analyse de la compétitivité et du developpement de la filière solaire
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analyse de la compétitivité et du developpement de la filière solaire
ANALYSE DE LA COMPÉTITIVITÉ ET DU DEVELOPPEMENT DE LA FILIÈRE SOLAIRE THERMIQUE EN FRANCE - SYNTHÈSE - Étude réalisée pour le compte de l’ADEME par Ernst & Young/TECSOL/Uwe Trenkner Consulting 1 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France L'ADEME EN BREF L'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME) est un établissement public sous la tutelle conjointe du ministère de l'Ecologie, du Développement et de l’Aménagement durables, et du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Elle participe à la mise en oeuvre des politiques publiques dans les domaines de l'environnement, de l'énergie et du développement durable. L'agence met ses capacités d'expertise et de conseil à disposition des entreprises, des collectivités locales, des pouvoirs publics et du grand public et les aide à financer des projets dans cinq domaines (la gestion des déchets, la préservation des sols, l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables, la qualité de l'air et la lutte contre le bruit) et à progresser dans leurs démarches de développement durable. www.ademe.fr Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite selon le Code de la propriété intellectuelle (art. L 122-4) et constitue une contrefaçon réprimée par le Code pénal. 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Évaluation de la structuration actuelle de la filière solaire thermique (métropole et DOM) ........................................................................................... 5 A.1 Cartographie des acteurs de la filière ..................................................................................... 5 A.2 La situation dans les DOM COM............................................................................................. 7 A.3 La Recherche et le Développement ........................................................................................ 7 A.4 La Fabrication.......................................................................................................................... 8 A.5 La Qualification / Certification des procédés ........................................................................... 9 A.6 La Distribution ....................................................................................................................... 10 A.7 La Conception et les BET ..................................................................................................... 11 A.8 La Formation ......................................................................................................................... 11 A.9 L’installation........................................................................................................................... 12 A.10 B. Les services d’exploitation et d’entretien/maintenance ..................................................... 13 Évaluation de la structure de la demande et de la perception de l’offre par les demandeurs ........................................................................................ 14 B.1 Profil des demandeurs en solaire thermique individuel ........................................................ 14 B.2 Profil des demandeurs en solaire thermique collectif ........................................................... 14 B.3 Les principaux facteurs encourageants et décourageants du choix de l’énergie solaire thermique.......................................................................................................................................... 15 B.4 Positionnement de l’offre face aux systèmes concurrents (bois énergie, pompe à chaleur, chauffe-eau thermodynamique) ....................................................................................................... 16 B.5 C. Structure de l’offre et perception de la demande pour les professionnels ............................ 17 Structure des coûts de la filière et comparaison avec les systèmes concurrents ..................................................................................................... 19 C.1 Comparaison du solaire thermique avec les systèmes concurrents : point de vue règlementaire et environnemental .................................................................................................... 19 C.2 Répartition des coûts dans la chaine de valeur .................................................................... 21 C.3 Dispositifs incitatifs et évolution des coûts ............................................................................ 25 C.4 Comparaison des coûts du solaire thermique avec ceux de ses concurrents : vision à 2012 et perspectives à 2020 ..................................................................................................................... 26 C.5 Benchmark international : comparaison des coûts d’installation avec l’Allemagne et l’Autriche ........................................................................................................................................... 64 D. Diagnostic sur l’état de la filière et propositions de recommandations d’actions .......................................................................................................... 66 D.1 Analyse AFOM de la filière solaire thermique ....................................................................... 66 D.2 Perspectives de développement de la filière ........................................................................ 66 D.3 Recommandations d’actions ................................................................................................. 69 3 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Introduction Un décalage par rapport aux objectifs du Grenelle Les orientations énergétiques du Grenelle de l’environnement ont fixé un objectif de 930 000 tep en 2020, soit 1 l’atteint de 15 à 20 millions de m² installés . Divers mécanismes de soutien ont été mis en place afin de permettre un développement de la filière (crédit d’impôt, Fonds chaleur). Pourtant, à partir de 2008, le marché du solaire thermique individuel a entamé une décroissance que l’augmentation relative du marché collectif n’équilibre pas. L’ADEME a confié une mission au consortium Ernst & Young/TECSOL/Uwe Trenkner Consulting pour réaliser une étude sur la compétitivité de la filière. Cette étude s’est fondée sur des entretiens menés avec une quarantaine de professionnels du secteur : fabricants, distributeurs, installateurs, institutions, bureaux d’études… Le but de cette étude est de comprendre les différents mécanismes qui ont fait décroitre le marché ces dernières années ; de positionner la technologie vis-à-vis des solutions concurrentes telles que le chauffe-eau thermodynamique ou les solutions conventionnelles dans le contexte de la RT 2012 et de la rénovation. Il s'agit ensuite de comparer ces solutions à horizon 2020 en tenant compte, entre autres, de l’augmentation du coût des énergies fossiles ; enfin, il s'agit de proposer des recommandations pour le développement de la filière. Le présent rapport reprend des extraits et principaux résultats d’analyses réalisés au cours de l’étude. Il constitue la synthèse d’un rapport plus conséquent fournit par le consortium (200 pages). Cette synthèse est structurée en quatre parties : A. B. C. D. l’évaluation de la structuration actuelle de la filière solaire thermique ; l’évaluation de la structure de la demande et de la perception de l’offre par les demandeurs ; la structure des coûts de la filière et la comparaison avec les autres de production d’eau chaude sanitaire (renouvelables et non renouvelables) ; le diagnostic sur l’état de la filière, et la proposition de recommandations d’actions. 1 Pour mettre cet objectif en perspectif du marché global : 12,9 millions des résidences principales sont équipées d’une production d’eau chaude centralisée (source : ADEME/(CEREN) Chiffres Clés Bâtiment, 2012). En 2011 le poste ECS consommait 4,2 millions tep en maison individuelle et en appartement (source : CEREN, juin 2013). 4 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France A. Évaluation de la structuration actuelle de la filière solaire thermique (métropole et DOM) A.1 Cartographie des acteurs de la filière La cartographie de la filière solaire thermique a pour but de montrer les articulations entre les acteurs de la filière. Ne pouvant être résumée dans un seul schéma, il a été décidé de distinguer 4 cas qui permettent de couvrir l’essentiel des situations rencontrées sur le territoire français pour les systèmes solaires thermiques de production d’eau chaude sanitaire, que ce soit en métropole ou dans les DOM/COM (Antilles, Réunion, Calédonie notamment) : Le solaire thermique individuel dans le secteur du neuf Le solaire thermique individuel dans le secteur de la rénovation Le solaire thermique collectif dans le secteur du neuf Le solaire thermique collectif dans le secteur de la rénovation Un code de couleur spécifique a été employé pour définir les relations entre les acteurs : Flèches vertes concernant l’environnement des réalisations en indiquant un lien de conseil, de cadre règlementaire ou financier Flèches bleues indiquant sur la réalisation des travaux un lien contractuel direct de client à fournisseur Rmq : Les institutions représentent les acteurs en lien avec les mécanismes de soutien de la filière : l’ADEME, le MEDDE, les Régions etc. Pour chacune des couleurs, il a été distingué en continu les relations quasi systématiques et en pointillé les relations non systématiques. Par ailleurs apparaissent sur fond jaune-orangé les acteurs principaux de la filière solaire thermique qui seront analysés dans la suite du document. Cartographie du solaire thermique individuel : Solaire thermique individuel neuf Solaire thermique individuel en rénovation Hiérarchie des responsabilités Hiérarchie des responsabilités Les 2 pivots principaux sont le fabricant de CESI/SSC et le constructeur de Maisons Individuelles (CMISTE) ou pavillonneur ; le premier en tant que fournisseur et le second en tant que client. Le client final n’est qu’un bénéficiaire passif de l’offre solaire car il a acheté une résidence BBC globalement mais très rarement une installation solaire en particulier. Les acteurs tels que le distributeur ou encore l’installateur peuvent jouer un rôle important mais ils sont malgré tout secondaires ici. Le CMISTE est responsable de la qualité de l’installation car l’installateur est soustraitant. Cette responsabilité est très souvent en grande partie retransmise auprès du fabricant (voire du distributeur) qui fournit la grande majorité du matériel dans les conditions d’un contrat cadre et suite à des négociations fixant un cahier des charges. L’entité centrale est l’installateur. Il est responsable de la fourniture et pose du système solaire chez le particulier. Il passe, la plupart du temps, pour ses achats par un distributeur. De plus, certains distributeurs ont un SAV consistant ce qui permet à l’installateur de se reposer sur celui-ci en cas de soucis techniques. Cet installateur joue aussi souvent le rôle de l’exploitant. L’installateur interviendra donc le plus souvent s’il y a une panne. Le client final a un rôle important car il est souvent à l’origine de la demande d’un système solaire. Il doit également gérer l’aspect financier en ayant recours à des procédures de type CIDD ou des aides locales. Il peut être accompagné par l’installateur pour ce travail administratif. Enfin, il doit faire une déclaration préalable de travaux en mairie. 5 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Cartographie du solaire thermique collectif : Solaire thermique collectif neuf Solaire thermique collectif en rénovation Hiérarchie des responsabilités L’entité centrale et pivot est le promoteur / bailleur. Il est le fournisseur du bâtiment à des clients finaux et à ce titre possède la responsabilité de la bonne fourniture du système. Il mandate des acteurs pour la réalisation du programme immobilier et fait souvent appel à une entreprise générale (de plomberie), qui sous-traitante à un installateur spécialisé pour un lot solaire. Quelquefois le promoteur / bailleur peut faire directement appel à un installateur pour les travaux solaires. Sur la partie conception, le promoteur / bailleur fait appel à un architecte et à une équipe de maîtrise d’œuvre qui possède très rarement une spécialité en solaire. Le promoteur / bailleur peut s’adjoindre alors d’un conseil ponctuel de type AMO via un BET spécialisé. L’exploitant du système solaire est quasiment toujours nommé dans un second temps, lorsque le bâtiment est réceptionné et livré car il y a entre temps passation de celui-ci du promoteur vers le syndic de copropriété ou conseil de syndic. Dans beaucoup de cas, ce n’est pas l’installateur ou l’entreprise générale qui assure la maintenance du système solaire mais une entité spécialiste de la maintenance des systèmes de génie climatique. Dans d’autres cas, le solaire n’a pas de contrat de maintenance. Il est difficile dans le cas du neuf de mettre en place un dispositif de télésuivi assorti d’un contrat de bon fonctionnement voire de Garantie de Résultats Solaires. Hiérarchie des responsabilités L’entité centrale et pivot est le client qui est en majorité un utilisateur d’ECS (hôtel, collectivité locale, établissement semi public…) ou un bailleur social. Comme les travaux en rénovation sont souvent plus compliqués et posent des soucis, il existe souvent un BET missionné par le client pour assumer la maîtrise d’œuvre du projet. Le BET a aussi une mission de conseil auprès d’un architecte éventuellement sollicité pour ces travaux de rénovation. Le BET est souvent spécialisé en solaire. De par le fait que les BET spécialistes sont assez rares et mal répartis géographiquement, il arrive souvent, que des BET assez inexpérimentés assurent un rôle de conception et d’expertise. Le maitre d’ouvrage consulte et sélectionne un installateur ou une entreprise plus généraliste pour les travaux solaires. Dans cette configuration, un lot solaire est fréquent ce qui permet de favoriser des entreprises d’installations plus spécialisées. Sur la partie exploitation, il existe le plus souvent un exploitant pour la partie traditionnelle. Soit celui-ci intègre le solaire dans sa prestation moyennant un avenant, soit l’entreprise d’installation inclut dans son contrat pour le client en plus de l’installation une mission d’exploitation. Il y a alors deux exploitants sur site. C’est actuellement le plus courant car les exploitants traditionnels ne sont que très peu enclins à intégrer le solaire dans leur mission de base, sauf en cas de renégociation de leur contrat de maintenance générale. 6 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France A.2 La situation dans les DOM COM Dans les DOM/COM, l’électricité est quasiment la seule énergie finale utilisée (on constate quelques approvisionnements en GPL ou fioul mais l’immense majorité reste l’électricité). Du fait de la péréquation tarifaire, les opérateurs doivent supporter un surcoût de l’électricité : fuel, etc. Ce surcoût qui est pris en charge par la CSPE, est particulièrement onéreux, plus cher que le tarif de vente : en Guadeloupe par exemple, le coût global est à 280€ le MWh, contre 110 à la vente (source EDF). Par conséquent, afin de limiter les consommations d’électricité pour réduire les déficits et diminuer les émissions de CO2, l’électricité étant majoritairement produite à partir de sources fossiles, la RTAA DOM a été mise en place. La production d’ECS via le solaire thermique apparait comme une alternative intéressante, ce qui se traduit par une forte animation de la filière des opérateurs et des institutions (Conseils Régionaux et l’ADEME) afin de mettre en place un soutien au solaire et aux actions de MDE. Comme en métropole, la RTAA DOM se fonde sur les principes suivants : - améliorer la performance énergétique des bâtiments ; - limiter le recours à la climatisation ; - contribuer à la qualité de l’air à l’intérieur du logement ; - protéger la santé des occupants ; - garantir des conditions de confort, acoustique comme hygrothermique, minimales. Les exigences thermiques visent à limiter la consommation d’énergie, freiner le recours aux énergies fossiles au profit des énergies renouvelables et garantir un confort thermique minimal des occupants. Afin de limiter la consommation énergétique et favoriser les énergies renouvelables, désormais, à l’exception de la Guyane, tous les logements neufs doivent être équipés d’une installation d’eau chaude sanitaire. Dans tous les départements, toutes les installations d’eau chaude sanitaire devront en outre être alimentées par énergie solaire, à hauteur de 50 % au moins des besoins. Marché global du solaire thermique dans les DOM COM en France depuis 10 ans (source : Enerplan/Uniclima) Pour l’individuel, selon les données de l’ADEME (étude ESTHACE 2009), plus de 75% des chauffe-eau solaires individuels installés dans les DOM sont des systèmes monoblocs thermosiphons. Dans les Antilles, 25% des foyers sont équipés en eau chaude solaire. Pour le collectif, il est très difficile d’avoir des données statistiques distinctes fiables, les pouvoirs publics ne faisant plus d’observation ou d’accompagnement systématique du marché depuis la mise en place de la RTAA DOM. A.3 La Recherche et le Développement Les informations ont été collectées auprès de : ANR, ADEME SRER, CEA INES, CNRS I2M, CNRS PROMES, TECSOL, CNAM, Cardonnel, COSTIC, et les statistiques de cette partie ont été élaborées dans le cadre du travail de synthèse européen de la plateforme RHC. Les champs d’intervention de la R&D concernent la R&D amont et fondamentale, la R&D appliquée, la démonstration et l’expertise et suivi. Depuis 2007, sur la base de données des 41 projets étudiés, la R&D solaire thermique en France a généré 21 M€ de CA soit en moyenne 3,5 M€/an. Sur ces budgets, 30% étaient investis par des entreprises et 70% par des équipes de recherche publiques ou parapubliques. 7 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Au niveau des aides, toujours depuis 2007, environ 11 M€ ont été versés pour ces projets ce qui correspond à un niveau moyen de 52%. Les bénéficiaires des aides ont été à 80% des équipes de recherche publiques ou parapubliques. Répartition des budgets de R&D depuis 2007 – (Sources : FUI, OSEO, ANR, ADEME, FP7, FRI) Les projets de R&D sont souvent issus d’appels à projets incluant des thématiques prioritaires afin de répondre à des besoins techniques identifiés. Le processus de sélection des thématiques est effectué à la fois sur la base de l’analyse de la filière par les institutions comme l’ADEME ou encore l’ANR (entité elle-même constituée de manière mixte de chercheurs et d’institutions) mais aussi grâce aux remontées de doléances depuis la filière industrielle via les syndicats professionnels. Ce processus d’identification des sujets à développer bénéficie depuis 2012 d’un travail plus structuré grâce à la réalisation d’une feuille de route solaire thermique par l’ADEME et en concertation avec les principaux acteurs de la R&D français sur le sujet. Cette démarche de concertation devra être poursuivie et encouragée car elle permet de mieux « arrimer » les besoins de l’industrie pour améliorer sa compétitivité et les dépenses publiques d’accompagnement de la recherche en solaire thermique. Les évolutions ces dernières années mettent en évidence une tendance à la baisse du budget de la R&D. Cette tendance s’explique en partie selon deux phénomènes principaux : La difficulté à mobiliser du côté des professionnels des ressources importantes sur un sujet particulier à cause de la quasi absence de grandes entreprises dans le secteur (essentiellement des PME). Les opérateurs énergétiques historiques qui auraient pu jouer ce rôle ont préféré rester dans un rôle d’observation et d’accompagnement ponctuel de certains projets. Le manque de structuration sur plusieurs années d’une véritable politique de R&D pour le solaire thermique du côté institutionnel. Ce sujet a été financé chaque année au coup par coup et au gré des sujets des appels à projets du secteur du bâtiment essentiellement (ANR PREBAT en particulier). A.4 La Fabrication Les quatre principaux fabricants de capteurs présents sur le sol français sont Viessmann (fabricant allemand), Vaillant (fabricant allemand), Giordano Industries (fabricant français) et Clipsol (fabricant français - source : Solrico 2011). D’autres fabricants sont aussi présents en France (Tecnisun, Sun Ray, Dijoux, Robinsun) auxquels s’ajoutent les fabricants/ensembliers qui assemblent des matériels issus de fournisseurs mais ils apportent également de la valeur ajoutée en matière de « packaging », ou en développant leur propre système de régulation (software). Ce sont, sans être totalement exhaustif mais en citant les principaux : Eklor : fabricant et intégrateur systèmes solaires collectifs SOLISART : fabricant et intégrateur systèmes solaires SSC individuels et collectifs Atlantic : fabricant et intégrateur systèmes solaires individuels et collectifs Lacaze Energies : fabricant et intégrateur systèmes solaires collectifs Chaffoteaux et Maury : fabricant et intégrateur systèmes solaires individuels et collectifs Ellios Industries : fabricant et intégrateur systèmes solaires individuels Frisquet : fabricant et intégrateur systèmes solaires individuels et collectifs Free Heat : fabricant et intégrateur systèmes solaires individuels Rotex : fabricant et intégrateur systèmes solaires individuels et collectifs … 8 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Une partie des industriels fabriquant des capteurs solaires ou assemblant des systèmes solaires confectionnent également des ballons : c’est notamment le cas de Viessmann et d’Atlantic dans leurs usines en France. Dans le secteur du solaire collectif, il existe en France trois fabricants principaux qui détiennent la majorité du marché actuellement : Lacaze Energie, Charot, Atlantic Guillot. Ces fabricants historiques possèdent un solide savoir-faire dans la fabrication des ballons de taille supérieure à 1000 litres. Dans le secteur des échangeurs à plaques, la France possède une filière française performante avec des fabricants comme Alfa Laval ou Vitherm. La fourniture de pompe (ou circulateur) est internationale avec des fabricants ayant des usines en France mais appartenant à des groupes internationaux : Salmson, Grundfos et Wilo principalement. Dans le domaine de la régulation solaire, les entreprises allemandes ont une part de marché prépondérante à la fois sur le collectif et sur l’individuel. L’évolution du marché de la fabrication d’équipements de la filière solaire thermique (individuel et collectif confondus) depuis 2006 est présenté ci-dessous. Les données relatives à 2011 sont des estimations et les données relatives à 2012 sont des prévisions. Même si le marché intérieur a continué à baisser très légèrement en 2011 et 2012, la production est remontée en 2011 à 256 M€ contre 225 M€ en 2010, puis s’est stabilisée en 2012. Ceci s’explique par une baisse des importations en 2011 et 2012 et une hausse des exportations en 2011 et 2012 par rapport à 2010. Source : Marchés, Emplois et enjeu énergétique des activités liées aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique, ADEME 2012 La moyenne des marges brutes des fabricants est comprise entre 30% et 40% selon le recoupement entre les différentes sources issues des interviews dont quelques fabricants. La marge annoncée par un fabricant est de 32% sur les installations individuelles. Toutefois, sur les grosses négociations de type cession industrielle, la marge brute peut descendre à 20% (selon un intégrateur). La France exporte une quantité supérieure de capteurs qu’elle n’en importe. Les marchés partenaires pour l’exportation sont principalement l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Compte tenu d’une demande insuffisante en France, certains fabricants indiquent qu’une difficulté réside dans les coûts commerciaux qui sont beaucoup trop importants. Un fabricant précise que 40% du coût final sont des coûts d’approche client (phoning, porte à porte…). Par ailleurs, les coûts des certifications du matériel sont considérés comme importants, même s’il est aussi admis que la certification et la qualification ont eu de vrais impacts sur la qualité des produits et des installations. A.5 La Qualification / Certification des procédés En France, il existe trois centres d’essais accrédités par le COFRAC : le CSTB à Sophia Antipolis Belenos (CETIAT/LNE) à Nîmes INSOL/CESP situé à Perpignan Ces centres d’essais sont en charge d’effectuer les tests en vue d’une qualification / certification des procédés solaires mais aussi pour certains d’entre eux participer aux activités de R&D (en plus de l’INES-CEA). En Europe, la certification la plus utilisée se dénomme « Solar Keymark ». Elle s’applique : aux capteurs solaires thermiques (selon sur la norme NF EN 12975), aux systèmes solaires préfabriqués en usine (selon la norme NF EN 12976). Le coût des tests, inspection initiale de l’usine et certification est estimé entre 6 000 et 12 000 €. L’inspection annuelle de l’usine, inspection biannuelle du produit (capteur ou système) et la certification coûterait 2 000 – 3 000 €/an. La Solar Keymark a été développée par l’ESTIF (European Solar Thermal Industry Federation) et le CEN (European Commitee for standardization), avec le soutien de la Commission Européenne. Elle répond aux règles des Keymark introduites par le CEN pour attester de la conformité de produits à des normes européennes. Ces règles sont celles d'une certification volontaire par une tierce partie. 