Mort pour la France » Texte Jean-Pierre

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Mort pour la France » Texte Jean-Pierre
Daniel Jean Chubin
1928 – Lille
1944 – Chissey-en-Morvan
Jeune Leffrinckouckois
« Mort pour la France »
Texte Jean-Pierre Salengro
Mise en page Jean-Claude Lagrou
Né le 16 Décembre 1928 à vingt-trois heures cinquante, 196, boulevard
Montebello à LILLE (Nord) (Acte 4251). Fils de Nicolas CHUBIN, ajusteur, né le 30
novembre 1897 à MOSCOU (Russie), décédé le 28 septembre 1981 à dix-sept heures
quarante-cinq, retraité des Etablissements Verhaeghe-Leroy, 130, avenue Louis
Herbeaux à DUNKERQUE, section de ROSENDAËL (Acte 799) & d’Eufrosina
DUDA, ménagère, née le 10 mars 1902 à ARLAMOWSKA-WOLA (Pologne),
décédée le 24 février 1986 à cinq heures trente, sans profession, 130, avenue Louis
Herbeaux à DUNKERQUE, section ROSENDAËL (Acte 188). Ils étaient alors
domiciliés 15/12, Rue de la Verrerie à DUNKERQUE. Leurs funérailles respectives
furent célébrées dans l’intimité et suivies de l’inhumation au cimetière de
DUNKERQUE, allée E 40, Case 1. Au moment de sa naissance, ils étaient domiciliés
242, Rue du Faubourg de Roubaix à LILLE (Nord). Son père était entré en France le
22 novembre 1922 et sa mère, le 24 Mars 1924. Tous deux avaient quitté leurs
lointains pays pour chercher et trouver du travail en France. Leur mariage fut célébré
le 16 décembre 1927 à neuf heures à MALO-LES-BAINS (Acte 68) ; lui exerçant la
profession d’ajusteur ; elle étant sans profession, ils étaient alors domiciliés Avenue
Loubet à MALO-LES-BAINS. De leur union naîtront deux enfants :
1) - Daniel, Jean CHUBIN
-
ci-dessus –
2) – Simonne CHUBIN
Née le 11 décembre 1931 à cinq heures trente à l’Hôpital de DUNKERQUE, sis à
ROSENDAËL (Acte 762).
Elle devait épouser le 20 Août 1966 à neuf heures quinze à DUNKERQUE (Acte
158), employée de bureau.
Albert, Eugène, André BOLLENGIER-BAZIMON, mécanicien.
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Né le 15 Octobre 1938 à vingt-deux heures à l’Hôpital de DUNKERQUE, sis à
ROSENDAËL (Acte 754).
Décédé le 4 avril 2012 à neuf heures vingt, retraité, résidence La Pergola, 931,
avenue de Rosendaël/Jacques Collache à DUNKERQUE, section de ROSENDAËL
(Acte 322). Inhumé à DUNKERQUE, Allée E 38, case 42.
Fils d’Eugène, Louis, Joseph BOLLENGIER, né le 31 décembre 1907 à ? & de
Simonne, Eugénie BAZIMON, journalière, née le 19 septembre 1907 à
ROSENDAËL.
Reconnu le 22 juillet 1939 par sa mère à DUNKERQUE.
Reconnu le 21 novembre 1939 par son père à DUNKERQUE.
Légitimé au mariage de ses parents le 22 novembre 1939 à DUNKERQUE.
Mariage dissous par jugement de divorce du Tribunal de Grande Instance de
DUNKERQUE rendu le 7 janvier 1970. Ordonnance de non-conciliation du 21
mars 1968.
