réel d'équilibre de long terme en introduisant les valeurs soutenables (filtrée HP) des termes de l'échange, de la demande japonaise, de la demande américaine, du taux d'intérêt réel américain, de la préférence pour le présent, et de la productivité globale dans les deux relations de long terme estimées (par le maximum de vraisemblance et les moindres carrés dynamiques) : ML : et*hp =0,673totthp +0,223ytjaphp −0,327ytusahp +0,023rt whp −0,407ρthp +0,670uthp −2,467 (10) DLS : et*hp =0,890totthp +0,207ytjaphp −0,239ytusahp +0,023rt whp +0,699uthp −5,745 (11) A partir des taux de change réels d'équilibre ainsi calculés, il est possible de déduire deux indicateurs du mésalignement réel total du dollar australien (figure 8) correspondant à l'écart entre le taux de change réel observé et les normes d'équilibre données par (10) et (11) comme : misthp =et −et*hp (12) Globalement, les deux méthodes d’estimation aboutissent au même constat9. Deux enseignements majeurs peuvent être dégagés : • D'une part, la situation de forte surévaluation réelle sur la période des changes fixes constatée lors de l'utilisation des données courantes est confirmée. En effet, de 1976 à 1985, le mésalignement réel moyen est toujours significativement positif, avec une période de surévaluation très marquée de 1981 à 1984 (autour de 15%). • D'autre part, la période de change flexible n'est plus caractérisée par une sous-évaluation continue de la monnaie australienne. Celle-ci peut être désormais séparée en cinq sous-périodes. De 1985 à la mi 1988, la monnaie est fortement sous-évaluée de plus de 10%. De fin 1988 à début 1992, elle devient surévaluée à plus de 6%. Elle retrouve une période de sous-évaluation de 1992 à 1996, mais cette fois-ci modérée de l'ordre 4%. De 1996 à 1998, le dollar australien est à nouveau faiblement surévaluée (de l’ordre de 5%). Enfin, depuis 1998, elle montre une légère tendance à la sous-évaluation. Par conséquent, à la lumière de ces résultats, l'habilité du système de change flexible à contenir les pressions à la surévaluation (même si celles-ci restent limitées) doit être nuancée lorsque les trajectoires d'équilibre de long terme des fondamentaux sont intégrées dans l'analyse. 5. Conclusion Nos résultats soutiennent donc l’existence d’un mésalignement du taux de change réel du dollar australien sur la période 1976-2000. Cependant, l’amplitude de variation de ce mésalignement a tendance à s’atténuer depuis l’adoption du régime de change flexible au milieu des années quatre-vingt. Par ailleurs, quant à l’impact des déséquilibres du taux de change réel sur la balance courante, à la dynamique explosive du déficit courant de la période du change fixe dans un contexte marqué par une forte 6 surévaluation du dollar australien, succède une dynamique convergente au cours de la période de change flexible où le déficit courant, bien que récurrent, a tendance à se stabiliser. La dégradation observée depuis 1997 correspond à la survenance de la crise asiatique. C’est sur la base de la dynamique convergente du déficit courant constatée depuis l’adoption du change flexible et de la réduction de l’amplitude du mésalignement réel du dollar australien que notre analyse corrobore la thèse de la soutenabilité du déficit courant australien communément admise. Notes 0. Par définition, une économie est solvable si la valeur présente nette de ses excédents commerciaux est égale à son endettement externe courant. 1. En réalité, des proxies sont utilisées pour approcher certaines variables théoriques. Ainsi, la productivité globale est reflétée par le PIB réel par tête, la préférence pour le présent par l’absorption totale et la consommation privée, la demande étrangère par les importations américaines et japonaises et le taux d’intérêt réel mondial par le taux d’intérêt réel américain. De plus, le taux de change réel est calculé comme le taux de change réel effectif de l’Australie (voir annexe). 