9 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France En France, les deux certifications présentes sont : - - La marque NF CESI qui existe depuis mai 2010 et qui concerne les chauffe-eau à circulation forcée préfabriqués en usine conformément aux normes EN 12976 et ISO 9459-5. Elle est gérée par CERTITA (SAS créée conjointement par l'ATITA, le CETIAT, le LNE et le CSTB). Au 9 novembre 2012, 20 entreprises possédaient une certification NF CESI. La certification CSTBat concerne les produits titulaires d'un avis technique. Elle constate la conformité du produit à la définition donnée dans l'avis technique et certifie que les performances indiquées sont régulièrement atteintes par les produits visés. Seuls les capteurs solaires, les autostockeurs et les CESI thermosiphons peuvent actuellement bénéficier d'un certificat CSTBat. Il n'y a pas de certificat CSTBat pour les CESI à circulation forcée. L'Avis Technique (ATEc) atteste des performances techniques et réglementaires du produit ou système, et son aptitude à l’emploi en évaluant la faisabilité de sa mise en œuvre. Sans être obligatoire, cette procédure reste un gage de qualité eu égard au produit qui dispose en plus d'une vérification de ses performances, d’une vérification de l’interaction du produit sur le cadre bâti (évaluation de la mise en œuvre). Par ailleurs, en France, un certain nombre d’entités proposent des systèmes de « Contrôle de bon fonctionnement » (ex : INES Education avec « TélésuiviWeb »). Ce dispositif ne permet pas un engagement sur la performance de façon quantitative mais il permet une surveillance des installations et une vérification du bon fonctionnement ou non de celles-ci. En outre, il existe un dispositif de garanties de résultats solaires (GRS) qui engage le fabricant, l’installateur, l’exploitant et le bureau d’études vis-à-vis du maître d’ouvrage sur la production énergétique de l’installation. Selon un fabricant, une garantie de bon fonctionnement serait une action à mettre en place, à la fois dans le collectif et l’individuel. Sans aller toutefois toujours jusqu’à la GRS. A.6 La Distribution Les acteurs impliqués en France dans la distribution de systèmes solaires sont très majoritairement des grossistes distributeurs. Ils sont les intermédiaires entre les fabricants et les installateurs. Ils jouent un rôle très important car servent de relais commerciaux entre les fabricants nationaux ou internationaux de capteurs solaires et/ou d’autres composants des systèmes solaires et l’installateur local. Ils se positionnent avant tout sur le chauffe-eau individuel et majoritairement dans le secteur de la rénovation, même s’ils arrivent également à passer des marchés dans le neuf avec les CMIstes/Pavillonneurs. On distingue trois grandes catégories de distributeurs : - - - les distributeurs historiques et régionaux : c’est la catégorie la plus importante et la plus pérenne dans la filière du solaire thermique. Elle est reconnue comme un maillon de la chaîne compétent et présente une réelle valeur ajoutée, en particulier sur la rénovation individuelle ; les entreprises de vente directe : cette catégorie est surtout apparue dans la filière du solaire thermique avec la croissance rapide de celle-ci à partir de 2006 et a connu un développement très rapide jusqu’en 2010. Leur nombre diminue fortement aujourd’hui avec les difficultés du marché ; la grande distribution (GSB notamment) : ce sont les magasins de bricolage essentiellement mais cette branche de distribution en France n’a jamais connu et ne connait pas de succès. Son modèle économique basé sur l’auto-installation ne convient pas pour le solaire thermique, même individuel où la pose est très technique et nécessite par exemple de monter sur le toit. L’évolution de la part de marché des grossistes/distributeurs a été fortement liée à l’évolution du marché luimême, notamment lorsqu’il s’agit des distributeurs rentrant dans la catégorie entreprises de vente directe. Entre 2008 et 2010, la part de marché des distributeurs est montée à plus de 60% pour redescendre actuellement à 45%. D’après le rapport « Marchés, Emplois et enjeu énergétique des activités liées à l’amélioration de l’efficacité énergétique et aux énergies renouvelables : situation 2010-2011 et prévisions 2012 » de l’ADEME, le chiffre d’affaires de la distribution a atteint 70 millions d’euros en 2011 et devrait stagner en 2012. Le chiffre d’affaires de la distribution a connu une décroissance, après un maximum atteint en 2008. La marge brute moyenne des distributeurs est de l’ordre de 20 à 25% (frais de fonctionnement, frais de transport, assurances, salaires, actions commerciales et marketing). La marge nette constatée en 2012 auprès des entités interviewées a été très faible (3 à 5% maximum) en raison : - d’une concurrence vive à ce niveau de la chaine de valeur ; - une difficulté à amortir les efforts commerciaux de recherche de prospects ; - l’amortissement des investissements passés en termes d’infrastructures de vente et de SAV liés à un marché beaucoup plus important dans le passé. 10 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France A.7 La Conception et les BET Les données présentées dans cette partie sont issues notamment, d’un travail statistique d’analyse des bases des données OPQIBI ainsi que des listes régionales de BET spécialistes du solaire. D’autres informations publiquement disponibles (CA, effectifs) ont été ajoutées. Les résultats concernent un panel de 102 BET reconnus en niveau national comme ayant une activité solaire thermique et issus des bases de données OPQIBI, SOCOL, TEMERGIE, listing régionaux ADEME. Ce périmètre d’entreprise doit représenter environ 80% du secteur et près de 90% du chiffre d’affaires total études en solaire thermique. Les BET interviennent au cours du projet solaire : En amont de la réalisation : - Premiers conseils au client, pré-diagnostic solaire (APS), étude de faisabilité (APD), réalisation du dossier de consultation (PRO), analyse des offres (ACT) et sélection de l’entreprise. Pendant la réalisation : - Validation des plans d’exécution (VISA), suivi de chantier (DET), réception de l’installation (AOR). Après la réalisation : - Validation du bon fonctionnement, suivi/surveillance de l’installation. Les BET peuvent également intervenir : - en appui technique de la maîtrise d’ouvrage (Moa) sans prendre la responsabilité de la conception. Il s’agira alors d’une AMO (assistance à maîtrise d’ouvrage), - en appui de la MOa ou des institutions dans le cadre de mission d’audit d’installation, - en réalisant des missions de formation au niveau des acteurs de la filière en raison de leur compétence transversale du projet et de toutes les étapes. Le marché de l’étude est réparti dans toute la France car il est fondamentalement lié à une approche locale des projets. La valeur ajoutée liée aux BET dans le solaire thermique est quasiment uniquement localisée dans le secteur du solaire thermique collectif. Selon les estimations liées au recensement des BET, on considère que le CA total solaire de cette centaine de BET est de l’ordre de 23 M€ correspondant pour une part à des prestations de maîtrise d’œuvre mais aussi et pour une part non négligeable à de l’étude (prédiagnostic et études de faisabilité). Il est estimé à partir du CA solaire thermique collectif total en 2011 à hauteur de 110 000 k€ (110 000 m² à 1000 €/m²), que 10% correspondent à des honoraires de BET soit environ 50% des revenus des BET. L’autre partie correspond ainsi à des missions de conseils (AMO) et des missions d’études préliminaires. Le chiffre d’affaires des BET et de l’ingénierie solaire a connu une croissance à deux chiffres depuis 3 ans, dans la logique de la croissance importante du secteur du solaire thermique collectif. De la même manière que pour l’emploi, on peut estimer que la croissance du secteur est de l’ordre de +10% par an depuis 2009-2010. Le principal organisme qui délivre des qualifications solaires pour les BET est l’OPQIBI. En 2012, il a été recensé 71 BET dotés de la qualification OPQIBI - 2010. L’OPQIBI s’est récemment investie pour que ses qualifications entrent dans le dispositif RGE (Reconnu Grenelle Environnement). Les principales difficultés mises en évidence par les BET lors des entretiens sont les suivantes : le manque de compétence des nouveaux acteurs ; la précarité au niveau rémunération des BET sur des projets où le solaire n’est pas considéré à sa juste valeur ou est obligatoire. En conséquence, le travail peut être mal effectué ; des difficultés d’interfaces avec les autres acteurs de la chaine de valeur ; le besoin impérieux d’une indépendance totale vis-à-vis des fabricants et des opérateurs énergétiques : le BET travaille avant tout pour une MOa ; l’interface parfois difficile dans l’équipe de MOe avec l’architecte. A.8 La Formation Afin d’atteindre les objectifs de 2020, les efforts de formation doivent être portés sur le solaire collectif pour les bureaux d’étude, les installateurs et les exploitants, avec à la fois de la théorie et de la pratique. Il existe principalement deux types de formation : Les formations académiques (BEP, DUT, Licence, Master…) ; Les formations professionnelles qui peuvent être courtes ou longues (de quelques heures à une année complète avec stage). Les principaux acteurs intervenants dans ce domaine sont INES (Institut National de l’Energie Solaire), les Compagnons du Soleil, Greta, Passerelles / SOLAIRPRO, ALLIANCE SOLEIL, CFP La futaie, TECSOL, COSTIC St Rémy les Chevreuses, les Universités, les écoles d’ingénieurs… 11 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Un certain nombre de formations sont proposées aux installateurs dans le secteur du solaire thermique individuel mais il existe également des formations pour les autres intervenants du secteur : BET, exploitants et techniciens énergie des grands maîtres d’ouvrage. Le nombre de ces formations est assez réduit mais il est en croissance et va faire partie des priorités dans l’évolution du secteur de la formation du solaire thermique. Les formations portant sur le solaire thermique collectif sont principalement données par 6 entités (INES Education, COSTIC, Passerelles Formations / SOLAIRPRO, ADEME, CFP La Futaie/Alliance soleil, TECSOL) et touchent des publics plus ou moins différents avec comme base commune en général les BET. Les contenus de formation pour les entreprises de maintenance sont disséminés au sein de formation pour les installateurs mais aussi au sein des formations spécifiques prodiguées à la fois par les industriels ou par des entités de formation type INES ou Passerelle. Le nombre de formations pour les exploitants reste encore faible par rapport aux besoins mais il est croissant depuis 2011. En solaire individuel (STI), les référentiels des différentes formations sont considérés de bonne qualité mais manque d’harmonisation au niveau national. En solaire collectif (STC), malgré le nombre non négligeable d’offre de formations, en particulier les BET non solaires, s’exonèrent de les suivre. D’une façon générale, les formations sont de type formation continue, sur une période allant de 2 à 5 jours. Elles concernent la conception, la mise en œuvre et mise en service et l’entretien/maintenance. A cela s’ajoute des formations pour le collectif prodiguées par les principaux fabricants et distributeurs français qui ont pour but avant tout de présenter les produits des fabricants sur une journée en général mais elles peuvent être plus étoffées pour certains avec de vrais préconisations de mise en œuvre générale. D’après INES Education, acteur majeur de la formation, 80% des professionnels du secteur ne seraient pas suffisamment formés. Tous les maillons de la chaîne de valeurs seraient touchés par ce manque de formation (bureaux d’étude, installateurs, mainteneurs). A.9 L’installation En France, les installateurs constituent le plus grand gisement d’emplois dans le secteur du solaire thermique. La segmentation des installateurs se fait selon 3 catégories principales : Les petits artisans généralistes qui représentent la grande majorité des effectifs et ce sont la plupart du temps des entreprises de plomberie/chauffage très bien implantées localement. On considère cette catégorie avec des entreprises allant de 1 à 20 salariés, la majorité ayant moins de 5 salariés. Les PME spécialistes qui représentent une très faible part des effectifs dans l’installation (moins d’une centaine d’entités en France en 2012 sur ce modèle). Ce sont des petites structures, généralement de moins de 10 salariés dont une part significative de leur CA est basée sur le solaire thermique (au moins 20%). Elles réalisent entre 10 et 50 systèmes par an, à la fois en individuel et en collectif. Certaines d’entre elles existent depuis de nombreuses années et possèdent des salariés hautement qualifiés et expérimentés. Les entreprises d’installation généralistes : leur activité est quasi nulle dans le secteur du STI sauf dans les travaux « groupés » de lotissements en maisons individuelles où elles peuvent intervenir au service de CMIstes. On constate deux phénomènes principaux parmi les installateurs du solaire thermique : Une concentration du nombre d’artisans corrélée à la baisse des installateurs mais aussi en même temps une amélioration de leurs compétences ; Un développement du marché du collectif qui a mis sur la scène de l’installation des nouvelles entreprises n’ayant jamais ou peu installé de solaire auparavant. Ces entreprises en charge d’un souslot solaire en plus du lot plomberie chauffage souffrent d’un déficit d’expérience dans leurs travaux, et sous-traitent souvent les travaux. Les organismes de qualifications des installateurs visent la progression de la qualité des installations solaires thermiques grâce au développement des compétences des acteurs via de la formation, et la réalisation de contrôles et audits sur sites. Cette démarche recense les informations techniques des installations, les points à contrôler, l'évaluation de la satisfaction du client et permet l'échange pédagogique entre l'auditeur, l'installateur et le client. Les deux principaux organismes de qualification des acteurs sont Qualit’Enr et Qualibat. Ces derniers ont signés la charte d’engagement relative à la mention « Reconnu Grenelle Environnement ». Ces audits permettent de suivre la progression de la qualité des installations. Qualit’ENR qui propose la qualification QUALISOL souligne que la part d’installation défaillante est passée de 10,7% en 2007 à 3% en 2011. Qualibat propose 3 certifications métiers (chauffe-eau, systèmes solaires combinés ou chauffage seul et 12 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France installations solaires thermiques). Il n’existe pas réellement de qualification en solaire collectif. Cependant, Qualibat possède des qualifications de type 821 plutôt adaptées aux entreprises d’installation de moyenne taille et Qualit’EnR travaille sur le développement d’un référentiel de type Qualisol collectif. Sur la base d’une surface de capteurs installée de 250 000 m² en 2011 et d’un prix moyen final de 1200 euros HT/m², le volume de marché du solaire est d’environ 300 M€ pour la France. On estime à 30% la part de chiffre d’affaire total de la filière qui est liée à l’installation soit environ 100 M€. L’installation de systèmes solaires thermiques est un processus très intensif en termes de main d’œuvre car il implique l’intégration d’équipements techniques dans le bâtiment. La marge des installateurs sur le matériel, souvent jugée excessive, est souvent justifiée par les installateurs pour équilibrer la difficulté de maitriser les risques sur le temps passé sur les chantiers. Dans le secteur de l’individuel, la part installation est toujours de l’ordre de 30% voire 50% dans la rénovation où l’installation est complexe. La marge de l’installateur se fait à la fois sur l’installation mais également sur le matériel. Les installateurs en STI estiment avoir en moyenne une marge brute de 30% du prix total et leur marge nette est estimée être de l‘ordre de 3 à 5%. Dans le secteur du collectif, on retrouve des chiffres similaires mais avec une tendance à une marge brute inférieure en raison de la concurrence actuelle en 2012. De plus, la marge permet de couvrir essentiellement les frais de pose et des opérateurs d’installations mais aussi à rétribuer les sous-traitants et les salariés dédiés au commercial et à la logistique/organisation. On retrouve finalement selon les installateurs interrogés des valeurs également de marge brute de 20 à 30% avec une marge nette de 3 à 5%. On a dénombré plus de 12 000 installateurs Qualisol en 2009. Puis ce chiffre a baissé régulièrement pour atteindre 5600 en 2011. En revanche, le nombre d’entreprises généralistes dans le collectif qui ont installé du solaire a augmenté, sans réel contrôle de la qualité lors ou à l’issue des travaux pendant la phase très importante de réception technique, ni sanction également en cas de défaillance lors de l’installation. A.10 Les services d’exploitation et d’entretien/maintenance Le secteur de l’exploitation dans le solaire thermique est fortement différencié entre l’individuel et le collectif car ce sont deux profils différents. Dans l’individuel, l’entretien est quasiment exclusivement réalisé par les installateurs des systèmes avec une approche locale. Dans le collectif, on retrouve trois types d’exploitants : - Les grandes entreprises d’exploitation : elles sont souvent nationales. - Les entreprises locales d’exploitation : elles sont liées à une zone d’intervention régionale et sont très fortement intégrées localement. - Les installateurs spécialistes qui ont fait un certain nombre d’installations et qui prennent en charge l’exploitation de celles-ci. On estime en 2012 selon l’étude Marché et Emplois AEE EnR le CA de la filière à 67 M€. La valeur ajoutée du secteur de l’exploitation / maintenance réside essentiellement dans la bonne durabilité des systèmes tout au long de leur durée de vie. Au-delà de la durabilité même si cela est lié, la valeur ajoutée réside dans le maintien de la performance de l’installation dans la durée soit un productible solaire de qualité permettant d’importantes économies d’appoint. Le chiffre d’affaire de la filière a augmenté à la vitesse du parc français, connaissant une très forte croissance entre 2006 et 2010 et un ralentissement ensuite. Depuis 2010, le chiffre d’affaire de l’entretien individuel est en très fort ralentissement alors que celui du collectif augmente de façon importante, traduisant le basculement du marché de l’individuel vers le collectif. Cette augmentation est en partie due à la mise en place opérationnelle du Fonds Chaleur en 2009 mais aussi le développement du label BBC RT 2005. Les salariés des entreprises de maintenance sont très souvent dotés d’une qualification mais celle-ci n’est pas forcément directement liée au solaire thermique. La France possède d’excellentes entreprises d’exploitation vu de l’international mais cela ne se traduit pas spécifiquement dans le domaine du solaire thermique en particulier. Ces grandes entreprises pourraient beaucoup plus valoriser leur expérience et savoir-faire dans le domaine de l’exploitation au profit du solaire thermique. 