De 1930 à Mars 1944, Daniel, Jean CHUBIN passa sa jeunesse à
LEFFRINCKOUCKE où ses parents étaient domiciliés au 22 de la Cité de l’Usine
(aujourd’hui détruite). Il fréquenta d’abord l’école Jules Ferry (aujourd’hui détruite),
où il obtint son certificat d’études, il fut l’élève de Messieurs René DEBYSER &
GALLAND, puis à partir d’octobre 1942, il fréquenta l’Ecole Pratique devenue par la
suite le Lycée benjamin Morel (aujourd’hui détruit), rue Benjamin Morel à
DUNKERQUE, il était reconnu aussi pour ses aptitudes au dessin. Il fit sa
Communion Solennelle en 1940 à la Chapelle Jésus-Ouvrier (aujourd’hui détruite) de
LEFFRINCKOUCKE. Il était également Sociétaire de l’Union Sportive de
LEFFRINCKOUCKE (U.S.L.). Son grand gabarit lui permet de porter régulièrement
un blouson de l’armée britannique récupéré après l’Opération Dynamo et teint en noir
par sa mère afin de lui permettre une utilisation civile. Avant d’être évacué en Côte
d’Or comme beaucoup de dunkerquois de l’époque en application des mesures
d’évacuation des « bouches inutiles » imposées par les autorités occupantes. Sa
nouvelle patrie fut MENESSAIRE, malheureusement, il ne devait pas profiter
beaucoup de sa nouvelle résidence, puisque le 26 juin 1944 à neuf heures du matin, il
devait, en compagnie de deux jeunes gens d’ALLIGNY-EN-MORVAN : Roger
FLECK, âgé de seize ans et André CHARLES, âgé de dix-huit ans ; être assassiné par
les allemands à CHISSEY-EN-MORVAN (Saône & Loire), lieudit « Vauchezeuil ».
Deux témoignages sur les événements : celui de la fermière de VAUCHEZEUIL
(Commune de CHISSEY) et celui de Monsieur ERMENOU, qui fut maire de
CHISSEY ; suivent ci-après :
Témoignage de la fermière de VAUCHEZEUIL :
« Le matin du 26 juin 1944, le jeune Daniel CHUBIN passait à la ferme de
VAUCHEZEUIL, à cette époque exploitée par mon père, Monsieur CHAPOTOT. Il y
avait travaillé occasionnellement quelque temps auparavant. Il venait ce jour-là
chercher un peu de pommes de terre pour le ravitaillement de sa famille. Il nous dit en
partant qu’il allait faire une course à CHISSEY-EN-MORVAN.
A son retour, voyant deux des ouvriers de la ferme qu’il connaissait (ayant
travaillé avec eux) occupés à biner des betteraves dans un champ en bordure de la
route de MOUX, aux abords de la ferme, il s’arrêta pour leur parler.
C’est à ce moment qu’une colonne allemande s’arrêtait à la bifurcation des
routes SAULIEU, LES SETTONS. Les occupants commencèrent à mitrailler la
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campagne et, d’après les témoins de passage, des officiers inspectèrent les alentours à
la jumelle.
Une voiture s’était détachée du convoi, en direction de MOUX. Un soldat était
descendu et venait d’appréhender les deux premières victimes de ce drame : Roger
FLECK et André CHARLES qui, entendant la fusillade venaient de descendre de
leurs bicyclettes, près du chemin qui monte à la ferme.
Sous la menace de son arme, le soldat les conduisit, marchant leurs bicyclettes
à la main, au croisement des routes où ils allaient être fusillés.
Les deux vieux ouvriers, entendant la fusillade, venaient de conseiller à Daniel
de ne pas rester sur la route vu les circonstances. Il les écouta et repartit en bicyclette
en direction de MOUX.
Mais il avait dû être repéré à la jumelle, car la voiture qui s’était détachée du
convoi pour rejoindre les deux autres jeunes gens, continua sa route, un soldat sur le
marchepied mitraillant la campagne. Les deux vieux ouvriers se couchèrent dans le
champ en entendant siffler les balles.
Entre la ferme et PALAISOT, Daniel fut rejoint et contraint de monter dans le
véhicule alors qu’un soldat s’emparait de sa bicyclette pour revenir sur le lieu de la
colonne à l’arrêt, à la bifurcation des routes.
Daniel fut donc ramené près des deux autres jeunes gens. A ce moment je
suivais les évènements à la jumelle depuis la porte de la cuisine de la ferme. Je vis les
trois jeunes descendre dans le pré les bras en l’air. La haie me masquait un peu, mais
après plusieurs détonations, j’aperçu les corps allongés dans le pré. Un soldat alla
leur donner un coup de grâce.