2. Ces résultats sont confirmés par les tests ADF. 3. Toutefois, l'influence des variables I(0), i.e. les fondamentaux stationnaires en niveau, ne doit pas être négligée dans l'étude des dynamiques de court terme. 4. Cette étape est précédée de l’exercice consistant à déterminer le nombre de retards du VAR. la stratégie que nous adoptons est relativement simple. Nous estimons plusieurs spécifications VAR en retenant un ordre de retard différent pour chacun d'entre eux. Nous choisissons alors celle que minimise les critères Schwarz (noté « SB ») et Akaike (noté « AIC »). Ces derniers nous suggèrent de retenir un retard optimal p=1 (Tableau 3). 5. Le paramètre associé à l'équation 5 est aussi significatif mais étant donné que sa valeur est supérieure à 2, il ne peut constituer un terme de rappel adéquat pour une relation stationnaire. 6. De plus, ce résultat est confirmé par le test ARCH. 7. Cette relation ne peut pas être utilisée comme un modèle de prévision pour le taux de change réel à court terme puisqu’elle n’intègre pas l’influence des variables stationnaires réelles et nominales. 8. Etant donné que ces deux séries sont exprimés en logarithme, l'indicateur du mésalignement en pourcentage se déduit en faisant simplement la différence entre celles-ci (multipliée par 100). 9. Il convient de préciser que l'estimation par les moindres carrés dynamiques tend à amplifier légèrement l'importance du mésalignement par rapport à l’estimation par le maximum de vraisemblance. References 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. BAFFES J., ELBADAWI I. AND O’CONNELL S. A (1999), « Single-Equation Estimation of the Equilibrium Real Exchange Rate », in Hinkle L. E. et Montiel P., Exchange Rate Misalignment : Concepts and Measurement for Developing Countries, Oxford University Press, New York. BROWN R. L., DURBIN J. AND EVANS J. M., (1975), « Techniques for Testing the Constancy of Regression Relationships over time », Journal of the Royal Statistical Society, Series B, 37, 149-192. CLARK P. AND McDONALD R., (1998), « Exchange Rates and Economic Fundamentals : Methodological Comparison of BEERs and FEERs », IMF Working Paper, n°98/87. DAVIDSON R. AND McKINNON J. G., (1993), « Estimation and Inference in Econometrics », New-York, Oxford University Press. EDWARDS S., (1989), “Real Exchange Rates, Devaluation and Adjustment : Exchange Rate Policy in Developing Countries”, MIT Press. EDWARDS S., (1994), « Real and Monetary Determinants of Real Exchange Rate Behavior : Theory and Evidence from Developing Countries », in Williamson J., ed., Estimating Equilibrium Exchange Rates, Washington, D.C., Institute for International Economics. ENDERS, W. (1995), “Applied econometric time series”, John Wiley and Sons, INC. ENGLE, R.F. and C.W.J. GRANGER (1987), “Cointegration and error correction: representation, estimation and testing”, Econometrica. HINKLE L. E. AND MONTIEL P., (1999), « Exchange Rate Misalignment : Concepts and measurement for Developing Countries », Oxford University Press, New York. 7 10. JOHANSEN, S. (1991), “Estimation and hypothesis testing of cointegration vectors in Gaussian vector autoregressive models”, Econometrica, 59, pp.1551-1590. 11. KAMINSKY, G., S. LIZONDO and C.M. REINHART (1997), “Leading indicators of currency crisis”, IMF Working Paper, n°WP/97/79, 43p. 12. LEACHMAN, L.L. THORPE (1998), “Intertemporal solvency in the small open economy of Australia”, Economic Record, vol.74, n°226, pp.231-242. 