13 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France B. Évaluation de la structure de la demande et de la perception de l’offre par les demandeurs B.1 Profil des demandeurs en solaire thermique individuel L’analyse de profil est effectuée depuis le démarrage du solaire thermique en France dans les années 70. Cette analyse n’est pas effectuée sur une base statistique mais elle reflète les retours sur le sujet dans les interviews effectuées dans le cadre de l’étude. On retrouve de façon récurrente 3 types de demandeurs de CESI et de SSC qui sont les « militants », les « techniciens » et les « opportunistes ». Pour chacune des 3 catégories, on retrouvera les 2 sous catégories suivantes, à savoir « populaire » ou « aisé ». Il apparait en effet que même si les classes aisées (classes socio-professionnelles supérieures) pourront plus facilement acheter un CESI, la part dans l’ensemble des clients par rapport aux classes populaires (classes socio-professionnelles moyennes) n’est pas écrasante, même si elle a tendance à dominer. - Les « militants » : Ce sont les premiers acheteurs au niveau historique des CESI et des SSC. Ils souhaitent absolument être au maximum en autonomie énergétique et ne veulent pas dépendre des opérateurs historiques. Le prix est un élément à prendre en compte mais le bienfait environnemental prime avant tout. - Les « techniciens » : Ils sont assez proches de la catégorie des Militants dans leur fidélité au développement de la filière solaire thermique depuis le commencement. L’aspect environnemental est plutôt secondaire pour eux et c’est surtout l’aspect technique qui a motivé leur achat d’un STI. Ils sont très intéressés par la performance de leur installation et la suive de très près, notamment s’ils sont retraités. - Les « opportunistes » : Même si le trait de caractère militant est assez faible dans cette catégorie, il doit toujours exister, au moins par héritage ou par éducation afin de stimuler le choix d’achat. Cependant, le développement de cette catégorie est clairement basé sur l’existence de dispositifs incitatifs de type crédit d’impôt ou aide à l’investissement. Cette catégorie a permis d’alimenter le boom du marché entre 2007 et 2009 et a souvent succombé à des offres issues de la vente directe. Leur nombre s’est considérablement contracté en 2009 avec l’avènement du photovoltaïque qui les a littéralement aspiré. B.2 Profil des demandeurs en solaire thermique collectif Historiquement, depuis la relance du Plan Soleil à la fin des années 90, les demandeurs principaux de STC ont été en France les maîtres d’ouvrage publics, en particulier les bailleurs sociaux ou les établissements de santé et les collectivités locales, en particulier les communes. Ce furent pour les premiers souvent soit à l’initiative d’un responsable « militant » ou bien issue d’une volonté politique locale. Cette constante se retrouve également au niveau des collectivités locales. En parallèle, le secteur privé a surtout connu au début des années 2000 des demandeurs issus du monde de l’hôtellerie et de l’hôtellerie de plein air. Le groupe Accor a représenté un demandeur important entre 2000 et 2008 en raison de sa politique environnementale. Pour les campings, ce marché s’est développé doucement depuis le début des années 2000 pour avoir une accélération après 2008 grâce à la valorisation de l’énergie solaire thermique comme argument marketing dans la labellisation de leur établissement auprès de la clientèle étrangère. Depuis le développement de labels énergétiques liés à des mesures fiscales incitatives (loi Scellier pour le BBC), les promoteurs privés représentent une part significative de la demande de STC. Actuellement, on distingue 2 grandes familles de demandeurs de STC : la maitrise d’ouvrage publique et la maitrise d’ouvrage privée. Maitrise d’ouvrage publique : a) Demandeurs « motivés historiques » (ex : certains OPAC, CUS) : ce type de demandeur a intégré depuis longtemps l’intérêt du STC dans ses projets. La question de faire du STC ne se pose plus, mais se pose la question de comment optimiser le STC ; b) Demandeurs « opportunistes » : ce type de demandeur public s’est vu demandé de faire du solaire thermique collectif suite à une décision politique soit locale soit le plus souvent nationale ou encore suite à une démarche militante d’une personne clé (chef de service technique par exemple). Elle possède souvent une administration importante capable de gérer les dispositifs d’aide publics mais peu de ressources compétentes techniquement sur le STC. Le suivi de la réalisation et la qualité du projet dépendra de la présence de la personne clé s’il y a en a une. Maitrise d’ouvrage privée : a) Demandeurs « motivés (historiques ou pas) » : ce sont des MOa qui voient dans le solaire une source d’économies pour leur poste énergie. Le premier moteur lié à l’économie générée se base sur la garantie de la stabilité d’une partie du budget du poste énergie. On retrouve ici dans cette catégorie certains industriels ou du secteur agricol, les hôtels, les cliniques ainsi que les campings. b) Demandeurs « opportunistes » : c’est le bénéficiaire des incitations règlementaires de la RT à l’image des promoteurs privés immobiliers. Ils vont essayer de négocier au mieux les prix sans forcément chercher toujours à obtenir la meilleure qualité. Les obligations en termes de certification et de qualité des matériels les incitent à avoir des qualités minimales. En général, la motivation provient d’une volonté de répondre à une obligation règlementaire (BBC Scellier). 14 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France B.3 Les principaux facteurs encourageants et décourageants du choix de l’énergie solaire thermique Les tableaux ci-dessous reprennent la synthèse des facteurs encourageants ou décourageants issus des entretiens : Solaire thermique individuel (Neuf=N, Rénovation=R) Thème Economique Réglementaire Perception de la filière solaire thermique POUR LE DEMANDEUR (CLIENT STI) Facteurs encourageants Facteurs décourageants - Hausse du coût de l'énergie (N&R) - Existence de multiples mécanismes financiers : - crédit d'impôt de 32 %, ou 40% si bouquet de travaux (N&R) - subventions supplémentaires éventuelles des régions (N&R) - La Réglementation Thermique 2012 impose l'utilisation d'une énergie renouvelable pour le neuf individuel. Une installation solaire thermique répond à cet impératif. Cela dit, la RT2012 encourage aussi l'utilisation d'autres ENR tels que le Solaire Photovoltaïque. De plus, le Chauffe-eau Thermodynamique permet de respecter les engagements de la RT 2012. (N) - Filière de fabrication bien développée en France, même si cela reste peu connu du grand public (N&R) Confort - Production d'ECS sans appoint pendant certains mois de l'année (N&R) Image de la technologie ST - Impacts environnementaux positifs répondant à la conscience écologique (N&R) - Indépendance énergétique (N&R) - Coût à l'achat plus élevé que le chauffe-eau thermodynamique ou que les solutions classiques (gaz, élec) (R) - Mécanismes financiers complexes à mettre en œuvre et pas toujours approprié : - les conditions pour obtenir le crédit d'impôt sont complexes (N&R) - l'éco prêt à taux zéro n'aurait pas les mêmes conditions que le CIDD (R) - Le chauffage étant le principal poste de consommation devant l'eau chaude sanitaire, les ménages travailleront d'abord sur la baisse des charges de chauffage (notamment par l’isolation) avant d'améliorer la production d'ECS. (R) - La nécessité d’un appoint au gaz ou à l'électricité. (R) - Maintenance nécessaire pour les installations individuelles (suivi mensuel simple suffisant). (N&R) - Offre peu développée, le ST n’est pas toujours mis en avant (R) - Déficit d'image de la filière (N&R) - Offre intégrée dans le neuf pas suffisamment développée (N) - Nécessité de maintenir et suivre l'installation (N&R) - Crainte d'un mauvais fonctionnement (N&R) - Confusion avec le solaire photovoltaïque (N&R) - Esthétisme des installations (N&R) . 15 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Solaire thermique collectif (Neuf=N, Rénovation=R) POUR LE DEMANDEUR (CLIENT STC) Facteurs décourageants Thème Economique Facteurs encourageants - Hausse du coût de l'énergie (N&R) - Baisse des charges des locataires. (N&R) - Existence d’un fort soutien financier de la part des pouvoirs publics à travers le fonds chaleur. (N&R) - Surcoût par rapport aux solutions alternatives, néanmoins fortement réduit par les aides du fonds chaleur. (N&R) - Le fonds chaleur apparait trop complexe et peu adapté aux petites installations collectives. (N&R) - Dans l’existant, les premiers travaux sont réalisés pour limiter les charges de chauffage, avant l’ECS. (R) - L’exploitation et la maintenance sont souvent jugés trop chères. (N&R) - La nécessité d’un appoint au gaz ou à l'électricité. (R) Réglementaire - Réglementation thermique 2012 et label BBC (N) - Difficulté de mettre en place une installation ST dans les copropriétés. (R) - Bonus de 7,5 kWhep/m² jusqu’en 2015. (N) Perception de la filière solaire thermique - Des retours d’expériences positifs mais qui ne sont pas assez mis en valeur. (N&R) - Certains BET, installateurs et exploitants n’apparaissent pas assez qualifiés dans le ST. (N&R) Confort - Production d'ECS sans appoint certains mois de l'année (N&R) pendant - Crainte de risque sanitaire telle que la légionnelle (N&R) - Nécessité de maintenir et suivre l'installation (N&R) - Crainte d'un mauvais fonctionnement (N&R) Image de la technologie ST - La communication verte liée au caractère visible des capteurs est un moteur important (N&R) - Impacts environnementaux positifs répondant à la conscience écologique (N&R) - Indépendance énergétique (N&R) - Suite à de mauvais retours d’expériences, certains maitres d’œuvre et maîtres d’ouvrages pensent que le ST ne fonctionne pas (N&R) B.4 Positionnement de l’offre face aux systèmes concurrents (bois énergie, pompe à chaleur, chauffe-eau thermodynamique) La quasi-totalité des interlocuteurs ont identifié le Chauffe-eau Thermodynamique (CET) comme principal concurrent du Chauffe-eau Solaire Thermique (CESI). Le bois-énergie n’est pas considéré comme un concurrent dans la mesure où le bois-énergie est davantage utilisé comme solution de chauffage. En effet, il est ressorti des différents entretiens que le choix du bois-énergie était avant tout motivé par la production de chaleur et non d’eau chaude. Il peut donc toutefois entrer en concurrence avec le SSC. Le coût d’un Chauffe-eau Solaire Individuel (CESI) est estimé par les personnes interrogées entre 4 500 € et 7 000 € alors que le coût d’un CET est estimé à 3 000 € pour la production d’eau chaude sanitaire et à plus de 8 000 € pour la production combinée d’eau chaude sanitaire et de chaleur. La décomposition du coût moyen d’installation du CESI et du CET est la suivante. CESI CET Prix Matériel Fabricant 2 000 € 750 € Prix Matériel final Coût d’installation Coût final 4 000 € 2 000 € 2 000 € 1 000 € 6 000 € 3 000 € La différence de prix entre le CESI et le CET s’explique entre autres par un temps d’installation important pour le CESI, environ 4 jours-hommes, contre 1 jour-homme pour le CET. Cela est lié au fait que le CET ne nécessite pas de monter en toiture afin de poser des capteurs et qu’il nécessite à la fois des qualifications de plombier et de couvreur. La différence de marge s’explique également par une forte concurrence dans le domaine du photovoltaïque et du CET qui a contribué à une réelle baisse des prix. De même, le coût de la sécurité est souvent mis en avant, notamment à cause de la nécessité d’accès au toit dans de bonnes conditions (pour le solaire). Les fabricants constatent que le coût final d’un CESI n’a pas forcément baissé ces dernières années alors que cela a été le cas pour le coût de fabrication et leurs marges. Tous les autres maillons de la chaîne, n’ont peut-être pas joué le jeu de cette réduction. 16 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Par ailleurs, le manque de volume de vente ne permet pas de produire et d’installer de façon industrielle. Ce manque de volume est aussi important pour les installateurs de type artisan qui n’ont pu réellement réduire leur marge car leur nombre de chantiers annuels a baissé depuis 2008-2009 : les années les plus dynamiques. Concernant la rénovation, le coût d’installation est élevé à la fois pour le CESI et le CESC, principalement en raison de tous les aménagements nécessaires pour mettre en place le chantier : cela se caractérise par une difficulté notamment dans le CESI pour la pose en toiture et l’acheminement de la liaison hydraulique capteurs/ballon. Pour le CESC, l’installation doit être couplée avec des travaux de rénovation assez lourds, qui intègrent en général à minima l’isolation. Note : Le solaire photovoltaïque (PV), bien qu’il ne permette pas la production d’eau chaude sanitaire directement, peut être vu comme un concurrent indirect dans la mesure où il s’agit d’une énergie renouvelable, et que les ménages qui investissent dans le PV n’investiront en général pas dans le CESI les années suivantes. Le solaire PV a la particularité d’avoir un tarif d’achat de l’électricité fixé pour 20 ans ce qui est intéressant pour les investisseurs. Pour les installations collectives, la chaufferie biomasse (eau chaude sanitaire et chauffage) est le principal concurrent renouvelable du solaire thermique. Le bois-énergie semble plus simple à mettre en œuvre dans des régions boisées et dotées de filière bois énergie et cette technologie permet également la couverture des besoins de chauffage. Positionnement technologique et fiabilité La majorité des experts interrogés considèrent qu’une installation solaire thermique suffisamment maintenue, même par un suivi simple, présente une fiabilité sur 20 à 25 ans. Par ailleurs, il est souligné le fait que le solaire thermique est une des seules technologies qui, de par sa fonction de préchauffage et son intégration d’appoint, peut ne pas fonctionner sans que l’usager s’en aperçoive. Les installations solaires thermiques sont souvent surdimensionnées par défaut de conception ce qui génère des performances médiocres et des problèmes de surchauffe en été. Les autres moyens de production traditionnels tels que les chaudières gaz/fioul ou les systèmes électriques n’ont a priori pas de problèmes techniques directs liés au surdimensionnement ; même si leur rendement est généralement altéré dans ce cas. B.5 Structure de l’offre et perception de la demande pour les professionnels Solaire thermique individuel (Neuf=N, Rénovation=R) On peut distinguer les facteurs encourageants et ceux décourageants selon les professionnels. Ci-dessous ceux qui reviennent de façon récurrente : POUR LE PROFESSIONNEL (STI) Facteurs décourageants Thème Facteurs conditionnant l’opinion des demandeurs visà-vis du solaire Facteurs encourageants - La maitrise des coûts Evolution des facteurs conditionnant l’opinion des demandeurs visà-vis du solaire Les facteurs encourageants sont assez constants depuis quelques années même si l’élément de stimulation fiscal n’est pas perçu comme un système pérenne - L’autonomie : sécurité - L’image positive de la technologie dans l’individuel - Le geste pour la préservation de l’environnement - La visibilité de la facture d’énergie sur le long terme : la certitude que le prix de l’énergie va en augmentant, que les énergies fossiles n’ont pas d’avenir. Le solaire est une solution durable et d’avenir - L’intérêt en termes de défiscalisation - Retours d’expérience positifs après quelques années de réalisations - La difficulté de l’accès au crédit pour le solaire seul, qui pourrait être beaucoup plus simple - Le coût d’investissement - Le prix de l’énergie conventionnelle qui est encore trop basse (notamment l’électricité en HC) - Le coût actualisé du kWh qui est le plus élevé comparé à la plupart des autres ENR - L’instabilité réglementaire et législative rendant la technologie risquée. - L’absence de contrôle ou de surveillance à bas coût des installations, une fois mises en service - La difficulté pour les investisseurs dans le photovoltaïque et qui ont déjà investi (20 k€ par ex.) avec une partie de la toiture indisponible de réinvestir dans le solaire thermique - L’esthétique souvent critiquée pour le solaire thermique individuel - Le niveau de technicité trop élevé pour les systèmes solaires combinés (SSC) Du côté des facteurs décourageants, les professionnels pensent que la filière va devoir, pour survivre et se dynamiser, infléchir certains facteurs dans le bon sens : il sera nécessaire d’avoir une amélioration de la qualité des installations, une baisse des coûts et une simplification de l’offre 17 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Solaire thermique collectif (Neuf=N, Rénovation=R) Profils des demandeurs ou perception de la demande par les professionnels : On peut distinguer les facteurs encourageants et ceux décourageants selon les professionnels. Ci-dessous ceux qui reviennent de façon récurrente : Thème Facteurs conditionnant l’opinion des demandeurs vis-à-vis du solaire Evolution des facteurs conditionnant l’opinion des demandeurs vis-à-vis du solaire Facteurs encourageants POUR LE PROFESSIONNEL (STC) Facteurs décourageants - les résultats positifs produits par le Fonds chaleur. Ses exigences ont permis aussi de développer un meilleur suivi des installations ce qui a été vu comme bon pour la qualité et la transparence - l’implication d’acteurs du génie climatique et des gros installateurs d’énergie dans le bâtiment - un certain nombre de bon retours d’expériences chez des clients de type bailleurs ou collectivités notamment - les aides à l’investissement au niveau régional qui dynamisent l’envie de mettre du solaire - la rentabilité économique dans certains secteurs avec par exemple l’hôtellerie classique ou de plein air - les aspects incitatifs règlementaires avec l’obtention du label Les facteurs encourageants sont assez constants depuis quelques années même si l’élément de stimulation par la règlementation est vu comme ne pouvant pas durer dans le temps, principalement à cause de la nouvelle RT2012 et du bonus de 7,5 kWhep/m².an jusqu’en 2015 - Le risque de problème de Légionnelle dans le secteur de la santé - Le problème de saisonnalité également : fermeture du scolaire en été par exemple - les prix considérés comme non optimisés - dans le cadre du fonds chaleur lui-même, une comparaison possible avec les autres technologies de chaleur renouvelable qui donne le Solaire thermique comme technologie la plus chère - une offre vue encore comme complexe du point de vue hydraulique avec des schémas variés et parfois exotiques Du côté des facteurs décourageants, les professionnels pensent que la filière va être obligée pour survivre de monter en qualité ce qui est la première demande, de se dynamiser pour infléchir certains facteurs dans le bon sens : baisse des coûts et professionnalisation de l’offre Perception de l’offre par les demandeurs L’image du solaire thermique collectif est assez stable, avec deux perceptions de l’offre opposées : Pour une majorité de clients, cette image est plutôt mauvaise, surtout depuis 2 ans, en raison de retours d’expériences de type contre référence qui ne sont pas systématiques mais qui font tâche d’huile. Leur nombre n’est pas anecdotique. Pour une autre partie des clients, souvent qui font du solaire depuis de nombreuses années et qui ont réussi à mettre en place des projets de qualité, l’offre est perçue comme bonne. Dans tous les cas, cette offre à l’avenir a besoin d’augmenter ou de rester à un niveau de qualité élevé tout en se simplifiant au maximum (hydraulique, régulation). La synergie avec le gaz naturel sur l’évolution de l’offre est présentée comme récurrente. Au-delà de l’aspect technique, c’est aussi réellement lié au dynamisme des opérateurs énergétiques concernés pour mettre en avant la solution solaire thermique + gaz naturel. 18 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France C. Structure des coûts de la filière et comparaison avec les systèmes concurrents C.1 Comparaison du solaire thermique avec les systèmes concurrents : point de vue règlementaire et environnemental D’un point de vue réglementaire, dans le cas des logements individuels, la RT 2012 favorise largement les solutions solaire thermique (quelque soit l’appoint) et chauffe-eau thermodynamique. En effet, l’obligation de consommation de 50 kWhEP/m² par an rend quasiment impossible l’utilisation d’un chauffe-eau électrique, car l’électricité est pénalisée par un coefficient de conversion très élevée. Par ailleurs, la RT 2012 impose l’utilisation d’une source d’énergie d’origine renouvelable telle que le solaire thermique, le CET étant également accepté. Cette obligation n’existe pas dans le cas des logements collectifs. Par ailleurs, les logements collectifs bénéficient d’un droit à consommer de 15% supérieur à celui des installations individuelles (en énergie primaire par m²) jusqu’en 2015. Ainsi, dans les logements collectifs, les solutions alternatives (solaire thermique ou CET) ne sont pas favorisées réglementairement. Solaire thermique individuel La Réglementation Thermique 2012 oblige les nouveaux logements individuels à atteindre une consommation de 2 50 kWhEP /m²/an. L’utilisation du solaire thermique permet typiquement d’atteindre cette performance tandis que le chauffe-eau électrique ne présente pas une efficacité suffisante pour être installé dans le neuf. Par ailleurs, la Réglementation Thermique oblige également les logements individuels à se doter d’une source d’énergie renouvelable telle qu’une installation solaire thermique ou le chauffe-eau thermodynamique dans la mesure où il possède un COP nominal de valeur supérieure à 2. Par ailleurs, les installations solaires thermiques nécessitent une déclaration de travaux pour la pose de capteurs sur le toit. 2 Données fournies par le site xpair.com pour un habitat 65 m² en zone climatique H2b. 19 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Solaire thermique collectif Comparaison d’un point de vue environnemental, marketing et technologique Individuel Thème Indicateurs Impacts environnementaux Marketing Technologie ACV : gCO2/L ECS ACV : énergie primaire : MJ/L ECS Image de technologie compétitive : la moins chère Image de technologie positive pour l’environnement Image de technologie fiable Fiabilité Besoin d’entretien Confort à l’usage CESI + cgaz 9 0,16 CESI + élec 4,5 0,45 CET Gaz Elec 3,5 0,43 17 0,31 7 0,87 * * ** *** ** *** *** *** ** * ** **** **** **** ** **** **** **** ** *** **** **** *** ***** *** ***** *** ***** ** ***** Les résultats du tableau proviennent de l’étude « Eco-conception d’un système Solaire Thermique individuel par l’Analyse de son Cycle de vie et son impact sur l’Environnement » de l’ADEME pour le solaire thermique avec appoint électrique ou gaz, ainsi que pour le chauffe-eau électrique et le chauffe-eau à gaz. Concernant le chauffe-eau thermodynamique, la valeur a été déterminée en considérant que la quantité d’énergie utilisée lors du fonctionnement est deux fois moindre que le chauffe-eau électrique (COP 2). Cette approximation est justifiée par le fait que plus de 95% des émissions de GES et 99% de l’énergie liée au cycle de vie d’un chauffe-eau électrique, proviennent de la consommation d’électricité pour produire de l’énergie. La fabrication, la maintenance et la fin de vie du chauffe-eau électrique, a priori différentes pour le chauffe-eau thermodynamique, sont négligeables dans l’analyse de cycle de vie. En termes d’émissions de CO2, le CESI avec appoint électrique et le chauffe-eau thermodynamique se démarque des autres technologies de par le faible contenu CO2 de l’électricité française. En revanche, l’énergie primaire consommée est plus importante pour les installations consommant de l’électricité (CESI avec appoint électrique, chauffe-eau thermodynamique et chauffe-eau électrique) que pour les installations brûlant du gaz (CESI avec appoint gaz ou chauffe-eau gaz). De manière générale, les énergies renouvelables bénéficient d’une image de technologie bonne pour l’environnement. C’est aussi le cas du chauffe-eau thermodynamique qui, par la RT 2012, peut se positionner comme une installation d’énergie renouvelable. En revanche, ces technologies sont aussi considérées comme plus chères et moins fiables que les solutions classiques. Ce manque supposé de fiabilité provient de l’image de contre-performances qu’a pu connaitre le solaire thermique il y a quelques années. 