Après le départ de la colonne, ma mère et une voisine se rendirent sur place
constater ce qui venait de se passer. Maman, à son grand étonnement, reconnu
le jeune CHUBIN qu’elle croyait rentrée à MENESSAIRE. Les autres furent
identifiés par la suite.
Ce crime accomplit le convoi reprit la route, abandonnant les corps sur place,
mais emmenant les trois bicyclettes et les papiers d’identité des trois victimes.
Ils allaient ce jour-là continuer leur carnage à DUN-LES-PLACES.
Récit d’une personne témoin du drame.
Témoignage de Monsieur ERMENOU, maire de CHISSEY :
VAUCHEZEUIL 26 juin 1944
Les allemands m’ayant pris, en janvier, ma voiture automobile, je me trouvais
donc dans l’obligation de circuler à bicyclette pour continuer à exercer ma
profession.
Il était environ neuf heures trente ; je me rendais ce jour-là à mon bureau
d’AVALLON où j’avais un rendez-vous urgent. Ayant pris la route nationale 80, je
côtoyais un convoi d’allemands circulant en camions. De temps à autre, les soldats
tiraient sur les civils se trouvant dans les champs ; j’avoue que je n’étais pas très
rassuré.
Arrivé au lieudit « VAUCHEZEUIL », au carrefour allant au lac des
SETTONS, je me trouvais devant un barrage de soldats qui se précipitèrent sur moi,
me demandant mes papiers. Après m’avoir fouillé, ils me conduisirent vers un groupe
de trois jeunes gens que je ne connaissais pas. Deux soldats allemands braquaient sur
nous leurs mitraillettes.
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Le défilé de troupes continuait sur la Nationale 80 quand vint vers nous un
sous-officier parlant français. Je l’interpellais aussitôt, lui demandant la raison pour
laquelle j’étais arrêté, lui formulant le désir de voir le chef de la colonne.
Quelques instants après, je vis venir vers nous celui que je reconnus pour être
le lieutenant WERFUTT qui faisait partie de la kommandature d’AUTUN, chargé
principalement du service du roulage.
Que me voulez-vous, me dit-il ? Je lui fis voir mes papiers ainsi que le permis
de circuler qu’il me visait tous les trimestres depuis plus d’un an. M’interrogeant sur
ma présence en ce lieu, je lui rappelais la visite que je lui avais faite lors de la prise
de ma voiture par les allemands, ne trouvant de ce fait dans l’obligation de circuler à
bicyclette pour me rendre de CHISSEY à mon bureau d’AVALLON.
Il vérifia une nouvelle fois mes papiers et me dit finalement : « retournez chez
vous, ce n’est pas le jour de circuler ».
Je repris ma bicyclette se trouvant entre les mains d’un allemand et prit
aussitôt la direction de mon domicile.
Peu avant mon arrivée, j’entendis bien deux rafales de mitraillettes, mais
j’étais loin de me douter du crime qui venait d’être perpétué sur la personne des trois
pauvres enfants qui se trouvaient avec moi quelques instants plus tôt.
Ce jour-là, le hasard a bien voulu marquer hélas pour moi seul les arrêts du
destin.
Combien je regrette de ne pas avoir connu le sort qui attendait les trois
pauvres victimes de la sauvagerie de ces soldats qui se sentaient traqués et dont la
rage était sans borne.
Connaissant le chef de la colonne, je serais alors intervenu en leur faveur et n’ayant rien à
reprocher à ces trois enfants, ils m’auraient suivi dans ma libération.
P.S. : J’ai appris par la suite que deux de ces jeunes gens étaient d’ALLIGNYEN-MORVAN et se nommaient Roger FLECK et André CHARLES. Le troisième de
MENESSAIRE s’appelait Daniel CHUBIN.
Un acte de décès fut établi de la façon suivante : Le 26 Juin 1944 à neuf heures
en la Commune de CHISSEY-EN-MORVAN (Saône & Loire), lieudit
« VAUCHEZEUIL » est décédé Daniel, Jean CHUBIN, résidant à MENESSAIRE
(Côte d’Or), né à LILLE (Nord) le 16 décembre 1928, sans profession. Fils de Nicolas
CHUBIN, ajusteur & d’Eufrosina DUDA, sans profession, domiciliés à
LEFFRINCKOUCKE (Nord), résidants à MENESSAIRE (Côte d’Or) (Acte 3).