13. SAIKKONEN P., (1991), « Asymptotically Efficient Estimation of Cointegration Regressions », Econometric Theory, 7, 1-21. 14. STEIN J., (1994), « The Natural Exchange Rate of the US Dollar and Determinants of Capital Flows », in Williamson J., ed., Estimating Equilibrium Exchange Rates, pp. 133-176, Washington, D.C., Institute for International Economics. 15. STEIN, J., P.R. ALLEN and ass. (1995), “Fundamental determinants of exchange rate”, Clarendon Press, Oxford. 16. STOCK J. H. ET WATSON M. W., (1988), « Variables trends in Economic Time Serie », Journal of Economic Perspectives, 2, 147-174. 17. SVIZZERO, S. (2001), “La politique économique australienne depuis 1983. Réformes et mutations associées à l’ouverture”, Géoéconomie. (“The Australian economic policy since 1983. Reforms and mutations resulting from openness”). 18. WILLIAMSON J. (ed), (1994), « Estimating Equilibrium Exchange Rate », Washington, D.C., Institute for International Economics. 19. WILLIAMSON J., (1983), « The Exchange Rate System », MIT Press. 8 1998 1996 1994 1990 1988 1982 1978 1974 1972 1992 105 1986 0 -1 1984 110 1980 1 1976 115 1970 2 100 -2 95 -3 90 -4 85 -5 Chart 1. Current Account (% GDP) 2000 1999 1998 1997 1996 1995 1994 1993 1992 1991 1990 1989 1988 1987 1986 1985 1984 1983 1982 1981 1980 1979 1978 1977 1976 1975 1974 1973 1971 1970 1972 80 -6 Chart 2. Real Exchange Rate 0 .1 0 3 0 2 0 0 .0 5 1 0 0 0 .0 0 -1 0 -2 0 -3 0 -0 . 0 5 7 8 8 0 8 2 8 4 8 6 8 8 9 0 C U S U M -0 . 1 0 9 2 5 % 9 4 9 6 9 8 0 0 9 8 0 0 S ig n i fi c a n c e 1 .2 1 .0 0 .8 -0 . 1 5 0 .6 80 82 84 86 88 90 92 94 R ecu rsiv e R es id u als 96 98 00 0 .4 0 .2 ± 2 S. E. 0 .0 Chart 3 .Recursive residuals (Long Term) -0 .2 7 8 8 0 8 2 8 4 8 6 C U S U M 8 8 9 0 9 2 o f S q u a re s 9 4 5 % 9 6 S i g n i fic a n c e Chart 4. CUSUM test (Long Term) 3 0 0 .1 0 2 0 1 0 0 .0 5 0 -1 0 -2 0 0 .0 0 -3 0 8 6 8 7 8 8 8 9 9 0 9 1 9 2 9 3 C U S U M 9 4 5 % 9 5 9 6 9 7 9 8 9 9 0 0 9 8 9 9 0 0 S ig n ific a n c e -0 . 0 5 1 .4 1 .2 1 .0 -0 . 1 0 78 80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 0 .8 00 0 .6 R ecu rsiv e R es id u als ± 2 S.E. 0 .4 0 .2 Chart 5 .Recursive residuals (Short Term) 0 .0 -0 . 2 8 6 8 7 8 8 8 9 9 0 C U S U M 9 1 9 2 9 3 9 4 9 5 o f S q u a re s 5 % 9 6 9 7 S ig n ific a n c e Chart 6. CUSUM test (Short Term) 25 25 20 20 15 15 10 10 janv-00 janv-99 janv-98 janv-97 janv-96 janv-95 janv-94 janv-93 janv-92 janv-91 janv-90 janv-89 janv-88 janv-87 janv-86 janv-85 janv-84 janv-83 janv-82 janv-81 janv-80 janv-79 janv-78 -5 janv-77 janv-00 janv-99 janv-98 janv-97 janv-96 janv-95 janv-94 janv-93 janv-92 janv-91 janv-90 janv-89 janv-88 janv-87 janv-86 janv-85 janv-84 janv-83 janv-82 janv-81 janv-80 janv-79 janv-78 janv-77 -5 janv-76 0 0 janv-76 5 5 -10 -15 -10 -20 -15 -25 -20 -30 Johan_courant SW_courant Chart 7. Johansen & SW current misalignement Johan_HP SW_HP Chart 8. Johansen & SW total misalignement ( filtred) 9 20 0 M is a lig n m e n t (J o h a n s e n ) M is a lig m e n t (S to c k & W a t s o n ) 15 C u r r e n t A c c .(% G D P ) (R ig h t A x is ) -1 10 -2 5 0 1999 1998 1997 1996 1995 1994 1993 1992 1991 1990 1989 1988 1987 1986 1985 1984 1983 1982 1981 1980 1979 1978 1977 1976 -3 -5 -4 -1 0 -5 -1 5 F le x ib le E x c h a n g e R a te F ix e d E x c h a n g e R a te -2 0 -6 Chart 9. Current account and Misalignment Model (1) Model (2) Model (3) Real Fondamentals Domestic Factors Real GDP per capita -2.18 0.02 4.304* Total absorption -2.62 -1.045 -0.675 Public expenses -5.706* -3.080* -1.037 -2.778 -1.199 -0.444 -2.817 -2.271 -0.797 -2.334 -2.154 -1.328 -3.887* 0.118 2.505* -1.826 -1.981 -0.998 -1.631 0.421 4.256* -2.323 0.321 3.777* Private consumption External Factors Real effective exchange rate Terms