20 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Les différentes technologies sont réputées fiables. Néanmoins, la technologie du chauffe-eau thermodynamique dispose d’un retour d’expérience plus faible et la valeur de son COP est encore sujet à débats. Le confort de ces différentes installations est jugé satisfaisant. Le besoin d’entretien pour les installations solaires provient justement de ce confort : comme l’appoint permet de produire toute l’eau chaude sanitaire nécessaire, un dysfonctionnement de l’installation solaire ne sera pas détecté si l’installation n’est pas suivie. Les experts interrogés soulignent la nécessité d’un suivi, même très léger, de l’installation (relevé de compteur par exemple). Collectif Thème Indicateurs Image de technologie compétitive : la moins chère Image de technologie positive pour l’environnement Marketing Image de technologie fiable Fiabilité Besoin d’entretien Confort à l’usage Technologie CESI + cgaz CESI + élec CET Gaz * * ** *** *** *** *** ** * *** **** **** * *** **** **** ** ? **** ? *** ***** *** ***** Les bailleurs sociaux ont globalement une mauvaise image du solaire thermique car les installations coûtent cher alors que les économies sont faites par les habitants. Par ailleurs, les contre-performances passées de la technologie ont contribué à une image dégradée. A l’inverse, les solutions classiques au gaz et à l’électricité sont réputées fiables, apportant un confort optimal et peu chères. C.2 Répartition des coûts dans la chaine de valeur Comme décrit dans la cartographie, l’installation chez un particulier d’un système de type CESI, n’implique pas les mêmes acteurs s’il s’agit d’une rénovation ou d’une nouvelle maison. C.2.1. Les coûts d'installation en solaire thermique individuel C.2.1.1. Installation dans le neuf Deux canaux d’installation peuvent être sollicités pour l’installation dans le neuf d’un système de type CESI : Le fabricant peut vendre l’équipement à un CMIste chargé de la construction d’une maison neuve ; Le fabricant peut également vendre directement l’équipement à un installateur sollicité par un particulier pour l’installation d’un CESI. Canal 1 : par l’intermédiaire d’un CMIste Voici les structures de coûts déterminées pour l’installation d’un CESI dans une maison individuelle neuve par l’intermédiaire d’un CMIste : 1 200 1 000 euros / m2 800 600 411 147 133 120 187 233 280 €min €median €max 400 200 0 444 400 Kit Solaire - coûts de production Kit Solaire - marge brute fabricant Kit Solaire - marge brute CMIste incluant installation 21 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Structures de coûts pour l'installation d'un CESI dans une maison neuve par l’intermédiaire d’un CMIste (€ HT/m2 à gauche et en € HT / CESI médian à droite) Dans le canal 1, le prix installé est compris entre 3300 € HT et 3800 € HT. C’est dans ce canal que l’installation d’un CESI est la plus compétitive. Canal 2 : sans l’intermédiaire d’un CMIste 1 400 1 200 500 euros / m2 1 000 800 600 400 200 0 383 267 239 200 244 213 278 276 187 233 280 €min €median €max Kit Solaire - coûts de production Kit Solaire - marge brute fabricant Kit Solaire - marge brute installateur matériel Heures de travail et accessoires installation - prix de vente client final Structures de coûts pour l'installation d'un CESI dans une maison neuve sans l’intermédiaire d’un CMIste (€ HT/m2 à gauche et en € HT / CESI médian à droite) Dans le canal 2, les prix installés sont compris entre 3900 € et 6000 €. Dans ce cas de figure, plus de la moitié du coût peut être capté par la partie installation (matériel et main d’œuvre). C.2.1.2. Installation en rénovation Deux canaux d’installation peuvent être sollicités pour l’installation d’un système de type CESI dans une maison individuelle existante : Le fabricant peut vendre l’équipement à un distributeur qui le revend ensuite à un installateur ; Le fabricant peut également vendre directement l’équipement à un installateur sollicité par un particulier pour l’installation d’un CESI. Canal 1 : sans l’intermédiaire d’un distributeur 2 000 1 800 1 600 euros / m2 1 400 947 1 200 656 1 000 800 600 400 200 0 508 168 263 187 169 317 233 178 345 280 €min €median €max Kit Solaire - coûts de production Kit Solaire - marge brute fabricant Kit Solaire - marge brute installateur matériel Heures de travail et accessoires installation - prix de vente client final Structures de coûts pour l'installation d'un CESI dans une maison neuve sans l’intermédiaire d’un distributeur (€ HT/m2 à gauche et en € HT / CESI médian à droite) Dans ce cas de chaine de valeur à 2 niveaux d’échanges, les prix s’étalent d’environ 5000 à 8000 € HT par CESI installé. On estime que dans cette configuration, 60% du coût final peut être capté par la partie installation. 22 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Canal 2 : avec l’intermédiaire d’un distributeur 2 000 1 800 1 600 1 400 947 euros / m2 1 200 656 1 000 800 600 400 200 0 508 192 163 118 100 122 111 209 211 213 187 233 280 €min €median €max Kit Solaire - coûts de production Kit Solaire - marge brute fabricant Kit Solaire - marge brute distributeur Kit Solaire - marge brute installateur matériel Heures de travail et accessoires installation - prix de vente client final Structures de coûts pour l'installation d'un CESI dans une maison existante avec l’intermédiaire d’un distributeur (€ HT/m2 à gauche et en € HT / CESI médian à droite) C.2.2. Les coûts d'installation en solaire thermique collectif Structure globale des coûts d’un Chauffe-eau solaire collectif La structure des coûts peut être présentée dans le graphique suivant : 1 600 1 400 128 euros / m2 1 200 1 000 800 69 24 360 600 605 550 400 200 0 440 400 495 139 50 €min €median Ingénierie/étude Installation et fournitures - coût du matériel pour l'installateur Installation et fournitures - heures de travail et accessoires Monitoring 229 €max Structures de coûts pour l’ensemble d’un projet CESC La structure globale de répartition des coûts d’un CESC indique qu’une partie significative du coût global correspond aux heures de travail de l’installateur. Moins de 10% du coût final est lié à l’installation d’équipement de monitoring. 23 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France C.2.3. Les coûts de maintenance C.2.3.1. Solaire thermique individuel neuf ou rénovation Les installations individuelles ne sont pas systématiquement accompagnées par un contrat d’entretien proposé par l’installateur. Le retour de terrain fait apparaître que les installateurs préfèrent proposer un contrat sur l’installation de chauffage complète dans lequel est inclut un chapitre solaire. Les prestations pour le neuf sont proposées à environ 70 à 80 € tous les 2 ans pour le neuf et à 135 € par intervention pouvant être réalisée tous les 1, 2, ou 3 ans pour la rénovation. Quand on choisit une fréquence de 3 ans, le montant est de l’ordre de 40€/an et par maison soit 10€/m² de capteur.an. Les installateurs de CESI ont d’ailleurs très bien perçu le fait que ce montant ne doit pas être dépassé au regard des économies annuelles générées par le CESI qui sont de l’ordre de 100 à 150 € par an pour une maison individuelle moyenne. Il apparaît donc que la maintenance pour les CESI doit absolument être réduite au minimum mais aussi être couplée au maximum avec l’entretien obligatoire des autres appareils de chauffage comme la chaudière gaz ou fioul. C.2.3.2. Solaire thermique collectif neuf ou rénovation Le problème du coût de la maintenance est encore plus prégnant dans le collectif que dans l’individuel. De nombreux audits et constats sur le terrain ont montré des coûts de maintenance annuels de plus de 100€/logt, alors que les économies par logement sont de l’ordre de 50 à 100 euros en moyenne. Un audit effectué pour l’USH en 2012 sur un échantillon d’environ 15 installations a révélé un coût annuel moyen de la maintenance solaire de 45 €HT/log, avec une valeur minimum de 13 € et une valeur maximum de 120€. L’existence d’un facteur 10 entre le coût minimum et le coût maximum, au-delà des spécificités de chaque installation, révèle le manque de maturité de l’offre de maintenance solaire collective. Il ressort donc que très souvent, les coûts d’entretien liés au solaire uniquement dépassent les économies ce qui est un non-sens. Pour éviter des coûts trop importants, certains bailleurs sociaux plafonnent les contrats de maintenance à un maximum de 75 euros/logt.an et tirent les conclusions suivantes à partir de l’observation de leur parc collectif : - choix de montages hydrauliques robustes, rustiques et simples (bibliothèque SOCOL) ; - contrat d’entretien appuyé sur les contrats classiques pour les projets en chauffage et eau chaude collective et un contrat solaire pour les autres types de solutions solaires ; - allègement des prestations de maintenance grâce au télésuivi et interventions uniquement en dépannage. Ces préconisations sont relayées par les professionnels du solaire thermique, dont les propositions sont résumées ci-après (calcul de la maintenance P2 par classe de surface en collectif) : Surface de capteurs 25-50 m² SOCOL/Enerplan (nov 2012) 7 000 € sur 20 ans soit 350 €/an 50-100 m² 100 m² 10 500 € sur 20 ans soit 525 €/an 11 000 € sur 20 ans soit 550 €/an TECSOL (janvier 2013) 10000 € sur 20 ans soit 500€/an. (400 €/an pour 2 visites d’une ½ j/an auquel s’ajoute le télésuivi simplifié à 100€/an), soit peut varier entre 0,9% et 1,8%/an de l’investissement* 20000 € sur 20 ans soit 1000€/an. (400€/an pour 2 visites d’une ½ j/an auquel s’ajoute le télésuivi simplifié à 600€/an max), soit peut varier entre 1% et 2%/an de l’investissement* *Ces propositions sont conformes à ce qui est pris au niveau européen comme référence. En effet, les coûts de maintenance dans le collectif (Rapport ESTTP SRP 2012) sont estimés à 2% de l’investissement initial par an. Maintenance et exploitation Le tableau ci-dessous présente une comparaison des coûts de maintenance en fonction des solutions : unité valeur min valeur max Sources CESC + appoint électrique € HT/an 20 100 Entretiens CESC + gaz (appoint et chauffage) € HT/an 95 175 Entretiens Gaz condensation (ECS + chauffage) € HT/an 70 70 Jean René Albano Gaz sans condensation (ECS + chauffage) € HT/an 65 65 Jean René Albano Il ressort donc de cette analyse des coûts de maintenance dans le collectif que ceux-ci sont très souvent trop élevés, si l’on part d’une approche traditionnelle de l’entretien. Il apparait donc indispensable de combiner une surveillance alliant suivi automatique et observation périodique légère sur le terrain d’une part et une maintenance curative de dépannage en cas de problème technique d’autre part. Cela permettrait d’optimiser les coûts moyens de la maintenance tout en donnant toutes les conditions pour garantir un bon fonctionnement. Des bailleurs ayant beaucoup d’expériences dans le solaire appliquent d’ores et déjà ce modèle (ex : CUS Habitat, Paris Habitat, Pluralis). 24 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France C.3 Dispositifs incitatifs et évolution des coûts C.3.1. Solaire thermique individuel Depuis la création du CIDD en 2005, la tendance d’évolution du prix du CESI a suivi celui du taux du CIDD. Passant de 40% en 2005 à 50% en 2006, pour redescendre à 45% en 2011 et 32% en 2012 et 2013. Les données de prix de CESI pour 2012 ne sont pas encore disponibles. Néanmoins, en 2011, les prix ont également marqué une légère baisse. Au final, le coût total du CESI après déduction du CIDD a très légèrement augmenté de 2% entre 2005 et 2011. Le CIDD n’a donc pas engendré de baisse de prix sur la période. Au passage, on pourra noter que le fait de limiter le CIDD à la partie matériel uniquement (hors coût d’installation) est à améliorer car la répartition entre le coût des heures de travail et le coût du matériel sont déterminés par les installateurs, qui ont tout intérêt à facturer une grande partie du coût sur la partie matériel. Les aides régionales qui étaient très fréquentes entre 2008 et 2010 ont progressivement diminué depuis. En 2012, seules 6 régions métropolitaines ont gardé des aides directes au CESI individuel sans condition, allant de 230 € à 1500 € (Poitou-Charentes, Corse, Nord Pas de Calais, Centre, Champagne-Ardenne, Haute-Normandie, Picardie), auxquelles on peut ajouter la région Centre qui propose un prêt à taux zéro d’un montant maximum de 5000 €. Quatre autres Régions proposent des aides sous conditions de ressources ou de travaux : Alsace, Pays de la Loire, Ile-de-France et Auvergne. C.3.2. Solaire thermique collectif Le Fonds Chaleur finance des projets d’installation de production de chaleur utilisant des sources renouvelables (biomasse, solaire ou encore géothermie par exemple) afin que le prix de la chaleur produite soit inférieur à celle produite par des énergies conventionnelles. Les installations solaires collectives de production d’eau chaude sanitaire (logement collectif, tertiaire privé et activités agricoles) sont prioritairement éligibles à un financement du Fonds Chaleur. L’installation doit par ailleurs présenter une surface supérieure à 25 m² de capteurs thermiques ainsi qu’un système de suivi de la production de l’installation, à la fois solaire et de l’appoint. Enfin, les aides du Fonds Chaleur sont évaluées à la suite d'une analyse économique afin d’atteindre un coût du kWh solaire légèrement inférieur à celui d’une solution conventionnelle (gaz ou électrique). En 2011, le taux moyen d’aide du Fonds Chaleur pour les projets solaire thermique était de 41%. prix CESI en € HT / kWth Peu d’interlocuteurs se sont prononcés sur les écarts entre les régions. Deux personnes interviewées ont estimées respectivement que l’écart de coûts entre les régions du nord de la France et du sud de la France pouvait varier d’un rapport de 2, et même pouvant varier d’un facteur de 1 à 5. Il en résulte finalement que la géographie n’est pas le facteur principal d’influence mais c’est plutôt le niveau de dynamisme d’une filière locale (BET, distributeurs, installateurs, exploitants) par rapport à la technologie du solaire thermique. 2 500 60% 2 000 50% 40% 1 500 30% 1 000 20% 500 Taux de CIDD Evolution du prix du CESI avant et après déduction du CIDD et du taux de CIDD (Source : Observ'Er) C.3.3. Ecarts de coûts entre les régions 10% 0 0% 2005 2006 2007 2008 prix global CESI avant CIDD 2009 2010 2011 Prix après CIDD Taux du CIDD 25 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France C.4 Comparaison des coûts du solaire thermique avec ceux de ses concurrents : vision à 2012 et perspectives à 2020 Hypothèses des modèles économiques Hypothèses pour le solaire thermique individuel Hypothèses générales STI unité valeur source Commentaires Conso d'énergie pour l'ECS Conso d'énergie pour l'ECS incluant les pertes de la partie supérieure du ballon Conso d'énergie pour le chauffage dans le neuf Taux actualisation kWh/an kWh/an 2 667 2 850 Tecsol d Famille de 4 personnes Famille de 4 personnes kWh/an 2 700 q % 4,0% s hausse prix électricité hausse prix gaz prix électricité en 2012 heures creuses prix électricité en 2012 heure pleine prix gaz en 2012 % % HT c€/kWh HT c€/kWh HT c€/kWh % 4,0% 4,0% 7,60 s s j 11,13 j 4,64 j 65% e COP 1,50 e COP 1,70 e % des besoins en ECS couverts par CESI COP CET COP PAC double flux valeur retenue dans les CEE et études DHUP valeur retenue dans les études DHUP valeur retenue dans les études DHUP tarif en heures creuses, TVA à 19,6 % tarif moyen de l'électricité utilisé pour le chauffage électrique, TVA à 19,6 % tarif B1, TVA à 19,6 % ADEME. Résultat Étude SB 2011 : Suivi métrologique de 12 CET installés en maison individuelle. ADEME. Résultat Étude SB/SRER 2012 sur « suivi métrologique de 10 maisons individuelles équipées d’une PAC HT fonctionnant en substitution d’une chaudière » % des besoins globaux couverts % 45% h par SSC Rendement chaudière gaz % PCS 70% r condensation Rendement gaz sans % PCS 65% r condensation Efficacité saisonnière CE sans 60% ADEME électrique dimension Efficacité saisonnière avec un sans 90% Tecsol CESI dimension Sources pour la modélisation économique a : Enerplan b : BRG c : Fonds Chaleur d : ACV ST, ADEME. e : Entretiens f: Gasinfocus g : Observer h : ADEME - Systèmes actifs i : La maintenance des bâtiments en 250 fiches pratiques (Jean René Albano - Editions du Moniteur) j: Pegase : http://developpement-durable.bsocom.fr/statistiques/TableViewer/tableView.aspx?ReportId=6941 k: Savelys : http://www.savelys.fr/contrat_entretien.html l : http://elyotherm.fr/tarifs/remplacement-chauffe-eau m : http://www.solairpro.com/Nos-Produits/MAINTENANCE-SOLAIRE.html n : http://pro.thermor.fr/services/contrat-de-mise-en-service-et-d-entretien o : http://www.azureco.fr/tarif-prix-contrat-entretien-chauffe-eau-solaire.html p : audit transénergie (cf onglet audit transenergie) q : observatoire BBC r : Etude ADEME : chaudière performance avec régulation performance (2006) s : études DHUP 26 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Coûts d'installation dans le neuf Donnée STI dans le neuf unité valeur min valeur max source CE Electrique CESI + appoint électrique CESI colonne intégrée gaz (4,5 m²) CESI optimisé (2 m²) avec appoint gaz séparé CET uniquement Pompe à chaleur double service Radiateur (complément au CE vis-à-vis du SSC) SSC € HT € HT € HT € HT € HT € HT € HT € HT 750 € 4 000 € 4 500 € 4 000 € 2 500 € 8 000 € 1 500 € 11 000 € 1 100 € 5 000 € 6 000 € 5 500 € 3 300 € 12 500 € 1 500 € 16 500 € l ADEME ADEME ADEME e e b g unité € HT € HT € HT € HT € HT € HT valeur min 750 € 5 500 € 10 000 € 5 500 € 2 800 € 6 000 € valeur max 1 100 € 6 500 € 12 000 € 7 000 € 3 700 € 7 750 € source l ADEME e e e e € HT € HT 2 300 € 1 900 € 3 700 € 3 200 € ADEME ADEME Coûts d'installation en rénovation Donnée STI en rénovation CE Electrique CESI + appoint électrique CESI colonne intégrée gaz (4,5 m²) CESI optimisé (2 m²) CET uniquement CESI (appoint gaz existant pour ECS et chauffage) Gaz condensation (ECS + chauffage) Gaz sans condensation (ECS + chauffage) Durée de vie de l'installation dans le neuf et la rénovation Donnée STI CE Electrique CESI + appoint électrique CESI + gaz (appoint et chauffage) Gaz condensation (ECS + chauffage) Gaz sans condensation (ECS + chauffage) CET uniquement unité années années années années années années valeur min 7 20 20 20 20 15 unité € HT/an € HT/an € HT/an € HT/an € HT/an € HT/an € HT/an € HT/an valeur min 0 108 139 126 112 112 109 110 source e e e e e ADEME Maintenance Donnée STI CE Electrique CESI + appoint elec CESI + gaz (appoint et chauffage) CET uniquement Gaz cond (ECS + chauffage) Gaz sans cond (ECS + chauffage) Pompe à chaleur double service SSC valeur max 0 126 261 185 234 234 148 165 source EY m l n k k k Enerplan 27 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Hypothèses pour le solaire thermique collectif Hypothèses générales STC unité valeur source Energie utile d'ECS par logement Energie consommé pour l'ECS avec le solaire kWh/an 1314 Tecsol kWh/an 2562 Tecsol Energie consommé pour l'ECS avec gaz condensation kWh/an 3 416 Tecsol Energie consommé pour l'ECS avec gaz sans condensation kWh/an 3 548 Tecsol Taux actualisation % 4,0% s hausse prix électricité % 4,0% s hausse prix gaz % 4,0% s prix électricité en 2012 HT c€/kWh HT c€/kWh % 7,60 j 4,64 j 50% e COP 1,70 e % PCS 70% r % PCS 65% r sans dimension 60% ADEME prix gaz en 2012 % des besoins en ECS couverts par CESC COP PAC double flux Rendement chaudière gaz condensation Rendement gaz sans condensation Efficacité saisonnière CE électrique Commentaires besoin d'ECS utile pour un logement moyen (85 m², 2,3 personnes) hypothèse de 30% de perte à la production et de 100% de perte de bouclage. Taux de couverture solaire de 50% hypothèse de 30% de perte à la production et de 100% de perte de bouclage. Taux de couverture solaire de 50% hypothèse de 35% de perte à la production et de 100% de perte de bouclage. Taux de couverture solaire de 50% valeur retenue dans les CEE et études DHUP valeur retenue dans les études DHUP valeur retenue dans les études DHUP tarif en heures creuses, TVA à 19,6 % tarif B2i, TVA à 19,6 % ADEME. Résultat Étude SB/SRER 2012 sur « suivi métrologique de 10 maisons individuelles équipées d’une PAC HT fonctionnant en substitution d’une chaudière » Coûts d'installation dans le neuf Donnée STC (coûts par logement) unité valeur min valeur max CE Electrique CESC + appoint électrique CESC + chaudière gaz condensation Gaz condensation (ECS + chauffage) € HT € HT € HT € HT 400 € 1 500 € 2 000 € 1 000 € 500 € 2 000 € 2 500 € 1 500 € Donnée STC unité valeur min valeur max CE Electrique CESC + appoint électrique CESC + gaz (appoint et chauffage) Gaz condensation (ECS + chauffage) € HT € HT € HT € HT 500 € 1 500 € 2 000 € 1 500 € 600 € 3 000 € 2 700 € 2 250 € source e e e e Coûts d'installation en rénovation source e p p e 28 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Durée de vie de l'installation en neuf et rénovation Donnée STC CE Electrique CESC + appoint électrique CESC + gaz (appoint et chauffage) Gaz condensation (ECS + chauffage) Gaz sans condensation (ECS + chauffage) unité valeur années années années années années 7 20 20 20 20 source unité valeur min valeur max € HT/an € HT/an € HT/an € HT/an 20 95 70 65 100 175 70 65 e e e e e Maintenance et exploitation Donnée STC CESC + appoint électrique CESC + gaz (appoint et chauffage) Gaz condensation (ECS + chauffage) Gaz sans condensation (ECS + chauffage) source Entretiens Entretiens i I NB : ces coûts sont des coûts donnés par logement moyen 29 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Comparaison d’un point de vue économique : vision 2012 Les résultats sont présentés dans une approche « coût global » de production en c€ HT/kWh. . Le coût global correspond au coût de chaque kWh d'énergie thermique utilisée pour la production d'ECS pour le CESI ou le CESC et pour la production d'ECS/chauffage pour le SSC, incluant à la fois l'investissement et le fonctionnement en terme de coût, le solaire et l'appoint Cette approche est la plus pertinente car elle permet de comparer le coût total de chaque solution pour répondre aux besoins en ECS, chaque solution pouvant avoir une durée de vie différente. Les coûts sont rapportés en kWh nécessaires pour la consommation d’une maison de 4 personnes pour le STI et un logement de 2,3 personnes en collectif. Individuel neuf Dans le neuf, l’obligation d’énergie renouvelable de la RT 2012 impose le choix entre 3 solutions pour l’ECS : le CESI avec appoint électrique, le CESI avec appoint gaz et le CET. Sur le périmètre ECS uniquement, les solutions CESI avec appoint électrique et le CET semblent être les plus compétitives. Le surcoût du CESI appoint gaz par rapport à l’appoint électrique