Malgré le mauvais temps, une grande affluence est venue le dimanche 23 juin
1946 honorer la mémoire des trois jeunes français assassinés. Une stèle, élevée au bord
de la route, à l’endroit où les trois malheureux trouvèrent la mort, fut inaugurée par le
sous-préfet d’AUTUN, accompagné de Monsieur BOUGRAIN, député de Saône &
Loire et Monsieur ROCLORE, député de la Côte d’Or, ainsi que des maires des
environs (ALLIGNY-EN-MORVAN, CHISSEY-EN-MORVAN, MENESSAIRE,
etc…). On remarquait également Monsieur Calude GUYOT, ancien député de la Côte
d’Or. Le groupe Bayard était représenté. La fanfare d’AUTUN ouvrit et clôtura la
cérémonie. Des discours furent prononcés par Monsieur le Maire de CHISSEY, le
docteur WALTER, qui après avoir salué la mémoire des disparus, refit l’historique du
drame au cours duquel trois enfants de quinze à dix-huit ans, pas même maquisards,
tombèrent victimes de la barbarie nazie, puis par Monsieur le Maire d’ALLIGNY, et
Monsieur BOUGRAIN, qui exalta la grandeur de la France, et enfin par Monsieur le
sous-préfet d’AUTUN qui, après avoir insisté sur la barbarie nazie et la justice
implacable qui doit frapper le peuple allemand et ses chefs , dégagea la leçon de cette
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cérémonie : « le besoin de ne pas oublier ». Enfin aux accents de la « Marseillaise »,
trois écoliers vinrent déposer des gerbes au pied du monument qui marquera pour
toujours l’attachement du peuple français à ses héros (La Bourgogne Républicaine du
Mardi 25 Juin 1946) (photo ci-dessous).
Stèle de CHISSEY-EN-MORVAN
Le 7 février 1947, le Tribunal Militaire de DIJON avait à juger le major
allemand HOLSTEIN, le capitaine MAYOR et l’interprète GOLDBERG.
Tous trois étaient inculpés d’assassinats par représailles, aux cours
d’expédition dirigées contre les Maquisards de la NIEVRE.
Le capitaine MAYOR commandait le bataillon qui opéra dans le Morvan,
HOLSTEIN & GOLDBERG y participaient.
Tous trois furent condamnés à des peines variant entre vingt ans de travaux
forcés et la peine capitale.
Deux officiers supérieurs, le colonel HULF et le général HIPP, en fuite, furent
condamnés par contumace à la peine de mort. Tous deux auraient été les instigateurs
de ces « expéditions punitives ».
Le général HIPP découvert dans un camp de prisonniers et le colonel HULF,
remis à la justice française par les autorités américaines de DACHAU, comparurent le
22 janvier 1948 devant le Tribunal Militaire de LYON (section de DIJON) sous
l’inculpation de complicité d’assassinat par représailles. Après le réquisitoire et les
plaidoiries, après un court délibéré, rapporte un double verdict d’acquittement.
« COMMENT SONT FAITES LES ENQUETES ? »
On a jugé à DIJON, les incendiaires et assassins de DUN-LES-PLACES.
Sur vingt-quatre inculpés on en a trouvé trois. Les autres, où sont-ils ? Peutêtre tués ou cachés sous un faux nom. Peut-être encore dans la Légion, en Indochine,
ils continuent leurs massacres, car par la grâce de Monsieur DIETHELIN, ils ont pu
s’engager dans l’armée française.
Tous les Républicains et Patriotes sont scandalisés des jugements des nazis et
de leurs complices français condamnés presque tous à des peines dérisoires.
Comment sont donc faîtes les enquêtes ?
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Avant d’incendier et d’assassiner à DUN-LES-PLACES, les boches commirent
d’autres crimes.
Rappelons les faits : Le 26 juin 1944, une colonne de S.S. partait d’AUTUN se
dirigeant sur SAULIEU, à VAUCHEZEUIL, vers CHISSEY (Saône & Loire), ils
assassinent lâchement trois petits français, un réfugié du Nord, Daniel CHUBIN
quinze ans, qui venait de chercher des provisions ; FLECK Roger seize ans et
CHARLES André dix-huit ans, qui se rendaient à AUTUN rendre visite à un
camarade blessé soigné dans une clinique.
