La Préalpes

La Préalpes du Sud.
Que fait cette alpine près des brebis auvergnates ?
Tout en admettant que ses origines lointaines ne sont pas clairement définies,
les spécialistes la rangent tout à côté des races du Sud du Massif-Central,
notamment la Blanche du Massif-Central (BMC) avec laquelle elle partage des
caractères communs et une grande ressemblance.
D’autres auteurs la rapprochent des races pyrénéennes.
Blanche de peau et de laine, c’est une montagnarde, rustique et bonne
marcheuse, désaisonnable, ce qui compense un peu sa faible prolificité et son
gabarit léger.
Jadis les grands troupeaux alpins étaient pourvoyeurs de laine. Les bergers
pratiquaient le parcage nocturne et la fumure était récupérée par les agriculteurs
locaux. Au XIXe s la laine des Alpes n’a plus été compétitive à cause de la
disparition des droits de douane. Le loup disparu, les bergers ont perdu
l’habitude de la couchade. Le retour du loup contraint de nouveau à regrouper et
parquer les moutons la nuit.
Origines et implantation.
Originaire des Alpes, elle est une voisine proche de la Brebis Commune des
Alpes. Remontant dans le temps, certains la voient venant de Syrie, des
Pyrénées ou du Sud du Massif-Central.
Elle a porté les noms de Mouton de Sahune (en Drôme provençale), Mouton de
Savournon, (village des Hautes-Alpes, et aussi de Mouton de Quint, du nom de
cette vallée située au carrefour de la Drôme, de l’Isère et des Hautes-Alpes.
Le livre de généalogie de la Sahune-Savournon date de 1947. La race prend
officiellement le nom de Préalpes du Sud en 1948. Une UPRA de cette race naît
en 1975.
Proche de la Préalpes, physiquement et géographiquement, la Brebis Commune
des Alpes rejoint la race Préalpes courant les années 80.
L’implantation est restée proche du berceau originel avec une extension du
Dauphiné au Nord jusqu’en Provence. La Drôme détient la majeure partie de
l’effectif avec 75 000 têtes. Elle est en concurrence avec le Mérinos d’Arles.
Caractéristiques.
La race est blanche de laine et de peau. La toison est à mèches courtes, tassée.
La toison de la Brebis Commune des Alpes est plus couvrante, ce qui lui permet
de rester en estive. La tête est caractéristique, fine, longue, avec un chanfrein
étroit et busqué (notamment pour le bélier), et présentant un sillon transversal
juste derrière les deux arcades sourcilières qu’elle rejoint. Brebis et bélier n’ont
pas de cornes.
La brebis pèse de 50 à 70kgs et le bélier 75 à 100 kgs. La race mesure de 60 à
70cm. La race présente une carrure assez large et des cuisses épaisses et
courtes. Ses qualités bouchères sont assez bonnes et elle peut être élevée en
race pure.
C’est une race rustique, qui estive, et à laquelle conviennent les terrains
escarpés à la végétation grossière et rase.
Elle est désaisonnable, mais sa prolificité est médiocre.
13 000 brebis sont inscrites et contrôlées à la station de contrôle initialement
situé à Savournon et désormais installé à Salernes (Alpes de Haute-Provence).
Les systèmes d’élevage sont variés. Certains troupeaux dans les zones sèches du
Sud agnèlent au printemps de façon que les agneaux profitent de l’allaitement
produit par l’herbe nouvelle. Certains éleveurs en altitude gardent leurs
troupeaux en bergerie pendant les six mois d’hiver et les montent en estive l’été.
Documentation UPRA, Le Souffle de la Neira, A. Fournier et D. Babo.
Photos perso et internet.
G. Duflos