s’explique à la fois par un surcoût à l’achat et par un coût potentiellement plus élevé de la maintenance. Comparatif des solutions pour ECS : individuel , neuf 35 30 29 Coût total en c€HT/kWh 30 25 23 25 22 20 20 20 20 HT c€/kWh min 15 HT c€/kWh max 10 5 0 CESI + appoint elec. CESI + appoint gaz CESI optimisé (2 (appoint et m2) chauffage) CET Comparatif des solutions pour l'ECS dans l'individuel et le neuf Comparatif des solutions pour ECS : individuel , neuf 40 35 30 c€HT/kWh 30 23 25 20 15 20 4 4 5 4 22 4 11 14 10 12 25 4 20 4 5 10 5 29 4 10 20 7 5 7 7 5 17 11 15 8 11 0 CESI + appoint CESI + appoint CESI + appoint CESI + appoint CESI optimisé CESI optimisé elec. Min elec. Max gaz (appoint et gaz (appoint et (2 m2) Min (2 m2) Max chauffage) Min chauffage) Max Installation Maintenance CET Min CET Max Consommation Détails du comparatif des solutions pour l'ECS dans l'individuel et le neuf 30 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Si l’on considère maintenant l’ensemble ECS et chauffage dans le neuf en individuel, on peut comparer 3 solutions : le CESI colonne intégrée gaz, la Pompe à chaleur double service et le SSC. Le SSC apparait comme la solution la moins compétitive, celle qui semble la plus compétitive est la solution CESI + gaz. Comparatif des solutions pour l'ECS et le chauffage: individuel, neuf 70 Coût total en c€/kWh 60 57 55 50 41 38 40 33 32 30 HT c€/kWh min HT c€/kWh max 24 23 20 10 0 CESI colonne intégrée CESI optimisé (2 m2) gaz Pompe à chaleur SSC (appoint gaz sous double service cond) Comparatif des solutions couvrant ECS et chauffage dans l'individuel neuf. Comparatif des solutions pour l'ECS et le chauffage: individuel, neuf 60 5,5 38 40 c€HT/kWh 5,6 7,2 50 33 30 23 20 57 55 6,7 6,7 9,8 4,3 10 12,4 24 7,5 32 7,2 7,5 4,1 16,6 11,04 5,6 4,7 45,5 42,2 9,78 5,22 6,2 41 27,0 30,3 15,17 0 CESI colonne CESI colonne CESI optimisé CESI optimisé Pompe à Pompe à SSC (appoint SSC (appoint intégrée gaz intégrée gaz (2 m2) Min (2 m2) Max chaleur double chaleur double gaz sous cond) gaz sous cond) Min Max service Min service Max Min Max Installation Maintenance Consommation Détails du comparatif des solutions couvrant ECS et chauffage dans l'individuel neuf 31 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Individuel rénovation Dans la rénovation, les technologies possibles sont plus nombreuses. Dans les technologies électriques, le chauffe-eau électrique est le plus compétitif, suivi par le CET et par le CESI. Dans les technologies incluant le gaz, les chaudières gaz avec ou sans condensation sont plutôt moins chères que les solutions solaires. Le coût de production d’ECS d’un CESI (appoint gaz) sur une chaudière gaz existante est assez proche de celui des chaudières gaz seules. Celui d’un CESI intégrant la production d’ECS à partir de gaz (CESI colonne intégrée gaz) semble relativement supérieure à ceux des solutions conventionnelles. Comparatif des solutions pour l'ECS : individuel, rénovation 50 47 Coût total en c€HT/kWh 45 40 35 30 25 27 24 37 35 35 26 26 19 26 25 24 20 HT c€/kWh min 33 32 21 HT c€/kWh max 21 15 10 5 0 CESI + appoint elec. CESI CESI CESI CE Gaz cond Gaz sans CET (appoint gaz optimisé (2 colonne Electrique (ECS + cond (ECS + uniquement existant m2) intégrée gaz chauffage) chauffage) pour ECS et chauffage) Comparatif des solutions pour l'ECS dans l'individuel et la rénovation Comparatif des solutions électriques pour l'ECS : individuel, rénovation 40 35 c€HT/kWh 30 25 20 15 27 24 4,5 26 4,5 19 4,7 21 6,6 4,1 14,2 10 15,2 14,2 6,6 6,9 4,7 17,9 5 4,7 0 CESI + appoint elec. Min 21 CESI + appoint elec. Max 6,9 9,4 CE Electrique Min CE Electrique Max CET uniquement Min Installation Maintenance 12,5 CET uniquement Max Consommation Détails du comparatif des solutions électriques pour l'ECS dans l'individuel et la rénovation 32 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Comparatif des solutions gaz pour l'ECS : individuel, rénovation 50 47 45 3,9 40 35 c€HT/kWh 35 35 3,9 30 26 25 26 9,8 3,9 20 5,6 5,6 5,2 37 9,8 5,2 24 9,8 5,2 15 10 16,6 21,4 15,2 5 13,4 13,4 33,1 27,6 19,3 8,8 4,2 10,2 6,3 0 CESI (appoint CESI (appoint CESI optimiséCESI optimiséCESI colonne CESI colonne Gaz cond gaz existant gaz existant (2 m2) Min (2 m2) Max intégrée gaz intégrée gaz (ECS + pour ECS et pour ECS et Min Max chauffage) chauffage) chauffage) Min Min Max Installation Maintenance 33 32 3,9 25 15,5 15,5 8,8 4,2 5,2 8,8 Gaz cond Gaz sans Gaz sans (ECS + cond (ECS + cond (ECS + chauffage) chauffage) chauffage) Max Min Max Consommation Détails du comparatif des solutions gaz pour l'ECS dans l'individuel et la rénovation Si l’on raisonne en temps de retour sur investissement, on obtient les temps de retour suivants : CESI + électricité CESI + gaz Coût CESI (sans aides) 6000 € HT 6875 € HT Scénario de référence Temps de retour (sans aides) > 20 ans > 20 ans Chauffe-eau électrique Chaudière gaz condensation Temps de retour avec CIDD (32%) > 20 ans 15 – 16 ans Collectif neuf Du côté des solutions électriques, le chauffe-eau électrique reste beaucoup plus compétitif que le CESC avec appoint électrique. L’une des raisons, est la nécessité de développer un réseau de distribution d’ECS dans le cas du CESC en comparaison avec celui des Chauffe-eau électriques individuels. La création d’une solution centralisée avec un réseau de distribution engendre des pertes importantes de bouclage pour rester à une température réglementaire. Du côté des solutions gaz (toutes les deux centralisées), le coût de production du CESC avec un appoint gaz est seulement légèrement supérieur à celui d’une solution gaz conventionnelle sans solaire. Comme le montre les graphiques suivants, il existe une grande variabilité sur les coûts de maintenance. Les différents types de maintenance et leurs coûts respectifs sont discutés en détails dans la partie E « Structure des coûts ». Comparatif des solutions pour l'ECS : collectif, neuf 45 Coût total en c€/kWh 35 40 40 40 31 31 31 28 30 22 24 25 HT c€/kWh min 20 HT c€/kWh max 15 10 5 0 CESC + appoint elec. CE électrique CESC + chaudière gaz cond Gaz cond (ECS + chauffage) Comparaison des solutions pour l'ECS dans le logement collectif neuf 33 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Comparatif des solutions électriques pour ECS : collectif, neuf 50 45 40 40 35 31 c€HT/kWh 30 21,0 25 22 24 17,9 17,9 4,5 5,7 21,0 20 15 7,6 10 1,5 5 8,4 11,2 0 CESC + appoint elec. Min CESC + appoint elec. Max Installation Maintenance CE électrique Min Consommation CE électrique Max TOTAL Détails du comparatif des solutions électriques pour l'ECS dans le logement collectif neuf Comparatif des solutions gaz pour ECS : collectif, neuf 50 45 40 40 c€HT/kWh 35 31 12,8 31 28 30 25 12,8 13,3 20 15 17,1 17,1 7,2 10 14,0 11,2 5 5,3 5,3 8,4 5,6 0 CESC + chaudière gaz cond Min CESC + chaudière gaz cond Max Installation Maintenance Gaz cond (ECS + chauffage) Gaz cond (ECS + chauffage) Min Max Consommation TOTAL Détails du comparatif des solutions gaz pour l'ECS dans le logement collectif neuf Collectif rénovation Le comparatif est similaire en termes de tendance à celui de la figure précédente sur le neuf. 34 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Comparatif des solutions pour l'ECS : collectif, renovation 50 45 Coût total en c€/kWh 45 41 40 35 35 31 31 30 31 24 25 25 HT c€/kWh min 20 HT c€/kWh max 15 10 5 0 CESC + appoint elec. CE électrique CESC + gaz (appoint et chauffage) Gaz cond (ECS + chauffage) Comparaison des solutions pour l'ECS dans le logement collectif en rénovation Comparatif des solutions électriques pour ECS : collectif, rénovation 50 45 45 40 c€HT/kWh 35 21,0 31 30 25 20 15 1,5 5 8,4 25 17,9 17,9 5,7 6,8 7,6 21,0 10 24 16,8 0 CESC + appoint elec. Min CESC + appoint elec. Max Installation Maintenance CE électrique Min Consommation CE électrique Max TOTAL Détails du comparatif des solutions électriques pour l'ECS dans le logement collectif en rénovation Comparatif des solutions gaz pour ECS : collectif, rénovation 50 45 41 40 c€HT/kWh 35 12,8 31 35 31 30 25 17,1 12,8 13,3 20 15 5,3 7,2 5,3 10 5 17,1 15,1 11,2 12,6 8,4 0 CESC + gaz (appoint et chauffage) Min CESC + gaz (appoint et chauffage) Max Installation Maintenance Gaz cond (ECS + chauffage) Min Consommation Gaz cond (ECS + chauffage) Max TOTAL Détails du comparatif des solutions gaz pour l’ECS dans le logement collectif en rénovation 35 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Dans le neuf et la rénovation, l’écart assez important entre le coût minimal et le coût maximal pour les solutions solaire s’explique par les écarts de coûts importants en termes de maintenance. Coût CESC (sans aides) Scénario de référence CESC + électricité 1500 € HT/m² Chauffe-eau électrique CESC + gaz 1000 € HT/m² Chaudière gaz condensation Temps de retour (sans aides) Pas d’économies réalisées Temps de retour avec FC (41%) Pas d’économies réalisées > 20 ans > 20 ans Les temps de retour montrent que dans la rénovation, et même avec l’aide du Fonds Chaleur à hauteur de 41% du coût d’investissement solaire, le retour sur investissement n’est pas au rendez-vous par rapport au scenario de référence. Ceci s’explique par les raisons suivantes : - CESC + électricité : pas d’économie de charges réalisées en raison des pertes de bouclage et de la maintenance (pas de maintenance nécessaire pour le Chauffe-eau électrique) - CESC + gaz : faibles économies de charges réalisées en raison du coût additionnel de la maintenance (même pris ici à 20 € HT/log/an) et du taux de couverture solaire réel de 25 % (en incluant les pertes de bouclage). Comparaison d’un point de vue économique : perspectives à 2020 Dans cette partie, les systèmes solaires thermiques sont comparés du point de vue économique aux technologies traditionnelles et aux autres technologies concurrentes : le chauffe-eau solaire avec appoint gaz, le chauffe-eau solaire avec appoint électrique, le chauffe-eau électrique ou gaz (avec ou sans condensation), le chauffe-eau thermodynamique, PV + CET, PV + effet joule. L'évolution des coûts à 2020 en France n’a pas fait l’objet jusqu’à maintenant de nombreuses études ou prospectives approfondies. C’est au niveau international et surtout européen que les recherches les plus importantes ont été menées. Il apparaît néanmoins dans l’analyse bibliographique et après consultation des professionnels du secteur, trois sources d’information sérieuses et assez homogènes : La plateforme européenne solaire thermique ESTTP au sein de RHC ; La feuille de route ADEME solaire thermique ; La feuille de route BSW allemande. Dans les trois cas, il est prévu une trajectoire de baisse de coût du kWh solaire entre 15 et 50% d’ici à 2020. Pour la feuille de route allemande BSW, il est envisagé pour le système moyen allemand individuel de 10 m² de capteurs, une baisse de coût de 14% d’ici 2020 et de 43% d’ici 2030. La feuille de route solaire thermique ADEME précise que d’ici 2020, les coûts du kWh solaire thermiques français (entre 17 et 60 c€/kWh en 2012) pourraient être divisés par deux c’est-à-dire subir une baisse de 50%, passant de 16 à 60 c€/kWh à 8 à 30 c€/kWh. Enfin, au niveau européen, le document publié à l’automne 2012 « Strategic Research Priorities for Solar Thermal Technology » par la plateforme ESTTP propose à la fois un estimatif des coûts moyens du kWh suivant plusieurs applications au niveau européen mais également une courbe d’apprentissage de l’évolution du coût des capteurs solaires thermiques d’ici à 2020 avec une perspective de -43% à cette échéance. Les secteurs du solaire thermique collectif et individuel sont traités séparément. 36 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Solaire thermique individuel en Neuf et Rénovation On distingue à la fois neuf et rénovation en partant des prix médians obtenus précédemment mais aussi en distinguant la présence ou pas d’intermédiaire de type distributeur. Dans le neuf : NEUF - voie 1 € HT/m² Fabricant - CMIste - Client final Baisse potentielle de coût Kit Solaire - coûts de production Kit Solaire - marge brute fabricant Kit Solaire - marge brute CMIste incluant installation Total NEUF - voie 2 €/m² €median 2012 Coût avec baisse potentielle min Coût avec baisse potentielle max Baisse potentielle min Baisse potentielle max 233 187 152 -20% -35% 133 107 87 -20% -35% 411 778 370 663 267 506 -10% -35% Fabricant - Installateur - Client final Baisse potentielle de coût Kit Solaire - coûts de production Kit Solaire - marge brute fabricant Kit Solaire - marge brute installateur matériel Heures de travail et accessoires installation - prix de vente client final Total €median 2012 Coût avec baisse potentielle min Coût avec baisse potentielle max Baisse potentielle min Baisse potentielle max 233 187 152 -20% -35% 244 196 159 -20% -35% 239 215 155 -10% -35% 383 1100 345 942 249 715 -10% -35% Dans la rénovation : RENOVATION - voie 1 € HT /m2 Baisse potentielle de coût Kit Solaire - coûts de production Kit Solaire - marge brute fabricant Kit Solaire - marge brute installateur matériel Heures de travail et accessoires installation - prix de vente client final Total Fabricant - Installateur - Client final €median 2012 233 317 Coût avec baisse potentielle min 187 253 Coût avec baisse potentielle max 152 206 Baisse potentielle min -20% -20% Baisse potentielle max -35% -35% 169 152 110 -10% -35% 656 1375 591 1183 427 894 -10% -35% 37 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France RENOVATION - voie 2 €/m² Baisse potentielle de coût Kit Solaire - coûts de production Kit Solaire - marge brute fabricant Kit Solaire - marge brute distributeur Kit Solaire - marge brute installateur matériel Heures de travail et accessoires installation - prix de vente client final Total Fabricant - Distributeur Installateur - Client final €median 2012 233 211 111 Coût avec baisse potentielle min 187 169 106 Coût avec baisse potentielle max 152 137 100 Baisse potentielle min -20% -20% -5% Baisse potentielle max -35% -35% -10% 163 155 122 -5% -25% 656 1375 591 1207 427 938 -10% -35% Il apparait que pour tous les cas, la baisse potentielle la plus importante se situe vers l’aval de la chaîne de valeur. Le kit solaire en terme de matériel tout d’abord d’ici à 2020 pourra connaître une baisse de coût de 20 à 35% grâce aux progrès suivants : Développement de capteurs solaires utilisant des matériaux moins onéreux (aluminium, polymère) Développement de solutions de stockage thermique mieux isolées et faisant appel à des matériaux moins onéreux (ballons en polymère), meilleure efficacité de l’isolant permettant de stocker l’eau chaude à un niveau de température plus élevé Amélioration de la productivité dans la production des systèmes kits solaires : non seulement les capteurs mais aussi la fabrication des systèmes packagés complets. Le potentiel est très important dans cette démarche de packaging notamment pour les CESI mais il existe aussi pour le collectif également. D’importants efforts ont déjà été faits sur la partie en local technique du solaire collectif mais c'est sur la partie restante que le packaging, certes difficile reste à améliorer. C’est par exemple, des innovations sur la connectique et sur la pose des capteurs en surimposition en toiture : raccords universels, faciles à monter mais surtout qui tiennent dans le temps, utilisation de canalisations souples mais sans risque de poser des problèmes de dilatation (polymère) ou de piège à air (annelé) Le niveau de rapidité pour réaliser les progrès cités ci-dessus et menant à une baisse globale de ce type est lié au volume de marché mais aussi et surtout aux efforts en R&D mobilisables à la fois par les industriels et les pouvoirs publics d’ici à 2020. Le CESI (en terme d'installation) pourra connaître une baisse de coût significative grâce aux leviers suivants : Montée en compétence des installateurs permettant un gain de productivité dans l’action de pose des systèmes. Certaines entreprises réalisant plusieurs dizaines de CESI par an possèdent déjà en France une telle efficacité ; Adaptation de l’offre Kit solaire pour simplifier les techniques de pose en toiture et en chaufferie : depuis deux ans, les fabricants ont déjà amorcé des progrès au niveau des kits. La technologie autovidangeable simple à installer mise en avant par Vaillant ou Wagner est un exemple de bonne pratique à optimiser encore dans les prochaines années ; La mise en valeur desinstallateurs compétents et reconnus pour leurs références parmi les autres acteurs du marché leur permettant d’avoir un volume de projet plus important et surtout plus constant sur l’année d’activité: cette mécanique permet à un installateur d’avoir davantage de chantiers et donc plus d’expérience dans les étapes préparatoires et commerciales : établissement de devis, coût commercial unitaire d’approche par client, frais fixes administratifs par projet… L’ensemble de ces progrès n’est pas incrémental mais est plutôt lié à une réorganisation de la filière d’installation. L’ensemble du potentiel de baisse de coût pour le STI est donc par exemple pour la rénovation situé entre 14 et 35%. 38 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Solaire thermique collectif en Neuf et Rénovation Pour le solaire thermique collectif, on ne distinguera pas neuf et rénovation mais nous nous baserons sur un coût médian constaté pour une installation de 50 m² en résidentiel. La baisse de coût d’ici à 2020 potentielle est la suivante : Baisse potentielle de coût Ingénierie/étude Installation et fournitures - coût du matériel pour l'installateur Installation et fournitures - heures de travail et accessoires Monitoring Total € médian 2012 139 Coût avec baisse potentielle min 132 Coût avec baisse potentielle max 111 Baisse potentielle min -5% Baisse potentielle max -20% 550 440 358 -20% -35% 400 69 1158 360 66 998 260 55 784 -10% -5% -35% -20% Il apparaît que les potentiels de baisse de coût pour le collectif se situent entre 5 et 35% d’ici à 2020. On retrouve en partie les mêmes considérations que celles décrites pour le STI mais il existe néanmoins des spécificités liées au caractère collectif Sur le poste fourniture de matériel : La captation solaire est encore trop souvent de la part des fabricants dérivée de la fourniture en termes d’hydraulique et de supportage (châssis, supports triangulés, etc..) des petits systèmes individuels. Le développement à un horizon 2015 et grâce à l’essor du collectif en France et en Europe de champs de capteurs conçus et optimisés pour le collectif doit permettre de faire un gain de coût de 10 à 30% selon le fabricant Viessmann ; Les liaisons hydrauliques dans le collectif entre champ de capteurs et local technique possèdent un potentiel important de réduction de coût en passant par exemple du cuivre à des nouveaux matériaux, notamment l’aluminium ; Le poste stockage dans le collectif pourra bénéficier des progrès obtenus dans l’individuel. Sur la pose des matériels, c’est là dans le collectif que le gain de productivité peut être le plus important par rapport à la situation actuelle. De nombreux installateurs ne possèdent pas de qualification spécifique à l’installation collective mais aussi réalise souvent un de ses premiers chantiers. Un ensemble d’installateurs spécialisés dans la pose du collectif permettrait selon les professionnels (INES, Viessmann, Atlantic) de réduire les coûts de pose entre 10 et jusqu’à 35% d’ici à 2020. Ce gain de productivité est lié à la formation, à l’expérience des installateurs mais aussi et surtout à l’augmentation du volume de marché. Au-delà de la fourniture et pose des systèmes collectifs, on retrouve lié à ce volume de marché le gain lié aux marges commerciales à la fois des distributeurs mais aussi des installateurs. Si le nombre moyen de projets collectifs par installateur augmente, ses frais fixes diminueront et le coût d’approche commercial (réponse à des AO, etc..) diminuera également. Cette baisse de marge liée au volume de marché s’appliquera aussi aux distributeurs. Les postes ingénierie et monitoring sont dotés de potentiels de baisse de coût entre 5 et 20%. Pour la part des BET et l’ingénierie, le potentiel de -20% en moyenne est tout à fait atteignable grâce à la montée en compétence des différents acteurs, le BET eux-mêmes mais aussi les installateurs. En effet, actuellement, les BET compétents dépensent beaucoup de temps en accompagnant les installateurs novices. Sur le poste monitoring c'est-à-dire le coût du matériel permettant de suivre les installations collectives, il n’existe que peu ou pas de standard adapté aux plus grand nombre de fournisseurs de matériels solaires. Dans de nombreuses installations collectives, le suivi au niveau matériel fait l’objet du rajout d’un dispositif en plus de la régulation. L’unicité systématique des deux sera un progrès et sera atteignable dès 2015. Au final, sur le solaire thermique collectif, l’investissement d’ici à 2020 peut baisser entre 14 et 32%. 