Les enfants voyant la colonne se sont cachés derrière une pile de bois, les
brutes les aperçoivent et après un simulacre de jugement les fusillent. De la ferme on
a vu s’accomplir le crime. Quatre kilomètres plus loin, les boches font sortir du bois
deux bûcherons, les fouillent, les menacent, les traitent de terroristes, mais ne leur
font aucun mal.
Par la presse régionale, les familles des petites victimes ont appris le procès,
quarante-huit heures avant son ouverture. Ils ont été obligés de téléphoner au
Procureur du Gouvernement, afin d’être entendus comme témoins. Se moque t’on
d’Eux ? Quand on juge des bandits de cette espèce, toute la lumière ne devrait-elle
pas être faite, ne devrait-on pas chercher tous les renseignements, tous les
témoignages pour les confondre ?
Il est inadmissible que les familles et les témoins, tous ceux qui pouvaient aider
à confondre les coupables n’aient pas été entendus.
Article de Monsieur BAROILLER, paru dans la Bourgogne
Républicaine du 22 Janvier 1948.
Le samedi 30 mai 1959 à quinze heures, au cimetière de DUNKERQUE se
déroulait la cérémonie de la bénédiction des corps des réfugiés que l’Union Régionale
des Sinistrés avait ramenés à DUNKERQUE des lieux de replis où ils étaient décédés.
Les corps qu’ils avaient recueillis étaient rassemblés en ce lieu, sous les fleurs,
devant les personnalités. Le drapeau des déportés que tenait Monsieur
ETCHEVERRY, s’inclinait sur ces restes.
Se recueillaient devant ces cercueils Messieurs Jacques PENEL, sous-préfet
de DUNKERQUE ; Lucien MAILLART, adjoint au maire, représentant Monsieur
Paul ASSEMAN, conseiller général, maire de DUNKERQUE ; les adjoints DE
SAINT JAN & CASTIEN ; le lieutenant DEPUYDT, commandant d’armes ;
GREGOIRE, commissaire principal, chef de la sûreté. Monsieur le Chanoine Charles
DEVEMY, doyen de Saint Eloi donna aux corps devant l’assemblée des familles, la
bénédiction avant l’inhumation.
Monsieur ARCIER, président local, qu’entouraient Monsieur
COURTECUISSE, président régional des sinistrés et Messieurs DECOONINCK,
COZETTE, BOCKELEE, évoqua le grand drame de l’évacuation. Tous partaient avec
au cœur le grand désir de revenir au plus tôt. Ce furent ensuite la longue attente et pour
certains le décès en terre lointaine.
Ces morts en exil forcés reviennent en des cercueils dans cette région
dunkerquoise qu’en leur pensée, avant de mourir, ils ont sans doute revue une dernière
fois avec nostalgie.
Ainsi sans doute en fût-il pour le jeune CHUBIN, quinze ans, fusillé en Côte
d’Or par les allemands et dont la touchante mémoire fut évoqué par Monsieur
ARCIER et par Monsieur MAILLART qui salua les cercueils au nom de
l’Administration Municipale et rappela, lui aussi, le douloureux exode. Il formula le
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vœu que tant d’épreuves et de deuils puissent contribuer au retour définitif d’une
immuable paix.
Les corps ensuite furent déposés au caveau provisoire en attendant leur
inhumation définitive à DUNKERQUE et dans les différents cimetières de
l’arrondissement.(Nouveau-Nord du Mardi 2 Juin 1959).
Quand à Daniel CHUBIN, il repose au cimetière de DUNKERQUE, Allée E 3,
carré des Victimes Civiles, allée 6, 8° Tombe.
Tombe de Daniel CHUBIN
« Mort pour la France », il fut le plus jeune fusillé de l’arrondissement de
DUNKERQUE et son nom figure sur le Monument aux Morts de
LEFFRINCKOUCKE.
Monument aux Morts de LEFFRINCKOUCKE
Le Conseil Municipal de LEFFRINCKOUCKE lors de sa séance du 2
décembre 1969 devait honorer sa mémoire en donnant son nom à une voie nouvelle du
secteur gare de la Commune.
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