of trade Openess degree American interest rate American demand Japanese demand Real Fondamentals Domestic Factors Real GDP per capita Total absorption Private consumption External Factors Real effective exchange rate Terms of trade American interest rate American demand Japanese demand Statistic Model (1) Statistic Model (2) Statistic Model (3) -9.394* -9.415* -8.251* -13.999* -13.827* -13.783* -14.824* -14.713* -14.699* -9.106* -9.153* -9.171* -7.681* -7.589* -7.471* -8.090* -8.071* -8.111* -11.253* -11.145* -10.127* -12.371* -12.270* -11.291* Tab. 2 - Tab. 1 - Var (p) p=1 p=2 p=3 p=4 SB -24.141 -22.597 -21.342 -19.88 Tab. 3 - AIC LL -26.147 1384.366 -25.879 1419.97 -25.901 1470.069 -25.715 1509.766 Eigenvalue LR 0.442 0.362 0.219 0.151 0.083 0.052 0.002 158.37 100.11 55.24 30.57 14.2 5.5 0.17 Critical value to 5% 124.24 94.15 68.52 47.21 29.68 15.41 3.76 Tab. 4 - Critical value to 1% 137.57 103.18 76.07 54.46 35.65 20.04 6.65 Number of CV Any** at the most 1* at the most 2 at the most 3 at the most 4 at the most 5 at the most 6 10 Normalized cointegration vector e t-1 1 tot t-1 y jap t-1 y usa t-1 r w t-1 ρ t −1 Long-term relation u -0.673 -0.223 0.327 -0.023 0.407 -0.67 (-6.763) (-3.982) (-3.778) (-10.338) (-1.522) (-2.924) C 2.467 et tot t VECM ∆e ∆ tot ECT -0.434* (-4.740) 0.359* (-3.145) -0.629* (-3.332) 0.029 (-0.326) -0.046 (-0.524) -0.006 (-1.263) -0.098 (-0.437) -0.035 (-0.612) 0.063 (-0.874) 0.172 (-1.448) 0.102 (-1.793) -0.09 (-1.610) -0.003 (-0.972) 0.116 (-0.822) ∆ e t-1 ∆tot t-1 ∆ y jap t-1 ∆ y usa t-1 ∆ r w t-1 ∆ρ t-1 ∆ u t-1 µ0 D reg R2 PP 0.612 (-1.768) -0.024* (-4.056) -0.046* (-3.944) 0.27 -10.34 0.504* ∆y -0.142 (-1.336) 0.310* (-2.344) 0.066 (-0.301) -0.362* (-3.458) 0.189 (-1.844) -0.005 (-0.808) 0.051 (-0.196) 0.618 ∆y usa 0.024 (-0.218) -0.003 (-0.019) 0.468* (-2.043) -0.199 (-1.816) -0.132 (-1.236) 0.006 (-1.049) -0.341 (-1.253) 0.141 ∆r y usa t rw ut ∑ p µ0 j =− p ∆ytf− j C*j (.) Validity tests of the relation w 6.036* (-2.163) -1.268 (-0.533) -2.135 (-0.544) 2.214 (-1.177) -2.991 (-1.628) 0.219* (-2.112) -7.335 (-1.572) ∆ρ u 0.026 (-0.656) -0.037 (-0.758) 0.156 (-1.911) -0.039 (-0.989) -0.033 (-0.865) -0.002 (-0.765) -0.438* (-4.528) 0.024 (-0.864) -0.015 (-0.443) -0.024 (-0.421) 0.029 (-1.061) 0.035 (-1.312) 0.002 (-1.085) -0.085 (-1.261) -0.066 -0.394* 0.055 (-2.305) (-1.54) (-0.336) (-0.009) (-2.634) (-0.524) -0.005 0.011 0.025* 0.16 0.002 0.005* (-1.311) (-1.563) (-3.52) (-1.311) (-0.737) (-2.676) -0.001 0.006 -0.008 -0.42 0.002 -0.004 (-0.127) (-0.432) (-0.535) (-1.740) (-0.319) (-1.072) 0.19 -10.48 0.2 -10.37 0.17 -9.917 0.22 -10.23 Jarque 3.82 Bera 7.008* 1.431 0.758 4.061 11.747* LM(2) LM(4) 2.177 3.412 1.919 2.902 3.639 14.956* 18.134* 7.678 1.701 6.997 t 1 0.884* 0.203* -0.221* 0.022* 0.641* -5.259 t-stat (-12.24) (-3.81) (-4.41) (-8.185) (-3.637) (-3.606) Error correction model jap y jap 0.24 -9.776 Jarque ARCH(2) White ADF PP R Bera 0,889 0.328 3.692 85.114 -6.175 -6.014 p-value -0.849 -0.159 -0.809 (*) (*) * Critical values can be obtained in Davidson and Mackinnon (1993). 2 Tab. 6 - Short-term relation U t-1 ∆et ∆ e t-1 ∆ tot t ∆ tot t-1 ∆ y jap t-1 ∆ y usa t 1 -0.603* 0.339* 0.697* -0.487* -0.144* -0.198* t-stat (-7.616) (-3.292) (-3.522) (-2.992) (-2.22) (-2.483) Validity tests of the relation JarqueR2 DF LM(10) White ADF PP Bera 0.471 2.141 2.721 14.018 34.146 -10.62 -10.6 p-value -0.256 -0.172 -0.509 (*) (*) *Critical values can be obtained in Davidson and MacKinnon (1993). Tab. 7 - 0.1 -9.847 6.2 0.353 0.846 2.39 4.84 ∆ut 0.552* (-1.92) Tab. 5 - p QLB 1 1.089 2 1.38 3 1.989 4 7.413 5 6 7.718 9.314 7 8 9 10 9.363 9.511 9.691 10.17 p - value 0.297 0.502 0.575 0.116 0.172 0.157 0.228 0.301 0.376 0.425 Tab. 8 - 11