39 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Comparaison de l’évolution des coûts du solaire thermiques et des principales alternatives renouvelables futures. Le comparatif entre solaire thermique et les autres solutions est effectué sur la base d’un scénario de baisse de coût de 30% et de 15% d’ici à 2020, ce afin de donner une vue d’ensemble des scénarii et trajectoires raisonnablement envisageables en France. Les scénarios -30 et -15% sont envisageables d’après les éléments présentés ci avant. Cela représente entre 2012 et 2020 une baisse moyenne des coûts respectivement de l’ordre de -4,3%/an et de -2%/an. Par ailleurs, une perspective d’augmentation du prix des énergies conventionnelles a été prise à 4%/an en moyenne d’ici à 2020, toujours en cohérence avec les hypothèses prises dans les tâches précédentes. Une perspective supplémentaire indicative à 7%/an a été analysée également pour montrer la sensibilité à cette évolution du prix de l’énergie pour le secteur individuel. La comparaison est effectuée sur la base d’hypothèses présentées ci-dessous et moyennant un calcul de type LCOE (Levelised Cost of Energy). En regard des valeurs d’investissement et de coût de maintenance utilisées dans la sous tâche B, les valeurs prises dans cet exercice de la sous tâche E correspondent aux valeurs les plus basses des fourchettes de calcul. Dans le solaire collectif, les coûts d’investissement sont estimés sur la base de la présence dans tous les cas d’un appoint qu’il y ait du solaire ou pas. Cette analyse compare le coût du kWh solaire thermique et le coût de l’énergie d’appoint (combustible). Pour l’individuel les mêmes hypothèses sont considérées, sauf pour la comparaison avec les technologies alternatives concurrentes que sont le CET, le couplage PV+CET et le couplage PV+Effet Joule. Dans ces 3 cas, le calcul du LCOE inclut à la fois la part de consommation d’énergie électrique complémentaire mais aussi la part d’investissement liée aux matériels. Le coût de maintenance considéré pour le solaire dans les calculs correspond à un surcoût lié à la présence du solaire dans le système global. Ceux-ci ont été pris entre 0,5% et 1% par an du coût d’investissement total solaire, ce qui correspond à des coûts optimisés tels que présentés précédemment. Ce niveau de coût de maintenance correspond aux pratiques vertueuses constatées en 2012 à la fois dans le collectif comme dans l’individuel. Ainsi, lorsque les systèmes solaires possèdent un appoint chaudière mixte, la maintenance de celle-ci est considérée comme déjà effectuée pour sa part chauffage. Ainsi les coûts de maintenance utilisés dans cette section E sont moins élevés que ceux pris dans la section B. Les énergies conventionnelles (gaz, fioul et électricité) incluent dans leur tarif unitaire le rendement de production global en mode ECS moyen sur l’année. Pour le gaz, on prendra un rendement de 70% de même que pour le fioul. Pour l’électricité, on prendra un rendement de 80%. Ces valeurs incluent à la fois le rendement des chaudières et résistances mais aussi les pertes de stockage de l’appoint et la prise en compte des phénomènes de courts cycles. Pour les systèmes collectifs, les pertes de bouclage ne sont pas prises en compte. Solaire thermique individuel Voici les hypothèses prises pour le coût HT des énergies conventionnelles : Tarif de l’énergie à fin 2012 (hors abonnement) Source Fioul domestique (c€HT /kWh PCI) 7,57 DIREM, janvier 2013 Gaz B1 (c€HT /kWh PCI) 5,44 GDF Suez, 01/01/2013 Electricité Tarif Bleu HC (c€HT /kWh) 7,6 EDF, 2012 Nous partons sur l’hypothèse d’un coût moyen d’installation pour trois applications à la fois en en rénovation et en neuf : CESI (4m² et 300 litres) CESI optimisé (2m² et 200 litres) SSC (14 m² et 1000 litres) 40 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Les coûts sont tous considérés en Hors Taxes (cf. explication en début de rapport) et s’entendent incluant le système de production solaire sans l’appoint (notamment pour le CESI optimisé sera enlevé le poste chaudière murale à condensation complémentaire) afin de pouvoir appliquer la méthode de calcul du coût du kWh LCOE (donc pour comparer le kWh solaire avec le coût du kWh conventionnel ou alternatif substitué). La méthode de calcul du coût du kWh LCOE dans les comparaisons entre solaire thermique individuel/collectif et énergies conventionnelles est celle utilisée par l’ESTIF dans le document Strategic Research Priorities for Solar Thermal Technology, European Technology Platform on Renewable Heating and Cooling de 2013 (Appendix 3, pp.62-63) et qui a été repris par Enerplan dans ses travaux de coût LCOE. Dans ce cas, on applique un taux de rente annuelle (Capital Recovery Factor) à la fois à l’investissement et à la maintenance. Ce taux est fonction de la durée de vie de l’installation et du taux d’actualisation (discount rate). Une exception sera faite à l’application de cette méthode pour la comparaison entre solaire thermique individuel et technologies alternatives afin d’appliquer la même méthode utilisée que dans la tâche B. Dans ce cas-là, c’est la méthode de calcul LCOE avec actualisation utilisée dans la sous tâche B qui est utilisée avec un facteur d’actualisation qui est utilisée. Cette différenciation a été choisie afin de conserver une cohérence et une continuité entre les résultats des sous tâches E et B. L’ensemble des détails des calculs sont disponibles dans des fichiers Excel annexes à l’étude. Voici les hypothèses de calculs pour ces 3 technologies : Rénovation : Unité CESI à circulation forcée CESI optimisé SSC Coût client final matériel HT €/système 5 000 4 200 14 980 Coût client final pose HT €/système 1 000 800 2 996 Coût client final installé HT €/système 6 000 5 000 17 976 € 1 200 1000 3 595 4 2 14 1540.8 Maintenance sur durée de vie (1%/an) Taille du système m Coût du système avec maintenance 2 €/m 2 1800.0 3000.0 Durée de vie attendue du système a 20 20 20 Taux d'actualisation % 4% 4% 4% 7.36% 7.36% 7.36% 2 649 4415 2 267 Rente annuelle (Kar) % €/m Coût actualisé 2 Productivité annuelle estimée kWh/m² Energie produite durant la vie du système kWh/m Coût de l'énergie produite 2 €-cent/kWh 400 600 400 8 000 12 000 8 000.00 33.1 36.8 28.3 Neuf Unité CESI à circulation forcée CESI optimisé SSC Coût client final matériel HT €/système 3 000 2 500 9 000 Coût client final pose HT €/système 1 000 800 2 000 Coût client final installé HT €/système 4 000 3 300 11 000 € 800 660 2 200 Maintenance sur durée de vie (1%/an) Taille du système m Coût du système avec maintenance 2 €/m 2 4 2 14 1200.0 1980.0 942.9 20 20 20 Durée de vie attendue du système a Taux d'actualisation % 4% 4% 4% Rente annuelle (Kar) % 7.36% 7.36% 7.36% 1 766 2914 1 388 400 600 400 8 000 12 000 8 000.00 22.1 24.3 17.3 €/m Coût actualisé Productivité annuelle estimée Energie produite durant la vie du système Coût de l'énergie produite 2 kWh/m² kWh/m 2 €-cent/kWh A noter que la productivité du solaire thermique individuel est prise à 400 kWh/m².an pour le CESI (source : Observ’Er) et de 600 kWh/m².an pour le CESI optimisé. Cette dernière valeur pour le CESI optimisé a été fournie par le CRIGEN/GDF Suez et obtenu par simulations thermiques dynamique. Comme le CESI optimisé n’est mis en œuvre que depuis 2013, il n’a pas été possible de valider cette valeur par des retours terrains. 41 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Cependant, elles semblent tout à fait cohérentes dans une logique de sous dimensionnement de la solution solaire par rapport aux besoins. On voit qu’en 2012, la fourchette du prix du kWh LCOE pour les 3 technologies oscille entre 27 et 37 c€/kWh en rappelant que cela concerne le cas de la rénovation, donc moins favorable que le cas du neuf où les prix sont plus faibles pour ce cas-là. Si l’on se place dans le cas du neuf, la fourchette du prix du kWh LCOE pour les 3 technologies oscille entre 17.3 et 24.3 c€/kWh Voici la trajectoire en termes de LCOE sur la base des hypothèses énoncées plus haut (évolution prix de l'énergie de + 4%/an ou + 7%/an et baisse du coût du solaire de -15% d’ici 2020) Trajectoire à 2020 pour le STI Cas 1. Evolution prix de l'énergie + 4%/an / -15% pour le solaire Fioul domestique Gaz réseau Electricité CESI CESI optimisé SSC 2012 10.8 7.8 9.5 22.1 24.3 17.3 2013 2014 11.2 8.1 9.9 21.6 23.8 17.0 11.7 8.4 10.3 21.2 23.3 16.7 2015 2016 12.1 8.8 10.7 20.8 22.9 16.3 12.6 9.1 11.1 20.4 22.4 16.0 2017 2018 13.1 9.5 11.6 20.0 21.9 15.7 13.7 9.9 12.0 19.6 21.5 15.4 2019 2020 14.2 10.3 12.5 19.2 21.1 15.1 14.8 10.7 13.0 18.8 20.7 14.8 Il apparait que les systèmes individuels n’atteindront pas dans le neuf le niveau de prix du kWh que les solutions traditionnelles à l’horizon 2020 sans aides et avec une baisse moyenne de 15% d’ici 2020, sauf le SSC qui sera du niveau du fioul domestique. Cas 2. Evolution prix de l'énergie +4%/an / -30% pour le solaire Fioul domestique Gaz réseau Electricité CESI CESI optimisé SSC 2012 10.8 7.8 9.5 22.1 24.3 17.3 2013 2014 11.2 8.1 9.9 21.1 23.2 16.6 11.7 8.4 10.3 20.2 22.2 15.9 2015 2016 12.1 8.8 10.7 19.3 21.3 15.2 12.6 9.1 11.1 18.5 20.4 14.5 2017 2018 13.1 9.5 11.6 17.7 19.5 13.9 13.7 9.9 12.0 17.0 18.7 13.3 42 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Cas 2. Evolution prix de l'énergie +4%/an / -30% pour le solaire 2019 2020 14.2 10.3 12.5 16.2 17.9 12.8 14.8 10.7 13.0 15.5 17.1 12.2 Dans le neuf, par contre, si la baisse des coûts atteint 30%, les solutions CESI et CESI optimisé seront environ du niveau de la solution fioul et le SSC sera presque au niveau du gaz. Maintenant, si l’augmentation du coût de l’énergie d’ici à 2020 n’est plus de +4 mais de +7%/an en moyenne, voici les résultats : Cas 3. Evolution prix de l'énergie + 7%/an / -15% pour le solaire Fioul domestique Gaz réseau 2012 10.8 2013 2014 11.6 2015 2016 2017 2018 2019 2020 Electricité CESI CESI optimisé SSC 7.8 9.5 22.1 24.3 17.3 8.3 10.2 21.6 23.8 17.0 12.4 8.9 10.9 21.2 23.3 16.7 13.2 9.6 11.6 20.8 22.9 16.3 14.2 10.2 12.5 20.4 22.4 16.0 15.1 10.9 13.3 20.0 21.9 15.7 16.2 11.7 14.3 19.6 21.5 15.4 17.3 12.5 15.3 19.2 21.1 15.1 18.6 13.4 16.3 18.8 20.7 14.8 On voit d’après le graphique qu’en terme de compétitivité comparée, une perspective de baisse de coûts du solaire de 15% d’ici à 2020 si l’énergie conventionnelle augmente de 7% par an est équivalent à une baisse des coûts de 30% d’ici à 2020 si l’énergie conventionnelle augmente de 4%/an en moyenne. 43 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Cas 4. Evolution prix de l'énergie + 7%/an / -30% pour le solaire Fioul domestique Gaz réseau Electricité CESI CESI optimisé SSC 2012 10.8 7.8 9.5 22.1 24.3 17.3 2013 2014 11.6 8.3 10.2 21.1 23.2 16.6 12.4 8.9 10.9 20.2 22.2 15.9 2015 2016 13.2 9.6 11.6 19.3 21.3 15.2 14.2 10.2 12.5 18.5 20.4 14.5 2017 2018 15.1 10.9 13.3 17.7 19.5 13.9 16.2 11.7 14.3 17.0 18.7 13.3 2019 2020 17.3 12.5 15.3 16.2 17.9 12.8 18.6 13.4 16.3 15.5 17.1 12.2 Ce dernier cas montre que la conjonction baisse des coûts dans le solaire individuel neuf de 30% et d’une augmentation du prix des énergies conventionnelles de +7%/an d’ici à 2020 rend toutes les solutions compétitives par rapport aux solutions électriques et fioul et le SSC compétitif par rapport au gaz. Trajectoire à 2020 pour le STI en rénovation : Cas 1. Evolution prix de l'énergie + 4%/an / -15% pour le solaire Fioul domestique Gaz réseau Electricité CESI CESI optimisé SSC 2012 10.8 7.8 9.5 33.1 36.8 28.3 2013 2014 11.2 8.1 9.9 32.4 36.1 27.8 11.7 8.4 10.3 31.8 35.3 27.2 2015 2016 12.1 8.8 10.7 31.2 34.6 26.7 12.6 9.1 11.1 30.5 33.9 26.1 2017 2018 13.1 9.5 11.6 29.9 33.3 25.6 13.7 9.9 12.0 29.3 32.6 25.1 2019 2020 14.2 10.3 12.5 28.7 31.9 24.6 14.8 10.7 13.0 28.2 31.3 24.1 44 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Il apparait que les systèmes individuels n’atteindront pas le niveau de prix du kWh que les solutions traditionnelles à l’horizon 2020 sans aides et avec une baisse moyenne de 15% d’ici 2020. On note également que la solution CESI optimisé en rénovation est moins intéressante que la solution CESI standard du fait de la trop faible baisse de coût de l’une des solutions par rapport à l’autre tout en ayant une production solaire inférieure. On reconnait bien ici le fait que le CESI optimisé est avant tout en 2013 un produit adapté au neuf et au contexte règlementaire. Si la baisse de coût des CESI progressent de 15 à 30% voire de 50% d’ici à 2020 et que les énergies conventionnelles augmentent en moyenne de 4 et 7% par an, voici les résultats de 4 cas de figures : Cas 2. Evolution prix de l'énergie +4%/an / -30% pour le solaire Fioul domestique Gaz réseau Electricité CESI CESI optimisé SSC 2012 10.8 7.8 9.5 33.1 36.8 28.3 2013 11.2 8.1 9.9 31.7 35.2 27.1 2014 11.7 8.4 10.3 30.3 33.7 26.0 2015 12.1 8.8 10.7 29.0 32.2 24.8 2016 12.6 9.1 11.1 27.8 30.9 23.8 2017 13.1 9.5 11.6 26.6 29.5 22.8 2018 13.7 9.9 12.0 25.4 28.3 21.8 2019 14.2 10.3 12.5 24.3 27.0 20.8 2020 14.8 10.7 13.0 23.3 25.9 19.9 Cas 3. Evolution prix de l'énergie + 7%/an / -15% pour le solaire Fioul domestique Gaz réseau Electricité CESI CESI optimisé SSC 2012 10.8 7.8 9.5 33.1 36.8 28.3 2013 11.6 8.3 10.2 32.4 36.1 27.8 2014 12.4 8.9 10.9 31.8 35.3 27.2 45 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Cas 3. Evolution prix de l'énergie + 7%/an / -15% pour le solaire 2015 13.2 9.6 11.6 31.2 34.6 26.7 2016 14.2 10.2 12.5 30.5 33.9 26.1 2017 15.1 10.9 13.3 29.9 33.3 25.6 2018 16.2 11.7 14.3 29.3 32.6 25.1 2019 17.3 12.5 15.3 28.7 31.9 24.6 2020 18.6 13.4 16.3 28.2 31.3 24.1 Cas 4. Evolution prix de l'énergie + 7%/an / -30% pour le solaire Fioul domestique Gaz réseau Electricité CESI CESI optimisé SSC 2012 10.8 7.8 9.5 33.1 36.8 28.3 2013 11.6 8.3 10.2 31.7 35.2 27.1 2014 12.4 8.9 10.9 30.3 33.7 26.0 2015 13.2 9.6 11.6 29.0 32.2 24.8 2016 14.2 10.2 12.5 27.8 30.9 23.8 2017 15.1 10.9 13.3 26.6 29.5 22.8 2018 16.2 11.7 14.3 25.4 28.3 21.8 2019 17.3 12.5 15.3 24.3 27.0 20.8 2020 18.6 13.4 16.3 23.3 25.9 19.9 46 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Cas 5. Evolution prix de l'énergie + 7%/an / -50% pour le solaire Fioul domestique Gaz réseau 2012 10.8 2013 11.6 2014 2015 Electricité CESI CESI optimisé SSC 7.8 9.5 33.1 36.8 28.3 8.3 10.2 30.4 33.7 26.0 12.4 8.9 10.9 27.8 30.9 23.8 13.2 9.6 11.6 25.5 28.4 21.9 2016 14.2 10.2 12.5 23.4 26.0 20.0 2017 15.1 10.9 13.3 21.5 23.9 18.4 2018 16.2 11.7 14.3 19.7 21.9 16.9 2019 17.3 12.5 15.3 18.1 20.1 15.5 2020 18.6 13.4 16.3 16.6 18.4 14.2 Il apparait que les systèmes individuels n’atteindront pas le niveau de prix du kWh des solutions traditionnelles à l’horizon 2020 sans aides et avec une baisse moyenne de 30% d’ici 2020, même si les énergies traditionnelles augmentent de 7%/an en moyenne. Il faut donc en rénovation que les solutions individuelles bénéficient d’une baisse des coûts de 50% et qu’en même temps les énergies conventionnelles augmentent de 7%/an en moyenne pour que l’horizon 2020 permette la parité du coût du kWh solaire individuel et le kWh conventionnel. 47 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Comparaison en 2012 entre STI et concurrents alternatifs dans le secteur du neuf et rénovation Il est intéressant de regarder maintenant le coût en termes de LCOE de 3 solutions techniques concurrentes équivalentes dans l’hypothèse où l’on est dans le secteur du neuf puis de l’ancien, avec ou sans aides : CET CET+PV (1 kWc @ 2,5 €/Wc fourni posé pour une production solaire utile calorifique de 1500 kWh) PV+ Effet Joule (1.7 kWc @2,5 €/Wc fourni posé permettant de produire autant d’énergie solaire utile que la solution PV+CET soit 1500 kWh) Pour ces 3 technologies, l’énergie électrique est considérée comme fonctionnant pour moitié en heures pleines et moitié en heures creuses. Le tableau ci-dessous liste les hypothèses de calculs prises pour estimer en 2012 le coût du kWh produit par chacune de ces technologies afin de produire de l’ECS pour une maison individuelle (on se compare alors avec les solutions CESI avec appoint électrique et CESI optimisés avec appoint gaz uniquement). Le choix de présenter le secteur du neuf dans un premier temps provient du fait que l’on veut dans un premier temps positionner la solution solaire thermique dans ses conditions les plus favorables. Voici tout d’abord le coût du kWh des solutions STI : CESI et CESI optimisé considérés comme des systèmes complets donc intégrant l’investissement pour l’appoint complémentaire et en intégrant le coût du combustible complémentaire nécessaire. NEUF 2012 CESI à circulation forcée CESI optimisé Unité Coût client final matériel HT €/système 3 300 3 000 Coût client final pose HT €/système 1 000 1000 Coût client final installé HT €/système 4 300 4 000 Maintenance sur durée de vie (1%/an) € (non actualisé) 860 800 4 2 1226,9 2282,7 Taille du système m Coût du système avec maintenance 2 €/m 2 Durée de vie attendue du système a 20 20 Taux d'actualisation % 4% 4% Facteur d'actualisation (pour montants constants) - 1,415 1,415 1 227 2 283 400 600 8 000 12 000 €/m Coût actualisé 2 Productivité annuelle estimée kWh/m² Energie produite durant la vie du système kWh/m Energie produite durant la vie du système kWh 32000 24000 Besoins totaux sur 20 ans (2850 kWh/an) kWh 57 000 57 000 Energie appoint kWh 25 000 33 000 2 48 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France CESI à circulation forcée CESI optimisé €-cent/kWh 9,5 7,8 % 4% 4% €-cent/kWh 18,1 17,7 NEUF 2012 Coût énergie appoint Hausse annuelle du coût de l'énergie Coût de l'énergie produite (solaire+appoint) CET 2 500 CET+PV 1kWc 4 250 PV+joule 1,7 kWc 3 575 €/système 400 1 150 1 425 €/système 3 867 6 117 5 929 € (non actualisé) 580 540 500 € 1,5 1,5 0,9 3993,0 6288,1 6677,3 a 20 20 20 Système 2012 Coût client final matériel HT €/système Coût client final pose HT Coût client final installé HT (incluant renouvel. matériel) Maintenance sur durée vie (1% invest/an pour CET, 0,5% autres) COP/rendement production Coût du système avec maintenance Durée de vie attendue du système (inclus renouvellement CET après 15 ans et Cumulus tous les 7 ans) Taux d'actualisation Facteur d'actualisation (pour montants constants) Coût actualisé Production annuelle attendue (avec appoint électrique) Energie produite durant la vie du système (EnR et non EnR) Coût du kWh électrique appoint (50%HC@7,6ç€ et 50%HP@11,4ç€) Coût énergie électrique sur la durée de vie du système Hausse annuelle du coût de l'énergie Coût de l'énergie produite % 4% 4% 4% - 1,415 1,415 1,415 € kWh/an 3 993 2850 6 288 2850 6 677 2850 kWh 57 000 57 000 57 000 ç€/kWh 9,5 9,5 9,5 € 3 610 1 710 2 850 % 4% 4% 4% €-cent/kWh 18,9 19,9 23,7 Pour être cohérent et pouvoir procéder à une comparaison ensuite avec une solution CESI ou CESI optimisée, les 3 solutions concurrentes ont été dimensionnées pour répondre aux besoins moyens d’une famille de 4 personnes (hypothèses de la partie B de cette étude) soit une consommation d’énergie de 2850 kWh/an. Il apparait qu’en 2012, les trois technologies concurrentes sont plus chères en termes de LCOE que les solutions CESI et CESI optimisées. Cela provient du fait entre autres que le CET doit être changé au bout de 15 ans et le ballon Effet Joule au bout de 7 ans. 49 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Pour indication, voici le coût du kWh LCOE d’une solution STI (CESI et CESI optimisé) dans la rénovation en reprenant les mêmes hypothèses mais avec des coûts d’investissement plus élevés : RENOVATION 2012 CESI à circulation forcée CESI optimisé Unité Coût client final matériel HT €/système 5 000 4 000 Coût client final pose HT €/système 1 000 1 500 €/système 6 000 5 500 € (non actualisé) 1 200 1 100 m2 4 2 Coût client final installé HT Maintenance sur durée de vie (1%/an) Taille du système €/m2 1712,0 3138,7 Durée de vie attendue du système a 20 20 Taux d'actualisation % 4% 4% Facteur d'actualisation (pour montants constants) % 1,415 1,415 €/m2 1 712 3 139 Coût du système avec maintenance actualisé Coût actualisé Productivité annuelle estimée kWh/m² 400 600 Energie produite durant la vie du système par m² kWh/m2 8 000 12 000 Energie produite durant la vie du système Besoins totaux sur 20 ans (2850 kWh/an) kWh 32000 24000 kWh 57 000 57 000 Energie appoint (élec pour CESI et gaz pour CESI opt.) kWh €-cent/kWh 25 000 9,5 33 000 7,8 % 4% 4% €-cent/kWh 22,9 22,0 Coût énergie appoint (incluant rendement) Hausse annuelle du coût de l'énergie Coût de l'énergie produite (solaire+appoint) En considérant que le coût d’investissement pour les technologies concurrentes au solaire thermique soit identique en rénovation et en neuf, il apparaît que les solutions PV+CET et PV+Effet Joule en 2012 sont inférieures en terme de coût du kWh que les solutions solaires thermiques sauf pour la solution PV+ Effet Joule. Comparaison en 2020 entre STI et concurrents alternatifs dans le secteur du neuf et rénovation D’ici à 2020, on estime que la baisse de coût des 3 technologies concurrentes serait de 15% pour le CET (source : AIE) et de 20% pour le PV (source EPIA). Dès lors, leurs LCOE en 2020 sont présentés dans le tableau ci-dessous en prenant également pour hypothèse une augmentation du coût des énergies conventionnelles complémentaire de 4%/an. Nous conservons comme hypothèse un COP CET constant à 1,5 et non pas augmentant à une valeur de 2 d’ici à 2020, l’augmentation de performances étant déjà incluse dans la baisse de coût du CET. Par ailleurs, si le CET augmente en performance, il est tout à fait possible de considérer également que le CESI aussi puisse augmenter sa productivité d’ici à 2020. Système 2020 Coût client final matériel HT Coût client final pose HT Coût client final installé HT (incluant renouvel. matériel) Maintenance sur durée vie (1% invest/an pour CET, 0,5% autres) COP/rendement production Coût du système avec maintenance Durée de vie attendue du système (inclus renouvellement CET après 15 ans et Cumulus tous les 7 ans) Taux d'actualisation Facteur d'actualisation (pour montants constants) Coût actualisé Production annuelle attendue (avec appoint électrique) €/système €/système €/système € (non actualisé) € a CET 2 125 340 3 287 493 CET+PV 1kWc 4 158 832 5 652 499 PV+joule 1,7 kWc 3 320 830 4 921 415 1,5 3394,1 20 1,5 5810,3 20 0,9 5542,2 20 % € kWh/an 4% 1,415 3 394 2850 4% 1,415 5 810 2850 4% 1,415 5 542 2850 50 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Système 2020 Energie produite durant la vie du système (EnR et non EnR) Coût du kWh électrique appoint (50%HC@10,4ç€ et 50%HP@15,6ç€) Coût énergie électrique sur la durée de vie du système Hausse annuelle du coût de l'énergie Coût de l'énergie produite kWh ç€/kWh CET 57 000 13,0 CET+PV 1kWc 57 000 13,0 PV+joule 1,7 kWc 57 000 13,0 € 4 940 2 340 3 900 % 4% 4% 4% €-cent/kWh 20,7 20,2 23,4 Si l’on applique une baisse d’ici à 2020 de -15% aux solutions solaires thermiques destinées au neuf tout en conservant une progression de 4% par an pour le coût des énergies conventionnelles complémentaires, voici leurs coûts LCOE : NEUF 2020 Coût client final matériel HT Coût client final pose HT Coût client final installé HT Maintenance sur durée de vie (1%/an) Taille du système €/système €/système €/système € (non actualisé) m2 CESI à circulation forcée 2 805 850 3 655 731 CESI optimisé 2 550 850 3 400 680 4 2 Coût du système avec maintenance €/m2 1042,9 1940,3 Durée de vie attendue du système Taux d'actualisation Facteur d'actualisation (pour montants constants) Coût actualisé a % €/m2 20 4% 1,415 1 043 20 4% 1,415 1 940 Productivité annuelle estimée Energie produite durant la vie du système kWh/m² kWh/m2 400 8 000 600 12 000 Energie produite durant la vie du système Besoins totaux sur 20 ans (2850 kWh/an) Energie appoint Coût énergie appoint kWh kWh kWh €-cent/kWh 32000 57 000 25 000 24000 57 000 33 000 13,0 10,7 Hausse annuelle du coût de l'énergie Coût de l'énergie produite (solaire+appoint) % 4% 4% €-cent/kWh 18,4 18,4 On voit donc les solutions solaires thermiques dans le neuf vont rester plus compétitives que les solutions alternatives concurrentes. Si l’on regarde maintenant l’évolution des coûts LCOE en rénovation suivante les même hypothèses de -15% pour l’investissement solaire thermique et +4% /an pour les énergies conventionnelles d’appoint, voici les résultats : RENOVATION 2020 Coût client final matériel HT Coût client final pose HT Coût client final installé HT Maintenance sur durée de vie (1%/an) Taille du système €/système €/système €/système € (non actualisé) m2 CESI à circulation forcée 4 250 850 5 100 1 020 CESI optimisé 3 400 1 275 4 675 935 4 2 Coût du système avec maintenance actualisé €/m2 1455,2 2667,9 Durée de vie attendue du système Taux d'actualisation Facteur d'actualisation (pour montants constants) Coût actualisé a % % €/m2 20 4% 1,415 1 455 20 4% 1,415 2 668 kWh/m² 400 600 Productivité annuelle estimée 51 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France RENOVATION 2020 Energie produite durant la vie du système par m² kWh/m2 CESI à circulation forcée 8 000 CESI optimisé 12 000 Energie produite durant la vie du système kWh 32000 24000 Besoins totaux sur 20 ans (2850 kWh/an) Energie appoint (élec pour CESI et gaz pour CESI opt.) Coût énergie appoint kWh kWh 57 000 25 000 57 000 33 000 €-cent/kWh 13,0 10,7 % 4% 4% €-cent/kWh 22,5 22,0 Hausse annuelle du coût de l'énergie Coût de l'énergie produite (solaire+appoint) Dans ce cas, les technologies solaires thermiques restent moins compétitives que le CET. Enfin, si l’on regarde maintenant l’évolution des coûts LCOE en rénovation suivante les même hypothèses de 30% pour l’investissement solaire thermique et +4% /an pour les énergies conventionnelles d’appoint, voici les résultats : RENOVATION 2020 Coût client final matériel HT Coût client final pose HT Coût client final installé HT Maintenance sur durée de vie (1%/an) Taille du système €/système €/système €/système € (non actualisé) m2 Coût du système avec maintenance actualisé €/m2 Durée de vie attendue du système Taux d'actualisation Facteur d'actualisation (pour montants constants) Coût actualisé a % % €/m2 Productivité annuelle estimée Energie produite durant la vie du système par m² kWh/m² kWh/m2 CESI à circulation forcée CESI optimisé 3 500 700 4 200 840 2 800 1 050 3 850 770 4 2 1198,4 20 4% 1,415 2197,1 20 4% 1,415 1 198 400 2 197 600 8 000 12 000 Energie produite durant la vie du système kWh 32000 24000 Besoins totaux sur 20 ans (2850 kWh/an) Energie appoint (élec pour CESI et gaz pour CESI opt.) Coût énergie appoint kWh kWh 57 000 57 000 Hausse annuelle du coût de l'énergie Coût de l'énergie produite (solaire+appoint) 25 000 33 000 €-cent/kWh 13,0 10,7 % 4% 4% €-cent/kWh 20,0 19,7 On peut donc faire la synthèse comparative suivante : 52 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Comparaison des coûts LCOE (en c€/kWh) entre CESI et solutions concurrentes en 2012 et 2020 Dans une logique sans aides, il apparait donc en effectuant cette comparaison que le CESI avec appoint électrique et le CESI optimisé avec appoint gaz dans le neuf sont d’ores et déjà compétitif en termes de LCOE par rapport aux solutions alternatives CET, CET+PV et PV+Effet Joule. Cet avantage concurrentiel va même demeurer dans le neuf d’ici 2020 si le solaire thermique connait une baisse des coûts d’investissement de 15%. En rénovation et en 2012, les solutions solaires thermiques sont du même niveau que la solution PV+Effet Joule mais moins compétitives que la solution CET seule et avec PV. Par contre, en 2020, les solutions CESI seront proches des solutions CET dans le cas de baisse de 30% de l’investissement solaire. Il est enfin intéressant de regarder l’impact du régime d’aide actuel à la fois sur le CET (26% d’aide via le CIDD sur le matériel), le PV (11% d’aide via le CIDD sur le matériel) et sur le CESI (32% d’aide via le CIDD sur le matériel) sur les coûts LCOE du kWh des différents cas dans la rénovation. On prendra une baisse des aides pour les technologies PV et CET de 23% et d’une aide forfaitaire de 750€ par CESI en 2020. Voici le résultat comparatif : 53 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Niveaux d'aides utilisés par système 1800 1600,0 1600,0 1600 1400 1280,0 1280,0 1200 1000 800 600 842,5 750,0 650,0 750,0 750,0 750,0 648,1 500,0 327,3 251,7 400 200 0,0 0,0 0,0 0,0 0 CET (baisse 15% @2020) CET+PV 1kWc PV+joule (baisse -15% (baisse de -20% pour CET et pour PV 20% pour PV @2020) @2020) CESI neuf (baisse -15% @2020) CESI optimisé CESI rénovation CESI optimisé CESI rénovation CESI optimisé neuf (baisse - (baisse -15% rénovation (baisse -30% rénovation 15% @2020) @2020) (baisse -15% @2020) (baisse -30% @2020) @2020) 2012 2020 En prenant en considération le niveau d’aides actuelles, le CET est le plus compétitif, ce qui est logique au vu de sa compétitivité sans aide. En projetant des aides dégressives sur les systèmes (cf. figure ci-dessus), les systèmes suivants arrivent au même niveau de LCOE en 2020: CET (baisse de -15%) CESI optimisé en rénovation (baisse de – 15%) et CESI neuf (baisse de -15%). Avec une baisse de -30% en 2020, et une aide forfaitaire de 750€, le CESI optimisé serait la solution renouvelable pour l’ECS la plus compétitive. Conclusion STI : Pour être compétitif face à des solutions conventionnelles, le coût du CESI devrait baisser de plus de 50% pour passer sous le coût de l’électricité et baisser de 70% pour passer sous le prix du gaz. Dans le neuf, face aux concurrents renouvelables, le coût du CESI, qu’il soit classique ou optimisé, est d’ores et déjà compétitif en 2012. Il le sera encore davantage en 2020 par rapport aux solutions CET seul, CET+PV et PV+effet Joule. Dans la rénovation, le CESI, optimisé ou non, pourra être quasiment au niveau de compétitivité du CET si ses coûts d’investissement baissent de 30% d’ici 2020. 54 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Solaire Thermique Collectif Nous partons sur l’hypothèse d’un coût moyen d’installation pour trois gammes de surface de capteurs : 25-50m² 50-100m² Plus de 100 m² Une hypothèse simplificatrice très importante pour le calcul LCOE dans le solaire collectif est de considérer tous les coûts en HT, à la fois pour le matériel, la pose et l’énergie. Ce choix permet d’éviter toute ambiguïté par rapport à des situations particulières de certains maîtres d’ouvrages qui ont certaines parties en HT ou non. En cela, le point de vue est celui d’un bailleur social ou d’un hôtel qui récupère la TVA à la fois sur ses investissements et sur ses factures d’énergie. Dans certains cas, cette hypothèse n’est pas vraie, notamment pour les collectivités où il n’y a pas récupération systématique de la TVA sur l’investissement et ces collectivités sont soumises à la TVA pour leur facture d’énergie. Contrairement à la comparaison économique effectuée en partie B, cette analyse ne tient pas compte des pertes de bouclage. La comparaison entre le solaire thermique avec appoint électrique et le coût de l’électricité suppose donc que l’on se réfère plutôt à des systèmes STC décentralisés type CESCI. Voici les hypothèses de calculs : Coût estimé matériel pose TOTAL CESC 25-50 m² (€HT /m²) 900 300 1 200 CESC 50-100 m² (€HT /m²) 825 275 1 100 CESC - > 100 m² (€HT /m²) 675 225 900 Tarif de l’énergie à fin 2012 ((hors abonnement) Source Fioul domestique (c€HT /kWh PCI) 7,32 DIREM, janvier 2013 Gaz B2i (c€HT /kWh PCI) 5,44 GDF Suez, 01/01/2013 Electricité (c€HT /kWh) 7,47 Observatoire Pégase, année 2012 Rendement moyen annuel conversion production ECS Fioul domestique 0.7 Gaz 0.7 Electricité 0.8 Coût client final matériel HT Coût client final pose HT Coût client final installé HT Maintenance sur durée de vie (1%/an) Taille du système Coût du système avec maintenance Durée de vie attendue du système Taux d'actualisation Rente annuelle (Kar) Coût actualisé Unité 25-50 m² 50-100 m² > 100 m² €/système €/système €/système € 2 m 2 €/m a % % 2 €/m 22 500 7 500 30 000 6 000 25 1440,0 20 4% 7,36% 2 119 41 250 13 750 55 000 8 800 50 1276,0 20 4% 7,36% 1 878 67 500 22 500 90 000 9 000 100 990,0 20 4% 7,36% 1 457 55 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Productivité annuelle estimée Energie produite durant la vie du système Coût de l'énergie produite Unité 25-50 m² 50-100 m² > 100 m² kWh/m² 2 kWh/m €-cent/kWh 500 10 000,00 21,2 500 10 000,00 18,8 500 10 000,00 14,6 Voici la trajectoire en termes de LCOE sur la base des hypothèses énoncées plus haut pour les deux scénarii (15 et – 30%) Cas 1 : baisse du coût du solaire de -15% d’ici 2020 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 Fioul domestique 10.5 10.9 11.3 11.8 12.2 12.7 13.2 13.8 14.3 Gaz réseau (B2i) 7.8 8.1 8.4 8.7 9.1 9.5 9.8 10.2 10.6 Electricité 9.3 9.7 10.1 10.5 10.9 11.4 11.8 12.3 12.8 Coût kWh 2550 m² (hors aides)kWh 21.2 20.8 20.4 19.9 19.5 19.2 18.8 18.4 18.0 Coût kWh 50100 m² (hors aides)kWh 18.8 18.4 18.0 17.7 17.3 17.0 16.6 16.3 16.0 Coût kWh > 100 m² (hors aides)kWh 14.6 14.3 14.0 13.7 13.4 13.2 12.9 12.6 12.4 Coût kWh 2550 m² (hors aides) Coût kWh 50100 m² (hors aides) Coût kWh > 100 m² (hors aides)) Cas 2: baisse du coût du solaire de -30% d’ici 2020 Fioul domestique Gaz réseau (B2i) Electricité 2012 10.5 7.8 9.3 21.2 18.8 14.6 2013 2014 10.9 8.1 9.7 20.3 18.0 13.9 11.3 8.4 10.1 19.4 17.2 13.3 2015 2016 11.8 8.7 10.5 18.6 16.5 12.8 12.2 9.1 10.9 17.8 15.8 12.2 2017 2018 12.7 9.5 11.4 17.0 15.1 11.7 13.2 9.8 11.8 16.3 14.4 11.2 2019 2020 13.8 10.2 12.3 15.6 13.8 10.7 14.3 10.6 12.8 14.9 13.2 10.3 56 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Il apparaît que, sans aides mais avec une baisse des coûts de 30% d’ici à 2020, le solaire thermique collectif devient moins cher que le fioul et l’électricité à l’horizon 2020 sur des systèmes de moyenne taille. Pour les systèmes de plus de 100m², le kWh sera inférieur à celui électrique ou fioul à l’horizon 2017, et atteindra le coût du gaz en 2020. Dans le cas où on intègre les aides du Fonds Chaleur (sur la base d’environ 12 k€/TEP en 2012), on peut modéliser une baisse progressive et différentiée des aides selon la taille des installations. Le graphique cidessous propose les perspectives de baisse d’aides du Fonds Chaleur suivante : -3%/an sur les petits systèmes (25-50m²) -5%/an sur les systèmes de taille moyenne (50-100m²) -10%/an sur les grands systèmes (>100m²) Sur la base d’une baisse des coûts de -30% d’ici 2020 pour le solaire, on observe que le kWh solaire thermique collectif devient plus intéressant sur 20 ans que le gaz à partir de 2018 et que le fioul/électricité à partir de 2016. 57 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Sur la base d’une baisse des coûts de -15% d’ici 2020 pour le solaire, on observe que le kWh solaire thermique collectif devient plus intéressant sur 20 ans que le gaz à partir de 2020 à partir seulement de 50m² et que le fioul/électricité à partir de 2016. Avec ce dispositif d’aide dégressif, on note que pour les systèmes de taille supérieure à 100 m², on conserve un coût du kWh inférieur à celui de la solution gaz depuis 2013 tout en créant un écart croissant à partir de 2017 afin d’atteindre une différence en faveur du solaire de 15% en 2020. 58 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Comparaison en 2020 entre STC et concurrents alternatifs dans les secteurs neuf et rénovation La comparaison du solaire thermique collectif avec une solution similaire mettant en jeu un couplage champ PV et pompe à chaleur en production d’ECS permet d’estimer quelle sera la solution d’ECS renouvelable la plus compétitive d’ici 2020. Nous effectuerons la comparaison sur la base d’un système solaire centralisé basé à Lyon pour une résidence collective dotée de 60 logements. L’installation solaire thermique fait en base 100 m² pour une productivité de 500 kWh/m².an soit un productible solaire de 50 000 kWh/an. L’installation est dotée d’un réseau bouclé si bien que les besoins totaux énergétiques pour la production d’ECS sont de 200 000 kWh par an, la moitié étant destinée à la production d’ECS et l’autre moitié étant produite pour lutter contre les pertes de bouclage. Le taux de couverture solaire utile est bien de 50% mais le taux d’économie solaire est de 25%. De plus, la consommation d’énergie finale moyenne de 3400 kWh par logement est réutilisée. Elle a été préalablement citée et justifiée lors de la tâche B L’objectif est dont de comparer les cas suivantes en approche LCOE : Installation solaire thermique Installation PV+PAC centralisée Installation PV+effet Joule centralisée Installation PV centralisée + ballons effet Joule individualisés Installation PV centralisée +CET individualisés Les hypothèses de calcul sont les suivantes : - Installation PV+PAC centralisée en 2020 PV+PAC (Lyon) pour être équivalent à 100m² solaire thermique (50 000 kWh/an) soit 25 kWc 25 kWc soit 210 m² @ 1,35€/Wc => 34 000 € + PAC 50 kWth (-15% d’ici 2020) => 10 000 € + Stockage thermique => 12 000 € TOTAL : 56 k€ HT soit 67k€ TTC PV+PAC centralisée en 2020 Coût client final matériel HT Coût client final pose HT Coût client final installé HT Maintenance sur durée de vie (1%/an) Taille du système solaire thermique équivalent Unité 25kWc PV €/système €/système €/système € 39 200 16 800 56 000 11 200 m 2 101 Coût du système avec maintenance Durée de vie attendue du système Taux d'actualisation Rente annuelle (Kar) €/m a % % 2 Coût actualisé €/m 2 Energie produite durant la vie du système Coût de l'énergie produite kWh/m 665,3 20 4% 7,36% 979 2 €-cent/kWh 10 020,00 9,8 59 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France - Installation PV+effet Joule centralisée PV+effet Joule (Lyon) pour être équivalent à 100m² solaire thermique (50 000 kWh/an) soit 50 kWc 50 kWc soit 420 m² @ 1,35€/Wc + Stockage thermique => 68 000 € => 12 000 € TOTAL : 80 k€ HT soit 96k€ TTC Unité 50kWc PV+Effet Joule Coût client final matériel HT €/système 56 000 Coût client final pose HT €/système 24 000 Coût client final installé HT €/système 80 000 € 16 000 PV+effet Joule centralisée en 2020 Maintenance sur durée de vie (1%/an) Taille du système solaire thermique équivalent Coût du système avec maintenance m 2 €/m 100 2 960,0 Durée de vie attendue du système a Taux d'actualisation % 4% Rente annuelle (Kar) % 7,36% €/m Coût actualisé 20 2 1 413 Productivité annuelle estimée kWh/m² Energie produite durant la vie du système kWh/m Coût de l'énergie produite 2 €-cent/kWh 500 10 000,00 14,1 Il est à noter également qu’on intègre une baisse de coût de la partie PV à hauteur de -20% d’ici 2020 avec un prix actuel de 1,7€/Wc. Il apparait que le coût de la solution PV+PAC sera à 9,8 c€/kWh en 2020. Celui obtenu par la solution PV+effet Joule sera quand à lui de 14,1 c€/kWh (on l’obtient à partir des mêmes hypothèses mais en enlevant l’investissement de la PAC d’une part et en réduisant le rendement de production d’ECS) On trouvera ci-dessous la valeur à 2020 comparative des deux solutions : solaire thermique et PV 60 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Il apparaît que la solution solaire thermique pour un système de plus de 100 m², sans aides et avec une perspective de baisse de coût de 30% d’ici à 2020 sera du même niveau que la solution centralisée PV+PAC et bien meilleure que la solution centralisée PV+Effet Joule. Par contre, avec une perspective de baisse de coût de 15%, la solution PV+ PAC en collectif sera plus intéressante en 2020 que la solution solaire thermique de plus de 100m² même si la solution PV+ Effet Joule sera moins compétitive que la solution solaire thermique Pour terminer la comparaison entre solaire thermique et PV+PAC et PV+ Effet Joule sur ce même bâtiment de 60 logements, il est intéressant de considérer cette fois ci des solutions individualisées. On considérera d’abord un système PV + Effet Joule constitué pour les 60 logements d’un champ photovoltaïque centralisé en toiture et de 60 ballons électriques alimentés en solaire et par le réseau. Voici les hypothèses : PV+effet Joule individualisé (Lyon) pour être équivalent à 100m² solaire thermique centralisé soit 33 kWc Besoins utile pour produire l’ECS (hors pertes): 1300 kWh/logt Hypothèse : Taux de pertes ballons individuels 40% donc besoins nets de 2170 kWh/lgt Taux d'économie de 25% (production solaire représentant ¼ de la production d’énergie totale) Ballon électrique : 500€ HT à l’investissement, renouvelé 2 fois sur 20ans ce qui correspond à un coût de maintenance pour ce renouvellement (60 k€) et pour la maintenance de la partie PV à un total de 5%/an de l’investissement initial Coût du système à l’investissement : PV 32 kWc soit 280 m² @ 1,35€/Wc => 43 000 € + Stockage thermique => 30 000 € (60 ballons) TOTAL : 73 k€ HT soit 87k€ TTC Unité 32kWc PV+Effet Joule Coût client final matériel HT €/système 51 100 Coût client final pose HT €/système 21 900 Coût client final installé HT €/système 73 000 € 73 000 Maintenance sur durée de vie (5%/an) Taille du système Coût du système avec maintenance Durée de vie attendue du système m 2 €/m a 280 2 521.4 20 61 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Unité 32kWc PV+Effet Joule Taux d'actualisation % 4% Rente annuelle (Kar) % €/m Coût actualisé Productivité annuelle estimée Energie produite durant la vie du système 7.36% 2 767 kWh/m² kWh/m 2 117 2 345.14 Coût de l'énergie solaire produite €-cent/kWh 32.7 Coût kWh électrique complémentaire €-cent/kWh 12.8 € HT/an 386 Coût ECS/logement On obtient un coût pour la production d’ECS par logement de 386 € HT/an dans la mesure où l’investisseur (bailleur) prendrait en charge à la fois l’investissement, la maintenance et les dépenses d’énergie d’appoint en compte. On considère maintenant un système PV + CET constitué pour les 60 logements s d’un champ photovoltaïque centralisé en toiture et de 60 ballons de type chauffe eau thermodynamique alimentés en solaire et par le réseau. Voici les hypothèses : * PV+CET individualisé (Lyon) pour être équivalent à 100m² solaire thermique centralisé soit 16 kWc en partant sur un COP en production d’ECS par le CET de 2 (valeur atteinte en 2020) * Besoins utile pour produire l’ECS (hors pertes): 1300 kWh/logt * Taux de pertes ballons individuels 40% donc besoins nets de 2170 kWh/lgt * Taux d'économie de 25% (production solaire thermodynamique représentant ¼ de la production d’énergie totale) * CET : 3000€ HT à l’investissement avec une baisse de 15% d’ici à 2020, renouvelé au bout de 15 ans ce qui correspond à un coût de maintenance pour ce renouvellement (38 k€) et pour la maintenance de la partie PV à un total de 1.5%/an de l’investissement initial Coût du système à l’investissement : PV 16 kWc soit 140 m² @ 1,35€/Wc => 21 600 € + Stockage thermique => 153 000 € (60 ballons) TOTAL : 174 600 k€ HT Unité 16kWc PV+ PAC Coût client final matériel HT €/système 122 220 Coût client final pose HT €/système 52 380 Coût client final installé HT €/système 174 600 € 52 380 Maintenance sur durée de vie (1.5%/an) Taille du système Coût du système avec maintenance m 2 €/m 140 2 1621.3 Durée de vie attendue du système a Taux d'actualisation % 4% Rente annuelle (Kar) % 7.36% Coût actualisé €/m 20 2 2 386 Productivité annuelle estimée kWh/m² Energie produite durant la vie du système kWh/m 2 235 4 690.29 Coût de l'énergie solaire produite €-cent/kWh 50.9 Coût kWh électrique complémentaire €-cent/kWh 12.8 € HT/an 380 Coût ECS/logement On obtient un coût pour la production d’ECS par logement de 380 € HT/an dans la mesure où l’investisseur (bailleur) prendrait en charge à la fois l’investissement, la maintenance et les dépenses d’énergie d’appoint en compte. 62 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Enfin, il est possible de calculer le coût par logement de la solution solaire thermique centralisée d’origine dans le cas où l’on a un système donc de plus de 100m² et connaissant une baisse de -15% de son prix d’ici 2020 et enfin avec un appoint gaz centralisé lui aussi. On obtient les valeurs : Consommation énergie finale par logt kWh/an 3400 kWh solaire thermique (-15% d'ici 2020) : €-cent/kWh 12.04 kWh gaz (2020) €-cent/kWh 10.6 € HT/an 373 Coût ECS/logement On voit que la comparaison entre système centralisé et système individualisé mène à des niveaux de coûts similaires entre solaire thermique et solutions photovoltaïques, la solution solaire thermique centralisée étant légèrement moins chère (2% par à PV+CET et 3,3% par rapport à la solution PV+Effet Joule) 63 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France C.5 Benchmark international : comparaison des coûts d’installation avec l’Allemagne et l’Autriche En Allemagne, le marché est dominé par les systèmes individuels qui représentent 95% du marché. La chaine de valeur dans l’individuel comporte 2 ou 3 niveaux (fabricant> installateur-> consommateur ou producteur-> grossiste/distributeur> installateur-> consommateur), ces 2 types de modèle se partagent le marché à 50/50, beaucoup d’acteurs s'attendent à ce que le nombre d’intermédiaire diminue, vers un modèle « fabricant – client final » dans un avenir proche. Sur le marché collectif (STC), les chaines de valeur sont en général plus courte, à 2 niveaux en majorité, voire à un niveau, où le fabricant vend directement (installe, entretient parfois) le système solaire thermique. Pour les grands projets, les fabricants offrent un soutien et une formation aux grossistes et installateurs, notamment en terme de dimensionnement de l’installation, à un coût nul ou très faible (ce n'est pas encore un service qu'ils peuvent facturer séparément). C.5.1. Comparaison entre les marchés 1 800 000 7 000 1 600 000 6 000 1 400 000 5 000 coût du CESI en € HT capacités installées en m2/an L’Allemagne est loin devant les autres pays en termes de capacités installées. L’Autriche et la France ont installé des puissances solaires thermiques relativement similaires entre 2009 et 2011. 1 200 000 1 000 000 800 000 4 000 3 688 2 864 3 000 2 000 500 950 600 000 1 000 400 000 0 1 050 340 646 714 1 949 1 949 585 585 633 633 1 218 1 218 2 038 1 486 888 420 898 647 306 654 France (sans France (avec Allemagne Allemagne Autriche (sans Autriche (avec aides) aides) (sans aides) (avec aides) aides) aides) 200 000 0 2009 Allemagne 2010 Autriche 2011 Kit Solaire - coûts de production Kit Solaire - marge brute Fabricant Kit Solaire - marge brute Distributeur Marge brute Installateur France Les capacités installées totales de solaire thermique en Allemagne, Autriche et France (Source : ESTIF, 2012). Comparaison des coûts des CESI en France, Allemagne et Autriche, sans aides et avec aides (en Euros HT) (Source : Ernst & Young, Uwe Trenkner) Avec un coût médian pour un CESI installé estimé à environ 6 200 € HT en 2010 (source : Ernst & Young, Uwe Trenkner), la France présentait un coût supérieur d’environ 30 % à l’Allemagne et à l’Autriche. Le coût du kit Solaire moyen « prix installateur » est très proche dans les 3 pays : 2500 € HT pour la France et Allemagne, et 2200 € HT pour l’Autriche. Si les prix semblent similaires en termes de kit solaire, le prix du matériel en France est tout de même plus cher par unité de surface. La grande différence se situe au niveau du coût de l’installation (en vert sur le graphique) qui comprend la marge de l’installateur sur le matériel, les coûts induits liés aux contraintes de l’environnement (coûts commerciaux, sécurité, garantie, SAV, récurrence de réalisation de chantiers) et les heures de travail de l’installateur. Par rapport à l’Allemagne et à l’Autriche, ce coût est 45 % plus cher en France. Les facteurs qui peuvent expliquer cette différence de coûts sont les suivants : un mécanisme de crédit d’impôt en France qui favorise l’existence de prix élevés. Plus le coût du CESI (hors installation) est élevé, plus le crédit d’impôt généré est élevé ; des installateurs plus expérimentés et donc plus efficaces en Allemagne et en Autriche. En Allemagne d’après un sondage sur 500 installateurs en 2011, 62 % des installateurs ont installé plus de 50 m², et 44 % ont installé plus de 100 m². En France, les installateurs QualiSol (environ 4 000 en 2012) ont réalisé en moyenne 6 installations par an ; des conditions de mise en œuvre différentes entre les pays : 64 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France o o en France, les projets solaires sont souvent en rénovation et uniquement pour poser du solaire. Les installateurs allemands seraient sollicités plus souvent pour remplacer un système complet (CESI + chaudière d’appoint), ce qui facilite l’installation ; l’architecture des maisons françaises avec une plus grande multiplicité de types de toits et la volonté d’intégrer les capteurs à l’image du photovoltaïque renchérissent les coûts de pose. 65 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France D. Diagnostic sur l’état de la filière et propositions de recommandations d’actions D.1 Analyse AFOM de la filière solaire thermique Parmi les forces, les professionnels ont essentiellement mis en avant une filière possédant des formations pour les installateurs efficaces, qui ont contribué à une amélioration importante de la qualité des installations ainsi qu’un vrai engagement des pouvoirs publics avec en particulier la mise en place du Crédit d’Impôt Développement Durable et du Fonds Chaleur. Par ailleurs, la production de capteurs solaires a été bien industrialisée en France et exporte d’importantes surfaces de capteurs. À l’inverse, les professionnels ont particulièrement souligné : les coûts d’installation et de maintenance élevés ; le déficit d’image de la filière auprès des professionnels (dû à certaines contreperformances des installations) et auprès des particuliers (dû à une confusion entre le solaire photovoltaïque et le solaire thermique) ; une mise en œuvre du Fonds Chaleur jugée trop complexe pour les installations solaires collectives ; enfin, le coût faible de l’énergie en France qui n’incite pas les particuliers à se tourner vers des sources d’énergie alternatives. D.2 Perspectives de développement de la filière Comparaison trajectoires nationales PPI Chaleur et réelle 66 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Contrairement à l’objectif du PPI Chaleur, la progression du marché du solaire thermique a été stoppée en 2008. Entre 2005 et 2008, la progression du solaire thermique dans l’individuel (principalement en rénovation) a été portée par le fort niveau de soutien (en particulier lié au CIDD). Comme nous l’avons vu précédemment, cet outil n’a pas permis de faire baisser le prix des CESI/SSC installés. Aujourd’hui, une relance par une forte stimulation de la demande n’est plus à l’ordre du jour, et ne serait d’ailleurs pas justifiée au vu du développement de systèmes renouvelables concurrents comme le CET. La relance du marché du solaire thermique individuel, surtout dans la rénovation, passera donc principalement par une baisse des coûts des systèmes installés (et donc par une baisse des coûts d’installation) et une offre technologique plus pertinente (ex : CESI optimisée intégrant ECS et chauffage). Ces remarques restent valables dans une moindre mesure pour le neuf, où les CESI optimisés à des coûts relativement compétitifs sont déjà présents sur le marché grâce à la RT 2012, mais où la concurrence avec le CET sera forte. Dans le collectif, la croissance du solaire thermique est également incertaine et dépendra de la progression de la fiabilité des installations et des baisses des coûts. Les recommandations portent donc sur les mesures à mettre en place afin de s’assurer du développement de projets robustes, fiables et compétitifs à la fois au moment de l’installation mais aussi pendant toute la durée de vie du système (suivi, maintenance). Afin de traduire cette incertitude de développement de la filière, plusieurs scénarios de développement sont proposés. Les pistes évoquées pour redynamiser le marché du solaire thermique recensées parmi les idées et suggestions des professionnels sont listées ci-dessous, présentées en face des points faibles identifiés, en distinguant l’individuel du collectif. Solaire thermique individuel (Neuf=N, Rénovation=R) Points faibles STI La communication et le marketing - Mauvaise image du solaire depuis le moratoire PV Mauvaise image également due aux contre-performances rencontrées par la technologie - Manque de conviction des installateurs pour installer un CESI (complexité de pose, manque d’habitude, nécessité de revenir sur le chantier pour vérifier le fonctionnement) Perspectives de développement de la filière Améliorer la communication de la filière - Pallier le manque de communication de la part des industriels et des institutionnels. - Communication transparente des prix des systèmes solaires avec présentation des pratiques tarifaires vertueuses Baisser les coûts à l’achat et à l’usage La technicité - La pose sur le toit est une faiblesse pour le solaire thermique - L’utilisation trop systématique de kits avec des schémas techniques issus des pays d’Europe centrale qui ne sont pas adaptés au climat du Sud de la France. - Le manque d’innovation marquante au niveau technique depuis 20 ans. La structure de la filière et le niveau de qualification - Niveau de qualification des ouvriers de l’installation dû au turnover et à la versatilité du marché chez les installateurs - Présence d’intermédiaires n’apportant que peu de valeur ajoutée dans la chaine de valeur Les politiques de soutien - Manque de continuité sur les dispositifs incitatifs ce qui freine les politiques d’investissement des fabricants et la fidélisation des installateurs - Manque de soutien significatif en termes de R&D pour permettre des innovations significatives au niveau technique - Mettre en œuvre des innovations technologiques et de service permettant de réduire les coûts de la filière - Faciliter les modes d’installation - Systématiser l’information du client du non fonctionnement de son installation solaire - Développer de solutions solaires à fort taux de couverture solaire, soit en complémentarité avec le bois pour atteindre des installations 100% renouvelables. - Développer des synergies entre les métiers de l’isolation en toiture et ceux d’installateurs de CESI afin de faire baisser les coûts d’installation. Renforcer le savoir-faire et la compétitivité des acteurs de la filière - Promouvoir une maintenance efficace et économique : - Continuer à promouvoir les dispositifs de qualification des installateurs et communiquer de façon transparente sur le coût réel de la qualification - Mise en place d’un référentiel de formation des professeurs de lycée technique Créer des mécanismes de soutien public adaptés - Développer des systèmes de PTZ solaire pour le solaire thermique seul avec le CESI ou même pour le SSC en considérant celui-ci comme un bouquet de 2 travaux : ECS et chauffage - Faire évoluer les CEE qui devraient mieux valoriser le solaire (durée de vie des équipements fixée actuellement à 15 ans pour le CET et de 21 ans pour le CESI) - Essayer de stimuler les tiers investisseurs pour qu’ils s’intéressent à cette filière en finançant des systèmes de leasing sur le modèle de ce qui se fait dans les DOM 67 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Solaire thermique collectif (Neuf=N, Rénovation=R) Points faibles STC La communication et le marketing - Mauvais retour d’expérience sur certains bailleurs sociaux qui considèrent que la technologie comme cher, fonctionne mal (clair déficit d’image) - Mauvaise image du solaire depuis le moratoire PV (confusion) Le coût global élevé - Prix élevé d’investissement par rapport aux autres technologies concurrentes. - Coût élevé de l’entretien/maintenance souvent par méconnaissance des règles de bonnes pratiques mais aussi pour compenser des défauts de conception et d’installation préalables - Coût élevé de la certification pour les fabricants par rapport à la faible taille du marché actuel - Absence de baisse de coûts notoire depuis 2005 et jusqu’en 2011 Des performances parfois décevantes - Manque de suivi même simplifié des installations - Souvent, pas de garantie sur le maintien des performances car pas assez de suivi. La technicité - Le manque d’innovation marquante au niveau technique depuis 20 ans La réglementation - Mécanisme règlementaire au niveau RT et labels chez les bailleurs privés qui n’induit pas toujours la recherche du bon fonctionnement (baisse des coûts avant la qualité) Les politiques de soutien - Manque de soutien significatif en termes de R&D pour permettre des innovations significatives au niveau technique Perspectives de développement de la filière Améliorer la communication de la filière - Communiquer pour montrer que le solaire fonctionne à travers la présentation de bonnes pratiques et d’exemples vertueux - Réussir à convaincre les exploitants (majors) de l’intérêt pour eux d’avoir du solaire au sein de leurs chaufferies Baisser les coûts à l’achat et à l’usage - Mettre en œuvre des innovations technologiques permettant de réduire les coûts - Continuer la baisse des coûts sur les capteurs - Permettre par des nouvelles technologies et par de nouvelles méthodes les conditions de la mise en place d’un suivi simple et obligatoire accompagné d’une maintenance uniquement curative - Favoriser la recherche afin qu’elle dispose de moyens techniques et financiers suffisants. Créer des mécanismes de soutien public adaptés - Encadrer la filière pour limiter les risques de surdimensionnement, le manque de contrôle continu. Organiser la filière au niveau national. - Mettre en place au niveau du code des marchés publics par exemple des règles favorisant l’intégration d’entreprises spécialisées en solaire thermique (à la fois côté MOe et entreprise de réalisation des travaux) dans la constitution de groupements pour répondre à un appel d’offres (de MOe ou de travaux). Renforcer le savoir-faire et la compétitivité des acteurs de la filière - Pour la formation professionnelle, revenir aux principes de base, une bonne campagne de communication régionale et nationale. Constituer des réseaux d’échanges pour les utilisateurs afin de faire remonter les besoins des uns et des autres - Réaliser une bibliothèque de schémas standards simples et en nombre réduit - Favoriser au niveau de la règlementation des marchés publics la création de lot solaire séparé, géré par un BET spécialisé - Créer des outils d'amélioration du commissionnement - développer un référentiel de formation des architectes 68 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France D.3 Recommandations d’actions Ce paragraphe indique les principales recommandations faites à la suite des entretiens menés et de l’analyse qui en a été faite suite à l’identification des freins et des verrous. Ce premier tableau présente les recommandations considérées comme prioritaires. La force des freins est représentée par le nombre d'étoiles (***: frein à fort impact, **: frein à impact modéré, *: frein à faible impact) D.3.1. Tableau des recommandations considérées comme prioritaires pour la filière Thèmes Freins Recommandations STI Neuf Réduire les coûts de la technologie Les coûts de l’installation sont très élevés. Faciliter l’émergence (agrégation) des projets : Dans le collectif : - Cibler les bâtiments résidentiels collectifs (particulièrement les bailleurs sociaux), dans les secteurs publics ou privés (médico-social, hôtels…) - Profiter des segments de marché comme l’industrie ou l’agriculture et les réseaux de chaleur pour réaliser des installations de grande envergure. Dans l’individuel : - Cibler les programmes neufs sur maisons individuelles Renforcer le soutien à l’innovation par la mise en place d’appel à projets pour l’aide au développement industriel solaire. Mettre en place une concertation avec les entreprises d’exploitation sur le solaire thermique afin de définir les pistes d’amélioration au niveau des actions de suivi, d’entretien et de maintenance solaire. Renforcer les formations existantes à destination des BET généralistes et mise en place d’un dispositif d’appui technique de ceux-ci par des BET spécialistes. Mobiliser la filière pour la montée en compétence des installateurs en individuel et en collectif dans le cadre plus général du RGE. ** ** Systématiser l’obligation de suivi de l’installation et d’information en cas de défaillance sous des délais réduits. Promouvoir uniquement un nombre limité de « schémas de qualité » et performants dans le collectif. ** Complexité de la pose sur le toit (par rapport aux solutions alternatives) qui s’accompagne de normes de sécurité contraignantes Le CIDD a maintenu des prix très élevés jusqu’en 2010. Suite à la baisse du CIDD, les prix ont commencé à baisser en 2011, mais restent encore très supérieurs à ceux pratiqués en Allemagne et en Autriche Manque de soutien significatif en termes de R&D pour permettre des innovations techniques significatives Manque de communication sur la nécessité de maintenir et de suivre l'installation L’exploitation et la maintenance trop chères par rapport aux économies réalisées Améliorer formation Améliorer qualité la la Certains BET ne sont pas assez qualifiés dans le STC (manque de formation et d’expérience) Manque d’expérience de beaucoup d’installateurs qui n’ont que quelques projets solaires par an, ce qui engendre des coûts d’installation élevés Manque de suivi des installations dû à des offres de suivi qui ne sont pas adaptées Dans le STC, les schémas utilisés sont parfois trop compliqués et engendrent des problèmes graves de fonctionnement Pertes de bouclage significatives dans les systèmes centralisés, réduisant le potentiel d’économies de charges du STC *** STI Réno STC Neuf STC Réno ** *** *** *** *** *** *** *** *** *** *** ** *** *** *** *** ** ** *** Favoriser la mise en place de missions de conseil de type AMO solaire auprès des MOa d’un BET spécialiste permettant d’assister le BET généraliste dans les phases PRO et VISA. Par extension, évaluer l’opportunité de faciliter l’intégration d’entreprises spécialisées en solaire thermique dans le cadre du code des marchés publics 69 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Thèmes Freins Recommandations STI Neuf STI Réno STC Neuf STC Réno Communiquer plus efficacement Déficit d'image de la filière : pour certains, le ST ne fonctionne pas correctement Augmenter la communication des industriels vers la filière et les clients (MOa) sur les dispositifs de qualité et montée en compétences des installateurs autour du RGE. Augmenter la communication directe vers les cibles du ST pour identifier et sensibiliser des secteurs d’application privilégiés au solaire thermique, et montrer que le solaire fonctionne à travers la présentation de bonnes pratiques et d’exemples vertueux. ** *** *** *** ** ** Le ST n’est pas toujours mis en avant par un installateur ou distributeur lors du remplacement d’un chauffe-eau ou d’une chaudière (complexité de pose, manque d’habitude, nécessité de revenir sur le chantier pour vérifier le fonctionnement). D.3.2. Priorités de recherche à court terme issus de la feuille de route ADEME Un très important travail de concertation sur plus de 6 mois en 2012 entre les acteurs principaux de la R&D et les industriels du solaire thermique a été entrepris sous la houlette du service Recherche et Technologies Avancées de l’ADEME, menant à un document de type feuille de route stratégique solaire thermique. Ce document dresse une liste très exhaustive des priorités de recherche identifiées d’ici à 2020 à la fois sur le plan technologique et non technologique. Le tableau suivant fait apparaître les principales thématiques de R&D qui devraient être poursuivies pour l’amélioration de la compétitivité du solaire thermique. Elles ont vocations à être mises en œuvre par des actions de R&D de type AMI, AAP SRER, FUI, ANR, CGI. Priorités de recherche à court terme 1. Création de schémas de certification des ouvrages simples et rapides à mettre en œuvre pour le solaire collectif. 2. Mise en place d’un suivi simple et obligatoire dans le collectif accompagné d’une maintenance uniquement curative basée sur le mécanisme surveillance locale/à distance et intervention technique si nécessaire uniquement (de la R&D est encore nécessaire sur les aspects communication via les NTIC). 3. Mise en valeur de la technologie autovidangeable ou de toute autre technologie permettant de fiabiliser les installations solaires de manière intrinsèque. Les systèmes solaires thermiques doivent être conçus pour fonctionner à entretien quasiment nul, sauf défaut technique matériel. 4. Orientation dans le développement de produits de type systèmes solaires individuels et collectifs vers la simplification du processus d’installation. L’objectif est de simplifier et donc réduire le coût de l’installation d’un CESI/SSC ou d’un CESC. 5. Renforcement dans l’individuel de l’intégration du sous composant solaire thermique chez les chaudiéristes dans leur offre systèmes complets de chauffage / ECS (segment dominé par ces chaudiéristes). L’offre n’est plus du solaire mais un système complet incluant du solaire (la logique du CESI optimisé va dans ce sens). 6. Création de systèmes intelligents et communicants au niveau des applications STI/STC (NTIC pour faire baisser les coûts du suivi et de l’entretien des systèmes) 7. Développement de solutions techniques solaires et conventionnelles permettant un meilleur taux d’économies sur le poste ECS. 8. Développement d’outils logiciels qui permettent de sélectionner pour un client les meilleures applications en termes de bâtiments, de consommations d’ECS. 9. Développement de solutions solaires haut de gamme soit à fort taux de couverture solaire soit en complémentarité avec le bois pour atteindre des installations 100% renouvelable STI Neuf STI Réno STC Neuf *** STC Réno *** *** *** *** *** *** *** ** *** ** *** ** ** ** ** ** ** ** ** * ** * * Par ailleurs, il est suggéré dans la feuille de route ADEME la mise en place d’une structure consultative de type plateforme technologique française pour la chaleur renouvelable, déclinaison nationale de la plateforme européenne Renewable Heating and Cooling (www.rhc-platform.org/), qui aurait pour objectif d’identifier les sujets prioritaires, le calendrier de mise en place à moyen et plus long terme. 70 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France D.3.3. Matrice des recommandations pouvant servir à un plan d’action pour la filière Sur la base des différentes recommandations ci-dessus, une matrice des recommandations a été réalisée afin de structurer une base qui pourra servir à un plan d’actions pour la filière solaire thermique. Cette matrice se présente de la manière suivante : Pilotage du plan d’actions visant la compétitivité de la chaleur solaire (Mots clés : Pilotage opérationnel, concertation, stratégie, décision, visibilité) 1 - Faciliter la mise en marché des produits Solaires thermiques 2 - Structuration de l’offre par la performance et la qualité Objectifs globaux visés : réduire le coût de kWh produit et augmentation des volumes de marché en répondant mieux à une demande ou en la suscitant (commercial, promotion…) Objectif global visé : Améliorer la qualité grâce à la qualification/formation des acteurs Mots clés : Offre concurrentielle (argumentation), certification, marketing, promotion, synergie commerciale, sensibilisation, volume, grandes surfaces Mots clés : Formation, qualification, qualité, fiabilité, performance, durabilité, simplification Objectifs principaux de la recommandation : Objectifs principaux de la recommandation : Dégager des synergies et impulser des initiatives d’émulation de marché dans l’individuel et dans le collectif Faciliter l’émergence (et l’agrégation) des projets dans le collectif ciblés sur : - Les bâtiments résidentiels collectifs (particulièrement les bailleurs sociaux), dans les secteurs publics ou prives (médico-social, hôtels…) - Industrie, agriculture et réseaux de chaleur pour réaliser des installations de grande envergure Détails et compléments de recommandation pour opérationnalisation - Renforcer les actions de communication, promotion et de prospection ciblées au niveau régional (définir des argumentaires pour chaque cible), organiser des réunions d’information/échange pour les cibles professionnelles/maîtres d’ouvrages - Réaliser de la prospection groupée auprès des maîtres d’ouvrage (échelle de patrimoine entier…) et privilégier des programmes (ex : étude d’opportunité simplifiées pour certaines cibles privilégiées). - Valoriser et communiquer autour de Socol en renforçant la visibilité de ses outils (web, etc..) et développer une communauté des « sachants » à l’œuvre (intelligence collective) - Valoriser les opérations de références réalisées par des installateurs qualifiés RGE dans l’individuel, et les bonnes pratiques des installateurs dans le collectif - Promouvoir l’offre « changement de chaudière avec option solaire » - Promouvoir l’offre « changement de chaudière avec SSC en rénovation » pour les opérations de diffusion du chauffage solaire en rénovation globale. - Sensibiliser les collectivités locales et les aménageurs (ex : SEM) pour valoriser les solutions solaires dans les projets de développement de ZAC Mettre en œuvre une stratégie de la filière STC avec des actions concrètes sur les sujets de fonds importants : - Améliorer la performance de l’exploitation sur la durée de vie de l’installation, - Fiabiliser le suivi des installations et opérationnaliser la garantie de performances, - Sélectionner des schémas fiables et reconnus et capitaliser sur le retour d’expérience - Fiabiliser les projets solaires collectifs à travers une démarche de commissionnement, - Renforcer et développer des formations en cohérence avec les labels de qualité (notamment RGE) Détails et compléments de recommandation pour opérationnalisation - Organiser à destination des professionnels et maîtres d’ouvrages des réunions d’information/échange en régions sur les thèmes en lien avec la qualification/formation - Déployer l’offre de formation après étude préalable définissant les besoins en formation des différents publics (MOA, BE, installateurs, exploitants) - Favoriser la mise en place de mission de conseil de type AMO Solaire - Sélectionner et promouvoir les schémas hydrauliques efficaces, et capitaliser sur le retour d’expérience - Evaluer la possibilité de relever le niveau d’exigences de compétences des acteurs dans le cadre du Fonds Chaleur (ex : formation, labels de qualité, qualification…) - Fiabiliser la prestation de suivi de bon fonctionnement, mettre à jour la GRS dans un contexte de garantie de performance énergétique et l’opérationnaliser 3 – Soutenir les projets de R&D qui ciblent la baisse des coûts et l'amélioration de la fiabilité/productivité sur le cycle de vie (AMI ( ?), AAP R&D, FUI, ANR, EU H2020, OSEO,…en lien notamment avec la feuille de route ADEME) 71 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France Annexes Liste des entretiens réalisés Institutions ADEME PC ADEME LR ADEME Région PC Région LR Associations professionnelles Qualit’EnR Uniclima SER Costic CUS Habitat Enerplan Fabricants Clipsol Greenonetec Jacques Giordano Ind. Viessmann Schüco Atlantic Vaillant BET Alliance Soleil TECSOL Antilles MOa Mairie Montmélian OPAC 73 OPAC 38 USH Installateurs SOLAIRPRO SOLARAVIS Entreprise générale de fluides UECF Entreprise Mas Autres R&D : INES, Dalkia, EDF, CSTB Exploitants : Cofely Grossistes : EKLOR, APPROSUD, Solisart Centre d’essais: Belenos Architectes : Philippon Kalt 72 ADEME - Analyse de la compétitivité et du développement de la filière solaire thermique en France